8-5. LE COEFFICIENT DE STABILITE.
C'est une notion de constance qu'il exprime, DASNIAS (1987) la
définit comme: " il s'agit de la forme triviale de la stabilité,
c'est à dire l'absence de changement dans la composition de la
communauté. La stabilité se mesure par la résistance
à l'envahissement, c'est à dire à la modification du
cortège". Le même auteur dans ses travaux sur la succession
végétale souligne la notion de métastabilité qui
est une stabilité relative ne changeant qu'au-delà d'un certain
seuil de perturbation.
Il permet grâce à la fréquence des
espèces, d'apprécier le rôle de chaque espèce dans
sa participation à la physionomie de la formation ligneuse. Les
résultats obtenus pour chaque espèce (Tableau 64) par
étage bioclimatique laisse apparaître une instabilité de la
strate arborescente
106
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
dans l'étage subhumide. Seules Quercus
faginea, Pinus halepensis et Juniperus oxycedrus peuvent
être classées comme stables avec un taux supérieur à
50%. Les espèces caractéristiques de l'étage subhumide tel
que Quercus rotondifolia et Quercus suber sont
faiblement représentées. Par contre dans l'étage
semi-aride une plus grande stabilité se manifeste au niveau de la strate
arborescente avec quatre espèces qui constituent plus de 90% de cette
strate: Pinus halepensis, Tetraclinis articulata, Juniperus
oxycedrus et Quercus rotondifolia.
Le rapport surface terrière sur la hauteur
utilisé par certains auteurs dans des études de comparaison de
structures de peuplements (DEVEAUX, LAMOUTTE, 1976) renseigne sur la nature de
la croissance en fonction de tronc, du houppier, de la surface terrière
et du volume qui sont des éléments agissant sur la
stabilité des arbres dans leur développement. Ce rapport est
d'autant plus élevé que les arbres sont résistants
(Tableaux annex n°64 à 68).
8-5.1. Espèces déterminantes.
La physionomie est déterminée par les
espèces suivantes de la strate arborescente selon leur importance en
relation avec leur degré de stabilité:
Tableau 32 : Coefficient de stabilité des espèces
de la strate arborescente
Espèces de l'étage semi aride
|
Stabilité
|
Espèces de l'étage subhumide
|
Stabilité
|
Pinus halepensis
|
90
|
Quercus faginea
|
50
|
Tetraclinis articulata
|
50
|
Pinus halepensis
|
50
|
Juniperus oxycedrus
|
40
|
Juniperus oxycedrus
|
25
|
Quercus rotondifolia
|
40
|
Quercus rotondifolia
|
20
|
Olea europea
|
20
|
Quercus suber
|
20
|
La strate arbustive se caractérise par une
représentativité de l'ordre de 80% des espèces de la
strate arborescente auxquelles s'ajoutent les espèces constituant
à plus de 60% cette strate. Dans les deux étages bioclimatiques
on enregistre un coefficient de stabilité très proche confirmant
l'importance de cette strate dans la région.
Les principales espèces présentant un coefficient
de stabilité élevé sont:
Tableau 33 : Coefficient de stabilité des espèces
de la strate arbustive
Espèces de l'étage semi aride
|
Stabilité
|
Espèces de l'étage subhumide
|
Stabilité
|
Pistacia lentiscus
|
60
|
Quercus rotundifolia
|
85
|
Phillyrea angustifolia
|
60
|
Phillyrea intermedia
|
50
|
Quercus rotondifolia
|
55
|
Arbutus unedo
|
35
|
Quercus coccifera
|
50
|
Juniperus oxycedrus
|
35
|
Pinus halepensis
|
45
|
Pinus halepensis
|
30
|
Juniperus oxycedrus
|
35
|
|
|
La strate buissonnante présente une stabilité
plus importante dans l'étage bioclimatique subhumide mais avec des taux
par espèce assez faibles comparés à ceux de l'étage
semi-aride (Tableaux 65 et 66). Aucune ressemblance n'est décelable dans
cette strate avec les autres en ce qui concerne la composition floristique.
C'est généralement les espèces les plus
xérophytes et les plus résistantes aux mutilations et diverses
pressions et se régénérant facilement qui ont les plus
forts taux de stabilité, comme le confirme les évaluations
faites:
Tableau 34 : Classification des espèces selon leur
coefficient de stabilité
Espèces de l'étage semi aride
|
Stabilité
|
Espèces de l'étage subhumide
|
Stabilité
|
Stipa tenacissima
|
70
|
Ampelodesma mauritanicum
|
70
|
Rosmarinus tournefortii
|
60
|
Cistus ladaniferus
|
50
|
Cistus villosus
|
40
|
Cytisus triflorus
|
45
|
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
|
1996
|
|
|
Genista tricuspidata
|
40
|
Quercus rotondifolia
|
40
|
Quercus coccifera
|
40
|
Stipa tenacissima
|
40
|
Calycotome villosa
|
35
|
Genista quadriflora
|
40
|
Pistacia lentiscus
|
35
|
Quercus faginea
|
30
|
Chamaerops humilis
|
30
|
Pinus halepensis
|
30
|
Ampelodesma mauritanicum
|
30
|
|
|
|