République Algérienne Démocratique
et Populaire Ministère de l'enseignement et de la recherche
scientifique Université A.Mira- Bejaia Faculté des sciences
de la nature et de la Vie Département de Biologie
physico-chimie
Mémoire
En vu de l~obtention du diplôme de
Master en Biologie Option Biochimie Appliquée
1'hème
Contribution à l~étude de
l~activité
antimicrobienne du Genévrier
(Juniperus
phoenicea) : Essai des huiles essentielles
et
composés
phénoliques
Présenté par:
· DJENADI Fouzia
· FARHI Nouara
Promoteur : %jr 2AWI
1'.
Présidente dujury : %jme
0E010'0 F. Examinatrice : %jerle 1'0'0A1'1
N.
Année Universitaire
2010/ 2011
Remerciements
Nous remercions Dieu le tout puissant de nous avoir
donné le courage et la patience pour réaliser ce modeste
travail.
La première personne que nous tenons à
remercier est Mr HARFI T. d'avoir accepté de nous encadrer et qui a su
nous laisser la liberté nécessaire à l'accomplissement de
notre recherche, tout en y gardant un Sil critique et avisé. Merci pour
votre rigueur scientifique et vos conseils toujours judicieux et aussi d'avoir
eu la patience
de corriger notre mémoire et de nous avoir
responsabilisées du début jusqu'à la fin de notre
travail.
Nous aimerons remercier tout
particulièrement Dr TOUATI A. pour nous avoir accueillies au sein du
laboratoire de Microbiologie et permis ainsi d'effectuer ce travail dans la
liberté totale, Merci pour votre générosité et
votre bonne humeur.
Nous remercions MmeBEDJOU F. la présidente du
jury c'est un honneur pour nous, et Melle TOUATIN. d'avoir accepté
d'examiner notre travail.
Nous témoignons toute notre gratitude pour :
Mr ADJAOUD A, Melle BOUGOFFA K., Mme BENACHOUR, Mr AMROCHE F.et Mr ZAIDIpour
l'aide qu'ils nous ont apporté durant notre travail.
Nous exprimons aussi notre reconnaissance à :
Mr MONKO D., Mr BOUADHAM S., MrBOUCHENOUA F., Mr BELMAHDI M., Mr BAKOUR S., Mr
BETTACHE A., Melle TIGHIDET S. et Mme RAHMANI D. pour leur gentillesse, leur
aide et précieux conseils durant notre travail au
laboratoire.
Un grand merci Pour Mr GHERBI R., de la Polyclinique
d'El-Kseur pour sa générosité et sa
gentillesse.
Un merci spécial pour nos camarades et amis
(es) qui ont participé de prés ou de loin pour accomplir notre
recherche.
|
Védicaces
|
A mes très chers parents
|
Vous m'avez donné le jour et vous m'avez
accompagné dans mes premiers pas.
|
Aujourd'hui, je suis le fruit de vos efforts et de
toute votre attention. Soyez infiniment remerciés. Sachez que je vous
aime profondément et que je vous suis reconnaissante. Que Dieu vous
donne une longue vie.
|
A mes très chères sSurs
:
|
Farida, Dihia, Hafsa ( ma jumelle) ; Nawel et
Hanane, Je vous remercie chalheureusement pour votre soutien et
encouragements, vous êtes ma raison de vivre.
|
A mon frère et sa femme.
|
A mes neveux adorés , une fois grands , ils
comprendront ce travail: Tafath,
|
Maria, Massil, Asma et Yasmine.
|
A mes très chers amis de toujours Kahina et
Mehdi qui m'ont beaucoup souenue.
|
Ainsi qu'à tous mes amis et
camarades.
|
FOUZIA.
|
|
|
iv&Iicaces
Je dedie ce modeste travail à mes precieux
parents qui m'ont tous donné, qui ont toujours été la
pour moi et toute mafamille surtout mes sSurs Aziza ,Karima et son mari
Hocine et leurs enfants Katia et Walid
A mon cher frére Kamel, sa femme Hassina et
leur enfant Ilias. A mon cher mari Fouad qui a été toujours
à mes cotés et à toute sa famille A mes meilleures
amies : Lili, Amel, fayza. A mes copines de chambre : Lahna, Myada,
mirouche, souad, Lydia.
Et à ceux qui me sont très chers et
qui m'ont aidé de prés ou de loins à réaliser
ce
travail
.
Nouara
|
|
Liste des abréviations
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction 01 Partie bibliographiques
Chapitre I ; Généralités sur les
plantes médicinales et leurs substances antimicrobiennes
I.Les plantes médicinales 03
I.1.Etudes des plantes médicinales 03
I.2. Intérêt de l'étude des plantes
médicinales 03
II. Substances antimicrobiennes d'origine végétale
04
II.1. Les composés phénoliques (polyphénols)
05
II.1. 1. Classification des composés phénoliques
05
II.1.2. Principaux composés phénoliques à
pouvoir antimicrobien 05
II.1.3. Mode d'action de quelques composés
phénoliques 07
II.2. Les huiles essentielles : 07
II.2.1. Définition 07
II.2.2. Composition chimique : 07
II.2.2.1. Composés terpéniques 08
II.2.2.2. Composés aromatiques dérivés de
phényl propane 08
II.2.3. Propriétés physiques 09
II.2.4. Activités biologiques des huiles essentielles
09
II.2.4.1. Industrie alimentaires 09
II.2.4.2. Désinfection des locaux 09
II.2.4.1.3. Activité pharmaco-thérapeutique 09
II.2.4.1.3.1.Activité antimicrobienne des huiles
essentielles 10
II.2.5. Techniques d'étude de l'activité
antimicrobienne des huiles essentielle 12
II.2.5.1. Définition de l'aromatogramme 13
II.2.5.2. Méthode du puits ou cylindre 13
II.2.5.3.Méthode de dilution 13
Chapitre II : Notions sur la plante
investiguée
I. Biologie de Juniperusphoenicea (Genévrier)
14
I-1- Description du Genévrier 14
I.2. Taxonomie 15
I.3. Caractères botaniques deJuniperusphoenicea
15
I.4. Variation géographique est systématique de
Juniperusphoenicea 16
II. Etude phytochimique de Juniperusphoenicea 17
II.1. Composition chimique 17
II.1.1. Composition en huiles essentielles 18
II.3. .2. Composition en polyphenols 20
II.3.1.1. Caractérisation des flavonoïdes 20
III. Les différentes activités de
Juniperusphoenicea 21
III.1. Activité antimicrobienne 21
III.1.1 Activité antibactérienne 21
III.1.2. Activité antifongique 22
III.2. Activité antioxydantes 22
III.3. Activité insecticide 22
III.4. Effet anti-fécondité (effet
stérilisant) 23
III.5. Rôle protecteurcontre l'hépatotoxicité
du CCl4 23
III.6. Activité cytotoxique de Juniperusphoenicea
24
Partie Expérimentale Chapitre III :
Matériel et Méthodes
I. Matériel 25
I.1. Matériel végétal 25
I .2.Matériel biologique 25
I.2.1. les souches microbiennes utilisées 25
I.2.2. les caractères biologiques de différentes
souches utilisées 26
I.3. Solvants, réactifs et milieux utilisés 27
II. Méthodes 28
II.1. Méthodes d'extraction 28
II.1.1. Extraction de l'huile essentielle de
Juniperusphoenicea 28
II.1.2. Extraction des composés phénoliques 28
II.2. Isolements et Tests de confirmation 30
II.2.1. Isolement des souches 30
II.2.2. Tests de confirmation 30
II.3. Activité antimicrobienne 30
II.3.1. Activité antibactérienne de l'huile
essentielle 30
II.3.1. 1. Aromatogramme sur milieu solide 31
II.3.1. 2. Aromatogramme sur milieu liquide 32
II.3.1. 3. Activité de l'HE en phase gazeuse
(Microatmosphére) 33
II.3.1. 4. Activité en fonction de dilution 34
II.3.2. L'activité antibactérienne des
composés phénoliques 35
II.3.3. L'activité antifongique de l'huile essentielle et
composés phénoliques 35
II.3.3.1. La méthode des puits 35
II.3.3.2. La méthode des disques 35
II.3.3.3. Microatmosphére 37
Chapitre IV : Résultats et
Discussion
I. Résultats 38
I.1. Extraction de l'huile essentielle 38
I.2. Tests de confirmation 39
I.3. Activité antimicrobienne 39
I.3.1. Activité antibactérienne de l'huile
essentielle 40
I.3.1.1. Aromatogramme Sur Milieu solide 41
I.3.1.2.Microatmosphére (état gazeux) 43
I.3.1.3. Aromatogramme sur milieu liquide 44
I.3.2.. Activité antibactérienne des
composés phénoliques 45
I-3.3..Activité antifongique de l'huile essentielle et
composés phénoliques de J.phoenicea. 48
II. Discussion 51
Conclusion 54
Références Bibliographiques
Glossaire
Annexes
Liste des abréviations
Liste des abréviations
ATCC: American Type Culture Cells.
A. flavus : Aspergillus flavus.
CMI: concentration minimale inhibitrice.
CN : Cefaloxine
DMSO: Dimethulsulfoxyde
DO: Densité Optique
E.coli : Escherichia coli
Fig. : Figure
J.phoenicea: Juniperus phoenicea
HE's: Huiles essentielles
MeOH: Méthanol
M-H : Mueller Hinton
Ps. aeruginosa :
Pseudomonas aerugenosa PCA: Plate Count Agar
PDA : Patatos Dextrose Agar
S.aureus: Staphylococcus aureus
SXT: Trimethoprimsulfomethoxazol TE:
Tétracycline.
UFC: Unité Formant des Colonies
uL : Microlitre
um : Micromètre.
Liste des figures
Liste des figures
Figure
|
Titre
|
Page
|
1
|
Structures des composés terpéniques
|
08
|
2
|
Structure des composés aromatiques dérivés
de phényle propane C6C3
|
08
|
3
|
Les fruits (baies) et feuilles de Juniperus phoenicea
|
16
|
4
|
Comparaisonentre
lesactivitéscytotoxiquesdesdeuxfeuillesetde baieshuiles essentielles
deJuniperusPhoeniceasurlignées cellulaires tumorales
humaines
|
24
|
5
|
Photo des feuilles de Juniperus phoenicea
utilisée pendant l'étude
|
25
|
6
|
Protocol d'extraction des composés phénoliques
|
29
|
7
|
Illustration de la méthode des aromatogrammes sur boite de
Pétri
|
31
|
8
|
Illustration de la méthode des microatmosphére
|
33
|
9
|
Schéma de dilution de l'HE
|
34
|
10
|
Illustration de la méthode des puits
|
36
|
11
|
Activité antibactérienne de l'HE
|
42
|
12
|
Comparaison entre les antibiotiques et l'HE de
J.phoenicea
|
42
|
13
|
Activité antimicrobienne en fonction du taux de dilution
de l'HE
|
43
|
14
|
Activité antibactérienne de l'HE à
l'état gazeux (microatmosphére)
|
43
|
15
|
Effet de l'HE de J.phoenicea sur les souches
bactériennes sur milieu liquide
|
44
|
16
|
Aromatogramme des différents extraits phénoliques
de J.phoenicea
|
46
|
17
|
Aromatogramme en milieu liquide sur E.coli 25928
|
46
|
18
|
Aromatogramme en milieu liquide sur Ps aerugenosa
27853
|
47
|
19
|
Aromatogramme en milieu liquide sur S.aureus 4330D
|
47
|
20
|
Aromatogramme en milieu liquide sur Bacillus sp
|
47
|
21
|
Effet des composés phénoliques de J.phoenicea
sur Aspergillus flavus
|
49
|
22
|
Activité antifongique de l'HE de J.phoenicea.
Méthode des disques
|
49
|
23
|
Activité antifongique de l'HE de J.phoenicea.
Méthode des puits
|
49
|
24
|
Effet de l'HE de J.phoenicea à l'état
gazeux (microatmosphére) sur Aspergillus flavus
|
50
|
Liste des tableaux
Liste des tableaux
Tableau
|
Titres
|
Page
|
I
|
Structure de quelques composés phénoliques
|
06
|
II
|
Mode d'action de quelques composés phénoliques
|
07
|
III
|
Classification botanique de Juniperus phoenicea
|
15
|
IV
|
Composants majoritaires de Juniperus phoenicea dans
différents pays
|
19
|
V
|
Structures possibles des flavonoïdes caractérisant
Juniperus phoenicea d'Afrique du Nord
|
20
|
VI
|
Activité antibactérienne des feuilles de J.
phoenicea.
|
21
|
VII
|
Activité antifongique des feuilles de J.
phoenicea
|
22
|
VIII
|
Les différentes souches microbiennes utilisées et
leurs origines
|
25
|
IX
|
Pouvoir pathogène des souches microbiennes
utilisées
|
26
|
X
|
Solvants, réactifs et milieux utilisés
|
27
|
XI
|
Comparaison des rendements en huile essentielles de
J.phoenicea de différents pays
|
38
|
XII
|
Résultats des colorations de Gram et test de catalase
réalisés sur les différentes
souches bactériennes utilisées
|
39
|
XIII
|
Résultats obtenus des pré-tests
|
40
|
XIV
|
Résultat de l'activité antibactérienne de
l'HE de J.phoenicea sur milieu solide
|
41
|
XV
|
Résultats de l'aromatogramme à l'état gazeux
(Microatmosphére)
|
43
|
XVI
|
Résultats de l'aromatogramme sur milieu liquide
|
44
|
XVII
|
Résultats de l'activité antimicrobienne des
composés phénoliques de J. phoenicea
|
45
|
XVIII
|
Résultats de l'activité antifongique des extraits
de J.phoenicea
|
48
|
Introduction
Introduction:
Depuis l'antiquité, et certainement bien avant, les
plantes ont servi de pharmacothèque naturelle et pragmatique pour
l'Homme. Personne ne cherchait à savoir pourquoi ou comment elles
agissent, mais c'était un fait incontesté et qui paraissait
magique. En effet il est étonnant qu'une feuille, une fleur ou une
racine puisse guérir ou tout au moins soulager un état
pathologique ou des troubles organiques (Schauenberg et Ferdinand,
2006).
