République de Côte
d'Ivoire Union - Discipline - Travail
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE
PUBLIQUE/ MINISTERE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
Ecole Nationale Supérieure de Statistique
et d'Economie Appliquée
Projet Pédi-Test ANRS 12165
Programme PAC-CI
Mémoire de fin de cycle
Attitudes et pratiques du personnel de
santévis-à-vis du dépistage VIH des enfants
âgés
de six à vingt six semaines dans
les
formations sanitaires en Côte
d'Ivoire
Présenté
par:
AMADOU Salmon
Elève Ingénieur des Travaux
Statistiques
Sous la Supervision de: M. BROU
Hermann Enseignant -chercheur à l'ENSEA
(c) Septembre 2008
<< L'ENSEA n'entend donner aucune approbation
niimprobation aux opinions émises dans ce
mémoire.
Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur
>>
DEDICACES
A JESUS-CHRIST Fils Unique du Dieu Tout-Puissant
Auteur de toute grâce et de toute bénédiction dans ma
vie,
A ma Famille
A mon frère et ami DELVARAYANG
Souleimanou.
La reconnaissance silencieuse ne sert à
personne.
Gladys Bronwyn Stern
La réalisation de la présente étude a
été possible grâce à la contribution de plusieurs
personnes que nous tenons à remercier. Nous avons pu
bénéficier de soutiens divers et d'échanges fructueux pour
lesquels nous tenons à présenter nos sincères
remerciements.
Nos remerciements vont à mon père et à ma
mère pour leur soutien financier, moral et spirituel, à nos
frères et soeurs Mébi, Alphonse, Goviata, Nadassi et
Véronique qu'ils voient dans ce travail un encouragement dans la
poursuite de leurs propres études. Toutes nos reconnaissances et nos
remerciements vont également à l'endroit de notre frère et
ami DELVARAYANG Souleimanou qui n'a ménagé aucun effort pour que
notre séjour en Côte d'Ivoire se passe dans les meilleures
conditions. Nous tenons aussi à remercier IRITA Rose et ma tante MAMMA
pour leur soutien constant.
Nous remercions particulièrement nos encadreurs Mme
LEROY Valériane, médecin épidémiologiste et M. BROU
Hermann, statisticien démographe pour l'attention particulière
qu'ils ont portée à ce travail, et pour la disponibilité
dont ils ont fait preuve, nonobstant leurs multiples occupations. Et à
l'ensemble du personnel de Pédi-Test ANRS 12165.
C'est l'occasion pour moi d'exprimer ma profonde gratitude
à Monsieur KOFFI N'GUESSAN, directeur de l'ENSEA pour tous les efforts
qu'il déploie pour l'amélioration de la qualité de notre
formation et pour son soutien moral constant.
Nous remercions également Monsieur KOUAKOU N'goran Jean
Arnaud, Directeur des Etudes des divisions ITS/AD/AT et tout le personnel
administratif et le personnel enseignant de l'ENSEA pour l'encadrement dont
nous avons bénéficié tout au long de notre formation.
Je tiens enfin à exprimer ma gratitude à mes
camarades de promotion, le peuple ivoirien pour son hospitalité et
à la convivialité CEMAC de l'ENSEA. A tous ceux qui de
près ou de loin ont contribué à la réalisation de
ce travail, j'exprime ma profonde reconnaissance.
Plus que moi, l'éternel notre Dieu,
maître de toute créature saura vous remercier pour tous vos
bienfaits.
AVANT-PROPOS
Disposer d'un système viable de production et de
diffusion de l'information statistique, sur lequel doivent s'appuyer les prises
de décisions, est sans nul doute l'un de plus grands leviers du
développement économique et social. Dès lors, la formation
des cadres statisticiens s'impose comme une nécessité. L'Ecole
Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée
(ENSEA) s'inscrit dans le cadre du développement de ces
compétences.
Les cours y sont dispensés dans quatre divisions dont
celle des ingénieurs des travaux statistiques (ITS). En vue non
seulement de mettre en pratique les connaissances théoriques qu'ils ont
acquises mais aussi et surtout de s'initier à la vie professionnelle,
les élèves ITS effectuent un stage obligatoire à la fin de
leur formation.
C'est dans le cadre de ce stage que j'ai été
accueilli dans le projet Pédi-Test ANRS 12165 pour travailler sur le
thème «Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIII des enfants âgés de six
à vingt six semaines dans les formations sanitaires en Côte
d'Ivoire». Il s'agissait de décrire les attitudes et pratiques du
personnel de santé des sites impliqués dans le projet
Pédi-Test ANRS 12165, vis-à-vis du dépistage VIII des
enfants de moins de six mois dans les services de pesée/vaccination et
de consultation de pédiatrie générale. Ce projet vise
à évaluer l'acceptabilité familiale du dépistage
pédiatrique du VIII proposé en routine dans des consultations
vaccinales et pédiatriques chez des enfants âgés de 6
à 26 semaines à Abidjan, Côte d'Ivoire, de la prise en
charge thérapeutique spécifique du VIII qui lui fera suite, et
l'acceptabilité du principe de recrutement dans un projet de recherche
de l'enfant index s'il est infecté.
INTRODUCTION 1
Chapitre 1: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3
1.1 Problématique 3
1.2 Objectif 4
1.3 Hypothèse 4
1.4 Etat actuel des connaissances 5
1.5 Le projet Pédi-Test/ANRS 12165 9
1.6 Méthodologie 10
1.7 Outils d'analyse 12
Chapitre 2 : ANALYSE DES RESULTATS 14
2.1 Caractéristiques socioprofessionnelles du
personnel de santé 14
2.2 Formation du personnel de santé en matière
VIH/SIDA 17
2.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA 18
2.4 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA 31
2.5 Facteurs déterminants du personnel de santé
de se sentir capable à proposer un test de
dépistage à un enfant de moins de six mois
40
Chapitre 3 DISCUSSION 44
CONCLUSION 46
REFERENCES 47
ANNEXES I
TABLE DES MATIERES VI
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ANRS Agence nationale de recherches sur le sida
et les hépatites virales
ARV Antirétroviraux
FSU-com Formation Sanitaire Urbaine
communautaire
EDS Enquête Démographique et de
Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONUSIDA/ UNAIDS Programme commun des Nations
Unies sur le VIH/sida
OMS/ WHO Organisation Mondiale de la
Santé
PTME Prévention de la Transmission du VIH
de la Mère à l'Enfant
PEC Prise en charge
PMI Protection Maternelle Infantile
SIDA Syndrome d'Immunodéficience
Acquise
SPSS Statistical Package for the Social
Sciences
TME Transmission du VIH de la Mère
à l'Enfant
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
VIH Virus de l'Immunodéficience
Humaine
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
TABLEAUX
Tableau 1.1 : Tableau des contacts 9
Tableau 2.2 : Répartition (en %) du personnel de
santé par site et milieu selon les caractéristiques
socioprofessionnelles 15
Tableau 2.3 : Répartition (en %) du personnel de
santé par service selon les caractéristiques
socioprofessionnelles 16
Tableau 2.4 : Répartition (en %) du personnel de
santé par formation initiale selon les caractéristiques
socioprofessionnelles 17
Tableau 2.5 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé selon les formations sanitaires 22
Tableau 2.6 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé selon le service d'activité. 25
Tableau 2.7 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé par formation initiale selon les activités
liées au dépistage du VIH/SIDA 27
Tableau 2.8 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé par zone d'implantation de la formation sanitaire
30
Tableau 2.9 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par formations sanitaires
33
Tableau 2.10 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par service 35
Tableau 2.11 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par formation initiale
37
Tableau 2.12 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par zone d'implantation de la
formation sanitaire 39
Tableau 2.13 : Résultat de la régression finale
41
Tableau A1 : Critères d'information II
Tableau A2 : Qualité du modèle IV
Tableau A3 : Test de Hosmer et Lemeshow IV
Tableau A4 : Test de classification V
FIGURES
Figure 1.1 : Enfants vivant avec le VIH dans le monde,
1990-2007 6
Figure 1.2 : Nouvelles infections à VIH chez les
enfants, 1990-2007 6
Figure 1.3: Décès dus au sida chez les enfants,
1990-2007 7
Figure 2.1: Répartition (en %) de la formation du
personnel sur le VIH par site 18
Figure 2.2: Répartition (en %) des services des
formations sanitaires par services proposés pour le dépistage des
enfants de moins de six mois 24
Figure A1 : Résidu standardisés II
Figure A2 : Résidu de Pearson III
Figure A3 : Leverage III
Figure A4 : Dbeta IV
Figure A5 : Pouvoir discriminant V
RESUME
Notre étude a pour objectif de décrire les
attitudes et pratiques du personnel de santé vis-à-vis du
dépistage VIH des enfants de moins de six mois dans les services de
pesée, vaccination et de consultations pédiatriques, à
Abidjan, Côte d'Ivoire.
Il s'agit d'une étude transversale effectuée
à l'aide d'un questionnaire standardisé auprès du
personnel de santé de quatre formations sanitaires (la FSU-com HKB
d'Abobo Avocatier, les hôpitaux généraux de Bonoua,
Koumassi et Port-Bouët). L'échantillon est réparti en 28
(26,7%) médecins, 25 (23,8%) infirmiers/sage-femme, 32 (30,5%)
Aidessoignants/assistants sociaux/conseillés et 20 (19,1%) autres
personnels (laborantins, filles de salle, etc.) travaillant dans les services
de pesée/vaccination et de consultation de pédiatrie
générale.
Les résultats montrent que huit personnels de
santé sur dix ont déjà eu à proposer un test de
dépistage VIH à une personne et 61% du personnel soignant
réalise une activité liée au dépistage du VIH.
79,81% du personnel ne prescrit pas de test de dépistage du VIH à
un patient sans son consentement. Plus de la majorité du personnel
(58,3%) pense que les services de consultation de pédiatrie
générale et de pesée/vaccination pourraient être le
lieu idéal pour proposer en routine le dépistage du VIH des
enfants de moins de six mois. Plus des deux tiers du personnel soignant (67,4%)
se disent capables de proposer un test de dépistage VIH à un
enfant de moins de six mois. 64,8% du personnel éprouve des
difficultés à proposer un test de dépistage du VIH. La
presque totalité (96,2%) des enquêtés pensent qu'il est
important de faire du dépistage VIH chez les enfants et 70,5% trouvent
un intérêt à s'investir encore d'avantage dans le
dépistage VIH des enfants de moins de six mois.
Notre étude met en évidence que plus de la
majorité du personnel de santé des formations sanitaires a
déjà eu à proposer un test de dépistage VIH
à une personne. Moins du tiers du personnel soignant quelle que soit la
formation initiale manifeste un intérêt à s'investir dans
le dépistage des enfants de moins de six mois. Plus de la
majorité du personnel de santé des services de consultation de
pédiatrie générale et de pesée/vaccination se sent
capable de proposer un test de dépistage VIH à un enfant de moins
de six mois.
INTRODUCTION
Le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) est
aujourd'hui l'une des principales maladies préoccupantes dans le monde.
Cette maladie a pris des proportions inquiétantes plus
particulièrement sur le continent africain, dans sa partie
subsaharienne. Depuis la découverte du virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) qui cause le SIDA il y a plus de 20
ans, des millions de personnes dans le monde ont été
infectées par le VIH et l'épidémie s'est répandue
à l'échelle planétaire. Entre 30,3 et 36,1 millions de
personnes à travers le monde étaient infectées par le VIH
en 2007 (ONUSIDA/OMS, 2008). Au cours de la même année, le sida a
provoqué la mort de plus de 24 millions de personnes.
Les données statistiques (ONUSIDA/OMS, 2007) indiquent
que l'Afrique subsaharienne reste la région du monde la plus
touchée par l'épidémie de VIH/sida. Plus de deux tiers
(68%) de toutes les personnes infectées par le VIH vivent dans cette
région où se sont produits plus de trois quarts (76%) de tous les
décès dus au sida en 2007. On estime que 1,7 million de personnes
y ont été nouvellement infectées par le VIH en 2007.
Contrairement à d'autres régions du monde, la majorité des
personnes vivant avec le VIH en Afrique Subsaharienne (61%) sont des femmes.
En Côte d'Ivoire, la dernière enquête sur
les indicateurs du sida (EIS) a estimé la prévalence nationale du
VIH chez les adultes à 4,7% (Institut national de la Statistique et al,
2006). La surveillance de l'épidémie à VIH parmi les
femmes enceintes suggère que la prévalence est en baisse, tout au
moins dans les zones urbaines, où elle a chuté de 10% en 2001
à 6,9% en 2005 (Ministère de la Santé et de
l'Hygiène publique et al, 2007).
À l'heure actuelle, il n'existe pas de vaccin contre le
VIH et bien qu'il y ait des thérapies, la maladie n'est pas
guérissable. En outre, le virus lui-même évolue rapidement,
mute et créé de nouvelles souches qui présentent des
défis en matière de dépistage, de prévention et de
traitement. La transmission verticale du VIH/sida entre la mère et
l'enfant est à l'origine de la majorité des infections à
VIH chez les enfants.
Au niveau mondial, le nombre d'enfants de moins de 15 ans
vivant avec le VIH est passé de 1,5 million en 2001 à 2,5
millions en 2007 (ONUSIDA/OMS, 2007). Le nombre estimé de nouvelles
infections chez les enfants a toutefois diminué, passant de 460 000
en
2001 à 420 000 en 2007 (ONUSIDA/OMS, 2007). Les
décès attribuables au sida parmi les enfants s'estiment à
330 000 en 2007 (ONUSIDA/OMS, 2007). Près de 90% de l'ensemble des
enfants séropositifs vivent en Afrique subsaharienne. (ONUSIDA/OMS,
2007).
Face à cette expansion inquiétante et alarmante
du sida chez les enfants, l'une des principales actions à mener et
à soutenir en collaboration avec les gouvernements, les agences des
Nations Unies, les organisations non-gouvernementales, les organisations
confessionnelles ou issues de la société civile est l'assistance
technique. Cette assistance permettra de favoriser l'intégration de
programmes de Prévention de la Transmission Mère à
l'Enfant du VIII (PTME) et de programmes de traitement contre le VIII/sida dans
les services materno-infantiles. Elle permettra aussi le renforcement des
moyens permettant d'identifier les enfants vivants avec le VIII/sida afin de
leur proposer des services comprenant l'accès au test VIII et le
traitement antirétroviral (UNICEF, 2005). Dans le cadre des actions
à mener, il y a le dépistage et la prise en charge des enfants
infectés. Cependant très peu d'études portant sur
l'infection à VIII des enfants sont disponibles pour mieux
appréhender la faisabilité d'un dépistage des enfants de
moins de six mois. C'est dans la perspective de la mise en place d'un
dépistage en routine du VIII des enfants âgés de six
à vingt six semaines que s'inscrit ce travail. Il est axé sur les
attitudes et pratiques du personnel soignant vis-à-vis du
dépistage des enfants, d'après les données de
l'enquête personnelle réalisée par le projet
Pédi-Test ANRS 12165 dans les formations sanitaires d'Abobo Avocatier,
Koumassi, PortBouët et Bonoua (Côte d'Ivoire), en Mars-Avril
2008.
