Résumé
L'apiculture est une pratique séculaire au Burkina
Faso. Cependant le matériel utilisé, les techniques apicoles et
l'absence d'informations sur les potentialités mellifères
entraînent une production de miel en quantité et en qualité
faibles. C'est pour pallier à cela que cette étude fut entreprise
sur le thème <<Etude des potentialités mellifères de
deux zones du Burkina Faso : Garango dans la province du Boulgou et Nazinga
dans la province du Nahouri ». Elle a pour but de déterminer
à partir de ruchers d'une dizaine de ruches installées dans
chaque zone, la richesse en espèces mellifères et leur
«Importance Value Index» (IVI) ; de dresser un calendrier de
floraison des espèces mellifères et de visites des ruchers ; de
recenser les pratiques apicoles traditionnelles.
La richesse en espèces mellifères, leur
intensité de butinage et la durée de disponibilité de
leurs nutriments sont déterminées par des observations directes
de butinage de Apis mellifera adansonii Latreille autour des ruchers
sur un rayon de 2 km. L'IVI des espèces butinées est
appréciée par une analyse quantitative de la
végétation. Parallèlement aux observations de butinage,
cinq ruches par rucher sont pesées mensuellement pour suivre les
variations pondérales. Des lames de référence sont
constituées par acétolyse des grains de pollen des espèces
mellifères. Les pratiques apicoles traditionnelles sont
inventoriées par des enquêtes <<ethnoapicoles»
Les observations de butinage ont permis de recenser quatre
vingt seize (96) et quatre vingt dix sept (97) espèces qui sont
butinées respectivement dans la zone de Garango et de Nazinga. Parmi ces
espèces, certaines présentent un intérêt apicole par
leur abondance, leur IVI, leur période de floraison et leur
intensité de butinage. Ce sont : Vitellaria paradoxa,
Sclerocarya birrea, Parkia biglobosa, Lannea
microcarpa, Eucalyptus camaldulensis, Balanites
aegyptiaca, Acacia dudgeoni pour la zone de Garango et,
Vitellaria paradoxa, Xeroderris stuhlmannii,
Pseudocedrela kotschyi, Terminalia avicennioides,
Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Lannea
acida, Daniellia oliveri, Isoberlinia doka et Lannea
kerstengii pour celle de Nazinga. Deux périodes de miellées
sont déterminées. Une miellée principale en saison
sèche dominée par la floraison d'espèces ligneuses et une
miellée secondaire en saison de pluies où la floraison est
dominée par celle des herbacées. Les miellées de la zone
de Nazinga précèdent chacune d'un mois celles de la zone de
Garango. A la fin de chaque miellée intervient une période de
disette plus ou moins longue.
Une collection de lames de référence de grains
de pollen de quarante cinq (45) espèces a été
constituée. La description des grains de pollen montre que les abeilles
visitent les plantes sans tenir compte de la morphologie des grains de pollen.
L'attraction des abeilles semble être exercée par le pollen
coat.
Le matériel utilisé et les techniques apicoles
traditionnelles sont similaires dans les deux zones et dans les autres pays
africains en général. Des organes de plantes sont utilisés
pour enfumer les ruches. Les produits de la ruche sont utilisés aussi
bien en alimentation humaine que dans le traitement de certaines maladies.
Mots dlés : Espèce
mellifère, abeille domestique, potentialité mellifère,
grain de pollen, etnoapicole, Nazinga, Garango, Burkina Faso.
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