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UNIVERSITE DE FIANARANTSOA ECOLE NORMALE
SUPERIEURE
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN VUE DE L'OBTENTION
DUDIPLÔME D'ETUDES
SUPERIEURES SPECIALISEES EN EDUCATION ET FORMATION
DES ADULTES
Contribution à l'éducation
et aux renforcements de capacités des
acteurs
en comptabilité des matériels en service
dans
les services publics à Madagascar
(Cas de la Province de Toamasina)
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Présenté par:
Wenceslas Ludovic
TOTO
Sous la direction de :
Jean Baptiste RAKOTOZAFY HARISON
Maître de
Conférences
2012
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UNIVERSITE DE FIANARANTSOA ECOLE NORMALE
SUPERIEURE
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN VUE DE L'OBTENTION
DUDIPLÔME D'ETUDES
SUPERIEURES SPECIALISEES EN EDUCATION ET FORMATION
DES ADULTES
Contribution à l'éducation
et aux renforcements de capacités des
acteurs
en comptabiité des matériels en service
dans
les services publics à Madagascar
(Cas de la Province de Toamasina)
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Mémoire de DESS/EFA
Présenté par:
Wenceslas Ludovic
TOTO
Sous la direction de :
Jean Baptiste RAKOTOZAFY HARISON
Maître de
Conférences
Mémoire soutenu à l'Ecole Normale Supérieure
d'Antananarivo,
en date du 18 mai 2012, devant les membres du Jury composé
de :
· Président : Monsieur Lucien
RAZANADRAKOTO, Professeur à l'Université de
Fianarantsoa
· Examinateur : Madame Beby Vololona
RAJAONESY, Maître de conférences à l'Université
d'Antananarivo
· Rapporteur : Monsieur Jean Baptiste
RAKOTOZAFY-HARISON, Maître de conférences à
l'Université de Fianarantsoa
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Remerciements
Le présent travail est le fruit de l'effort de
plusieurs personnes (morale ou physique), auxquelles, j'adresse mes vifs
remerciements. Ces remerciements s'adressent, avant tout, à toute
l'équipe de l'Ecole Normale Supérieure au sein de
l'Université de Fianarantsoa, et plus particulièrement aux
enseignants de cet établissement, pour les cours qu'ils nous ont
dispensé et qui nous ont permis d'approfondir nos connaissances et
compétences, en matière d'éducation et de formation
d'adultes pour le développement.
Remerciements à tous les membres du Jury qui ont
jugé ce travail pour leur aimable compréhension;
Remerciements particuliers, à Monsieur Jean Baptiste
RAKOTOZAFY HARISON, pour ses conseils précieux, en qualité
d'encadreur pédagogique ;
Remerciements, adressés à la Direction du
Patrimoine de l'Etat auprès du Ministère des Finances et du
Budget, par le biais de Madame Jocelyne RABEARIVELO, Directeur de ladite
direction pour son appui technique. Je suis également reconnaissant
envers Monsieur Marcellin RAMANANTSOA, Directeur Régional du Budget
Atsinanana, qui a facilité mon inscription pédagogique ainsi que
mes fréquents déplacements à Fianarantsoa, en
qualité de supérieur hiérarchique ;
Remerciements, à l'ensemble de l'administration
publique de la Région Atsinanana et Analanjirofo (Collectivités
décentralisées, Etablissements publics, services
déconcentrés de l'Etat) qui m'a autorisé à
effectuer des enquêtes et des recherches dans leur service respectif ;
Mes remerciements s'adressent aussi à la famille
François Xavier RASOANAIVO, pour leur accueil chaleureux durant tous mes
séjours à Fianarantsoa (lors de différents
regroupements).
Je suis entièrement reconnaissant envers ma famille en
général, et envers ma
femme en particulier, pour les
sacrifices qu'elles ont dû subir durant tous ce
temps: restriction du budget familial, absence
répétée et périodique au foyer; mais, sans pourtant
se plaindre.
J'espère que ce travail contribuera à
l'éducation et à la formation des acteurs cibles du
présent ouvrage, tant au niveau des attitudes qu'aux compétences.
Ainsi, il constituera la première récompense de nos efforts
communs
7
AFI-D : Alphabétisation Fonctionnelle
Intensive pour le Développement
BIANCO : Bureau Indépendant
Anti-corruption
CF : Contrôle Financier
CR : Commune Rurale
CRGP : Club Régional de la Gestion
Publique
CRM : Commission Régionale des
Marchés
CTD : Collectivités Territoriales
Décentralisées
DC : Dépositaire comptable
DPE : Direction du Patrimoine de l'Etat
DRB : Direction Régionale du Budget
ECD : Employé de Courte Durée
EFA : Emploi des Fonctionnaires et
Auxiliaires
ENAM : Ecole Nationale d'Administration à
Madagascar
ENMG : Ecole Nationale de la Magistrature et des
Greffes
EPA : Etablissements Publics à
caractère Administratif
EPIC : Etablissements Publics à
caractère Industriel et Commercial
EPN : Etablissements Publics Nationaux
FCC : Fiche de Centralisation Comptable
GAC : Gestionnaire d'Activités
IG : Instruction Générale
IMATEP : Institut Malgache des Techniques de
Planification
MFB : Ministère des Finances et du
Budget
MGA : Malagasy Guaranty Ariary
ORDSEC : Ordonnateur secondaire
PCOP : Plan Comptable des Opérations
Publiques
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPRR : Programme de Promotion des Revenus
Ruraux
PRMP : Personne Responsable des Marchés
Publics
PV : Procès-verbal
RNM : Radio Nationale Malgache
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SOA : Service Opérationnel des
Activités
SRPE : Service Régional du Patrimoine de
l'Etat
STC : Secrétaire Trésorier
Comptable
TVM : Télévision nationale
Malgache
TEF : Titre d'Engagement Financier
Introduction
Faisant partie intégrante de la comptabilité des
matières, la comptabilité des matériels en service, comme
celle des matériels en approvisionnement et la comptabilité
administrative (consommable et durable), est une obligation pour les services
publics. Une obligation du fait qu'elle relève
généralement du budget de l'Etat (Général ou
autonome). Autrement dit, elle engendre une dépense publique. On peut
même affirmer que la comptabilité des matériels en service,
bien que certaines personnes ne partagent pas le même avis que le
nôtre, est à la base du fonctionnement de l'administration. Aucun
service ne peut pas fonctionner en absence de minimum de matériels. Ceci
explique davantage, sa place dans l'élaboration et dans
l'exécution des dépenses publiques, surtout avec ce
décollage technologique qui oblige l'administration et les services
publics dans son ensemble, de renouveler, d'améliorer au tant que
possible, la condition de travail de ses agents pour le bon fonctionnement et
l'efficacité de l'administration. L'environnement et la motivation
professionnelle dépendent souvent de la qualité des
matériels mis à la disposition de chacun dans l'accomplissement
de leur tâche quotidienne. Effectivement, pour éviter toute sorte
de gaspillage du budget de l'Etat, pour ne pas dire, «les ressources du
peuple », la gestion de ces matériels, qui font partie du
patrimoine de l'Etat, devra se faire conformément, aux dispositions
règlementaires en vigueur, tout en tenant compte de la situation
financière et économique du pays. Malheureusement, la bonne
gestion n'est pas toujours la bienvenue au sein de l'administration publique
malgache, et le respect des règles reste jusqu'à présent
une utopie. Volontaire ou involontaire, peu importe, les faits sont là.
Dans certains services publics du pays, le budget annuel relatif aux achats des
matériels en service ne se modifie que très peu. On dira que les
besoins en matériels restent les mêmes d'une année à
l'autre ; ou on utilise de nouveaux matériels pour chaque année
d'exercice. De l'autre coté, la majorité de l'administration
publique ne possède pas du tout d'un compte matières, entre
autres, les collectivités territoriales décentralisées
(Régions, communes), les établissements publics et les
institutions autonomes. Est-ce le symbole d'irresponsabilité, de
l'ignorance ou de la simple négligence? Certes, on n'a pas
10
l'intention d'en accuser qui que ce soit. L'objectif est de
prendre en considération ce phénomène et d'apporter par la
suite un remède pouvant garantir l'efficacité dans la gestion du
patrimoine de l'Etat, plus particulièrement, en ce qui concerne les
matériels, les mobiliers, les objets et les denrées mis en
service.
Les recherches et les enquêtes effectuées
auprès de quelques services publics, des collectivités
territoriales décentralisées (de la région Atsinanana et
Analanjirofo) et dans les établissements publics nationaux ont
relevé que le problème est loin d'être superficiel. Il est
avant tout, d'ordre éducationnel, pour ne pas dire « comportemental
». Ensuite, s'ajoute d'autres problèmes liés à la
capacité technique et professionnelle. En fait, partant de ces constats,
l'objet de ce travail est de contribuer à l'éducation et aux
renforcements de capacités des acteurs en comptabilité des
matériels en service dans les services publics à Madagascar.
Signalons que toute administration à caractère public ne peut
s'épargner de la comptabilité des matières, dont la
gestion des matériels en service fait partie. Conscient que toute action
visant l'éducation et la formation d'adultes devra « lui
permettre d'acquérir les éléments de tous ordres qui lui
donneront la possibilité, en lui modifiant son savoir être, d'une
réalisation plus complète de lui-même dans une adaptation
authentique et réaliste par lui-même, à son milieu
1», ce travail a été initié pour
parvenir à ce principe. Il développera les trois principaux types
d'objectifs, tels que les connaissances générales, les
compétences professionnelles, et le savoir être comme les
attitudes et comportement. Cependant, il faut admettre que l'atteinte de ces
objectifs ne constitue pas à elle seule, la solution aux
problèmes. En effet, le système existant au sein de
l'administration, a été aussi pris en considération.
Ce travail sera subdivisé en trois grandes parties. Une
partie introductive, qui évoquera surtout les principes
généraux de la comptabilité des matériels en
service, suivie de la seconde partie, consacrée spécialement
à l'état des lieux auprès de l'administration publique, et
qui est le phénomène déclencheur du présent
ouvrage. Enfin, la troisième et dernière partie a comme objet,
les orientations éducatives ainsi que les contenus, permettant
l'auto-formation des
1 (P) GOGUELIN, La formation continue des adultes, p. 45-46
différents acteurs de la comptabilité des
matériels que pour l'ensemble des citoyens, les pites et les objectifs
de formation. Sans nul doute, ce travail est loi d'être satisfaisant. Il
s'agit d'une part de contribution au développement du pays.
12
Première partie
PRESENTATION TECHNIQUE
ET PRINCIPES GENERAUX
Cette première partie nous donne un aperçu ou
une image globale de ce qu'on appelle le « devra être » de la
gestion des matériels en service auprès des services publics
et/ou de l'administration publique dans son ensemble. En d'autres termes, il
s'agit de la notion et des connaissances indispensables pour la bonne gestion
des matériels en service, qui constitue un élément
à part entière du patrimoine de l'Etat.
En effet, il sera énoncé dans la présente
partie, toutes les dispositions règlementaires relatives à la
comptabilité des matériels, les procédures y
afférentes et l'ensemble des acteurs qui mettent en pratiques ces
dispositions.
14
Chapitre 1. NOTION GENERALE, CADRE JURIDIQUE ET
SITUATION ADMINISTRATIVE
Suivant l'article 55 du Décret n° 2005-003 du 04
janvier 2005, portant règlement général sur la
comptabilité de l'exécution budgétaire des organismes
publics, « La comptabilité comprend une comptabilité
selon les besoins et les caractères propres à chaque organisme
public, une comptabilité analytique et une ou plusieurs
comptabilités spéciales des matières, valeurs et titres
». Ces dernières (comptabilités spéciales des
matières, valeurs et titres), dénommées «
comptabilité des matières et des immeubles» dans
l'Instruction Générale du 22 juillet 1955, comprennent, elles
aussi à leur tour, quatre (04) éléments :
- La comptabilité, en quantité et valeurs, des
matières et du matériel de toute nature formant
l'approvisionnement des magasins (matériels en
approvisionnement) ;
- La comptabilité, en quantité et valeurs, des
objets qui, à raison de leur affectation spéciale, ne font pas
partie de l'approvisionnement des magasins et sont confiés à un
détenteur quelconque pour les besoins du service ou pour son usage
personnel (matériel en service);
- Les comptabilités administratives
se rapportant aux matières, denrées et tous objets
mis en consommation, en cours de transformation ou de confection, ainsi qu'aux
matériaux employés aux constructions. Sont compris dans cette
branche, tous objets et matériels durables, dont le prix unitaire est
inférieur à cinquante mille Ariary.
- Le compte évalué des
propriétés immobilières bâties ou non
bâties
appartenant au Territoire, aux provinces et aux communes
(comptabilité des immeubles)
En fait, ce travail concerne, plus particulièrement du
second élément qui n'est autre que la comptabilité des
matériels en service.
1.1. Principes fondamentaux
1.1.1 Définition:
La comptabilité des matériels en service est un
ensemble des règles applicables à la gestion des objets et
matériels de toute sorte (outillages divers, matériels et
machines agricoles, matériels informatiques, matériels et
mobiliers de bureau, matériels de logement, matériels
roulants...), utilisé par l'administration publique pour le
fonctionnement de ses services. On entend par l'administration publique, toutes
les Institutions de l'Etat, tous les Ministères et leurs services
déconcentrés, collectivités territoriales, Etablissements
publics...
Cependant, pour être prise en comptabilité des
matériels en service, ces objets sont soumis à une double
condition:
- Avoir un prix unitaire strictement supérieur à
MGA 50 000,00. Par contre, les matériels et objets dont le prix unitaire
est au dessous de ce seuil, entrera dans la comptabilité administrative,
qui est un élément à part et entière de la
comptabilité des matières.
- Ne pas sceller dans les murs ou sur le sol. Autrement dit, les
objets ou matériels qui sont susceptibles des mouvements de mutation.
1.1.2 Tenue de la comptabilité
Généralement, quatre (04) principes
régissent la comptabilité des matériels en service. Ces
principes sont indissociables :
- Une Comptabilité soumise à la
période annuelle : par principe, l'exercice budgétaire de
l'administration publique s'étend du 1er janvier au 31
décembre de l'année N. En d'autre terme, la gestion comptable se
fait annuellement.
- Une comptabilité tenue par service et par budget:
tout service disposant d'un budget propre (budget général,
autonome ou annexe) devra avoir un compte. Ainsi, « chaque livre
comptable est unique par service ou branche de service et par budget
»2. La régularité de ce compte est
sanctionnée
2 Instruction Générale du 22 juillet 1955,
sur la comptabilité des matières, art 31, alinéa 4
16
par la délivrance d'un quitus annuel émanant de
la Direction du Patrimoine de l'Etat auprès du Ministère des
Finances et du Budget, au niveau central ; et par la Direction Régionale
du Budget, au niveau excentrique.
Toutefois, il est possible pour des services n'ayant pas du
budget propre, d'ouvrir un compte des matériels en service. C'est le cas
par exemple, de la Commission Régionale des Marchés (CRM)
d'Alaotra Mangoro...
- Une rubrique budgétaire unique pour tous les
services : étant donné que toutes les opérations en
comptabilité publique sont régies par le Plan Comptable des
Opérations Publiques (PCOP), la rubrique de la comptabilité des
matériels en service est unique pour l'ensemble de l'administration
publique.
- Comptabilité par nomenclature: l'Instruction
générale du 22 juillet 1955 évoque que tous les objets
devraient être classés selon leur nature et suivant leur
destination. En se référant toujours à ladite instruction,
ce classement se fait par nomenclature sommaire, et numéroté de
un à treize.
1.1.3 Tenue de Registres :
Puisqu'il s'agit de la comptabilité, le Journal
est un document indispensable. Ensuite, s'ajoute le Grand livre
(annuel ou triennal). Le premier fait figurer les différents
mouvements ou opérations effectuées au cours de l'exercice (en
quantité et en valeur), et par numéro d'ordre chronologique.
Toute inscription dans le journal doit être accompagnée des
pièces justificatives valables (ordre d'entrée ou ordre de
sortie), tandis que le second fourni des renseignements généraux
sur l'ensemble des matériels existants. L'enregistrement des objets dans
le grand livre doit se faire obligatoirement par article, par ordre
alphabétique et par numéro de la nomenclature sommaire. La
désignation des objets et matériels est identique à celle
du livre journal avec les caractéristiques y afférents.
Cependant, il est à noter que, deux ou plusieurs objets de même
nature et ayant le même prix unitaire, forment un article, même
si la période ou date d'acquisition est
différente. De même, l'unification des prix est obligatoire
lorsque les prix dans les écritures des deux ou plusieurs objets de
même nature, et même caractéristiques sont différents
à la fin d'année.
Afin d'éviter toute forme et/ou tentative de fraude,
« le libellé des articles inscrits sur les livres doit
être clair et précis, sans surcharges ni interlignes ; les
grattages sont formellement interdits. Les ratures ne sont autorisées
que dans les cas d'erreurs matériels... »3
1.1.4 Les différentes sortes d'opérations
:
Par principe, il n'y a que deux types d'opération
comptable : l'entrée et la sortie. Ainsi, la comptabilité des
matériels en service ne fait pas l'exception à ce principe. On
parle généralement de la prise en charge et de la
décharge.
- La prise en charge: comme son nom l'indique, est
une opération comptable qui consiste à faire porter en
écriture (journal), tout objet ou matériel nouvellement
acquis (achat ou dotation) et/ou nouvellement constaté (excédent
lors du recensement). Elle nécessite inévitablement une
pièce justificative, appelée « Ordre d'Entrée»
qui est établie à partir d'une facture, en ce qui concerne les
achats effectués ; un état de cession ou ordre de sortie
émanant du service ou organisme donateur, en ce qui concerne les
dotations ; et un procès verbal de recensement, pour les
excédents constatés.
- La décharge est une opération
comptable permettant à un service public de se désengager des
objets ou matériels figurés dans ses écritures. Elle doit
être justifiée par un « Ordre de sortie ». La
décharge peut s'effectuer pour plusieurs raisons : délivrance
à un service public par d'autre service, la perte des objets ou
déficit constaté lors du recensement, et la condamnation des
matériels. La première demande une présentation d'un
récépissé portant la prise en charge de la partie
bénéficiaire qui se justifie par son « ordre d'entrée
» ; la seconde doit être accompagnée par un procès
verbal constatant la perte des objets, dûment approuvé par
l'autorité compétente à cet effet ; et un procès
verbal de condamnation approuvé, pour la troisième.
3 Instruction générale du 22 juillet
1955, sur la comptabilité des matières. Art. 34
Bref, il est considéré comme opération en
comptabilité des matériels en service, tout mouvement
nécessitant un enregistrement dans le livre journal. De ce fait, les
prêts, les réparations et les remplacements d'objets dans les
unités collectives, bien qu'ils entrainent des mouvements des objets et
matériels, ne donnent pas lieu à un mouvement comptable (chapitre
5 de l'instruction générale du 22 juillet 1955). En effet, ces
types de mouvements ne sont pas définitifs, ils ne s'agissent que des
mouvements temporaires des objets et matériels
1.2. Cadre réglementaire et rattachement
administrative
De rang constitutionnel, le préambule de la
Constitution de la quatrième République de Madagascar
énonce que, « Considérant que l'épanouissement de la
personnalité et de l'identité de tout Malagasy est le facteur
essentiel du développement durable et intégré dont les
conditions sont, notamment : la bonne gouvernance dans la conduite
des affaires publiques, grâce à la transparence dans la gestion et
la responsabilisation des dépositaires de la puissance publique
;
Déclare:
Article 93.- La Cour des comptes assiste le
Parlement dans le contrôle de l'action du Gouvernement. Elle assiste le
Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des
lois de finances ainsi que dans l'évaluation des politiques publiques.
Par ses rapports publics, elle contribue à l'information des
citoyens.
Les comptes des Administrations publiques doivent
être réguliers et sincères, et donner une image
fidèle du résultat de leur gestion, de leur patrimoine et de leur
situation financière.» En effet, étant le
résultat des dépenses publiques, les objets et matériels
mis à la disposition de l'Administration devront être gérer
convenablement.
D'une manière générale, en tant qu'un
élément de la comptabilité
des matières, la
comptabilité des matériels en service est régie par
l'Instruction
18
Générale du 22 juillet 1955. Bien qu'il existe
quelques textes règlementaires et des mises à jour, ce texte
datant de la fin de la colonisation, confirmé par la circulaire
n°13 604-FIN/MTM du Ministre des Finances en date du 19 mai 1965, reste un
texte de base et de référence dans la gestion des objets et
matériels dans les services publics à Madagascar. La question est
de savoir si devant les différentes catégories de
l'Administration publique, l'application des règles relatives à
la comptabilité des matériels en service est identique.
1.2.1 Ministères et Services
déconcentrés de l'Etat :
Se servant du budget général de l'Etat, les
départements ministériels et leurs services
déconcentrés au niveau provincial et régional ayant les
mêmes procédures budgétaires, appliquent, par voie de
conséquence, les mêmes règlements, y compris pour tout ce
qui concerna la comptabilité des matières.
1.2.2 Collectivités Territoriales
Décentralisées :
En ce qui concerne les collectivités territoriales
décentralisées,
on les distingue en deux catégories:
a. Première catégorie :
Sont classées dans cette catégorie, les
provinces, les régions et les communes urbaines. Pour cette
catégorie, la loi n°95-005 du 21juin 1995 relative aux budgets des
Collectivités territoriales décentralisées a clairement
défini dans son article 3 que : « Les Régions, les
Départements, Communes urbaines suivent le régime de la
comptabilité publique, sur la gestion financière et sur celle des
matières conformément aux lois et règlements en vigueur
». Pour le cas des communes urbaines, une autre précision est
avancée. « Les comptabilités des matières sont
tenues, conformément à la réglementation, par un agent
municipal désigné par l'ordonnateur »4.
L'arrêté n°3738/96 MBFP/SG du 14 juin 1996 fixant le
régime de la comptabilité des communes rurales, de
première catégorie, stipule que : « l'exécution des
opérations financières des communes rurales de
1ère catégorie, suit le régime de la
comptabilité publique ». Ce qui fait
4 DECRET n° 2005-003 du 04 janvier
2005, portant règlement général sur la
comptabilité de l'exécution budgétaire des organismes
publics Art. 281
20
que, les communes rurales de première catégorie,
font partie de cette première distinction.
Ainsi, comme les départements ministériels et
leurs services déconcentrés, la comptabilité des
matières des CTD classées dans la présente
catégorie, est strictement soumise à l'approbation annuelle de
reddition des comptes auprès de la Direction du Patrimoine de l'Etat ou
à la Direction Régionale du Budget, le cas échéant.
Il s'agit en effet, du respect des principes de la répartition des
services publics et de la décentralisation, notamment, aux missions
prévus dans les dispositions de l'article 20 de la loi n°93-005 du
26 janvier 1994.
b. Deuxième catégorie :
Dans ce paragraphe figure les communes rurales de la
deuxième catégorie. Cependant, il faut préciser que cette
deuxième distinction a été faite à base du
«Manuel de comptabilité-matières à l'usage des
communes », publié par le Ministère chargé du Budget
et du Développement des Provinces Autonomes, en octobre 2001. Dans la
page 15, paragraphe 2-11-1, dudit manuel, il a été avancée
que : «Avant l'approbation par ses soins, le Maire doit tout d'abord
vérifier cet inventaire ». Toutefois, cette disposition peut
engendrer de multiples débats. D'abord, est-ce que ce manuel a une
valeur juridique, comme les différents textes règlementaires ?
Effectivement, la disposition prévue dans l'article 9, de
l'arrêté n°3739/96 MBFP/SG du 14 juin 1996 stipule qu'«
Au 31 décembre de chaque année, le trésorier est
chargé de préparer le compte financier appuyé des
pièces justificatives. Le compte financier est présenté
par le maire devant le conseil communal en assemblée
générale pour approbation ». Peut-être, cet
article est aussi valable pour le compte-matières, car, c'est aussi, le
trésorier lui-même qui assure cette comptabilité des
matières (art.5). Ensuite, le principe de séparation du pouvoir
sera-t-il respecté ? Même avec examen du conseil communal, le
maire, qui est à la fois, ordonnateur en matière, assure
luimême l'approbation du compte de la commune. Quoi qu'il en soit, les
dispositions règlementaires en vigueur, évoque que leur
« comptabilités des matières sont tenues
conformément à la réglementation par le receveur ou
par
un agent communal désigné par l'ordonnateur
»5. Ce qui implique que l'application de la disposition,
prévue dans ce manuel ne sera acceptée que lorsqu'elle va de
l'avant avec les textes règlementaires, car les articles de
l'instruction générale du 22 juillet 1955, cités comme
référence ne mentionnent pas cette distinction, concernant
l'autorité d'approbation, d'autant plus que le susdit
arrêté n'est pas cité en référence. Ce qui
fait que, la procédure de la comptabilité-matières des
communes rurales de cette catégorie, voire des collectivités dans
son ensemble, devra faire l'objet d'études des autorités
gouvernementales.
1.2.3 Etablissements Publics nationaux et autres
institutions publiques :
Suivant l'article 2 de loi n°98-031 du 20 janvier 1999,
les établissements publics sont classés en deux
catégories: les Etablissements publics à caractères
industriels et commercial (EPIC) et les Etablissements public à
caractère administratif (EPA). Bien que les dispositions de l'article
321, alinéa 2 du décret n° 99-335, paru dans le journal
officiel du 30.08.99, p.1940 relatives à la comptabilité des
matières des Etablissements publics nationaux sont plus ou moins floues,
celles de la circulaire n°01.MFB/SG/GB/DPE/SM du 14 juillet 2010, par
contre, stipulent clairement que «les établissement publics
(EPIC, EPA...), les collectivités décentralisées doivent
respecter, outre la procédure de leur comptabilité
financière, toutes les dispositions relatives à la gestion de la
comptabilité des matières (Instruction générale,
décrets, circulaires, décisions...) ». Celles-ci
supposent que ces établissements, comme l'ensemble des services publics,
sont soumis à la reddition de comptes de matériels en service
à chaque fin d'exercice.
En somme, quelque soit leur nature et leur statut, et
même si la procédure de leur comptabilité financière
est différente, l'ensemble de l'Administration publique dispose des
mêmes règlements en matières de la gestion des
matériels en service. Seules, les communes rurales (à partir de
la deuxième catégorie) qui font l'exception.
5 D E C R E T N° 2005-003 portant
règlement général sur la comptabilité de
l'exécution budgétaire des organismes publics, Article
323
22
1.3. Système de contrôle
Les écritures comptables et les inventaires physiques
des matériels dans un service, collectivité ou
établissement devraient rester en concordance. Pour garantir cette
concordance, la mise en place d'un système de contrôle est
indispensable.
1.3.1 Contrôle interne:
a. Contrôle périodique des matériels
:
En se référant à l'article 236 de
l'instruction générale du 22 juillet 1955, «les
matières, denrées et objets doivent être recensés
chaque année ». Cette disposition a été aussi,
renforcé par la circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet
2010, en affirmant que « le recensement général des
matières et objet est obligatoire. », à partir de
l'exercice 2010. En fait, le recensement est un moyen permettant à
chaque service de contrôler physiquement les matériels et, leur
concordance avec les écritures comptables.
De plus, le contrôle périodique a aussi pour
objet de contrôler la concordance entre les dépenses
engagées et les prises en charge dans la comptabilité des
matériels en service.
b. Contrôle contextuel :
Comme son nom l'indique, le contrôle contextuel
s'effectue dans un contexte bien défini. D'abord, il est effectué
dans les conditions prévues par l'article 15 de la susdite instruction.
Celui-ci stipule que « dans le cas de mutation de comptables, la
remise et la prise de service donnent lieu en principe, à un recensement
général des matières et objets ». Mais, à
noter que cette opération n'est obligatoire. Elle s'effectue à la
demande du comptable entrant. Dans le cas où ce dernier n'a pas pu
procéder à ce recensement, dans un délai de quinze jours
après la date de sa prise de service, « il sera
considéré comme ayant reconnu la concordance entre l'existant et
les écritures » et, son prédécesseur sera
acquitté de droit de toute responsabilité y afférente.
Ensuite, ce type de contrôle pourra se faire à la demande du chef
de
service ou du comptable dépositaire pour quelque motif que
ce soit (incendie, cyclone, vol, doute...).
Ces contrôles consistent surtout à la comparaison
de l'existant réel et les écritures. En cas de différence
(excédent et/ou déficit), un procès verbal de recensement
sera établi, conformément à la règlementation en
vigueur. Seuls, les articles qui présentent de différences seront
portés dans le procès verbal de recensement.
1.3.2 Vérification externe et contrôle
règlementaire :
On entend par « vérification externe et
contrôle règlementaire », l'ensemble de toute action
exercée par l'Inspection Générale de l'Etat, le
Contrôle Financier ou du service chargé des matériels
auprès du Ministère du Budget, conformément à la
règlementation en vigueur.