Ce rapport est structuré en plusieurs sections dont les
premières présentent les objectifs de cette recherche, la
problématique, la méthodologie, la collecte et l'exploitation des
données. La section suivante qui constitue le corps même de cette
étude, analyse les résultats de l'enquête « Attitudes
et pratiques du personnel de santé vis-à-vis du dépistage
du VIII chez des enfants de moins de six mois dans les formations sanitaires en
Côte d'Ivoire » successivement à travers les
caractéristiques socioprofessionnelles, les activités
liées au VIII/SIDA et au dépistage, les attitudes et pratiques du
personnel de santé vis-à-vis du dépistage VIII des
enfants. Une discussion clôturera notre analyse.
Chapitre 1: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
1.1 Problématique
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS) en 2006, 5 millions d'enfants ont été
infectés dans le monde dont 3,4 millions en Afrique Sub-saharienne qui
représente la zone du monde la plus touchée par le VIII. Un tiers
des décès d'enfants de moins de 5 ans sont liés au VIII.
Entre 75 et 90% des infections sont verticales (mère-enfant) et ont lieu
pendant la grossesse, à l'accouchement et par allaitement. Pourtant, on
peut aujourd'hui réduire cette TME à 2 voire 1%. L'infection
à VIII de l'enfant est celle qu'on peut prévenir le plus
facilement et le plus efficacement grâce aux programmes de PTME. En
théorie, l'infection à VIII de l'enfant pourrait donc quasiment
disparaître: c'est ce qui se passe déjà en Europe et aux
Etats Unis d'Amérique.
S'il n'y a pas de traitement au niveau de la prise en charge,
25 à 30% des enfants infectés meurent avant un an, le double (50
à 60%) avant deux ans, 80% avant 5 ans. Ces cas sont symptomatiques
dès les premiers mois de vie, ils correspondent à l'infection
foetale précoce. Prendre en charge les enfants dès l'infection
confirmée se heurte à la difficulté d'identifier et de
confirmer l'infection car lourd et coûteux et également à
la disponibilité des ARV pour les enfants. Agir sur l'infection à
VIII de l'enfant par la PTME est également important.
La Transmission Mère à l'Enfant (TME) du VIII
est une réalité en Afrique contre laquelle les autorités
sanitaires et politiques conjuguent leurs efforts à travers la politique
de PTME pour une réduction du risque de la TME (WIIO, 2006).
La PTME semble pourtant connaître des difficultés
liées à son acceptation par les populations
bénéficiaires, malgré les résultats probants en
terme de réduction des cas de TME (UNAIDS, 2006). La prévalence
de l'infection par le VIII chez les femmes en âge de procréer
conduit à une épidémie pédiatrique sans
précédent et contribue à l'accroissement de la
mortalité précoce des enfants.
La Prise en Charge (PEC) précoce des enfants
infectés est une urgence en termes d'actions adéquates et
partagées par tous ; en particulier, il est important d'accéder
aux enfants
infectés pour leur proposer une prise en charge
précoce dont l'efficacité a été récemment
démontrée (Violari et al ; 2007).
A l'analyse de ce contexte, nous nous rendons bien compte de
la nécessité de mener des études et des actions sur le
dépistage des enfants dans le but d'améliorer la santé et
la prise en charge des enfants infectés par le VIII en
général et chez ceux âgés de moins de six mois en
particulier. D'où l'étude auprès du personnel de
santé pour appréhender la faisabilité d'un
dépistage en routine des enfants pour apporter des réponses
appropriées. Ces questions ont fait l'objet du projet Pédi-Test
ANRS 12165 qui vise à évaluer la faisabilité du
dépistage précoce pédiatrique du VIII et de la prise en
charge précoce chez des enfants de moins de six mois. Cette
enquête est conduite chez les principaux acteurs de cette politique de
dépistage systématique : les parents des enfants à
dépister et le personnel de santé proposant ce
dépistage.
1.2 Objectif
L'objectif général de l'étude est de
décrire les attitudes et pratiques du personnel de santé des
sites impliqués dans le projet Pédi-Test ANRS 12165,
vis-à-vis du dépistage VIII des enfants de moins de six mois dans
les services de pesée, vaccination et de consultations pédiatrie
générale. Et de façon spécifique, il s'agit de :
v' Décrire les attitudes et pratiques du personnel de
santé selon la formation sanitaire, le service d'activité, la
formation initiale du personnel de santé et la zone d'implantation de la
formation sanitaire ;
v' Déterminer les facteurs influençant la
capacité du personnel soignant à proposer un test de
dépistage du VIII à un enfant de moins de six mois.
1.3 Hypothèse
L'hypothèse à vérifier dans cette
étude est la suivante : les attitudes et pratiques du personnel de
santé vis-à-vis du dépistage pédiatrique sont
influencées par les caractéristiques socioprofessionnelle en
particulier la formation initiale (médecin, infirmier, sage-femme,
aide-soignant, conseillé, etc.), le service d'activité et la zone
d'implantation de la structure sanitaire (zone urbaine et zone rurale).
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants 1.4 Etat actuel
des connaissances
1.4.1 Le VIH chez les enfants
Les données de surveillance du VIH s'appliquant
directement aux enfants sont rares. Les enquêtes dans les consultations
prénatales saisissent généralement des données
concernant les filles et les femmes enceintes de 15 ans ou plus. La plupart des
enquêtes démographiques nationales comprenant le test VIH ne
portent que sur les adultes. On obtient les estimations du VIH pour les enfants
grâce à des modèles fondés principalement sur la
prévalence du VIH chez les femmes adultes (entre 15 et 49 ans), sur les
taux de fécondité et sur des hypothèses relatives à
la survie des enfants séropositifs au VIH (Stover et al., 2006 ; Stover
et al. sous presse). Ces estimations montrent que le nombre d'enfants vivant
avec le VIH dans le monde suit une augmentation régulière (Figure
1.1).
On estime que plus de 90% des enfants vivant avec le VIH ont
contracté le virus au cours de la grossesse, de l'accouchement ou de
l'allaitement (toutes formes de transmission pédiatrique du VIH qui
peuvent être évitées). Une petite proportion des infections
à VIH chez les enfants est provoquée par des injections
contaminées, la transfusion de sang ou de produits sanguins
infectés, les violences sexuelles, ou la scarification (Kengeya-Kayondo
et al, 1995 ; Mulder et al, 1996 ; Hauri et al, 2004 ; Kiwanuka et al, 2004 ;
Schmid et al, 2004). Comme le montre la Figure 1.2, les nouvelles infections
à VIH chez les enfants semblent avoir atteint un pic en 2000-2002. On
pense que cela est principalement dû à la stabilisation globale de
la prévalence du VIH chez les femmes et à l'augmentation de la
couverture des programmes de prévention de la transmission du VIH de la
mère à l'enfant.
Figure 1.1 : Enfants vivant avec le VIH dans le monde,
1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
Figure 1.2 : Nouvelles infections à VIH chez les
enfants, 1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
En 2007, on estime que 270 000 enfants de moins de 15 ans
infectés par le VIII sont morts à cause du sida avec plus de 90%
d'entre eux en Afrique subsaharienne. Dans les pays les plus gravement
touchés, comme le Botswana et le Zimbabwe, le VIII est la cause
sousjacente de plus d'un tiers de tous les décès d'enfants de
moins de cinq ans (Mason, 2006). En effet, en l'absence de traitement
antirétroviral, la progression de l'infection à VIII chez les
enfants est particulièrement agressive et nombreux sont
les enfants qui meurent très jeunes (Taha et al, 2000 ; Newell et al,
2004 ; Brahmbhatt et al, 2006).
Comme le montre la Figure 1.3, le nombre total de
décès dus au sida chez les enfants a atteint un maximum vers 2003
et baisse depuis lors. Ce déclin est surtout le reflet de la baisse des
nouvelles infections déjà parmi les enfants (visible dans la
Figure 1.2) ainsi que de l'augmentation de l'accès aux traitements
antirétroviraux. Prévenir les nouvelles infections à VIH
est la clé pour inverser le cours de l'épidémie chez les
enfants. La PTME se révèle efficace dans les milieux pauvres en
ressources et sa mise en oeuvre est recommandée à travers le
monde
Figure 1.3: Décès dus au sida chez les
enfants, 1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
1.4.2 L'ampleur de l'épidémie
pédiatrique en Afrique avec une mortalité élevée et
précoce
En 2006, en Afrique, plusieurs interventions de PTME
basées sur l'utilisation de régimes courts
d'antirétroviraux permettent de réduire efficacement le risque de
TME, à court terme (LEROY V. et al. 2005; WHO, 2006). Dans les
populations d'enfants allaités où le risque de transmission du
VIH par l'allaitement est élevé, cette efficacité à
court terme doit être soutenue par des interventions postnatales pour
maintenir l'efficacité à long terme (COUTSOUDIS A. et al. 2004;
ALIOUM A. et al. 2003). La combinaison d'interventions
antirétrovirales périnatales et postnatales a
ainsi permis d'obtenir des taux de TME de l'ordre de 6% à long terme
à Abidjan en Côte d'Ivoire (LEROY V. et al. 2006). En
dépit de ces progrès, moins de 10% des femmes enceintes
infectées par le VIH ont accès à une intervention
antirétrovirale de PTME, à l'échelle mondiale
principalement pour des raisons opérationnelles d'insuffisance
d'accès au dépistage prénatal du VIH (WAMAI N. 2007) et
d'insuffisance d'accès aux traitements de PTME (UNAIDS, 2006; EKOUEVI D.
et al. 2004; MCINTYRE J. et al. 2005.). En l'absence de toute
intervention, la mortalité infantile des enfants infectés par le
VIH en Afrique est dramatiquement élevée et précoce,
atteignant 35% à l'âge de 12 mois et 52% à deux ans (NEWELL
ML. et al. 2004 ). Au-delà de ces deux premières années de
vie, les enfants infectés survivants auraient une amélioration de
leur survie avec une évolution bimodale (SPIRA R. et al.
1999).
1.4.3 Personnel de santé et VIH/SIDA
Nous n'avons pas trouvé de littérature
précise sur les attitudes et pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage pédiatrique. Toutefois nous avons trouvé des
écrits sur le dépistage de manière globale et le
comportement du personnel soignant vis-à-vis des patients venant en
dépistage de routine.
Une enquête (Hamou SN et al. 2000) menée
auprès du personnel médical et paramédical de quelques
formations sanitaires de Bamako et de l'hôpital de Kati a
révélé que les malades du sida ne sont pas
considérés comme les autres malades par les agents de
santé. En effet, dès que ces derniers suspectent la
séropositivité, leurs consultations deviennent très
sommaires, il y a très peu d'échanges verbaux et d'examens
corporels. La plupart ont déclaré qu'ils ont été
affectés par trois sentiments: la tristesse, la pitié et la
peur.
Une étude (V. Hentgen et al. 2000) auprès du
personnel sanitaire en charge du couple mère-enfant à Tamatave
(Madagascar) au sujet de ses connaissances sur la transmission du VIH, de ses
pratiques vis-à-vis du test de dépistage a montré que 61%
du personnel de santé répondant n'ont jamais proposé de
test de dépistage à un de leurs patients. En ce qui concerne
l'attitude par rapport aux patients infectés par le VIH, 20 % des
soignants déclarent qu'il faudrait les isoler.
Une étude portant sur 879 médecins
Québécois a montré que 40 % d'entre eux considèrent
qu'il est acceptable de faire le test sans le consentement du patient (Boyer R,
et
al, 1994). De même une enquête auprès des
infirmières francophones au Canada montre que celles-ci ont des
connaissances limitées sur le sida. De ce fait, elles ont plus de
préjugés à l'égard des sidéens et moins de
volonté pour s'en occuper, notamment lorsqu'elles sont jeunes (21-34
ans), et qu'elles n'ont jamais donné de soins à des patients VIH
positif (Taggart ME, 1992)
1.5 Le projet Pédi-Test/ANRS 12165
Le projet Pédi-Test est une évaluation du
dépistage familial du VIH à point d'entrée
pédiatrique proposé en routine dans des consultations vaccinales
et pédiatriques chez des enfants âgés de six à
vingt-six semaines, à Abidjan, Côte d'Ivoire.
Il s'agit d'un projet permettant l'accès au
dépistage et au diagnostic du VIH et à la prise en charge
familiale dans le cadre d'une approche globale avec une porte d'entrée
pédiatrique. Le schéma d'étude est une étude de
cohorte prospective (de courte durée, trois mois au plus)
identifiée à partir des enfants index et de leur mère,
père ou tuteur, dans les sites de recrutement sur trois à quatre
contacts successifs survenant entre l'âge de six et vingtsix semaines de
vie.
Tableau 1.1 : Tableau des contacts
Temps Age enfant Contenu
(semaines)
1ère visite S6-S26 Conseil pré-test collectif et
individuel mère (et/ou père ou tuteur légal)
2ème visite Pratique du test VIH enfant + mère +
père si présent (ou a signé le
S10-S26 consentement au test)
Si accepté, annonce immédiate aux parents + bilan
prétraitement si infecté mais annonce différée
à un mois pour l'enfant
3ème visite S14-S26 Annonce enfant, et s'il est
infecté : bilan pré-traitement et proposition du
principe de l'inclusion dans une étude de recherche
4ème visite S18-S26 Acceptation de la prise en charge
spécifique VIH enfant + parents
Son objectif est d'évaluer l'acceptabilité
familiale (mère, père ou tuteur) du dépistage
pédiatrique du VIH proposé en routine dans des consultations
vaccinales (ciblant des enfants asymptomatiques) dans des centres de type
Protection Maternelle Infantile (PMI) et des consultations de pédiatrie
générale (enfants pauci-symptomatiques ou symptomatiques) chez
des enfants âgés de 6 à 26 semaines à Abidjan,
Côte d'Ivoire, de la prise en charge
AMADOU Salmon Elève Ingénieur des
Travaux Statistiques 9
thérapeutique spécifique du VIH incluant les
antirétroviraux qui lui fera suite, et l'acceptabilité du
principe de recrutement dans un projet de recherche de l'enfant index s'il est
infecté.
