UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO-DIOULASSO (UCAO/UUB)
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES JURIDIQUES
ET POLITIQUES APPLIQUEES AU DEVELOPPEMENT
MASTER 1 DROIT PUBLIC
TRAVAUX DE RECHERCHE EN POLITIQUE
ECONOMIQUE
Présenté par:
Enseignant : Dr Abdoulaye Senghor
KABORE M. B. Sosthène
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGOA: Africa Growth and Opportunity Act
BOAD: Banque Ouest Africaine de Développement
BTP: Bâtiments et travaux Publics
CBC: Conseil Burkinabè des Chargeurs
CCI-BF: Chambre de Commerce et d'Industrie
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
CIC-B : Comité Interprofessionnel des
Céréales au Burkina Faso
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce
et le Développement
FAO : Organisation des Nations Unies Pour l'alimentation et
l'Agriculture
FCFA : Franc de la Communauté Financière
Internationale
FILSAH : Filature du Sahel
GSDI : Gestion Stratégique de développement
Industriel
GTZ: German Agency for technical Cooperation
MFB: Ministère des Finances et du Budget
MCIA: Ministère du commerce, de l'Industrie et de
l'Artisanat
MCPEA : Ministère du Commerce, de la promotion de
l'Entreprise et de l'Artisanat
OHADA: Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des
affaires
ONAC: Office National du Commerce extérieur
ONUDI: Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel
PAC : Plan d'Actions des Céréales
PIB: Produit Intérieur brut
PM: Premier Ministère
PME: Petites et Moyennes Entreprises
PMI: Petites et Moyennes Industries
PNB: Produit National Brut
PRECAGEME : Projet de Renforcement des Capacités
nationales du secteur minier et de Gestion de l'Environnement
PRES : Présidence
SDI : Stratégie de développement industriel
SFI: Société Financière Internationale
SIAO: Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
VAO: Village Artisanal de Ouagadougou
UCOBAM : Union des coopératives Burkinabè
Agricoles et Maraîchères
UEMOA : Union Monétaire et Economique Ouest
Africaine
SOMMAIRE
Sigles et abréviations
Introduction
I. L'analyse de la situation économique et industrielle du
Burkina Faso
I.1 la situation économique récente
I.2 la situation industrielle du Burkina Faso
II. La politique industrielle au Burkina Faso
II.1 l'environnement des affaires
II.2 les objectifs spécifiques, défis et principes
directeurs de la stratégie de développement industriel
Conclusion
Références bibliographiques
INTRODUCTION
Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé,
qui figure parmi les plus pauvres du monde, avec une population de 14 millions
d'habitants et d'une superficie de 274.000 km². Disposant de peu de
ressources naturelles et d'un environnement qui se dégrade, il subit en
outre les aléas d'un climat sahélien dont la pluviométrie
est insuffisante et mal répartie. L'économie est centrée
sur une agriculture fortement dépendante de la pluviométrie, qui
occupe 80% de la population active et représente 40% du produit
intérieur brut (PIB), mais aussi sur un secteur des services, en partie
informel, en croissance constante.
L'économie connaît des coûts de facteurs
élevés et dépend, en outre, de produits d'exportation peu
nombreux (coton, or et bétail).Malgré les progrès
réalisés sur le plan macro-économique (croissance moyenne
de 5% sur la période 1996-1999) et d'importants flux réguliers
d'aide extérieure, les résultats enregistrés au niveau de
l'amélioration des conditions de vie des populations, de la lutte contre
la pauvreté et de la satisfaction des besoins sociaux restent
très limités: le PNB/ habitant est de 230 $ et 45,3% de la
population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Le Burkina Faso, en tant
que membre de l'UEMOA, partage sa monnaie (FCFA) avec sept autres Etats1(*). Pour un pays de taille modeste
comme le Burkina Faso, les éléments essentiels qui
déterminent la compétitivité-prix à court terme de
l'économie sont le taux de change réel, les termes de
l'échange et les coûts des facteurs primaires et des intrants
intermédiaires. Compte tenu de son appartenance à l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Burkina Faso ne peut
recourir à l'ajustement du taux de change nominal pour amortir les chocs
des termes de l'échange. Conscientes de cette situation, les
autorités du Burkina Faso accentueront leurs efforts sur la
maîtrise des éléments qui déterminent la
compétitivité à long terme, c'est à dire ceux qui
sont susceptibles d'entraîner un changement durable de la capacité
de production, notamment la productivité globale des facteurs. Ces
derniers recouvrent les facteurs primaires dont les coûts sont
relativement élevés par rapport aux autres pays de la
région, en particulier les coûts de transports et ceux des
transactions. Dans ce contexte l'amélioration du cadre juridique et
commercial pour l'entreprise privée contribuerait aussi, via le
développement de l'initiative privée, à soutenir la
croissance. La Stratégie de Développement Industriel a
été alors adoptée par Décret
n° 98-551/PRES/PM/MCIA du 31 décembre 1998. Elle vise à
surmonter les contraintes diagnostiquées et à réaliser les
opportunités industrielles basées principalement sur les
ressources naturelles et humaines. Elle a identifié 12 filières
(filière du coton, filière des céréales,
filière des fruits et légumes, filière des
oléagineux, filière du lait, filière de la viande,
filière des cuirs et peaux, filière des fabrications et ouvrages
en métaux, filière du caoutchouc et plastique, filière des
carrières et matériaux de construction, filière des
engrais et produits phytosanitaires, filière des produits
pharmaceutiques) à construire et développer. La filière ou
sous-système peut être considérée comme un ensemble
d'activités industrielles se développant avec une
intégration horizontale ou verticale autour d'un produit ou d'un
ensemble de produits. L'objectif à terme est d'augmenter la production
industrielle, de créer des emplois et d'améliorer in fine la
balance commerciale.
Nous tenterons dans un premier temps d'apporter une analyse de
la situation actuelle de l'économie et de l'industrie. Dans un second
cas, nous aborderons les douze filières cernées par la
stratégie de développement industriel en ses objectifs,
défis et principes directeurs.
I.ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET INDUSTRIELLE AU
BURKINA
1.1 La situation économique récente
Secteur réel
Les performances macroéconomiques du Burkina Faso ont
été relativement satisfaisantes ces dernières
années (en moyenne 5,22% de croissance annuelle sur la période
2004-2008) en dépit des nombreux chocs exogènes et la
détérioration des termes de l'échange. Ces chocs sont
entre autres, le renchérissement des cours du pétrole, la
flambée des prix des produits alimentaires en 2008, la baisse des cours
du coton, etc.
En 2008, la croissance a été tirée par
l'ensemble des secteurs d'activités. Le secteur primaire a
enregistré une croissance de sa valeur ajoutée de 10,43% due
notamment aux bonnes performances de l'agriculture de rente (+4,7%) et de
l'agriculture vivrière (+4,2%). La valeur ajoutée de ce secteur a
représenté 30,8% du total de la valeur ajoutée nationale
produite en 2008. Quant au secteur secondaire, celui-ci a
bénéficié en 2008 de la bonne tenue des Bâtiments et
travaux publics (BTP) et des industries extractives. Cependant, il a
enregistré une décélération de sa croissance
amorcée depuis 2007 passant de 8,1% en 2007 à 6,5% en 2008. La
valeur ajoutée de ce secteur a représenté 24,1% de la
valeur ajoutée nationale produite en 2008. Les industries extractives,
notamment l'industrie minière, participera de façon significative
dans les prochaines années à la formation de la valeur
ajoutée du secteur secondaire du pays. Concernant le secteur tertiaire,
sa valeur ajoutée a représenté 45,1% de la valeur
ajoutée globale. Ce secteur est tiré essentiellement par les
activités commerciales et la télécommunication. En effet,
les entreprises commerciales créées en 2008 ont
représenté un peu plus de 60% de l'ensemble des créations
d'entreprises selon les données du fichier des entreprises de la Chambre
de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso.
Une analyse des emplois du PIB fait apparaître que les
investissements ont contribué à la croissance économique
en 2008. En effet, la formation brute de capital fixe a enregistré une
hausse de 13,4% tirée par les investissements privés qui auraient
progressé sous l'effet de l'amélioration du climat des affaires
et des investissements massifs dans le secteur minier, les
télécommunications et l'immobilier.
Secteur extérieur
Le Burkina Faso présente une balance commerciale
structurellement déficitaire. Le tableau ci-dessous permet de le prouver
facile.
L'économie du Burkina Faso est essentiellement
basée sur l'agriculture dont la principale culture de rente est le
coton. Au cours des cinq (5) dernières années, la part annuelle
moyenne de ce produit dans les exportations a été estimée
à 56%. Cette performance a été affectée
négativement par la baisse drastique de la production cotonnière
en 2008.
Au cours des prochaines années, on s'attend à une
contribution plus élevée du secteur minier dans les exportations
avec l'entrée en production de quelques mines en construction.
Niveau des prix et inflation
Au regard des critères de convergence de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qui suggèrent un
taux d'inflation maximum de 3% dans les Etats membres, on peut dire que
l'inflation a été relativement maîtrisée au Burkina
Faso sur les cinq (5) dernières années. Le tableau suivant donne
les taux d'inflation annuels moyens de 2004 à 2008.
Toutefois, le taux d'inflation a atteint un niveau historique en
2008 dû principalement à la flambée des prix des produits
de grande consommation, notamment alimentaires.
|
1.2 Analyse de la situation industrielle du Burkina
Faso : les produits industriels et transformés
Désignation de la branche industrielle
|
Nombre d'entreprises en activité
|
Agroalimentaire
|
31
|
Boisson
|
32
|
Tabac
|
1
|
Textile
|
4
|
Cuir et peaux
|
1
|
Carton
|
1
|
Chimie
|
11
|
Caoutchouc et Plastique
|
6
|
Industrie extractive
|
5
|
Energie
|
1
|
Construction mécanique
|
3
|
Fabrication métallique
|
5
|
Bois et divers
|
2
|
La taille du secteur manufacturier burkinabé est
estimée à 11% du PIB, mais le
secteur industriel moderne est beaucoup plus petit. Un rapport
du MCPEA l'estime à seulement 2% du PIB2(*). Sa contribution à l'emploi est encore plus
modeste : 8 pourcent de l'emploi salarié, 2,3 pourcent de l'emploi
total3(*). Le secteur
moderne comprenait 72 unités de production en 2005, dont sept
concentraient 78% du total de la valeur ajouté (2004). Le secteur
textile, essentiellement l'égrenage du coton, contribue 37% de la valeur
ajouté du secteur industriel moderne. L'agroalimentaire compte pour
encore 32%. Le secteur est donc très peu diversifié. Dans ce
chapitre, le secteur est défini de façon plus large pour
incorporer des produits transformés dans le secteur informel et capable
d'être exportés, tel que le beurre de karité et les
produits d'artisanat d'art. Par contre, l'égrenage du coton et
l'abattage des animaux sont couverts dans les chapitres qui traitent ces
filières.
