REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
B.P : 1760 BUJUMBURA.
LES ASBL ET LA PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE DU TERRITOIRE DE FIZI
Par MALUMBE M'MANGWA Maluxes
Directeur : CT. Destin AJABU BIHIMANA
Mémoire présenté et défendu
Maître en Management
en vue de l'obtention du diplôme de
licence en développement rural.
Option : Planification Régionale
Niveau de
technicité : A0
Septembre 2012
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
L'ensemble de maux qui rongent la société
Congolaise actuelle se résument en un terme unique : la
pauvreté. 59.2 % de la population de la RDC vivent sous le seuil de la
pauvreté1(*).
Le problème de développement est d'abord et
surtout un problème de finalité : la réalisation du
bonheur de la population, du bonheur de plus grand nombre possible d'hommes au
sein de la nation. Le développement doit servir avant tout à
alléger la souffrance du peuple, en mettant l'économie au service
de ce dernier, en luttant contre la misère, la faim, les maladies,
l'ignorance et les injustices sociales2(*).
En effet, en RDC, il ya bien d'années l'Etat n'est pas
à mesure de répondre positivement à un certain nombre de
besoins de la population. Avec la dégradation du tissu
économique, le revenu de chaque ménage est tel qu'il devient
difficile de satisfaire même les besoins essentiels. Cette situation
s'est tellement détériorée au point où elle touche
tous les secteurs de la vie. Les résultats de l'enquête
menée dans le cadre du DSCRP en 2005 mettent bien en exergue un indice
de pauvreté non négligeable. L'incidence de la pauvreté
nationale est estimée à 71,3% en RDC, elle varie de 41,6%
(Kinshasa) à 93,6% (Equateur) selon les provinces. La comparaison
géographique montre que le Sud Kivu, avec 84,7% des pauvres, compte avec
l'Equateur et le Bandundu, parmi les 3 provinces qui ont les plus fortes
incidences de pauvreté3(*).
Par ailleurs, il faut noter que ni les programmes nationaux de
reconstruction de l'Etat (5 chantiers, différents programmes annuels, le
DSCRP), ni la coopération bilatérale du type classique n'est
parvenu à soulager la misère de la population. L'échec est
attribué d'une part à la mauvaise gestion des ressources dans le
chef des dirigeants et d'autre part, le non participation de la population
à la gestion de la chose publique.
Face à ces insuffisances et à l'échec de
l'Etat, la population a développé les mécanismes
d'auto-prise en charge qui préludent aux problèmes de
développement en créant des ASBL, structures d'intervention plus
proches de la population qui ont pour rôle d'encadrer les actions
humanitaires et de développement.
L'intervention croissante des ONGD dans le processus de
développement et l'évolution de la société, tout
particulièrement dans les pays du SUD, est un fait aujourd'hui largement
reconnu. Si celle - ci ont, en effet longtemps agi, discrètement, que ce
soit dans l'urgence humanitaire ou en réponse à des situations
ponctuelles de détresse, elles s'impliquent désormais de plus en
plus dans le champ d'intervention sociale et économique et revendiquent
à ce titre, leurs identités et leurs conceptions propres dans le
monde des actions de développement et de bailleur de fonds4(*).
Dans la nouvelle conception de l'Etat, les ONGD jouent de
plus un rôle de partenaire. Les gouvernements ont aujourd'hui pris
conscience de l'importance du rôle grandiose des ONGD dans la lutte
contre la pauvreté et commencent à faire appel à leur
collaboration5(*).
L'histoire de mouvement associatif dans le territoire de Fizi
remonte des années 80 mais avec une croissance numérique plus
large pendant la période des grandes crises qui ont secouées le
pays de 1996 à 2003. On enregistre aujourd'hui dans ce territoire plus
de 150 associations sans but lucratifs et initiatives de
développement.
Les Asbl connaissent aujourd'hui une expansion plus large. Au
moins dans chaque village il existe une ou plusieurs asbl ou une initiative de
développement créée soit par des personnes issues des
différents tribus ou des différentes régions sans
distinction aucune ou soit par les membres d'une même famille avec un
objectif « d'améliorer les conditions des vies des
populations ». Sur cette grappe d'associations, il s'ajoute plusieurs
agences humanitaires et systèmes de nations unies qui viennent militer
pour la même cause.
Les caractéristiques géologiques et
géoéconomiques que présente le territoire de Fizi sont
scandaleuses et constituent des opportunités de développement
socio-économique de sa population alors que cette dernière
demeure dans une situation de pauvreté absolue. Le territoire de Fizi
reste parmi les territoires le plus reculés du pays mais l'un des
territoires de la RDC qui compte plus d'associations et initiatives de
développement tant nationales qu'internationales.
Ces constats et inquiétudes faits, nous amènent
à faire une analyse de l'impact de l'existence des Asbl dans le
territoire de Fizi en dégageant les forces et les faiblesses de leurs
stratégies de développement afin de mettre en place des
stratégies favorables au développement du territoire de Fizi en
répondant à la question principale : la création ou
l'existence des Asbl est-elle une réponse à la
problématique du développement socio-économique du
territoire de Fizi?
- Quelles sont les actions envisagées et
stratégies utilisées par les Asbl pour contribuer au
développement socio-économique du territoire de Fizi ?
- Ces actions et stratégies sont-elles efficaces pour
contribuer au développement socio-économique du territoire de
Fizi ?
- Quels sont les différents facteurs qui bloquent les
ONG à contribuer efficacement au développement ?
- Que faire pour que les Asbl aient un impact positif sur le
développement socio-économique du territoire de Fizi ?
Ces questions constituent notre principal objet de
réflexion dans ce travail.
0.2. HYPOTHESES
La création et/ou l'existence des Asbl serait une
réponse à la problématique du développement
socioéconomique en territoire de Fizi. Néanmoins, à partir
de faiblesses présentées par nombreuses asbl, il s'est
avéré que malgré l'accroissement en nombre d'associations
oeuvrant pour le développement dans le territoire de Fizi, la situation
humanitaire est en perpétuelle dégradation.
En effet, nous pensons que les stratégies
utilisées par les asbl pour contribuer au développement ne sont
pas efficaces et durables. Plusieurs raisons expliquent cette
inefficacité notamment : la non prise en compte des besoins
réels et ressentis par la population bénéficiaire, une
dépendance financière absolue de la quasi-totalité d'asbl
vis-à-vis de l'extérieur, le tribalisme et népotisme dans
la sélection des bénéficiaires, le travail en dispersion
et l'orientation des actions dans une vision purement sociale
qu'économique, la non implication de la population
bénéficiaire dans la gestion du cycle des projets, l'absence
d'une vision de développement, l'utilisation des personnes familiales
sans expériences et compétences, la considération de
plusieurs domaines d'interventions, l'opportunisme, l'orientation des
interventions dans les projets des urgences que dans les projets de
développement, etc.
Pour que les Asbl aient un impact positif sur le
développement socio-économique du territoire de Fizi, elles
doivent orienter leurs actions dans une vision du développement social
et économique en mettant l'intérêt sur l'homme. Leurs
stratégies doivent être plus participatives et fondées sur
les principes coopératifs.
0.3. OBJECTIF
0.3.1. Objectif global
Ce travail aura pour objectif d'analyser l'impact de la
création et/ou de l'existence des ASBL sur les problèmes de
développement socioéconomique dans le territoire de Fizi.
0.3.2. Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques poursuivis par ce travail
sont entre autres de:
- Déterminer les différents facteurs qui
bloquent les asbl à résoudre les problèmes de
développement socio-économique dans le territoire de Fizi,
- Identifier et analyser les stratégies et actions de
développement mises en oeuvre par les asbl pour contribuer au
développement du territoire de Fizi,
- Elaborer un modèle des stratégies et
d'approches de développement à mettre en oeuvre par les asbl
pour leur contribution efficace au développement socio-économique
du territoire de Fizi.
0.4. METHODOLOGIE
Nous avons utilisé la méthode
systémique dans ce travail pour nous permettre de bien
appréhender la question de notre étude. Cette méthode nous
a aidé à chercher et à analyser les différents
éléments dans le milieu qui jouent positivement ou
négativement dans le processus de résolution des problèmes
de développement socio-économique.
Nous avons appuyé à cette méthode les
techniques d'enquête telles que : la documentation, l'interview
dirigée ou questionnaire d'enquête, et l'observation directe.
0.5. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Nous avons opté pour ce sujet parmi des multiples
questions du développement humain qui se posent aujourd'hui pour des
raisons que :
- Les problèmes du développement restent
d'actualité dans le monde entier et aujourd'hui la quasi-totalité
de pays en développement s'organise pour atteindre un standing de vie
acceptable de leur population,
- le territoire de Fizi est parmi les territoires qui occupent
le premier rang en nombre d'associations locales, ONG locales et
internationales dans la province du Sud-Kivu et que malgré cette forte
présence de ces organisations de développement, il reste parmi
les territoires les plus pauvres et plus reculés en terme du
développement au Sud-Kivu en particulier et en RDC en
général,
- Le territoire de Fizi présente des atouts de
développement (étendues élargies des terres arables, le
lac Tanganyika le reliant à d'autres pays, les gisements des minerais,
une population en force de travailler, etc.) qui peuvent être
exploités et contribués favorablement au développement du
territoire.
Ces constats nous ont poussés à mener cette
étude en vue de comprendre les rôles de l'existence ou de la
création des asbl dans le territoire de Fizi.
Ainsi ce travail a pour intérêt de :
- éclairer les différents fondateurs ou
initiateurs et bailleurs des associations de développement à
faire un bon choix des stratégies et approches de développement
d'un terroir,
- servir de support à d'autres chercheurs qui voudront
orienter leurs études dans le domaine des Asbl de
développement.
0.6. DELIMITATION DU
SUJET
Tout travail scientifique, pour être bien abordé
doit être délimité. C'est dans ce cadre que nous tachons de
le délimiter spatialement et temporairement.
0.6.1. Délimitation
spatiale
Ce travail va couvrir le territoire de Fizi mais les
enquêtes seront particulièrement menées dans la cité
de Baraka pour des raisons que :
- Baraka constitue le siège et/ou la base d'au moins
70% des asbl et ILD oeuvrant dans le territoire de Fizi,
- C'est aussi la forte agglomération du territoire de
Fizi,
- Et il est le milieu dans lequel sont menées plusieurs
actions de développement par les asbl.
0.6.2. Délimitation
Temporelle
Nous limitons notre étude dans la dernière
décennie de 2001 à 2011. Cette décennie est
caractérisée par l'expansion des ONG et des asbl dans le
territoire de Fizi.
0.6.3. Délimitation
thématique
Notre souci n'est pas de faire une étude sur le
développement organisationnel de ces associations, mais de
déterminer le niveau de contribution de leurs actions au
développement par l'analyse des stratégies qu'elles entreprennent
pour contribuer à résoudre les problèmes de
développement socioéconomique du territoire de Fizi.
0.7. PRESENTATION SOMMAIRE
DU TRAVAIL
Ce travail se subdivise en trois (3) chapitres hormis
l'introduction et la conclusion générale. Le chapitre premier
intitulé Généralités est constitué par 3
grands points : le Cadre conceptuel de l'étude, présentation
et problématique de développement du territoire de Fizi, et la
situation des secteurs.
