Sous la direction de :
Monsieur Paul Ndiaye Maître assistant
Présenté par :
Mamadou Dione
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
CONTRIBUTION A L'ETUDE
DES PRODUITS
FORESTIERS DE CUEILLETTE (PFC) : Potentiel
et
Utilisations dans le terroir
villageois de
SAMBANDE (Region de Kaolack)
Mémoire de maîtrise
Année académique 2007-2008
L'alimentation humaine demande beaucoup à l'arbre dans
le monde tropical : les feuilles, les fruits, les écorces, les racines,
toutes ces parties de l'arbre ont ici et là un rôle
particulièrement important à jouer. En effet, dans le bassin
arachidier, ou les populations ont de longue date dans l'aménagement de
leur terroir senti l'importance de l'arbre dans le paysage agraire et
l'influence positive sur leur mode de vie local, ont toujours su allier partout
l'arbre aux champs. L'espace déforesté pour les cultures porte
des peuplements arborés dont la composition, la densité, le mode
d'utilisation est chargé de signification1.
C'est dans cette perspective que le thème
d'étude et de recherche qui se focalise particulièrement sur les
PFC dans le terroir de Sambandé et qui constitue cet effet notre premier
pas dans le champ de la recherche n'a pu atteindre sont terme sans le soutient
et le conseil d'un certain nombre de personnes que je voudrais volontiers
remercier ici.
Je veux tout d'abord exprimer ma très profonde et
respectueuse gratitude et à monsieur le professeur Paul Ndiaye qui a
bien voulu témoigner à mes efforts un intérêt
bienveillant et me faire l'honneur d'assurer la direction scientifique ce
travail.
Mes remerciements vont aussi à monsieur le professeur
Alioune Bâ et à madame Diouf, Edmée Mbaye, docteur en
géographie pour leurs conseils et leur disponibilité. Et à
travers eux, tous les professeurs du département de géographie de
l'UCAD.
Je remercie aussi tous les membres de ma famille : ma
mère, mon père, mon ami et frère Ibrahima n'diaye, mon
frère Yély, mes soeurs Fatou, Nabou et Sadio, ainsi que leurs
enfants
Je tiens aussi à remercier ici tous ceux qui m'ont
aidé dans ma tâche ou ont aimablement facilité ma
documentation et l'illustration de ce document. J'exprime en particulier ma
reconnaissance à monsieur Babacar Faye étudient en thèse
de troisième cycle de géographie pour l'initiation au GPS,
à mademoiselle Ndèye Awa Diop pour la cartographie, au commandant
Badji adjoint à la IREF de Kaolack, à monsieur Mamadou Ndiaye
président de la CAC de Sambandé et toute sa famille pour
l'accueil chaleureuse qu'ils m'ont réservés durant mon
séjour sur le terrain, à monsieur Lamine Bodian, expert forestier
du PERACOD à Kaolack et à monsieur Dame Yade pour la saisie de ce
document.
Je remercie également tous mes amis et promotionnaires
du département de géographie : Moussa Guèye, André
Dioh, Jean J Sagna, Lamine N'dao, le grand Assane Seck, Sokhna Ami Diouf, Marie
Bass, Babacar Bâ, Babacar Diop, Assane Diop, El Hadji Ousmane Diaw, Atik
Kane
Je remercie enfin tous les Voshing du DUC Vovinam Vietvodao
Club, a commencé par le maître Mamadou Diop
3ième Dang, qui m'a initié dans la voie de l'art
martial vietnamienne, à Pièrre Corneille Sambou, Saliou Sarr,
Samba Diallo, El hadji Baldé, Sanoune Wade, Amadou watt.....