La vérification et contrôle externe pourra aussi
être périodiques ou contextuels. Périodique, dans le sens
où chaque service est soumis à la reddition de compte qui devra
être approuvée, par le service chargé des matériels
au sein du Ministère du Budget, après visa du Contrôle
Financier (circulaire n°01MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010). Tandis
que, le contrôle contextuel est exercé généralement
par les services d'inspection.
1.4. Reddition des comptes de fin d'année et
pénalisation
La reddition des comptes se définit comme étant
un rapport annuel de la situation comptable d'un service donné,
présentant la situation initiale, les opérations
effectuées au cours de l'année, ainsi que la situation en fin
d'exercice, dressé par le dépositaire comptable. Ce rapport sera
présenté dans un document, appelé « état
appréciatif ». L'état appréciatif, accompagné
des pièces justificatives d'entrées et de sorties (ordre
d'entrée, ordre de sortie) sera dressé en deux exemplaires, dont
un servira de chemise.
1.4.1 Approbation des comptes :
Suivant la règlementation en vigueur « aucun
Titre d'Engagement Financier se
rapportant aux achats de matériels et
de mobiliers sur toutes les rubriques de
fonctionnement et/ou d'investissement ne pourra être
délivré par le Contrôle Financier s'il n'a pas
été produit à l'appui de la demande d'engagement, le
quitus d'approbation du compte matière d'au moins (N-2)
»6. En d'autre terme, l'approbation des comptes
matières est obligatoire pour tout service public, sous réserve
du non délivrance d'aucun titre d'engagement financier, relatif à
l'acquisition des matériels. L'approbation des comptes matières
et la délivrance du quitus y afférent, relèvent
exclusivement de la compétence de la Direction du Patrimoine de l'Etat,
au niveau central; et de la Direction Régionale du Budget, au niveau
régional.
Cependant, cette disposition ne concerne pas les
collectivités territoriales décentralisées et quelques
institutions autonomes qui sont dispensées du TEF dans leur
procédure financière.
1.4.2 Dossier de reddition des comptes :
Pour être valable, les dossiers de reddition des comptes
devront contenir :
- État appréciatif avec les pièces
justificative (ordre d'entrée, ordre de sorties et/ou factures);
- La fiche d'inventaire des mobiliers et objets;
- Le procès verbal de recensement ;
- Décision portant nomination du dépositaire
comptable ;
- Fiche de la Centralisation Comptable (FCC) ;
- Copie du dernier quitus ;
- Note de présentation et/ ou texte portant
création (si besoin sera);
- Autres actes jugées nécessaires selon les cas
(procès verbal de condamnation, procès verbal constatant la perte
des objets et matériels, décision portant nomination des membres
de commissions diverses, d'agent recenseur...)
6 Circulaire n°004 - MFB/SG/DGB/DESB/SAIDM du 24
décembre 2010, p.35
24
Chapitre 2. LES PRINCIPAUX ACTEURS EN COMPTABILITE DES
MATERIELS EN SERVICE
Dans un cas général, on considère cinq
principaux acteurs en comptabilité des matériels en service,
ceux-ci sont : l'ordonnateur en matière, le dépositaire
comptable, les détenteurs effectifs, les commissions et les agents de
contrôle.
2.1. L'ordonnateur en matière
L'ordonnateur en matière est une qualité
liée à la fonction. Principalement, ce sont les directeurs et les
chefs de service, qui agit en qualité de l'ordonnateur principal en
matière. En se référant à la circulaire
n°01MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010, il s'agit du Gestionnaire
d'Activités (GAC). Toutefois, « il peut éventuellement
déléguer sa signatures à un fonctionnaire relevant de
chaque SOA, exerçant alors les fonctions d'ordonnateur
délégué en matière ».
2.1.1 Attributions de l'ordonnateur en matière
:
Suivant toujours l'article 7 de l'instruction ci-dessus,
l'ordonnateur
en matières ordonne tous les mouvements d'entrée
ou de sortie des matériels et objets, fait procéder à des
recensements généraux ou partiels (contrôle interne). Sur
ce, il devra être l'initiateur et l'ordonnateur de toutes les
opérations (ordre d'entrée et ordre de sortie, recensement,
revalorisation...) dans son domaine. Ceci débute, en principe,
dès la préparation du budget prévisionnel, en identifiant
les besoins en objets et matériels nécessaires pour le
fonctionnement de son service; et de les soumettre à l'ordonnateur
secondaire qui se chargera de la procédure d'engagement selon les
règlements y afférents. Il nomme par voie de décision le
dépositaire comptable, procède à l'institution des
commissions, conformément aux dispositions de l'instruction
générale dans son article 57, en ce qui concerne la commission
ordinaire des recettes, et de l'article 138, pour celle de remises. Il se
charge de la répartition et de l'emploi des objets et matériels
relevant de son service, et veille à la reddition des comptes.
26
2.1.2 Responsabilité de l'ordonnateur en
matière :
L'ordonnateur en matière est «
pécuniairement responsable des délivrances non prévues
par les règlements qu'il aurait autorisées». Il est
également responsable de toutes les informations transmises à
l'ordonnateur secondaire, notamment, en ce qui concerne la certification des
services faits.
2.2. Les comptables dépositaires et les
détenteurs effectifs
2.2.1 Le dépositaire comptable :
Le dépositaire comptable est un fonctionnaire
chargé « de la garde, de la conservation et de l'entretien du
matériel en service ainsi que de la régularité des
écritures le concernant7 ». Il est nommé au
niveau de SOA par décision de l'ordonnateur en matière (cf.
circulaire n°01MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010)
La responsabilité du dépositaire comptable prend
effet à partir de la prise en charge des objets et matériels
qu'il certifie la réception, et/ou à partir de son entrée
en fonction, en cas de mutation des comptables. Dans ce dernier cas, un
délai de 15 jours lui est accordé pour vérifier la
concordance entre les écritures et les existants réels. Les
résultats de cette vérification (qui se fait
généralement par le biais d'un recensement général
ou partiel) sont présentés dans un « Procès-verbal de
mutation comptable (modèle n°13)». Passer ce délai, si
le dépositaire comptable entrant n'a pas demandé cette
opération de vérification (recensement), il devient
automatiquement responsable des objets et matériels inscrits dans les
écritures de son prédécesseur.
Le dépositaire comptable tient, prend soins et met
à jour les documents comptables, tels que le grand livre et le livre
journal. Sur ordre de l'ordonnateur en matière, il procède aux
mouvements d'entrées et de sorties des matériels. Toutes les
correspondances relatives à ces opérations se font toujours et
exclusivement par écrit. En ce qui concerne les mouvements
d'entrées, le dépositaire comptable reçoit de
l'ordonnateur en
7 Instruction Générale du 22 juillet 195,
Art. 23
matière « un ordre d'entrée » qui lui
ordonne la prise en charge. Cet ordre d'entrée précise exactement
la désignation des objets et matériels faisant objet de la prise
en charge, la quantité, la valeur unitaire, la valeur de chacun des
articles, la valeur totale de l'opération, ainsi que la
référence de la pièce justificative correspondante. La
copie de cette pièce justificative est adressée en même
temps que l'ordre d'entrée, au dépositaire comptable : facture
pour les achats, fiche de cession, ordre de sorties émanant du service
donateur, pour les dotations ou délivrances, procès verbal de
recensement, pour les excédents...En ce qui concerne les achats, les
instructions données par la Direction Régionale du Budget
insistent pour que toutes les factures relatives aux achats des
matériels soient certifiées par le dépositaire comptable
(pour prise en charge dans le journal de la comptabilité des
matériels en service). Il en est de même, pour les ordres
d'entrées. Pour être valide, les ordres d'entrée devront
faire apparaître la déclaration de prise en charge du
dépositaire comptable. En principe, un ordre d'entrée, est
revêtu de deux signatures.
Comme la prise en charge, la décharge est de natures
différentes. Par voie de conséquence, les ordres de sorties sont
établis pour de multiples raisons. Le rôle et la
responsabilité du dépositaire comptable varient selon le cas.
D'abord, on parle des sorties volontaires des objets et
matériels sur lesquelles figurent, le changement de classification et de
valeur ; délivrance par un dépositaire comptable à
d'autres dépositaires comptables (donation, au terme courant), sorties
pour destruction, démolition, vente suite à une condamnation...
Dans ces situations, les missions du dépositaire comptable consistent
uniquement à la mise en oeuvre de la procédure administrative
classique, à l'intérieur du service même ; et dans le cas
échéant, entre deux organismes concernés (service donateur
et bénéficiaire, service public et fournisseur). De l'autre
coté, il existe des sorties involontaires opérée
par un service public. Ce sont des décharges qui nécessitent
selon le cas, une procédure spécifique, ou une intervention
judiciaire (le cas échéant) : déficit
constaté lors du recensement, perte des objets et
matériels...Aussi, la responsabilité du dépositaire
comptable, ne sera pas uniquement d'ordre professionnel, elle pourra être
pénale.
28
Cependant, dans le cas où le (ou les) matériel
(s) en question a été mise à la disposition de tiers, pour
son usage personnel ou pour le besoin de service, la responsabilité
revient au détenteur du matériel, appelé «
détenteur effectif ».
2.2.2 Les détenteurs effectifs :
On considère comme « détenteur effectif
», tout fonctionnaire ou agent de l'Etat, qui soit par leur statut,
soit par leur fonction, possède à sa disposition des objets ou
matériels appartenant à un service public. Les détenteurs
effectifs deviennent aussi responsables des matériels qui sont mis
à leur disposition. Ainsi, par exemple, les hauts fonctionnaires de
l'Etat, logés dans des logements de fonction, équipés des
ameublements, matériels et mobiliers de logement, matériels de
cuisines sont devenus détenteurs effectifs de ces matériels. Il
en est de même pour les fonctionnaires ayant des véhicules
administratifs, des ordinateurs portables à leur disposition, les chefs
d'ateliers qui disposent des outillages, à défaut de magasin ou
pour organisation propre du service...
En ce qui concerne les matériels installés dans
les logements, le dépositaire comptable établit une fiche
d'inventaire en trois exemplaires, suivant le modèle n°26. La
première copie servira d'une pièce comptable du
dépositaire comptable, la seconde sera gardée par le
détenteur, et la troisième sera adressée au chef du
service responsable du logement ou l'ameublement, dans un délai de
quinze jours. Cette fiche devra mentionner l'adresse de l'immeuble et le
logement où se trouvent le mobilier, le prix unitaire et le prix total
des articles, la provenance et l'état de ces articles. Tandis que pour
les autres matériels, il sera établi une fiche d'inventaire des
matériels remis à un détenteur effectif, modèle
n°25. Le grade, la fonction et l'adresse exacte du détenteur
effectif. Ces inventaires sont numérotés et inscrits sur un
carnet tenu par le dépositaire comptable.
2.3. Les commissions
Il existe en principe, trois types de commissions en
comptabilité des matières.
Ces commissions sont aussi valables
pour la comptabilité des matériels en
service. Elles devront
être instituées dans chaque service. Il s'agit de la
commission ordinaire de recette, la commission
ordinaire de remises et la commission de réception.
2.3.1 La commission ordinaire de recette :
En se référant à l'article 57 de
l'instruction générale du 22 juillet 1955, sur la
comptabilité des matières, l'institution de cette commission
relève de la compétence du gestionnaire d'activité dont il
nomme les membres. La commission est composée de trois fonctionnaires,
issus de n'importe quel service. Toutefois, « en cas
d'impossibilité, elle peut être réduite à deux et
même à un membre ». Cependant, « le
dépositaire comptable, ne peut, en aucun cas faire partie de la
commission nommée pour examiner le matériel ou les objets qu'il
doit prendre en charge» (art.58).
L'attribution de cette commission est occasionnelle. Elle ne
se réunit que «pour la réception des achats
effectués sur marché ». Les observations et les
décisions de cette commission sont portées en écriture
dans un procèsverbal (modèle n°14, en annexe)
2.3.2 La commission ordinaire des remises:
La commission des remises est une commission instituée
dans chaque service, et comme celle des recettes, « elle est
composée, si possible, de trois fonctionnaires ». On entend par
«remise », la restitution à titre définitif ou en vue
de remplacement, des objets et matériels, jugés inutiles et sans
emploi par le dépositaire comptable.
2.3.3 Commission de réception
A la différence de la commission ordinaire de recette
qui ne se réunit que pour les achats effectués, cette commission
se charge de toute réception des objets et matériels en dehors
des achats : excédent constatés lors d'un recensement,
dotation, ou cession ...
30
2.4. Les agents de contrôle
Lors de son intervention dans une séance de formation
en novembre 2008, un haut fonctionnaire de l'Etat8, a
évoqué quatre catégories d'agents de contrôle. Il
s'agit d'agent recenseur, les commissions diverses, les vérificateurs de
la direction du patrimoine de l'Etat et/ou de ses services
déconcentrés et les organes de contrôle de l'Etat, tels que
le Contrôle Financier, l'Inspection Générale de
l'Etat...
Pourtant, en se référant à l'instruction
générale du 22 juillet 1955, il existe trois catégories
d'organes de surveillance et de contrôle (Art.260 à 262). D'abord,
la surveillance et le contrôle permanent exercé par les chefs de
service ou ordonnateurs en matières (contrôle interne), ensuite le
contrôle de l'Administration Territoriale ou Provinciale qui est
actuellement assuré par la Direction du Patrimoine de l'Etat et ses
services déconcentrés, celui du Contrôle Financier et de
l'Inspection Générale de l'Etat, et enfin, les autres
contrôles contextuels et/ou temporaires et indépendamment du
contrôle normal.
En réalité, ces deux points ne sont pas
contradictoires. On peut les concilier, en disant que les quatre organes
cités par ce haut fonctionnaire n'est qu'un
élargissement des deux organes stipulés dans l'article 260 et 261
de l'instruction générale.
2.4.1 La surveillance et le contrôle permanent
(contrôle interne)
Il s'agit d'une surveillance et contrôle des
matériels au niveau de chaque service. L'ordonnateur en matière
et/ou chef de service « veillent à la régularité
de toutes les écritures qui s'y rapportent » (art.60 de l'IG
du 22/07/55), d'une façon périodique (trimestrielle,
semestrielle...). L'objet de ce contrôle est la mise à jour des
écritures par rapport aux réalités physiques des objets et
matériels.
8 Jean Frédéric MAMINJOARY , Inspecteur
d'Etat
31
C'est le contrôle effectué par l'autorité
de vérification et d'approbation des comptes à la clôture
d'exercice. En effet, « à la fin de la période annuelle,
chaque dépositaire comptable dresse, d'après les livres et
pièces justificatives, un état appréciatif (modèle
n°9) présentant par numéro de la nomenclature sommaire le
montant de chaque opération à charge et à décharge
» (art.261 de l'IG), la récapitulation qui précise les
existants au début de l'année, la valeur totale des
entrées et de sorties, ainsi que le reliquat en fin d'année, en
vue de la délivrance d'un quitus d'approbation.
Mais ce contrôle touche aussi la vérification des
opérations circonstancielles en vu de leur approbation ou visa, comme
par exemple, le cas de la condamnation des matériels, procès
verbal constatant la perte des matériels, le recensement...
2.4.3 Les autres contrôles
Il s'agit d'un contrôle effectué sur instruction
spéciale du chef de province, du chef de région ou de leurs
délégués, en vu de vérifier « toutes les
pièces de la comptabilité (...) et porte ses investigations dans
toutes les parties du service » (art.262 de l'IG), lorsqu'ils jugent
nécessaire. Pourtant, dans la pratique, celui-ci, n'est plus le cas. Ce
qui explique davantage l'importance de la révision des textes qui
règlementent la comptabilité des matières.
32
Deuxième partie
ETAT DES LIEUX
La partie précédente a été
abordée afin de donner aux lecteurs, un aperçu global et
technique sur les principes généraux relatifs à ladite
comptabilité. En d'autre terme, il s'agit des connaissances minimum que
devront avoir les personnes liées à la procédure de la
comptabilité des matériels en service.
La présente partie par contre, citera les
réalités au niveau de l'administration publique qui font l'objet
du présent travail dans son ensemble. Les cas de quelques services
à caractère public seront présentés, suivi d'une
analyse y afférente. Il s'agit surtout, des cas des services
déconcentrés, et ceux des collectivités territoriales
décentralisées (Régions, Communes), etc. En fait ces cas
sont évoqués pour pouvoir identifier les besoins éducatifs
et en formation des acteurs en comptabilité des matériels en
service.
34
Chapitre 3. LA GESTION DES MATERIELS EN SERVICE DANS
L'ADMINISTRATION PUBLIQUE MALGACHE
Dans le présent chapitre, trois principaux cas sont
pris en considération. Le cas des services déconcentrés de
l'Etat, dont tout engagement lié à l'acquisition des
matériels est soumis obligatoirement au visa préalable du
contrôle financier, le cas des collectivités territoriales
décentralisées qui est dispensé du visa du Contrôle
Financier, et enfin, celui des organes de contrôle.
L'étude effectuée s'est concentrée
généralement dans l'ensemble de la Province de Toamasina, en ce
qui concerne le cas des services déconcentrés ; et dans la
Région Atsinanana et Analanjirofo pour le cas des collectivités
ainsi que celui des organes de contrôle. Toutefois, on estime que
celle-ci reflète l'image de la gestion des matériels dans
l'ensemble de l'Administration Publique malgache.
3.1. Réalités au niveau des services
déconcentrés de l'Etat
3.1.1 Données statistiques
Les données statistiques nous font comprendre l'image
et/ou les problèmes qui se posent concernant la comptabilité des
matériels en service auprès des services
déconcentrés de l'Etat. En effet, sur 41 actes administratifs
liés à l'approbation des comptes matières, transmis par le
service interrégional du Patrimoine de l'Etat Toamasina au cours du
premier trimestre de l'année 2011, 20 ont été
rejetés ; soit environ 49,2% des dossiers traités. En plus, si
les articles 247 et 248 de l'Instruction Générale du 22 juillet
1955 précisent clairement que le dossier de reddition des comptes devra
être établi à la fin de chaque période annuelle, et
devra être transmis au gestionnaire d'activité dans le mois qui
suit la clôture de l'exercice pour que ce dernier procède à
la vérification, avant de le transmettre à la Direction du
Patrimoine de l'Etat ou à ses services déconcentrés au
niveau régional pour approbation, la réalité est toute
autre. La Région Atsinanana et Analanjirofo comptent à elles
seules, 240 SOA (Service Opérationnel des Activités), et sans
parler des SOA, dans la Région Alaotra Mangoro (130 Atsinanana, et 110,
pour Analanjirofo). Alors que pour l'ensemble des dossiers reçus par le
Service Régional du Patrimoine de
l'Etat - Toamasina durant ce premier trimestre, il n'y a que
trois (03) services transmettaient leur dossier de reddition des comptes de
l'année 2010, vingt neuf (29), pour l'exercice 2009, sept (07) pour
approbation de l'exercice 2008 et deux (02) pour l'année 2007. La
situation a été presque la même, au cours de l'année
2010.
Source: SRPE Atsinanana, Rapport d'Activité sur
l'Approbation des comptes matières - 1er trimestre 2011et
1er trimestre 2010.
Ce graphique explique les difficultés que subissent les
dépositaires comptables et les gestionnaires d'activité dans la
tenue de la comptabilité des matériels en service. Si,
normalement, les dossiers de reddition des comptes devront parvenir à la
Direction du Patrimoine de l'Etat, qui remplace le haut commissariat
prévu dans l'instruction générale, en matière de
correspondance (cf. Circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet
2010), « dans le mois qui suit la clôture d'exercice
»9, il n'y a que trois services parviennent à
respecter le délai imparti. Cependant, aucun quitus n'a
été délivré à ces services. En d'autre
terme, il fallait attendre les instructions et les rectifications faites par le
service vérificateur pour pouvoir régulariser leurs
écritures comptables. Certains services n'arrivent même pas
à régulariser leur situation comptable pendant quatre ans. C'est
le cas par exemple de la circonscription scolaire de Sainte Marie; trois ans
pour le Service Interrégional de la Solde et des Pensions de Toamasina,
de la Direction Régionale de la Santé Publique Atsinanana, de la
Direction Régionale de la Population Analanjirofo...
9 Instruction Générale du 22 juillet
1955, art 248
36
Autre remarque à tenir, plus de 70% des dossiers
traités en 2011 concernent la demande de quitus d'approbation de la
comptabilité des matériels en service pour l'exercice 2009. Pour
l'ensemble des dossiers étudiés en 2010, il en est de 59% pour
l'exercice 2008. En connaissez-vous la raison?
Source: SRPE Atsinanana, Rapport d'Activité
sur l'Approbation des comptes matières en 2010, et en 2011
La circulaire n° 148-MDB/SG/DGDPB/3/M.M.1 du 21 juillet
1997, dans son troisième paragraphe, stipule que « a)- Tout
achat de matériel et de mobiliers sur toutes les rubriques
budgétaires de fonctionnement ou d'investissement sera
conditionné par l'approbation préalable du compte-matières
de l'antépénultième année précédant
l'année en cours, c'est-à-dire de l'année (N - 2)
». Et, cette disposition reste toujours en vigueur. En effet, sans
quitus de l'année N-2, les services déconcentrés de l'Etat
sont privés de tout achat des matériels. Autrement dit, la
préoccupation de certains acteurs de la comptabilité des
matériels en service est avant tout, le droit d'accéder à
la dépense publique, plutôt que de la bonne gestion des
matériels existants. S'agit-il de problèmes éducatifs ou
de la simple ignorance? Problème éducatif dans le sens où
on n'est pas conscient de la pratique anormale dans l'exécution des
tâches habituelles en tant que fonctionnaire responsable. Dans la plus
part des cas, les mouvements comptables ne sont pas enregistrés à
temps réel. Les écritures sont régularisées aux
fins d'obtenir le quitus permettant l'accès à d'autres
acquisitions. En plus, le
remplacement fréquent des dépositaires
comptables, talonné peut être par leurs incompétences (ce
n'est pas forcement vrai), du fait de l'insuffisance de la politique bien
définie, en matière de formation (à titre d'exemple,
veuillez se référer à la page 56).
En somme, l'insuffisance, l'inefficacité et/ou
l'absence du programme de la formation, de la conscientisation et de
l'éducation des responsables pour le changement de comportement
constituent un des handicaps majeurs dans la gestion du patrimoine de l'Etat,
pour ne pas dire dans l'Administration en général. Mais, sans nul
doute, celles-ci ne sont pas les seules. Les problèmes de savoir faire
(ou compétences) ne sont pas épargnés.
3.1.2 Les problèmes constatés lors de
vérification des dossiers:
Comme il a été évoqué
ci-dessus, le pourcentage de la reddition des comptes rejeté et
approuvé est presque le même, au cours du premier trimestre. En
moyenne, plus de 45% des demandes d'approbation sont rejetées. Il est
vrai que les données avancées sont limitées au cours des
deux dernières années, du fait que les rapports
d'activités précisant les données statistiques sur
l'approbation des comptes matières débutent en avril 2010.
Toutefois, on estime que ces données reflètent effectivement les
réalités au sein des différents services.
Traitement des dossiers 2010
Trimestre IV
Trimestre III
Trimestre II
Trimestre I
0
10 20 30 40
Total Approuvé Rejet
Source: SRPE Atsinanana, Rapport
d'Activité sur l'Approbation des comptes matières en
2010
Traitement des dossiers en 2011
Trimestre IV
Trimestre III
Trimestre II
Trimestre I
0
20 40 60 80
Total Approuvé Rejet
Source: SRPE Atsinanana, Actes administratifs
sur l'Approbation des
comptes matières livrés jusqu'au 23
novembre 2011
Partant de ces deux graphiques, et en termes de
contenu, deux questions s'imposent, - comment pouvons-nous expliquer ce grand
nombre de rejet ? - quels sont ses grands facteurs?
En fait, les réponses y afférentes sont
multiples. En se référant aux différents motifs de rejet
officiel des demandes d'approbation, en dehors des cas évoqués
dans la première partie de ce chapitre, deux remarques ont
été observées : l'incompréhension ou la non
connaissance des textes relatifs à la comptabilité des
matériels en service et la « non maîtrise du
métier» tout simplement. Le document 1 ci-dessous par exemple,
apporte une affirmation sur la première raison, tandis que la
deuxième sera justifiée par le document 2.
Document 1
38
Source: Extrait du BE
N°097-MFB/SG/DGB/DRB/SRPE/ATS du 15 juin 2011
En effet, le service concerné par ce document 1 n'a pas
été pénalisé pour des raisons de
compétences, mais surtout des connaissances. Prenons par exemple, le cas
de la deuxième raison, qui n'est autre que de simples problèmes
de communication et/ou de la routine. Problème de communication dans le
sens où il s'agit de la non effectivité de notification de la
circulaire auprès des différents services publics, car c'est une
nouvelle disposition dans la procédure de l'approbation des comptes
matières dont son application au niveau de la vérification,
commence en 2011. En ce qui concerne la dernière raison du rejet, le
service vérificateur ne vérifie pas les documents comme le grand
livre et le journal. En conséquence, certains services ne disposent et
n'utilisent même pas de ces documents comptables. La manière dont
ils remplissent les imprimés en est la preuve. Sur ce, ces
imprimés sont souvent remplis « bizarrement ».
Document 2 : Extrait du BE
N°034/MFB/SG/DGB/DRB/SRPE/ATS du 28/03/2011
Ce document par contre, résume les grands facteurs de
blocage en matière de la gestion des matériels en service au sein
de l'administration publique malgache. Il s'agit d'un compte nouvellement
créé, au titre de l'année 2009 alors que la demande de
quitus ne se fait qu'en 2011. Ceci justifie le rôle de
l'application du quitus
«année N-2». Si la nomination du comptable
dépositaire est en 2011, qui assurait la gestion de ces matériels
au cours de ces deux années ? A côté de ce problème
qui a été déjà développé plus haut,
se voit les difficultés
des acteurs en
39
comptabilité des matières dans
la réalisation de leur tâche fonctionnelle et
quotidienne. Ainsi, toutes les pièces maîtresses
nécessaires à la reddition des comptes ont été
l'objet de critiques acerbes des vérificateurs. Ne s'agit-il pas
simplement de problèmes de savoir faire (compétences)? En fait,
quelque soit les raisons, la tenue de la comptabilité des
matériels en service constitue une « bête noire» des
responsables services déconcentrés de l'Etat dans la Province de
Toamasina, pour ne pas dire dans le pays dans son ensemble.
Bref, au niveau des services déconcentrés, la
comptabilité des matériels en service ne constitue pas une
priorité, mais une « corvée » et inévitable pour
l'utilisation des crédits qui leur sont alloués. Plus de la
moitié de ces services ne régularisent pas leur situation
comptable que lorsque celle-ci est exigée par la
Délégation Régionale du Contrôle Financier, sous
réserve de la suspension d'engagement sur les dépenses relatives
aux achats des matériels. En conséquence, ce
phénomène ne peut pas passer sans engendrer des lacunes au sein
des autres acteurs, plus particulièrement, chez les dépositaires
comptables. La politique de formation et de renforcement de compétences
et des acquis est presque absente, ce qui explique l'importance du taux
élevé des demandes d'approbation rejetées par la Direction
Régionale du Budget et le Service Régional du Patrimoine de
l'Etat.
3.2. Cas des collectivités territoriales
décentralisées (CTD)
La province de Toamasina, qui est notre champ d'études,
est formée par trois Régions: Alaotra Mangoro, Analanjirofo et
Atsinanana. Cependant, il faut préciser que l'étude des cas des
collectivités territoriales décentralisées s'est
particulièrement effectuée dans la partie du pays betsimisaraka.
Un territoire qui s'étend de Maroantsetra à Marolambo,
c'est-à-dire dans la Région d'Analanjirofo et celle
d'Atsinanana.
Dans un cas généralisé, la
comptabilité des matériels en service ne constitue guère
une priorité des collectivités territoriales
décentralisées. En fait, depuis au moins, plus d'une dizaine
d'années (faute d'archives), aucune collectivité
(Région et/ou communes) n'a présenté sa reddition de
compte de fin d'année auprès du Service Régional du
Patrimoine de l'Etat.
41
3.2.1 Les Régions en tant que collectivité :
On pourra sans doute avancer que les Régions devraient
être un modèle de toutes les collectivités, surtout en
matière de gestion. Cependant, aucune trace écrite justifiant
l'existence d'un compte matières n'a été constaté
au sein des deux régions étudiées. Alors que, «
La comptabilité de la Région comprend une comptabilité
des recettes et des dépenses budgétaires, une comptabilité
générale et des comptabilités spéciales des
matières, valeurs et titres 10». Lors de
notre descente auprès de la Région d'Analanjirofo, notamment dans
le service des affaires administratives et financières, le numéro
un dudit service a ouvertement signalé que depuis son entrée en
fonction (2009), aucune prise en charge des matériels n'est
signalée. Une situation qui semble inimaginable par rapport aux
dotations et aux oeuvres sociales effectuées par ladite région.
