IV.3- Relevés floristiques
« Le relevé est un ensemble d'observations
écologiques et phytosociologiques qui concernent un lieu
déterminé » (EMBERGER et collab., 1983). GOUNOT (1969)
précise pour sa part qu'un relevé proprement dit comprend la
liste de toutes les espèces présentes avec pour chacune d'elles
la notion de l'abondance-dominance et de la sociabilité ainsi que des
indications géographiques et écologiques sommaires. C'est
à travers ces définitions que nous avons essayé
d'organiser notre travail.
IV.3.1- LocAlisATioN eT sélecTioN Des pArcelles
Les sites d'études ont été
localisés avec l'appui des cartes géographiques, des prospections
préliminaires et surtout grâce à l'aide de la population
locale par sa connaissance du milieu. Ils étaient par la suite
sélectionnés préalablement sur les cartes
forestières de Madagascar (1961- 1963) pour les situer enfin sur terrain
grâce à un GPSetrex.
Les parcelles à étudier ont été
choisies en fonction de leur accessibilité et dans un ensemble
homogène de facteurs écologiques appartenant à un
même site. L'homogénéité du tapis
végétal ne peut exister que si la mosaïque est
répétitive, c'est-à-dire résulte d'un agencement
plus ou moins régulier de ses différentes parties (GOUNOT, 1969).
Ce principe a été retenu comme critère principal pour
sélectionner les parcelles d'inventaires.
IV.3.2- DiMeNsioN eT FoRMes d'uNiTés
Diverses dimensions et formes d'unités d'inventaires
ont été proposées par de nombreux auteurs (PERRIER DE LA
BATHIE (1921), MORAT, 1973, THOMASSON, 1982,...) suivant le milieu de
prospection. Dans cette végétation du S-W, nous avons
adopté la méthode de transect et de placeau.
TRANSECT MULTIVARIABLE
C'est une méthode d'Inventaire Biologique Rapide (IBR)
inspirée de celle topographique de DUVIGNEAUD (ROGER, cours). Elle a
été utilisée dans les forêts denses sèches et
sclérophylles de moyenne altitude et dans la lisière
savane-forêt dense sèche. Elle nous a fourni des informations sur
la physionomie de la végétation.
On a tendu une corde sur une longueur de 50 m puis on a
dénombré la flore sur une bande de 5 m de large de part et
d'autre de la ficelle. Cependant, vu les difficultés liées
à la pénétration dans les forêts pour installer les
dispositifs de relevé, la méthode la plus adaptée est
celle du transect discontinu. Cette discontinuité consiste à
découper et à décaler un transect de 50 m en segments de
10 m évoluant parallèlement (figure 4). A l'aide d'une boussole,
les transects ont été orientés vers une même
direction : NE-SW. Ils ont été subdivisés en placettes
décrites comme suit :
5 placettes de 10 m x 5 m dans lesquelles toutes les
espèces ayant un diamètre à hauteur de poitrine (DHP)
supérieur ou égal à 10 cm seront relevées (classe
III);
4 placettes carrées de 5 m x 5 m pour le recensement de
toutes les espèces ayant un diamètre compris entre 3 et 10 cm au
quart de leur hauteur (classe II) ;
2 segments carrés de 5 m x 5 m numérotés
pour le relevé de toutes espèces ayant un diamètre au
quart de leur hauteur de moins de 3 cm et une hauteur totale de 20 cm et plus
(classe I).
Les placettes ont été choisies subjectivement pour
permettre à l'inventaire de fournir le maximum d'espèces. Les
relevés ont été effectués sur parcelles
dégradées et parcelles témoins.
Pour la lisière savane-forêt, les plantes ont
été dénombrées dans une bande de 20 m de longueur
sur 3 m de largeur.
PLACEAU
Cette méthode a été utilisée dans
les savanes et dans les formations marécageuses. La surface à
échantillonner doit être au moins égale à l'aire
minimale, « surface sur laquelle la quasi-totalité des
espèces de la communauté végétale sont
représentées » (GOUNOT, 1969).
Pour déterminer cette aire minimale, nous avons
procédé comme suit :
on délimite un carré (1) de 1 m2 par
des piquets et une corde et on y détermine les différentes
espèces. Puis, on double cette surface (1+2), soit 4 m2 et on
ajoute les espèces nouvelles qui apparaissent et on refait la même
procédure jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espèces
nouvelles qui apparaissent (figure 5).
Pour le cas des formations dunaires, sur sable roux, sur les
rebords du plateau calcaire, les inventaires se sont déroulés
dans des parcelles de 10 m x 10 m. Ces dimensions étaient retenues par
PERRIER DE LA BATHIE ( 1921) pour la variété floristique du Sud
malgache.
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