Le deuxième chapitre est intitulé
présentation et analyse des résultats, il comprend 2 grands
points : Présentation de l'enquête et l'Analyse et
interprétation des résultats.
Le troisième et dernier chapitre présente les
stratégies et approches de développement socioéconomique.
Il se subdivise à son tour en 3 points : Approche de
développement communautaire, Stratégie de participation de la
population à leur propre développement, Création des
associations coopératives de développement,
CHAPITRE I.
GENERALITES.
1.1. CADRE CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
1.1.1. Définitions des
concepts clés.
a. Développement
Selon François Perroux, le développement est la
combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent
apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit
réel global6(*).
Comme le montre cette définition, le
développement revêt une notion qualitative et
quantitative. Les changements mentaux correspondent, par
exemple, à la valorisation de la raison, de la science contre les
croyances traditionnelles, la religion, mais aussi à la valorisation de
l'innovation, de l'esprit contre les habitudes et la routine. Les changements
sociaux correspondent, par exemple, à l'urbanisation, au
développement de la scolarisation, à l'amélioration de la
santé, à la baisse de la fécondité, etc.
D'après cette définition, le
développement apparaît comme cause de la croissance
économique. En effet, la science permet le progrès technique,
source de croissance. Le développement de la scolarisation permet le
progrès technique, son utilisation, sa diffusion, et donc favorise la
croissance. Outre, la baisse de la fécondité permet de conserver
une plus grande part du revenu des ménages sous forme d'épargne
ce qui permet de financer les investissements, source aussi de croissance.
Une autre définition présente le
développement comme une amélioration du bien-être de
l'ensemble de la population. Par exemple, pour G. Myrdal7(*), le développement est
« le mouvement vers le haut de tout le corps social » en
matière de besoins fondamentaux (nourriture, accès à
l'eau, à la santé, à l'éducation, aux loisirs,
etc.).
Les organisations internationales qui dépendent de
l'ONU8(*)
définissent, quant à elles, les deux notions suivantes : le
développement humain c'est-à-dire la couverture des besoins
fondamentaux de tous et le développement durable, c'est-à-dire un
développement qui répond aux besoins présents sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs. Ainsi, selon ces définitions, le
développement pourrait être une des conséquences de la
croissance économique.
b. Association Sans But Lucratif (ASBL)
« L'ASBL est un groupement d'associés dont
l'élément constitutif est que le but de partager les
bénéfices réalisés entre associés n'existe
pas. Elle est donc à terme simple, la convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs
connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des
bénéfices9(*)
la loi du
2
mai
2002 relative aux associations
sans but lucratif (A.S.B.L.), aux associations internationales sans but
lucratif (A.I.S.B.L.) et aux fondations en Belgique, définie une
association sans but lucratif comme une association qui « ne se livre
pas à des opérations industrielles ou commerciales, et qui ne
cherche pas à procurer à ses membres un gain
matériel ».
Cette définition tend à encourager le
développement de l'
entrepreneuriat
social en permettant à des associations de se livrer à des
activités commerciales pour autant que les profits
générés soient en tout temps réaffectés
à la réalisation du but social défini par les statuts de
chaque association.
Toutefois, il convient de différencier une ASBL d'une
société commerciale : d'une part, la société
commerciale jouit d'une pleine capacité juridique alors que l'asbl ne
peut posséder et administrer que les cotisations de ses membres et les
immeubles strictement nécessaires à l'accomplissement du but
qu'elle poursuit ; d'autre part, en cas de dissolution, les membres de
l'association peuvent seulement rendre leurs apports : ils n'ont aucun droit
sur l'actif restant, lequel est généralement dévolu
à une autre association poursuivant le même but que l'association
dissoute.
De sa part, Gérard SOUSI pense aussi que «
l'association doit avoir un but autre que le partage des
bénéfices : on dit généralement qu'elle ne doit pas
avoir un but lucratif. Il faut nuancer cette affirmation. L'absence des buts
lucratifs ne doit pas être recherchée au niveau du groupement,
mais à celui de ses membres.10(*)
Ainsi, l'ASBL est, de par sa nature et son objet, soit :
· une association à caractère culturel,
social, éducatif ou économique ;
· une organisation non gouvernementale ONG en sigle ;
· une association confessionnelle.
Les ASBL peuvent être du droit congolais lorsque leur
sièges sociaux ses trouvent au Congo. Et elles peuvent être du
droit étranger exerçant ses activités au Congo dans le cas
où elles ont reçu l'autorisation du Président de la
République Démocratique du Congo donné par décret
sur proposition du Ministre de la justice. Selon qu'elle est à
caractère économique, culturel, éducatif où social,
l'association étrangère requiert au préalable l'avis et
l'enregistrement auprès du ministère de la justice. Selon qu'elle
est à caractère économique, culturel, éducatif ou
social.
1.1.2.
Les associations sans but lucratif (ASBL) en RDC
En République Démocratique du Congo, c'est sous
le régime du décret-loi n°004-2001, du 02 juillet 2001
portant dispositions générales applicables aux asbl et aux
établissements d'utilité publique en RD Congo, Pour ce
décret, une association sans but lucratif est celle qui ne se livre pas
à des opérations industrielles ou commerciales si ce n'est
qu'à titre accessoire et qui ne cherche pas à procurer à
ses membres de gain matériel (article 1).
1.1.1.1. Sortes d'associations sans but
lucratif
Une Asbl peut être, par sa nature et son objet, une
association à caractère culturel, une organisation non
gouvernementale de développement, une association confessionnelle.
a. Association d'utilité publique à
caractère culturel, social ou éducatif
Elle peut être définie comme toute organisation
qui, à l'exclusion d'un gain matériel, tend uniquement à
la réalisation d'une oeuvre à caractère philanthropique,
scientifique, artistique ou pédagogique. C'est ici que nous pouvons voir
qu'une organisation qui n'est ni une église ni une ONGD, s'occupe par
exemple d'une bibliothèque, d'un hôpital sans vouloir poursuivre
le droit de s'enrichir.
b. Association confessionnelle
Elle est une association sans but lucratif dotée de
personnalité civile et dont le but est d'organiser le culte, d'enseigner
la doctrine religieuse, d'accomplir les rites et l'état de la vie
religieuse... C'est ici que nous retrouvons les églises. En principe une
église ne vise pas l'enrichissement de ses membres, fondateurs ou
autres, même si le bien être matériel de ceux qui y sont
engagés comme «employé» est une exigence à
respecter.
1.1.1.2. Les éléments d'une association
sans but lucratif
Concernant une association sans but lucratif, il y a lieu de
retenir les éléments suivants:
o Elle est une association privée, c'est-à-dire,
composée de personnes physiques ou morales;
o Cette association doit jouir d'une certaine stabilité
obtenue de préférence par la reconnaissance légale de ses
statuts.
o Elle n'a pas d'actionnaires à qui elle doit
céder les bénéfices; ceux-ci étant affectés
dans la réalisation des objectifs généralement
philanthropiques inscrits dans ses statuts.
o Elle oeuvre pour le développement.
Il existe d'autres organisations associatives qui peuvent
viser la réalisation des bénéfices pour ses membres. C'est
le cas de la coopérative.
1.1.3. Organisation non
gouvernementale
Pour le décret-loi n°004-2001, du 02 juillet 2001
portant dispositions générales applicables aux asbl et aux
établissements d'utilité publique en RD Congo est
réputée organisation non gouvernementale
« l'association sans but lucratif dotée de la
personnalité juridique dont l'objet concourt au développement
social, culturel et économique de la communauté
locale ».
Une ONG est une association des personnes qui visent une
amélioration durable, participative et consciente des conditions de vie
des populations et dont la création ne résulte pas de la
décision d'une institution étatique, sa finalité
étant de promouvoir la personne humaine dans toutes les dimensions
culturelles, sociales, économiques, politiques, sans discrimination de
sexes, idéologiques, de race, de la religion ni de l'ethnie.
D'après EKWA bis Isal11(*), une ONG est une association
privée constituée d'une façon durable, qui ne poursuit pas
de but lucratif, mais oeuvre à une plus ou moins grande échelle
pour le développement.
1.2. PRESENTATION ET
PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE DE FIZI.
Le territoire de Fizi se situe dans la région du
Sud-kivu, en République Démocratique du Congo. Il partage
administrativement les frontières avec le territoire d'Uvira au Nord, le
territoire de Mwenga et Shabunda à l'ouest, le territoire de Kalemie
(Tanganyika) au Sud, et à l'Est Fizi est borné par le Lac
Tanganyika au delà de la presqu'Île d'Ubwari. Est un territoire de
15786 km2 de superficie, il est subdivisé en 4
collectivités dont LULENGE, MUTAMBALA, NGANDJA et TANGANYIKA. Sa
population est estimée à 849.919 habitants12(*)
Tableau n°1. Subdivision administrative du
territoire de Fizi.
N°
|
Collectivités
|
Superficie
|
Chef lieu
|
Groupement
|
1
|
LULENGE
|
5.530 Km2
|
KILEMBWE 1
|
BASIKASINGO
|
BASIMIMBI
|
BASIMUNIAKA II
|
BASOMBO
|
OBEKULU
|
2
|
MUTAMBALA
|
776 Km2
|
BARAKA
|
BABWARI
|
BALALA-SUD
|
BASIMUKINDJE
|
BASIMUKUMA II
|
BATOMBWE
|
3
|
NGANDJA
|
7.380 Km2
|
LUBONDJA
|
BABUNGWE II
|
BASIKALANGWA
|
4
|
TANGANYIKA
|
2.100 Km2
|
MBOKO
|
BALUNGWE II
|
BALALA- NORD
|
BASILOTCHA
|
BASIMUKUMA I
|
BASIMUNYAKA I
|
Source: rapport annuel du territoire de Fizi, 2010.
1.2.1. ORGANISATION
ADMINISTRATIVE
A la tête du territoire, il y a un Administrateur du
Territoire et deux Administrateurs du Territoire Assistants. Compte tenu de
l'immensité des territoires le gouvernement central a créé
des postes d'encadrement administratif dirigés par des administrateurs
de territoires assistants résidents ou par les chefs de postes
d'encadrement administratif. C'est dans le but de rapprocher les gouvernants
des gouvernés.
A côté de l'autorité administrative, il y
a les autorités coutumières. Ainsi à la tête de
chaque collectivité, il y a un chef de collectivité
communément appelé Mwami (roi). Celui-ci est le garant de la
coutume et la succession à la tête de la collectivité se
fait de père en fils. Bien que travaillant avec l'autorité
administrative, les chefs coutumiers ont une certaine indépendance
vis-à-vis d'elle.
A la tête de chaque groupement, il y a un chef de
groupement souvent issu de la famille royale directement ou indirectement.
Chaque groupement est formé de plusieurs villages avec à sa
tête un chef du village nommé et révoqué par le chef
de groupement après avis du chef de collectivité.
