Glossaire
Calcicole : qui pousse bien sur sol
calcaire.
Culture itinérante : culture sur
défrichement, qui se déplace au fur et à mesure que le
terrain enrichi au départ par le fourré ou la forêt
s'épuise.
Ecocitoyen : qui économise
merveilleusement les ressources naturelles pour que la future
génération puisse encore en bénéficier dans les
années à venir.
Fady : interdits transmis par les lois
ancestrales, il se traduit par tabou ou prohibé.
Fatana mitsitsy : four
économique ou amélioré.
Fokontany : ce mot correspond à
la plus petite unité administrative malgache, ce qui veut dire qu'une
commune regroupe plusieurs quartiers dont chacun est présenté par
un président.
Fomba : coutumes.
Formation : un groupement
d'espèces appartenant à des formes de végétation
déterminées. Hatsake : champ
cultivé par l'abattage et le feu ou culture sur brûlis.
Kere : terme apparu pour la
première fois en 1991 par suit d'une famine survenue lors d'une
sécheresse dans le Sud malgache.
Kitay : bois à feu ou bois de
cuisson.
Localité : lieu où l'on
trouve un végétal ou un groupement de végétaux ;
comprend plusieurs stations ; la localité est l'unité
géographique, la station est l'unité écologique.
Malasoique : (vient du nom malgache
Malaso qui signifie voleur de zébus) adjectif ou terme
adapté pour designer ce qui a rapport au vol de boeuf, par exemple les
feux malasoiques.
Ombiasa : devin, guérisseur,
magicien.
Péniclimax ou pénéclimax
: végétation stabilisée à un stade un
peu plus pauvre que le stade terminal normal, climacique, habituellement par le
fait de l'action humaine.
Plésioclimax : Etat de la
végétation après un abandon de 100 ans pendant lequel
l'homme n'intervient pas.
Pseudoclimax : ce terme désigne
des groupements végétaux maintenus par les feux ou de groupement
secondaire résultant d'une régression, et irréversible.
Relicte : résidu d'une
végétation antérieure, synonyme de
relique.
Réserve sylvo-pastorale :
réserve forestière où le pâturage est
admis, sous certaines conditions Réserve d'exploitation
: zone mise en repos, où l'on arrête temporairement
les exploitations forestières, agricoles, pastorales, pour une meilleure
exploitation future.
Surface terrière : sommes des
surfaces des sections de tiges des arbres à 1 m. 30 du sol.
Toaka : boisson alcoolisée (rhum).
INTRODUCTION GENERALE
Le Sud-Ouest malgache, traversé par le Tropique du
Capricorne, connaît un climat semiaride, correspondant à une
végétation spécifique appelée la forêt
épineuse du Sud-Ouest, le << bush >> ou fourré et
d'autres végétaux tels que les cultures. Cette mosaïque
constitue le trait remarquable du paysage végétal du
Fiherenana.
Situation géographique
Généralités
PERRIER DE LA BATHIE a proposé la division
phytogéographique de Madagascar en 1921. Il distingue deux
régions climatiques : la région de la flore du vent et la
région de la flore sous le vent. Ces régions correspondent
à cinq domaines phytogéographiques : l'Est, le centre avec le
Sambirano et l'Ouest avec le Sud-Ouest. En 1965, HUMBERT apporte quelques
modifications terminologiques, la région orientale comprend quatre
domaines (Est, centre, Hautes montagnes et Sambirano) où la
végétation est humide et la région occidentale (l'Ouest et
le Sud) avec des types de végétation secs. C'est ce domaine qui
nous concerne.
Sites d'étude (carte 6, p.50)
Le champ d'étude regroupe six sites (S)
de relevés écologiques suivant la direction NE-SO.
Au Nord du Fiherenana, le champ d'étude s'étend
sur une bande de 32 km de long, limitée entre 23° 10'22.2" -
23° 15'37.87" de latitude Sud et 43° 55' 15.33" - 43° 37'41.07"
de longitude Est. Il couvre le site 1 de la localité d'Ankorotsely, le
site 2 de Belaza, le site 4 d'Antsary, le site 5 de Saroko et le site 6 d'
Ambondrolava. Du NE vers le SO, les altitudes varient de 327 à 6 m. Les
sites 1 et 6 se trouvent respectivement à 32,6 km au Nord et à
8,8 km au NE de Toliara.
Au Sud du Fiherenana, suivant le plateau calcaire du NE vers
le SO, deux sites distants de 14,6 km ont été prospectés :
site 2 d'Atsondroky et site 3 d'Anjamasy. Ils se localisent respectivement
à 23,1 km et à 8,6 km de Toliara ville et ont comme
coordonnées géographiques 23° 15' 03.4" - 23° 18' 43.1"
de latitude Sud et 43° 51' 59.0" - 43 44' 27.3" de longitude Est. Les
altitudes varient de 179 à 52 m.
Des zones en dehors de ce champ comme Ampanihy (vallée du
Fiherenana), quelques villages à proximité de la RN 7, ont fait
l'objet de prospections et d'enquêtes.