Après quelques siècles de domination de la
synthèse chimique, la pharmacologie, mais aussi la nutrition et
l'agroalimentaire redécouvrent les vertus des plantes dites
médicinales, ce qui est le cas de toutes les plantes. Elles sont de plus
en plus considérées comme source de matières
premières essentielles pour la découverte de nouvelles
molécules nécessaires à la mise au point de futurs
médicaments (Maurice, 1997).Mais leurs usages
traditionnels n'ont jamais disparus, bien au contraire. Selon l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), en 2008, 80 % de la population mondiale
repose sur la médecine traditionnelle pour leurs soins primaires
(Pierangeli et al, 2009).
Dans la lutte perpétuelle contre les infections
microbiennes, les antibiotiques, toutes catégories confondues, ont
été considérés comme l'arme absolue. Mais le
phénomène de transfert de l'antibiorésistance à
travers les différents genres et espèces et les effets
secondaires des médicaments de synthèse, sous-estimés
(parfois volontairement !) ont remis d'actualité la phytofilière
(Service, 1995. Mukherjee et al, 2002 ;
Mazari et al, 2010 ; Cavaleiro et al,
2006).
Dans le bagage chimique des plantes, les huiles essentielles,
les alcaloïdes et autres composés phénoliques,
représentent des molécules de fortes valeurs, utilisées
dans les industries pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires.
Les activités antibactériennes de ces produits ont
été rapportées dans de très nombreux travaux
(Bouzouita et al, 2008).
Juniperus phoenicea, « Ara'ar »
(Cupressaceae) est un arbuste indigène sur les terres du Nord riverains
de la méditerranée (Bonnier et Douin, 1990 ; Derwich et
al, 2011). Cette espèce est considérée
comme une importante plante médicinale, largement utilisée dans
la médecine traditionnelle de nombreux pays. (Dawidar et
al, 1991 ; Adams et al, 1996). Elle est
utilisée à l'état vapeur pour la bronchite et le
contrôle de l'arthrite. Son huile est irritante pour les microbes
(Derwich et al, 2010a). Ses feuilles sont
utilisées pour traiter les diarrhées, les rhumatismes et le
diabète (Bellakhder, 1997 ; Allali et al, 2008).
Le mélange de feuilles
et de baies de cette plante est utilisé comme agent
hypoglycémiant (Amer et al, 1994). Les fruits
séchés et réduits en poudre peuvent guérir les
ulcérations de la peau et les abcès (Akrout, 1999).
En Algérie elle est surtout reconnue pour son activité
anti-diarrhéique (Dob et al, 2008 ; Mazari et
al, 2010) .
Dans cette optique nous nous proposons de tester
l'activité antimicrobienne de deux types d'extraits majeurs de cette
plantes :
- l'extrait total des huiles essentielles ; - l'extrait
phénolique total.
Pour la mise en évidence de cette activité nous
avons retenu diverses espèces bactériennes et fongiques, avec une
attention particulière sur les germes courants des toxiinfections
alimentaires : E. coli et S. Aureus.
Partie Bibliographique
Chapitre I:
Généralités
« L'histoire des plantes aromatiques et de leur
utilisation en médecine se perd dans la nuit des temps etse trouve
étroitement liée à chaque civilisation
»
JEAN VALNET(2007)
I. Les plantes médicinales
I.1. Etudes des plantes médicinales
La connaissance rationnelle des plantes médicinales
date de l'Antiquité. C'est Hippocrate qui différencia l'usage
interne et l'usage externe et qui définit la notion de dose qui permet
de distinguer l'effet thérapeutique de l'effet toxique
(Colette-Keller, 2004). Au cours des dernières
décennies, les recherches scientifiques les plus modernes n'ont fait que
confirmer le bien-fondé des vertus thérapeutiques de la plupart
des plantes médicinales utilisées (Carillon, 2000).
Ce savoir traditionnel ancestral se transmet de
génération en génération est devenu aujourd'hui une
mine d'informations extrêmement précieuses pour les chercheurs
d'industrie pharmaceutique (Fouché et al,
2000).
Aujourd'hui la pharmacologie s'oriente de plus en plus vers
des traitements à base de plantes, car l'efficacité de la
synthèse chimique a largement atteint ses limites et n'arrive plus
à être créative. L'exemple de l'antibiorésistance
microbienne, à l'origine de la recrudescence des maladies nosocomiales
se passe de tout commentaire (Iserin, 2001).
I.2. Intérêt de l'étude des plantes
médicinales
La plupart des espèces végétales
contiennent des substances qui peuvent agir, à un niveau ou un autre,
sur l'organisme humain et animal. On les utilise aussi bien en médecine
classique qu'en phytothérapie. Elles présentent en effet des
avantages dont les médicaments sont souvent dépourvus
(Iserin, 2001). La raison fondamentale est que lesprincipes
actifs végétaux proviennent de processus biotiques
répandus dans tout le monde vivant, alors que l'essentiel des
médicaments de synthèse sont des xénobiotiques aux effets
secondaires très mal maitrisés (Bruneton,
2009).
Les plantes médicinales sont donc importantes pour la
recherche pharmaceutique et l'élaboration des médicaments,
directement comme agents thérapeutiques, mais aussi comme matière
première pour la synthèse des médicaments ou comme model
pour les composés pharmaceutiquement actifs (Decaux, 2002).
La tubocurarine, le relaxant musculaire le plus
puissant dérive du curare
(Chondroendrontomentosum). La morphine,alcaloïde
caractéristique des papavers (papaver somniferum) est
l'analgésique le plus puissant, utilisé dans la chirurgie lourde
et la thérapie anticancéreuse (Iserin, 2001 ; Bruneton
2009). Il est difficile d'imaginer le monde sans la quinine
(dérivée du genre Cinchona) qui est un alcaloïde
anti malarique, sans la digoxine (du genre Digitalis) qui est
cardiotonique, ou encore l'éphédrine (du genre
Ephédra) que l'on retrouve dans de nombreuses prescriptions
contre le rhume :stimule l'automatisme cardiaque, elle est bronchodilatatrice
et stimulante du centre respiratoire bulbaire. (Iserin,2001 ; Bruneton,
2009).
Les plantes aromatiques constituent une catégorie
à part, par le fait qu'elles élaborent des substances volatiles,
odorantes, caractéristiques appelées huiles
essentielles. (Iserin ,2001). Ces plantes,connus
depuis l'antiquité, sont généralement utilisées en
médecinetraditionnellecomme agents antibactériens et
antifongiques. Ces propriétés antifongiques ont été
confirmées par de nombreux travaux sur les souches de levures,
dermatophytes et Aspergillus (Pinto et al. 2003 ;
Salgueiro et al. 2003), et présentent un potentiel
thérapeutique, principalement dans les maladies fongiques impliquant les
muqueuses, la peau et autres infections des voies respiratoires. Certaines
espèces de Juniperus, sont aussi utilisées en
médecine populaire comme antiseptiques (Newall et al.
1996). Juniperus communis est traditionnellement
utilisée pour le traitement des infections urinaires, Juniperus
oxycedrus est utilisée comme un remède pour les infections
dermatologiques (Cosentinoet al, 2003) et
Juniperus phoenicea est considérée comme antimicrobien
et antioxydant (Bouzouita et al, 2008 ; Hayouni et
al, 2007).
I. Substances antimicrobiennes d'origine
végétale
Toutes les substances antimicrobiennes dérivent du
métabolisme secondaire. Le métabolisme secondaire dérive
du métabolisme primaire et fournit des métabolites à
faibles quantités, mais dont l'application dans différents
domaines, en particulier à intérêt pharmaceutique et
cosmétique, voir nutritionnel, sont de la plus grande importance
(Harbone, 1998). Les composés phénoliques, les
alcaloïdes ainsi que les huiles essentielles font partis du groupe de
métabolites secondaires (Haddouchi et Benmansour,
2008).
II.1. Les composés phénoliques
(polyphénols)
Les polyphénols sont des groupes de molécules de
structures variées (TableauN°I) (Richter, 1993).
L'élément structural fondamental qui les caractérise est
la présence d'au moins un noyau benzoïque auquel est directement
lié un groupe hydroxyle, libre ou engagé dans une autre fonction
: éther, ester, hétéroside (Bruneton, 1999).
Les composés phénoliques sont synthétisés
à partir de métabolites primaires via deux voies : la voie de
l'acide shikimique et la voie des poly-acétates (Bravo, 1998 ;
Lugasi et al, 2003). Les phénols furent les premiers
agents antiseptiques et désinfectants largement utilisés
(Lansing et al, 2003).
II.1. 1. Classification des composés
phénoliques
Les composés phénoliques sont classés en
plusieurs groupes principaux qui se distinguent par le nombre d'atomes de
Carbone constitutifs et la structure du squelette de base (Robard et
al, 1999 ; Michalak, 2006) (ANNEXE 1).
II.1.2. Principaux composés phénoliques
à pouvoir antimicrobien
De nombreuses études in vitro menées
sur les composés phénoliques les ont confirmés comme
agents antimicrobienscontre un grand nombre de microorganismes
pathogènes, avec des spectres d'activités variables
(Scalbert, 1999). En effet certains quinones présentent
un effet bactériostatique sur les bactéries à Gram positif
mais pas vis à vis des bactéries à Gram négatif
(Riffel et al, 2002). Les acides-phénols ont
des propriétés antiseptiques urinaires, antifongiques et
antibactériennes (Bruneton, 1999).
Des récentes études ont montré que les
coumarines exercent plusieurs activités antimicrobiennes
(Benidicte et Hooper, 1998) : inhibitions de la croissance de
Saccaromyces cerevisiae et de la germination des spores
d~Aspergillus niger. Pour l'activité antibactérienne on
note qu'ils sont plus efficaces contre les Gram positifs (Benkiki,
2006).
Les flavonoïdes avec leur différentes classes dont
les plus importantes sont : les flavones, flavonols, flavonones, flavonones
3-oles, flavanes-3,4 dioles, et les anthocyanidines. (Marfak, 2003)
ont un grand potentiel antibactérien (Alan et Miller,
1996) :
- en se complexant avec des composants des
parois avec inhibition de la croissance microbienne (Rojas et
al,1992 ; Perret et al,1995) ;
- en perturbant leurs métabolismes
énergétiques (Jones et al, 1994).
D'autre part, les tanins sont largement connus par
leurs propriétés inhibitrices des microorganismes et des enzymes
grâce à leur pouvoir à former des complexes stablesavec les
protéines et en les précipitant (Nguz et al, 1996). Ils
exercent une activité antibactérienne par interaction avec la
membrane cellulaire qui induit un changement morphologique de la
bactérie, en inhibant l'activité des protéases, des
protéines de transport et des adhésines (Cowan, 1999). Des effets
inhibiteurs de la réplication des virus ont été
également décritsin vitro (Bruneton, 1999 ; Charpentier
et al, 2008).
Tableau N°I : Structure de quelques
composés phénoliques :
Classes
|
Structures
|
Références
|
Quinones
|
Quinone
|
(Bruneton, 2009)
|
Acides phénoliques
|
Acide gallique
|
(Bruneton, 1999)
|
les coumarines
|
Coumarine
|
(Cowan, 1999)
|
les flavonoïdes
|
Flavonoïde
|
(Ghedira, 2005)
|
Les Tannins
|
Tannin condensé Tannin hydrolysable
|
(Cowan, 1999)
|
II.1.3.Mode d'action de quelques composés
phénoliques (TableauII)
Tableau N°II: Mode d'action de quelques
composés phénoliques (Cowan, 1999).
Différents
composés phénoliques
|
Exemples
|
Mécanismes
|
Phénols simples
|
Catéchol
|
Privation de substrat
|
|
Epicatechine
|
Interruption de la fonction membranaire
|
|
|
Destruction de la paroi cellulaire
|
Acides phénoliques
|
Acide cinnamique
|
Désactivation des enzymes
|
|
|
Fixation de l'adhesine
|
Quinones
|
Hypericin
|
Liaison aux protéines
|
Flavonoïdes
|
Abyssinone
|
Inhibition des enzymes
|
Tannins
|
Ellagotannin
|
Interruption de la fonction membranaire.
|
II.2. Les huiles essentielles
II.2.1. Définition
Une huile essentielle est un produit odorant, de composition
complexe, obtenu à partir d'une matière première
végétale botaniquement définie, soit par entrainement
à la vapeur d'eau, soit par distillation sèche, soit par un
procédé mécanique sans chauffage (Bruneton, 2009).
Les végétaux riches en essences se trouvent surtout chez
les Conifères, Myrtacées, Labiées les Ombellifères,
Rutacées,& dans différents organes de la plante
(Mautrait et Raoult.2009).
II.2.2. Composition chimique
De nombreux travaux scientifiques ont contribué
à mettre en évidence la composition chimique des HE's.En
générale chacune comporte un nombre important de composants
(jusqu'à une centaine), tous ne sont pas encore identifiés
malgré les progrès de la chimie analytique au cours des
dernières années (Roquebert .2002).On trouve
généralement de nombreux constituants dans une HE appartenant
principalement à deux grands groupes
chimiques : les composésterpéniqueset les
composés aromatiques dérivés du phenyl propane
(C6-C3)
II.2.2.1. Composés terpéniques
On trouve surtout des monoterpènes (C10) et des
sesquiterpènes (C 15) (les carbures peuvent être acycliques,
monocycliques ou bi cycliques et porteurs de groupements fonctionnels
variés (Alcools Cétones, Esters,&) (Roux et Catier,
2007).(Fig.1)
2-pinène #177;-pinène
Caryophylléne Humuléne
Figure N° 1 : Structures des Composés
terpéniques(A : monoterpènes, B : sesquiterpènes) Bruneton
(1999).
II.2.2.2. Composés aromatiques
dérivés de phénylpropane
Ils sont moins répandus que les
précédents ; ce sont souvent des allylphenols, quelques fois des
aldéhydes tel l'Eugenol. La Vanillineest assez fréquente parmi
les composés aromatiques.(Roux et Catier, 2007) (Fig. 2).
