REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE PROTESTANTE
AU CONGO FACULTE D'ADMINISTRATION DES AFFAIRES ET
SCIENCES ECONOMIQUES B.P 4745 KINSHASA-LINGWALA
L'ASSURANCE VIE EN RDC : CAS DE
L'ASSURANCE EDUCATION
LUBENGA NGHONZO GRACE
Travail de fin de cycle en vue de l'obtention du titre de
gradué en Administration des Affaires et Sciences Economiques
Directeur : David UTSHUDIEMA Rapporteur :
Franck MULAMBA
Année Académique 2011 -
2012
« Si l'histoire ne se réduit pas à un
divertissement de l'esprit, c'est que nous espérons en tirer des
enseignements ; nous pensons pouvoir déduire de la connaissance du
passé quelque prescience du futur ».
Paul Valéry
AVANT-PROPOS
Le présent travail sanctionne la fin de notre formation
de graduat en administration des affaires et sciences économiques
à l'Université Protestante au Congo. Bien que ce travail soit la
conjugaison de nos efforts, sa réussite et sa mise sur pied sont le
fruit de plusieurs personnes qui ont accepté de nous porter aide.
Avant toute chose, il nous paraît utile de remercier le
professeur UTSHUDIEMA David qui, en dépit de ses
multiples occupations, a accepté la direction de ce travail.
Nous remercions et exprimons notre profonde gratitude au chef
des travaux MULAMBA Franck qui a accepté de nous
prendre dans son équipe. Ses remarques, orientations et conseils nous
ont prêté main forte pour arriver au bout de ce travail.
A nos frères et soeurs de la famille
LUBENGA, que ce travail soit l'expression d'un attachement
envers vous.
Nous ne pouvons pas oublier nos compagnons de lutte :
Auriane Tunda, Auxence SEKA, Christian NKUKA, Christian SOMBE,
Déleance LETEYI, Eric TSHIBAIE, Francis KIKUFI, Henry MWAMBA,
Héritier BADIBANGA, Jaky NSENSELE, Joël NDALUBILA, Jonathan BAONGO,
Julie KABAMBA, Kevine GHEKAWAKU, Merveille LUILA, Olivier NSAMBWA, Roland
KAHOZI, Sacré WAULA eux avec qui nous avons traversé
tant d'épreuves pour achever ce cycle de graduat, qu'ils trouvent dans
ce travail, l'expression de notre profonde amitié et de notre
intarissable souvenir.
Que tous les oncles, tantes, cousins, cousines, neveux,
nièces, amis et connaissances reçoivent l'expression de ma
gratitude.
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Pays très vaste et riche en ressources du sol et du
sous-sol, la République Démocratique du Congo se classe
paradoxalement parmi les pays les plus pauvres de la planète. La RDC
dispose d'une potentialité humaine importante qui peut constituer le
socle de son développement économique si elle est utilisée
à bon escient.
Mis à part cela, l'Etat Congolais a besoin des
ressources financières en quantité suffisante pour se
développer économiquement et pour la construction du pays. Il ne
peut disposer de ces ressources que par des investissements productifs.
Nous savons par ailleurs que les entreprises d'assurances
à travers le monde, contribuent au financement et au
développement des économies de leurs pays par des placements des
provisions techniques.
Ainsi, nous nous posons la question de savoir si :
- Les provisions techniques des assurances vie en
générale et
celles de l'assurance éducation en particulier, seraient
en mesure de financer le développement du pays.
Toutes ces préoccupations nous poussent à
étudier l'évolution de l'assurance éducation en R.D.C. de
2007-2009.
C'est ainsi que ce travail se propose d'identifier les
principaux obstacles qui empêchent l'assurance éducation de jouer
véritablement son rôle dans l'éducation congolaise.
2. HYPOTHESES
Nous pensons que le secteur d'assurance peut réellement
financer en grande partie le développement du pays.
Cependant en RDC, cela n'est pas vraiment le cas car mis
à part l'assurance automobile qui est obligatoire et que la
majorité de la population congolaise connaît, les autres formes
d'assurances ne sont pas bien connues du public. Le manque de publicité
pour ce genre d'assurance est l'une des principales causes.
En RDC, plusieurs personnes ignorent l'existence d'une
assurance éducation. Si l'Etat Congolais commençait par faire
connaître cette assurance au public, elle pourrait avoir plus de
souscription.
Pour donner une nouvelle impulsion à l'assurance vie en
RDC et permettre qu'elle agisse réellement dans le secteur
éducationnel, plusieurs mesures s'imposent. Notamment, celles
liées au respect du code des assurances, pour la séparation des
sociétés d'assurance vie et les autres branches d'assurances.
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Nous avons choisis ce sujet parce que nous pensons, qu'il
éclairera la lanterne des décideurs sur le fait que les
assurances vie constituent une source de financement sur laquelle le pays peut
compter. Et, il examine l'évolution et les diverses contraintes
liées à l'assurance vie et, en propose des pistes des solutions
tout en décelant les enjeux opérationnels en RDC.
4. TECHNIQUES ET METHODES
Pour cette étude, la collecte des données a
été rendue possible par la technique documentaire. Celle-ci nous
a aidés à compulser certains ouvrages et documents officiels afin
d'enrichir nos informations.
Nous avons également utilisé les techniques
quantitative et qualitative, ainsi que l'entretien qui nous a permis de parler
avec les experts en la matière.
Et la méthode historique nous a permis de compléter
notre travail.
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Notre travail se déroule dans la ville-province de
Kinshasa de 2007 en 2009.
6. DIFFICULTES RENCONTREES
Durant l'élaboration de ce travail, nous avons
été butés à certaines difficultés notamment
celles liées à la collecte des données sur le terrain.
7. CANEVAS
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre travail aura trois grands chapitres qui sont respectivement :
- Généralités sur les concepts de base
- la SONAS
- et l'assurance vie en R.D.C : l'assurance éducation.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
Section 1. LES ASSURANCES
1.1. Définition
L'assurance est un instrument financier de planification
personnelle ou de planification des affaires d'une société. C'est
un commerce des risques de confiance.1
Elle a pour but de repartir équitablement entre un
grand nombre de personnes le dommage causé par le hasard à l'une
d'elle. L'idée de mutualité se trouve à la base de tous
les systèmes d'assurances.
