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La politique industrielle et le développement économique au Burkina Faso

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par Métebrenda Bertin Sosthène KABORE
Université catholique de l'Afrique de l'Ouest/ unité universitaire de Bobo- Dioulassso - Master 1 2010
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

    UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO-DIOULASSO (UCAO/UUB)

    ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES JURIDIQUES

    ET POLITIQUES APPLIQUEES AU DEVELOPPEMENT

    MASTER 1 DROIT PUBLIC

    TRAVAUX DE RECHERCHE EN POLITIQUE ECONOMIQUE

    Présenté par: Enseignant : Dr Abdoulaye Senghor

    KABORE M. B. Sosthène

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    AGOA: Africa Growth and Opportunity Act

    BOAD: Banque Ouest Africaine de Développement

    BTP: Bâtiments et travaux Publics

    CBC: Conseil Burkinabè des Chargeurs

    CCI-BF: Chambre de Commerce et d'Industrie

    CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    CIC-B : Comité Interprofessionnel des Céréales au Burkina Faso

    CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

    FAO : Organisation des Nations Unies Pour l'alimentation et l'Agriculture

    FCFA : Franc de la Communauté Financière Internationale

    FILSAH : Filature du Sahel

    GSDI : Gestion Stratégique de développement Industriel

    GTZ: German Agency for technical Cooperation

    MFB: Ministère des Finances et du Budget

    MCIA: Ministère du commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat

    MCPEA : Ministère du Commerce, de la promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat

    OHADA: Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires

    ONAC: Office National du Commerce extérieur

    ONUDI: Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

    PAC : Plan d'Actions des Céréales

    PIB: Produit Intérieur brut

    PM: Premier Ministère

    PME: Petites et Moyennes Entreprises

    PMI: Petites et Moyennes Industries

    PNB: Produit National Brut

    PRECAGEME : Projet de Renforcement des Capacités nationales du secteur minier et de Gestion de l'Environnement

    PRES : Présidence

    SDI : Stratégie de développement industriel

    SFI: Société Financière Internationale

    SIAO: Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou

    TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

    VAO: Village Artisanal de Ouagadougou

    UCOBAM : Union des coopératives Burkinabè Agricoles et Maraîchères

    UEMOA : Union Monétaire et Economique Ouest Africaine

    SOMMAIRE

    Sigles et abréviations

    Introduction

    I. L'analyse de la situation économique et industrielle du Burkina Faso

    I.1 la situation économique récente

    I.2 la situation industrielle du Burkina Faso

    II. La politique industrielle au Burkina Faso

    II.1 l'environnement des affaires

    II.2 les objectifs spécifiques, défis et principes directeurs de la stratégie de développement industriel

    Conclusion

    Références bibliographiques

    INTRODUCTION

    Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé, qui figure parmi les plus pauvres du monde, avec une population de 14 millions d'habitants et d'une superficie de 274.000 km². Disposant de peu de ressources naturelles et d'un environnement qui se dégrade, il subit en outre les aléas d'un climat sahélien dont la pluviométrie est insuffisante et mal répartie. L'économie est centrée sur une agriculture fortement dépendante de la pluviométrie, qui occupe 80% de la population active et représente 40% du produit intérieur brut (PIB), mais aussi sur un secteur des services, en partie informel, en croissance constante.

    L'économie connaît des coûts de facteurs élevés et dépend, en outre, de produits d'exportation peu nombreux (coton, or et bétail).Malgré les progrès réalisés sur le plan macro-économique (croissance moyenne de 5% sur la période 1996-1999) et d'importants flux réguliers d'aide extérieure, les résultats enregistrés au niveau de l'amélioration des conditions de vie des populations, de la lutte contre la pauvreté et de la satisfaction des besoins sociaux restent très limités: le PNB/ habitant est de 230 $ et 45,3% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Le Burkina Faso, en tant que membre de l'UEMOA, partage sa monnaie (FCFA) avec sept autres Etats1(*). Pour un pays de taille modeste comme le Burkina Faso, les éléments essentiels qui déterminent la compétitivité-prix à court terme de l'économie sont le taux de change réel, les termes de l'échange et les coûts des facteurs primaires et des intrants intermédiaires. Compte tenu de son appartenance à l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Burkina Faso ne peut recourir à l'ajustement du taux de change nominal pour amortir les chocs des termes de l'échange. Conscientes de cette situation, les autorités du Burkina Faso accentueront leurs efforts sur la maîtrise des éléments qui déterminent la compétitivité à long terme, c'est à dire ceux qui sont susceptibles d'entraîner un changement durable de la capacité de production, notamment la productivité globale des facteurs. Ces derniers recouvrent les facteurs primaires dont les coûts sont relativement élevés par rapport aux autres pays de la région, en particulier les coûts de transports et ceux des transactions. Dans ce contexte l'amélioration du cadre juridique et commercial pour l'entreprise privée contribuerait aussi, via le développement de l'initiative privée, à soutenir la croissance. La Stratégie de Développement Industriel a été alors adoptée par Décret n° 98-551/PRES/PM/MCIA du 31 décembre 1998. Elle vise à surmonter les contraintes diagnostiquées et à réaliser les opportunités industrielles basées principalement sur les ressources naturelles et humaines. Elle a identifié 12 filières (filière du coton, filière des céréales, filière des fruits et légumes, filière des oléagineux, filière du lait, filière de la viande, filière des cuirs et peaux, filière des fabrications et ouvrages en métaux, filière du caoutchouc et plastique, filière des carrières et matériaux de construction, filière des engrais et produits phytosanitaires, filière des produits pharmaceutiques) à construire et développer. La filière ou sous-système peut être considérée comme un ensemble d'activités industrielles se développant avec une intégration horizontale ou verticale autour d'un produit ou d'un ensemble de produits. L'objectif à terme est d'augmenter la production industrielle, de créer des emplois et d'améliorer in fine la balance commerciale.

    Nous tenterons dans un premier temps d'apporter une analyse de la situation actuelle de l'économie et de l'industrie. Dans un second cas, nous aborderons les douze filières cernées par la stratégie de développement industriel en ses objectifs, défis et principes directeurs.

    I.ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET INDUSTRIELLE AU BURKINA

    1.1 La situation économique récente

    Secteur réel

    Les performances macroéconomiques du Burkina Faso ont été relativement satisfaisantes ces dernières années (en moyenne 5,22% de croissance annuelle sur la période 2004-2008) en dépit des nombreux chocs exogènes et la détérioration des termes de l'échange. Ces chocs sont entre autres, le renchérissement des cours du pétrole, la flambée des prix des produits alimentaires en 2008, la baisse des cours du coton, etc.

    En 2008, la croissance a été tirée par l'ensemble des secteurs d'activités. Le secteur primaire a enregistré une croissance de sa valeur ajoutée de 10,43% due notamment aux bonnes performances de l'agriculture de rente (+4,7%) et de l'agriculture vivrière (+4,2%). La valeur ajoutée de ce secteur a représenté 30,8% du total de la valeur ajoutée nationale produite en 2008. Quant au secteur secondaire, celui-ci a bénéficié en 2008 de la bonne tenue des Bâtiments et travaux publics (BTP) et des industries extractives. Cependant, il a enregistré une décélération de sa croissance amorcée depuis 2007 passant de 8,1% en 2007 à 6,5% en 2008. La valeur ajoutée de ce secteur a représenté 24,1% de la valeur ajoutée nationale produite en 2008. Les industries extractives, notamment l'industrie minière, participera de façon significative dans les prochaines années à la formation de la valeur ajoutée du secteur secondaire du pays. Concernant le secteur tertiaire, sa valeur ajoutée a représenté 45,1% de la valeur ajoutée globale. Ce secteur est tiré essentiellement par les activités commerciales et la télécommunication. En effet, les entreprises commerciales créées en 2008 ont représenté un peu plus de 60% de l'ensemble des créations d'entreprises selon les données du fichier des entreprises de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso.

    Une analyse des emplois du PIB fait apparaître que les investissements ont contribué à la croissance économique en 2008. En effet, la formation brute de capital fixe a enregistré une hausse de 13,4% tirée par les investissements privés qui auraient progressé sous l'effet de l'amélioration du climat des affaires et des investissements massifs dans le secteur minier, les télécommunications et l'immobilier.

    Secteur extérieur

    Le Burkina Faso présente une balance commerciale structurellement déficitaire. Le tableau ci-dessous permet de le prouver facile.

    L'économie du Burkina Faso est essentiellement basée sur l'agriculture dont la principale culture de rente est le coton. Au cours des cinq (5) dernières années, la part annuelle moyenne de ce produit dans les exportations a été estimée à 56%. Cette performance a été affectée négativement par la baisse drastique de la production cotonnière en 2008.

    Au cours des prochaines années, on s'attend à une contribution plus élevée du secteur minier dans les exportations avec l'entrée en production de quelques mines en construction.

    Niveau des prix et inflation

    Au regard des critères de convergence de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qui suggèrent un taux d'inflation maximum de 3% dans les Etats membres, on peut dire que l'inflation a été relativement maîtrisée au Burkina Faso sur les cinq (5) dernières années. Le tableau suivant donne les taux d'inflation annuels moyens de 2004 à 2008.

    Toutefois, le taux d'inflation a atteint un niveau historique en 2008 dû principalement à la flambée des prix des produits de grande consommation, notamment alimentaires.