Limites administratives (carte 1, p.2)
Notre champ d'étude se trouve dans la région
Atsimo-Andrefa. Il couvre quatre communes : Behompy, Maromiandra, Miary et
Belalanda. Elles sont quadrillées entre : Y = 361-297 Km et X = 107-156
Km. Leur superficie est de 1434,01 Km2. Elles sont inscrites dans le
<< Fivondronona >> de Toliara II dont le territoire couvre 7321
Km2.
Commune de Behompy
Behompy est situé à 14,9 Km à l'Est de
Maromiandra et à 14,6 Km au NE de Miary. Il se trouve à 22,2 Km
au NW de Toliara. Sa superficie de 682,25 Km2 rassemble 10 Fokontany
avec 2500 ha de terre irrigable (Cf. Annexe I).
Carte 1:
Source: BD 500 FTM Février 2007
110 120 130
Belalanda
LIMITES ADMINISTRATIVES DE LA ZONE D'ETUDE
Maromiandra
Miary
Behompy
140
150
WE
350
Chef lieu
310 de commune
330
320
300
340
LEGENDE
0 5
Kilomètres
8 Chef lieu du district
Limite des communes
Route
10
Commune de Maromiandra
Maromiandra se trouve à l'Ouest de Behompy et à
7,2 km de Belalanda. Il prend sa limite sud à partir de Miary
situé à 3,7 km et se localise à 9,7 Km au NW de Toliara.
Il regroupe 10 Fokontany dans une superficie de 365,8 km2 (Cf Annexe
I). Nous soulignons qu'un autre Fokontany, du nom d' Andabotoka vient
d'être intégré dans la commune de Maromiandra. Ce qui
modifie les limites administratives de la zone.
Commune de Miary
Miary est limité à l'Est par Behompy et au Nord
par Maromiandra et Belalanda. Miary et Belalanda sont distants de 8,5 Km. La
Commune se localise à 7,9 km au NW de Toliara et dispose d'un territoire
de 140,33 Km2 reparti en 11 Fokontany (Cf Annexe I).
Commune de Belalanda
Belalanda est localisé à l'Ouest de Maromiandra.
Il se trouve à 7 Km au Nord de Toliara. Sa côte littorale est
limitée par le canal de Mozambique. La Commune s'étend sur 245,63
Km2 avec 12 Fokontany (Cf Annexe I).
La position géographique des quatre chefs-lieux de
communes par rapport au chef-lieu du district est donnée en annexe I. La
commune la plus lointaine est celle de Behompy et la plus proche celle de
Belalanda.
Problématique
L'accroissement des besoins en surfaces culturales, pastorales
et exploitables pour d'autres fins a conduit à la disparition de la
végétation indigène. Les reliques restantes subissent le
même sort. Pourtant, la législation dans le domaine de la
conservation et du Développement Durable correspond bien aux besoins du
pays et les lois sont précises. La mise en oeuvre des mesures, des
actions et des aides semblent inefficaces. La couverture forestière de
la région Atsimo-Andrefa estimée de 2034131 ha en 1990 est
passée à 1702795 ha en 2005 (source : ONE). Quant aux
cultures, elles se trouvent sous la menace des catastrophes naturelles :
sécheresse, crues, invasions acridiennes, maladies, ...Les
répercussions sont ressenties dans les milieux social et physique.
Etant donné que le milieu est occupé par une
majorité de paysans et qu' il n'est pas classé parmi les Aires
Protégées, le souci de voir plusieurs espèces
disparaître sous l'influence anthropique nous pousse à
réfléchir sur le thème intitulé : <<
Essai d'analyse écogéographique de la
végétation sectorielle du Fiherenana ».
Objectifs globaux
La destruction des écosystèmes naturels
présente une très grave menace pour la survie de
l'humanité. La déclaration de la conférence de Stockholm
(1972) : << L'homme est à la fois créateur et
créature de l'environnement » nous responsabilise dans le
maintien de la qualité et de l'équilibre des ressources
naturelles.
Objectifs spécifiques
Pour mieux comprendre la nature, savoir mieux la
protéger et la conserver, il est nécessaire de la diagnostiquer
pour découvrir son état sanitaire. Notre objectif est de mener
des inventaires sur différentes formations végétales pour
constater leur dynamique et fournir les espèces caractéristiques.
De cette façon, nous pouvons connaître l'état actuel de la
flore et établir un lien de causalité et d'effet entre le milieu
et l'aspect de la végétation. Cela revient à identifier
les intérêts ethnobotaniques et socioéconomiques pour
pouvoir peser les menaces et les pressions sur la flore afin de prescrire une
solution réconciliant l'exploitation et la gestion. Ici, la protection
et l'exploitation rationnelle de la végétation impliquent
indirectement la sauvegarde du sol. Cette étude entre dans une
démarche écologique et géographique pour le maintien des
relations plantes-milieu abiotique-Homme.
Ainsi, dans un premier temps, nous présenterons le
milieu d'étude en décrivant les composantes bioclimatique,
physique, humaine et dans un second temps, nous introduirons l'approche
méthodologique qui permettra l'analyse des formations
rencontrées. Puis, nous verrons la valeur potentielle de la
végétation, les menaces, les pressions et les solutions pour
enfin donner la synthèse de ces idées.
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