De façon spécifique Pédi-Test permettra de
:
v' Décrire les caractéristiques initiales de ces
populations pédiatriques en relation avec l'acceptabilité du
dépistage familial : l'âge de l'enfant lors des contacts
successifs du calendrier vaccinal, les antécédents ou non
d'exposition à une intervention de dépistage prénatal du
VIH chez la mère et de prophylaxie de type PTME, et la distribution de
la symptomatologie clinique VIH initiale ;
v' Mesurer la prévalence du VIH chez l'enfant entre 6 et
26 semaines de vie dans les différents sites d'étude ;
v' Mesurer l'acceptabilité familiale du dépistage
familial à point d'entrée pédiatrique : pré-test,
annonce post-test et prise en charge de la mère, du père ou du
tuteur ;
v' Mesurer l'acceptabilité du personnel de santé du
principe du dépistage familial à point d'entrée
pédiatrique.
1.6 Méthodologie
Cette section présente la méthodologie
utilisée lors de l'enquête personnelle. Il s'agit
précisément de la présentation du schéma
d'étude, de l'outil de collecte, de la population cible, de
l'organisation de la collecte de données et de la méthodologie
d'analyse des informations collectées.
1.6.1 Schéma d'étude
Il s'agissait d'une enquête transversale
systématique du personnel de santé des quatre sites (la FSU-com
HKB d'Abobo Avocatier, les hôpitaux généraux de Bonoua,
Koumassi et Port-Bouët) impliqués dans le projet Pédi-Test
ANRS 12165. Cette enquête était conduite pour l'ensemble du
personnel de santé impliqué dans la filière de soins des
structures de vaccination, pesée et consultation pédiatrique.
1.6.2 Outil de collecte
Afin d'atteindre les objectifs fixés, un
auto-questionnaire anonyme a été utilisé. Le contenu de ce
document est basé sur les questions qui ont permis de collecter des
informations sur le personnel des formations sanitaires, telles que les
caractéristiques socioprofessionnelles de l'enquêté(e)
à savoir : la fonction dans la formation sanitaire, la formation
initiale, l'âge, le sexe, le nombre d'années dans la formation
sanitaire et dans le poste occupé. Par ailleurs, il a permis de
collecter des informations sur les activités liées au VIH/sida
(formation sur la question du VIH, la prise en charge des patients
infectés par le VIH, le dépistage du VIH des enfants, etc.) et
sur les activités liées au dépistage du VIH. Ces
informations sont recueillies afin de décrire les attitudes et pratiques
du personnel vis-à-vis du dépistage des enfants de moins de six
mois.
1.6.3 L'échantillon
La population cible de l'enquête personnel était
les personnes considérées comme personnels de santé
(médical et paramédical) des sites sélectionnés
pour le projet Pédi-Test ANRS 12165. Il est précisément
constitué de toutes les personnes qui travaillent dans les services de
vaccination, pesée, consultation pédiatrique et laboratoire. La
taille de l'échantillon prévu était de 120, mais seulement
110 personnels de santé ont été enquêtés. Il
y a eu 5 refus de réponses. Soit un taux de réponse de 87,5%. 18
personnels de santé se trouvent en milieu rural (Hôpital
général de Bonoua) et 87 en milieu urbain (FSU-Com HKB d'Abobo
Avocatier 30 personnels de santé, Hôpital général de
Koumassi 27 personnels de santé et Hôpital général
de Port Bouët 30 personnels de santé).
1.6.4 Présentation de la base
Les données utilisées dans ce travail
proviennent de l'enquête personnelle organisée en Mars et Avril
2008 dans les villes d'Abidjan et Bonoua par le Projet Pédi-Test ANRS
12165 ; obtenues après apurement par des méthodes d'imputation de
type Hot-deck dont le principe est le suivant : la valeur manquante est
remplacée par la valeur observée chez un répondant «
proche », le « donneur ». Cette méthode a
été utilisée pour les variables âge (avec 11 valeurs
manquantes) et le nombre d'année passé dans la formation
sanitaire (avec 18 valeurs manquantes)
Cette méthode se divise elle-même en plusieurs
méthodes.
> Le hot-deck d'ensemble : le donneur est choisi de
façon aléatoire parmi les répondants ;
> Le hot-deck par classe : le donneur est choisi
de façon aléatoire dans la classe à laquelle appartient le
receveur ;
> Le hot-deck séquentiel : le fichier
à compléter défile. Si une unité est manquante,
alors on lui impute la valeur renseignée par l'individu le plus <<
récent >> du tableau de données et appartenant à la
même classe. Cette procédure exige une valeur initiale ;
> Le hot-deck hiérarchisé : une
suite de critères C1, ,..., Ck est utilisée. On remplace
l'unité défaillante par une unité ayant les mêmes
valeurs pour C1, ,..., Ck. S'il n'en existe pas alors on la remplace par une
unité ayant les mêmes valeurs pour C1, ,..., Ck-1; etc ;
> Le hot-deck métrique ou méthode du
plus proche voisin : on construit une distance notée d(ij) entre
unités en fonction de variables clés bien renseignées
qu'elles ont en commun. Si l'unité k est défaillante, on lui
impute la valeur observée chez son plus proche voisin << donneur
potentiel >>. S'il y a ex-æquo, alors on impute une de ces valeurs
possibles aléatoirement.
1.7 Outils d'analyse
Notre travail s'appuiera sur différents outils
analytiques de type qualitatif. D'abord, nous adoptons une approche statistique
(descriptive et inférentielle) visant à décrire les
attitudes et pratiques du personnel de santé en matière du
dépistage pédiatrique.
Pour atteindre les objectifs assignés dans ce projet
qui consiste à décrire les attitudes et pratiques du personnel de
santé vis-à-vis du dépistage VIH des enfants lors des
consultations PMI, on se propose d'utiliser une méthode d'analyse
comportant quatre outils.
Les tris à plat permettront de décrire les
caractéristiques, attitudes et pratiques du personnel de santé de
l'échantillon.
Les tableaux croisés permettront de ventiler les
attitudes et pratiques du personnel de santé en tenant compte de la zone
d'implantation de la formation sanitaire, de la formation sanitaire, leur
formation initiale et le type de service. Nous ferons les tests
d'indépendance de Khi deux ou de test Fisher encore appelé test
exact (lorsque au moins un effectif nij du tableau sera
inférieur à 5) pour vérifier la liaison entre la variable
d'intérêt et les variables explicatives.
La régression logistique sera utilisée pour
l'analyse les déterminants de la capacité du personnel soignant
à proposer un test de dépistage VIH à un enfant de moins
de six mois. La régression permettra en outre de déterminer et
interpréter les profils de probabilité. Pour toutes ces analyses
nous utiliserons les logiciels STATA et SPSS.
Chapitre 2 : ANALYSE DES RESULTATS
Ce chapitre porte sur les caractéristiques
socioprofessionnelles du personnel de santé et sur leurs attitudes et
pratiques en matière de dépistage en pédiatrie. L'objectif
de ce chapitre est de présenter un profil du personnel et les
comportements de ces derniers vis-à-vis du dépistage. Dans cette
partie, sont également analysés les déterminants de ces
comportements. Ces différentes caractéristiques seront
utilisées comme variables d'analyse dans la suite de ce rapport. Une
telle description est essentielle dans la mesure où ces
caractéristiques socioprofessionnelles sont des déterminants du
comportement du personnel médical et paramédical en
matière du dépistage pédiatrique.
2.1 Caractéristiques socioprofessionnelles du
personnel de santé
Les caractéristiques socioprofessionnelles sont
analysées à travers la formation initiale, l'âge, le sexe,
le service, le centre, le nombre d'année dans la formation sanitaire et
la zone d'implantation de la formation sanitaire. Au total 105 personnels de
santé ont été enquêtés dont 28 (26,7%) sont
médecins, 25 (23,8%) sont des infirmiers/sages-femmes, 32 (30,5%) sont
des aides soignants/assistants sociaux/conseillés et 20 (19,1%) sont les
autres personnels (filles de salle, pharmaciens, laborantins, etc.). Les
résultats sont contenus dans les tableaux 2.2, 2.3 et 2.4.
Dans l'ensemble, l'âge du personnel varie entre 21 et 54
ans. Le personnel a un âge moyen de 36,5 ans et l'âge médian
est de 36 ans. Répartis en trois tranches d'âge, le personnel de
moins de trente ans (21 à 29 ans) représente 17,1% de la
population enquêtée, ceux qui ont la trentaine (30 à 39
ans) représentent 52,4% et ceux qui ont quarante ans et plus
représentent 30,5% de l'échantillon.
On constate que près des deux tiers (64,8%) des
enquêtés sont des femmes dont 38,9% se trouve en milieu rural
(Hôpital général de Bonoua). Dans les services de
pédiatrie générale, plus de la majorité des hommes
s'y trouvent (60%) ( tableau 2.2) ; en pesée et vaccination presque
toutes sont des femmes (97,8%). Pour ce qui est de la formation initiale
(tableau 2.4), plus de six médecins sur dix (60,7%) sont des hommes, 84%
des
infirmiers/sages-femmes sont femmes et les
aides-soignants/assistants sociaux/conseillés sont presque toutes des
femmes (96,9%).
Tableau 2.2 : Répartition (en %) du personnel de
santé par site et milieu selon les caractéristiques
socioprofessionnelles
Rural
|
|
Urbain
|
|
P-value
|
Ensemble (N=105)
|
Hôpital général
de
Bonoua
Caractéristiques
(N=18)
|
FSU-Com HKB,
Abobo Avocatier (N=30)
|
Hôpital général
de Koumassi
(N=27)
|
Hôpital général de Port
Bouët
(N=30)
|
Formation initiale
|
|
|
|
|
|
|
Médecin
|
33,3
|
10,0
|
33,3
|
33,3
|
|
26,7
|
Infirmier/sage-femme
|
22,2
|
23,3
|
18,5
|
30,0
|
0,028
|
23,8
|
Aide soignant/assistant social/conseillé
|
11,1
|
56,7
|
25,9
|
20,0
|
|
30,5
|
Autres
|
33,3
|
10,0
|
22,2
|
16,7
|
|
19,0
|
Tranche d'âges
|
|
|
|
|
|
|
21 ans - 29 ans
|
5,6
|
20,0
|
25,9
|
13,3
|
|
17,1
|
30 ans - 39 ans
|
44,4
|
66,7
|
51,9
|
43,3
|
0,056
|
52,4
|
40 ans et plus
|
50,0
|
13,3
|
22,2
|
43,3
|
|
30,5
|
Sexe
|
|
|
|
|
|
|
Homme
|
61,1
|
16,7
|
37,0
|
36,7
|
0,020
|
35,2
|
Femme
|
38,9
|
83,3
|
63,0
|
63,3
|
|
64,8
|
Nombre d'année dans la formation
sanitaire
|
|
|
|
|
|
|
Zéro à un an
|
38,9
|
6,7
|
33,3
|
16,7
|
|
21,9
|
2 ans à 4 ans
|
11,1
|
23,3
|
44,4
|
40,0
|
0,002
|
31,4
|
5 ans et plus
|
50,0
|
70,0
|
22,2
|
43,3
|
|
46,7
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Un test de Khi-deux réalisé afin de tester la
présence ou non de liaison en partant des hypothèses H0:
Indépendance entre les sites Pédi-Test et les
caractéristiques socioprofessionnelles et H1 :
Présence de liaison fonctionnelle entre les sites Pédi-Test
et les caractéristiques socioprofessionnelles, permet de
réfuter au seuil de 5% toute possibilité d'indépendance
entre deux variables(ligne et colonne) du tableau 2.2; H1 est donc
plausible au seuil ci-dessus à l'exception de la tranche d'âge
(p-value=0,057 > 0,05).
Le nombre d'années passées dans la formation
sanitaire varie de zéro (moins d'un an) à 28 ans. Le nombre moyen
d'années passées dans la même formation est de 5,8 ans. La
moitié du personnel en a passé 4 ans. En pédiatrie
générale trois enquêtés sur dix (30%) ont au plus
passé un an dans la formation sanitaire. En pesée et vaccination,
plus de six personnels sur dix (62,2%) ont déjà passé cinq
ans et plus dans leur formation sanitaire et dans l'ensemble 46,7% ont minimum
fait cinq ans dans la formation sanitaire (tableau 2.3). Ce qui signifie que de
manière générale le personnel de santé est assez
expérimenté.
Tableau 2.3 : Répartition (en %) du personnel de
santé par service selon les caractéristiques
socioprofessionnelles
Caractéristiques
|
Pédiatrie générale (N=60)
|
Pesée
et vaccination (N=45)
|
P-value
|
Ensemble (N=105)
|
Formation initiale
|
|
|
|
|
Médecin
|
45,0
|
2,2
|
0,000
|
26,7
|
Infirmier/sage-femme
|
21,7
|
26,7
|
|
23,8
|
Aide soignant/assistant social/conseillé
|
6,7
|
62,2
|
|
30,5
|
Autres
|
26,7
|
8,9
|
|
19,0
|
Tranche d'âges
|
|
|
|
|
21 ans - 29 ans
|
10,0
|
26,7
|
0,083
|
17,1
|
30 ans - 39 ans
|
58,3
|
44,4
|
|
52,4
|
40 ans et plus sexe
|
31,7
|
28,9
|
|
30,5
|
Homme
|
60,0
|
2,2
|
0,000
|
35,2
|
Femme
|
40,0
|
97,8
|
|
64,8
|
Nombre d'année dans la formation
sanitaire
|
|
|
|
Zéro à un an
|
30,0
|
11,1
|
0,012
|
21,9
|
2 ans à 4 ans
|
35,0
|
26,7
|
|
31,4
|
5 ans et plus
|
35,0
|
62,2
|
|
46,7
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Toutefois il est à noter que la formation initiale, le
sexe et le nombre d'années passées dans la formation sanitaire
sont chacune liée au le service dans lequel exerce le personnel de
santé (p-value<0,05). Les médecins sont plus des hommes
(60,7%) alors que les infirmiers/sages-femmes et aides-soignants/assistants
sociaux/conseillés sont presque en totalité des femmes soit 84%
et 96,9% respectivement. Pour les médecins et infirmiers/sagesfemmes les
proportions sont constantes avant cinq années d'expériences :
39,3% avant un an et 20% entre deux et quatre années passées dans
la formation sanitaire. Pour les aides-
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants soignants/assistants
sociaux/conseillés, elle varie avec le nombre d'années
passées dans la formation sanitaire : 12,5% entre zéro et an, le
quart entre deux et quatre années et 65,6% ont
fait plus de cinq années dans formation sanitaire.
