REPUBLIQUE DU BENIN
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
Université d'Abomey- Calavi
Centre de Formation pour la Recherche en matière
de Population
DESS EN POPULATIONS ET DYNAMIQUES URBAINES
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
LA GESTION DES ORDURES SOLIDES MENAGERES DANS LA
VILLE D'ABOMEY-CALAVI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES
Présenté par
SUJET
Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI Sous la direction de Bénoît
N'BESSA Maître de conférence à l'Université
d'Abomey-Calavi
ANNEE ACADEMIQUE : 2006-2007
A mon père
André Agbo ALASSANI
Je dédie ce travail
REMERCIEMENTS
Nous remercions :
ü Tout le personnel atu programme ate DESS en Population et
atynamiques urbaines pour leur soutien aturant la formation ;
ü Les autorités et le personnel de l'ABE pour nous
avoir accueilli au cours ate notre stage
ü Le personnel atu Collectif atu COSGAC
particulièrement à son Présiatent
ü Monsieur Benoît N'BESSA qui a accepté
dirigé le travail malgré ses multiples occupations
ü Tout le personnel enseignant atu DESS pour leur
atisponibilité ;
Nos parents et amis qui de prs et de loin ont oeuvré pour
la réalisation ate ce mémoire.
SOMMAIRE
Pages
RESUME«« «««
«««« «« 1
INTRODUCTION ««««
«« «« «.3 CHAPITRE 1 : Cadres
théorique, physique et
méthodologique«««««« 5
1.1- Cadre
théorique««««««««««««««««««««~..5
1.2- Présentation du milieu
d'étude««««««««««««««~.13
1.3-Cadre
méthodologique«««««««««««««««««~...16
CHAPITRE 2 : Présentation des résultats
d'enqu~tes«««««««««~...20
2.1- Le système de gestion des déchets solides
ménagers«««««~...20
2.2- Méthodes de gestion des ordures solides
ménagers««««««~..24
2.3- Les difficultés de gestion des déchets
solides ménagers««««~...31
CHAPITRE 3 : La mauvaise gestion des ordures
ménagères : conséquences
et quelques pistes pour y remédier «« .34
3.1- La pollution de l'environnementK « ««
~...34
3.2- Quelques pistes à suivre pour une meilleure gestion
des déchets
Solides
ménagers««««««««««««««««««««««
36
3.3- Autres dispositions à
prendre«««««««««««««««
38
CONCLUSION ET PERSPECTIVES««
««« «41
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ABE : Agence Béninoise pour
l'Environnement
CEFORP : Centre de Formation et de
Recherche en Matière de Population SNG : Structures Non
Gouvernementales
COSGAC : Collectif des SNG des
Gestion des Ordures et d'Assainissement dans
la Commune d'Abomey-Calavi
DSM : Déchets Solides
Ménagers
DST : Direction des Services
Techniques
MEPN : Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature ONG :
Organisation Non Gouvernementale
FLASH : Faculté des Lettres,
Arts et Sciences Humaines
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique PE : Police
Environnementale
PMAE : Plan Municipal d'Action
Environnementale de la Sous- Préfecture
d'Abomey- Calavi
PS : Police Sanitaire
RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat UAC :
Université d'Abomey-Calavi
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 5
Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
RESUME
La gestion des ordures solides ménagères est un
problème dans la ville d'Abomey- Calavi. La présente étude
aborde cette question sous plusieurs angles notamment : les modes de gestion
des DSM, le fonctionnement des structures de pré collecte et des pistes
à suivre pour une meilleure gestion des ordures.
Pour y aboutir, des travaux de recherche ont été
effectués. Au terme de nos investigations, il ressort que les pratiques
populaires (enfouissement, incinération, le rejet des DSM dans la
nature) sont les plus utilisées par les populations interrogées.
L'abonnement au système de pré collecte occupe seulement 32% de
notre échantillon et est favorisé par le niveau d'instruction du
chef de ménage. Le manque de volonté des populations,
l'inexistence de structures de pré collecte dans certaines zones et les
problèmes financiers expliquent cette situation.
Aussi, les structures chargées de la gestion des DSM
éprouvent-elles des difficultés d'ordre matériel et
financier. Ainsi, il n'existe pas encore des points de regroupement, des sites
de décharge finale dans la ville. Le système de gestion se limite
à la seule opération de pré collecte des DSM.
Pour y remédier quelques pistes ont été
proposées au terme de notre étude. Il s'agit entre autres de : la
nécessité d'une meilleure connaissance scientifique des ordures
solides ménagères ; une meilleure organisation de la gestion ;
une plus grande implication des pouvoirs publics ; l'adoption d'un code de
gestion de l'environnement urbain et l'application du principe de pollueur-
payeur ; la prise en compte des aspects techniques et administratifs dans la
gestion des DSM ; l'information, l'éducation et la sensibilisation.
ABSTRAT
The management of dirty solid manager (DSM) is a matter in
Abomey-Calavi city. The actual study is aborting that question on many sides
notifily these: types of management of solid dirty, the working of structure of
before collect ant the pists for a good management of dirty.
For that, search of working were being operate. At the end of
our investigations, we notify that popular acts (burning, fireing, the leaving
of dirty solid manager in the nature) are the most us by the populations we
have questions; 32% of our select peoples have agreed the before collect system
and are able by the degree of knowledge of the family chef. The unless of
desire of populations, the haven't of structures of before collect in some
area, the financial matter explain this situation.
Often, the structures in charge of management of SDM have
enough matter in order as: material and financial. So that, there isn't yet
point of assembly, the finally places of discharges. The system of management
is limited to the only one operation of before collect of SDM.
As Answer some suggestions are coming after our stud. It's
between all: the necessity of better knowledge scientific of the SDM; better
organisation of the management ; one more big implication of the government;
the adoption of an law of management of the urban areas and application of the
law `' Poushler- Paishler'', to take count of technical and administrative
forms; information (news), education and the publisher.
INTRODUCTION
L'urbanisation prend de plus en plus d'ampleur dans le monde.
D'ici 2008, la moitié de la population mondiale vivra dans les villes,
ce qui constituera un tournant historique dans l'évolution de
l'urbanisation mais aussi une grande menace pour la santé et
l'environnement1. Plus de la moitié des habitants de la
planète vivra en milieu urbain et, dans les pays en
développement, la plupart se retrouveront dans les communautés
urbaines défavorisées a dit Zoe Chafe représentante de
Worldwatch International à l'occasion de la publication à Nairobi
du rapport de la situation dans le monde 2007.
Généralement de tradition rurale, plusieurs pays
en développement voient de plus en plus des familles d'agriculteurs
quitter leur terre pour la ville, à la recherche de conditions de vie
meilleures. Toutefois, leur désir devient rarement réalité
puisque les grands centres urbains sont souvent déjà
surpeuplés. «Dans les pays en développement la croissance
des villes se fait à une vitesse très rapide. Cela engendre de
nombreux problèmes urbains qui affectent particulièrement les
populations les plus vulnérables, surtout lorsqu'on parle de villes qui
ont très peu de ressources financières et où les
ressources humaines compétentes dans le domaine urbain sont encore peu
nombreuses. Le développement se fait donc généralement de
manière désordonnée. L'urbanisation est en fait l'un des
plus grands défis du monde en développement», soutient le
professeur chercheur à l'Institut national de la recherche scientifique
(INRS) Anne-Marie Séguin.
L'Afrique a connu au cours de son existence, une
évolution marquée par plusieurs étapes. La majorité
de ses pays ont subi la colonisation, avant d'accéder à
l'indépendance et de tenter récemment l'amorce d'un processus de
démocratisation. Ces différentes étapes ont laissé
et laissent encore des traces
1 IRIN- Bureau de coordination des Affaires
humanitaires de l'ONU(2007): « l'urbanisation rapide, une menace pour
la santé et l'environnement »' publié sur le site
www.infosdelaplanete.org
le 23 avril 2007
physiques, particulièrement en matière de
développement urbain.2 Plusieurs problèmes entravent
le développement urbain des pays africains mais notre étude porte
essentiellement sur un dont la gravité saute chaque jour aux yeux : les
difficultés que les pouvoirs locaux et municipaux, aux moyens financiers
maigres et dérisoires rencontrent pour assurer aux citadins la gestion
durable des ordures ménagères dans les grandes villes. Ces
difficultés se traduisent par l'accumulation des déchets solides
ménagers et l'érection de nombreux dépotoirs sauvages dans
les agglomérations urbaines. Les taux de ramassage atteignent rarement
50%.3 La faiblesse du taux de couverture de ce service urbain
important a pour conséquences un environnement insalubre, malsain et
dégradé, caractérisé par la pollution de l'air,
du sol, du sous sol, ainsi que des eaux souterraines et de surface.
Elle est source de nombreuses maladies. Assurer à la population urbaine
qui deviendra majoritaire à l'horizon 2015- 2020 un environnement sain
et viable, est un facteur de développement important. A travers la
problématique de la gestion des ordures solides ménagères
dans la ville d'Abomey-Calavi qui connaît une croissance urbaine
accélérée et une densité humaine estimée
à plus de 500hbts/km2,4 nous nous sommes proposer
d'identifier quelques axes pouvant contribuer à l'assainissement de
l'environnement.
Notre démarche consiste à présenter dans
un premier temps les cadres théorique, physique et méthodologique
qui seront suivis respectivement des résultats issus de nos
investigations sur le terrain et d'une série de directives pouvant
contribuer à une bonne gestion des DSM dans la ville d'Abomey-Calavi.
2 Bakulay BRILTEY (2006) : Les villes petites et
moyennes : un facteur de développement des pays de l'Afrique
subsaharienne ?
3 Gabriel Kwami NYASSOGBO (2005) : Accumulation d'ordures
ménagères et dégradation de l'environnement en milieu
urbain. Quelques pistes pour une viabilité environnementale dans le
processus de développement africain
4 ABE : Plan Muncipal d'Actions Environnementales de
la Sous- Prefecture d'Abomey-Calavi, page 29.
CHAPITRE I- CADRES THEORIQUE, PHYSIQUE
ET METHODOLOGIQUE
1.1- CADRE THEORIQUE
1.1.1- Bref tour de la question
L'étude sur la problématique de la gestion des
ordures solides ménagères dans les villes occupe une place de
choix dans la litterature de par son abondance et sa diversite tant au niveau
national qu'international. Cet intér~t que portent différents
auteurs sur la question se justifie par l'ampleur des nuisances que posent ces
dechets aux populations citadines.
Ainsi, dans son rapport intitule « Accumulation des
ordures ménagères et dégradation de l'environnement :
quelques pistes pour une viabilité environnementale dans le processus de
développement africain », Gabriel Kwami
NYASSOGBO a abordé la problématique de l'accumulation
des ordures menagères dans les metropoles d'Afrique (2005). Selon
l'auteur, c'est l'accroissement rapide de la population urbaine et l'extension
démesurée de l'espace urbain, dus à une urbanisation non
contrôlée et non maîtrisée de l'Afrique qui sont
à la base des problèmes de gestion des dechets solides menagers.
