REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
« E.S.U »
UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN
« U.C.G.»
B.P. 29 Butembo
Nord-Kivu
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Les revenus issus de l'activité informelle et
leur affectation dans les ménages.
Cas de la cordonnerie
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
Par
Erick MUSAVULI TEGHEKA
Travail de Fin de Cycle
Présenté et défendu en vue de
l'obtention du diplôme de Graduat en Sciences Economiques et
Gestion
Directeur : Omer KAMBALE MIREMBE
Professeur Associé
Encadreur : Guy WANGEVE KOMANDA
Assistant
ANNEE
ACADEMIQUE 2010-2011
DEDICACE
A mon regretté Père Edgard PALUKU MATH, pour son
amour paternel, il a donné le meilleur de lui pour garantir notre
avenir ; que son âme se repose en paix.
A ma Mère Annie MASIKA SIVOGHA, pour toutes les peines
et privations consenties pour notre éducation.
A mon beauf frère KASEREKA DUADIFA, ainsi que ma grande
soeur Lwanzo KASOKI TEGHEKA, pour la bonne volonté de supporter nos
études académiques.
A mes oncles Charles KAPANZA, Nicolas KALIALIA, Emmanuel
KASEREKA KIBABI, à mes frères et soeurs, à cousins et
cousines, enfin à mes neveux et nièces pour qui je ressens les
mêmes sentiments
Je dédie ce travail
REMERCIEMENTS
Le travail que nous venons de rédiger à la fin
de ce premier cycle en vue de l'obtention d'un diplôme de graduat en
Sciences Economiques et Gestion, est le fruit d'encouragements, de conseils,
d'espoir provenant de plusieurs personnes qui, de loin ou de près ont
contribué à l'édification de notre personne. Voilà
pourquoi, nous tenons à leur exprimer nos sincères remerciements
et gratitude.
Nos remerciements s'adressent tout d'abord à Dieu tout
puissant qui nous a donné la force d'endurer toutes les situations au
cours de ce premier cycle.
Notre vive reconnaissance s'adresse au recteur de
l'Université Catholique du Graben, monsieur Angélus MAFIKIRI
TSONGO ainsi qu'à toutes les autorités académiques pour
leur contribution au bon fonctionnement au sein de cette institution.
Notre profonde gratitude s'adresse également à
tous nos formateurs du primaire, secondaire et de l'université pour
s'être dévoués à notre cause.
De façon particulière, notre gratitude va tout
droit à la personne du professeur Omer KAMBALE MIREMBE qui, en
dépit de son horaire académique surchargé, a
accepté de diriger ce travail. Sans les judicieuses remarques et nobles
conseils de sa part, ce travail ne serait-ce qu'il est. Ces mêmes
sentiments de gratitude s'adressent à la personne de l'assistant Guy
WANGEVE KOMANDA, l'encadrement de ce travail, pour les judicieuses remarques
et nobles conseils.
Dans cette foulée de remerciements, nous pensons aussi
aux camarades, amis et amies pour votre soutien tant matériel que
spirituel sans lequel nous ne serions ce que nous sommes à ces jours.
Enfin, que tous ceux, de loin ou de près, nous ont
apporté leur assistance morale et matérielle, dont nous n'avons
pas cité les noms, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde
gratitude.
LISTE DES ABBREVIATIONS ET
SIGLES
R.D.C
|
: République Démocratique du Congo
|
U.C.G
|
: Université Catholique du Graben
|
T.F.C
|
: Travail de Fin de Cycle
|
B.I.T
|
: Bureau International du Travail
|
B.M
|
: Banque Mondiale
|
F.M.I
|
: Fonds Monétaire International
|
Ta.Co.Bu
|
: Tannerie et Cordonnerie de Butembo
|
|
|
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
L'état de la question est une étape qui consiste
à chercher les hypothèses de travail par l'examen des
résultats des recherches antérieures sur un
phénomène donné.1(*)
Il est vrai que nous ne sommes pas le premier à
orienter la recherche ayant trait aux activités de l'économie
informelle en ville de Butembo. En effet la question de l'économie
informelle a fait l'objet de nombreuses études et analyses. Dans ce
travail, nous ne retiendrons qu'une.
Dans son étude, Marc BOFOLA BALOKELE a
orienté son étude vers l'économie informelle en ville de
Butembo et il est parti de la question de savoir : Quels avantages
réels tirent-on des activités informelles et n'y aurait-il pas
des inconvénients pour les exerçants ?
Il a formulé ses hypothèses en supposant que
l'économie informelle fait vivre un bon nombre de ménages
à Butembo, même si ce secteur héberge aussi les enfants y
oeuvrant qui sont privés des études.
Au terme de son travail, ses recherches affirment ses
hypothèses en notant que ce secteur constitue un amortisseur et un
régulateur de la crise en ville de Butembo dans la mesure où des
ménages tirent des revenus complémentaires ou non
complémentaires dans l'exercice des activités informelles, soit
en offrant des services ou en produisant de biens.2(*)
Sur le plan social, il affirme que 29% d'enfants qui y
oeuvrent sont privés des études et travaillent souvent au seul
profit de leurs patrons.
Nous par contre dans notre travail, nous nous donnons comme
préoccupation, tout en supposant que les activités de la
cordonnerie sont génératrices de revenus, l'importance de ces
revenus ainsi que leurs affectations.
2. PROBLEMATIQUE
Dans le souci de réussir son présent, de
préparer son futur, tout agent ménage rationnel cherche à
se trouver une ou des activités pouvant lui permettre de se procurer de
biens et services afin de satisfaire ses besoins grâce aux revenus qu'il
en tire.
En ville de Butembo, désastreuse est la situation
économique des nombreux ménages. Partant de l'observation et
constats réalisés dans le fief de Butembo, celui-ci est entrain
de connaître une situation de survie due aux insuffisances ou encore aux
défaillances de l'économie formelle. Cette économie,
n'étant pas en mesure de faire face au chômage, à la baisse
sans cesse du pouvoir d'achat des oeuvrants formels et aux sous emplois, voit
la population recourir à une source d'espoir afin d'améliorer
leurs conditions de vie.
L'homme, par sa capacité créatrice en
quête du bien être, se démène pour atteindre cette
finalité. C'est ainsi qu'est né la multiplication de
comportements de débrouillardise en ville de Butembo que l'homme de la
rue désigne par l'expression « Article 15 » qui se
traduit par la prolifération due à l'économie
informelle.3(*)
Tout se fait en terme de lutte pour la survie. Pour faire
preuve de leur savoir-faire, la population en ville de Butembo entreprend
n'importe qu'elle activité successible de générer un
quelconque revenu. C'est souvent des activités en petite échelle,
exploitant de ressources locales, propriété familiale, qui vont
de père en fils avec comme responsable le père de la famille. Ce
sont alors les activités de l'économie informelle.
L'Economie informelle est un phénomène rependu
dans toutes les villes des pays en voie de développement. Cependant, ce
phénomène prend une grande ampleur dans les villes congolaises
à telle enseigne que ce secteur occupe une part non négligeable
au sein de l'économie nationale.
A croire à une récente étude menée
dans la ville province de Kinshasa, le secteur informel emploi plus de
75 % de Kinois alors que le secteur public et privé n'absorbent
respectivement que moins de 20% et 5% sans doute, les statistiques sont
aléatoires puisque, par nature, ce secteur échappe à tout
contrôle du pouvoir public.4(*)
En effet, du politicien à l'homme de la rue, de
l'intellectuel à l'analphabète, du citadin au paysan, tout le
monde est soit opérateur, soit bénéficiaire des biens et
services fournis par les activités du secteur informel.5(*)
Nous sommes sans ignorer que la baisse sans cesse croissante
du pouvoir d'achat des salariés exerçant dans le secteur, incite
les ménages à rechercher des revenus complémentaires dans
ce secteur pour joindre les bouts du mois. L'adoption et la mise en marche de
la politique d'ajustement structurelle avec ses effets pervers
(réduction des salariés, diminution des effectifs dans les
entreprises publiques etc.) ont contribué à la
dévalorisation du secteur public et donc au gonflement du nombre
d'agents opérant dans le secteur informel.6(*)
En effet, la cordonnerie tout comme d'autres activités
est source des revenus et fondamentalement un moyen d'existence. Les
cordonniers assurent la survie de leurs ménages en offrant le service de
perfectionnement (raccommoder) des chaussures.
Avec aujourd'hui, le développement de l'industrie, du
commerce international, les chaussures sont devenues abondantes sur le
marché à telle point que le prix de celles-ci est terriblement
réduit à la baisse.
Certaines chaussures sont coûteuses sur le
marché, mais très dure de sorte que celles-ci peuvent faire
quelques années sans user, mais aussi, certains souliers, avec le
progrès de la technologie, sont moins coûteuses et
irréparables. C'est le cas de souliers en plastiques.
Ainsi dit, nous voulions analyser dans ce travail le revenu de
la cordonnerie suite à cette révolution technologique et
économique qui semble être à la défaveur du
cordonnier, mais aussi comment celui-ci est-il affecté.
Si la pratique des activités de l'informel procure des
gains minimes mais faciles, l'ampleur des conséquences est importante
sur la société. L'Evasion fiscale et le travail dans le noir
pénalisent grandement les individus qui respectent les lois et doivent
supporter un fardeau fiscal additionnel. Ces travailleurs au noir ne
bénéficient d'aucune garantie. Les entreprises ont à faire
face à une concurrence déloyale préjudiciable à
l'emploi, de la part de ceux qui ne respectent pas les obligations
générales fiscales et sociales.7(*)
De ce qui précède, les interrogations suivantes
se présentent devant nous :
- L'activité de la cordonnerie
génère-elle du revenu?
- Si oui, comment ce revenu est-il affecté ?
C'est autour de ces interrogations que tourne notre travail.
Comme il est de coutume en recherche scientifique, ces interrogations sont
confrontées aux propositions y afférentes en guise
d'hypothèses.
3. HYPOTHESES
M. GRAWITZ, définit l'hypothèse comme une
proposition de réponse à la question posée. Cette
hypothèse constitue en effet une idée directrice destinée
à guider l'investigation et à être abandonnée ou
maintenue d'après le résultat de l'observation8(*).