    1.2 Analyse de la situation industrielle du Burkina Faso : les produits industriels et transformés

    Désignation de la branche industrielle

    Nombre d'entreprises en activité

    Agroalimentaire

    31

    Boisson

    32

    Tabac

    1

    Textile

    4

    Cuir et peaux

    1

    Carton

    1

    Chimie

    11

    Caoutchouc et Plastique

    6

    Industrie extractive

    5

    Energie

    1

    Construction mécanique

    3

    Fabrication métallique

    5

    Bois et divers

    2

    La taille du secteur manufacturier burkinabé est estimée à 11% du PIB, mais le

    secteur industriel moderne est beaucoup plus petit. Un rapport du MCPEA l'estime à seulement 2% du PIB2(*). Sa contribution à l'emploi est encore plus modeste : 8 pourcent de l'emploi salarié, 2,3 pourcent de l'emploi total3(*). Le secteur moderne comprenait 72 unités de production en 2005, dont sept concentraient 78% du total de la valeur ajouté (2004). Le secteur textile, essentiellement l'égrenage du coton, contribue 37% de la valeur ajouté du secteur industriel moderne. L'agroalimentaire compte pour encore 32%. Le secteur est donc très peu diversifié. Dans ce chapitre, le secteur est défini de façon plus large pour incorporer des produits transformés dans le secteur informel et capable d'être exportés, tel que le beurre de karité et les produits d'artisanat d'art. Par contre, l'égrenage du coton et l'abattage des animaux sont couverts dans les chapitres qui traitent ces filières.

    La filière agro-alimentaire est encore peu développée au Burkina Faso. La transformation des produits agricoles tels que la production de beurre de karité et d'huiles végétales est encore largement artisanale et peu portée vers l'industrialisation. Une grande partie de ces produits sont exportés sans transformation vers d'autres pays dans la sous-région où ils sont transformés pour la consommation locale ou la réexportation vers les marchés européens. Mais il y a quelques créneaux porteurs tel que les fruits et légumes séchés, dont le chiffre d'affaires va au-delà d'un milliard FCFA.

    La plus grande exportation de produits transformés (à part la fibre du coton) est les cuirs et peaux, qui ont atteint une valeur importante de plus que 20 milliards FCFA (40 million $US), plutôt 5,5 milliards FCFA selon le MCPEA4(*). C'est aussi un des seuls produits transformés exporté en dehors de la sous-région. L'autre est le sucre, avec une valeur de 4,8 millions $US en 2003 et 20045(*), qui bénéficie d'un quota européen sous l'accord Lomé, mais aura probablement du mal a gardé ce marché autrement.

    Une petite gamme d'autres produits du secteur manufacturier moderne est exportée aux pays voisins pour un total estimé à 12 milliards de FCFA (24 millions $US) dont la moitié est les cigarettes (6,2 milliards de CFAF en 2004). Les pays enclavés comme le Burkina Faso sont mal placés pour développer des industries d'exportation. Beaucoup de ces industries dépendent d'un certain nombre d'intrants importés et c'est normalement plus facile pour un pays côtier d'assurer leur fourniture régulier et à moindre coût. Le marché pour les produits manufacturiers est aussi assez limité au Burkina Faso. Ainsi, des pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal se sont toujours jouis d'une base industrielle plus grande. Le processus d'agglomération dans ces centres de production s'est aggravé avec la création de l'UEMOA et l'élimination des droits de douanes sur le commerce communautaire pour les produits qui répondent aux règles d'origine. La crise ivoirienne a peut-être ralenti cette évolution, mais cet effet n'est que temporaire. Le renforcement de l'intégration et le libre échange au sein de la CEDEAO risque de favoriser le Ghana et le Nigéria.

    Les corps gras

    L'huile de graine de coton

    Il existe actuellement deux usines au Burkina et une centaine d'unités de production

    artisanale d'huile de graine de coton. Alors que les unités artisanales produisent uniquement pour le marché local, on estime que 20 pourcent de la production industrielle est exportée,

    essentiellement dans la sous-région. Jusque récemment, les deux producteurs industriels

    souffraient de la concurrence des huiles de cuisson importées, originaires essentiellement d'Asie, qui étaient vendues bien moins cher sur le marché local et les marchés de la sous-région. La plupart des produits importés échapperaient, dit-on, au paiement des droits de douane et de la TVA. De ce fait, les usines locales fonctionnaient très en-dessous de leur capacité de production.

    Mais, la situation a changé en 2004 avec la hausse des coûts de transport qui a réduit l'avantage compétitif des produits importés. Aujourd'hui, la principale usine fonctionne presque à pleine capacité et, signe d'une confiance retrouvée, DAGRIS, le propriétaire majoritaire de cette usine, envisage d'en construire une seconde.

    Le beurre de karité

    Le Burkina Faso est le premier producteur mondial de noix de karité, mais moins de 10% des exportations se font sous la forme de beure de karité produit localement. Ces ventes

    sont essentiellement destinées à entrer dans la composition de produits cosmétiques plutôt que

    l'industrie alimentaire qui représente le gros du marché. Plus de transformation se fait dans trois usines situées dans la sous-région et, pour le reste, en Europe, où, par un procédé industriel impliquant une extraction mécanique et des solvants chimiques, les noix sont transformées en un corps gras végétal.

    On estime que 75 % de la production locale de beurre de karité est obtenue au moyen d'un procédé artisanal laborieux demandant beaucoup de temps. Les noix sont transformées en un corps gras utilisé comme base pour des crèmes pour la peau, des lotions capillaires ou des produits pharmaceutiques, vendus essentiellement sur le marché local. Quelques unités de transformation sont passées à un stade semi-industriel, en faisant appel à un procédé qui facilite grandement la production et améliore la qualité du produit. La SN-CITEC est

    la seule usine burkinabé produisant industriellement du beurre de karité, en annexe à sa principale activité d'extraction de sous-produits de la graine de coton.

    Le cours international des noix est fixé par des acheteurs multinationaux. Il est resté assez bas mais stable, fournissant une source restreinte de revenu complémentaire aux femmes qui pratiquent la cueillette des fruits. Bien que les marges soient beaucoup plus élevées dans les produits de beauté que dans l'industrie alimentaire, le cours du beurre est resté lié, jusqu'ici, au cours du marché mondial des noix et ne tient guère compte de la valeur ajoutée localement. On peut s'attendre à ce que la transformation de la noix de karité en corps gras alimentaire reste l'apanage de deux ou trois multinationales, mais l'utilisation du beurre de karité comme base pour des produits de beauté laissera des possibilités à des producteurs spécialisés pour les trois raisons suivantes :

    (i) il est généralement reconnu que dans le procédé de transformation industrielle un certain nombre de propriétés intéressantes du produit sont perdues ;

    (ii) dans l'industrie cosmétique, l'absence de traces de produits chimiques est considérée comme un atout et

    (iii) il y a une demande croissante et insatisfaite de produits certifiés organiques. Il

    reste donc des possibilités pour accroître les revenus des productrices burkinabé, par l'exportation de beurre de karité plutôt que de noix.

    Le rêve de nombreuses organisations sahéliennes était de pouvoir faire monter fortement le prix payé aux producteurs grâce à une activité de transformation dans les villages ou à une fabrication industrielle plus évoluée et à plus grande échelle de produits intermédiaires à base de beurre de karité. Par contre, la biochimie du beurre de karité est assez complexe, ce qui représente un défi considérable pour la délocalisation d'une part importante de l'activité de transformation industrielle en Afrique plutôt qu'en Europe. En effet, lorsque le beurre de karité contient des impuretés, il peut facilement rancir au cours d'un transport à longue distance. En outre et comme pour la transformation du cacao, il y a une préférence des grands acheteurs et transformateurs Non-africains de conserver pour eux-mêmes le raffinage ultime du produit et l'importante valeur ajoutée qui en découle.

    Il y a un consensus parmi les acheteurs internationaux de beurre de karité : pour que le

    beurre fabriqué localement concrétise son potentiel commercial, il faut une profonde

    restructuration de la filière. Les efforts passés pour associer les petits producteurs avec les

    acheteurs internationaux ont eu des résultats au mieux divers, malgré une série de programmes financés par des donateurs, qui avaient procuré, à des groupes de producteurs, de la formation et des équipements afin d'améliorer la qualité de leur produit. La capacité de petits groupes de producteurs à établir des liens durables avec une niche de marché très segmentée et en évolution rapide en fournissant, en temps voulu, un produit conforme aux normes internationales de l'industrie cosmétique est limitée par l'insuffisance de leurs connaissances en gestion et de leur accès au crédit. De ce fait, les fabricants internationaux de produits de beauté se procurent leur beurre de karité essentiellement auprès de producteurs multinationaux, car si sa qualité industrielle est inférieure à l'optimal, du moins est-elle constante et fiable.

    Les cuirs et les peaux

    Cette filière est très dépendante de celle de la viande puisque le nombre de peaux est

    fonction de l'activité des abattoirs, réglementés et non- réglementés. Il y a trois groupes d'acteurs principaux dans cette filière :


    · les collecteurs de peaux ;


    · les artisans tanneurs et travailleurs du cuir (environ 300)


    · la tannerie industrielle TAN-ALIZ qui a résulté de la fusion des deux tanneries publiques

    privatisées.

    Le TAN-ALIZ peut exporter plus de 3 millions de peaux de chèvres et de moutons et

    environ 25.000 peaux de bovins par an. Cette tannerie représente 85% de l'ensemble de la production de cuirs et peaux et la presque totalité des exportations. Sa capacité est limitée par son inaptitude à collecter un nombre suffisant de peaux brutes d'une qualité acceptable. Une petite partie seulement de sa matière première vient de l'abattoir officiel de Ouagadougou, le reste venant d'un large réseau de collecteurs qui ramassent les peaux d'abattoirs informels ou semi-officiels du Burkina et de pays voisins.

    Les principaux marchés d'exportation sont l'Europe où le produit burkinabè est considéré

    comme offert à un prix compétitif. Si le marché européen pour divers types de peaux et de peaux semi-transformées (stade « wet blue », etc.) est énorme, il est très concurrentiel. Les acheteurs européens sont surtout intéressés par les peaux semi-transformées, car le produit brut entraîne des coûts de transport plus élevés et la première transformation soulève des problèmes d'environnement qui ont causé son déclin en Europe. La transformation au-delà du stade « wet blue » nécessite, elle, un haut niveau de savoir-faire et c'est là que les Européens ont bâti leur réputation. Le cuir de chèvre et de mouton est utilisé pour les chaussures, le vêtement et les accessoires, l'utilisation finale étant déterminée par la qualité de la peau qui, elle-même, dépend de la façon dont l'animal a été élevé puis abattu. La demande mondiale de peaux semi transformées est forte et devrait encore s'accroître, tout déclin de la demande européenne étant plus que compensé par une augmentation de la demande asiatique.