Il a egalement aborde les difficultes que rencontrent les autorites municipales
et centrales en la matière. Il illustre ce constat par la ville de
Lomé qu'il qualifie comme etant un exemple de gestion difficile des
ordures menagères. Selon l'auteur, le manque de moyens financiers,
matériels et humains explique la mauvaise gestion des ordures dans la
capitale togolaise. Il a distingue deux principaux modes de gestion des ordures
solides menagères : les methodes populaires (incineration,
enfouissement, rejet dans la nature) et modernes (pre collecte, transport et
traitement). La première methode est utilisee par les populations
à revenu modeste et la seconde par les populations aisees.
L'ABE dans le « Plan d'Actions
Environnementales de la Sous- préfecture d'Abomey-Calavi »
classe la mauvaise gestion des ordures menagères comme le
premier problème environnemental de ladite ville. Selon
le même rapport, cet etat de chose a pour consequences la proliferation
de plusieurs affections telles que les maladies diarrheiques, le cholera, la
dysenterie, le paludisme etc.
DOSSOU Issérée Joseph dans son
etude effectuee en 2002 intitulee « L'explosion démographique
et la gestion des déchets solides ménagers dans la ville
d'Abomey- Calavi » et dont l'objectif est l'amélioration des
conditions de salubrite dans cette agglomeration urbaine a presente les sources
de production des déchets que sont la croissance démographique et
l'extension démesurée de la ville. Selon l'auteur des
dispositions sur les plans techniques, legislatifs, financiers et
administratifs doivent être prises pour une bonne gestion des dechets
solides menagers.
VIGNINOU Toussaint (2000) rend compte des
insuffisances notees dans le système de gestion des ordures dans la
ville de Porto-Novo à travers son memoire intitule « La gestion
des déchets ménagers à Porto- Novo et la
problématique des mutations et comportement socio-économiques et
administratifs ». En effet, il revèle de graves insuffisances
dans la pre collecte, la collecte, la mise en decharge et le recyclage des
dechets. Il a montre la presence de tas d'ordure dans la ville et a constate
que les parcelles non habitees servent de lieux de decharge, certaines rues
sont jonchées d'ordures, les eaux vannes sont deversees directement dans
les caniveaux et les bas fonds servent de receptacles des dechets urbains. Il a
fustige le comportement des populations qui n'est pas de nature a
favorisé l'assainissement de la ville malgre les sensibilisations
organisees à leur endroit.
ADAMA (2000) dans son memoire de DEA intitule
« La gestion des ordures ménagères dans la villes de
Garoua » estime que la modicite des moyens techniques et financiers
ne suffirait à elle seule pour justifier l'état
d'insalubrité dans lequel se trouve la ville de Garoua. La mauvaise
gestion des ordures dans la ville est la resultante des causes multiples et
diverses liees aux caracteristiques de l'habitat, aux conditions socio-
économiques et à l'organisation du service municipal
chargé de cette gestion. Il n'est guère possible de resoudre la
question de
la mauvaise gestion des ordures ménagères si des
actions visant l'amélioration de la qualité de l'habitation et
des conditions socio- économiques n'étaient engagées.
Tatiana M. H. SISSINTO : (2004- 2005) `'
Gestion des déchets solides ménagers dans la ville de Porto-
novo : cas du premier arrondissement» ; mémoire de DESS page
68 CEFORP COTONOU L'objectif de ce travail est l'amélioration du cadre
de vie des populations du premier arrondissement de Porto- Novo L'auteur a
présenté les modes de gestion des ordures ménagères
dans la ville de Porto novo et constate comme VIGNINOU T que les ordures
ménagères sont mal gérées dans cette cité
urbaine Elle note aussi l'existence des dépotoirs sauvages dans la ville
notamment dans le premier arrondissement. Les résultats obtenus au terme
de ces investigations rejoignent également NYASSOGBO sur les modes de
gestion des ordures. Il y résulte que l'abonnement au système de
pré collecte l'enfouissement des déchets, l'incinération
et le déversement des ordures dans la nature sont les principaux modes
de gestion des ordures dans son cadre d'étude. Les raisons qui
justifient l'utilisation de ces modes sont entre autres le non abonnement de
certains ménages aux structures de pré collecte ; le mauvais
fonctionnement des services de pré collecte et le coût
élevé de l'abonnement. Elle va plus loin et présente les
facteurs déterminants de la décision d'abonnement des populations
auprès des structures chargées du ramassage des ordures. Il
s'agit du type du quartier, du statut de l'habitant, de la connaissance d'une
structure du ramassage des ordures ménagère
Parfait C. BLALOGOE (2003-2004) dans son
étude `g/ RXYHIERUIntatiRn IIIIE gestion des déchets solides
ménagers à Cotonou : problèmes perspectives» et
dont l'objectif est de contribuer à la réflexion pour
l'amélioration du système de gestion, toute chose qui doit
aboutir à l'amélioration des conditions générales
de santé des populations et de la salubrité de Cotonou a
analysé les systèmes de gestion des DSM dans la ville de Cotonou.
Il estime que le système de gestion des DSM s'est amélioré
entre 1960 et 2001 dans la ville de Cotonou. Selon l'auteur, le système
actuel de gestion des déchets se révèle assez
cohérent et dynamique au pla
conceptuel, au niveau du pré collecte, de la collecte
.Sur le plan économique, la nouvelle orientation de la gestion des
déchets solides à contribuer à la résolution des
problèmes de chômage en ce sens qu'elle a créé des
emplois. Mais il a des faiblesses sur le plan technique. Il s'agit du non
abonnement de certains ménages, les difficultés de trouver des
endroits devant servir de point de regroupement, la non collaboration des ONG
avec le Comité de développement des quartiers, le manque de moyen
financier.
Nous avons vu au cours de cette revue de littérature
que la bonne gestion des ordures solides ménagères dépend
de plusieurs facteurs qui ne sont pas uniformes d'une ville à l'autre.
Les conditions de vie, le niveau d'instruction des
ménages, les réalités municipales n'étant pas les
mrmes au niveau de nos centres urbains, les réalités en
matière de gestion des ordures ne pourraient non plus être
identiques. Etant donné que nos centres urbains sont en pleine
dynamique, les études précédemment effectuées
méritent d'tre actualisées. Ainsi, malgré l'abondance de
la littérature sur la question, des études spécifiques au
niveau de chaque ville ne sont pas de trop, au contraire elles permettront de
résoudre de façon spécifique les problèmes en
tenant compte des réalités socio- économique,
administrative, démographique et environnementale de chacune d'elles. En
plus, de tous les travaux cités, aucun n'a abordé de façon
spécifique les problèmes de gestion des ordures. Voilà
autant de raisons qui justifient le choix du présent thème.
1.1.2- Problématique
La gestion de l'environnement et celle des déchets est
l'un des difficultés auquel est confronté le monde. En Afrique,
les déchets urbains posent un problème environnemental
très préoccupant. Avec l'accroissement rapide de la population
urbaine et l'extension démesurée de l'espace urbain dus à
une urbanisation non contrôlée et non maîtrisée, le
ramassage et l'élimination des DSM posent de graves problèmes,
non seulement aux responsables municipaux et aux pouvoirs centraux, mais aussi
et surtout aux populations. On voit partout de grandes métropoles
perdre
leur éclat sous le poids considérable des
déchets solides ménagers produits par leurs habitants. Elles sont
caractérisées par un environnement de plus en plus malsain et
insalubre. De montagnes d'ordures ménagères sont visibles
partout, surtout sur des parcelles non encore construites, et les trottoirs. Le
problème de l'accumulation des ordures ménagères sur des
dépotoirs spontanés et sauvages est lié à la
faiblesse du taux de ramassage par les services qui en ont la charge. Ces taux
sont compris entre 20 et 50 % dans le meilleur des cas, suivant les
possibilités en ressources humaines et financières et en moyens
techniques des municipalités. A titre d'illustration, voici quelques
taux : Cotonou : 30 % (Affogbolo, Yadouléton, 1995) Lomé : entre
25 et 30 % (Nyassogbo, 2004) ; Bamako : 53 % (Montaro, Coing, 1985)
;Dar-es-Salam : 22 % (Stren, 1993.)
Selon le bulletin d'information du Partenariat pour le
Développement Municipal (PDM), l'Afrique Municipale, les villes de
l'Afrique de l'ouest et du centre produisent quotidiennement entre 20 000 et 30
000 tonnes de déchets, dont près de la moitié ne fait
l'objet d'aucune gestion. Le reste est enfoui ou incinéré dans ou
devant les concessions, jeté dans la rue, dans les zones de
dépression et marécageuses selon les cas. L'assainissement est
devenu de ce fait un problème crucial dans les villes du Tiers Monde.
Au Bénin, les ordures ménagères sont
l'une des premières sources de pollution dans les grandes villes. De ce
fait leur gestion est devenue un casse tête pour les autorités
municipales. Il n'est pas rare qu'en parcourant les agglomérations au
Bénin de voir les immondices qui jonchent les quartiers. Selon le RGPH
3, 80% des ménages jettent les ordures dans la nature. Le
phénomène est alarmant dans la plupart des grandes villes du
pays.
A l'instar d'autres villes, Abomey-Calavi connaît une
croissance démographique accélérée depuis ces
dernières années du fait de la saturation de Cotonou et
n'échappe pas à cette réalité. En effet, la gestion
des DSM se pose avec acuité dans cette ville du fait de sa croissance
démographique et spatiale accélérée qui ne s'est
pas accompagnée d'infrastructures de base. Certains ménages de la
ville continuent
de jeter des ordures ménagères dans des endroits
inappropriés. Des tas d'ordures voire des dépotoirs sauvages
existent malgré la présence des structures chargées de
leur gestion. Des parcelles libres, le bord des rues et les zones basses sont
les destinations de ces déchets dont la population semble ignorée
les conséquences, l'éducation environnementale n'étant
plus une priorité.
Photo N°1 : dépotoirs sauvages au bord du lac
Nokoué à proximité des agglomérations dans le
quartier Tokpa Zoungo
Cliché : Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI (Octobre 2007)
L'état de la ville au plan environnemental laisse
prédire que les structures chargées du ramassage des DSM ne
fonctionnent pas efficacement et que les ménages en partie n'ont pas
compris l'enjeu.
Ces différents constats nous amènent à
réfléchir sur une série de préoccupations notamment
: les modes de gestion des ordures solides ménagères , le
fonctionnement des structures de collecte des déchets solides
ménagers et les stratégies à mener pour assainir le cadre
de vie à travers une bonne gestion de ces ordures.