Tableau 2.4 : Répartition (en %) du personnel de
santé par formation initiale selon les caractéristiques
socioprofessionnelles
Caractéristiques
|
Médecin (N=28)
|
Infirmier/sageAide
soignant/assistant
femme social/conseilé
(N=25) (N=32)
|
Autres (N=20)
|
P-value
|
Ensemble (N=105)
|
Tranche d'âges
|
|
|
|
|
|
|
21 ans - 29 ans
|
7,1
|
4,0
|
25,0
|
35,0
|
|
17,1
|
30 ans - 39 ans
|
53,6
|
44,0
|
53,1
|
60,0
|
0,003
|
52,4
|
40 ans et plus
|
39,3
|
52,0
|
21,9
|
5,0
|
|
30,5
|
Sexe
|
|
|
|
|
|
|
Homme
|
60,7
|
16,0
|
3,1
|
75,0
|
0,000
|
35,2
|
Femme
|
39,3
|
84,0
|
96,9
|
25,0
|
|
64,8
|
Nombre d'année dans la formation
sanitaire
|
|
|
|
|
Zéro à un an
|
39,3
|
20,0
|
12,5
|
15,0
|
0,006
|
21,9
|
2 ans à 4 ans
|
39,3
|
20,0
|
21,9
|
50,0
|
|
31,4
|
5 ans et plus
|
21,4
|
60,0
|
65,6
|
35,0
|
|
46,7
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Les résultats du tableau 2.4 montrent une
particularité par rapport aux deux premiers tableaux en ce sens que, en
plus du sexe et du nombre d'années dans la formation sanitaire, la
tranche d'âges sont chacune liée à la formation initiale
des individus (p-value<0,05). Le quart des aides-soignants/assistants
sociaux/conseillés est en dessous de trente ans (21-29 ans). Et
respectivement 7,1% et 4% des médecins et infirmiers/sages-femmes sont
en dessous de trente ans. Ce qui montre un vieillissement de cette frange du
personnel. Plus de six aidessoignants et assimilés sur dix (62,5%) ont
exercé au minimum pendant 5 ans dans leur formation sanitaire.
2.2 Formation du personnel de santé en
matière VIH/SIDA
En ce qui concerne la formation sur les questions du VIH en
général, le personnel semble en majorité être
formé (88,5%) dont plus six personnels sur dix (60,6%) formés par
le moyen des séminaires, 27,9% par recherche internet et 64,4% par
lecture de documents. Il est aussi à noter que 11,5% du personnel n'a
reçu aucune formation sur les questions du VIH.
Les thèmes sur lesquels a porté la formation
sont les suivants : le dépistage dans 67,2% des cas dont plus de la
majorité du personnel (59,5%) s'est formé après 2007, la
PTME dans 82% des cas dont plus de la moitié du personnel (53,3%) est
formé sur ce thème avant 2007 et le thème de la prise en
charge médicale pour plus de la moitié du personnel (54,1%) dont
70,4% formé sur ce thème précis après 2007. Ce qui
montre un personnel suffisamment à jour en ce qui concerne les questions
sur le VIH.
Dans les hôpitaux généraux, la formation
par séminaire est majoritaire. A Port-Bouët, environ neuf
personnels sur dix sont formés sur le VIH par séminaire (Figure
2.1). Les formations sanitaires et les services où 71,7% du personnel de
pédiatrie est formé par séminaire et la formation initiale
du personnel sont chacune associée à la formation sur les
questions du VIH (p-value<0,05).
Figure 2.1: Répartition (en %) de la formation du
personnel sur le VIH par site
100,0 90,0 80,0 70,0
|
|
|
|
|
60,0 50,0 40,0
|
|
Séminaire Autre moyen Aucune
|
|
30,0 20,0 10,0 0,0
|
|
|
|
FSU-Com Hôpital Hôpital Hôpital
HKB. général de général de
général de
Abobo Bonoua Koumassi Port Bouët
Avocatier
|
|
|
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs 2.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA
Cette section a pour but de décrire les attitudes du
personnel de santé des formations sanitaires vis-à-vis du
dépistage pédiatrique du VIH. L'analyse des attitudes sera
développée selon quatre axes principaux : par formation
sanitaire, par service d'activités (consultation général
et pesée/vaccination), par formation initiale et par zone
d'implantation.
Dans l'ensemble, le personnel de santé
enquêté ne fait pas face au dépistage de l'infection
à VIII chez les enfants de moins de six mois. Seulement 39% du personnel
a déclaré avoir fait face au dépistage pédiatrique
parmi lesquels huit personnels sur dix (80%) trouvent cela difficile d'en
parler (27%), de le faire techniquement (40%), de faire l'annonce aux parents
si le résultat est positif (42,9%) et de prendre en charge les enfants
si le résultat est positif (22,9%).
Toutefois, il est à souligner que plus de six
personnels de santé sur dix (64,8%) n'éprouvent pas des
difficultés à proposer le test de dépistage et deux
enquêtés sur dix (20%) n'ont jamais proposé de test de
dépistage. Presque tout le personnel médical et
paramédical (96,2%) pense qu'il est important de faire du
dépistage chez les enfants et 79% parmi eux proposeraient le test de
dépistage aux enfants de moins de six mois. Plus de la majorité
du personnel (74,3%) pense que tout personnel médical ou
paramédical doit proposer le dépistage VIII aux enfants de moins
de dix-huit moins. Pour 15,2% du personnel c'est le médecin seul qui
doit proposer ce test et 10,5% propose que se soit le médecin ou la
sage-femme ou l'infirmier.
En ce qui concerne la capacité de proposer un test de
dépistage VIII à un enfant de moins de six mois, moins de sept
enquêtés sur dix (67,4%) se déclarent capables. Leur
incapacité est justifiée par le fait qu'ils n'ont pas reçu
de formation sur le dépistage des enfants (66,7%) et 16,7%
évoquent la difficulté de recherche d'anticorps chez les enfants.
Moins du tiers (33%) du personnel déclare le service de consultation de
pédiatrie générale comme le service où l'on
pourrait proposer en routine le dépistage des enfants de moins de six
mois. Plus de la moitié du personnel (58,3%) déclarent à
la fois le service de consultation de pédiatrie générale
et celui de pesée/vaccination.
Pour le dépistage de leur propre enfant, 82,9% du
personnel accepteraient que leur propre enfant de moins de six mois fasse
dépister du VIII pour les raisons suivantes : connaitre le statut
sérologique de l'enfant (33,3%), pour le bien être de l'enfant
(28,6%) et 19,1% avancent comme raison la prise en charge si l'enfant est
dépisté positif.
Face à un enfant infecté, 5,8% du personnel
propose le test de dépistage pour l'enfant seul, 16,5% à la
mère seule, 15,5% au couple mère-enfant et plus de la
majorité du personnel (61,2%) le propose non seulement à la
mère et à l'enfant mais aussi au père de l'enfant.
2.3.1 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par formation sanitaire
L'analyse des résultats par centre (tableau 2.5) montre
que, à Bonoua, seulement le tiers du personnel (33,3%) fait face au
dépistage de l'infection à VIH chez les enfants de moins de six
mois. Dans les formations sanitaires de la ville d'Abidjan, plus de la
moitié du personnel des hôpitaux généraux de
Koumassi (51,9%) et Port-Bouêt (53,3%) font face au dépistage
alors qu'à la FSU-com d'Abobo Avocatier seulement un personnel y fait
face au dépistage pédiatrique. Faire face au dépistage de
l'infection à VIH chez les enfants est liée (p-value=0,001)
à la formation sanitaire.
Tout le personnel de l'hôpital général de
Bonoua ayant fait face au dépistage des enfants de moins de six mois
trouve cela difficile. A l'hôpital général de Koumassi et
à celui de Port-Bouêt, plus de la moitié (78,6%) le trouve
difficile. Il en est de même pour la FSUcom HKB d'Abobo Avocatier
(66,7%). De façon globale tout le personnel des formations sanitaires
trouve important de faire le dépistage chez les enfants. Il existe une
corrélation positive (p-value=0,003) entre l'importance de faire le
dépistage aux enfants et les formations sanitaires.
Trois quart du personnel enquêté à Abobo
Avocatier proposent qu'il faut tester les enfants avant l'âge de six
mois, alors que à Bonoua, c'est presque tout le personnel (93,3%) qui
propose le test aux enfants de moins de six mois et respectivement presque les
mêmes proportions 77,8% et 76,7% dans les hôpitaux
généraux de Koumassi et Port-Bouët.
Pour ce qui concerne la personne qui peut proposer le test de
dépistage VIH aux enfants de moins de dix-huit mois, au moins 70% des
personnels de chaque formation sanitaire proposent tout personnel
médical. Moins de sept enquêtés sur dix (69,2%) d'Abobo
Avocatier se sentent capables de proposer le test de dépistage VIH
à un enfant de moins de six mois. Alors que dans les hôpitaux de
Bonoua, de Koumassi et Port-Bouët respectivement 72,2%, 76% et 55,2% du
personnel se sent capable à proposer ce test.
Dans l'ensemble, le personnel de santé des formations
sanitaires déclare que tous les services hospitaliers ne peuvent
proposer en routine le dépistage VIH à des enfants de moins de
six mois. Par ailleurs à Abobo sept personnels sur dix proposent
à la fois les services de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination, à Bonoua c'est presque la même
proportion
(72,2%) du personnel qui propose ces services. Respectivement
53,8% et 41,4% des personnels de santé des hôpitaux de Koumassi et
Port-Bouët proposent également le dépistage en routine dans
les services de consultation de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination. Le service proposé en routine pour le
dépistage des enfants de moins de six mois est significativement
lié aux formations sanitaires.
Tout le personnel de santé de l'hôpital
général de Bonoua accepterait que leur propre enfant de moins de
six mois se fasse dépister pour le VIII ; alors qu'à la FSU-com
d'Abobo Avocatier c'est 72,7% du personnel qui est favorable. Dans les
hôpitaux généraux de Koumassi et Port-Bouët c'est
respectivement 89,5% et 76% du personnel qui est favorable. Face à un
enfant soupçonné infecté, plus de la moitié des
personnels des formations sanitaires proposent le test à toute la
famille, soit six personnel sur dix à Abobo avocatier, 70,6% du
personnel de Bonoua, 63% du personnel de Koumassi et 55,2% de Port-Bouët.
Il est aussi important de souligner que face à un enfant supposé
infecté, 3,4% du personnel de l'hôpital général de
Port-Bouët ne proposerait le test à aucune personne.
Tableau 2.5 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé selon les formations sanitaires
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
FSU-Com HKB. Abobo Avocatier
|
Hôpital général
de Bonoua
|
Hôpital général
de Koumassi
|
Hôpital général de Port
Bouët
|
P-value Ensemble
|
Fait du dépistage VIH des enfants de moins de
six mois
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
90,0
|
66,7
|
48,1
|
46,7
|
0,001
|
62,9
|
Oui
|
10,0
|
33,3
|
51,9
|
53,3
|
|
37,1
|
Difficultés lorsqu'on fait face au
dépistage chez les enfants de < 6mois
|
N=3
|
N=4
|
N=14
|
N=14
|
|
N=35
|
Ne trouve pas difficile
|
33,3
|
0,0
|
21,4
|
21,4
|
0,921
|
20,0
|
Trouve difficile
|
66,7
|
100,0
|
78,6
|
78,6
|
|
80,0
|
Important de faire dépistage
enfant
|
N=29
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=104
|
Non
|
3,4
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
|
1,0
|
Oui
|
96,6
|
83,3
|
100,0
|
100,0
|
0,003
|
96,2
|
Ne sais pas
|
0,0
|
16,7
|
0,0
|
0,0
|
|
2,9
|
Age propose pour le dépistage des
enfants
|
N=28
|
N=15
|
N=27
|
N=30
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
75,0
|
93,3
|
77,8
|
76,7
|
|
79,0
|
Six mois à dix sept mois
|
17,9
|
0,0
|
11,1
|
10,0
|
0,729
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
7,1
|
6,7
|
11,1
|
13,3
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le dépistage VIH
aux enfants de moins de 18 mois
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Médecin
|
10,0
|
27,8
|
7,4
|
20,0
|
|
15,2
|
Médecin/sage-femme/infirmier
|
13,3
|
0,0
|
14,8
|
10,0
|
0,356
|
10,5
|
Tout le personnel
|
76,7
|
72,2
|
77,8
|
70,0
|
|
74,3
|
Capable de proposer test à un enfant de moins
de 6 mois
|
26
|
18
|
25
|
29
|
|
98
|
Non
|
30,8
|
27,8
|
24,0
|
44,8
|
0,385
|
32,7
|
Oui
|
69,2
|
72,2
|
76,0
|
55,2
|
|
67,3
|
Service propose en routine pour le dépistage
des enfants de moins de six mois
|
N=30
|
N=18
|
N=26
|
N=29
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
26,7
|
27,8
|
23,1
|
51,7
|
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
70,0
|
72,2
|
53,8
|
41,4
|
0,026
|
58,3
|
Tous les services
|
3,3
|
0,0
|
23,1
|
6,9
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test du
VIH
|
N=22
|
N=16
|
N=19
|
N=25
|
|
N=82
|
Non
|
27,3
|
0,0
|
10,5
|
24,0
|
0,079
|
17,1
|
Oui
|
72,7
|
100,0
|
89,5
|
76,0
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensez être
infecté à qui proposer un test
|
N=30
|
N=17
|
N=27
|
N=29
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
3,3
|
0,0
|
14,8
|
3,4
|
|
5,8
|
Mere seule Enfant et mère
|
26,7 10,0
|
17,6 11,8
|
7,4 14,8
|
13,8 24,1
|
0,406
|
16,5 15,5
|
Toute la famille
|
60,0
|
70,6
|
63,0
|
55,2
|
|
61,2
|
Aucune personne
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
3,4
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans dépistage des
enfants
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
36,7
|
27,8
|
25,9
|
26,7
|
0,790
|
29,5
|
Oui
|
63,3
|
72,2
|
74,1
|
73,3
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation
|
N=29
|
N=16
|
N=26
|
N=30
|
|
N=101
|
Non
|
6,9
|
6,3
|
7,7
|
10,0
|
1,000
|
7,9
|
Oui
|
93,1
|
93,8
|
92,3
|
90,0
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.3.2 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par service
Les résultats présentés au tableau 2.6
montrent que, seules les variables : service proposé en routine pour le
dépistage des enfants de moins de six mois et face à un enfant
que vous pensez être infecté à qui proposez un test sont
chacune liée à la variable service (pvalue<0,05).