    TAN-ALIZ s'est établi une réputation de fournisseur fiable de peaux de chèvre et de

    mouton de qualité moyenne et c'est la seule grande unité industrielle de la sous-région capable de satisfaire les normes internationales. Elle pourrait fortement accroître ses revenus d'exportation par une combinaison d'accroissement de l'offre et d'amélioration de la qualité du produit. Ainsi elle est fortement liée à l'organisation et l'avenir de la filière. Augmenter l'offre dépendra beaucoup de la transformation des exportations d'animaux vivants à l'exportation de la viande. Améliorer la qualité exigera un changement des pratiques d'élevage et d'abattage. La société TAN-ALIZ est un cas intéressant car elle bénéficie d'un monopole de fait pour l'exportation des cuirs et peaux qui pourraient être sujet de débat. Pourquoi ne pas encourager la compétition dans ce secteur ? Est-ce qu'il n'y a pas un effet négatif sur les producteurs ? Par contre, son succès à répondre aux normes internationales et à exporter des volumes signifiants est impressionnant. Le fait que son marché est international veut dire qu'elle fait face à la concurrence pour son produit et est obligé, donc, à maintenir sa compétitivité. En plus, les cuirs et peaux sont des produits marginaux pour les éleveurs. Ceux ne sont pas les raisons pour élever les animaux. C'est possible même que la présence d'une telle tannerie augmente la demande pour ces produits secondaire. Finalement, les éleveurs ont aussi la possibilité d'exporter les cuirs et peaux sur les animaux vivants. Il y a sans doute des exportations transfrontalières des cuirs et peaux de façon informelle. Tant que ces options demeurent, les abus de ce monopole sont probablement mineurs. Mais ce serait utile de lancer une étude sur cette composante de la filière, à la fois pour améliorer l'offre, augmenter la transparence, et renforcer si possible les bénéfices aux pauvres.

    Les textiles

    L'industrie textile est établie en Côte d'Ivoire et au Sénégal depuis 50 ans et depuis plus de 35 ans au Bénin, Burkina, Mali, Niger et Togo, mais l'expérience a partout été décevante. Les quatre plus gros pays producteurs (Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire et Mali), transforment aujourd'hui moins de 5 pourcent de leur production de fibre, alors qu'ils en transformaient 25 pourcent il y a 25 ans.

    FASO FANI a été la principale industrie textile du Burkina, allant du tissage à la

    confection. Comme elle faisait de grosses pertes, elle fut fermée à la fin des années 90. La partie impression a été récemment remise en marche, et la société est restructurée sous le nom de FASOTEX. Mais en 2007 elle était toujours à la recherche des investisseurs internationaux. Comme l'équipement est devenu obsolète et les tissus doivent être importés, elle ne peut fonctionner qu'avec des subventions.

    Le seul autre fabricant de textile qui fonctionnait au Burkina Faso en 2006 était la

    Filature du Sahel (FILSAH), une usine de filature qui a été fondée en 1997. Située à Bobo-

    Dioulasso, elle emploie actuellement 80 ouvriers permanents et 90 travailleurs temporaires et a une capacité de 5.400 MT de fil de coton fin par an. La compagnie a été sévèrement frappée par la crise en Côte d'Ivoire qui était son marché d'exportation principal, fournissant plus de 50% de sa production aux usines textiles de COTIVO et FTG. En 2005, son degré

    d'utilisation de capacité avait diminué à 10 pourcent. La société a été restructurée avec un

    rééchelonnement de ses dettes et l'injection d'un nouveau capital par le Fonds Burkinabé de

    Développement économique et Social et par SOFITEX, qui détient maintenant 37,5 pourcent des parts. Elle transforme aujourd'hui 1 pourcent de la production nationale de fibre et doit être subventionnée.

    Dans le cadre de son nouveau plan d'affaires, la société prévoit d'exporter

    principalement vers le Maghreb et l'Europe. Cependant, ses perspectives sont incertaines dans la mesure où elle fait face à la rude concurrence mesure où elle fait face à la rude concurrence deux marchés. Le handicap principal de l'entreprise est sa structure de coût où l'électricité prend une part disproportionnée (Tableau 5). La société projette d'augmenter sa production jusqu'à 50 pourcent de sa capacité, mais à ce niveau sa marge brute serait toujours une fraction de ce qui serait nécessaire pour couvrir ses frais généraux et la dépréciation. Quant aux délais de livraison, la société aura des difficultés pour concurrencer les fournisseurs turcs qui peuvent livrer leurs produits en trois jours comparés à un délai de livraison de quarante jours pour FILSAH.

    Tableau 5: structure des coûts directs de la FILSAH

    STRUCTURE DES COUTS DIRECTS DE LA FILSAH

     

    FCFA/kg

    % du coût direct total

    Coton

    504

    56.3

    Electricité

    195

    21.8

    Travail direct

    50

    5.6

    Pièces détachées

    36

    4.0

    Transport

    110

    12.3

    TOTAL

    895

    100

    Source

    Le Sahel dispose d'un avantage comparatif dans la production de coton graine qui est

    cultivé manuellement dans des zones où le coût d'opportunité de la main-d'oeuvre familiale est très faible. Mais le Sahel n'a pas d'avantages comparatifs dans la transformation de la fibre en filets, qui constitue le premier échelon de la filière textiles/ habillement. Cette première étape emploie peu de main d'oeuvre non spécialisée, mais elle requiert des machines et beaucoup d'électricité qui est très chère au Sahel et au Burkina en particulier. Comme le montre le Tableau ci-dessous, le coût de la main d'oeuvre burkinabé se situe parfaitement dans la gamme des coûts du travail des pays concurrents mais la compétitivité d'une filature au Burkina est gravement altérée par le coût de l'électricité.

    Tableau 6: Structure des coûts des filatures de quelques pays

    (Unités : USD/Kg de fil de coton)

    Type de coût

    Burkina Faso

    Brésil

    Chine

    Inde

    Corée

    Turquie

    Main d'oeuvre

    0.09

    0.06

    0.04

    0.05

    0.21

    0.22

    Electricité

    0.36

    0.11

    0.23

    0.30

    0.17

    0.25

    Source : ITMF - Comparaison des coûts de production

    La BOAD a financé en 2003 une étude visant à définir une stratégie de développement de l'industrie textile à l'échelle de l'UEMOA et à identifier les niches qui pourraient être les plus profitables, notamment dans la confection. Les auteurs présentèrent une stratégie qui devait permettre d'accroître la part de la production de coton transformée au sein de l'UEMOA de 5 pourcent en 2003 à 25 pourcent en 2010. Mais, selon les auteurs, les investisseurs devraient recevoir une subvention de 30 pourcent sur leurs achats de fibre et cette subvention devrait être garantie pour trente années au moins6(*).

    Une seconde étude couvrant l'Afrique du Centre et de l'Ouest a été engagée l'année

    suivante par la Banque Mondiale. Les auteurs ont noté que les investisseurs ne seraient intéressés que s'ils recevaient des conditions de faveur multiples: subventions sur les intrants et les transports, prêts d'investissement concessionnels et exonérations d'impôts7(*). Une troisième étude fut faite par la FAO en 2005. Selon les auteurs, les investisseurs devraient recevoir une subvention de 40 pourcent sur le coton fibre ; l'électricité et l'aménagement des usines devraient également être subventionnés. Les auteurs concluaient « La stratégie proposée est à la fois ambitieuse et risquée, et le taux de rentabilité interne serait très faible...Le risque de la composante textile et vêtements serait très élevé8(*). »

    Une quatrième étude couvrant les quatre pays cosignataires de l'Initiative coton fut

    organisée par la Banque mondiale. Les conclusions confirmaient ceux de la seconde. « Dans les quatre pays concernés, l'industrie du textile et de la confection est tombée dans une situation précaire. On assiste aujourd'hui à un désinvestissement. Attirer de nouveaux investisseurs dans une région où les investisseurs établis ferment leurs portes ne serait pas tâche facile9(*) ». Selon les auteurs, l'activité la plus prometteuse consisterait à utiliser les déchets des usines d'égrenage pour fabriquer des toiles d'emballage pour les balles de coton ; mais ceci joint aux activités artisanales ne couvrirait que 2 pourcent de la production de fibre. Viendrait ensuite la production de tissus pour confectionner les uniformes de l'armée, de la police et des écoles. Mais « comme les uniformes sont aujourd'hui confectionnés par des tailleurs locaux, cela ne générerait pas grande activité en aval. Il faudrait probablement 5 à 10 ans avant d'arriver à l'exportation de tissus et 15 à 25 ans pour créer une chaîne de confection destinée à l'exportation10(*) ». En bref, Burkina ne peut pas disposer d'une industrie textile compétitive dans le court ou le moyen terme.

    Autres produits manufacturiers

    Le reste du secteur manufacturier consiste principalement en entreprises de substitution d'importations dans un nombre limité de sous-secteurs pour un petit marché intérieur caractérisé par un faible pouvoir d'achat. Peu de ces sociétés sont confrontées à la forte concurrence d'autres fabricants locaux du secteur formel. Mais il y a souvent de la concurrence venant du secteur informel ou des importations, et des fois de manière `déloyale'. Par exemple, dans le cas des labels pour l'huile végétale, une entreprise moderne était préoccupée par la contrefaçon de ses labels par les producteurs locaux. Aussi ils doivent souvent concurrencer des importations bon marché, dont une partie significative est importée frauduleusement. Dans quelques sous-secteurs seulement les sociétés ont pu établir une base d'exportation, et seulement à titre d'essai (Tableau 6.3).

    Il faut noter que les producteurs qui sont les plus concurrentiels et qui projettent

    d'augmenter leurs exportations (boissons non alcoolisées, pesticides) sont essentiellement des

    fabricants qui peuvent produire une large gamme de produits basés sur un nombre limité

    d'ingrédients importés. Ceci leur donne la capacité d'adapter rapidement leurs produits à une

    demande changeante et de maintenir les délais de livraison.