A ces préoccupations tentera de répondre la
présente étude intitulée `'La gestion des ordures
solides ménageres dans la ville d'Abomey-Calavi : problèmes et
perspectives»
1.1.3- Hypothèses
Les hypothèses qui sous tendent la présente
étude sont :
· Les ménages d'Abomey-Calavi dans leur
majorité ne sont pas abonnés aux structures de précollecte
;
· Le manque de volonté des populations, le
coût élevé de l'abonnement, l'inexistence des structures de
précollecte à certains endroits expliqueraient ce comportement
des ménages ;
· Les acteurs qui interviennent dans la gestion des DSM
éprouvent des difficultés dans l'accomplissement de leurs
activités.
1.1.4- Objectifs de travail
L'objectif global de cette étude est de contribuer
à l'amélioration du cadre du cadre de vie des populations
d'Abomey- Calavi à travers une meilleure gestion des DSM.
Spécifiquement, la présente étude vise
à :
· Etudier les modes de gestion des DSM dans la ville
d'Abomey-Calavi ;
· Identifier les différents problèmes
responsables de la mauvaise gestion des DSM dans la ville d'Abomey-Calavi ;
· Dégager des pistes pour une meilleure gestion des
ordures ménagères dans la ville d'Abomey-Calavi.
1.1.5-Clarification des concepts
Pour la clarté de l'exposé, essayons d'abord de
définir ce que recouvrent les concepts suivants :
Ville d'Abomey-Calavi : Dans cette
étude, il s'est agit essentiellement de l'arrondissement central
d'Abomey-Calavi. Les huit autres arrondissements que compte la commune ne sont
pas concernés par la présente étude.
Déchets : On entend
généralement par déchet «tout ce que le
propriétaire abandonne, destine à l'abandon ou se trouve dans
l'obligation de se débarrasser» (Pichat, 1995). La même
idée d'abandon se retrouve également dans la définition
qu'en donne l'Agence pour la Défense de l'Environnement et la
Maîtrise de l'Energie (ADEME), cité par NYASSOGBO :
«Tout résidu provenant du fonctionnement d'une
collectivité humaine, d'un processus de fabrication, de transformation
ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement tout bien meuble, abandonné ou que son
détenteur destine à l'abandon».
Sur le plan socio-économique, est
considéré comme déchet «une matière ou un
objet dont la valeur économique est nulle ou négative pour son
détenteur à un moment et dans un lieu donné»
(Maystre et al. 1994). Dans ce contexte, « la gestion»
de cet «objet dont la valeur économique est nulle pour son
détenteur», doit être contrôlée au profit
de la protection de la santé publique et de l'environnement,
indépendamment de l'avis du propriétaire»
Au regard de toutes ces définitions, le concept de
déchet ou d'ordure varie suivant le niveau de vie et de
développement de chaque individu ou société. Car, ce qui
est déchet pour l'individu ou la société A peut être
récupéré, transformé, vendu et
réutilisé par l'individu ou la société B. L'exemple
de la friperie, des vieilles voitures (appelées venues d'Europe ou de
France), des vieilles machines ou appareils de tous genres
(réfrigérateurs, congélateurs, postes
téléviseurs, micro-
ordinateurs...), quotidiennement déversés par
les bateaux en provenance des pays du Nord dans les ports des pays du Sud,
montre le caractère relatif et ambigu du concept de déchet.
Déchets solides ménagers (DSM)
: toute substance ou tout résidu issu de l'activité de production
ou de consommation des ménages hormis les déchets organiques. Les
autres types de déchets solides à savoir industriel,
médicaux et commerciaux n'ont pas été abordés dans
cette étude.
Précollecte : Enlèvement de
déchets des déchets ménagers vers les points de
regroupement
Collecte : Opération de transport des
déchets ménagers, des points de regroupement jusqu'au point de
décharge final
Gestion des déchets solides
ménagers : L'ensemble des actions et des moyens visant à
traiter et à protéger l'environnement contre les nuisances que
peuvent causer les déchets destinés à l'abandon. Elle
implique la pré collecte et, la collecte, l'évacuation et le
traitement des déchets.
Gestion de l'environnement : L'ensemble des
actions et moyens qui concourent à la valorisation et la protection de
l'environnement.
Environnement : L'ensemble des
éléments naturels et artificiels ainsi que les facteurs
économiques, sociaux et culturels, qui influent sur les titres vivants
et que ceux-ci peuvent modifier.
1.2- PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
1.2.1- Situation géographique et administrative
La ville d'Abomey-Calavi constitue à elle seule un
arrondissement sur les neuf que compte de la commune qui porte son nom. Elle
est limitée au nord par l'arrondissement d'Akassato, au sud par
l'arrondissement de Godomey, à l'est par
le lac Nokoué et à l'ouest par l'arrondissement
de Togba. C'est le chef lieu de la commune (voir carte suivante). Elle compte
six grands quartiers que sont : Sèmè, Agori, Kansoukpa, Gbodjo,
Agamadin et Tokpa- Zoungo.
1.2.2 Caractéristiques physiques
La ville est implantée dans la zone de contact entre le
système lagunaire et lacustre
au Sud et à l'Est, et le plateau de terre de barre au Nord
et à l'Ouest. De ce fait, la
lagune Djonou au Sud et l'autre vers la plaine inondable et le
lac Nokoué à l'Est.
La structure urbaine engendrée fait distinguer:
ü un noyau central concentré de part et d'autre de
la RNIE n°2 qui le divise en deux sous noyaux:
À l'Est, on note un habitat traditionnel occupé
par les familles et collectivités. Il
s'agit d'un enchevêtrement de concessions qui sont
agglutinées autour des placettes
et desservies par des venelles. Il a fallu attendre les
années 1980 pour voir y
À l'Ouest, le tissu est plus ordonné avec des
voies plus larges. Ce noyau est à
cheval sur les quartiers Agamadin et Tokpa-Zoungo (pentes entre
3% et 5%), Agori et Sèmè (pentes entre 1% et 3%)
une zone d'habitat pavillonnaire sur parcelle, plus
aérée et de plus en plus lâche
à mesure que l'on s'éloigne du noyau central. Elle
touche la majeure partie des
quartiers Agori et Sèmè.
ü une zone d'extension d'habitat lâche et de haut
standing. Elle s'implante à la périphérie sur les
anciennes terres de culture récemment loties et recasées.
Il s'agit de la zone de cultures annuelles (ZOCA) et de la zone de la
palmeraie (ZOPA). Si le bâti reste encore séparé par des
terrains vides ou des champs de cultures, le remplissage est en progression
y compris par des promoteurs immobiliers.
CARTE DE PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
1.2.3- Démographie et Economie
Selon les résultats du RGPH effectué en 2002, la
population de la commune d'Abomey-Calavi est de 307.745 habitants.
Abomey-Calavi connaît une croissance démographique exceptionnelle
(taux annuel de 9,6%en 2002). La ville d'AbomeyCalavi qui fait l'objet de la
présente étude compte 61.450 habitants selon la même
source.
Sur le plan économique, elle profite de la
délocalisation de certaines activités de commerce et de services
à partir de Cotonou. Des infrastructures et structures d'envergure
nationale voire internationale s'implantent. Il s'agit de : l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC ex UNB) ; la Direction Générale de
l'ex-CARDER/ Atlantique, l'Institut International d'Agriculture Tropicale
(IITA), la Communauté Electrique du Bénin (Bénin Togo
Ghana),la station terrienne de la télévision, l'hôpital de
zone et le Centre de Valorisation des innovations en Afrique.
Sur le plan touristique, la ville d'Abomey-Calavi a des atouts
à faire valoir à savoir son embarcadère qui permet
d'accéder à la Cité Lacustre de Ganvié
classée site touristique au plan national et international. Cet atout
permet aux touristes en direction pour cette cité de visiter la
ville.
1.3- CADRE METHODOLOGIQUE
La présente démarche rend compte des
méthodes de collectes des données, l'échantillonnage, le
traitement et l'analyse des données.
1.3.1- Les méthodes de collecte des
données
Deux étapes ont marqué la collecte des
données. Il s'agit de : la recherche documentaire et l'enqu~te de
terrain.
1.3.1.1- Recherche documentaire
Afin de collecter des informations sur le sujet, des
recherches bibliographiques ont été entreprises dans les
structures suivantes : la mairie d'Abomey-Calavi (renseignements relatifs
à la voirie urbaine), le collectif des SNG de la commune (informations
sur la gestion des ordures), l'INSAE (données démographiques sur
la
ville), les centres de documentation de la FLASH, du CEFORP,
du MEPN, de l'ABE qui nous ont fournis des documents relatifs aux ordures
solides ménagères. Aussi, les recherches sur l'Internet ont
~elles contribuées à aborder ce travail.
1.3.1.2- /11317-WE
La population concernée est constituée des
principaux acteurs intervenant dans la gestion des DSM et les ménages,
principaux producteurs de ces ordures. Les outils d'enqu~te sont : le
questionnaire et le guide d'entretien.
Le premier a servi à collecter des informations
auprès des ménages. Ils combinent les questions fermées et
les questions ouvertes. Il y a eu d'abord des généralités
sur les usagers (questions d'identification) et ensuite des questions
spécifiques ayant rapport à la gestion des ordures
ménagères et au fonctionnement des structures de collecte. Les
informations recueillies par le questionnaire ont été
complétées par deux guides d'entretien. Le premier a permis de
collecter des informations relatives à la voirie urbaine et à la
gestion des ordures au niveau de la mairie d'Abomey- Calavi. Le second est
destiné aux structures de collecte des DSM et a permis de recueillir les
informations relatives à leur fonctionnement.
1.3.2- Echantillonnage
L'échantillon retenu est composé d'une part des
personnes ressources de la mairie d'Abomey-Calavi et des différents
responsables des ONG et structures intervenant dans la gestion des ordures
ménagères. D'autre part, nous avons les ménages de la
ville.
Les personnes ressources à interroger sont obtenues
parmi les élus locaux et les agents de la mairie à partir d'un
choix raisonné et ce en fonction de l'activité qu'exercent les
intéressés dans leurs structures respectives. Les concessions
(maisons) sont choisies dans trois (3) quartiers sur les six (6) que compte la
ville et ce en fonction de leur répartition géographique et de
leur degré de salubrité. Il s'agit des quartiers TOKPA- ZOUNGO,
GBODJO et AGORI qualifiés
respectivement de quartiers très insalubre, moyennement
insalubre et relativement propre.5 Dans chaque quartier, nous avons
procédé au choix aléatoire des concessions ou maisons. La
méthode de choix est celle dite de pas. Pour couvrir une grande partie
des quartiers, le pas choisi est 4. Ainsi, si nous considérons la maison
n°1 comme la première observée dans la rue, la prochaine
sera la cinquième. Après cinq maisons observées, nous
opérons à un changement de direction. Ainsi nous avons pris en
compte 40 maisons dans le quartier TokpaZoungo à cause de son
état de salubrité relativement mauvais, 30 maisons respectivement
dans les quartiers Agori et Gbodjo. Les ONG interviewées sont obtenues
suite à un tirage aléatoire à partir d'une base de
données des ONG intervenant dans les quartiers choisis. Au bout de ce
tirage les ONG suivant ont été retenues : Association Jeunesse
Environnement Durable (AJED; Association pour l'Environnement (AE), Groupe
d'Action Communautaire pour le Développement Durable (GRADCOOD),
Bâtisseur pour un Lendemain Meilleur (BALEM), Calavi Sans Gîte
Larvaire (CASAGIL), et Groupe Sagesse (GS).