1.2.2. ENVIRONNEMENT
POLITIQUE
Le territoire de Fizi connaît un environnement politique
instable depuis 1996 suite à la guerre de l'AFDL suivie de celle du RCD
en 1998.
La gestion politique du territoire devient difficile par la
présence de troupes armées et milices (MAI MAI, FDLR,), Certains
villages restent jusqu'aujourd'hui sous le contrôle de ces milices et
groupes armés.
Les partis politiques autres que le PPRD, l'UDPS, le MLC, le
PRM, le PALU s'installent petit à petit depuis le processus de la
réunification politique et de la démocratisation du pays. Nous
notons le RCD, AFDC, l'UNC ...
Nous pouvons dire que l'environnement politique dans le
territoire de Fizi n'est pas rassurant. La population vit dans la peur,
l'insécurité et la tension permanente ce qui joue
négativement dans le processus de développement
socio-économique du territoire de Fizi.
1.2.3. IMPACTS DES GUERRES ET
AUTRES CONFLITS ARMES
Les guerres à répétition qu'a connu le
territoire de Fizi ont provoqué des conséquences néfastes
sur tous les secteurs de la vie dont ci-dessous quelques-unes :
Sur le plan politique
· L'insécurité
généralisée sur dans plusieurs localités du
territoire, provoqué par les bandes armées
disséminées dans les Territoires dont les «
Interhawme » les groupes Mai-Mai, etc.
· Recrudescence de la violence, de la haine tribale, des
conflits interethniques, de la xénophobie.
· Méfiance presque totale de la population
vis-à-vis de la politique et des politiciens, considérés
à tort ou à raison comme auteurs de ses malheurs.
Sur le plan psycho- social
· Traumatisme de la population et spécialement des
femmes et des jeunes filles, victimes de diverses violences.
· Difficulté d'accès aux services sociaux
de base : éducation, soins de santé primaires, eau potable,
etc.
· Propagation des MST et du VIH/ SIDA à la suite
des viols et la prostitution à grande échelle des adolescentes
à la recherche des moyens de survie.
· Augmentation de groupes et de nombres de personnes
vulnérables dont les veuves, les orphelins, les femmes violées,
etc.
Sur le plan économique
· Destruction des infrastructures
socio-économiques de base : maisons, champs...ayant pour
conséquence baisse de la production, de la commercialisation, de la
circulation des personnes et de leurs biens.
· Baisse du niveau des revenus de la population avec
toutes les conséquences y afférentes.
· Pauvreté de masse surtout dans les villages sous
contrôle des bandes et groupes armés où les gens n'ont plus
accès aux facteurs de production.
1.2.4. CARACTERISTIQUES
SOCIOCULTURELS
1.1.1.3. Structure de la
société
D'une manière générale la
société se structure autour de la tribu. La tribu est liée
à sa terre. Le peuple se retrouve donc autour de son chef traditionnel
qui est le garant de l'unité et de la coutume. Vient ensuite la famille
dont l'institution la plus viable est la famille étendue. Elle joue un
rôle économique en tant qu'unité de production et de
consommation, mais aussi un rôle social car c'est en son sein que
s'expriment les rapports sociaux et l'éducation des enfants.
La base de son organisation sociale est la force de la loi de
la fraternité clanique. Ainsi au delà de la famille
étendue il y a le clan comprenant les familles ayant un ancêtre
commun. L'unité du clan n'est pas seulement une unité
économique et résidentielle comme la famille mais une forte
solidarité entre les membres.
1.1.1.4. Principal Groupe Ethnique
Le territoire de Fizi est en majorité habité par
le peuple Bembé mais on note toutes fois une diversité
ethnoculturel très important sur une vague d'une forte tendance à
l'union mais entravée par les crises qui ont secouées notre pays
et les pays voisins pendant la dernière décennie.
Cependant, on trouve dans le territoire de Fizi quelques
groupuscules qui peuvent occuper quelques villages mais souvent elles se
rattachent à l'ethnie majoritaire. Ainsi on a dans le territoire de Fizi
les Babuyu, les Babwari, et les Bazoba. Cette diversité tribale du
territoire de Fizi constitue un facteur de blocage dans le processus de
développement en territoire de Fizi du fait que certaines tribus se
considèrent comme supérieures à d'autres ce qui
crée des conflits tribaux.
1.2.5. FACTEURS FAVORABLES AU
DEVELOPPEMENT
Sur le plan politique
· Elan vers la participation démocratique du
peuple à la gestion de l'Etat ;
· Emergence du patriotisme et du nationalisme ;
· Désir accru de sécuriser aussi bien le
territoire que les citoyens avec leurs biens.
Sur le plan économique
· Les potentialités naturelles : les
étendues des terres riches non exploitées, les
précipitations (pluies), les richesses du sous-sol, les forêts, le
lac Tanganyika et les rivières... ;
· Développement des échanges à
caractère commercial aussi bien avec les autres territoires et qu'avec
des pays voisins dont la Tanzanie, le Burundi, et la Zambie ;
· Une population en majorité jeune constituant une
main d'oeuvre important.
Sur le plan social
· La solidarité ethnique ;
· Essor de l'enseignement supérieur et
universitaire, et augmentation des ressources humaines de
qualité ;
· Une plus grande implantation des ONG humanitaires et de
développement qui appuient la population dans les
secteurs divers ;
· Abandon progressif des coutumes et moeurs
rétrogrades surtout dans le grand centre (Baraka) ;
1.2.6. FACTEURS DEFAVORABLES AU
DEVELOPPEMENT
Sur le plan politique
· Tribalisme, népotisme, xénophobie, haine
tribale ;
· Faiblesse de l'état et des Institutions
politique et juridiques ;
· Emergence d'une classe politique corrompue et
caractérisée par le clientélisme et l'égoïsme
;
· Présence de groupes armés souvent
incontrôlés à travers le territoire et semant la terreur et
la désolation ;
· Troubles et insécurité dans les
différents villages.
Sur le plan économique
· Esprit de paternalisme ou d'attentisme : tendance
à tout attendre des autres ou de l'état ;
· Enclavement des villages à la suite de
l'insécurité et de la dégradation des infrastructures de
transports et de communication ;
· Destruction du tissu économique et des
infrastructures économiques ;
· Aggravation de la pauvreté.
Sur le plan social
· Inadéquation de la formation scolaire et
universitaire avec les besoins réels des milieux où ils
évoluent ;
· Abandon scolaire et déscolarisation des enfants
au profit de la rue et des milices ;
· Exode rural et déplacement massif des
populations ;
· Chômage des cadres formés et fuite des
cerveaux ;
· Prolifération des sectes religieuses ;
· Résurgence de la violence surtout celle faite
aux femmes ;
· Corruption et regain des antivaleurs sociales ;
· Aggravation de la pauvreté par la destruction
des actifs des ménages (maisons détruites, champs
dévastés, cheptels décimés...)
1.3. SITUATION DES
SECTEURS
Pour mieux appréhender la situation actuelle du
territoire de FIZI, nous présentons les états de lieux de
quelques secteurs clés dont la santé, l'éducation,
l'agriculture, l'environnement, les transports et communication, les mines,
l'habitat et énergie.
1.3.1. EDUCATION
1.1.1.5. Enseignement primaire, secondaire et
professionnel
Le territoire de Fizi organise à l'instar des autres
territoires du pays deux types d'écoles :
· Les écoles publiques créées
à l'initiative de l'Etat et gérées directement par lui ou
par les Eglises signataires de la Convention scolaire du 26 février
1977.
· Les écoles privées
agréées, créées à l'initiative privée
et gérées par des personnes physiques ou morales appelées
« Promoteurs ».
Les écoles publiques se groupent en 5 catégories
:
a. Ecoles Non Conventionnées gérées
directement par l'Etat ;
b. Ecoles Conventionnées Catholiques
gérées par l'Eglise Catholique pour le compte de
l'Etat ;
c. Ecoles Conventionnées Protestantes
gérées par les communautés de l'Eglise Protestante pour
le compte de l'Etat ;
d. Ecoles Conventionnées Kimbanguistes
gérées par l'Eglise Kimbanguiste pour le compte de
l'Etat ;
e. Ecoles conventionnées islamiques
gérées par la Communauté Islamique de la RDC.
Cette organisation des écoles se situe à 3
niveaux d'enseignement :
a. Niveau Maternel:
Il s'adresse aux enfants de 3 à 5 ans comme
prolongement de l'éducation familiale. Il assume l'épanouissement
de la personnalité de l'enfant par une action éducative en
harmonie avec le milieu familial et social. Il met particulièrement un
accent sur l'éducation sensorielle, motrice, esthétique et
morale ; Enfin, il prépare à l'enseignement primaire.
b. Niveau primaire :
Il doit répondre non seulement aux besoins
éducatifs fondamentaux de l'enfant (lecture, expression orale, calcul,
résolutions des problèmes), mais aussi aux contenus
éducatifs fondamentaux (connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes)
dont l'être humain a besoin. Le champ des besoins éducatifs
fondamentaux et la manière dont il convient d'y répondre doivent
s'inspirer du milieu d'implantation de l'école. Enfin, le niveau
primaire prépare l'enfant à l'enseignement secondaire.
c. Niveau secondaire :
Il doit essentiellement préparer l'élève
à se rendre utile lui-même et à la société.
Il prépare l'apprenant aux études supérieures et
universitaires si possible.
1.1.1.6. Problèmes de l'enseignement Primaire
et Secondaire
Pour le bon fonctionnement du système éducatif,
quelques problèmes se posent dont voici les plus importants :
Sur le plan matériel et financier
· Insuffisance de subventions et de frais de
fonctionnement pour les établissements scolaires,
· Vétusté, délabrement, insuffisance
et/ou inexistence des infrastructures et des équipements scolaires dans
certains villages.
Sur le plan pédagogique
· Sous-qualification du personnel enseignant surtout
à l'intérieur du territoire ;
· Manque des programmes des cours, des manuels scolaires
et du matériel didactique adéquat ;
· Insuffisance des inspecteurs pour le contrôle,
l'animation et l'évaluation pédagogique des écoles ainsi
que l'insuffisance des Conseillers d'enseignement du Secteur
Conventionné ;
· Inefficacité de l'encadrement du personnel par
les Gestionnaires et les Chefs d'établissements scolaires ;
· Vieillissement du personnel enseignant surtout au
primaire ;
Sur le plan de la planification scolaire
· Le non respect de la carte scolaire dans le processus
d'agrément des écoles ;
· L'insuffisance des écoles techniques et
professionnelles.
1.1.1.7. Enseignement supérieur et
universitaire
L'enseignement supérieur est organisé dans le
territoire de Fizi depuis l'année 2009. On compte deux institutions
d'enseignement supérieur dont l'institut supérieur
pédagogique ISP BARAKA et l'institut supérieur de
développement rural ISDR FIZI.
Avant cette année, certains élèves
finalistes des études secondaires devraient aller étudier dans
d'autres territoires ou régions selon les possibilités familiales
et les autres étaient obligés de rester pour faire autre chose
à défaut des moyens financiers. Cette situation à fait que
le territoire de Fizi ait aujourd'hui une faible quantité des cadres
universitaires par rapport à d'autres territoires de la province du
Sud-Kivu.