Les proportions du personnel de santé en consultation
de pédiatrie générale et pesée/vaccination varient
très peu et respectivement de l'ordre de 19,2% et 18,8% pour le
personnel qui éprouve des difficultés à proposer le test
de dépistage du VIII. Quelque soit le service, près de la
totalité du personnel 95% en pédiatrie et 97,7% en
pesée/vaccination trouvent important de faire le dépistage chez
les enfants. Plus de sept personnels du service de consultation de
pédiatrie générale sur dix (73,7%) et plus de huit
personnels du service de pesée/vaccination (86%) proposent le test de
dépistage aux enfants d'âgés de moins de six mois.
Les résultats selon la personne qui doit proposer le
test de dépistage VIII aux enfants de moins de dix-huit mois varient
avec le service lorsqu'il s'agit du médecin, soit 21,7% en
pédiatrie générale et seulement de 6,7% en
pesée/vaccination. En ce qui concerne la capacité de proposer le
test de dépistage VIII à un enfant de moins de six mois que se
soit en consultation de pédiatrie générale ou
pesée/vaccination, les proportions de ceux qui se déclarent
capables est presque la même soit respectivement 67,2% et 67,5%.
Interrogés sur quel service pourrait-on proposer en
routine pour le dépistage des enfants de moins de six mois, les
personnels de consultation de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination sont respectivement 44,7% et 71,9% pour les deux
services (consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination (Figure 2.2).
Figure 2.2: Répartition (en %) des services des
formations sanitaires par services proposés pour le dépistage
des enfants de moins de six mois
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0
Ensemble
Pesée/vaccination
Pédiatrie générale
10,1
55,7
34,2
6,3
71,9
21,9
12,8
44,7
42,6
Tous les services
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
Consultation de pédiatrie générale
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
L'acceptation que son propre enfant de moins de six mois se
fasse dépister pour le VIII varie très peu entre les personnels
des services. Il est de 84% en pédiatrie générale et de
81,3% en pesée/vaccination. Face à un enfant supposé
infecté un personnel sur dix (10,2%) proposent le test de
dépistage à l'enfant seul en pédiatrie
générale contre aucun en pesée/vaccination et 2,3% de
personnel ne propose le test à aucune personne. Toutefois plus de la
moitié (54,2%) du personnel de consultation de pédiatrie
générale et plus de sept personnels des services de
pesée/vaccination sur dix (70,5%) proposent le test non seulement
à l'enfant mais aussi au père et à la mère de
l'enfant.
Tableau 2.6 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé selon le service d'activité.
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
Pédiatrie générale
|
Pesée et vaccination
|
P-value
|
Ensemble
|
Eprouve des difficultés à proposer le
test
|
N=52
|
N=32
|
|
N=84
|
Non
|
80,8
|
81,2
|
0,957
|
81,0
|
Oui
|
19,2
|
18,8
|
|
19,0
|
Important de faire du dépistage chez les
enfants
|
N=60
|
N=44
|
|
N=104
|
Non
|
0,0
|
2,3
|
0,155
|
1,0
|
Oui
|
95,0
|
97,7
|
|
96,2
|
Ne sais pas
|
5,0
|
0,0
|
|
2,9
|
Age propose pour le dépistage des
enfants
|
N=57
|
N=43
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
73,7
|
86,0
|
0,258
|
79,0
|
Six mois a dix sept mois
|
12,3
|
9,3
|
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
14,0
|
4,7
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le dépistage VIH
aux enfants de moins de 18 mois
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Médecin
|
21,7
|
6,7
|
0,099
|
15,2
|
Médecin/sage-femme/infirmier
|
10,0
|
11,1
|
|
10,5
|
Tout le personnel
|
68,3
|
82,2
|
|
74,3
|
Capable de proposer le test a un enfant de moins de 6
mois
|
N=58
|
N=40
|
|
N=98
|
Non
|
32,8
|
32,5
|
0,979
|
32,7
|
Oui
|
67,2
|
67,5
|
|
67,3
|
Service propose en routine pour le dépistage
des enfants de moins de six mois
|
N=59
|
N=44
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
40,7
|
22,7
|
0,034
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
47,5
|
72,7
|
|
58,3
|
Tous les services
|
11,9
|
4,5
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test VIH
?
|
N=50
|
N=32
|
|
N=82
|
Non
|
16,0
|
18,8
|
0,747
|
17,1
|
Oui
|
84,0
|
81,3
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensez être
infecté a qui proposer un test ?
|
N=59
|
N=44
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
10,2
|
0,0
|
0,012
|
5,8
|
Mère seule
|
13,6
|
20,5
|
|
16,5
|
Enfant et mère
|
22,0
|
6,8
|
|
15,5
|
Toute la famille
|
54,2
|
70,5
|
|
61,2
|
Aucune
|
0,0
|
2,3
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans le dépistage des
enfants
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Non
|
30,0
|
28,9
|
0,902
|
29,5
|
Oui
|
70,0
|
71,1
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation
|
N=58
|
N=43
|
|
N=101
|
Non
|
10,3
|
4,7
|
0,461
|
7,9
|
Oui
|
89,7
|
95,3
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.3.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par formation initiale
Dans l'ensemble, les résultats du tableau 2.7 montrent
que la formation initiale ne varie presque pas avec la difficulté de
proposer un test de dépistage. Quelque soit la formation initiale
(médecin, infirmier/sage-femme et aide-soignant/assistant
social/conseillé), plus de 80% du personnel n'a éprouvé
des difficultés à proposer le test de dépistage du VIII.
Pour toutes les formations initiales, presque tout le personnel déclare
qu'il est important de faire du dépistage chez les enfants. Par
ailleurs, il existe une petite frange des médecins (3,6%) qui ne
connaissent pas l'importance du test de dépistage VIII chez les enfants.
Parmi le personnel qui connait l'importance du dépistage, 70,4% des
médecins pensent qu'il faut proposer le test de dépistage aux
enfants de moins de six mois, les trois-quarts et 90% respectivement des
infirmiers/sages-femmes et aides-soignants/assistants sociaux/conseillés
proposent également le test aux enfants de moins de six mois. Le quart
des médecins pensent qu'il revient à eux de proposer le test de
dépistage aux enfants de moins de dix-huit mois ; alors que 88% des
infirmiers/sages-femmes et 81,3% des aides-soignants/assistants
sociaux/conseillées proposent que se soit tout personnel médical
et paramédical.
En ce qui concerne la capacité à proposer un
test de dépistage VIII à un enfant de moins de six mois, plus de
quatre infirmiers/sages-femmes sur dix (40,9%), plus du quart des
aides-soignants/assistants sociaux/conseillés (27,6%) et 17,9% des
médecins n'ont pas cette capacité. Plus de la moitié
(66,7%) du personnel évoque comme raison la non réception de
formation sur le dépistage du VIII des enfants. Selon leur formation
initiale, le personnel déclare globalement que tous les services
médicaux ne peuvent pas proposer en routine le dépistage des
enfants de moins de six mois. Seulement 11,1% des médecins, 12% des
infirmiers/sages-femmes et 3,2% des aides-soignants/assistants
sociaux/conseillés proposent tous les services médicaux.
Plus du quart des infirmiers/sages-femmes (27,8%)
n'accepteraient pas que son propre enfant de moins de six ans se fasse
dépister pour le VIII ; alors que 87,5% des médecins et 86,4% des
aides-soignants/assistants sociaux/conseillés sont quant à eux
favorables au dépistage de leur propre enfant. Et face à un
enfant qu'ils pensent être infecté, moins de la moitié
(46,4%) des médecins, 56% des infirmiers/sages-femmes et trois-quarts
des aidessoignants/assistants sociaux/conseillés (75%) proposent le test
de dépistage VIII à l'enfant et à ses parents.
Tableau 2.7 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé par formation initiale selon les activités
liées au dépistage du VIH/SIDA
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
Médecin
|
Infirmier/sage- femme
|
Aide soignant/assistant social/conseille
|
Autres
|
P-value Ensemble
|
Eprouve des difficultés à proposer le
test
|
n=28
|
n=20
|
n=23
|
n=13
|
|
N=84
|
Non
|
85,7
|
80,0
|
82,6
|
69,2
|
0,654
|
81,0
|
Oui
|
14,3
|
20,0
|
17,4
|
30,8
|
|
19,0
|
Important de faire le dépistage des
enfants
|
n=28
|
n=24
|
n=32
|
n=20
|
|
N=104
|
Non
|
0,0
|
0,0
|
3,1
|
0,0
|
0,932
|
1,0
|
Oui
|
96,4
|
100,0
|
93,8
|
95,0
|
|
96,2
|
Ne sais pas
|
3,6
|
0,0
|
3,1
|
5,0
|
|
2,9
|
Age propose pour le dépistage des
enfants
|
n=27
|
n=24
|
n=30
|
n=19
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
70,4
|
75,0
|
90,0
|
78,9
|
0,412
|
79,0
|
Six mois a dix sept mois
|
11,1
|
16,7
|
3,3
|
15,8
|
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
18,5
|
8,3
|
6,7
|
5,3
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le
dépistage
|
|
|
|
|
|
|
VIH aux enfants de moins de 18 mois
|
n=28
|
n=25
|
n=32
|
n=20
|
|
N=105
|
Médecin
|
25,0
|
4,0
|
12,5
|
20,0
|
0,244
|
15,2
|
Médecin/sage-femme/infirmier
|
14,3
|
8,0
|
6,3
|
15,0
|
|
10,5
|
Tout le personnel
|
60,7
|
88,0
|
81,3
|
65,0
|
|
74,3
|
Capable de proposer le test à un enfant de
moins de 6 mois
|
n=28
|
n=22
|
n=29
|
n=19
|
|
N=98
|
Non
|
17,9
|
40,9
|
27,6
|
52,6
|
0,064
|
32,7
|
Oui
|
82,1
|
59,1
|
72,4
|
47,4
|
|
67,3
|
Service propose en routine pour le dépistage
des enfants de moins de six mois
|
n=27
|
n=25
|
n=31
|
n=20
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
40,7
|
28,0
|
32,3
|
30,0
|
0,784
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
48,1
|
60,0
|
64,5
|
60,0
|
|
58,3
|
Tous les services
|
11,1
|
12,0
|
3,2
|
10,0
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test VIH
?
|
n=24
|
n=18
|
n=22
|
n=18
|
|
N=82
|
Non
|
12,5
|
27,8
|
13,6
|
16,7
|
0,425
|
17,1
|
Oui
|
87,5
|
72,2
|
86,4
|
83,3
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensez être
infecte à qui proposez un test ?
|
n=28
|
n=25
|
n=32
|
n=18
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
14,3
|
8,0
|
0,0
|
0,0
|
0,005
|
5,8
|
Mère seule
|
3,6
|
24,0
|
18,8
|
22,2
|
|
16,5
|
Enfant et mère
|
35,7
|
8,0
|
6,3
|
11,1
|
|
15,5
|
Toute la famille
|
46,4
|
56,0
|
75,0
|
66,7
|
|
61,2
|
Aucune
|
0,0
|
4,0
|
0,0
|
0,0
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans le dépistage des
enfants
|
n=28
|
n=25
|
n=32
|
n=20
|
|
N=105
|
Non
|
25,0
|
40,0
|
28,1
|
25,0
|
0,610
|
29,5
|
Oui
|
75,0
|
60,0
|
71,9
|
75,0
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation ?
|
n=27
|
n=25
|
n=30
|
n=19
|
|
N=101
|
Non
|
14,8
|
0,0
|
10,0
|
5,3
|
0,236
|
7,9
|
Oui
|
85,2
|
100,0
|
90,0
|
94,7
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.3.4 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par zone d'implantation dans la formation
sanitaire
Les résultats du tableau 2.8 ci-dessous nous montrent
que la majorité (64,8%) du personnel quelle que soit la zone (rurale ou
urbaine) n'éprouve pas de difficulté à proposer un test de
dépistage du VII. En zone urbaine plus d'un personnel sur cinq (20,7%)
n'a jamais proposé de test de dépistage à un patient et
16,1% du personnel de cette zone éprouve des difficultés à
proposer un test. En zone rural c'est seulement 16,1% du personnel qui n'a
jamais proposé un test de dépistage à une personne. On
constate donc qu'en milieu urbain le personnel éprouve plus de
difficulté à proposer le test par rapport à la zone rurale
car il n'est que de 11,1% dans cette dernière.
Pour ce qui est de l'importance de faire le dépistage
chez les enfants, presque tout le personnel du milieu urbain (98,8%) pense
qu'il est important de faire dépister les enfants. 16,1% du personnel de
santé du milieu rural ne connait pas l'importance du dépistage du
VII chez les enfants. L'importance de faire le dépistage chez les
enfants est significativement liée à la zone d'implantation de la
formation sanitaire (p=0,004).
En zone urbaine plus des trois-quarts du personnel de
santé (76,5%) proposent qu'il faut dépister les enfants
lorsqu'ils sont âgés de moins de six mois alors qu'en milieu rural
c'est presque tout le personnel soignant (93,3%) qui propose également
le test aux enfants de moins de six mois. Près des trois-quarts du
personnel de santé quelle que soit la zone pensent que tout personnel
soignant devrait proposer le dépistage VII aux enfants de moins de 18
mois. Soit en zone urbaine 74,7% du personnel soignant et 72,2% en zone rural.
Plus du quart du personnel de santé (27,8%) du milieu rural, pense que
seul le médecin doit proposer le dépistage aux enfants. Cette
proportion est presque réduite de moitié (12,6%) pour le
personnel de santé qui penserait la même chose en zone urbaine.
Pour ce qui est de la capacité du personnel soignant de
proposer un test de dépistage VII à un enfant de moins de six
mois, respectivement plus du tiers (33,8%) et plus du quart (27,8%) du
personnel de santé des zones urbaine et rurale ne l'est pas. Et
évoque comme raison le manque de formation à propos : 60% du
personnel de santé en zone urbaine et tout le personnel de santé
en milieu rural. Interroger sur quel service pourrait proposer en routine le
dépistage des enfants de moins de six mois, 55,3% et 72,2%
respectivement du personnel
de santé des zones urbaine et rurale déclare les
services de consultation de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination. Par ailleurs tout le personnel de santé de la
zone rural est favorable pour que son propre enfant de moins de six mois se
fasse dépister pour le VIII ; alors que 21,2% du personnel de
santé du milieu urbain est contre.
