I. Introduction
Trois ruchers d'une dizaine de ruches ont été
installés dans les zones de Garango et Nazinga. Dans la première
zone, les ruchers sont placés dans le village de Lergo situé
à la lisière d'une savane boisée qui s'étend sur
plus de 20 km de profondeur. Dans la seconde, le premier rucher a
été installé à Walème (entrée Est du
Ranch), le deuxième à 500 m au Nord du campement forestier et le
troisième à Sia (sortie Quest du Ranch). Malgré les soins
nécessaires (gaufrage, nettoyage, utilisation
de charme abeille et de parfum d'Aristée),
|
nous n'avons pas pu obtenir à temps assez
|
de colonies dans nos deux premiers ruchers. Après une
année d'observations, nous avons décidé de concentrer
l'essentiel de nos observations sur le rucher de Sia où toutes les
dix ruches ont été colonisées. Par souci
d'uniformité, nous avons également
concentré nos observations autour d'un
|
rucher dans la zone de Garango où par
|
contre aucun problè me de peuplement des ruches n'a
été noté. Toutes les ruches ont été
colonisées avec des essaims naturels. Cela permet d'évaluer le
potentiel apière des différentes zones.
Les observations ont été réalisées
sur un rayon de 2 km autour de chaque rucher. Cette distance, selon Crane
(1980), Seeley (1985), Briane (1991) et Kepaletswe (1997) corres pond à
l'aire de butinage de l'abeille Apis mellifera adansonii ; de plus,
elle est supérieure au 500 m préconisée par Pechhacker
(1997) et, est comprise entre la distance de 1,5 km utilisée par
Louveaux (1984) et Philippe (1988) et de 3 km utilisée par Sawadogo
(1993), FAQ (1986) et Caroll (1997). Cependant il faut noter que l'aire de
butinage reste avant tout tributaire de la qualité du nectar. En effet
les abeilles peuvent aller à 3 km, parfois plus, pour butiner une plante
à teneur en sucre supérieure à 15 % en laissant dans les
environs immédiats
du rucher les espèces ayant une teneur en sucres
inférieure à 15 % (Philippe, 1991).
Les observations ont porté sur les mécanismes de
butinage de l'abeille domestique, la floraison des espèces
visitées, le suivi de l'évolution du poids des ruches et
l'étude quantitative de la végétation.
II. Matériel
Le matériel utilisé se compose principalement de
ruches modernes, de peson de 50 kg de portée avec une précision
de 200 g, d'un support trépied, de cordes, d'un compact forestier, de
rubans mètre, des grains de pollen, une pa ire de jumelles et des
produits et matériel de laboratoire (centrifugeuse, hotte, bain-marie,
lames et lamelles, béchers et pipettes, tubes à centrifuger
coniques, acide sulfurique concentré, acide anhydride, acide
acétique glacial, eau distillée, éthanol 50, 70 et
96°, acétone, paraffine ou verni à ongle, huile de silicone,
gants).
2.1. Ruches
Trois types de ruches ont été utilisés (Fig.
10 ; et Annexe 3, planche. 4).
2.1.1. Ruche Dadant (ruche à hausse)
Elle a été inventée par Charles Dadant
(FAQ, 1986 ; Anchling, 2000 c). Sa conception est basée sur deux faits :
la tendance des abeilles à installer leur couvain près de
l'entrée et le stock de miel au fond de la ruche d'une part et d'autre
part à maintenir un égal espace appelé
«bee-space» entre les rayons. D'ou l'idée qu'il était
possible de diviser une ruche en deux parties (Fig. 10, a) : le corps de ruche
en bas et la hausse en haut. Le corps de ruche abrite la reine, le couvain et
la quantité de
réserves alimentaires nécessaires aux besoins de
la population d'abeilles, tandis que la hausse est censée recevoir
l'excédent de miel. Les cadres de 33 mm de large sont
séparés par un «bee-space» de 7 mm. On compte dix
cadres dans le corps de ruche et dix dans la hausse. Mais le corps de ruche (35
litres) est en général plus volumineux que la hausse (20 litres)
(Tab. II).
|