    Lors de l'enquête informelle réalisée pour la présente étude, aucune des sociétés

    interviewées n'a établi des liens significatifs en amont avec les fournisseurs locaux. Les raisons données incluent le manque de compétitivité des produits locaux en termes de prix et de délais de livraison, et les difficultés d'obtenir le remboursement de la TVA dû aux exportateurs. Dans un cas, il s'est avéré plus facile d'importer le même produit (emballage) hors taxes.

    Quelques exportations de produits manufacturiers

    Produits

    Nombre d'Entreprises

    % de production exportée

    Part des importations (% de la VA)

    Avantage comparatif

    Désavantages comparatif

    Projets d'expansion ou des exportations

    Pneus et chambre à air

    1

    10%(Mali)

    Élevé

    (>50%)

    Qualité

    -Coût

    Non

    Boissons non alcoolisées et bière

    2

    7%( (Mali,

    Niger, Bénin,

    Côte d'Ivoire,

    Nigeria)

    Élevé

    (>50%)

    -Coût

    -Flexibilité du

    produit (de

    nouvelles

    saveurs peuvent

    être introduites,

    en utilisant

    différents

    concentrés)

    - Délais de

    livraison

    -Contrôles

    sanitaires (les

    produits

    importés n'y

    sont pas

    soumis

    Oui

    Pesticides agricoles

    1

    10% (Mali,

    Niger

    Élevé

    (>75%)

    - Flexibilité du

    produit (gamme

    entière du

    produit peut être

    obtenue à partir

    de 6 produits)

    - Délais de

    livraison

    - Obligation

    d'évaluer les

    performances

    du produit (les

    produits

    importés n'y

    sont pas

    soumis

    oui

    Source : enquête par les auteurs

    Il y a un consensus fort parmi ces sociétés sur les obstacles principaux auxquels elles font face. Les restrictions sur l'emploi des travailleurs temporaires ont obligé toutes ces sociétés à employer une partie significative de leur main d'oeuvre par l'intermédiaire d'agence de travail temporaire; dans le cas de productions saisonnières telle que celle de pesticides, cette proportion peut atteindre deux tiers de leur main-d'oeuvre totale. Les coûts de la main-d'oeuvre qui en résultent peuvent être deux fois plus élevés qu'en cas d'embauche sans intermédiaire, et comme les agences d'emploi ne garantissent pas qu'elles fourniront le même travailleur la prochaine fois, les entreprises sont souvent obligées de former de nouveaux ouvriers temporaires à chaque fois.

    Les importations frauduleuses sont clairement considérées comme un problème important par la plupart des entreprises de substitution des importations. Dans le cas du producteur de pneu, ce problème mine de manière significative sa compétitivité et limite son potentiel d'exportation dans la sous-région. Les producteurs de boissons non alcoolisées sont également confrontés au problème des importations frauduleuses mais leurs capacités à présenter rapidement de nouvelles saveurs et différentes tailles de bouteille leur permettent de jouer sur la variété du produit et, dans une moindre mesure, sur le prix. L'unique fabricant local de pesticides vend la majeure partie de sa production sous contrat aux trois compagnies cotonnières; ses principaux concurrents sont les grands producteurs multinationaux de pesticides, dont aucun ne fabrique localement. Les entreprises projettent de pénétrer le marché de détail local mais là, elles devront concurrencer les importations bon marché d'Asie.

    L'Artisanat

    Le Burkina Faso est généralement reconnu comme un centre régional pour la production d'artisanat avec une large gamme de produits enracinés dans les traditions locales. Les produits typiques incluent les masques en bois, les boites en cuirs, les statuettes en bronze, la poterie en céramique et les travaux ethnographiques. L'importance du Burkina Faso en tant que producteur d'artisanat est reflétée dans le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), une foire commerciale bisannuelle qui est considérée comme la foire commerciale d'artisanat incontournable d'Afrique de l'Ouest et devient de plus en plus prisée par les acheteurs étrangers.

    Avec moins d'un pourcent du total des exportations, l'artisanat représente toujours qu'une petite partie des revenus totaux d'exportation mais cette proportion est en augmentation et les revenus d'exportation ont doublé depuis 1998. D'ailleurs, le secteur est un important créateur d'emploi. Bien que les statistiques fiables sur l'emploi dans l'artisanat sont rares voire inexistants, une étude récente estime que 900.000 personnes (dont 500.000 des femmes) tirent la totalité ou une partie de leurs revenus de ce secteur11(*). Le gros de leur production est pour le marché local. Néanmoins, le secteur comprend environ 50 exportateurs, dont la plupart sont des opérateurs informels qui collectent leurs produits auprès de réseaux de producteurs artisanaux et les vendent par l'intermédiaire des foires commerciales étrangères ou aux acheteurs de passage. Seulement une poignée d'exportateurs ont réussi à établir des contacts réguliers avec des acheteurs internationaux.

    Exportations de produits artisanaux

    (Milliards CFAF)

     

    2002

    2003

    2004

    Ouvrages en bois

    889

    225

    785

    Bronze ou métaux

    21

    107

    47

    Ouvrages en cuir

    12

    6

    5

    Ouvrages en vannerie

    25

    32

    19

    Production d'art

    368

    441

    362

    Instrument s de musique

    22

    50

    17

    Total

    1362

    862

    1199

    Source : Statistiques douanières du Burkina Faso.

    Le secteur a été l'objet d'un appui considérable des bailleurs, dont une grande partie s'est

    concentrée sur le Village Artisanal de Ouagadougou (VAO)12(*). Ce centre regroupe 70 unités de production, employant 500 ouvriers ; ses revenus en 2005 approchent CFAF 360 million

    (720.000 $US). Son principal appui a été LUX-DEVELOPMENT qui a soutenu le centre depuis 1997 mais il est prévu que ce soutien se termine en 2007. Le village a atteint l'autofinancement des ses frais généraux de fonctionnement. Cependant, il est sous pression d'augmenter ses revenus car il n'est pas certain que la structure sera viable sans appui externe au delà de cette date à son niveau actuel de performance.

    Le marché mondial pour les produits et les accessoires d'artisanat est en plein essor mais il est dominé par des fournisseurs d'Asie et d'Amérique Latine. Cette domination conduit un nombre de plus en plus important d'acheteurs internationaux à rechercher de nouveaux designs et des sources alternatives d'approvisionnement, mais jusqu'ici l'Afrique Sub-saharienne est resté encore relativement inexplorée à cause des inquiétudes concernant la fiabilité de l'approvisionnement et l'uniformité de la qualité.

    Le marché américain pourrait représenter une importante opportunité d'exportation pour les producteurs d'Afrique de l'Ouest, d'autant plus que leurs produits bénéficient d'un accès exempté de droits de douanes dans le cadre de l'accord AGOA. Ce marché est fortement

    segmenté et comprend des magasins de détail traditionnels, des grands magasins, des boutiques, des catalogues, des marchés et de plus en plus, des points de vente Internet. En outre, il y a une demande croissante de produits Afro-centraux de la classe moyenne afro-américaine satisfaite par l'intermédiaire d'un réseau de foires d'Églises et de catalogues spécialisés. Les différences régionales de goût sont beaucoup moins prononcées aux États-Unis qu'en Europe et par conséquent, chaque segment du marché des États-Unis représente une opportunité de vente beaucoup plus homogène et plus importante. Néanmoins, seul un nombre restreint d'exportateurs d'Afrique de l'Ouest est parvenu à établir des relations durables avec un ou plusieurs de ces segments.

    Au Burkina Faso, l'activité artisanale est surtout individuelle ou familiale. Cette

    caractéristique est à la base de ses difficultés de conquête de marchés internationaux pour trois raisons essentielles :

    i) le manque d'organisation des artisans qui les empêche de réaliser des

    commandes importantes ;

    ii) le manque d'expertise technique en commerce international qui fait que le marketing n'est pas du tout professionnel et dépend davantage de contacts personnels ; et

    iii) l'insuffisance de connaissances sur les tendances du design qui se traduit par une production d'articles non adaptés au commerce international.

    Les quelques exportateurs d'artisanat de la région qui ont réussi à s'établir partagent les principales caractéristiques suivantes :


    · Une organisation efficace de la chaîne d'approvisionnement, employant des réseaux de

    producteurs d'artisanat ;


    · Un contrôle rigoureux de qualité pour assurer la continuité de la qualité du produit ;


    · Une connaissance des tendances du design sur les principaux marchés d'exportation et la

    capacité d'adapter rapidement les produits en conséquence ;


    · Un mouvement vers une approche de gestion plus professionnelle, impliquant

    habituellement plus d'une personne.

    Le VAO, à première vue, est bien placé pour répondre à ces conditions mais ses

    performances sont handicapées par ses deux missions qui sont plutôt difficiles à combiner : (a) devenir un exportateur rentable des produits artisanaux sur un marché d'exportation exigeant et en constante évolution ; et

    (b) fournir une plateforme pour le renforcement de capacité et le plaidoyer pour ses membres. La première mission exige une structure de gestion efficace, de faibles frais généraux et une bonne expertise technique et de commercialisation. La deuxième mission mène typiquement à une structure ONG ou coopérative qui, l'expérience l'a montré, résulte rarement en une performance durable d'exportation. Dans le cas du VAO, le fait que son fonctionnement est sous la tutelle de la Chambre de Commerce et que sa gestion est dirigée par une personne salariée mène à la conclusion que la deuxième mission a pris le pas sur la première.