1.3.2. AGRICULTURE
Le territoire de Fizi, en raison de son étendue et de
son relief, est une grande diversité des zones éco-climatiques,
très favorables à l'agriculture et à l'élevage, et
d'autant plus que la période de pluies s'étend sur plus de neuf
mois.
Sur le plan de la production agricole, plusieurs facteurs ont
influé sur sa bonne production notamment :
· Les guerres :
La population rurale est en déplacement
perpétuel, fuyant vers les centres villes ou dans les
forêts pour chercher asile contre les violences.
· Détérioration de l'infrastructure
routière
L'impraticabilité des routes perturbe le circuit
commercial des produits agricoles et l'accessibilité aux marchés.
· Manque d'intrants et d'outillages
agricoles
Le paysan a difficile à s'approvisionner en semences de
bonne qualité et en quantité suffisante. Insuffisance du
personnel technicien d'encadrement.
1.3.3. PECHE
Deux types de pêche se pratiquent au lac Tanganyika :
La pêche traditionnelle par un
équipement très rudimentaire (pirogue, filets de dimensions
réduites, lignes).
La pêche artisanale qui résulte
de l'amélioration d'engins utilisés dans la pêche
traditionnelle. L'équipement consiste généralement en 2 -3
pirogues attachées par de longues perches, de filets et un
système d'éclairage constitué par des lampes.
Ces deux types de pêche pratiqués dans le
territoire de Fizi ne permettent pas une production suffisante des poissons par
conséquent, les pêcheurs ne se développement pas et la
population connaisse des carences en protéines d'origines animales. Ce
qui constitue un problème de santé.
Les potentialités économiques du
territoire
Le territoire de Fizi dispose d'énormes
potentialités en agriculture et élevage, moteur du
développement et de la réduction de la pauvreté de la
population. Ces potentialités sont synthétisées par
collectivité dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°2. Les potentialités
économiques du territoire de Fizi.
Collectivité
|
Superficie en Km2
|
Population
|
Potentialités économiques
|
Plantes vivrières
|
Plantes industrielles
|
Elevage
|
Autres activités
|
LULENGE
|
5530
|
25659
|
Arachides
Bananes
Haricots
Manioc,
Paddy
Patate douce
Petit poids
Pommes de terre
Mais
|
Palmier
Café
Coton
|
Gros bétail
Petit bétail
Basse cour
|
Bois
Exploitation artisanale de l'or et de l'argent
|
MUTAMBALA
|
776
|
6863
|
Arachides
Bananes
Haricots
Manioc
Mais
Paddy
|
-Café robusta
-Coton
-Tabac
-Palmier
|
|
Pêche
Exploitation artisanale de l'or et de l'argent
|
NGANDJA
|
7380
|
38911
|
Arachides
Bananes
Haricots
Manioc
Mais
paddy
|
Café robusta
Coton
Palmier
quinquina
papayer
|
|
Pêche
Exploitation artisanale de l'or et de l'argent
|
TANGANYIKA
|
2100
|
94 764
|
Manioc
Mais
Paddy
|
Café robusta
Coton
Palmier
|
Gros bétail
Petit bétail
Basse cour
|
Pêche
|
Source : Inspection territoriale de
l'agriculture, mars 2010
1.3.4. ENVIRONNEMENT
0. Exploitation forestière.
Le manque de l'énergie électrique et des
techniques de production de l'énergie dans le territoire de Fizi a
contribué à la destruction de l'environnement. Il en
résulte la coupe désordonnée des arbres, l'occupation
anarchique des pâturages et des champs, réduisant à coup
sûr l'espace vital réservé aux populations locales.
L'exploitation forestière dans le territoire de Fizi se fait presque
exclusivement par la pratique de sciage qui s'exécute de façon
manuelle par une équipe restreinte de 5 à 6 personnes.
L'exploitation forestière industrielle au sens strict est
inexistante.
1. Réserves forestières
Le territoire de Fizi compte 2 réserves
forestières et une réserve naturelle. Il s'agit de la
réserve forestière de Lolemba-Ngoma, de l'Île Kifumbwe et
la réserve d'Itombwe.
Actuellement, la déforestation est
particulièrement préoccupante dans ces réserves
forestières.
La réserve d'Itombwe avec ses gorilles blancs, ses
oiseaux rares, sa flore rare est l'une des merveilles du Monde et constitue un
point touristique du territoire.
1.3.5. TRANSPORTS,
COMMUNICATION ET TELECOMMUNICATION
1. TRANSPORTS
a. Transport routier
Le territoire de Fizi est relié par le territoire
d'Uvira par la route nationale n°5 non asphaltée. Ce qui constitue
un problème de transport dans ce territoire.
Tableau n°3. Routes de dessertes
agricoles
Axe routier
|
Km
|
Mutambala-Kinkonde-Kazimia
|
68
|
Zero-Minembwe-Kazadi
|
35
|
Mushimbaka-Bibokoboko
|
50
|
Lusenda -Kilubi-Nakile-Kanguli
|
30
|
Kilembwe-Bif-Shabunda
|
36
|
Kilembwe-Kobokobo
|
25
|
Kilembwe-Hewa Bora
|
80
|
Kabala-Simbi
|
30
|
Sebele-Nemba
|
15
|
Ingomba-Kampu-Khungwe
|
25
|
Bwala-Malicha
|
8
|
Nkudu-Kenya
|
5
|
Ehibe-Simbi
|
30
|
Kamanda-Ibindi
|
60
|
Atonga-Wenga
|
20
|
TOTAL
|
517
|
Source : office de route, Fizi, Septembre
2010
b. Voies navigables
Le lac Tanganyika relie Fizi-Uvira - Kalemie - Bujumbura -
Kigoma (Tanzanie) et Mpulungu (Zambie). Ces voies facilitent l'importation
intense de marchandises par des boat des gros tonnages allant de 50 à
300 tonnes.
c. Transport aérien
Le territoire de Fizi ne dispose pas d'un aéroport
international mais il regorge des pistes privées en terre battue et mal
entretenue. Ces pistes sont reparties comme suit :
· Minembwe : Gérée par la Division de
Transport et en bon état.
· Baraka : en bon état mais peu
fréquentée.
· Nundu : opérationnelle sous la gestion des
Protestants.
2. Média
Le territoire de Fizi compte quelques stations de radio
communautaire notamment la radio BARAKA, radio AMANI, radio UMOJA qui
émettent à partir de Baraka ; la radio MUUNGANO et la RTNC
émettant à partir de Fizi.
Toutes ces radios émettent en FM, uniquement pour
quelques localités du territoire de Fizi les autres localités ne
sont connectées qu'à partir des radios internationales.
3. Sociétés de
Télécommunication
Les localités ci-après sont connectées
par les sociétés de télécommunication Air
tél et VODACOM : FIZI, BARAKA, MISSISSI. Certaines
localités comme MBOKO, LWEBA, NUNDU, ... restent connectées par
U-COM du Burundi et les autres n'ont jamais étaient connectées.
1.3.6. HABITAT ET EAU
1.3.6.1. Habitat
Dans les villages, l'habitat est du type traditionnel ne
réunissant pas les conditions optimales de vie. Les maisons sont
généralement exiguës, construites avec des matériaux
non durables.
Dans la cité de Baraka, quelques maisons sont modernes
et réunies les conditions hygiéniques les autres sont petites,
construites en briques à dobe, sans cour et sans autres
aménagements possibles. Ces maisons sont érigées sans
urbanisation.
1.3.6.2. Eau
L'eau de qualité pour la boisson est fournie à
la population par les ONG à travers leurs projets d'addiction d'eau et
cela dans différentes localités du territoire de Fizi. La
REGIDESO et le service national de l'hydraulique rurale n'ont jamais
installé aucun réseau de distribution d'eau dans tout le
territoire de Fizi. Malgré ces projets d'adduction d'eau dans la plupart
des localités du territoire de Fizi, un nombre important de la
population utilise l'eau des rivières non traitée pour les usages
domestiques et hygiéniques.
1.3.6.3. Institutions de micro finance
La population du territoire de Fizi développe petit
à petit, sous l'encadrement des Organisations Non Gouvernementales de
Développement, l'esprit d'épargne et de crédit. Ainsi, les
institutions non bancaires à savoir les Coopératives
d'épargne et de Crédits sont opérationnels notamment la
coopérative d'épargne et de crédit de Baraka, la
coopérative d'épargne et de crédit de Kazimia, etc.
CHAPITRE II. PRESENTATION
ET ANALYSE DES RESULTATS
2.1. Présentation de l'enquête
L'enquête que nous avons entreprise à Baraka en
territoire de Fizi sur les asbl et la problématique de
développement socioéconomique du territoire de Fizi avait pour
objectif d'analyser l'impact de la création et/ou de l'existence des
asbl sur les problèmes de développement socioéconomique du
territoire de Fizi.
Pendant nos recherches, nous avons pu rencontrer notre cible
constituée essentiellement des animateurs des associations sans but
lucratif et initiatives locales de développement du territoire de Fizi
ayant leurs bureaux à Baraka et cela, dans la mesure où ils
étaient accessibles et disponibles.
La durée de l'enquête a été de 25
jours, soit du 05 au 30 juillet 2012. Au courant de cette période, nous
avons administré notre questionnaire aux personnes ressources
après leurs avoir expliqué l'importance de la dite étude
et avons fait la collecte des protocoles.
2.1.1. Population
d'étude.
Notre population d'étude est constituée de
toutes les organisations non gouvernementales locales, nationales et
internationales, les agences de système des nations unies, de
coopérations bilatérales et multilatérales et les
initiatives locales de développement (ILD) oeuvrant en territoire de
Fizi estimé à plus de 250 (statistiques du service des affaires
sociales du territoire de Fizi 2010) d'une part et la population
bénéficiaire de leurs actions d'autre part.
2.1.2. Population cible
Notre population cible est constituée par les asbl et
initiatives locales de développement ayant leur bureau et interventions
à Baraka et estimé à plus de 64 asbl dont la liste est en
annexe et 75 personnes, membres de la population bénéficiaire.
2.1.3. Détermination de
la taille de l'échantillon
Nous avons utilisé l'échantillon
aléatoire simple compte tenu de nos moyens. La taille n de notre
échantillon, nous l'avons déterminé selon le
critère de la loi du grand nombre qui préconise toujours n
supérieur à 30 afin d'appliquer la loi normale. C'est ainsi que
notre échantillon est allé jusqu'à 63 asbl et 75 personnes
bénéficiaires de leurs actions.
2.1.4. Méthodologie
L'enquête a été réalisée
grâce a un double questionnaire préalablement établit,
comprenant des questions fermées et des questions ouvertes.
Le premier questionnaire destiné aux animateurs des
asbl et le deuxième questionnaire était destiné aux
bénéficiaires des actions de développement des asbl.
Afin de palper du doigt les réalités, le
questionnaire a été administré chaque fois à
domicile pour ce qui était destiné aux
bénéficiaires et au bureau pour le questionnaire adressé
aux animateurs des asbl.
