Université de Nouakchott
Faculté des sciences Juridique et
Economique
Département : Economie publique
Option : (Planification)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
Thème : L'IMPACT DE LA MICROFINANCE EN
MAURITANIE
Préparé par :
DIA JEERNO
ABDALLAHI
Encadré par :
Dr. MAHAMADOU WAGUE
N° de dépôt :..............
Année Universitaire : 2011-2012
Remerciement :
Après avoir remercié Dieu le tout puissant et
son Prophète Mohamed (psl), je tiens à remercier mon encadreur
Mahamadou Wagué dont son exigence ma permis de bien travaillé au
cours de mes recherche et surtout de bien comprendre mon thème.
DEDICACE :
Je dédie ce mémoire à mon père
Cheikhna. H. Marega et à ma très chère
mère Aminata. Y. Gallédou dont je suis
très fière d'être leurs descendant vu la manière
dont ils mon élevé pour que je puisse réussir dans la vie
d'ici bas et celle de l'au de la. Je remercie tout mes frères et soeurs
qui mon aider à passer dans des conditions difficile mes quatre ans sans
faute dans l'université de Nouakchott. Particulièrement
Aminata Marega, Yacouba Marega,
Younouss Marega et Matou Marega.
Je remercie beaucoup mon oncle Moussa
Gallédou ainsi que ma tante Fatoumata
Kaba Fadé qui mon accueilli à Nouakchott comme
leurs propre fils dont je n'ai jamais eu de problème avec eux. Sans
oublier mon coéquipier chems dine ainsi bien sur mon
cousin Tales Fade et mes amis Zeinabou mint
Atigh et Amadou Mbodj qui me donnent toujours du
courage durant tous mon cursus universitaire.
Je remercie de prés et de loins tout ceux ou celles
qui mon soutenu moralement, physiquement et financièrement. Sans
oublier personne.
Remerciement
Après avoir remercié Dieu le tout puissant et son
Prophète Mohamed (paix et salue sur lui), je tiens à remercier
notre encadreur Mohamadou Wagué pour m'avoir fait confiance en me
laissant traiter librement ce thème de mémoire.
Je tiens également à remercier mes parents et
l'ensemble du corps enseignants pour leur accompagnement tout au long de
l'année.
Enfin je tiens à remercier l'ensemble des chercheurs,
patriciens, spécialistes du secteur de la microfinance qui m'ont suivi
et donner des conseils avisés. Un remerciement particulier va à
touts nos collègues étudiants et a celle que j'aime.
TABLES DES MATIERES
Introduction
.....................................................................................................................05
CHAPITRE1 : Qu'est ce que la
microfinance(MF) ........................................07
Section I : l'approche théorique
..........................................................................07
Paragraphe 1 : Les Institutionnalistes
..........................................................................07
Paragraphe 2 : Le welfaristes
........................................................................................08
Section II : les
évolutions du secteur de la MF au Sénégal et en
Mauritanie........09
Paragraphe I : l'évolution du secteur de la
microfinance au Sénégal.........................09
Paragraphe II : l'évolution du secteur de la
microfinance en Mauritanie..... ..............11
Section II: Etat et lieu de la
microfinance et conteste expérimentale..........................12
Paragraphe 1 : cadre juridique et institutionnel de la
MF...............................................13
i) Politique et stratégies du
gouvernement...............................................................14
ii) Financement du secteur et intervention du gouvernement et des
partenaires techniques et financiers
....................................................................................15
iii) Contraintes au développement de la
MF...............................................................16
§ Avantage économique du projet
§ Analyse de l'impact sociale
§ Analyse de l'impact sur les femmes
Paragraphe 2 : présentation de quelques
IMFs...............................................................20
1)
PROCAPEC..................................................................................................20
1-1 ) Statut et mission
1-2 ) Couverture du réseau et offre de service
1-3 ) Perspective de PROCAPEC
2) M.AFEC
...................................................................................................21
2-1) Statut et mission
2-2) Couverture et offre de crédit
2-3) performance de la mutuelle
2-4) perspective à moyen et à long terme
3) GFEC
...................................................................................................22
3-1) Statut et mission
3-2) Couverture et offre de service
3-3) Performance de la coopérative
3-4) perspective à moyen et à long terme
4) NISSAA BANQUE
..................................................................................23
4-1) Statut et mission
4-2) Couverture et offre de service
4-3) Performance de la coopérative
4-4) Au total
4-5) perspective à moyen et à long terme
5) GAFIF
................................................................................................24
5-1) statut et mission
5-2) couverture et offre de service
5-3) performance de la coopérative
5-4) perspective
CHAPITRE II: L'impact de la microfinance
perçu à travers une enquête.....................27
Section I : Méthodologie et
étapes de réalisation de
l'enquête...............................27
Paragraphe1 : Contexte
expérimental................................................................................27
Paragraphe2:
Echantillonnage..............................................................................................27
Section II : Résultats de
l'enquête........................................................................................28
Paragraphe1 : données sociodémographiques.
...............................................................28
Paragraphe 2 : fonctionnement et utilisation des IMFs.
..................................................29
Paragraphe3 : Microfinance et activités
économiques.....................................................31
Paragraphe4 : Modes de financement
................................................................................31
I) Conclusion
Générale.........................................................................................35
II) Annexe :
Questionnaire......................................................................................36
III) Références
bibliographiques...........................................................................42
Liste des abréviations :
APD : Aide Publique au Développement
AFRISTAT : Observatoire économique et
statistique d'Afrique
ANAPEJ : Agence Nationale de Promotion de
l'Emploi des Jeunes
BAD : Banque Africaine de
Développement
BCM : Banque Centrale de Mauritanie
BID : Banque Islamique de
Développement
CAPAF : capacité des IMFs en Afrique
francophone
CAPEC : Caisses populaires d'Epargne et de
Crédit
CDHLCPI : Commissariat aux droits de Lhomme,
à la lutte contre la pauvreté et à l'insertion
CSA : Commissariat à la
sécurité alimentaire
CSLP : Cadre stratégique de lutte contre
la pauvreté
DGE : Direction Générale des
Etudes
DGML : Direction Générale des
Marchés et de la Gestion de la Liquidité
DGSBF : Direction Générale de la
Supervision Bancaire et Financière
DGTCP : Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique
EPCV : Enquête permanente sur les
conditions de vie
FAD : Fonds Africain de Développement
FADES : Fonds Arabe pour le Développement
Economique et Social
FIDA : Fonds International de
Développement Agricole
FLSH : Faculté des lettres et sciences
humaines
FRD : Fonds régional de
développement
FSJE : Faculté des sciences juridiques et
économiques
IDA : Association International de
Développement
IEC : Information, éducation,
communication
INSEE : Institut National de la Statistique et
des Etudes Economiques
LCP : Lutte contre la pauvreté
MAED : Ministère des Affaires Economiques
et du Développement
MCM : Société des Mines de Cuivre
de Mauritanie
MDRE : Ministère du Développement
Rural et de l'Environnement
MF : Ministère des Finances
MPE : Micro et petite entreprise
MPEM : Ministère des pêches et de
l'économie maritime
MRO : Ouguiya
OMVS : Organisation pour la mise en valeur du
fleuve Sénégal
ONS : Office national de la statistique
PAN : Plan d'Action National
PDIAIM : Programme de Développement
Intégré d'Agriculture Irriguée en Mauritanie
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Programme d'investissement public
PME : Petite et moyenne entreprise
PMI : Petite et moyenne industrie
PNAN : Plan d'action national pour la
nutrition
PNIME : Programme National Intégré
de Micro et Petites Entreprises
PPLE : Pays pauvre lourdement endetté
PPTE : Pays pauvre très endetté
PROCAPEC : Agence Nationale de Promotion des
Caisses Populaires de Crédit et d'Epargne
PTF : partenaires techniques et
financiers
SAM : Société des Aéroports
de Mauritanie
SMCP : Société Mauritanienne de
Commercialisation de poisson
SECF : secrétaire d'Etat à la
condition féminine
SNPF : société nationale de
la promotion féminine
SOMELEC : Société Mauritanienne de
l'électricité
SECF : Secrétariat d'Etat à la
condition féminine
SONADER : Société nationale de
développement rural
SONELEC : Société nationale de
l'électricité
UM : Unité monétaire nationale
(Ouguiya)
UNCACEM : Union Nationale des Caisses Agricoles
de Crédit et d'Epargne de Mauritanie
INTRODUCTION :
La microfinance désigne les moyens permettant d'offrir
de crédit à faible montant pour des populations pauvres afin de
les aidés à développer leurs activités productives
et génératrices de revenus et de développer leurs petites
entreprises. L'impact se défini par des changements qui
découlent directement ou indirectement d'une action. Cette analyse peut
concerner l'individu, groupe d'individu, une entreprise ou l'environnement en
fonction de plusieurs domaines (économique, social, sanitaire etc.).
Globalement l'impact attendu pour le secteur de la microfinance est la
réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité
aux risques pour les populations concernées.
C'est au Docteur Muhammad Yunus que nous devons l'acceptation
actuelle de la microfinance qui tient d'outil de développement
économique et social des couches défavorisées. A l'aide
des travaux pratiques réalisés avec ses étudiants sur les
théories de l'investissement, ce brillant économiste bengalais
découvre l'extrême indulgence financière de ses concitoyens
fabricants de tabourets en bambou qui n'ont aucun moyen de constituer des
stocks de matières premières. Leurs besoins en crédit est
pourtant infime : 27 dollars en tout pour 42 paysans qui ne peuvent avoir
accès aux banques. Leur ayant prêté cette somme de sa
poche, il peut découvrir combien leur activité augmente,
lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première,
échappant ainsi aux fluctuations importantes des prix. Il va formaliser
cette expérience en créant en 1976 la Grameen Bank qui propose
des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès
va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le monde.
Depuis la création de sa banque, la microfinance est
devenue un instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté.
D'ailleurs, lors du sommet mondial du microcrédit qui a
été tenu du 12 au 15 novembre 2006 à Halifax au Canada, le
prix Nobel de la paix 2006 Muhammad Yunus avait lancé la
cérémonie d'ouverture par : « Faisons de ce
sommet une occasion historique pour créer un monde sans pauvreté.
J'espère que ceux qui doutaient de nous seront désormais de notre
côté». L'idée est de faire bénéficier de
petits prêts à plus de personnes afin qu'ils créent leur
propre activité. Avec un objectif chiffré de175 millions de
bénéficiaires d'ici 2015.
L'année internationale de la
micro finance a été lancée en mars 2005 et aujourd'hui
près de 80 millions de personnes à travers le monde, dont 60% de
femmes bénéficient de la microfinance.
Dans les pays développés, la microfinance s'est
élargie pour inclure une gamme de service plus vaste comme
l'épargne, le transfert d'argent et d'assurance ; dans ce cas la
microfinance ne se limite plus à l'octroi de crédit pour les
populations pauvres mais, la fourniture d'un ensemble de produit financier pour
tous.
En Afrique, la promotion des PME\PMI est une des voies
identifiées pour la création de richesses.
En Mauritanie les autorités ont entrepris pendant les
années 90 une réforme du secteur financier qui vise
à renforcer le rôle des institutions financières
nationales. Cette réforme a pour objectif essentiel de créer un
environnement attractif pour renforcer la mobilisation de l'épargne
intérieur tant par l'amélioration des capacités du
système bancaire que par le développement d'institution
financières spécialisées.
Le secteur de la microfinance comprend trois types
d'institutions (mutualistes, d'épargne et de crédit), et 5
réseaux (PROCAPEC, GAFIF, CECA, GFEC, MAFEC) et 70 institutions
financières. En effet les banques commerciales interviennent dans le
refinancement des Institutions de microfinance.
Le secteur de la microfinance a connu une évolution
majeure ; les réformes entrepris par le gouvernement mauritanien et
le secteur de la microfinance a permis de reculer la pauvreté de 4,7
points (46,7? à 42,0?) par rapport a 2008. Malgré ces
réformes faites par le gouvernement, le phénomène de la
pauvreté reste préoccupant dans le pays (42? en 2008). La
pauvreté demeure toujours un phénomène rural (59,4? contre
20,8 en milieu urbain), son incidence est plus marqué aussi dans le
groupe des hommes que dans celui des femmes chefs de ménages et c'est
quelque soit le milieu de résidence.
CHAPITREI : Qu'est ce que la microfinance(MF)
Section1 :
L'approche théorique La microfinance est
caractérisée par un accord sur l'objectif général
et par des conflits internes sur des questions principales. Le mouvement de la
microfinance partage une même ambition de fournir des crédits pour
les populations pauvres pour les aidées a crée leurs petites et
moyenne entreprises. On peut distinguer dans ce cas deux grandes
écoles, les institutionnalistes et les welfaristes.
Paragraphe 1: Les institutionnalistes
L'approche institutionnaliste vise la création
d'institution financière vouées à servir des clients qui
ne sont pas servis ou qui sont insuffisamment servis par le système
financier formel .elle vise la création d'un système
parallèle d'intermédiation financière viable qui
servirait les plus pauvres.