La filière agro-alimentaire est encore peu
développée au Burkina Faso. La transformation des produits
agricoles tels que la production de beurre de karité et d'huiles
végétales est encore largement artisanale et peu portée
vers l'industrialisation. Une grande partie de ces produits sont
exportés sans transformation vers d'autres pays dans la
sous-région où ils sont transformés pour la consommation
locale ou la réexportation vers les marchés européens.
Mais il y a quelques créneaux porteurs tel que les fruits et
légumes séchés, dont le chiffre d'affaires va
au-delà d'un milliard FCFA.
La plus grande exportation de produits transformés
(à part la fibre du coton) est les cuirs et peaux, qui ont atteint une
valeur importante de plus que 20 milliards FCFA (40 million $US), plutôt
5,5 milliards FCFA selon le MCPEA4(*). C'est aussi un des seuls produits transformés
exporté en dehors de la sous-région. L'autre est le sucre, avec
une valeur de 4,8 millions $US en 2003 et 20045(*), qui bénéficie d'un quota
européen sous l'accord Lomé, mais aura probablement du mal a
gardé ce marché autrement.
Une petite gamme d'autres produits du secteur manufacturier
moderne est exportée aux pays voisins pour un total estimé
à 12 milliards de FCFA (24 millions $US) dont la moitié est les
cigarettes (6,2 milliards de CFAF en 2004). Les pays enclavés comme le
Burkina Faso sont mal placés pour développer des industries
d'exportation. Beaucoup de ces industries dépendent d'un certain nombre
d'intrants importés et c'est normalement plus facile pour un pays
côtier d'assurer leur fourniture régulier et à moindre
coût. Le marché pour les produits manufacturiers est aussi assez
limité au Burkina Faso. Ainsi, des pays comme la Côte d'Ivoire et
le Sénégal se sont toujours jouis d'une base industrielle plus
grande. Le processus d'agglomération dans ces centres de production
s'est aggravé avec la création de l'UEMOA et l'élimination
des droits de douanes sur le commerce communautaire pour les produits qui
répondent aux règles d'origine. La crise ivoirienne a
peut-être ralenti cette évolution, mais cet effet n'est que
temporaire. Le renforcement de l'intégration et le libre échange
au sein de la CEDEAO risque de favoriser le Ghana et le Nigéria.
Les corps gras
L'huile de graine de coton
Il existe actuellement deux usines au Burkina et une centaine
d'unités de production
artisanale d'huile de graine de coton. Alors que les
unités artisanales produisent uniquement pour le marché local, on
estime que 20 pourcent de la production industrielle est exportée,
essentiellement dans la sous-région. Jusque
récemment, les deux producteurs industriels
souffraient de la concurrence des huiles de cuisson
importées, originaires essentiellement d'Asie, qui étaient
vendues bien moins cher sur le marché local et les marchés de la
sous-région. La plupart des produits importés
échapperaient, dit-on, au paiement des droits de douane et de la TVA. De
ce fait, les usines locales fonctionnaient très en-dessous de leur
capacité de production.
Mais, la situation a changé en 2004 avec la hausse des
coûts de transport qui a réduit l'avantage compétitif des
produits importés. Aujourd'hui, la principale usine fonctionne presque
à pleine capacité et, signe d'une confiance retrouvée,
DAGRIS, le propriétaire majoritaire de cette usine, envisage d'en
construire une seconde.
Le beurre de karité
Le Burkina Faso est le premier producteur mondial de noix de
karité, mais moins de 10% des exportations se font sous la forme de
beure de karité produit localement. Ces ventes
sont essentiellement destinées à entrer dans la
composition de produits cosmétiques plutôt que
l'industrie alimentaire qui représente le gros du
marché. Plus de transformation se fait dans trois usines situées
dans la sous-région et, pour le reste, en Europe, où, par un
procédé industriel impliquant une extraction mécanique et
des solvants chimiques, les noix sont transformées en un corps gras
végétal.
On estime que 75 % de la production locale de beurre de
karité est obtenue au moyen d'un procédé artisanal
laborieux demandant beaucoup de temps. Les noix sont transformées en un
corps gras utilisé comme base pour des crèmes pour la peau, des
lotions capillaires ou des produits pharmaceutiques, vendus essentiellement sur
le marché local. Quelques unités de transformation sont
passées à un stade semi-industriel, en faisant appel à un
procédé qui facilite grandement la production et améliore
la qualité du produit. La SN-CITEC est
la seule usine burkinabé produisant industriellement du
beurre de karité, en annexe à sa principale activité
d'extraction de sous-produits de la graine de coton.
Le cours international des noix est fixé par des
acheteurs multinationaux. Il est resté assez bas mais stable,
fournissant une source restreinte de revenu complémentaire aux femmes
qui pratiquent la cueillette des fruits. Bien que les marges soient beaucoup
plus élevées dans les produits de beauté que dans
l'industrie alimentaire, le cours du beurre est resté lié,
jusqu'ici, au cours du marché mondial des noix et ne tient guère
compte de la valeur ajoutée localement. On peut s'attendre à ce
que la transformation de la noix de karité en corps gras alimentaire
reste l'apanage de deux ou trois multinationales, mais l'utilisation du beurre
de karité comme base pour des produits de beauté laissera des
possibilités à des producteurs spécialisés pour les
trois raisons suivantes :
(i) il est généralement reconnu que dans le
procédé de transformation industrielle un certain nombre de
propriétés intéressantes du produit sont perdues ;
(ii) dans l'industrie cosmétique, l'absence de traces
de produits chimiques est considérée comme un atout et
(iii) il y a une demande croissante et insatisfaite de
produits certifiés organiques. Il
reste donc des possibilités pour accroître les
revenus des productrices burkinabé, par l'exportation de beurre de
karité plutôt que de noix.
Le rêve de nombreuses organisations sahéliennes
était de pouvoir faire monter fortement le prix payé aux
producteurs grâce à une activité de transformation dans les
villages ou à une fabrication industrielle plus évoluée et
à plus grande échelle de produits intermédiaires à
base de beurre de karité. Par contre, la biochimie du beurre de
karité est assez complexe, ce qui représente un défi
considérable pour la délocalisation d'une part importante de
l'activité de transformation industrielle en Afrique plutôt qu'en
Europe. En effet, lorsque le beurre de karité contient des
impuretés, il peut facilement rancir au cours d'un transport à
longue distance. En outre et comme pour la transformation du cacao, il y a une
préférence des grands acheteurs et transformateurs Non-africains
de conserver pour eux-mêmes le raffinage ultime du produit et
l'importante valeur ajoutée qui en découle.
Il y a un consensus parmi les acheteurs internationaux de
beurre de karité : pour que le
beurre fabriqué localement concrétise son
potentiel commercial, il faut une profonde
restructuration de la filière. Les efforts
passés pour associer les petits producteurs avec les
acheteurs internationaux ont eu des résultats au mieux
divers, malgré une série de programmes financés par des
donateurs, qui avaient procuré, à des groupes de producteurs, de
la formation et des équipements afin d'améliorer la
qualité de leur produit. La capacité de petits groupes de
producteurs à établir des liens durables avec une niche de
marché très segmentée et en évolution rapide en
fournissant, en temps voulu, un produit conforme aux normes internationales de
l'industrie cosmétique est limitée par l'insuffisance de leurs
connaissances en gestion et de leur accès au crédit. De ce fait,
les fabricants internationaux de produits de beauté se procurent leur
beurre de karité essentiellement auprès de producteurs
multinationaux, car si sa qualité industrielle est inférieure
à l'optimal, du moins est-elle constante et fiable.
Les cuirs et les peaux
Cette filière est très dépendante de
celle de la viande puisque le nombre de peaux est
fonction de l'activité des abattoirs,
réglementés et non- réglementés. Il y a trois
groupes d'acteurs principaux dans cette filière :
· les collecteurs de peaux ;
· les artisans tanneurs et travailleurs du cuir
(environ 300)
· la tannerie industrielle TAN-ALIZ qui a
résulté de la fusion des deux tanneries publiques
privatisées.
Le TAN-ALIZ peut exporter plus de 3 millions de peaux de
chèvres et de moutons et
environ 25.000 peaux de bovins par an. Cette tannerie
représente 85% de l'ensemble de la production de cuirs et peaux et la
presque totalité des exportations. Sa capacité est limitée
par son inaptitude à collecter un nombre suffisant de peaux brutes d'une
qualité acceptable. Une petite partie seulement de sa matière
première vient de l'abattoir officiel de Ouagadougou, le reste venant
d'un large réseau de collecteurs qui ramassent les peaux d'abattoirs
informels ou semi-officiels du Burkina et de pays voisins.
Les principaux marchés d'exportation sont l'Europe
où le produit burkinabè est considéré
comme offert à un prix compétitif. Si le
marché européen pour divers types de peaux et de peaux
semi-transformées (stade « wet blue », etc.) est
énorme, il est très concurrentiel. Les acheteurs européens
sont surtout intéressés par les peaux semi-transformées,
car le produit brut entraîne des coûts de transport plus
élevés et la première transformation soulève des
problèmes d'environnement qui ont causé son déclin en
Europe. La transformation au-delà du stade « wet blue »
nécessite, elle, un haut niveau de savoir-faire et c'est là que
les Européens ont bâti leur réputation. Le cuir de
chèvre et de mouton est utilisé pour les chaussures, le
vêtement et les accessoires, l'utilisation finale étant
déterminée par la qualité de la peau qui, elle-même,
dépend de la façon dont l'animal a été
élevé puis abattu. La demande mondiale de peaux semi
transformées est forte et devrait encore s'accroître, tout
déclin de la demande européenne étant plus que
compensé par une augmentation de la demande asiatique.
