I-3-3-CULTURE NON MATERIELLE : structure sociale
La société pygmée Bakola/Bagyelli
actuelle est sous l'autorité d'un chef de campement ou du hameau qui est
choisi par ses pairs. Le chef est généralement le plus vieux du
campement qu'il a par sa propre initiative, fondé. Il est un Primus
inter pares, et son rôle se limite aux simples conseils qu'il peut
prodiguer aux siens. Son pouvoir n'est nullement coercitif et sa force se
limite surtout sur sa famille.
Société collectiviste
Les Bagyelli rentrent dans la catégorie des
sociétés dont l'organisation sociale repose sur le collectivisme
; c'est-à-dire que l'acquisition des ressources pour satisfaire les
besoins du groupe, s'opère en communauté. L'unité de
production de base n'est plus l'individu ni le ménage, mais la
collectivité. Une telle société se trouve dépourvue
de toute hiérarchie et le professionnalisme est peu prononcé :
chacun est supposé capable de tout faire. Bien entendu il convient, dans
la réalité de nuancer quelque peu ce schéma simpliste.
Certains clivages sociaux ont vu le jour dans cette
communauté exposée aux influences extérieures. Par
exemple, l'apparition de la polygynie est le reflet de l'influence bantoue
croissante au sein de la société bakola/bagyelli. En effet, la
polygynie peut être interprétée comme l'expression du
prestige social et de la réussite individuelle. De ce fait, certains
individus ayant acquis une certaine notoriété et un certain
prestige dans les hameaux, ont pris plusieurs épouses. Parmi celles-ci,
on peut noter la présence des femmes bantoues. La photographie
ci-dessous montre un nkola du village Ngoyang qui a pris pour épouses
deux femmes bantoues (une bassa et une éwondo).
Photo 6: Exemple de Nkola (NGALLY Sadrack) polygyne
à Ngoyang Source : Aristide Bitouga (Ngoyang 2010)
I-3-4-CROYANCE - PHARMACOPEE
I- 3-4-1-Le système de croyances
Bakola/Bagyelli
Les Bakola implorent le grand esprit de la forêt, bon et
méchant on le nomme le Minkuta. Son invocation
est l'affaire des hommes exclusivement. « C'est un esprit de la
forêt », affirme Nsoulmour Michel, pygmée
septuagénaire de Meh (Nkouampboer I), qui faisait office d'informateur
privilégié durant notre séjour dans la localité de
Ngoyang. Le devin du campement de Nkouonguio entrait en transe et se trouvait
en communication directe avec l'esprit avec le fantôme
(Nkuki) communément appelé
Minkuta. Le prêtre-sorcier est
entièrement couvert de feuilles qui reposent sur les habits qu'ils
portent sur lui ; il peut lui demander l'autorisation de soigner un malade et
les remèdes appropriés pour les soins, il peut lui demander de
venir en aide à quelqu'un qui a besoin d'aide dans un quelconque secteur
de sa vie (emploi, commerce, mariage, réussite, etc.)
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