La thèse des institutionnalistes repose sur
l'idée que l'efficacité du microcrédit peut
entrainé l'égalité des pauvres dans le monde si ces
opérations dépendent des donneurs .selon cette proposition le
capital financier nécessaire pour faire la différence
dépasse de loin de ce que la communauté internationale est
prête ou même de fournir .en outre le financement disponible peu
importe son niveau ,serait instable, les donneurs étant
imprévisibles et de nature à retiré leurs soutiens en
fonction des conditions changeantes des leurs intérêts .
Selon Gonzales les IMF se doivent d'aspirer à
l'autosuffisance autrement dit, il doit couvrir le coût de leurs
opérations avec les revenus qu'ils produisent, sous peine de jamais
réalisé les promesses que porte le mouvement du MC.
Selon la même logique, la priorité doit être
l'atteinte des plus grands nombres des pauvres et non pas l'atteinte de la
majorité des populations pauvres.
Nous savons que le ciblage des populations pauvres est
coûteux tout comme les opérations de prêts à cette
clientèle qui nécessitent l'octroi de plus grands nombre de
petits prêts.
A ceux qui feraient valoir, qu'une telle façon de faire
implique l'abandon des plus vulnérables d'entres les pauvres, les
institutionnalistes répondent que, lorsque, une IMF viable
opérant à grande échelle servira plus de clients pauvres
par rapport a une IMF dont le ciblage et la provision de service a cette
même clients.
L'approche institutionnaliste considère ( qu'un des
objectifs primaires de la microfinance est l'approfondissement financier, de la
création d'un système séparé viable
d'intermédiation financière pour les pauvres .leurs approches de
la microfinance est un de système financier dans laquelle le futur de la
microfinance est dominé par de nombreux institutions oeuvrant à
grande échelle, à la recherche de profit qui fournissent des
services financiers de grande qualité à un grand nombres de
clients pauvres ).
Pour les institutionnalistes, toute forme de subvention n'est
justifié que pour couvrir les coûts de départ d'une IMF et
doit être clairement circonscrite dans le temps .Les frais
d'intérêts liées aux prêts consentis aux pauvres
doivent donc refléter les coûts d'opérations pour
l'institution la rentabilités est la seule façon de se
défaire de la dépendance envers les donneurs et d'accéder
aux marchés financiers internationaux en mesure de fournir
suffisamment de capital pour que le mouvement remplisse les promesses qu'il
porte en lui .les types d'institution qui répondent a ces
critères institutionnalistes sont ACCION INTERNATIONAL tel Banco
Compartamos du Mexique ,Banco solidario de Bolivie ;la position des
défenseurs de cette approche s'est articulé autour des
écrits en provenance du Ohio State University Rural Finance Program,
de la Banque Mondiale de USAID et du CGAP .
Ces derniers travaillent à ce que leur conception de la
microfinance devienne celle considérée comme l'approche valide
ou légitime pour ceux qui veulent véritablement aider les
pauvres. La majorité des auteurs du cette domaine favorisent
aujourd'hui cette conception de la microfinance.
Selon la thèse des institutionnalistes qui veut que
l'institution possède le pouvoir de crée des institutions
financières sans l'aide du gouvernement c'est-à-dire pour elle
la subvention n'est justifié que pour financer les couts dés le
début de l'opération , malgré elle a pour objectif de
lutter contre la pauvreté et l'exclusion financière mais en
Mauritanie l'autonomie financière n'est pas encouragé car elle
présente plusieurs problèmes majeurs ; le gouvernement
mauritanien considère la MF comme un outil efficace de lutte contre la
pauvreté . Par ailleurs, si l'autonomie financière est possible
dans certains contextes et pour certains publics, ailleurs elle est impensable
: s'entêter sur un tel objectif ne peut que conduire à une
concentration de l'offre dans les régions et pour des clients
considérés comme les plus rentables, tandis que bidonvilles,
zones rurales et instables pour des raisons climatiques ou politiques ont
toutes les chances d'être laissés à l'abandon.
C'est dans ces conditions qu'on souligne que l'autonomie
financière, dans les pays sous développés n'est pas une
condition sine qua non.
Paragraphe 2 : Les welfaristes
Les welfaristes se concentrent davantage sur leur fort
engagement vis-à-vis des pauvres, en d'autres termes sur la profondeur
du programme (les programmes visent les plus pauvres des pauvres) et l'impact
de la microfinance sur le bien-être des populations. Ils sont, comme les
institutionnalistes, favorables à de saines pratiques
opérationnelles et managériales ainsi qu'à une
efficacité et une efficience institutionnelle. Mais bien qu'ils pensent
que l'autonomie financière est désirable, ils ne franchissent pas
le pas de dire que l'autonomie financière constitue une condition
indispensable pour l'institutionnalisation des IMF.
Enfin, même si cette vision est minoritaire, il semble
important de la considérer pour susciter le débat, et par
conséquent l'expérimentation et l'innovation. Et ainsi,
éviter une approche monolithique de la microfinance qui ne saurait
participer à son expansion.
Les welfaristes se commettent à servir les plus
pauvres, généralement définis comme le 50% des plus
pauvres ceux vivant sous le seuil de la pauvreté tel qu'établie
par un pays donné.
En outre l'autosuffisance bien que désirable n'est pas
vue comme nécessaire. Du cote welfaristes ,la menace perçue, au
risque de se répéter est que la commercialisation de la MF et la
nécessité de satisfaire aux exigences des investisseurs qu'elle
implique conduira inévitablement à ce que les
considérations de profits l'emportent sur la mission sociale (Waller et
AL 1999) .Non seulement il existe un risque de marginaliser les plus pauvres
mais on risquerait d'abandonner les régions rurales au profit des zones
urbaines .En plus de ces implications pratiques, la commercialisation
menacerait les bases du mouvement. Comme le rappellent les auteurs de Where to
microfinance ,la MF ce n'est pas qu'une affaire de chiffre ,il importe de
savoir qui on sert et comment on le fait à défaut de quoi le
profit dévient l'élément décisif et le mouvement
s'éloigne de ce qu'il est, de sa raison d'être ainsi que de son
véritable avantage comparatif .les trois auteurs trouvent tout
inquiétant la demande faite aux donneurs de retire leur soutien au
programmes qui échouent ce qui équivaut souvent à une
tentative de suppression de point de vue des welfaristes en plus de
potentiellement opérer une réallocation des ressources en
fonction de critères de performance institutionnelle sans égard
aux résultats en terme des programmes.
Les welfaristes se sont donné comme mission d'exposer le
corpus théorique des institutionnalistes, de montrer ses implications
et de réfuter logiquement ou à l'aide des faits, un certains
nombres d'assertions et de prétentions qu'il implique.
Section II: Evolution du secteur de la MF au
Sénégal et en Mauritanie
Paragraphe 1: l'évolution du secteur de la
microfinance au Sénégal
Après la forte croissance de la MF, durant la
période 1993-2003, le secteur de la microfinance poursuit son expansion
même si le rythme est moins soutenu.
L'analyse des données recueillies auprès des
institutions de microfinance, encore appelées systèmes
financiers décentralisés (SFD) dans la zone de l'UEMOA a permis
d'avoir des informations. Le rapport décrit également le niveau
de couverture des différentes régions administratives au
Sénégal à travers le taux de pénétration de
la population, le volume des dépôts et l'encours de crédit
par région administratives. Une stagnation du nombre de
membres/clients qui est passé de 1 447 700 à 1 485 000, soit un
taux de pénétration de la population totale de 12,13% à la
fin du premier semestre. Les SFD ont fait des efforts significatifs dans
l'apurement de leurs fichiers clients et ne comptent plus que 28 000 comptes
inactifs contre 222 834 en fin 2010. La proportion de la clientèle
féminine (compte non tenu des femmes membres de groupements) a
baissé d'un point passant de 44 à 43% ;
La hausse sensible de l'encours des dépôts
(+12%) qui est passé de 135,2 à 151,46 milliards FCFA pour
environ 1 197 000 épargnants, soit une épargne moyenne de 126 515
FCFA. La part des dépôts à terme est de 27%, soit 41,15
milliards FCFA. L'épargne mobilisée par la clientèle
féminine au 30 juin 2011 se chiffre à 32,26 milliards FCFA, soit
près de 21,3% des dépôts ;
Une
légère augmentation de l'encours de crédit (+4,17%) qui
est passé de 170,45 à 177,55 milliards FCFA. Cet encours
correspond à environ 405 000 emprunteurs actifs, soit un crédit
moyen de 438 702 FCFA contre 443 450 FCFA au 31 décembre 2010. L'encours
de crédit femmes se chiffre à 44,28 milliards FCFA, soit 25% du
total ;
Une croissance assez significative de l'actif des SFD
(+11,73%) qui passe de 253 à 282,5 milliards FCFA. La part du
crédit dans le total actif n'est que de 63% ; La dégradation
de la qualité du portefeuille à risque : le ratio du PAR à
30 jours est passé de 4,80% à 8,31% en six mois seulement ;
néanmoins le PAR à 90 jours est globalement correct (3,65% contre
3,55%), même si le taux d'abandon de créances a doublé
(0,5% contre 0,26% au 31 décembre 2010) ;
La légère hausse du ratio d'autosuffisance
opérationnelle (+2,71%) qui est passé de 110,8% à
113,8% ; La baisse du taux de capitalisation (-7%) qui est
passé de 27,33 à 25,45%.
le secteur de la micro finance a tendance à
croître très rapidement depuis que le gouvernement s'est
engagé dans son assainissement et une meilleur coordination de ses
activités avec l'adoption de la loi 95-03 du 11/01/95 portant
règlement des institutions mutualistes ou coopératives
d'épargne et de crédit dont le décret d'application sera
pris en nombre 1997. L'engagement du gouvernement depuis 1990 à conduit
à la mise en place d'un projet de réglementation nationale, qui
d'ailleurs, a inspiré l'UEMOA dans l'élaboration et l'adoption de
lois -cadre régissant les SDF au sein des pays de l'union. Donc le
nombre de structures financières décentralisées (SDF) qui
s'est passé de 18 à 724 unités entre 1993 et 2003 se
répartit comme suit : il s'agit de 311mutuelles ; de 401
groupements, de 4 unions, une fédération, d'une
confédération et de 7 organisations signataires de convention
cadre. C'est dans cet environnement, que les institutions de microfinance au
Sénégal ont entamé une progression fulgurante, en terme de
nombre de structures crées et d'indicateurs de performances.
Malgré cette évolution significative l'octroi du
microcrédit n'est pas satisfaisant pour une partie importante de la
population.
Au niveau de la concertation et de la représentation,
l'opérationnalité reste encore un défi à relever
les acteurs de la micro finance. Ces structures offres des services et produits
financiers à bon nombre de populations actives à divers de
l'économie nationales contribuant ainsi à la croissance
économique et à la lutte contre la pauvreté. Sur le plan
de couvertures géographiques l'ont peu noter que l'accroissement plus
marqué au niveau des groupements d'épargne et de crédit
(GEC) que les régions de Thiès (24,17%) et Dakar (19,33%), du
fait de la concentration démographique et des activités socio
-économiques. Ces deux régions concentrent plus de 40% des SDF
alors que les régions de Fatick, Ziguinchor, Tambacounda et Matam
accueillent, ensemble à peine plus de 18% des structures existants. Les
facteurs explicatifs de disparité entre ces deux zones sont à
rechercher surtout du coté de la distance et de l'enclavement pour la
seconde zone et la difficile conciliation entre les coûts administratifs
d'une couverture géographique optimale et la couverture de ces charges
par les produits
Paragraphe 2 :l'évolution du secteur de la
microfinance en Mauritanie
Les premières institutions de micro finance en
Mauritanie datent du milieu des années 1990. A la fin de 2006 l'ensemble
des structures de micro finance agréées touchent plus de 130 000
membres, dont plus de 50 000 membres en milieu rural. En d'autres termes,
encore 889 200 personnes actives en Mauritanie n'ont encore accès
à aucun service financier (pays-monde.fr).
En juin 2007, on estime à 69 le nombre d'IMFs
agréées par la BCM au titre de la loi n° 98-008. Elles sont
réparties ainsi :
61 institutions d'initiative publique ou privée qui
évoluent tant en milieu rural qu'en milieu urbain ;
16 institutions féminines d'initiatives privées
et une d'initiative publique qui contribuent à la diversification de
l'offre des services de micro finance. (Source ; APROMI, conférence
de Sanaa).
Le nombre d'IMF constituées en réseaux,
exerçant légalement leur activité et gérées
selon les meilleures pratiques qui était de 5 en 2006, passe à
environ 7 en 2009 et une dizaine en 2011.
Dans le cadre de la poursuite en 2010 des efforts visant
l'assainissement du secteur afin de garantir sa viabilité, il a
été procédé, après vérification sur
place, au retrait d'agrément de 6 institutions de Microfinance.
Cependant, le secteur a connu la rentrée d'un nouveau réseau
dénommé l'Union Nationale des Caisses d'Epargne et de
Crédit pour l'Elevage « UNCECEL ».
Ce réseau qui compte 20 IMFs couvre une grande partie
du territoire national et opère particulièrement dans les zones
rurales; ce qui permettra une amélioration de l'accès des
populations rurales aux services financiers.
En 2010, les Institutions de Microfinance étaient au
nombre de 25 dont plus de la moitié était implanté
à Nouakchott.