TAN-ALIZ s'est établi une réputation de
fournisseur fiable de peaux de chèvre et de
mouton de qualité moyenne et c'est la seule grande
unité industrielle de la sous-région capable de satisfaire les
normes internationales. Elle pourrait fortement accroître ses revenus
d'exportation par une combinaison d'accroissement de l'offre et
d'amélioration de la qualité du produit. Ainsi elle est fortement
liée à l'organisation et l'avenir de la filière. Augmenter
l'offre dépendra beaucoup de la transformation des exportations
d'animaux vivants à l'exportation de la viande. Améliorer la
qualité exigera un changement des pratiques d'élevage et
d'abattage. La société TAN-ALIZ est un cas intéressant car
elle bénéficie d'un monopole de fait pour l'exportation des cuirs
et peaux qui pourraient être sujet de débat. Pourquoi ne pas
encourager la compétition dans ce secteur ? Est-ce qu'il n'y a pas un
effet négatif sur les producteurs ? Par contre, son succès
à répondre aux normes internationales et à exporter des
volumes signifiants est impressionnant. Le fait que son marché est
international veut dire qu'elle fait face à la concurrence pour son
produit et est obligé, donc, à maintenir sa
compétitivité. En plus, les cuirs et peaux sont des produits
marginaux pour les éleveurs. Ceux ne sont pas les raisons pour
élever les animaux. C'est possible même que la présence
d'une telle tannerie augmente la demande pour ces produits secondaire.
Finalement, les éleveurs ont aussi la possibilité d'exporter les
cuirs et peaux sur les animaux vivants. Il y a sans doute des exportations
transfrontalières des cuirs et peaux de façon informelle. Tant
que ces options demeurent, les abus de ce monopole sont probablement mineurs.
Mais ce serait utile de lancer une étude sur cette composante de la
filière, à la fois pour améliorer l'offre, augmenter la
transparence, et renforcer si possible les bénéfices aux
pauvres.
Les textiles
L'industrie textile est établie en Côte d'Ivoire
et au Sénégal depuis 50 ans et depuis plus de 35 ans au
Bénin, Burkina, Mali, Niger et Togo, mais l'expérience a partout
été décevante. Les quatre plus gros pays producteurs
(Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire et Mali), transforment aujourd'hui
moins de 5 pourcent de leur production de fibre, alors qu'ils en transformaient
25 pourcent il y a 25 ans.
FASO FANI a été la principale industrie textile
du Burkina, allant du tissage à la
confection. Comme elle faisait de grosses pertes, elle fut
fermée à la fin des années 90. La partie impression a
été récemment remise en marche, et la
société est restructurée sous le nom de FASOTEX. Mais en
2007 elle était toujours à la recherche des investisseurs
internationaux. Comme l'équipement est devenu obsolète et les
tissus doivent être importés, elle ne peut fonctionner qu'avec des
subventions.
Le seul autre fabricant de textile qui fonctionnait au Burkina
Faso en 2006 était la
Filature du Sahel (FILSAH), une usine de filature qui a
été fondée en 1997. Située à Bobo-
Dioulasso, elle emploie actuellement 80 ouvriers permanents et
90 travailleurs temporaires et a une capacité de 5.400 MT de fil de
coton fin par an. La compagnie a été sévèrement
frappée par la crise en Côte d'Ivoire qui était son
marché d'exportation principal, fournissant plus de 50% de sa production
aux usines textiles de COTIVO et FTG. En 2005, son degré
d'utilisation de capacité avait diminué à
10 pourcent. La société a été restructurée
avec un
rééchelonnement de ses dettes et l'injection
d'un nouveau capital par le Fonds Burkinabé de
Développement économique et Social et par
SOFITEX, qui détient maintenant 37,5 pourcent des parts. Elle transforme
aujourd'hui 1 pourcent de la production nationale de fibre et doit être
subventionnée.
Dans le cadre de son nouveau plan d'affaires, la
société prévoit d'exporter
principalement vers le Maghreb et l'Europe. Cependant, ses
perspectives sont incertaines dans la mesure où elle fait face à
la rude concurrence mesure où elle fait face à la rude
concurrence deux marchés. Le handicap principal de l'entreprise est sa
structure de coût où l'électricité prend une part
disproportionnée (Tableau 5). La société projette
d'augmenter sa production jusqu'à 50 pourcent de sa capacité,
mais à ce niveau sa marge brute serait toujours une fraction de ce qui
serait nécessaire pour couvrir ses frais généraux et la
dépréciation. Quant aux délais de livraison, la
société aura des difficultés pour concurrencer les
fournisseurs turcs qui peuvent livrer leurs produits en trois jours
comparés à un délai de livraison de quarante jours pour
FILSAH.
Tableau 5: structure des coûts directs de la
FILSAH
STRUCTURE DES COUTS DIRECTS DE LA FILSAH
|
|
FCFA/kg
|
% du coût direct total
|
Coton
|
504
|
56.3
|
Electricité
|
195
|
21.8
|
Travail direct
|
50
|
5.6
|
Pièces détachées
|
36
|
4.0
|
Transport
|
110
|
12.3
|
TOTAL
|
895
|
100
|
Source
|
Le Sahel dispose d'un avantage comparatif dans la production de
coton graine qui est
cultivé manuellement dans des zones où le
coût d'opportunité de la main-d'oeuvre familiale est très
faible. Mais le Sahel n'a pas d'avantages comparatifs dans la transformation de
la fibre en filets, qui constitue le premier échelon de la
filière textiles/ habillement. Cette première étape
emploie peu de main d'oeuvre non spécialisée, mais elle requiert
des machines et beaucoup d'électricité qui est très
chère au Sahel et au Burkina en particulier. Comme le montre le Tableau
ci-dessous, le coût de la main d'oeuvre burkinabé se situe
parfaitement dans la gamme des coûts du travail des pays concurrents mais
la compétitivité d'une filature au Burkina est gravement
altérée par le coût de l'électricité.
Tableau 6: Structure des coûts des filatures de
quelques pays
(Unités : USD/Kg de fil de coton)
Type de coût
|
Burkina Faso
|
Brésil
|
Chine
|
Inde
|
Corée
|
Turquie
|
Main d'oeuvre
|
0.09
|
0.06
|
0.04
|
0.05
|
0.21
|
0.22
|
Electricité
|
0.36
|
0.11
|
0.23
|
0.30
|
0.17
|
0.25
|
Source : ITMF - Comparaison des coûts de production
La BOAD a financé en 2003 une étude visant
à définir une stratégie de développement de
l'industrie textile à l'échelle de l'UEMOA et à identifier
les niches qui pourraient être les plus profitables, notamment dans la
confection. Les auteurs présentèrent une stratégie qui
devait permettre d'accroître la part de la production de coton
transformée au sein de l'UEMOA de 5 pourcent en 2003 à 25
pourcent en 2010. Mais, selon les auteurs, les investisseurs devraient recevoir
une subvention de 30 pourcent sur leurs achats de fibre et cette subvention
devrait être garantie pour trente années au moins6(*).
Une seconde étude couvrant l'Afrique du Centre et de
l'Ouest a été engagée l'année
suivante par la Banque Mondiale. Les auteurs ont noté
que les investisseurs ne seraient intéressés que s'ils recevaient
des conditions de faveur multiples: subventions sur les intrants et les
transports, prêts d'investissement concessionnels et exonérations
d'impôts7(*). Une
troisième étude fut faite par la FAO en 2005. Selon les auteurs,
les investisseurs devraient recevoir une subvention de 40 pourcent sur le coton
fibre ; l'électricité et l'aménagement des usines
devraient également être subventionnés. Les auteurs
concluaient « La stratégie proposée est à la fois
ambitieuse et risquée, et le taux de rentabilité interne serait
très faible...Le risque de la composante textile et vêtements
serait très élevé8(*). »
Une quatrième étude couvrant les quatre pays
cosignataires de l'Initiative coton fut
organisée par la Banque mondiale. Les conclusions
confirmaient ceux de la seconde. « Dans les quatre pays concernés,
l'industrie du textile et de la confection est tombée dans une situation
précaire. On assiste aujourd'hui à un désinvestissement.
Attirer de nouveaux investisseurs dans une région où les
investisseurs établis ferment leurs portes ne serait pas tâche
facile9(*) ». Selon les
auteurs, l'activité la plus prometteuse consisterait à utiliser
les déchets des usines d'égrenage pour fabriquer des toiles
d'emballage pour les balles de coton ; mais ceci joint aux activités
artisanales ne couvrirait que 2 pourcent de la production de fibre. Viendrait
ensuite la production de tissus pour confectionner les uniformes de
l'armée, de la police et des écoles. Mais « comme les
uniformes sont aujourd'hui confectionnés par des tailleurs locaux, cela
ne générerait pas grande activité en aval. Il faudrait
probablement 5 à 10 ans avant d'arriver à l'exportation de tissus
et 15 à 25 ans pour créer une chaîne de confection
destinée à l'exportation10(*) ». En bref, Burkina ne peut pas disposer d'une
industrie textile compétitive dans le court ou le moyen terme.
Autres produits manufacturiers
Le reste du secteur manufacturier consiste principalement en
entreprises de substitution d'importations dans un nombre limité de
sous-secteurs pour un petit marché intérieur
caractérisé par un faible pouvoir d'achat. Peu de ces
sociétés sont confrontées à la forte concurrence
d'autres fabricants locaux du secteur formel. Mais il y a souvent de la
concurrence venant du secteur informel ou des importations, et des fois de
manière `déloyale'. Par exemple, dans le cas des labels pour
l'huile végétale, une entreprise moderne était
préoccupée par la contrefaçon de ses labels par les
producteurs locaux. Aussi ils doivent souvent concurrencer des importations bon
marché, dont une partie significative est importée
frauduleusement. Dans quelques sous-secteurs seulement les
sociétés ont pu établir une base d'exportation, et
seulement à titre d'essai (Tableau 6.3).
Il faut noter que les producteurs qui sont les plus
concurrentiels et qui projettent
d'augmenter leurs exportations (boissons non
alcoolisées, pesticides) sont essentiellement des
fabricants qui peuvent produire une large gamme de produits
basés sur un nombre limité
d'ingrédients importés. Ceci leur donne la
capacité d'adapter rapidement leurs produits à une
demande changeante et de maintenir les délais de
livraison.
Lors de l'enquête informelle réalisée
pour la présente étude, aucune des sociétés
interviewées n'a établi des liens significatifs
en amont avec les fournisseurs locaux. Les raisons données incluent le
manque de compétitivité des produits locaux en termes de prix et
de délais de livraison, et les difficultés d'obtenir le
remboursement de la TVA dû aux exportateurs. Dans un cas, il s'est
avéré plus facile d'importer le même produit (emballage)
hors taxes.