1.2. Objectifs et Contrat d'assurance
a. Objectifs
L'objectif fondamental de l'assurance est d'organiser les
mutualités qui procurent aux individus des garanties et les moyens de
faire face aux malheurs qui sont des événements
aléatoires.
En effet, il existe des événements dont la
survenance échappe à tout contrôle et à toute
maîtrise de l'homme dont les conséquences peuvent être des
lésions à l'homme et/ou des dommages à ses biens
provoquant ainsi la perturbation de l'homme et de ses activités. Ces
événements appelés « risques » sont à la
base des assurances.
Ces événements sont appelés
aléatoires parce qu'ils relèvent du hasard. Aucune
prévention ne peut empêcher leur survenance appelée «
accident ». Les événements aléatoires sont
imprévisibles quant à leur survenance, leur fréquence et
l'ampleur de leurs conséquences.
Bien qu'aucune prévention ne puisse empêcher la
survenance de ces événements aléatoires, leurs
conséquences peuvent être réparées par les
assurances.
1 David Utshudiema, théorie actuarielle, L2
FASE, éd 2011
Celles-ci contribuent au maintien de l'équilibre et de
l'harmonie sociale à peu de frais. Par leur système de
fonctionnement, elles offrent des avantages à ceux qui sont
impliqués dans les accidents, à savoir : le responsable, la
victime et l'Etat.
b. Contrat d'assurance
Le contrat d'assurance est celui par lequel l'assureur,
moyennant une prime ou une cotisation, s'oblige à verser au preneur ou
à un tiers une prestation dans le cas oü un risque couvert par
l'assurance se réalise.2
En effet, le contrat envisage le risque entre un assuré
et son assureur. A ce stade, le risque doit être aléatoire.
Quelques termes usuels utilisés dans un contrat
d'assurance :
> Le souscripteur ou preneur d'assurance : c'est celui qui
conclut le contrat avec l'assureur et s'engage à lui payer les
primes.
> L'assuré : c'est la personne sur la tête ou
sur les intérêts de laquelle repose une assurance,
c'est-à-dire qu'elle est menacée par le risque couvert. C'est une
personne morale ou physique.
> L'assureur : c'est la personne qui prend en charge le
risque couvert et qui paie suivant les conditions définies par le
contrat. C'est toujours une personne morale.
> Le bénéficiaire : c'est celui qui
reçoit l'indemnité ou le capital que l'assureur doit verser en
cas de sinistre.
2 Beignier B., Droit du contrat d'assurance,
éd. PUF, 1999.
Caractères du contrat d'assurance
Le contrat d'assurance est un contrat :
· Consensuel : le consentement de deux parties, assureur
et souscripteur est le fondement de la validité du contrat.
· Synallagmatique : l'assureur et l'assuré
s'engagent réciproquement, l'un à faire les déclarations
exactes et à payer les primes, l'autre à couvrir tel risque
prévu au contrat s'il se réalise.
· Aléatoire : qui se réalise sans la
volonté délibérée de l'homme.
· De bonne foi : cette foi est fondamentale en
assurance. Cela signifie s'en remet à la loyauté de
l'assuré, il se réfère à ses déclarations
sans être obligé d'une manière générale de
vérifier tous les éléments déclarés.
· D'adhésion : l'assuré adhère aux
conditions de l'assureur.
· A titre onéreux : chacune des parties
(assuré et assureur) doit donner ou faire quelque chose.
Eu égard à tous ces caractères, nous
pouvons dire que le contrat d'assurance ou police d'assurance est un contrat
consensuel, donc formé dès l'accord entre les parties sur l'objet
de la garantie et son prix.
1.3. Structure d'assurance
Dans la structure légale3, il existe les
dispositions communes qui sont composé des :
- Assurances indemnitaires
- Et les Assurances forfaitaires
A. Les Assurances Indemnitaires
Ce sont celles dans lesquelles l'assureur s'engage à
fournir la prestation nécessaire pour réparer tout ou une partie
d'un dommage subi par l'assuré ou dont celui-ci est responsable,
c'està-dire une indemnité dont le montant est lié au
préjudice effectif.
Elles comprennent :
· les Assurances de Dommages qui, comprennent à leur
tour les assurances de chose et les assurances de responsabilité.
Ces assurances sont soumises à un principe
fondamental, dit principe indemnitaire, selon lequel la prestation de
l'assureur ne peut en aucun cas excéder le préjudice réel
subi par l'assuré.
B. Les Assurances Forfaitaires
Une assurance à caractère forfaitaire est celle
dans laquelle la prestation de l'assureur ne dépend pas de l'importance
du dommage. Elle consiste dans le paiement d'une somme fixée dès
la conclusion du contrat.
Les assurances forfaitaires sont subdivisées en
Assurances de personnes. Celles-ci comprennent :
· les assurances individuelles accidents et maladies ;
· les assurances sur la vie ;
· les assurances sociales gérées par la
sécurité sociale.
3 Marcel Fontaine, Droit des assurances,
Larcier 1996.
1.4. Types de Sociétés d'assurances
Dans le tableau ci-dessous, nous présenterons les
différents types de sociétés d'assurances existants et
leurs caractéristiques.
|
Sociétés Anonymes
|
Sociétés à forme Mutuelle
|
Sociétés Mutuelles
|
Forme juridique
|
Sociétés commerciales
|
Sociétés civiles
|
Associations
|
Objet
|
Réalisation de bénéfice
|
But non lucratif
|
Excédent de recettes réparties
entre les assurés
|
Capital
|
Capital minimum exigé
|
Fonds d'établissement avec minimum
|
Fonds d'établissement sans minimum
|
Appel à des intermédiaires
rémunérés
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Acceptations en Réassurance
Assurance vie
|
Permises
|
permises
|
Interdites
|
Cotisations
|
Fixes
|
Fixes ou variables
|
Variables
|
Autres caractéristiques
|
|
|
-caractère régional
ou professionnel
-pas de rémunérations de
gérants ou administrateurs
|
|
1.5. La Prime d'assurance
a. Definition
Une prime d'assurance est le prix que le preneur d'assurance
doit payer pour pouvoir bénéficier de la couverture d'assurance
en cas de sinistre (réalisation du risque).
Le contrat est souscrit pour une longue durée de 5, 10
ans même si d'autres modalités de paiement (par exemple, le
paiement mensuel ou la prime unique) sont possibles.
b. Composantes de la prime d'assurance
La prime d'assurance payée par l'assuré est
composée de différentes parties :
· La prime pure : c'est le montant du coût moyen
du sinistre auquel devra faire face l'assureur pour le risque.