La clientèle des IMF dont 60% de femmes qui
était de 139000 en 2006 a connu une augmentation jusqu'à
180 000 en 2009 et 200 000 en 2011. (Sources : Données de la BCM ;
rapports des IMF);
Le nombre d'IMF inspectées est passé de 35% en
2006, à 60% en 2009 et 100% à partir de 2011.
Le volume des crédits distribués par les
institutions de Micro finance a connu une hausse de 4.2% en 2010. Cette
évolution, attribuable essentiellement à l'UNCACEM (96% des
crédits distribués), porte ce volume à MRO 19,9 milliards.
Il représente 10,6 % du total des crédits nets du système
bancaire.
L'UNCACEM a lui seul emprunté en 2010 , MRO 1,7
milliards ce qui représente 97,5%, du volume des emprunts du secteur. Ce
volume a enregistré une progression de 10,5% par rapport à
2009.
Les crédits nets ont connus une légère
augmentation de 19 139 milliards MRO en 2009 à 19 993 en 2010.
Par contre l'épargne et les fonds propres ont connus
une régression successivement de 856 millions MRO et de MRO 425
millions (soit 20%) entre 2009 et 2010. (Source ; BCM p76)
Malgré la régression du coefficient de
liquidité des institutions de micro finance, il reste toujours
élevé (la trésorerie et assimilés 3 636 507 en
2009 à 3 129 708 en 2010 et pour les dépôts à
vue et assimilés 5 071 485 en 2009 à 4 331 384 en 2010)
Les dépôts collectés par les IMFs ont
enregistré en 2010 une baisse de 15,8%. Leur volume s'est établi
en fin d'année à MRO 4,5 milliards. Ils représentent 2% du
total des dépôts collectés par le système bancaire.
Ce recul est attribuable au réseau CAPEC qui détient 86% de ces
dépôts.
Compte tenu de la dégradation des fonds propres comme
en 2009, le ratio de couverture des Valeurs
immobilières s'est encore
déprécié :
Les titres d'investissements et immobilisations passent de
927 756 en 2009 devient à 832 993 en 2010 et les fonds propres
nets qui étaient de1 801 308 en 2009 devient 1 372 257 en
2010.
L'Association des Professionnels et Opérateurs de la
Microfinance (APROMI) a été créée en 1999,
comptait, jusqu'en 2007, 30 membres (contre 14 à fin 2002) dont quatre
réseaux de caisses d'épargne et de crédit. Elle regroupe
environ 85% des IMF agréées par la BCM.
Aujourd'hui, l'APROMI n'a plus que 15 membres, dû
à la baisse très importante du nombre d'IMF agréées
au terme de l'Ordonnance 2007. Quelques autres IMF nouvellement
agréées suite à l'Ordonnance 2007 ont manifesté
leur très vif intérêt à adhérer à
l'APROMI.
.Dans les deux pays nous avons des efforts significatifs au
niveau du secteur de la microfinance ; dans le cas du
Sénégal nous constatons une légère augmentation de
la clientèle, dont la proportion féminine connait une baisse au
niveau de la clientèle, l'épargne aussi connait une baisse, mais
les dépôts et les emprunts ont augmentés.
Dans ce cas nous constatons une légère
différence entre les deux pays au niveau du secteur de la
microfinance ; en Mauritanie la proportion de la clientèle
féminine domine par rapport à celle du Sénégal,
nous constatons une augmentation au niveau de l'emprunt, crédit mais une
diminution des dépôts.
Malgré la politique sectorielle du secteur de la
micro finance dont l'objectif du développement est de favoriser
l'accès à des services micro finance viable et durable à
une majorité de la population pauvre ou à des faibles revenus et
des micro-entrepreneurs. Malgré ces politiques faites par les deux
gouvernements, nous constatons que la situation de la pauvreté demeure
toujours un phénomène rural. Car dans les deux pays la couverture
géographique des IMFs restent concentré dans les grandes
régions.
Section II : Etat et lieu de la microfinance et
contexte expérimentale
Paragraphe 1 : Etat et lieu de la microfinance
La microfinance en Mauritanie est caractérisée
d'une part, par sa relative jeunesse, les premières expériences
datent des années 1990 et d'autre part, par l'absence de données
fiables sur le secteur pour donner de façon précise sa part de
marché dans le secteur financier.
Cependant, il est estimé que les opérateurs de
la microfinance ne détiennent qu'un pour cent des avoirs du secteur
financier. La microfinance est également caractérisée par
une multitude d'opérateurs dont la majorité est de taille
réduite avec un nombre de membres inférieur à 300,
travaillant suivant des approches et mécanismes disparates, et se
trouvant concentrés à Nouakchott et dans certaines villes
secondaires.
A l'heure actuelle, on dénombre 70 IMFs de type
mutualistes, agréées par la BCM, dont certaines sont
regroupées en réseaux de caisses d'épargne et de
crédit dont les plus significatifs sont le réseau des Caisses
Populaires d'Epargne et de Crédit (CAPEC), la mutuelle Association des
Femmes pour l'Epargne et le Crédit (M-AFEC), la mutuelle de Groupements
des Femmes pour l'Epargne et le Crédit (GFEC), la mutuelle de
Groupements Association de Femmes pour l'Initiative Féminine (GAFIF)
.
A côté de celles-ci; il existe des institutions
non mutualistes qui vont pouvoir être agrées avec l'adoption de la
nouvelle ordonnance régissant la microfinance qui reconnaît ce
type d'institutions. C'est le cas par exemple le Nissa banque dont le taux de
couverture est parmi les plus élevés du secteur avec plus de 60
000 sociétaires. Les formalités pour son agrément sont en
cours. Par ailleurs, il existe une trentaine d'expériences de
microfinance de deux types :
i) les projets ou programmes de développement comportant
un volet microcrédit ;
ii) les ONG et associations intervenant dans le domaine de la
microfinance.
En Mauritanie, chaque caisse (ou guichet) est
considérée comme une IMF qui nécessite d'être
agrée avant d'exercer son activité.
A l'heure actuelle, 50 de ces caisses sont regroupées
en réseaux. Les 70 IMFs agréées comptaient en 2004
près de 139 000 membres dont 82 913 femmes (60%). Leurs fonds
propres s'élevaient à 374 millions MRO (0,93 million UC) soit 15%
des dépôts évalués à plus 2,5 milliards de
MRO et un encours de crédits équivalent à 932 millions
MRO soit 37,3% des dépôts. Elles offrent des services
d'épargne et de crédit.
L'épargne à vue non
rémunérée constitue la plus grande partie de
l'épargne mobilisée, tandis que les dépôts à
terme sont rémunérés aux taux d'intérêt de 3%
à 6% l'an par certaines IMF.
Au 31 décembre 2004, le montant total d'épargne
collectée s'élevait à 1,9 milliards MRO. Le volume
cumulé de crédits distribués atteignait 5 milliards MRO
avec un portefeuille à risque se situant en moyenne à 8%.
Le montant de crédits octroyés par les IMF varient
d'environ 50 à 1000 UC et servent en majorité, à financer
des activités dans les secteurs du commerce et des métiers
productifs, bien que certains crédits soient accordés pour des
besoins sociaux ou de consommation. Les garanties exigées par les IMF
sont essentiellement l'épargne bloquée ou nantie, la caution
solidaire, et pour des financements relativement importants, des
sûretés matérielles.
Paragraphe1 : Cadre juridique et institutionnel de la
MF
Les IMF comme toutes les institutions financières en
Mauritanie sont sous la tutelle de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM). A ce
titre, elle est investie des pouvoirs de réglementation, d'octroi et de
retrait des agréments, ainsi que de la supervision et du contrôle
des IMF en vertu des dispositions de la loi n°98-008 portant
réglementation des institutions mutualistes ou coopératives
d'épargne et de crédit datant du 28/01/1998 et abrogée par
l'ordonnance 2007-005 en date du 12 janvier 2007, ayant fait l'objet d'une
large consultation avec l'ensemble des acteurs et des partenaires techniques et
financiers. L'ordonnance 2007-005 instaure une diversité des statuts des
IMF avec les trois catégories suivantes : les institutions mutualistes
d'épargne et de crédit ; les sociétés anonymes ; et
les ONG et projets.
Cette nouveauté contribue à lever la contrainte
relative à la nature restrictive de l'ancienne loi qui ne reconnaissait
que la première catégorie. Les textes d'application ont
également fait l'objet d'une concertation avec les acteurs de la
profession au cours d'un atelier organisé les 20 et 21 décembre
2006. Ils sont en cours de finalisation. La nouvelle ordonnance prévoit
une période transitoire de six mois au terme de laquelle les IMF devront
s'y conformer.
Au sein de la BCM, la microfinance est du ressort de la
Direction de la supervision bancaire et financière.
Celle-ci comprend une Sous-direction de l'Inspection
générale avec un corps de 14 inspecteurs qui effectuent le
contrôle sur place et une Sous-direction du Contrôle sur
pièces qui comprend quatre services :
Le service du contrôle sur documents des banques ;
Le service de contrôle sur documents des
établissements financiers et institutions mutualistes ;
La centrale de risques et incidents de paiement ;
Le service des relations avec les usagers du secteur bancaire.
Tous ces cadres, y compris ceux du service de contrôle
sur documents des IMF, ne sont pas spécialisés dans la
microfinance.
Il existe des dispositions juridiques complémentaires
à celles évoquées plus haut, notamment l'article 28,
alinéa 3 du Décret n° 094-2000 du 28/09/2000 portant
réorganisation du Commissariat aux Droits de l'Homme, à la Lutte
Contre la Pauvreté et à l'Insertion (CDHLCPI).
En vertu de ce décret, le CDHLCPI a comme mission,
entre autres, de favoriser l'émergence d'un système de
financement décentralisé dans une optique de lutte contre la
pauvreté et d'améliorer l'environnement de la microfinance.
Il joue un rôle important dans la mise en oeuvre des
stratégies nationales relatives à la microfinance et au
développement des MPE dont il est l'ancrage institutionnel, et dans la
mobilisation des financements qui leur sont destinés. Il apporte son
appui aux IMF principalement en termes de renforcement de leurs
capacités.
Le Secrétariat d'Etat à la Condition
féminine (SECF) intervient dans le domaine de la microfinance dans le
cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de promotion
féminine (SNPF) élaborée en 1995 et mise à jour
pour la période 2005-2008. Cette dernière retient parmi ses axes
prioritaires, le renforcement de la participation économique des femmes
notamment à travers des activités visant l'amélioration
de l'accès des activités économiques des femmes au
financement.
Le secteur dispose d'une association professionnelle :
l'APROMI, créée en 1997 en vue de constituer un cadre de
concertation et d'échanges entre les opérateurs de la
Microfinance, renforcer les capacités de ses membres et
représenter ces derniers auprès des pouvoirs publics et des
bailleurs de fonds sur toutes les questions se rapportant à la
Microfinance. Cette structure de coordination des IMF compte actuellement 59
IMF membres. Elle a bénéficié du soutien du PNUD pendant 5
ans et bénéficie actuellement d'un appui du CDH/LCP/I et de l'ONG
Oxfam.
En termes d'activités, l'APROMI a organisé une
vingtaine de sessions de formation au profit des IMF comprenant des formations
de type général et des formations thématiques en
partenariat avec le programme de renforcement des capacités des IMF en
Afrique francophone (CAPAF).
Elle a également assisté une quarantaine d'IMF
dans l'élaboration de leurs dossiers d'agrément. Cependant, elle
souffre d'un manque de ressources pour son fonctionnement, d'une vision claire
de son rôle dans le secteur de la microfinance, et de problèmes
institutionnels, poussant l'association à agir de manière
opportuniste en fonction des financements disponibles.
Par conséquent, le secteur ne dispose donc pas d'un
véritable cadre de concertation et d'interface dans le dialogue avec le
Gouvernement et les partenaires techniques et financiers (PTF). Pour
remédier à cette situation, l'association est en cours de
restructuration avec l'appui du PNUD.
i. Politique et stratégie du
gouvernement
Cadre Stratégique de Lutte Contre la
Pauvreté : Le gouvernement mauritanien a adopté en
janvier 2001, un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP) couvrant la période 2001-2015. Le parlement mauritanien a ensuite
voté une loi d'orientation en juin 2001 faisant du CSLP le cadre de
référence pour toutes les actions de développement
envisagées dans le pays.
Après une première phase de mise en oeuvre du
CSLP de 2001 à 2004, le pays est en cours de finalisation
l'élaboration de son plan d'action pour la période 2006-2010. Son
principal objectif est de faire reculer la pauvreté de 46,7% en 2004
à 35% en 2010 et 15% en 2015 et d'atteindre les OMD avant l'horizon de
2015.
Le développement de la microfinance se retrouve dans
l'axe 2 du CSLP consistant à ancrer la croissance dans la sphère
économique des pauvres et représente un axe fondamental de la
stratégie du Gouvernement et un vecteur essentiel de la réforme
engagée pour le renforcement et la diversification du système
financier national. En effet, à travers le développement d'une
culture d'épargne et le financement des MPE et des Activités
Génératrices de Revenus (AGR) au profit des populations pauvres,
qui n'ont pas accès aux services bancaires, la microfinance permet de
lever une contrainte de taille par rapport à l'accès des pauvres
aux moyens de production.