Eugénol Vanilline
Figure N°2 : Structures des composés
aromatiques dérivés de phenyl propane (C6-C3) (Roux et Catier,
2007).
II.2.3. Propriétés physiques
- Volatilité (Roux et Catier, 2007). -
Solubilité (Roquebert, 2002).
- Pouvoir rotatoire (Mebarki, 2010).
II.2.4. Activités biologiques des huiles
essentielles
Les HE's par leurs propriétés nombreuses et
variées sont utilisées dans différents secteurs : en
parfumerie, en cosmétologie, en conserverie et dans les industries
pharmaceutiques (Dorman et Deans, 2000 ; Lahlou,2004 ; Prabuseenivasan
et al, 2006 ; Rota et al,2008)
II.2.4.1. Industrie alimentaire
Les plantes aromatiques, les épices et leurs HE's sont
utilisées depuis des siècles dans la préparation
alimentaire non seulement pour la flaveur qu'elles apportent, mais aussi comme
conservateurs, pour empêcher le développement des contaminants
alimentaires. (Mebarki, 2010).
Plusieurs travaux ont montré que les HE's de
genévrier, de cannelle, de romarin, de clou de girofle et d'autres
plantes aromatiques ont un effet inhibiteur sur la croissance et la
toxinogenése de plusieurs bactéries et champignons responsables
de toxi-infections alimentaires.(Valero et Francés, 2006 ;
Mebarki, 2010).
II.2.4.2.Désinfection des locaux
Grâce à leur pouvoir antiseptique des HE's
peuvent permettre d'assainir l'air ambiant ou du système de ventilation,
notamment dans le milieu hospitalier, entrainant un effet
bénéfique au niveau de la qualité de l'air et limitant
aussi la propagation des germes microbiens. (Billerbeck,
2007).
II.2.4.1.3. Activité
pharmaco-thérapeutique
Depuis longtemps, les HE's sont utilisées en
thérapeutique, leurs applications sont vastes. Elles requièrent
de bonnes connaissances de ces substances et le bon fonctionnement du corps
humain car si leur pouvoir antiseptique est indiscutable, leur toxicité
l'est aussi (Moreno-Rodriguez et al, 2006). L'usage
des HE's en médecine ne fut jamais abandonné malgré la
découverte des processus de synthèse organique et la naissance de
l'industrie pharmaceutique. Elles sont considérées comme un
véritable réservoir de molécules de base qui sont
irremplaçables (Ouraini et al, 2007).
De nombreuses HE's se trouvent dans différentes
préparationspharmaceutiques : sirop, gouttes, gélules, elles
rentrent aussi dans la préparation d'infusion telle que : la verveine,
thym, menthe et autres (Prabuseenivasan et al, 2006 ;
Domaracky et al, 2007).
II.2.4.1.3.1.Activité antimicrobienne des huiles
essentielles
En phytothérapie les HE's sont utilisées contre
les maladies infectieuses d'origine bactérienne, comme les
bactéries endocanalaires ou la microflore vaginale, ou d'origine
fongique comme les dermatophytes, les moisissures allergisantes ou les
champignons opportunistes (Billerbeck, 2002). Elles
représentent aussi des propriétés cytotoxiques qui les
rapprochent donc des antiseptiques et désinfectants entant qu'agents
antimicrobiens à large spectre (Billerbeck, 2007).
Cette activité antimicrobienne est principalement en fonction de leur
composition chimique, et en particulier de leurs composés volatils
majeurs (Mebarki, 2010).
|
Activité liée à la composition
chimique (notion de chemotype)
|
Une même plante aromatique présentera une
composition différente en HE's, suivant les parties utilisées, la
période de cueillette, la localisation géographique et même
suivant le protocole d'extraction ou le mode d'utilisation (Iserin,
2001). C'est la notion de chemotype qui présente de grandes
variabilités, quantitatives et qualitatives et qui explique les
divergences des résultats rapportés pour une plante donnée
(Garreta,2007).
Le principal facteur modulant le spectre d'activité des
HE's est le type et la structure moléculaire des composants actifs
présents dans les HE's ; ainsi in vitroon observe une
activité antimicrobienne plus élevée des terpènes
oxygénés en comparaison aux terpènes à
hydrocarbures.(Dorman et Deans, 2000). La structure
moléculaire semble présenter un rôle aussi important que le
degré d'oxydationde la molécule de terpène : la
caractéristique lipophile du squelette hydrocarboné ainsi que la
propriété hydrophile des groupes fonctionnels sont
déterminantes vis-à-vis de l'activité antimicrobienne des
terpénoides (Dorman et Deans; 2000). Sur cette base
l'ordre de l'activité antimicrobienne de ces composés est le
suivant : (Ouraini et al, 2007 ; Bekhechi et al,
2008).
Phénols >Alcools > Aldéhyde >
Cétones > Oxydes > Hydrocarbure > Esters.
Le pouvoir antimicrobien des HE's est probablement en rapport
avec leur fort contenu phénolique, (Sokmen et al,
2007), mais les phénols ne sont pas les seuls responsables
de
l'intégralité de l'activité, la
totalité de la composition chimique devant être prise en compte
(Cosentino et al 1999). Lahlou (2004) a montré
que les activités antimicrobiennes, antivirales, insecticides,
larvicides des extraits totaux des HE's sont supérieures à celle
des composés majoritaires testés séparément.Ces
données ont été confirmées par Rota et
al (2008) dans une étude in vitro sur les
microbes pathogènes isolés des aliments.
Un autre paramètre important déterminant
l'activité antimicrobienne des HE's est le type de microorganismes
ciblés, c'est ce qu'on appelle le spectre d'activité. En
général les différents microbes n'ont pas une
sensibilité similaire vis-à-vis des HE's. (Mebarki,
2010).Car une HE peut être biocide vis-à-vis de certaines
souches et biostatique en vers d'autre ou n'avoir aucun effet (Lahlou,
2004). Donc il est important de mentionner la dénomination
complète: le Gram des microorganismes ainsi que l'espèce
botanique et le chemotype des HE's. (Mebarki, 2010).
Il n'y a pas de règles majeures déterminant le
spectre d'activité :
- Marzouk et al (2006) ont
trouvé que les bactéries à Grampositif serait plus
résistantes aux HE's que les bactéries à Gram
négatif ;
- D'autres travaux rapportent que les bactéries à
Gramnégatif apparaissent plus résistantes que celles à
Grampositif vis-à-vis des HE's (Sokmen et al, 2004 ;
Cosentino et al, 1999).
Ces affirmations n'ont cependant pas été
confirmées par d'autres travaux. La susceptibilité des
bactéries serait en effet indépendante du Gram (Bekhechi
et al 2008 ; Sokmen et al, 2004) ou dépend
des HE's utilisées (Prabuseenivasan et al, 2006).
Ceci souligne encore l'importance de la notion de chemotype.
Les HE's attirent actuellement beaucoup d'attentions parce
qu'elles ont montré une activité contre les pathogènes
résistants aux antibiotiques tels que :
- Meticillin - resistant (S.aureus)
- Vancomycin-resistant (Enterococcuspneumoniae)
- Itraconazole-resistant( Candidat.sp) (
Shigeharu et al, 2006 )
Mode d'action antimicrobien
Du fait de la variabilité des teneurs et des profils
des composants des HE's, il est probable que leur activité
antimicrobienne n'est pas attribuable à un mécanisme unique, mais
à différentes cibles d'action au niveau cellulaire
(Carson et al, 2002). De façon
générale il a été observé une
diversité d'actions toxiques des HE's :
-La perturbation de la membrane cytoplasmique,
-La perturbation de la force motrice des protons,
-La fuite d'électrons
-La coagulation du contenu protéique des cellules
&etc. (Dorman et Deans, 2000 ; Oussala et al, 2006 ;
Bekhechi, 2008).
Cox et al (2000) ont rapporté
que l'activité antifongique des HE's est due à une augmentation
de la perméabilité de la membrane plasmique suivie de sa rupture
entrainant une fuite du contenu cytoplasmique et donc la mort de la cellule.
Les composés terpéniques des HE's et plus
précisément leurs groupements fonctionnel tels que les
phénols et les aldéhydes réagissent avec les enzymes
membranaires et dégradent la membrane plasmique de la levure
(Glodani et Kaloastran , 2006).
II.2.5. Techniques d'étude de l'activité
antimicrobienne des huiles essentielles
Les méthodes utilisées pour évaluer
l'activité antimicrobienne in vitro des HE's sont nombreuses et
donnent parfois des résultats différents selon les conditions
expérimentales adoptées par chaque manipulateur (Suhr et
Nielsen 2003).
Les méthodes d'évaluation les plus
utilisées sont la méthode de diffusion sur l'Agar et la
méthode de dilution. Dans la première méthode les HE's
sont déposées sur des disques de papier ou dans des puits
creusés dans l'Agar. Dans la seconde méthode, les HE's sont
incorporées dans le bouillon de culture ou d'autres liquides dans
lesquels les bactéries sont présentes. Ces différentes
techniques sont répertoriées et décrites dans
différentes publications. (Lahlou, 2004 ; Bosio
et al, 2000). C'est ce qu'on appelle l'aromatogramme.
II.2.5.1. Définition de l'aromatogramme
L'aromatogramme est une méthode qui se réalise
in vitro, basée sur une technique utilisée en
bactériologie médicale, appelée antibiogramme ou
méthode par diffusion en milieu gélosé ou encore
méthode des disques. Le contact se fait par l'intermédiaire du
disque de papier sur lequel on dispose une quantité donnée des
extraits de plante. Cette méthode a l'avantage d'être d'une grande
souplesse dans le choix des antibiotiques testés, de s'appliquer
à un très grand nombre d'espèces bactériennes, et
d'avoir été largement évaluée par 50 ans
d'utilisation mondiale (Fauchère et Avril, 2002).
L'aromatogramme se réalise aussi sur un milieu liquide par la
méthode des disques (Belaiche, 1979).
II.2.5.2. Méthode du puits ou cylindre
Proposé par Cooper et Woodman en 1946,
reprise par Shroder et Messing (1949), elle mesure une
diffusion radiale de l'HE à partir d'un puitsen donnant une zone
d'inhibition claire et facilement mesurable. Elle consiste à
découper un tronc circulaire vertical dans la gélose et d'y
verser une solution d'HE de concentration connu. L'HE diffusant radialement
créant une zone d'inhibition circulaire à la surface de la
gélose préalablement ensemencée avec la suspension
bactérienne ou fongique.(Bousbia, 2004).
II.2.5.3.Méthode de dilution
Les HE's à tester peuvent également être
directement mélangées en concentration connue au milieu de
culture, qu'il soit solide ou liquide sans oublier que les techniques de
dilutionsexigent une dispersion homogène. Le milieu est ensuite
inoculé à un taux déterminé de microorganismes et
après incubation on note la présence ou l'absence de culture; la
lecture peut être visuelle ou spectrophotométrique car le
degré d'inhibition est en rapport avec la turbidité du milieu
(Ferhat, 2004).
Chapitre II ;
Notions sur la plante etudiee
Notions sur la plante étudiée
III. Biologie de
Juniperus phoenicea (Genévrier)
I-1- Description du Genévrier
Le genévrier (juniperus) appartient à
la famille des cupressacées où il avoisine les cupressus
(Seigue ; 1985). Il comprend approximativement 60
espèces reparties dans l'hémisphère Nord (Rezzi et
al, 1999). Le genre Juniperus est divisé en
trois sections: Caryocedrus (une espèce : J. drupacea
Labille) ; Juniperus oxycedrus ( neuf ou dix espèces) ; et
Sabine (environs 50 espèces) (Adams, 1998)
.C'est un arbre ou arbrisseau qui peut avoir cinq à dix
mètre de hauteur (Huguette, 2008) à feuilles
persistantes, étroites, linéaires, épineuses ressemblant
à des aiguilles. (Fig. 5) Ses fleurs donnent des fruits
improprement qualifiés de bais, globuleux et charnus (Bruneton,
2009 ; Huguette, 2008).
Le genévrier croit à l'état sauvage sur
les terres arides, pierreuses exposées à la sécheresse, en
Asie, en Amérique septentrionale, en Europe et sur le pourtour
méditerranéen. Très rustique, il est cultivé dans
tous les pays à climat tempéré. (Huguett,
2008).
Les feuilles et les fruits de plusieurs espèces du
genre Juniperus sont utilisés en médecine traditionnelle
et leurs composés chimiques sont incorporés dans des
préparations pharmaceutiques d'usage particulièrement
antiseptique attribué à la présence d'huiles essentielles
(Medini et al, 2007). L'HE de baies du
genévrier a des propriétés diurétiques et
irritantes pour le tractus gastro-intestinal. La teneur en HE dans la gamme de
baie est de 0,5 à 2,5 (v /m) et ses principaux composants sont des
hydrocarbures monoterpéne tels : Pinène - Myrcéne -
Sabinéne --Thuyone - Limonène,&etc. l'HE contient aussi des
hydrocarbures sesquiterpènes tels : Caryophylléne -
Cadinéne et Elemene (Pepeljnjak et al, 2005).
Bien que les HE's des espèces juniperus, contiennent
des composés phénoliques, ces derniers ne sont pas des
constituants majors des huiles. (Barceloux, 2008).
I.2. Taxonomie Tableau N° III:
Classification botanique de Juniperus phoenicea
(Adams, 2004)
Règne
|
Plantae
|
Division
|
Pinophyta
|
Classe
|
Pinopsida
|
Ordre
|
Pinale
|
Famille
|
Curpressaceae
|
Genre
|
Juniperus
|
Espèce
|
Juniperus phoenicea
|
|
I.3. Caractères botaniques de Juniperus
phoenicea
Autres noms : Genévrier rouge -
Genévrier de la Phénicie. Genévrier de
Lycie. Appelé également « zimba » (en
chaoui) ou "ara'ar" en Algérie.