Pour ce qui est de notre problématique, les
hypothèses suivantes peuvent être formulées :
- Il semblerait que la cordonnerie génère du
revenu;
- Il est probable que ce revenu soit plus affecté aux
besoins primaires de ménages ;
4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Dans la mesure où l'économie informelle devient
prépondérante (entre 30 et 70 pourcent), le débat
sur celle-ci préoccupe aussi bien les économistes que les
juristes, politologues et autres, lequel débat suscite toujours des
discutions autours de concepts, leurs significations, des mesures à
prendre ; et comme le développement du commerce, de la technologie
semble être au détriment du cordonnier en produisant des
chaussures dures, irréparables parfois et surtout moins
coûteuses9(*)
Dans ce travail, nous nous sommes fixé comme objectif,
étudier le revenu actuel de cordonniers et comment celui est-il
'affecté.
5. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Au regard du sujet que nous développons dans ce
travail, il nous est nécessaire d'expliquer de façon
précise les raisons fondamentales que nous ont poussé à
aborder la question de l'heure qui attire notre attention.
La RDC amorce depuis le 21 janvier 2001 un nouveau visage de
son histoire politique avec celle-ci qui s'accompagne des grands changements
socio-économiques. Etant que finaliste du premier cycle aux sciences
Economiques et de Gestion, nous avons fait de l'informel l'une des
préoccupations dans les formes ou théories économiques
existantes étant donné l'interaction de ce secteur dans la
création d'emplois et revenus.
Cette étude va permettre aux cordonniers, comme il
s'agit d'eux, d'avoir une idée sur la qualité des gens qui
exercent ce métier, le revenu moyen de cordonnier en ville de Butembo et
enfin, à quoi celui-ci est-il plus affecté.
Loin de se limiter aux cordonniers, ce travail constitue pour
la science, une documentation pouvant aider à lever quelques
équivoques pour ce qui est de la compréhension des
activités du secteur informel, mais aussi il peut faciliter la
tâche à d'autres chercheurs voulant mener les recherches
similaires à celle-ci, sans toutefois prétendre avoir tout dit
sur les activités du secteur informel et plus particulièrement de
la cordonnerie en ville de Butembo.
Enfin, cette étude nous aide personnellement à
comprendre le circuit des activités de la cordonnerie, en ayant une
idée sur leur revenu, son affection et enfin sur la qualité des
gens qui exercent dans ce secteur.
6. METHODES ET TECHNIQUES
UTILISEES
Dans le langage courant, on confond souvent ce qui est une
méthode et ce qu'est une technique. Pour la plupart, on tend à
employer indépendamment l'une de l'autre. C'est pourquoi, dans ce
travail nous commençons d'abord par donner l`acception de ce qu'on
pourra entendre par la méthode.
Nous nous inscrivons dans une perspective philosophique. Nous
définissons la méthode, avec M. GRAWITZ, comme l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie. Alors que les techniques, poursuit le
même auteur, « ne sont que des outils mis à la
disposition de la recherche et organisées par la méthode de ce
but »1(*)0.
Après qu'on ait levé cette équivoque qui
existerait entre les deux, nous pouvons maintenant découvrir les
méthodes et techniques dans le cadre de ce travail.
6.1 LES METHODES
Tout au long de nos recherches, nous avons fait usage de la
méthode dialectique. Celle-ci nous a permis de
recueillir les différentes données auprès de cordonniers
visités, de les soumettre à la critique et tout en tentant de les
interpréter.
La méthode inductive a
été aussi utilisée dans nos recherches en vue d'analyser
l'échantillon pour enfin généraliser les résultats
sur la population étudiée, soit les cordonniers de la ville de
Butembo.
6 .2 LES TECHNIQUES
Enfin, pour les techniques, nous avons principalement fait
recours aux techniques suivantes :
· L'Observation
L'Observation consiste au niveau de système d'avoir le
contact direct visuel entre le sujet menant la recherche et l'objet
d'étude.
· La Technique documentaire
Celle-ci a facilité le rassemblement des
éléments nécessaires à la réalisation de ce
travail (livres, revues scientifiques, articles, Internet, etc.) afin de
clarifier notre étude.
· Le questionnaire d'enquête
C'est une forme particulière de techniques de
récolte des informations, où le chercheur propose un
questionnaire à ses enquêtés. Il nous a permis de
récolter les données auprès de cordonniers
visités.1(*)1
Voilà les méthodes et techniques qui ont
été utilisées dans la récolte et traitement de
données dans ce travail.
7. DELIMITATION DU
SUJET
Aucun travail scientifique ne peut permettre une analyse
approfondie que lorsque le cadre dans lequel il doit être
étudié est clairement défini.1(*)2
En effet, sur le plan temporel, cette délimitation
s'inscrit sur une période allant de l'an 2006 à 2010. Cette
recherche s'intéresse aux cordonniers et s'étend sur la ville de
Butembo.
8. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Mise à part l'introduction et la conclusion, ce travail
comprend deux chapitres : Le premier traite de l'approche théorique
des concepts de base alors que le second lui traite de la cordonnerie, ses
revenus et l'affectation de ceux-ci dans les ménages de cordonniers.
9. DIFFICULES
RENCONTREES
Comme difficultés rencontrées dans la
réalisation de ce travail, nous devons tout d'abord reconnaître la
difficulté de tomber sur un ouvrage qui traite entièrement de
l'informel, voilà ce qui justifie l'usage plus de l'Internet que de la
bibliothèque.
Sur terrain, nous étions butés à un
certain nombre de difficultés notamment :
- La méfiance de certains cordonniers à
l'égard du chercheur qui lui considérait comme un espion du
pouvoir public. Toute fois, après des explications nobles, ils
acceptaient de nous livrer les données dont on avait besoin,
- Certains cordonniers ne savaient comment compléter le
questionnaire d'enquête à leur portée, voilà
pourquoi nous étions obligé de le leur lire et compléter
à leur place,
- Enfin, les longues marches à pied ont
été effectuées vu l'éloignement des cordonneries
les unes des autres.
CHAPITRE I : APPROCHE
THEORIQUE
Pour bien analyser le revenu des activités informelles
et plus précisément de la cordonnerie en ville de Butembo, il
s'avère de prime abord nécessaire de faire un point sur les
concepts de base entre autres : l'Economie informelle, les Ménages
et le Revenu.
I.1 GENERALITES SUR
L'ECONOMIE INFORMELLE
L'Expression « Economie Informelle » qui
occupe aujourd'hui une grande place dans les économies des pays en
développement est une création des Institutions Internationales.
Ce qui la compose existait même avant qu'on la nomme ainsi. Voilà
pourquoi nous débutons cette section par l'historique de celle-ci avant
même de la définir.
I.1.1 Historique et
définition
I.1.1.1 Historique
Durant les années cinquante, de nombreux migrants des
pays du tiers monde quittent la campagne pour s'installer autour des centres
urbains : « les premiers signes d'une
informatisation » apparaissent.
La théorie de mondialisation fait alors une analyse
dualiste de l'économie du développement. Elle distingue le
secteur traditionnel caractérisé par le sous-emploi, du secteur
moderne marqué par un capitalisme urbain1(*)3.
Pour les tenants de la théorie de la modernisation, les
migrants de la compagne seront tôt ou tard intégrés au
secteur capitaliste moderne. Ces derniers selon cette théorie, seraient
seulement dans une phase de transition entre un secteur non capitaliste et
rural, et une prolétarisation.
Les adeptes du point de vue Marxiste tiennent seulement le
même discours lorsqu'ils affirment que la masse de ruraux constitue
« une armée de réserve » qui sera
observée par le formel et procurera des ouvriers salariés
à l'industrie.
Dans les années 60, un nouveau regard est porté
sur le phénomène de migration. Certains économistes de la
Commission Economique pour l'Afrique constatent que la majorité des
nouveaux migrants n'adhèrent pas au modèle du salariat moderne.
Le processus d'incorporation se fait long et on définit comme marginale
la population péri-urbaine.
L'Estimation parallèle de Gaspard M. entre 1960 et
1970, révèle que les approches du secteur informel rejoignent
l'expression d'un chômage déguisé.
Il fallait attendre l'année 1971 pour voir
apparaître pour la première fois la notion d'économie
informelle dans la communication de Keith HART en septembre, à
l'Université de SUSSEX, au cours d'une conférence sur le
chômage urbain en Afrique. Il parle déjà de
« Secteur Informel »1(*)4.
La notion sera reprise et répandue par le Bureau
International de Travail (BIT) dans le rapport sur l'emploi au Kenya
réalisé sous la direction de Henri Kisinger, publié en
1972.
Cette enquête révélant que dans les pays
en développement, le principal problème n'est pas celui du
chômage, mais bien celui de l'existence d'une vaste population active qui
peut même travaillé très dur, mais dont l'emploi n'est pas
productif dans le sens où il ne leur permet pas de gagner un revenu qui
atteigne un minimum décent1(*)5.
Les auteurs sont ainsi conduits à mettre en
lumière la présence d'un secteur de petites activités non
agricoles productrices de biens et services, qui, dans la version originale
anglaise est appelé « Informol Sector », et, dans la
version français secteur non structuré. Ainsi l'économie
informelle prend naissance.
I.1.1.2
Définitions
Monsieur P. HUGON souligne que le concept « Economie
informelle » revêt plusieurs définitions avec les
différents auteurs selon le secteur de la vie sociale auquel on peut
l'appliquer.
Dans le cadre de ce travail, deux parmi tant d'autres sont
retenues, que nous aurons à compléter par celle proposée
par le Bureau International du Travail avant de soulever la remise en cause de
ce concept « secteur informel » 1(*)6.
GAUTHIER DE VILLERS nous définit
« l'économie informelle » comme étant
l'ensemble des activités pratiquées généralement
par les pauvres, exercées plus ou moins en marge des lois et
institutions officielles et relevant des normes spécifiques par rapport
à celles de la modernité.1(*)7
Pour G. Iyenda, dans son étude sur « la
pauvreté urbaine et le secteur informel à Kinshasa »,
ce secteur regroupe en son sein toutes les activités économiques
qui échappent au circuit officiel, dont les propriétaires ne
disposent pas de numéro d'identification national, de registre de
commerce, ne tiennent pas la comptabilité régulièrement et
dont les activités ne sont pas saisies par les statistiques
officielles.1(*)8
Etant donné que le secteur informel est fort
hétérogène, c'est-à-dire qu'on y trouve à la
fois des petites activités de subsistance comme la vente des feuilles de
manioc en tas, du pétrole en mesurète, des petites unités
de production des biens et services comme la cordonnerie et autres.