Ainsi les résultats sont présentés sous
forme des tableaux, qui sont numérotés, titrés et suivis
d'un commentaire pour interpréter les données y contenues et de
faciliter la lecture à toute personne. Pour besoin de clarté, les
résultats de l'enquête obtenus auprès des
bénéficiaires et auprès des animateurs sont
présentés séparément.
2.2. ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
2.2.1. Résultats
ressortis des questions posées aux asbl.
Tableau n°6. Années de création des
associations enquêtées.
Questions
|
Date de création
|
Effectif
|
%
|
Quelle est la date de création de votre
organisation ?
|
1996 - 2002
|
25
|
39.68
|
2003- 2005
|
20
|
31.74
|
2006-2012
|
18
|
28.57
|
Total
|
63
|
100
|
Les résultats obtenus à partir de ce tableau
montrent que sur 100% d'asbl enquêtées, la majorité, soit
39.68% ont été créées pendant les années
des guerres (1996-2003); 31.74% d'asbl l'ont été pendant la
période transitoire, entre 2004-2006 et enfin, 28.57% ont
été créées entre les années 2007-2012.
Tableau n°7. Contexte dans lequel les associations
des enquêtées ont été
créées.
Question
|
Contexte de création
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Dans quel contexte votre association a-t-elle
été créée ?
|
Insécurité notoire créée par des
guerres à répétition de 1996 et de 2003
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
63
|
63
|
Pauvreté absolue de la population
|
Oui
|
55
|
87.3
|
Non
|
8
|
12.69
|
Total
|
63
|
100
|
La mauvaise gouvernance
|
Oui
|
25
|
39.68
|
Non
|
38
|
60.31
|
Total
|
63
|
100
|
Conflits sociaux et ethniques
|
Oui
|
38
|
60.31
|
Non
|
25
|
39.68
|
Total
|
63
|
100
|
Violences sexuelles et basées sur le genre.
|
Oui
|
40
|
95.23
|
Non
|
23
|
36.50
|
Total
|
63
|
100
|
Insécurité alimentaire
|
Oui
|
12
|
19.04
|
Non
|
51
|
80.95
|
Total
|
63
|
100
|
Prévalence de VIH/SIDA
|
Oui
|
21
|
33.33
|
Non
|
42
|
66.66
|
Total
|
63
|
100
|
Les résultats présentés dans ce tableau
montrent que toutes les associations enquêtées soit 100% ont
été créées dans le contexte de guerre.
En plus de ce contexte, 95.23% d'asbl ont été
créées à la suite des violences sexuelles et basées
sur le genre ; 87.3% pour faire face à la pauvreté absolue
de la population ; 60.31% pour pallier aux conflits sociaux et
ethniques ; 39.68% à la suite de la mauvaise gouvernance ;
33.33% à cause de la prévalence du VIH/SIDA et enfin, 19.04%
d'asbl ont été créées dans le contexte
d'insécurité alimentaire.
Tableau n° 8. Actions qui ont été
envisagées pour améliorer ce contexte
Question
|
Actions envisagées
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
1. Quelles sont les actions qui ont été
envisagées pour améliorer ce contexte ?
|
Consolidation de la paix et la bonne gouvernance (plaidoyer,
formation sur la gestion des conflits, médiation, dénonciation,
éducation à la paix et au non violence, ...).
|
Oui
|
44
|
69.84
|
1. Non
|
19
|
30.15
|
1. Total
|
63
|
100
|
Lutte contre la pauvreté (octroi des crédits,
formation en métiers professionnels, alphabétisation, ...).
|
Oui
|
56
|
88.88
|
Non
|
7
|
11.11
|
Total
|
63
|
100
|
Lutte contre les violences sexuelles et les VBG (formation et
vulgarisation des lois sur les violences sexuelles, assistance social,
psychologique, juridique et médicale de victimes,).
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
100
|
Total
|
63
|
100
|
Agriculture par la multiplication des semences
améliorées et l'encadrement technique et financier des
paysans.
|
Oui
|
37
|
58.73
|
Non
|
26
|
41.26
|
Total
|
63
|
100
|
Lutte contre le VIH/SIDA (sensibilisation, formation,
distribution des capotes, assistance aux PVV, ...)
|
Oui
|
43
|
68.25
|
Non
|
20
|
31.74
|
Total
|
63
|
100
|
Les résultats présentés dans ce tableau
nous renseignent sur les actions qui ont été envisagées
par les associations enquêtées pour améliorer le contexte
de leur création. En les observant, nous constatons que toutes les
associations soit 100% ont envisagé des actions de lutte contre les
violences sexuelles et basées sur le genre.
En plus, les associations enquêtées ont
réalisé d'autres actions notamment :
· 88.88% ont envisagé des actions contre la
pauvreté (octroi des crédits, formation en métiers
professionnels, alphabétisation, ...),
· 69.84% ont envisagé des actions pour la
consolidation de la paix et la bonne gouvernance (plaidoyer, formation sur la
gestion des conflits, médiation, dénonciation, éducation
à la paix et au non violence, ...),
· 68.25% ont envisagé des actions contre le
VIH/SIDA (sensibilisation, formation, distribution des capotes, assistance aux
PVV, ...)
· Et enfin, 58.73% ont envisagé des actions de
promotion de l'agriculture par la multiplication des semences
améliorées et l'encadrement technique et financier des
paysans.
Tableau n°8. Actions déjà mises en
oeuvre dans le territoire de Fizi par les associations des
enquêtées
Question
|
Actions déjà mise en oeuvre
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Lesquelles de ces actions ont déjà
été mises en oeuvre dans le territoire de Fizi ?
|
Sensibilisation et formation sur la consolidation de la
paix.
|
Oui
|
18
|
28.57
|
Non
|
45
|
71.42
|
Total
|
63
|
100
|
Création des centres d'alphabétisation
fonctionnelle et intégration socioéconomique des femmes et jeunes
démobilisés
|
Oui
|
23
|
36.50
|
Non
|
40
|
63.49
|
Total
|
63
|
100
|
Formation, vulgarisation des lois et sensibilisation sur le
VBG et lutte contre le VIH/SIDA
|
Oui
|
56
|
88.88
|
Non
|
7
|
11.11
|
Total
|
63
|
100
|
Mise en place de champs de multiplication des semences
|
Oui
|
9
|
14.28
|
Non
|
54
|
85.71
|
Total
|
63
|
100
|
Octroi de microcrédit agricole, en élevage et
en argent
|
Oui
|
23
|
36.50
|
Non
|
40
|
63.49
|
Total
|
63
|
100
|
Assistance psychosociale, juridique et référence
médicale des victimes des violences sexuelles
|
Oui
|
31
|
49.20
|
Non
|
32
|
50.79
|
Total
|
63
|
100
|
Ce tableau présente les actions déjà
mise en oeuvre dans le territoire de Fizi par les associations
enquêtées. Ces actions se représentent de la
manière suivante :
· Pour 88.88% : Formation, vulgarisation des lois et
sensibilisation sur le VBG et lutte contre le VIH/SIDA,
· Selon 49.20% : Assistance psychosociale, juridique
et référence médicale des victimes des violences
sexuelles,
· D'après 36.50% : Octroi de
microcrédit agricole, en élevage et en argent,
· Pour 36.50% : Création des centres
d'alphabétisation fonctionnelle et intégration
socioéconomique des femmes et jeunes démobilisés,
· Selon 28.57% : Sensibilisation et formation sur la
consolidation de la paix,
· Et enfin, d'après 14.28% : Mise en place de
champs de multiplication des semences.
Tableau n° 9. Bénéficiaires des
actions de développement et les raisons de leur choix.
Question
|
Bénéficiaires
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Raisons de leur choix
|
Quels ont été les bénéficiaires de
ces actions ? Pourquoi vous êtes-vous limités seulement
à cette catégorie de personnes ?
|
Les femmes analphabètes et victimes des violences
sexuelles
|
Oui
|
63
|
100
|
Vulnérabilité socio-économique
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
63
|
100
|
Les jeunes issus des groupes armés et
désoeuvrés
|
Oui
|
23
|
36.5
|
- Manipulation par les politiciens,
- Victimes de VIH, Grossesses indésirables
|
Non
|
40
|
63.49
|
Total
|
63
|
100
|
Les personnes du 3ème âge
|
Oui
|
5
|
7.9
|
Sont abandonnées à eux même suite à
la pauvreté de leurs familles et par défaut
de leur encadrement par l'Etat.
|
Non
|
58
|
92.06
|
Total
|
63
|
100
|
Les enfants en situation particulièrement difficile et
Orphelin du SIDA
|
Oui
|
35
|
55.55
|
Sont les futurs citoyens et nécessitent un encadrement
particulier suite à leur situation d'enfance.
|
Non
|
28
|
44.44
|
Total
|
63
|
100
|
Les personnes vivant avec le VIH
|
Oui
|
25
|
39.68
|
Sont victimes de stigmatisation suite à leur situation
et nécessite une prise en charge pour éviter la propagation du
VIH.
|
Non
|
38
|
60.31
|
Total
|
63
|
100
|
Rapatriés et déplacés internes
|
Oui
|
21
|
33.33
|
Ils sont dépourvus des moyens de survie.
|
Non
|
42
|
66.66
|
Total
|
63
|
100
|
Les militaires et policiers
|
Oui
|
12
|
19.04
|
Pour préserver la paix et la sécurité de
la population.
|
Non
|
51
|
80.95
|
Total
|
63
|
100
|
Nous comprenons par ces données que toutes les
associations de nos enquêtés, soit 100% ont comme
bénéficiaires les femmes analphabètes et victimes des
violences sexuelles. Les personnes du 3ème âge
constituent les personnes qui ne sont pas trop visées par les actions de
développement des asbl.
Toutes fois, d'autres catégories de personnes sont
visées par les interventions des asbl en territoire de Fizi. Toujours
selon ce tableau 36.5% d'asbl ont comme bénéficiaires les
jeunes issus des groupes armés et désoeuvrés ;
55.55% ont comme bénéficiaires les enfants en situation
particulièrement difficile et Orphelin du SIDA ; 39.68%
représentent les asbl ayant comme bénéficiaires les
personnes vivant avec le VIH ; 33.33% pour les asbl ayant comme
bénéficiaires les rapatriés et déplacés
internes ; et enfin, 19.04% représentent les militaires et
policiers.
Ainsi, cela montre qu'à part les catégories de
bénéficiaires présentés dans ce tableau, le reste
de la population du territoire de Fizi n'est pas du tout concernée ou
est concernée indirectement par les actions de développement. On
peut aussi affirmer à partir de ces résultats que les actions de
développement entreprises dans le territoire de Fizi par les asbl visent
en premier lieu les catégories de personnes vulnérables et/ou
victimes, ce qui explique leur caractère d'urgence et leur
inefficacité pour le développement socioéconomique du
territoire.