Les provençaux l'appellent « mourven » ou
genévrier à fruits rouges. Ces fausses baies comme celles des
autres genévriers sont en fait des cônes globuleux à
écailles charnues appelée globules, elles sont bien rondes,
marquées de petits blafards et prennent la deuxième année
une couleur brun mordorée attrayante. L'étiquette phoenicea
viendrais plus de la couleur que du pays lui même ; le «rouge
phénicien » étant un brun rouge puissant. (Seigue,
1985 ; Varlet, 2008).
Plante : Dioïque, rarement
monoïque.
Fleurs : Cônes males et cônes
femelles habituellement sur le même pied, mais pouvant être aussi
sur des pieds distincts. Mars à Avril.
Le tronc : est droit, l'écorce brun
rougeâtre le système racinaire est profond. Gris brun,
étalé et dressé.
Longévité : Jusqu'à 1000
ans. (Croissance très lente)
Habitat: Régions
méditerranéennes, littorales, collines et basses montagnes
sèches et ensoleillées (espèce héliophile). Peu
exigeant, s'accroche parfois aux roches et parfois abrupte. Peut se
développer dans les fissures des roches. (Seigue, 1985 ;Ghrabi, 2001 ;
Adams, 2004 ;Varlet, 2008 ;Rameau et al, 2008).
Cette espèce est caractérisée par
sa grande résistance au vent, elle est indifférente au sol,
supporte l'argile, les sables, les sols calcaires ou dolomitiques, les marnes
et les sols volcaniques. En Afrique du nord elle peut vivre avec 250 mm d'eau
par an, à la limite du Sahara et de la végétation de
l'Alfa. En Espagne, dans la « Sierra del Cabo de Gata », station la
plus aride, elle se contente de 200mm de précipitation compensés,
par une grande humidité de l'atmosphère. (Seigue, 1985 ;Ghrabi,
2001 ;Adams, 2004 ;Varlet, 2008 ; Rameau et al, 2008 ; Escolà
et Askew, 2009).
Figure N°3: Les fruits (baies) et feuilles de
Juniperus phoenicea : A : fruits immatures (Saule, 2002). B : Fruits
matures (Ghrabi ,2001)
I.4. Variation géographique est
systématique de Juniperus phoenicea
Juniperus phoenicea est une espèce qui
se produit au Sud de l' Europe, Ouest d'Asie et le Nord Africain en
Algérie (Cet arbre constitue au côté du cèdre, la
principale couverture végétale dans les montagnes des
Aurès ) , au Maroc et Tunisie, également dans l'Est de Portugal
jusqu'en Turquie et l'Egypte , dans les iles Canaries, et dans les montagnes de
l'Ouest de l'Arabie Saoudite, mais il est plus fréquent dans la partie
Ouest des régions méditerranéennes (Maatooq et
al, 1998 ; Mazur et al, 2003 ; El-Sawi et Motawe ,2008 ;
Achak et al, 2009 ; Derwich et al, 2010a).
J.phoenicea est une espèce qui
appartient à la section Sabina, du genre Juniperus, c'est une
espèce très variable, caractérisée par la
présence de variations morphologiques, biochimiques et
moléculaires, pour cette raison on distingue trois sous espèces
(Mazur et al
2003 ; Adams et al, 2002 ; Mélanie et
al, 2006) : J phoenicea subsp
phoenicea, J. phoenicea Subsp
eu-mediterranea et J. phoenicea var.
turbinata (Adams et al, 1996).
J phoenicea subsp phoenicea est
caractérisée par des cônes femelles globuleux, et
subaigüe à l'échelle des feuilles, par contre J.
phoenicea var. turbinata est
caractérisée par des cônes femelles allongés et
aigue à l'échelle des feuilles. (Rezzi et al,
2001).
Plusieurs autres taxons interspécifiques sont
trouvés dans les iles de Canaries et les zones littorales de France et
du Maroc (Meloni et al, 2006). L'examen des
terpenoides de feuilles de J.phoenicea var
phoenicea de Grèce et Espagne, J.phoenicea
var turbinata de dunes de sable de Tarifa,
Espagne et de J. phoenicea
subsp.
eu.mediterranea de Portugal ; et la
conclusion est que J .phoenicea var turbinata
et conspecifique avec J. phoenicea
subsp.
eu.mediterranea (Adams, et al
2009).
II. Etude phytochimique de Juniperus phoenicea
II.1. Composition chimique
La majorité des composants chimiques isolés des
feuilles et des cônes (fruits) de Juniperus phoenicea sont des
huiles volatiles (Cosentino et al, 2003 ; Angioni et
al, 2003). (El-Sawi et al, 2007). Des études
phytochimiques antérieures de cette espèce ont montré que
cette plante accumule des terpenoides, en particulier des monoterpéne,
sesquiterpènes et diterpénes (Comte et al,
1997a). Cette espèce ne comprend que de petites
quantités de dérivés phénoliques : Bisflavones et
Lignanes, (Cairnes et al, 1980 ; Comte et al, 2007b)
; la même source a signalé la présence de
phenylpropanes glycosides, juniperosides, rosarin et Skimmin et deux
dérivés furanones glucosides. Stérol et hydrocarbures
(AboulEla et al, 2005).
Comte et al (1996) ont
démontré la présence de phoenicerosides : un pseudo
dimères des deux furanones précédents, et apparition de
phenylpropanes dérivé de la même espèce.
El-Sawi et Motawe (2008) en Egypte ont
identifié sept nouveaux composants diterpeniques extraits des fruit de
J.phoenicea à l'éther et un stérol
(2-sitosterol), ces diterpénes appartiennent aux groupes Labdane,
Pimarane et Abietane .
II.1.1. Composition en huiles essentielles
Divers études ont été apportées
sur la composition chimique des HEs des feuilles et des baies de Juniperus
phoenicea : Au Maroc (Derwich et al, 2010a ; Derwich et
al, 2010b ; Derwich et al, 2011), en Egypte
(El-Sawi et al, 2007), en Tunisie ( Akrout,
1999 ; Bouzouita et al, 2008.), En Algérie
(Dob et al , 2008 ;Kilani et al, 2008 ; Mazari et
al, 2010), aux Iles de Canaries et Madère
(Adams et al, 2009), en Portugal (Cavaleiro
et al, 2001), en Afrique du Nord (Barrero et al,
2006).
Les HE's ont été extraites par hydrodistillation
et leur composition chimique a été analysée par
chromatographie en phase gazeuse couplée à un détecteur
à ionisation de flamme (CG/FID), et une Chromatographie en phase gazeuse
couplée à une spectroscopie de masse (CG/SM) (Derwich et
al, 2010a).
Tableau N°IV: Composants majoritaires de
Juniperus phoenicea dans différents pays.
Pays
|
Rendement
|
Composants
|
Auteurs
|
Portugal
|
0,41%
|
#177;-pinène (34,1% ) 2-phelandréne
(19,2%), 2-caryophyllene (0.22%, )
|
Robert et al (1996)
|
Espagne
|
0,66%
|
#177;-pinène 53,5% 2-phelandréne 5,9%
2-caryophyllene 1.0%
|
Grèce
|
0,58%
|
#177;-pinène 41,8%), 2-phelandréne
0.5%,. 2-caryophyllene 3,5%)
|
Egypte
|
0,36 %
|
#177;-pinène 39.30%, #177; -Cedrol (31.23%)
Sabinéne (24.29%).
|
El-Sawi etal (2007)
|
Maroc
|
1,62 %
|
#177;-pinene 49.15 %, #177;-phellandrene
7.39 %, 2-pinen 3.58 %
|
Derwich et al
(2011)
|
Tunisie
|
0,5 %
|
#177;-Pinène 59,1%, Myrcène 1,14 %,
Linalool 3,34 %
|
Bouzouita et al
(2008)
|
Algerie (Djelfa)
|
0,8 %
|
#177;-pinene 40.2 %, #177;-phellandrene 14,1 %, #177;-pinene
2,0%
|
Dob et al (2008)
|
Algerie (Souk
Ahras)
|
1,27%
|
#177;- pinène 47,71 %, et l'#177;- thujène
35,35%
|
Bouzabata et
Hadef (2009)
|
Algerie (Batna
|
1,11%
|
#177;- pinène 50,71%, et l'#177;- thujène
37,20%
|
Algerie (Tlemcen )
|
NM
|
#177;-Pinene 34.5 %, 2-Phellandrene
22.4 %, #177;-Terpinyl acetate 14.7%
|
Mazari et al ( 2010)
|
NM : Non Mentionné
II.3. .2. Composition en polyphenols :
II.3.1.1. Caractérisation des flavonoïdes
:
La caractérisation des flavonoïdes de
J.phoenicea d'Afrique du Nord a été
réalisée par la réaction de coloration dite
réaction de la Cyanidine et l'examen de la fluorescence sur plaque de
chromatographie sur couche mince a révélé que cette
espèce contient des flavonoïdes. L'analyse basée sur la Rf
et fluorescence ont donné les résultats suivants :
(Lamnaouer, 2002)
Tableau N° V: Structures
possibles des flavonoïdes caractérisant Juniperus phoenicea
de l'Afrique du Nord (Lamnaouer, 2002)
Fluorescence
|
Structures possibles
|
Violet
|
flavones 5, 6, 7-ou 6, 7, 8-trihydroxyflavonols
|
Mauve
|
flavones 5, 6, 7-ou 6,7, 8-trihydroxyflavonols
|
Jaune
|
flavonols posédant un hydroxyle en 5
|
Bleu
|
flavones et flavanones sans hydroxyle en 5, flavonols
substités en 3 et sans hydroxyle en 5
|
III. Les différentes activités de
Juniperus phoenicea
III.1. Activité antimicrobienne
Divers études ont été menées sur le
pouvoir antimicrobien de Juniperus phoenicea. III.1.1
Activité antibactérienne
Tableau N° VI : Activité
antibactérienne des feuilles de J. phoenicea
Région
|
Souches utilisés
|
La concentration
minimale
d'inhibition
|
Zones d'inhibition
|
Références
|
Algérie
|
Staphylococcus aureus.
|
-
|
10 ,3
|
|
|
Enterococcus feacalis.
|
7
|
15,6
|
|
|
Bacillus cereus.
|
-
|
7,0
|
(Mazari et al. 2010)
|
|
Escherichia coli
|
-
|
9,6
|
|
Maroc
|
Klebsiella pneumonia.
|
0,18
|
14
|
|
|
Pseudomonas aeroginosa.
|
0,22
|
10
|
(Derwich et al,
|
|
Bacillus subtilis.
|
0,32
|
10
|
2010)
|
|
Streptococcus mutans.
|
0,40
|
8
|
|
Egypte
|
Escherichia coli.
|
12.34
|
20
|
|
|
Staphylococcus aureus.
|
-
|
-
|
|
|
Bacillus subtilis.
|
12.34
|
25
|
(El-Sawi et al, 2007)
|
|
Bacillus cereus.
|
-
|
0
|
|
- : Pas d'activité.
III.1.2. Activité antifongique
Tableau N° VII : Activité
antifongique des feuilles de J. phoenicea
Région
|
Souches utilisés
|
Zones d'inhibition
|
Références
|
Algérie
|
Aspergillus flavus.
|
40,6
|
|
|
Fusarium oxysporum.
|
47,1
|
(Mazari et al. 2010)
|
|
Rhizopus stolonifer
|
0,0
|
|
Egypte
|
Fusarium oxysporium
|
-
|
|
|
Aspergillus niger
|
20
|
(El-Sawi et al, 2007)
|
|
Aspergilus flavus
|
18
|
|
- Pas d'activité.
III.2. Activité antioxydante
L'étude est faite par les tests de DPPH et ABTS a
montré que Les flavonoïdes de J.phoenicea
présentent une bonne activité antioxydante. (Ennajer
et al, 2009).
Test sur le saindoux (Corps gras) et l'huile de Soja. Une
comparaison a été effectuée avec un antioxydant usuel
'-Tocophérol : suivi de l'indice de peroxyde du saindoux et de l'huile
de Soja en fonction de temps et pendant 17 jours de conservation à
65C° en présence de l'HE de J.phoenicea à une
concentration de 200 ppm et comparaison avec le '-Tocophérol à la
même concentration. Ces tests ont montré qu'une protection contre
l'oxydation est assurée en présence de cette huile essentielle
pour le saindoux et l'huile de soja (Bouzouita et al,
2008).
III.3. Activité insecticide
La propriété insecticide de l'HE de J.
phoenicea est testée contre un insecte des denrées
stockées Tribolium confusum, cette huile a manifesté un
effet anti-appétant intéressant. Une étude
préliminaire a montré que cette huile présente une
toxicité élevée vis-à-vis de cet insecte.
(Bouzouita et al, 2008)
III.4. Effet anti-fécondité (effet
stérilisant)
Des rats males albinos ont reçu des injections
quotidiennes par voie péritonéale de 400 ou 800 mg/Kg des
extraits ethanoliques de cônes de J.phoenicea, durant 21 jours
consécutifs. Les résultats ont montré :
- Diminution du nombre et la motilité des
spermatozoïdes (prélevé de la queue de l'epididyme) des rats
traités par rapport aux rats témoins.
- Le taux de grossesse chez les femelles a été
réduit de 60% ou 80% après accouplement avec les males
traités par 400 ou 800 mg/Kg respectivement.
- Des baisses significatives ont été
détectées dans les vésicules séminales et le poids
des testicules des rats ayant reçu 800 mg/kg du traitement.
- Diminution significative de taux de Testostérone dans
les 2 groupes traités
- Histologiquement : les tubules ont montré un arrêt
de spermatogenèse et diminution de spermatozoïdes matures.
III.5. Rôle protecteur contre l'
hépatotoxicité du CCl4
Les extraits méthanoliques de Juniperus phoenicea
ont été étudiés pour leurs efficacités
dans la réduction de la CCl4-hépatotoxicité induite chez
le rat. Plusieurs paramètres ont été suivis, à
savoir :
- d'une part les paramètres biochimiques : les
transaminases sériques (AST et ALT), la phosphatase alcaline (ALP), la
bilirubine (Bil), des triglycérides (TG) et le cholestérol total
(HDL et LDL).
