C- NOTION D'ENVIRONNEMENT D'ENTREPRISE
L'environnement est composé de tous les
éléments et acteurs extérieurs susceptibles d'affecter
l'activité de l'entreprise. Ces facteurs extérieurs peuvent
apparaltre comme des contraintes ou des opportunités. L'environnement de
l'entreprise a de multiples composantes qui le rendent complexe. Dans un souci
de commodité pour l'analyse de son influence sur l'entreprise, on peut
distinguer l'environnement entre deux grandes composantes : le
macro-environnement et le microenvironnement.
1. les typologies environnementales a. Le
Macro-environnement
Le macro-environnement est l'environnement
général de l'entreprise. Il est commun a un grand nombre
d'entreprises exerçant des activités différentes. Il
comprend les variables qui vont influencer l'entreprise alors que celle-ci,
même de grande taille, ne pourra avoir qu'une influence très
faible voire nulle sur ces variables. Elles n'affecteront que partiellement la
gestion courante de l'entreprise mais auront un impact non négligeable
sur la gestion a long terme. D'une façon générale, elles
vont générer des contraintes pour l'entreprise, qui devra les
intégrer dans son orientation stratégique et dans le
fonctionnement de sa structure. Il est donc important d'avoir une perception
globale de cet environnement général qui peut être
décomposé en un ensemble de soussystèmes regroupant
plusieurs types de facteurs.
Le macro-environnement peut être décrit a l'aide du
modèle PESTEL qui va le décomposer en six
sous-ensembles de cadre:
- Politique : Les décisions politiques
prises par les gouvernements (sur les thèmes de la fiscalité ou
les mesures protectionnistes limitant les exportations) vont se
répercuter sur le comportement des acteurs de l'entreprise.
- Economique : On retrouve ici les grandes
tendances liées a la conjoncture économique comme la croissance,
l'inflation, le chômage ou encore la politique monétaire qui vont
se répercutées sur l'activité de l'entreprise.
- Socioculturel : Les facteurs
démographiques, culturels, morales ou l'évolution des modes de
vie peuvent en partie expliquer le comportement de l'entreprise et de son
marché.
- Technologique : Il comprend les nouvelles
avancées technologiques, les dépenses de recherche et
développement publics ou privées qui augmenteront la
productivité des entreprises.
- Ecologique : Il reflète a la fois
l'évolution des règlementations liées a la protection de
l'environnement et celle des nouvelles attentes des clients sur la dimension
éthique des entreprises. On peut aussi y intégrer les ressources
naturelles et le climat qui serviront a l'entreprise.
- Legal: Toutes les sociétés
devront respecter les lois, règlements et autres décrets qui vont
régir l'exercice de l'activité économique.
Ces différents éléments vont
définir le cadre d'action général qui s'impose a
l'entreprise. Elle devra étudier leurs actions et leurs interactions
afin d'assurer la pérennité de son activité. Si elle ne
peut véritablement changer ce cadre, elle a en revanche la
possibilité d'interagir avec son environnement plus proche.
b. Le Microenvironnement
Le microenvironnement constitue l'environnement proche ou
immédiat de l'entreprise. On le qualifie également de <<
spécifique > car il est propre a chaque
entreprise ou secteur d'activité. Il regroupe les
éléments qui vont avoir une influence directe sur l'entreprise
mais sur qui l'entreprise pourra aussi agir. Outre les concurrents, il comprend
toutes les <<parties prenantes >> a l'entreprise. Ce terme est la
traduction française de <<stakeholders>>
qui a été définie par Freeman (1984)
comme <<tout groupe ou individu qui peut affecter ou
être affecté par l'atteinte des buts de l'organisation
>>. Les stakeholders représentent toutes les entités
pour lesquels l'entreprise représente un << enjeu >>. Les
parties prenantes peuvent être classées en deux catégories.
Celles qui sont liées a l'entreprise par un contrat comme les clients,
les fournisseurs ou les actionnaires et celles qui sont diffuses tels que les
organismes administratifs, les collectivités locales ou encore l'opinion
publique.