Stratégie Nationale de la Microfinance (SNMF) et
Stratégie Nationale de Promotion de la MPE (SNMPE): Ces deux
stratégies élaborées par le Gouvernement et ses
partenaires techniques et financiers notamment le PNUD et le BIT, ont
été adoptées en novembre 2003.
La SNMF vise à permettre l'accès des populations
pauvres à des services financiers de base pérennes, de coordonner
le développement des IMF, d'améliorer leurs outils de gestion et
leurs capacités opérationnelles et d'assurer efficacement le
contrôle et la supervision de leurs activités.
Cet ensemble d'actions doit garantir la sécurisation de
l'épargne des déposants et accroître la capacité
des IMF à appuyer le développement des micros et petites
entreprises. Cependant, la stratégie ne fait pas une analyse approfondie
du secteur, notamment de ses faiblesses et de la demande réelle qui
paraît largement sous-estimée au regard du nombre de pauvres
actifs dans le pays.
Il en résulte un budget très faible de 3,5
millions de dollars et des objectifs quantitatifs pour 2008 (137 000
adhérents aux IMF, 4,5 milliards MRO de crédits octroyés
et une épargne collectée de 3 milliards MRO) qui sont parfois
inférieurs aux données actuelles.
La SNMPE vise le développement des MPE et sa mise en
oeuvre s'appuie sur le PNIME dont les principaux objectifs sont:
· L'appui à la création et au
développement de la MPE;
· La mise en place d'un système de financement
adapté au secteur et
· Un développement des techniques de production,
commercialisation et de gestion adéquat.
La phase pilote du PNIME a démarré depuis avril
2006 dans la région de l'Assaba avec la réalisation
d'études sur les créneaux porteurs et sur le financement des MPE,
des formations techniques et en gestion au profit de 60 entrepreneurs, ainsi
que la mise en place d'un centre d'information sur les MPE.
ii. Financement du secteur et intervention du
gouvernement et des partenaires techniques et financiers
Le secteur de la microfinance est financé
principalement par les partenaires techniques et financiers (PTF) qui ont
apporté au secteur depuis 1997 environ 25,5 millions $EU contre environ
6 millions pour le Gouvernement.
Dans le cadre des programmes du Gouvernement, notamment, ceux
appuyés par le CDHLCPI et le SECF, le financement des IMF est
généralement accordé au taux zéro, ce qui
crée des distorsions dans le marché et traduit le manque de
connaissances des meilleures pratiques dans le domaine de la microfinance au
sein de ces instances. Toutefois, comme le prescrit la SNMF, le Gouvernement a
reconnu la nécessité d'arrêter d'intervenir dans ce type
d'activités et de confier la gestion de tous les fonds de crédit
à des institutions professionnelles et compétentes.
Les principaux PTF intervenant dans le secteur de la
microfinance en Mauritanie sont le FAD qui vient en première position,
ensuite le PNUD et la Banque Mondiale. Il existe également parmi les
PTF, une tendance à privilégier la mise à disposition de
fonds de crédit par rapport à un appui sous forme de renforcement
des capacités alors que l'un des défis à relever par les
IMF est la maîtrise de la croissance. Les financements et lignes de
crédit accordés sont en général à court
terme (deux à trois ans) alors que pour atteindre une bonne
capacité de financement, les IMF ont besoin de lignes de crédits
sur des périodes plus ou moins longues allant de 5 à 10 ans.
iii. Contrainte au développement de la
microfinance
Inadaptation du cadre de supervision au
développement du secteur:
Le manque de formation et d'expérience du personnel de
la BCM en charge de la supervision des IMF, notamment face à la
diversification du statut des IMF instaurée par la nouvelle ordonnance
;
la supervision telle que prévue est difficile à
mettre en place étant donné l'inadéquation entre d'une
part, les informations financières et comptables très
détaillées que les IMF sont tenues de fournir et
les ratios prudentiels de gestion qu'elles doivent respecter
et d'autre part, les faibles capacités organisationnelles de la plupart
des IMF ;
La période d'exonération fiscale dont
bénéficient les IMF pour une période de cinq ans à
dater de leur agrément est jugée insuffisante étant
donné qu'une IMF n'atteint généralement son
équilibre financier qu'après 7 à 10 ans d'activités
;
La fixation par la BCM d'un taux d'intérêt plafond,
périodiquement révisable pour les opérations de
crédit des IMF afin d'éviter l'application de taux d'usure,
pourrait avoir une incidence négative sur la capacité des IMF
à atteindre l'autonomie financière.
Faibles capacités des IMF :
Sans appuis spécifiques, la plupart des IMF n'est pas
en mesure de préparer des états comptables et financiers
fiables. Leur système de gestion de l'information tend à se
limiter à la gestion des statistiques relatives aux prêts
octroyés, au nombre de clients servis, au volume d'épargne
collectée, aux montants recouvrés et à la tenue des
impayés au détriment de l'analyse financière des
états et des ratios financiers en vue de déceler les
performances en terme d'efficacité opérationnelle et de
viabilité financière.
A l'exception des CAPEC qui ont
bénéficié d'une assistance technique internationale sur
plusieurs années ainsi que de subventions d'équilibre, les autres
IMF en général, ne possèdent pas les ressources humaines
adéquates, elles n'ont pas de systèmes comptables et
d'information fiables, et leurs capacités de planification sont
insuffisantes. Par ailleurs, la taille réduite de bon nombre d'entre
elles rend leurs perspectives d'autonomie financière - la couverture de
leurs charges par leurs produits- incertaines. Par conséquent, elles
dépendent de financements extérieurs pour leurs activités
de prêts, mais également pour financer leur fonctionnement.
Défaillance des systèmes de
suivi-évaluation :
Elle est liée à l'absence de données
fiables et exhaustives qui empêche de percevoir la demande réelle
(nature, qualité et volume) de services de microfinance qui paraît
largement sous-estimée au regard du nombre de pauvres. Cette
défaillance découle également des faibles capacités
du personnel des IMF, de la technique utilisée pour le traitement des
données (saisie manuelle ou sur Excel) et de l'insuffisance
d'informations sur la clientèle cible des IMF, notamment leurs
caractéristiques socioéconomiques, et leur
désagrégation par genre.
Absence de ressources de financement des IMF sur le
moyen et long termes:
Les ressources existantes qui sont généralement
fournies pour une durée de cinq ans, proviennent essentiellement des
bailleurs de fonds dans le cadre de projets ou programmes. Etant donné
l'insuffisance de ressources financières stables, les crédits
accordés par les IMF à leurs clients sont
généralement de courte durée (moins de 24 mois, avec une
forte proportion de crédits de moins de 12 mois), pénalisant les
crédits d'investissement à moyen terme.
Faible qualité du portefeuille des IMF:
La qualité du portefeuille des IMF dépend de celles
des dossiers des promoteurs d'AGR et des MPE. Or, ces derniers sont
confrontés aux difficultés suivantes qui freinent leur
rentabilité:
Les faibles qualifications des promoteurs d'AGR et des
dirigeants de MPE dans la gestion de leurs affaires et la technologie
vétuste et mal adaptée qu'ils utilisent malgré souvent un
savoir-faire de base incontestable, affectent inéluctablement leur
productivité et leur compétitivité;
l'exiguïté(petitesse) du marché de la MPE
lié au faible pouvoir d'achat de leur clientèle, à la
faible diversification de leurs produits et services, et à la
concurrence des produits importés à cause de la faiblesse des
barrières à l'entrée des frontières, et
Leur méconnaissance ou mauvaise perception du
crédit qui les pousse à ne pas rembourser le crédit
obtenu, nombre insuffisant pour effectuer le contrôle comme le prescrit
la réglementation.
Selon le projet PRECAMP qui envisage d'améliorer la
capacité des acteurs de la microfinance durant ces dernières
années. Nous allons montrer dans la partie suivante les avantages du
projet sur le secteur de la microfinance, les impacts sociaux et l'analyse de
l'impact sur les femmes.
1) Avantages économiques du projet
Le projet contribuera sensiblement à développer
le secteur de la microfinance. En effet, il permettra d'accroître la
clientèle des IMF de 139 000 personnes à 200 000 en 2011, soit
une progression de 43%. L'épargne mobilisée par les IMF et leur
portefeuille de prêts passeront respectivement de 4,9 et 2,5 millions
d'UC à 6,86 et 3,75 millions d'UC. Au terme du projet, dix
réseaux d'IMF représentant environ 60 caisses auront des organes
fonctionnels, un système d'information et de gestion fiable, des plans
d'affaires réalistes, des produits diversifiés et seront proches
de l'autonomie financière. Ils pourront ainsi, à travers la
structure pérenne de refinancement, et les 16 caisses implantées
en milieu rural, accroître d'au moins 5% la couverture des besoins en
services micro financiers de qualité dans tout le pays d'ici 2011.
Les activités de microfinance permettront de faciliter
l'accès et l'intégration des groupes cibles (les femmes et les
jeunes notamment) au circuit économique moderne. Il est estimé
qu'en 2011, 35% des promoteurs d'AGR seront dans des créneaux porteurs
et qu'au moins 20% des 20 000 AGR, dont 60% de femmes, soit 2 400 femmes,
passeront au stade de MPE. Ainsi, en soutenant la microfinance et les MPE, le
projet concourt à la création et au développement d'un
tissu de MPE intégrées au secteur économique, et partant,
à la création d'emplois. Le renforcement des capacités des
IMF contribuera à la consolidation du secteur de la microfinance et sa
meilleure intégration dans le marché financier, permettant ainsi
aux pauvres de bénéficier du boom économique attendu de
l'exploitation du pétrole.
Par ailleurs, les différentes études
(diversification des services financiers, diagnostic des IMF, promotion du
déploiement des IMF en milieu rural, les créneaux porteurs), la
base de données sur les IMF, et l'étude d'impact des
activités de microfinance sur la pauvreté permettront
d'améliorer l'information sur les IMF, les AGR et les MPE. Les autres
PTF seront encouragées à intervenir pour appuyer le
développement du secteur.
2) Analyse de l'impact social
Le projet touchera plus de 200 000 personnes, soit environ
20% de la population pauvre du pays. Les actions envisagées
contribueront donc aux efforts nationaux visant à réduire la
proportion des pauvres pour l'ensemble du pays à 35% en 2010, contre
46,7% actuellement.
Le projet contribuera à améliorer l'accès
des populations pauvres à des services financiers viables et durables.
En effet, la couverture des besoins des AGR et MPE passera de moins de 10%
actuellement à plus de 15% en 2011, avec plus de 66 000 activités
financées. En particulier, le milieu rural qui est mal desservi à
l'heure actuelle avec moins de 10 IMF, verra ce nombre passer à plus de
25 à la fin du projet.
Le renforcement des capacités des promoteurs d'AGR et
de MPE, l'encouragement à la diversification de leurs activités
vers les créneaux porteurs à plus forte rentabilité, et le
financement de leurs activités permettront d'augmenter leurs revenus et
partant, d'améliorer leurs conditions de vie de leurs familles, et de
structurer leurs entreprises. Le fonds de crédit destiné aux
pauvres économiquement actifs aura un impact direct sur
l'amélioration des revenus dans la zone du projet. Environ 200.000
clients, dont 60% de femmes, auront accès au microcrédit pour
financer leurs activités génératrices de revenus, dont
plus de 20% passeront au stade de MPE.
Les activités d'IEC portant sur le crédit, les
aspects liés au genre, à l'environnement permettront
d'accroître le nombre d'adhérents aux IMF de 140 000 à 200
000 en 2011, d'établir des rapports plus égalitaires favorisant
un plus grand épanouissement de la femme, une meilleure scolarisation
des filles et une protection de l'environnement.
3) Analyses de l'impact sur les femmes
Le projet favorise la participation des femmes à toutes
les activités du projet. En effet, sur les 50 IMF devant
bénéficier du projet, 31 sont féminines. Par ailleurs, sur
les 16 IMF dont le projet va appuyer l'implantation en milieu rural, 6 sont
des IMF féminines. Il s'assurera qu'au moins 60% des
bénéficiaires finaux du projet sont des femmes en ce qui concerne
le crédit, les divers types de formation et de suivi-accompagnement.
Par ailleurs, parmi les cibles de MPE à atteindre à travers les
appuis aux PNIME et à l'ANAPEJ, le projet veillera à ce que 20%
soient des femmes. Il contribuera par conséquent, à
réduire les disparités de genre notamment dans l'accès
aux ressources.
A travers les formations et l'IEC, le projet améliorera
les conditions d'environ 150.000 femmes dans les domaines suivants : la
formation à la création d'entreprise, aux techniques
professionnelles et à la gestion ; l'augmentation des revenus et la
capacité d'épargne des femmes, leur accès au
crédit et le développement des AGR et MPE.
Paragraphe 2 : Contexte expérimentale
L'expérience allemande du crédit populaire
: Raiffaisen
L'expérience allemande des coopératives
financières Raiffaisen marque le renouveau du crédit populaire.
La réussite de ce modèle coopératif repose sur plusieurs
principes fondamentaux (Hollis et Sweetman, 1998).