Au total 100 concessions et 6 ONG sur 12 ont été
retenues. Les personnes interviewées sont les chefs de ménage au
cas où ce dernier est présent. Dans le cas contraire, c'est un
habitant de la maison qui est interrogé. L'unité d'observation
pour notre étude est la maison ou la concession parce que chaque
ménage vit la réalité de l'ensemble de la concession. En
somme, nous avons la répartition de l'échantillon suivante : 6
agents d' ONG ; 100 ménages (maisons) ; 2 agents de la mairie ; 2
élus locaux notamment le chef d'arrondissement et un chef quartier. Au
total 112 individus ont été interviewés.
1.3.3- Collecte, traitement et analyse des
données
Elle a duré 03 semaines et s'est étendue sur la
période allant de fin août à mi- septembre 2007. Elle a
permis de recueillir des informations relatives à la gestion des ordures
solides ménagères. Les données recueillies ont
été traitées et analysées
5 ABE : « Plan Municipal d'Actions
Environnementales de la Sous-Préfecture d'Abomey-Calavi (PAME)
grâce aux les logiciels EXCEL et SPSS. Dans un premier
temps, les données collectées sur le terrain ont
été saisies sur EXCEL et exportées dans un second temps
sur SPSS. Dans le cadre de cette étude, pour identifier et analyser les
principaux déterminants des responsables de ménages à
s'abonner aux structures de pré collecte des ordures nous avons
utilisé un modèle de régression linéaire. Notons
que deux outils statistiques ont été utilisés : les
statistiques descriptives et le modèle de régression.
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETES
Le problème de gestion durable des ordures
ménagères est aggravé par la croissance
démographique et l'extension du bkti. Face aux difficultés
croissantes que connaissent la municipalité et les services publics, les
institutions et associations qui interviennent dans la gestion des ordures
solides ménagères sont de plus en plus nombreuses.
2.1- LE SYSTEME DE GESTION DES DECHETS SOLIDES
MENAGERS.
Le système de gestion des ordures solides
ménagères est un ensemble d'opérations qui va de la
pré collecte au traitement des déchets voire à leur
transformation. Dans la ville d'Abomey-Calavi, il se limite aux
opérations de collecte des déchets au niveau des ménages
abonnés et leur transfert à des endroits éloignés
des agglomérations.
2.1.1- La précollecte des déchets solides
ménagers
Il s'agit du ramassage des déchets ménagers dans
les maisons. Cette activité est assurée par les structures de
pré collecte des déchets solides. La ville compte une quinzaine
d'ONG de pré collecte des déchets ménagers. Les
charrettes, de petits matériels simples (gants, cache nez, bottes etc.)
sont les outils les plus utilisés par ces structures pour effectuer le
ramassage des ordures porte à porte aux abonnés qui le
désirent.
2.1.2- Le transfert des déchets hors des
agglomérations
Les déchets collectés dans les ménages,
sont transportés dans des charrettes pour être
déversés dans les brousses, les basses zones et les
dépressions de la ville. Les habitants du quartier Tokpa - Zoungo ont
affirmé que leur quartier sert de dépotoirs aux ONG de pré
collecte. En effet, la ville d'Abomey- Calavi ne dispose jusqu'aujourd'hui
d'aucun lieu de regroupements et de site de décharge finale.
Le système de gestion des déchets solides bien
que réduit à la collecte est miné par une série de
difficultés que nous prendrons soin d'élucider dans les
paragraphes suivants.
2.1.3- les principaux acteurs intervenant dans le
système
Dans la ville d'Abomey-Calavi de nombreuses structures et
associations épaulent la mairie dans la gestion des DSM.
2.1.3.1- La mairie et les services municipaux
Que ce soit à Abomey-Calavi ou dans les autres centres
urbains du pays, c'est la mairie et les services municipaux qui sont
chargés traditionnellement de l'hygiène et de l'assainissement.
Il s'agit principalement de la collecte des déchets, de leur transfert
sur les décharges finales et de leur traitement. Au sein de la
municipalité est créée une Direction des Services
Techniques (DST) qui se charge des questions d'hygiène et
d'assainissement mais qui n'est pas encore opérationnel. Ainsi, il
n'existe pas un service de voirie municipale.
Pour une gestion efficace des déchets solides
ménagers et dans le souci de rendre lisible la ville, la mairie a
initié une convention de partenariat avec les Organisations Non
Gouvernementales réunies en collectif. Par cette convention, la mairie a
le devoir de soutenir matériellement et techniquement le COSGAC et de le
reconnaître comme seul interlocuteur des ONG en matière de
pré collecte. Elle a également le devoir d'identifier et mettre
à la disposition des ONG des sites de décharge et de les
entretenir.
La mairie responsabilise les ONG dans les opérations de
pré collecte à travers les engagements pris dans la convention
citée plus haut. Une équipe de contrôle mis en place par la
Direction des Services Techniques de la municipalité est chargée
de suivre les activités des structures de collecte des
déchets sur le terrain. L'agent de la DST interrogé a
ajouté qu'en dehors des obligations de la mairie vis-à-vis du
collectif des ONG, ces dernières bénéficient d'un appui
matériel appréciable.
2.1.3.2- Le Collectif des Structures Non
Gouvernementales de Gestion des ordures et d'Assainissement dans la commune
d'Abomey-Calavi (COSGAC)
Né en 2002, le Collectif des Structures de Gestion des
ordures et Assainissement dans la Commune d'Abomey-Calavi regroupe 54 ONG
fonctionnelles. Il a pour objectifs de défendre les
intérêts des structures de pré collecte, renforcer leur
capacité et leur offrir un cadre de retrouvaille et d'échange.
Dans ce cadre, le COSGAC initie des formations à l'endroit des
charretiers, des responsables de structures et de leur personnel.
Son budget de fonctionnement est basé sur des
cotisations mensuelles des structures qui s'élèvent à 75 F
par abonné dont 50 F sont versés à la mairie. Il
reçoit l'appui technique et matériel de DECAM BETHESDA. Son
fonctionnement est assuré par un Bureau Exécutif composé
de 09 membres.
2.1.3.3- Les structures de pré collecte des
déchets solides ménagers
Sur 54 ONG regroupées au sein du COSGAC, plus d'une
dizaine interviennent dans la collecte des ordures ménagères dans
la ville d'Abomey-Calavi. Elles sont chargées essentiellement de la
pré collecte des déchets dans les ménages et de leur
transfert en dehors des agglomérations. Malgré leur nombre
relativement important, il existe encore des zones non couvertes. Pour une
couverture entière de la ville, il faut un nombre plus important de
structures. Mais les conditions d'adhésion au COSGAC freinent
l'engouement qu'ont certaines associations à s'investir dans ce
domaine.
Tableau I- Les ONG intervenant dans la
précollecte des ordures solides ménagères dans la ville
d'Abomey- Calavi
Structures
|
Zones couvertes
|
|
Association Jeunesse Environnement Durable (AJED)
|
Agamandin, Zoungo
|
Tokpa-
|
Cavalier pour la Réhabilitation d'un Environnement Sain
(CRES)
|
Sèmè
|
|
Association pour l'Environnement (AE)
|
Agori
|
|
Flambeau du Progrès (FP)
|
Sèmè
|
|
ONG AYIDONAME (OAE)
|
Sèmè
|
|
Maison Construction Métallique (MCM)
|
Sèmè, Kansoukpa
|
|
Environnement Propre, Environnement Sain (EPEP)
|
Sèmè
|
|
Groupe d'Action Communautaire pour le Développement
Durable (GRADCOOD)
|
Sèmè, Gbodjo
|
|
Seigneur Dieu Pourvoira (SDP)
|
Sèmè
|
|
Bâtisseur pour un Lendemain Meilleur (BALEM)
Agori
Calavi Sans Gîte Larvaire (CASAGIL) Gbodjo
Association pour l'Environnent (AE) Agori
Groupe Sagesse (GS) Agori
UPAGE (Non fonctionnelle)
|
|
Source : COSGAC (Novembre 2007)
En effet, pour assumer la pré collecte des
déchets solides dans la commune d'Abomey- Calavi, il faut réunir
les conditions suivantes : Etre une ONG déclarée ; rédiger
une demande manuscrite adressée au Directeur du COSGAC ; fournir le
récépissé de déclaration de l'ONG, le Procès
Verbal de l'Assemblée Générale et les frais
d'adhésion qui s'élève à 50 000 F CFA. Enfin une
cotisation par mois s'élevant à 75F par abonné est
versée au COSGAC.
2.1.3.3- La Police Environnementale
Elle est chargée de veiller à l'application de la
réglementation environnementale et de l'observation des normes
d'hygiène. Elle est également chargée d'apporter un
appui technique à la mairie et aux ONG de pré
collecte et de sanctionner les ménages non abonnés. Elle
intervient dans la ville pour gérer les plaintes des populations et
les sensibiliser sur les questions d'hygiène et
d'assainissement.
2.2- LES METHODES DE GESTION DES DSM
L'élimination des déchets solides ménagers
est régie par deux grandes catégories de pratiques : les
pratiques populaires ou traditionnelles et les pratiques modernes.
2.2.1 - Les pratiques populaires
Les pratiques populaires ou traditionnelles qui
nécessitent peu de moyens financiers et matériels,
caractérisent les ménages dans leur majorité.
L'élimination des déchets solides à Abomey-Calavi est
d'abord l'affaire des femmes et des enfants. Dans les ménages, les
femmes, les jeunes filles et garçons s'occupent de la salubrité
et de l'hygiène de la maison. Tôt le matin, les chambres, la
cuisine, les enclos servant de salles de bain et de W.C, la cour, puis enfin le
pas de porte sont débarrassés de tous les déchets de la
veille. A partir de ce moment, on se débrouille pour jeter les ordures
ménagères où on peut et comme on peut. S'il y a un
dépotoir sauvage à côté le problème est
réglé. Dans le cas contraire les endroits suivants sont
indiqués :
- Les zones marécageuses mal drainées que la
population tente d'assainir avec les ordures ;
- Les parcelles sommairement et/ou pas du tout mises en valeur
par les propriétaires pour diverses raisons, et transformées en
dépotoirs sauvages et en lieux de défécations par les
voisins ;
- Le bord des routes, les rigoles et les caniveaux.
Photo N°2 : Tas d'ordures au bord de la route inter-
Etat N°2
Cliché : Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI
Seulement 32% de notre échantillon s'est abonné au
système de pré collecte d'ordures ménagères et 31%
jette les DSM dans la nature.