Face à un enfant soupçonné infecté
la majorité du personnel de santé (59,3% en zone urbaine et 70,6%
en zone rurale) proposerait le test de dépistage du VIII à toute
la famille. Aucun personnel du milieu rural ne proposerait le test à
l'enfant seul alors 7% du personnel du milieu urbain le fait et 1,2% de ce
même personnel de la zone urbaine ne propose rien face à un tel
cas. Toutefois environ sept personnels de santé sur dix des deux zones
(urbaine 70,1% et rurale 72,2%) manifestent un intérêt à
s'investir dans le dépistage VIII des enfants de moins de six mois. Et
presque tous ont besoin de formation professionnelle sur le dépistage
des enfants (91,8% en zone urbaine et 93,7% en zone rurale).
Tableau 2.8 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé par zone d'implantation de la formation
sanitaire
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
Zone Urbaine
|
Zone Rurale
|
P-value
|
Ensemble
|
Eprouve des difficultés à proposer le
test
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Non
|
63,2
|
72,2
|
0,803
|
64,8
|
Oui
|
16,1
|
11,1
|
|
15,2
|
Test jamais proposé
|
20,7
|
16,7
|
|
20,0
|
Important de faire du dépistage chez les
enfants
|
n=86
|
n=18
|
|
N=104
|
Non
|
1,2
|
0,0
|
0,004
|
1,0
|
Oui
|
98,8
|
83,3
|
|
96,2
|
Ne sais pas
|
0,0
|
16,7
|
|
2,9
|
Age proposé pour le dépistage des
enfants
|
n=85
|
n=15
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
76,5
|
93,3
|
0,416
|
79,0
|
Six mois à dix sept mois
|
12,9
|
0,0
|
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
10,6
|
6,7
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le dépistage VIH
aux enfants de moins de 18 mois
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Médecin
|
12,6
|
27,8
|
0,122
|
15,2
|
Médecin/Sage-femme/Infirmier
|
12,6
|
0,0
|
|
10,5
|
Tout le personnel
|
74,7
|
72,2
|
|
74,3
|
Capable de proposer le test à un enfant de
< 6 mois
|
n=80
|
n=18
|
|
N=98
|
Non
|
33,8
|
27,8
|
0,625
|
32,7
|
Oui
|
66,3
|
72,2
|
|
67,3
|
Service proposé en routine pour le
dépistage des enfants de moins de six mois
|
n=85
|
n=18
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
34,1
|
27,8
|
0,326
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
55,3
|
72,2
|
|
58,3
|
Tous les services
|
10,6
|
0,0
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test
VIH
|
n=66
|
n=16
|
|
N=82
|
Non
|
21,2
|
0,0
|
0,061
|
17,1
|
Oui
|
78,8
|
100,0
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensé
être infecté à qui proposez un test
|
n=86
|
n=17
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
7,0
|
0,0
|
0,862
|
5,8
|
Mère seule
|
16,3
|
17,6
|
|
16,5
|
Enfant et mère
|
16,3
|
11,8
|
|
15,5
|
Toute la famille
|
59,3
|
70,6
|
|
61,2
|
Aucune
|
1,2
|
0,0
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans le dépistage des
enfants
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Non
|
29,9
|
27,8
|
0,858
|
29,5
|
Oui
|
70,1
|
72,2
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation
|
n=85
|
n=16
|
|
N=101
|
Non
|
8,2
|
6,3
|
0,629
|
7,9
|
Oui
|
91,8
|
93,7
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants 2.4 Pratiques
du personnel vis-à-vis du dépistage VIH/SIDA
Cette section a pour objectif de décrire les pratiques
du personnel de santé au travers de différentes analyses portant
sur la formation initiale, le service, la formation sanitaire et la zone
d'implantation. Les analyses sur les pratiques porteront donc uniquement sur
les formations sanitaires, les services, la formation initiale du personnel et
la zone d'implantation des formations sanitaires étudiées.
Néanmoins, nous commencerons par une analyse globale des pratiques des
individus enquêtés.
Dans l'ensemble, il faut dire que le personnel médical
ou paramédical ne milite presque pas dans une association de lutte
contre le sida. Seulement 12,4% sont ou ont déjà
été membre d'une association de lutte contre le sida. Les
activités liées à la prise en charge des patients
infectés par le VIH menées par le personnel de santé sont:
les activités de sensibilisation communautaire par 21,4% du personnel,
les activités de conseils pré-test et post-test par 47,1% du
personnel, les consultations médicales et prescription d'ordonnances par
plus du quart du personnel (25,2%) et le service des ARV par 7,8% du
personnel.
Dans leur service, plus de la moitié du personnel (61%)
réalise une activité liée au dépistage du VIH. Dont
79,4% du personnel réalise le conseil pré et post test, 34,4% le
prélèvement sanguin et plus de la moitié (68,3%)
réalise comme activité l'annonce des résultats. Plus de
six personnels sur dix (62,1%) adressent des patients à quelqu'un
d'autre pour la proposition d'un test de dépistage VIH, dont près
de la moitié (49,5%) les adressent à un centre de
dépistage de VIH et seulement le tiers (33,3%) à un service
spécialisé dans le VIH/sida.
Plus de la majorité (71,6%) du personnel oriente
toujours leurs patients infectés par le VIH. Près de six
personnels sur dix (59%) les orientent vers une ONG de soutient des patients
infectés par le VIH, 30,5% vers une association de personnes vivants
avec le VIH, 6,3% vers un groupe spirituel ou religieux et aucun personnel
n'oriente les patients à la médecine traditionnelle. Huit
personnels sur dix (80%) ont déjà eu à proposer un test de
dépistage VIH à une personne; dont 42,3% l'on proposé
à un enfant, 76,2% à un adulte et 62,5% à une femme
enceinte. Près de huit personnels de santé sur dix (79,8) n'ont
jamais proposé un test de dépistage du VIH sans le consentement
du patient.
2.4.1 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la formation sanitaire
Le tableau 2.9 présente les résultats des
pratiques du personnel par formation sanitaire. A la FSU-Com d'Abobo Avocatier,
toute l'activité professionnelle liée à la prise en charge
des patients infectés se résume au conseil pré et post
test alors que dans les hôpitaux généraux de Bonoua,
Koumassi et Port-Bouët ; le conseil pré et post test
représente respectivement 92,9%, 94,7% et 95%.
Pour ce qui est de la réalisation des activités
liées au dépistage du VIH, elle varie selon que nous passons
d'une formation à une autre. Moins de la moitié du personnel
d'Abobo avocatier (46,7%) alors que cette proportion est plus relevée
dans les hôpitaux généraux de Bonoua (77,8%), Koumassi
(59,3%) et Port-Bouët (66,7%). Juste la moitié des personnels des
formations sanitaires d'Abobo Avocatier et de Bonoua adressent des patients
à quelqu'un d'autres pour la proposition d'un test de dépistage
VIH. Ce taux est de 59,7% à Koumassi et 85,7% à Port-Bouët.
L'adressage des patients infectés vers les ONG et associations est
significativement liée à la formation sanitaire
(p-value=0,016).
De manière générale, quelque soit la
formation sanitaire, plus de la majorité du personnel oriente toujours
leurs patients infectés vers des associations ou des ONG ou des groupes
spirituels. Ainsi 62,5% du personnel d'Abobo Avocatier oriente leurs patients
infectés ; ce pourcentage est respectivement de 82,4%, 66,7% et 77,8%
dans les hôpitaux de Bonoua, de Koumassi et Port-Bouët.
Neuf personnels d'Abobo sur dix (90%) ne fait pas face au
dépistage de l'infection à VIH chez les enfants de moins de six
mois. Ce nombre est de 66,7% à Bonoua, 48,1% à Koumassi et 46,7%
à Port-Bouët. Il existe une association entre la formation
sanitaire et le fait de faire face au dépistage des enfants de moins de
six mois (p-value=0,001). Et tout le personnel de l'hôpital
général de Bonoua trouve difficile de faire face au
dépistage des enfants de moins de six mois, à Abobo Avocatier
c'est 66,7% du personnel qui trouve cela difficile et c'est la même
proportion (78,6%) dans les hôpitaux de Koumassi et Port-Bouët.
A part la FSU-com HKB d'Abobo Avocatier dont 70% du personnel
soignant a déjà proposé un test de dépistage
à une personne, plus de 80% des personnels des hôpitaux
généraux ont déjà proposé un test à
un individu soit Bonoua 83,3%, Koumassi 81,5%, et
Port-Bouët 86,7%. A Abobo aucun personnel ne prescrit le
test de dépistage sans le consentement du patient, alors qu'ils sont
5,6% à Bonoua, 11,5% à Koumassi et 10% à PortBouët
à le proposer sans le consentement du patient.
Tableau 2.9 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par
formations sanitaires
|
|
|
|
|
|
|
Pratiques du personnel en matière du
VIH/SIDA
|
FSU-Com HKB. Abobo Avocatier
|
Hôpital général
de Bonoua
|
Hôpital général
de Koumassi
|
Hôpital général de Port
Bouët
|
P-value
|
Ensemble
|
Activité professionnelle liée à
la PEC des patients infectés
|
N=16
|
N=14
|
N=19
|
N=20
|
|
N=69
|
Conseil pré et post test
|
100,0
|
92,9
|
94,7
|
95,0
|
0,884
|
95,7
|
Consultation et prescription
|
0,0
|
7,1
|
5,3
|
5,0
|
|
4,3
|
Réalisation d'une activité
liée au dépistage du VIH dans le service
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
53,3
|
22,2
|
40,7
|
33,3
|
0,166
|
39,0
|
Oui
|
46,7
|
77,8
|
59,3
|
66,7
|
|
61,0
|
Adressage des patients au
dépistage
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=28
|
|
N=103
|
Non
|
50,0
|
50,0
|
40,7
|
14,3
|
0,016
|
37,9
|
Oui
|
50,0
|
50,0
|
59,3
|
85,7
|
|
62,1
|
Orientation des patients infectés par
le
|
|
|
|
|
|
|
VIH
|
N=24
|
N=17
|
N=27
|
N=27
|
|
N=95
|
Non
|
37,5
|
17,6
|
33,3
|
22,2
|
0,472
|
28,4
|
Oui
|
62,5
|
82,4
|
66,7
|
77,8
|
|
71,6
|
Dépistage VIH des enfants de moins de six
mois
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
90,0
|
66,7
|
48,1
|
46,7
|
0,001
|
62,9
|
Oui
|
10,0
|
33,3
|
51,9
|
53,3
|
|
37,1
|
Difficultés lorsqu'on fait face au
dépistage chez les enfants de < 6mois
|
N=3
|
N=4
|
N=14
|
N=14
|
|
N=35
|
Ne trouve pas difficile
|
33,3
|
0,0
|
21,4
|
21,4
|
0,921
|
20,0
|
Trouve difficile
|
66,7
|
100,0
|
78,6
|
78,6
|
|
80,0
|
Déjà propose un test
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
30,0
|
16,7
|
18,5
|
13,3
|
0,457
|
20,0
|
Oui
|
70,0
|
83,3
|
81,5
|
86,7
|
|
80,0
|
Déjà propose un test a un
adulte
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
30,0
|
16,7
|
18,5
|
20,0
|
0,694
|
21,9
|
Oui
|
70,0
|
83,3
|
81,5
|
80,0
|
|
78,1
|
Déjà fait le dépistage sans
consentement
|
N=30
|
N=18
|
N=26
|
N=30
|
|
N=104
|
Non
|
86,7
|
77,8
|
76,9
|
76,7
|
0,644
|
79,8
|
Oui
|
0,0
|
5,6
|
11,5
|
10,0
|
|
6,7
|
Ne souhaite pas répondre
|
13,3
|
16,7
|
11,5
|
13,3
|
|
13,5
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.4.2 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon le service
Une analyse par service montre (tableau 2.10) que les
activités liées à la prise en charge des patients
infectés par le VIII menées dans les services sont
presqu'uniquement le conseil pré et post test. Elle est pratiquée
dans les mêmes proportions dans les services : 95,6% en pédiatrie
générale et 95,8% en pesée/vaccination. La
réalisation d'une activité liée au dépistage du
VIII varie considérablement avec le service. Elle est de l'ordre de
76,7% en pédiatrie et seulement de 40% en pesée/vaccination. Il
existe une liaison significative entre le service et la réalisation
d'une activité liée au dépistage du VIII
(p-value=0,000).
Que se soit en pédiatrie ou en pesée/vaccination
plus de la moitié du personnel (pédiatrie générale
67,8% et pesée/vaccination 54,5%) adresse leur patient à
quelqu'un d'autre pour la proposition d'un test de dépistage VIII.
L'orientation des patients infectés par le VIII vers d'autres structures
(ONG, association, etc.) est liée au service (p-value=0,001). 83,9% du
personnel de pédiatrie oriente les patients infectés contre
seulement 53,8% en pesée/vaccination.
La plupart du personnel des services étudiés a
déjà au moins une fois proposé le test de dépistage
à une personne : pédiatrie générale 86,7% et
pesée/vaccination 71,1%. Plus d'un personnel sur dix (11,7%) de
pédiatrie ont déjà fait ou prescrit un test
dépistage du VIII à un patient sans son consentement contre
aucune en pesée/vaccination. Toutefois nous remarquons que dans les deux
services respectivement 13,3% et 13,6% des personnels de pédiatrie et de
pesée/vaccination ne se prononcent pas sur cette question concernant le
dépistage sans consentement.