Quelques exportations de produits
manufacturiers
|
Produits
|
Nombre d'Entreprises
|
% de production exportée
|
Part des importations (% de la VA)
|
Avantage comparatif
|
Désavantages comparatif
|
Projets d'expansion ou des exportations
|
Pneus et chambre à air
|
1
|
10%(Mali)
|
Élevé
(>50%)
|
Qualité
|
-Coût
|
Non
|
Boissons non alcoolisées et bière
|
2
|
7%( (Mali,
Niger, Bénin,
Côte d'Ivoire,
Nigeria)
|
Élevé
(>50%)
|
-Coût
-Flexibilité du
produit (de
nouvelles
saveurs peuvent
être introduites,
en utilisant
différents
concentrés)
- Délais de
livraison
|
-Contrôles
sanitaires (les
produits
importés n'y
sont pas
soumis
|
Oui
|
Pesticides agricoles
|
1
|
10% (Mali,
Niger
|
Élevé
(>75%)
|
- Flexibilité du
produit (gamme
entière du
produit peut être
obtenue à partir
de 6 produits)
- Délais de
livraison
|
- Obligation
d'évaluer les
performances
du produit (les
produits
importés n'y
sont pas
soumis
|
oui
|
Source : enquête par les auteurs
|
Il y a un consensus fort parmi ces sociétés sur
les obstacles principaux auxquels elles font face. Les restrictions sur
l'emploi des travailleurs temporaires ont obligé toutes ces
sociétés à employer une partie significative de leur main
d'oeuvre par l'intermédiaire d'agence de travail temporaire; dans le cas
de productions saisonnières telle que celle de pesticides, cette
proportion peut atteindre deux tiers de leur main-d'oeuvre totale. Les
coûts de la main-d'oeuvre qui en résultent peuvent être deux
fois plus élevés qu'en cas d'embauche sans intermédiaire,
et comme les agences d'emploi ne garantissent pas qu'elles fourniront le
même travailleur la prochaine fois, les entreprises sont souvent
obligées de former de nouveaux ouvriers temporaires à chaque
fois.
Les importations frauduleuses sont clairement
considérées comme un problème important par la plupart des
entreprises de substitution des importations. Dans le cas du producteur de
pneu, ce problème mine de manière significative sa
compétitivité et limite son potentiel d'exportation dans la
sous-région. Les producteurs de boissons non alcoolisées sont
également confrontés au problème des importations
frauduleuses mais leurs capacités à présenter rapidement
de nouvelles saveurs et différentes tailles de bouteille leur permettent
de jouer sur la variété du produit et, dans une moindre mesure,
sur le prix. L'unique fabricant local de pesticides vend la majeure partie de
sa production sous contrat aux trois compagnies cotonnières; ses
principaux concurrents sont les grands producteurs multinationaux de
pesticides, dont aucun ne fabrique localement. Les entreprises projettent de
pénétrer le marché de détail local mais là,
elles devront concurrencer les importations bon marché d'Asie.
L'Artisanat
Le Burkina Faso est généralement reconnu comme
un centre régional pour la production d'artisanat avec une large gamme
de produits enracinés dans les traditions locales. Les produits typiques
incluent les masques en bois, les boites en cuirs, les statuettes en bronze, la
poterie en céramique et les travaux ethnographiques. L'importance du
Burkina Faso en tant que producteur d'artisanat est reflétée dans
le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), une foire
commerciale bisannuelle qui est considérée comme la foire
commerciale d'artisanat incontournable d'Afrique de l'Ouest et devient de plus
en plus prisée par les acheteurs étrangers.
Avec moins d'un pourcent du total des exportations,
l'artisanat représente toujours qu'une petite partie des revenus totaux
d'exportation mais cette proportion est en augmentation et les revenus
d'exportation ont doublé depuis 1998. D'ailleurs, le secteur est un
important créateur d'emploi. Bien que les statistiques fiables sur
l'emploi dans l'artisanat sont rares voire inexistants, une étude
récente estime que 900.000 personnes (dont 500.000 des femmes) tirent la
totalité ou une partie de leurs revenus de ce secteur11(*). Le gros de leur production
est pour le marché local. Néanmoins, le secteur comprend environ
50 exportateurs, dont la plupart sont des opérateurs informels qui
collectent leurs produits auprès de réseaux de producteurs
artisanaux et les vendent par l'intermédiaire des foires commerciales
étrangères ou aux acheteurs de passage. Seulement une
poignée d'exportateurs ont réussi à établir des
contacts réguliers avec des acheteurs internationaux.
Exportations de produits artisanaux
(Milliards CFAF)
|
|
2002
|
2003
|
2004
|
Ouvrages en bois
|
889
|
225
|
785
|
Bronze ou métaux
|
21
|
107
|
47
|
Ouvrages en cuir
|
12
|
6
|
5
|
Ouvrages en vannerie
|
25
|
32
|
19
|
Production d'art
|
368
|
441
|
362
|
Instrument s de musique
|
22
|
50
|
17
|
Total
|
1362
|
862
|
1199
|
Source : Statistiques douanières du Burkina Faso.
|
Le secteur a été l'objet d'un appui
considérable des bailleurs, dont une grande partie s'est
concentrée sur le Village Artisanal de Ouagadougou
(VAO)12(*). Ce centre
regroupe 70 unités de production, employant 500 ouvriers ; ses revenus
en 2005 approchent CFAF 360 million
(720.000 $US). Son principal appui a été
LUX-DEVELOPMENT qui a soutenu le centre depuis 1997 mais il est prévu
que ce soutien se termine en 2007. Le village a atteint l'autofinancement des
ses frais généraux de fonctionnement. Cependant, il est sous
pression d'augmenter ses revenus car il n'est pas certain que la structure sera
viable sans appui externe au delà de cette date à son niveau
actuel de performance.
Le marché mondial pour les produits et les accessoires
d'artisanat est en plein essor mais il est dominé par des fournisseurs
d'Asie et d'Amérique Latine. Cette domination conduit un nombre de plus
en plus important d'acheteurs internationaux à rechercher de nouveaux
designs et des sources alternatives d'approvisionnement, mais jusqu'ici
l'Afrique Sub-saharienne est resté encore relativement inexplorée
à cause des inquiétudes concernant la fiabilité de
l'approvisionnement et l'uniformité de la qualité.
Le marché américain pourrait représenter
une importante opportunité d'exportation pour les producteurs d'Afrique
de l'Ouest, d'autant plus que leurs produits bénéficient d'un
accès exempté de droits de douanes dans le cadre de l'accord
AGOA. Ce marché est fortement
segmenté et comprend des magasins de détail
traditionnels, des grands magasins, des boutiques, des catalogues, des
marchés et de plus en plus, des points de vente Internet. En outre, il y
a une demande croissante de produits Afro-centraux de la classe moyenne
afro-américaine satisfaite par l'intermédiaire d'un réseau
de foires d'Églises et de catalogues spécialisés. Les
différences régionales de goût sont beaucoup moins
prononcées aux États-Unis qu'en Europe et par conséquent,
chaque segment du marché des États-Unis représente une
opportunité de vente beaucoup plus homogène et plus importante.
Néanmoins, seul un nombre restreint d'exportateurs d'Afrique de l'Ouest
est parvenu à établir des relations durables avec un ou plusieurs
de ces segments.
Au Burkina Faso, l'activité artisanale est surtout
individuelle ou familiale. Cette
caractéristique est à la base de ses
difficultés de conquête de marchés internationaux pour
trois raisons essentielles :
i) le manque d'organisation des artisans qui les
empêche de réaliser des
commandes importantes ;
ii) le manque d'expertise technique en commerce international
qui fait que le marketing n'est pas du tout professionnel et dépend
davantage de contacts personnels ; et
iii) l'insuffisance de connaissances sur les tendances du
design qui se traduit par une production d'articles non adaptés au
commerce international.
Les quelques exportateurs d'artisanat de la région qui
ont réussi à s'établir partagent les principales
caractéristiques suivantes :
· Une organisation efficace de la chaîne
d'approvisionnement, employant des réseaux de
producteurs d'artisanat ;
· Un contrôle rigoureux de qualité pour
assurer la continuité de la qualité du produit ;
· Une connaissance des tendances du design sur les
principaux marchés d'exportation et la
capacité d'adapter rapidement les produits en
conséquence ;
· Un mouvement vers une approche de gestion plus
professionnelle, impliquant
habituellement plus d'une personne.
Le VAO, à première vue, est bien placé
pour répondre à ces conditions mais ses
performances sont handicapées par ses deux missions qui
sont plutôt difficiles à combiner : (a) devenir un exportateur
rentable des produits artisanaux sur un marché d'exportation exigeant et
en constante évolution ; et
(b) fournir une plateforme pour le renforcement de
capacité et le plaidoyer pour ses membres. La première mission
exige une structure de gestion efficace, de faibles frais
généraux et une bonne expertise technique et de
commercialisation. La deuxième mission mène typiquement à
une structure ONG ou coopérative qui, l'expérience l'a
montré, résulte rarement en une performance durable
d'exportation. Dans le cas du VAO, le fait que son fonctionnement est sous la
tutelle de la Chambre de Commerce et que sa gestion est dirigée par une
personne salariée mène à la conclusion que la
deuxième mission a pris le pas sur la première.
Il faut reconnaitre que le VAO a réussi à jouer
un rôle important dans le renforcement de
capacités des artisans. Néanmoins, son
performance à l'exportation, le focus principal de ce
rapport, n'a pas encore atteint son potentiel. Son mode de
fonctionnement plutôt coopératif risque d'handicaper sa
capacité d'exercer des contrôles adéquats sur la production
et la qualité de ses producteurs ; du coté commercial la
structure n'a pas encore réussi d'établir un réseau de
clientèle durable sur les principaux marchés d'exportation,
malgré des années d'assistance technique dans le
développement du produit, de visites des foires commerciales
internationales etc. Les investissements substantiels qui ont été
faits au cours du temps dans les bâtiments, l'équipement et le
capital humain devraient permettre au VAO de jouer un rôle primordial
dans l'accélération des exportations d'artisanat au Burkina Faso
mais pour cela, il faudrait revoir sa structure de gestion, son plan
d'affaires, et son mode de fonctionnement.