Mathématiquement, la prime pure est égale à
l'espérance des pertes.
· Le chargement de sécurité : ce montant
vient s'ajouter à la prime pure. Il permet à l'assureur de
pouvoir résister à la volatilité naturelle des
sinistres.
· Le chargement pour frais de gestion. Ces frais
comportent aussi bien les frais de gestion des sinistres que la
rémunération des apporteurs (agents généraux ou
courtier)
· Les taxes
La prime ainsi définie est une prime
entièrement technique. Cette prime est modifiée en fonction de la
politique commerciale de la compagnie d'assurances.
c. Calcul de la prime
Les principes de calcul d'une prime d'assurance sont
l'ensemble des méthodes qui permettent à une compagnie
d'assurances de calculer la prime qui doit être payée par un
assuré pour se voir garantir un risque.
Le calcul de la prime est fondé :
· sur des paramètres techniques
· sur des paramètres commerciaux
· en incorporant les taxes
Et pour les différentes composantes de la prime
d'assurance, il y a un mode de calcul bien déterminé.
CHAPITRE
II. LA SONAS
Section 1. HISTORIQUE
1.1 Avant l'indépendance
A l'époque coloniale, les assurances étaient
exploitées par des bureaux de représentation des Compagnies de la
métropole qui relevaient de leurs sièges sociaux installés
à l'étranger. Nous pouvons citer CH.LE JEUNE SPRL, Immoaf, Boels
& Begault, etc.
Ces compagnies avaient, à l'instar des autres
sociétés qui oeuvraient dans la colonie, un caractère
essentiellement extravertie qui avait pour conséquence l'inexistence
d'une industrie d'assurances réellement insérée dans
l'économie congolaise. Car, Les revenus mobilisés par ces agences
d'assurance, provenant de leurs activités, étaient
transférés dans leurs pays respectifs.
Néanmoins, notons la présence assez
insignifiante de quelques entreprises de droit congolais qui exploitaient
directement les activités d'assurances pour leur propre compte. Il y
avait entre autre l'Agence Générale d'Assurances au Congo, en
sigle AGA-CONGO. Cependant, elles demeuraient, elles aussi,
étrangère aussi bien par la composition de leur capital social
que par leurs directions et leurs personnels techniques ainsi que la politique
générale.
1.2. Après l'indépendance
De l'indépendance jusqu'à la création de
la SONAS, les bureaux de représentation des compagnies se comportaient
comme à l'époque coloniale car ils recouraient toujours à
leurs maisons mères installées à l'étranger pour
des décisions importantes.
Ainsi, pour mettre fin aux transferts massifs
pratiqués par les compagnies d'assurances étrangères,
l'intervention de l'Etat Congolais s'avérait (être) indispensable.
Elle va se concrétiser avec la création de la
Société Nationale d'Assurance, SONAS en sigle.
Cette dernière a été créée
par l'Ordonnance-loi n° 66/622 du 23 novembre 1966 complétée
par l'ordonnance-loi n° 66/622 bis de la même date.
Selon l'ordonnance-loi qui l'a créée, c'est une
société d'état à vocation commerciale et
dotée de la personnalité juridique. C'est une entreprise publique
à caractère technique et commerciale selon l'ordonnance-loi
n°194 du 5 mai 1978. Elle régit en outre les dispositions de la loi
n° 78/002 du 6 janvier 1978 portant dispositions générales
applicables aux entreprises dénommée « SONAS ».
Elle a été transformée en
société commerciale dénommée SONAS S.A.R.L par
l'article 4 de la loi n° 08/007 du 07 Juillet 2008 et par le décret
n° 09/12 du 04 Avril 2009.
Elle a pour rôle, compte tenu de la mission qui lui est
confiée, de concourir au développement économique et
social du pays en s'intéressant au projet d'investissement de l'Etat.
Section 2. PRESENTATION, MISSION ET OBJECTIFS
2.1. Présentation
2.1.1. Siège Social
Le siège social de la SONAS est établi à
Kinshasa au croisement de l'avenue Bandundu et le Boulevard du 30 juin,
à l'immeuble SANKURU sis au n° 6664, commune de la Gombe. Et
à travers le pays, sont implantés les directions de provinces,
les succursales, les agences et les bureaux de souscription.
Il pourra être transféré en tout endroit
en RDC par décision de l'Assemblée Générale
extraordinaire. Toutefois, tout changement d'adresse à
l'intérieur de la province dans la circonstance de laquelle se trouve le
lieu du siège social, sera décidé par le Conseil
d'administration et publié par les soins du Journal Officiel.
2.1.2. Objet Social
L'objet social de la société consiste à
assurer :
-Toutes les opérations d'assurances, de coassurances,
de réassurances ;
-Toutes les opérations relatives aux transformations
immobilières notamment l'acquisition des terrains et autres concessions
foncières, l'achat, la location, la construction ou la cession en vente
partielle ou totale des immeubles en propriété ou appartenant aux
tiers et dont la gestion lui est confiée ;
-Et toutes les opérations d'investissements notamment
la filialisation, la prise de participation, le placement financier en valeur
mobilières en bourse.
Elle pourra aussi s'intéresser par voie d'apport,
souscription, fusion, participation financière ou sous toute forme dans
des sociétés ou entreprise ayant un objet similaire ou connexes
au sien, ou de nature à faciliter, développer directement ou
indirectement son activité.
Et d'une manière plus générale, toutes
opérations commerciales, industrielles, financières,
mobilières ou immobilières pouvant se rattacher directement ou
indirectement en totalité ou en partie, à l'un quelconque des
objets précités ou à tous objets similaires ou connexes
susceptibles d'en faciliter ou d'en favoriser le développement, la
réalisation ou l'extension.
2.1.3. Forme et statut juridique
La SONAS entreprise publique créée par
l'ordonnance-loi n°66/622 bis du 23 novembre 1966 et régie par
l'ordonnance 78- 194 du 5 Mai 1978 portant ses statuts, est transformée
par l'article 4 de la loi n° 08/007 du 07 Juillet 2008 et par le
décret n° 09/12 du 24 Avril 2009 en société par
action à responsabilité limitée, S.A.R.L en sigle, ayant
pour actionnaire unique la RDC régie par les lois et règlements
régissant les S.A.R.L sous réserve des lois et règlements
spécifiques ou dérogatoires.