1 Pélissier, P. (1979), p37
Avant-propos Sommaire
Introduction générale 1
Problématique 3
Méthodologie 8
Clarification conceptuelle 13
1er partie : Cadre physique, humaine et
économique 16
Chapitre I : Présentation et cadre physique de
Sambandé 17
I-1- Présentation et localisation ...17
I-1- Présentation et localisation ...17
Chapitre II : Les hommes et les activités socio-
économiques 33
II-1- Les hommes 33
II-2- Infrastructures et services sociaux de base 38
II-3- Les autres activités socio économiques
.38
CONCLUSION PARTIELLE 41
2ième Partie : Potentiel disponible,
exploité et accès à la ressource 42
Chapitre III : Potentiel disponible et exploité
.43
III-1- Le potentiel disponible ...43
III-2- La densité à l'hectare 68
Chapitre IV : L'accès à la ressource
71
IV-1- Les lois traditionnelles 71
IV-2- Les lois administratives et de la décentralisation
72
IV-3- Les espaces de collecte 73
CONCLUSION PARTIELLE ..74
3ième Partie : Utilisation,
caractéristique et valeur économique des
PFC.....75
Chapitre V : Utilisations 76
V-1- espèces, parties et domaines d'utilisation 76
V-2- autoconsommation et commercialisation 91
Chapitre VI : caractéristique
générale et la valeur économique des PFC 92
VI-1- Caractéristique générale de la
cueillette 92
VI-2- Valeur économique des PFC 100
VI-3- L'avenir de la cueillette 104
VI-4- L'aire de mise en défens de Sambandé :
objectifs atteints ou non ? 105
VI-5- Solutions pour une gestion durable des PFC 106
CONCLUSION PARTIELLE 108
ANDS : Agence National de la Démographie
et de la Statistique
BU : Bibliothèque Universitaire
CAC : Cellule d'Animation et de Concertation
CIQUAL : Centre Informatique pour la
Qualité des Aliments
CIRAD : Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
CNEVA : Centre Nationale d'Etudes
Vétérinaires et Alimentaires
CR : Communauté Rurale
CRDI : Centre de Recherche pour le
Développement International
CSE : Centre de Suivie Ecologique
DEFCCS : Direction des Eaux et Forêts,
Chasse et Conservation des Sols
DMN : Direction de la Météorologie
Nationale DPS : Direction de la Prévision Statistique
FAO : Food and Agriculture Organisation
FCFA : Franc Communauté Financière
Africaine FIT : Front Inter Tropical
FLSH : Faculté des Lettres et Sciences
Humaines
FMPOS : Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d'Onto Stomatologie
GIE : Groupement d'Intérêt
Economique GPS : Global Positionning System
IFAN : Institut Fondamental d'Afrique Noire
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement IREF : Inspection Régional des
Eaux et Forêts
ISE : Institut des Sciences de
l'Environnement
MEPN : Ministère de l'Environnement et de
Protection de la Nature
MNHN : Muséum National d'Histoire
Naturelle ONG : Organisation Non Gouvernementale PAPEL
: Projet d'Appui à l'Elevage
PERACOD : Programme d'Electrification Rurale et
d'Approvisionnement durable en Combustibles Domestiques
PFC : Produits Forestiers de Cueillette
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
VALEURS : Valorisation des Espèces pour
une Utilisation durable des Ressources sauvages au Sénégal
ZMDS : Zone de Mise en Défens de
Sambandé
Si, pendant longtemps, on considéré
l'environnement comme un sujet plutôt accessoire n'intéressant
qu'une poignée d'amoureux de la nature, cette époque est
désormais révolue. Aujourd'hui, il est évident que
environnement est l'affaire de tous, car on ne saurait le dissocier du monde
dans lequel nous vivons et dont dépend notre survie, il a un incident
sur tous les aspects de notre existence qu'il s'agisse de santé, de
sécurité ou encore de qualité de vie.
En effet, les rapports entre l'homme et l'environnement sont
très complexes et évoluent constamment dans le temps. Ainsi, des
formes de vie primitives au modernisme en passant par le traditionalisme
différentes métamorphoses se sont opérées sur le
milieu2.
Au cours des dernières décennies, il est devenu
manifeste que l'environnement est gravement menacé par les
activités humaines, à l'origine, notamment, de la surexploitation
des ressources naturelles.
C'est ainsi que, le Sénégal, comme tous les pays
sahéliens, connaît une dégradation avancée de son
milieu naturel qui se traduit par un accroissement du domaine sahélien.
En plus, l'érosion des sols a entraîné une baisse des
rendements, on note un accroissement rapide de population avec comme
conséquences un fort taux d'urbanisation, une pauvreté accrue, la
dégradation du cadre de vie, la précarité alimentaire.
Située dans le centre ouest du pays, la région
de Kaolack, jadis très boisée souffre actuellement de la
disparition de plus en plus visible de ses ressources végétales.