L'exploitation industrielle
Le Gouvernement du Burkina Faso a déjà
montré sa ferme volonté de faire la promotion de ce secteur avec
:
- l'adoption du Code des investissements miniers en 1993 ;
- l'adoption d'une Déclaration de politique
minière en 1996 suivie de réformes
subséquentes menées dans le cadre du PRECAGEME
;
- l'adoption du Code Minier de 1997 ;
- l'adoption d'un nouveau Code Minier en 2003 qui accorde plus
d'avantages fiscaux et
douaniers aux investisseurs miniers.
Cependant des problèmes subsistent de nature à
retarder les investissements miniers, et
partant, freiner l'accélération des exportations
de produits miniers. Ces problèmes résident dans
l'interprétation de la loi minière par les différents
acteurs notamment les fonctionnaires des services des impôts et des
douanes. Cette situation a été soulignée par la
quasi-totalité des
investisseurs miniers interrogés, qui constatent des
retards importants dans le traitement de leurs dossiers alors que les
délais accordés pour la durée de vie des permis sont
limités. Par ailleurs des lenteurs sont accusées dans le
remboursement de la TVA qui est payée en avance sur les intrants et
cette situation prive parfois les sociétés minières de
trésorerie alors que les fonds investis sont des fonds à risque.
Les compagnies évoquent également la non-exonération de
certains services fournis par les compagnies de géo-services qui
répercutent alors les coûts de la TVA sur les factures des
commanditaires, ce qui rend l'exploration très onéreuse au
Burkina. Les compagnies minières souhaiteraient une exonération
pure et simple de la TVA comme c'est le cas dans les pays voisins.
Par ailleurs l'application stricte du régime des
admissions temporaires (AT) à certains
matériels et équipements gêne leurs
travaux lorsque la compagnie opère sur plusieurs permis (ce qui est le
cas pour certaines d'entre elles qui opèrent jusqu'à 18 et
même 28 permis à la fois).
Quelques compagnies ont évoqué le
problème des emplois temporaires. Le Code du
Travail prévoit qu'un contrat temporaire
renouvelé plus de deux fois devient définitif alors que
l'exploration étant aléatoire les compagnies ne peuvent recruter
du personnel permanent. Les compagnies souhaiteraient donc soit la
révision du Code du Travail, soit l'inclusion dans le Code Minier
d'éléments relatifs aux emplois temporaires.
Ces sociétés ont aussi cité des retards
importants dans l'obtention des documents,
l'interprétation des textes législatifs par les
fonctionnaires de manières différentes à chaque
situation, et une interprétation plus souple par le
Ministère des Mines que par le Ministère des
Finances et Budget. Pour faire face à ces situations,
il est recommandé l'organisation d'ateliers et de séminaires
d'échanges et de formation à la connaissance et à
l'application des textes législatives et réglementaires du
secteur minier, afin que tous les acteurs puissent s'informer, se comprendre et
parler le même langage dans l'interprétation des textes miniers.
En effet le Ministère des Mines, des Carrières et de
l'Énergie et celui de l'Économie et Finances ont mis en place une
commission mixte de concertation entre les acteurs, pour une meilleure
information sur les rôles et les missions de chacun.
Le secteur industriel a contribué pour 23% à la
formation de la valeur ajoutée en 2008. Cette contribution est soutenue
par l'industrie manufacturière, l'agroalimentaire, les BTP et les
industries extractives dont la contribution croît depuis 2006.
L'industrie burkinabé est très peu exportatrice.
Les principaux produits exportés sont le coton fibre et l'or. En effet,
les exportations en valeur de ces produits ont représenté
respectivement 35,74% et 22,6% de l'ensemble des exportations du pays en 2008.
La contribution de l'or était de 8% en 2007. Avocet Mining TLC a investi
125 milliards de francs CFA (quelque 190 millions d'euros) pour les recherches
et la construction de la mine d'Inata, dont la durée de vie est
estimée à sept ans. L'ouverture de cette mine porte à cinq
en moins de trois ans le nombre de mines d'or entrées en production au
Burkina Faso après Taparko et Youga (centre-sud), Mana (ouest) et
Kalsaka (nord). Selon le Fonds monétaire international (FMI), les
exportations de coton ont rapporté 120 milliards FCFA (environ 180
millions d'euros) à l'Etat en 2009, contre "autour" de 180 mds FCFA pour
l'or (plus de 270 M EUR). Pour 2010, le FMI table sur des revenus de 300 mds
FCFA (plus de 450 M EUR) pour l'or contre seulement 100 mds FCFA (150 M EUR)
pour le coton.
II. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE AU BURKINA FASO
2.1 L'environnement des affaires au Burkina Faso : les
principales reformes
Le dernier rapport "Doing Business" 2008 de la
Société Financière Internationale (SFI) classe le Burkina
Faso parmi les dix meilleurs pays réformateurs du monde et les cinq
meilleurs d'Afrique pour la constance dans ses efforts de reformes afin de
créer un environnement des affaires plus incitatif. En matière
d'harmonisation du droit des affaires, le Burkina Faso a enregistre des
avancées significatives selon l'Organisation pour l'Harmonisation du
Droit des Affaires(OHADA) tout comme en matière de lutte contre la
corruption selon le dernier rapport de Transparency International. Outre le
vaste programme de privatisation des entreprises engagé depuis 1991, ces
reformes ont été principalement d'ordre législatif et
réglementaire ainsi que d'ordre institutionnel.
Les mesures législatives et
règlementaires
Les réformes ont concerné :
- la politique fiscale plus favorable au commerce, dans le cadre
de l'union douanière de l'UEMOA ;
- le code des investissements avec six régimes
privilégiés et un régime particulier pour les entreprises
d'exportation ;
- le code minier pour le rendre plus attractif ;
- le code du travail plus flexible et mieux adapté aux
réalités économiques des entreprises ;
- les marchés publics pour garantir plus de transparence
dans la compétition.
Les mesures d'ordre institutionnel
Les principales réformes ont consisté en :
- la restructuration de l'Office National du Commerce
Extérieur (ONAC), de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina
Faso (CCI-BF), du Conseil Burkinabé des Chargeurs (CBC) pour leur
permettre de jouer pleinement leur rôle d'accompagnateur du
secteur privé ;
- l'institution de la rencontre annuelle Gouvernement -
Secteur privé précédé par des rencontres
sectorielles de proximité ;
- la mise en place d'un Centre des Guichets Uniques
chargé de centraliser, de rationaliser, de simplifier et
d'accélérer l'ensemble des formalités de création
d'entreprises, de commerce et
d'investissement ;
- la création dans le cadre du programme de
l'efficacité commerciale mis en oeuvre par la CNUCED, d'un Trade Point
;
- le renforcement des capacités de la Maison de
l'Entreprise lui permettant d'améliorer son offre d'assistance à
l'entreprise privée en regroupant en son sein une masse critique de
services d'appui conseil, d'information ;
- la création des Centres de Formalités des
Entreprises et d'un Centre de Facilitation des Actes de Construire simplifiant
ainsi les différentes procédures administratives ;
- la création d'un Centre d'Arbitrage, de
Médiation et de Conciliation à Ouagadougou pour le
règlement des conflits liés au commerce ;
- la mise en place d'une Autorité de Régulation
des Marchés Publics pour assurer plus de transparence dans
l'exécution des marchés publics ;
- l'institution d'un Conseil Présidentiel pour
l'Investissement pour booster l'investissement afin de renforcer le dialogue
entre le Gouvernement, la communauté résidente des hommes
d'affaires et appuyé par une communauté non résidente des
hommes d'affaires ;
- la création des Centres de Gestion Agrées
à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso pour accompagner les PME dans
la gestion de leurs entreprises à travers l'assistance comptable ;
- la création d'une agence nationale de promotion des
investissements dont les principaux objectifs sont entre autres
d'améliorer la compétitivité des PME/PMI et de promouvoir
la
dynamique entrepreneuriale en offrant des produits financiers
et non financiers adaptés aux besoins du secteur privé.
2.2 Objectifs spécifiques, défis et
principes directeurs de la stratégie de développement
industriel
Une stratégie de développement industriel a
été adoptée en 1998. Cette stratégie fait une
grande place à la transformation locale des matières
premières en vue de créer plus de
valeur ajoutée et d'emplois. Le gouvernement
burkinabé affirmera sa volonté de faire du secteur privé
le moteur de la croissance économique en adoptant le 22 mars 1999 par
décret une stratégie pour le développement du secteur
privé qui repose sur quatre axes :
· L'amélioration du cadre juridique et de
l'environnement des affaires,
· La réduction des coûts de facteurs de
production,
· L'amélioration de l'infrastructure
matérielle,
· L'amélioration de la chaîne de
transport
S'agissant de l'industrie, la nouvelle stratégie de
développement industrielle adoptée
en 1998 et conçue selon l'approche Gestion
Stratégique du Développement Industriel (GSDI) est une approche
permettant d'organiser un processus de coopération efficace et efficient
entre le Gouvernement, le secteur privé et les institutions techniques
et financières. Elle devra jouer un rôle important dans la
promotion de la croissance et la réduction de la pauvreté. La
Stratégie de Développement Industriel, dont l'objectif
général est de créer un environnement favorable à
la création d'industries compétitives, définit des
stratégies sectorielles organisées autour de douze
filières dont les objectifs stratégiques sont :
Pour la filière « coton
»
Le tissu industriel textile est peu fourni. La première
unité textile, FASOFANI, a été créée en
1970. Elle comptait plus de 600 salariés et avait une capacité de
production de dix
millions de mètres par an. Cette société
d'état a été officiellement liquidée le 7 mars
2000
dans un contexte marqué par l'ouverture du
marché sous-régional à la libre concurrence.
FASOFANI, peu préparée, était soumise
à la pression croissante de la concurrence
d'entreprises textiles de la sous-région
bénéficiant d'avantages comparatifs divers (coûts de
l'électricité et des matières d'oeuvre,
qualification de la main d'oeuvre, etc.) Au-delà de ce
facteur contextuel, les problèmes de gestion
(investissements inappropriés, difficultés de
recouvrement des créances,...) demeurent la raison
principale de la faillite de cette usine.
Deux unités assurent à ce jour la transformation
industrielle du coton. Il s'agit de la
filature du Sahel (FILSAH) et de l'unité de tissage et
d'impression FASOTEX.
· La Filature FILSAH
FILSAH a démarré sa production en 2000. D'un
capital de 1,6 milliards, sa capacité de production est de 7500 tonnes
de fils mais son niveau de production réelle est resté en
déca de 4000 tonnes. Environ 300 tonnes (10% de la production) de fil
sont écoulées sur le marché national. Les artisans du
textile constituent la clientèle nationale de ce fil. Environ 90% de la
production est exportée essentiellement en Europe et au Maghreb.
