PARTIE III :
VALEUR POTENTIELLE,
MENACES-PRESSIONS ET
SOLUTIONS
CHAPITRE VI : VALEUR POTENTIELLE DE LA VEGETATION
Dans cette région à climat sec, la
végétation assure non seulement une grande fonction dans la
société, mais aussi intervient dans l'équilibre de
l'écosystème.
VI.1- Les bienfaits de la végétation
dans le milieu physique
VI.1.1- RéGuLATioN DE L'EAu ET coNsErvATioN DEs
soLs
En amont du fleuve, malgré les pressions anthropiques,
la couverture végétale maintient et continue à jouer un
rôle important sur le régime hydrique. Dans le bassin
hydrographique, le système des pentes commande la trajectoire des
écoulements et l'organisation du drainage. Le rôle
considérable des formations calcicoles, rivulaires,...est de ralentir
l'agressivité de ces écoulements, de réduire la
régression et la dégradation des sols. La flore protège le
sol des érosions en jouant le rôle de barrière contre les
ruissellements. Le développement radiculaire de ces plantes assure une
bonne capacité d'infiltration et d'agrégats stables. Leurs
parties aériennes atténuent les impacts des gouttes de pluies.
Elles fournissent de l'humus. Vers les littoraux, les mangroves enrichissent le
sol en favorisant les dépôts de vases et de boues riches en
éléments nutritifs. Elles luttent contre l'érosion marine
par leurs racines fixatrices du sol. On peut dire que les pratiques culturales
aberrantes ne peuvent qu'appauvrir les sols, par contre la flore les
conserve.
VI.1.2- FiXATioN DEs DuNEs
Les dunes vivantes évoluent constamment sous l'action
du vent qui les édifie puis les érode. Le moyen efficace pour
empêcher leur avancée vers les villages, la RN 9 et le lit du
fleuve est la végétation. Ainsi, pour lutter contre ces
phénomènes, des sisals ont été plantés
à proximité du village de Belalanda (photo 26). Euphorbia
stenoclada est une espèce endémique fixatrice du sable
(RACHEL, 1999). Quant à Didierea madagascariensis, il
empêche les reprises de la déflation éolienne. Ces
végétaux alternent avec les plantes rampantes et jouent un
rôle de brisevent. Il importe d'évoquer le rôle primordial
d' Ipomea pescaprae ou << Lalanda » ou <<
pied-dechèvre », une plante à croissance rapide. Son terrain
favorable est les côtes sableuses. BAILLY et al. (1979) notent que
l'intérêt de cette végétation est triple :
- le système aérien ralentit la vitesse du vent au
niveau du sol,
- les débris de feuilles, tiges, gousses, etc. constituent
une couverture morte dont la composition peu enrichir le sable en humus,
- les racines traçantes retiennent le sable et contribuent
à la stabilisation des dunes.
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