Les associés ont une responsabilité
illimitée partagée. Ils sont collectivement responsables des
dépôts, ce qui permet de lever des fonds à un coût
raisonnable du fait des garanties importantes apportées. Ce principe
tend à homogénéiser le statut social et la richesse des
associés appartenant à une même coopérative dans la
mesure où ce sont les membres les plus riches qui supportent
effectivement le risque.
La présence de multiples coopératives de petite
taille conduit à la formation de banques centrales
fédératives qui sont habilitées à recevoir des
prêts subventionnés de l'Etat et qui apportent du capital pour
aider à la création de nouvelles coopératives. De plus, du
fait de la présence d'une banque fédérative capable de
débloquer des prêts d'urgence aux « agences », les
coopératives possèdent des fonds propres limités - 4,5% en
moyenne (Wolff, 1910 in Hollis and Sweetman, 1998).
Les banques Raiffaisen sont également
caractérisées par leur capacité à être
viables du fait de forts taux de remboursement. Ce phénomène est
expliqué par le fait que les membres se connaissent ; les prêteurs
savent donc qui emprunte et dans quel but. Les mécanismes incitatifs de
remboursement sont également plus faciles à mettre en place car
la proximité géographique - liée à la taille
limitée de la zone d'opération de la coopérative -
réduit l'asymétrie d'information.
Enfin, les statuts des coopératives prévoient que
le profit - produit net bancaire - doit être réinjecté dans
les fonds propres. Si tel n'est pas le cas, dans un investissement
d'utilité sociale.
Les coopératives Raiffaisen ont inspiré de
nombreux intermédiaires financiers en Europe et au Etats-Unis. En
France, la Banque Populaire, le Crédit Agricole et le Crédit
Mutuel constituent des réplications du modèle Raiffaisen. Le
passé composite du crédit populaire a abouti à la richesse
actuelle du secteur mutualiste et coopératif. Une des
spécificités du crédit populaire en France est la forte
implication de l'Etat dans son développement. Ainsi les banques
populaires alors qu'elles stagnent auparavant connaissent un fort
développement quand l'Etat les utilise comme relais des prêts aux
artisans et commerçants pour la reconstruction en 1919 (Vallat,
1999).
Le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole sont
issus des multiples crédits agricoles. Le Crédit Agricole n'est
pas basé sur une solidarité religieuse comme le Crédit
Mutuel mais sur une solidarité syndicale. Il semble important de noter
qu'après 1871, le crédit populaire a perdu de sa substance au
sens où les ouvriers n'en sont plus les principaux
bénéficiaires (Vallat, 1999). Cette tendance se confirme et prend
de l'ampleur au 20ième siècle. Ce retour dans le passé
montre que ces banques coopératives ou mutualistes sont comparables aux
expériences de microfinance développées aujourd'hui dans
les pays du Sud et de plus en plus dans les pays du Nord. Ainsi, il peut
être pertinent d'identifier les facteurs de succès des initiatives
lancées durant le 19ième.
Au préalable, il est nécessaire de rappeler que
les leçons héritées du passé ne peuvent être
appliquées en l'état sans la prise en compte de l'environnement
culturel. Pour illustration, des systèmes de microcrédit du type
Raiffaisen ont échoué en Irlande alors qu'ils ont connu le
succès en Italie. La conclusion la plus frappante émergeant de
l'étude de Hollis et Sweetman(1998) est que les systèmes de
microcrédit basés sur des mécanismes d'incitation à
l'épargne tendent à être plus pérennes. En effet,
ils alignent les intérêts des différentes
parties-prenantes(Stakeholders) dans la mesure où les emprunteurs
peuvent à terme être prêteurs et vice-versa.
Aussi, la clé de la réussite réside
davantage dans la qualité de la structure organisationnelle que dans le
montant de capital dédié au projet. L'intervention
étatique peut être salutaire dans le lancement de
l'activité dans les zones où aucun riche épargnant ne veut
déposer son argent dans une telle institution. Par contre, l'attribution
de subventions publiques non justifiées peut nuire à la
viabilité financière du programme en étouffant les
mécanismes d'incitation à l'épargne
Paragraphe 3:Présentation de quelques IMFs
1.L'Agence de promotion des caisses populaires
d'épargne et de crédit (PROCAPEC)
1.1 Statut et mission : La PROCAPEC est une
agence de réseau de caisses populaires d'épargne et de
crédit mis en place en 1997 par l'État avec l'appui de bailleurs
de fonds notamment la Banque, par l'intermédiaire de la Banque centrale
mauritanienne ( BCM). Sa mission est de promouvoir la mise en oeuvre des
caisses populaires d'épargnes et de crédit (CAPEC) sur l'ensemble
du territoire national, d'assurer leur encadrement technique et de superviser
leurs opérations. Les CAPEC ont pour mission d'offrir à leurs
membres des services financiers adaptés à leurs besoins.
1-2 Couverture du réseau et offre de
services : Actuellement, le réseau est constitué de 23
CAPEC opérationnelles. Depuis ses modestes débuts en 1997, la
PROCAPEC et les CAPEC ont permis à près de 11 500 emprunteurs ou
micro-entrepreneurs d'obtenir plus de 2,5 milliards MRO en crédit. Plus
du tiers de ces crédits ont bénéficié directement
à des femmes membres. Chaque CAPEC est gérée selon les
normes, les politiques et procédures contenues dans le manuel
élaboré et diffusé par la PROCAPEC. Les opérations
des CAPEC font l'objet d'un suivi régulier par le service de
crédit, le service de contrôle et celui de l'inspection de la
PROCAPEC.
Les membres détenaient plus de 1,7 milliards MRO
d'épargne provenant de ses membres avec un solde moyen d'épargne
par membre qui se situe à 44.000 UM. Ces résultats
témoignent de la forte croissance du réseau en terme de
déploiement. Le niveau de croissance du nombre de membres est
significatif. De 12 caisses en 2001, le nombre est passé à 20 au
31/10/2003 soit une augmentation de 40% pour atteindre 23 caisses en 2004. A la
même période, le volume d'encours de crédit était
de 835 millions MRO avec un portefeuille à risque + 90 jours dont le
taux se situe entre 3 et 1,6%. Les taux d'autosuffisance opérationnelle
et financière sont satisfaisants, les charges d'exploitation sont
entièrement couvertes par les produits d'exploitation qui accusent une
hausse jusqu'en 2003, ils passent de 165% en 2001 à 176% en 2002 pour
atteindre 232% 2003 et retombent à 167% en 2004 suite aux frais
d'implantation et de recrutement du personnel pour des nouvelles caisses
implantées en début 2004. Toutefois, malgré ces
résultats encourageants, le niveau de l'autonomie financière
demeure insuffisant et le risque du portefeuille a quelque peu augmenté
tout en restant dans les limites acceptables.
1.3 Perspectives de PROCAPEC : Le plan de
développement du réseau 2004-2008 dont le but est de renforcer
la PROCAPEC et les CAPEC afin d'accroître leur offre de services
d'épargne et de crédit à un plus grand nombre
d'emprunteurs, en particulier en zone rurale. Au terme de sa mise en oeuvre,
l'agence compte réaliser les objectifs suivants :
Une plus grande couverture nationale, soit au moins une
CAPEC dans chacune des 36 Moughataas, ces derniers regroupent plus de 85% de la
population mauritanienne; Une adhésion de plus de 87500 membres
/sociétaires dont les épargnes confiées au réseau
dépassent 4 milliards MRO; Plus de 15 000 emprunteurs de ces membres
détenteur d'un crédit, soient une base annuelle près de 20
000 prêts accordés ; Un encours de crédit de près
de 3 milliards MRO ;Un réseau sécuritaire, bien
géré, atteignant une capitalisation supérieure à
10%.
Cette perspective s'inscrit dans l'optique d'une
consolidation et d'un renforcement des structures mises en place depuis le
démarrage du réseau. Elle tient compte des actions permettant de
renforcer la gestion des CAPEC, en particulier au niveau du crédit et du
contrôle interne et la capacité organisationnelle de l'agence,
principalement au niveau de ses ressources humaines.
1. Mutuelle Association des femmes d'épargne et
de crédit « MAFEC »
1.1 Statut et mission : La mutuelle AFEC est
une institution de microfinance engagée dans la fourniture des services
financiers au profit des femmes en milieu rural et urbain depuis 1994.
Sa mission est d'offrir des services financiers adaptés
aux besoins de sa clientèle et de fournir des services de formation
technique, d'éducation et d'assistance sociale à ses membres.
2.2 Couverture et offre de services : la
mutuelle est constituée de 3.400 membres dont 400 directes et 3000
clientes de services indirects (financiers et non financiers). Comme services
et produits financiers, elle octroie le crédit et mobilise
l'épargne de ses membres, outre ceci, elle offre de micro-assurance
sous forme de solidarité dont la mission est d'aider les membres en
difficultés notamment en cas d'évènements malheureux
imprévisibles.
2.3 Performances de la mutuelle : Les
opérations de la mutuelle font l'objet d'un suivi régulier par
le service de contrôle et celui de l'inspection de la M.AFEC. Elle est
gérée selon les normes, les politiques et procédures
contenues dans le manuel élaboré et diffusé par la M.AFEC.
Au 31/12/2004, la Mutuelle comptait près de 3400 membres et
détenait une épargne de 39 millions MRO provenant de ses membres
avec un solde moyen d'épargne par membre qui se situe à 11470
MRO. L'épargne mobilisée durant la période 2001-2004
affiche une croissance soutenue, elle est passée de 12 millions en 2001
à 13 millions MRO en 2002, remonte de 31,2 millions MRO en 2003 pour
atteindre 39 millions MRO en 2004. A la même période, le volume
d'encours de crédit était 49,1 millions MRO avec un portefeuille
à risque + 90 jours de 1,5%. La structure affiche une croissance
maîtrisée en témoigne l'évolution de son taux
d'efficacité opérationnelle et financière ainsi que celle
de ses fonds propres.
2.4 Perspectives à moyen et long terme :
Plan de développement du réseau de 2006 à 2010 a
pour objectif d'accroître et renforcer l'offre de services
d'épargne et de crédit à un plus grand nombre
d'emprunteuses, en particulier en zone rurale. Au terme de sa mise en oeuvre,
le réseau compte réaliser les objectifs suivants:
Une extension des caisses qui passe de 4 à 10 dont 4 en
milieu rural notamment dans les zones de Brakna et Gorgol ces régions
regroupent les couches les plus défavorisées de la population;
Une adhésion de 1600 membres additionnels (le nombre
passe de 3400 à 5000 en 2008) dont les épargnes confiées
au réseau dépassent 150 millions UM;
Plus de 5000 emprunteuses détentrices d'un crédit,
soit une base annuelle près de 3842 prêts accordés;
Un résultat avant impôt de 1,5 millions MRO.
3. Groupement des femmes d'épargne et de
crédit « GFEC»
3.1 Statut et mission : La GFEC est une
coopérative des groupements des femmes d'épargne et de
crédit initiée par le Secrétariat d'Etat à
condition féminine en collaboration avec le PNUD et l'UNICEF. L'objectif
visé est la mise en place de coopératives d'épargne et de
crédit pour facilité la promotion et l'insertion des femmes dans
le processus de développement économique. Elle a
débuté ses premières actions en 1996.
3.2 Couverture et offre de services : Le
réseau de groupement des femmes GFEC a mis en place 7
coopératives dans les localités suivantes : Nouakchott,
Kaédi, Mbout, Tintane et Aïoun, Moughata et Monghel.
Le réseau compte 33295 femmes dans ces différentes
localités.
D'une manière générale, en milieu rural,
les clientes sont composées d'individus alors qu'en zones semi-urbaines,
elles s'organisent en coopérative. Elle octroie le crédit et
mobilise l'épargne de ses membres, outre ceci, elle offre de service de
formation élémentaire.
3.3 Performances de la Coopérative :
Au 31/12/2004, le réseau a octroyé 1455 crédits
correspondant à 1,40 milliards MRO dont 46% ont
été distribués par le GFEC de Nouakchott, suivie de celle
de Kaédi 25% alors que celles de Monguel, Mbout, Maghama, Aïoun et
Tintane ont des proportions variant de 3 à 12%. Pour l'ensemble des
coopératives, les activités de crédit ont
débuté depuis plus de trois ans. La caisse de Nouakchott est
à sa 16ème opération de crédit alors que d'autres
n'ont sont qu'à leur 4ème comité de
crédit. Les montants de crédit distribués varient d'une
structure à une autre. Les prêts sont octroyés à des
femmes individuellement ou via leurs coopératives. Le taux de
remboursement des crédits au niveau des caisses se situe entre 74% et
97%. Au niveau de Nouakchott il est de 92% contre 97% à Kaédi,
94% à Monguel, 85% à Mbout, 74% à Maghama, 80% à
Aïoun et 84,8 à Tintane 3%.
Le taux de risque du portefeuille a augmenté, il passe de
6 % en 2001 à 19% en 2002 et atteint 24% en 2004, les taux
d'efficacité opérationnelle et financière accusent la
même tendance tout en restant dans les limites acceptables. Cette
situation est due à la croissance rapide du réseau, la mise en
place des nouvelles caisses et de recrutement du personnel, le nombre des
personnes touchées sans que des SIG et des mesures d'accompagnement
adéquats aient été définis.
