Chapitre III : La Bioindication (les bioindicateurs -
Biomarqueurs)
3.1. Approche Scientifique
Pendant de nombreuses années, les méthodes
d'évaluation de la qualité de l'environnement sont basées
sur les caractéristiques chimiques des pesticides mais ne permettent pas
de mesurer l'impact des contaminants sur les différents organismes,
populations et communautés peuplant un milieu donné
(Bélanger, 2009). Une nouvelle méthode utilisant les
paramètres biologiques, physiques et biochimiques des organismes
vivants, tant à l'échelle du simple individu que des
écosystèmes entiers sont venues combler les lacunes
inhérentes aux analyses strictement chimiques. Certaines espèces
sont plus sensibles que d'autres et nécessitent des conditions
particulières pour se maintenir dans leur milieu naturel. Lorsque les
conditions du milieu naturel sont altérées, par exemple dans le
cas de contamination par des pesticides, ces espèces peuvent être
affectées de plusieurs façons reflétant ainsi le
débalancement des conditions initiales du milieu naturel. De telles
espèces sont appelées indicateurs biologiques (ou indicateurs
écologiques) en raison de leur capacité à
caractériser l'état d'un écosystème soumis à
un stress environnemental, ainsi ils permettent de détecter ou
prévoir des changements significatifs pouvant survenir à
l'intérieur de ce méme écosystème (Bélanger
et al., 2009).
Aujourd'hui, les stratégies de surveillance de
l'environnement sont de plus en plus au coeur des préoccupations de
groupes d'études émanant d'instances internationales à
travers les nombreux programmes scientifiques. Ces stratégies de
surveillance de l'environnement ont pour objectif d'évaluer le vivant et
de décréter objectivement qu'il présente un «
caractère remarquable ». Pour cela on effectue une
bioévaluation (un protocole de procédures à fondements
biologiques qui peuvent servir à établir de diagnostics
écologiques) et donc l'obtention de système d'évaluation.
Parmi ces méthodes d'évaluation, on distingue :
- Les indicateurs biologiques (bioaccumulateurs,
biomarqueurs)
- Les indicateurs écologiques (IE)
3.2. Conception et utilisation des outils
biologiques
La surveillance de la qualité de l'environnement peut
se faire suivant deux approches complémentaires : i) La détection
des polluants et leur quantification ; ii) L'évaluation des effets des
polluants sur les organismes vivants, soit au niveau des individus, soit au
niveau des populations et/ou communautés. L'accumulation de polluants
dans les organismes peut être le résultat d'une contamination
directe depuis le milieu, ou indirecte (biomagnification) au sein des
réseaux trophiques (Perez et al., 2007). Néanmoins,
aucune de ces approches ne suffit à elle-même pour fournir des
informations fiables et complètes sur l'état de l'environnement.
Il est donc admis que c'est l'association de ces approches, que dépend
une évaluation pertinente de la qualité de l'environnement.
Indicateurs biocénotiques (Indices de
diversité)
Bioindicateurs (abondance, présence ou
absence)
Biomarqueurs (marqueurs Niveau
biochimiques,
Bioaccumulateurs
Ecosystèmes
Communautés
Populations
Individus et infraindividuels
Approche physico-chimique Approche Biologique
Figure 13 Schéma de différents Types d'Approche
d'Evaluation de la Qualité d'un Milieu Source : (Perez et al., 2000).
Disponibilité d'un habitat
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Variation de T°C
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Compétition
Ressources alimentaires
Variables physico-chimiques
Contamination
Réponse intégrée ou biomarqueurs
Réponse au niveau de la population
Figure 14 : réponse à la contamination et autres
facteurs de stress d'un organisme indicateur au niveau de la population
Source : Perez et al, 2000
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