1.1.2- Problématique
La gestion de l'environnement et celle des déchets est
l'un des difficultés auquel est confronté le monde. En Afrique,
les déchets urbains posent un problème environnemental
très préoccupant. Avec l'accroissement rapide de la population
urbaine et l'extension démesurée de l'espace urbain dus à
une urbanisation non contrôlée et non maîtrisée, le
ramassage et l'élimination des DSM posent de graves problèmes,
non seulement aux responsables municipaux et aux pouvoirs centraux, mais aussi
et surtout aux populations. On voit partout de grandes métropoles
perdre
leur éclat sous le poids considérable des
déchets solides ménagers produits par leurs habitants. Elles sont
caractérisées par un environnement de plus en plus malsain et
insalubre. De montagnes d'ordures ménagères sont visibles
partout, surtout sur des parcelles non encore construites, et les trottoirs. Le
problème de l'accumulation des ordures ménagères sur des
dépotoirs spontanés et sauvages est lié à la
faiblesse du taux de ramassage par les services qui en ont la charge. Ces taux
sont compris entre 20 et 50 % dans le meilleur des cas, suivant les
possibilités en ressources humaines et financières et en moyens
techniques des municipalités. A titre d'illustration, voici quelques
taux : Cotonou : 30 % (Affogbolo, Yadouléton, 1995) Lomé : entre
25 et 30 % (Nyassogbo, 2004) ; Bamako : 53 % (Montaro, Coing, 1985)
;Dar-es-Salam : 22 % (Stren, 1993.)
Selon le bulletin d'information du Partenariat pour le
Développement Municipal (PDM), l'Afrique Municipale, les villes de
l'Afrique de l'ouest et du centre produisent quotidiennement entre 20 000 et 30
000 tonnes de déchets, dont près de la moitié ne fait
l'objet d'aucune gestion. Le reste est enfoui ou incinéré dans ou
devant les concessions, jeté dans la rue, dans les zones de
dépression et marécageuses selon les cas. L'assainissement est
devenu de ce fait un problème crucial dans les villes du Tiers Monde.
Au Bénin, les ordures ménagères sont
l'une des premières sources de pollution dans les grandes villes. De ce
fait leur gestion est devenue un casse tête pour les autorités
municipales. Il n'est pas rare qu'en parcourant les agglomérations au
Bénin de voir les immondices qui jonchent les quartiers. Selon le RGPH
3, 80% des ménages jettent les ordures dans la nature. Le
phénomène est alarmant dans la plupart des grandes villes du
pays.
A l'instar d'autres villes, Abomey-Calavi connaît une
croissance démographique accélérée depuis ces
dernières années du fait de la saturation de Cotonou et
n'échappe pas à cette réalité. En effet, la gestion
des DSM se pose avec acuité dans cette ville du fait de sa croissance
démographique et spatiale accélérée qui ne s'est
pas accompagnée d'infrastructures de base. Certains ménages de la
ville continuent
de jeter des ordures ménagères dans des endroits
inappropriés. Des tas d'ordures voire des dépotoirs sauvages
existent malgré la présence des structures chargées de
leur gestion. Des parcelles libres, le bord des rues et les zones basses sont
les destinations de ces déchets dont la population semble ignorée
les conséquences, l'éducation environnementale n'étant
plus une priorité.
Photo N°1 : dépotoirs sauvages au bord du lac
Nokoué à proximité des agglomérations dans le
quartier Tokpa Zoungo
Cliché : Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI (Octobre 2007)
L'état de la ville au plan environnemental laisse
prédire que les structures chargées du ramassage des DSM ne
fonctionnent pas efficacement et que les ménages en partie n'ont pas
compris l'enjeu.
Ces différents constats nous amènent à
réfléchir sur une série de préoccupations notamment
: les modes de gestion des ordures solides ménagères , le
fonctionnement des structures de collecte des déchets solides
ménagers et les stratégies à mener pour assainir le cadre
de vie à travers une bonne gestion de ces ordures.
A ces préoccupations tentera de répondre la
présente étude intitulée `'La gestion des ordures
solides ménageres dans la ville d'Abomey-Calavi : problèmes et
perspectives»
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