CONCLUSION
Tant que persistent des problèmes de main d'oeuvre et
des coûts de facteurs élevés, la promotion d'industries de
transformation à forte intensité de travail de type assemblage et
d'industries lourdes n'aurait guère de sens économique. De
même, tant que la faiblesse du pouvoir d'achat limite la taille du
marché local, les activités de substitution aux importations
auront du mal à concurrencer les importations bon marché de pays
qui peuvent atteindre des économies d'échelle.
L'intégration économique au sein de l'UEMOA a porté un
coup supplémentaire aux activités de substitution aux
importations au Burkina Faso car, dans de nombreux cas, il est plus rentable
d'investir dans un pays côtier plus important qui permet d'atteindre des
économies d'échelle et donc de réaliser des coûts
inférieurs. Par contre, le Burkina Faso jouit d'importants avantages
compétitifs dans des activités d'exploitations des ressources,
là où la disponibilité éventuellement importante de
matières premières locales compense l'absence de main d'oeuvre
qualifiée et les coûts de facteurs élevés. Plus
précisément, l'agro-industrie - transformation de produits de
l'agriculture et de l'élevage pour l'exportation vers la
sous-région et au-delà - offre d'importantes opportunités
qui restent jusqu'ici sous-exploitées. Les investissements
étrangers ont permis de dynamiser le secteur minier, suite à la
libéralisation introduite par le code minier de 1997,
révisé en 2003. A l'heure actuelle, les sociétés
minières impliquées au Burkina Faso sont toutes des
sociétés « juniors », telles que Orezone Resources,
High River Gold Mines et Etruscan Resource. Aucune « major » ne s'est
encore impliquée suite à la découverte d'un gisement par
une des sociétés « juniors ». Les gisements
découverts et en cours de mise en exploitation restent de taille
relativement modeste, mais l'impact sur le développement du secteur
minier industriel et l'emploi est important à l'échelle du
Burkina Faso. Le développement du secteur minier ces dernières
années est en effet dû en grande partie à des investisseurs
étrangers, qui ont apporté leurs connaissances techniques autant
que le capital nécessaire aux opérations de prospection, de
recherche et d'exploitation. Le secteur est encore dans sa phase initiale de
développement et le potentiel est important. Une exploitation des
ressources minières rationnelle et respectueuse de l'environnement est
susceptible de contribuer au développement économique et social
du Burkina Faso. Le Burkina Faso a accordé l'agrément à
354 projets entre 1996 et 2007, représentant un montant total
d'investissement de CFA 726 milliards ($1,7 milliards) et environ 13 000
emplois, pour des exonérations fiscales prévisionnelles sur cinq
ans de CFA 562 milliards ($1,3 milliards). Le secteur industriel
représente un tiers du montant de ces investissements, pour deux tiers
pour les services.
Le dessein de la politique gouvernementale actuelle est
d'encourager le développement efficace du secteur privé et de
fournir un plan ou modèle de stratégie industrielle. Face aux
exigences de la mondialisation et tenant compte du rôle de l'industrie
dans le développement, les Etats membres de l'UEMOA réaffirment
leur volonté de faire de l'industrialisation la voie du
développement de leurs économies notamment par le
développement des PME/PMI. La nouvelle dynamique impulsée par
l'Union devra faciliter la mobilisation d'importants fonds et la
diversification des instruments de financement nécessaires à la
mise à niveau et à la création d'entreprises.
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