En effet, la gestion des forêts y a été depuis toujours
valorisée surtout au regard de leurs potentialités ligneuses,
avec souvent pour conséquence la surexploitation de cette ressource au
mépris de l'écosystème dans la diversité qu'elle
offre, particulièrement en ce qui concerne les produits forestiers non
ligneux. Ces derniers ont en effet bénéficié de peu
d'attention dans la définition des politiques et stratégie de
développement forestier. Cependant, vu la situation de
dégradation des systèmes de production, la baisse des revenus
dans le monde rural, le taux de ruraux vivant en dessous du seuil de
pauvreté et les changements dans les habitudes alimentaires de plus en
plus visibles en ville, n'est il pas urgent pour que les responsables
politiques comme forestiers lui accordent plus d'attention ?
2 Thiaw, D. (2002) ; p11
C'est dans cette perspective que le thème d'étude
et de recherche qui est une contribution à l'étude des produits
forestiers de cueillette, sera développé en trois parties :
La première abordera la présentation des contextes
physiques, humaines et économiques de la zone d'étude ;
La seconde se focalisera sur l'estimation du potentiel
disponible, mais aussi sur les modalités d'accès à la
ressource dans le terroir villageois de Sambandé ;
Enfin, la troisième et dernière partie traitera
de l'utilisation des PFC, de la caractéristique de l'activité de
cueillette, mais aussi de la valeur économique des produits forestiers
dans le terroir de Sambandé.
Le Sénégal connaît depuis plusieurs
années divers bouleversements d'ordre environnemental tels que
déficit pluviométrique, désertification,
sécheresse, dégradation des ressources naturelles mais aussi
d'ordre politique et socio-économique (pauvreté, exode
rural...)
En effet, les questions liées à l'environnement
se perçoivent de plus en plus en termes de déséquilibre
entre les ressources naturelles disponibles d'une part et, de l'autre, le
besoin pressant des populations en croissance rapide en quête d'une
amélioration générale de leur condition de vie.
Jadis très boisée la région de Kaolack
subit depuis plusieurs décennies une « désertification
» liée essentiellement à l'accroissement de la population et
des superficies cultivables. En effet, l'introduction des cultures de rente
dans cette zone plus connue sous l'appellation de Bassin arachidier, a
entraîné une pression humaine très importante sur les
ressources naturelles de la région provoquant ainsi la disparition ou la
réduction considérable des ressources végétales de
la région. A juste titre SARR. J ;(2007) dit que : le bassin arachidier
sénégalais a été pendant longtemps le poumon de
l'économie nationale avec le développement de la culture de
l'arachide dans un système agraire traditionnel stable.
Cette désertification, due à plusieurs facteurs
parmi lesquels les facteurs naturels, technologiques, sociologiques,
économiques et politiques, se manifeste surtout par la
dégradation du potentiel productif, de la diversité biologique et
du cadre de vie.
Toutefois, cette étude se concentre dans le
département de Kaolack mais, pour des raisons de temps et de moyens, il
nous semble opportun de réduire encore le terrain d'étude
à l'échelle d'un terroir villageois. Vu le contexte de
dégradation des ressources végétales, le choix du terroir
n'a pas été facile.
LE CHOIX DU TERROIR
Le premier choix portait sur le terroir de NDOFFANE, mais
après prospection des lieux, on a constaté que l'activité
de cueillette des produits forestiers était réduite et
très peu pratiquée par les populations du fait de la
raréfaction des produits.
Ensuite ce fut le terroir de KOYLAL, situé dans la
communauté rurale de LATMINGUE, arrondissement de KOU MBAL,
département de KAOLACK. Là aussi, au terme d'une visite de
reconnaissance effectuée en mars 2008, le constat était le
même : sur 5 KM, on a dénombré
3 Tamarindus indica, 6 Ziziphus mauritania
et 7 campements de nomades peulh plus connus sous l'appellation de «
NDOURANABE ».
Selon les habitants interrogés, cette situation de
dégradation des ressources végétales est essentiellement
liée à la pression anthropique et à l'avancée des
terres salées du fleuve Saloum suite à la sécheresse
chronique.
