1.4- La prise en charge de la douleur :
1.4.1- La prise en charge de la douleur
médicamenteuse
Le traitement médicamenteux est prescrit par le
médecin. Il est choisi selon l'intensité de la douleur, son
étiologie, l'état du patient. En effet, les personnes
agées peuvent avoir une fonction rénale altérée et
il est important d'administrer des médicaments compatibles avec la
modification du métabolisme de ces patients. De même, souvent les
patients âgées souffrent de pathologies associées et il
serait dangereux d'associer deux molécules contre indiquées pour
cause de risque d'interaction. Enfin les personnes agées sont plus
fragiles et plus à même de développer des effets
indésirables suite aux traitements médicamenteux.
Au niveau des traitements antalgiques, l'OMS
(Organisation Mondiale de la
Santé) décrit trois paliers :
· Niveau I: analgésiques
périphériques (Traitement des douleurs de modeste
intensité, par exemple EVA 1 à 3) : Paracétamol (ex.
Dafalgan®), Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens
(ex. Advil®), Aspirine.
· Niveau II: analgésiques centraux faibles
ou antalgiques opioïdes faibles (Traitement des douleurs
moyennes, par exemple EVA 4 à 7) : Codéine souvent
associée au paracétamol (ex. Efferalgan
codéine®). Dextropropoxyphène associé au
paracétamol (ex. Diantalvic®), Tramadol associé
ou non au paracétamol (ex. Topalgic®).
· Niveau III: analgésiques centraux forts
ou antalgiques opioïdes forts (Traitement des douleurs de
forte intensité, par exemple EVA >8) : Morphine (ex.
Skénan®), Fentanyl (ex.
Durogésic®), Oxycodone (ex.
Oxycontin®).
* à cote des antalgiques d'autre traitements sont
prescrit :
- Antidépresseur : ils potentialisent
l'action des antalgiques, améliorent l'humeur ou sont prescrits pour
corriger les troubles du sommeil associes aux douleurs (ex.
Laroxyl®).
- Antiépileptique : ils agissent sur les
douleurs à type de décharge électriques (ex.
Tégretol®).
- Neuroleptiques : ils ont une action sur
l'anxiété et les contractures (ex. Haldol®). -
Anxiolytiques : ils diminuent l'anxiété et les
contractures (ex. Lexomyl®)
7 - Jean Louis Ducasse, DEQUAD urgences, douleurs
aigues en situation d'urgence, groupe liaisons S. Malmaison cedex Rueil,
France, 2004, 325 p
- Anti-inflammatoire : ils diminuent
l'inflammation (ex. Voltaréne®).
- Corticoïdes : ils ont une action
stimulante, euphorisante ( ex.Solumédrol®) 8. H
1.4.2- La prise en charge non médicamenteuse de
la douleur : 1.4.2.1-Le Massage :
Le massage se définit comme « un toucher manuel plus
ou moins appuyée sur les muscles, à travers la peau,
pratiqué de manière volontaire [...] dont le but peut etre
On utilise notamment des manoeuvres à visée
antalgique, favorisant le retour veineux, ou luttant contre l'oedème.
Les kinésithérapeutes sont formés aux massages et peuvent
aussi conseiller les infirmiers sur les gestes de base à
visée antalgique. Il existe aussi des formations
spécifiques au toucher-massage, accessibles au personnel
paramédical notamment.
1.4.2.2- Relation d'aide :
La relation d'aide est une « relation professionnelles dans
laquelle une personne doit être assistée pour opérer son
ajustement personnel à une situation à laquelle elle ne
s'adaptait pas. Ceci suppose de comprendre le problème dans
les termes où il se pose pour tel individu singulier dans
son existence singulière. Ceci suppose aussi d'aider la personne
à évaluer dans le sens de sa meilleure adaptions possible
».
Parmi les outils de la relation d'aide, on compte «
l'attitude, le regard, l'écoute, la synchronisation posturale et
verbale, les questions fermées et ouvertes, la reformulation, la
formulation d'hypothèses, l'observation, le toucher, les silences »
chacun de ces outils permet au patient d'exprimer directement ou indirectement
sa douleur en bénéficiant de l'empathie du soignant.
1.4.2.3- Art-thérapie :
L'art-thérapie est une « méthode de soins ou
de prévention qui consiste à crée
les conditions favorisant l'expression subjective mais aussi et
surtout le dépassement des difficultés personnelles par le biais
d'une stimulation des capacités créatrices». Ainsi, par la
pratique du modelage avec des matières brutes comme l'argile, le
platre
le patient s'évade et ne pense plus autant à
ses douleurs. Il faut arriver à lui faire chasser ses pensées
obsédantes en le distrayant au maximum, tout en respectant ses
affinités personnelles.
1.4.2.4-stimulations thermique :
H Les stimulations thermiques font partie de la
physiothérapie puisqu'elles
dans le traitement de la douleur :
8-Alain Serrie et Claude Thwel ellipses, Douleur et
sida, édition marketing S.A, paris 1997, paris, 211 pages.
· Stimulation par le froid : compresse froides, gants de
toilette froid sur les parties corporelles douloureuses, vessie de
glace, bain glacé, brumisateur ces stimulation provoquent une
vasoconstriction qui contribue à diminuer la douleur.
· Stimulation par le chaud: couverture chauffante,
bouillote, bain chaud ces stimulations provoquent une détente
musculaire et un bien être corporel, atténuant les
douleurs.
1.4.2.5-Positions antalgiques et techniques de
manutention:
Il s'agit pour le patient de se mettre dans une position
où ressent le moins de douleur .le recours à des ((coussins sous
les courbures naturelles [...] soulage le malade algique en supprimant les
contractions musculaires .un coussin sous le avant-bras [...],des alèses
ou serviettes roulées , [...], un cale-pied [...] ou un cerceau
participent aussi à la prévention
de la douleur )) .dans les hôpitaux, il y a des
ergothérapeutes et des kinésithérapeutes qui
peuvent conseiller les infirmiers sur l'installation des patients
dans les lits ou les fauteuils
sur les manipulations douloureuses etc.
1.4.2.6-Relaxation:
La relaxation a pour but de détendre les
muscles et l'esprit du patient .il s'agit
de ((déconditionner l'organisme de sa réponse
réflexe à la douleur, qui est la tension musculaire, et de
crée une autre réponse somatique aux situations mentalement
stressent)) la pratique de la relaxation nécessitent
une minimum de temps pour être efficace. Dans certains hôpitaux,
des soignant sont détachés des services et
bénéficient de formation spécifique pour pouvoir organiser
des séances de relaxation.
1.4.2.7-musicothérapie:
La musicothérapie est une ((approche psychosensorielle
qui associe le son le mouvement, la voix, le rythme, dans le but
d'opérer une régulation tant émotionnelle et
relationnelle)). ((La diffusion d'une musique douce facilite le
relâchement de l'ensemble du corps devenu soudain moins lourd et moins
tendu)). Ainsi, l'infirmier peut allumer mettre une musique, de
préférence douce, selon les gouts et l'accord du
patient9.
9
-Dr Soraya SEBBAH, la douleur , saidal santé, n°6 ,
1er trimestre 2010, p26-35
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