Prenons à titre d'exemple, le cas des «télévisions
communautaires » qui ont été distribuées dans
plusieurs communes de la Région (06 communes rurales distribuées
au moment de notre descente, décembre 2011). Ce sont des achats
effectués par la région, mais directement passés aux
communes, sans bon de sortie, ni accusé de réception de la part
des communes bénéficiaires, comme le cas de la commune rurale de
Mahambo, District de Fénérive Est. Pourtant, selon l'article 69
du Décret N°2007-444 du 21 mai 2007, « Le comptable
principal de la Région annexe à son compte de gestion annuel
le compte «matières, valeurs et titres »,
établi dans les conditions fixées par les lois et
règlements en vigueur ». En fait, les dispositions
transitoires dudit décret, notamment, à celle de l'article 83,
concernant l'utilisation d'un compte de dépôt, en absence du
budget régional, qui est en d'autre terme, une gestion de chèque
et/ou d'une seule autorité permet aux Chefs des Régions d'ignorer
les procédures relatives à la comptabilité des
matières. En conséquence, certains matériels mis à
la disposition de quelques responsables disparaissent au moment de la passation
de service. Effectivement, il s'agit d'une situation humainement logique car il
n'y a aucune trace écrite. Aucune fiche de détenteur effectif n'a
été établi, d'autant plus que ces matériels ne sont
pas pris en charge en comptabilité des matières. En ce qui
concerne les matériels de logement installés à la
Résidence régionale,
10 Décret 2007-444 du 21 mai 2007, fixant les
règles de gestion budgétaire, financière et comptable des
Régions, article 64
aucun recensement ou inventaire physique n'a été
effectué, depuis pas mal de temps. A chaque passation des dirigeants, on
ne fait que confirmer le recensement et/ou l'inventaire
précédant, et qui est devenu désormais, une pratique
courante (routine). De sa qualité de Résidence officielle,
l'accès et le recensement des objets et matériels qui s'y
trouvent nécessite une autorisation particulière du Chef de
Région. Le problématique ici, est de savoir si les
écritures sont en concordance avec les réalités physiques
des matériels, qui a fait aussi l'objet de la circulaire n°01
MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010, qui rend le recensement
général annuel obligatoire. Concernant les mouvements des
matériels inventoriés par contre, on observe une volonté
manifeste de protéger les matériels et le patrimoine dans son
ensemble. Ainsi par exemple, pour les dotations obtenues par des tiers, les
bons de sorties sont utilisées comme pièces justificatives
d'entrée, qui seront automatiquement enregistrés dans un cahier
de registre. Il en est de même pour les sorties, une lettre
administrative servira de bon de sortie, avec une décharge du
bénéficiaire.
Peut-on nous dire que cette situation est volontaire ? Lors de
l'ouverture de la formation en comptabilité des matières
organisée par la Direction Régionale du Budget Atsinanana dans la
Région d'Analanjirofo, en date du 20 juillet 2011, le Chef de ladite
Région a bien reconnu durant son allocution que la comptabilité
des matières reste un handicap dans la gestion des collectivités
au sein de sa Région. Toujours dans son discours, celui-ci a aussi
précisé que sa région en tant que boîte
administrative (mais non pas un territoire) n'a jamais disposé
d'un compte matières, et que cette formation servira un point de
départ. Ce passage, nous amène à déduire deux
choses : sera-t-il problème d'initiative et de connaissances des textes,
ou s'agit - il de problème de compétence? En se
référant à ce discours, il ne s'agit en aucun cas d'une
mauvaise intention. Effectivement, en parlant des textes et d'initiative,
est-il normale qu'une Région ne dispose même pas de l'Instruction
Générale du 22 juillet 1955, sur la comptabilité des
matières ? Malheureusement, c'est le cas de plusieurs régions.
L'initiative en matière d'administration se prend en fonction des textes
règlementaires en vigueur. Or, le texte de base en question est absent.
De plus, les services régionaux du Patrimoines de l'Etat, responsables
directs du suivi de
43
la gestion et de la conservation des matériels en
service (rattachés au MFB) ne sont installés que dans les chefs
lieux de province. En effet, même si la Région d'Analanjirofo
dispose d'un CRGP, les échanges sur la comptabilité des
matériels en service restent encore très limités, du fait
que l'approbation et la vérification de celle-ci relevaient encore,
à l'époque, de la compétence du Service Régional du
Patrimoine et de la Direction Régionale du Budget Atsinanana. Autre
explication, est aussi l'effet de l'inapplication. En fait, les
questions sont posées en fonction des réalités
vécues ou des actions à entreprendre. Or, la Région ne
dispose pas d'un compte-matières, donc, sans application, sans
question.
En fait, ce phénomène n'est pas un cas
isolé de la Région d'Analanjirofo. Pour la Région
Atsinanana par exemple, depuis sa date de création, aucune demande
d'approbation de compte matière n'a été
déposée auprès de l'autorité compétente
à cet effet. Il en de même pour celle d'Alaotra Mangoro.
3.2.2 Les communes:
En ce qui concerne le cas des communes, on parlera des
exemples des communes urbaines, dans un premier temps, suivi de ceux des
communes rurales. Pour les communes urbaines, on a surtout étudié
celle de Fénérive - Est, pour la Région d'Analanjirofo et
de Toamasina I, pour celle d'Atsinanana. Un point commun a été
observé. Ces communes urbaines ne disposent pas d'un compte
matières. Pour le cas de Fénérive -Est par exemple, le
premier magistrat de la ville a évoqué avant tout, le
problème du personnel, qu'il a appelé « surcharge du
personnel ». En fait, dans les collectivités territoriales
décentralisées, la faculté de recrutement est très
dépendante du budget communal. Autrement dit, pour des raisons
financières, le nombre du personnel de ladite commune est très
limité. La fonction du dépositaire comptable est donc
assurée à la fois par le comptable communal. Ce qui fait que,
dans un cas général, la comptabilité financière et
/ ou administrative constituent une priorité. Il dispose de peu de temps
pour s'occuper de la comptabilité des matières en
général, et des matériels en service, en particulier.
Cependant, cette remarque ne justifie pas, à elle seule la non
fonctionnalité de la comptabilité des
matériels en service de cette municipalité, car une des points
à prendre en considération est aussi, l'absence du texte de base
régissant la comptabilité des matières (IG du 22 juillet
1955). Comment pouvons-nous envisager la bonne gestion des matériels
sans référence, ni renforcement de capacités y
afférents? Aucun document officiel relatif à la
comptabilité des matériels en service n'est utilisé. Pour
le cas de la commune urbaine de Toamasina I, la situation, bien qu'elle
présente une grande ressemblance, la différence est aussi
énorme. Il ne s'agit pas, en effet de l'ignorance. En fait, un service
de la comptabilité des matières et approvisionnement figure dans
l'organigramme de ladite commune. Ce service, selon son numéro un,
dispose et par voie de conséquence, est, en connaissance de texte
relatif à la procédure de la comptabilité des
matières, mais pour de multiples raisons, son application reste
ineffective. Aucune pièce justificative prévue dans l'instruction
générale, n'est utilisée et la procédure demeure
non respectée. Pourtant, on constate un point commun : une
volonté de conserver et de gérer ces matériels. Ainsi par
exemple, tous les matériels de la commune urbaine de
Fénérive-Est sont, enregistrés dans un cahier de registre,
mais sans pourtant mentionner les valeurs justifiant la comptabilité. En
plus, les principes d'enregistrement sont encore loin d'être
respectés (par nomenclature et/ou ordre alphabétique). Pour la
prise en charge, une commission de réception établi une fiche de
réception qui servira de pièce justificative d'entrée.
La situation des communes rurales est aussi catastrophique, en
matière de la comptabilité des matériels en service.
Aucune référence règlementaire relative à la
comptabilité des matières n'est disponible auprès de
toutes les communes rurales où on a effectué nos recherches.
Toutes ces communes ne disposent non plus d'un dépositaire comptable
d'objets et matériels. Effectivement, suivant l'article 5 (alinéa
3) de l'arrêté n°3739/96 MEFP/SG du 14 juin 1996, la
conservation des matériels de la commune rurale (2ème
catégorie) est assurée à la fois par le secrétaire
- trésorier et comptable (STC) communal: « le trésorier
doit entre autres tenir une comptabilitématières » et,
« est responsable de la garde et du maniement des deniers de la
commune» (art.6). En fait, cette conservation n'est que
théorique dans le sens
45
où celui-ci ne fait que tenir la liste des
matériels à la disposition de la commune. Effectivement, le
nombre du personnel permanent de la commune rurale ne permet pas à cette
dernière d'avoir un dépositaire comptable, d'autant plus que le
portefeuille communal est très «maigre».
Généralement, chaque commune rurale dispose au moins, de deux
matériels roulants (moto) dont le premier est à la disposition du
Maire et le second est au service foncier. Cependant, ces matériels ne
sont pas pris en charge par la commune. Prenons le cas de la commune rurale de
Tetezambaro, aucune écriture comptable, ni recensement des
matériels mentionne l'appartenance de ces deux matériels à
la commune. En effet, ces matériels roulants sont des dotations soit, de
la part des organismes non gouvernementaux (nationaux ou internationaux), soit
du Gouvernement. Autrement dit, il ne s'agit pas de l'achat communal. Selon
quelques Chefs de District (lors des interviews qu'ils nous ont
accordées lors de notre recherche), certains Maires de la commune rurale
leur ont déjà demandé s'il sera possible de muter ces
motos à leur nom personnel. Ce passage nous intéresse en posant
une question : est-ce que tout matériel obtenu en dehors des achats
communaux n'est pas comptabilisé par les communes? En fait, comme il a
été évoqué cidessus, six communes rurales de la
Région Analanjirofo ont bénéficié d'une
télévision communautaire. Le Maire de la commune rurale de
Mahambo a expliqué qu'aucune trace écrite n'a été
établie au moment de la réception. Par contre une
cérémonie officielle avec la présence de la presse locale
a été organisée à cette occasion. Donc, en
l'absence d'écrits, les télévisions n'ont pas
été prises en charge par les communes
bénéficiaires, car en comptabilité des matières
toute communication se fait par écrit. Parlant de cette situation, la
conservation et la gestion des biens communaux sont-elles fiables et
assurées ? N'y a-t-il pas de risque de tentation élevé de
détournement de biens communaux ? La réponse est délicate
et la situation est très critique. En partenariat avec le PNUD, le
Ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du
Territoire) a publié un ouvrage intitulé « Guide du Maire
». Ce «guide» ne mentionne aucune expression concernant la
comptabilité des matières. La gestion des matériels en
service est-elle donc négligeable et sans importance au sein des
communes ou des collectivités dans son ensemble? En fait, même si
ce guide n'évoque pas les questions concernant la comptabilité
des
matières, il ne signifie, en aucun cas, de la
négligence, car malgré les critiques qu'on peut apporter à
son égard, « le manuel de comptabilité des
matières à usage des communes », publié par le
Ministère du Budget et du Développement des provinces autonomes,
en octobre 2001, symbolise cette volonté de sauvegarder ou de mieux
gérer les matériels, objets et denrées communaux.
Malheureusement, ce manuel n'est pas présent au niveau des communes
où on a effectué nos recherches. Les explications sont
nombreuses. Il n'est pas enregistré dans la comptabilité de la
commune, donc devient propriété personnel de l'ancien maire, ou
bien, le dispatching de ce manuel, par le gouvernement de l'époque n'est
pas effectif.
3.3. Organes de vérification et d'approbation
:
D'une manière générale, on distingue
trois catégories d'organes de vérification et d'approbation des
comptes matières : la direction du patrimoine de l'Etat, au niveau
central, la direction régionale du budget, au niveau régional et
provincial (qui sont tous rattachés au Ministère des Finances et
du Budget).
En étudiant le cas de la province de Toamasina, cette
analyse concerne surtout le cas des vérificateurs au niveau de la
Direction Régionale du Budget (Service Régional du Patrimoine de
l'Etat Atsinanana, Circonscription du Patrimoine de l'Etat Alaotra Mangoro,
devenue actuellement, Service Régional du Patrimoine de l'Etat, et le
bureau du Patrimoine de l'Etat Analanjirofo), et ceux des Districts.
L'approbation des comptes matières de tous les services publics dans la
province de Toamasina relève de la compétence de la Direction
Régionale du Budget Atsinanana, siégée au Bâtiment
ex-Faritany Toamasina. Malgré l'existence de la circonscription du
patrimoine de l'Etat Alaotra Mangoro, la vérification des dossiers se
fait à Toamasina, jusqu'à la fin d'année 2011. Il en est
de même, en ce qui concerne le bureau du patrimoine de l'Etat
d'Analanjirofo, qui a été créé en mois de mai de
l'année 2011. Parlant du service régional du patrimoine de
l'Etat, la vérification est assurée par quatre agents dont le
chef de division des Matériels et le Chef de Service, avant son
approbation par le Directeur Régional du Budget. Jusqu'en novembre 2011,
aucune «formation
47
formelle » n'est accordée à ces
agents. Ici, on entend par « formation formelle », toute
formation officielle organisée par le gouvernement ou le
département chargé de la gestion des matériels en service
dont son application est obligatoirement prise en considération avant
toute approbation. Toutefois, les agents du service du patrimoine de l'Etat ont
pu bénéficier des formations non formelle, leurs permettant
d'exercer leur tâche quotidienne. Ce sont surtout des échanges de
connaissances, d'expériences entre agents, partage des textes... Sans
doute, celles-ci présentent des inconvénients du fait que chacun
a sa manière d'interpréter un texte. C'est le cas par exemple de
l'application de la circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010.
Ainsi, concernant le remplissage des imprimés relatifs au recensement,
deux points de vue se divergent concernant les entrées: le premier
suggère que les acquisitions par achat ou dotation au cours de
l'année figurent parmi les existants d'après les écritures
; le second avance que celles-ci constituent des excédents. Il fallait
attendre la formation du mois de novembre 2011 pour pouvoir s'entendre.
Pourtant, pendant ce temps, le susdit service a donné une instruction
officielle (deuxième point de vue) et qui est en contradiction
avec celle qui est donnée au cours de cette formation (premier point
de vue). Alors qu'en se référant à l'article 243 de
l'Instruction Générale du 22 juillet 1955, « Le
procès-verbal est arrêté au nombre des articles comportant
des excédents ou déficits et à la valeur de ces
excédents ou déficits ». Les acquisitions par achat ou
dotation font objets d'un ordre d'entrée, et par conséquent,
figurent parmi les écritures. Donc, elles ne sont pas des
excédents.
En ce qui concerne les districts, les enquêtes
effectuées montrent que la plupart des Chefs de District ne sont
même pas en possession des textes relatifs à la
comptabilité des matières, comme l'instruction
générale du 22 juillet 1955 sur la comptabilité des
matières, alors qu'ils font parties d'organes de contrôle (de
légalité et de régularité), en ce qui concerne la
gestion au niveau des communes. Pourtant, certains responsables au niveau des
districts, et qui sont dans la plupart, des administrateurs civils ont
expliqué qu'à l'école, « on a parlé un peu
de la comptabilité des matières, mais c'était un passage
». Pour le cas de Fénérive Est, la première
formation relève en juillet
2011. Comment pourront-ils assurer convenablement leurs
missions de contrôleurs ? Même les Districts ne disposent non plus
d'un compte matières (100% des districts étudiés : 11/18
Districts dans la province de Toamasina, et 18/18, lorsqu'on se
réfère aux dossiers déposés au Service
Régional du Patrimoine de l'Etat).
49
Chapitre 4. ANALYSE SUR LA PLACE DE L'EDUCATION ET DE
FORMATION DANS LA GESTION DES MATERIELS EN SERVICE
Comme dans toute gestion, les connaissances, la
technicité et la compétence sont des conditions
nécessaires pour obtenir de bons résultats.
Indéniablement, celles-ci sont indispensables pour le bon fonctionnement
et l'efficacité dans une gestion quelconque, y compris celle de la
comptabilité des matériels en service. Cependant, pour cette
dernière, elles ne sont pas les seules exigences permettant de garantir
ces résultats, car le sentiment de solidarité,
d'honnêteté et l'esprit du « fihavanana »,
ainsi que l'attachement à des biens communs, jouent un rôle
important dans ce domaine. En fait, la gestion du patrimoine ne se limite non
seulement par des expériences et/ou de savoir faire du fonctionnaire ;
elle est avant tout, une question d'éducation, pour ne pas dire, une de
mentalité.
4.1. L'obligation de réserve et le respect de la
hiérarchie : un abus autorisé des supérieurs
hiérarchiques dans l'administration publique
4.1.1 Du respect de la hiérarchie
« L'agent de l'Etat est lié par
l'obéissance hiérarchique pour tout ce qui concerne
l'accomplissement des tâches relevant de ses attributions. A ce titre, il
doit se conformer aux instructions de son supérieur
hiérarchique... »11. Le respect de cet article est une
obligation pour tous les fonctionnaires. En ce qui concerne la gestion des
matériels en service, cette liaison hiérarchique est surtout
celle de l'ordonnateur en matière et le dépositaire comptable.
Selon l'article 6 de l'instruction générale du 22 juillet 1955
sur la comptabilité des matières, et réaffirmé par
la circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010, la fonction de
l'ordonnateur en matière est assuré par les Directeurs et/ou
chefs de service, gestionnaires d'activités (GAC) et, qui nomme aussi
les dépositaires comptables. Désigné par l'ordonnateur en
matière, le dépositaire comptable a celui-ci comme
supérieur hiérarchique. Dans de nombreux services ou
11 DECRET N° 2003-1158 du 17 décembre2003
Portant Code de Déontologie de l'Administration et de Bonne Conduite des
Agents de l'Etat, art 31
collectivités, la fonction de l'ordonnateur en
matière est assuré à la fois par l'ordonnateur secondaire
qui est aussi le premier responsable au sein du même service. C'est
surtout le cas de toutes les communes aussi bien au niveau urbain que rural, de
quelques services déconcentrés de l'Etat comme ceux de la
Direction Régionale du Budget Atsinanana, du Service Régional de
l'Exécution Budgétaire Analanjirofo, les bureaux du District...
C'est dans ce sens que l'attention devra être attirée. Dans un
service situé dans la ville de Tamatave, un dépositaire comptable
se plaint aux débuts de sa prise de fonction. Les procès verbaux
de réception lui étaient toujours parvenus pour signature, sans
pourtant faire la constatation physique des objets et matériels y
afférents. Pour un supérieur dont la fonction de l'ordonnateur en
matière (ou GAC) et de l'ordonnateur secondaire (ORDSEC) sont
cumulées, de grands problèmes peuvent se poser. Lorsque
l'autorité ayant procédé à l'engagement des
dépenses publiques assure à la fois la certification des services
faits (juge et partie), et que le dépositaire comptable n'assiste pas
à la réception physique des acquisitions effectuées, n'est
il pas une tentative de détournement ? Dans certains cas, on observe
quelques supérieurs qui sont en connaissances des différents
textes relatifs à leurs tâches, mais il se peut que leurs
instructions soient en contradiction. Faut-il rappeler que dès que la
signature du dépositaire comptable est apposée sur le
procès verbal de réception des matériels,
indépendamment de l'ordre d'entrée, en tant que «
responsables de la garde, de la conservation et de l'entretien du
matériel en service ainsi que de la régularité des
écritures le concernant » (art.23 de l'instruction
générale du 22 juillet 1955), théoriquement, il s'agit
déjà de la prise en charge. Il est vrai que, juridiquement, le
dépositaire comptable a le droit de demander une instruction
écrite ou la vérification physique vis-à-vis de son
supérieur, mais pour de multiples raisons, la réalité est
toute autre. Parmi ces raisons, on peut citer le vouloir de « faire
plaisir » à son supérieur, la peur de devenir son
ennemi, la sauvegarde des acquis professionnels (poste), ou de « la
gestion de carrière », car on dit souvent que « le
désir d'un chef est un ordre » et que l'inexécution de
ce « désir » constitue une «
désobéissance hiérarchique » qui
coûterait très chère pour la carrière à
venir. Même si, « dans le cas où l'ordre donné est
manifestement illégal ou de nature à compromettre gravement un
intérêt public, l'agent est
51
habilité à en informer soit les autorités
placées au-dessus de son supérieur
hiérarchique, soit les services de la Médiature
» (Art.31, alinéa 2 du DÉCRET N° 2003-1158 du 17
décembre 2003), dans la plupart des cas, une chose est
sûre: « celui qui possède la force a aussi pour lui le
droit ». En fait, le système qui affecte l'administration
publique malgache influe sur les manières d'agir des agents de
l'Etat.
4.1.2 De la discrétion professionnelle
« ... en matière de secret professionnel, tout
fonctionnaire est lié par l'obligation de discrétion
professionnelle »12. Qu'est ce qu'on entend par «
discrétion professionnelle » ? Celle-ci est une question
fondamentale, car même en cas de violation grave des textes et des
règlementations en vigueur, par un supérieur, il est rare de
trouver un employé qui ose le dénoncer pour éviter «
le retour de flammes ». Dans certains cas, au moment de la prise
de décision, la nomination aux hauts emplois de l'Etat ne se base pas
par des expériences ou de compétences : il s'agit d'un
réseau (politique, amical, ou familial...). Vouloir informer le
chef de notre supérieur sur ses manifestations illégales, c'est
comme « hitory an'i Koto, amin'ny baban'i Koto »
(dénoncer Koto à son père). Ainsi, lorsqu'on ne fait pas
partie du réseau, on se tait. Entre chefs, on se couvre et on a toujours
le temps de s'expliquer, de se justifier. Cependant, il n'y a que peu de temps
pour la justification des subordonnés. Prenons par exemple le cas de la
Région d'Analanjirofo, où le dépositaire comptable n'est
pas en mesure de confirmer ou non de la concordance entre les matériels
de logements installés actuellement à la Résidence et ceux
qui sont mentionnés dans l'inventaire présenté lors de la
passation de service, en 2009. Cet agent est tenu à l'obligation de
réserves et à la discrétion professionnelle. Que devra
t-il faire? Où est-ce qu'il doit s'adresser ? Qui portera garant de sa
sécurité professionnelle? Il en est de même pour les
procès verbaux fictifs dans quelques services. Au moment où on
arrive à constater l'absence de certains objets, mais qui sont pourtant
mentionnés dans les écritures comptables, et que peut être
celui qui a donné l'ordre n'est plus dans sa fonction, sans aucune
trace
12 LOI N° 2003-011 du 03 septembre
2003 Portant Statut Général des Fonctionnaires, art.
15.
écrite de sa part (car à l'époque son
instruction était verbale), quelle sera la disposition de
l'administration ? Ces séries de questions ont été
présentées à titre indicatif. Un employé de courte
durée ou des agents EFA nommé dépositaire comptable, par
exemple n'auront pas le courage de dire la vérité, pour obtenir
le renouvellement de leur contrat de travail ; les fonctionnaires, par crainte
d'affectation disciplinaire...De toutes les façons, l'Administration
publique est complètement politisée. On accorde trop de pouvoir
de décision aux hommes politique et un large pouvoir d'influence
à nos politiciens qui fusionnent en effet, les convictions personnelles
et les convictions professionnelles ; celles des techniques à celles de
la politique. En conséquence, même les techniciens ayant au
départ une meilleure conviction technique et professionnelle se laissent
faire pour faire preuve de fidélité à son
supérieur, puisque « désormais s'est instituée
l'habitude de considérer comme politisés les directeurs et chefs
de service du ministère... Le renouvellement plus ou moins complet de
personnels d'autorité, à chaque changement du ministre ou de
majorité, constitue à présent un élément du
paysage politique et un motif supplémentaire
d'instabilité13 », et qui sans doute influe sur les
comportements des fonctionnaires ayant une fonction de responsabilité.
Personne ne veut de l'excellence, car elle peut se transformer en suicide.
Dénoncer et/ou critiquer les pratiques illégales, pourraient
être considérés comme preuve d'indiscrétion ou du
non respect de la confidentialité. C'est ainsi qu'un fonctionnaire
devient « un homme « derrière le bureau» et
un homme qui n'a grand-chose à faire14 », car il
doit garder les pratiques et les routines habituelles. Il suffit d'être
assidu, sans abandon de poste et on atteint facilement l'âge de la
retraite. Par contre, ceux qui sont «
révolutionnaires-indiscrets » subissent des
différentes sortes d'affectation, de sanction (directe ou indirecte),
retrait de la promotion....
13 (P) DEHEUVEL, l'Excellence est à tout le monde,
libres propos sur l'éducation, p.44
14
(M) GROZIER, Le phénomène bureaucratique,
p. 38
53
4.2. Considération des biens publics : exemples
de véhicules administratifs
Dans son article 14 (alinéa 4), la loi n°2003-011
stipule que « l'administration met à la disposition du
fonctionnaire des moyens et un environnement adéquats à la bonne
marche et à l'exécution du service ». Et, il est aussi
nécessaire de rappeler que « l'agent de l'État ne doit
en aucun cas utiliser les biens publics à des fins personnelles ou
requérir les services d'un subordonné pour des activités
autres que celles relevant de ses fonctions ou tâches
»15. C'est à partir de ces références
que cette sous partie sera développée. Sur ce, on étudie
en particulier le cas des matériels roulants,
qui pourra refléter en grande partie les comportements et les attitudes
de la plupart des fonctionnaires à l'égard des matériels
en service.
4.2.1 Comment se comportent les détenteurs des
véhicules administratifs ?
La manière dont on utilise les véhicules
administratifs devra faire un objet de refonte considérable au sein de
l'administration publique. On arrive plus à distinguer la voiture de
fonction, voiture de représentation et les véhicules de service
à celle de véhicule personnel et familial. En fait, à
Madagascar, certains responsables qui bénéficient d'un
véhicule de fonction l'utilisent pour toutes ses fins (professionnelles,
personnelles ou familiales). D'autant plus qu'actuellement, il est très
rare de trouver un véhicule administratif avec une plaque
rouge. Cette situation favorise en effet, l'abus de certains
fonctionnaires qui l'en bénéficient. Visiblement, on n'arrive
plus à identifier s'il s'agit d'un véhicule administratif, et par
voie de conséquence, on peut le profiter facilement. Ainsi par exemple,
tous les vendredis soirs, des véhicules de fonction se rangent dans le
parking des boîtes de nuit (Pandora station, le Neptune...) ou des grands
restaurants où il ya du cabaret (Bateau ivre, l'Univers...), ou aussi
dans les « karaokés ». Est-ce encore une
nécessité de service?
Autre remarque qu'il faut prendre en considération est
aussi la sortie familiale
pour les weekends (à Foulpointe, à
Fénérive Est, à Vatomandry...), sans oublier
les autres
services particuliers que devraient subir les véhicules
administratifs
15 DECRET N° 2003-1158 du 17 décembre2003
Portant Code de Déontologie de l'Administration et de Bonne Conduite des
Agents de l'Etat, art 19
(transports familiaux vers les brousses pour les 4X4,
transports des matériaux de construction aux fins personnels...).
En fait, ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres. On a
évoqué ces cas pour donner un aperçu global sur la perte
de l'Etat en matière d'utilisation des véhicules administratifs :
taux d'amortissement, consommation en carburant et lubrifiant (une grande
partie des charges est souvent utilisée en dehors du service),
réparation inutile et évitable...
4.2.2 Gestion et entretien des matériels roulants :
problèmes de moyens ou
problèmes de gestion ?
Des descentes sur les lieux ont été
effectuées auprès des différents garages des services
publics installés au niveau du chef lieu de la province de Toamasina.
Parmi ces garages, on cite celui du «Garage Administratif de Toamasina
» qui est rattaché directement au Service Régional du
Patrimoine de l'Etat (Ministère des Finances et du Budget); le garage de
l'ex-Province de Toamasina et actuellement géré par la
Région Atsinanana, sis à l'enceinte de la Maison Rouge, celui de
la Direction Régionale de l'Education Nationale Atsinanana...
a. De l'entretien du matériel:
Les photos prises lors de ces descentes sont alarmantes.
Malheureusement, on n'a pas pu accéder à des archives
budgétaires relatives à la rubrique liée à
l'entretien et réparations de véhicules, surtout en ce qui
concerne celles de la province de Toamasina, car des questions demandent des
réponses concrètes. N'avait-elle pas suffisamment de
crédits pouvant entretenir ses matériels roulants ? Comment
obtiendrons-nous les moyens permettant l'acquisition de ces matériels
sans pourtant capable de les entretenir ? De quelle manière
utilisons-nous nos véhicules administratifs ? Pour une analyse un peu
technique de la situation, il est demandé de porter une réflexion
objective à travers les photos suivantes :
55
Véhicules administratifs appartenant à
l'ex-Faritany Toamasina et actuellement gérés par la
Région Atsinanana
Avec une simple analyse, comment est-ce possible? Ces deux
véhicules de marque Kangoo portent tous de matricule de la série
« AD ». Selon le Centre Immatriculation de Toamasina, les
numéros d'immatriculation des véhicules de cette série se
sont délivrés entre le 26 avril 2000 et le 05 avril 2005. Ces
Kangoo ont été mis en circulation entre 23 aout 2002 et 06
janvier 2003.