    Il faut reconnaitre que le VAO a réussi à jouer un rôle important dans le renforcement de

    capacités des artisans. Néanmoins, son performance à l'exportation, le focus principal de ce

    rapport, n'a pas encore atteint son potentiel. Son mode de fonctionnement plutôt coopératif risque d'handicaper sa capacité d'exercer des contrôles adéquats sur la production et la qualité de ses producteurs ; du coté commercial la structure n'a pas encore réussi d'établir un réseau de clientèle durable sur les principaux marchés d'exportation, malgré des années d'assistance technique dans le développement du produit, de visites des foires commerciales internationales etc. Les investissements substantiels qui ont été faits au cours du temps dans les bâtiments, l'équipement et le capital humain devraient permettre au VAO de jouer un rôle primordial dans l'accélération des exportations d'artisanat au Burkina Faso mais pour cela, il faudrait revoir sa structure de gestion, son plan d'affaires, et son mode de fonctionnement.

    L'exploitation industrielle

    Le Gouvernement du Burkina Faso a déjà montré sa ferme volonté de faire la promotion de ce secteur avec :

    - l'adoption du Code des investissements miniers en 1993 ;

    - l'adoption d'une Déclaration de politique minière en 1996 suivie de réformes

    subséquentes menées dans le cadre du PRECAGEME ;

    - l'adoption du Code Minier de 1997 ;

    - l'adoption d'un nouveau Code Minier en 2003 qui accorde plus d'avantages fiscaux et

    douaniers aux investisseurs miniers.

    Cependant des problèmes subsistent de nature à retarder les investissements miniers, et

    partant, freiner l'accélération des exportations de produits miniers. Ces problèmes résident dans l'interprétation de la loi minière par les différents acteurs notamment les fonctionnaires des services des impôts et des douanes. Cette situation a été soulignée par la quasi-totalité des

    investisseurs miniers interrogés, qui constatent des retards importants dans le traitement de leurs dossiers alors que les délais accordés pour la durée de vie des permis sont limités. Par ailleurs des lenteurs sont accusées dans le remboursement de la TVA qui est payée en avance sur les intrants et cette situation prive parfois les sociétés minières de trésorerie alors que les fonds investis sont des fonds à risque. Les compagnies évoquent également la non-exonération de certains services fournis par les compagnies de géo-services qui répercutent alors les coûts de la TVA sur les factures des commanditaires, ce qui rend l'exploration très onéreuse au Burkina. Les compagnies minières souhaiteraient une exonération pure et simple de la TVA comme c'est le cas dans les pays voisins.

    Par ailleurs l'application stricte du régime des admissions temporaires (AT) à certains

    matériels et équipements gêne leurs travaux lorsque la compagnie opère sur plusieurs permis (ce qui est le cas pour certaines d'entre elles qui opèrent jusqu'à 18 et même 28 permis à la fois).

    Quelques compagnies ont évoqué le problème des emplois temporaires. Le Code du

    Travail prévoit qu'un contrat temporaire renouvelé plus de deux fois devient définitif alors que l'exploration étant aléatoire les compagnies ne peuvent recruter du personnel permanent. Les compagnies souhaiteraient donc soit la révision du Code du Travail, soit l'inclusion dans le Code Minier d'éléments relatifs aux emplois temporaires.

    Ces sociétés ont aussi cité des retards importants dans l'obtention des documents,

    l'interprétation des textes législatifs par les fonctionnaires de manières différentes à chaque

    situation, et une interprétation plus souple par le Ministère des Mines que par le Ministère des

    Finances et Budget. Pour faire face à ces situations, il est recommandé l'organisation d'ateliers et de séminaires d'échanges et de formation à la connaissance et à l'application des textes législatives et réglementaires du secteur minier, afin que tous les acteurs puissent s'informer, se comprendre et parler le même langage dans l'interprétation des textes miniers. En effet le Ministère des Mines, des Carrières et de l'Énergie et celui de l'Économie et Finances ont mis en place une commission mixte de concertation entre les acteurs, pour une meilleure information sur les rôles et les missions de chacun.

    Le secteur industriel a contribué pour 23% à la formation de la valeur ajoutée en 2008. Cette contribution est soutenue par l'industrie manufacturière, l'agroalimentaire, les BTP et les industries extractives dont la contribution croît depuis 2006.

    L'industrie burkinabé est très peu exportatrice. Les principaux produits exportés sont le coton fibre et l'or. En effet, les exportations en valeur de ces produits ont représenté respectivement 35,74% et 22,6% de l'ensemble des exportations du pays en 2008. La contribution de l'or était de 8% en 2007. Avocet Mining TLC a investi 125 milliards de francs CFA (quelque 190 millions d'euros) pour les recherches et la construction de la mine d'Inata, dont la durée de vie est estimée à sept ans. L'ouverture de cette mine porte à cinq en moins de trois ans le nombre de mines d'or entrées en production au Burkina Faso après Taparko et Youga (centre-sud), Mana (ouest) et Kalsaka (nord). Selon le Fonds monétaire international (FMI), les exportations de coton ont rapporté 120 milliards FCFA (environ 180 millions d'euros) à l'Etat en 2009, contre "autour" de 180 mds FCFA pour l'or (plus de 270 M EUR). Pour 2010, le FMI table sur des revenus de 300 mds FCFA (plus de 450 M EUR) pour l'or contre seulement 100 mds FCFA (150 M EUR) pour le coton.

    II. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE AU BURKINA FASO

    2.1 L'environnement des affaires au Burkina Faso : les principales reformes

    Le dernier rapport "Doing Business" 2008 de la Société Financière Internationale (SFI) classe le Burkina Faso parmi les dix meilleurs pays réformateurs du monde et les cinq meilleurs d'Afrique pour la constance dans ses efforts de reformes afin de créer un environnement des affaires plus incitatif. En matière d'harmonisation du droit des affaires, le Burkina Faso a enregistre des avancées significatives selon l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires(OHADA) tout comme en matière de lutte contre la corruption selon le dernier rapport de Transparency International. Outre le vaste programme de privatisation des entreprises engagé depuis 1991, ces reformes ont été principalement d'ordre législatif et réglementaire ainsi que d'ordre institutionnel.

    Les mesures législatives et règlementaires

    Les réformes ont concerné :

    - la politique fiscale plus favorable au commerce, dans le cadre de l'union douanière de l'UEMOA ;

    - le code des investissements avec six régimes privilégiés et un régime particulier pour les entreprises d'exportation ;

    - le code minier pour le rendre plus attractif ;

    - le code du travail plus flexible et mieux adapté aux réalités économiques des entreprises ;

    - les marchés publics pour garantir plus de transparence dans la compétition.

    Les mesures d'ordre institutionnel

    Les principales réformes ont consisté en :

    - la restructuration de l'Office National du Commerce Extérieur (ONAC), de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), du Conseil Burkinabé des Chargeurs (CBC) pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle d'accompagnateur du

    secteur privé ;

    - l'institution de la rencontre annuelle Gouvernement - Secteur privé précédé par des rencontres sectorielles de proximité ;

    - la mise en place d'un Centre des Guichets Uniques chargé de centraliser, de rationaliser, de simplifier et d'accélérer l'ensemble des formalités de création d'entreprises, de commerce et

    d'investissement ;

    - la création dans le cadre du programme de l'efficacité commerciale mis en oeuvre par la CNUCED, d'un Trade Point ;

    - le renforcement des capacités de la Maison de l'Entreprise lui permettant d'améliorer son offre d'assistance à l'entreprise privée en regroupant en son sein une masse critique de services d'appui conseil, d'information ;

    - la création des Centres de Formalités des Entreprises et d'un Centre de Facilitation des Actes de Construire simplifiant ainsi les différentes procédures administratives ;

    - la création d'un Centre d'Arbitrage, de Médiation et de Conciliation à Ouagadougou pour le règlement des conflits liés au commerce ;

    - la mise en place d'une Autorité de Régulation des Marchés Publics pour assurer plus de transparence dans l'exécution des marchés publics ;

    - l'institution d'un Conseil Présidentiel pour l'Investissement pour booster l'investissement afin de renforcer le dialogue entre le Gouvernement, la communauté résidente des hommes d'affaires et appuyé par une communauté non résidente des hommes d'affaires ;

    - la création des Centres de Gestion Agrées à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso pour accompagner les PME dans la gestion de leurs entreprises à travers l'assistance comptable ;

    - la création d'une agence nationale de promotion des investissements dont les principaux objectifs sont entre autres d'améliorer la compétitivité des PME/PMI et de promouvoir la

    dynamique entrepreneuriale en offrant des produits financiers et non financiers adaptés aux besoins du secteur privé.

    2.2 Objectifs spécifiques, défis et principes directeurs de la stratégie de développement industriel

    Une stratégie de développement industriel a été adoptée en 1998. Cette stratégie fait une grande place à la transformation locale des matières premières en vue de créer plus de

    valeur ajoutée et d'emplois. Le gouvernement burkinabé affirmera sa volonté de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique en adoptant le 22 mars 1999 par décret une stratégie pour le développement du secteur privé qui repose sur quatre axes :


    · L'amélioration du cadre juridique et de l'environnement des affaires,


    · La réduction des coûts de facteurs de production,


    · L'amélioration de l'infrastructure matérielle,


    · L'amélioration de la chaîne de transport

    S'agissant de l'industrie, la nouvelle stratégie de développement industrielle adoptée

    en 1998 et conçue selon l'approche Gestion Stratégique du Développement Industriel (GSDI) est une approche permettant d'organiser un processus de coopération efficace et efficient entre le Gouvernement, le secteur privé et les institutions techniques et financières. Elle devra jouer un rôle important dans la promotion de la croissance et la réduction de la pauvreté. La Stratégie de Développement Industriel, dont l'objectif général est de créer un environnement favorable à la création d'industries compétitives, définit des stratégies sectorielles organisées autour de douze filières dont les objectifs stratégiques sont :

    Pour la filière « coton »

    Le tissu industriel textile est peu fourni. La première unité textile, FASOFANI, a été créée en 1970. Elle comptait plus de 600 salariés et avait une capacité de production de dix

    millions de mètres par an. Cette société d'état a été officiellement liquidée le 7 mars 2000

    dans un contexte marqué par l'ouverture du marché sous-régional à la libre concurrence.