Tableau 2.10 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par service
Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage
|
Pédiatrie générale
|
Pesée et vaccination
|
P-value
|
Ensemble
|
Activité professionnelle liée à
la PEC des patients infectés
|
N=45
|
N=24
|
|
N=69
|
Conseil pré et post test
|
95,6
|
95,8
|
0,724
|
95,7
|
Consultation et prescription
|
4,4
|
4,2
|
|
4,3
|
Réalisation d'une activité liée
au dépistage du VIH dans le service
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Non
|
23,3
|
60,0
|
0,000
|
39,0
|
Oui
|
76,7
|
40,0
|
|
61,0
|
Adressage des patients au
dépistage
|
N=59
|
N=44
|
|
N=103
|
Non
|
32,2
|
45,5
|
0,170
|
37,9
|
Oui
|
67,8
|
54,5
|
|
62,1
|
Orientation des patients infectés par le
VIH
|
N=56
|
N=39
|
|
N=95
|
Non
|
16,1
|
46,2
|
0,001
|
28,4
|
Oui
|
83,9
|
53,8
|
|
71,6
|
Dépistage VIH des enfants de moins de six
mois
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Non
|
51,7
|
77,8
|
0,006
|
62,9
|
Oui
|
48,3
|
22,2
|
|
37,1
|
Déjà propose un test
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Non
|
13,3
|
28,9
|
0,049
|
20,0
|
Oui
|
86,7
|
71,1
|
|
80,0
|
Déjà propose un test a un
adulte
|
N=60
|
N=45
|
|
N=105
|
Non
|
15,0
|
31,1
|
0,048
|
21,9
|
Oui
|
85,0
|
68,9
|
|
78,1
|
Fait du dépistage sans
consentement
|
N=60
|
N=44
|
|
N=104
|
Non
|
75,0
|
86,4
|
0,053
|
79,8
|
Oui
|
11,7
|
0,0
|
|
6,7
|
Ne souhaite pas répondre
|
13,3
|
13,6
|
|
13,5
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.4.3 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la formation initiale du personnel
Les résultats du tableau 2.11 montrent que les
médecins et les aidessoignants/assistants sociaux/conseillé ne
font que du conseil pré et post test en ce qui concerne les
activités liées à la prise en charge des patients
infectés. Dans leur service au moment de l'enquête, plus de neuf
médecins sur dix (92,9%) réalisaient une activité
liée au dépistage du VIII. Alors que seulement 40% et 40,6% des
infirmiers/sages-femmes et aidessoignants/assistants sociaux/conseillés
le réalise respectivement dans leur service.
Nous remarquons que, adresser des patients à quelqu'un
d'autre pour la proposition d'un test de dépistage VIII ne varie presque
pas entre médecins et infirmiers/sages-femmes ; il est de 64,3% et 64%
respectivement. Alors qu'elle est de 53,6% chez les aidessoignants/assistants
sociaux/conseillés. Les médecins (92,9%) plus que tous les autres
corps orientent les patients infectés vers des associations et ONG
intervenant dans le domaine du VIII/SIDA. Dans l'ensemble pour tout le corps
médical et paramédical plus du tiers (37,1%) fait face au
dépistage des enfants de moins de six mois ; médecins 42,9%,
infirmiers/sagesfemmes 28% et aides-soignants/assistants
sociaux/conseillé 28,1%.
Tous les médecins ont déjà eu à
proposer un test de dépistage à une personne dans leur formation
sanitaire ; et pourtant nous remarquons que c'est seulement 76% des
infirmiers/sages-femmes et 75% des aides-soignants/assistants
sociaux/conseillés qui l'ont déjà proposé. Par
ailleurs, plus d'un médecin sur dix (10,7%) prescrit un test de
dépistage du VIII à un patient sans son consentement.
Tableau 2.11 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par
formation initiale
|
|
|
|
|
|
|
Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage
|
Médecin
|
Aide
Infirmier/sagesoignant/assistant femme
social/conseillé
|
Autres
|
P-value
|
Ensemble
|
Activité professionnelle liée à
la prise en charge des patients infectés
|
N=25
|
N=15
|
N=17
|
N=12
|
|
N=69
|
Conseil pré et post test
|
100,0
|
93,3
|
100,0
|
83,3
|
0,045
|
95,7
|
Consultation et prescription
|
0,0
|
6,7
|
0,0
|
16,7
|
|
4,3
|
Réalisation d'une activité
liée au dépistage du VIH dans le service
|
N=28
|
N=25
|
N=32
|
N=20
|
|
N=105
|
Non
|
7,1
|
60,0
|
59,4
|
25,0
|
0,000
|
39,0
|
Oui
|
92,9
|
40,0
|
40,6
|
75,0
|
|
61,0
|
Adressage des patients au
dépistage
|
N=28
|
N=25
|
N=32
|
N=18
|
|
N=103
|
Non
|
35,7
|
36,0
|
46,9
|
27,8
|
0,578
|
37,9
|
Oui
|
64,3
|
64,0
|
53,1
|
72,2
|
|
62,1
|
Orientation des patients infectés par le
VIH
|
N=28
|
N=24
|
N=28
|
N=15
|
|
N=95
|
Non
|
7,1
|
29,2
|
53,6
|
20,0
|
0,001
|
28,4
|
Oui
|
92,9
|
70,8
|
46,4
|
80,0
|
|
71,6
|
Fait face au dépistage VIH des enfants de
moins de six mois
|
N=28
|
N=25
|
N=32
|
N=20
|
|
N=105
|
Non
|
57,1
|
72,0
|
71,9
|
45,0
|
0,162
|
62,9
|
Oui
|
42,9
|
28,0
|
28,1
|
55,0
|
|
37,1
|
Difficultés lorsqu'on fait face au
dépistage chez les enfants < 6mois
|
N=12
|
N=5
|
N=8
|
N=10
|
|
N=35
|
Ne trouve pas difficile
|
33,3
|
0,0
|
25,0
|
10,0
|
0,409
|
20,0
|
Trouve difficile
|
66,7
|
100,0
|
75,0
|
90,0
|
|
80,0
|
Déjà propose un test
|
N=28
|
N=25
|
N=32
|
N=20
|
|
N=105
|
Non
|
0,0
|
24,0
|
25,0
|
35,0
|
0,003
|
20,0
|
Oui
|
100,0
|
76,0
|
75,0
|
65,0
|
|
80,0
|
Déjà propose un test à un
adulte
|
N=28
|
N=25
|
N=32
|
N=20
|
|
N=105
|
Non
|
3,6
|
28,0
|
25,0
|
35,0
|
0,022
|
21,9
|
Oui
|
96,4
|
72,0
|
75,0
|
65,0
|
|
78,1
|
Fait du dépistage sans
consentement
|
N=28
|
N=25
|
N=31
|
N=20
|
|
N=104
|
Non
|
75,0
|
88,0
|
83,9
|
70,0
|
0,736
|
79,8
|
Oui
|
10,7
|
4,0
|
3,2
|
10,0
|
|
6,7
|
Ne souhaite pas répondre
|
14,3
|
8,0
|
12,9
|
20,0
|
|
13,5
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.4.4 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la zone d'implantation de la formation
sanitaire
Le tableau 2.12 nous montre les résultats des pratiques
du personnel de santé vis-à-vis du dépistage des enfants.
Ici l'activité professionnelle liée à la prise en charge
des patients infectés se résume au conseil pré et post
test (95,7%). Soit 96,4% en zone urbaine et 92,9% en zone rurale. Plus de la
moitié du personnel de santé (57,5%) de la zone urbaine
réalise des activités liées au dépistage du VIH.
Cette proportion est plus élevée en zone rurale avec 77,8% du
personnel de santé. Juste la moitié du personnel de santé
de la zone rurale adresse des patients à quelqu'un d'autre pour la
proposition d'un test de dépistage VIH. En zone urbaine, c'est plus de
six personnels de santé sur dix (64,7%) qui adressent des patients
à quelqu'un d'autre pour le dépistage.
Pour ce qui est de l'orientation des patients infectés
par le VIH, 69,2% et 82,4% du personnel de santé respectivement des
zones urbaine et rurale oriente leur patient. Cette orientation se fait soit
vers des ONG de soutien par 56,4% du personnel de santé de la zone
urbaine et par 70,6% par celui de la zone rurale. Soit vers une association de
personnes infectées par le VIH par 34,6% du personnel du milieu urbain
et par 11,8% milieu rural. En aucun cas un patient a été
orienté vers la médecine traditionnelle quelque soit la zone.
La difficulté de faire face au dépistage de
l'infection à VIH chez les enfants de moins de six mois est
perçue par tout le personnel de santé de la zone rurale et par
77,4% du personnel de santé de la zone urbaine. Huit personnels sur dix
(80%) ont déjà eu à proposer un test de dépistage
à une personne. Soit 79,3% du personnel en zone urbaine et 83,3% en zone
rurale. Le test de dépistage sans le consentement du patient semble le
moins pratiqué quelque soit la zone de la formation sanitaire. Car
respectivement 7% et 5,6% des personnels des zones urbaine et rurale font du
dépistage sans le consentement du patient. Toutefois concernant le
dépistage sans consentement, 12,8% du personnel de la zone urbaine et
16,7% du personnel de la zone rurale ne se prononcent pas sur leur pratique du
dépistage sans le consentement du patient.
Tableau 2.12 : Répartition (en %) des pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage par zone d'implantation de la
formation sanitaire
Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage
|
Zone Urbain
|
Zone Rural
|
P-value
|
Ensemble
|
Activité professionnelle liée à
la prise en charge des patients infectés
|
N=55
|
N=14
|
|
N=69
|
Conseil pré et post test
|
96,4
|
92,9
|
0,499
|
95,7
|
Consultation et prescription
|
3,6
|
7,1
|
|
4,3
|
Réalisation d'une activité liée
au dépistage du VIH dans le service
|
N=87
|
N=18
|
|
N=105
|
Non
|
42,5
|
22,2
|
0,121
|
39,0
|
Oui
|
57,5
|
77,8
|
|
61,0
|
Adressage des patients au
dépistage
|
N=85
|
N=18
|
|
N=103
|
Non
|
35,3
|
50,0
|
0,243
|
37,9
|
Oui
|
64,7
|
50,0
|
|
62,1
|
Orientation des patients infectés par le
VIH
|
N=78
|
N=17
|
|
N=95
|
Non
|
30,8
|
17,6
|
0,379
|
28,4
|
Oui
|
69,2
|
82,4
|
|
71,6
|
Difficultés lorsqu'on fait face au
dépistage chez les enfants de< 6 mois
|
N=31
|
N=4
|
|
N=35
|
Ne trouve pas difficile
|
22,6
|
0,0
|
0,562
|
20,0
|
Trouve difficile
|
77,4
|
100,0
|
|
80,0
|
Déjà proposé un
test
|
N=87
|
N=18
|
|
N=105
|
Non
|
20,7
|
16,7
|
0,492
|
20,0
|
Oui
|
79,3
|
83,3
|
|
80,0
|
Déjà proposé un test à un
adulte
|
N=87
|
N=18
|
|
N=105
|
Non
|
23
|
16,7
|
0,757
|
21,9
|
Oui
|
77
|
83,3
|
|
78,1
|
Fait le dépistage sans le consentement du
patient
|
N=86
|
N=18
|
|
N=104
|
Non
|
80,2
|
77,8
|
0,883
|
79,8
|
Oui
|
7,0
|
5,6
|
|
6,7
|
Ne souhaite pas répondre
|
12,8
|
16,7
|
|
13,5
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
2.5 Facteurs déterminants du personnel de
santé de se sentir capable à proposer un test de dépistage
à un enfant de moins de six mois
Cette section cherche à identifier par une analyse
multi variée les facteurs qui sont déterminants en termes de
chances, la capacité du personnel de santé à proposer un
test de dépistage du VIII à un enfant de moins de six mois.
L'analyse multi variée utilisée ici est la
régression logistique qui permet de mesurer les chances qu'a un individu
de changer d'état par rapport à la variable que l'on veut
expliquer. Nous choisirons pour notre étude comme variable
d'intérêt : se sentir capable de proposer un test de
dépistage VIII à un enfant de moins de six mois. Les variables
explicatives choisies sont : la formation sanitaire, le service
d'activité, la formation initiale, l'âge, le nombre
d'années dans la formation sanitaire, avoir déjà eu
à proposer un test de dépistage à une personne et
l'intérêt à s'investir dans le dépistage des enfants
de moins de six mois.
2.5.1 Estimation du modèle
Dans ce point, nous présentons les principaux
résultats de l'analyse économétrique qui ont
consisté à estimer un modèle de capacité du
personnel soignant de proposer un test de dépistage VIII à un
enfant de moins de six mois. Nous avons des variables qualitatives
dichotomiques non ordonnées. Ainsi, nous avons donc le choix entre un
modèle logit et un modèle probit. A la lumière des
critères de sélection (tableau A1 annexe), nous optons le
modèle logit. La variable expliquée est codifiée en 1 pour
un personnel capable de proposer le test et 0 dans le cas contraire.
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants
2.5.2 Résultats de la régression
Le tableau 2.13 ci-après fait apparaître
après diagnostic les résultats d'estimations concernant la
capacité du personnel de santé de proposer un test aux enfants de
moins de six mois.
Tableau 2.13 : Résultat de la régression
finale
Variable Catégorie Effectif Odds Ratio
P>|z| Intervalle de
confiance à 95%
Formation Abobo Avocatier 26 1
sanitaire Bonoua 18 0,69 0,770 [0,06 -
8,09]
Koumassi 25 0,47 0,455 [0,06 - 3,42]
Port-Bouët 27 0,10 0,019 [0,01 - 0,69]
Service Pédiatrie générale
56 1
Pesée et vaccination 40 0,56 0,501 [0,12 - 2,99]
Formation initiale Médecin 28
1
Infirmier/sage-femme 22 0,79 0,819 [0,10 - 5,94]
Aide soignant/assistant 29 1,91 0,574 [0,20 - 18,09]
social/conseillé
Autres 17 0,56 0,606 [0,06 - 4,99]
Nombre d'année 0 - 1 an 22 1
dans la formation 2 - 4 ans 29 4,59
0,116 [0,69 - 30,53]
sanitaire
5 ans et + 45 0,26 0,192 [0,04 - 1,95]
Tranche d'âges 21 - 29 ans 16
1
30 - 39 ans 48 8,24 0,029 [1,24 - 54,59]
40 ans et + 32 60,54 0,003 [3,97 - 922,98]
A déjà proposé un Non 18
1
test à une personne Oui 78 5,11
0,040 [1,08 - 24,20]
Veut s'investir plus Non 25 1
dans le dépistage Oui 71 30,65
0,000 [6,12 - 153,74]
des enfants
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Dans l'ensemble, le modèle est globalement significatif
(Prob > chi2 = 0,0000) ; elle se confirme également par le R2 de
Count qui s'élève à 89,6 % dans le tableau A2 en annexe;
ce qui témoigne la bonne qualité du modèle.
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants
2.5.3 Tests d'adéquation des données du
modèle
Test de Hosmer et Lemeshow
Au seuil de 5%, ce test rejette l'hypothèse nulle selon
laquelle le modèle est bien calibré, On conclut (tableau A3 en
annexe) que le modèle est bien calibré car
Prob>chi2=0,4228.