Enfin, le choix s'est porté sur le terroir de
Sambandé, choix conseillé par l'IREF de Kaolack. Une fois sur les
lieux, on a constaté que Sambandé disposait :
- D'une réserve forestière de 1045 hectares
dénommée la « Zone de Mise en Défens » de
Sambandé (ZMDS).
- Sambandé est une zone exclusivement rurale à
vocation agricole ;
- Selon le président3 de la cellule
d'animation et de Concertation (CAC) dans la zone, le prélèvement
des PFC a, d'après l'enquête auprès des ménages
durant l'année 2006, permis aux populations de la ZMDS d'avoir des
recettes évaluées à 2 millions de francs CFA
Toutes ces raisons, justifient notre choix sur le terroir de
Sambandé. Cependant, il importe de noter que cette étude ne se
réalise pas sur toute l'aire de mise en défens mais elle se
focalise uniquement sur le terroir villageois de Sambandé.
LA ZONE DE MISE EN DEFENS DE SAMBANDE (ZMDS)
Conscient de l'ampleur de la dégradation des ressources
végétales de la communauté rurale, les autorités
locales de Keur Baka, en collaboration avec les principaux partenaires au
développement ont mis en place depuis 2000, 11 aires de mises en
défens, dont la plus importante est celle de Sambandé. Elle
couvre une superficie d'environ 1045 hectares et polarise 8 terroirs villageois
(10 au début) que sont Sambandé, Keur Ngor, Keur Wack, Keur
Souley, Keur Demba MBackery, Mbaylar Wolof, Mbaylar Peulh et Keur Bame.
Avec une population d'environ 3354 habitants (1541 hommes et 1813
femmes) répartis entre 226 concessions et 329 ménages.
3 Monsieur Mamadou n'diaye
PHOTO 1 : Panneau d'indication à
la lisière de la forêt de Sambandé (cliché
Dione, juin 2008)
Cependant, Sambandé comme l'ensemble de la région
de Kaolack est de nos jours mal en point en raison principalement de la crise
structurelle de l'économie arachidière4, liée
surtout :
- Aux déficits pluviométriques ;
- A la baisse des rendements ;
- A l'érosion et la dégradation des sols ;
- A la mauvaise qualité des semences ;
- Au prix élevé des intrants ;
- Etc.
En effet, la polyculture vivrière (mil, sorgho...) qui
était à la base du système de consommation des populations
locales, de même que les cultures de rente (arachide...) sont en
régression. Elles ne créent plus d'emplois et ne peuvent non plus
couvrir les besoins alimentaires des populations.
Ainsi face à la réduction considérable de
leur pouvoir d'achat, consécutive à la dégradation
généralisée des systèmes de production
traditionnels, le retour vers la forêt pour les populations locales
devient une nécessité, qui ne se limite pas au
prélèvement des PFNL pour un usage
4 Diaouné, A. (2007)
personnel mais entraîne le renforcement d'une
activité : la commercialisation des produits forestiers5.
Activité ancestrale mais marginale ou plus moins
méconnue par les décideurs politiques, la cueillette est une
activité élémentaire de survie, elle est souvent synonyme
de collecte et même de ramassage6. En effet, les produits et
les services tirés des ressources végétales par les
populations sont considérables. Ainsi, elle joue encore un rôle
non négligeable d'appoint alimentaire pour les populations du monde
tropical7. Mais aussi, c'est une activité
génératrice de revenus additionnels à travers une
filière d'écoulement qui implique une grande
variété d'intermédiaires.
Par ailleurs, ces PFC occupent une place centrale dans la
pharmacopée traditionnelle et constituent à cet égard une
véritable source privilégiée de soins pharmaceutiques
Toutefois la production des ressources végétales
est une activité secondaire complémentaire aux activités
de production traditionnelles (agriculture et élevage). Elle est donc
essentiellement pratiquée durant la morte saison, mais aussi en fonction
de la disponibilité saisonnière des produits8, avec
des techniques de récolte qui varient constamment selon le produit mais
qui restent généralement rudimentaires.
Cependant, elle sera perçue dans cette étude
comme toute partie extraite des ressources végétales (fruits,
feuilles, écorces, gommes, racines, tiges), mais aussi à toute
partie prélevée et utilisée par les
populations9.