Le B.I.T a proposé une définition internationale
à la 5ème conférence internationale de statisticiens du
travail tenu sous sa direction : « le secteur informel est
l'ensemble d'unités produisant des biens et services en vue
principalement de créer d'emplois et revenus pour les personnes
concernées. Ces facteurs ayant un faible niveau d'organisation
opèrent à petite échelle et de manière
spécifique avec peu ou pas de capital entant que facteur de production.
Les relations d'emplois lorsqu'elles existent, sont surtout fondées sur
l'emploi occasionnel, les liens de parenté ou relation personnelle et
sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties
en bonne et du forme.
Dans tous les cas, malgré quelques
spécifications, ces définitions se recoupent puisqu'elles
soulignent l'idée de fraude. Paradoxalement, ce secteur sensé se
soustraire aux mécanismes de contrôle d'Etat, fonctionne
allégement au vue et au sue de tous, d'ailleurs au Kenya on les qualifie
de « Juakali » pour qualifier ces activités qui ne
se cachent pas. Mais aussi, des quatre secteurs connus (primaire, secondaire,
tertiaire et quaternaire) dans quelle catégorie classer l'informel dans
la mesure où toutes les activités de ces quatre y sont
représentées.1(*)9 ».
Il est utile de noter à ce niveau que plusieurs auteurs
pensent, de nos jours, que la méthode la plus facile de définir
ce secteur est celle d'en donner les caractéristiques.
I.1.3 Les
caractéristiques du secteur informel
Après une étude réalisée sur les
activités informelles au Kenya en 1972, la BIT en donne les
caractéristiques suivantes susceptibles d'appartenir à l'ensemble
de celles-ci. Ceci étant, ces caractéristiques peuvent être
résumées de la manière suivante :
- La facilité d'accès au métier ;
- Recours aux ressources locales ;
- Propriété familiale de l'entreprise ;
- Echelle restreinte d'opération ;
- Utilisation des techniques à forte intensité
de mains d'oeuvres et adaptation au milieu ;
- L'acquisition des qualifications en dehors du système
scolaire officiel ;
- Facilité d'opérer sur des marchés non
réglementés mais aussi ouverts à la concurrence et
très compétitifs2(*)0
Sur base de la complexité des activités de ce
secteur et d'autres études à travers le monde, d'autres
caractéristiques se sont ajoutées ;
Ici nous citons par exemple celles proposées par IYENDA
dans son article « vivre et survivre à
Kinshasa » :
Ø Ne pas bénéficier d'un crédit
bancaire ;
Ø Présenter un caractère provisoire ou
ambulant ;
Ø Se contenter des faibles investissements ;
Ø Ne pas tenir la comptabilité
régulièrement ;
Ø Avoir un horaire de travail
irrégulier ;
Ø Ne pas avoir un statut juridique2(*)3.
On peut remarquer que ces caractéristiques sont proches
de celles proposées par le BIT, tout comme celles proposées par
d'autres auteurs qui ont bordé dans le même sens ; c'est donc
une façon de définir le secteur informel en présentant de
caractéristiques d'appartenances qui le démarquent du secteur
moderne jugé formel.
S'il n'y a pas de consensus sur la définition de ce
secteur, les chercheurs semblent être d'accord sur la
particularité de ce secteur généralement constitué
de petites entreprises dans lesquelles travaillent un maximum de dix
emploies ; dans de nombreux cas, il s'agit des entreprises familiales dans
lesquelles les femmes offrent leurs mains d'oeuvre sans percevoir un salaire et
où les bénéfices sont contrôlés par le mari
ou l'homme de la maison
Sans beaucoup tergiverser sur le concept informel, retenons en
définitive que l'Etat congolais est unique responsable et le seul
capable de mettre fin à cette émergence des activités du
secteur informel en répondant aux besoins fondamentaux de sa population
dans tous les domaines. Etant donné que le secteur informel est
aujourd'hui la base de subsistance des plusieurs ménages, nous pensons
que l'Etat congolais devrait intervenir dans ce secteur, pas à le
formalisant, mais plutôt, en l'organisant.
I.2 GENERALITE SUR LES
MENAGES
Tandis que le professeur achète un livre, l'agriculteur
demande un prêt à sa banque, le retraité vend ses actions,
l'étudiant paie ses droits d'inscription à l'université.
Chacune de ces personnes effectue un acte économique différent et
joue un rôle dans le grand monde de l'économie. Tous les individus
d'une société participent à la vie
économique : ce sont les agents économiques. Tous ces agents
prennent des décisions et réalisent des opérations
économiques les mettant en relation les uns avec les autres : ils
exercent une activité, perçoivent des revenus, dépensent,
accumulent du capital, prêtent, empruntent, ...
Les agents économiques ont plusieurs fonctions dans la
vie économique : un même agent peut à la fois produire
et consommer. Mais pour simplifier, on peut associer à chaque agent une
fonction économique principale : ceux qui produisent :
fonction de production, ceux qui consomment : fonction de consommation,
ceux qui redistribuent les revenues : fonction de répartition.
On regroupe ces agents économiques en tenant compte de
leur activité principale pour les classer en cinq principaux
secteurs :
- les entreprises
- les ménages
- les administrations
- les institutions de crédit
- le reste du monde2(*)4
C'est ce deuxième (les ménages) qui sera
traité dans cette section.
I.2.1 Définitions
Un ménage au sens du recensement de la population,
désigne l'ensemble des personnes qui partagent la résidence
principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des
liens de parenté.
Le plus souvent, un ménage est constitué d'un
couple et de ses enfants, mais, il convient à signaler, qu'une personne
qui vit seule constitue néanmoins un ménage au sens
économique du terme, on parle de « famille
monoparentale ». On parle aussi de « ménages
collectifs » dans le cas où des groupes importants d'adultes
ont la même adresse : internats, prisons, etc.2(*)5
Comme déjà évoquer
précédemment, les agents économiques ont plusieurs
fonctions dans la vie économique, le ménage comme agent
économique à sa place dans la société.
I.2.2 Rôle
économique des ménages
Les ménages ont plusieurs rôles dans
l'économie nationale qui peuvent se réduire à ces
trois :
· Le premier de ces rôles est de consommer :
les ménages sont principales consommateurs des biens et services dans
l'économie, et donc fournissent une clientèle aux autres
agents.
· Le second rôle des ménages, le plus
important peut être, celui de fournir du travail à tous les autres
agents. Ils sont le seul facteur à en être capable. Tout le
travail qui s'effectue dans les entreprises, les banques ou les administrations
doit en effet être accompli par des personnes, donc par des
représentants des ménages.
· D'autres personnes travaillent sous la forme de
jardinage ou de bricolage, afin d'améliorer directement le niveau de
consommation du ménage, celui de production2(*)6.
En définitive, le ménage entant qu'agent
économique joue un grand rôle dans la vie économique
celui-ci peut être ordinaire (ensemble de personnes vivant sous un
même toit quels que soient leurs liens de parenté). Il peut
être collectif (un ensemble de gens qui logent dans un même
établissement). Les ménages participent à la production et
ils sont principaux consommateurs. Pour y arriver, ils ont besoins des moyens
financiers. C'est pour quoi, il s'agira de revenu des ménages dans la
suivante section.
I.3 GENERALITE SUR LE
REVENU
Dans cette section, nous définissons tout d'abord ce
que nous entendons par revenu. La typologie de celui-ci, nous traiterons
également du problème des inégalités de revenus
existantes dans notre société avant de clôturer par
l'affectation de ce revenu.
I.3.1 Définitions
Le revenu est une somme perçue en échange d'une
activité ou des biens que l'on possède. Il désigne donc,
des montants pécuniaires qui sont perçus par un individu ou par
une collectivité :
· Comme fruit de son capital ;
· Comme rémunération de son travail,
services rendus et productions fournis ;
· Comme allocations de nature sociale (revenus
d'inactivité).
Partant même de cette définition, nous constatons
que les revenus des ménages ont plusieurs origines et c'est normal
qu'ils soient classés différemment.
I.3.2 Sortes de revenu du
ménage
Le revenu des ménages est constitué de deux
catégories principales : les revenus primaires (ou direct) et les
revenus secondaires ou indirects ou encore revenus de transfert.
I.3.2.1 Les revenus
directs
Les revenus directs ou primaires sont constitués par 3
sources des revenus :
- Les revenus du travail : salaire, cachets,
solde... ;
- Le revenu du capital : intérêts ;
- Les revenus mixtes dits revenus de
propriétés : loyer, droit d'auteur, ...
I.3.2.2 Les revenus
indirects
Ils sont encore appelés secondaires ou de transfert.
Ils comprennent :
- Les revenus reçus en échange d'une
contrepartie généralement financière au titre de
solidarité professionnelle entre actifs : retraites, allocations,
indemnités, etc.
- Les revenus sans contrepartie préalable,
généralement financière obligatoire, comme par exemple
l'impôt, au titre de solidarité nationale entre citoyens2(*)7.
A côté de ces revenus, nous pouvons aussi
soulever le revenu réel qui est un indicateur du pouvoir d'achat,
c'est-à-dire la quantité de biens et services qu'il permet
d'acquérir compte tenu de l'évolution des prix.
Les ménages, comme agent économique, n'ont pas
un même niveau de revenu. Il y a ceux qui gagnent plus que d'autres. Pour
essayer d'équilibrer l'économie, il faut songer à la
redistribution du Revenu2(*)8.
I.3.3 Redistribution du
revenu
Si l'on examine la répartition des revenus individuels
et si l'on classe les ménages par groupes en fonction de leur niveau de
revenu, on s'aperçoit qu'un nombre restreint de familles
bénéficie de revenus très élevés.
On peut observer qu'il existe une forte disparité dans
la répartition de revenus. Il faut cependant noter que
l'inégalité des revenus n'est pas synonyme d'injustice. Cette
inégalité peut avoir plusieurs causes.
L'inégalité de revenu peut être
expliquée par la variabilité plus au moins grande du salaire d'un
individu au cours de sa vie. D'autres facteurs entrent en jeu, comme par
exemple le niveau qualification. De plus, on peut considérer que les
différences de salaires sont nécessaires pour stimuler les
employés.
L'inégalité des revenus s'explique par les
facteurs suivants :
- compétences professionnelles ;
- niveau d'études ;
- volonté d'accepter l'incertitude et les
risques ;
- fortune et biens personnels ;
- imperfections du marché.
Les revenus doivent être affectés, mais avant de
passer à l'affectation, argumentons en faveur de la redistribution du
revenu avant de clore cette section2(*)9.