- d'autre part, les paramètres d'oxydations pour le
foie: les peroxydes de lipide, le glutathion (GSH), les lipoprotéines
(LP) et l'oxyde nitrique (NO). Les données obtenues ont
démontré que les rats injectés avec une seule dose toxique
de CCl4 et sacrifiés après 24 heures présentent des
changements notables au niveau de tous les paramètres testés.
Cependant, pour les rats traités avec l'agent toxique
durant un mois et demi et traités avec les extraits de Juniperus,
on a mis en évidence des améliorations dans le sérum
et les paramètres biochimiques du foie. Les extraits phénoliques
de feuilles de J.phoenicea ont montré une grande
activité contre l' hépatotoxicité par rapport à la
récupération auto hépatique et peuvent donc être
utile dans le traitement et la récupération sécuritaire
des troubles hépatiques. (Maha et al, 2007 ; Sanna et
al 2010).
III.6. Activité cytotoxique de Juniperus
phoenicea
Des études ont montré une grande activité
cytotoxique des HE's de J.phoenicea contre les lignées
cellulaires tumorales testées. L'huile de baies possède les plus
hautes activités de lutte contre une tumeur de cerveau et une
lignée cellulaire du poumon, suivie par la lignée cellulaire du
foie et la lignée cellulaire de cancer du sein. Tandis que les faibles
activités ont été enregistrées contre la
lignée cellulaire du col de l'utérus (fig. 6). (El-Sawi
et Motawe , 2008).
Les activités de l'HE de feuilles ressemble à
celle d'HE de baies contre une tumeur au cerveau et les lignés de
carcinome du col utérin, tandis que les activités de l'huile des
feuilles ont montré un ordre croissant de cancer du poumon, tumeurs du
foie et du sein ; La figure N°6 montre que les activités de l'HE de
baies contre la ligné de carcinome du poumon, tumeurs du foie et la
ligné de carcinome du sein ont été plus
élevées que ceux des l'HE's des feuilles, tandis que les huiles
de feuilles et de baies présentent les mêmes activités
contre la tumeur du cerveau et les lignées de carcinome du col
utérin. (El-Sawi et al, 2007).
Les activités élevées de ces huiles peuvent
être expliquées par la présence de taux élevé
de monoterpènes dans leur composition (Buhagaiar et al.
1999).
Figure N°4: Comparaison entre les
activités cytotoxiques des huiles essentielles de feuilles et de baies
de Juniperus Phoenicea L sur des lignées cellulaires tumorales
humaines (El-Sawi et al, 2007).
IC50 = concentration de l'extrait (ug / ml)
nécessaire pour réduire la survie des cellules de 50%.
Partie Experimentale
Chapitre III ;
Materiel et Methodes
Matériel et Méthodes
I. Matériel
I.1. Matériel végétal
La plante utilisée durant l'étude est
achetée chez un Producteur-distributeur de plantes médicinales
à l'échelle nationale: Safa Bio-vert, Groupe Al Chifaa,
Algérie (produits garantis bio.)
Figure N° 5: Photo des feuilles de
Juniperus phoenicea utilisée pendant l'étude.
I .2.Matériel biologique
I.2.1. Souches microbiennes utilisées
Le tableau ci-dessous montre l'ensemble des souches
microbiennes testées. Tableau N° VIII: Les
différentes souches microbiennes utilisées et leurs
origines
Souches
|
Organismes
|
Escherichia coli ATCC 25 928
|
Laboratoire de Microbiologie appliquée,
faculté SNV, Université de Bejaia.
|
Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853
|
Laboratoire de Microbiologie appliquée,
faculté SNV, Université de Bejaia
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330D
|
Laboratoire de Microbiologie appliquée,
faculté SNV, Université de Bejaia
|
Bacillus sp
|
Laboratoire de Microbiologie, faculté des
Sciences, Université Ferhat Abbas de Sétif.
|
Aspergillus flavus NRRL
|
Laboratoire de Microbiologie appliquée,
faculté SNV, Université de Bejaia.
|
I.2.2. Caractères biologiques des différentes
souches utilisées
Tableau N° IX :
Pouvoir pathogène des souches microbiennes utilisées
(Lansing et al, 2003; Joffin et Leyral, 2006 ; Assous et
al, 1999)
Souches microbiennes
|
Familles
|
Pouvoir pathogène
|
Esherichia coli ATCC 25928
|
Enterobacteriacea
|
Différentes formes de diarrhées, dysenterie,
rôle des enterotoxines, de l'endoxine, des adhesine, certains de ces
facteurs sont également
impliqués dans des infections des tissus profonds.
|
Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853
|
Pseudomonacea
|
Infection pulmonaire peut être primitive ou secondaire
à une septicémie.
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330 D
|
Micrococcacea
|
Staphylococcie cutanées, souscutanées et muqueuses,
osseuses, pulmonaire, toxi-infection alimentaire, entérocolites
aigue.
|
Bacillus sp
|
Bacillacea
|
Sont fréquemment en cause dans les infections oculaires
succédants à des traumatismes accidentels ou chirurgicaux
.Responsable de quelques cas de toxi-infections alimentaires.
|
Aspergillus flavus NRRL
|
Trichocomaceae
|
Aspergillose invasive nosocomiale. producteur d'aflatoxines B1
(la plus importante), B2, G1 et G2. L'aflatoxine B1 est actuellement
considérée comme le plus important agent carcinogène
d'origine naturelle connu.
|
I.3. Solvants, réactifs et milieux
utilisés
Tableau N°X : Solvants,
réactifs et milieux utilisés.
Réactifs
|
Produit
|
Utilisation
|
Méthanol
|
Extraction des composés phénoliques
|
Eau distillée
|
Préparation de l'eau physiologique
|
NaCl
|
Préparation de l'eau physiologique
|
NaOH (2N) et HCl (2N)
|
Ajuster le pH de l'eau physiologique à 7.
|
H2O2
|
Test de Catalase
|
Violet de Gentiane - Lugol-
Alcool et Fuchsine
|
Coloration de Gram
|
Milieux utilisés
|
Milieu Chapman
|
Isolement de Staphylococcus aureus
|
Milieu Hektoen
|
Isolement d'E. coli.
|
Gélose Nutritive (GN) Gélose PCA
|
Isolement et croissance de plusieurs souches bacteriennes.
|
Gélose Mueller- Hinton Bouillon Nutritif
|
Aromatogramme
|
Gélose Sabouraud
|
Croissance des champignons Aromatogramme
|
II. Méthodes
II.1. Méthodes d'extraction
Avant toute extraction, le séchage des feuilles du
matériel végétale est effectué dans l'étuve
durant 72h à 40C° dans le bute de compléter le
séchage.
II.1.1. Extraction de l'huile essentielle de Juniperus
phoenicea
L'HE est extraite par hydrodistillation en utilisant un appareil
de type Clevenger: l'extraction a duré 3h30' en plaçant 200 g de
feuilles sèches dans un ballon avec de l'eau distillée, puis
chauffer, les vapeurs sont condensées dans un réfrigérant
et les huiles se séparent de l'eau par différence de
densité.
L'huile essentielle obtenue est mise dans un flacon à
l'abri de la lumière et stockée à 4C° jusqu'aux tests
antimicrobiens.
Calcul du rendement : le calcul du rendement est définit
comme étant le rapport entre la masse de l'huile essentielle obtenue et
la masse de matière végétale à traiter
(Belyagoubi ,2006) :
R HE = MHE/ MS . 100
R : Rendement en extrait fixe en g/100g
MHE : Quantité d'extrait
récupéré en g
Ms : Quantité de matière
végétale utilisée pour l'extraction exprimée en
g.
II.1.2. Extraction des composés
phénoliques
a. Broyage et tamisage
Avant l'extraction des composés phénoliques, les
feuilles séchées sont passées dans un broyeur
mécanique de laboratoire, et tamiser la poudre dans un tamiseur à
mains (cents= 250um). Puis garder à l'abri de
lumière le temps d'extraction.
b. Protocol d'extraction
Le Protocol d'extraction des composés phénoliques
par macération dans le méthanol est schématisé dans
la figure 6.
1g de poudre de feuilles
Macération dans 50ml de méthanol
(60mn)
Extrait methanolique
Centrifugation à 500tpm/ 10mn
|
|
|
|
|
Culot
|
|
Surnagent
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Filtration sous vide à ( 0,22 um)
|
Extrait sec
|
|
Séchage à 40C°
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Reconstitution; 1- Méthanol: eau (80
:20) 2- dans le DMSO
|
|
|
|
Extrait phénolique
|
|
|
|
Figure N°6: Protocol d'extraction des
composés phénoliques : (Hayouni et al,
2007)
II.2. Isolements et Tests de confirmation
II.2.1. Isolements des souches
Le contrôle de pureté des souches a
été fait par ré-isolement de chacune des souches
utilisées sur le milieu d'isolement spécifique. Le repiquage des
souches s'est fait à partir du milieu de sélection sur le milieu
de conservation, avec incubation à 37C° pendant 24 heures.
II.2.2. Tests de confirmation
Dans le but de vérifier les caractères
bactériologiques des différentes souches bactériennes, des
colorations de Gram et le test de la catalase sont réalisés :
a. Coloration de Gram
Pour confirmer le Gram des bactéries, une coloration de
Gram est effectuée selon Singleton et Sainsbury
(1984).
b. Test de Catalase
Selon Singleton et Sainsbury (1984) : Ce test
permet de déceler l'enzyme de la catalase dans une souche
bactérienne.
II.3. Activité antimicrobienne
II.3.1. Activité antibactérienne de l'huile
essentielle
On a effectué des pré-tests dans le but de
sélectionner les souches sensibles à l'huile essentielle de la
plante étudiée.
· Mode opératoire : Le Protocol
suivi est celui décrit par Mazari et al (2010),
avec quelque modification (gélose PCA à la place de
Mueller-Hinton, étalement de la suspension à la place
d'écouvillonnage) :
- Préparer la suspension bactérienne
- 0.1ml de chaque suspension est étalée sur la
gélose PCA avec un râteau. Laisser sécher.
- A l'aide d'une pince stérile, imbiber un disque de
papier Whatman (6 mm de diamètre) dans 10 ul de l'huile essentielle puis
le déposer au milieu de la gélose ensemencée, après
diffusion de l'extrait durant 1 heure étuver les boites à
37C° durant 24 heures.
Tests :
Mode opératoire
· Préparation et concentration cellulaire des
Inoculums :
Les préparations des inoculums sont faites selon les
méthodes traditionnelles.
Les concentrations bactériennes des inoculums sont
évaluées par turbidité et sont exprimées par la
mesure de la Densité Optique (DO à 600 nm) sur un
spectrophotomètre. Une DO de 0.08-0.1 correspond à 108
UFC/mL. (Haddouchi et al, 2009)
II.3.1. 1. Aromatogramme sur milieu solide
Figure N°7 : Illustration de la
méthode des aromatogrammes sur boite de Pétri (Zaika ,
1988).
Mode opératoire
Le protocole suivi est celui décrit par Mazari et
al (2010) :
- ensemencer la gélose Mueller-Hinton avec la suspension
par la méthode d'écouvillonnage. Laisser sécher.
- Les disques de papier Whatman (6 mm de diamètre)
stériles imprégnés dans l'huile essentielle à
raison de 10 1/4l par disque, sont déposés stérilement sur
la surface de la gélose. ensemencée. . Le solvant DMSO a
été utilisé comme contrôle négatif. Des
antibiotiques standards : Tétracycline « TE » (30 1/4g /
disque), Trimethoprimsulphamethoxazol « SXT » (1.25 /23.75) 1/4g /
disque) et la Céfalexine
« CN » (30 1/4g / disque) ont été
utilisés comme témoins positifs. Chaque test est effectué
en triple.
- Après diffusion de l'extrait durant 1 heure
,étuver les boites à 37C° durant 18 à 24 heures.
- L'activité antimicrobienne est déterminée
à l'aide d'une règle mesurant le diamètre de la zone
d'inhibition.
II.3.1. 2. Aromatogramme sur milieu liquide Mode
opératoire
Le protocole suivi est celui de Bosio et al,
(2000) :
- Préparer la suspension bactérienne, mesurer la
densité optique.
- à l'aide d'une pince stérile saisir un disque de
papier Whatman (de 6mm de diamètre) et l'imprégner dans 10 ul de
l'HE , le déposer dans le tube contenant la suspension
bactérienne.
- incuber à 37C° durant 18 à 24 heures, puis
mesurer la densité optique (DO). - le test est effectué une seule
fois.
II.3.1. 3. Activité de l'HE en phase gazeuse
(Microatmosphére)
Dérivée de la méthode
précédente le procédé est techniquement proche de
celui des aromatogrammes. La différence réside principalement
dans la position du disque imprégné. Dans cette technique, le
disque est déposé au centre du couvercle de la boîte de
Pétri, renversée pendant la durée de l'expérience.
Celui-ci n'est donc plus en contact avec le milieu gélosé
(Fig. 8) (Pibiri ,2006).
Figure N° 8 : Illustration de la
méthode des micros atmosphères (Zaika,
1988)
Mode opératoire
Selon Zaika(1988) ; Pibiri (2006) :
- Un disque de papier Whatman (de 6 mm de diamètre)
imprégné dans 10 ul d'huile essentielle est déposé
au centre du couvercle d'une boîte de pétri contenant la
gélose M-H ensemencée.
- Laisser diffuser durant 1 heure.
- Incubation durant 24 heures à 37C°.
- Le test est effectué une seule fois.
Le but de cette méthode est d'exploiter les
propriétés de la phase volatile des huiles essentielles. Et de
déterminer l'effet de l'HE des feuilles de J.phoenicea sur les
souches testées.
II.3.1. 4. Activité en fonction de dilution
L'activité en fonction de dilution est
estimée conformément aux procédures publiées par
(Koneman et al, 1997 ; Derwich et al ,2010). Elle n'est
évaluée que pour les microorganismes qui affichent une certaine
sensibilité.
- Dilution de l'HE dans le Diméthylsulfoxyde
(DMSO) (1 :2 ; 1 :4 ; 1 :8 et 1 :16)
(Fig.9).