C'est dans cette perspective que l'objectif
principal de cette étude est d'analyser les produits de
cueillette dans le mode de production des populations de Sambandé.
Pour cela, il nous faut d'abord :
- Estimer le potentiel disponible;
- Identifier les modalités d'accès à la
ressource et les différentes domaines d'utilisation des PFC, mais aussi,
la contribution de ses derniers dans les revenus des populations de
Sambandé ;
- Voir la caractéristique générale de
l'activité de cueillette des PF pour enfin dégager des pistes de
réflexion pour une gestion durable de la cueillette dans le terroir
villageois de Sambandé.
5 Diop, ND. A. (2007) ; p1 6Benga,
A.G.F. (2006) ; p44 7Lacoste, Y. (2003) ; p109 8Diallo,
T.B. (2003) ; p10 9Thiaw, D (2002) ; p37
Pour atteindre cet objectif il nous semble impératif de
mettre sur pied un certain nombre d'hypothèses de
recherche :
1- Bien que considérer comme la seconde
activité créatrice de revenu dans la zone par les
autorités, l'exploitation des PFC génère en effet, des
revenus très limités pour la population de Sambandé ;
2- Malgré l'érection de la zone en aire de mise
en défens, avec la mise en place de la CAC pour le contrôle et la
gestion durable des ressources végétales, les actions
anthropiques restent de plus en plus visibles dans la forêt de
Sambandé et constituent à cet effet, le principale menace pour la
durabilité de la cueillette dans le terroir ;
3- L'exploitation des PFC dans le terroir villageois de
Sambandé (surtout pour les fruits) est d'abord motivée par leur
valeur commerciale.
L'approche méthodologique s'articulera autour de quatre
axes majeurs :
*la recherche bibliographique
Elle permet de faire la revue des documents consultables aux
niveaux de certains sites :
-La Bibliothèque Universitaire de l'UCAD ; -Institut
Fondamental d'Afrique noire (IFAN) ;
-Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ;
-Institut des Sciences de l'Environnement (ISE) ;
-Département de Géographie ; -Centre de Suivi
Ecologique (CSE) ; -La salle de documentation du PSO ;
-Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN) ;
-Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d'Odontostomatologie ;
-Direction des Eaux Forets, Chasses et Conservation des Sols
(DEFCCS) ;
-Internet ;
-etc.
*Travaux et collecte de données de terrain
1- le matériel
Les travaux de terrains exigent un certain nombre de
matériels indispensables :
- appareil photo
- GPS
- La flore du Sénégal de Berhaut - sécateur
(couteau...)
- des sangles (cordons...)
- presse portative
- carnet de notes
- un ruban de 50m
- un marqueur
- etc.
2-Travaux et collecte de données
L'extériorité de la biogéographie est
d'abord à prendre au sens le plus banal : C'est une science
d'extérieur, une science de terrain, ou du moins c'est une science qui
dépend toujours en amont d'un travail de terrain
préalable10. C'est dans cette logique qu'on a effectué
une descente sur le terrain d'étude en juin 2008 dans l'ultime objectif
de collecter le maximum de données
relatives au thème d'étude et de recherche. A cet
effet, trois méthodes de collecte de données sont
utilisées :
1-D'abord, un inventaire forestier à l'aide placettes ;
2-Ensuite, la seconde phase consiste à la
réalisation d'enquêtes par questionnaire
3-Et enfin, pour la cartographie, des
révélés de points en coordonnées UTM avec un
GPS.
2-1- Approche méthodologique : L'inventaire
forestier
L'estimation du potentiel de production et d'exploitation dans
le terroir de Sambandé se base sur un inventaire des ressources
disponibles. Ce travail d'inventaire se fait à l'aide de placettes
disposées dans les différents espaces de production à
savoir : zones de forets, les champs et les jachères.
Cependant, pour atteindre l'objectif principal des placettes, qui
est la quantification du potentiel de production, 3 phases sont indispensables
:
- La collecte
- Le dépouillement et le traitement
- Enfin, l'analyse et l'interprétation des
résultats
A- La collecte
1- Les placettes
1-1- Définition
Les placettes ou unités d'échantillonnage forestier
sont de petites proportions de terrain (forêt) représentatives
d'une plus grande surface.