    FASOFANI, peu préparée, était soumise à la pression croissante de la concurrence

    d'entreprises textiles de la sous-région bénéficiant d'avantages comparatifs divers (coûts de

    l'électricité et des matières d'oeuvre, qualification de la main d'oeuvre, etc.) Au-delà de ce

    facteur contextuel, les problèmes de gestion (investissements inappropriés, difficultés de

    recouvrement des créances,...) demeurent la raison principale de la faillite de cette usine.

    Deux unités assurent à ce jour la transformation industrielle du coton. Il s'agit de la

    filature du Sahel (FILSAH) et de l'unité de tissage et d'impression FASOTEX.


    · La Filature FILSAH

    FILSAH a démarré sa production en 2000. D'un capital de 1,6 milliards, sa capacité de production est de 7500 tonnes de fils mais son niveau de production réelle est resté en déca de 4000 tonnes. Environ 300 tonnes (10% de la production) de fil sont écoulées sur le marché national. Les artisans du textile constituent la clientèle nationale de ce fil. Environ 90% de la production est exportée essentiellement en Europe et au Maghreb.


    · La société FASOTEX

    Cette société a ouvert ses portes sur le site de l'ancienne unité textile FASOFANI. Son capital s'élève à 4,5 milliards. Elle est détenue par la société SAGEDIS International appartenant à un groupe de financiers étrangers et burkinabé. L'opérationnalisation de cette usine est à sa première étape, à savoir la mise en route de la section impression, depuis mars 2006. Cette première composante génère 145 emplois. Le lancement d'une unité de bonneterie et de tissage est prévu à moyen terme. Cette usine peut générer à terme 565 emplois. Au regard de l'environnement du textile, les objectifs stratégiques sont :

    ü l'incitation à la création de petites et moyennes industries (PMI) ;

    ü la transformation de la fibre ;

    ü la transformation de la graine en huile et en tourteaux de coton.

    Les mesures d'accompagnement principales spécifiques à la filière impliquent la création de fonds d'entreprise. Le soutien des donateurs devrait être recherché pour un projet de marketing visant à identifier les créneaux commerciaux en Europe et aux USA ainsi que les investisseurs et sous-traitants étrangers potentiellement intéressés par le Burkina Faso. Il serait également justifiable de solliciter un soutien financier pour des recherches sur les possibilités d'exploitations artisanales du textile.

    Pour la filière « céréales »

    Les exportations de céréales du Burkina ne représentent qu'une petite partie de la

    production nationale et cela ne changera probablement pas fondamentalement dans les années qui viennent. Cependant, il est possible d'envisager une combinaison d'efforts publics et privés pouvant conduire à une expansion progressive des exportations dans le cadre d'un développement et d'une fluidification du commerce régional des céréales. Cela permettrait à la fois une hausse des revenus des producteurs et un renforcement de la sécurité alimentaire, à la condition que les pays voisins respectent leurs engagements13(*).

    Les mesures suivantes peuvent être prises à la fois au niveau du Burkina et à celui de la

    région. Elles impliquent cinq grandes stratégies (quatre à moyen terme et une à plus long terme), toutes cohérentes avec le plan national d'action relatif aux céréales :


    · Améliorer l'information pour faciliter le commerce des céréales dans la sous-région :

    l'histoire de la réforme du commerce des céréales, ces 25 dernières années, s'est largement

    déroulée au niveau national et a généralement impliqué une limitation du rôle de l'État dans

    le contrôle du négoce intérieur des céréales. Ce n'est qu'au cours des cinq dernières années

    qu'ont été prises les premières mesures pour tenter de promouvoir le négoce privé des

    céréales au niveau national et sous-régional et qu'ont été faites les premières tentatives

    pour mettre sur pied un secteur plus moderne et plus professionnel. Une amélioration des

    systèmes d'information est l'un des éléments clé de ce « changement de paradigme ». Le

    projet burkinabé Plan d'Actions des Céréales (PAC)14(*) a constitué une innovation radicale

    en créant sa propre base de données céréalière pour le commerce, les informations étant

    fournies par des négociants en céréales. Ce nouveau système se fonde sur les besoins des

    négociants en céréales et utilise un abonnement de groupe au système national de téléphonie cellulaire de l'ONATEL. Cet effort pour mettre en oeuvre le plan d'action céréales doit être suivi soigneusement au niveau national et soutenu par des investissements complémentaires appropriés au niveau de la sous-région.


    · Mise en place du CIC-B « interprofessionnel » et développement de marchés pour de

    nouveaux produits céréaliers : L'État a financé la mise en place d'un Comité

    interprofessionnel des céréales et du niébé au Burkina Faso (CIC-B), et l'exécution du plan

    national d'action céréales (excluant le riz et le blé). Une façon de commencer à s'engager

    dans une voie moderne est de développer des produits transformés à base de céréales, tels

    que les produits céréaliers pour le petit-déjeuner et des bouillies pour bébé, et des produits

    céréaliers faciles à préparer comme le couscous de mil. Tout en visant principalement le

    marché intérieur certains de ces produits, tels que le fonio et le couscous de mil, peuvent

    aussi avoir un considérable potentiel à l'export. Par ailleurs, avec l'expansion d'un élevage

    plus intensif, qui nécessite davantage d'aliments industriels pour le bétail, basés

    principalement sur le maïs, il y a un important potentiel pour le développement d'une

    interprofession de l'industrie de l'alimentation animale. Dans la mesure où cela contribuera

    à accroître les exportations de viande, cela pourrait être la façon la plus efficace d'« exporter » le maïs. Les donateurs pourraient pousser ce type de Recherche-Développement en finançant des subventions de contrepartie attribuées de façon concurrentielle à des groupes interprofessionnels, en partenariat avec des investisseurs étrangers ou avec le soutien des instituts burkinabè de recherche appliquée.


    · Les normes de qualité des céréales et leur utilisation : Il existe des normes pour les

    céréales sèches du Burkina (relatives à l'humidité contenue, à la présence de moisissures,

    de grains de mauvaise qualité, d'impuretés), mais ces normes ne sont généralement

    appliquées que de façon occasionnelle. Les entreprises de transformation semi-industrielle

    des céréales peuvent exiger que le mil ou le maïs qu'elles achètent satisfasse les normes de

    qualité plus strictes, mais aussi payer plus cher les céréales satisfaisant ces normes.

    L'assistance à des groupes interprofessionnels pour élaborer et faire respecter des normes

    de qualité appropriée aux céréales devrait être soutenue. Dans la mesure où les

    consommateurs sont prêts à payer pour une meilleure qualité, cela améliorera la

    compétitivité de ces produits sur les marchés de la sous-région.


    · Meilleure commercialisation des céréales sur des niches de marché : Bien nettoyé et

    mis en valeur par un conditionnement attirant, le fonio burkinabé pourrait obtenir une

    importante part du marché de la sous-région. Les possibilités de développement des

    exportations, dans les céréales « mineures » ainsi que d'autres cultures négligées

    devraient être explorées par le secteur privé pour les possibilités qu'elles peuvent offrir

    dans la promotion des exportations et le développement de petites organisations

    professionnelles de filière. Alors que l'État doit se centrer sur les secteurs prioritaires, le

    secteur privé pourrait être incité à poursuivre ces opportunités par des subventions de

    contrepartie attribuées de façon concurrentielle.

    La filière coton fait l'objet de dix (10) projets d'investissement :

    - décorticage de riz ;

    - complexe agro-industriel de production et transformation de maïs ;

    - malterie ;

    - céréales de petit déjeuner ;

    - aliments de pour bébés ;

    - petit biscuiterie ;

    - biscuiterie ;

    - production de pâtes et couscous ;

    - aliments pour bétail ;

    - unité de production de levure pour boulangerie.

    Quelques mesures d'accompagnement pourraient faciliter l'introduction de ces projets et donc de pousser le développement de la filière. Ces mesures incluent les suivantes, dont certaines sont valables pour l'économie en général :

    - une initiative établissant et promouvant les contacts entre les cultivateurs et les exploiteurs industriels aiderait la production des espèces, quantités et qualités véritablement nécessaires aux exploitations établies ;

    - le recours à une assistance technique permettrait de mettre sur pied un service de soutien pour les opérateurs de la filière ;

    - les producteurs de produits à base de céréales pourraient également bénéficier d'un rassemblement de leurs efforts. Un tel regroupement, motivé par les forces du marché, leur conférerait une voix tonnante sur les marchés des intrants.

    Enfin, le développement de la filière, comme l'économie en général, serait aidé par :

    - un meilleur réseau routier ;

    - une simplification des contrôles ;

    - une libéralisation continue si non-brutale ;

    - des crédits plus accessibles pour les investissements importants ; et

    - le partenariat de l'Etat non vocal ou actif mais compréhensif afin d'encourager les initiatives privées.

    Pour la filière « fruits et légumes »

    L'exportation de mangues burkinabé vers les pays voisins (notamment le Niger) et la

    « mangue organique » constituent d'intéressantes opportunités. Une partie importante des

    mangues exportées par le Burkina est certifiée « organique » par la filiale d'ECOCERT, dont le siège pour l'Afrique de l'Ouest est au Burkina. Vu l'utilisation très rare de produits chimiques, les exportateurs ont des possibilités d'être plus compétitifs sur cette niche de marché en expansion. Enfin, il y a la transformation des mangues. Actuellement elle se limite

    essentiellement au séchage de tranches de mangues, au moyen de séchoirs soit solaires soit

    chauffés au gaz. Si le volume des exportations de mangues séchées semble petit (230 tonnes), il n'en représente pas moins l'équivalent d'environ 3.500 tonnes de mangues fraîches (soit environ trois fois le poids des mangues exportées fraîches en 2005).