Malgré ces résultats, le niveau de l'autonomie
financière reste dans les limites acceptables avec une baisse en 2002.
En effet il passe de 45% en 2001 à 36% en 2002 et remonte à71%
en 2003 pour atteindre 91% en 2004 suite à l'augmentation des fonds
propres.
3.4 Perspectives à moyen et long
terme : Le rapport d'évaluation de l'impact effectué par
UNICEF en juin 2005 a présenté, un plan d'actions dont l'option
retenue privilégie la consolidation des structures existantes, la
création d'une structure de deuxième niveau en tant que UNION
mettant en réseau, les GFEC existants et, éventuellement, ceux
à créer en réseau et enfin, l'extension progressive de
l'expérience à d'autres localités. Concernant le
portefeuille à risque, le rapport a mis un accent sur le recouvrement
à travers un mécanisme de proximité en vue
d'améliorer la qualité du portefeuille.
4. NISSA BANQUE
4.1 Statut et mission : Le réseau
Nissa Banque a été créé par le SECF avec l'appui
de l'UNICEF, OXAFAM. C'est une institution de micro crédit
calquée sur le modèle de Grameen Bank engagée dans la
fourniture des services financiers au profit des femmes en milieu rural et
urbain depuis 1997. Outre l'offre des services financiers, elle fournit des
services des services de formation technique, d'éducation et
d'assistance sociale à ses membres. Actuellement, toutes les Nissa
Banque sont dotées d'organes de gestion : de Conseil d'administration
composé de 9 membres, du Comité de Crédit composé
de 5 membres et du Conseil de Surveillance limité à 3 membres.
4.2 Couverture et offre de services : Le
réseau a mis en place 9 Nissa Banque localisées au niveau de:
Moughataas de Aleg, Bababé, Mbagne, Magta Lahjar et Boghé dans la
Wilaya du Brakna, de Ould Yengé et Sélibaby dans la Wilaya du
Guidimakha, de Nouadhibou dans le Wilaya de Dakhlet Nouadhibou et de El Mina.
Globalement, le réseau compte 60 709 femmes membres. D'une
manière générale, en milieu rural, les clientes sont
composées d'individus alors qu'en zones semi-urbaines elles s'organisent
en coopérative. Les coopératives octroient le crédit et
mobilisent l'épargne de ses membres, et des services de formation
élémentaire.
4.3 Performances de la Coopérative:
l'information et les performances présentées ont
été extraites du rapport d'évaluation de l'impact
commandité par l'UNICEF, un des grands bailleurs du réseau. Le
tableau ci-après donne l'évolution des crédits
accordés par chacune des 9 caisses et pour l'ensemble. De 1997 à
2002, l'évolution des crédits accordés a été
marquée par une hausse soutenue comme le montre le tableau ci-dessous. A
la suite, le volume des montants de crédit a baissé passant de
près de moitié en 2003 et légèrement en 2004. Cette
baisse est consécutive aux mesures prises pour accélérer
le recouvrement des impayés en suspendant temporairement les
opérations de crédit. Dans certains cas, la baisse s'explique par
les délais parfois longs pour reconstituer les fonds de crédit.
4.4 Au total, 1255 projets ont
été financés par les 9 Nissa Banque. La caisse de
Boghé en totalise 227 soit 15%, en a financé le plus grand
nombre. Elle est suivie de Magta Lahjar pour 16% correspondant à 198
projets, Aleg pour 190 projets soit 15%, Mbagne pour 14% soit 176 projets,
Bababé pour 156 projets soit 12%, El Mina pour 126 projets soit 10%,
Nouadhibou pour 82 projets soit 7%, Sélibaby pour 65 projets soit 5% et
enfin, Ould Yengé a financé 35 projets représentant 3% du
total. Le taux de remboursement est variable d'une Nissa Banque à une
autre. Le meilleur taux, qui est de 96% a été enregistré
par les caisses de Mbagne et Bababé suivies par Aleg et Sélibaby
avec chacune un taux de 93%, Magta Lahjar 92%, Boghé 90%, Nouadhibou
85%, El Mina 82% et Ould Yengé enregistrent le plus faible taux 74%.
Ainsi, 3 Nissa Banque sont en dessous de la norme qui est de 95%. Globalement,
les crédits impayés se chiffrent à 12.951.376 MRO sur un
montant total attendu de 133.33.600 MRO.
4.5 Perspectives à moyen et long
terme : Au regard des performances du réseau et en vue de
renforcer les acquis, le rapport d'évaluation de l'UNICEF a
recommandé les points suivants :
D'engager la professionnalisation des Nissa Banque dans une
perspective prenant en compte leur viabilité et l'offre de services
accessibles et profitables pour les usagers ;
D'envisager la création du réseau des Nissa
Banque qui, pourrait être éventuellement élargie aux GFEC
étant donné les similitudes notes au point de vue structurel et
dans la finalité ;
D'apporter un appui technique aux caisses en se fondant sur deux
objectifs : (i) l'appropriation des caisses par les femmes; (ii) l'acquisition
et la valorisation des compétences techniques par le personnel et les
membres des organes ;
D'élaborer une politique d'épargne, de
crédit et de recouvrement prenant en compte les
spécificités locales, les capacités des femmes et les
exigences de la BCM.
5. Groupement d'entraide pour les femmes Initiatives
féminines « GAFIF »
5.1 Statut et mission : Le groupe d'entraide
pour les femmes initiative féminine a été crée en
1998 et agréé en 2000. Il s'est fixé comme objectifs de :
contribuer à l'insertion économique de ses membres; impulser un
esprit d'entreprenariat féminin.
5.2 Couverture et offre des services : GAFIF
a développé ses activités d'épargne et de
crédit dans les deux localités importantes du pays à
savoir Nouakchott la capitale administrative et Nouadhibou la capitale
économique. Il est implantée dans 5 régions
administratives du pays (Brakna, le Gorgol, Dakhlet NDB, et Nouakchott et
compte 7 coopératives affiliées avec 876 sociétaires. Les
localités dépendantes de Nouakchott (Aéré M'bar,
Fimbo, Maghama, Kaédi et Daw, Dolol, Guiraye) viennent d'instaurer un
système d'épargne obligatoire.
5.3 Performances de la Coopérative :
l'analyse des performances de la période 2001-2004 affiche une
croissance soutenue en témoigne l'évolution de son taux
d'efficacité opérationnelle et de la rentabilité
financière ainsi que celle de ses fonds propres. Au cours de la
période 2000 à 2005, la mutuelle a octroyé 560
prêts pour un montant cumulé de 10 205 000 MRO; collecté un
montant de 5134648 MRO d'épargne à vue au niveau de Nouakchott.
En effet, le total du bilan passe de 4 millions MRO en 2001 à 12
millions MRO en 2002, de 17 millions en 2003 à 18,7 millions MRO en 2004
avec une évolution positive des bénéfices respectifs de
0,75 millions MRO; 1 million MRO ; 1,7 millions MRO et 2,5 millions MRO.
Durant la même période, le volume d'encours de crédit
était de 2,3 millions, 4 millions ; 5,6 millions et 9 millions MRO avec
un portefeuille à risque + 90 jours de 0% jusqu'en 2002, qui tombe
à 0,014 % en 2003 et atteint 0.45% en 2004.
5.4 Perspectives (plan d'action 2006-2010 qui
s'appuie sur un compte d'exploitation ci- dessous. La mutuelle a deux objectifs
principaux : (i) améliorer et renforcer les acquis au niveau des
localités existantes (augmentation des membres) ; amélioration
des outils et supports de gestion, renforcement des capacités des
organes et du personnel etc.) ; (ii) : étendre son réseau dans
les régions du Brakna, du Gorgol et du Guidimakha, du Tagant et du Hodh
El Chargui et dans les zones périurbaines de Nouakchott où
s'entassent l'essentiel de l'exode rural. En 2010, Gafif compte d'atteindre
pour les 5 années à venir 3 000 membres environ soit : 1500
membres à Nouakchott, avec 180 adhésions par an (au moins 15
adhésions par mois) ; 500 nouvelles adhésions à
Kaédi à raison de 100 membres par an; à Maghama,
l'objectif fixé est d'atteindre 150 nouvelles adhésions en plus
du groupe actuel GAFIF de 15 membres; à Daw, 200 membres ; à
Aére M'bar, 157 membres et à Fimbo 95 personnes.
Au terme de sa mise en oeuvre, le réseau compte
réaliser les objectifs suivants:
Une adhésion de 3000 membres additionnels ;
Une couverture progressive des charges d'exploitation par les
produits financiers ;
Un résultat avant impôt de 1,5 millions MRO.
Témoignage de 3 clientes d'APME - Mutuelle :
Rokhiyatou Moctar Ndiaye : Couturière
(Drap, nappes, etc.) ; Fatimetou Ibrahim: Commerce de fruits
et transformation des céréales ; et Fati DIACK :
commerce de détail. Elles adhèrent à APME depuis 5 ans
pour la première et pour les eux dernières depuis 7 ans. Leur vie
d'avant APME était marquée par la précarité et
surtout les difficultés quotidiennes à subvenir aux besoins de la
famille.
Roukhiyatou qui n'avait qu'une machine à coudre
manuelle à la maison dispose d'un atelier de couture
équipé et fait travailler en permanence un tailleur. Elle est
arrivée à ce niveau en passant par certaines étapes
marquées par les crédits qu'elle contractait avec APME.
Son premier prêt, de 20000 ouguiyas, lui a permis
d'acheter une table de travail. Comme ça au lieu de coudre à la
main, elle dispose d'une pédale qui lui permet d'éviter de se
courber et d'aller plus vite dans son travail. Le second prêt lui permis
d'équiper la machine avec un dynamo pour cette fois travailler à
l'aide de l'électricité. Avec le troisième prêt elle
a loué un atelier de couture avec un employé à plein
temps.
Avec les revenus que leurs procurent leurs activités
respectives, toutes les femmes participent à la nourriture de la famille
et gagnent plus le respect de leurs conjoints, qui maintenant ne les voient
plus comme des assistés qui ne font que dépenser, mais
plutôt des productrices actives qui contribue au bien être de la
famille. La part qu'elle apporte dans la famille est quelques fois plus
importante que ce que le père de famille apporte à la maison.
La scolarisation des enfants relève de leur
responsabilité, il faut l'inscrire les enfants, les habiller, payer
leurs scolarités et veiller à leur bonne santé. Les
dépenses liées à cette mission incombent aux femmes et
grâce aux maigres revenus qu'elles glanent ici et là avec les
activités, elles arrivent à subvenir à leurs besoins.
Fatimetou Ibrahim avait un lot de terrain qu'elle n'a jamais
pu mettre en valeur, mais depuis 2 ans, elle y a construit une chambre et une
Baraque pour elle et ses enfants. Elle ne paye plus de loyer de 10000 ouguiyas
par mois. Les revenus mensuels de ces femmes varient entre 15000 ouguiyas et
40000 ouguiyas. Elles ont toutes épargné en nature et le montant
de cette épargne varie entre 70000 ouguiyas et 200000 ouguiyas. Cette
épargne constitue pour elle une marge de sécurité pour
faire face aux imprévus et de participer aux activités de la
communauté (cérémonies festives et autres).
- ''j'avais honte de moi avant les cours, je mettais mon doigt
sur le carnet d'adhérent, mes enfants me ridiculisaient, maintenant
j'écris mon nom et je comprend l'importance d'amener mes enfants
à l'école...''. - ''nous étions comme les animaux,
après les cours, nous sommes devenus des êtres humains, ont sait
lire et écrire et ont comprend les informations...''
Grâce aux campagnes IEC du PRP, qui englobent dans leur
pédagogie, les communicateurs traditionnels, acteurs politiques,
administrations, moyens d'information, les groupements féminins ont
trouvé une occasion institutionnelle de rentrer dans le processus de
production sans déroger aux principes traditionnels. Cette
évolution de mentalité s'est soldée positivement par le
fait que la participation des femmes dans le cadre du PRP qui était
ciblée à 46% par le rapport d'évaluation a
dépassé concrètement et après huit ans plus de 70%.
Dans les localités du Brakna où l'IMF Kewel intervient, l'IEC a
contribué à un changement positif de comportement des filles qui
abandonnaient l'école. Cette IMF a mis en place un projet
d'électrification solaire qui a permis la lecture et
l'alphabétisation nocturne aux gens scolarisés et aux petits
opérateurs (agriculteurs, éleveurs, petits vendeurs) qui ne
rentrent chez eux que le soir.
CHAPITRE II : l'impact de la microfinance
perçu à travers une enquête
Section I : Méthodologie et étapes
de la réalisation de l'enquête
L'objectif principal de l'enquête est
d'étudier l'impact des services micro financiers, afin d'avoir une
idée des divers impacts économiques et sociaux que leurs
programmes de micro entreprise ont sur leurs clients, leurs foyers...
Paragraphe I : Contexte expérimental
La croissance du secteur de la microfinance a
généré une forte demande pour les évaluations
d'impact, de la part des donateurs mais aussi des institutions.
Plusieurs études ont récemment été
réalisées ; dans le cadre de notre mémoire nous
allons nous focaliser sur l'étude qui a été menée
à Hyderabad en Inde avec Spandana et celle qui a été
menée en milieu rural au Maroc avec Al Amana.