Les clients et fournisseurs comptent parmi les parties
prenantes les plus influentes de l'activité de l'entreprise et font
parties des éléments qui concourent au << jeu concurrentiel
>> selon M. Porter (1982). L'environnement concurrentiel
peut être décrit selon son approche. Son analyse ne se limite pas
aux seules entreprises intervenantes sur un même secteur mais il tient
compte aussi des menaces potentielles telles que l'entrée de nouveaux
concurrents, l'apparition de produits de substitution et des pressions
exercées par les clients et les fournisseurs. Ces cinq
<<forces>> ont une influence déterminante sur les conditions
de la concurrence qui se trouvent a l'origine des performances de la plupart
des entreprises.
Les échanges de l'entreprise avec son environnement
proche sont en étroite relation avec son activité et affecteront
plus directement ses choix et ses actions. Ce microenvironnement
présente souvent aussi un caractère contraignant qui peut se
révéler hostile. Les influences du macro-environnement vont se
répercuter au niveau microéconomique mais elles s'expriment de
manière plus pressante sur l'entreprise car elles se concrétisent
au travers d'échanges et de transactions.
2. L'entreprise et son environnement
L'entreprise est en relation directe avec différents
partenaires, les clients, les fournisseurs, les établissements
financiers. Elle évolue également dans d'autre environnement plus
large.
Pouvoirs Publics Epargnants Revenus des ménages
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin31.png)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin32.png)
(Etat) (Banques)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin33.png)
ENTREPRISE
Finance-Achat-Production-Vente-Distribution
Ressources naturelles
Fournisseurs
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin34.png)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin35.png)
Clients
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin36.png)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin37.png)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin38.png)
![](Les-determinants-de-la-prise-de-decision-dans-les-PME-PMI-au-Benin39.png)
Qualité des Produits de sécurité
Environnement Pollution Population Aménagement du
Plus large Ecologique Active territoire, Technopoles
Conditions de travail, Santé, qualité de vie
Infrastructures
Schema 2: L'environnement
de l'entreprise (2)
(2) = (Source: Cours de Création d'entreprise ; SE4
Gestion ; p 22)
L'entreprise subit les effets de son environnement et agit sur
lui en le transformant.
3. l'incertitude environnementale
L'incertitude environnementale a été largement
reconnue dans les littératures qui traitent de la taille de
l'organisation. Gordon et Miller (1976) cités par
Hatem El-shishini (2001) ont argumenté que
l'incertitude environnementale élevée conduit a l'utilisation
d'informations financières et non financières pour communiquer
sur la performance.
En plus, Gordon et Narayanan (1984) toujours
cités par Hatem Elshishini (2001) ont trouvé une
corrélation entre la vision des dirigeants des
PMI/PME sur l'incertitude environnementale et le type
d'information comptable utilisé.
<< On peut alors dire que plus l'incertitude
environnementale est grande, plus grande est la probabilité
d'intégration des indicateurs financiers et non financiers pour
communiquer sur la performance.>> concluent Gordon et
Narayanan (1984).
Cependant les caractéristiques de l'entreprise sont
étroitement liées a son environnement. Il va donc jouer un role
significatif sur la conduite de l'activité de celle-ci, qui sera
retracée dans les états financiers. Par ailleurs, il pourra
également influencer l'élaboration même de ces états
financiers par les contraintes qu'il va générer.
a. Influence sur l'activité des
entreprises
L'évolution et le fonctionnement de l'entreprise sont
déterminés par son environnement. Ce postulat est posé par
la théorie de la contingence qui énonce le principe du
déterminisme environnemental. Ce courant de pensée suppose la
prise en considération de l'environnement dans toutes les actions de
l'entreprise. Il va affecter autant la structure organisationnelle de
l'entreprise que sa stratégie. L'entreprise devra s'adapter
spécifiquement aux différents types de contexte. Selon les plus
célèbres de ses partisans comme Lawrence et Lorsh
(1967), l'environnement global et son degré d'incertitude vont
déterminer les fonctions de l'entreprise. Pour eux, la performance
découle de l'adéquation entre des conditions externes et des
capacités internes. L'environnement apparait alors comme une contrainte
que l'entreprise va devoir intégrer dans la gestion de son
activité.
