I-2-2- Les sols
Le sol est la partie superficielle de l'écorce
terrestre ; c'est aussi la partie vivante qui contient la matière
organique, qui est habitée par une faune et une flore microscopique
nombreuse, ou se développent les racines des plantes.
Cependant, les espèces végétales ont des
exigences très variées en ce qui concerne les
propriétés physiques du sol, qui intéressent
l'alimentation en eau et la respiration des sols, et les
propriétés chimiques, qui concernent l'alimentation
minérale et azotée13.
Située dans le basin arachidier, le terroir de
Sambandé se caractérise sur le plan pédologique par des
sols de type tropicaux. Ainsi, 3 types de sols s'individualisent dans la zone
:
13 Guinier, Ph (1963), p
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés, appelés
sols « joor » et qui se particularisent par leur richesse en sable
ainsi que leur extrême sensibilité à l'érosion
hydrique et éolienne. Ainsi, ADAMS et al (1965), citer par SARR(2007),
les qualifient de sols profonds, bien drainés, perméable,
faiblement structurés avec des teneurs en argile estimées entre 2
et 6%.
Les sols « deck » et les sols « deck-joor
», qui se caractérisent par leur hydromorphie par rapport aux sols
joor. Ces sols argileux et argilo-sableux se retrouvent au niveau des
dépressions comme la vallée morte, ou au niveau des mares et
marigots.
I-2-3- La végétation
Les formations végétales caractéristiques
du terroir villageois de Sambandé sont celles des zones de savane
à saison sèche accentuée. C'est ainsi que, avec la
réduction de plus en plus constater des précipitations d'une
part, et leur variabilité mensuelle comme interannuelle d'autre part, on
note la multiplication des épineux. Mais, selon RIOU (1995) : La
pluviométrie n'intervient pas seule, et les conditions édaphiques
modifient la séquence dans un sens ou dans l'autre : une bonne
rétention d'eau, des profils hydrique sans ruptures ni blocages, un
volume de sol suffisant, permettent aux feuillus de maintenir leur domination
jusqu'à vers 500 mm ; au contraire, une dégradation de ces
propriétés se traduit par la multiplication des épineux,
dans les géo horizons arbustifs, puis parmi les arbres. Cependant, la
répartition des ressources végétales dans le terroir
villageois de Sambandé est fonction des différentes espaces.
- Dans les champs et jachères, on retrouve des
espèces comme Cordyla pinnata, Tamarindus indica, Diospyros
mespiliformis...
- Aux alentours des habitations on retrouve des parcs
d'Adansonia digitata
- Dans la réserve qui renferme le plus d'espèces
végétales et qui constitue a cet effet la première espace
de collecte des produits forestiers, on distingue :
D'abord sur le plateau des espèces comme Acacia seyal,
Combretum glutinosum, Balanites aegyptiaca...
Et enfin, autour de la vallée morte et des mares
temporaires, on trouve des espèces comme Diospyros mespiliformis,
Acacia seyal... Cependant, ces espaces se caractérise par des
limites plus ou moins nettes mais la pression anthropique (surtout pastorale) y
est très forte et impose divers faciès de dégradation par
destruction du couvert herbacé et arbustif, élagage
systématique de certaines espèces (pâturage aérien),
piétinements excessif14.
14 Riou, G (1990) ; p149
En somme le terroir de Sambandé se caractérise
par une savane arborée avec des espèces épineuses
xérophiles qui s'adaptent bien à la situation
pluviométrique, thermique et édaphique du milieu.
I-2-3-1- Sociologie de l'arbre dans le terroir
villageois de Sambandé
A l'instar de toutes les populations d'Afrique, les habitants
du terroir villageois de Sambandé ont des perceptions et des
représentations relatives aux différentes espèces
végétales, liées surtout à la structure sociale en
place. En effet, traditionnellement, l'arbre occupe une place très
important dans les croyances et les cosmogonies africaines, car pour la
satisfaction de nombreux paramètres socio-économiques, les hommes
comme les animaux ont recours aux produits forestiers comme les feuilles, les
racines, les fruits....
Ainsi, La composition floristique tout au tour des concessions
apparaît comme la signification des liens étroites qui existent
entre toute société et son environnement immédiate. Dans
leur perception, certaines espèces, surtout de grandes tailles sont
considérées comme des lieux d'habitation d'esprit
maléfiques ou « génies » : C'est le cas d'Adansonia
digitata, de Tamarindus indica et de Ficus glumosa.
C'est ainsi que, il est formellement interdite de fréquenter ses
espèces à certaines heures de la journée : entre 13 heures
et demie et 15 heures, durant le crépuscule, mais aussi durant la
nuit.
Cette rapport entre l'homme et l'arbre dans le terroir
villageois de Sambandé, se manifeste aussi à travers les
caractéristiques et la structure des plantes, durant leur
différente cycle végétatif, qui permet au paysan de savoir
ou d'analyser certaines paramètres relatives à son
activité principale qu'est l'agriculture : ainsi, l'état des
fleures, de la fructification ou des feuilles de certaines espèces comme
Ficus gnaphalocarpa, Tamarindus indica, Adansaia digitata et
Sclerocarya birrea permettent de caractériser le début
ou la fin de la saison pluvieuse, mais aussi de prévoir l'abondance ou
la mauvaise répartition des précipitations durant la saison
humide. Cependant, ses croyances sont de plus en plus délaissées
par les jeunes générations, mais restent toutefois bien
ancrées dans la mémoire des vieux du terroir.
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