2.1.4. Apport et Capital Social
La RDC a fait apport sous les garanties ordinaires de fait et
de droit à la société, de la situation active et passive
de l'entreprise publique SONAS transformée en société
commerciale.
La valeur de l'apport ainsi effectuée de la situation
active/passive est évaluée à 72.376.112.232,89 FC. La RDC
se voit attribuer en rémunération de cet apport 10.000 actions
d'une valeur nominale de 7.237.611,22 FC chacune intégralement
libérées.
Son capital social fixé à 72.376.112.232,89 FC est
représenté par 10.000 actions d'une valeur de 7.237.611,22 FC
chacune.
Souscription
|
Nombre d'action
|
Apport souscription
|
Apport libéré
|
RDC Actionnaire
|
10.000
|
72.376.112.232,89 FC
|
72.376.112.232,89 FC
|
|
2.2. Mission et Objectif
2.2.1. Mission et Objectif
Elle a pour mission d'assurer la sécurité
contre les risques éventuels sur l'économie congolaise, le
patrimoine national et les intérêts individuels.
De cette mission principale découle quatre objectifs de
l'entreprise :
- Etendre à l'échelle de la population le besoin
de garantir son patrimoine au moyen de l'assurance ;
- La sensibilisation de la population dans le
système moderne d'épargne par l'exploitation des assurances
;
- Confier aux congolais, dans le souci du contrôle de
l'économie nationale, la gestion de l'exploitation du marché des
assurances et de l'immobilier ;
- Créer un générateur de revenus pour
l'Etat Congolais.
2.2.2. Sortes d'assurances exploitées à
la SONAS La SONAS exploite les domaines suivants :
· Assurances de biens :
- Tous risques chantiers-montage-essai
- Automobile
- Incendie
- Maritime et Aviation : corps de navire et d'aéronef
ainsi que les cargos
· Assurances de personnes : accidents du travail,
santé et vie (assurance éducation)
· Assurances de responsabilité
· Réassurances :
- Réassurance facultative
- Traités obligatoires
2.2.3. Structure Organique et Fonctionnelle
A. Structure Organique
La structure de la SONAS se présente comme suit :
· Siège Social
- Conseil d'Administration
- Comité de Gestion
- Direction Générale
- Département
- Pool
- Sous-pool
- Bureau
· Provinces
- Agences - Pool
- Sous-pool - Bureau
Hormis le département, tous les autres organes se
trouvent au Siège social et en Provinces. La direction du siège a
la même fonction en provinces.
Il y a quatre types d'agences :
· Les Agences A ont le rang de Direction
· Les Agences B équivalant de la Succursale
· Les Agences C équivalant de Service
· Les Agences D équivalant de Bureau de
souscription
a. Attribution des organes
La hiérarchie des organes est définie comme suit
:
1. Le Conseil d'Administration
C'est un organe de conception, de décision de
l'entreprise, disposant de pouvoirs le plus étendus pour tous les actes
d'administration et dispositions en rapport avec l'objet social de
l'entreprise. Ses membres sont nommés et révoqués par
décret présidentiel.
2. Le Comité de Gestion
Ce Comité est chargé de l'exécution de
décision prisent par le Conseil d'Administration et assure, dans la
limite, les pouvoirs qui lui sont délégués par ce dernier,
la gestion des affaires courantes de la SONAS.
Il prépare les comptes économiques et
financiers de l'entreprise, dirige et surveille l'ensemble des services. Ce
Comité est composé de dirigeants de l'entreprise (nous citons
ADG, ADGA, ADF et ADT) et du représentant des travailleurs faisant
fonction de Président national de la Délégation
Syndicale.
3. La Direction Générale
Comprenant l'Administrateur-Délégué
Général et
l'Administrateur-Délégué Adjoint, la
Direction Générale est chargée de veiller à
l'application des décisions du Comité de Gestion ; elle
gère l'entreprise au quotidien et coordonne toutes les activités
qui s'y déroulent. Outre l'autorité qu'elle exerce sur les
départements, elle supervise directement les directions Juridique,
Statistiques et Informatique, Audit Interne, Services Généraux,
Recherche et Développement, et Réassurances, qui sont les organes
internes de la société.
4. Les Départements
Dirigés respectivement par les deux
AdministrateursDirecteurs du Comité de Gestion, ils se subdivisent en
deux départements :
- Technico-commercial : les Directions Techniques du Siège
et les Agences ;
- Comptabilité et Finances : les Directions
Financières et Comptabilité.
Le Département Technico-commercial
Il gère toutes les questions relatives à la
commercialisation des produits d'assurances. Il comprend les directions du
Siège et des Provinces.
· Agences et Directions du Siège
Le Siège comprend deux types de directions : les
Directions Technique directes et la Direction des Courtiers, chargée de
toutes les branches. Elle comprend également des agences
dispersées sur la ville de Kinshasa en fonction de l'importance de
chaque agglomération administrative.
· Agences de Provinces
Elles sont chargées de supervisées les
entités administratives et s'occupent naturellement de toutes les
branches des assurances au niveau des entités
décentralisées, en respectant strictement les procédures,
les instructions et directives dictées par le Comité de
Gestion.
Il existe quatre catégories d'agences
classifiées suivant l'importance de leurs chiffres d'affaires
respectifs. Il s'agit de l'Agence « A >>, de l'Agence « B
>>, de l'Agence « C >> et de l'Agence « D » :
Direction, Succursale, Service et Bureau de souscription.
Le Département Comptabilité et Finances
Il contrôle et coordonne toutes les activités en
rapport avec les finances et la comptabilité de la
société. Sa mission est de définir les politiques
financières permettant d'atteindre les objectifs assignés par la
Direction Générale.
5. Les Directions Techniques et les Agences
Elles comprennent les agents qui s'occupent directement de la
souscription des polices d'assurances et du règlement de sinistres.
6. Les Pools
Regroupant plusieurs Cadres et Agents de grades divers sous
la supervision d'un encadreur. Cet organe présente l'avantage de
privilégier la fonction par rapport au grade.
7. Les Sous-pools
Ils sont constitués d'agents exerçant une
tâche précise et sont placés sous la responsabilité
directe du Pool. La caractéristiques dominante des agents y
affectés, est la polyvalence dans l'exercice de leurs fonctions.