L'origine des revenus est que ceux-ci représentent la
contre partie monétaire de l'activité productive des agents. Le
ménage comme agent économique ayant comme principale fonction la
production, le travail et la consommation, il affecte son revenu principalement
dans la consommation et quelque fois le surplus de la consommation est
épargné.
1. La consommation
a. Définition
La consommation est l'opération qui détruit de
la valeur ; Par l'utilisation d'un bien ou service afin de satisfaire un
besoin. Cette fonction économique est l'un des moteurs de croissance par
la demande qu'elle exerce auprès des entreprises.
b. Formes de consommation
On distingue généralement plusieurs formes de
consommation, nous retenons ici :
- La consommation selon la nature du consommateur : ici
on fait une différence entre les consommateurs finals (dernier
utilisateur : souvent les ménages) et les consommateurs
intermédiaires (consommation des entreprises dans le but de
produire).
- Selon la nature du produit consommé : on
distingue ici, la consommation des biens fongibles (immédiatement
détruit dès la première utilisation) aux biens semi
durables et durables.
- Selon le prix de l'utilisation du bien. Ici on a la
consommation marchande (bien est proposé à un prix
supérieur à son coût de revient) et la consommation non
marchande (bien est proposé à un prix inférieur à
son coût de revient comme pour le transport en commun urbains, voir sans
prix, comme pour la scolarisation obligatoire3(*)0.
Les ménages renoncent parfois à certaines
consommations immédiates et épargnent une partie de leur revenu
disponible pour acquérir dans la future des biens de grande valeur ou
pour leurs investissements.
2. L'Epargne
a. Notion
L'Epargne est constitué de la partie du revenu
disponible des ménages qui n'est pas consacrée à une
consommation immédiate, qui n'est pas consommée. Les
économistes la considèrent comme une consommation
différée dans le temps. Celle-ci est souvent le surplus du revenu
après la consommation. Dans l'approche Keynésienne, la
consommation résulte de la différence entre revenu et
épargne. La constitution de cette dernière peut être due
à plusieurs motifs.
b. Motifs d'Epargne de ménages
On distingue généralement trois motifs
essentiels :
- L'épargne de constitution (acquisition de biens
immobiliers : exemple une résidence principale) : celle-ci est
destinée à la constitution d'un patrimoine.
- L'Epargne de précaution (retraite, dépenses de
santé, avenir des enfants, ...). Dans ce sens, l'effort d'épargne
est l'investissement lié à l'importance du système de
protection sociale en vigueur.
- L'Epargne de spéculation est destinée à
procurer des gains financiers et à maintenir la valeur du
patrimoine3(*)1.
Pour ce qui est de formes d'épargne, on en distingue
deux :
? Epargne financière qui comprend les moyens de
paiement (billets, pièces, chèque, etc.) et l'ensemble des
placements financiers des ménages (assurance-vie, actions,
dépôts à terme, ...) signalons ici que l'épargne
conservée sous forme de billets et pièces qui ne font pas objet
d'un placement productif, s'appelle
« thésaurisation ».
? Epargne non-financière avec principalement
l'investissement immobilier principalement (achat de logement).
L'épargnant va arbitrer entre ces différentes
formes d'épargne en fonction de paramètres tels que la
liquidité, la sécurité, ou la rentabilité.
En définition, fraction du revenu non-consommé,
« l'épargne » a une fonction
économique : fournir les capitaux nécessaires aux
entreprises pour leur investissements elle contribue ainsi à la
croissance et à la modernisation de l'outil de production. L'Epargne
réunit les agents à capacité excédentaire de
financement (les ménages) et les agents à besoin structurel de
financement (les entreprises) et elle se calcul :
Epargne = Revenu disponible-consommation3(*)2.
En définitive pour ce qui est de ménage comme
agent économique, nous pouvons retenir que celui-ci joue un grand
rôle dans l'économie, il peut être formé d'une ou de
plusieurs personnes habitants sous un même toit avec ou sans de liens de
parentés contrairement à la famille qui n'est constituée
des personnes avec de liens communs de parentés.
Conclusion partielle
L'Afrique noir d'aujourd'hui et surtout la RDC à des
réalités qui nous font état d'un mode de vie en dehors de
l'administration publique, des sociétés paraétatiques et
des entreprises capitalistes reconnue comme secteur formel de
l'économie. Ce mode de vie fait vivre une grande majorité de la
population congolaise, c'est le secteur informel.
Ce secteur peut avoir plusieurs définitions selon que
les auteurs différent. Quelques caractéristiques peuvent
être énumérées pour qualifier une acidité
informelle.
En RDC, certains événements sont à la
base de la multiplication des activités informelles, notamment la crise
sociale, la désorganisation de l'appareil étatique, la mauvaise
gestion des richesses nationales,...
CHAPITRE II :
LE REVENU DE LA CORDONNERIE
ET
SON AFFECTATION A
BUTEMBO
Ce deuxième chapitre est consacré à la
cordonnerie en ville de Butembo. Il comporte deux sections principales dont la
première est consacré à la généralité
sur la cordonnerie, alors que la seconde, quant à elle traite de la
présentation et l'analyse des résultats de l'enquête.
II.1 GENERALITE SUR LA
CORDONNERIE
Suite à la désastreuse situation
économique des nombreux ménages à Butembo, les
ménages font preuve de leur savoir faire en développant n'importe
quelle activité de production des biens et de services. Dans cette
section nous aurons à développer ce second
« service » est précisément « la
cordonnerie ». Nous allons tout d'abord donner l'historique, la
définition de la cordonnerie, les attributions du cordonnier avant de
finir par la cordonnerie comme métier :
II.1.1 Historique de la
cordonnerie et définition
Elle ne peut se concevoir que si nous admettons que cet
historique fait elle-même partie intégrante de l'histoire de
l'homme. Cet homme qui, un jour, se met débout pour voir au-dessous des
hautes herbes pour marcher.
De là, son poids n'est plus reparti sur quatre appuis,
mais seulement sur deux. Le nombre de points de contacts au sol étant
plus réduits, la protection et le maintien se sont imposés
d'eux-mêmes.
D'abord un simple morceau de peau maintenu avec une fine
liane, voilà ce à quoi devaient ressembler les premières
chaussures. Par la suite, les conditions climatiques ont dû influencer la
recherche des diverses peaux utilisées, mais aussi la façon de
les assembler.
Ayant affaire, au départ, à des tribus nomades
se déplaçant pour suivre le gibier, les découvertes
végétales et animales d'autres régions ont permis
l'élaboration de chassés souples et des techniques d'assemblage
jusqu'au jour où l'homme a compris qu'il fallait, sous cette
chaussé, un support rigide (semelle) afin de limiter les atrophies dues
à la pénétration des épines et autres
cailloux : « la chaussure était
née ».
Avec l'arrivée de cette fameuse chaussure, les
assemblages, les matières utilisées (végétales au
animales), les outils servant au façonnage, ont évolué en
fonction de leur utilisation. L'arrivée de la cordonnerie s'est sans
doute faite lors de la sédentarisation de ces tribus.
En effet, restant sur place, l'homme a commencé
à réparer les chaussures usagées plutôt que d'en
fabriquer de nouvelles, avec des matériaux situés plus loin que
son domaine d'habitation. Beaucoup plus tard, la fabrication s'est
multipliée, en fonction de la diversité de leur utilisation.
Chaque personne n'usant pas ses chaussures de la même façon, il a
fallu corriger les défauts d'usure pour celles-ci puissent durer. De
plus, il a fallu corriger cette usure afin d'éviter des
déformations de pieds, de jambes ou de hanches3(*)4.
II.1.2 Définitions
Le mot cordonnerie contient la racine corde. En effet, les
chaussures d'autrefois étaient fabriquées avec des cordes. Le
cordonnier est alors l'artisan spécialisé dans la fabrication et
la réparation des chaussures.
D'après le dictionnaire de l'académie
française, la cordonnerie est un nom féminin, désigne un
lieu dans lequel l'on fabrique ou répare des chaussures. Ce lieu est
souvent appelé « Atelier » de cordonnerie3(*)5.
Le cordonnier lui par contre poursuit ce dictionnaire, est cet
artisan qui répare des chaussures, sacs et autres vêtements en
cuire à la demande de clients.
II.1.3 Description du
métier
Les exerçants dans la cordonnerie reçoivent les
clients et leur présentent les diverses prestations offertes.
Dans cette description de la cordonnerie nous traitons tout
d'abord des attributions de cordonnier, ensuite des matériels à
sa disposition et enfin de la description des taches et conditions de
travail.
II.1.3.1. Les attributions
du cordonnier
Le cordonnier se spécialise dans la fabrication de
chaussures neuves sur mesure, selon la forme des pieds. Son activité
consiste à effectuer diverses opérations telles que le
découpage, l'assemblage et le montage des pièces. Par ailleurs,
il se charge de la réparation rapide des chaussures et la remise en
état de diverses pièces constituant les chaussures par la
couture, le collage, ainsi de suite. Il intervient également dans les
activités de ressemelage.
Ce métier ne se limite pas seulement à la
réparation et à la fabrication de chaussures. Il intervient
également dans des prestations annexes telles que la teinture du cuir et
la réparation de tout objet en cuir. Son activité consiste
également à vendre divers accessoires dans ce domaine comme les
semailles, les produits pour entretenir les cuirs, les lacets, etc. Il
réalise également des activités non liées à
ce domaine telles que la production de clé3(*)6.
Pour s'acquitter de ses attributions, le cordonnier fait usage
des divers matériels.
II.1.3.2. Les
Matériels du cordonnier
Le cordonnier se sert de matériels traditionnels et
d'outils modernes tels que les différentes machines
spécialisées dans la maroquinerie. Entre autres, il utilise
divers matériels tels que le cuir, les clous, les crochets, etc.
Le cordonnier peut travailler à son compte dans un
atelier, une boutique ou bien alors dans une centre commercial. Il peut
également exercer au sein d'une entreprise spécialisée
dans ce domaine.
II.1.3.3. Description des
tâches et conditions de travail
Le cordonnier commence par examiner l'état de la
chaussure qu'on lui apporte. Il fixe le prix de la réparation à
effectuer et la date à laquelle le client peut venir
récupérer son bien.
La réparation la plus courante consiste à
remplacer la semelle ou le talon du soulier ou à poser des protections
métalliques au en matière plastique aux extrémités
arrières du talon et avant de la semelle. Les réparations de
couture sur cuir sont plus rares.
