Tontines et développement dans le groupement Bashali Mokoto à Masisi en RDC( Télécharger le fichier original )par Daniel BAHATI BIREGEYA Université de Goma - Licence en économie 2011 |
Chapitre premier :APERCU GENERAL DU ROLE DES TONTINES DANS LE DEVELOPPEMENT RURALToute recherche scientifique se focalise toujours sur une base théorie afin de mener une analyse dans un milieu donné. A cet effet, ce chapitre constitue le fondement de notre étude. Pour ce faire, nous passerons en revue, d'une part, les généralités sur les pratiques tontinières et de l'autre part, brosserons succinctement le rôle de celles-ci dans le développement rural. I.1 GénéralitésI.1.1 Définitions des concepts clésI.1.1.1 La tontineLa tontine est une association de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitiés, de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs. Cette définition est proche de celle donnée par BOUMAN (1977) qui explique que « les tontines sont des associations regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tous les membres et ce, à tour de rôle ». 18(*) Selon la définition du petit Robert, en Afrique, la tontine est une «Association de personnes versant régulièrement de l'argent à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle à chaque membre» 19(*) La forme la plus élémentaire de la tontine consiste en une formule mixte d'épargne et de crédit qui fonctionne comme suit : les participants versent régulièrement des cotisations de montant fixe à un fonds commun qui est distribué tour à tour à chacun des membres, désigné en général par tirage au sort. Quand chaque membre a reçu le fonds une fois, le cycle doit normalement recommencer. Il faut noter que le premier membre à recevoir le fonds bénéficie d'un prêt sans intérêt, tandis que le dernier à le recevoir épargne tout au long du cycle sans être rémunéré (voire même un taux d'intérêt négatif si l'inflation est forte) pour toucher à la fin le même montant qu'il aurait accumulé en épargnant régulièrement à titre individuel. Les autres membres se trouvent, selon leur rang d'accès au fonds, en position de débiteur ou de créditeur. Leur participation leur permet néanmoins de bénéficier de la somme totale plutôt que s'ils avaient épargné par eux-mêmes. 20(*) Les tontines existent presque partout en Afrique sous divers autres noms. On les rencontre sous des noms très proches dans d'autres continents. Au Sri Lanka, par exemple, on les appelle « cheetu », « chittfunds » en Inde, adjolu au Bénin, Sosiyete ou Ikinina au Rwanda, Likelemba ou ristourne en RDC. Elles existaient depuis le IXe siècle en Chine sous des formes relativement sophistiquées, avec enchères (neibiao).21(*) * 18 M.GASSE-HELLIO, les tontines dans les pays en développement, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, p1 * 19 http://www.gradse.org/index.html, Crédits et Tontines, consulté le 21 janvier 2011 à 16h10', p1 * 20 M.GASSE-HELLIO, op cit, p1 * 21 F.VINCENT, Financer autrement les associations et ONG de développement du Tiers Monde, volume1, IRED-Genève 1994, p112 |
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