Graphe 1 : Proportion des abonnés
Sources : 5 pIXGEW 1 th: I th TS RIT007)
La méthode d'enfouissement occupe 19% des ménages
enquêtés. Les ordures produites sont jetées dans un trou
creusé dans la concession. Au bout d'un certain temps, elles sont
recouvertes de terre. L'enfouissement peut se faire également
devant la maison ou la concession. Il concerne surtout les
ménages installés dans de nouvelles constructions. Dans d'autres
cas, les déchets ménagers sont mis à feu, dans ou en
dehors de la concession. La mise à feu qui occupe 18% de notre
échantillon se fait malheureusement souvent sans un tri préalable
des diverses composantes, sauf les vitres, les verres et les métaux. Les
objets en plastique d'acétylène, de plus en plus utilisés
produisent des fumées très noires et des odeurs
nauséabondes et toxiques. Toutes ces pratiques répondent peu aux
normes de salubrité et d'hygiène et ont des conséquences
néfastes sur la santé de la population comme nous le verrons plus
loin.
Graphe 2 : Modes de gestion des déchets solides
ménagères à Abomey- Calavi
Sources : Résultats d'enquete (Août
2007)
Tableau II : Modes de gestion des DSM
|
Proportions
|
Abonné
|
32
|
Rejet nature
|
31
|
Enfouissement
|
jet
19
|
Incinération
|
fou
18
|
Total
|
cné
100
|
Sources : Résultats d'enquêtes (Août
2007)
En somme, les pratiques populaires sont adoptées par
68% des ménages interrogés. 31% de ces ménages rejettent
les déchets dans la nature, 19% les enfouissent et 18% s'adonnent
à l'incinération. Ces proportions présentent des
disparités entre quartiers. En effet, la réalité n'est pas
la mrme dans tous les quartiers qui ont fait l'objet de nos investigations.
Tableau III: Modes de gestion des DSM par quartier
|
Modes de gestion des DSM
|
Total
|
|
Abonnement
|
Rejet nature
|
Enfouissement
|
incinération
|
|
quartiers
|
Agori
|
15,0%
|
15,0%
|
|
|
30,0%
|
Gbodjo
|
11,0%
|
9,0%
|
7,0%
|
3,0%
|
31,0%
|
Tokpa zoungo
|
6,0%
|
7,0%
|
12,0%
|
15%
|
39,0%
|
Total
|
32,0%
|
31,0%
|
19,0%
|
18,0%
|
100,0%
|
Sources : résultats d'enquêtes 2007
Comme nous le constatons sur le tableau ci-dessus, le quartier
Agori regorge une forte proportion d'abonnés (15%). Selon notre
échantillon, aucune maison de ce quartier n'incinère ni n'enfouis
les DSM. Quant aux quartiers Tokpa- Zoungo et de Gbodjo la proportion
d'abonnés est relativement faible. Les autres modes de gestion sont
dominants.
2.2.1.1- Les raisons du non abonnement des
ménages aux structures de pré collecte des déchets
Plusieurs raisons expliquent le non abonnement des maisons aux
structures de pré collecte des ordures. Les travaux de terrain nous ont
permis de connaître ces causes. En effet, 6,3% de notre
échantillon a évoqué le coût élevé de
l'abonnement, 59,4% l'inexistence d'une structures de collecte et 34,4% la
mauvaise volonté des chefs de manages ou des résidants. A ces
raisons ajoutons la non connaissance des structures de collecte.
Au total, nos deux premières hypothèses ont
été vérifiées.
Tableau IV : Les raisons du non abonnement des maisons aux
structures de pré collecte.
|
Proportions (%)
|
Coût élevé
|
6,3
|
Inexistence de structure
|
59,4
|
Pas de volonté
|
34,4
|
Total
|
100
|
Sources : Résultats d'enqu~te
De ce tableau, nous constatons que l'inexistence des
structures (59,4%) de pré collecte et le manque de volonté (34%)
sont les principales raisons du non abonnement des maisons aux structures de
pré collecte des ordures ménagères.
Graphe 3: Connaissance des structures de pré
collecte
Sources : Résultats d'enqu~tes
2.2.2 - Les pratiques modernes : La pré collecte
porte-à-porte
Avec l'inexistence des services de la voirie municipale, la
pré collecte porte-àporte s'est généralisée
à Abomey- Calavi et prend en compte 32% des ménages
interrogés. Elle est assurée par les nombreuses associations de
jeunes et ONG qui assurent leur encadrement technique et leur financement. Le
grand nombre de dépotoirs sauvages dans les agglomérations
urbaines et le souci de militer en faveur de la sauvegarde de l'environnement,
justifie également la nécessité pour les ménages de
s'abonner auprès des associations de ramassage des déchets
solides.
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 33
Suivant le niveau social du ménage et le standing de la
maison desservie, les tarifs mensuels vont de 1 500 à 2 500 francs CFA
pour les habitants des maisons. Le passage a généralement lieu
deux fois par semaine auprès de chaque abonné, suivant un
calendrier établi de commun accord par les deux parties, le prestataire
de service et le bénéficiaire. Les ordures sont
transportées dans des charrettes et tirées par deux ou trois
individus. Elles sont ensuite déposées dans les bas fonds et les
dépressions de la ville.
2.2.2.1- Les facteurs favorisant l'abonnement au
système de pré collecte des déchets solides
A cet effet, nous avons utilisé le modèle de
régression dichotomique logit. La variable dépendante est
Abonné. La signification du modèle peut s'écrire comme
suit : Abonné = 1 si l'individu est abonné et 0 si non. Dans la
régression nous retenons comme variables explicatives ZONLOTI (Zone
loti), NIVINST (Niveau d'instruction), CONAISTR (Connaissance d'une structure
de précollecte), DANGER (connaissance du danger causer par la mauvaise
gestion des déchets) VILPROP (état de salubrité de la
ville). L'équation de la régression s'écrit comme suit :
ABONNE = ß0 + ß1 ZONLOTI + ß2NIVINST + ß3CONAISTR+
ß4DANGER+ ß5 VILPROP+ å. L'estimation avec le
modèle sous le logiciel SPSS nous a permis d'obtenir les
résultats ci- dessous :
Tableau 4: Estimation des déterminants à
l'abonnement aux structures de pré collecte
VARIABLES Coefficient (Bêta) Probabilité
|
Zonloti (Zone Loti)
|
-22,956
|
0,998
|
Nivinstr ( bI-DI EGinVArIFUR:r
|
1,285
|
0,094*
|
Danger (Connaissance du danger)
|
-0,746
|
1
|
Conaistr ARXD1VVDCFI-E3'I1I-EVtrIFtIre de collecte)
|
19,71
|
0,997
|
Constant (Etat de salubrité de la ville)
|
23,91
|
0,999
|
***= significatif à 1%; **= significatif à 5%, *=
significatif à 10%
Chi carré =99,178
Signification du modèle= 1%o Taille de
l'échantillon = 110
|
Sources: ERpVIltDtVEd'I-nquêtes (Août 2007)
Le modèle utilisé présente un pouvoir
explicatif intéressant en ce sens qu'il est significatif au seuil de 1
pour 1000 et montre que les paramètres estimés sont globalement
différents de zéro. Le pourcentage de prédiction est de
94% voir le modèle de régression en annexe. De ce fait, il permet
de bien prévoir les réactions des populations abonnées
à partir des variables qui sont significatives.
Les résultats du modèle montrent qu'une seule
variable est significative. Il s'agit de la variable Niveau d'instruction
`'NIVINST'' qui n'est significative qu'à 10% c'est-à-dire que le
niveau d'instruction des chef ménage a un effet significatif sur la
variable explicative qu'est `'la décision des ménages à
s'abonner au système de pré collecte''. En effet, le niveau
d'instruction permet de comprendre le bien fondé de vivre dans un
environnement sain. Toutefois, il faut mentionner que les variables `'
CONAISTR'' et VILPROP (constant) influencent positivement mais pas à un
seuil de théorique de significativité la décision des
ménages de s'abonner aux structures de pré collecte. Quant aux
variables ZONLOTI, DANGER, ils influencent négativement la variable
explicative.
En somme, le niveau d'instruction et la
connaissance d'une structure de pré collecte dans une
moindre mesure sont les déterminants de la décision de
l'abonnement des ménages aux structures de pré collecte. Quelle
est la destination des DSM collectés dans les maisons abonnées
?
2.2.3- La destination des DSM collectés dans les
ménages
L'inexistence des lieux de regroupement et des sites de
décharge finale dans la ville d'Abomey-Calavi rend difficile la gestion
des ordures ménagères. En effet, les déchets
collectés dans les ménages sont transportés vers les bas
fonds et les dépressions oil ils sont rejetés. Ils ne font pas
objet de transformation. C'est aussi d'ailleurs l'une des raisons qui fait que
certains ménages ne s'abonnent pas aux structures de pré
collecte.
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 35
Photo N°3 : Dépotoir sauvage crée par
les ONG de précollecte et les populations riveraines de GBODJO.
Cliché : Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI (Octobre 2007)
2.3- LES DIFFICULTES DE GESTION DES DSM
2.3.1- Les difficultés de fonctionnement des
structures de précollecte
2.3.1.1- Les difficultés matérielles
Les ONG interrogées n'ont pas de matériels
adéquats. Le matériel utilisé se limite aux charrettes et
aux petits matériels simples (cache nez, gants, bottes etc.) qui sont en
nombre insuffisant pour mener à bien les activités. Aujourd'hui
avec l'évolution croissante de la population, ces moyens ne sont plus
adéquats pour couvrir les besoins des populations.
2.3.1.2- Les difficultés financières
Les responsables des structures de pré collecte
n'arrivent pas à couvrir les charges de fonctionnement. Les
charretiers ont affirmé qu'ils sont mal rémunérés.
Aussi,
les maisons abonnées ne payent-elles pas
régulièrement les frais mensuels de collecte ce qui rend
difficile le fonctionnement des structures.
2.1.1.3- Le manque de personnels
Six ONG sur huit ont affirmé qu'elles ont des
difficultés en ce qui concerne le recrutement des ouvriers. En effet,
plusieurs de ces derniers abandonnent leurs activités et laissent les
ONG sans personnels. Le caractère difficile de l'activité et le
salaire bas sont les principales raisons qui expliquent cette situation
désastreuse à en croire les concernés. Cela a pour
conséquence le ramassage à une fréquence
irrégulière les ordures dans les maisons abonnées. Aussi
est#177;il difficile pour ces structures de trouver des candidats prêts
à mener cette activité.
2.1.1.3- L'inexistence de lieu de regroupement et de
site de décharge finale
L'inexistence des sites de décharge finale et de lieux
de regroupement dans la ville d'Abomey- Calavi est un grave problème au
quel est confronté les structures de pré collecte. En effet, leur
défaut limite le système de pré collecte à
l'opération de pré collecte. Les ordures sont jetées dans
les zones basses de la ville ce qui rend malsaines la ville.