    Pour que les fruits et légumes burkinabé soient plus compétitifs et gagnent des parts sur

    les marchés de la sous-région, il faut de nouvelle méthodes de commercialisation et des

    investissements dans les infrastructures et pour cela des entreprises plus importantes que les

    négociants traditionnels ou organisées différemment. Ces nouvelles entreprises doivent avoir une compétence en gestion organisationnelle et logistique et pour cela un personnel professionnel formé ayant des incitations suffisantes à innover, analyser les marchés et saisir des parts de marché. Ces principes ont été partiellement démontrés et confirmés par diverses entreprises publiques burkinabé de commercialisation de produits agricoles au cours des vingt dernières années (UCOBAM, ONERA, FLEX FASO, etc.), mais la pérennité de ces entreprises a été constamment mise en cause par les faiblesses et vulnérabilités bien connues des entreprises publiques. Le défi à relever aujourd'hui est donc de développer des entreprises privées de négoce innovantes et d'une certaine taille.

    L'atteinte de la taille et de la complexité organisationnelle nécessaire pour devenir un

    acteur qui compte sur les marchés de la sous-région nécessite des innovations et peut-être le

    développement de nouvelles relations de mentorat (ou des partenariats) avec des entreprises

    étrangères (européennes, ivoiriennes, ou autres) connaissant la logistique des produits maraîchers. Pour y parvenir, le gouvernement a adopté :

    ü la valorisation industrielle ;

    ü l'utilisation de la capacité optimale des unités industrielles existantes ;

    ü la création de nouvelles PMI. Les acteurs de la filière, soutenus par un financement adéquat de donateurs (au moyen de subventions de contrepartie accordées de façon concurrentielle), doivent trouver des façons innovantes de faire évoluer les entreprises existantes ou de promouvoir la création d'entreprises privées de négoce des produits maraîchers (ou des entreprises intégrées de production et de négoce) ayant une taille suffisante pour posséder leurs propres installations de stockage et leur chaîne de froid et une capacité minimale pour réaliser des études de marché et offrir le niveau indispensable en matière de logistique et de gestion globale d'entreprise.

    Pour la filière « oléagineux »

    Traditionnellement, le secteur des oléagineux au Burkina Faso comporte quatre filières que sont: l'arachide, le sésame, les noix de karité et les noix de cajou. Treize(13) projets d'investissement ont été sélectionnés pour la filière oléagineuse :

    - arachides grillées ;

    - unité mobile de trituration

    - moulins à huile ;

    - extraction d'huile de soja ;

    - extraction d'huile de sésame ;

    - transformation anacarde ;

    - fabrique de margarine ;

    - production d'acides gras ;

    - lubrifiants naturels ;

    - extraction d'huiles essentielles ;

    - crème cosmétique pour mains et visage ;

    - égrenage de coton ;

    - pressage de coton.

    Le sésame est l'un des meilleurs candidats, au Burkina Faso, pour l'expansion des exportations au service de la réduction de la pauvreté. Ceci nécessitera un effort concerté de collaboration public-privé qui devra inclure les actions suivantes :


    · Soutien à l'organisation interprofessionnelle ;


    · Incitation au développement d'une haute qualité constante : Il faut l'accompagner de la

    Cré&ation ou du développement d'entreprises ou de partenariats ayant la taille, les capitaux et la

    sophistication technique voulus ;


    · Incitation à l'adoption d'une « Stratégie Asie » visant surtout le Japon : Divers marchés

    asiatiques pour l'huile et les graines de sésame sont en croissance continue et le Burkina Faso,

    grâce à ces liens commerciaux actuels, est bien placé pour y devenir un plus grand acteur ;


    · Incitations pour qu'un grand opérateur privé joue un rôle de « Leader de filière » :

    l'expérience de la SOPROFA a démontré quelques avantages de l'existence d'une société

    importante, financièrement solide, capable de jouer le rôle de leader.


    · Développement de la transformation du sésame au Burkina : Comme pour les autres

    cultures d'oléagineux, le Burkina devrait explorer les possibilités de passer de l'exportation de

    graines brutes à celle de produits transformés tels que l'huile et le gâteau de sésame, qui

    pourraient être plus rentables.

    Pour les filières « lait, viande, cuirs et peaux »

    Le développement de ces filières, comme des autres filières agro-alimentaires, serait à l'idéal basé sur deux souches : le développement des capacités industrielles et le développement de l'artisanat.

    Le développement de l'industrie des ressources animales se fera par le biais d'une stratégie déclarée de dynamisation de la filière. Les initiatives devraient être concentrées sur le marché intérieur, surtout pour les produits alimentaires. Une fois les objectifs d'autosuffisance et de santé exposés, les entrepreneurs devront être poussés grâces à des crédits plus flexibles permettant les lourds investissements nécessaires à ces opérations.

    Le moteur du développement artisanal serait l'amélioration des conditions artisanales de production et de transformation.

    Cinq projets d'investissements ont été détectés pour les filières « ressources animales » :

    - embouche, transformation et vente de viande

    - les petits abattoirs

    - fabrique de peaux (tannage)

    - produits en cuirs

    - abattoirs frigorifiques de volailles.

    La mesure d'accompagnement générale et la plus importante pour la filière ressources animales est l'accès à des facilités financières.

    Pour la filière « fabrication et ouvrages en métaux »

    La filière fabrications et ouvrages en métaux est traditionnellement considérée comme essentielle dans le processus d'industrialisation. La rentabilité de nombreuses entreprises existantes a souffert de la libéralisation des échanges et des importations frauduleuses. C'est ainsi que la stratégie de la filière a été élaborée sur la base de l'analyse diagnostic des points forts et des points faibles de la filière et l'évaluation de l'avantage comparatif du Burkina Faso. Le plan d'action propose des initiatives des secteurs public et privé dans les domaines suivants :

    · restructuration des entreprises(SIFA)

    · projets d'investissements potentiels : sept (07) projets d'investissements sont identifiés :

    - mini-fonderie

    - fabrication d'outils agricoles

    - fils barbelés et clôtures

    - ventilateurs et postes radio

    - unité de revêtement électrolytique

    - traitement de surface

    - accessoires pour mobylettes.

    Les mesures d'accompagnement d'importance particulière seraient la surveillance améliorée des importations frauduleuses, la réduction des droits de douane sur les importations de produits intermédiaires et de biens d'équipements, et la réduction des coûts de facteurs.

    Pour la filière « polymère : caoutchouc et plastique »

    Sans ressources intérieures nationales, le développement de la filière dépend de l'établissement d'échelles de production suffisamment importantes pour réduire les coûts de production de manière à pouvoir faire concurrence aux importations de l'Asie du Sud-est. Cependant, pour que ceci soit efficace, et pour que toute idée de projet identifié devienne fiable, les producteurs intérieurs devront :

    · améliorer leur performance d'exploitation, de gestion et de marketing ;

    · établir des alliances stratégiques avec les producteurs et les distributeurs des pays voisins ;

    · créer des unités de recyclage des déchets de plastiques et de caoutchouc.

    Quatorze projets d'investissements potentiels ont été identifiés pour la filière à partir de l'analyse de l'avantage comparatif du Burkina. L'accent a été placé sur l'identification des opérations de petite et moyenne échelles, celles-ci convenant mieux à la taille du marché et étant probablement plus facile à gérer à court terme :

    - usine de produits en plastiques divers

    - fabrique de bâches et de gilets à provision

    - fabrique de papier cellophane

    - usine de meubles en plastique

    - accessoires pour mobylettes

    - usine de moulage à injection

    - fabrique de peignes

    - montures de lunettes

    - fabriques de brosses à dents

    - seringues médicales

    - fabrique de chaussures

    - usine de retraitement des pneus

    - fabrique de boutons

    - recyclage du plastique.

    La petite échelle de la filière et le manque de ressources intérieures, signifient qu'elle ne justifie pas nécessairement des mesures d'accompagnement spécifiques de la part de l'Etat. Les principales possibilités d'action spécifique à la filière résidant sur l'amélioration des niveaux de coopération des entreprises du secteur privé. Deux domaines de coopération potentielle se suggèrent d'eux-mêmes :

    · le passage des commandes en gros pour les matières premières pour aider à réduire le coût des intrants et

    · la négociation d'accords de collaboration et de marketing avec les producteurs des pays voisins.

    D'autres domaines de coopération dépendraient des entreprises impliquées et de la mesure dans laquelle elles considèrent cette coopération avantageuse.

    Pour la filière « carrières et matériaux de construction »

    La stratégie de développement industriel pour la filière carrières et matériaux de construction devrait comprend les quatre principaux éléments :

    · la continuation de la restructuration des entreprises industrielles existantes ;

    · le développement de nouveaux projets d'investissements industriels ;

    · le développement continu de la production artisanale de matériaux de construction par le biais de projets de soutien appropriés ; et

    · l'évaluation du marché pour les produits des richesses minérales identifiées.

    Sept projets d'investissements sont identifiés:

    - mini-cimenterie

    - fabrique de carreaux en marbre

    - gravier

    - fabrique de chaux

    - fabrique de bâtonnets de craie

    - fabrique de récipients en verre

    - fabrique de briques en béton de ciment.

    Les actions envisagées dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement industriel

    visent surtout à maîtriser le secteur informel et les coûts de production, développer les

    exportations, réduire la pression fiscale, intégrer les femmes au développement, promouvoir les PMI rurales et diversifier les technologies utilisées tout en protégeant l'environnement. En outre, le gouvernement entend poursuivre les réformes et actions nécessaires à la promotion du secteur privé, notamment :

    - parachever le processus de privatisation des entreprises publiques ;

    - dynamiser la commission de concertation Etat - Secteur privé. Ces actions devront à terme favoriser l'augmentation de la production industrielle, la création d'emplois et l'amélioration de la balance commerciale.

    La conférence des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain, consciente que la politique industrielle commune de l'UEMOA, doit contribuer à une insertion harmonieuse des économies de l'Union dans le processus de mondialisation, notamment en contribuant à lever les obstacles structurels au développement industriel, a adopté la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA sur recommandation du Conseil des ministres en sa séance du 6 décembre 1999.  