Tableau n° 10. Sources de financement des
associations des sujets enquêtés
Question
|
Sources de financement
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
|
Quelles sont vos sources de financement pour réaliser
vos projets?
|
Subvention externes
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
63
|
100
|
Activités génératrices de revenus de
l'association (AGR)
|
Oui
|
18
|
28.57
|
Champs de cultures
|
Industries artisanales de saponification
|
Location des engins de transport (véhicule, moto)
|
Non
|
45
|
71.42
|
Total
|
63
|
100
|
Contributions des membres
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
63
|
100
|
Les données présentées dans ce tableau
montrent que 100% d'associations enquêtées ont pour sources de
financement les subventions externes et les contributions de leurs membres.
Trop peu d'associations malheureusement, soit 18% ont des activités
génératrices des revenus pour leur autofinancement,
notamment : Champs de culture, unité artisanale de saponification,
allocation des engins de transport (véhicule, moto).
Tableau n°11. Défis rencontrés dans
la réalisation des actions de développement et stratégies
entreprises par les associations pour les contourner
Question
|
Défis
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Stratégies entreprises
|
Quelles sont les défis que vous rencontrez dans la
réalisation de vos actions ?
|
Insécurité continue dans des zones
d'intervention
|
Oui
|
43
|
68.25
|
Plaidoyer auprès du gouvernement (local, provincial et
national) et sensibilisation des groupes armés pour le brassage.
|
Non
|
20
|
31.74
|
Total
|
63
|
100
|
Impunité des acteurs des violences malgré la
dénonciation des acteurs
|
Oui
|
61
|
96.82
|
Non
|
2
|
3.17
|
Total
|
63
|
100
|
Faible implication de l'Etat dans les actions de
développement communautaire.
|
Oui
|
47
|
74.60
|
Non
|
16
|
25.39
|
Total
|
63
|
100
|
Travail en dispersion des acteurs de développement
|
Oui
|
36
|
57.14
|
Travail en synergies et répartition des zones et
activités selon les domaines d'intervention des asbl membres
|
Non
|
27
|
42.85
|
Total
|
63
|
100
|
Conflit organisationnel
|
Oui
|
41
|
65.07
|
Non
|
22
|
34.92
|
Total
|
63
|
100
|
Détournement de fond par certains manageurs et
personnes d'influence des associations
|
Oui
|
54
|
85.71
|
Sensibilisation à la cohésion sociale, à
la bonne citoyenneté et à la bonne gouvernance locale.
|
Non
|
9
|
14.28
|
Total
|
63
|
100
|
Le tribalisme et l'ethnisme dans le choix et la
sélection des bénéficiaires.
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Inappropriation des acquis des projets par les
bénéficiaires
|
Oui
|
53
|
84.12
|
Implication de la population durant le processus de
planification.
Création des unités de production des revenus
par les asbl.
|
Non
|
10
|
15.87
|
Total
|
63
|
100
|
Dépendance financière quasi-absolue des asbl
vis-à-vis de l'extérieur
|
Oui
|
63
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
63
|
100
|
Il se remarque de résultats obtenus à partir de
ce tableau que toutes les associations enquêtées ; soit 100%
ont comme défis la dépendance financière quasi-absolue
vis-à-vis de l'extérieur ; le tribalisme et l'ethnicisme dans le
choix et la sélection des bénéficiaires.
En outre, certaines associations présentent d'autres
défis notamment :
· Impunité des acteurs des violences malgré
la dénonciation et la poursuite selon 96.82% ;
· Détournement de fonds par certains manageurs et
personnes d'influence des associations pour 85.71% ;
· Inappropriation des acquis des projets par les
bénéficiaires quant à 84.12%,
· Faible implication de l'Etat dans les actions de
développement communautaire d'après selon 74.60% ;
· Insécurité continue dans des zones
d'intervention pour 68.25%,
· Conflit organisationnel d'après
65.07% ;
· Travail en dispersion des acteurs de
développement comme prouvé par 57.14%.
Tableau n° 12. Position des enquêtés
sur la résolution des défis relevés ci-haut par les
stratégies entreprises pour les contourner et les indicateurs
objectivement vérifiables (IOV) y afférents.
Question
|
Réponses
|
effectif
|
%
|
Indicateurs ou raisons avancées
|
Effectif
|
%
|
Ces stratégies vous ont-elles permis d'atteindre vos
objectifs ?
Si oui, quelles en sont les indicateurs ?
Si non, pour quoi ?
|
Oui
|
23
|
36.50
|
Nombre de bénéficiaires en possession de leur
propre unité de production en augmentation
|
8
|
34.78
|
Nombre de filles qui étudient
|
3
|
13.04
|
Nombre de violences sexuelles en régression
|
12
|
52.17
|
Total
|
23
|
100
|
Non
|
40
|
63.49
|
L'impunité, l'injustice et faible implication de
l'Etat
|
10
|
25
|
Insuffisance de financement
|
15
|
37.5
|
Coutumes et pratiques traditionnels anti-développement
en stagnation
|
9
|
22.5
|
Insécurité en persistance
|
6
|
15
|
Total
|
63
|
100
|
Total
|
40
|
100
|
D'après les résultats présentés
dans ce tableau, il ressort que sur 100% des sujets enquêtés,
63.5% n'ont pas hésité de parler de l'inefficacité de
leurs stratégies qu'ils ont adoptées pour contourner les
défis du contexte pour lequel elles ont été
créées pour entre autres raisons : insuffisance de
financement (37.5%), impunité, l'injustice et faible implication de
l'Etat (25%), coutumes et pratiques traditionnelles anti-développement
en stagnation (22.5%) et peu de sujets enquêtés sont
optimistes en estimant que les stratégies qu'ils ont entreprises leur
ont permis d'atteindre leurs objectifs, au regard du nombre de violences
sexuelles en régression (52.17%), l'augmentation du nombre de
bénéficiaires en possession de leur propre unité de
production (31.78%), du nombre de filles qui étudient (13.04%) et
l'insécurité en persistante (15%).
Tableau n°13. Appréciation du niveau de
contribution des associations au développement du territoire de
Fizi.
Question
|
Appréciation
|
Effectif
|
%
|
Comment appréciez-vous la contribution de votre Asbl au
développement socio-économique du territoire de
Fizi ?
|
Moins de la moyenne
|
33
|
52.38
|
Moyenne
|
17
|
26.98
|
Plus de la moyenne
|
13
|
20.63
|
Total
|
63
|
100
|
Ce tableau présente les différentes
appréciations de la contribution des asbl au développement
socioéconomique du territoire de Fizi. Il ressort que la
majorité, soit 52.38% d'asbl enquêtées ont
apprécié à moins de la moyenne leur contribution au
développement du territoire de Fizi ; 20.63% ont
apprécié à la moyenne leur contribution au
développement du territoire et enfin, 13% d'asbl enquêtées
apprécient à plus de la moyenne leur contribution au
développement du territoire de Fizi.
Tableau n° 14. Répartition des
enquêtés selon leur reconnaissance de ce qui reste à faire
par les associations pour confirmer leur contribution au développement
du territoire de Fizi.
Question
|
Ce qui reste à faire
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Qu'est ce qui vous reste à faire pour confirmer votre
contribution au développement du territoire de Fizi ?
|
Multiplier des actions de lutte contre la pauvreté
|
Oui
|
31
|
49.2
|
Non
|
32
|
50.79
|
Total
|
63
|
100
|
L'accompagnement de la population dans leurs actions
|
Oui
|
36
|
57.14
|
Non
|
27
|
42.85
|
Total
|
63
|
100
|
Sensibilisation de l'Etat à prendre à main se
responsabilité de développement de la nation.
|
Oui
|
43
|
68.25
|
Non
|
20
|
31.74
|
Total
|
63
|
100
|
L'appropriation des acquis des actions de développement
par les bénéficiaires et l'exploitation des ressources locales
|
Oui
|
53
|
84.12
|
Non
|
10
|
15.87
|
Total
|
63
|
100
|
A partir des résultats obtenus dans ce tableau par
rapport aux actions qui restent à faire pour confirmer la contribution
des associations au développement du territoire de Fizi, nous constatons
que sur 100% des sujets enquêtés, nombreux, soit 84.12% parlent
de l'appropriation des acquis des actions de développement par leurs
bénéficiaires et l'exploitation des ressources locales, sont
suivis par 68.25% des sujets ayant parlé de sensibiliser l'Etat afin
qu'il prenne à main ses responsabilités de développement
de la nation, viennent en suite ceux qui pensent que ce qu'il faut encore faire
c'est l'accompagnement de la population dans leurs actions soit 57.14%, et
enfin, viennent ceux qui pensent qu'il faut encore multiplier des actions de
lutter contre la pauvreté.
Ces différentes actions listées dans le
paragraphe précédent constituent la perspective des associations
enquêtées. Il est vrai que beaucoup d'association ont aujourd'hui
plus de dix ans d'existence selon les résultats présentés
dans le tableau n°06 cela prouve que ce qu'ils ont déjà fait
dans la résolution des problèmes de développement du
territoire de Fizi auraient déjà produire des changements
positifs malheureusement, ce changement n'est pas encore observable au niveau
des ménages quelque soit dans les ménages des membres des
associations ou des personnes non associées ou encore des certains
animateurs non décideurs de ces associations.
2.2.2. Résultats issues
des questions adressées à la population
bénéficiaire des actions des asbl enquêtées en
territoire de Fizi.
Tableau n°15. Répartition des
bénéficiaires des actions des asbl selon l'âge.
Age
|
Effectif
|
%
|
15-18
|
15
|
20
|
19-45
|
36
|
48
|
46-60
|
18
|
24
|
61-75
|
6
|
8
|
Total
|
75
|
100
|
Il ressort de ce tableau que beaucoup de personnes
enquêtées soit 48% sont des jeunes appartenant dans le groupe
d'âge de 19-45 ans ; elles sont suivies par les adultes dont
l'âge varie de 46-60 ans représentant 24%, viennent en suite les
enfants qui sont dans la strate de 15-18 ans représentant 20% et enfin,
viennent les vieilles personnes dont l'âge varie de 61-75 ans soit 8%.
Tableau n°16. Répartition des
bénéficiaires des actions des asbl selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Homme
|
27
|
36
|
Femme
|
48
|
64
|
Total
|
75
|
100
|
A partir de ce tableau, nous constatons que sur 100% de
bénéficiaires enquêtés, plus de la moitié
soit 64% sont les femmes et, les hommes sont moins représentés
(36%). Cela pour de raison que toutes les asbl intervenant dans le territoire
de Fizi ont comme bénéficiaires les femmes (tableau
n°9).