Il décolle ou découd la partie à
échanger, dessine la pièce de remplacement, la découpe
dans la matière choisie, la prépare en la ponçant et la
fixe ensuite sous la chaussure à l'aide de clous ou de colle
spécifique.
Dans certains cas, la semelle est cousue à la machine.
Le cordonnier passe la chaussure au « blanc de finissage »
pour fraiser et polir les bords de la pièce qu'il vient de mettre en
place. Il peut avoir à remplacer les semelles intérieures et
cambure (tige situé au niveau du talant).
Le travail du cordonnier peut aussi consister à
réparer d'autres objets en cuir comme les sacs, ceintures et autres
vêtements de cuir. Certains artisans effectuent aussi des travaux de
teintures sur cuir. Le cordonnier vend également des accessoires de
chaussures : semelles, lacets, cirages, etc.
La plupart du temps, le cordonnier travaille seul, dans son
atelier où il reçoit les clients. Il peut aussi être
placé dans un centre commercial. Il se tient débout, parfois
assis selon les travaux à effectuer, sauvant dans le bruit,
poussière et odeurs de colle et de cuir3(*)7.
II.1.4 La cordonnerie en ville
de Butembo
Pour résoudre certains de ses problèmes, l'homme
cherche à transformer la nature pour produire certains biens pouvant
entrer à la satisfaction de ses besoins et cela en utilisant des moyens
locaux de son milieu. Tel est le cas de la Tannerie et cordonnerie de Butembo
qui transformait la peau en cuir, en produit certains biens
d'équipements et qui est surtout un des fondements des activités
de la cordonnerie en ville de Butembo.
II.1.4.1 Historique
Soulignons de prime abord, qu'il est bien difficile de
retracer l'historique de la cordonnerie en ville de Butembo faute de la
documentation. Toute fois on a tenté quelque chose à l'aide de
nos enquêtés, qui nous renvoyaient chez l'un des initiateurs de la
cordonnerie dans cette ville, quand on voulait qu'il puisse nous parler de cet
historique ; C'est le maître MURAMAMBI. Qui est ce
monsieur ?
KAMBALE MURAMAMBI handicape physique de son état a vu
le jour à Musyenene vers les années 1946. Il a été
formé par monsieur MASEKO, le plus ancien des cordonniers en ville de
Butembo. Sa formation a duré environ 5ans, c'est-à-dire, du 1965
à 1970. Apres cette formation, il est allé à Goma
où il travaillait au centre des handicapés physiques. Dès
son recours à Butembo vers les années 1975, il a crée une
cordonnerie qui porte aujourd'hui la base sur l'historique de la cordonnerie en
ville de Butembo.
Etant donné qu'à chaque société
naissante, il y a des circonstances dans lesquelles elle est
créée. Ainsi la Tannerie et Cordonnerie de Butembo en sigle
Ta.Co.Bu, le premier atelier de cordonnerie visible en ville de Butembo a vue
le jour par l'initiative du maître MURAMAMBI vers les années
76.
Evidemment, il était déjà
expérimenté en matière de cordonnerie et appareillage qui
consiste à la fabrication d'équipement soutenant les handicapes
physiques et cela à Goma.
En arrivant à Butembo, il a installé son atelier
de cordonnerie. Dans l'exercice de ce métier il initiait les autres qui
voulaient apprendre son métier. Il se faisait rémunérer
d'une poule après la formation de chacun de ses apprenants.
Ses élèves quelque temps plus tard, serons aussi
maitre de leurs ateliers de cordonnerie alors que le maitre MURAMAMBI
travaillait et initier d'autres apprenants au centre des handicapés en
ville de Butembo.
Maitre MURAMAMBI est encore en vie et continu toujours
à rendre service dans le secteur de la cordonnerie, il est dans la ville
de Butembo, commune Mususu, Quartier Vungi, cellule Kimbesa au n°74
Voila plus au moins comment se développer
l'activité de la cordonnerie en ville de Butembo, sans prétendre
tout dire sur son historique.
II.1.4.2 Description du
métier
En Butembo, la cordonnerie s'occupe principalement de deux
services à savoir :
· Le service qui s'occupe de la fabrication locale des
souliers, ceintures, porte pièce, porte clés, mallettes,... Ces
services sont visibles dans les cordonneries qu'on peut qualifié de
grandes. Toutefois, les petites se contentent de la fabrication de sandales en
pneu.
· Le service qui s'occupe de raccommodage des souliers
usés et remplacement de semelles. Contrairement à ce premier
service, ce second tient belle et bien sa place dans les grandes et petites
cordonneries.
On parlerait en principe de la description de taches et
conditions de travail, heureusement que ce point a été
traité dans la généralité sur la cordonnerie. Voici
les outils à la disposition du cordonnier dans l'exercice de son
activité.
Parmi les nombreux matériels qu'utilise le cordonnier,
nous citons :
Ø Le maître ruban : qui sert à
mesurer ;
Ø L'enclume qui supporte les souliers lorsqu'on les
cloue ;
Ø La pince coupante qu'on se sert lors du montage d'un
soulier ;
Ø La machine à coudre évidemment pour la
couture de cuir ;
Ø Le marteau servant à clouer les chaussures
à cas de la mise de talon au soulier ;
Ø Les couteaux pour le découpage de cuir,
semelles,...
Ø La forme en bois d'un soulier ;
Ø Etc.
Voila ce que nous pouvons dire da la cordonnerie en ville de
Butembo, la section suivante va donne plus d'éclaircissements en
quantifiant les données récoltées sur terrain.
II.2 PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Le secteur informel ne disposant, jusqu'à ce jour
d'aucune structure organisée où le chercheurs peuvent puiser les
informations voulues, l'enquête sur terrain reste la seule moyen
approprié pour en savoir plus. Cette section va traiter dans son premier
point de la population étudiée en présentant ainsi
l'échantillon prélevé.
II.2.1 La population et
l'échantillon
II.2.1.1 La Population
En statistique descriptive, la population désigne
l'ensemble des personnes, des choses ou en général des
éléments ayant des caractéristiques communes3(*)8. Ainsi, dans le cadre de ce
travail, la population étudiée est celle de cordonniers en ville
de Butembo.
En effet, la ville de Butembo compte quatre communes, et dans
chaque commune on y retrouve des ateliers de cordonnerie. Etant donné
que la cordonnerie est une des activités informelles, les cordonniers ne
sont pas enregistrés par le pouvoir public, ni organisés en
association ; voila pourquoi il nous a été difficile de
préciser la taille exacte de notre population. Toute fois un
échantillon a été prélevé.
II.2.1.2 Echantillon
1. Taille
Etant donné que notre population n'est pas bien
quantifiée, notre questionnaire d'enquête, dont la copie est
jointe en annexe de ce travail, a été soumis à 100
cordonniers, pris hasardeusement en ville de Butembo, dans la proportion de 25
par commune.
2. Caractéristiques de
l'échantillon
Pour décrire une population, on classe les individus de
celle-ci en sous-ensembles appelés caractère. Dans ce travail,
les caractéristiques suivantes ont été retenues :
a. Age
Le caractère âge étant une variable
continue, cela signifie qu'il faut regrouper ici les données en classes.
Pour trouver le nombre de classes (k), nous allons recourir à la
formule : k=1+
Ainsi, nous aurons : 1+ , ce qui fait 7.67, soit 8 classes.
L'étendue est trouvé par la formule :
Xmax-Xmin, soit alors, dans le cadre de ce travail 52-16 ce qui nous donne 36.
Avec ici Xmax l'âge du cordonnier le plus âgé et Xmin, celui
du cordonnier le moins âgé.
L'amplitude est trouvé par la formule ce qui donne =4.5. Avec cette formule, la borne inférieure est égale
à Xmin.
Tableau n°1 : Distribution de nos
enquêtés selon leurs âges
Modalité
|
Classes
|
Centre de classes (xi)
|
Effectifs
(ni)
|
Fréquence en%
|
xi.ni
|
1
|
[16 ; 20.5 [
|
18.25
|
7
|
5%
|
127.75
|
2
|
[20.5 ; 25 [
|
22.75
|
15
|
15%
|
341.25
|
3
|
[25 ; 29.5 [
|
27.25
|
16
|
16%
|
436
|
4
|
[29.5 ; 34 [
|
31.75
|
12
|
12%
|
381
|
5
|
[34 ; 38.5 [
|
36.25
|
14
|
14%
|
507.5
|
6
|
[38.5 ; 43 [
|
40.75
|
12
|
12%
|
489
|
7
|
[43 ; 47.5 [
|
45.25
|
20
|
20%
|
905
|
8
|
[47.5 ; 52]
|
49.75
|
4
|
4%
|
199
|
Total
|
100
|
100%
|
3386.5
|
Source : Nos calculs
Commentaires :
Il ressort de ce tableau que l'âge de nos
enquêtés, varie entre 16 et 52 ans. La tranche d'âge qui
prédomine est celle allant de 43 à 47 ans, soit 20% de notre
échantillon, contre seulement 5% de moins âgés qui ont
entre 16 et 20 ans. Les plus âgés, ne représentent que 4%,
l'âge moyen étant de : soit  3386.5 qui donne 33.86, environ 34 ans. Ce qui revient à dire que
la cordonnerie en ville de Butembo, est une activité des adultes qui
représentent 74% contre 22% de jeunes et seulement 4% de vieux.
Toute fois, nous devons signaler, que malgré que le
travail des enfants est déconseillé, on retrouve ces enfants
entrain de prester dans nombreuses cordonneries en ville de Butembo. Les uns
sont en formation et ils apportent une aide importante au responsable de la
cordonnerie, les autres y passent leur vacance. Notre questionnaire
était réservé uniquement aux responsables des ateliers,
voilà pourquoi les âges de ces enfants ne figurent pas dans le
tableau ci-haut.
b. Sexe
Le tableau ci-dessous nous donne la répartition de nos
enquêtés selon leurs sexes :
Tableau n°2 : Répartition de nos
enquêtés selon leurs sexes
Sexe
|
Effectifs
|
Effectifs en %
|
Masculin
|
98
|
98%
|
Féminin
|
2
|
2%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : Nos
enquêtes
Commentaire :
Selon l'enquête effectuée, sur nos 100
cordonniers visités, 98% sont de sexe masculin, seulement, 2%, sont de
sexe féminin.