Série d'Immatriculation
|
Début de série
|
Fin de série
|
« AB »
|
-
|
21/10/1992
|
« AC »
|
22/10/1992
|
26/04/2000
|
« AD »
|
26/04/2000
|
05/04/2005
|
Source: Centre Immatriculation de Tomasina
Pourtant, ces véhicules ne possédant aucun pneu
ne sont plus fonctionnels et, il sera un miracle de les faire fonctionner. En
plus, sachant qu'un autre véhicule du même type, de même
série d'immatriculation, avec le même propriétaire est
aussi en sur cale dans l'enceinte du garage administratif de Toamasina. Une des
questions supplémentaires qui s'impose est aussi celle du taux
d'amortissement. Ainsi, peut être, il nous est arrivé à
l'idée de dire qu'il s'agit d'un problème de « marque
». Pourtant, il est de fausse thèse de véhiculer cette
idée, car on trouve d'autres véhicules de «bonne marque
» qui sont devenus actuellement inutilisables.
C'est le cas par exemple du RAV4, anciennement utilisé
par un ancien Commissaire Général auprès du Gouvernorat de
la Province autonome de Toamasina (de couleur rouge sur la
photo)...Utilisé aux débuts des années 2000, ce RAV4 est
actuellement presque transformé en épave. Selon les bruits de
couloir, et les interviews effectués à cet effet, ce
phénomène d'épaves est surtout dû à des
petites pannes non réparées et/ou négligées.
RAV 4, anciennement utiisé par un Commissaire
Général de la Province autonome de Toamasina (2001-2002) - Garage
de l'Ex- Faritany
|
|
En fait, quelque soit les circonstances, il ya eu lieu une
négligence des biens communs. Mais, la situation ne s'arrête pas
sur une simple négligence. D'autres faits sont aussi catastrophiques et
mérite une attention particulière de la part de tous.
b. De la garde et de la conservation du
matériel:
Si l'on peut se cacher derrière l'insuffisance ou de la
manque de crédits alloués aux entretiens de véhicules
comme origines de la situation précédente, celle-ci par contre
est un autre problème. Quelles explications pouvons-nous avancer face
à cette situation (photo ci-dessous) ? On dirait que celle-ci est une
finalité voulue de la situation précédente. Les
véhicules en pannes et qui sont gardés dans des garages publics
deviennent « réservoirs des pièces de rechanges ».
Où sont passés le moteur, le tableau, les pneus, les globes et
d'autres pièces ?
Intérieur du Kangoo N°5513 AD, situé
dans le garage de l'ex-Province de Toamasina (enceinte de la Maison
Rouge)
|
|
57
Garage de l'Ex- Faritany (enceinte de la Maison
Rouge)
En revenant sur le cas des Kangoo sus-évoqués,
après moins de 10 ans de mise en circulation, toutes les pièces
motrices à l'intérieur et aussi à l'extérieur ont
été presque dérobées. C'est dans ce sens que le
sentiment d'attachement aux biens publics joue un rôle important dans la
gestion des matériels. Effectivement, dans une telle situation, on ne
peut pas admettre que les « dérobeurs » ne se rendent pas
compte de l'illégalité de ses actes : c'est une
volonté de chercher un avantage particulier en pillant les biens
communs. Quelles étaient les mesures prises par l'administration
devant ce ravage des biens publics? Les responsables sont-il ignorants ou
complices ?
Pourtant, plusieurs alternatives sont possibles. La
première et la plus simple consiste à faire une cession à
des services qui en ont besoins des matériels roulants et disposant de
crédits suffisants pouvant les entretenir. C'est le cas par exemple des
établissements publics nationaux... Mais, la concurrence entre les
différents services publics est interprétée autrement, et
par voie de conséquence, on ne veut pas que notre pair se
développe par notre propre appui et notre soutien. Une deuxième
alternance est la condamnation des objets et matériels
c. De la condamnation du matériel:
Celle-ci est une procédure légale et figure
parmi les attributions des acteurs en comptabilité des matériels
en service. Cependant, 100% des services où on a effectué nos
recherches n'ont jamais procéder à la condamnation. Pour quelle
raison? Pourtant, « lorsqu'il est présumé que des
matières (...) ou objets (...) en service ne peuvent plus servir sous la
désignation avec laquelle ils figurent dans les écritures, il en
est dressé un état par les soins du (...) dépositaire
comptable. Cet état est remis au chef de service qui convoque la
commission ordinaire des remises, laquelle opère en qualité de
commission de condamnation 16». En fait, les raisons sont
multiples: un circuit de procédure lourde et couteux en temps,
l'ignorance de textes, l'absence du personnel apte à la matière,
ou d'une simple négligence (car une grande majorité des
services
publics ne dispose même pas de
ladite commission de remise)...
Pour ces raisons, plusieurs
matériels figuraient toujours dans
les
écritures comptables, tout en
étant inutilisables. Ce Land
rover
appartenant au Ministère des
Finances par exemple
restait
toujours dans l'enceinte du garage administratif de Toamasina et
continue
16 Instruction Générale du 22 juillet
1955, Art.206
59
à garder dans les écritures comptables, sa
valeur initiale. Cependant, on est tous conscient qu'en le gardant dans cet
état, on ne fait qu'accélérer sa dégradation. En
étant conscient de la situation, une procédure de condamnation
des matériels roulants est actuellement, en cours (depuis 2010), pour
l'ensemble de la Direction Régionale du Budget Atsinanana, et dont ce
land rover fait partie. Il en est de même pour le cas de la Direction de
l'Inspection d'Etat à Toamasina. L'autre land rover sur la photo
suivante appartient à cette direction. Un véhicule qui ne sera
peut être fonctionnelle, mais continue à occuper l'espace du
garage
administratif de Toamasina. Pourquoi ne pas les condamner pour
faire gagner au moins quelques
recettes à l'Etat ? Plus, on les garde, plus ils
perdent de leur valeur. Si on s'est rendu compte dès
le départ, la situation pouvait être autrement.
Pour ce dernier, la situation est autrement : la comptabilité des
matériels est encore centralisée à la direction centrale.
Selon quelques interviews, la direction régionale a
déjà entamé la procédure de condamnation (en 2010),
suite à une mobilisation faite par le service régional du
patrimoine de l'Etat Atsinanana, mais, pour de multiples raisons (qui ne nous
ont pas été dévoilées), reste en instance. Les
responsables devraient faire preuve d'une gestion exemplaire, car la bonne
gestion ne se décrète pas, il se construit en commun. Pour les
malgaches qui ont toujours respect à leurs « raiamandreny
», c'est surtout l'action et la volonté de ces derniers qui
déterminent en grande et en majeure partie de leur «
comportement professionnel ». Dans le cas contraire, les mauvais
exemples ne cesseront de se répandre. N'est-il pas le cas du
fléau de la corruption actuelle ? Les pillages sous différentes
formes des richesses nationales (trafic du bois de roses, pierres
précieuses...), les détournements des deniers publics à
travers des « commissions » qui varient de 10 à 20%,
et qui allant même jusqu'à 30% des crédits accordés
aux ordonnateurs des dépenses publiques sont encore un autre combat.
Mais pour revenir à notre sujet, le mode de gestion des ressources
humaines n'influe pas sur le comportement et la mentalité de ses acteurs
?
4.3. Gestion de ressources humaines
4.3.1 Système de motivation
La comptabilité des matières est une des
branches, au sein de l'administration publique, qui réalise des lourdes
tâches, et engendre des responsabilités plus ou moins importantes.
Responsabilité importante, dans le sens où elle assure la garde,
la conservation et l'entretien de tous les matériels, mis à la
disposition de chaque service. En d'autre terme, elle est le garant du
fonctionnement de l'administration, car aucun service ne peut fonctionner sans
avoir le minimum du matériel. Imaginez-vous que dans chaque service,
avec la quantité des matériels utilisés par les
personnels, sauf ceux qui sont mis à la disposition des tiers
(véhicules de fonction, ordinateurs portables...) sont à la
charge directe d'une seule personne dénommée «
dépositaire comptable ». Cependant, tout le monde le sait : la
comptabilité des matériels en service figure parmi les branches
les moins défavorisées de l'Etat. Si on ne prend que l'exemple du
dépositaire comptable, les avantages liés à ses fonctions
ne correspondent guère aux risques qu'il peut courir au cours de sa
fonction.
Aussi, à titre d'exemple, suivant le Décret
n°61-242 du 26 mai 1961 fixant le montant et les conditions d'attribution
des indemnités de responsabilité allouées aux
fonctionnaires des cadres et agents de l'État chargés d'une
gestion de derniers ou de matières, modifié par les
décrets n°61-654 du 7 décembre1961 et 66-084 du 15
février 1966, l'indemnité annuelle de celui-ci ne
s'élève qu'à six milles ariary, au maximum. Avec des
millions d'Ariary, placés sous sa responsabilité, quel genre de
motivation y a-t-il? En cas de perte d'une machine à calculer
uniquement, à titre d'exemple, l'indemnité n'est pas en mesure de
la remplacer. Sur ce, selon le Service Interrégional de la Solde et des
Pensions de Toamasina, aucun des dépositaires comptables de la province
de Toamasina, n'arrive pas à bénéficier de cette
indemnité.
4.3.2 Appui technique, formation et encadrement
A côté de ce problème de motivation,
s'ajoute les problèmes d'appui
et d'encadrement. Dans la
région Atsinanana, par exemple, à l'exception
de la direction
régionale de la santé publique, et de la chambre de commerce
et
61
d'industrie, qui ont demandé par leur propre
initiative, avec leur prise en charge des coûts, aucune formation n'a
été accordée aux acteurs de la comptabilité des
matières. Il est vrai qu'à chaque début d'exercice, une
séance d'information et de formation est organisée, mais, elle
est surtout consacrée sur l'exécution budgétaire pendant
l'année, et la comptabilité matière n'est qu'une sous
partie de la séance.
Pour ce qui est de la région Analanjirofo, on a
déjà avancé plus haut que la première formation en
comptabilité des matériels en service s'est
réalisée au cours de l'année 2011 (juillet). Cette
formation a été exclusivement organisée en faveur des
services déconcentrés, même s'il y a eu lieu la
participation de la Région Analanjirofo et de la Commune urbaine de
Fénérive-Est. En d'autre terme, ce qui justifie la
négligence des collectivités territoriales. Cette
négligence peut être volontaire ou non. Quoi qu'il en soit, un
grand nombre des acteurs en comptabilité des matériels n'ont pas
reçu d'appuis techniques relatifs à leur fonction. Il
relève de leur part, d'interpréter les différents textes y
afférents, à condition qu'ils en possèdent. Il est vrai
que ce problème ne devrait pas se poser, avec la présence des
clubs régionaux de la gestion publique. En principe, la réunion
mensuelle de ce club permet de résoudre certains obstacles ; et dans le
cas où une séance spéciale est nécessaire, il
revient à ceux qui sont intéressés de se manifester. Or,
jusqu'à présent, à part de la Direction Régionale
de la Santé Publique Atsinanana et de la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Toamasina, aucune manifestation officielle n'a été
reçue auprès du service du patrimoine de l'Etat. Ce qui explique
en une partie, l'insuffisance des projets de formation
réalisés.
Autre explication, l'absence des crédits relatifs
à la formation et aux renforcements de capacités dans des
services excentriques est l'une des raisons de cette situation. Effectivement,
si on se réfère, à la Direction Régionale de la
Santé, la formation a été financée par un organisme
international; tandis que, pour celle de la Chambre de Commerce, cet
établissement dispose d'une autonomie budgétaire et
financière, et que l'approbation du budget est de la compétence
locale (Assemblée Générale). On a souvent tendance
à penser que seuls les départements centraux, qui sont en mesure
de procéder à la formation
et aux renforcements des capacités du personnel. Cette
pensée plus ou moins archaïque n'est pas forcement vraie. Y a-t-il
d'autres écoles spéciales pour le personnel des
ministères, et qui sont différentes des cadres régionaux ?
En plus, la plupart des formateurs, sont des techniciens pratiquants dans le
domaine à former, sans pourtant avoir des connaissances et
compétences requises pour être formateurs (ceci peut être
exagéré). On estime que la maîtrise du sujet et «
la possession des matériels comme le vidéo projecteur
» sont suffisantes pour pouvoir former les gens. Cette idée
est complètement fausse, car «former» est une
attribution à part, comme « gérer ou
administrer»... Aussi, tous les techniciens ne sont pas forcement des
formateurs.
Le Ministère des Finances et du Budget, par le biais de
la Direction du Patrimoine de l'Etat, organise souvent des formations en vu de
renforcer la capacité de ses techniciens responsables
(dépositaires comptables, agents vérificateurs des comptes
matières etc.). C'est une bonne initiative, mais il faut
l'élargir. Au niveau des régions, les responsables du service du
patrimoine de l'Etat, assure, certes la gestion de leurs matériels, mais
aussi, chargés de la vérification et d'approbation des comptes
matières de tous les services publics relevant de leur ressort. En tant
que premier responsable de suivi et contrôle de la gestion du patrimoine
de l'Etat, il est en une partie, leur mission de participer aux renforcements
de capacités des responsables de comptes matières au sein de leur
région. Pourtant, ni le service du patrimoine de l'Etat, ni les autres
services publics (autres que les établissements à budget
autonome) ne dispose pas de crédits y afférents. Ce qui fait que,
même si on veut se manifester, l'absence de ces crédits constitue
un handicap.
C'est dans ce sens que la présence de l'autorité
régionale (chef de région ou on délégué)
dans le club régional de la gestion publique est importante. En
qualité de chef de l'administration dans sa circonscription, il est
aussi, de son devoir d'en assurer la bonne marche de la gestion publique
relevant de son territoire, dont le renforcement de capacités du
personnel.
63
Troisième partie
SUGGESTIONS: ORIENTATION
EDUCATIVE ET PROPOSITIONS
PRATIQUES
La situation qui règne dans le monde de la
comptabilité des matériels en service, et voire dans l'ensemble
de la gestion publique est alarmante. Il ne s'agit pas simplement de questions
techniques, mais elle est à la fois comportementale. Or, la vie en
société ne devra plus se contenter de ce qui est, mais
plutôt, de ce qui devrait être. En effet, quelque soit les
dispositions à entreprendre ou les attitudes à adopter pour faire
face à ladite situation, l'impact de la mauvaise gestion au sein de
l'administration publique aura toujours des néfastes conséquences
sur l'économie nationale, les conditions de travail des fonctionnaires
et le niveau de vie de la population en général.
Sûrement, vouloir changer n'est pas facile et «
ne s'accomplit jamais sans dommage ». Pourtant, le monde
évolue, et nous demande plus de professionnalisme, de la conscience
professionnelle et aussi du renforcement de la solidarité entre les
hommes. Ici, la solidarité se définit comme étant un lien
unissant une génération à l'autre. Comment pouvons-nous
devenir solidaires, en détruisant l'avenir de notre
génération future.
Prendre part à un processus conduisant à ce
changement (technique, professionnel et comportemental) constitue l'objet de
cette partie, voire de cet ouvrage en général
65
Chapitre 5. ANALYSE DU PROBLEME ET CADRE DE L'ETUDE
5.1 Problématique
5.1.1 L' « utopisme » de la gestion saine,
transparente et efficace
« Le monde, la vie humaine, les actions et leurs
conséquences ne sont pas sécables ».
(Pasquale Pistorio,
Les nouveaux utopistes du
développement durable, p.89)
La gestion saine, transparente et efficace a été
prônée dans notre pays depuis un certains temps. Cependant,
jusqu'à présent, celle-ci n'est pas effective et,
honnêtement, on peut même avancer que très peu de signe
marque ce décollage en matière de gestion publique. Au contraire,
la terreur règne et presse la conscience psychologique et
professionnelle d'un grand nombre de fonctionnaires. Certes, plusieurs textes
règlementaires sont publiés pour leurrer l'opinion publique
nationale voire internationale par rapport aux engagements officiels et «
publicitaires » de Madagascar, sans pourtant montrer d'une manière
concrète sa fidélité envers ses différents
engagements. En réalité, la situation est vraiment très
complexe. Instaurer une gestion transparente, c'est comme faire perdre le
pouvoir. « A quoi sert le pouvoir si on ne peut l'en abuser?
». Un grand nombre de fonctionnaires nommés dans un poste de
commandement, de décision et de gestion (même si cette opinion
s'avère un peu exagérer) profitent de leur passage pour
s'enrichir, créer une « dynastie professionnelle ou politique
», s'intégrer ou de créer un réseau quelconque... Une
grande partie de l'ordonnateur de crédits publics sont endettés
d'une manière directe ou indirecte à des fournisseurs ou à
des entreprises. Le calcul d'intérêt est déjà fait
au moment de la publication ou de l'officialisation du budget alloué
à chaque ministère, direction ou service : les
commissions. Ceux qui paient un « écolage »
accèdent facilement à toutes les offres disponibles :
marchés publics et même pour la nomination aux hauts
emplois de l'Etat...Dans quelques directions régionales de la
Région Atsinanana et Analanjirofo par exemple, la plupart des achats et
travaux ont été confiés à trois entreprises
appartenant à une seule personne. L'un des directeurs de ces directions
nous a ouvertement expliqué que cet opérateur sera toujours au
service de sa direction à tout moment difficile :
insuffisance de crédits dans certaines rubriques,
lenteur sur la procédure d'engagement financier... En attendant la
procédure légale, le service risque d'être paralysé.
Dans d'autres services, les raisons sont externes aux nécessités
de service. Il est plutôt d'ordre personnel, les profits issus des
commissions. En fonction de la régulation mensuelle ou
trimestrielle, l'ordonnateur percevra à l'avance la somme correspondante
: 10, 20 ou 30% de crédits. Ce phénomène influe sur la
gestion budgétaire des matériels, tant au niveau de la
qualité que par rapport au taux d'amortissement.
Au niveau des institutions politiques, des gros industriels et
opérateurs économiques se voient intéressés aux
staffs politiques des membres du gouvernement, pour défendre les
intérêts de leurs entreprises, pour pouvoir influencer les
techniciens du ministère... Ils soutiennent financièrement et
matériellement les manifestations politiques, et détiennent le
pouvoir économique. La question de compatibilité est donc
primordiale, si non, la bonne gouvernance et la bonne gestion reste une utopie.
En fait, « c'est la conviction qu'il faut faire partager.
Malheureusement, je suis pessimiste sur la capacité de la politique de
prendre l'initiative. Elle agit en réponse à la pression [...]
des lobbies industriels les plus puissants et les plus riches... »
(Pasquale Pistorio cité par Anne-Marie Ducroux in Les nouveaux utopistes
du développement durable, p.88). Les membres du gouvernement et d'autres
institutions qui utilisent leurs matériels de service pour des missions
politiques de leur parti en inventant des missions de service, qui leurs
confèrent aussi le droits aux indemnités diverses mises à
la charge de l'Etat. Des dotations en matériels au nom du
département ministériel au bénéfice des «
communautéélectorales », pourtant, ceux de l'administration
souffrent de l'insuffisance ou de manque de matériels.
A chaque changement du ministre, lesquels d'entre-nous oseront
demander la signature d'une fiche de détenteur effectif à un
ministre pour les matériels qui lui ont été mis à
la disposition ? Même la plupart des Secrétaires
Généraux et les Directeurs Généraux se soumettent
pour être reconduits. Dans ces conditions, comment
pourrons-nous espérer de la bonne gestion et de la
bonne
67
gouvernance ? De quelles
approches allons-nous adopter pour y parvenir ?
Quelle que soit la complexité de ces questions, on
devra commencer à agir, en déployant tous nos efforts afin de
conscientiser le public et le monde de l'Administration en
général, car travailler n'est pas seulement de gagner de
l'argent, « mais cela doit être aussi une forme de plaisir,
permettre la prise de responsabilité ...17 ».
Aussi, avançons-nous l'idée de la refonte
générale du système d'organisation administrative et de la
masse salariale des fonctionnaires. En parlant de cette dernière, un
secrétaire général d'une commune urbaine, comme celle de
Toamasina I, par exemple, ne touche qu'environ de cinq cent soixante mille
Ariary (MGA 560 000), soit environ de MGA 18 500/jour; cinq cent mille Ariary
(MGA 500 000), pour les directeurs (MGA 16 700 /jour). Pourtant, ces
rémunérations ont été basées sur la grille
indiciaire de la fonction publique en vigueur. Et, lorsque le service public et
les collectivités n'ont pas les moyens de procéder à
location des loyers, conformément à la circulaire n°05
MFB/SG/DGB/DPE/SLA du 31 mars 2010, ces hauts fonctionnaires devraient payer
par leurs propres moyens le frais de loyer. Or, dans la ville de Tamatave, un
logement « semi-dure », en bon état, s'élève en
moyenne, de MGA 50 000/mois, la chambre (MGA 70 000 à 100 000, pour les
bâtiments en dure), soit environ de MGA 200 000, pour l'ensemble de la
famille (4 chambres, en général). En plus, s'ajoute le frais
mensuel de l'eau et de l'électricité « JIRAMA » (MGA 40
000 à 60 000), les frais de scolarité de leurs enfants (MGA 15
000 à 25 000/enfant, en moyenne, pour les établissements
privés). Par voie de conséquence, les risques de tentation
à la corruption s'avèrent élevés. D'autant plus
qu'à la retraite, la pension reste encore un autre sujet à
discuter. On estime, qu'avec une bonne gestion, la retouche de cette masse
salariale est complètement possible. Effectivement, si après
trois ans de crise (« sans aides
17 Christian Balmes, recueilli par Anne-Marie DUCROUX in Les
nouveaux utopistes du développement durable, p.98
extérieures »), le gouvernement parvient
à payer le salaire des fonctionnaires, avec ses dépenses aux
programmes obligatoires, en temps normal, il est évident que cette
option peut se mettre en oeuvre. En ce qui concerne le système, il faut
revoir les critères ainsi que le mode de nomination et d'abrogation des
hauts emplois de l'Etat. Le principe est que ces critères se font d'une
manière plus objective, fondée sur la technicité et les
résultats attendus, évidemment, par rapport aux missions de
service.
En parlant d'approches proprement dites, la mise en place
d'une autonomie administrative voire financière, aux instances
provinciales et/ou régionales semble parmi une option
considérée comme favorable. La priorité dans
l'exécution des tâches professionnelles, est surtout à
présent, de satisfaire les « faiseurs et destructeurs du
pouvoir », investis d'une autorité de nomination et de
destitution, et qui sont dans la plupart, externe à la localité
où on travaille, plutôt, que de l'intérêt
régional, provincial ou national. Alors, qu'en réalité,
les prestations de l'administration publique, devront, en premier lieu, rendre
service aux citoyens, et à la population, en partant du local vers le
global. C'est à eux qu'on devrait d'abord, rendre compte. Le centralisme
avancé, en effet, ne fait qu'aggraver le caractère de «
soumission », en faveur de petit groupe dominant. Avec cette autonomie, la
défaillance, la compétence ou l'efficacité des
responsables locaux seront jugées par les usagers locaux, avant de se
rendre compte au gouvernement central.
Ici, lorsqu'on avance que l'autonomie administrative et
financière au niveau provinciale et/ou régionale, est une des
solutions, il ne faut pas surtout se référer, à
l'expérience vécue pendant la deuxième partie de la
troisième république. Car, non seulement, le processus a
été paralysé en cours de chemin, mais aussi, cette notion
d'autonomie n'était pas vraiment effective, du fait que le transfert de
compétences ne constituait pas une volonté de la plupart des
membres de gouvernement de l'époque.
69
Les problèmes caractérisant la gestion au sein
de l'Administration publique malgache se regroupent en trois volets. Il est
vrai que cette analyse concerne la gestion publique en générale,
mais à travers de celle-ci, nous parviendrons à comprendre la
difficulté d'application des règles relatives à la
procédure de la comptabilité publique :
a. volet d'ordre politique :
Sans vouloir trop initier dans l'étude historique et
politique de Madagascar, qui est loin d'être l'objet du présent
travail, ce paragraphe va se limiter sur les faits et de la pratique politique
dans notre pays, qui sans doute, l'une des raisons ayant une influence
considérable sur la mauvaise gestion qui règne dans l'ensemble du
territoire de la grande île. Madagascar a depuis toujours brulé
certaines étapes dans tout processus de changement entreprise. La
plupart de nos dirigeants ont accédé au pouvoir d'une
manière « accidentelle », sans idéologie politique, ni
de projets de société. L'accession au pouvoir a été
toujours poussée soit par la «reproduction sociale »,
soit pour des raisons financières qu'on appelle «achat de la
conviction politique du peuple », ou soit par des manifestations
populaires. La première raison ayant comme conséquence la
monopolisation par quelques familles des postes clés dans
l'administration publique. Selon le rapport annuel de la Banque Mondiale en
juin 2010, « une dizaine de familles détiennent
traditionnellement les postes les plus importants au sein de la Banque Centrale
de Madagascar, des banques commerciales et du Ministère des Finances et
du Budget 18». Dans ce rapport, cette institution
financière cite l'exemple du monopole des Rainizafinimanga. «
Alors que la banque mondiale a travaillé avec cette famille main dans la
main pendant des décennies et c'est actuellement qu'elle voudrait
remettre en cause ce pouvoir quasi dynastique ». Dans cette
situation, lorsque l'application stricte des règles de gestion pour la
transparence au niveau de ces départements remet en cause
l'intérêt de cette « dynastie », elles ont peu de chance
de passer. La seconde est l'idée reposant sur l'influence de l'argent
dans la plupart des
18 Banque Mondiale, Rapport annuel «Madagascar : vers un
agenda de relance économique ». Juin 2010
70
instances de décisions. Elle se présente au
cours des différents concours administratifs, dans les campagnes
électorales, et même sur la nomination des hauts emplois de
l'Etat. Pourquoi dépenser des milliards à une élection
communale ou législative dans les grandes villes, alors que l'ensemble
des salaires et indemnités au cours d'un mandat électoral
n'arrive même pas à rembourser cette somme ? Il en est de
même pour quelques directeurs généraux et directeurs
régionaux qui à chaque fin d'année offrent des soi-disant
cadeaux à leurs patrons respectifs, les « écolages »
sous différentes formes... Malheureusement, ce phénomène
est tout à fait normal et accepté par notre
société. Celui qui ne paie pas un « écolage »
subit des difficultés pour accéder aux postes de
responsabilité quelque soit sa conviction ou ses compétences. A
la différence de ces deux premières raisons, cette
dernière est en quelque sorte une compensation de lutte commune. La
fidélité au patron est la condition d'une promotion
professionnelle, en ce qui concerne les cas de l'administration publique. Dans
le domaine politique proprement dit, l'aspect de celle-ci, peut se
présenter sous plusieurs formes.
b. volet psycho socioculturel :
On dit que « l'inadaptation est une exclusion de la
société ». La vraie question est de comment fusionner
l'application des règles de bonne gestion et les tendances dominantes au
sein de l'administration publique. Si, quelques groupes de familles ou
d'individus dominent un ou plusieurs départements clefs et qu'ils ont
leur propre manière de voir les choses, comment faire pour introduire de
nouveaux règles ? Celle-ci devient plus compliquée lorsque
l'intérêt de la majorité remet en cause
l'intérêt des petits groupes dominants. La transparence de
gestion, en matière des ressources humaines et du recrutement par
exemple, favorise l'égalité de chance entre les citoyens, mais
déstabilise la faculté de répandre la domination quasi
dynastique sur les postes clefs. Mais, de nombreux citoyens estiment que la
lutte est déjà perdue d'avance. Il s'agit d'un réseau
favorisé et entretenu depuis la période coloniale, et même
avant. Ainsi, « l'homme est contraint de s'accommoder aux
réalités ... et cela afin d'éviter une autre souffrance
mais aussi en vue d'obtenir
72
74
une satisfaction qui celle de l'approbation de la famille,
d'abord, puis de la société tout
entière.19 ».
C'est dans ce sens qu'un grand nombre de nos cadres, et
surtout dans les provinces deviennent des « obéissants à
l'aveuglette » aux recommandations des politiques, tout en
étant conscients de l'illégalité ou de
l'irrégularité, voire de l'injustice même de certains
ordres. Il s'agit d'un choix de vie : accepter la réalité
telle qu'elle est actuellement, leur permet de sauvegarder les avantages
sociaux qu'ils détiennent dans leur vie professionnelle (dotés
d'indice fonctionnel, véhicules de fonction, prestige social...) etc. La
volonté de changer et de modifier ou d'améliorer la gestion
publique s'arrête là où l'on intègre dans le
système. Le système ne travaille qu'en fonction de
l'intérêt des éléments qui le compose. Combien des
professeurs d'université, lors des différentes grèves, ont
réclamé certains droits, mais qui se taisent une fois devenus
membres du gouvernement ? Combien de nos cadres dénoncent le
népotisme au niveau des recrutements mais refont les mêmes
pratiques une fois investis de pouvoir ? Il est vrai que tout changement ne se
fait pas brutalement : c'est un processus. Mais, le problème
c'est qu'on ne constate que très peu de signe de démarrage de la
part de ces cadres et des intellectuels dans son ensemble. Au contraire, ils
critiquent lorsqu'ils se sentent écarter, et renforcent le
système, une fois à l'intérieur. En fait, renverser la
situation est une ambition mal placée et qu'il faut s'adapter au
système. Faut- il signaler qu' « au dessous des motivations
conscientes et des décisions raisonnables, se situe un appareil
psychique où agissent des motivations cachées...