Tableau n°17. Répartition des
bénéficiaires selon leur reconnaissance de quelques actions
déjà réalisées par les asbl en territoire de
Fizi
Question
|
Actions déjà
réalisées
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Citez quelques actions déjà
réalisées par les ONG et Asbl en territoire de Fizi?
|
Octroi des crédits
|
Oui
|
35
|
46.66
|
Non
|
40
|
53.33
|
Total
|
75
|
100
|
Octroi des intrants agricoles
|
Oui
|
48
|
64
|
Non
|
27
|
36
|
Total
|
75
|
100
|
Formation en métiers professionnels et octroie des kits
de travail.
|
Oui
|
50
|
66.66
|
Non
|
25
|
33.33
|
Total
|
75
|
100
|
Sensibilisation sur le VIH,
|
Oui
|
51
|
68
|
Non
|
24
|
32
|
Total
|
75
|
100
|
Sensibilisation sur les violences sexuelles et accompagnement
des victimes de ces violences sexuelles
|
Oui
|
49
|
65.33
|
Non
|
26
|
34.66
|
Total
|
75
|
100
|
Création des centres d'alphabétisation
|
Oui
|
30
|
40
|
Non
|
45
|
60
|
Total
|
75
|
100
|
Formation et sensibilisation sur les VBG
|
Oui
|
69
|
92
|
Non
|
6
|
8
|
Total
|
75
|
100
|
Sensibilisation sur la cohabitation pacifique et la paix
|
Oui
|
34
|
45.33
|
Non
|
41
|
54.66
|
Total
|
75
|
100
|
Réhabilitation des écoles
|
Oui
|
25
|
33.33
|
Non
|
50
|
66.66
|
Total
|
75
|
100
|
Les résultats inscrits dans ce tableau
présentent les activités déjà
réalisées dans le territoire de Fizi par les asbl selon leurs
bénéficiaires enquêtées. Nous les présentons
ci-dessous selon l'ordre d'importance :
· 92% représentent les personnes
enquêtées ayant cité la formation et la sensibilisation sur
les VBG,
· 75% représentent les sujets
enquêtés ayant cité la sensibilisation sur le VIH/SIDA,
· 66.66% constituent le pourcentage de personnes
enquêtées ayant cité la formation en métiers
professionnels et octroi de kit de travail,
· 65.33% représentent les personnes
enquêtées ayant parlé de la sensibilisation sur les
violences sexuelles et accompagnement des victimes de ces violences
sexuelles,
· 64% représentent les personnes
enquêtées ayant énuméré octroi des intrants
agricoles,
· 46.66% représentent les personnes
enquêtées ayant cité l`octroi de crédits,
· 45.33% représentent les sujets
enquêtés ayant énuméré la sensibilisation sur
la cohabitation pacifique et la paix,
· 40% représentent les personnes
enquêtées ayant parlé la création des centres
d'alphabétisation,
· Et enfin, 33.33% représentent les sujets
enquêtés ayant cité la réhabilitation des
écoles.
En analysant ces résultats, il y a lieu d'affirmer que
l'activité la plus courante dans le territoire de Fizi est la formation
et sensibilisation sur les VBG, car elle est citée par la
majorité des personnes enquêtées, soit 92% et la
réhabilitation des écoles est une activité non
fréquente ou non exécutée par la plupart d'asbl, car elle
est citée par peu des personnes enquêtées soit 33.33%.
Une autre explication de ces résultats est que la
majorité d'activités citées par les personnes
enquêtées sont des activités de renforcement des
capacités et de sensibilisation visant le changement de mentalité
qui sont suivis par les activités d'assistance sociales (donation). Les
asbl accordent donc plus d'attention aux projets d'urgence qu'aux projets de
développement durable.
Tableau n°18. Les catégories des
bénéficiaires des actions de développement des asbl en
territoire de Fizi.
Question
|
Bénéficiaires
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Qui avaient bénéficié de ces
actions ?
|
Femmes et filles violées et autres femmes victimes de
VBG
|
Oui
|
75
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
75
|
100
|
Toutes les catégories d'enfants
|
Oui
|
45
|
60
|
Non
|
30
|
40
|
Total
|
75
|
100
|
Population de différentes tribus pour des actions de
paix
|
Oui
|
32
|
42.66
|
Non
|
43
|
57.33
|
Total
|
75
|
100
|
Jeunes anciens combattants
|
Oui
|
25
|
33.33
|
Non
|
50
|
66.66
|
Total
|
75
|
100
|
En considérant les résultats obtenus dans ce
tableau relatif aux catégories des bénéficiaires des
actions des asbl dans le territoire de Fizi, il se dégage que toutes les
personnes enquêtées soit 100% ont cité les femmes
violées et autres femmes victimes de VBG. Les autres catégories
citées sont les enfants de toutes les catégories selon 60%
d'enquêtés ; la population en général selon
42,66% de l'échantillon ; et les jeunes, anciens combattants en
particulier d'après 33,33% d'enquêtés.
L'explication que nous pouvons donner à ce sujet est
que les personnes visées ou ciblées par les actions de
développement des asbl en territoire de Fizi sont en majorité
celles présentant des situations de vulnérabilité
particulière. Cette sélection des bénéficiaires ne
peut pas favoriser la résolution des problèmes de
développement avec efficacité, car les catégories des
personnes visées ne sont qu'une portion de la population en
difficulté.
Tableau n°19. Position des enquêtés
sur la résolution des problèmes de développement par les
asbl et indicateurs/raisons avancées.
Question
|
Position
|
Effectif
|
%
|
Indicateurs/
raisons
|
Effectif
|
%
|
Ces actions ont-elles résolu les problèmes de
développement dans votre milieu ?
Si oui, quelles sont les indicateurs ?
Si non, pour quoi ?
|
Oui
|
37
|
49.33
|
Nombre de personnes formées en diverses matières
|
27
|
54.05
|
Nombre de personnes ayant eu des crédits, des machines
à coudre
|
10
|
45.94
|
Total
|
37
|
100
|
Non
|
38
|
50.66
|
Les actions sont surtout orientées dans les urgences
|
17
|
44.73
|
Les actions entreprises ne répondent pas aux
priorités du milieu
|
21
|
55.26
|
Total
|
75
|
100
|
Total
|
38
|
100
|
Selon les résultats obtenus dans ce tableau, un nombre
important de sujets enquêtés soit 50,66% ont soutenu que les
actions de développement des asbl n'ont pas résolu les
problèmes de développement socioéconomique du territoire
de Fizi, car les actions entreprises sont surtout orientées dans les
urgences (assertion soutenue par 44,73% d'entre eux) et ne
répondent pas aux priorités du milieu (55,26%).
Par contre, 49.33% estiment que les actions de
développement des asbl contribuent à résoudre les
problèmes de développement dans leur milieu et cela peut
être vérifié par le nombre de personnes formées en
diverses matières selon 54.05% de personnes enquêtées et
le nombre de personnes ayant eu des crédits, des machines à
coudre, pour générer des revenus, d'après 45.94%.
Tableau n°20. Degré d'appréciation
des actions de développement des asbl par leurs
bénéficiaires.
Question
|
Degré
|
Effectif
|
%
|
Comment appréciez-vous les actions de ces ONGD et
Asbl ?
|
Faible
|
45
|
60
|
Moyen
|
20
|
26.66
|
Elevé
|
10
|
13.33
|
Total
|
75
|
100
|
Les résultats obtenus dans ce tableau nous renseignent
sur le degré d'appréciation des actions de développement
des asbl par leurs bénéficiaires. Il ressort que la
majorité de bénéficiaires enquêtés, soit 60%
ont apprécié à un degré faible la contribution des
actions des asbl au développement de leur milieu ; 26.66% de
bénéficiaires apprécient cette contribution à un
degré moyen et enfin, 13.33% de bénéficiaires soit une
minorité l'ont apprécié élevé.
Tableau n°21. Si le développement du
territoire de Fizi dépend de la création ou de l'existence des
asbl
Question
|
Position
|
Effectif
|
%
|
Raisons avancées
|
Effectif
|
%
|
Le développement socio-économique du territoire
de Fizi dépend-il de la présence des ONG ?
Pourquoi ?
|
Oui
|
35
|
46.66
|
L'Etat est démissionnaire
|
35
|
100
|
Total
|
35
|
100
|
Non
|
40
|
53.33
|
Affaire du gouvernement
|
15
|
37.5
|
De l'exploitation et de l'utilisation des ressources locales
à des fins du progrès économique et social.
|
25
|
62.5
|
Total
|
75
|
100
|
Total
|
40
|
100
|
Ce tableau présente les résultats sur la
question de savoir si le développement du territoire de Fizi
dépend de la création ou de l'existence des asbl. En regardant
ces résultats, nous remarquons que plus de la moitié de sujets
enquêtés, soit 53.33% ont soutenu que le développement du
territoire de Fizi ne dépend pas de la création ou de l'existence
des asbl, pensant que le développement d'un milieu donné est une
affaire du gouvernement selon 37.5% et de l'exploitation et de l'utilisation
des ressources locales à des fins du progrès économique et
social selon 62.5%.
D'autres sujets représentés par 46.66% ont
affirmé que le développement de Fizi dépend de la
création ou de l'existence des asbl, car l'Etat est
démissionnaire.
La population du territoire de Fizi n'a pas encore pris
conscience du développement endogène ; elle pense encore aux
efforts exogènes pour son développement.
Tableau n°22. Répartition des
enquêtés selon leur connaissance des facteurs limitant du
développement en territoire de Fizi malgré l'existence d'un
nombre élevé d'asbl et ONG.
Question
|
Facteurs
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Quels sont les facteurs qui font que le territoire de Fizi est
reculé en dépit de la prolifération des ONG et Asbl dans
cette entité ?
|
Insécurité
|
Oui
|
70
|
93.33
|
Non
|
5
|
6.66
|
Total
|
75
|
100
|
Détournement de fonds
|
Oui
|
65
|
86.66
|
Non
|
10
|
13.33
|
Total
|
75
|
100
|
L'opportunisme et la bureaucratie de la majorité d'asbl
|
Oui
|
50
|
66.66
|
Non
|
25
|
33.33
|
Total
|
75
|
100
|
Faible implication de l'Etat dans les actions de
développement
|
Oui
|
35
|
46.66
|
Non
|
40
|
63.33
|
Total
|
75
|
100
|
la faible participation de la population dans l'identification
des actions de développement
|
Oui
|
40
|
53.33
|
Non
|
35
|
46.66
|
Total
|
75
|
100
|
Beaucoup d'actions des associations sont plus caritatives
(assistance ou donation)
|
Oui
|
65
|
86.66
|
Non
|
10
|
13.33
|
Total
|
75
|
100
|
Passivité et dépendance de la population du
territoire de Fizi
|
Oui
|
55
|
73.33
|
Non
|
20
|
26.66
|
Total
|
75
|
100
|
Ce tableau présente les résultats concernant les
facteurs qui bloquent le développement du territoire de Fizi
malgré l'existence des asbl. Parmi ces facteurs, il y a
l'insécurité citée par 93.33% des sujets
enquêtés, soit une majorité ; le détournement
de fonds cité par 86.66% de sujets enquêtés ; les
actions sont plus caritatives qu'initiées par la base d'après
86.66% ; 66.66% l'opportunisme et la bureaucratie de la majorité
d'asbl ; la passivité et dépendance de la population du
territoire ; la faible participation de la population dans
l'identification des actions de développement selon 53.33% des
enquêtés et la faible implication de l'Etat dans les actions de
développement telle que évoquée par 46.66% des
enquêtés.