En effet, pour ce qui est de nos deux cordonnières,
l'une on l'avait rencontré pendant notre descente sur terrain, dans le
marché de RUGHENDA entrain de vendre des pochettes de
téléphones, ceintures et sandales. Elle nous avait
déclaré être cordonnière et que les produits qu'elle
était entrain de vendre étaient ses propres montages.
L'autre, c'est dans une cordonnerie à NJIAPANDA, dans
une cordonnerie où il a comme préoccupation principale, coudre
les cuirs à la machine et les assemble pour en faire des ceintures,
mallettes, et autre objets en cuir. Ces deux femmes nous ont
déclaré être fières d'être appelées
cordonnière et qu'elles se retrouvent grâce aux revenus de ce
métier.
Malgré la présence de ces deux femmes, nous
constatons à travers ce tableau, que la cordonnerie est presque, en
totalité exercée en ville de Butembo par les hommes.
Comme constater dans le tableau n°2, ce métier est
dominé par les adultes que les jeunes et vieux, analysons en
présent leurs états matrimoniaux.
c. Etat Matrimonial
Dans ce tableau ci-dessous, nous aurons la
représentation de notre échantillon selon leurs états
civils.
Tableau n°3 : Etat civil de nos
enquêtés
Etat civil
Sexe
|
Mariés
|
Célibataires
|
Divorcés
|
Veufs
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
57
|
57%
|
39
|
39%
|
-
|
-
|
2
|
2%
|
98
|
98%
|
Féminin
|
-
|
-
|
2
|
2%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2
|
2%
|
Total
|
57
|
57%
|
41
|
41%
|
-
|
-
|
2
|
2%
|
100
|
100%
|
Source : Nos enquêtes
Commentaire
De ce tableau, il ressort que, sur les 100
enquêtés, les mariés dominent sur les célibataires
et les veufs ; aucun divorcé, soit respectivement, 57% pour les
mariés, 39% pour les célibataires, 2% pour les veufs et 0% pour
les divorcés.
Cela revient à dire que la cordonnerie est une
activité qui fait survivre un bon nombre de ménages avec ses
revenus. C'est donc un métier producteur des revenus, car s'il ne
l'était pas, ces mariés ne persisteraient pas dans son exercice.
En présent, analysons leurs niveaux d'étude.
d. Le niveau d'instruction
Par l'analyse de cette variable, nous voulons savoir si les
cordonniers en ville de Butembo sot instruits ou pas. Le tableau ci-dessous
renseigne sur cette situation.
Tableau n°4 : Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'étude
Modalités
|
Niveau d'études
|
Effectif
|
Fréquences
|
1
|
Analphabète
|
45
|
45%
|
2
|
Primaire
|
36
|
36%
|
3
|
Secondaire
|
11
|
11%
|
4
|
Diplôme d'Etat
|
5
|
5%
|
5
|
Université
|
-
|
-
|
Total
|
100
|
100%
|
Sources : Nos enquêtes
Commentaire : Dans ce tableau, nous
retenons que les cordonniers exerçant dans la vile de Butembo ont dans
l'ensemble un niveau d'instruction très bas. En effet, ceux ayant
achevés l'école secondaire ne représente 5% alors que
personne n'a fini le premier cycle de l'enseignement supérieur,
universitaire et de recherche scientifique. Plus de 11% de ces cordonniers
n'ont pas achevé leurs études secondaires, la plupart avait
abandonnés déjà dans le cycle d'orientation. 39% ont fait
l'école primaire, la plupart ne l'avait même pas achevé.
Ceux n'ayant aucun niveau d'étude représentent une part
importante dans l'ensemble.
Avant de clore cette section, parlons d'années
d'expérience de nos enquêtés dans l'exercice de leur
métier.
e. L'ancienneté
Quant au temps de carrière dans l'exercice de la
cordonnerie, nous avons les résultats dans le tableau ci-dessous.
n=100
x max= 31ans
x min= 1an
L'étendu sera alors de : d= x max-x min :
30
Le nombre des classes (k)= : 7,667 soit 8 classes
L'amplitude est trouvé par : 
La borne inférieure est gale à x min.
Tableau n°5 : Répartition de nos
enquêtés selon leurs anciennetés
Modalités
|
Classes
|
centres des classes
|
effectifs
|
Fréquences
|
xi.ni
|
1
|
[1 ; 4,75[
|
2,875
|
7
|
7%
|
20,125
|
2
|
[4.75 ; 8,5[
|
6,625
|
13
|
13%
|
86,125
|
3
|
[8,5 ; 12,25[
|
10,375
|
16
|
16%
|
166
|
4
|
[12,25 ; 16[
|
14,125
|
22
|
22%
|
310,75
|
5
|
[16 ; 19,75[
|
17,875
|
14
|
14%
|
250,25
|
6
|
[19,75 ; 23,5[
|
21,625
|
12
|
12%
|
259,5
|
7
|
[23,5 ; 27,25[
|
25,375
|
10
|
10%
|
253,75
|
8
|
[27,25 ; 31]
|
29,125
|
6
|
6%
|
174,75
|
Total
|
100
|
100%
|
1521,25
|
Sources : Nos calculs
Commentaire :
Comme souligner dans l'historique de la cordonnerie en ville
de Butembo, ce métier à plus des 35 ans d'existence. L'initiateur
de la Ta.Co.Bu devrait normalement avoir 35 ans d'ancienneté dans
l'exercice de ce métier. Il avait cédé notre questionnaire
d'enquête à son collègue de service, voila pourquoi notre x
max est de 31 au lieu de 35 ans. Il ressort de ce tableau que la plupart de nos
enquêtés ont entre douze et seize ans d'ancienneté, soit
22%, contre seulement 7% qui ont, entre un et quatre ans d'ancienneté.
En moyenne l'ancienneté est de : = 15,21 soit 15 ans. En comparant les effectifs du tableau, nous pouvons
comprendre que la plupart de nos enquêtés ont plus de dix ans
d'ancienneté.
II.2.3 Variables
d'études
Dans cette section, notre souci majeur est d'analyser les
éléments chiffrés récoltés, relatifs au
revenu généré par la cordonnerie en ville de Butembo et
affectation afin de confirmer ou infirmer nos hypothèses.
II.2.3.1 Etudes des revenus
générés par la cordonnerie
Dans ce point, il s'agit de revenus moyen mensuels de nos
enquêtés, son affectation et en fin du degré de
satisfaction des nos enquêtés.
1. Revenu mensuel
Avant même de parler du revenu moyen de nos
enquêtés, sur terrain, nous posions la question de savoir, sur
base de quoi, nos enquêtés fixent le prix de leurs prestations.
Leurs réponses sont condensées dans le tableau
ci-après :
Tableau n°6 La répartition de nos
enquêtés selon la fixation de prix
Modalités
|
Base de fixation prix
|
Effectifs
|
Fréquences
|
1
|
Valeur de la chaussure
|
5
|
5%
|
2
|
Qualité du client
|
7
|
7%
|
3
|
Tache à effectuer
|
88
|
88%
|
TOTAL
|
|
88%
|
100%
|
Source : Nos enquêtes
Commentaire :
Il ressort de ce tableau que la fixation du prix de contre
prestation de nos enquetés est fixé en fonction de la tache
à effectuer et non selon que le client est pauvre ou riche, ni selon que
la chaussure est couteux sur le marché ou non.
Nous comprenons, qu'il n'existe pas de facturation de base, le
prix n'est une convention entre le client et le cordonnier. Ce prix vari d'une
cordonnerie à une autre. Ce pris en ville de Butembo vari souvent entre
100Franc et 2dollars.
Les tranches des revenus que nos enquêtés
gagnent, se trouvent dans le tableau ci-dessous en dollar.
x max= 130$ ; x min= 20$
Etendu (d)= 110
Nombre des classes : =7,67 soit 8 classes
Borne inférieure est égale à x min
Amplitude=
Tableau n° 7 : La répartition de nos
enquêtés selon leur revenus
Modalités
|
Revenu
|
centres des classes
|
effectifs
|
Fréquences
|
xi.ni
|
1
|
[20; 33,75[
|
26,875
|
26
|
26%
|
698,75
|
2
|
[33.75 ; 47,5[
|
40,625
|
10
|
10%
|
406,25
|
3
|
[47,5 ; 61,25[
|
54,375
|
24
|
24%
|
1305
|
4
|
[61,25 ; 75[
|
68,125
|
11
|
11%
|
749,375
|
5
|
[75; 88,75[
|
81,875
|
6
|
6%
|
491,25
|
6
|
[88,75 ; 102,5[
|
95,625
|
5
|
5%
|
478,125
|
7
|
[102,5 ; 116,25[
|
109,375
|
12
|
12%
|
1312,5
|
8
|
[116,25 ; 130]
|
123,125
|
6
|
6%
|
738,75
|
Total
|
100
|
100%
|
6180
|
Sources : Nos calculs
Ce tableau nous renseigne qu'en moyenne, le revenu mensuel de
nos enquêtés est de 61,8$. La plupart des nos enquêtés ont un revenu mensuel en
dessous de la moyenne soit 60%. Seulement 40% ont un revenu supérieur ou
égal à la moyenne.
Ainsi, nous avons voulus savoir la position des nos
enquêtés pour ce qui est de la satisfaction vis-à-vis de
leur revenus. Leurs réponses sont condensées dans le tableau
ci-après :
Tableau n°8 : Degré de satisfaction
de nos enquêtés
Modalités
|
Satisfaction
|
Effectifs
|
Fréquences
|
1
|
Revenu suffisant
|
24
|
24%
|
2
|
Revenu insuffisant
|
76
|
76%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : nos enquêtes.
Bien qu'il est difficile de satisfaire en totalité aux
besoins, 76% de nos enquêtés nous ont révélés
qu'ils n'arrivent pas à satisfaire aux besoins courants de leurs
ménages avec leur salaire. 24% ont confirmés qu'avec le revenu de
la cordonnerie, il arrive à satisfaire à leur besoin et qu'ils
jugent ce revenu suffisant à leur niveau.
A partir du tableau n°7 et du tableau n°8, nous
confirmons notre première hypothèse qui stipule que la
cordonnerie est génératrice du revenu, mais un revenu insuffisant
pour la plupart des oeuvrent dans ce secteur.
Nous voulions aussi savoir à quoi ce revenu est plus
affecté dans leurs ménages.