2.3.2- Les difficultés de la mairie
La mairie d'Abomey Calavi connaît de plus en plus de
difficultés de divers ordres dans la gestion des ordures
ménagères. Un agent de la DST nous a confirmé que le
manque de volonté administrative explique des difficultés
matérielles et financières qui minent la mairie en la
matière. Ainsi, elle n'arrive jusqu'aujourd'hui a assumé ses
engagements vis-à-vis des ONG de pré collecte. L'inexistence des
lieux de regroupement et de site de décharge finale illustre fort bien
ces difficultés. Aussi, l'installation de la voirie municipale n'est-
elle pas encore une réalité malgré la croissance
exponentielle de la ville.
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 37
2.3.3- Le non abonnement des ménages
Le non abonnement de certains ménages explique
l'existence des dépotoirs sauvages dans la ville. Au cours de nos
investigations comme nous l'avons présenté plus haut, 68% des
ménages ne sont pas abonnés au système de
précollecte ce qui rend difficile la gestion des DSM.
Bien que la majorité de la population reconnaisse qu'il
est dangereux de côtoyer les ordures, la plupart semble ne pas etre
d'accord pour etre sanctionnée.
En effet, la plupart des maisons non abonnées ne sont
pas pretes à accepter d'être sanctionnées. Au total,
seulement 32% de notre échantillon sont d'accord d'être
sanctionné en cas de rejet des ordures dans la nature. Les raisons que
cette majorité avance est qu'elle est contrainte de jeter les DSM dans
la nature du fait de l'inexistence en nombre suffisant des structures de
précollecte. Certains habitants de Tokpa- Zoungo ont estimé que
ce n'est pas la peine qu'ils s'abonnent aux ONG de précollecte alors
qu'ils vivent à proximité des bas fonds qui représentent
meme des lieux de décharge finale pour les ONG.
G raphe5 : Punition à l'infraction
Source : Résultats d'enquête (Août
2007)
CHAPITRE3 : LA MAUVAISE GESTION DES DSM :
Conséquences et quelques pistes pour y remédier.
Nous ne saurons arriver au terme de cette étude sans
aborder les conséquences de la mauvaise gestion des ordures solides
ménagères et proposer quelques pistes à suivre pour offrir
un meilleur cadre de vie aux populations.
3.1- LES CONSEQUENCES DE LA MAUVAISE GESTION DES
DSM
Les insuffisances identifiées dans le mode de collecte
et de gestion des ordures ménagères et l'omniprésence de
ces dernières dans la ville ont de nombreuses répercussions sur
le paysage urbain et la santé de la population.
3.1.1 - La pollution de l'environnement
Les ordures ménagères mal gérées
polluent de façon générale l'air, le sol, les eaux de
surface et la nappe phréatique.
3.1.1.1 - La pollution de l'air
Le taux élevé de substances putrescibles
contenues dans les ordures ménagères accélère leur
décomposition, surtout dans notre région où règnent
à la fois la chaleur et l'humidité.
L'accumulation des déchets dans les dépotoirs
fait répandre dans l'atmosphère des odeurs nauséabondes et
pestilentielles 1/ loopkawica ncomm curbains sa incinération est une
pratique courante dans les ménages. Les mêmes pratiques ont
également lieu sur les dépotoirs sauvages, dans les
marchés, dans les rues, etc. La combustion fait dégager dans
l'air des fumées noires et des gaz comme le chlorhydrique (HCL), le
dioxyde de soufre (SO2), le sulfure d'hydrogène (H2S), du
phosphogène et d'autres gaz délétères qui ont des
effets nocifs sur la santé des populations. L'incinération des
déchets solides provoque également dans l'atmosphère
d'autres gaz comme l'oxyde d'azote (NO), le dioxyde d'azote (NO2), l'oxyde de
carbone (CO) et le dioxyde de carbone (CO2). Ces gaz contribuent très
dangereusement à la destruction de la couche d'ozone. Le séjour
prolongé des
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 39
ordures sur place entraîne d'autres réactions
chimiques : la fermentation anaérobie, qui produit le méthane
(CH4), gaz à effet de serre destructeur également de la couche
d'ozone.
3.1.1.2 - La pollution du sol, de la nappe
phréatique et des eaux de surface
Les ordures ménagères qui se décomposent
rapidement sous l'effet de l'humidité, de la chaleur, des eaux
usées issues des ménages et des eaux de ruissellement, se
combinent à d'autres éléments. Le sol se charge ainsi
progressivement de substances toxiques qui passent dans les cultures
maraîchères consommées par l'homme. Les sels
minéraux des déchets toxiques s'infiltrent dans le sol pour
atteindre la nappe phréatique généralement peu profonde,
surtout dans les quartiers qui font corps au lac Nokoué. La faible
profondeur de la nappe par endroits ne permet pas une bonne filtration
artificielle des eaux souterraines, que près du quart à un tiers
des ménages consomme par l'intermédiaire des puits (STCC, 1998).
C'est la source principale des maladies diarrhéiques.
3.1.1.3 - La prolifération des mouches, des
moustiques et des rongeurs
Les ordures ménagères entassées pendant
un temps plus ou moins long attirent des mouches, des moustiques, des cafards,
des fourmis. Le rejet des boîtes de conserve ou des pneus de
véhicules remplis d'eau favorise la formation de gîtes larvaires
de moustiques, agents vecteurs du paludisme première cause de
mortalité en Afrique tropicale jusqu'à une date récente,
avant les ravages du VIH/SIDA. L'obstruction des égouts, des caniveaux
et des canalisations par les déchets solides rend difficile
l'écoulement des eaux de pluie et provoque, outre les inondations, la
stagnation des eaux emprisonnées dans des creux et de petites
dépressions où se développent des gîtes pour les
larves et les mouches. Ces dernières prolifèrent le jour dans les
maisons, où elles sont remplacées dès la fin de la
journée par les moustiques. Il convient d'évoquer aussi les
rongeurs (rats, souris) qui vivent essentiellement des ordures
ménagères et qui envahissent les maisons. Des animaux domestiques
(chiens, chats, moutons, chèvres, poules et poussins, porcs, etc.)
rodent autour des
dépotoirs à la recherche de leur nourriture. La
gestion défectueuse des déchets nuit jà la santé
des citadins, ainsi qu'à l'esthétique urbaine. Devant tous ces
problèmes sommairement évoqués, que faire ?
3.2- QUELQUES PISTES A SUIVRE POUR UNE MEILLEURE
GESTION DES DSM.
La dégradation de l'environnement et ses
conséquences sur la vie des citadins génèrent des
coûts extrêmement élevés hors de portée des
possibilités financières et techniques de nos
municipalités. Un environnement malsain et insalubre est source de
nombreuses maladies (pulmonaires, diarrhéiques, paludisme, amibiases,
etc.) qui empêche une partie importante de la population active de
travailler, et par conséquent de participer activement et pleinement
à la production des richesses. Tous ces problèmes entravent le
processus de développement. Il faut donc identifier des pistes
crédibles pour atténuer le mal dans le sens du
développement durable.
3.2.1- La nécessité d'une meilleure
connaissance scientifique du secteur des déchets solides
Le secteur des déchets solides est jusqu'ici peu ou mal
connu dans la ville d'Abomey-Calavi. Des études techniques et des
recherches scientifiques doivent être effectuées pour mieux
connaître ce secteur et disposer de données plus fiables sur : les
quantités produites en Kg/habitant/jour, en Kg/ ménage/an, et la
composition ou la structure des ordures ménagères. Quand ces deux
domaines seront maîtrisés, les principaux acteurs pourraient mieux
agir dans l'élimination des DSM.
3.2.2- Une meilleure organisation de la gestion des DSM
Plusieurs acteurs interviennent dans la gestion des ordures
dans la ville d'Abomey- Calavi. Vu la complexité et l'ampleur des
tches, ce n'est pas une mauvaise chose. Mais les diverses actions des
différents intervenants doivent être mieux
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 41 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
coordonnées par la municipalité avec l'aide du
service de la voirie municipale et
déchets urbains, un tri préalable des
différents éléments s'avère nécessaire pour
diminuer leur volume. Le recyclage que font les pauvres sur les
dépotoirs intermédiaires est donc à encourager.
L'intérieur des charrettes qui servent à la pré collecte
doit être subdivisé en deux ou trois compartiments, correspondant
aux
principaux groupes de déchets. Les charrettes doivent
être recouvertes. Toutes ces
opérations de trie faciliteraient le traitement des
déchets solides : l'enfouissement, l'incinération, la
valorisation par récupération des objets encore
utilisables et le compostage pour le développement des cultures
maraîchères. La ville doit se doter de sites de transfert bien
entretenus et clôturés afin d'éviter leurs accès aux
animaux domestiques et aux rongeurs, sans oublier tous ceux qui transforment
les dépotoirs en lieux d'aisance.
3.2.3- Une plus grande implication des pouvoirs publics et
l'adoption d'un code de gestion de l'environnement urbain
L'implication des pouvoirs publics
Suivant la déclaration d'Abidjan adoptée en
février 1996 par la Communauté Africaine des Professionnels et
responsables des déchets urbains au terme d'un séminaire tenu
dans la dite ville, « la gestion des déchets solides doit
être considérée comme une activité
économique, créatrice d'emplois urbains. Elle est à
classer parmi les priorités des gouvernements centraux et locaux
»6
Au Bénin, les budgets municipaux sont dérisoires
face à l'ampleur des taches qui attendent les élus locaux. Si la
propreté et la salubrité urbaine relèvent des
prérogatives de la municipalité, ce dernier n'a pas les moyens
financiers et matériels pour y faire face efficacement. Les pouvoirs
publics doivent s'impliquer
6.
L'Afnque Municipale (1996) : cité par Gabriel Kwami
NYASSOGBO
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 42 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
des DSM. Ces dernières sont très
onéreuses et dépassent largement les capacités humaines,
financières et matérielles des municipalités. Elles ne
peuvent pas être laissées à la seule charge de ces
dernières.
L'adoption d'un code de gestion de l'environnement urbain et
l'application du principe de pollueur payeur
Si le Gouvernement du Bénin a promulgué un
ensemble de textes juridiques relatifs à la protection de
l'environnement, notamment La loi cadre sur l'environnement initié en
1996, il n'existe à notre connaissance aucun texte spécifique
à l'environnement et à la salubrité urbaine. Ainsi Le
secteur de l'enlèvement des ordures ménagères souffre
d'une absence de textes juridiques qui réglementent la pré
collecte, la collecte et le transport des ordures aux points de
décharge. La ménagère qui jette des ordures en milieu de
chaussée ne craint aucune pénalité, ce qui
nécessite l'adoption et l'application du «Principe
PollueurPayeur». Selon ce principe, c'est le pollueur qui doit
assumer le coût de la dépollution, ou en d'autres termes payer les
frais de dépollution, dans l'intérêt public. Une chose est
d'adopter des textes juridiques, une autre est de les faire appliquer. De la
même manière, toutes les associations et ONG qui travaillent dans
la gestion des déchets solides doivent être
réglementées et régies par des lois dans un cadre
juridique et institutionnel approprié.