- imprégner des disques de papier Whatman (de 6 mm
de diamètre) dans 10 ul de chaque dilution et déposer sur la
gélose M-H ensemencée de la suspension bactérienne par
écouvillonnage.
- Un contrôle négatif est également
effectué en utilisant un disque de papier immergé dans 10 ul de
DMSO pour vérifier l'activité possible de ce solvant contre les
bactéries testées.
- Diffusion de l'extrait durant 1 heure. -
Incubation à 37 C° durant 24 heures.
Figure N° 9 : Schéma de dilution de
l'HE.
II.3.2. Activité antibactérienne des
composés phénoliques
Mode opératoire
La méthode sur le milieu gélosé
utilisée est celle citée par (Hayouni et al,
2007)
- A l'aide d'une pince stérile des disque de papier
Whatman (de 6mm de diamètre)
sont imbibés dans 10 ul des extraits (extrait
phénolique reconstitué dans le MéthanolEau ( 80 : 20), et
extrait phénolique reconstitué dans le DMSO ) puis
déposés sur la gélose M-H ensemencée de suspension
bactérienne par écouvillonnage un contrôle négatif a
été effectué en utilisant un disque de papier
trempé dans 10 ul de DMSO et Méthanol --Eau (80 : 20) pour
vérifier l'activité éventuelle de ces solvants contre les
souches bactériennes testées.
- Laisser diffuser durant 1 heure.
- Incubation à 37 C° durant 24 heures.
L'évaluation de l'activité antibactérienne
des composés phénoliques est également effectuée
sur milieu liquide , selon le protocole de Bosio et al, (2000)
:
- préparation de la suspension bactérienne, mesurer
la densité optique.
- à l'aide d'une pince stérile saisir un disque de
papier Whatman (de 6mm de diamètre)
et l'imprégné dans 10 ul de chaque extrait, le
déposer dans le tube contenant la suspension bactérienne.
- incuber à 37C° durant 18 à 24heures, puis
mesurer la densité optique (DO). - Les tests sont effectués une
seule fois.
II.3.3. Activité antifongique de l'huile essentielle
et composés phénoliques de J.phoenicea
Dans le cadre de notre étude, On a essayé trois
méthodes pour l'activité antifongique de l'HE de J.phoenicea
et une méthode pour les composés phénoliques :
II.3.3.1. Méthode des puits
Dans cette méthode le milieu utilisé est la
gélose Sabouraud. La procédure suivie est celle d'Ismail
et al (2008) :
- Des spores d'Aspergillus flavus d'une semaine
sont mises en suspension, 1mL de la
suspension est ensemencée sur gélose Sabouraud par
inondation.
- creuser des puits de 6 mm de diamètre à l'aide
d'une pipette Pasteur stérile. Dans le
but d'éviter la diffusion des extraits sous la
gélose, 20 uL de la gélose blanche est déposée dans
chaque puits (Fig. 10).
- La première boite : Dans deux puits, déposer 50
uL de l'HE.
- La deuxième boite : dans un puits déposer 50 uL
d'extrait phénolique reconstitué dans le MeOH- Eau (80 :20), et
le deuxième puits, 50 uL d'extrait phénolique reconstitué
dans le DMSO.
- Laisser diffuser durant 1heure
- Incubation à 28 C°, durant 24 heures
puis 48 heures.
- Les tests sont effectués en double pour l'HE.
Ensemencement de la suspension sporale sur le milieu Sabouraud
(2)
|
|
Puits de 6mm de diamètre préformés
|
Réalisation des puits de 6 mm de diamètre sur le
milieu ensemencé et injecter 50 ul de l'extrait dans chaque puits
Zones d'inhibition
Mesure des diamètres des zones d'inhibition après
24 - 48 h et 7 jours d'incubation
Figure N ° 10 : Illustration de la
méthode des puits. II.3.3.2. Méthode des
disques
Le protocole suivi est celui d'El-Sawi et al
(2007) avec une légère modification (gélose
Sabouraud à la place de la gélose PDA) :
- Ensemencement d'une gélose Sabouraud avec 1mL de la
suspension de spores d'Aspergillus flavus par inondation.
- Des disques de papier Whatman de 7 mm de diamètre sont
imprégnés dans 20 uL de l'HE, et déposer
stérilement sur la gélose.
- Laisser diffuser durant 1 heure.
- Incubation à 28 C°, durant 24 heures, 48 heures
puis 7 jours.
- Les tests sont effectués en double. II.3.3.3.
Microatmosphére
La démarche suivie est celle de Pibiri (2006)
:
- Ensemencement d'une gélose Sabouraud avec 1 mL de la
suspension de spores
d'Aspergillus flavus par inondation.
- Des disques de papier Whatman de 7 mm de diamètre sont
imprégnés dans 20 uL de
l'HE, et déposer stérilement sur le couvercle de la
boite. Laisser diffuser durant 1heure - Incuber à 28 C°,
durant 48 heures.
- Le test est effectué une seule fois.
Chapitre Iv ;
Resultats et Discussion
Résultats et Discussion
I. Résultats
I.1. Extraction de l'huile essentielle
Ø Résultat de l'extraction :
L'huile essentielle de Juniperus phoenicea obtenue par
hydrodistillation est un liquide visqueux, limpide d'une coloration
jaunâtre et à odeur forte caractéristique du
genévrier.
Ø Le rendement
Le rendement en huile essentielle de J. phoenicea local
est de 0,42. Il diffère d'un pays à un autre
(Derwich et al, 2010b). (Tableau N°
XI).
Tableau N° XI : Comparaison des rendements
en huile essentielle de J.phoenicea de différents pays.
Extrait
|
Tunisie
(Bouzouita et al, 2008)
|
Maroc
(Derwich et al, 2011)
|
Egypte (El-Sawi et al, 2007)
|
Portugal
(Adams et al, 1996)
|
Espagne
(Adams et al, 1996)
|
Grèce
(Adams et al, 1996)
|
J .phoenicea
|
0,5 %
|
1,62 %
|
1,96 %
|
0,41
|
0,66 %
|
0,58%
|
I.2. Tests de confirmation
Les résultats des colorations de Gram et du test de
catalase effectués sur les différentes souches
bactériennes utilisées sont indiqués dans le
tableau N° XII:
Tableau N° XII : Résultats des
colorations de Gram et test de catalase réalisés sur les
différentes souches bactériennes utilisées :
Souches bactériennes
|
Gram
|
Catalase
|
Escherichia coli ATCC 25 928
|
· Bacilles
· Gram négatif
|
+
|
Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853
|
· Bacilles
· Gram négatif
|
+
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330D
|
· Cocci
· Gram positif
|
+
|
Bacillus sp
|
· Bacilles
· Gram positif
|
+
|
|
Ces résultats confirment les caractéristiques des
souches testées.
I.3. Activité antimicrobienne
L'activité antimicrobienne des huiles essentielles et
composés phénoliques de J.phoenicea est
évaluée sur cinq souches microbiennes de référence
(quatre souches bactériennes et une souche fongique). Cette
activité est évaluée par la méthode
d'aromatogramme, le pouvoir antimicrobien de cette huile volatile et
composés phénoliques est obtenu par la mesure du diamètre
de zone d'inhibition en mm.
L'échelle de l'estimation de l'activité
antimicrobienne est donné par Mutai et al (2009)
; ils ont classé les diamètres de zones d'inhibition (D)
de la croissance bactérienne en 5 classes ;
· Très fortement inhibitrice : D e30mm
· Fortement inhibitrice : 21mmd Dd 29mm
· Modérément inhibitrice ; 16mmdDd20mm
· Légèrement inhibitrice : 11mmdDd 16 mm
· Non inhibitrice : D< 10
I.3.1. Activité antibactérienne de l'huile
essentielle
Résultats du pré-test
Les résultats des pré- tests sont
représentés dans le Tableau N°
XIII
Tableau N° XIII: Résultats obtenus
des pré-tests
Souches bactériennes
|
Résultats (Activité)
|
D (mm)
|
E1 (mm)
|
E2 (mm)
|
E3 (mm)
|
Escherichia coli 25 928
|
+
|
14.0 mm
|
9mm
|
9mm
|
11mm
|
Pseudomonas aeruginosa 27853
|
-
|
/
|
/
|
/
|
/
|
Staphylococcus aureus 4330D
|
++
|
31.78 mm
|
15mm
|
10mm
|
10mm
|
Bacillus
|
+
|
9.0 mm
|
NT
|
NT
|
NT
|
+: HE active. ++ HE très active.
- HE n'est pas active. /: Pas de zone. NT :
Non testée.
E 1 : Diamètre de zone d'inhibition de test 1
E 2 : Diamètre de zone d'inhibition de test 2
E 3 : Diamètre de zone d'inhibition de test 3
E 1, E 2, E 3 : l'HE diluée en 1/10 dans le DMSO
Résultats des tests
I.3.1.1. Aromatogramme sur milieu solide
Tableau N° XIV: Résultat de
l'activité antibactérienne de l'HE de J.phoenicea sur
milieu solide
Souches
|
Zones d'inhibition (D1) en mm
|
Contrôle positif
|
Zones d'inhibition fonction du taux de
dilution (D2) en mm
|
TE
|
CN
|
SXT
|
Escherichia coli ATCC 25 928
|
11 mm
|
25mm
|
R
|
28mm
|
00
|
Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853
|
-
|
NT
|
NT
|
NT
|
NT
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330D
|
19,5 mm
|
25mm
|
26mm
|
30mm
|
19 mm
|
Bacillus sp
|
16 mm
|
28mm
|
25mm
|
15mm
|
11 mm
|
- Pas d'activité. NT : Non Testé. R :
Résistance.
Les résultats de l'activité antibactérienne
de l'HE de J.phoenicea utilisant la méthode des disques sur
milieu gélosé ont montré que l'HE exhibe une
activité contre trois souches bactriennes sur quatre germes
testés en dépit de leur morphologie et de leur Gram. En effet
l'HE de J.phoenicea exerce une forte activité sur les
bactéries à Gram positif, comme on peut le voir dans le
Tableau N° XIV, S.aureus 4330D est la souche la
plus sensible avec une zone d'inhibition maximale de 19,5 mm, suivie
de Bacillus sp avec 16 mm et une zone minimale de 11 mm pour E
.coli 25 928 . Nous avons enregistré une absence d'activité
sur Pseudomonas aeruginosa 27853 (Fig. 11).
Toutefois, des zones d'inhibition ont été plus faibles
que celles des antibiotiques, qui ont montré une inhibition très
forte de la croissance bactérienne. (Fig. 12).
Pour les zones d'inhibition obtenues à partir de l'huile
diluée en (1 :2, 1 :4, 1 :8 et 1 :16), nous avons remarqué une
inhibition de croissance maximale pour l'huile diluée en 1 :2 ,
pour S.aureus 4330D une zone d'inhibition de 19 mm de
diamètre , Bacillus sp 11 mm de
diamètre , et sur E. coli 25 928, l'huile
diluée n'est pas active avec 0, 00 mm de diamètre. Les
résultats ont montré que l'activité diminue avec les
dilutions. (Fig. 13).
Figure N° 11 : Activité
antibactérienne de l'HE (1 ,2 ,3 tests en triple. 4 : l'HE diluée
dans le DMSO à 1/10) .A : E. coli 25 928 .B : Ps.aeruginosa
27853 .C : S.aureus. 4330D. D : Bacillus sp.
Figure N° 12 : Comparaison entre les
antibiotiques et l'HE de J.phoenicea. A : E. coli 25 928 .B :
S.aureus. 4330D. C : Bacillus sp. HE : Huile Essentielle. CN
: Cefaléxine, TE : Tétracycline. SXT :
Trimethoprimsulphamethoxazol.
Figure N° 13 : Activité
antimicrobienne en fonction du taux de dilution de l'HE. A : E. coli
25 928 .B : Ps.aeruginosa 27853 .C : S.aureus. 4330D D :
Bacillus sp.
I.3.1.2. Micro-atmosphère (état
gazeux)
Tableau N° XV : Résultats de
l'aromatogramme à l'état gazeux
(Microatmosphére)
Souches
|
Zones d'inhibitions D (mm)
|
Escherichia coli. ATTC 25 928
|
00 mm
|
Pseudomonas aeruginosa ATC7853
|
NT
|
Staphylococcus aureus. ATCC 4330D
|
15 mm
|
Bacillus sp
|
20 mm
|
L'activité antimicrobienne de l'HE est
évaluée par la méthode de micro-atmosphère, les
résultats ont montré une inhibition que pour Bacillus sp
avec une zone de 20mm de diamètre et S. aureus 4330D avec
une zone de 15 mm de diamètre, par contre on a observé une
croissance d'E. coli 25 928. (D= 0, 00 mm de diamètre) (Fig.
14). L'HE de J.phoenicea a exercé sa propriété
volatile sur les souches inhibées.
Figure N°14 : Activité antibactérienne
de l'HE à l'état gazeux (microatmosphére) A : E. coli
25 928. B : S.aureus. 4330D. C : Bacillus
sp.
I.3.1.3. Aromatogramme sur milieu liquide
Tableau N° XVI : Résultats de
l'aromatogramme sur milieu liquide.
Souche
|
DO0
|
DO1
|
Escherichia coli ATCC 25 928
|
0,384
|
0 ,126
|
Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853
|
NT
|
NT
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330D
|
0,734
|
0,410
|
Bacillus sp
|
0,728
|
0,472
|
NT : Non Testée.
Figure N° 15 : Effet de l'HE de J.phoenicea
sur les souches bactériennes sur milieu liquide. 1 : E. coli
25 928. 2 : S.aureus. 4330D. 3 : Bacillus sp. A : avant
incubation. B : après incubation à 37C° durant 24
heures.
L'activité antimicrobienne de l'HE est
effectuée uniquement sur trois souches bactriennes, les résultats
ont montré une diminution de la densité optique (DO) des
suspensions bactriennes des trois germes testés, donc pas de croissance
bactérienne.