II.2.3.2 Affectation du
revenu apporté par la cordonnerie
Comme déjà soulever précédemment,
le revenu moyen que gagne le cordonnier en ville de Butembo est insuffisant. La
réalité est que ce montant est perçu à compte
goûte et il est dans la plupart des cas consommé
journalièrement.
Pour mieux analyser ce point, nous avons regroupés ces
affectations en deux catégories : la consommation et
l'épargne compte tenu de la formule : Revenu= consommation +
l'épargne. Le tableau ci-dessous va nous en renseigner de plus.
Tableau n° 9: La répartition des nos
enquêtés selon l'affectation du revenu
Modalités
|
Affectation de revenu
|
Effectifs
|
Fréquences
|
1
|
A la consommation
|
76
|
76%
|
2
|
A l'épargne et consommation
|
24
|
24%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : Nos enquêtes.
Commentaire :
La plupart de nos enquêtés, la totalité de
ce qu'ils gagnent journalièrement est consommé rien que pour
nourrir leur famille. Un autre aspect est que ce métier est
essentiellement exercé par les personnes qui ont des lourdes
responsabilités dans leurs ménages respectifs.
A la question de savoir, pour ceux qui épargnent, si
cette épargne est directement investie dans les activités de
production, nous avons trouvé que la majorité des
épargnants achètent à partir de cette épargne des
pneus, cuirs afin de transformer ceux-ci en sandales, ceintures, etc. La
scolarisation et les soins médicaux sont les destinations principales
de cette épargne pour les autres. Une partie de cette épargne est
destinée à l'acquisition des parcelles dans les
périphéries de la ville de Butembo.
Ainsi dit, nous confirmons notre deuxième
hypothèse qui stipule que le revenu de la cordonnerie est plus
affecté aux consommations courantes dans le ménage.
1. Motivation
Comme déjà souligné dans la
généralité sur l'informel, il y a trois portes
d'entrées dans le secteur : celle d'un héritage
« par tradition familiale », celle de ceux qui sont
passés par une situation précédente de chaumage :
« activités par défaut » et celle de personne
qui ont opté pour ce secteur : « activité de
choix ». Il en est de même pour la cordonnerie, étant
une des activités de ce secteur. Le tableau ci-dessous nous en renseigne
plus :
Tableau n°10 : Répartition de nos
enquêtés selon leur motivation
N°
|
Motivations
|
Effectifs
|
Fréquences
|
1
|
Faire la même chose que mon père ou un autre
familier
|
16
|
16%
|
2
|
La cordonnerie est le métier de man choix
|
72
|
72%
|
|
La cordonnerie est le métier par défaut.
|
12
|
12%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : nos enquêtes
Commentaire :
Il ressort de ce tableau que les cordonniers de la ville de
Butembo, la plupart, soit 72% ont opté pour ce métier, soit parce
qu'ils voulaient devenir indépendant dans leurs savoir faire personnel,
soit parce qu'ils sont infirmes et qu'ils ont opté pour ce métier
que correspond à leur capacité physique. Seulement 16% ont
été initiés par leurs pères ou un membre de la
famille restreinte, et 12% ont optés pour ce travail suite au chaumage
ou à la défaillance dans d'autres activités (surtout le
petit commerce) avant de se lancer dans la cordonnerie.
Ainsi, la dernière hypothèse selon laquelle, la
cordonnerie est une activité de père en fils est infirmée
car seulement, d'après notre tableau n° 10, 14% de nos cordonniers
ont rempli cette probabilité, contre 86%.
Voila qu'on vient de donner une confirmation ou infirmation
à nos hypothèses, avant de passer à la conclusion,
traitons du rapport de nos enquêtés avec l'Etat, surtout pour ce
qui est de paiement de taxes.
2. RAPPORT D'ETAT
La caractéristique assez souvent accordée au
secteur informel, c'est qu'il fonctionne d'une manière illégale
ou semi-légale. L'agent économique intéressé par ce
secteur a ainsi la facilité d'opter sur des marchés non
réglementés où il échappe au payement des
impôts et taxe. Toute fois, il convient de signaler que l'Etat ne passe
pas inaperçu les occasions d'entrés de recettes en taxant ce
service de la cordonnerie en ville de Butembo.
D'après nos enquêtés, ils sont sujets au
paiement de taxe. Toute fois, c'est n'est pas vraiment
règlementé. Seulement, une minorité paie la taxe suite
à la grandeur de leur atelier, mais aussi sur base de leur production de
valeur. La taxe peut variée d'une année à une autre selon
l'agent recouvreur. Il n'existe pas de base imposable, elle est forfaitaire.
Comme l'année écoulée (2010), la taxe était de 25$.
La plupart de nos enquêtés, ne paient pas de taxe. Les uns sont
fraudeurs, les autres n'ont jamais été en contact avec l'agent
recouvreur et enfin, les handicapés physiques ne paient pas
d'impôts quelle que soit la grandeur ou l'importance de leurs
activités, ils sont exonérés.
Même si une minorité paie d'impôt, on ne
peut se permettre de confirmer que cette activité a été
formalisée. Pour être familiarisée, seul le paiement de
taxe semple insuffisant et surtout que c'est la minorité qui paie.
Le tableau ci-après relève le ombre de
cordonniers qui s'acquittent de la taxe et ceux qui ne s'acquittent pas.
Tableau n°11 : Répartition de nos
enquêtés selon qu'ils paient ou non la taxe
N°
|
Paiement
|
Effectifs
|
Fréquences
|
1
|
Non
|
62
|
62%
|
2
|
Oui
|
38
|
38%
|
Total
|
100
|
100%
|
Source : nos enquêtes
Commentaire : Nos enquêtes
révèlent que 68% de cordonniers enquêtés ne paient
pas la taxe alors que 38% seulement paient. Bien sûr, dans ce 62%, les
uns sont handicapés, les autres sont fraudeurs ou ils n'ont jamais
été en contact avec l'agent recouvreur.
Conclusion partielle
Au cours de ce second chapitre, nous retenons que la
cordonnerie comprend des ouvriers travaillant à l'unité ou en
petite série dans le cuir, l'habillement, etc. Ils sont capables
d'effectués en entier ou en partie, une opération sur les
chaussures, gants, ceintures, pochettes, et autres objets en cuir moyennant une
rémunération. En ville de Butembo cette activité est
exercée en majorité par les hommes ayant un faible niveau
d'instruction, âgés en moyenne de 34 ans avec un revenu moyen
mensuel de 61,8 $. CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de cette réflexion sur les
activités de l'informel, ses revenus et l'affectation de ceux-ci dans
les ménages en ville de Butembo et plus particulièrement de la
cordonnerie. Tout au long de la présente étude, notre
préoccupation a été d'apporter des réponses aux
questions suivantes :
- L'activité de la cordonnerie
génère-t-elle du revenu ?
- Si oui, comment ce revenu est-il affecté ?
Pour répondre efficacement à ces
préoccupations, nous avons subdivisé notre travail en deux
chapitres. Le premier intitulé « approche
théorique » traite sur la généralité des
concepts usés dans ce travail. Le second intitulé « le
revenu de la cordonnerie et son 'affectation à Butembo », nous
a permis d'avoir une idée sur la cordonnerie dans sa
généralité et plus particulièrement de la
cordonnerie en ville de Butembo.
Ce chapitre nous a aussi permis de vérifier, à
partir des données obtenues du terrain, les hypothèses que nous
nous sommes proposées dans ce travail, à savoir :
- Il semblerait que l'activité de la cordonnerie
génère de revenu ;
- Il est probable que ce revenu soit plus affecté aux
besoins primaires de ménages
Pour vérifier ces hypothèses afin de
présenter nos résultats, nous avons fait usage de deux
méthodes : dialectique, pour la récolte de données et
inductive, pour analyser l'échantillon. Mais aussi nous avons fait
recours aux techniques : l'observation, documentaire et questionnaire
d'enquête.
En répondant à notre première
préoccupation. Nous avons confirmé notre première
hypothèse du fait que, la plupart de nos enquêtés,
ont déclaré insuffisant leurs revenus mensuels et cela est
clairement démonter dans le tableau n° 8. En fin, la
dernière hypothèse a été aussi confirmée
comme réponse à la deuxième préoccupation. Ce
métier est exercé par la plupart des personnes qui ont des
lourdes responsabilités dans leurs ménages, avec un revenu moyen
mensuel de 61,8$, il est directement affecté aux besoins primaires de
ménages.
Pour finir, nous recommandons aux oeuvrants dans la
cordonnerie en ville de Butembo, de resté unis en créant une
association de cordonniers pouvant revendiquer leurs droits, comme c'est le
cas, pour les taximen.
Nos deux hypothèses ont été
confirmées dans le traitement de nos données.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrage et articles
- BAYE, L., Introduction aux méthodes des sciences
sociales éd. Pivot Toulouse France 1986
- SUMATA Cl., L'Economie parallèle de la RDC,
éd. Harmattan, Paris, 2001
- NVABIRUNGU SONGA, La criminalité de
l'économie Zaïroise, ed. DES, Kinshasa, 1996
- M. GRAWITZ, Lexique des sciences Sociales,
7è éd. Dalloz, Paris, 2005
- LUBELL H., le secteur informel dans les années 80 et
90, éd. OCDE, Paris, 1991 HUGON, P., Economie du tiers
monde, Ed l'Harmattan, 1996
- De VILLERS, G., Le pauvre, le hors-lois, la question de
l'économie informelle en Afrique, CEDAF, Bruxelles
- CENDRON, J.P., et ALLI, R., initiation économique
et sociale 2e collection Echaude-maison, Ed Nathan, Paris
1987
- MARTINA, P., MARTORY, B., et PAVOINE, J., économie
sociale, éd. Nathan, Paris, 1993
- XXX, dictionnaire de l'académie française,
8° et dernière éduction, 1932
2. Monographies
- BOFOLA B., Economie Informelle en ville de Butembo,
TFC, Inédit, UCG, 2006-2007
3. Notes des cours
- KALENDI WA M., L'économie informelle, notes de
cours inédit G3 Sciences économiques et de Gestion, UCG,
Butembo, 2010-2011
- KATSUVA M., Méthode de Recherche en Science
Sociale, notes de cours inédit, G3 Sciences économiques et
de Gestion, UCG, Butembo, 2009-2010
- KASWERA, M., Cours de la Comptabilité
Nationale, Inédit, UCG, Butembo, 2010-2011
- VAHAVI, M., Cours de l'Histoire de la Pensée
Economique, Inédit, UCG, Butmbo, 2010-201
- Vumilia, K., Statistique descriptive, notes de cours,
inédit, G1 Sciences économiques et de gestion, UCG, 2008-2009
4. Webographie
- XXX, « Economie souterraine » in
Rapport d'activités DGCCF 1999, [en ligne] ;
[référence du 04 février 2011], disponible sur http//www.