L'inventaire consiste donc à faire un
dénombrement de tous les individus ligneux se trouvant dans l'aire
considérée. Les résultats issus de l'inventaire des
placettes vont permettre, sur la base d'une extrapolation, l'analyse de la
flore ligneuse et de la végétation de la zone
d'étude11
10 Drouin, J M (1995) ; p132 11Diallo, T.B.
(2003) ; p34
1-2- Forme et taille des placettes
Nous avons opté pour des placettes de forme carrée
avec 50 mètre de côté chacune, soit une surface d'environ
2500 mètres carrés. C'est ainsi qu'au total 11 placettes seront
réalisées. 1-3- Taux de sondage
Au total, les 11 placettes couvrent une superficie
d'inventaire égale à 27500 mètres carrés soit 2.75
hectares. La superficie de la forêt étant de 1045 hectares, donc
un taux de sondage d'environ 0.26% a été
réalisé.
1-4- Procédés d'installation des
placettes
Il faut tout d'abord :
Localiser les zones d'inventaires ;
Délimiter les blocs d'exploitation ;
Installer les placettes (50 m x 50 m) ;
Fixer les piquets sur les 4 angles de la placette ;
Relier les différents piquets par un ruban ou fixer un
morceau de tissu (couleur rouge) sur chaque piquet pour faciliter le
repérage.
1-5- Les paramètres à mesurer
Une fois la placette réalisée, il reste à
mesurer un certain nombre de paramètres phytosociologiques. Cependant il
faut noter que ces paramètres sont multiples mais dans cette
étude, seuls 2 paramètres seront pris en compte.
- La hauteur de chaque individu (H) ;
- Le nombre d'espèces par placette.
1-6- La fiche d'inventaire forestier
Elle donne des informations sur les paramètres
phytosociologiques issues de l'inventaire des placettes (Annexe
2) et permet enfin de faciliter l'analyse phytosociologique ligneuse
au niveau de chaque placette
1-7- Dépouillement et traitement des
données
1-7-1- Le dépouillement des
données
A partir du contenue des différentes fiches
d'inventaire, on réalise des tableaux pour chaque placette. C'est ainsi
que chaque colonne et ligne du tableau met en évidence et renseigne sur
les différentes espèces inventoriées, mais surtout sur
leurs paramètres phytosociologiques
1-7-2- Le traitement des données
Il se réalise à l'aide du logiciel Excel, avec
l'élaboration de tableaux, d'histogrammes et de graphiques.
1-8- Analyse et interprétation des
données
L'analyse et l'interprétation des résultats
contenus dans les différents tableaux, histogrammes et graphiques se
fait avec des concepts forestiers tels que l'abondance qui est égale
à :
Nombre d'individus de l'espèce
Abondance = x 100 Nombre total d'individus de la
placette
2-2- Approche méthodologique : Enquêtes par
questionnaires
Un questionnaire est constitué par définition
d'un ensemble de questions relatives à un même niveau
d'observation et donc à une même unité statistique logique.
Ces questions se rapportent à un même sujet ou thème et
sont articulées entre elles de façon cohérente. Elles sont
transcrites sur un même support matériel (une feuille de papier le
plus souvent) qui est aussi destiné à l'enregistrement des
réponses12.
Il est destiné dans cette étude à recueillir
des données socio-économiques sur l'exploitation et l'utilisation
des PFC dans le terroir villageois de Sambandé.
A- Le questionnaire
Le questionnaire mis en oeuvre dans cette étude comporte
deux volets :
* Le premier est relatif à la situation socio-
économique et professionnelle des sujets enquêtés ;
* Le second concerne l'exploitation et l'utilisation des PFC
B- La grille de concession.
La grille de concession (Annexe 2) et une
méthode de collecte d'information. Elle consiste à administrer
chaque ménage une grille dans l'optique de recueillir le maximum
d'informations. C'est ainsi que chaque membre du ménage sera
interrogé. En effet, l'objectif ultime de cette méthode est de
pouvoir identifier dans chaque concession les différents acteurs qui
s'intéressent au prélèvement des PFC.
C- L'échantillonnage
Le terroir de Sambandé étant composé
seulement de 30 concessions, on a décidé de ne pas faire un
échantillonnage à cause du nombre très limité de
concessions et de travailler sur toutes les concessions.