8. Les Bureaux
Ils renferment un bon nombre d'agents dont la mission consiste
à exécuter des tâches précises, parfois
ponctuelles.
B. Structure Fonctionnelle
1. La Direction Juridique
Chargée de contentieux de l'entreprise, des
études judiciaires ainsi que du recouvrement forcé des
créances de la société. La Direction Juridique voit son
rôle renforcé principalement pour ce qui est de la production des
recettes. Et enfin, elle est appelée à assister efficacement la
Direction Générale dans la prévention et le
règlement des dossiers litigieux.
2. la Direction Organisation, Informatique et Statistiques
Elle est chargée de la tenue de toutes les
statistiques et, elle produit des états (Production, Sinistres,
Personnel, Informations diverses, etc.).
3. La Direction de l'Audit Interne
Elle découle de la fusion des tâches de
l'Inspection Générale et de l'Audit Interne selon l'esprit de
l'ordre de service n° DG/003/2000 du 20 janvier 2000, en application de
l'arrêté ministériel n° 00T/CAB/M.P/99 du 27
février 1999 portant approbation du règlement de l'audit interne
des entreprises publiques et précisément en son article 9,
l'audit interne est chargé d'apprécier le système de
contrôle et de procédure de contrôle interne dans toute
activité qui s'exerce dans l'entreprise.
4. La Direction des Services Généraux
Regroupant les ressources humaines et matérielles de
l'entreprise, la Direction des Services Généraux hérite
des attributions des anciennes Directions Administratives ainsi que des
Ressources Humaines. Elle est appelée à fournir la logistique
nécessaire à l'entreprise pour la réalisation des
objectifs globaux et sectoriels.
5. La Direction Recherche et Développement
Dans la perspective de l'ouverture du marché des
assurances et face aux préoccupations exprimées par les
assurables et les assurés sur terrain, la Direction Recherche et
Développement est appelée à concevoir les produits ainsi
que les stratégies de redressement de l'entreprise. Elle a pour mission
primordiale d'adapter l'entreprise à l'évolution de son
environnement tant médiat qu'immédiat par la conception et le
développement des produits, l'élaboration des documents
techniques et les tarifs, les stratégies du marketing ainsi que
l'analyse économique et fonctionnelle.
6. La Direction de Réassurance
Elle est chargée de relations que la SONAS entretient
avec ses partenaires d'affaires extérieurs (Réassureurs,
courtiers de réassurances et autres).
Section III. L'ASSURANCE VIE A LA SONAS
3.1 Définition de l'Assurance Vie
Il existe deux définitions de l'Assurance-vie : l'une
technique et l'autre juridique.
a. Définition juridique
Le contrat d'assurance-vie est un contrat par lequel, en
échange d'une ou plusieurs primes payables par le souscripteur de son
vivant, l'assureur s'engage à verser au bénéficiaire
désigné une somme déterminée, soit sous forme de
capital, soit sous forme de rente, en cas de décès de la personne
assuré, ou de sa survie à une époque
déterminée, ou au terme fixé. Il découle de cette
définition que le contrat d'assurance sur la vie est un contrat
d'assurances de personnes.
b. Définition technique
L'assurance sur la vie est une opération comportant des
engagements dont l'exécution dépend de la durée de la vie
humaine. Elle permet le versement de prestations lorsque certaines
circonstances précises, trouvant leur origine uniquement dans la
durée de la vie humaine, sont réalisées. Ces circonstances
sont soit le décès de l'assuré, soit sa survie.
Selon les définitions techniques et juridiques, nous
constatons que le risque servant de base à l'assurance-vie est
déterminé ainsi :
- soit le décès de la tête assurée.
Cependant, le décès pour un être humain, étant un
événement certain, l'aléa réside dans la date de sa
survenance.
- soit la survie à une époque
déterminée.
L'assurance vie se fonde donc sur la mortalité humaine
pour évaluer ses engagements, et ceux de l'assuré. L'observation
et l'étude de la mortalité humaine lui permettant de mesurer les
risques de décès et de survie de la population humaine. Ces
mesures sont contenus dans ce qui est appelée la table de
mortalité.
L'assurance vie est une épargne. Elle est
différente des autres assurances dans le sens où on ne parle pas
de sinistre mais plutôt de temps convenu entre l'assuré et
l'assureur.
3.2. Sortes d'Assurance Vie
L'assurance vie s'organise en deux sous-branches à savoir
:
a. l'assurance vie individuelle
Elles concernent les personnes qui contractent une
assurance-vie à titre individuel sans faire intervenir leurs employeurs.
On y retrouve :
· Les assurances vie entières composées de
l'assurance vie à primes viagères, l'assurance vie entière
à primes temporaire ;
· L'assurance temporaire au décès ;
· L'assurance solde restant dû ;
· L'assurance en cas de vie composée de l'assurance
terme fixe, l'assurance éducation et l'assurance de rentes
viagères ;
· L'assurance mixte qui en cas de vie et en cas de
décès a un capital disponible.
b. l'assurance-vie groupe
Les assurances-vie de groupe constituent un mécanisme
d'assurance qui concerne, à titre principal, les relations de travail.
Elles permettent d'assurer un nombre déterminé de personnes
travaillant dans une entreprise.
3.3 Calcul de la prime
Les calculs de la prime tiennent compte des
éléments ci-après:
a. L'âge de l'assuré: Qui se calcule à
l'année prêt, l'année de l'assurance moins l'année
de naissance. Toute fraction supérieure ou égale à 5 mois
compte pour une année entière, tandis que toute fraction
inférieure à 5 mois est négligée.
b. Le taux : C'est un indice qu'on obtient avec l'âge
réel de l'assuré et la période demandée par
l'assuré.
Le taux de prime est calculé à partir des
barèmes tenant compte de table de mortalité
(probabilité de décès ; la table de Mortalité
PM 60-64 ajustée suivant la loi de MAKEMAM au taux
d'intérêt de 4%) et le taux d'intérêt à long
terme.
c. Le capital : C'est le montant que le client désire
obtenir comme prestation en cas de réalisation du risque.
La prime étant payable annuellement d'avance. Le
fractionnement donne à l'assuré la possibilité de payer
mensuellement moyennant une légère modification.