Finance gouv.fr/DGCRF/activités/1999/éco-souterraine
- SAVANE I., « l'informel c'est la
vie », in Africaonline, [en ligne] ; [référence du
22 février 2011], disponible sur http : www.
Africaonline.co.ci/Africaonline/Infos/fratmat/9697éco2html
- XXX, « Economie souterraine » in
Rapport d'activités DGCCF 1999, [en ligne] ; [reference
du 04 février 2011], disponible sur http//www. Finance
gouv.fr/DGCRF/activités/1999/éco-souterraine
- KAMBALE M., « l'économie informelle en
période de guerre en RDC » in parcours et initiatives,
N°1, UCG, Aout 2002, p19
- IYENDA, G., « vivre et survivre à
Kinshasa » in Afrique et développement N°19,
publier par la faculté d'économie et de
développement, notes de conjoncture, 2010, p18
- MBWINGA BILA, « secteur informel et marché
intérieur de consommation au ZAIRE », in cahier du
CADAF-ASDOC, n°3, [en ligne] ; [référence du 16
mars 2011], disponible sur http://myweb.worldnet.net/mathevy/écoform,
html
- SHOMBA L., Economie informe en RDC, mémoire
inédit, Université de Kinshasa, 2005, [en ligne] ;
[référence du 16 mars 2011] ; disponible sur
http://www.memoireonline.free.fr/12/05/23/m
- 22 XXX, « Economie
souterraine » in Rapport d'activités DGCCF 1999, [en
ligne] ; [reference du 04 février 2011], disponible sur http//www.
Finance gouv.fr/DGCRF/activités/1999/éco-souterraine
- XXX, « Histoire de la cordonnerie » in
cordonnier-bottier, [en ligne] ; [référence du 25 mai 2011],
disponible sur http://www.jabintree.com/metier/cordonnier-581.html
- XXX, « Métier de
cordonnier » in Travail et Métier, [en ligne] ;
[référence du 13 juin 2011], disponible sur http :
//www.bloc.com/article/travail/metiers-et-formations/le-metier-de-cordonnier-20080616.htmlizz1Q5WfmmggK
- Christian Michel, « Garantie du meilleur
prix » in service personnalisé, [en ligne].
[reference du 13 juin 2011], disponible sur http : //www. Cidj.
Com/metier ? docid=866 catid=1
LISTE DE TABLEAUX
1. Distribution des nos enquêtés selon
leurs âges P.34
2. Répartition des nos enquêtés
selon leurs sexes P.35
3. Etat Civil de nos enquêtés P.36
4. Répartition des nos enquêtés selon leur
niveau d'étude P.36
5. Répartition des nos enquêtés selon leur
ancienneté P.37
6. Répartition de nos enquêtés selon leurs
revenus P.39
7. Degré de satisfaction de nos enquêtés
P.39
8. Répartition des nos enquêtés selon
l'affectation des revenus P.40
9. Répartition des nos enquêtés selon selon
la fixation du prix.41
10. Répartition des nos enquêtés selon leur
motivation P.42
11. Répartition des nos enquêtés selon qu'ils
paient ou non la taxe P.43
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES ABBREVIATIONS ET SIGLES
iii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. ETAT DE LA QUESTION
1
2. PROBLEMATIQUE
2
3. HYPOTHESES
4
4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
4
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
5
6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
5
6.1 LES METHODES
6
6 .2 LES TECHNIQUES
6
7. DELIMITATION DU SUJET
7
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
9. DIFFICULES RENCONTREES
7
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE
8
I.1 GENERALITES SUR L'ECONOMIE INFORMELLE
8
I.1.1 Historique et définition
8
I.1.1.1 Historique
8
I.1.1.2 Définitions
9
I.1.2. Remise en cause du concept secteur
informel
11
I.1.3 Les caractéristiques du secteur
informel
12
I.1.4 Les aspects positifs et négatifs
du secteur informel
14
I.1.4.1 Les Aspects Positifs
14
I.1.4.2 Les Aspects Négatifs
17
I.1.4.3 Informel et L'Etat
18
I .1.4.4 Trois types de trajectoires
19
I.2 GENERALITE SUR LES MENAGES
19
I.2.1 Définitions
20
I.2.2 Rôle économique des
ménages
21
I.3 GENERALITE SUR LE REVENU
21
I.3.1 Définitions
21
I.3.2 Sortes de revenu du
ménage
22
I.3.2.1 Les revenus directs
22
I.3.2.2 Les revenus indirects
22
I.3.3 Redistribution du revenu
23
CHAPITRE II :
27
LA CORDONNERIE, SON REVENU ET
L'AFFECTATION DE CELUI-CI
27
II.1 GENERALITE SUR LA CORDONNERIE
27
II.1.1 Historique de la cordonnerie et
définition
27
II.1.3 Description du métier
28
II.1.3.1. Les attributions du cordonnier
29
II.1.3.2. Les Matériels du cordonnier
29
II.1.3.3. Description des taches et conditions de
travail
29
II.1.4 La cordonnerie en ville de
Butembo
30
II.1.4.1 Historique
30
II.1.4.2 Description du métier
31
II.2 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE
L'ENQUETE
32
II.2.1 La population et
l'échantillon
32
II.2.1.1 La Population
32
II.2.1.2 Echantillon
33
II.2.3 VARIABLES D'ETUDES
38
II.2.3.1 Etudes des revenus
générés par la cordonnerie
38
II.2.3.2 Affectation du revenu apporté par
la cordonnerie
40
II.2.3.3 La cordonnerie : une activité
de père en fils ?
41
CONCLUSION GENERALE
44
BIBLIOGRAPHIE
46
LISTE DE TABLEAUX
49
TABLE DES MATIERES
50
ANNEXE : QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
a. Identification
1. Nom & post-nom : 2. Sexe :
3. Niveau d'étude : 4. Age :
5. Commune :
6.Etat civil
b. Questionnaire destiné aux
cordonneries
1. Depuis quand êtes-vous dans cette activité de
la cordonnerie?.......
2. Votre papa était aussi cordonnier: Oui Non
et votre fils est-il cordonnier ? Oui Non
3. . Etes-vous formé pour devenir cordonnier: Oui
Non . Si oui par votre père? : Oui Non , si non, par un
membre de la famille? Oui Non ou autres
4. Il y a tant d'activité, pourquoi vous avez seulement
choisi la cordonnerie ?
(motivation)................................................................................................................................................................................................................
5. A part la réparation des chaussures, quelle autre
activités vous exercée dans votre
atelier?........................................................................................................
6. Par jour estimez-vous entretenir combien de soulier?
.........Ou monter combien de sandales............
7. Quelle est la catégorie de votre clientèle?
Les pauvres , les riches?
8. Quelles sont les stratégies pour attirer cette
clientèle ?
..........................................................................................................................................................................................................................
9. Etes-vous organiser en association de cordonniers? Oui
, Non
10. Etes-vous protéger par l'Etat? Oui , Non
11. Payez-vous de taxes? Oui , Non
lesquelles et sur base de
quoi ?...................................................................................................
12. Comment ou sur base de quoi : vous fixé le
prix à vous clients comme contrepartie de votre
prestation ?.................
Ø De la valeur de la chaussure à raccommoder
Ø De la qualité du client
Ø De la tache à exécuter
13. Combien vous gagnez en moyenne par
mois?.........................
.A quoi ce revenu vous l'affecte :
Ø Dans la consommation courante
Ø A la consommation et à l'épargne
Ø A l'épargne seul
14. Est-il suffisant? Oui , Non
15. Avez-vous des enfants pris en charge? Oui , Non,
si oui, Combien?...........
16. Combien vous gagnez en moyenne par
mois?.........................
.A quoi ce revenu vous l'affecte :
Ø Dans la consommation courante
Ø A la consommation et à l'épargne
Ø A l'épargne seul
17. Est-il suffisant? Oui , Non
18. Avez-vous des enfants pris en charge? Oui , Non,
si oui, Combien?...........
19. Ce revenu vous permet-il de les scolariser? Et de
répondre aux besoins de leurs santés (sains) ?
...........................................................................................
20. Quelle est la profession de votre conjointe? Et à
quoi vous affecter plus son revenu ? ...........................
Ø Dans la consommation courante
Ø A la consommation et à l'épargne
Ø A l'épargne seul
21. Faites-vous membre d'un groupe d'épargne (tontine)?
Oui Non Combien y recevez-vous par tour ?..........
22. Quelles sont vos réalisations grâce à
cette activité de cordonnerie ?
........................................................................................................
...........................
23. Quels sont vos projets d'avenir ?
..........................................................
........................................................................................................
24. Que conseillerez-vous à toute personne voulant
abraser cette activité ?
.......................................................................................................................................................
25. Etes-vous fière d'être cordonnier ? Oui
, non
* 1 BAYE, L., Introduction
aux méthodes des sciences sociales éd. Pivot Toulouse
France 1986 p.59
* 2 BOFOLA B., Economie
Informelle en ville de Butembo, TFC, Inédit, UCG, 2006-2007
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parallèle de la RDC, éd. Harmattan, Paris, 2001, P204
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RDC », in le potentiel, [en ligne] ;
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éco2.html
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souterraine » in Rapport d'activités DGCCF 1999, [en
ligne] ; [référence du 04 février 2011], disponible
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sciences Sociales, 7è éd. Dalloz, Paris, 2005, P.360
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L'économie informelle, notes de cours inédit, G3
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inédit, G3 Sciences économiques et de Gestion, UCG, Butembo,
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* 16 HUGON, P., Economie du
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* 17 De VILLERS, G., Le
pauvre, le hors-lois, la question de l'économie informelle en
Afrique, CEDAF, Bruxelles, p92
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conjoncture, 2010, p18
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op.cit.
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souterraine » in Rapport d'activités DGCCF 1999, [en
ligne] ; [référence du 04 février 2011], disponible
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p272
* 30 ROGER, C., et RINAUDO,
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Paris, 1970, p58
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l'Histoire de la Pensée Economique, Inédit, UCG, Butmbo,
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personnalisé, [en ligne]. [reference du 13 juin 2011], disponible
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