Cette approche du déterminisme environnemental
s'applique plutOt a l'environnement global qui affecte plus la gestion
stratégique de l'entreprise. L'environnement spécifique de
l'entreprise affecte plus directement sa gestion
courante. D'après M. Porter (1982),
l'environnement concurrentiel va
conditionner la réussite ou l'échec de
l'entreprise. Pour assurer sa pérennité, l'entreprise va devoir
choisir sa stratégie concurrentielle qui est conditionnée par
l'analyse des cinq forces de la concurrence. Ces forces déterminent la
rentabilité d'un secteur et donc celui de la firme. Les dirigeants vont
mettre en place leurs stratégies concurrentielles eu égard
à la pression que vont exercer ces forces sur le secteur
d'activité de l'entreprise.
Les conséquences de l'environnement proche de
l'entreprise peuvent être aussi appréhendées de
manière plus formelle par la théorie des parties prenantes qui
ont déjà été évoquées
précédemment. Cette théorie s'intéresse à
l'étude des relations entre l'entreprise et ses parties prenantes. Elle
va identifier les liens qui existent entre les partenaires de l'entreprise et
la réalisation des objectifs de la firme. Etant insérée
dans un réseau d'acteurs économiques affectés directement
ou indirectement par son activité, l'entreprise doit gérer les
interactions entre ses objectifs économiques et les attentes des parties
prenantes. Plusieurs études ont montré que la prise en compte des
<<stakeholders> dans la gestion de l'entreprise
conduit à une performance supérieure à celle des autres
firmes. Les dirigeants doivent agir au sein de l'entreprise en tenant compte
des intérêts et des revendications des différents acteurs.
D'après Mitchell et al la dépendance des firmes
par rapport à des <<stakeholders> concernant
l'apport de ressources importantes se traduit par un pouvoir d'influence sur la
firme pour ces derniers.
Par ailleurs, certains chercheurs comme Hill et Jones
(1992), ont fait de cette théorie une
généralisation de la théorie de l'agence. Les dirigeants
de l'entreprise y sont toujours vus comme les agents et les <<
stakeholders> comme le principal. Les différentes
parties prenantes vont se distinguer les unes des autres par leurs importances
et leurs pouvoirs vis-à-vis des dirigeants mais toutes auront des
intérêts sur l'entreprise. Cette nouvelle relation d'agence
conduirait à un équilibrage des intérêts. Les
parties prenantes pourront donc
demander aux dirigeants d'intégrer dans leur gestion la
prise en compte de leurs intérêts.
b. Incertitude au sein des
PME/PMI
Selon les auteurs comme P. WYNARCZYK et al
dans << The managerial labour market in Small and
medium-sized Enterprises, London, 1993 >>,
l'incertitude à laquelle doivent faire face les PME/PMI se
présente sous trois formes. La première est l'incertitude
associée au fait d'être <<PRICE-TAKER>> et non
<<PRICE-MAKER>> sur le marché. La seconde forme est
l'incertitude liée à une dépendance vis-à-vis d'un
nombre restreint de client qui va de pair avec une offre du type
<<mono-produit>> ou <<mono-service >>. L'exemple
typique d'une entreprise confrontée est la PME/PMI dont
l'activité est limitée à la sous-traitance d'un produit
pour une grande entreprise. La dernière forme d'incertitude a trait
à la grande diversité des objectifs du dirigeant de PME/PMI. En
effet, la spécificité des PME/PMI résulte en grande partie
du lien qui unit le dirigeant à son entreprise. Les principales
fonctions managériales et la propriété du capital y sont
généralement aux mains du dirigeant et /ou sa famille. Le
dirigeant ne sera que rarement soumis au contrôle d'actionnaires
externes, ce qui lui permettra de poursuivre la réalisation de ses
objectifs personnels au travers de l'entreprise. Le dirigeant de PME/PMI peut,
au travers celle-ci, maximiser sa propre fonction d'utilité sous
contrainte des revenus minima nécessaire à la réalisation
personnelle et familiale plutôt que de maximiser le profit ou les ventes
de l'entreprise.
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