C'est ainsi que la prime peut être payée :
· Semestriellement, dans ce cas on augmente la prime
annuelle de 2% ;
· Trimestriellement, dans ce cas on augmente la prime
annuelle de 3% ;
· Mensuellement, la prime annuelle est majorée de 5%
.
Notons que le mineur ne peut pas souscrire à la police
d'assurance vie, exception faite cependant pour les enfants
désignés dans l'assurance éducation (assurance scolaire)
qui est l'objet même de notre étude.
Il est particulièrement recommandé d'obtenir un
document de l'assuré, certifiant de naissance indiquant l'âge
exact de l'assuré. Ainsi donc, l'assuré doit fournir ce document
dans sa forme originale ou produire une photocopie certifiée.
L'assuré (preneur d'assurance) doit remplir une
proposition d'assurance sous forme de questionnaire de santé tel que
repris sur les pages suivantes.
Dans l'assurance vie, la tarification est repartie selon 4
groupes suivants :
- Assurance vie entière à prime viagère
(ce qu'on touche après la mort). Le capital de l'assurance est payable
au décès de l'assuré, mais la prime est payable tant que
l'assuré est en vie ;
- Assurance mixte, ce sont les mêmes capitaux que l'on
payera à la famille en cas de mort ou de vie. Il n'y a pas de
changement. Le capital est payable soit au décès de
l'assuré si ce décès survient avant le terme de contrant,
soit au terme de contrat si l'assuré vit à cette période.
Le taux est de 10/10 ;
- Assurance temporaire au décès ;
- Assurance éducation (ou terme fixe), le capital
assuré est payable en tranche annuelle pendant 4 ou 5ans suivant les
clauses du contrat.
EXEMPLE DE PROPOSITION D'ASSURANCE-VIE SANS
EXAMEN
MEDICAL ET DE LETTRE
D'ACCEPTATION
CHAPITRE III. L'ASSURANCE-VIE EN R.D.C
Section 1. L'ASSURANCE EDUCATION
1.1 Définition de l'assurance éducation
L'assurance éducation est cette assurance qui permet
aux parents (tuteurs ou autres membres de la famille) d'apporter un concours
financier sûr à leurs enfants pendant leurs études ou pour
s'établir dans la vie professionnelle, par le service d'une rente
certaine pendant une durée de leur choix ou d'un capital unique au terme
prévu au contrat.
En plus, en cas de décès de l'assuré
avant le terme du contrat, le service de rente commence immédiatement en
faveur des bénéficiaires.
1.2 Calcul de la prime de l'assurance éducation
Pour la meilleure compréhension, nous expliquerons le
calcul de la prime par un exemple.
Prenons le cas de Mr SHAKA qui a 30 ans et veut souscrire un
contrat d'assurance éducation, Cycle Universitaire, pour son enfant de 2
ans.
Si l'enfant commence l'école primaire à 6 ans et
que le cycle du primaire compte 6 ans, le cycle secondaire 6 ans, il entrera
à l'université dans 17 ans.
Comme Mr SHAKA aimerait que son enfant soit ingénieur,
il estime les frais de scolarité à 250.000 FC par an pendant 5
ans, c'est-à-dire 62.500 FC par trimestre, soit 1.250.000 FC en tout.
Supposons que Mr SHAKA se propose d'assurer le financement
ultérieur des études de son enfant en payant seulement 5.427 FC
chaque mois pendant 17ans.
Mais si par malheur Mr SHAKA décède ou est
atteint d'une Invalidité Totale Absolue avant les 17 ans, la
société d'assurance commencera à verser des rentes
annuelles à l'enfant bénéficiaire du contrat dans les
proportions décrites par le schéma ci-après :
· Si Mr SHAKA est vivant après les 17 ans :
*Rente versée pour l'enfant par an : 250.000 FC pendant 5
ans, soit un total de 1.250.000 FC ;
· si par malheur M. SHAKA décède juste
après 12 mois de cotisations,
La société d'assurance payera à l'enfant
:
*Rente annuelle en cas de décès : 125.000 FC
pendant 16 ans, soit : 2.000.000 FC ;
*Rente annuelle certaine : 250.000 FC pendant 5 ans, soit :
1.250.000 FC.
Soit un total de 3.250.000 FC décaissé pour
seulement 65.124 FC de primes payées.
1.3 Souscription et portefeuille
a. Souscription
L'assuré peut être un parent, un oncle ou une
tante, un tuteur ou tout autre membre de la famille mais sous réserve
d'être majeur, en bonne santé et âgé de 55 ans au
plus à la date de souscription.
Toutefois, l'âge maximum de l'assuré au terme du
contrat est fixé à 60 ans.
Lors de la souscription, L'assuré devra remplir la
proposition d'assurance vie individuelle qu'on lui remettra par le service
d'assurance vie.
Il devra répondre à un certain nombre de
questions telles que les informations sur lui et sur l'enfant pour qui il
souscrit cette assurance éducation, ensuite il répondra aux
questions sur les modalités du contrat et le mode de paiement des primes
qu'il désire adopter, et enfin il devra donner des renseignements sur
son état de santé et faire certaines déclarations.
B. Portefeuille
Les primes vont de 5.000Fc à plus. Mais tout
dépend des objectifs que l'on a pour l'enfant pour qui l'assurance a
été souscrite.
C. Condition de paiement en cas d'arrivée
à terme
Le capital assuré est payable en tranche unique
à l'expiration du contrat. Néanmoins une rente annuelle de 12%
est immédiatement payée dès le décès du
preneur d'assurance et ce jusqu'au terme du contrat.
Les primes sont payables jusqu'à l'expiration de
l'assurance ou jusqu'au décès préalable de
l'assuré. En cas de décès de l'enfant
désigné dans la police avant l'expiration de l'assurance, le
total des primes est remboursé et l'assurance est annulée, ou un
autre enfant peut être désigné dans la police à la
place de l'enfant décédé.
1.4 Police d'assurance
La police d'assurance est un contrat qui garantit le paiement
d'un capital, soit en cas de décès, soit en cas de vie de
l'assuré, selon les dispositions des conditions générales
et des conditions particulières qui y sont indiquées, aux
bénéficiaires désignés dans la police.