· La société FASOTEX
Cette société a ouvert ses portes sur le site de
l'ancienne unité textile FASOFANI. Son capital s'élève
à 4,5 milliards. Elle est détenue par la société
SAGEDIS International appartenant à un groupe de financiers
étrangers et burkinabé. L'opérationnalisation de cette
usine est à sa première étape, à savoir la mise en
route de la section impression, depuis mars 2006. Cette première
composante génère 145 emplois. Le lancement d'une unité de
bonneterie et de tissage est prévu à moyen terme. Cette usine
peut générer à terme 565 emplois. Au regard de
l'environnement du textile, les objectifs stratégiques sont :
ü l'incitation à la création de petites et
moyennes industries (PMI) ;
ü la transformation de la fibre ;
ü la transformation de la graine en huile et en tourteaux
de coton.
Les mesures d'accompagnement principales spécifiques
à la filière impliquent la création de fonds d'entreprise.
Le soutien des donateurs devrait être recherché pour un projet de
marketing visant à identifier les créneaux commerciaux en Europe
et aux USA ainsi que les investisseurs et sous-traitants étrangers
potentiellement intéressés par le Burkina Faso. Il serait
également justifiable de solliciter un soutien financier pour des
recherches sur les possibilités d'exploitations artisanales du
textile.
Pour la filière «
céréales »
Les exportations de céréales du Burkina ne
représentent qu'une petite partie de la
production nationale et cela ne changera probablement pas
fondamentalement dans les années qui viennent. Cependant, il est
possible d'envisager une combinaison d'efforts publics et privés pouvant
conduire à une expansion progressive des exportations dans le cadre d'un
développement et d'une fluidification du commerce régional des
céréales. Cela permettrait à la fois une hausse des
revenus des producteurs et un renforcement de la sécurité
alimentaire, à la condition que les pays voisins respectent leurs
engagements13(*).
Les mesures suivantes peuvent être prises à la
fois au niveau du Burkina et à celui de la
région. Elles impliquent cinq grandes stratégies
(quatre à moyen terme et une à plus long terme), toutes
cohérentes avec le plan national d'action relatif aux
céréales :
· Améliorer l'information pour
faciliter le commerce des céréales dans la sous-région
:
l'histoire de la réforme du commerce des
céréales, ces 25 dernières années, s'est
largement
déroulée au niveau national et a
généralement impliqué une limitation du rôle de
l'État dans
le contrôle du négoce intérieur des
céréales. Ce n'est qu'au cours des cinq dernières
années
qu'ont été prises les premières mesures
pour tenter de promouvoir le négoce privé des
céréales au niveau national et
sous-régional et qu'ont été faites les premières
tentatives
pour mettre sur pied un secteur plus moderne et plus
professionnel. Une amélioration des
systèmes d'information est l'un des
éléments clé de ce « changement de paradigme ».
Le
projet burkinabé Plan d'Actions des
Céréales (PAC)14(*) a constitué une innovation radicale
en créant sa propre base de données
céréalière pour le commerce, les informations
étant
fournies par des négociants en céréales.
Ce nouveau système se fonde sur les besoins des
négociants en céréales et utilise un
abonnement de groupe au système national de téléphonie
cellulaire de l'ONATEL. Cet effort pour mettre en oeuvre le plan d'action
céréales doit être suivi soigneusement au niveau national
et soutenu par des investissements complémentaires appropriés au
niveau de la sous-région.
· Mise en place du CIC-B «
interprofessionnel » et développement de marchés pour
de
nouveaux produits céréaliers :
L'État a financé la mise en place d'un Comité
interprofessionnel des céréales et du
niébé au Burkina Faso (CIC-B), et l'exécution du plan
national d'action céréales (excluant le riz et
le blé). Une façon de commencer à s'engager
dans une voie moderne est de développer des produits
transformés à base de céréales, tels
que les produits céréaliers pour le
petit-déjeuner et des bouillies pour bébé, et des
produits
céréaliers faciles à préparer
comme le couscous de mil. Tout en visant principalement le
marché intérieur certains de ces produits, tels
que le fonio et le couscous de mil, peuvent
aussi avoir un considérable potentiel à
l'export. Par ailleurs, avec l'expansion d'un élevage
plus intensif, qui nécessite davantage d'aliments
industriels pour le bétail, basés
principalement sur le maïs, il y a un important potentiel
pour le développement d'une
interprofession de l'industrie de l'alimentation animale. Dans
la mesure où cela contribuera
à accroître les exportations de viande, cela
pourrait être la façon la plus efficace d'« exporter »
le maïs. Les donateurs pourraient pousser ce type de
Recherche-Développement en finançant des subventions de
contrepartie attribuées de façon concurrentielle à des
groupes interprofessionnels, en partenariat avec des investisseurs
étrangers ou avec le soutien des instituts burkinabè de recherche
appliquée.
· Les normes de qualité des
céréales et leur utilisation : Il existe des normes
pour les
céréales sèches du Burkina (relatives
à l'humidité contenue, à la présence de
moisissures,
de grains de mauvaise qualité, d'impuretés),
mais ces normes ne sont généralement
appliquées que de façon occasionnelle. Les
entreprises de transformation semi-industrielle
des céréales peuvent exiger que le mil ou le
maïs qu'elles achètent satisfasse les normes de
qualité plus strictes, mais aussi payer plus cher les
céréales satisfaisant ces normes.
L'assistance à des groupes interprofessionnels pour
élaborer et faire respecter des normes
de qualité appropriée aux céréales
devrait être soutenue. Dans la mesure où les
consommateurs sont prêts à payer pour une
meilleure qualité, cela améliorera la
compétitivité de ces produits sur les
marchés de la sous-région.
· Meilleure commercialisation des
céréales sur des niches de marché : Bien
nettoyé et
mis en valeur par un conditionnement attirant, le fonio
burkinabé pourrait obtenir une
importante part du marché de la sous-région. Les
possibilités de développement des
exportations, dans les céréales « mineures
» ainsi que d'autres cultures négligées
devraient être explorées par le secteur
privé pour les possibilités qu'elles peuvent offrir
dans la promotion des exportations et le développement
de petites organisations
professionnelles de filière. Alors que l'État
doit se centrer sur les secteurs prioritaires, le
secteur privé pourrait être incité
à poursuivre ces opportunités par des subventions de
contrepartie attribuées de façon
concurrentielle.
La filière coton fait l'objet de dix (10) projets
d'investissement :
- décorticage de riz ;
- complexe agro-industriel de production et transformation de
maïs ;
- malterie ;
- céréales de petit déjeuner ;
- aliments de pour bébés ;
- petit biscuiterie ;
- biscuiterie ;
- production de pâtes et couscous ;
- aliments pour bétail ;
- unité de production de levure pour boulangerie.
Quelques mesures d'accompagnement pourraient faciliter
l'introduction de ces projets et donc de pousser le développement de la
filière. Ces mesures incluent les suivantes, dont certaines sont
valables pour l'économie en général :
- une initiative établissant et promouvant les contacts
entre les cultivateurs et les exploiteurs industriels aiderait la production
des espèces, quantités et qualités véritablement
nécessaires aux exploitations établies ;
- le recours à une assistance technique permettrait de
mettre sur pied un service de soutien pour les opérateurs de la
filière ;
- les producteurs de produits à base de
céréales pourraient également bénéficier
d'un rassemblement de leurs efforts. Un tel regroupement, motivé par les
forces du marché, leur conférerait une voix tonnante sur les
marchés des intrants.
Enfin, le développement de la filière, comme
l'économie en général, serait aidé par :
- un meilleur réseau routier ;
- une simplification des contrôles ;
- une libéralisation continue si non-brutale ;
- des crédits plus accessibles pour les investissements
importants ; et
- le partenariat de l'Etat non vocal ou actif mais
compréhensif afin d'encourager les initiatives privées.
Pour la filière « fruits et
légumes »
L'exportation de mangues burkinabé vers les pays
voisins (notamment le Niger) et la
« mangue organique » constituent
d'intéressantes opportunités. Une partie importante des
mangues exportées par le Burkina est certifiée
« organique » par la filiale d'ECOCERT, dont le siège pour
l'Afrique de l'Ouest est au Burkina. Vu l'utilisation très rare de
produits chimiques, les exportateurs ont des possibilités d'être
plus compétitifs sur cette niche de marché en expansion. Enfin,
il y a la transformation des mangues. Actuellement elle se limite
essentiellement au séchage de tranches de mangues, au
moyen de séchoirs soit solaires soit
chauffés au gaz. Si le volume des exportations de
mangues séchées semble petit (230 tonnes), il n'en
représente pas moins l'équivalent d'environ 3.500 tonnes de
mangues fraîches (soit environ trois fois le poids des mangues
exportées fraîches en 2005).
Pour que les fruits et légumes burkinabé soient
plus compétitifs et gagnent des parts sur
les marchés de la sous-région, il faut de
nouvelle méthodes de commercialisation et des
investissements dans les infrastructures et pour cela des
entreprises plus importantes que les
négociants traditionnels ou organisées
différemment. Ces nouvelles entreprises doivent avoir une
compétence en gestion organisationnelle et logistique et pour cela un
personnel professionnel formé ayant des incitations suffisantes à
innover, analyser les marchés et saisir des parts de marché. Ces
principes ont été partiellement démontrés et
confirmés par diverses entreprises publiques burkinabé de
commercialisation de produits agricoles au cours des vingt dernières
années (UCOBAM, ONERA, FLEX FASO, etc.), mais la pérennité
de ces entreprises a été constamment mise en cause par les
faiblesses et vulnérabilités bien connues des entreprises
publiques. Le défi à relever aujourd'hui est donc de
développer des entreprises privées de négoce innovantes et
d'une certaine taille.
L'atteinte de la taille et de la complexité
organisationnelle nécessaire pour devenir un
acteur qui compte sur les marchés de la
sous-région nécessite des innovations et peut-être le
développement de nouvelles relations de mentorat (ou
des partenariats) avec des entreprises
étrangères (européennes, ivoiriennes, ou
autres) connaissant la logistique des produits maraîchers. Pour y
parvenir, le gouvernement a adopté :
ü la valorisation industrielle ;
ü l'utilisation de la capacité optimale des
unités industrielles existantes ;
ü la création de nouvelles PMI. Les acteurs de la
filière, soutenus par un financement adéquat de donateurs (au
moyen de subventions de contrepartie accordées de façon
concurrentielle), doivent trouver des façons innovantes de faire
évoluer les entreprises existantes ou de promouvoir la création
d'entreprises privées de négoce des produits maraîchers (ou
des entreprises intégrées de production et de négoce)
ayant une taille suffisante pour posséder leurs propres installations de
stockage et leur chaîne de froid et une capacité minimale pour
réaliser des études de marché et offrir le niveau
indispensable en matière de logistique et de gestion globale
d'entreprise.
