3.10.2. Les Arthropodes du sol
Les plus étudiés (Carabes, Staphylins,
araignées myriapodes, fourmis, abeilles etc.) constituent les animaux
les plus utiles car l'importance globale de leur population, leur
densité est un indicateur de l'activité biologique du sol. Dans
des écosystèmes terrestres et aquatiques, ces arthropodes sont un
levier de l'équilibre adaptatif entre la faune et la flore et le
milieu.
Les études de ces populations et la
détermination de leur capacité d'indicateur écologique
permet de caractériser l'état de l'agro-système et de
mettre en évidence aussi précocement que possible des
modifications naturelles ou associées aux activités humaines. Ces
arthropodes terrestres sont directement exposés aux pesticides auxquels
ils sont sensibles, de plus, ils occupent une place cruciale au sein de la
chaîne alimentaire, prédateurs d'organismes phytophages
(rôle d'auxiliaires) mais aussi proie de la faune avicole.
- Les Araignées
Il a été reconnu que les Araignées sont
meilleurs indicateurs que les Carabes bien que dans la bibliographie, la
majorité des observations a été effectuée sur les
Carabes du fait que les Araignées sont plus difficiles à
identifier (Mulhauser, 1990). Parmi elles, les groupes les plus importants sont
les Tetranyques qui constituent de proies des acariens Phytoseides
(Prédateurs). Ils sont les principaux régulateurs des
acariens phytophages et interviennent aussi dans la régulation d'autres
insectes qui peuvent être potentiellement préjudiciables aux
plantes (Thrips, Cochenilles, Pucerons etc.) ils consomment
aussi le pollen, du nectar ou les exsudats des insectes suceurs.
Les Araignées ont plusieurs avantages comme
bioindicateurs :
1' Taxonomie assez bien connue et grand nombre d'espèces
;
v' Bonne diversité spécifique dans tous les
habitats terrestres ;
v' Présence dans toutes les strates des
végétations ;
v' Récolte facile et abondante ;
v' Bonne capacité de réactions rapides aux
changements du milieu ;
v' Mobilité adaptée aux petites et moyennes
échelles (10-100m) ;
v' Bonne relation avec la structure de la
végétation ;
1' Faible dépendance de l'association
phytosociologique.
- Les Collemboles et Psoques
Les Collemboles et Psoques ont été retenus
comme des microarthropodes ayant une sensibilité différentielle
en fonction de la qualité de l'air : le genre Xenylla
(Colombole) est polluo-tolérant (Aubertot, 2005).
3.10.3. Les vertébrés Terrestres
Les vertébrés terrestres sont également
utilisés comme indicateurs de contamination/pollution car ils ont la
capacité de concentrer diverses substances chimiques dans certaines
parties de leur organisme (Douthwaite, 2002).
- Les oiseaux
Les oiseaux occupent presque tous les habitats de la terre et
seraient des bons indicateurs, révélant des effets autrement non
détectés des traitements (Douthwaite, 2002). Les pesticides
affectent directement ou indirectement les oiseaux en diminuant leurs
populations dans la nature par la réduction de la disponibilité
de leur nourriture. Les substances incriminées sont le plus souvent, les
pesticides organophosphorés, carbamates etc. (Agritox, 1990). Les
criquets contaminés au organophosphorés (ex : Fenitrothion)
peuvent entraîner la mort des oiseaux insectivores par empoisonnement
aigu ou avoir des effets sublétaux qui affecteront leur comportement ou
le succès de leur reproduction. (Aubertot, 2005).
- Les Amphibiens
Les amphibiens vertébrés à sang froid
sont abondants dans les zones humides où ils colonisent les mares et les
cours d'eau. Leur cycle de vie comprend un stade aquatique et un stade
terrestre. Les oeufs sont pondus et se transforment en larves aquatiques
(tétards) où ils se nourrissent des algues et autres
matières végétales du milieu où ils habitent. En
général, pour ces animaux, les invertébrés
constituent les proies principales.
- Les Reptiles
Ce groupe renferme les crocodiles, les margouillats, les
varans, les grenouilles, les crapauds les tortues, les serpents etc. plusieurs
d'entre eux habitent les lieux humides et les mares dans les régions
tropicales et même subtropicales. Les reptiles possèdent des
représentants à différents niveaux trophiques et
constituent des maillons de la chaîne alimentaire. Ils se nourrissent
principalement des poissons, des insectes aquatiques et terrestres. Certains
reptiles sont adaptés dans les régions rocheuses et dans les
arbres et d'autres sont des habitants du sol. Dans la nature, les grenouilles
et crapauds et autres petits vertébrés constituent les proies des
serpents. Le danger pour ces animaux réside en ce que les proies et les
prédateurs se retrouvent tous dans les régions sèches
sableuses caractéristiques des biotopes des criquets pèlerins
(Lambert, 2002). La littérature scientifique relève un
déclin en grande proportion de certaines espèces de serpents ;
surtout dans les régions où des applications massives des
pesticides ont lieu. De fois il arrive que des animaux morts ou mourants soient
retrouvés sur des sites justes après des traitements (Aubertot,
2005). Les amphibiens et les reptiles insectivores comme les Lézards
sont un maillon du réseau trophique. Ils ont une faible capacité
de métabolisation et cela conduit alors à une accumulation des
résidus des pesticides dans les tissus.
Les impacts des pesticides sur les amphibiens et les reptiles
peuvent constituer un indice montrant que le milieu a subi une modification
naturelle ou suite à l'activité humaine. Par ailleurs, les
pesticides peuvent perturber la métamorphose chez les amphibiens
aboutissant aux individus anormaux et même influencer la croissance et le
développement (Lambert, 2002).
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