L'étude expérimentale menée en Inde
(Banerjee et Du?o, 2009) concernant l'expansion de l'IMF indienne Spandana dans
les quartiers pauvres de Hyderabad. Après deux ans, les résultats
montrent que la micro?nance a un impact positif sur la création
d'activité ; en revanche, l'effet est très
hétérogène sur la consommation des ménages. Ceux
qui avaient une activité avant l'introduction du microcrédit
consomment plus de biens durables mais réduisent les consommations non
indispensables ; ils voient leurs pro?ts augmenter. Ceux qui démarrent
leur activité, par contre, réduisent leur consommation totale
pour faire face aux coûts ?xes nécessaires à la
création d'entreprise. En ?n, la consommation du ménage augmente
pour les emprunteurs qui n'ont pas d'activité. L'étude montre en
outre qu'il n'existe pas d'impact sur des variables non économiques
telles que l'éducation, la santé ou le pouvoir des femmes au sein
du ménage.
La seconde c'est celle d'Al Amana qui opère avec le
statut d'association de microcrédit. Basée à Casablanca et
concentrant son intervention dans des zones urbaines déjà
saturées par une forte concurrence, l'institution avait prévu de
s'implanter en milieu rural. Pour l'évaluation, on recensa en 2006 162
villages vers lesquels Al Amana envisageait de s'étendre,
définissant des couples de villages similaires et tirant au sort lequel
des deux recevrait des services. L'échantillon fut constitué
à partir de 25% des ménages de chaque village de traitement et de
contrôle, choisis sur la base d'un sondage censé détecter
les plus propices à solliciter du microcrédit. Au total, 5666
foyers ont été enquêtés
Paragraphe 2 : Echantillonnage
Lorsque l'on ne dispose pas de sources administratives, et que
l'on désire connaître la fréquence de certaines
caractéristiques dans une population (condition de vie, sexe,
profession, âge, revenus, etc.), la meilleure démarche consiste
à recueillir ces informations en interrogeant chaque individu de la
population ; c'est ce que l'on fait dans les recensements.
Si l'on accepte une certaine imprécision dans les
informations recherchées, il est possible, à certaines
conditions, d'obtenir une valeur approchée des fréquences
désirées (ceci vaut d'ailleurs pour toute autre donnée
statistique, comme la moyenne).
Ces conditions font l'objet de la théorie des sondages.
Dans notre cas la population mère est composée
de tous les membres des IMFs (CAPEC, PROCAPEC, MAFEC, GAFEC, GAFIF, NISAA...)
en Mauritanie.
Le tableau se reparti ci-dessous
CAPEC
|
MAFEC
|
PROCAPEC
|
GAFEF
|
GFEC
|
NISAA
|
TOTAL
|
Membres
|
160000
|
3400
|
87500
|
3000
|
33295
|
60709
|
347904
|
De cette population sera extrait l'échantillon qui se
soumettra au questionnaire, pour savoir la situation des conditions de vie des
membres de ces institutions de microfinance.
La sous-population sous interrogation (l'échantillon)
sera sélectionnée de telle sorte qu'elle constitue un
modèle réduit de la population visée. Pour obtenir ce
résultat, on a fait une sélection aléatoire (tirage au
hasard) dans une base de sondage (liste, sans omission ni
répétition, de tous les individus de la population). En pratique,
on pourrait utiliser d'autres manières pour constituer notre
échantillon représentatif ; mais
l'échantillonnage aléatoire nous demeure la
procédure de référence, dont les autres procédures
ne sont (au mieux) que des approximations.
Section II : Les résultats de
l'enquête
Paragraphe1) Données sociodémographique
La socio-démographie est une branche de la
démographie qui étudie avec une attention particulière les
causes et les conséquences de l'urbanisation. Dans ce paragraphe on
mettra l'accent sur le statut matrimonial, le niveau d'éducation de
membres ainsi que leur statut dans l'emploi
Tableau1 : statut matrimonial
|
Statut matrimonial
|
?
|
Marié(e)
|
17
|
56,667
|
Célibataire
|
11
|
36,667
|
Divorcé(e)
|
1
|
3,333
|
Veuf(ve)
|
1
|
3,333
|
TOTAL
|
30
|
100
|
Le statut matrimonial de l'échantillon montre une grande
dominance de la part des marié(es) dont 56 ,667% ce qui nous montre
que la moitié des interviewé(es) sont marié(es)et 36,667
sont célibataires cela nous montres que la microfinance est plus
utilisées par les marié(es) que les autres.
Tableau2 : Niveau d'éducation
|
Niveau d'éducation
|
?
|
Sans Niveau d'instruction
|
1
|
3,333
|
Niveau primaire
|
5
|
16,667
|
Niveau secondaire
|
3
|
10
|
Bac
|
8
|
26,667
|
Niveau universitaire
|
10
|
33,333
|
Coranique /mahadara
|
3
|
10
|
Total
|
30
|
100
|
Concernant le niveau d'éducation à peu
prés 1/3 des interviewé(es) ont atteint un niveau
supérieur (33,333%), 26,667% ont le niveau Bac et 16,667% ont le niveau
primaire et nous avons une faible couverture de la part des autres qui
renferme 23 ,333% on peut conclure concernant l'échantillon que
les membres des IMF ont un niveau d'instruction élevé
Tableau3 : Statut dans l'emploi
|
Statut dans l'emploi
|
?
|
Chômage
|
1
|
3,333
|
chefs d'entreprises
|
1
|
3,333
|
Cadres et professions intelectulles
|
1
|
3,333
|
Employés
|
15
|
50
|
Ouvriers
|
4
|
13,333
|
Retraités
|
1
|
3,333
|
Ménagères
|
2
|
6,667
|
Autres
|
5
|
16,667
|
Total
|
30
|
100
|
Concernant le statut d'emploi La majorité des membres
des IMFs sont des employés (50%) l'autre moitié est
partagé par les (chômeurs, chefs d'entreprises, ouvriers
ménagères et autres)
Paragraphe2) Fonctionnement et utilisation des IMFs
Tableau1 : Raison de participation aux
IMFs
|
Raison de participer aux IMFs
|
?
|
Effort d'epargne
|
4
|
13,333
|
Realisation d'un projet
|
11
|
36,667
|
Avoir un capitale de commerce
|
3
|
10
|
Entraide
|
2
|
6,667
|
Besoin familiaux
|
3
|
10
|
Faire face a des imprevu
|
6
|
20
|
Avoir un crédit facile sans intérêt
|
1
|
3,333
|
Total
|
30
|
100
|
L'enquête a révélé que La
principale raison qui pousse les membres à la participation aux IMF,
c'est la réalisation d'un projet (36,667%) , 20% des membres c'est
pour faire face a des imprévu ,13,336% c'est l'effort d'épargne
et 10 % c'est pour les besoins familiaux et avoir un capitale de commerce
,6,667% c'est l'entraide et 3,333% c'est avoir un crédit facile sans
intérêt, dans ce cas la significativité de la participation
des membres aux IMF c'est réalisé son propre projet personnel et
celle de faire face aux imprévus
Tableau2 : Nombres de parts dans
l'IMF
|
Nombres de parts dans l'imf
|
?
|
Une part
|
14
|
46,667
|
deux parts
|
4
|
13,333
|
Trois parts
|
1
|
3,333
|
Autres
|
12
|
40
|
Total
|
30
|
100
|
Vue la manque d e moyen, la plus part des membres n'ont
qu'une seule part dans les IMFs (46,667%). Durant l'enquête ont s'est
rendu compte que malgré le niveau important d'instruction des membres
(40%) ne savent pas ce qui veut dire avoir une part dans une IMF. 13,333% des
membres ont deux parts et 3,333% ont trois parts .
Tableau3 : Fréquence des
dépôts
|
Frequence des depots
|
?
|
Journaliere
|
0
|
0
|
Hebdomadaire
|
17
|
56,667
|
Mensuelle
|
6
|
20
|
Trimestrielle
|
7
|
23,333
|
Total
|
30
|
100
|
Plus de 56% des membres font des dépôts
hebdomadaires, le dépôt trimestriel prend la deuxième place
avec 23,333%,20% dépôt mensuels et on constate que le
dépôt journalier n'est pas appliqué par les
membres.
Tableau4 : Préférence entre
microfinance et tontine et microfinance banques
|
Preference entre microfinance et Tontine
|
?
|
Microfinance
|
21
|
70
|
Tontine
|
9
|
30
|
Total
|
30
|
100
|
|
Preference entre microfinance et banques
|
?
|
Microfinance
|
23
|
76,667
|
Banques
|
7
|
23,333
|
Total
|
30
|
100
|
D'âpres les enquêtes faites a peu prés
¾ des membres des IMFs (73,333%) préfèrent la microfinance,
30 % la tontine et 23,333% la banque.
Paragraphe3) Microfinance et activité
économique
Tableau1 : Placement par
priorité
|
Placement par priorité
|
?
|
Tontine
|
2
|
6,667
|
Microfinance
|
14
|
46,667
|
Banque
|
2
|
6,667
|
Elevage
|
0
|
0
|
Terrain maison
|
4
|
13,333
|
AGR
|
8
|
26,667
|
Total
|
30
|
100
|
L'enquête montre que 46,667% des membres placent
prioritairement dans des microfinances, 26,667% activités
génératrices de revenus, 13,333% achat de terrain ou maison,
6,667% placement aux banques ou tontines et 0% financé pour
l'élevage.
Tableau2 : Impact des IMFs au niveau de vie des
bénéficières
|
Impact des IMFs au Niveau de vie des benef
|
?
|
Amelioration
|
23
|
76,667
|
Detérioration
|
1
|
3,333
|
Stabilité
|
6
|
20
|
Total
|
30
|
100
|
On constate que grâce aux IMFs, les conditions de vie
des membres sont améliorer (76,667%), 20% des membres n'ont pas eu de
changement et seulement 3,333% de membres qui ont connus une
détérioration de leurs conditions de vie. On peut donc conclure
que les IMFs ont un impact positif sur les conditions de vie de leurs
membres.
Paragraphe4 : Modes de financements
Tableau1 : Exercices d'activités
économiques
|
Exercices d'activités
économiques
|
?
|
Oui
|
23
|
76,667
|
Non
|
7
|
23,333
|
Total
|
30
|
100
|
Pour le mode de financement, on constate que dans
l'échantillon que la majorité des membres exercent des
activités économiques (76,667%) et 23,333% n'exercent pas
d'activité économique.
Tableau2 : source de financement
|
Sources de financement
|
?
|
Personnels
|
17
|
56,667
|
Banques classiques
|
0
|
0
|
Tontines
|
0
|
0
|
Microfinance
|
1
|
3,333
|
Parents
|
2
|
6,667
|
Amis
|
2
|
6,667
|
Autres
|
8
|
26,667
|
Total
|
30
|
100
|
Le tableau2 nous indique que plus la moitié des membres
s'autofinance pour leurs activités (56,667%), 26,667% sont
financés par d'autres, 6,667% par leurs amis, 6,667% par leurs parent.
Il n'y a que 3,333% qui ont comme source de financement et aucun membres n'est
financé par les banques islamiques et les tontine.
Tableau3 : Avoir un compte en banque
|
Avoir un compte en banque
|
?
|
Oui
|
15
|
50
|
Non
|
15
|
50
|
Total
|
30
|
100
|
On remarque que la moitié des membres des IMFs ont au
moins un compte en banqueet l'autre moitié et privé de compte
bancaire.
Tableau4 : Pratique de taux
d'intérêt
|
Pratique de taux d'interet
|
?
|
Normale
|
10
|
33,333
|
Inacceptable
|
20
|
66,667
|
Total
|
30
|
100
|
Pour ce qui est de la pratique du taux d'intérêt
66,667% trouve que l'utilisation du taux d'intérêt est anormale,
ces membres se basent sur les règles de la charia qui interdit
l'intérêt qui veut dire le ribat qui vient du mot
« Raba » qui signifie augmenté et 33, 333%
trouve ça normal.
Tableau5 : Evaluation de financement par les
proches
Evaluations
|
Proches
|
?
|
Bonnes
|
19
|
65,517
|
Moyennes
|
5
|
17,241
|
Mauvaises
|
5
|
17,241
|
Total
|
29
|
100
|
Tableau6 : Evaluation de
financement par les IMFs
Evaluations
|
IMFs
|
?
|
Bonnes
|
23
|
79,31
|
Moyennes
|
6
|
20,69
|
Mauvaises
|
0
|
0
|
Total
|
29
|
100
|
Tableau7 : Evaluation de
financement par les tontines
Evaluations
|
tontines
|
?
|
Bonnes
|
15
|
60
|
Moyennes
|
5
|
20
|
Mauvaises
|
5
|
20
|
Total
|
25
|
100
|
Evaluations
|
BC
|
?
|
Bonnes
|
9
|
40,909
|
Moyennes
|
12
|
54,545
|
Mauvaises
|
1
|
3,448
|
Total
|
22
|
100
|
Tableau8 : Evaluation de financement par les
banques classiques
Tableau9 : Evaluation de financement par les banques
islamiques
Evaluations
|
BI
|
?
|
Bonnes
|
12
|
70,588
|
Moyennes
|
4
|
23,529
|
Mauvaises
|
1
|
5,882
|
Total
|
17
|
100
|
Concernant les évaluations de financement nous
constatons que l'évaluation de financement des (proches, IMFs, tontines,
BI) sont bonnes, la couverture est très significative par rapport au
financement des banques classique que les membres considère moyennes,
nous constatons que les interviewé(es) n'ont pas de problème avec
les premiers.