20». Tout processus de changement provoque toujours de
dommages et entraine des sacrifices diverses. Ainsi, il est très rare de
voir un cadre qui sacrifie ses avantages pour une cause commune. Un enfant d'un
directeur ou chef de service disposant d'un véhicule de fonction, par
exemple se voit habitué à être ramener à
l'école par un chauffeur; et par voie de conséquence subit un
choc psychologique lorsque son père (ou sa mère) est
limogé de son poste. Un haut fonctionnaire doté d'un
19 J-P CHARRIER, L'inconscient et la psychanalyse, PUF
108 ; Bd St Germain, Paris 1968 (p.25-26)
20 Idem, p.8
indice fonctionnel ou d'autres avantages liés à la
fonction, ayant adopté un mode de vie un peu noble, cherche à
tout prix les moyens de les garder.
c. facteurs d'ordre technique:
L'impact des volets ci-dessus, talonné par l'absence de
la politique bien définie, en matière du renforcement des
capacités des personnels en service au niveau des régions
constituent une des failles dans la gestion des matériels, voir dans la
fonction publique dans son ensemble. En dehors du recrutement par voie de
concours d'entrée dans les grandes écoles nationales (ENAM, ENMG,
IMATEP etc., même si parfois, on estime l'existence de plusieurs sortes
de corruption), la plupart des recrutements dans l'administration se font par
sélection des dossiers. On se réfère souvent au niveau
académique (titre et diplôme), sans tenir compte de la
compétence et de l'expérience de chacun. En effet, « Le
problème de la compétence s'efface devant la règle des
investitures. Les titres et les diplômes donnent accès aux postes
clefs de l'administration. Aucune garantie de valeur professionnelle (celle-ci
peut être réelle aussi bien que nulle) ne correspond à la
valeur administrative de ses diplômes.21».
Déjà, les procédures de recrutement donnent avantage
à la propagation de quasi dynastie (la concurrence n'est qu'une
formalité), mais aussi, certains établissements des
universités publics sont tellement « réputés
» par la distribution des « diplômes bidons
», obtenu sur le « marché ». Dans une telle
situation, qu'attendons-nous de nos techniciens ? Ils se sentent
sécurisés dans l'administration, ils adorent le système,
qui ne se base pas d'ailleurs par des compétences. Actuellement, on
n'arrive pas à décrire les formes et les critères
d'évaluation des agents ou fonctionnaires de l'Etat (cadres
supérieurs ou simples opérateurs...). En principe, pour les hauts
emplois de l'Etat, les critères de nomination et les résultats
attendus devront être claires et définis préalablement,
pour être évalués avant toute destitution ou limogeage.
Malheureusement, la réalité est toute autre. Les
compétences techniques ne constituent plus un critère de base:
les politiques, l'équipe et les familles d'abord !
21 M. Mannoni, Education impossible, Edition du Seuil,
1973 p.302
En somme, la fusion de ces trois principaux facteurs
entraîne la dégradation du système administratif de la
grande île, et qui nécessite inévitablement de la
conscientisation, de l'éducation et de la responsabilisation de tous les
nationaux.
5.2 De la communication à l'éducation :
fondement de tout changement de comportement
« L'homme n'est homme que par un effort constant de
socialisation et la vie sociale n'est possible
que par une codification des
conduites à partir des modèles sociaux qui modifient, en les
inhibant,
nos pulsions archaïques. Toute notre éducation se
passe à résoudre le conflit entre notre nature,
comprise comme
l'ensemble dynamique de nos pulsions ataviques, et la culture, qui fonde la
vie
collective»
(J-P CHARRIER, L'inconscient et la psychanalyse)
Face à ces différents points
sus-évoqués, quelles formes de communication et/ou d'approches
éducatives pouvant mener les fonctionnaires à un changement de
comportement durable, tout en étant conscient que «
l'éducation est essentiellement un processus social»?
(Dewey, cité par J. Life et G. Rustin in Philosophie de
l'éducation, p.199).
5.2.1 Cadre théorique
Dans un cas général, l'homme a tendance à
attribuer son échec à autrui. On essaie toujours de chercher un
responsable de notre misère, de notre inefficacité, de notre
pauvreté, de notre incompétence, de notre malheur, ou de notre
sanction, etc. Si, dans l'enseignement, on dit souvent « qu'il n'y a
jamais de mauvais élèves, il n'y a que de mauvais maître
», la situation est totalement différente, lorsqu'on parle de
la gestion publique et de la politique, car « chaque peuple a un
gouvernement qu'il mérite ». L'accession des dirigeants au
pouvoir est une responsabilité des citoyens. En d'autre terme, il
n'y a jamais de mauvais dirigeants, il n'y a que des citoyens inconscients et
irresponsables. Donc, la persistance du soi-disant système pourri
et corrompu qui règne et influe sur la gestion publique malgache dans
son ensemble est due en une et en grande partie par les citoyens
eux-mêmes. On se laisse dominer par le système,
sans se préoccuper de ses impacts dans l'avenir et le
développement du pays. Aussi, « on est alors conduit à
demander à l'éducation de former des citoyens capables de
s'informer, de suivre intelligemment les questions sociales et la politique, de
réfléchir et de juger correctement. Ce qui importe des exigences
morales: la formation de véritables consciences de citoyens ...
» (J. Life et G. Rustin, Philosophie de l'éducation ; p.131).
L'éducation n'a pas de sens, si elle n'a pas d'impact sur la
société ; elle est destinée à forger la
personnalité de l'homme qui lui-même n'aura d'autre champ
d'application qu'en société. Partant de ces principes,
l'éducation au sein de l'administration et de la gestion publique a en
premier lieu, une mission axée sur le développement d'une
conscience citoyenne. Mais, ceci n'est que le début de la
première phase de l'éducation. Etre conscient ne suffit pas,
être motivé est une autre étape à franchir.
Développer la motivation citoyenne est une étape
inévitable dans tout processus visant un changement d'une
société et/ou d'une pratique, car l'implication et la
participation effective de tous en dépendent.
a. Le développement de consciences
citoyennes
Notre façon de voir la société reste
encore très bornée. On se limite sur la famille. C'est ainsi que
notre action ne vise que le quotidien, le foyer et les besoins familiaux.
Certes, la famille est la première image d'une société ;
mais il faut se rendre compte qu'en fait, elle n'est qu'un
élément qui compose la société, comme l'entreprise,
les associations etc. « Le développement (...) ne se
décrète pas, il se construit en commun...Une large concertation
permet une bonne connaissance des besoins avant de discuter de moyens aptes
à les satisfaire.22 » De toutes les
manières, « le changement, pour être effectif, doit
toujours venir de l'intérieur, il est endogène. On ne change pas
une Société, on accompagne un changement
23». Ici, le changement (conscientisation) consiste
à accompagner les citoyens de ne pas se focaliser au sein de la famille,
mais au niveau de la communauté, de la région, de la province et
de la nation toute entière. En fait, la persistance du système
sur
22 J-M Simon in Les nouveaux utopistes du
développement durable (ouvrage collectif), p.59-60
23 Harison Rakotozafy, Développement :
Pratiques et projets sociaux. Cours du Module 6 du MSFD ENS/UF, p.6
lequel on vit actuellement n'est autre que l'effet de cette
délimitation de notre vision de société. Comment faire
pour transformer cette vision à une pensée un peu plus large ? La
réponse à cette question constitue l'objet du présent
paragraphe. On a souvent tendance à ne pas penser qu'à « Moi
» et/ou à « ma...», sans pourtant se préoccuper de
« nous » et/ou de « notre (pays)... ». Cependant, l'homme
devra être conscient que l'impact du problème de la
société revient à la famille et à l'individu.
Ainsi, par exemple, la crise politique que traverse notre pays, en 2009, a fait
faillite certaines entreprises (61 entreprises fermées, 109
deviennent non fonctionnelles, à raison de chômage technique et 36
000 personnes se trouvent au chômage, selon le rapport du
Ministère de l'Economie24) qui à leur tour se
voient obliger de licencier ces employés; et par voie de
conséquence, de nombreux pères de famille se trouvent au
chômage et que leurs enfants ne pourraient plus fréquenter
l'école. La mauvaise gestion des matériels en service
réduit le taux d'amortissement des matériels, et augmente par la
suite les dépenses publiques, notamment, en matière d'importation
qui influe sur la balance commerciale du pays, la dévaluation
monétaire et l'accroissement du coût de la vie, etc. Le souci des
fonctionnaires est connu : une fois destitué, limogé, ou
affecté, ce sont « ma femme et mes enfants» qui subissent les
conséquences, mais non pas la société et le pays!
Aussi, toute communication visant à conscientiser les
citoyens, plus particulièrement les fonctionnaires et agents de l'Etat,
se fonde sur l'impact du système au niveau familial, au niveau
professionnel et ses interdépendances. A titre d'exemple, un directeur
de l'économie et des finances de la commune urbaine de Toamasina a
écroué en 2007, après exécution de l'ordre de son
supérieur hiérarchique (maire). Non seulement, ce système
l'a arraché de son travail, mais, l'a emprisonné, et aussi, a
fait subir à sa famille de sacrifices supplémentaires. Alors que
cette situation pouvait être inévitable, par un simple respect de
règles en vigueur, tout en sachant que, son refus pourrait, aussi,
entraîner une destitution...
24 Informations publiées par «
taratra mobile » en date du 06 février
2012
76
b. Analyser les motivations
En se référant à cette
réalité dont nous mêmes pouvons être
conscients, sera-t-il possible de mener une lutte ? Nos concitoyens auront-ils
le courage d'affronter ce système, ou ils préfèrent de se
taire pour ne pas être « endommagés » ? Sur ce
point, l'analyse de Jean-Paul Charrier pourrait être
considérée comme point de départ: « Le bonheur ne
réside ni dans la vie animale, ni dans la fuite tâches et des
obstacles que dresse la vie communautaire. Il réside dans la
sublimation qui délivre l'énergie de la libido vers des
tâches spirituelles : celles de la recherche, de la création, de
la construction.» Or, un être du plaisir comme l'homme,
celui-ci disait-il toujours, semble une utopie. Quel bonheur y a-t-il dans une
vie plein de frustration, peur, soumission permanente ? En fait, il ne s'agit
que d'une vente de personnalité, de la dignité et de la morale au
détriment du plaisir et du désir. Même dans ces derniers,
ceux-ci n'appartiennent qu'à quelques petits groupes. Prenons par
exemple, le cas d'un dépositaire comptable des objets et
matériels, quel plaisir bénéficie-il de son
obéissance ? Il ne bénéficie que d'une indemnité
annuelle, proportionnelle à la valeur totale de matériels sous sa
responsabilité dont le montant total n'excédant pas six milles
ariary. Il en est de même pour celui de l'ordonnateur en matière
qui ne bénéficie d'aucune indemnité. Mais à la
différence du dépositaire comptable, la fonction de l'ordonnateur
en matière est liée à la fonction de GAC et qui dans
certains services est, aussi assimilée à celle de l'ordonnateur
secondaire. Pour eux, la soumission n'est pas due à la fonction de
l'ordonnateur en matière, mais pour des promotions professionnelles qui
au départ n'a aucun lien avec la comptabilité des
matières. Ainsi, leur intervention en qualité de l'ordonnateur en
matière peut être motivée par des avantages
extérieurs : achat fictif des matériels,
remplacement des objets, etc. Donc, l'amélioration de la
gestion des matériels en service, ne peut en aucun cas, être
traitée séparément à celle de l'Administration en
général. Le contexte actuel au sein de l'Administration influe
sur la manière d'agir des acteurs en comptabilité des
matériels.
5.2.2 Cadrage de l'étude dans le contexte
malgache
En se référant à la pyramide de Maslow
sur les besoins fondamentaux, et compte tenu des observations ci-dessus, on
admet que la formation et l'éducation des acteurs en comptabilité
des matériels en service devront se faire en deux étapes : une
sensibilisation qui vise l'éducation de l'ensemble des citoyens et/ou,
à la limite pour ceux qui sont dans le corps des fonctionnaires ; et les
renforcements de capacités proprement dits. En effet, les ateliers et
formations des techniciens demeurent inefficaces et provoquent des
dépenses inutiles, sans cette première. La comptabilité
des matériels n'est pas un élément isolé du
système de l'administration et de la gestion publique, elle fait partie
intégrante de ce système.
Recherche d'excellences
Reconnaissance
par le système
Exécution des taches
Adhésion à un système
Stabilité professionnelle
Recherche d'emplois
Etre dans l'administration, c'est déjà un
emploi. « Ecoutez ! Les ECD, les EFA, etc., sont, certes des
employés, mais qui sont encore susceptibles de licenciement facile, par
le non renouvellement de contrat ». Pour les fonctionnaires, cette
recherche de stabilité pourra prendre d'autres formes, comme par
exemple, la fuite des fréquentes affectations, sauvegarde des promotions
professionnelles... Tant que les critères garantissant la
stabilité
78
professionnelle ne se font pas d'une manière transparente,
la chance reste très peu.
Ainsi, l'importance de la première étape repose
surtout sur la reconnaissance de l'influence du système sur les
attitudes des acteurs en comptabilité des matières, d'abord, et
qui se manifeste par la suite au niveau de leurs actions qu'on appelle aussi,
le comportement. Le renforcement de capacité de ces acteurs
(seconde étape) n'arrive à résoudre que celle de la partie
observable mais non pas la cause profonde du problème. Faudra-t-il
rappeler que « l'attitude est un des facteurs explicatifs du
comportement » et que « l'apprentissage d'un nouveau
comportement est susceptible de modifier l'attitude ultérieure
» ? Or, l'attitude en question « est le produit et le
résultat de toutes les expériences de l'individu,
expériences directes ou socialement relayées, avec l'objet ou la
classe d'objet 25». La négligence ou la faible
considération de la comptabilité des matériels et/ou des
matières dans son ensemble ne provient pas uniquement des acteurs en
comptabilité des matières, d'autant plus que la plupart d'eux ne
sont que des exécuteurs d'ordre. C'est tout un système. Les
relations hiérarchiques et le conformisme jouent un rôle
déterminant dans cette situation. Si, les acteurs en comptabilité
des matières n'ont pas été pénalisés de leur
négligence, c'est que celle-ci n'est pas un problème
vis-à-vis de leur supérieur voire du système en
général; et même si certains acteurs comme les
dépositaires comptables ont l'intention de bien gérer ces
matériels, ils se voient obliger de s'accommoder à la
réalité, lorsque cette dernière est en contradictoire avec
son intention primaire. Prenons par exemple le cas des collectivités
territoriales décentralisées, qui a été
déjà évoqué dans la deuxième partie de ce
travail dont aucune d'entre-elle ne dispose d'un compte-matières
(Atsinanana et Analanjirofo), à qui remettons-nous la
responsabilité ? Est-elle des acteurs en comptabilité des
matières ou du système ? En fait, la réponse est les deux.
Le maire qui est à la fois, premier responsable de la gestion de la
commune est aussi l'ordonnateur en matières, donc fait partie des
acteurs. En principe, toutes les initiatives en matière de gestion (que
ce soit celle des matières ou non) devraient être l'oeuvre de sa
volonté. Les autres acteurs ne sont que des exécutants. Mais, la
question n'est
25
http://psychosociale67.canalblog.com,
Cours de psychologie sociale
79
pas d'une seule commune, elle est totalement
généralisée. Comment expliquions-nous alors cette
généralisation? Dans une société, il se peut qu'un
groupe minoritaire adopte le comportement de la majoritaire. On parle d'une
influence majoritaire, qui oblige les minoritaires d'abandonner leur
comportement initiale par « la peur de la désapprobation
sociale » qui freine en effet l'adhésion au système.
« Je vais vous mettre sur les rails»; celle-ci est
l'expression qu'utilisent souvent les supérieurs à leurs
subordonnés fidèles, qui ouvre la voie vers l'adhésion au
système. En fait, c'est à partir de cette phase que devrait
commencer toute action de formation. De toute manière,
l'exécution des taches permettant le jugement de performances et de
compétences professionnelles des agents de l'Etat (ou fonctionnaires) ne
se trouvent qu'à la quatrième phase de la pyramide.
La deuxième étape qui est le renforcement de
capacités proprement dit, ne sera donc utile qu'à partir de cette
phase. Mais, c'est encore avec un taux élevé d'incertitudes.
Quelle garantie avons-nous pour dire qu'une fois intégrés, ils ne
refont pas la même chose en défendant la valeur du système
? C'est la raison pour laquelle on a avancé que la modification de
l'attitude ultérieure dépendra alors de la modification d'actuel
système.
5.2.3 La communication politique : une éducation au
niveau des institutions
Cette communication semble la plus difficile de toutes.
Difficile dans le sens qu'elle s'adresse à ceux qui détiennent le
pouvoir de changer, de décision etc. Elle touche en effet, toutes les
instances du pouvoir ayant de l'influence sur le fonctionnement de
l'administration. Il s'agit de la conscientisation au niveau des institutions
de l'Etat, comme, le parlement, le gouvernement et les institutions
juridictionnelles ; et à la limite des choses, le «Bureau
Indépendant Anti-Corruption» (BIANCO). Si, en apparence, on dit que
le contrôle des actes de l'Exécutif relève de la
compétence du Parlement, celui-ci devra, en tant que représentant
du peuple, le premier à intervenir face à ce fléau au
niveau de la gestion publique. Mais, pourquoi aucune manifestation n'a
été signalée de sa part? En fait, la situation est
totalement inverse. Ceux ne sont pas des représentants du peuple,
ils représentent leurs partis respectifs. Ils sont
élus et/ou désignés par
l'exécutif. Elus par l'exécutif, dans la mesure où le chef
de l'exécutif lui-même, à la fois chef du parti, qui
propose et fait élire les candidats. Aussi, il est difficile de faire
confiance à nos parlementaires. Comment changer cette pratique ? Depuis
notre indépendance, aucun parti n'est arrivé au pouvoir par leur
propre conviction, c'est le pouvoir qui a créé leur conviction.
Ainsi, faire changer les hommes politiques et les politiciens, avec leur force,
est presque une mission impossible. Pourtant, il ne faut pas garder les bras
croisés. Comme il a été évoqué un peu plus
haut, la meilleure méthode d'éduquer les membres des
institutions, c'est d'éduquer les citoyens. Le grand secret de
l'éducation, disait J. Life et G. Rustin, c'est de ne pas
éduquer. Tous les éducateurs nationaux, ayant le sens du
patriotisme, et qui sont convaincus que les lacunes au niveau de la gestion
publique constituent, en une et en grande partie, les causes de notre sous
développement stagnant, pour ne pas dire décroissant, devront se
consacrer à la conscientisation citoyenne. Dans son chapitre XI, article
11.12, le rapport de la Conférence Internationale sur la Population et
le Développement qui s'est tenu au Caire - Egypte (1994), a bien
stipulé que « Des activités efficaces d'information,
d'éducation et de communication sont une condition préalable
à un développement humain durable et préparent la voie
à une modification des mentalités et des comportements... Dans un
contexte démocratique, une connaissance accrue et un engagement plus
affirmé créent dans l'opinion un climat favorable à
l'adoption de décisions et de comportements informés et
responsables. Fait plus important encore, ils préparent aussi la voie
à l'ouverture d'un débat public démocratique et permettent
ainsi la mobilisation d'une ferme volonté politique et d'un solide
soutien populaire en faveur de l'action nécessaire aux échelons
local, national et international ». Aussi, il est toujours aux Life
et Rustin de continuer que « L'éducation est donc
véritablement une mission, l'éducateur représente plus que
la Société ; il représente l'Humanité ; il est le
principal artisan du progrès humain dans le sens que l'histoire des
hommes a dégagé et qu'elle précise de plus en plus. Nous
n'avons plus à nous poser de question de la légitimité de
notre intervention : intervenir n'est pas seulement pour nous un droit ; c'est
un devoir. » L'éducation et la communication au niveau des
institutions ne seront possible que par des citoyens instruits et bien
éduqués. C'est ainsi que la
81
fonction éducative et délibérative de la
presse devrait être respecté, en favorisant les débats
objectifs et éducatifs. Ceux-ci, ne devront pas uniquement se concentrer
au niveau central, mais, surtout au niveau des provinces et des régions.
Le développement part toujours du local au global, d'une petite
échelle à la grande. Si, au niveau central (dans la capitale),
les débats sont plus ou moins ouverts, surtout dans les stations
privées (comme l'exemple de l' « invité de zomà
» au TV plus), les stations publiques (TVM et RNM) devront accorder
une large autonomie pour leurs antennes provinciales ou régionales afin
de permettre aux « provinciaux et régionaux » de
comprendre les réalités locales. Il est vrai que certaines
émissions comme le « vaovaom-paritra » se tendent
actuellement vers cette vision, mais, celui-ci n'est qu'une séance
d'information. Le décodage de cette information devrait se faire dans un
cercle de débat, car à peu près la moitié de la
population malgache, en général, et de la province de Tamatave,
en particulier, sont analphabètes (plus de 54% en 1993). Sans ce
débat éducatif, seront-elles capables de réaliser
convenablement leurs devoirs de citoyens ? Aussi, cette « ferme
volonté politique et d'un solide soutien populaire »,
prévu par le rapport de la conférence internationale sur la
population et le développement, ne sera effective, tant que la politique
d'éducation citoyenne n'est pas définie. Or, imposé le
test d'analphabétisme comme accès à certains droits
civiques (vote...), comme c'était le cas de quelques pays, n'est qu'une
sorte de discrimination pure et simple, et ne fait que maintenir la distance
entre les nationaux.
La campagne d'alphabétisation fonctionnelle intensive
pour le développement (AFI-D), menée par le gouvernement malgache
(par le biais du ministère de la population, puis de l'éducation
nationale), en collaboration avec le programme des nations unies pour le
développement (PNUD) et celle des autres organismes oeuvrant dans ce
domaine, comme le cas du programme de promotion des revenu rural (PPRR)
constituaient, certes, un espoir ; mais pour de différentes raisons,
elles sont actuellement interrompues. Parmi ces raisons, on peut citer la crise
politique qui a entrainé la suspension des aides financières, la
fin du projet, (en ce qui concerne le cas du PPRR...), mais, aussi,
l'insuffisance de mesure d'accompagnement permettant à ces néo
alphabètes, l'utilisation d'une manière
permanente de leurs acquis. A coté, de ces raisons,
s'ajoutent les problèmes de rendements par rapport aux résultats
attendus. Selon le rapport de l'Antilin'i Madagasikara (ECAR Sacré-Coeur
Toamasina), en juin 2008, après onze (11) mois de campagne dans la
commune rurale de Tanananifololahy (District d'Andilamena- Région
Alaotra Mangoro), il n'y que onze (11) personnes, qui sont
alphabétisés. Pourtant, on est entièrement conscient, que
celle-ci (campagne d'alphabétisation), est à la base de cette
prise de responsabilité citoyenne. Parmi les explications qu'on peut
avancer, c'est toujours l'incompatibilité des acquis
(économiques...) par rapport au processus de changement ou aux approches
adoptées. Ainsi, par exemple, le District d'Andilamena (CR
Tanananifololahy), considéré comme «zone rouge
» à l'époque, en matière de
sécurité, est l'un des districts riche en bovidés et en
« or ». Au lieu d'assister au cours d'alphabétisation, les
analphabètes continuent à profiter de cette opportunité.
D'autant plus que l'indemnité, accordée aux alphabétiseurs
varie entre 30 000 à 40 000 Ariary par phase pédagogique (environ
deux semaines, le minimum). Alors que dans d'autres secteurs d'activités
(local), ils peuvent gagner cette somme, en une ou deux journées
seulement. Cette question de compatibilité entre activités
économiques, et l'alphabétisation devra être prise en
considération, pour que la campagne d'alphabétisation deviennent
efficace et motivante, aussi bien pour les analphabètes que pour les
alphabétiseurs. Et ceci, pour devenir de bons acteurs de changement afin
de pouvoir participer objectivement à la modification et à
l'amélioration de notre système.
En plus, toutes les communes ne sont pas couvertes par des
radios ou stations locales, et encore moins par les projets
d'alphabétisation. Ainsi, il est nécessaire que les organisations
paysannes soient devenues un véritable cercle d'échanges,
d'éducation et de débat, en milieu rural.
83
Chapitre 6. RENFORCEMENT DES CONNAISSANCES ET
COMPETENCES DES ACTEURS EN COMPTABILITE DES MATERIELS EN SERVICE : Pratiques et
études des cas
« ... nous voulons former des hommes qui pensent et
qui jugent correctement par eux-mêmes, et
qui soient tout prêts
à entrer dans la vie et dans l'action pour y marquer leur place,
conscients de
ce qu'ils veulent et doivent faire. »
(J. Life et G. Rustin, Philosophie de l'éducation ;
p.186)
6.1 Identification des pistes et objectifs de
formation
6.1.1 Une vision au changement global : les objectifs de
changement
« Amener l'homme à passer ces plaisirs brutaux
de la consommation aux plaisirs élevés de la contemplation et de
la création26», constitue une des visions
fondamentales de ce processus éducatif qui vise l'amélioration de
la gestion des matériels en service dans les services publics à
Madagascar; et sans nul doute, pour l'ensemble de l'administration publique, en
général. Effectivement, on dit souvent que c'est « la
nécessité qui fait loi », et que c'est l'homme
lui-même qui est à l'origine de cette loi. Aussi, on estime que la
plupart des dirigeants sont en connaissance des textes, qui sont d'ailleurs
élaborés en fonction de cette nécessité, mais,
à cause de leurs égoïsmes élevés, de leurs
propres intérêts, ils préfèrent sacrifier
l'intérêt de la nation et de tous les nationaux. De toutes les
manières, la valeur de l'homme, disait Herbart27,
ne réside certes pas dans le Savoir, mais bien dans le
Vouloir.
Cependant, il faut admettre que l'insuffisance d'une politique
bien définie en matière de formation et de renforcement de
capacités des acteurs en comptabilité des matières est
l'un des grands handicap de cette discipline. C'est plutôt, les
organismes non gouvernementaux qui deviennent souvent les commanditaires. Il
est vrai que le Vouloir est plus important que le Savoir,
mais Vouloir sans pourtant Savoir n'est qu'une ambition mal
placée. En fait, la participation à de différentes sortes
de formation et d'atelier de formation
26 J-P CHARRIER, L'inconscient et la psychanalyse, PUF
108 ; Bd St Germain, Paris 1968 (p.83)
27 Cité par J. Life et G. Rustin, Philosophie
de l'éducation
permet à tous les professionnels de développer
leur vision de chose, car la formation ne se fait pas uniquement pour le
développement des connaissances et des compétences, mais surtout,
nous introduire des comportements et de nouvelles attitudes dans la
réalisation de notre tâche quotidienne.
Ainsi, « mettre l'homme qu'il faut, à la place
qu'il faut » paraît comme une finalité, mais ceci semble
trop utopiste de notre part. Il faut faire preuve d'un réalisme. Ne
sera-t-il possible de former des acteurs conscients de leurs droits et de leur
devoir de citoyens, tout en étant capables de maîtriser les
tâches liées à leur fonction, sans pourtant, remettre en
cause leurs obligations professionnelles (discrétion, respect de la
hiérarchie) ? Cette question reflète en effet, l'image que nous
voulons avoir au sein de la gestion publique, notamment, en ce qui concerne la
comptabilité des matériels en service.
6.1.2 Les pistes et les objectifs de formation
Les propos avancés dans ce paragraphe ne sont que des
propositions; de ce fait, ils ne constituent pas une vérité
absolue. Néanmoins, ils ont été définis en fonction
des attributions des différents acteurs en comptabilité des
matériels. Il faut aussi préciser que, malgré,
l'étroite liaison entre le système qui existe au sein de
l'administration publique, les pistes et les objectifs proposés au titre
du présent paragraphe, sont strictement destinés aux acteurs de
la comptabilité des matériels : l'ordonnateur en
matière, le dépositaire comptable, les détenteurs
effectifs, les commissions et les agents de contrôle.