12Blaizeau, D et Dubois, J.L. (1989)
2-3-La cartographie
L'élaboration de la cartographie exige des
révélés de coordonnées UTM avec Un GPS.
Pour cela, il faut d' abord :
-Délimiter la zone d'étude;
-Localiser ou délimiter les ressources concernées
;
-Délimiter les zones d'exploitation agricole ;
-Délimiter les zones de forêt, de pâturage,
des points d'eau ;
-Délimiter les pistes de production ;
-Délimiter les zones d'habitation et des infrastructures
(école, poste de santé, forage...).
*Traitement analyse et interprétation des
données de terrain
Cette dernière phase consiste :
- Au dépouillement des différentes données
collectées sur le terrain.
Elle aboutit d'abord à l'élaboration de tableaux
exposant toutes les informations relatives aux différentes placettes et
données précédemment recueillies sur le terrain. Ensuite
des graphiques des histogrammes et des cartes seront réalisés
dans le but de mieux faciliter la compréhension.
- Après le dépouillement, vient enfin la
dernière étape c'est-à-dire l'analyse et
l'interprétation des résultats dont la finalité est la
réalisation d'un document (mémoire de) dans lequel, les
résultats de l'étude sont exposés sous forme de textes,
tableaux, graphiques, et cartes avec l'aide des logiciels World, Excel,
ArcView.
La polysémie de certains termes nous oblige de faire
une clarification conceptuelle en vue de mieux camper les termes clés du
thème d'étude et de recherche, mais surtout de faciliter la
compréhension du manuscrit aux lecteurs. Ainsi, toutes études
géographiques et particulièrement celle relative au thème
d'étude et de recherche se base principalement sur 3 voire 4 concepts
essentielles qui sont : L'espace, les acteurs, l'activité et la
ressource.
Cependant, tous les concepts en rapport avec ses 4 termes seront
aussi clarifiés.
L'espace : C'est le milieu
visible c'est-à-dire l'environnement qui nous entoure. A cet effet, il
prend plusieurs significations en fonction des adjectifs qui lui sont
associés. Ainsi, on distingue : l'espace anthropisé et l'espace
naturel.
C'est ainsi que l'espace occupe une place centrale dans toute
étude géographique, qui est une science qui vise à mettre
en exergue les relations et les interrelations qui existent entre l'homme et
son environnement (espace). Toutefois, notre espace d'étude ne concerne
pas toute l'aire de mise en défens de Sambandé mais, elle se
focalise uniquement sur le terroir villageois de Sambandé ; ce qui nous
permet d'aborder un terme très important : celui de
Terroir. En effet le terroir est selon la
définition de la commission française du développement
durable, citer par BENGA (2006), une entité territoriale dont les
valeurs patrimoniales sont les fruits de relations complexes et de longue
durée entre les caractéristiques culturelles, sociales,
écologiques et économiques. A l'opposé des espaces
naturels ou l'influence humaine est faible, les terroirs dépendent d'une
relation particulière entre les sociétés humaines et leur
habitat naturel qui a façonné le paysage.
Donc, le terroir est l'espace naturel que s'approprie une
communauté et a cet effet, elle s'en identifie et y produit ses biens de
subsistances par la mise au point d'un ensemble de système de
production.
Acteurs : Par acteur, on sous entend
un ensemble de termes comme actif, activité, action... donc le terme
acteur fait allusion à une personne physique qui participe à une
activité quelconque : il s'agit donc d'un participant. Dans cette
étude, ce sont les personnes, hommes, femmes ou enfants qui participent
à l'activité de prélèvement des PFC dans le terroir
villageois de Sambandé
Activité : L'activité
relative au thème d'étude et de recherche est l'activité
de prélèvement dénommée
cueillette. En effet la cueillette est une
activité ancestrale et se caractérise par 2 composantes : la
cueillette végétale et la cueillette biologique.
Dans cette étude, l'activité qui nous
intéresse est la cueillette végétale qui est relative au
prélèvement de produits végétaux et plus
particulièrement les PFNL. Ainsi, selon THIAW (2002), la cueillette se
rapporte bien entendu à l'action de cueillir, de détacher de
leurs tiges des fruits ou des fleurs. Sa définition s'élargira
à toute partie extraite des ressources végétales (fruits
feuilles, écorces, gommes, racines, tiges...)