Tableau10 : Préférence entre
crédit bancaire et crédit islamique
|
Préférence
|
?
|
Crédit bancaire
|
14
|
66,667
|
Crédit islamique
|
7
|
33,333
|
Total
|
21
|
100
|
Dans les enquête on a constaté que la plupart des
membres ne connaissent pas le crédit bancaire, c'est pour ce la que la
1/3 des membres ont préféré le crédit bancaire au
crédit islamique.
Conclusion Générale
Les institutions de Micro Finance ont pendant longtemps
joué un rôle remarquable dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté. Elles sont considérées comme des outils de
développement de l'entreprenariat au niveau local en répondant
à des préoccupations et à des questions pour lesquelles
les institutions classiques n'apportaient pas de réponses.
La Micro Finance a connu une expansion remarquable qui se
traduit par l'augmentation du nombre de structures financières et la
diversification des services et produits offerts aux populations. Elle cherche
à offrir un accès aux ressources financières à des
Populations exclues des circuits bancaires classiques aux fins d'appuyer leurs
efforts pour améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.
Aujourd'hui, la Micro Finance contribue de façon
significative à la lutte contre la pauvreté. Toutefois, l'impact
moyen ou long terme de la Micro Finance implique la pérennité des
services Financiers offerts aux populations cibles et celle-ci implique la
pérennité des Institutions de la Micro Finance.
Il convient de souligner que, outre l'engouement des
populations, l'essor de la Micro Finance découle également de
l'engagement des pouvoirs publics et des partenaires à appuyer le
développement et la promotion de la Micro Finance
considérés comme un moyen qui contribue à la croissance
économique et à la lutte contre la pauvreté.
Il convient de souligner que, outre l'engouement des
populations, l'essor de la Micro Finance découle également de
l'engagement des pouvoirs publics et des partenaires à appuyer le
développement et la promotion de la Micro Finance
considérés comme un moyen qui contribue à la croissance
économique et à la lutte contre la pauvreté.
Néanmoins, il faudrait que les acteurs et actrices de
ce secteur soient mieux informé(es) des exigences de la conduite d'une
entreprise, habitué à gérer de manière plus
ou moins informelle.
En ce qui concerne les femmes le déficit de formation
est plus criant malgré les nombreux efforts de l'Etat et des partenaires
au développement. Il opportun de mieux les organiser afin qu'elles
puissent maximiser les résultats de leurs efforts et accéder
à des revenus plus élevés.
Grâce à la « discrimination
positive » dont elles font l'objet, l'accès au crédit
est aujourd'hui grandement facile. Seulement il ne suffit pas de disposer de
fonds, mais il faut savoir quoi en faire.
Par ailleurs, l'accent a été mis sur la
contribution de la micro finance à la lutte contre la pauvreté.
La micro finance est un outil de développement parmi d'autres et doit
s'inscrire dans un cadre plus vaste d'aide au développement. Elle n'est
pas la solution unique au problème du développement en
Mauritanie. Pour ce la, il faut mener une campagne de sensibilisation du public
pour adhérer et inciter les membres à épargner,
sensibiliser les banques à l'importance de la microfinance,
arrêter les mécanismes appropriés pour le partenariat entre
les banques et les IMF désengager progressivement l'Etat du financement
direct du secteur et canaliser les lignes de crédits destinées
aux IMF à travers les banques ou les institutions de refinancement
pérennes, assurer l'accès des IMF présentant des
perspectives claires de pérennisation à des ressources peu
coûteuses (subventions, lignes de crédit à des taux
bonifié) à moyen et long terme, mettre en place un fonds
d'assurance - risque...
ANNEXE : Questionnaire
Questionnaire : Enquête auprès
des membres des IMF
Date de l'interview :
/__/__/__/__/__/___/
Nom et prénom de
l'interviewé(e) ..........................................................................
Adresse de
l'interviewé(e) :........................../........................../.............................
Numéro de téléphone de
l'interviewé(e) : /__/__/__/__/__/___/
Nom de
l'IMF :......................................................................
I. DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
|
Q 1 : Sexe : 1. Masculin
2. Féminin /__/
Q 2 : Age : /__/__/__/ ans
Q 3 : Statut matrimonial :
1. Marié(e)
/__/
2. Célibataire(e)
3. Divorcé(e)
4. Veuf (ve)
Q 4 : Niveau d'éducation :
1. Sans niveau d'instruction
2. Niveau primaire
3. Niveau secondaire /__/
4. Bac
5. Niveau Universitaire
6. Coranique/Mahadara uniquement
Q4 : Statut dans l'emploi
1. chômage ;
2. Artisan, commerçant, chef
d'entreprise ;
3. Cadre et profession intellectuelle
supérieure ;
4. Profession
intermédiaire ;
5. Employé ;
6. Ouvrier ; /__/
7. Retraité ;
8. Autre personne sans activité
professionnelle.
9. Ménagère
10. Elève ou Etudiant
II. FONCTIONNEMENT ET UTILISATION DE L'IMF
|
Q 5 : Dans combien d'IMF adhérez-vous ?
/__/__
Q 6 : Quelle est la fréquence de vos dépôts
dans votre principale IMF ?
1. Journalière
2. Hebdomadaire
3. Mensuelle
4. Trimestrielle /___/
99. Autres (à
préciser........................................)
Q 7 : Combien de parts avez-vous dans votre principale IMF
1. Une part 2. Deux parts 3.
Trois parts 4. Autre : préciser : _______
/__ /
Q 8 : Quelle est la principale raison de votre participation
à une IMF?
1. Effort d'épargne
2. Réalisation d'un projet personnel
/__/
3. Avoir un capital de commerce
4. Entraide
5. Besoin familiaux
6. Achat de matériels et des biens d'équipement
7. Faire face à des dépenses imprévues
8. Avoir un crédit facile sans intérêt
9. Autre (à
préciser....................................................)
Q 9 : En dehors de votre IMF, est-il envisageable d'obtenir un
prêt dans votre IMF ?
1. Oui 2. Non
/__/
Q 10 : Si oui, par quel moyen ?
1. Au niveau de la caisse
2. Auprès des autres membres de
l'IMF
3. Autres (à
préciser................................................)
Q 11 : Préférez-vous la microfinance à la
tontine ? 1. Oui 2. Non
/__/
Q 12 : Préférez-vous la microfinance à la
banque ? 1. Oui 2. Non
/__/
Q 13 : Si vous préférez la microfinance à
la tontine et/ou à la banque ? Pour quelles raisons :
1. La faiblesse des revenus : les banques sont
réservées aux détenteurs de hauts revenus
2. Le dépôt préalable à l'ouverture
d'un compte est jugé excessif.
3. Les circuits financiers classiques ne permettent pas
d'épargner de petites sommes;
4. Le réseau financier institutionnel n'est pas
suffisamment développé pour éviter de longs
déplacements et des pertes de temps considérables.
5. La froideur de l'accueil décourage
6. Le manque de confiance dans les institutions formelles
7. L'islam prohibant l'intérêt.
8. L'importance des relations sociales au sein des associations
tontinières
9. La recherche d'un système d'épargne
forcée
10. Autres (préciser
)
Q 14 : Est-ce que l'un de vos parents (père, mère
où la personne qui vous a élevé) est ou était
membre d'une IMF ?
1. Oui
2. Non /__/
III. MICROFINANCE ET ACTIVITE ECONOMIQUE
|
Q 15 : L'argent reçu de votre IMF vous a-t-il permis de
financer une activité génératrice de revenu ?
1. Oui 2. Non
/__/
Q 16 : Si oui, quelle activité génératrice
de revenu (AGR) avez-vous réalisée ?
Q 17 : Si non,
pourquoi ?....................................................................................................................
Q 18 : Si oui, dans quel domaine principalement ?
1. Commerce (préciser le
type...............................................)
2. Artisanat
/__/
99. Autres (à
préciser...........................................)
Q 19 : Si vous avez une AGR, quel est votre chiffre d'affaire
mensuel moyen : /__/___/___/___/___/___/ UM
Q 20 : Quel est le pourcentage de vos revenus mensuels que vous
épargnez ? /___/___/___/ %
Q 21 : Comment placez-vous prioritairement votre
épargne ?
1. Tontine /__/
2. Thésaurisation
3. Microfinance
4. Banque
5. Elevage
6. Terrain-Maison
7. Bijoux
8. AGR
99. Autres (préciser )
Q 22 : Que faites-vous en priorité de l'épargne de
l'IMF ?
1. Autre IMF
2. Thésaurisation
3. tontine
4. Banque
5. Elevage
6. Terrain-Maison /__/
7. Bijoux
8. AGR
9. Consommation
10. Education des enfants
11. Formation personnelle
12. Aide
13. Soins personnels
14 .Autres (préciser)
Q 23 : Que pensez-vous de l'effet de la microfinance sur la
majorité de ses membres :
1. Améliore leur niveau de vie grâce à la
microfinance
2. Détériore leur niveau de vie à cause de
la micro finance /__/
3. Leur niveau de vie reste identique
Q 24 : Vous concernant, depuis que vous êtes membre
d'une IMF, votre niveau de vie :
1. S'est amélioré grâce à la
microfinance
2. S'est détérioré à cause de la
microfinance
3. Est resté identique /__/
IV. MODES DE
FINANCEMENT
Q 25 : Exercez-vous une activité économique ?
1. Oui 2. Non
/__/
Q 26 : Si oui quelles sont les sources de financement de la
création de votre activité économique ?
1. Personnelle.....................
2. Banque classique............... /__/
3. Tontine........................
4. Microfinance (IMF)...............
5. Banque islamique............
6. Parents...........................
7. Amis...........................
99. Autres (précisez)...............
Q 27 : Avez-vous au moins un compte bancaire ?
1. Oui 2. Non /__/
Q 28 : Si non, voulez-vous ouvrir un compte bancaire ?
1. Oui 2. Non /__/
Q 29 : Si oui, avez-vous déjà demandé un
financement bancaire pour vos besoins personnels ?
1. Oui
2. Non /__/
Q 30 : Si oui, la réponse de la banque fut-elle
favorable ? 1. Oui 2. Non /__/
1. Oui
2. Non /__/
Q 31 : Si vous exercez une activité économique et
que vous avez un compte bancaire, avez-vous déjà demandé
un financement bancaire pour cette activité économique ?
1. Oui 2. Non /__/
Q 32 : Si oui, la réponse de la banque fut-elle
favorable ? 1. Oui 2. Non /__/
Q 33 : Si non, quels sont les motifs de non recours au
financement des institutions financières ?
1. Aucun besoin de financement
/__/
2. Peur d'un refus de son institution financière
3. Financé son entreprise par les profits
4. A obtenu du financement par d'autres moyens,
5. Préciser :
Q 34 : Si vous exercez une activité économique et
que vous êtres membre d'une IMF, avez-vous déjà
demandé un financement d'une IMF pour cette activité
économique ? 1. Oui 2. Non
/__/
Q 35 : Si oui, la réponse de l'IMF fut-elle
favorable ? 1. Oui 2. Non
/__/
Q 36 : Si vous placez une partie de votre épargne dans
une banque ou dans une IMF, obtenez-vous un taux
d'intérêt ?
1. Oui
2. Non /__/
Q 37 : Considérez-vous que placer sont épargne
avec un taux d'intérêt est : 1. Normal 2.
Inacceptable /__/
Q 38 : Votre évaluation des Institutions de Microfinance
(IMF) ? 1. Bonne 2. Moyenne 3.Mauvaise /__/
Q 39 : Votre évaluation des banques ? 1. Bonne
2. Moyenne 3. Mauvaise
/__/
Q 40 : Votre évaluation du financement de proches ?
1. Bonne 2. Moyenne 3. Mauvaise
/__/
Q 41 : Votre évaluation des Banques islamiques ?
1. Bonne 2. Moyenne 3. Mauvaise
/__/
Q 42 : Votre évaluation des tontines ?
1. Bonne 2. Moyenne 3.
Mauvaise /__/
Q 43 : Connaissez-vous le crédit islamique ? ?
1. Oui 2. Non /__/
Q 44 : Si oui, préférez-vous le crédit
bancaire au crédit islamique ? 1. Oui 2. Non
Liste de références
(bibliographies):
Profil de la pauvreté 2008 en Mauritanie.
Rapport de la stratégie de la microfinance.
Stratégie nationale de la microfinance adoptée lors
du conseil des ministres novembre
2003.
Guide de la microfinance, édition d'organisation, S
Boyé, J Hardenberg et C Poursat.
www.lamicrofinance.org
Université de Rennes1 : mémoire Simon
Corné.
Rapport annuel 2010 BCM.
www.lamicrofinance.org/l'étude
d'impact.
Guide de la microfinance where to microfinance.
Anne-Marie Dussaix, Jean-Marie Grosbras, les sondages :
principes et méthodes, Paris, PUF(Que sais je ? no 701), 1993.
|