4-1.8. Evapotranspiration réelle et potentielle
Le déficit enregistré est très indicatif
pour comprendre le comportement et surtout la dynamique de diverses formations
végétales. L'humidité dans le sol reste un
élément fondamental à évaluer à travers un
bilan hydrique afin d'expliquer cette xénophilie de la
végétation forestière. Ce déficit est égal
à la différence entre l'E. T. P et l'E. T. R,
résumé ci-dessous en mm:
Tableau 8 : Quelques valeurs d'E.T.P et E.T.R.
ZONE
|
STATIONS
|
E.T.P
|
E.T.R
|
DEFICIT
|
MONTS DE TLEMCEN
|
Tlemcen
|
843
|
473
|
37O
|
MONTS DE TLEMCEN
|
Hafir
|
697
|
412
|
285
|
ZONE CENTRALE
|
Slissen
|
781
|
376
|
4O5
|
MONTS DE DHAYA
|
Doualhia
|
654
|
341
|
313
|
MONTS DE DHAYA
|
Dhaya
|
795
|
487
|
3O8
|
4-1.9. Quotient pluviothermique et climagramme
d'Emberger
SAUVAGE (1963) notait à propos de la signification de
ce quotient utilisé dans toute étude de la
végétation à travers la région
méditerranéenne: " ...deux stations rigoureusement soumises au
même climat sont caractérisées par la même valeur du
quotient pluviothermique. Mais, d'une part, cette identité n'est
pratiquement jamais réalisée et, surtout, la réciproque
n'est pas vraie ". A ce sujet ALCARAZ (1982) précisait: " ..d'autre
part, la comparaison demande deux précautions essentielles:- il est
absolument nécessaire, lorsqu'on utilise ce quotient, de ne comparer que
des climats du même type; - en second lieu, a-t-on le droit de
présenter le climat d'une localité par le seul quotient
pluviothermique? "
Pour préciser l'importance de l'étage
bioclimatique dans des travaux sur la végétation QUEZEL (1976)
insistait sur: "... une connaissance précise des bioclimats permet seule
de comprendre la répartition et les rapports respectifs des divers types
de forêt méditerranéenne. Il faut malheureusement
reconnaître que nos informations étant encore le plus souvent fort
incomplètes, en raison du faible développement du réseau
météorologique, dans certaines régions on est amené
à faire des extrapolations, avec le degré d'incertitude qu'elles
impliquent ".
Dans la région, la valeur de ce quotient varie de 32
à 123 avec cependant deux tranches de valeur 32 à 88 en basse
altitude et 43 à 123 en altitude, ce qui permet de définir deux
principaux étages bioclimatique: le semi-aride et le subhumide. Le
dernier se rencontre essentiellement en altitude (au delà de 800-1000 m)
et dans des zones localisées et de faible importance en
étendue,
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
il est présent à l'ouest à partir de 800
m et se manifeste à l'est à des altitudes supérieures
à 1200 m. Le découpage bioclimatique de la région n'est
pas complexe et obéi l'orographie, aux précipitations et à
la végétation en place.
Pour justifier cette hypothèse la comparaison de la
carte des précipitations de CHAUMONT et PAQUIN (1975), la carte de
végétation d'ALCARAZ (1982) et le découpage des
régions biogéographiques ( secteurs floristiques ) défini
par QUEZEL et SANTA (1963) laisse apparaître des zones dont les contours
sont proches ayant les mêmes limites que celles des étages
bioclimatiques.
Ce quotient avec le temps a subit des améliorations
dans le sens d'une simplification, STEWART (1975) en se basant sur le quotient
P/M et sa stabilité mis au point une nouvelle formule: 3,43
P/M-m. LE HOUEROU (1969) et CELLES (1975) considèrent
que M-m est peu variable et l'assimilent à une
constante K' = 43,6 et proposent la formule Q = P/10. DJEBBAR (1983) dans la
région de Saïda considère que M - m = 32,38 et M + m / 2 =
3,43 et arrive à la formule Q = 0,106 P.
Il reste entendu que le quotient pluviothermique d'Emberger
n'est qu'un indicateur assez grossier du climat au regard de la plage des
valeurs et ne permet que de donner un aperçu sur l'étage
bioclimatique de la zone alors que seule la tranche pluviométrique
permet de localiser cet étage. Le climagramme avec la l'aire naturelle
et culturale des principales espèces forestières est plus
indiqué car il donne plus d'informations pratiques et utiles. Devant la
fluctuation des précipitions ce quotient est assez instable et une
même zone forestière bascule d'une année à l'autre
d'un étage bioclimatique à un autre. Seule la
végétation pérenne semble être un bioindicateur
fiable puisqu'elle est la résultante des conditions du milieu.
Une comparaison entre les formules de calcul du quotient
pluviothermique d'EMBERGER selon celle d'EMBERGER, STEWART, LE HOUEROU et
DJEBBAR donne les valeurs suivantes:
Tableau 9 : Valeur du quotient pluviothermique.
Stations
|
P mm
|
Emberger
|
Stewart
|
Houérou
|
Djebar
|
SAIDA
|
430
|
43,8
|
43,9
|
43,0
|
45,6
|
TIARET
|
622
|
68,4
|
68,2
|
62,2
|
65,9
|
MASCARA
|
511
|
56,9
|
57,1
|
51,1
|
54,2
|
DOUALHIA
|
375
|
40,1
|
39,8
|
37,5
|
39,8
|
O. SLISSEN
|
358
|
34,5
|
33,4
|
35,8
|
37,9
|
S.. ABBES
|
395
|
43,4
|
43,3
|
39,5
|
41,9
|
|