3.3- AUTRES DISPOSITIONS A PRENDRE
3.3.1- Les aspects techniques et administratifs
Les aspects techniques ne doivent pas être oubliés.
On peut évoquer entre autres :
- une étude de faisabilité relative à la
volonté de la population concernée à payer le coût
du service en recherchant sa libre adhésion ;
- l'identification des technologies appropriées, du site
de transfert et de la décharge finale ;
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 43 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
- la recherche du financement.
L'initiation aux principes élémentaires de gestion
administrative et financière est nécessaire et même
indispensable pour éviter des cafouillages et des dérapages.
3.3.2- -L'information, l'éducation et la
sensibilisation
Tout ce train de mesures ne peut avoir aucun impact sur
l'environnement si la population ignore les textes élaborés
à cet effet. Par conséquent, elle doit être
informée, éduquée et sensibilisée de plusieurs
manières, car de nombreux citoyens polluent leur propre milieu et
l'ensemble de l'environnement par ignorance et par manque d'éducation et
de sensibilisation aux méfaits de la malpropreté et de
l'insalubrité. Dans une ville où près de la moitié
de la population est analphabète, les méthodes et les moyens
d'éducation et d'information doivent être diversifiés et
adaptés aux différentes couches socio- professionnelles suivant
leur niveau d'instruction. Outre les affiches, les réunions publiques,
les causeries-débats, les conférences, etc., la
télévision, les radios et les journaux doivent être mis
à contribution pour la mise en application et le succès des
mesures destinées à la propreté et à la
salubrité des centres urbains pour le bien-être des habitants.
Toutes ces idées sommaires ne sont que des pistes à explorer par
tous les acteurs et les intervenants dans la gestion des ordures
ménagères, n'auront aucune efficacité dans le cadre des
pouvoirs centralisés. La nécessité d'une
décentralisation s'impose.
3.3.3- La décentralisation
La décentralisation, qui est définie comme
partage et transfert de pouvoir et de compétence, et également
comme pratique de la démocratie locale, de base ou de proximité,
n'est pas encore entièrement entrée dans les pratiques
administratives de la plupart des pays africains habitués, surtout les
pays francophones à la centralisation du pouvoir, héritage
colonial. Même si le Bénin a connu la décentralisation il y
a cinq ans, la gestion urbaine et la fourniture de services aux
résidents des villes souffrent encore de la centralisation du pouvoir au
détriment
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 44 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
des collectivités locales. Ces dernières doivent
pouvoir bénéficier d'une relative
autonomie administrative et financière et disposer de
fonds nécessaire aux services
urbains dont la collecte des ordures ménagères,
à laquelle « de nombreuses villes
du Tiers monde consacrent 30 à 50 % de leur budget
d'exploitation »... « sans arriver pourtant à résoudre
leurs problèmes » (villes - Horizons, 2000). La
décentralisation est donc à mettre en pratique afin d'assurer un
véritable transfert de pouvoir et de compétence aux
collectivités locales élues démocratiquement pour qu'elles
puissent jouer efficacement le rôle qui est le leur : permettre aux
citoyens des villes de vivre dans un cadre agréable afin qu'ils puissent
participer activement et pleinement au processus de développement
durable de notre pays.
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 45 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L'un des défis majeurs que l'Afrique doit relever
aujourd'hui dans son processus de développement est la sauvegarde de
l'environnement pour permettre à la population qui deviendra
bientôt majoritairem ent urbaine de participer à son
progrès socio-économ ique. Le caractère
illisible que présentent nos villes montre que beaucoup reste
à faire sur les plans d'hygiène et d'assainissement.
Au Bénin, la gestion des déchets solides
ménagers reste et demeure un casse tête
pour les autorités municipales à tout niveau. M
algré la décentralisation qui a vu le
jour depuis quelques années, les municipalités
n'arrivent pas encore à offrir un cadre de vie sain aux populations. Les
moyens financier, matériel, le manque de personnels compétents,
le manque d'initiative voire de volonté administrative
caractérisent nos mairies et sont responsables de l'aspect que
présentent nos villes. En dehors des communes à statut
particulier que sont, Cotonou, Parakou et Porto-Novo, qui disposent d'un
système de gestion même si ce dernier ne fonctionne pas comme il
faut, les autres se cherchent jusqu'à nos jours. La ville
d'Abomey-Calavi,
après cinq années de décentralisation ne
dispose pas d'un service de voirie
municipale, aucun point de regroupement des ordures. Le
système de gestion des
ordures se limite à la pré collecte. Les
déchets collectés ne font objet d'aucun traitement et sont
déversés même à proximité des
agglomérations. La seule opération de pré collecte n'est
pas assurée sans difficultés. L'appui des structures centrales
comme la Police Environnementale et la Police Sanitaire qui sont
chargées de l'application de la législation environnementale et
du code de l'hygiène dans notre pays notamment dans nos centres urbains
n'existent point. Ainsi, plusieurs ménages, pour une raison ou une autre
ne s'abonnent pas au système de pré collecte et continuent des
dépotoirs sauvages à l'intérieur de la ville.
Aujourd'hui, le développement d'une commune ne peut se
faire en dehors de ces centres urbains. Les autorités municipales ont
donc intérêt à s'intéresser
au développement de leur ville car les problèmes de
développement seront
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 46 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
majoritairement urbains d'ici quelques années. Les
autorités centrales et municipales doivent offrir à tous les
citoyens qui vivent dans les villes, centres d'encadrement, d'impulsion et
de développement, de bonnes conditions de vie
développement durable. Il est donc souhaitable que
celles d'Abomey-Calavi mettent tout en oeuvre pour le développement
de leur ville qui constitue une cité
ménagères en dehors des quelques pistes que nous
avons évoqué précédemment
nous formulons des suggestions aux acteurs suivants :
A l'endroit des autorités municipales
:
ü Doter la DST de moyens matériels et financiers
adéquats
? Installer un service de voirie municipale
ü Doter les ONG de lieu de regroupement et de site de
décha
ü Etendre le système de gestion des ordures aux
opérations de traitement et de transformation des déchets
solides ménagers
ü Doter la ville des poubelles
ü Aménager les basses zones
ü Créer un fonds d'appui aux ONG
ü Installer des barques à ordures mobiles dans les
lieux publics notamment les
marchés et les gares routières
ü Collaborer avec la Police Environnementale et la
police sanitaire pour vulgariser les dispositions prévues dans le code
d'hygiène publique et la Loi Cadre sur l'Environnement
A l'endroit des structures de pré
collecte
ü R
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 47 Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
1' Promouvoir une participation accrue de la population par des
sensibilisations 1' Plaider auprès de la mairie afin d'obtenir des sites
de regroupements
A l'endroit des ménages :
1' Eviter de jeter les ordures dans la nature
1' Payer les frais d'abonnement
1' Faciliter la tâche aux agents collecteurs en triant les
ordures.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES A/ ARTICLES ET
OUVRAGES
DESSAU International Ltd/ Itée (1997)
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Novo, Etude de planification intégrée, Rapport final, MEHU
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déchets ménagers à Porto- Novo et la problématique
des mutations et comportements socio- économiques et
administratifs. Mémoire de DEA en Géographie, FLASH/UNB,
2000, 85 pages
LISTES DES PHOTOS- GRAPHES ET TABLEAUX
LISTE DE PHOTOS
Photo 1 : dépotoirs sauvages au bord du lac Nokoué
à proximité des agglomérations dans le quartier Tokpa
Zoungo
Photo 2 : Tas d'ordures au bord de la route inter- Etat N°2
dans la ville d'AbomeyCalavi.
Photo 3 : Dépotoir sauvage crée par les ONG de
pré collecte et les populations riveraines à GBODJO
LISTE DES GRAPHES
Graphe 1 : Proportion des ménages abonnés
Graphe 2 : Les modes de gestions des DSM
Graphe 3 : Connaissance d'une structure de pré collecte
des DSM
Graphe 4 : Punition à l'infraction
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Structures de pré collecte intervenant dans la
ville d'Abomey-Calavi Tableau II : Modes de gestion des DSM
Tableau III : Mode de gestion des DSM par quartier
Tableau IV : Raison du non abonnement des maisons aux structures
de pré collecte des DSM
Tableau V : Estimation des déterminants à
l'abonnement aux structures de pré collecte des DSM
ANNEXES
QUESTIONNAIRES
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES
I- GENERALITES
1- Nom de l'enquêter
2- Genre du répondant 1= masculin 2= féminin
3- Age du répondant .............
4- Statut matrimonial 1= marié 2= célibataire
5- Taille du ménage
6- Niveau d'instruction du chef de ménage 0= aucun 1=
primaire 2= secondaire 3= supérieur
7- Type de maison 1= maison simple 2= villa 3= étage
II- QUESTIONS RELATIVES AUX DECHETS SOLIDES MENAGERS
8-
a) Comment gérez vous vos ordures ?
1= Abonnement à une structure chargée du ramassage
2= Déversement dans la nature
3= Enfouissement 4= Brûlure 5= Autres
Pensez- vous que Calavi est propre ?
1= oui 2= Non
b- Etes vous abonnés à une structure de
pré collecte ? 1= oui 0= non
c) Si 0 pourquoi ?
1= coût élevé de l'abonnement
2= irrégularité des pré collecteurs
3= autres à pré
ciser.............................................................................
d) Quels sont les coûts mensuels des abonnements
1= entre 500 et 1500 2= entre 1500 et 3000
e) Vos déchets solides sont ils enlevés
devant votre maison par cette structure ?
1= oui 0= non
I SL a, rqXlaMMAIE IréqXHOFHI'NOWEPeON
?
1=Tous les jours 2= fois par semaine 3 = fois par semaine
g) Parvenez vous à payer assumer
régulièrement les coûts des prestations ? 1= Oui
2= Non
f) Si 2 pourquoi
1= insatisfait des prestations 2= autres raisons
09- A quel moment de la journée passent les
pré collecteurs ?
1 journée 2 matinée 3 soirée
10-
a) Connaissez vous une structure de collecte des ordures
dans votre quartier ? 1= oui 2= Non
b) Si 1, la ou les quelles ?
c) Si 2 souhaiterez vous vous abonner au pré
collecte des ordures ménagères 1= Oui 2= Non
11- Combien de fois suggérez-vous ?
1= fois par semaine 2 = sans avis
12) Combien seriez vous prêt à payer par
mois pour la prestation ?
1= 500 2= 1000 3= 2000 4= Autres à préciser
13- Comment appréciez-vous leur prestation
?
1= Bon 2= Moyen 3= mauvais
14- Que faites vous quand il ne vienne pas ramasser les
déchets ménagers ? 1= rejet dans la nature 2= autres
à préciser.....................................
15) Existe il de dépotoirs sauvages dans votre
environnement immédiat ? 1= Oui 2= Non
16) Accepteriez vous que les personnes qui
déposent leur ordure au niveau des dépotoirs sauvages soient
passibles d'une amende ?