Pour la filière « oléagineux
»
Traditionnellement, le secteur des oléagineux au
Burkina Faso comporte quatre filières que sont: l'arachide, le
sésame, les noix de karité et les noix de cajou. Treize(13)
projets d'investissement ont été sélectionnés pour
la filière oléagineuse :
- arachides grillées ;
- unité mobile de trituration
- moulins à huile ;
- extraction d'huile de soja ;
- extraction d'huile de sésame ;
- transformation anacarde ;
- fabrique de margarine ;
- production d'acides gras ;
- lubrifiants naturels ;
- extraction d'huiles essentielles ;
- crème cosmétique pour mains et
visage ;
- égrenage de coton ;
- pressage de coton.
Le sésame est l'un des meilleurs candidats, au Burkina
Faso, pour l'expansion des exportations au service de la réduction de la
pauvreté. Ceci nécessitera un effort
concerté de collaboration public-privé qui devra inclure les
actions suivantes :
· Soutien à l'organisation
interprofessionnelle ;
· Incitation au développement d'une haute
qualité constante : Il faut l'accompagner de la
Cré&ation ou du développement d'entreprises
ou de partenariats ayant la taille, les capitaux et la
sophistication technique voulus ;
· Incitation à l'adoption d'une «
Stratégie Asie » visant surtout le Japon : Divers
marchés
asiatiques pour l'huile et les graines de sésame sont
en croissance continue et le Burkina Faso,
grâce à ces liens commerciaux actuels, est bien
placé pour y devenir un plus grand acteur ;
· Incitations pour qu'un grand opérateur
privé joue un rôle de « Leader de filière » :
l'expérience de la SOPROFA a démontré
quelques avantages de l'existence d'une société
importante, financièrement solide, capable de jouer le
rôle de leader.
· Développement de la transformation du
sésame au Burkina : Comme pour les autres
cultures d'oléagineux, le Burkina devrait explorer les
possibilités de passer de l'exportation de
graines brutes à celle de produits transformés
tels que l'huile et le gâteau de sésame, qui
pourraient être plus rentables.
Pour les filières « lait, viande,
cuirs et peaux »
Le développement de ces filières, comme des
autres filières agro-alimentaires, serait à l'idéal
basé sur deux souches : le développement des
capacités industrielles et le développement de l'artisanat.
Le développement de l'industrie des ressources
animales se fera par le biais d'une stratégie déclarée de
dynamisation de la filière. Les initiatives devraient être
concentrées sur le marché intérieur, surtout pour les
produits alimentaires. Une fois les objectifs d'autosuffisance et de
santé exposés, les entrepreneurs devront être
poussés grâces à des crédits plus flexibles
permettant les lourds investissements nécessaires à ces
opérations.
Le moteur du développement artisanal serait
l'amélioration des conditions artisanales de production et de
transformation.
Cinq projets d'investissements ont été
détectés pour les filières « ressources
animales » :
- embouche, transformation et vente de viande
- les petits abattoirs
- fabrique de peaux (tannage)
- produits en cuirs
- abattoirs frigorifiques de volailles.
La mesure d'accompagnement générale et la plus
importante pour la filière ressources animales est l'accès
à des facilités financières.
Pour la filière « fabrication et
ouvrages en métaux »
La filière fabrications et ouvrages en métaux
est traditionnellement considérée comme essentielle dans le
processus d'industrialisation. La rentabilité de nombreuses entreprises
existantes a souffert de la libéralisation des échanges et des
importations frauduleuses. C'est ainsi que la stratégie de la
filière a été élaborée sur la base de
l'analyse diagnostic des points forts et des points faibles de la
filière et l'évaluation de l'avantage comparatif du Burkina Faso.
Le plan d'action propose des initiatives des secteurs public et privé
dans les domaines suivants :
· restructuration des entreprises(SIFA)
· projets d'investissements potentiels : sept (07)
projets d'investissements sont identifiés :
- mini-fonderie
- fabrication d'outils agricoles
- fils barbelés et clôtures
- ventilateurs et postes radio
- unité de revêtement électrolytique
- traitement de surface
- accessoires pour mobylettes.
Les mesures d'accompagnement d'importance particulière
seraient la surveillance améliorée des importations
frauduleuses, la réduction des droits de douane sur les importations de
produits intermédiaires et de biens d'équipements, et la
réduction des coûts de facteurs.
Pour la filière « polymère :
caoutchouc et plastique »
Sans ressources intérieures nationales, le
développement de la filière dépend de
l'établissement d'échelles de production suffisamment importantes
pour réduire les coûts de production de manière à
pouvoir faire concurrence aux importations de l'Asie du Sud-est. Cependant,
pour que ceci soit efficace, et pour que toute idée de projet
identifié devienne fiable, les producteurs intérieurs
devront :
· améliorer leur performance d'exploitation, de
gestion et de marketing ;
· établir des alliances stratégiques avec
les producteurs et les distributeurs des pays voisins ;
· créer des unités de recyclage des
déchets de plastiques et de caoutchouc.
Quatorze projets d'investissements potentiels ont
été identifiés pour la filière à partir de
l'analyse de l'avantage comparatif du Burkina. L'accent a été
placé sur l'identification des opérations de petite et moyenne
échelles, celles-ci convenant mieux à la taille du marché
et étant probablement plus facile à gérer à court
terme :
- usine de produits en plastiques divers
- fabrique de bâches et de gilets à provision
- fabrique de papier cellophane
- usine de meubles en plastique
- accessoires pour mobylettes
- usine de moulage à injection
- fabrique de peignes
- montures de lunettes
- fabriques de brosses à dents
- seringues médicales
- fabrique de chaussures
- usine de retraitement des pneus
- fabrique de boutons
- recyclage du plastique.
La petite échelle de la filière et le manque de
ressources intérieures, signifient qu'elle ne justifie pas
nécessairement des mesures d'accompagnement spécifiques de la
part de l'Etat. Les principales possibilités d'action spécifique
à la filière résidant sur l'amélioration des
niveaux de coopération des entreprises du secteur privé. Deux
domaines de coopération potentielle se suggèrent
d'eux-mêmes :
· le passage des commandes en gros pour les
matières premières pour aider à réduire le
coût des intrants et
· la négociation d'accords de collaboration et de
marketing avec les producteurs des pays voisins.
D'autres domaines de coopération dépendraient
des entreprises impliquées et de la mesure dans laquelle elles
considèrent cette coopération avantageuse.
Pour la filière « carrières
et matériaux de construction »
La stratégie de développement industriel pour la
filière carrières et matériaux de construction devrait
comprend les quatre principaux éléments :
· la continuation de la restructuration des entreprises
industrielles existantes ;
· le développement de nouveaux projets
d'investissements industriels ;
· le développement continu de la production
artisanale de matériaux de construction par le biais de projets de
soutien appropriés ; et
· l'évaluation du marché pour les produits
des richesses minérales identifiées.
Sept projets d'investissements sont identifiés:
- mini-cimenterie
- fabrique de carreaux en marbre
- gravier
- fabrique de chaux
- fabrique de bâtonnets de craie
- fabrique de récipients en verre
- fabrique de briques en béton de ciment.
Les actions envisagées dans le cadre de la nouvelle
stratégie de développement industriel
visent surtout à maîtriser le secteur informel et
les coûts de production, développer les
exportations, réduire la pression fiscale,
intégrer les femmes au développement, promouvoir les PMI rurales
et diversifier les technologies utilisées tout en protégeant
l'environnement. En outre, le gouvernement entend poursuivre les
réformes et actions nécessaires à la promotion du secteur
privé, notamment :
- parachever le processus de privatisation des entreprises
publiques ;
- dynamiser la commission de concertation Etat - Secteur
privé. Ces actions devront à terme favoriser l'augmentation de la
production industrielle, la création d'emplois et l'amélioration
de la balance commerciale.
La conférence des Chefs d'Etats et de gouvernement de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain, consciente que la
politique industrielle commune de l'UEMOA, doit contribuer à une
insertion harmonieuse des économies de l'Union dans le processus de
mondialisation, notamment en contribuant à lever les obstacles
structurels au développement industriel, a adopté la Politique
Industrielle Commune de l'UEMOA sur recommandation du Conseil des ministres en
sa séance du 6 décembre 1999.
Les objectifs spécifiques de la Politique Industrielle
Commune de l'UEMOA sont définis ainsi qu'il suit :
* assurer et consolider la compétitivité des
entreprises industrielles de l'Union ;
* accélérer l'adaptation de l'industrie de
l'Union aux changements structurels en cours ;
* préserver et développer les capacités
d'exportation des Etats membres, dans le cadre des nouvelles donnes du commerce
mondial ;
* encourager la mise en place d'un environnement favorable
à l'initiative privée, la
création et le développement des
entreprises, en particulier des PME/PMI ;
* favoriser la construction au sein de l'Union d'un tissu
industriel fortement intégré en s'appuyant, notamment, sur les
PME/PMI ;
* favoriser la diversification et la densification du tissu
industriel de l'Union15(*).
Dans sa mise en oeuvre, la Politique Industrielle Commune
devra s'inscrire, avec les autres politiques communes et sectorielles16(*), dans un ensemble
cohérent orienté vers la compétitivité et la
promotion de l'investissement au sein de l'Union. Pour ce faire, l'Union,
notamment, renforcera la concertation entre les différents partenaires
afin de mieux cerner les priorités du secteur privé
particulièrement en matière de réformes.
CONCLUSION
Tant que persistent des problèmes de main d'oeuvre et
des coûts de facteurs élevés, la promotion d'industries de
transformation à forte intensité de travail de type assemblage et
d'industries lourdes n'aurait guère de sens économique. De
même, tant que la faiblesse du pouvoir d'achat limite la taille du
marché local, les activités de substitution aux importations
auront du mal à concurrencer les importations bon marché de pays
qui peuvent atteindre des économies d'échelle.