Toutefois, ils ne se limitent pas seulement sur les pistes et
les objectifs de formation, mais aussi jusqu'aux contenus, ainsi qu'aux
quelques objectifs pédagogiques.
a. L'ordonnateur en matière
Attributions
|
Pistes
|
Objectifs de formation
|
Contenus
|
Connaissances
|
Compétences
|
Attitudes et comportements
|
Ordonne les mouvements d'entrée ou de sortie
|
Mouvements des matériels
|
Maîtriser les différentes opérations qui
donnent lieu à une entrée et/ou une sortie
Donner des ordres aux différents acteurs
|
Les
opérations comptables
|
Identifier les objets et matériels pris en compte par la
comptabilité des matériels
Citer toutes les situations donnant lieu à une
décharge
|
Lire, contrôler les ordres d'entrées et de
sorties
Vérifier les écritures comptables
|
Se rendre compte de l'importance des écris et de
responsabilité de chacun dans tout mouvement
comptable
Faire respecter les règles en vigueur
Responsabiliser les différents acteurs
(DC et commissions)
|
Se conformer à la procédure liée aux
mouvements des matériels
|
Les
procédures en comptabilité des matériels
|
Retenir les principes généraux de la
procédure en comptabilité des matériels
|
-
|
Crée et convoque les diverses commissions (ordinaire de
recettes et de remises)
|
Les commissions
|
Distinguer les missions
attributions et les attributions de chaque
commission
|
Les diverses commissions en
comptabilité des matières
|
Connaître les textes en vigueur
Définir les attributions de chaque
commission
|
-
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Reconnaître l'utilité des diverses commissions au
sein d'un service
Rendre fonctionnel les différentes commissions
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Procède aux recensements
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Recensement des matériels
|
Ordonner, accepter une opération de recensement
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Le recensement
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Connaître les différentes
circonstances déclenchant un recensement
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Mettre en oeuvre les procédures de recensement
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Responsabiliser les recenseurs -
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b. Le dépositaire comptable
Attributions
|
Pistes
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Objectifs de formation
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Contenus
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Connaissances
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Compétences
|
Attitudes et comportements
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Garde, conservation et entretien du matériel en service
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Sauvegarde des matériels
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Sauvegarder les matériels de
l'Etat
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Techniques de conservation et de la garde des
matériels
|
Connaître les limites de ses
responsabilités
dans la garde des matériels
|
Partager ses responsabilités à des tiers.
Etablir une fiche de détenteur effectif.
|
Exécuter l'ordre de l'ordonnateur en matières
Se faire
convaincre de l'importance de la fiche de détenteur
effectif
Mettre à jour en temps réels les
écritures
comptables
|
Assure la régularité des écritures dans les
registres, ainsi que dans les pièces justificatives
|
Tenir de la comptabilité, les livres
comptables
|
Maîtriser l'utilisation du grand livre et du livre
journal
|
Enregistrement des opérations comptables
|
Retenir les documents de base en comptabilité de
matériels en service
|
Porter en écriture tous les
mouvements comptables
Respecter les principes d'enregistrement des objets dans le grand
livre/journal
|
Connaître les différentes
pièces indispensables à la comptabilité des
matériels et leurs utilités
|
Les pièces justifiants les mouvements d'entrées et
de sorties
|
Enumérer les
pièces justificatives d'entrée et de sortie
Identifier les principaux cas permettant l'établissement
de ces pièces
|
Contrôler, vérifier et reproduire dans l'ordre
d'entrée
et/ou de sortie les opérations effectuées
|
Refuser tout mouvement des matériels sans ordre
écrit
|
Procède à la reddition de compte de fin
d'année
|
Reddition de compte
|
Faire la reddition de fin d'année
|
Reddition de compte de fin d'année
|
Identifier les différentes pièces à
fournir
|
Remplir les imprimés
|
Se motiver
d'établir à temps la reddition de
compte
|
Demander un recensement
des matériels, si nécessaire
|
Recensement
|
Procéder à un recensement
|
Recensement
|
Connaître les périodes par
laquelle le recensement devra lieu
|
Utiliser des techniques simples pour la comparaison du
résultat d'agent recenseur et sa vérification
|
Se faire
convaincre de l'importance du recensement par rapport à sa
responsabilité
|
Rendre compte en cas de perte du matériel
|
La perte des matériels
|
Déclarer et constater la perte des matériels
|
La perte des matériels
|
Identifier les différentes actions à entreprendre
en cas de perte
Citer les pièces nécessaires permettant les
décharges en cas de pertes
|
Saisir l'autorité judiciaire
compétente
Rédiger la déclaration de perte des objets et
matériels
|
Se conformer aux dispositions réglementaires
|
c. Les commissions diverses
Attributions
|
Pistes
|
Objectifs de formation
|
Contenus
|
Connaissances
|
Compétences
|
Attitudes et comportements
|
Réception des objets et matériels de toute
origine
|
Réception des objets et matériels
|
Recevoir des objets et
matériels
|
Techniques de réception des objets et matériels
|
Connaître les différents textes relatifs
à la comptabilité des matières
|
Etablir un PV ordinaire des recettes
|
Se conformer aux dispositions règlementaires
|
Procède à la remise des
objets inutiles et sans emploi
|
Remises des objets
|
Effectuer des remises en cas de besoin
|
Procédure de condamnation
|
Définir les différents types de
condamnation
|
Procéder à la condamnation des objets et
matériels
|
d. Les agents de contrôle
On insistera surtout sur le cas d'organes de vérification
et d'approbation des comptes matières (Direction du Patrimoine de l'Etat
et la Direction Régionale du Budget ou DPE/DRB) et de la
Délégation du Contrôle Financier (CF).
attributions
|
pistes
|
Objectifs de formation
|
Contenus
|
Connaissances
|
Compétences
|
Attitudes et comportements
|
Vérification et approbation de la reddition des comptes
matières
|
Traitement de dossiers de reddition de compte
|
Vérifier et approuver la reddition des comptes
matières
|
Traitement et vérification des dossiers de reddition des
comptes
|
Mémoriser les pièces à fournir
Se retenir des numéros de la nomenclature sommaire, et les
matériels y se
rapportent
|
Contrôler la
régularité et la conformité des
éléments présentés
Rédiger des instructions en retour, en cas de rejet
Faire approuver ou rejeter un dossier
Identifier les différents points de contrôle
où se
basent la
vérification
|
Se conformer aux dispositions réglementaires
|
Approbation des procès verbaux de recensement et de
condamnation
|
Recensement
|
Approuver les procès verbaux de recensement et de
condamnation
|
Recensement et
condamnation
|
Définir les différents types de condamnation
|
Approbation de procès verbaux constatant la
perte des
matériels
|
Condamnation
|
Approuver les procès verbaux constatant la
perte des
matériels
|
La perte des matériels
|
Identifier les pièces justificatives de pertes
Connaitre les
dispositions règlementaires relatives au montant de la
perte
|
89
6.2 Les contraintes à lever par rapport à
la réalisation
« Qu'il soit malléable ou rétif, on a
d'abord l'idée d'exercer sur lui une pression qui le
contraigne, le
dompte et le marque. L'éducation commence ainsi par la contrainte sinon
par la
coercition violente. »
(J. Life et G. Rustin, Philosophie de l'éducation ;
p.144)
La réalisation de ces objectifs est une tâche qui
est loin d'être facile. D'abord, le cadre juridique de la
comptabilité des matières qui devrait servir de
référence et du point de départ de la conception du
contenu de la formation, puis s'ajoute
l'hétérogénéité des apprenants qui, sans nul
doute rendra complexe la préparation et la réalisation des
actions de formation, et enfin le choix des formateurs.
6.2.1. Le cadre juridique
L'Instruction générale du 22 juillet 1955, texte
de base et de référence de la comptabilité des
matières et des immeubles à Madagascar comme on la constate date
de la colonisation. Certaines dispositions ne sont plus praticables et
inversement, des mises à jour sont nécessaires pour d'autres.
L'application stricte de ce texte colonial ne peut pas passer sans laisser de
problèmes aux acteurs en comptabilité des matériels. Ainsi
par exemple, en cas de perte de matériels, que devrait-on faire? Dans
son article 193, l'Instruction générale stipule qu'un
procès-verbal est dressé et « présente des
indications précises sur la cause de l'évènement, le
détail et la valeur des matières et objets perdus, et contient
les conclusions de la commission relativement à la responsabilité
du comptable et à l'imputation du montant des pertes ». Dans
la pratique, on demande au service intéressé de présenter
une déclaration de perte et une attestation de recherche infructueuse.
Or, sauf erreur de notre part lors de recherches, aucun texte en vigueur
relatif à la gestion des matières n'évoque cette
disposition qui constitue en effet un motif de rejet du dossier de la reddition
de compte. Alors qu'en droit, on ne peut sanctionner une personne que par
violation des dispositions réglementaires déjà
promulguées. Toujours dans cet article, « lorsque le montant
total des
pertes est égal ou inférieur à 50 000
francs, il n'est pas établi de procès verbal; la perte est
constatée par une décision du chef de service ».
Concernant exactement ce montant, le montant de la prise en charge prévu
dans ladite instruction est de 5 000 francs, et suivant la circulaire n°01
MFB/SG/DGB/DPE/SLA du 14 juillet 2010, il est devenu actuellement 50 000 Ariary
(250 000 francs), soit cinquante fois de plus du montant initial. Faudra til
aussi faire la même référence avec le montant de la perte ?
Cette mesure s'avère inévitable. Mais, la question du prix n'est
qu'un problème de chiffre, tandis que la première est vraiment un
débat de fond. Celle-ci n'est qu'un cas parmi tant d'autres. En effet,
cette situation influe sur le contenu de la formation, aussi bien pour les
vérificateurs que pour le dépositaire comptable, voire pour
l'ensemble des acteurs même. En plus, la situation comme le comportement
et l'attitude des agents de l'Etat ne cessent d'évoluer depuis ce temps.
En fait, ce sont des dispositions prises bien loin avant de «
l'ère du développement de la corruption» à
Madagascar. Il en est de même pour l'évolution structurelle de la
société administrative. Partant de ces observations, nous
estimons que ce texte de base devrait être révisé le
plutôt que possible et bien évidemment, en tenant compte des
situations susévoquées.
Autres remarques à tenir compte concernent les
collectivités territoriales décentralisées. En se
référant aux textes règlementaires actuellement en
vigueur, la gestion des matières des Communes Urbaines et des
Régions est semblable à ceux des services
déconcentrés, l'effectivité de l'application reste vaine.
Or, avec ou sans quitus en fin de gestion, elles n'ont jamais été
objets de la suspension d'engagement prévue dans les
règlementations (N-2) du fait de la non exigence de ce quitus dans leur
procédure d'engagement financier et/ou de leur mandatement ; et celle-ci
explique comme l'on a signalé dans la deuxième partie de ce
travail la négligence de la procédure de la comptabilité
des matières au niveau des collectivités. Rappelons qu'aucun
d'entre-elles ne dispose d'un compte-matières en ce qui concerne la
province de Toamasina. En effet, le mode d'application des règles
devrait être le même pour l'ensemble de l'Administration publique
et par voie de conséquence, le quitus
91
N-2 doit être exigé dans le dossier de
mandatement relatifs aux acquisitions des matériels de toutes les
collectivités territoriales décentralisées.
En ce qui concerne le cas des Communes Rurales, une analyse
particulière s'avère nécessaire, car suivant les
dispositions actuellement en vigueur, l'approbation de leur
compte-matières se fait par le Maire lui-même, après
l'examen du Conseil communal. L'intention n'est pas de remettre en cause cette
compétence, mais surtout de voir les choses d'une manière plus
objective. Effectivement, il est très difficile pour les communes
rurales de présenter auprès du Service du Patrimoine de l'Etat
leur dossier de reddition de compte, d'autant plus que ce dernier ne s'installe
que dans les chefs lieux des Régions. Cette difficulté est
d'ordres multiples: financier, temporel... Par contre, les Chefs de
District sont à la fois autorité chargée du contrôle
de régularité et de la légalité. N'est-il pas donc
raisonnable que l'approbation des compte-matières relève de leur
compétence?
En somme, sans trop initié dans l'étude de cas
par cas des dispositions prévues dans ladite instruction, ce texte
mérite d'être réexaminé.
6.2.2. Les apprenants
Comme il a été évoqué ci-dessus,
l'hétérogénéité des acteurs en
comptabilité des matières complexera les actions de formation.
Cette hétérogénéité ne se limite non
seulement par rapport aux différentes catégories d'acteurs (le
dépositaire comptable, les commissions et les ordonnateurs en
matière), mais aussi, à l'intérieur de chaque
catégorie. Elle se manifeste en premier lieu par la différence du
niveau intellectuel qui n'est pas du tout épargné dans la phase
de conception, notamment auprès des dépositaires comptables dont
ils varient généralement de la catégorie I à la
catégorie VI (en d'autre terme, niveau du CEPE à la
Maîtrise). Par ailleurs, on voit une tendance que plus le niveau
académique est faible, plus l'année d'expérience est
élevée. En effet, dans ce premier groupe d'apprenant, le
problème se pose entre la qualité pratique - routine et
le niveau académique des apprenants. La question n'est pas de trouver
lequel des deux cas est le plus efficace, mais plutôt de voir quelle
solution sera la plus adéquate. Sur ce, on note que
dans un cas général, la plupart des dépositaires
comptables ayant une catégorie supérieure ou égale
à quatre (IV) sont issus des services ou des directions qui sont
nouvellement créés. Celle-ci justifie que l'autre
catégorie appartient alors à un minimum d'ancienneté et
qui signifie en une partie (même s'il n'est pas de la totalité),
une retraite très prochainement. Mais dans le cadre professionnel,
quelque soit sa nature, la formation est un investissement aussi bien pour
l'organisme présentateur que pour les participants eux-mêmes. De
sa qualité d'investissement, la formation est alors orientée vers
le futur ; elle nous aide à participer à la reconstruction d'une
société et/ou de s'y adapter. Sera-t-il nécessaire de
former actuellement un agent qui partira en retraite d'ici trois ans ou moins?
Ayant -nous la possibilité d'organiser une séance de formation
d'une manière annuelle ou biennale ? De quel cursus de formation
allons-nous adopter? Faudra-t-il institué un critère
académique ou de catégorie pour les dépositaires
comptables ?
En fait, ces questions sont interdépendantes les unes
par rapport aux autres. Mais toutes dépendent du choix politique de
chaque département ou du gouvernement en général. Par
ailleurs, il semble raisonnable qu'un investissement soit rentable le plus
possible. Quelque soit le cursus de formation adopté, son
efficacité et sa réussite seront jugés en fonction de la
pratique et les résultats réalisés par les apprenants. En
plus, la mission des formateurs ne prend pas fin au moment des ateliers.
Normalement, ils continuent à faire de suivi du stage qu'ils ont
sanctionné, jusqu'à une période d'évaluation. Et,
puisque la gestion des matières comme l'ensemble de la gestion publique
se fait théoriquement, du 1er janvier au 31 décembre
de l'année N, un cycle de formation devra durer d'au moins un an (12
mois). Ainsi, l'indicateur de réussite n'est pas fictif ou
théorique, il relève du concret, c'est un fait. Avec ce
système, la première question sera abandonnée, du fait que
par principe, les résultats d'une évaluation deviendront de
nouveaux besoins de formation, qui s'étalent d'une année
complémentaire. Le renouvellement ou le rajeunissement de
l'administration est donc nécessaire ? La situation est vraiment
délicate, car elle risque de se
93
transformer en une sorte de discrimination à
l'égard des personnes âgées et pourra créer une
frustration interne pour ceux qui sentent victimes de cette mesure. Mais, dans
toute reconstruction d'une société, il y aura toujours des
groupes ou d'une classe sacrifiée. C'est aussi une culture que devrait
avoir l'ensemble des fonctionnaires. La cause commune passe avant tout. De
plus, l'expérience sans innovation de nouvelles méthodes de
travail n'est qu'une routine. Autrement dit, le nombre d'années de
service effectué n'est pas forcement l'équivalent d'années
d'expérience. Alors que, pour pouvoir réaliser ces innovations,
on a besoin d'un minimum de niveau intellectuel permettant la faculté
d'analyse d'une situation, de compréhension et éventuellement,
proposer une suggestion adéquate. Il faut alors uniformiser les
critères de nomination des dépositaires comptables. Parmi ces
critères, on pourra donc suggérer celui de la capacité
intellectuelle.
Mais, les apprenants ne se limitent pas au niveau des
dépositaires comptables, ou aux ordonnateurs en matière, comme
les agents de contrôle. Si on se réfère aux dispositions de
l'arrêté n°3739/96 MBFP/SG du 14 juin 1996, notamment dans
son article 9, les membres du conseil communal auprès des communes
rurales font partie intégrante des apprenants, et ceuxci en
qualité d'agent de contrôle et de vérification. Pour ce
groupe d'apprenant, il y aura au moins une séance de formation tous les
quatre ans, pour chaque municipalité. Là aussi, on rencontrera
surement ce problème d'hétérogénéité
des apprenants. Partant de la disposition du susdit article, le conseil
communal fait partie intégrante d'agents de contrôle, comme les
agents vérificateurs.
6.2.3. Les formateurs
L'action de formation a été jusqu'à
présent considérée comme une des tâches habituelles
des techniciens des Ministères, des responsables de direction ou de
service public. Comme l'on a signalé un peu plus haut, la plupart des
formations organisée au sein de l'Administration publique ont
été conçues, préparées et effectuées
par des «Cadres », principalement composés des Directeurs, des
Chefs de services... On a souvent tendance à penser que
tous les responsables sont des formateurs de droit. Cette
pensée est complètement à côté de la plaque
et que le métier de formateur ne dépend pas de la grandeur de la
responsabilité, ni de l'ancienneté dans la discipline
concernée. Certes, ces qualités constituent un atout
considérable pour les formateurs, mais seulement un atout.
C'est dans ce sens que la mise en place d'un corps des
formateurs en gestion publique (dont la comptabilité spéciale
des matières est une des branches) ou avec d'autre
dénomination est souhaitée. Ainsi, la conception de la formation,
l'identification des besoins en formation des responsables de la gestion
publique est une action permanente. Car, dans la plupart des cas, les services
publics et les départements ministériels incluent le service de
la formation au sein de la direction des ressources humaines, et parfois ces
services sont dirigés par des cadres qui n'ont pas de qualifications de
formateurs. Or, bien que certaines personnes ne partagent pas notre point de
vue, le département de la formation n'est qu'une structure d'appui en
parallèle à la gestion des ressources humaines. Effectivement,
cette suggestion engendrera certainement des polémiques pour la plupart
des techniciens qui croient à l'automatisme du métier de
formateur d'une part, mais aussi pour les avantages supplémentaires
qu'il faudra encore octroyer, d'autre part, comme les indemnités de
recherches et de documentation. Autres discussions qu'il faudra s'attendre,
quel sera le département tutelle ? Rattachera -t-il au ministère
de la fonction publique ou au ministère des finances et du budget?
L'importance de cette idée repose surtout sur l'existence d»une
structure qui se charge d'une façon permanente l'analyse et
l'évaluation de la performance des services publics par rapport à
sa gestion au cours de l'année d'exercice.
Pour ce qui est de la comptabilité des matières
proprement dite, cette initiative relève de la compétence du
Ministère des Finances et du Budget, par le biais de la Direction du
Patrimoine de l'Etat. Cette équipe de formateur ou ce «corps de
formateurs » devrait-être représentatif, au tant que
possible. L'expérience a fait montrer que les séances de
formation organisées dans la Région Atsinanana (Chambre de
Commerce et d'Industrie) et Analanjirofo ont
95
été assurées par trois à cinq
agents de la Direction Régionale du Budget. Ce qui nous amène
à déduire que, pour commencer, ce nombre est suffisant pour
former cette équipe pour l'ensemble de la Province. Cette vision est
à la fois d'ordre fonctionnel qu'économique. D'ordre fonctionnel,
dans la mesure où les besoins en formation seront identifiés par
leur soins, au cours de la vérification et de l'approbation des dossiers
parvenus au Service Régional du Patrimoine de l'Etat. Il suffit en
premier lieu que ce dernier envoie les copies de notes de rejet et/ou du quitus
pour qu'elle (équipe) puisse en faire l'étude. Les autres
études ne seront donc que complémentaires. Economiquement, ce
système semble le plus adéquat, tant au niveau temporel que
financier. Les formateurs au niveau central ne se soucient plus du calendrier
des fréquents déplacements au niveau excentrique, qui d'ailleurs
s'avèrent coûteux et presque impossibles, si on veut vraiment de
bons rendements. Ainsi, la structure au niveau centrale n'assure alors que de
la coordination et le renforcement de capacités des formateurs
régionaux ou provinciaux. Peut-être on ira penser que ce sera
inutile car ils n'auront pas beaucoup de tâches et qu'il vaut mieux
garder la pratique courante. Ne prenons que le cas de la Région
Atsinanana qui dispose plus de quatre vingt communes, sans compter les services
déconcentrés et les Etablissements publics nationaux. Chaque
commune, service ou établissement compte au moins deux stagiaires.
Alors, pour l'ensemble de la province, on pourra déjà imaginer le
volume de leur travail.
6.2.4. Quelques principes
Le bénéfice de la formation dans le cadre de
renforcement de capacités est à la fois un droit et un devoir
pour tout ce qui détient un poste de responsabilité ; et la
réalisation de celle-ci est une obligation pour l'organisme employeur si
les résultats et l'atteinte des objectifs constituent une
priorité. Mais, des principes devraient régir cette formation:
a.
Programme unique et souple :
Les objectifs de formation évoquée ci-dessus
ont été définis à partir des attributions de
chacun. En d'autre terme, ils devraient-être valables pour l'ensemble du
territoire malgache. Ils constituent en effet un cadrage ou du moins un point
de départ pour toute conception de formation liée à la
comptabilité des matières et plus particulièrement pour
les matériels en service. C'est une sorte de proposition en vue de la
standardisation du contenu de formation. Elle servira d'un outil dans la
préparation d'un manuel de formation en comptabilité des
matériels en service qui est vraiment nécessaire et devrait aller
de pair avec le processus de la décentralisation. L'absence de ce manuel
constitue l'un des facteurs de critique et de crainte sur la qualité de
formation organisée par des responsables régionaux. On se doute
parfois de la compétence locale. Avec ce système de
standardisation, le problème ne se pose plus par ce que vous aviez
formé, mais plutôt le comment? Et certainement, ce
comment ne dépend pas de la responsabilité ou de la localisation
géographique du formateur, que ce soit au niveau central, provincial ou
régional ; il dépend de la compétence en matière de
formation.
Toutefois, la standardisation de la formation des
responsables adultes ne peut être appliquée à la lettre, si
non, quelle différence y a t-il avec le programme scolaire ou d'autre
formation formelle? La formation d'adultes est organisée en fonction des
besoins réels constatés sur le lieu de travail et on ne rempli
que le vide professionnel.
b. Approche partant du locale vers le
global:
La formation est une action qui ne s'impose pas, c'est une
solution aux difficultés rencontrés par les futurs apprenants. La
conception de la formation n'est pas alors un métier d'un bureaucrate ou
d'un idéaliste qui ne fait que préparer son action dans les
quatre murs avec un cartable rempli de documents, réunion sur
réunion, c'est du précis. Ainsi, la standardisation
ne peut pas être transposée sur les approches. Les méthodes
et techniques, les
97
cas étudiés devraient refléter les
réalités locales, les vécus réels des
apprenants.
c. Egalité des services publics:
L'ensemble de l'Administration publique sans aucune
distinction sont soumis à l'obligation d'une bonne gestion, et par voie
de conséquence il devrait bénéficier d'un même
appui, d'un même soutien pour y parvenir. La formation des acteurs en
comptabilité des matières a été faite
jusqu'à présent en faveur de ceux qui sont dans les services
déconcentrés de l'Etat, du moins en ce qui concerne l'ex-province
de Toamasina.
d. Devoir de se former pour tous les responsables
:
L'inadéquation entre emploi-formation est un
phénomène très courant au sein de l'administration
publique. Mais devant ce phénomène, la politique de renforcement
de capacité n'est pas très valorisée. Aussi, pour pallier
cette situation, faut-il rappeler que la formation est un devoir pour tout ce
qui détient un poste de responsabilité.
6.3 Analyse du rapport
problématiques-suggestions
« Etre éducateur c'est déjà avoir
pris parti, et adopté une doctrine morale et sociale qui
permette de
guérir et de redresser ce que la morale et la société
considèrent comme malsain,
aussi bien que de préserver et de
cultiver ce qu'elles jugent recommandable »
(J. Life et G. Rustin)
Compte tenu de problématiques énoncées au
début de cette partie, des suggestions ont été
évoquées afin de les atténuer. En quoi ces suggestions
pourront-elles participer à la résolution de ces
problématiques ? En fait, d'une manière générale,
elles se divisent en deux catégories:
6.3.1. Volet éducatif et théorique
La première catégorie de suggestions a
été axée sur l'information et l'éducation citoyenne
dans son ensemble en vue de conscientiser la population face au système
et à la structure qui influent l'Administration publique en
général. Il s'agit des suggestions très théoriques
mais calquées
du réel. Le principe fondamental de cette
théorie est que, l'impact du problème de la société
revient toujours au foyer et que tout citoyen a le devoir de s'occuper de
l'affaire publique pour sa sécurité. En effet, le
développement de la corruption actuelle a comme origine principale ce
qu'on appelle l'égoïsme familial, sans faire soucie de
l'impact de celui-ci à l'ensemble des membres de la
société. La persistance du mode de gestion qui affecte la gestion
publique d'aujourd'hui a été favorisé par un
système qui monopole l'Administration depuis longtemps. La modification
ou plus précisément l'amélioration de ce mode de gestion
restera une illusion sans bouleversement de ce système. Or, le
bouleversement du système en question, ne pourra se réaliser sans
faire une analyse sur la cause de sa persistance et de sa puissance. En effet,
cette analyse nous amène à déduire un point fondamental
qui est le non effectivité de la participation citoyenne dans la vie
sociétale. Ceci est dû, d'une part, à la faiblesse du
niveau d'éducation d'une grande majorité de la population qui
limite la capacité d'analyse, de réflexion et surtout de
l'objectivité dans la prise de décision et, d'autre part à
la pauvreté chronique d'une grande partie de la masse populaire. De ce
fait, la prise de décision et la gestion dans son ensemble ne sont
qu'une affaire de petit groupe détenteur du système et la masse
populaire n'est qu'une forme de recours à la légitimité de
leur décision. C'est dans ce sens que notre suggestion entre en
scène afin de rentabiliser davantage la part qui revient de droit
à la population en général. Tout processus de changement
et/ou de développement devrait tenir compte de cette conscientisation
à caractère éducatif. N'est-il pas de cette vision que la
Conférence Internationale sur la Population et le Développement
(Caire1994) a avancé que « L'éducation est un facteur
clef du développement durable » ? Ainsi par exemple, 95% des
habitants de Ningxia (Chine) étaient illettrés en 1949,
c'est-à-dire au début de la fondation de la République
populaire, et en1998, 89,5% des habitants de cette région sont
alphabétisés (Source: Office d'Information du Conseil
des Affaires d'Etat de la République populaire de Chine). L'essor
de la Chine actuel n'est-il pas donc lié à ce résultat
éducatif ? Or, la politique et le système éducatif
même qui sont inquiétants pour Madagascar. Serait-il encore
l'oeuvre volontaire du
99
système pour maintenir le niveau et la qualité
de notre éducation pour que les enfants du pays restent à sa
merci? Quoiqu'il en soit, l'éducation, affirme toujours le rapport de
cette conférence, contribue largement au perfectionnement des
compétences de la population active et à la promotion d'une
démocratie politique. Mais, cette éducation se classifie en
trois catégories, le formel, le non formel et l'informel. Si
l'amélioration de la formelle relève exclusivement de la
compétence des détenteurs du système, le non formel et
l'informel par contre, peuvent être l'oeuvre des organisations non
gouvernementale et même l'ensemble des citoyens. C'est ainsi que parmi
les suggestions, on a aussi insisté sur la valorisation du programme
d'alphabétisation des adultes et l'ouverture de débats dans les
différentes instances de la structure sociale qui malheureusement,
presque absents dans toutes les régions de la province. Lorsque ces
actions parviennent à faire comprendre à la population l'impact
de son immobilisme sociale et l'implication de celui-ci dans la pauvreté
qui règne au niveau de la population majoritaire dont elle fait partie,
celles-ci fera naître « un cri de détresse collective
», et qui finira par l'adoption d'un nouveau plan de reconstruction
de la société : un nouveau système. Car à
défaut de ce dernier, les autres mesures ne seront que des «
calmants pour l'endormir à nouveau » (Emile Durkheim, Le
socialisme p. 39). Peut-être, un grand nombre de personne
considéra cette idée comme superficielle et non réaliste
en avançant qu'il s'agit d'une «simple réédition,
une variante tout au plus des plaintes que les misérables de toutes les
époques et de toute les sociétés ont fait entendre, des
éternelles revendications des pauvres contre les
riches28 » ou celle du groupe dominé
vis-à-vis des dominants. Sans aucun doute et pour être
honnête, cette vision a effectivement participé non seulement au
choix de la solution, mais aussi à la restitution des faits. De toutes
les façons, disait toujours Durkheim, les recherches ont
été entreprises pour établir la doctrine dont on avait eu
antérieurement l'idée et on ne fait que demander à la
raison des raisons pour se justifier. De l'autre côté, pour ce qui
est du réalisme, estil nécessaire de signaler que
l'éducation devrait toujours basée sur un idéal
28 E. Durkheim, Le socialisme. p. 38
100
tiré d'un fait réel et que le reste ne
dépend que du vouloir commencer et du vouloir changer. Pourquoi les
différentes ethnies de la Chine d'aujourd'hui parviennent-elles à
participer sur un pied d'égalité à la gestion des affaires
d'Etat alors que certaines d'entre-elles étaient rattachées aux
seigneurs féodaux, aux nobles, aux temples et monastère ou aux
propriétaires de serfs avant la fondation de la République
populaire de Chine en 194929 ? La réalité actuelle au
sein du système administratif n'est qu'une situation
déclencheuse, une société critiquée qui donna
naissance à ce cri de souffrance qu'on a parlé plus haut.