Section 2. CRITIQUES
2.1. Contraintes du secteur
Le secteur des assurances en République
Démocratique du Congo présente certaines contraintes telles que
:
· Le manque de culture d'assurance de la population ;
· La modicité du pouvoir d'achat ;
· Le non paiement et le sous paiement du personnel ;
· Le manque de confiance des assurés
vis-à-vis de l'assureur ;
· La motivation du personnel ;
· Le manque et l'obsolence de l'outil de travail ;
· L'absence de statistiques pour guider l'entreprise ;
· Le manque de formation du personnel ;
· Le faible nombre de souscripteurs ;
· Et l'étroitesse du marché.
a. Le faible nombre de souscripteurs
La RDC selon les estimations a plus ou moins 65 millions
d'habitants mais la direction vie n'a enregistré en 2008 que 4.848
assurés pour la vie représentant un modique pourcentage de 0,007%
par rapport à l'ensemble de la population susceptible de consommer ce
produit.
La faiblesse du nombre des souscripteurs est liée
à la modicité du pouvoir d'achat du congolais. Le peu d'argent
qu'il gagne est affecté prioritairement aux besoins de consommation de
base. Il devient ainsi difficile qu'il souscrive aux assurances.
b. L'étroitesse du marché
Le marché d'assurance en RDC n'attire en
général qu'une partie de la population souvent habitant les
centres urbains. Très peu d'actions si pas presque nulles ne sont
constatées à l'intérieur du pays.
c. La modicité du pouvoir d'achat
La population congolaise vit en grande partie de la
débrouillardise et dispose d'un pouvoir d'achat très faible. La
préoccupation première se trouve être l'obtention des
produits de première nécessité pour la survie. En ce
moment, consommer l'assurance sans pouvoir satisfaire les besoins de
première nécessité devient difficile.
La modicité du pouvoir d'achat entraine la population
dans une pauvreté qui ne peut seulement être en terme de PIB peu
élevé mais aussi en ces bébés qui meurent sans
assistance d'un quelconque assureur, en les enfants affamés sans moyens
conséquents pour manger à leur faim, en des femmes
opprimées et en des personnes dont la dignité est
bafouée4.
En effet, les données statistiques en RDC traduisent
une situation de paupérisation généralisée. Le
niveau du revenu journalier par habitant est de 1,31 USD en 1973, à 0,91
USD en 1974 et à 0,03USD en 19985.
Au regard de cette évolution de revenu journalier par
habitant, la situation actuellement devra encore être pire qu'il y a plus
de dix ans. Et ceci ne peut en aucun cas inciter la population à
souscrire librement aux différentes branches d'assurance.
d. Le manque de confiance
Il est évident que la population congolaise, du moins
la majorité d'entre elle n'a pas confiance à la
Société Nationale d'assurance. Ce fait est dû au non
paiement des prestations pour ceux qui sont déjà assurés
après la déclaration du sinistre par l'assuré, l'assurance
lui impose dans la plupart de cas un exercice hostile et même fatiguant,
décourageant ainsi l'assuré à reprendre sa police
d'assurance pour l'exercice futur.
4 EASTERLY, 2007
5 Ministère du plan,
2008
e. L'absence d'information
La SONAS par le biais de sa direction générale
ne fournit pas assez d'efforts techniques, stratégiques pour faire
consommer le produit. L'assurance n'est pas un objet de vulgarisation
permanente de la population. Elle est ignorée de celle-ci, il est alors
difficile dans ces conditions de faire consommer un produit non connu des
consommations eux-mêmes car ne sachant rien sur son importance
économique et sociale.
f. Absence d'ambition des dirigeants
La SONAS en général, à travers sa
direction d'assurance vie en générale et sa direction d'assurance
éducation en particulier, manque d'ambition. Elle ne fournit aucun
effort dans le sens d'élargir la gamme des produits, la politique de
vulgarisation pour améliorer la production, aussi l'effort de
l'expansion à travers l'arrière pays et même au niveau
international est presque nulle.
g. L'absence de toute confiance
La SONAS exerçait des activités dans une
situation de monopole et il n'existait pas un esprit de
compétitivité sur la qualité des produits mis en vente,
sur l'organisation du marché et de la gestion. Elle évolue dans
un environnement où rien ne la pousse à mieux faire dans son
service vis-à-vis de ses clients.
h. La mauvaise gestion
Le secteur d'assurance est caractérisé par une
mauvaise gestion sans précédent. Le personnel de la SONAS
enregistre aujourd'hui un peu plus de 6mois d'arriérés de
salaires. A ceci, il faut ajouter le non paiement des sinistres
déclarés, l'incivisme fiscal, mandataires parfois non
expérimenté en matière d'assurance, la mauvaise gestion
des provisions techniques et réserves mathématiques, la mauvaise
gestion de la prime pure... sont autant d'éléments qui
caractérisent le secteur des assurances de la RDC.
i. Autres problèmes
A part tous les problèmes évoqués
ci-dessus, il y a lieu de relever ceux ayant trait à la motivation du
personnel et de son environnement immédiat tels qu'un personnel non
motivé travaillant dans un environnement hostile à son
épanouissement, une mauvaise conservation des statistiques, car ses
données ne sont pas informatisées, la non adaptation de l'outil
de travail aux techniques modernes de la gestion et de la conservation des
données statistiques, l'absence de la notion de prévoyance et
d'épargne.
Les défis des assurances sont évidents en RDC
autant que leurs enjeux, à l'instar de ce qui se passe à travers
le monde. Une politique d'incitation à la consommation des produits
d'assurance doit être conçue. Elle doit également
être bien structurée de manière à faire que les
techniques et les stratégies produisent les effets
bénéfiques pour le pays.
2.2. Réformes
Afin de remédier à tout ce qui a
été cité plus haut, la RDC devrait engager certaines
réformes du point de vue culturel et institutionnel.
A. Réforme culturelle
1. Politique d'enseignement des assurances
L'Etat Congolais devrait commencer à enseigner
dès l'école primaire les avantages d'être assuré et
les désavantages de ne pas l'être aux jeunes enfants. Et au fil
des années, l'assurance bénéficierait d'une grande
attention et audience car la population aura compris ses enjeux. Une population
qui comprend et vit les enjeux réels de financement des assurances dans
l'économie souscrira d'avantages aux différentes branches
d'assurances.
Ainsi, ce processus est une véritable transformation et
même un dépassement mental et culturel de l'homme au niveau de la
conception ancestrale ou religieuse des assurances.
2. Politique d'information sur les enjeux des assurances
L'information combat l'ignorance et élargie la
possibilité de la consommation, de l'épargne, du crédit
bref de possibilité de financement d'une économie.
