5-2.4. La garrigue
En se réservant exclusivement à la structure de
la végétation indépendamment su substrat, le terme de
garrigue (dérivant du mot catalan - garric- qui signifie chêne
kermès) est défini par rapport au matorral ce qui complique
encore cette terminologie. On a défini la garrigue comme un matorral
moyen troué discontinu toujours sur sol calcaire. Formation liée
à une espèce, le chêne kermès, et à un type
de sol (calcaire ou dolomie) sec, elle ne peut trouver son utilisation que pour
identifier des types de végétation issue de la dégradation
d'un maquis claire ou d'un matorral sous un étage bioclimatique
semi-aride ou aride. De par sa composition floristique la garrigue est pauvre
par rapport à la broussaille qui elle dérive d'un maquis. Ces
aspects de successions seront étudiés avec le maximum de
détail dans le chapitre « dynamique de la végétation
ligneuse ».
5-2.5. Le buisson
C'est généralement le terme de broussaille qui
est le plus utilisé ainsi que la notion de strate buissonnante. La
définition du mot broussaille: végétation touffue des
terrains incultes composée d'arbustes et de plantes rabougries, rameuses
et épineuses. Le buisson: bouquet , touffe d'arbrisseaux sauvages et
rameux dont la hauteur est inférieure à 3 m. BOUDY (1948) a
utilisé le terme: " La forêt nord-africaine est, en
réalité, de par ses conditions de vie, un complexe d'arbres et de
broussailles à divers état de développement, en lutte
continuelle contre la sécheresse, l'homme et ses troupeaux ", il
poursuit en décrivant la dégradation de la forêt: " ...
l'élimination graduelle des essences principales auxquelles se
substituent des formations secondaires de dégradation, le maquis d'abord
puis la broussaille et en dernière analyse un tapis surbaissé
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
espèces de petite taille (chaméphytes)". Dans
ses instructions sur l'enquête statistique des forêts en 1935, le
Gouverneur Général de l'Algérie répartissait les
broussailles en deux catégories: les broussailles proprement dites
(terrains où les tâches d'essences secondaires occupent plus de la
moitié de la surface) et les terrains de parcours broussailleux (le sol
nu est couvert espèces herbacées est dominant). Il souligne que:
" La broussaille, même la plus basse, n'est généralement
qu'une forme particulière et transitoire de la forêt ".
L'importance accordée à cette formation végétale se
justifie par la conclusion de la Grande Commission d'Etudes Forestières
de 1904 relative à la sauvegarde de la végétation ligneuse
même sous la forme de broussaille la plus modeste. Cette conclusion se
résumait: " Il suffirait le plus souvent de protéger les
broussailles contre l'incendie et la dent du bétail pour voire les
boisements se reconstituer et exercer leur action bienfaisante sur la climature
et l'hydrologie du pays ".
Utilisé le plus souvent incorrectement, le terme de
buisson doit être définit et utilisé correctement pour
identifier une strate de la végétation présente dans
toutes nos formations végétales. C'est un ensemble de
végétaux ligneux ne dépassant pas 1 m de hauteur
contribuant à la formation d'une strate particulière
constituée espèces secondaires ayant pu atteindre sous l'effet de
divers paramètres tant édaphoclimatiques qu'anthropiques une
taille leur permettant d'être classées dans la strate
arbustive.
En ce qui concerne ces trois dernières formations
(maquis, matorral et garrigue) PONS (1984) pense qu'en ce qui concerne leur
origine, l'analyse pollinique n'apporte que des informations ponctuelles (la
plupart des végétaux constituant les fruticées
méditéranéennes produisent un pollen soit très
rare: labiées, papilionacées, soit dépourvu d'une
particularité suffisante permettant d'identifier les espèces les
plus déterminantes), les restes de taxons de fruticées ne croient
constamment qu'au cours des périodes récentes par
l'alourdissement des interventions anthropiques. Certains spécialistes
dans le domaine forestier ont utilisé le terme de buisson dans leur
relevé de végétation en identifiant une strate
buissonnante, on peut citer BENABDELI (1980- 1983), MEDERBAL (1992).
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