Contrairement à la phrase célèbre de Claparède qui
disait que « l'éducation est une vie, non une
préparation à la vie », nous considérons
l'éducation comme une phase de la construction, de la reconstruction
et/ou de la mise en place d'un nouveau système qui luimême est un
idéal. Puisque « l'enfant que nous formons vivra dans une
société différente de celle où nous nous trouvons :
différente dans sa structure économique et sociale, dans son
organisation politique, et par le système d'idées qui y aura
cours. Et pourquoi alors, au lieu de le former selon les exigences de la
société actuelle, ne l'éduquerions-pas en vue de la
société idéale ? 30»
Autre phénomène qui n'est pas
développé dans le paragraphe précèdent mais aussi
lié au système est celui de l'impact de la pauvreté.
L'amélioration du niveau de vie et du pouvoir d'achat des agents de
l'Etat quelque soit le chemin à y parvenir est primordial pour toute
amélioration de la gestion. La corruption et l'obéissance parfois
à l'aveuglette sont en effet les conséquences de la misère
d'une grande partie des agents de l'Etat ou du fonctionnariat dans son
ensemble. On se sent en sécurité lorsqu'on est derrière un
supérieur, « sous parapluie ». En un mot, le volet
éducatif voire théorique de notre suggestion consiste en effet
à l'incitation pour la remise en cause du système qui domine la
structure sociale, politique et
29 La politique chinoise à l'égard des
ethnies minoritaires et son application (Office d'Information du Conseil des
Affaires d'Etat de la République populaire de Chine)
30 J Life et G. Rustin, Philosophie de
l'éducation
administrative malgache qui est nécessaire pour la
transformation d'une administration de culte à une administration
technique et objective. Et c'est à partir de ce point que
l'amélioration de la qualité technique entre sur le terrain.
6.3.2. Volet fonctionnel et pratique
Faut-il rappeler que l'acte de nomination des agents de l'Etat
(décret, décision, note de service...) ne mentionne pas les
résultats attendus par l'intéressé et
éventuellement les indicateurs d'évaluation. En effet, le soucie
de l'administration et du gouvernement en général est très
connu, la crainte de la désobéissance administrative.
Or, tout le monde le sait, tous les agents de l'Etat sont soumis au respect de
la hiérarchie. Alors, le soucie de désobéissance ne pourra
être soulevé, la désobéissance est une violation des
statuts et du code de la déontologie des fonctionnaires. Notre
suggestion consiste donc en ce point de définir clairement et
préalablement les termes de référence, la durée de
réalisation, les indicateurs d'évaluation des responsables
publics. Sur ce, chaque agent est donc soumis non seulement au respect de la
hiérarchie, mais aussi à l'obligation des résultats, qui
jusqu'à présent ne constitue pas une priorité d'un grand
nombre des cadres voire des fonctionnaires en général. Ainsi, les
qualités techniques et professionnelles, les compétences qui
passe avant la politique. En fait, cette suggestion consiste à
atténuer la politisation au sein de l'Administration publique qui nous
dirions même, l'unique moyen pour parvenir à la
dépolitisation de l'administration. Certes, cette solution n'est pas un
cadeau pour les politiques, c'est la raison pour laquelle nous insisterions sur
la conscientisation citoyenne pour les faire comprendre, par le biais de la
démocratie que nous chantons toujours.
Cette vision nécessite indéniablement des
compétences professionnelles, des qualifications adéquates ou ce
qu'on a appelé plus haut l'adéquation emploi-formation au sein de
l'administration publique. Cependant cette dernière ne s'applique plus
à ceux qui sont déjà en exercice, car faut-il souligner
qu'une vraie solution ne devrait pas engendrer de nouveaux
102
problèmes. Quelle mesure d'accompagnement allons-nous
proposer pour combler le vide ? Ainsi, dans un premier temps, le renforcement
de capacités proprement dit servira de la passerelle pour les actuels
acteurs en comptabilité des matières, et de
référence pour le soutien et l'appui de la tutelle, dans un
second temps. Ce qui explique l'importance de ce travail en essayant de
définir le cadre directif de tout projet de formation relatif à
la gestion des matières et plus spécialement, celle de la
comptabilité des matériels en service. En parallèle de
cette mesure purement technique s'ajoute celle de la motivation. Les exigences
des résultats nécessitent inévitablement une
rémunération appropriée. Ce n'est pas le fruit du hasard
ou manipulation de toute sorte comme les dirigeants avancent en
réplique des revendications, les différentes manifestations sans
cesses des fonctionnaires. Pourquoi, au lieu de les blâmer n'essayons pas
d'atteindre la cause, « ne serait-ce que pour bien comprendre les
effets » disait Durkheim. Nous estimons en effet que la
réussite et l'efficacité de l'Administration publique ne
résident ni sous la pression, ni sur la publication des lois, elles
viennent de l'intérieur poussée par une force imaginaire qui
n'est autre que la conscience, née d'une motivation profonde et, qui
elle-même est une contrepartie à la satisfaction des besoins d'un
individu.
6.4 Mise en situation : Etudes de cas
« Mais on peut aussi considérer la
société comme une vaste organisation de production.
Et ce
sont, cette fois, des exigences techniques qui passent au premier
plan.»
(J. Life et G. Rustin, Philosophie de l'éducation,
p.130)
Partant de ces objectifs, et compte tenu des cas vécus
par les services publics, dans le domaine de la comptabilité des
matériels en service, on essayera de proposer par la présente
sous partie quelques exercices permettant aux différents acteurs,
d'approfondir leurs connaissances et compétences, mais aussi, leurs
savoir être, pour la bonne marche de leur branche de service: c'est
une auto-formation. Certainement, on n'a pas pu détecter toutes les
difficultés qui règnent dans ce domaine, mais, par contre,
on est confiant que l'étude de cas que nous allons avancer
vous sera utile dans la réalisation de votre tâche habituelle.
Certains contenus s'adressent, en même temps, à
tous les acteurs.
C'est le cas par exemple, de la procédure et
techniques de condamnation
des matériels ; d'autres sont réservés
à l'ordonnateur en matière
et au dépositaire comptable, (la perte de
matériels, le recensement,
la reddition de compte, les opérations comptables...).
Cependant, il existe des contenus spécifiques pour chaque poste.
6.3.3. L'ordonnateur en matière et les
dépositaires comptables
a. Les opérations comptables et la reddition des
comptes
Activités types n°01 :
i. Lors de son ouverture, au mois de janvier de
l'année N, la Direction Régionale X a reçu du
ministère X, les objets et matériels suivants :
- 03 chaises en piétement métallique
capitonné en bleu à Ar 52.790,20 l'unité
- 01 étagère en bois palissandre de 04 cases,
à Ar 57 500,00, l'unité
- 01 chaise de direction en cuir noir, à Ar 350 000,00,
l'unité
- 02 armoires métalliques à deux portes, de couleur
gris à Ar 51 000,00 l'unité
- 01 ordinateur complet, écran 17» de Marque Samsung,
unité central pentium CELERON à Ar 1 250 000,00
Travail à faire:
1. Quel type de mouvement comptable engendre cette situation et
comment désigner cette opération?
2. Citez les documents et/ou pièces exigées pour
cette opération.
3. Portez-lès en écriture.
ii. Le 13 février N, la direction
acquiert par achat venant de «Etablissement Mamitiana, sis à
Tanamakoa - Parcelle 12/12 Tamatave » les matériels ci-dessous :
104
- 01 Imprimante HP Deskjet 1050 à Ar 230 000,00
l'unité
- 02 machines à calculer CITIZEN CX-121 II à Ar 65
000,00 l'unité - 01 Etagère en bois ordinaire de 02 cases
à Ar 8 000,00
Travail à faire : Idem
iii. Le 25 novembre, à la demande de son
ministère, la direction est obligé de faire retourner 01 parmi
les armoires métalliques.
Travail à faire: Idem
iv. Avant la fin d'année, l'ordonnateur
en matière a ordonné son DC de préparer son dossier de
reddition de compte.
Travail à faire:
1. Identifier et décrire les différentes
opérations à effectuer (par ordre de priorité) et citer
les imprimés et les documents correspondants.
2. Lors du recensement, on a constaté l'existence
d'une machine à écrire marque OLIVETTI, et qui n'est pas
mentionnés dans les écritures comptables. Que faut-il faire?
3. Porter en écriture toutes ces opérations et
présenter le dossier de reddition de compte.
v. Suite à un cyclone du mois du
février de l'année N+1 qui a ravagé le local de la
direction, l'étagère en bois palissandre est détruite et
devient inutilisable, et la machine à calculer est
déclarée perdue.
Travail à faire:
1. Identifier et décrire les opérations à
effectuer et, citer les imprimés ainsi que les documents y
afférents
2. Porter en écriture les résultats de ces
opérations, avant de les transmettre à l'autorité
d'approbation (DPE-DRB)
3. Pourquoi ces opérations sont-elles indispensables ?
Activités types n°02 :
Depuis son existence en 1999, la commune rurale X, n'a jamais
disposé des comptes matières (comptabilité des
matériels en service). Au cours du troisième trimestre de
l'année 2010, le Maire, et à la fois, ordonnateur en
matière de ladite commune décide de régulariser sa
situation ainsi que les écritures comptables.
Travail à faire:
i. Identifier et décrire les démarches à
faire ainsi que les différentes opérations à effectuer
(par ordre de priorité) et citer les imprimés et les documents
nécessaires.
ii. A l'issu du recensement effectué à cet
effet, les objets et matériels ci-joints ont été
inventoriés: (03 chaises en piétement métallique
capitonné en bleu; 01 étagère en bois palissandre de 04
cases; 01 chaise de direction en cuir noir ; 02 armoires métalliques
à deux portes, de couleur gris ; 02 Machine à écrire,
marque OLIVETTI; 02 motos routières Honda 125). Portez-lès en
écriture.
iii. Au mois de décembre, cette commune a reçu
de la part de la Région X, une Télévision couleur grand
écran, marque SONY, mais sans bon ni ordre de sortie, ni lettre de
cession. Que devra t - on faire, avant la prise en charge?
iv. A la fin d'année, le Maire ordonne au STC qui
assure la fonction du dépositaire comptable de lui présenter la
reddition de compte. Présenter cette reddition de compte.
b. Techniques de Conservation et de la Garde des
matériels Activités types n°03
:
Le dépositaire comptable du Service de Santé du
District X qui réside dans le chef lieu de ce district, est à la
fois dépositaire comptable de tous les Centres de Santé de Bases
au sein dudit district. Il trouve toujours de difficultés car à
chaque recensement, il devait faire face à un déficit des
matériels, surtout au
106
niveau de ces. Il se plaint auprès de son chef, mais
celui-ci lui décline toute responsabilité.
Travail à faire:
i. Selon vous, quels sont les principaux facteurs de ces
difficultés ?
ii. De quelles solutions proposeriez-vous ?
La commune urbaine X, effectuait des achats des
matériels informatiques (08 ordinateurs portables), destinés aux
hauts emplois cette commune. Contrairement aux directeurs communaux, le maire
et le secrétaire général n'ont fait aucune décharge
à la réception de ces matériels et le dépositaire
comptable ne leurs a pas osé demander de la faire. Le mandat du Maire
est terminé le mois de novembre de l'année N, et il n'a pas
été réélu. Involontaire ou non, il n'a pas pu
retourner son ordinateur portable, car la passation a été
organisée à l'amiable. Au cours de l'année N+1, cette
commune a été objet d'une inspection, et on a constaté que
les écritures ne sont pas conformes aux inventaires physiques, notamment
en ce qui concerne les ordinateurs portables. Le dépositaire comptable a
évoqué que cet ordinateur est encore chez le maire sortant, qui
malheureusement a décédé, un mois après sa
cessation de fonction. Le responsable de l'inspection a dit au
dépositaire comptable que « les écritures montrent que
vous aviez pris en charge ces matériels, et aucune décharge ou
fiche de détenteur effectif n'est signalée.»
Travail à faire:
i. Selon votre avis, à qui revienne la
responsabilité du matériel manquant ? Justifiez votre
réponse.
ii. Quels conseils proposeriez-vous au dépositaire
comptable, pour que cette situation ne reproduise plus?
107
En ce qui concerne la vérification et le traitement des
dossiers en vu d'approbation et/ou de visa quelconque, il faut que les agents
de vérification et de contrôle soient capable de maîtriser
avant tout, les taches dévouées à l'ordonnateur en
matière, au dépositaire comptable, et aux différentes
commissions. En d'autre terme, les activités précédentes
sont aussi valables aux agents de vérification et de contrôle. De
toutes les manières, on ne peut pas vérifier quelque chose qu'on
ne connait pas.
En fait, le renforcement des capacités de ces agents
n'est qu'une formation complémentaire à toute opération
liée à la comptabilité des matériels. Il est
surtout, une question de méthodologie et de techniques de travail.
Comment vérifier et traiter un dossier de compte des matériels en
service?
Ainsi, à la différence de ces deux acteurs
précédents, ils se concentrent plus particulièrement, aux
différents points de contrôle et les critères de
vérification. (Voir annexe VII)
Conclusion
108
La comptabilité des matériels en service est une
branche à part entière de la gestion publique. De ce fait, elle
fait partie intégrante des missions dévouées à
l'Administration. Ce travail, malgré ces limites, nous aide à
faire un bilan ou une autocritique de notre politique en matière de la
gestion des matériels. Certes, en tant que branche de l'administration
publique, elle ne peut pas être étudiée
séparément du système au sein de cette administration,
d'autant plus, qu'il s'agit d'une tâche des agents de l'Etat. Il est vrai
que notre étude devra être consacrée à
l'éducation et aux renforcements de capacités des acteurs de
cette branche, mais, l'éducation n'est pas une loi qui se
décrète. Elle se fait en fonction des besoins et de
l'environnement sociopolitique et économique des acteurs cibles. Vouloir
contribuer à cette éducation nécessite le minimum de
connaissances de cet environnement, et c'est la raison pour laquelle, on a
essayé d'entrer un peu plus dans le détail du système qui
règne dans l'administration en général.
Aussi, avons-nous constaté les différentes
failles de la comptabilité des matériels, qui se manifestent sous
de nombreuses formes, comme par exemple, la négligence de la reddition
de compte de fin d'année, qui n'est souvent effectuée, que par la
nécessité dans l'engagement des dépenses (N-2) ; le taux
élevé de demandes d'approbation rejetées par la Direction
Régionale du Budget, qui en une partie, se traduit comme, signe
d'incompétence vis-à-vis des acteurs en comptabilité des
matériels, l'état de quelques matériels roulants,
situés dans le garage de l'ex-Faritany de Toamasina, aussi bien que dans
l'enceinte du garage administratif. Ces cas sont peut être moins
importants par rapport à ceux des collectivités territoriales,
qui, jusqu'à présent, aucune d'entre-elles ne disposent de
comptes des matériels en service, voir de la comptabilité des
matières dans son ensemble. Encore pire, de faire connaissance que la
plupart des Districts, qui font parties des organes de contrôle, de
vérification et d'approbation ne tiennent même pas de compte.
Donc, il ne s'agit non
seulement de l'incompétence, mais aussi, du vouloir
faire. Mais, le vouloir dépend, certes de la situation et du contexte.
C'est surtout dans cet angle que la notion du système entre en
scène.
Comme il a été évoqué plus haut,
la comptabilité des matériels en service n'est pas un secteur
isolé du système administratif du pays. L'amélioration de
cette comptabilité dépend, effectivement de plusieurs
paramètres de la société, et plus particulièrement,
l'environnement sociopolitique au sein de l'Administration. La politique
éducative ou de formation des acteurs en comptabilité des
matériels n'aboutira jamais, sans remise en cause de l'ensemble du
système. Ces acteurs ne sont que des agents d'exécution (chefs de
service, mais aussi, des simples fonctionnaires), qui dans la pratique
habituelle, ne font que suivre et exécuter les instructions, soit de
leur supérieur hiérarchique, soit des personnes influentes
vis-à-vis de l'administration. La recherche de la stabilité de
carrière est liée à la fidélité au chef.
Ainsi, même si, parfois, on se sent convaincu que ces instructions sont
manifestement illégales, pour l'avenir des enfants, l'honneur de la
famille, on se ferme les yeux. Il est vrai que la politisation de
l'administration est l'un des facteurs majeurs de cette crainte
d'instabilité entrainant la déviation de nos cadres techniciens,
mais, admettons aussi que, la dépolitisation ellemême ne sera
jamais une volonté des politiques malgaches.
C'est surtout, dans cette vision des choses que la
communication doit être exploitée en faveur de l'éducation
et de la formation citoyenne. Les approches avancées dans ce travail, en
matière d'éducation ne se limitent, non seulement aux acteurs en
comptabilité des matériels en service, mais aussi, pour les
différentes instances de l'Administration publique, que les citoyens
dans son ensemble. Nous insistons en effet sur le fait que la modification du
système est un des facteurs majeurs pouvant influencer sur l'attitude.
Evidemment, sans cette étape, les objectifs de formation en vue de
renforcements de capacités développés dans le dernier
chapitre, resteront vains. Des études de cas, avec simulation ont
été présentées, afin d'aider les concernés
dans leur tâche quotidienne.
110
Nous-mêmes, sommes convaincus des limites du
présent travail. Parmi ses limites, on évoque le cas de la
comptabilité administrative, qui n'est pas vraiment
étudiée à fond, alors que tout matériel n'entrant
pas dans la comptabilité des matériel en service
(supérieur à MGA 50 000), sera enregistré d'office dans
cet élément de la comptabilité des matières. Peut
être, il n'arrive pas à résoudre toutes les
difficultés auxquelles devront faire face ces différents acteurs,
mais, il s'agit d'une contribution citoyenne !
Références bibliographiques
I. Instruments de travail Loi et textes
divers:
Textes fondamentaux :
Constitution du 17 novembre 2010
Loi Organique n° 2004-007 du 26 juillet 2004 sur les lois de
Finances;
Loi n° 2003-011 du 03 septembre 2003 Portant Statut
Général des Fonctionnaires ;
Décret n° 2003-1158 du 17 décembre2003 Portant
Code de Déontologie de l'Administration et de Bonne Conduite des Agents
de l'Etat,
Décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant
règlement général sur la comptabilité de
l'exécution budgétaire des organismes publics.
Décret n°2007-444 du 21 mai 2007 fixant les
règles de gestion budgétaire, financière et comptable des
Régions.
Arrêté N°3738/96 MBFP/SG du 14 juillet 1996,
fixant le régime de la comptabilité des communes rurales de
première catégorie
Arrêté N°3739/96 MBFP/SG du 14 juillet 1996,
fixant le régime de la comptabilité des communes rurales de
deuxième catégorie
Textes spécifiques relatifs à la
comptabilité des matières actuellement en vigueur :
Instruction Générale du 22 juillet 1955 sur la
Comptabilité des Matières et des Immeubles à Madagascar et
Dépendance; (J.O de 1955 page 1765) ;
Décret n°61-242 du 26 mai 1961 fixant le montant
et les conditions d'attribution des indemnités de responsabilité
allouées aux fonctionnaires des cadres et agents de l'État
chargés d'une gestion de derniers ou de matières (J.O M 1961page
942) modifié par les décrets n°61-654 du 7
décembre1961 (J.O.p 2229) et 66-084 du 15 février 1966 (J.O 1966
p 504) ;
Arrêté interministériel n° 074/2005 du
21 janvier 2005 fixant les modalités d'application du décret
n° 2004 -515 du 4 mars 2004 ;
112
Arrêté n° 6153-93 du 26 novembre 1993
portant application du décret n°93- 894 règlementant
l'utilisation des véhicules administratifs (J.O.R.M du 28 février
1994 page 701) ;
Arrêté n°21-543/2007-MFB du 11
décembre 2007 portant constitution des commissions de réception
pour les marchés publics de travaux, de fournitures et de prestations
intellectuelles ;
Circulaire n° 460-MFB/SG/DGD/3/SEMA du 5 avril 1994 relative
à la reddition des comptes des matières;
Circulaire n°498-MDG/SG/DGPBD/3/MM.1 du 21 juillet 1997 sur
l'amélioration de gestion des matières;
Circulaire n° 148-MEFB/SG/DGDP/DL/SM -du 9 mars 2005 sur
l'amélioration de gestion des matières;
Circulaire n° 01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010
Note circulaire n°02 -PM/CAB/CT/DA du 11mars 2005 sur la
gestion des biens et équipements.
Lettre n°127-MEFB/SG/SGDP du 07 Avril 2004 sur la gestion de
l'Administration;
Archives du Service Régional du Patrimoine de
l'Etat:
Actes administratifs relatifs à l'approbation des comptes
matières délivrés au cours des années 2009, 2010 et
2011
Rapports d'activités trimestrielles de la Division des
Matériels et Logements (année 2010 et 2011).
II. Ouvrages généraux
J-P CHARRIER (1968) : L'inconscient et la psychanalyse, P.U.F
108, Bd Saint-Germain, Paris, 126 p.
M. CROZIER (1963) : Le phénomène bureaucratique,
Paris, Edition du Seuil, 382 p.
P. DEHEUVELS (1988) : L'excellence est à tout le monde,
libres propos sur l'éducation, Editions Robert Laffont
Sous la direction de A-M DUCROUX (2002) : Les nouveaux
utopismes
du développement durable, Paris, Editions
Autrement - collection Mutation n°216, 342 p.
E. DURKHEIM (1971) : Le socialisme, PUF 108, Bd Saint-Germain,
Paris
268 p.
A. ETCHEGOYEN (1995) : Le corrupteur et le corrompu, Paris,
Editions Julliard, 228 p
M. MANNONI (1973) : Education impossible, Paris, Edition du
Seuil, 345 p.
J. LEIF, G. RUSTIN (1970) : Philosophie de l'éducation,
Tome I, Paris, Editions Delagrave, 359 p.
III. Autres documentations et supports
pédagogiques :
H. RAKOTOZAFY(2006) : Développement : Pratiques et
projets sociaux. Cours du Module 6 du MSFD, ENS/Université de
Fianarantsoa
R. RATOVONJANAHARY (2006) : Les techniques de formation,
Cours du module 3 du MSFD, ENS/Université de Fianarantsoa
I. RATSIMBAZAFY (2011) : Ingénierie de formation, Cours
de DESS/EFA, Université de Fianarantsoa (ENSup)
Ministère du Budget et du Développement des
Provinces Autonomes. Manuel de comptabilité-matières à
l'usage des communes. (octobre 2001)
Ministère de la Décentralisation et de
l'Aménagement du Territoire, en collaboration avec le PNUD. Guide du
Maire.
Extrait du rapport annuel de la Banque Mondiale (Juin 2010) :
Madagascar: vers un agenda de relance économique ;
Office d'Information du Conseil des Affaires d'Etat de la
République populaire de Chine: La politique chinoise à
l'égard des ethnies minoritaires et son application. Septembre 1999.pp.
52
Rapport de la Conférence Internationale sur la
Population
et le Développement, Le Caire - Egypte, 5-13 septembre
1994 ;
114
Annexes
Nomenclature sommaire du matériel en compte
01._ Combustibles et luminaire
Charbon et tous combustibles minéraux. Bois de
chauffage ; charbon de bois, huile à brûler, pétrole,
essence, gas-oil, mazout, huiles et graisses diverses ; ampoules; tubes
lumineux ; bougie ; allumettes, mèches pour lampes, etc.
02._ Effets d'habillement, équipement, campement,
harnachement, pansage
Vêtements et sous-vêtements confectionnés,
chaussures et coiffures diverses, mouchoirs, etc.; effets de sport. Havresacs,
cartouchières, ceintures porte-sabre, bretelles de fusil, courroies de
sacs, étuis et courroies de revolver, tambours, clairons et trompettes,
étuis-musettes, pochettes à riz, quarts, bidons, gamelles
individuelles, couteaux, peignes, trousses garnies, patiences, accessoires et
rechanges, etc.
Tentes complètes et accessoires, lits de camp; outils
portatifs ; cantines à vivres, seaux en toiles et métalliques,
thermos, marmites et gamelles de campement, accessoires et rechanges, etc.
Harnais et pièces de harnachement, couvertures de cheval;
cordes à fourrage, sacs à avoine, étrilles, brosses
à pansage ; fourches, accessoires et rechanges, etc.
03._ Meubles et objets d'ameublement, literie et
couchage
Meubles divers en bois ou métalliques, coffres-forts ;
lavabos et appareils sanitaires ; glaces, housses, pendules, tableaux, tapis,
rideaux, stores; pots à eau, cuvettes ; accessoires et rechanges.
Service de table; objets en porcelaine, en faïence ;
cristaux ; couverts, argenterie, couteaux, bouts de table et surtouts :
plateaux divers; écrins pour argenterie, caves à liqueurs,
filtres et percolateurs ; moulins à café; ustensiles de cuisine;
lessiveuses, bassines et machines à laver.
Appareils de chauffage domestiques et radiateurs ;
cuisinières, réchauds et fours, accessoires divers.
Bougeoirs, fanaux, lampes et lampadaires, lustres, projecteurs,
abat-jour, globes, bidons à huile, à pétrole, verres de
lampe, etc.
116
Réfrigérateurs, glacières et aspirateurs
domestiques. Postes de radio et de télévision, phonographes et
disques.
Lits et tous articles de literie, hamacs, draps, couvertures,
couvre-lits, moustiquaires, sacs de couchage, nattes, toiles
confectionnées pour matelas et traversins.
Nappes et linge de maison, porte-serviettes ; tapis et peignoirs
de bain ; tabliers d'office et de cuisine, etc.
04._ Drogues, médicaments, objets de
pansement
Vaccins, sérums, virus et toxines ; médicaments
pour la médecine humaine et vétérinaire, toutes
préparations et tous produits pharmaceutiques. Eaux minérales ;
objets de pansement ; produits chimiques divers.
05._ Outillage, instruments et appareils divers,
matériel de transport,
instruments de musique, matériel
sportif, matériel de guerre
Outils à main pour toutes professions; manches d'outils et
objets de rechange, etc.
Machines à percer, à tarauder, à
cisailler, à raboter, à bouveter, à coudre, etc. ;
marteauxpilons et machines-outils, scies mécaniques, forges portatives,
accessoires et rechanges, soufflets de forge, enclumes, étaux, bigornes
meules.
Charrues, herse, tarares, batteuses et machines agricoles,
etc. ; presse d'imprimerie, établis divers et accessoires,
pétrins, etc.; courroies de transmission, volants ; accessoires et objet
de rechange, etc.; machines à écrire, à calculer,
duplicateurs et machines tireuses diverses, etc.
Automobiles, camions, camionnettes, bicyclettes, motocyclettes et
scooters, poussepousse, avions planeurs, hélicoptères et tous
aéronefs, accessoires et rechanges.
Matériel de terrassement : tracteurs, scrapers,
bulldozers, niveleuses, etc.
Matériel de carrière et de concassage :
concasseurs, gravillonneurs, marteaux pneumatiques, compresseurs, etc.
Moules à agglomérés et à buses,
matériel de briqueterie, etc.
Moteurs divers, machines à vapeur, locomobiles ;
chaudières, cylindres, générateurs, bouilleurs ; pompes
diverses ; accessoires et objets de rechange, groupes
électrogènes ; gonfleurs de pneus, chargeurs d'accumulateurs,
appareils de graissage, distributeurs de combustible, appareils à froid,
aspirateurs, etc.
Grues et appareils de levage, sonnettes, apparaux de halage,
crics et vérins, triqueballes, tombereaux, camions, charrettes,
chariots, diables, brouette ; brancards, civières ; voitures à
bras, voitures de malades, voitures diverses, etc.
Balances et bascules; poids, mesures de capacité et de
longueur ; compas spéciaux et calibres; compte-fils ;
dynamomètres ; jauges ; rechanges pour instruments de pesage, etc.
Instruments de vérification et de réception pour
les armes portatives et leurs munitions, les bouches à feu, les
projectiles, les poudres, etc.
Appareils pour la fabrication de la glace, accessoires et
rechange appareils de laboratoire, alambics ; étuves.
Appareils et instruments divers de médecine et de
chirurgie.
Appareils électro-médicaux ; appareils
orthopédiques, camisoles de forces, etc.
Alcoomètres, aréomètres, baromètres,
burettes alcalimétrique et chlorométrique, densimètres,
ébullioscopes, balances de précision, thermomètres,
gammamètres.
Instruments d'astronomie, de géodésie, de
météorologie, de topographie, etc.
