RESUME
Introduction et objectifs
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, 12,9
millions d'enfants naissent prématurément, soit 9,6% de
naissances. Les taux de prématurité sont plus
élevés dans les pays en développement. Elle constitue
l'une des premières causes de mortalité néonatale et est
un problème de santé publique. L'objectif de ce travail
était d'évaluer les facteurs de risque de la
prématurité chez les nouveau-nés et leur devenir
hospitalier et les facteurs ayant influencé la mortalité.
Matériels et méthodologie
Une étude cas-témoins, rétrospective
et analytique, a été réalisée du 1er
Mai 2003 au 31 Décembre 2011 à l'unité de
néonatologie de l'HGOPY. Les cas qui étaient de 533
correspondaient aux nouveau-nés dont l'âge gestationnel
était inférieur à 37SA et les témoins
étaient les nouveau-nés dont l'âge gestationnel
était supérieur ou égal à 37SA.
Les données ont été recueillies à partir
des registres d'admission et des dossiers. Il s'agissait des
antécédents nataux, l'âge à l'admission, le poids,
le sexe, le terme de la grossesse, l'évolution, la cause et la
période de décès, la durée du séjour et les
caractéristiques sociodémographiques et obstétricales de
leurs mères. L'analyse des données a été faite avec
le logiciel SPSS version 16.0. Nous avons utilisé le rapport de Cote
pour apprécier l'impact des différentes variables sur les
facteurs de la prématurité, le seuil de probabilité
p<0,05 et le coefficient de corrélation ont également
été retenus.
Résultats
Des 7130 nouveau-nés admis pendant la
période d'étude, 1894 étaient nés
prématurément, soit une incidence de 26,5%. Le sexe
prédominant était masculin mais sans différence
statistiquement significative. Nous avons identifié comme facteurs de
risque maternels le célibat, le nombre de CPN<3. Par contre, le
suivi de la grossesse et la prise de TPI étaient protecteurs. Les
pathologies maternelles influençant significativement la
prématurité étaient le paludisme (62,9%), la pré
éclampsie/éclampsie (64,6%), les ruptures
prématurée et prolongée des membranes (60,2% et 57,8%),
les infections uro génitales (51%) et la menace d'accouchement
prématuré (77%). Les grossesses multiples et les malformations
congénitales étaient les facteurs de risque de
prématurité liés au foetus. La mortalité
néonatale chez les prématurés était de 36,6% et la
majorité survenait en période néonatale précoce
avec 69%. Les principales causes de décès étaient les
infections néonatales (27,6%), les asphyxies néonatales (11,9%)
et les malformations congénitales (10,3%). Les facteurs ayant
influencé la mortalité étaient l'âge gestationnel
compris entre 22 et 25SA, le poids de naissance<1000g, le score d'Apgar<7
à la 5ème minute et la notion de réanimation
à la naissance.
Conclusion
L'incidence de la prématurité était
de 26,5% avec un taux de mortalité de 36,6%. Les facteurs de risque de
la prématurité sont autant maternels que foetaux. Le
célibat, le non suivi de la grossesse et les pathologies durant la
grossesse étaient des facteurs maternels prédisposant à la
prématurité, alors que les grossesses multiples et les anomalies
congénitales étaient les principaux facteurs foetaux
prédisposant.
Afin de réduire le taux de prématuré et
de leur mortalité, il faudrait informer et éduquer la femme
enceinte et celle en âge de procréer sur le bien fondé du
planning familial et le suivi de la grossesse, former le personnel soignant
dans la prise en charge du prématuré et des pathologies
maternelles, équiper les hôpitaux pour la réanimation
néonatale.
|