I.3.2. Activité antibactérienne des
composés phénoliques
Les résultats de l'activité antibactérienne
des composés phénoliques sur milieu solide et sur milieu liquide
sont illustrés dans le tableau ci- dessous.
Tableau N° XVII : Résultats de
l'activité antimicrobienne des composés phénoliques de
J. phoenicea
Méthode Souches
|
Milieu liquide
|
Milieu solide
|
CPM
|
CPD
|
CPD
|
CPM
|
DO0
|
DO1
|
DO2
|
DO0
|
DO1
|
DO2
|
Staphylococcus aureus ATCC 4330D
|
0,521
|
1,436
|
43,1
|
0,703
|
1,160
|
40,5
|
-
|
-
|
Escherichia coli ATCC 25 928
|
0,265
|
1,257
|
38,6
|
0,354
|
1,634
|
48,2
|
-
|
-
|
Bacillus sp
|
0,331
|
1,958
|
40,5
|
0,206
|
1,940
|
40,5
|
-
|
-
|
Pseudomonas
aeruginosa ATCC 27853
|
0 ,257
|
1,659
|
16,1
|
0,208
|
1,828
|
16, 4
|
-
|
-
|
- Pas d'activité.
- CPD : Extrait phénolique
reconstitué avec DMSO),
- CPM : Extrait phénoliques
reconstitué avec MeOH : Eau (80 :20)
- DO0 : densité Optique de la suspension
bactérienne avant l'aromatogramme
- DO1 : densité Optique de la suspension
bactérienne après l'aromatogramme et incubation durant
24heures.
- DO2 : densité Optique de la suspension
bactérienne diluée après l'aromatogramme X l'inverse de la
dilution (X 10 2)
L'activité antimicrobienne des composés
phénoliques de J.phoenicea a été
évaluée sur quatre souches bactériennes par deux
méthodes : la méthode des disques sur milieu solide et sur milieu
liquide, les résultats de la méthode de diffusion sur milieu
gélosé ont montré une absence de zone d'inhibition chez
toutes les bactéries testées. On a observé une
présence d'une croissance microbienne sur le milieu liquide
(augmentation de la DO), ce qui signifie
une absence d'activité des composés
phénoliques vis à vis des germes testés. (Fig. 16, 17, 18,
19,20).
Figure N° 16: Aromatogramme des différents
extraits phénoliques de J.phoenicea. CPD (Extrait
phénolique reconstitué avec DMSO), D : DMSO. CPM : Extrait
phénoliques reconstitué avec MeOH : Eau (80 :20). ME : MeOH :
Eau. A : E. coli 25 928 .B : Ps.aeruginosa 27853 .C :
S.aureus. 4330D D : Bacillus sp.
Figure N° 17: Aromatogramme en milieu liquide sur
E.coli 25928 (A : avant test, B : après le test). CPD : Extrait
phénolique reconstitué avec le DMSO. D : DMSO. CPM : Extrait
phénoliques reconstitué avec MeOH- Eau (80 :20) . M-E : MeOH :
Eau ( 80 :20).
Figure N° 18 : Aromatogramme en milieu liquide sur
Ps aeruginosa 27853. (A : avant test, B : après le test) .CPD :
Extrait phénolique reconstitué avec DMSO. D : DMSO. CPM : Extrait
phénoliques reconstitué avec MeOH- : Eau (80 :20). M-E : MeOH :
Eau (80 :20).
Figure N° 19 : Aromatogramme en milieu
liquide sur S.aureus 4330D (A : avant test, B : après le test)
.CPD : Extrait phénolique reconstitué avec DMSO. D : DMSO. CPM :
Extrait phénoliques reconstitué avec MeOH- : Eau (80 :20). M-E :
MeOH : Eau (80 :20).
Figure N° 20 : Aromatogramme en milieu
liquide sur Bacillus sp (A : avant test, B : après le test) CPD
: Extrait phénolique reconstitué avec DMSO, D : DMSO. CPM :
Extrait phénoliques reconstitué avec MeOH : Eau (80 :20). ME :
MeOH : Eau (80 :20)
I-3.3. Activité antifongique de l'huile essentielle
et composés phénoliques de J.phoenicea.
Les résultats de l'activité antifongique de l'HE et
composés phénoliques sont présentés dans le tableau
suivant :
Tableau N° XVIII : Résultats de
l'activité antifongique des extraits de J.phoenicea :
Souche
|
Méthodes
|
Extraits
|
Aspergillus flavus NRRL
|
HE
|
CPM
|
CPD
|
D après 24heures
|
D après 48heures
|
7 jours
|
Méthode des disques
|
15.5 mm
|
17mm
|
C
|
NT
|
NT
|
Méthode des puits
|
11 mm
|
8 mm
|
C
|
-
|
-
|
Microatmosphére
|
00 mm
|
00 mm
|
/
|
NT
|
NT
|
- Pas d'activité. NT : Non testé. C :
Croissance.
- CPD : Extrait phénolique
reconstitué avec DMSO), CPM : Extrait
phénoliques reconstitué avec MeOH : Eau (80 :20)
Pour les tests antifongiques utilisant la méthode des
disques et la méthode des puits trois observations sont
effectuées, la première après 24heures d'incubation et la
deuxième après 48 heures et la troisième après 7
jours d'incubation .à 28 C
L'huile essentielle et extraits phénoliques isolés
à partir des feuilles de J. phoenicea sont testés pour
l'activité antifongique contre une souche de champignon Aspergillus
flavus utilisant trois méthodes pour l'effet de l'huile essentielle
et une méthode pour tester l'effet des composés
phénoliques ( Tableau N° XVIII), pour ces derniers
, utilisant la méthode des puits , les résultats des analyses ont
montré que l'activité antifongique est nulle , en effet on
observe aucune zone d'inhibition ( Fig. 21) .
L'huile essentielle a modérément réduit la
croissance d'Aspergillus flavus par la méthode des disques
(diffusion sur milieu gélosé), avec une zone de 17 mm
(après 48 heures d'incubation) , après 7 jours d'incubation nous
avons remarqué une reprise de croissance du champignon dans la zone
d'inhibition (Fig. 22). Par contre on a observé avec la
méthode des puits, une zone d'inhibition de 8 mm de diamètre,
bien que la souche soit sensible, la technique des
puits semble inefficace ! Nous avons remarqué une
croissance du champignon dans la zone d'inhibition après 7 jours
d'incubation (Fig. 23). L'HE de J.phoenicea n'a cependant pas
exercé ses propriétés de volatilité contre A.
flavus, cela est montré par le résultat obtenu lors de la
microatmosphére.
Figure N° 21 : Effet des composés
phénoliques de J.phoenicea sur Aspergillus flavus. CPD
: Extrait phénolique reconstitué avec DMSO. CPM : Extrait
phénoliques reconstitué avec MeOH- : Eau (80 :20).
Figure N° 22 : Activité antifongique de l'HE
de J.phoenicea. Méthode des disques : A : après 24
heures d'incubation. B : après 48heures et C : après 7 jours
d'incubation.
Figure N° 23 : Activité
antifongique de l'HE de J.phoenicea. Méthode des puits : A :
après 24 heures d'incubation. B : après 48heures et C :
après 7 jours d'incubation.
Figure N° 24: Effet de l'HE de
J.phoenicea à l'état gazeux (microatmosphére) sur
Aspergillus flavus.
II. Discussion
Plusieurs paramètres peuvent être à l'origine
de la présence ou l'absence de l'activité antimicrobienne.
La taille de l'inoculum : un inoculum trop dense peut conduire
à des résultats faussement négatifs. Un inoculum trop
faible peut conduire à des résultats faussement positifs. Pour
notre étude on a choisi un inoculum dont la densité est de 0,08-
0,10, pour avoir un tapis régulier
D'après les résultats des tests
antibactériens, on constate que trois souches bactériennes sur
quatre présentent une certaine sensibilité.
Ces résultats montrent une activité
vis-à-vis des Gram positifs que les Gram négatifs. D'après
(Nikaido, 2003), ces résultats pourraient être
dus à la composition de la membrane des bactéries Gram
négatifs. En effet, ces dernières possèdent une membrane
qui présente une perméabilité sélective; la surface
des lipopolysacharides contient des charges négatives, qui
empêchent la diffusion des molécules hydrophobes, et des porines
qui bloquent le passage des molécules à haut poids
moléculaire (Garrett et Grisham, 2000). Pseudomonas
aeruginosa contient dans sa membrane des porines de faibles
perméabilités. Contrairement aux Gram négatif, les
bactéries à Gram positif se sont montrées plus
sensibles.
Nos observations concordent avec les résultats obtenus
sur l'activité antimicrobienne des huiles essentielles de Juniperus
phoenicea sur les bactéries à Gram positifs à Gram
négatifs (Bouzouita et al, 2008) et avec
d'autres travaux sur le fait Pseudomonas aerogenosa résistait
aux extraits de J. phoenicea. (Mazari et al,
2010)
On constate également que les zones d'inhibition
étaient inférieures à celles des antibiotiques, qui ont
montré des zones d'inhibition larges par apport à celles obtenues
en testant l'huile essentielle de J. phoenicea.
Divers paramètres contribuent à expliquer cette
différence d'efficacité entre les antibiotiques et les huiles
essentielles :
- la concentration (peut être exagérée dans
les disques !) ;
- le degré de pureté;
- la toxicité elle-même.
Les huiles essentielles de J. phoenicea ont
été examinées également pour l'activité
antifongique contre Aspergillus flavus. Les résultats ont
prouvé que les huiles essentielles ont modérément
réduit la croissance de ce champignon. Ces résultats sont
conformes à ceux obtenus dans une autre étude en Algérie
(Mazari et al ,2010). Après 7 jours
d'incubation à 28 C°, il y a eu croissance d'A. flavus
dans les zones d'inhibition, ce qui nous conduit à déduire
que l'effet de l'huile essentielle de J.phoenicea sur la souche
fongique testée est fongistatique.
L'activité antimicrobienne des huiles essentielles des
feuilles de J. phoenicea pourrait, en grande partie, être
associés à ses principaux constituants : les monoterpénes
hydrocarbures tels #177;- pinène, 2-phellandrène et
2-pinène, qui ont montré les propriétés
antimicrobiennes (Derwich et al, 2010b ; Mazari et
al, 2010). ). En effet #177;-pinène, est connu pour
exercer une activité inhibitrice sur E.coli, S.aureus et B.
subtilis (Bourkhiss et al, 2007), les
mêmes espèces que nous avons détectées comme
sensibles. Ces activités ont été reliées aux
terpènes C10 et C15 avec les noyaux aromatiques et les groupes
d'hydroxyles phénoliques capables de former des liaisons
hydrogène avec les sites actifs des enzymes des cellules-cibles
( Derwich et al, 2010 b). D'autres terpènes
actifs comme des alcools, des aldéhydes et des esters puissent
contribuer à l'effet antimicrobien global des huiles essentielles
(Belletti et al, 2004 ; Derwich et al, 2010
b).
De plus, divers composants mineurs peuvent également
contribuer à l'activité antimicrobienne des huiles essentielles
impliquant une synergie avec les autres composés actifs (Mazari
et al, 2010).
Les résultats de l'aromatogramme sur milieu liquide de
l'HE ont montré une diminution prolongée de la densité
optique des suspensions bactériennes des germes testés ; cela ne
peut être dû qu'à une mort cellulaire, Ce qui nous conduit
à déduire que l'effet de l'HE sur les bactéries
testées est bactéricide. En effet les huiles essentielles peuvent
avoir : une activité létale (bactéricide) et une
inhibition de la croissance (bactériostatique). L'activité des
huiles essentielles est souvent assimilée à une activité
bactériostatique. Cependant des études ont montré que les
huiles essentielles peuvent avoir aussi des propriétés
bactéricides (Lambert et al, 2001).
De plus, si les résultats obtenus en milieu liquide
sont supérieurs à ceux obtenus en milieu solide, c'est que
surtout, en milieu liquide, l'évaporation des huiles essentielles est
nulle et donc ces huiles exercent leur activité de manière plus
efficace et plus prolongée.
Les tests en micro-atmosphère ont donné une
inhibition certaine, dans la mesure où on n'observe une inhibition qu'au
dessus des zones correspondantes à l'exposition aux vapeurs des huiles
essentielles.
Pour les composés phénoliques de
J.phoenicea, les résultats obtenus n'ont indiqué aucune
zone d'inhibition, donc aucune activité antimicrobienne vis a vis des
cinq souches utilisées, que ça soit les souches
bactériennes ou Aspergillus flavus, et ceci contrairement aux
résultats obtenus dans d'autres études (Hayouni et
al, 2007).
Nos extraits phénoliques ne sont pas actifs sur aucune
des différentes souches testées, cela peut être dû
à la méthode ou le solvant utilisé pour l'extraction. En
effet Hayouni et al (2007) ont montré que la
méthode d'extraction et la nature du solvant peuvent influencer sur
l'activité antibactérienne des composés phénoliques
de J.phoenicea. La sensibilité des germes utilisés aux
extraits phénoliques peut aussi être dû au fait que
J.phoenicea utilisée durant notre étude contient peu de
composés phénoliques qui peuvent exhiber une activité
antimicrobienne.
Les résultats montrent que l'activité
antimicrobienne du genévrier est un fait confirmé. Dans le cas de
notre échantillon cette activité semble véhiculée
uniquement par les huiles essentielles. Nos résultats montrent que cette
activité reste efficace sur les germes sensibles quel que soit le mode
d'administration : liquide, solide ou gazeux (vapeurs).
De plus les germes testés positifs justifient l'usage
populaire de cette plante et confirme son activité thérapeutique
anti-diarrhéique: S.aureus, E.coli et Bacillus sont des germes
très souvent impliqués dans les toxi-infections alimentaires.
Nous regrettons beaucoup que des problèmes de contaminations nous aient
empêchées de tester ces huiles sur une star des intoxications
alimentaires : Salmonella.
Nous terminerons en mentionnant une extraction
effectuée avec un échantillon identique à tous ceux qui
ont été utilisés dans cette étude et dont l'huile
essentielle s'est pourtant montrée totalement inactive sur toutes les
souches testées.