Appareils et accessoires pour la photographie, le cinéma,
la radio et la télévision, phonographes, pick-up,
magnétophones, disque, plaques et films, etc.
Appareil de transmission et de réception; poteaux et fils
télégraphiques ; piles,
éléments ; accessoires et fournitures
spéciales, etc.
Instruments divers de musique.
Article de sports, agrès et appareils de gymnastique,
etc.
Fusils et revolvers de tous modèles, épées,
sabres, épées-baïonnettes, pièces d'armes pour
fusils, revolvers et armes blanches, tubes pour tir réduit, etc.
118
Canons de tous calibres; canons revolvers et à tir rapide,
mitrailleuses, obusiers, mortiers ; affûts ; caissons, prolonges, etc. ;
accessoires divers et rechanges.
Poudres de guerre, obus, gargousses, cartouches, fusée,
signaux, détonateurs et capsules, mèches, cordeau Bickford ;
dynamite et autres explosifs. Feux d'artifice.
Caisses, barils, boîtes, coffres, sacs pour projectiles,
armes munitions, poudres, artifices, sacs, sangles ; boîtes pour
instruments vérificateurs et tous accessoires à l'usage des
forces armées.
06_Matériel des voies ferrées
Locomotives et locotracteurs, autorails, tenders, fourgons,
wagons et voitures, wagonnets, plate-formes; plaques tournantes ; rails,
aiguilles, raccords ; traverses, éclisses, disques, signaux,
chaînes d'attelage, accessoires et rechanges, etc.
07_ Matériel flottant et accessoires
Bateaux, dragues, remorqueurs, embarcations à voiles ou
à moteur, citernes, baleinières, youyous, péniches,
pirogues, etc.
Pontons, chalands, grues flottantes, bateaux-pompes,
charbonnières, radeaux, etc.
Ancres diverses ; jas ; grappins, manilles, organeaux,
chaînes diverses, gueuses en fonte ; etc.
Mâts, vergues, etc. ; poulies, etc.
Gréements de bâtiments et d'embarcation et objets
divers de garnitures; voiles diverses, tente ; capots, etc. ; pavillons divers,
flammes, guidons, etc. ; drapeaux, panoplies, etc.
Compas de relèvement et accessoires, jumelles marines,
longues-vues, lochs, sabliers, sondeurs ; objets de timonerie, pièces
accessoires et de rechange, instruments divers.
Avirons, gaffes, gouvernails ; caillebotis, tolets de nage, tapis
d'embarcation, etc. Appareils de sondage, de guidage, de repérage et de
transmission.
08_ Matériaux et objets destinés aux
travaux
Bois en grume, en billes, équarris ou
débités ; lièges, bambous, rotin, roseaux, osier, jonc,
etc.
Métaux bruts, laminés ou tréfilés,
alliages, métal antifriction ; objets de serrureries, vis, pointes,
boulons, rivets, toile métallique, toile et papier à
l'émeri.
Laine, crin, coton, chanvre, étoupe, amiante, etc.
Cordages divers, fils et filés, fil de pêche, fil
à voile, fil de caret, torons, etc.
Toile diverses, molleton, flanelle, étamine,
guinée, calicot, drap, tissus divers en soie, en laine, en fil, en
coton, en rayonne ou fibre synthétique.
Ganses, rubans, galons et tous articles de mercerie et
passementerie, aiguilles, épingles.
Marbre et toute pierres de construction, moellons,
pavés, pierraille, cailloux, briques et agglomérés,
carreaux, tuiles, ardoises, carton bitumé, tôle ondulé,
asphalte, bitume ; chaux, ciment, plâtre, gravier, sable, etc.
Huiles et graisses pour armes, machines, voitures, etc. ; suif,
savon potasse, cire, cirage ; goudron, brai, résine, poix, etc.
Acides divers et tous produits chimiques destinés aux
travaux.
Peintures de toutes sortes ; mastics, vernis ; matières
colorantes ; poudre à dorer et argenter, siccatif etc.
Cuirs et peaux ; caoutchouc, gutta percha, linoléum,
toiles cirées, etc.
09_ Vivres, fourrages, semences et plants, animaux
vivants Blé, riz et toutes céréales ainsi que
leurs dérivés.
Pain, biscuits ; semoule ; pâtes alimentaires ;
fécules, etc.
Viande fraîche, gibier, volailles, oeufs, lard,
charcuterie, poissons frais, séché, salé ou
fumé.
Conserves alimentaires diverses ; lait frai ou de conserve.
120
Légumes et fruits ou conservés ; fromages divers ;
confitures, etc.
Café, thé, chocolat, cacao; sucre sous toutes ses
formes; manioc, pommes de terre, tapioca, etc.
Vins et alcools de bouche ; vinaigre ; boissons
hygiénique, etc.
Beurres et graisses alimentaires ; huiles comestibles; sel,
poivre, ingrédients et condiments divers ; ail, oignons, épices,
etc.
Foin et fourrages divers.
Tabacs divers.
Graines, racines et tubercules, plants, plantes, etc.
Animaux de selle, de bât, de trait, animaux pour la
culture, la reproduction; animaux de boucherie et de basse-cours ; animaux
vivants de laboratoire et d'exposition.
10_ Ouvrages de bibliothèques, de sciences et
arts. Matériel
d'enseignement. Fournitures diverses
Ouvrages et recueils de toutes sortes, publications et documents
de sciences et arts; publications périodique ; bulletins officiels ;
livres divers, etc., plans et cartes divers.
Livres et fournitures scolaires ; ensembles ou collections
techniques, scientifiques, littéraires, artistiques, etc. ; fourniture
de bureau, de dessin, etc.
11_ Caisses d'emballage, récipients, objets non
classés précédemment Armes de luxe et autres ;
bijoux, étoffes précieuses, médailles, verroterie,
bimbeloterie, etc.
Caisses diverses ; barriques et fût, boucauts, fûts
métalliques, bidons, sacs divers; bouteilles et flacons divers;
dames-jeannes, touques, touries, etc.
12 Matériel destiné à être
vendu
_
13_ Matériel des postes et
télécommunications
Réservé au service des postes et
télécommunications
Liste des Imprimés et documents
indispensables à la comptabilité des matériels
en
service
Extrait de l'annexe III de l'IG du 22juillet 1955
Numéro de l'imprimé
|
Désignation
|
Référence dans l'IG du
22/07/1955
|
1
|
Journal en quantités et en valeurs des entrées et
des sorties
|
Art.33
|
2
|
Grand-livre annuel des mouvements d'entrée et de sortie
(petit et grand format)
|
Art.25 et 33
|
3
|
Grand-livre triennal des mouvements d'entrée et de sortie
(petit et grand format)
|
Art.31 et 48
|
7
|
Ordre d'entrée
|
Art.54
|
8
|
Ordre de sortie
|
Ar.153
|
9
|
Etat appréciatif
|
Art.247
|
10
|
Relevé récapitulatif des entrées et des
sorties
effectuées pendant l'année
|
Art.249
|
11*
|
Avis d'expédition
|
Art.182, 190
|
12*
|
Facture d'envoi
|
Art.42 et 182
|
13
|
Procès verbal de mutation comptable
|
Art.15
|
14
|
Procès verbal de la commission ordinaire des
recettes
|
Art.60
|
15
|
Procès verbal de visite au débarquement des caisses
et colis reconnus avariés
|
Art.99
|
16
|
Procès verbal de la commission ordinaire de visite
|
Art.106
|
17
|
Procès verbal de condamnation
|
Art.207
|
18
|
Procès verbal de perte
|
Art.193
|
19
|
Procès verbal de recensement
|
Art.243
|
20
|
Tableau indiquant le matériel entrant dans la
composition d'une unité collective
|
Art.5
|
21*
|
Carnet de recensement, de recettes, de visites, etc.
|
Art. 62, 97, 124,
125, 208, 241
|
25
|
Inventaire de matériel remis à un détenteur
effectif (format simple ou format double)
|
Art. 24
|
26
|
Inventaire de mobilier de logement (format simple ou format
double)
|
Art.24, renvoi 1
|
27*
|
Registre destiné à l'inscription des envois
effectués
|
Art.182
|
28*
|
Registre des avis d'expédition reçus
|
Art.187
|
Autre :
2
|
Inventaire du mobilier et des objets d'ameublement existant au 31
décembre
|
Instruction du 1er novembre 1909
|
* Non disponible à l'antenne régionale de
l'imprimerie nationale Atsinanana, depuis l'année 2006 (au moins)
122
Solutions aux activités types n°01
i. Cette opération engendre une prise en
charge des objets et matériels, provenant du
ministère X. Il s'agit d'une dotation en matériels et
mobiliers. Elle exige, en effet, des pièces, comme,
l'ordre de sortie, émanant du ministère
donateur. En fonction de cet « ordre de sortie », et le PV de
réception établit par la commission de réception,
l'ordonnateur en matière ordonne le dépositaire comptable
d'effectuer la prise en charge de ces matériels, qui sera
justifiée par un « ordre d'entrée
», avant de les porter en écriture dans le
livre journal, puis dans le grand-livre.
ii. L'acquisition des matériels par achat, engendre
aussi une prise en charge. Mais, cette fois-ci, il
s'agit d'un « Achat des matériels et mobiliers
», provenant de l'Etablissement Mamitiana, sis
à Tanamakoa, parcelle 12/12 Tamatave. A la
différence de la première prise en charge, celle-ci demande la
facture d'achat, dûment certifiée (pour
service fait) par le GAC. Puis, la commission ordinaire de recettes
établit par la suite, un PV de la commission ordinaire de recettes
(modèle n°14). Ensuite, sur ordre de l'ordonnateur en
matière, un « ordre d'entrée
» est établi, avant son enregistrement dans le
livre journal, puis dans le grand-livre.
iii. Le 25 novembre de l'année N, en faisant retourner 01
armoire métallique à
son ministère, elle effectue une
décharge. C'est une cession
ou donation des matériels et mobilier de
bureau. Elle établie, alors un « ordre de
sortie », et demande au bénéficiaire une copie
de la pièce de sa prise en charge « ordre
d'entrée » de ce matériels par le
ministère qui servira d'une pièce justificative de sortie. En
fonction de ces pièces, il sera porté en écriture dans le
livre journal, la sortie du matériel.
iv. Pour la reddition de compte, les opérations suivantes
sont indispensables :
- Nomination d'un agent recenseur : qui
effectuera le recensement
prévus par la circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14
juillet 2010
- Le recensement des objets et matériels : les
objets et matériels
recensés seront d'abord présentés dans une
fiche de recensement,
avant qu'il soit établi un procès
verbal de recensement, suivant le modèle n°19.
Confrontation entre les écritures et l'inventaire physique pour
identifier les excédents et/ou les déficits, s'il y a eu lieu.
- Réunir toutes les pièces comptables :
ordres d'entrée (accompagné d'ordre de
sortie, de facture, PV de recensement, en cas d'excédent ou autre
état de cession, s'il y a eu lieu), les ordres de sortie
(accompagné de l'ordre d'entrée émanant du
service bénéficiaire...)
- Mettre à jour le Grand livre (triennal ou
annuel)
- Etablir l'état
appréciatif, conformément au modèle n°9
et remplir
l'imprimé de l'Inventaire des objets et
matériels, suivant modèle n°2
- Réunir tous les actes administratifs
nécessaires : Décision portant nomination du
dépositaire comptable, nomination d'agent
recenseur, commission d'évaluation de
prix, en ce qui concerne les excédents des
matériels constatés lors du recensement, le
décret portant création ou nouvelle organisation
du service ou de la direction (pour un compte nouvellement
créé), la note de présentation,
la FCC dûment visée par le
Trésor, l'état de rapprochement, s'il y
a eu lieu...
Lors du recensement, après avoir constaté un
excédent du matériel (machine à écrire marque
OLIVETTI), une commission a été créée pour
évaluer le prix, et PV d'évaluation de prix
sera établi à cet effet. Si la valeur est
supérieure ou égale à 50 000 Ariary, un ordre
d'entrée (pour prise en charge) sera effectué ;
dans le cas contraire, il sera transféré dans la
comptabilité administrative (durable)
Les écritures comptables y
afférentes :
(cf. liste des
imprimés)
124
v. L'étagère en bois palissandre
est détruite et devient inutilisable, et la
machine à calculer est déclarée perdue:
- Dans le premier cas, le dépositaire comptable dresse
un état de l'étagère en bois ordinaire détruit et
qu'il juge inutilisable et le remet au chef de service, ordonnateur en
matière. A son tour, ce dernier convoque la commission ordinaire des
remises qui opère en qualité de commission de
condamnation. Cette commission procède à la
condamnation pour démolition (ou
destruction selon leur choix) et dresse un PV
de condamnation, modèle n° 17, en mentionnant «
la décision de la commission sur les causes qui nécessitent la
condamnation ». Toutefois, conformément à l'article 136 de
l'Instruction générale du 22 juillet 1955, ces attributions
peuvent être assurées par le chef de service, ordonnateur en
matière ou son délégué. Ce PV de condamnation sera
transmis à la direction du patrimoine de l'Etat ou à la direction
régionale du budget, pour approbation. Après son approbation, on
procède à la démolition proprement dite, et un
compte rendu de démolition est adressé
au chef de servie. Ensuite, il est dressé un ordre de sortie
qui engendre la sortie de ce matériel dans le registre
(grand livre et le livre journal)
- En ce qui concerne le deuxième cas, un
compte rendu de perte est dressé par le
dépositaire comptable, qu'il remet à l'ordonnateur en
matière. Celui-ci convoque la commission ordinaire des
remises qui fait la constatation du fait et de l'importance de la
perte. Cette commission établi un PV modèle n°18
et mentionne ses conclusions sur la responsabilité du
comptable dépositaire et l'imputation du montant de la perte. (Nb.
« Lorsque le montant total de la perte est égal ou
inférieur à 10 000 Ariary, il n'est pas établi de PV ; la
perte est constatée par une décision du chef de service
», art. 193. Notant que ce montant devra être modifié
par rapport à la modification du seuil minimum de la prise en charge).
Le PV de perte sera approuvé par la
l'autorité compétente (DPE-DRB) et un ordre de
sortie, permettant la sotie du matériel dans
les registres sera établi.
i.
125
Dans un service ou collectivité ayant déjà
existé mais qui n'a jamais disposé d'un compte des
matériels en service, il faut :
- Procéder à la nomination d'un
dépositaire comptable (pour le cas
des communes rurales, cette
fonction est compatible à celle du STC)
- Nomination d'un agent recenseur, qui peut être aussi
assuré par le maire, ordonnateur en matière ou l'un de ses
adjoints. (Nb. Le dépositaire comptable ne pourra en aucun cas
être à la fois un recenseur)
- Procéder à un recensement
général des objets et matériels. Les résultats sont
tenus contradictoirement par 02 carnets: l'un par l'agent recenseur, et
l'autre par le dépositaire comptable. Puis, après
confrontation des carnets, une fiche de recensement est établie, en
faisant apparaitre les objets et matériels constatés, avec ou
sans prix.
- Procéder à l'évaluation de prix des
objets et matériels qui seront portée dans un PV
d'évaluation de prix, et établir un PV
de recensement (voir modèle dans l'activité
précédente), pour être approuvé par le
maire31 (DPE-DRB, pour les commune urbaines ou services
déconcentrés...). Le dossier devra être accompagné
d'une note de présentation, décision de nomination d'un agent
recenseur, du dépositaire comptable, autres pièces jugées
nécessaires pour le contrôle et la justification du cas
évoqué.
- Dresser un ordre d'entrée,
et enregistrement dans le livre journal
ii. Ecritures : (cf. Liste des
imprimés)
iii. La commune a reçu une dotation venant de la
Région, mais sans pièces justificatives ou trace écrite.
Dans une telle situation:
- Une commission de réception (s'il y en a
déjà, et création dans le cas contraire) procède
à la réception administrative, et dresse un PV de
réception, tout en mentionnant, les
caractéristiques et la nature des objets et matériels
reçus, l'origine, la quantité et l'état du
matériel...
31 Manuel de procédure de comptabilité
des matières à l'usage des communes, paragraphe 2-11-1, p.15
- Celle-ci opère en qualité de la commission
d'évaluation de prix, qui établie par la suite un PV
d'évaluation de prix.
- Procéder à la prise en charge, et un ordre
d'entrée sera établi (PV de réception et de
l'évaluation de prix serviront des pièces justificatives), avant
son enregistrement dans le livre journal
iv. Présentation du dossier de reddition de
compte de fin d'année : (voir page 20, en ce qui concerne
les dossiers y afférents. Toutefois, pour le cas
sus-évoqué, ci-joint quelques écritures)
127
Travail à faire 1
i. Les principaux facteurs de ces difficultés :
- Le dépositaire comptable ne réside pas sur
les lieux où se trouvent les objets et matériels qu'il a en
charge (en fait, cette situation est autorisée par les dispositions
règlementaires en vigueur)
- Aucun partage de responsabilité entre le
dépositaire comptable et les fonctionnaires qui utilisent les objets et
matériels (qui sont présents sur les lieux)...
ii. Parmi les solutions, on peut proposer:
La remise à un détenteur effectif les
matériels qu'il utilise, en dressant une fiche de détenteur
effectif. Dans ce cas, le détenteur effectif est responsable de la garde
et de la conservation des matériels mis à sa disposition...
Travail à faire 2
i. En comptabilité des matériels, comme, en
comptabilité des matières dans son ensemble, tout mouvement de
matériels se fait par écrit. Après la prise en charge d'un
objet ou matériels, par le dépositaire comptable, celui-ci
devient responsable à part entière ; sauf, en cas décharge
signalée et constatée par écrit, ou lorsqu'il y a eu
l'établissement d'une fiche de détenteur effectif. Aussi, dans
une situation similaire, la responsabilité revient au dépositaire
comptable.
ii. Le dépositaire comptable ne devra travailler qu'en
fonction des pièces écrites. Sur ce, à chaque mouvement du
matériel, il est indispensable d'établir une pièce
écrite, conformément aux règlementations en vigueur (fiche
de détenteur effectif, bon de sortie, si la sortie est temporaire, ordre
de sortie...)
128
Méthodes et techniques de traitement et de
vérification des dossiers des comptes
des matériels en
service:
La forme
Par rapport à la forme, les points suivants sont
indispensables à toute vérification :
Ø Est-ce que les imprimés sont -ils biens
remplis ? Le remplissage de tous les imprimés devra être conforme
aux instructions générales et suivant les modèles
officiels : ordre d'entrée, ordre de sortie, inventaire de mobiliers,
état appréciatif, PV de recensement, PV de condamnation, PV
constatant la perte des objets, Inventaire des matériels remis au
détenteur effectif...
Ø Les signatures ne sont-elles pas omises ? Pour la
FCC, la signature de l'ORDSEC et du Trésorier Général ou
le Fondé de pouvoir est obligatoire; l'ordonnateur en matière
(ordonné l'opération) et le dépositaire comptable (pour la
prise en charge ou décharge), en ce qui concerne l'ordre d'entrée
et de sortie
Ø Les factures sont-elles certifiées par le GAC
(Service fait) et le Comptable dépositaire (prise en charge)
Ø Les principes d'enregistrement dans le journal et le
grand livre sont-ils respectés (nomenclature, FOLIO...)? Dans le grand
livre, l'enregistrement se fait par numéro de la nomenclature sommaire,
et par ordre alphabétique. En aucun cas, deux articles qui commencent
part deux alphabets différents ne peuvent pas avoir le même
numéro du folio, comme, un objet commençant par « D »
ne peut pas avoir un numéro, antérieur à celui du « B
» ou de « C ». par contre, l'enregistrement dans le journal, se
fait obligatoirement, par ordre chronologique des opérations.
Ø Les prises en charge et/ou décharges sont -
elles accompagnées des pièces justificatives valables ? (facture
ou ordre de sortie pour les
prises en charge, ordre d'entrée du service
bénéficiaire ou PV de condamnation, PV de perte pour les
sorties...)
Ø Autres éléments complémentaires...
Le fond du dossier
La vérification sur le fond se rapporte sur deux
points: la concordance des écritures avec les pièces
justificatives et les autres pièces comptables ; puis la
vérification arithmétique.
Vérification des prises en charge 1er cas : aucune
dotation
La concordance entre la valeur mandatée (et/ou
engagée) et la valeur des prises en charge:
VPC = VM - DCER
VPC= valeur de la prise en charge
VM= valeur mandaté (FCC)
DCER = Différence constaté dans l'état de
rapprochement 2ème cas : le service a reçu une donation
VPC = VM + VD - DCER VD= Valeur de dotation
Vérification de l'état appréciatif
(récapitulation) Vérification et lecture
horizontale
Numéro de la nomenclature
|
Existant au 1er janv. (a)
|
Ref : ancien quitus (= montant du quitus de l'exercice
antérieure)
Entrée pendant l'année (b)
Montant de la prise en
charge par nomenclature
|
Total de l'existant et des entrées (c)
Sorties
pendant
l'année (d)
Montant de la décharge par nomenclature
|
Reste au 31
décembre (e)
|
e= c-d
|
130
Vérification et lecture verticale
|
Numéro de la nomenclature (exemple)
|
Existant au 1er janv. (a)
|
Entrée pendant l'année (b)
|
Total de l'existant et des entrées (c)
|
Sorties pendant l'année (d)
|
Reste au 31 décembre (e)
|
03
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
05
|
y
|
y
|
y
|
y
|
y
|
N
|
z
|
z
|
z
|
z
|
z
|
TOTAUX
|
=x+y+z
|
=x+y+z
|
=x+y+z
|
=x+y+z
|
=x+y+z
|
Vérification des ordres d'entrée t de sortie,
inventaire...
Vérification du nombre ainsi que le décompte par
article et par nomenclature sommaire (horizontale)
Vérification du calcul par article, par nomenclature et
la récapitulation (verticale). En cas de TVA,
celui-ci doit être incorporé dans le prix unitaire des
articles.
Vérification des arrêts en chiffre et en lettre,
leur concordance.
Concordance entre les valeurs et/ou la désignation des
articles dans les pièces justificatives, pour les entrées et les
sorties
Liste des interviews
- Monsieur Cyrile RANDRIANANDRASANA, Administrateur Civil et Chef
de District de Toamasina II (décembre 2011)
- Monsieur l'Adjoint au Chef de District de
Fénérive Est (décembre 2011)
- Monsieur Le Maire de la Commune Urbaine de
Fénérive Est (décembre 2011) - Monsieur Le Maire de la
Commune Rurale de Mahambo (décembre 2011)
- Monsieur Le Maire de la Commune rurale de Tetezambaro
(décembre 2011)
- Monsieur Paulin RAHARIJAONINA, deuxième Adjoint au Maire
de la Commune Rurale d'Ambodimanga II (décembre 2011)
- Monsieur Etienne LEMA, Directeur Régional de l'Education
Nationale Atsinanana
- Monsieur Michel TALATA, Directeur des Affaires
Générales et de l'Administration Territoriale (DAGT),
après de la Région Atsinanana
- Monsieur Le Directeur Régional de l'Inspection
Générale de l'Etat Toamasina
- Monsieur Mélèce RAHARITODY, Directeur des
Affaires Financières de la Commune Urbaine de Toamasina (janvier
2012)
- Monsieur Bienvenu LANANA, Chef de Service des Affaires
Administratives et Financières auprès de la Région
Analanjirofo (décembre 2011)
- Monsieur Stephan BEVOAVY, Chef du Service de la
comptabilité des matières et approvisionnement au sein de la
commune urbaine de Toamasina
- Madame Lanto RAZAFINDRAZAKA, Chef de Division des logements
et matériels après du service régional du patrimoine de
l'Etat (Direction régionale du Budget Atsinanana)
- Madame Christine RAVAONIRINA, Secrétaire comptable de la
Commune Rurale de Tetezambaro (décembre 2011)
Table des Matières
132
Remerciements 5
Liste des abréviations 7
Introduction 9
Première partie PRESENTATION TECHNIQUE ET
PRINCIPES GENERAUX 12
Chapitre 1. Notion generale, cadre juridique et situation
administrative 14
1.1. Principes fondamentaux 15
1.1.1 Définition : 15
1.1.2 Tenue de la comptabilité 15
1.1.3 Tenue de Registres : 16
1.1.4 Les différentes sortes d'opérations :
17
1.2. Cadre réglementaire et rattachement
administrative 18
1.2.1 Ministères et Services déconcentrés
de l'Etat : 19
1.2.2 Collectivités Territoriales
Décentralisées : 19
1.2.3 Etablissements Publics nationaux et autres institutions
publiques : 21
1.3. Système de contrôle 22
1.3.1 Contrôle interne : 22
1.3.2 Vérification externe et contrôle
règlementaire : 23
1.4. Reddition des comptes de fin d'année et
pénalisation 23
1.4.1 Approbation des comptes : 23
1.4.2 Dossier de reddition des comptes : 24
Chapitre 2. Les principaux acteurs en comptabilite des
materiels en service 25
2.1. L'ordonnateur en matière 25
2.1.1 Attributions de l'ordonnateur en matière : 25
2.1.2 Responsabilité de l'ordonnateur en matière :
26
2.2. Les comptables dépositaires et les
détenteurs effectifs 26
2.2.1 Le dépositaire comptable : 26
2.2.2 Les détenteurs effectifs : 28
2.3. Les commissions 28
2.3.1 La commission ordinaire de recette : 29
2.3.2 La commission ordinaire des remises : 29
2.3.3 Commission de réception 29
2.4. Les agents de contrôle 30
2.4.1 La surveillance et le contrôle permanent
(contrôle interne) 30
2.4.2 Le contrôle de l'administration externe au service
31
2.4.3 Les autres contrôles 31
Deuxième partie ETAT DES LIEUX 32
Chapitre 3. La gestion des materiels en service dans
l'Administration publique malgache 34
3.1. Réalités au niveau des services
déconcentrés de l'Etat 34
3.1.1 Données statistiques 34
3.1.2 Les problèmes constatés lors de
vérification des dossiers : 37
3.2. Cas des collectivités territoriales
décentralisées (CTD) 40
3.2.1 Les Régions en tant que collectivité : 41
3.2.2 Les communes: 43
3.3. Organes de vérification et d'approbation :
46
Chapitre 4. Analyse sur la place de l'education et de
formation dans la gestion des materiels en
service 49
4.1. L'obligation de réserve et le respect de la
hiérarchie : un abus autorisé des
supérieurs
hiérarchiques dans l'administration publique
49
4.1.1 Du respect de la hiérarchie 49
4.1.2 De la discrétion professionnelle 51
4.2. Considération des biens publics :
exemples de véhicules administratifs 53
4.2.1 Comment se comportent les détenteurs des
véhicules administratifs ? 53
4.2.2 Gestion et entretien des matériels roulants :
problèmes de moyens ou problèmes de
gestion ? 54
4.3. Gestion de ressources humaines 60
4.3.1 Système de motivation 60
4.3.2 Appui technique, formation et encadrement 60
Troisième partie SUGGESTIONS : ORIENTATION
EDUCATIVE ET PROPOSITIONS PRATIQUES 63
Chapitre 5. Analyse du probleme et cadre de l'etude
65
5.1 Problématique 65
5.1.1 L' « utopisme » de la gestion saine, transparente
et efficace 65
5.1.2 Les facteurs de la dégradation qui persistent au
niveau de la gestion publique 69
5.2 De la communication à
l'éducation : fondement de tout changement de comportement
73
5.2.1 Cadre théorique 73
5.2.2 Cadrage de l'étude dans le contexte malgache 77
5.2.3 La communication politique : une éducation au
niveau des institutions 79
Chapitre 6. Renforcement des connaissances et competences
des acteurs en comptabilite des
materiels en service : Pratiques et
études des cas 83
6.1 Identification des pistes et objectifs de formation
83
6.1.1 Une vision au changement global : les objectifs de
changement 83
6.1.2 Les pistes et les objectifs de formation 84
6.2 Les contraintes à lever par rapport à
la réalisation 89
6.2.1. Le cadre juridique 89
6.2.2. Les apprenants 91
6.2.3. Les formateurs 93
6.2.4. Quelques principes 95
6.3 Analyse du rapport problématiques-suggestions
97
6.3.1. Volet éducatif et théorique 97
6.3.2. Volet fonctionnel et pratique 101
6.4 Mise en situation : Etudes de cas
102
6.3.3. L'ordonnateur en matière et les
dépositaires comptables 103
6.3.4. Les vérificateurs, agents de contrôle et
autorités d'approbation 107
Conclusion 108
Références bibliographiques 111
I. Instruments de travail 111
II. Ouvrages généraux 112
III. Autres documentations et supports pédagogiques :
113
134
Annexes 114
Nomenclature sommaire du matériel en compte 115
Liste des Imprimés et documents indispensables à la
comptabilité des matériels en service 121
Solutions aux activités types n°01 122
Solutions aux activités types n°02 125
Solutions aux activités types n°03 127
Méthodes et techniques de traitement et de
vérification des dossiers des comptes des matériels
en service : 128
Liste des interviews 131