    Les objectifs spécifiques de la Politique Industrielle Commune de l'UEMOA sont définis ainsi qu'il suit :

    * assurer et consolider la compétitivité des entreprises industrielles de l'Union ;

    * accélérer l'adaptation de l'industrie de l'Union aux changements structurels en cours ;

    * préserver et développer les capacités d'exportation des Etats membres, dans le cadre des nouvelles donnes du commerce mondial ;

    * encourager la mise en place d'un environnement favorable à l'initiative privée, la création et le développement des entreprises, en particulier des PME/PMI ;

    * favoriser la construction au sein de l'Union d'un tissu industriel fortement intégré en s'appuyant, notamment, sur les PME/PMI ;

    * favoriser la diversification et la densification du tissu industriel de l'Union15(*).

    Dans sa mise en oeuvre, la Politique Industrielle Commune devra s'inscrire, avec les autres politiques communes et sectorielles16(*), dans un ensemble cohérent orienté vers la compétitivité et la promotion de l'investissement au sein de l'Union. Pour ce faire, l'Union, notamment, renforcera la concertation entre les différents partenaires afin de mieux cerner les priorités du secteur privé particulièrement en matière de réformes.

    CONCLUSION

    Tant que persistent des problèmes de main d'oeuvre et des coûts de facteurs élevés, la promotion d'industries de transformation à forte intensité de travail de type assemblage et d'industries lourdes n'aurait guère de sens économique. De même, tant que la faiblesse du pouvoir d'achat limite la taille du marché local, les activités de substitution aux importations auront du mal à concurrencer les importations bon marché de pays qui peuvent atteindre des économies d'échelle. L'intégration économique au sein de l'UEMOA a porté un coup supplémentaire aux activités de substitution aux importations au Burkina Faso car, dans de nombreux cas, il est plus rentable d'investir dans un pays côtier plus important qui permet d'atteindre des économies d'échelle et donc de réaliser des coûts inférieurs. Par contre, le Burkina Faso jouit d'importants avantages compétitifs dans des activités d'exploitations des ressources, là où la disponibilité éventuellement importante de matières premières locales compense l'absence de main d'oeuvre qualifiée et les coûts de facteurs élevés. Plus précisément, l'agro-industrie - transformation de produits de l'agriculture et de l'élevage pour l'exportation vers la sous-région et au-delà - offre d'importantes opportunités qui restent jusqu'ici sous-exploitées. Les investissements étrangers ont permis de dynamiser le secteur minier, suite à la libéralisation introduite par le code minier de 1997, révisé en 2003. A l'heure actuelle, les sociétés minières impliquées au Burkina Faso sont toutes des sociétés « juniors », telles que Orezone Resources, High River Gold Mines et Etruscan Resource. Aucune « major » ne s'est encore impliquée suite à la découverte d'un gisement par une des sociétés « juniors ». Les gisements découverts et en cours de mise en exploitation restent de taille relativement modeste, mais l'impact sur le développement du secteur minier industriel et l'emploi est important à l'échelle du Burkina Faso. Le développement du secteur minier ces dernières années est en effet dû en grande partie à des investisseurs étrangers, qui ont apporté leurs connaissances techniques autant que le capital nécessaire aux opérations de prospection, de recherche et d'exploitation. Le secteur est encore dans sa phase initiale de développement et le potentiel est important. Une exploitation des ressources minières rationnelle et respectueuse de l'environnement est susceptible de contribuer au développement économique et social du Burkina Faso. Le Burkina Faso a accordé l'agrément à 354 projets entre 1996 et 2007, représentant un montant total d'investissement de CFA 726 milliards ($1,7 milliards) et environ 13 000 emplois, pour des exonérations fiscales prévisionnelles sur cinq ans de CFA 562 milliards ($1,3 milliards). Le secteur industriel représente un tiers du montant de ces investissements, pour deux tiers pour les services.

    Le dessein de la politique gouvernementale actuelle est d'encourager le développement efficace du secteur privé et de fournir un plan ou modèle de stratégie industrielle. Face aux exigences de la mondialisation et tenant compte du rôle de l'industrie dans le développement, les Etats membres de l'UEMOA réaffirment leur volonté de faire de l'industrialisation la voie du développement de leurs économies notamment par le développement des PME/PMI. La nouvelle dynamique impulsée par l'Union devra faciliter la mobilisation d'importants fonds et la diversification des instruments de financement nécessaires à la mise à niveau et à la création d'entreprises.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    Général:

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    Premier ministère, investir au Burkina Faso la porte ouverte sur le grand marché de l'Afrique de l'Ouest, quatrième édition des journées économiques du Burkina Faso en France, 20 novembre 2008

    Burkina Faso, le défi de diversification des exportations dans un pays enclavé, Etude diagnostique sur l'intégration commerciale du cadre intégré, septembre 2007.

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    Banque mondiale, «Burkina Faso: Une évaluation du Climat des Investissements», juin 2006.

    Banque mondiale, «Burkina Faso: Reducing Poverty through Sustained and Equitable Growth, Poverty Assessment «, 2004.

    Banque mondiale, «Création d'emplois pour la réduction de la pauvreté au Burkina Faso»,

    octobre 30, 2006.

    Gouvernement de Burkina Faso, « Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté », Ministère de l'Economie et du Développement, juillet, 2004.

    Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat, « Stratégie de

    Mobilisation de l'Initiative Privée pour la Promotion d'une Croissance Economique Durable »

    juin 2005.

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    l'UEMOA», 2003.

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    MAZIERES, Clémentine. « Diagnostic De La Filière Mangue Au Burkina Faso », Juin 2005,

    Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina Faso,

    Direction des Etudes et de la Planification et AGRER

    MAZIERES, Clémentine. « Diagnostic De La Filière Haricot Vert Au Burkina Faso », Juin 2005, Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina Faso, Direction des Etudes et de la Planification et AGRER.

    MOAHRH, SG/SP/CPSA, « Etude pour l'élaboration du plan de développement de la filière

    fruits et légumes », mars, 2004. (Cabinet JUDICOME/JEXCO)

    MOAHRH, SG/SP/CPSA, « Etude pour l'élaboration du plan de développement de la filière

    fruits et légumes : Volume II, Plan d'actions pour le développement de la filière fruits et

    légumes », septembre, 2004. (Cabinet JUDICOME/JEXCO)

    STRUDEN, Christian. «Etude des Possibilités d'Exportation des Fruits et Légumes du Burkina Faso vers l'Allemagne et l'Union Européenne », GTZ, septembre, 2004.

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    JITAP Burkina Faso, « Demande Internationale pour Quatre Produits Oléagineux du Burkina

    Faso Sésame, Karité, Arachide, et Noix de Cajou », JMCI, novembre, 2002.

    JITAP Burkina Faso, « Formulation de Stratégie de Développement et Promotion des

    Exportations de Quatre Produits Oléagineux (Sésame, Karité, Arachide et Noix de Cajou): Offre Nationale du Burkina Faso, décembre, 2002.

    JITAP Burkina Faso, « Stratégie de Développement et de Promotion des Exportations et Plan

    Marketing Export National pour les Quatre Produits Oléagineux du Burkina Faso », Ouagadougou, Janvier 2003.

    LOVETT, Peter et.al. «Shea Butter Export Guide», West Africa Trade Hub, septembre, 2005.

    De MEESTER, Sigrid et Propser K. Ntema, « La Filière Gomme Arabique au Burkina Faso », Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, Départements de Technologie

    Alimentaire, octobre 2001.

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    Williams, David, «West African Cashew Sector Study: Supply-Chain Analysis and Needs

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    PowerPoint), avril, 2005.

    De MEESTER, Sigrid et Propser K. Ntema, « La Filière Gomme Arabique au Burkina Faso », Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, Département de Technologie

    Alimentaire, octobre 2001.

    Mines

    Banque mondiale, « Les Mines comme source de croissance : étude prospective sur le secteur

    minier du Burkina Faso », octobre 2004.

    AUTRES SOURCES

    Acte additionnel n° 05/99 portant adoption de la politique industrielle commune de l'UEMOA

    Décret n° 98-551/PRES/PM/MCIA portant adoption de la Stratégie de Développement Industriel

    * 1 _ 1 euro = 655,957 FCFA

    * 2 _ MCPEA, Rapport sur l'Industrie au Burkina Faso 2003-2004, Juillet 2005

    * 3 _ Banque mondiale, Creating Better Jobs for Poverty Reduction in Burkina Faso, Oct. 2006

    * 4 _ Le premier chiffre vient du comité de la balance des paiements, MFB, le deuxième du Rapport sur

    l'Industrie au Burkina Faso 2003-2004, MCPEA

    * 5 _ www.faostat.org

    * 6 _ «Étude d'identification et de promotion d'unités régionales dans la filière coton de l'UEMOA » mars

    2003, encadré 47, page 65

    * 7 _ Padeco study, volume 2, février 2004, sommaire exécutif.

    * 8 _ Page 67.Une subvention d'un milliard FCFA pour 4000 tonnes de fibre est équivalente à une subvention

    de 40% sur le prix de la fibre carreau usine [620=680-60 (coût usine mise à FOB)]. 40% =100.000/

    (4*620). Page 65 section 9.3.1 et page 66 section 9.3.5.

    * 9 _ Rapport daté de décembre 2005 et reçu en février 2006.

    * 10 _ Ibid.

    * 11 _ UEMOA, Etude sur la compétitivité sectorielle des économies des pays membres de l'UEMOA, 2005.

    * 12 _ Cette section a bénéficié des discussions le comptable du VAO, plusieurs représentants du LUXDEVELOPPEMENT

    à Ouagadougou et à Niamey, un expert du West Africa Trade Hub de l'USAID, et les

    commentaires de la Directrice Générale du VAO.

    * 13 _ La création d'un « espace commercial » régional pour les céréales pourrait impliquer au départ un

    renforcement du négoce dans les parties du Burkina, du Mali, du nord de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de

    la Guinée situées dans un rayon d'environ 500 km autour de Bobo-Dioulasso.

    * 14 _ Financé par le GTZ, l'UE, et la coopération danoise.

    * 15 _ Art 2, Acte additionnel n°05/99 portant adoption de la politique industrielle commune de l'Uemoa

    * 16 _ Le Protocole Additionnel n° II relatif aux politiques sectorielles de l'UEMOA, notamment en ses articles 21, 22 et 23 






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