3.2. L'analyse de contenu comme technique d'analyse des
données.
<< L'analyse de contenu porte sur des messages aussi
variés que des oeuvres littéraires, des articles de journaux, des
documents officiels, des programmes audiovisuels, des déclarations
politiques, des rapports de réunion ou des comptes rendus d'entretiens
semi-directifs. Le choix des termes utilisés par le locuteur, leur
fréquence et leur et leur mode d'agencement, la construction du «
discours » et son
106 Alain BEITONE et al. Sciences sociales, Paris,
(coll. « aide-mémoire »), 3ème
éd., 2002, p.27.
107 Jean POIRIER et al, Les récits de vie.
Théorie et pratique, Paris, Puf, << collection
dirigée par Georges
BALANDIER », 1983, p.75.
108 C'est la technique du focused interview de MERTON, cf.,
MERTON R.K., and KENDALL P., the focused interview,Glencoe III, the Free Press,
1952, cité par Jean POIRIER in Les récits de vie,
p.75.
109 Jean POIRIER in Les récits de vie, ibid.,
p.76.
développement constituent des sources d'informations
à partir desquelles le chercheur tente de construire une connaissance
.»110 Elle a aussi pour but de rendre explicite l'implicite,
pour lire au-delà des textes, pour décrypter les
idéologies de nature qualitative et quantitative.
En un mot, l'analyse de contenu a pour but de rendre explicite
l'implicite, pour lire au-delà des textes, pour décrypter les
idéologies de nature qualitative et quantitative. L'analyse de contenu
nous permet de faire << la carte d'identité » de chaque
enquêté pour bien reconstruire leurs logiques et aussi, de mettre
en évidence la logique d'ensemble des belles-mères et des
belles-filles ; et de procéder à une catégorisation des
discours.
3.3. Limites de l'étude.
Une des limites majeures dans notre travail se trouve
être la documentation sur la question que nous soulevons dans cette
étude. En effet, Jean Ferdinand MBAH affirme que << le
problème de la documentation au Gabon constitue un réel handicap
autant qu'une difficulté pour la recherche. »111 A cela,
il faut ajouter le fait que nous nous sommes osés sur un objet que nous
considérons comme << sensible », nous faisons face à
la réticence de nos enquêtés susceptibles de nous apporter
un plus dans la recherche.
C'est ici l'occasion de souligner par exemple que nos
enquêtées, en majorité, ont refusé que nous
puissions enregistrer les entretiens parce qu'il s'agit de nous relater leurs
vies privées et qu'elles ne voudraient en aucun cas que cela soit mis au
grand jour ; malgré nos assurances, pourtant elles ne nous donnaient pas
leurs identités. De plus, comme nous l'avons souligné
déjà, nous n'avons pas pu rencontrer un nombre important de
belles-mères parce qu'elles ne vivent pas à Libreville et ne sont
pas sur place avec les belles-filles, celles qui ont au moins quarante ans
n'ont pas encore d'enfants vivant en concubinage ou en mariage,
110 Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT, op.cit.,
pp.229-230.
111 Jean-Ferdinand MBAH, La recherche en sciences sociales au
Gabon. Préface de Louis-Vincent Thomas, Paris, l'Harmattan, (coll.
« Logiques sociales »), 1987, p.123.
seulement des copines. Certaines brus ont refusé
catégoriquement de nous recevoir car elles ont gardé un mauvais
souvenir de leurs belles-mères et de leurs bellesfamilles.
Un autre fait qui a constitué une des limites à
notre étude, c'est le fait que certaines maisons étaient
inaccessibles dû au fait des barrières et grands portails, sans
oublier que ces mêmes concessions avaient des chiens (Bergers allemands
par exemple à Plaine Orety). On peut aussi évoquer le
problème des horaires de rendezvous fixées par nos
enquêtées, les entretiens se passaient pour la plupart la nuit,
généralement vers 21 heures dans le quartier Plaine Orety. Les
belles-mères et les belles-filles de Plaine Orety nous demandaient de
venir à même à 22 heures, peut être est-ce là
une tactique pour nous dissuader de revenir. Pour contourner les
difficultés, on avait recours de temps en temps à des personnes
intermédiaires (nos soeurs, nos tantes, des amies, condisciples de
classe, etc.) pour pouvoir nous prendre des rendez-vous et nous faciliter la
rencontre avec les enquêtées. Certaines enquêtées, en
l'occurrence les belles-mères âgées nous parlaient en
Nzébi, Sango et ont avait recours aux traducteurs parce que ne
maîtrisant pas correctement ces deux langues. Toutes ces
difficultés nous permettent de mesurer la portée d'une recherche
en sciences sociales au Gabon, mais aussi, permet au chercheur en formation que
nous sommes de mieux nous familiariser avec le terrain. Aussi, la
réalisation de ce mémoire est l'aboutissement d'un travail qui ne
peut toutefois revendiquer la perfection. Cependant, nous voulons tout de
même espérer que l'année prochaine si pour un
éventuel 3ème cycle, nous tenterons d'en compenser les
carences éventuelles qui se feront ressentir.
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