Test de classification
Le seuil utilisé pour ce test est 0,5 (tableau A4 en
annexe). Le tableau de prédiction montre le personnel de santé
qui se sent capable de proposer un test de dépistage à un enfant
de moins de six mois (Q19=1), 63 sur 70 ont été bien
prédits et pour le personnel n'ayant pas la capacité de proposer
le test aux enfants de moins de six mois (Q19=0), 23 sur 26 ont
été bien prédits. Le test effectué est
concluant. il montre que le
modèle classe correctement 88.46% du personnel de santé.
Test du pouvoir discriminant
L'aire au dessous de la courbe ROC vaut 0.8795 (tableau A5 en
annexe) ce qui montre une excellente discrimination de notre modèle.
Au vu des résultats des tests ci-dessus, nous pouvons
affirmer qu'au seuil de 5% que le modèle est adéquat aux
données.
2.5.4 Interprétation des résultats
Le tableau 2.13 donne les rapports de chance du personnel de
santé à une catégorie donnée de sentir capable de
proposer un test de dépistage VIII à un enfant de moins de six
mois à celle de la catégorie de référence dont le
rapport est égal à l'unité. Un rapport supérieur
à 1 indique que le personnel soignant se sent plus capable de proposer
un test de dépistage VIII que celui de la catégorie de
référence, Si le rapport est inférieur à 1, il se
sent moins capable à celui de la catégorie de
référence,
Le personnel de santé de l'hôpital
général du Port-Bouët se sent moins capable de proposer un
test de dépistage VIII à un enfant de moins de six moins que le
personnel de la FSU-com d'Abobo Avocatier (OR=0,10; IC95% [0,01 - 0,69]). Le
personne de santé âgé
respectivement de 30-39 ans et 40 ans et plus se sent plus
capable de proposer un test de dépistage VIII à un enfant de
moins de six mois (OR= 8,23 ; IC95% [1,24 - 54,59] et 60,54 fois (OR = 60,54 ;
[3,97 - 922,98]) que le personnel âgé de moins de trente ans. Le
personnel de santé qui a déjà eu à proposer un test
à une personne se sent plus capable de proposer un test à un
enfant (OR=5,11 ; [1,08 - 24,20]) que le personnel qui n'a jamais
proposé de test à quelqu'un. De même, le personnel de
santé qui veut s'investir dans le dépistage des enfants de moins
de six moins est plus capable de proposer un test de dépistage VIII
à un enfant de moins de six mois que le personnel qui ne veut pas
s'investir dans le dépistage des enfants (OR=30,64 ; [6,12 -
153,74]).
L'appartenance à une formation sanitaire, l'âge,
avoir déjà eu à proposer le test à une personne et
vouloir s'investir plus dans le dépistage des enfants de moins de six
moins sont les caractéristiques qui déterminent réellement
la capacité du personnel de santé de proposer un test de
dépistage VIII à un enfant de moins de six mois.
Chapitre 3 DISCUSSION
L'étude a été réalisée
à l'aide d'un auto questionnaire laissé au sein de chaque
formation sanitaire à remplir par le personnel. Par ailleurs, le fait
d'avoir laissé les questionnaires à remplir pendant quelques
temps aux personnes interrogées, autorisait les échanges
d'informations entre les différents répondants.
L'échantillon de notre étude est de petite taille, mais
représentatif car le taux de réponse est relativement bon
(87,5%). Malgré les biais répertoriés, cette enquête
nous permet de dégager des faits intéressants,
Le conseil pré test et post test sont plus
pratiqué que la consultation et la prescription. Plus de neuf personnels
de santé sur dix interrogés ont répondu correctement
à la pratique de cette activité. Moins de deux tiers du personnel
(61%) réalise une activité liée au dépistage VIH.
Cette dernière donnée se fonde principalement sur le conseil
pré et post test, le prélèvement sanguin et l'annonce des
résultats. De même, l'adressage des patients à un tiers
pour la proposition au dépistage se fait pour près de la
moitié des cas, vers des centres de dépistage. L'orientation des
patients infectés par le VIH se fait plus vers les ONG de soutien de
patients infectés.
Si presque tout le personnel de santé connaît
l'importance de faire du dépistage VIH chez les enfants, moins de 70%
seulement sont capables de le proposer à un enfant de moins de six mois.
20 % des personnes interrogées déclarent ne jamais avoir
proposé un test de dépistage du VIH dans leur pratique
médicale et également 20% du personnel n'a jamais proposé
de test de dépistage. L'insuffisance de formation sur le
dépistage semble donc être le principal frein au dépistage
du VIH. Cette donnée se retrouve dans une étude ougandaise
(MUNGHERERA M et al. 1997), qui cite comme principale raison de
sous-proposition du test un manque de connaissances et de compétences en
matière de VIH chez le personnel soignant. Un autre frein à la
proposition du test de façon systématique pourrait être
l'absence de possibilité de réaliser ce test de façon
simple, même si cette raison n'a pas été
évoquée par le personnel interrogé. La solution pourrait
être de disposer de technique plus simple comme les tests rapides
utilisés chez les adultes qui ne nécessitent ni infrastructure de
laboratoire ni personnel spécialisé.
Les résultats analytiques nous montrent que les
aides-soignants/sagesfemmes/conseillés proposent deux fois plus le test
du dépistage VIII à toute la famille (père, mère et
enfant) si jamais l'enfant est infecté que les médecins. Par
contre nous n'avons pas mis en évidence de différence
significative en ce qui concerne les attitudes vis-à-vis du test de
dépistage et la formation initiale.
La pratique du dépistage VIII chez les enfants est plus
courante en pédiatrie générale et chez les
médecins. Nous avons mis en évidence le fait que la proposition
du test à une personne était significativement associée au
type de services et à la formation sanitaire.
Plusieurs variables influencent positivement la
capacité du personnel à proposer un test de dépistage VIII
à un enfant de moins de six mois. Il s'agit de : la formation sanitaire,
l'âge, avoir déjà eu à proposer le test à une
personne et vouloir s'investir plus dans le dépistage des enfants de
moins de six moins. Presque tout le personnel (surtout les aidessoignants et
les paramédicaux) a besoin d'une formation professionnelle en ce qui
concerne le dépistage des enfants de moins de six mois.
CONCLUSION
Les attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage des enfants de moins de six mois semble
être acceptables pour assurer une sensibilisation et une information
correcte dans le cadre d'un projet de dépistage pédiatrique en
routine du VIII, Les manquements au niveau des attitudes et pratiques
signalées pourraient avoir pour raison le manque de formation à
propos. Les formations de type OMS, pour fondamentales qu'elles soient, ne
suffisent pas à maîtriser la question particulière
dépistage du VIII des enfants, Il est nécessaire de fournir au
personnel de santé des programmes d'éducation spécifiques,
propres au VIII/sida, en insistant surtout sur la TME, sur le dépistage
des enfants de moins de six mois et leur prise en charge. Par ailleurs, la
perception positive des attitudes et pratiques en matière du
dépistage en pédiatrie dans la population générale
semble se retrouver dans une proportion importante auprès du personnel
de santé par contre elle est d'une proportion moindre dans les services
de pesée/vaccination. Il faudra donc apporter un soin particulier
à l'information sur la maladie lors de ces formations, afin de
d'augmenter la pratique du dépistage pédiatrique dans ce service
puis qu'il accueil spécifiquement les enfants. C'est uniquement avec un
personnel de santé correctement formé sur les questions de
dépistage pédiatrique qu'un programme de dépistage en
routine du VIII chez les enfants âgés de six à vingt-six
semaines pourra prendre forme et avoir une chance de réussite sur la
prévention de l'infection par le VIII chez les enfants en
général.
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ANNEXES
Tableau A1 : Critères d'information
Modèles
Critères
|
Logit
|
Probit
|
Décisions
|
L(â)
|
-40,719
|
-41,198
|
Logit
|
LR
|
42,374
|
41,416
|
Logit
|
AIC
|
1,117
|
1,126
|
Logit
|
BIC
|
-303,699
|
-302,741
|
Logit
|
BIC'
|
17,231
|
18,188
|
Probit
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs Figure A1 : Résidu standardisés
|
|
|
|
16
|
|
|
|
2 43
2021 23 41 44 60 79
54 84
11 17 36 45 69
34 67 313233 71
383940 46
10 18 78
57 61 75
42 4748 5051 55 59 6566 83
72
|
92 98
889 95 102
94 96 100 1 1
90 10
93 101
8687 91 99
|
12 14 19 29 35 49 5253
5 13 15 2 242728 56
8 30 58
63
62
|
67
77
68 73 76 80
70 81
|
37
|
64
|
|
97
|
|
|
74
|
|
|
|
|
|
0 20 40 60 80 100
numero
standardized Pearson residual
-10 -5 0 5
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants
Figure A2 : Résidu de Pearson
|
|
|
|
16
|
|
|
|
2 43
20 21 23 41 44
17 54 60
11 36 84
34 67 383940 45 69 71 79
313233 46
42 4748 5051 61
55 57 75 78
10 18 59 6566 72 83
|
92 98
95 102
889 1
94 10 1
90 96 100
93 101
8687 91 99
97
|
12 14
5 13 15 19 2 242728 29 35 49 5253
56
8 30 58
37 62 63
|
67
68 73 76 77 80
70 81
|
|
64
|
|
|
|
|
74
|
|
|
|
|
|
0 20 40 60 80 100
numero
Pearson residual
-10 -5 0 5
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Figure A3 : Leverage
leverage
0 .1 .2 .3 .4
0 20 40 60 80 100
numero
2
3
4
5
6
7
8
10
11
12
14
315
16
17
18
19
20
21
2 24 23
2728
293132
30
33
35
36
37
38
3940
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
5961
60
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
7274
73
75
76
77
78
79
80
81
83
84
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Figure A4 : Dbeta
Pregibon's dbeta
0 1 2 3
0 20 40 60 80 100
numero
2
34
5
67
8
10
11121
3 1
4
16
5 1
71 18
20
9
21
2 2
23
42728
30
36 9 31323335 383940 4
37
41
4344
2
45 46 49 56
4748 50515253 5 57 59 6
54
58
60
62
1
63
64
65667
68
69
70
7173
72
74
75
76
77
78
79
80
81
83
8486
87
88 890
91
92
95
9394 96
97
98
99
1010 102
103104105
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs Tableau A2 : Qualité du modèle
Measures of Fit for logistic of Q19
|
|
|
Log-Lik Intercept Only:
|
-59.624
|
Log-Lik Full Model:
|
-37.727
|
D(82):
|
75.454
|
LR(13):
|
43.794
|
|
|
Prob > LR:
|
0.000
|
McFadden's R2:
|
0.367
|
McFadden's Adj R2:
|
0.132
|
Maximum Likelihood R2:
|
0.366
|
Cragg & Uhler's R2:
|
0.515
|
McKelvey and Zavoina's
|
R2: 0.575
|
Efron's R2:
|
0.454
|
Variance of y*:
|
7.735
|
Variance of error:
|
3.290
|
Count R2:
|
0.896
|
Adj Count R2:
|
0.667
|
AIC:
|
1.078
|
AIC*n:
|
103.454
|
BIC:
|
-298.822
|
BIC':
|
15.542
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs Tableau A3 : Test de Hosmer et Lemeshow
Logistic model for Q19, goodness-of-fit test
number of observations = 98
number of covariate patterns = 80
Pearson chi2(72) = 73.68
Prob > chi2 = 0.4228
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Tableau A4 : Test de classification
Logistic model for Q19
True
Classified | D ~D | Total
+ +
+ | 63 7 | 70
- | 3 23 | 26
+ +
Total | 66 30 | 96
Classified + if predicted Pr(D) >= .5 True D defined as Q19 !=
0
Sensitivity Pr( +| D) 95.45%
Specificity Pr( -|~D) 76.67%
Positive predictive value Pr( D| +) 90.00%
Negative predictive value Pr(~D| -) 88.46%
False + rate for true ~D Pr( +|~D) 23.33%
False - rate for true D Pr( -| D) 4.55%
False + rate for classified + Pr(~D| +) 10.00%
False - rate for classified - Pr( D| -) 11.54%
Correctly classified 89.58%
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs Figure A5 : Pouvoir discriminant
Sensitivity
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00
1 - Specificity
Area under ROC curve = 0.8795
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
TABLE DES MATIERES
DEDICACES ii
REMERCIEMENTS iiiAVANT-PROPOS iv
SOMMAIRE v
ABREVIATIONS ET ACRONYMES viLISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES viiTABLEAUX viiFIGURES viiiRESUME ix
INTRODUCTION 1
Chapitre 1: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3
1.1 Problématique 3
1.2 Objectif 4
1.3 Hypothèse 4
1.4 Etat actuel des connaissances 5
1.4.1 Le VIH chez les enfants 5
1.4.2 L'ampleur de l'épidémie
pédiatrique en Afrique avec une mortalité élevée et
précoce 7
1.4.3 Personnel de santé et VIH/SIDA 8
1.5 Le projet Pédi-Test/ANRS 12165 9
1.6 Méthodologie 10
1.6.1 Schéma d'étude 10
1.6.2 Outil de collecte 11
1.6.3 L'échantillon 11
1.6.4 Présentation de la base 11
1.7 Outils d'analyse 12
Chapitre 2 : ANALYSE DES RESULTATS 14
2.1 Caractéristiques socioprofessionnelles du
personnel de santé 14
2.2 Formation du personnel de santé en matière
VIH/SIDA 17
2.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA 18
2.3.1 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par formation sanitaire 20
2.3.2 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par service 23
2.3.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par formation initiale 26
2.3.4 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par zone d'implantation dans la formation sanitaire
28
2.4 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA 31
2.4.1 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la formation sanitaire32 2.4.2 Pratiques du
personnel vis-à-vis du dépistage VIH/SIDA selon le service
34
2.4.3 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la formation initiale du personnel 36
2.4.4 Pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA selon la zone d'implantation de la formation
sanitaire 38
2.5 Facteurs déterminants du personnel de santé
de se sentir capable à proposer un test de dépistage à un
enfant de moins de six mois 40
2.5.1 Estimation du modèle 40
2.5.2 Résultats de la régression 41
2.5.3 Tests d'adéquation des données du
modèle 42
2.5.4 Interprétation des résultats 42
Chapitre 3 DISCUSSION 44
CONCLUSION 46
REFERENCES 47
ANNEXES I
TABLE DES MATIERES VI
|
|