Chapitre premier :
Présentation du Milieu de Stage
1.1. Brève historique de la conservation
Le désir de préserver les ressources naturelles
s'est manifesté dans les sociétés ancestrales beaucoup
plutôt qu'on ne l'admet. En l'an 252 avant Jésus, l'empereur ACOKA
de l'Inde, promulgue une loi sur la protection des animaux et des
végétaux dans son empire. Ce document est considéré
comme l'un des anciens consacrant ce que nous appelons aujourd'hui " Aire
Protégée".
En RD. Congo, cette idée de conservation remonte
dès l'Etat Indépendant du Congo (EIC), sous le règne du
roi Léopold II, qui, dans ses projets avait aussi l'intention de
favoriser la conservation de la nature. Déjà le 25 Juillet 1889,
un décret qui établissait dans l'EIC des services où la
chasse aux Eléphants était interdite ou permise par les
autorités administratives coloniales.
L'histoire de la création du parc national des Virunga
remonte du très loin et surtout du voyage qu'effectua le Roi Albert en
1919 aux Etat Unis d'Amérique où il a eu l'occasion de visiter
certains parcs notamment Yellowstone reconnu comme premier parc du monde
créé en 1872.
Intéressé par cette oeuvre grandiose, il revient
en Belgique en ayant l'idée de créer un Parc au Congo Belge.
Car AKELEY naturaliste Américain consolidant
l'idée du Roi Albert car en ce moment était chef d'une mission
d'expédition scientifique dans la région volcanique du grand lac
où les Gorilles de montagne étaient massacrés par les
braconniers en provenance du Rwanda et du Congo. Le Parc National Albert fut
créé le 21 Avril 1925 en ayant comme but de préserver les
richesses naturelles principalement les Gorilles dans la région des
volcans éteints.
1.2. Le Parc National des Virunga
Anciennement parc national Albert, le Parc National des
Virunga (PNVi) est situé à l'Est de la République
Démocratique du Congo (RDC) dans la province du Nord Kivu en bordure des
frontières entre la RDC et l'Ouganda d'une part et le Rwanda d'autre
part.
Il couvre une superficie de 785.000 ha et est allongé
sur une distance de près de 300km et une largeur moyenne
dépassant rarement à 1°35' de latitude Sud et entre
29°01' et 30°01' de longitude Est (Delvingt et al. 1990).
Ce parc est le premier parc africain créé en
1925 par le roi Albert I et reconnu site du patrimoine Mondial par l'UNESCO en
1979.
Le PNVi présente une richesse floristique remarquable
due à sa grande diversité des biotopes et habitats naturels ainsi
qu'à sa position phytogéographique. Cette diversité
d'habitats couvre une altitude allant de 600m à plus de 5000m au Mont
Ruwenzori.
Le PNVi est l'un des parcs les plus importants en Afrique de
part sa diversité en espèces fauniques et floristiques. Cette
riche biodiversité s'accompagne d'un grand taux d'endémisme qui
le classe parmi l'un des parcs les plus importants de l'Afrique.
Il compte 218 espèces de Mammifères dont 21
endémiques du Rift, 706 espèce d'Oiseaux dont 23
endémiques, 109 Reptiles dont 11 endémiques, 78 espèces
d'Amphibiens
5
dont 21 endémiques, 21 espèces de Papillons
endémiques, 2077 Plantes dont 230 espèces endémiques
(Plumptre, et al, 2003).
Le PNVi est le pays de superlatif : le plus ancien parc
national du continent africain, le premier cite du patrimoine mondial
d'Afrique, l'aire protégée la plus riche en nombre des
vertébrés soit 2 fois plus que toute l'Europe de l'Ouest unie.
Créé pour protéger les gorilles de
montagne (Gorilla Beringei Beringei), il compte d'autres grands
animaux d'importance internationale comme l'Eléphant (Loxodonta
africana), le Chimpanzé (Pan troglodytes), l'Hippopotame
(Hippopotamus amphibius).
Le PNVi est menacé, car cela peut se faire remarquer
par la naissance de plusieurs centres et cités urbains autours du Le
PNVi constitue actuellement un ilot de nature vierge, entouré presque
partout d'une population humaine, en pleine explosion démographique
(Verschuren, 1993). parc, notamment Kiwanja, Rutshuru, Ishasha, Nyamilima et
les expansions des villages des pêcheurs installés à
l'intérieur du parc. La densité démographique autour du
parc national des Virunga est plus élevée car elle est
supérieure à 300 habitants au km2 (Mugangu,
op.cit).
D'autres villages encore disposent d'un taux de croissance plus
élevé comme Nyamilima avec 36% en 2002 (Mulangala, 2004).
Au cours des dernières décennies, la gestion du
parc a été plus orientée vers le protectionnisme sans
implication directe de la population dans la gestion des ressources du parc.
Avec cette pratique de gestion policière, la population s'est vue
écartée de la gestion du parc avec comme conséquence des
tensions entre les gestionnaires et la population, l'occupation du parc par la
population riveraine et le non respect des lois applicables au parc.
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