L'intégration économique au sein de l'UEMOA a porté un
coup supplémentaire aux activités de substitution aux
importations au Burkina Faso car, dans de nombreux cas, il est plus rentable
d'investir dans un pays côtier plus important qui permet d'atteindre des
économies d'échelle et donc de réaliser des coûts
inférieurs. Par contre, le Burkina Faso jouit d'importants avantages
compétitifs dans des activités d'exploitations des ressources,
là où la disponibilité éventuellement importante de
matières premières locales compense l'absence de main d'oeuvre
qualifiée et les coûts de facteurs élevés. Plus
précisément, l'agro-industrie - transformation de produits de
l'agriculture et de l'élevage pour l'exportation vers la
sous-région et au-delà - offre d'importantes opportunités
qui restent jusqu'ici sous-exploitées. Les investissements
étrangers ont permis de dynamiser le secteur minier, suite à la
libéralisation introduite par le code minier de 1997,
révisé en 2003. A l'heure actuelle, les sociétés
minières impliquées au Burkina Faso sont toutes des
sociétés « juniors », telles que Orezone Resources,
High River Gold Mines et Etruscan Resource. Aucune « major » ne s'est
encore impliquée suite à la découverte d'un gisement par
une des sociétés « juniors ». Les gisements
découverts et en cours de mise en exploitation restent de taille
relativement modeste, mais l'impact sur le développement du secteur
minier industriel et l'emploi est important à l'échelle du
Burkina Faso. Le développement du secteur minier ces dernières
années est en effet dû en grande partie à des investisseurs
étrangers, qui ont apporté leurs connaissances techniques autant
que le capital nécessaire aux opérations de prospection, de
recherche et d'exploitation. Le secteur est encore dans sa phase initiale de
développement et le potentiel est important. Une exploitation des
ressources minières rationnelle et respectueuse de l'environnement est
susceptible de contribuer au développement économique et social
du Burkina Faso. Le Burkina Faso a accordé l'agrément à
354 projets entre 1996 et 2007, représentant un montant total
d'investissement de CFA 726 milliards ($1,7 milliards) et environ 13 000
emplois, pour des exonérations fiscales prévisionnelles sur cinq
ans de CFA 562 milliards ($1,3 milliards). Le secteur industriel
représente un tiers du montant de ces investissements, pour deux tiers
pour les services.
Le dessein de la politique gouvernementale actuelle est
d'encourager le développement efficace du secteur privé et de
fournir un plan ou modèle de stratégie industrielle. Face aux
exigences de la mondialisation et tenant compte du rôle de l'industrie
dans le développement, les Etats membres de l'UEMOA réaffirment
leur volonté de faire de l'industrialisation la voie du
développement de leurs économies notamment par le
développement des PME/PMI. La nouvelle dynamique impulsée par
l'Union devra faciliter la mobilisation d'importants fonds et la
diversification des instruments de financement nécessaires à la
mise à niveau et à la création d'entreprises.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Général:
BURKINA FASO, lettre d'intention, mémorandum de
politique économique et financière et protocole d'accord
technique, 3 juin 2009
Premier ministère, investir au Burkina Faso la porte
ouverte sur le grand marché de l'Afrique de l'Ouest, quatrième
édition des journées économiques du Burkina Faso en
France, 20 novembre 2008
Burkina Faso, le défi de diversification des
exportations dans un pays enclavé, Etude diagnostique sur
l'intégration commerciale du cadre intégré, septembre
2007.
ONUDI, Développement de la transformation industrielle
et artisanale du coton, lutte contre la pauvreté par la création
d'emplois, Evaluation indépendante du Burkina Faso, Vienne, 2006
Burkina Faso, Programme d'action pour le développement
du Burkina Faso(2001-2010), Troisième conférence des
Nations-Unies sur les pays les Moins Avancés, Bruxelles, 14-20 mai
2001.
Banque mondiale, «Burkina Faso: Une évaluation du
Climat des Investissements», juin 2006.
Banque mondiale, «Burkina Faso: Reducing Poverty through
Sustained and Equitable Growth, Poverty Assessment «, 2004.
Banque mondiale, «Création d'emplois pour la
réduction de la pauvreté au Burkina Faso»,
octobre 30, 2006.
Gouvernement de Burkina Faso, « Cadre Stratégique
de Lutte contre la Pauvreté », Ministère de l'Economie et du
Développement, juillet, 2004.
Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise
et de l'Artisanat, « Stratégie de
Mobilisation de l'Initiative Privée pour la Promotion
d'une Croissance Economique Durable »
juin 2005.
BOAD, «Etude d'identification et de promotion
d'unités régionales dans la filière coton de
l'UEMOA», 2003.
Fruits et Légumes :
LABASTE, Patrick, éd. «The European Horticulture
Market: Opportunities for Sub-Saharan African Exporters», World Bank
Working Paper No. 63, 2005.
MAZIERES, Clémentine. « Diagnostic De La
Filière Mangue Au Burkina Faso », Juin 2005,
Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des
Ressources Halieutiques du Burkina Faso,
Direction des Etudes et de la Planification et AGRER
MAZIERES, Clémentine. « Diagnostic De La
Filière Haricot Vert Au Burkina Faso », Juin 2005, Ministère
de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina
Faso, Direction des Etudes et de la Planification et AGRER.
MOAHRH, SG/SP/CPSA, « Etude pour l'élaboration du
plan de développement de la filière
fruits et légumes », mars, 2004. (Cabinet
JUDICOME/JEXCO)
MOAHRH, SG/SP/CPSA, « Etude pour l'élaboration du
plan de développement de la filière
fruits et légumes : Volume II, Plan d'actions pour le
développement de la filière fruits et
légumes », septembre, 2004. (Cabinet
JUDICOME/JEXCO)
STRUDEN, Christian. «Etude des Possibilités
d'Exportation des Fruits et Légumes du Burkina Faso vers l'Allemagne et
l'Union Européenne », GTZ, septembre, 2004.
Oléagineux et autres:
JITAP Burkina Faso, « Demande Internationale pour Quatre
Produits Oléagineux du Burkina
Faso Sésame, Karité, Arachide, et Noix de Cajou
», JMCI, novembre, 2002.
JITAP Burkina Faso, « Formulation de Stratégie de
Développement et Promotion des
Exportations de Quatre Produits Oléagineux
(Sésame, Karité, Arachide et Noix de Cajou): Offre Nationale du
Burkina Faso, décembre, 2002.
JITAP Burkina Faso, « Stratégie de
Développement et de Promotion des Exportations et Plan
Marketing Export National pour les Quatre Produits
Oléagineux du Burkina Faso », Ouagadougou, Janvier 2003.
LOVETT, Peter et.al. «Shea Butter Export Guide»,
West Africa Trade Hub, septembre, 2005.
De MEESTER, Sigrid et Propser K. Ntema, « La
Filière Gomme Arabique au Burkina Faso », Centre National de la
Recherche Scientifique et Technologique, Départements de Technologie
Alimentaire, octobre 2001.
MOA, SP/CPSA, «Diagnostic Actualisé et
stratégie de développement de la filière des
oléagineux, juin 2003.
MOA, SP/CPSA, « Plan d'Actions pour le
développement de la filière des oléagineux »,
2003.
MOA/SP/CPSA, « Plan d'actions pour le
Développement de la Filière Niébé (Pan) au Burkina
Faso » mai, 2003 (Statistika).
Williams, David, «Cashew Nuts Processing Best
Practices», Techno Serve Ghana, avril 2005.
Williams, David, «West African Cashew Sector Study:
Supply-Chain Analysis and Needs
Assessment», West Africa Trade Hub (Accra, Ghana)
Technical Report No. 8 (in PDF
PowerPoint), avril, 2005.
De MEESTER, Sigrid et Propser K. Ntema, « La
Filière Gomme Arabique au Burkina Faso », Centre National de la
Recherche Scientifique et Technologique, Département de Technologie
Alimentaire, octobre 2001.
Mines
Banque mondiale, « Les Mines comme source de croissance :
étude prospective sur le secteur
minier du Burkina Faso », octobre 2004.
AUTRES SOURCES
Acte additionnel n° 05/99 portant adoption de la
politique industrielle commune de l'UEMOA
Décret n° 98-551/PRES/PM/MCIA portant adoption de
la Stratégie de Développement Industriel
* 1 _ 1 euro = 655,957 FCFA
* 2 _ MCPEA, Rapport sur
l'Industrie au Burkina Faso 2003-2004, Juillet 2005
* 3 _ Banque mondiale, Creating
Better Jobs for Poverty Reduction in Burkina Faso, Oct. 2006
* 4 _ Le premier chiffre vient
du comité de la balance des paiements, MFB, le deuxième du
Rapport sur
l'Industrie au Burkina Faso 2003-2004, MCPEA
* 5 _ www.faostat.org
* 6 _ «Étude
d'identification et de promotion d'unités régionales dans la
filière coton de l'UEMOA » mars
2003, encadré 47, page 65
* 7 _ Padeco study, volume 2,
février 2004, sommaire exécutif.
* 8 _ Page 67.Une subvention
d'un milliard FCFA pour 4000 tonnes de fibre est équivalente à
une subvention
de 40% sur le prix de la fibre carreau usine [620=680-60
(coût usine mise à FOB)]. 40% =100.000/
(4*620). Page 65 section 9.3.1 et page 66 section 9.3.5.
* 9 _ Rapport daté de
décembre 2005 et reçu en février 2006.
* 10 _ Ibid.
* 11 _ UEMOA, Etude sur la
compétitivité sectorielle des économies des pays membres
de l'UEMOA, 2005.
* 12 _ Cette section a
bénéficié des discussions le comptable du VAO, plusieurs
représentants du LUXDEVELOPPEMENT
à Ouagadougou et à Niamey, un expert du West
Africa Trade Hub de l'USAID, et les
commentaires de la Directrice Générale du VAO.
* 13 _ La création d'un
« espace commercial » régional pour les céréales
pourrait impliquer au départ un
renforcement du négoce dans les parties du Burkina, du
Mali, du nord de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de
la Guinée situées dans un rayon d'environ 500 km
autour de Bobo-Dioulasso.
* 14 _ Financé par le
GTZ, l'UE, et la coopération danoise.
* 15 _ Art 2, Acte additionnel
n°05/99 portant adoption de la politique industrielle commune de
l'Uemoa
* 16 _ Le Protocole Additionnel
n° II relatif aux politiques sectorielles de l'UEMOA, notamment en ses
articles 21, 22 et 23