Ceci souligne le défaut majeur qui est toujours
reproché aux plantes médicinales : un manque de stabilité
des principes actifs.
Cette instabilité a des origines multiples:
- caractéristiques régionales et variétales
(Melani et al, 2006 ; Adams ,2002) ; - période
de la récolte/cueillette ;
- notions de chemotype (Mazur et al, 2003)
;
- manipulations et /ou prétraitements ;
- mode de conservation&.etc.
Malgré toutes ces réserves le potentiel
thérapeutique des plantes est indiscutable et si elles ont beaucoup de
mal à s'imposer comme véritable alternative pour la
pharmaco-synthèse c'est uniquement pour des raisons
politico-économiques.
Conclusion
Conclusion
Conclusion
L'échantillon de genévrier testé est un
échantillon représentatif de la plante pour le Nord
d'Algérie. En effet la plante provient de récoltes de plantes
spontanées de différentes régions d'Algérie. Elle
est garantie 'Bio', par le laboratoire qui la récolte et la
distribue.
Les résultats obtenus pour l'effet inhibiteur de la plante
ont montré que :
- les extraits phénoliques de poudre desfeuilles, dans
les conditions d'extraction retenues ne présentent aucun effet
inhibiteur sur la croissance ni des bactéries ni des
champignonstestés ;
- à l'inverse, l'essai qualitatif de l'huile
essentielle extraite par hydrodistillationa révélé une
activitéantimicrobienne certaine. En effet elle a inhibé la
croissance de trois des quatre souches bactériennes testées,
ainsi que d'une souche fongique , quelle que soit la méthode
d'application utilisée (sur milieu solide, milieu liquide ou état
gazeux),
Des étudesantérieures effectuées sur
l'évaluation du potentiel antimicrobien de l'HE de J. phoenicea
provenant dedifférentesrégions d'Algérie, et
différents pays du monde, ont déjà montrés des
résultats similaires( Mazari et al 2010 ;Derwich
etal, 2010b).
Il est important de souligner que dans ce travail et, pour des
raisons pragmatiques, nous n'avons envisagé ni l'optimisation de
l'extraction, ni l'optimisation de l'activité.
Nous avons voulu nous mettre dans les conditions de son
utilisation traditionnelle.
Nous remarquons que les germes testés qui ont
manifesté une sensibilité aux huiles essentielles du
genévrier sont des germes souvent rencontrés dans les
toxi-infections 'grand public' qui s'accompagnent souvent de manifestations
diarrhéiques. Ainsi l'utilité thérapeutique que lui
reconnait la médecine populaire est, en grande partie
justifiée.
Cette démonstration indiscutable, obtenue avec un
protocole simple (pour ne pas dire simpliste) et des moyens dérisoires
laissent voir à quel point il serait complètement irresponsable
de négliger la phytofilière sur le plan recherche et sur le plan
exploitation, surtout pour les pays émergeants.
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Glossaire
Glossaire
Agar : polymère de l'agarose qui rentre
dans la composition des milieux de culture solide en microbiologie.
Appelé aussi gélose
Antifongique : se dit d'un médicament qui
agit contre les infections provoqués par les champignons ou les levures
parasites
Anti-inflammatoire : se dit d'un agent, d'un
médicament qui fait dégonfler et diminuer l'irritation. La plus
part des anti-inflammatoire sont aussi des antidouleurs.
Antioxydant : un antioxydant est une
molécule qui diminue ou empêche l'oxydation d'autres substances
chimiques
Antiseptique : se dit d'un agent, d'un
médicament propre à prévenir les infections.
Arthrite : (du grec arthron : articulation) est
une inflammation aiguë ou chronique des articulations dont l'origine est
rhumatismale ou infectieuse. Elle ne désigne pas la pathologie
répertoriée sous le nom d'arthrose, mais un signe clinique d'une
des nombreuses maladies articulaires.
Cytotoxique : se dit d'un agent ou d'un produit
qui a un effet nocif sur les cellules.
Insecticide : substance active ou une
préparation ayant la propriété de tuer les insectes, leurs
larves et/ou leurs Sufs.
Larvicide : substance active ou une
préparation ayant la propriété de tuer les larves.
Monoterpéne : sont une classe de
terpènes constitués de deux molécules d'isoprène
C5H8 et ont pour formule de base (C5H8)2. Ils peuvent
être linéaire ou contenir des cycles.
Sesquiterpène : sont une classe de
terpène formée de 3 unités isoprènes et a comme
formule moléculaire C15H24. Sont présents dans les
essences végétales aromatiques ou huiles essentielles,
Annexes
Annexe 1 :
Différentes classes des composés
phénoliques.
Tableau N°I : les différentes
classes des composés phénoliques (Balasundram et al,
2006)
Classe
|
Structure
|
1- Phénols simple, benzoquinone
|
C6
|
2- Acide hydrox benzoïque
|
C6-C1
|
3- Acethophenones,acides phenyllacetique
|
C6-
|
4- Acides hudroxycinnamiques, phenylpropanoides (coumarine,
isocoumarin, chromones, chroméne)
|
C6-C3
|
5- Naphtoquinone
|
C6-C4
|
6- Xanthone
|
C6-C1-C6
|
7- Anthraquinones
|
C6--C6
|
8- Flavonoïdes, isoflavonoides
|
C6-C3-C6
|
9- Lignanes, neolignanes
10- biflavonoides
|
(C6-C3)2
|
11- Lignine
|
(C6-C3-C6)2
|
12- Tannins condensés
|
(C6-C3)n
|
|
|
(C6-C3-C6)n
|
Annexe 2
Solubilité du soufre et du phosphore dans les
huiles essentielles :
Comme les huiles fixes, les huiles essentielles sont des solvants
de l'Iode, mais à la différence des huiles fixes, elles
dissolvent le Soufre et le Phosphore en plus de l'iode (Tableau II).
Ce caractère souligne l'importance que peuvent avoir les huiles
essentielles en désinfection préventive : le fait de dissoudre le
soufre et le phosphore leur permet de participer aux réactions
biochimiques majeures tant au niveau des membranes que lors de certaines
réactions intracellulaires
Tableau N° II: Solubilité de l'iode
du soufre et de phosphore dans les huiles essentielles (Roquebert
2002).
Solvant
|
iode
|
soufre
|
phosphore
|
Huiles essentielles
|
+
|
+
|
+
|
Huiles fixes
|
+
|
0
|
0
|
Annexe 3
Chromatogramme de Juniperus phoenicea
Figure N°1 : Chromatogramme de Juniperus
phoenicea
Annexe 4
Activité antimicrobienne des extraits de feuilles
de J.phoenicea :
Tableau N° III : Résultat de
l'activité antibactérienne de l'HE DE J.phoenicea sur
milieu solide
Zone d'inhibition (D) souches
|
Zone d'inhibition (D1) en mm
|
Zone d'inhibition (D2) en mm
|
Zone d'inhibition (D3) en mm
|
Zone d'inhibition des trois tests.
|
Esherichia coli ATCC 25 928
|
12 mm
|
10 mm
|
06 mm
|
9,33mm
|
Pseudomonas aérugenosa ATCC
27853
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Staphylococcus auréus ATCC
4330D
|
21 mm
|
18 mm
|
11 mm
|
16,66mm
|
Bacillus sp
|
17 mm
|
15 mm
|
15 mm
|
15,66 mm
|
Tableau N° IV : Résultats de
l'activité antibacterienne en fonction du taux de dilution
Dilutions Souches
|
1/2
|
1/4
|
1/8
|
1/16
|
Esherichia coli ATCC 25 928
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Pseudomonas aérugenosa ATCC
27853
|
NT
|
NT
|
NT
|
NT
|
Staphylococcus auréus ATCC
4330D
|
19
|
11
|
7
|
00
|
Bacillus sp
|
10
|
7
|
7
|
00
|
Tableau N° V : Résultats
de l'activité antifongique des extraits de J.phoenicea :
Souche
|
Méthode
|
Extraits
|
Aspergillus flavus NRRL
|
HE
|
CPM
|
CPD
|
D après 24heures
|
D après 48heure
|
Méthode des disques
|
14mm
|
17mm
|
20 mm
|
14 mm
|
NT
|
NT
|
Méthode des puits
|
12mm
|
10 mm
|
8 mm
|
00 mm
|
-
|
-
|
Microatmosphére
|
00 mm
|
00 mm
|
00 mm
|
00 mm
|
NT
|
NT
|
- Pas d'activité. NT : Non testé.
Structure et morphologie bactérienne
Structure de la paroi des bactéries à Gram
positif
Annexe 5
Structure de la paroi des bactéries à Gram
négatif
Annexe 6
Tableau N°VI : Solvants et réactifs
utilisés
Réactifs
|
Produit
|
Fabriquant
|
Méthanol
|
PROLABO de France
|
NaCl
|
NM
|
NaOH (2N) et HCl (2N)
|
NM
|
H2O2
|
NM
|
Violet de Gentiane - Lugol- Alcool et Fuchsine
|
NM
|
Milieux utilisés
|
Milieu Chapman
|
Institut Pasteur d'Algérie
|
Milieu Hektoen
|
Institut Pasteur d'Algérie
|
Gélose Nutritive (GN) Gélose PCA
|
Institut Pasteur d'Algérie
|
Gélose Mueller- Hinton Bouillon Nutritif
|
Institut Pasteur d'Algérie
|
Gélose Sabouraud
|
Institut Pasteur d'Algérie
|
NM : non mentionné
Annexe 7
La composition des réactifs et des
différents milieux de cultures utilisés (Guiraud et
Galsy, 1979 ; Odré et a l, 1982)
Gélose nutritives
|
Bouillon nutritif
|
Macération de viande & & & &1 litre (ou
eau distillée +extrait de viande) Peptone trypsique& & &
& & &15 g NaCl ou KCl& & & & & & &
&5 g Agar &&&15 à 20 g
pH =7,2
|
Macération de viande & & & &1 litre (ou
eau distillée +extrait de viande Peptone trypsique& & &
& & &15 g NaCl ou KCl& & & & & & &
&5 g
pH =7,2
|
Mueller-Hinton (g/Litre d'eau
distillée)
|
Chapman (G/litre d'eau distillée)
|
Infusion de viande de bSuf &&&&.300g
Hydrolysat de
caséine&&&&&&&17,5
Amidon&&&&&&&&&&&&&1,5
Gélose&&&&&&&&&&&&&...17
pH= 7,4
|
Peptone&&&&&&&&&&&&...11
Extrait de viande &&&&&&&&...01 Chlorure de
sodium&&&&&&&...75
Mannitol&&&&&&&&&&&&.15
Agar&&&&&&&&&&&&&&15
Rouge de
phénol&&&&&&&&0,025
pH =7,8
|
Eau physiologique
|
Gélose Sabouraud
|
Eau
distillée&&&&&&&&&&..1litre
Chlorure de sodium&&&&&&&&.9g
pH= 7
|
Peptone&&&&&&&&&&&&&..10g
Glucose&&&&&&&&&&&&&..20g
Agar&&&&&&&&&&&&&&...15g
Eau distillée 100ml Vitamine et facteurs de croissance
pH =6
|
Hektoen (g/Litre d'eau distillée)
|
PCA Formule en g/litre d'eau
distillée.
|
Proteose peptone &&&&&. 12
|
Peptone de
caséine&&&&&&&&&5
|
Extrait de
levure&&&&&&&&&&03
|
Extrait de
levure&&&&&&&&&.2,5
|
Chlorure de
sodium&&&&&&&&...05
|
Glucose&&&&&&&&&&&&&.1
|
Thiosulfate de sodium&&&&&&&...05
|
Agar&&&&&&&&&&&&&&.18
|
Sels
biliaire&&&&&&&&&&&&09
|
pH=7
|
Citrate de fermmoniacol&&&&&...&1,5
|
|
Salicine&&&&&&&&&&&&&..02
|
|
Lactose&&&&&&&&&&&&&..12
|
|
Saccharose&&&&&&&&&&&&.12
|
|
Fushine
acide&&&&&&&&&&&0,1
|
|
Bleu de
bromothymol&&&&&&&0,065
|
|
Agar&&&&&&&&&&&&&&...14
|
|
pH =7,5
|
|
Résumé:
Dans ce travail, l'activité antimicrobienne des
composés phénoliques et de l'huile essentielle obtenus à
partir de feuilles de Juniperus phoenicea ont été
déterminés. Les composés phénoliques ont
été obtenus par macération de poudre de feuilles dans le
méthanol, et l'huile essentielle de J. phoenicea est obtenue
par hydrodistillation, le rendement en huile était de 0,42%.
L'activité antimicrobienne est étudiée in vitro
sur quatre souches bactériennes de références:
Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus
sp, et un champignon de référence Aspergillus
flavus. Les souches bactériennes et le champignon testés ont
été trouvés sensibles à l'huile essentielle, quelle
que soit la méthode utilisée lors de l'étude. Exception
pour Pseudomonas aeruginosa était la souche résistante.
Les composés phénoliques n'avaient pas d'activité sur les
souches microbiennes testées.
Mots clés: Juniperus phoenicea;
Activité antimicrobienne ; Huiles essentielles ; Composés
phénoliques.
Abstract :
In this work, the antimicrobial activity of , phenolic
compounds and essential oil obtained from Juniperus phoenicea were
determined. phenolic compounds were obtained by maceration of leaf powder in
the methanol , and essential oils of J. phoenicea were obtained by
hydro-distillation of the leaf .The yield of essential oil of J. phoenicea
was 0.42%. Antimicrobial activity was studied in vitro on four
bacterial strains references: Escherichia coli, Staphylococcus aureus,
Pseudomonas aeruginosa, Bacillus sp , and one fungal strains references
Aspergillus flavus. The bacterial strains and fungi tested were found
to be sensitive to essential oils studied, whatever the method used during the
study. Except Pseudomonas aeruginosa was resistant. Phenolic compounds
against had not activity on the microbial strains tested.
Key Words: Juniperus phoenicea;
Antimicrobial activity; Essential oil; Phenolic compound.
|