Donc, on voit qu'elle concerne toutes les parties de l'arbre sauf
le côté ligneux.
Ressources : Les ressources d'un
terroir sont les différentes potentialités dont dispose une
communauté. C'est ainsi, qu'elle prend différentes significations
en fonction des qualificatifs qui lui sont associés. Cependant, les
ressources dont traite le thème d'étude et de recherche est
relatif aux ressources naturelles et plus particulièrement les
ressources végétales. C'est ainsi que l'étude des
ressources végétales soulève d'autres termes très
importants et qui mérite d'être clarifiés : Potentiel,
Utilisations, Gestion, Valeurs, Filière, Revenus, Produits.
Potentiel : le potentiel fait allusion au
notion de quantité. C'est donc une population, une quantité, une
masse de ressources disponibles dans un terroir. De ce fait, on distingue :
Le potentiel disponible ;
Le potentiel exploité ;
Le potentiel vendu ;
Le potentiel consommé ;
Le potentiel perdu ;
Le potentiel transformé.
Utilisation : qui dit
prélèvement d'une ressource par l'homme, dit forcément
utilisation, qui renvoi à un usage, à un procédé,
à un emploi, à une façon de se servir de quelque chose.
Dans cette étude, il sera question de mettre en exergue les
différents types d'utilisation des PFC par la population de
Sambandé.
Gestion : la gestion c'est l'action de
conserver, de contrôler, de gérer une ressource. Ainsi, par
rapport à l'environnement, THIAW (2002) soutient qu'elle est un mode
d'intervention qui consiste à valoriser une catégorie de
ressources naturelles ou de l'environnement en vu de satisfaire des objectifs
préalablement définis et sans compromettre les
possibilités et capacité de renouvellement.
Valeur : La valeur d'une ressource
fait allusion à son intérêt, son utilité pour
l'usager. Dans cette étude, la valeur est appréhendée plus
ou moins sous l'angle économique, c'est-à-dire les
valeurs économiques et plus particulièrement les
revenus tirés de l'exploitation de PFC par les populations de
Sambandé.
Revenus : Le revenu est la masse
monétaire résultante d'une activité. Donc, il s'agit
d'estimer les revenus tirés de la commercialisation des PFC par les
populations de Sambandé.
Filière : la filière est l'ensemble des
étapes, des paliers dont transite ou franchit une ressource depuis
l'espace de production jusqu'aux consommateurs.
Produit : le produit est le
résultat d'une action, d'une activité. Ainsi, dans cette
étude le produit fait allusion à ce qui est issu du
prélèvement des PFC dans le terroir de Sambandé. A cet
effet, il peut s'agir de fruits, de feuilles, de racines... d'où
l'utilisation fréquent dans le texte de ce groupe de mot pour mieux
préciser : produits forestiers de cueillette, qui est l'ensemble des
produits issues de la forêt, donc elle concerne uniquement les
espèces forestières et non celles qui sont plantées par
les populations
Cette première partie se fixe comme objectif de mettre au
point le cadre physique, humain et économique du terroir villageois de
Sambandé. Et à cet effet, elle comporte 2 chapitres :
- Le premier concerne le cadre physique
- Le second se focalise sur les hommes et les activités
socio-économiques du terroir villageois de Sambandé ;
Chapitre I : Présentation et cadre physique de
Sambandé
I-1- localisation et Présentation
I-1-1- Localisation
Il se localise dans la région de Kaolack,
département de Kaolack, arrondissement de Koumbal, communauté
rurale de Keur Baka. En effet cette dernière couvre une superficie de
228Km2, et est limitée au nord par la communauté rurale de
Latmingué, à l'ouest par la communauté rurale de Keur
Socé, au sud par la communauté rurale de Paoskoto et de
Guenté Kaye et à l'est par la communauté rurale de
Tiaré.
Il est situé à l'ouest de la communauté
rurale et est limitée au nord par le terroir de Dianiel et de Keur
Moussa, à l'ouest par la communauté rurale de Keur Socé,
au sud par les terroirs de Mbaylar, et de Keur Wack et à l'est par les
terroirs de Koumbal, MBadiène, MBoss et Sikatroum.
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