Section III : La banque et les risques bancaires
I - La banque
I- 1. L'évolution de la banque et
développement du réseau bancaire algérien
La notion de banque est très ancienne. Elle date du
quatrième siècle avant J-C. c'est en Grèce que les
premières opérations s'apparentant à celles des banques
modernes, ont été traitées (change de monnaie, garde de
dépôts, octroi de prêts).
Favorisée par les échanges commerciaux
localisés essentiellement dans le bassin méditerranéen,
l'activité bancaire se développa un peu plus tard dans l'empire
ROMAN, et en Egypte. La guerre des croisades donna une impulsion nouvelle, aux
échanges commerciaux entre l'orient et l'occident, et à la
création des premières banques européennes notamment
allemandes, hollandaises, italiennes et anglaises.
Les grandes découvertes maritimes des 15
siècles (routes des indes, et les Amériques)
déplacèrent vers l'Atlantique, le trafic international dont les
banques anglaises et hollandaises furent les grands
bénéficiaires. En France, les premières banques
privées ont fait leur apparition au 18émesiècle
mais avec beaucoup moins de succès. Plusieurs banques se sont
succédées et ont succombé sous la lourdeur des risques
qu'elles ne parvenaient pas encore à maitriser.
Ce n'est qu'au 19éme siècle que le
réseau bancaire français se façonna avec la
création des grandes banques et établissement financiers actuels.
La banque de France fut créée la première en date du 15
janvier 1800. Les autres banques et établissements financiers
constituèrent progressivement le réseau bancaire national
français et international.
En Algérie le réseau bancaire était
constitué à la veille de l'indépendance (juillet 1962) par
des succursales et agences de banques françaises principalement. Ne
pouvant être agréées par la Banque d'Algérie
à exercer à leur activité bancaire en tant qu'agences et
succursales de banques étrangères, elles ont accepté de
céder leur patrimoine immobilier aux banques algériennes
nouvellement créées en 1966. Ainsi à compter du
1er janvier 1967, le réseau bancaire en Algérie se
trouva totalement constitué par les banques publiques suivantes :
· La banque centrale
d'Algérie : institut d'émission et banque de
réescompte ;
· La banque algérienne de développement `BAD'
Banque d'investissement qui s'est substitué à la caisse
algérienne de développement `CAD' ;
1Le service général d'audit
budgétaire ( SGAB), op-cit.
· La caisse nationale d'épargne et de
prévoyance `CNEP' ;
· Trois banques en l'occurrence (BEA, BNA, CPA) qui ont
hérité des infrastructures et des fonds de commerces des banques
étrangères :
v' La BEA a hérité le réseau du
crédit lyonnais, de la société générale, de
la
BFCE, de la Worms et Cie, de la banque des pays bas ;
v' La BNA a hérité le réseau de la banque
nationale du commerce et de l'industrie de France « BNCI », du
comptoir d'escompte de Paris, du crédit industriel et commercial de
France « CIC », du crédit de France « CFF », du
crédit agricole de France « CA ».
Sur la base des nouvelles réformes économiques
provoquées par les événements historiques d'octobre 1988,
et visant l'instauration d'une économie de marché en
Algérie, une panoplie de textes a été
élaborée et publiée, notamment la loi sur la monnaie et le
crédit et les nouveaux codes : code de commerce et d'investissement,
favorisant la création et l'exploitation de banques privées en
Algérie à capitaux algériens et/ou étrangers.
Ainsi la première banque d'affaire sous la forme
d'établissement financier, aux capitaux privés algériens
est née en 1993 sous la dénomination d' « union banque
» dont le siège est fixé à Alger. Elle a
été suivi par la création de Mouna Bank siégeant
à Oran et par Algerian International Bank « AIB »
siégeant à Alger.
Parallèlement d'autres banques commerciales à
vocation universelle et à capitaux algériens, ont
été créées et agréées par la Banque
d'Algérie « BA ». il s'agit de la « BCIA » Banque
Algérienne pour le commerce et l'industrie siégeant à
Alger, « la Banque Khalifa » siégeant à Alger, la CAB
siégeant à Alger, ARCO Bank siégeant à Alger..
Etc.
Les premières Banques étrangères qui ont
manifesté leurs intérêts pour le marché
algérien et qui ont obtenu leur agrément auprès de la
banque d'Algérie sont : la CITI Bank Américaine, la
Société Générale de France, et la banque nationale
de Paris et le Crédit Lyonnais de France suivies d'autres banques
à capitaux privés arabes (Saoudiens, Qataris, jordaniens
notamment : Rayane Bank, Arabe Bank Corporation, housing Bank, Golf
Bank...etc).
Compte tenu de la diversité des structures des
établissements de crédit et de la multiplicité de
l'activité bancaire, il est assez difficile de proposer une
définition à la fois simple et complète de la banque.
Selon l'ordonnance n° 03-11 du 26 Août 2003
relative à la Monnaie et au Crédit : « la Banque est une
société par action qui est seule habilitée à
effectuer à titre de profession habituelle toutes les opérations
décrites aux articles 66 à 68 de ladite ordonnance, notamment: la
réception de fonds du public, les opérations de crédit
ainsi que la mise à la disposition de la clientèle des moyens de
paiement et la gestion de ceux-ci ».
rendre compte que cette tâche n'est pas aussi simple. Les
définitions mêmes du Crédit démontrent à quel
point il est ardu d'atteindre l'objectif de sécurisation des banques.
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