3. La vulgarisation des notions d'assurance
Les dirigeants de la SONAS devraient penser à mieux
faire connaître leurs produits de la population, à travers
différents spots publicitaires, campagnes de sensibilisations,...
B. Réforme institutionnelle
4. Assainissement de l'environnement socio-économique
L'Etat doit créer un environnement des conditions de
sécurité et d'investissements favorables pour l'installation, la
promotion et l'organisation des activités économiques.
5. Volonté politique
Avoir à la tête des dirigeants qui pensent au
bien être de la population avant tout et, qui sont prêts à
faire de leur mieux pour y arriver.
C. Autres réformes stratégiques
6. Motivation personnelle
Le personnel doit être mis dans les conditions de
travail qui lui permette de s'acquitter correctement des tâches lui
confiés. Les salaires et autres avantages sociaux doivent être
consistants et lui être versés à la date connue. Il doit le
mettre à l'abri de toute sollicitation malveillante et contraire
à l'épanouissement de
l'entreprise, lui permettre de subvenir à ses besoins et
à ceux de sa famille.
7. Environnement du cadre de travail
Le cadre de travail doit être attrayant, favorisant le
personnel du travail ou même au-delà. Un bon environnement du
travail est un signe de prestige pour l'entreprise et son personnel, il attire
la confiance des souscripteurs.
Une société d'assurance doit elle-même
être dans un environnement qui donne l'espoir de la vie à ceux qui
viennent souscrire.
8. Multiplicité des points de vente
Cela permettra de rapprocher l'assuré de l'assureur. Ce
rapprochement constitue une source de vulgarisation, d'information, un moyen de
rendre service à l'assuré en lui épargnant d'effectuer les
distances importantes pour prendre sa police et même une stratégie
de récolte de l'épargne auprès de la population.
CONCLUSION
Notre travail était d'examiner l'assurance vie dans la
vie des congolais : cas de l'assurance éducation. Notre
préoccupation majeure étant d'identifier les obstacles qui
empêchent le secteur de l'assurance vie en général et celui
de l'assurance éducation en particulier de jouer son rôle à
travers la SONAS.
Ainsi, la réponse à cette préoccupation
nous a conduits à subdiviser notre travail en trois chapitres.
Premièrement, nous sommes parties des généralités
sur les assurances pour bien comprendre les différents termes qui
entourent la notion de l'assurance-vie, deuxièmement, nous avons
parlé de l'institution qui s'occupe des assurances dans notre pays nous
avons cité la SONAS et enfin le troisième chapitre nous a conduit
à aborder notre sujet proprement dit c'est-à-dire l'assurance vie
en R.D.C : cas de l'assurance éducation.
Dans ce dernier chapitre, nous avons expliqué ce qu'est
l'assurance éducation et pour quelles raisons dans notre pays, la
République Démocratique du Congo, elle n'avance pas. Nous avons
parlé de genre des réformes qui doivent être
opérées dans ce secteur pour son épanouissement.
Eu égard à tout ce qui a été dit
précédemment, nous pouvons conclure ce travail en disant que
l'assurance vie en générale et l'assurance éducation en
particulier ne pourra répondre de façon positive à notre
préoccupation telle qu'abordée dans notre problématique,
qu'après avoir appliqué toutes ces réformes dans le
secteur des assurances.
En définitive, nous espérons pour notre part que
ces différentes réformes, appliquées dans un environnement
de la bonne gouvernance et en toute transparence, permettront sans doute aux
assurances vie en général et à l'assurance
éducation en particulier de sortir de l'état dans lequel elles se
trouvent actuellement et contribueront ainsi au financement de
l'économie de la RDC.
BIBLIOGRAPHIE
1. Beignier B., Droit du contrat d'assurance, éd. PUF,
1999
2. Marcel Fontaine, Droit des assurances, Larcier, 1996.
3. EASTERLY, W, (2007), les pays pauvres sont-ils
condamnés à le rester, Eyrolles, Paris.
4. David Utshudiema, théorie actuarielle, L2 FASE,
éd 2011
5. LUZUMO, A, (2008), l'assurance vie et le financement de
l'économie congolaise : enjeux, défis et perspectives,
Mémoires, UNIKIN, FASEG, Kinshasa.
6. ENOKA, R, (2009), les assurances en RDC: évolutions et
perspectives, TFC, UNIKIN, FASEG, Kinshasa.
7. Ministère du Plan (2001), document intérimaire
des stratégies de réduction de la pauvreté, Kinshasa.
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS ii
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE 1
2. HYPOTHESES 2
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2
4. TECHNIQUES ET METHODES 3
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 3
6. DIFFICULTES RENCONTREES 3
7. CANEVAS 3
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
4
Section 1. LES ASSURANCES 4
1.1. Définition 4
1.2. Objectifs et Contrat d'assurance 4
1.3. Structure d'assurance 7
1.4. Types de Sociétés d'assurances
8
1.5. La Prime d'assurance 9
CHAPITRE II. LA SONAS 11
Section 1. HISTORIQUE 11
1.1 Avant l'indépendance 11
1.2. Après l'indépendance 12
Section 2. PRESENTATION, MISSION ET OBJECTIFS 13
2.1. Présentation 13
2.1.1. Siège Social 13
2.1.2. Objet Social 13
2.1.3. Forme et statut juridique 14
2.1.4. Apport et Capital Social 14
2.2. Mission et Objectif 15
2.2.1. Mission et Objectif 15
2.2.2. Sortes d'assurances exploitées à la SONAS
15
2.2.3. Structure Organique et Fonctionnelle 16
Section III. L'ASSURANCE VIE A LA SONAS 21
3.1 Définition de l'Assurance Vie 21
3.2. Sortes d'Assurance Vie 23
3.3 Calcul de la prime 23
CHAPITRE III. L'ASSURANCE-VIE EN R.D.C 27
Section 1. L'ASSURANCE EDUCATION 27
1.1 Définition de l'assurance éducation
27
1.2 Calcul de la prime de l'assurance éducation
27
1.3 Souscription et portefeuille 28
1.4 Police d'assurance 29
Section 2. CRITIQUES 30
2.1. Contraintes du secteur 30
2.2. Réformes 33
CONCLUSION 36
BIBLIOGRAPHIE 37
TABLE DES MATIERES 38
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