Section II : ESSAI D'ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS
DE L'AFFLUX DES ONG A BUKAVU
La ville de Bukavu étant l'une parmi les victimes des
guerres en répétition connait aujourd'hui une situation
humanitaire plus au moins critique attirant en partie les ONG. C'est ce que
nous allons essayer d'aborder en analysant les facteurs de cet afflux. Nos
enquêtes ont relevé plusieurs facteurs explicatifs de l'afflux des
ONG
Olivier MUSHAGALUSA M. : « l'afflux des ONG à
BUKAVU et leur impact sur la vie sociale dans la ville de Bukavu »
Olimushagam@yahoo.fr/+243994309872
ou +2438531672
à Bukavu dont le principal c'est la question des guerres
qui ont appauvri un grand nombre des personnes et enrichi certaines personnes.
A ce facteur s'ajoute une mauvaise gestion du pouvoir et des ressources. Ces
deux facteurs englobent les autres (précarité économique,
persistances des maladies et épidémies, violation des droits de
l'homme, violences sexuelles, problèmes d'éducation,
problèmes sanitaires, corruption, centralisation du pouvoir,
impunité...).
II.1 La pauvreté ayant été
aggravée par des guerres
La pauvreté est considérée comme une
situation dans laquelle se trouve une personne n'ayant pas les ressources
suffisantes pour conserver un mode de vie normal ou y
accéder.39
La République Démocratique du Congo s'est
résolument engagée à lutter contre la pauvreté qui
fragilise le peuple congolais depuis plusieurs décennies et qui place le
pays parmi les plus pauvres et les plus endettés du
monde.40
Les études sur la pauvreté réalisées
pour la République Démocratique du Congo (RDC) sont plutôt
rares, pour de différentes raisons, en particulier à cause de
l'insuffisance des données Statistiques. En effet, au cours des vingt
dernières années, seulement deux enquêtes nationales
auprès des ménages ont été réalisées:
les enquêtes de 1995 et celles de 2001, sur la situation des femmes et
des enfants. Ces enquêtes sont simples, très encadrées au
niveau International et dirigées en dehors de l'Institut National de la
Statistique congolais (INS). Quant aux données sur la capitale Kinshasa,
la dernière enquête sur les conditions de vie des ménages
date de 1984. Cette année représente la date du dernier
recensement de la population (UNICEF, 1995). 41 Dans ce travail,
pour aborder cette question dans le contexte général de Bukavu,
nous devons l'analyser par trois paramètres pour faire comprendre
comment la pauvreté influence l'afflux des ONG, notamment les
paramètres social, économique et culturel.
39 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) « La
pauvreté »
40 DSRP, « Monographie de la province du Sud-Kivu
», Kinshasa, Mars 2005, pp.8
41 MOUMMI Ahmed « Analyse de la pauvreté en
République démocratique du Congo», N° 112,
African Development Bank, Tunis, 2010, pp.5 (pdf)
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a) Le paramètre social
La situation sociale de la population congolaise en
générale et celle de la ville de Bukavu en particulier reste
encore précaire. C'est dans cette perspective que Bukavu est
également touché par le chômage qui motive certains
intellectuels à élaborer des projets à caractère
social et qui les soumettent aux bailleurs de fond qui sont souvent des
étrangers. Ils le font non seulement pour intervenir dans le domaine en
question mais également pour avoir du job.
Sur le marché du travail, la situation de chômage
ou d'emploi précaire touche la très grande majorité de la
population active. La part du travail informel est en constante augmentation et
les salaires restent dérisoires tant dans l'informel que dans le formel.
Aux termes des négociations de février 2004, un nouveau
barème salarial avait fixé à 208 dollars le traitement
mensuel du dernier fonctionnaire de l'État et à 2 080 dollars
celui du secrétaire général de l'administration publique.
Cependant, cette grille n'est toujours pas appliquée. Un huissier (le
plus bas salaire) touche 826 francs congolais (environ 1.7 dollar), auxquels
s'ajoute une prime mensuelle de transport de 9202 francs congolais (20
dollars).42 C'est dans ces circonstances que certains intellectuels
préfèrent travailler dans les ONG, car ils estiment que
là, le salaire est raisonnable par rapport à celui de la fonction
publique et pour y arriver, les uns créent leurs propres ONG pour
soumettre le financement aux bailleurs de fonds souvent étrangers et les
autres rédigent les demandes d'emplois en les adressant aux responsables
des ONG.
Dans certains pays (comme au Kenya) rares sont des personnes
étrangères qui financent les interventions des projets des ONG,
car le gouvernement se porte lui seul garant d'assurer le financement et le
nombre de celles-ci est réduit.
A Bukavu, on constate aujourd'hui une pénurie alimentaire
dans certains ménages où on mange une fois par jour, ce qui est
d'après nos investigations, causée par plusieurs raisons : en
principe les villages aident les villes à survivre en produisant des
denrées alimentaires (haricots, maïs, manioc, légumes,
fruits, la viande...) mais malheureusement au lieu d'entretenir ces villages
aujourd'hui ils sont abandonnés à leur triste sort. les
villageois abandonnent leurs champs à cause de
l'insécurité grandissante dans leurs villages et ceux qui y
restent sont souvent
42 BAfD/OCDE (2006), Perspectives économiques en
Afrique
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victimes de vols, violences, massacres...c'est l'une des causes
qui expliquent aujourd'hui la concentration de la population à Bukavu,
il est tout à fait logique de comprendre que si les villages sont
abandonnés par les villageois qui se dirigent vers les villes, cette
dernière sera caractérisée par le chômage, la
mauvaise alimentation, la délinquance juvénile, le vol, les
maladies, l'illettrisme, etc.
Sources : Enquêtes
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