1.2. L'inflation : un frein à la croissance
économique
1.2.1. L'approche implicite des classiques
Les théoriciens classiques ont posé les
fondements de nombre de théories de croissance. Le fondement du
modèle classique de croissance a été établi par
Adam Smith qui a développé un modèle précurseur de
croissance et sa fonction de production était comme suit:
Y= f (L, K, T)
Avec Y étant la production, L le Travail, K le capital
et T le facteur terre ; Ainsi la production est liée au travail, au
capital et facteur Terre. Par conséquent, la croissance de la production
(gy) est induite par la croissance de la population, la
productivité (gf). Ainsi : gy= (gf , gK, gL, gT
).
Smith soutenait que cette croissance était auto
entretenue comme cela est stipulé à travers le rendement
d'échelle croissant. En outre, il percevait les épargnes comme
créatrices d'investissement et alors de croissance. Ainsi, pour
lui, la distribution des revenus est l'un des
déterminants les plus importants de l'évolution rapide ou lente
de la croissance d'une nation. Il a aussi exposé que les profits
décroissaient, non pas à cause de la baisse de la
productivité marginale, mais plutôt à cause du fait que la
concurrence des capitalistes pour les travailleurs surenchérit les
salaires.
Le lien entre le changement du niveau des prix (inflation), et
ses effets <<taxes>> sur les niveaux de profit et de production ne
sont spécifiquement articulés dans les théories classiques
de croissance. Cependant, la relation entre ces deux variables est
implicitement suggérée négative, comme l'indique la
réduction sur les niveaux de profit de la firme à travers les
coûts salariaux.
1.2.2. Le monétarisme et la monnaie
Le monétarisme a quelques caractéristiques
essentielles, avec un accent sur les propriétés de la longue
période de l'offre de l'économie opposée à la
dynamique de courte période. Milton Friedman, qui a inventé le
mot << monétarisme >>, a insisté sur quelques
propriétés clés de l'économie de longue
période, incluant la théorie quantitative de la monnaie et de la
neutralité de la monnaie. La théorie quantitative de la monnaie
liait l'inflation et la croissance économique en égalisant le
montant total dépensé dans l'économie au montant total de
la monnaie existante. Cette théorie est résumée dans
l'équation établie par Irving Fischer comme suit: M x V =
P x T. Le membre de gauche de cette équation quantitative de la
monnaie décrit la monnaie utilisée dans les transactions avec
M étant la quantité de monnaie et
V la vélocité (vitesse de circulation) de la
monnaie ; En outre, le membre de droite exprime la valeur des transactions avec
P étant le prix moyen des biens et T
le nombre de transactions.
Selon Friedman, l'inflation est le produit de la hausse de
l'offre et de la vélocité de la monnaie au taux le plus
élevé de la croissance dans l'économie.
Friedman a aussi remis en cause le concept de la courbe de
Philips. Son argumentation était basée sur les prémisses
d'une économie où les tous les coûts doublent. Ici, les
individus doivent payer deux fois plus aussi bien pour les biens et les
services, mais ils y ne prêtent pas attention, parce que leurs salaires
ont aussi doublé. Les individus anticipent le taux futur de l'inflation
et incorporent ses effets dans leur comportement. En tant que tel, l'emploi et
la production ne sont pas affectés : c'est le concept de la
neutralité de la monnaie. On parle de neutralité de la monnaie si
les valeurs d'équilibre des variables réelles incluant le niveau
du PIB sont indépendantes du niveau de l'offre de la monnaie dans le
long terme. Si l'inflation fonctionne de cette façon, alors elle serait
nuisible. A travers son impact sur l'accumulation du capital, l'investissement
et les exportations, l'inflation peut impacter négativement le taux de
croissance du pays.
Par ailleurs, Sidrauski3 (1967) a proposé un
travail original dans le contexte du modèle de générations
dans lequel la monnaie est « Super neutre ». La
superneutralité, a lieu quand les variables réelles, incluant le
taux de croissance de la production, sont indépendantes du taux de
croissance de l'offre de monnaie dans le long terme. Le résultat
principal dans le système de Sidrauski est que la hausse du taux
d'inflation n'affecte pas l'équilibre stable du stock de capital. En
tant que tel, ni la production, ni la croissance économique ne sont
affectées.
Finalement, le monétarisme soutient que dans le long
terme, les prix sont principalement affectés par le taux de croissance
de la monnaie tandis qu'il n'a aucun effet sur la croissance.
3 Miguel Sidrauski (Octobre 1939-Septembre 1968) est un
monétariste originaire d'Argentine.
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