8-3. LA HAUTEUR.
Le degré de présence n'est pas suffisant pour
identifier une physionomie végétale, la hauteur est un
paramètre aussi important que la notion de présence si ce n'est
plus. La hauteur est un élément de description physionomique
prépondérant utilisé plus couramment que les autres pour
dénommer les formations végétales. Cette notion de hauteur
a déjà été abordée (Tableaux annex 55
à 61).
8-3.1. Hauteur de la strate arborescente.
L'analyse des données recueillies sur ce
paramètre laisse apparaître par ensemble bioclimatique et par
espèce des fréquences de hauteur où les valeurs de 4 et 7
mètres sont déterminantes car elles sont significatives dans la
physionomie des formations décrites. (Tableaux 57 à 59).
Dés que le taux de fréquence d'une hauteur dépasse les 50%
pour une espèce on considère que c'est la hauteur optimale et
représentative pouvant constituer un point de repère important
dans notre analyse.
Les valeurs obtenues par strate et par espèce sont
intéressantes et vont permettre de reconsidérer la nomenclature
utilisée pour la classification des strates. Cette notion a
été abordée dans le chapitre V-2 et sera
complétée et justifiée par ce qui suit.
Les résultats des mensurations de la hauteur des
principales espèces pouvant atteindre la strate arborescente sont
très significatifs et permettent d'appréhender une nouvelle
approche.
Tableau 30 : Répartition des hauteurs par espèce
Hauteurs
|
% hauteur inférieures à 7 m
|
% hauteurs supérieures à 4 m
|
Espèces
|
Semi aride
|
Subhumide
|
Semi aride
|
Subhumide
|
Pinus halepensis
|
55
|
35
|
88
|
93
|
Tetraclinis articulata
|
92
|
100
|
83
|
88
|
Juniperus oxycedrus
|
100
|
98
|
82
|
89
|
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
|
1996
|
|
|
Quercus rotondifolia
|
100
|
76
|
87
|
67
|
Quercus coccifera
|
100
|
100
|
58
|
33
|
Quercus faginea
|
-
|
25
|
-
|
85
|
Quercus suber
|
-
|
92
|
-
|
81
|
Toutes les espèces arborescentes (troncs
individualisé dont la hauteur est au moins supérieure à
1,50 m) présentent des taux variables entre 35 et 100% de hauteurs
inférieures à 7 m et entre 25 et 93% de hauteurs
supérieures à 4 m. La moyenne pondérée de la
hauteur de toutes les espèces dominantes (de la strate arborescente) est
significative et se présente comme suit:
- Ensemble semi-aride:
89% des hauteurs sont inférieures à 7 m
79% des hauteurs sont supérieures à 4 m
- Ensemble subhumide:
75% des hauteurs sont inférieures à 7 m
76% des hauteurs sont supérieures à 4 m
Si on exclue Pinus halepensis
et Quercus faginea dont le taux de
hauteurs supérieures à 7 m est de l'ordre de 70%, toutes les
autres espèces n'arrivent qu'exceptionnellement à cette hauteur.
En dehors de Quercus coccifera, qui dans la
région ne peut atteindre la strate arborescente, toutes les autres
espèces présentant un tronc individualisé et
dépassant les 4 m sont représentées à plus de 83%.
Ce constat permet d'affirmer que la strate arborescente définie par
référence à la hauteur de 7 mètres n'a aucune
relation avec la réalité des individus végétaux
dont le taux par rapport à cette hauteur vient d'être
examiné. En retenant la valeur de 7 m comme limite inférieure
permettant de classer les individus végétaux ligneux dans la
classe arborescente, seul 11% en moyenne des individus végétaux
peuvent être assimilés à cette strate dans le semi-aride et
25% seulement dans le subhumide. Ainsi le terme de forêt ne sera
pratiquement pas présent dans la région étudiée ce
qui est en inadéquation avec la réalité et la
définition biologique d'un arbre et avec le développement des
végétaux en relation avec les conditions du milieu. La valeur de
7 mètres si elle est retenue pour déterminer la strate
arborescente exclura plus de 82% du taux de présence des espèces
qui contribuent à la formation de la strate arborescente et à la
forêt dans l'Oranie.
La hauteur de 4 m, au regard des résultats obtenus et
des conditions écologiques stationelles, peut remplacer celle de 7 m car
le pourcentage d'espèces dont la hauteur est supérieures à
4 m est de 79% pour l'étage semi-aride et 76% pour le subhumide. Dans le
paragraphe V-2 cette hauteur de référence représentative
et reflétant la réalité de la structure de la
végétation ligneuse arborescente a été
justifiée. Dés qu'un végétal ligneux
présente un tronc individualisé de 1,50 m de hauteur au moins et
dont la hauteur totale est supérieure à 4 m, il peut être
classé dans la strate arborescente puisqu'il répond parfaitement
à la définition morphologique et biologique d'un arbre.
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