1= Oui 2= Non
17- Si 1 ; Combien ?
1= 300 2= 5000 3= 20000
18) Afin d'améliorer la gestion des
déchets, accepteriez vous de trier vos ordures de trier vos ordures
avant l'enlèvement ?
1= Oui 2= Non
a) Si 2 pourquoi ?
b) Si 1 Pourquoi ?
19) Pensez que vous pourrez vous organiser dans votre
quartier pour qu'il n'y ai pas de déchets ménagers qui
traînent dans la nature ?
1= Oui 2= non
a) Si 1 Quel genre
d'organisation ?.
Si2 pourquoi ?
..........................................................................................
20 - Avez-vous d'autres propositions ou remarques sur la
gestion des déchets solides dans la ville d'Abomey Calavi ?
1
2-
3-
4- Merci pour votre disponibilité
QUESTIONNAIRE ADRESSE AU ONG DE PRE COLLECTE
Nom de la structure
Siège
Date d'enregistrement
Depuis quand intervenez vous dans la pré collecte
des DSM
1= 1an 2= 2 ans 3= 3ans et plus
Quels sont les matériels dont vous disposez
?
Tracteurs Nombre
Charrette Nombre
Nombre de salariés
Combien de fois parcourez-vous vos circuits de collecte
par semaine ? 1= 1 fois 2= 2 fois 3= 3 fois ou plus
Pensez vous que ce nombre de fois suffit pour rendre les
maisons et les quartiers propres ?
1= oui 2 = non
Si 2 pourquoi n'en faites vous pas plus ?
1= manque de moyen
2= autres raisons
Quelle est la tarification mensuelle que vous employez
? 1= 1500 2= 2000 3= 3000 et plus Les ménages payent
ils régulièrement cette redevance ? 1= oui 2 = non
Avec cette redevance arrivez-vous à couvrir vos
charges ? 1= oui 2= non
Si oui l'excédent sert à quoi ?
1= recrutement du personnel
2= acquisition de matériels
Si non comment parvenez- vous à faire face ces
charges ?
9) Recevez vous des aides d'autres part ?
1= Oui 2= Non
Si oui d'où ou de qui recevez vous ces aides
?
1= Mairie
2= partenaires au développement
3= autres
Que faites vous des déchets collectés dans
les ménages ? Disposez- vous des lieux de regroupement
10) Travaillez-vous en collaboration avec les
élus locaux ?
1= oui 2= Non
11- Quelles sont vos relations avec la mairie
?
12- Que proposez- vous pour une bonne gestion des
déchets solides à Abomey Calavi ?
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX AUTORITES
MUNICIPALES
Que pensez- vous de la gestion des ordures dans la ville de
Calavi ?
Existe-t-il un plan de gestion des déchets solides
ménagers dans la ville de Calavi ? Quelles relations entretenez- vous
avec les entreprises de collecte ?
Que faites vous mieux gérer les déchets solides
ménagers à Calavi ?
Que proposez- vous pour un avenir meilleur en matière de
gestion es ordures ?
MODELE DE REGRESSION Case Processing
Summary
Unweighted Cases(b)
|
N
|
Percent
|
Selected Included in
|
|
|
Cases(a) Analysis
|
100
|
100,0
|
Missing Cases
|
0
|
,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
Unselected Cases
|
0
|
,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
a The variable vilprop is constant for all selected cases. Since
a constant was requested in the model, it will be removed from the analysis.
b If weight is in effect, see classification table for the total
number of cases.
Dependent Variable Encoding
Original
|
Internal
|
|
Value
|
Value
|
|
0
|
|
0
|
1
|
|
1
|
Classification Table (a,b)
0
Predicted
Abonné
1
Percentage Correct
Step 0 Abonné 0 62 0 100,0
1
Overall Percentage
|
38 0 ,0
62,0
|
|
a Constant is included in the model.
b The cut value is ,500
Variables in the Equation
|
B
|
S.E.
|
Wald
|
Df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
Step 0 Consta
nt
|
-,490
|
,206
|
5,646
|
1
|
,017
|
,613
|
Variables not in the Equation
|
Score
|
Df
|
Sig.
|
Step 0 Variables zonloti
|
63,450
|
1
|
,000
|
Nivinstr
|
3,567
|
1
|
,059
|
danger
|
2,554
|
1
|
,110
|
conaistr
|
50,147
|
1
|
,000
|
Overall Statistics
|
74,600
|
4
|
,000
|
Omnibus Tests of Model Coefficients
|
|
Chi-
|
|
|
|
|
square
|
df
|
Sig.
|
Step Step
|
101,131
|
4
|
,000
|
1 Block
|
101,131
|
4
|
,000
|
Model
|
101,131
|
4
|
,000
|
Model Summary
Step
|
-2 Log likelihood
|
Cox & Snell R Square
|
Nagelkerke R Square
|
1
|
31,682(a)
|
,636
|
,866
|
a Estimation terminated at iteration number 20 because maximum
iterations has been reached. Final solution cannot be found.
Classification Table(a)
|
Observed
|
|
Predicted
|
|
Abonné
|
|
Percentage
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
1
|
|
Correct
|
Step 1
|
Abonné 0
|
|
62
|
|
0
|
100,0
|
|
1
|
|
6
|
|
32
|
84,2
|
|
Overall Percentage
|
|
|
|
|
94,0
|
a The cut value is ,500
Variables in the Equation
|
B
|
S.E.
|
Wald
|
Df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
Step zonloti
1(a)
Nivinst r
danger
conaist r
Consta nt
|
-22,956
1,285
-,746
19,710
23,910
|
7595,76 1
,768
20598,1 86 5900,17 3
24904,9
31
|
,000 2,801 ,000 ,000
,000
|
1 1 1 1
1
|
,998 ,094 1,000 ,997
,999
|
,000 3,613 ,474
3631012 80,027 2420238 8019,03 3
|
a Variable(s) entered on step 1: zonloti, Nivinstr, danger,
conaistr.
Correlation Matrix
|
Constant
|
zonloti
|
Nivinstr
|
Danger
|
conaistr
|
Step 1 Consta
nt
|
1,000
|
-,610
|
,000
|
-,759
|
,000
|
zonloti
|
-,610
|
1,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
Nivinst r
|
,000
|
,000
|
1,000
|
,000
|
,000
|
danger conaist r
|
-,759
,000
|
,000 ,000
|
,000 ,000
|
1,000 -,286
|
-,286
1,000
|
TABLE DES MATIERES
PAGES
Résumé ««« «
«« «« «.1
Introduction « «« ««
««« «««« 3 Chapitre 1 :
Cadres théorique, physique et
méthodologique«««««««~ ..5
1.1- Cadre théorique «««
«««« «««« 5
1.1.1- Revue de
littérature«««««««««««««««««~.~.5
1.1.2- Problématique et justification du
thème««««««««««~...8
1.1.3-
Hypothèses«««««««««««««««««««««~.11
1.1.4-
Objectifs««««««««««««««««««««««~.11
1.1.5- Clarification
conceptuelle«««««««««««««««~
12
1.2- Présentation du milieu
d'étude« ««««
««««~ 13«
1.2.1- Situation
géographique««««««««««««««««~
13
1.2.2- Caractéristiques
physiques«««««««««««««««~
14
1.2.3- Démographie et
économie«««««««««««««««~
16
1.3- Cadre méthodologique 16
1.3.1- Les méthodes de
collecte«««««««««««««««~
16
1.3.1.1- La recherche
documentaire«««««««««««~
16
1.3.1.2-
L'enqu~te««««««««««««««««««~
17
1.3.2-
L'échantillonnage««««««««««««««««««~
17
1.3.3- Collecte des
données«««««««««««««««««~
18
1.3.4- Traitement et analyse des
données««««««««««««~
18
Chapitre 2 : Présentation des
résultats
d'enqu~te«««««««««««~
20
2.1- Le système de gestion des déchets
solides ménagers. 20
2.1.1- La précollecte des déchets solides
ménagers«««««««« .20 2.1.2- Le
transfère des déchets hors des
agglomérations«««««~~ 20 2.1.3- Les principaux
acteurs intervenant dans le
système«««««~...21
Gestion des ordures solides ménagères dans la
ville d'Abomey-Calavi : Problèmes et perspectives présenté
par 59
Ifèdé Yves Modeste ALASSANI (Novembre
2007)
2.1.3.1- La mairie et les services municipaux «««
21
2.1.3.2- Le Collectif des SNG de Gestion des Déchets
solides
ménagères«««««««««««««««~
22 2.1.3.3- Les structures de gestion des DSM «««~.« 22
2.1.3.4- La Police
Environnementale«««««««««««
23
2.2- Les méthodes de gestion des ordures solides
ménagères « «22
2.2.1- Les pratiques
populaires««««««««««««««««~.22
2.2.2- Les pratiques modernes
«««~~««««~~~««~~ 26
2.2.3- La destination des DSM collectées dans les
maisons~«~~««.28
2.3- Les difficultés de gestion des DSM
«««« «« 29
2.3.1- Les difficultés de fonctionnement des structures
de précollecte« 31 2.3.1.1- Les difficultés
matérielles««««««««««««~.31
2.3.1.2- Les difficultés
financières««««««««««««~.31
2.3.1.3- Le manque de personnela«« «««~« 32
2.3.1.4- L'inexistence de lieu de regroupement et de site de
Décharge
finale«««««««««««««««
32
2.3.2- Les difficultés de la
mairie«««««««««««««««~
32 2.3.3- Le non abonnement de
ménages«««««««««««««
33 Chapitre 3 : La mauvaise gestion des ordures
ménagères : conséquences
et quelques pistes pour y remédier «««
«« ««««~.34«
3.1- Les conséquences de la mauvaise gestion des
DSM 34
3.1.1- La pollution de l'environnement~««
««« ««34
3.1.1.1- La pollution de l'air~ «««««
«««~ 34« 3.1.1.2- La pollution du sol, de la nappe
phréatique et des eaux
de
surface«««««««««««««««««
35
3.1.2- La prolifération des mouches, moustiques et des
rongeurs««« 35 3.2- Quelques pistes à suivre pour
une meilleure gestion des DSM 36
3.2.1- La nécessité d'une meilleure connaissance
scientifique du
secteur des déchets solides
ménagers««««««««««~
36
3.2.2- Une meilleure organisation de la gestion des
DSM««« « 36
3.2.3- Une plus grande implication des pouvoirs publics et
l'adoption
d'un code de l'environnement
urbain««««««««««« 37
3.3- Autres dispositions à prendre«
«««« «««« 38 3.3.1- Les aspects
techniques et
administratifs««««««««««~.38
3.3.2- L'information, l'éducation et la
sensibilisation«««««««~ 39
3.3.3- La
décentralisation««««««««««««««««««~
39
Conclusion et perspectives 41
Références bibliographiques 44
Listes des photos- graphes et tableaux
«««« «« « 46
Annexes«««
|
«««
|
««««
|
««
|
~...47«
|
Table des matières
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««««
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«.53
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