Tableau n°23. Répartition des
enquêtés selon leurs propositions de ce que les asbl et ONG
doivent faire pour contribuer efficacement au développement du
territoire de Fizi
Question
|
Stratégies /actions à mener par les asbl
et ONG
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Que peuvent faire les ONG et Asbl pour contribuer efficacement
au développement socio-économique dans le territoire de
Fizi ?
|
Appuyer la création des unités de production
|
Oui
|
45
|
60
|
Non
|
30
|
40
|
Total
|
75
|
100
|
Appuyer l'agriculture par la création des
coopératives agricoles et des pêches
|
Oui
|
57
|
76
|
Non
|
18
|
24
|
Total
|
75
|
100
|
Se dépasser des intérêts individuels et
familiaux dans le processus de développement communautaire
|
Oui
|
39
|
52
|
Non
|
36
|
48
|
Total
|
75
|
100
|
Faire impliquer la population dans l'identification des
actions de développement à mettre en oeuvre pour leur
bien-être.
|
Oui
|
38
|
50.66
|
Non
|
37
|
49.33
|
Total
|
75
|
100
|
Apprendre la population à se dépendre
soi-même
|
Oui
|
59
|
78.66
|
Non
|
16
|
21.33
|
Total
|
75
|
100
|
Pour contribuer efficacement au développement du
territoire de Fizi, les asbl et ONG doivent : apprendre la population
à se dépendre soi-même cela est évoqué par
78.66% des sujets enquêtés soit ; appuyer l'agriculture par
la création des coopératives agricoles et des pêches selon
76% ; appuyer la création des unités de production selon 60%
des sujets enquêtés ; se dépasser des
intérêts individuels et familiaux dans le processus de
développement communautaire selon les dire de 52% des sujets
enquêtés et impliquer la population dans l'identification des
actions de développement à mettre en oeuvre pour leur
bien-être tel que soutenu par 50.66% des enquêtés.
CONCLUSION PARTIELLE
L'étude que nous venons de mener dans le territoire de
Fizi a porté sur les asbl et la problématique de
développement socioéconomique du territoire de Fizi. 63 asbl et
75 personnes bénéficiaires de leurs actions de
développement ont constitué notre
échantillon.
L'objectif de cette étude était d'analyser
l'impact de la création et/ou de l'existence des asbl sur le
développement socioéconomique de territoire de Fizi.
La préoccupation principale était de savoir si
la création ou l'existence des asbl est une réponse à la
problématique du développement socio-économique du
territoire de Fizi.
L'analyse des résultats ressortis des questions
adressées aux associations sans but lucratif présentés
dans différents tableaux du deuxième chapitre nous permet de
tirer des conclusions telles que plusieurs associations ont
été créées dans le contexte de guerre pour
répondre aux séquelles des guerres qu'a connues la RDC de 1996
à 2003.
Par rapport à ce contexte, les actions et
stratégies qui ont été envisagées et qui sont
déjà réalisées jusqu'à ces jours par la
majorité d'asbl en territoire de Fizi sont plus des actions de lutte
contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Ces actions sont
dans les urgences et visent à rendre secours aux personnes
vulnérables et victimes des effets des guerres.
Il se dégage que toutes les associations
enquêtées dépendent des financements extérieurs, car
elles n'ont pas d'autofinancement pour la plupart. Cette dépendance est
à la base de leur amateurisme et manipulation par les bailleurs et cela
constitue un défi pour toutes les associations locales.
A part la dépendance financière, les asbl
enquêtées présentent d'autres défis tels que la
bureaucratie, l'opportunisme et le non considération des
intérêts réels de la population dans la planification des
projets et le tribalisme et l'ethnicisme dans le choix et la
sélection des bénéficiaires.
Les bénéficiaires des actions des asbl en
territoire de Fizi sont d'avis que les actions de développement des asbl
peuvent contribuer à résoudre quelques problèmes de
développement socioéconomiques du territoire de Fizi et notent
que les actions qu'elles entreprennent sont surtout orientées dans les
urgences et ne répondent pas aux priorités du milieu. Il en
résulte une appréciation à un degré faible de la
contribution des actions des asbl au développement de leur milieu au
point de faire remarquer que le développement du territoire de Fizi ne
dépend pas de la création ou de l'existence des asbl mais de
l'investissement du gouvernement et de l'exploitation et de l'utilisation des
ressources locales à des fins du progrès économique et
social.
Il faut en outre souligner l'insécurité, le
détournement de fonds, aspect caritatif de plusieurs actions mises en
oeuvre, la passivité et dépendance de la population de
l'assistance sociale, la faible participation de la population dans
l'identification des actions de développement, et la faible implication
de l'Etat dans les actions de développement, parmi les facteurs limitant
la contribution des asbl au développement socio-économique en
territoire de Fizi.
Pour ce faire, les bénéficiaires
enquêtés ont pensé que pour que les asbl contribuent
efficacement au développement du territoire de Fizi, elles doivent
impliquer la population dans le processus de planification de leurs projets,
apprendre à la population à se dépendre elle-même,
appuyer la création des unités de production, appuyer
l'agriculture par la création des coopératives agricoles et des
pêches.
Les résultats obtenus confirment nos hypothèses
de départ. D'où, la nécessité de mettre en place
des stratégies et/ou approches pour relever les défis et
contourner les obstacles prouvés par les asbl dans la réalisation
de leurs activités de développement.
Le chapitre qui suit sera consacré à la
présentation des stratégies et/ou approches de
développement à adopter par les asbl afin qu'elles
réussissent à résoudre effectivement et durablement les
problèmes de développent du territoire de Fizi.
CHAPITRE III. STRATEGIES ET
APPROCHES DE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE.
L'objectif principal de ce chapitre est de proposer des
stratégies et approches de développement socioéconomique
approprié pour le territoire de Fizi.
Pour ce faire, l'étude ambitionne d'apporter des
éléments de réponses aux défis et problèmes
de développement relevés dans les associations à but non
lucratif oeuvrant pour le développement en territoire de Fizi.
Les conclusions données par cette étude ont
montré que malgré les interventions des associations, il y a tant
de problèmes développement en territoire de Fizi qui n'ont pas
encore été résolus et qui dépassent la
capacité financière des asbl intervenant dans le secteur de
développement socioéconomique.
L'étude a donné une liste des problèmes
et défis auxquels nous proposons des stratégies ou approches
pour les contourner.
3.1. Approche de
développement communautaire.
La méthode de développement communautaire, vise
à susciter les entreprises et les groupements sociaux et culturels qui
sont les assises du développement, à créer des attitudes
et des comportements favorables au développement, à introduire et
à répandre des innovations techniques, à mobiliser la main
d'oeuvre, à canaliser l'épargner et à se prendre en
charge. Et le facteur humain y joue un rôle prépondérant.
En nous référant à REZSOHAZY, les objectifs de
développement communautaire peuvent se présenter comme
suit13(*) :
1. Le développement communautaire vise à
mobiliser les ressources matérielles et humaines sous-employées.
Ainsi, il peut organiser d'irrigation ou transformer en activité
productives les temps mort d'une population en chômage partiel. Il est
capable de déclencher n'importe quel processus économique dans
lequel le facteur humain (plus spécialement le travail) joue un
rôle nettement plus important que le facteur matériel
(partiellement le capital). Ainsi, il peut contribuer à doter une
communauté de son infrastructure économique (les routes par
exemple), c'est aussi sa tâche de créer des instituts ou
entreprises populaires, comme les coopératives qui suscitent et
utilisent l'épargne, rationalisent la distribution des biens, augmentent
la production.
Le progrès social ne dépend pas seulement de la
hausse du niveau de vie, mais également de la modification du genre de
vie ; le changement qualitatif qui intervient dans les conditions de
santé, dans l'éducation, dans la nutrition, dans le logement,
dans le loisir, en sont autant d'éléments importants. Le
développement communautaire aide à orienter ces changements.
2. Le développement communautaire apporte au programme
national ce qui lui manque. Ce dernier fixe les objectifs et met à la
disposition du pays des capitaux à investir. Il est fonction des
dispositions de la population de son esprit, de ses initiatives, de ses
attitudes, de sa volonté d'exécution. Le programme de
développement réussit dans la mesure où les hommes, chacun
à sa place et dans ses activités économiques,
déploient leurs efforts et leurs capacités économiques.
C'est justement le développement communautaire qui fait
découvrir, libérer et surgir tous les talents individuels et
collectifs cachés dans les ateliers, la petite exploitation, les
différentes groupements urbains ou ruraux et si précieux pour
accélérer la croissance d'une nation.
3. Le développement communautaire,
indépendamment de l'utilité objective des activités
entreprises, signifie pour la population participante l'instance
décisive du passage de la stagnation au progrès, le début
d'un changement mental. L'impulsion ne s'opère pas par contrainte
extérieure, elle surgit de la communauté même. Autrement
dit, le changement n'est pas imposé et de ce fait il n'est pas
douloureux, il est lancé, mené et aménagé par
ceux-là même qui doivent changer.
4. Le développement communautaire par les instituts,
les entreprises et les associations qu'il multiplie, organise la base et
crée ainsi une des conditions majeures de bon fonctionnement de la
démocratie.
Une société démocratique est
caractérisée par la présence à la base
d'institution et association au sein desquelles les citoyens peuvent
élaborer librement les décisions qui les concernent et
gérer en toute responsabilité leurs affaires communes ainsi que
par l'existence de procédés réguliers qui permettent de
définir la politique du pays et résoudre des problèmes
conformément à la volonté éclairée des
citoyens.
5. Le développement communautaire, conçu dans
une perspective nationale est un moyen d'intégration dans la vie du pays
et une école d'éducation civique.
Dans la démarche de la lutte contre la pauvreté,
l'asbl pourrait, dans ses objectifs de développement communautaire,
viser l'amélioration de la vie socioéconomique des populations en
développant les mécanismes d'accroissement des revenus surtout
par l'accompagnement des unités de production de la population. Dans
cette perspective, l'homme est associé à la conception et
à la réalisation du programme de développement en tant
qu'acteur, il ne subit pas mais il est l'artisan de transformation.
3.2. Stratégie de
participation de la population à leur propre développement
La stratégie proposée ici reste un moyen
adapté aux solutions proposées par les sujets ayant
été enquêtés par cette étude. L'objectif est
que les asbl l'utilisent afin de contribuer efficacement à la
résolution des problèmes de développement
socioéconomique qui se posent encore dans le territoire de Fizi.
Cette stratégie est fondée aux principes
participatifs généraux et aux méthodes spécifiques
à chaque secteur.
Les associations de développement auront à
travailler dans les secteurs retenus comme prioritaires par cette
étude : artisanale, agricole, pêche, élevage,
microcrédit dans le but de lutter contrer la pauvreté et
l'insécurité alimentaire qui constituent des problèmes
majeurs du territoire.
3.2.1. Principes
Les projets devraient être mis en oeuvre selon un
processus participatif, consultatif, à tous les niveaux, global,
flexible, responsabilisant, durable, sensible à la question de
l'égalité des sexes et en synergie avec d'autres asbl.
3.2.2. Diagnostic
Le diagnostic sera fondé sur une combinaison entre les
études techniques et la participation. On cherchera à obtenir le
maximum d'information sur l'état de lieu de la communauté et du
secteur d'activités concernés avec peu de ressources.
3.2.3. Conception
Trouver un équilibre entre les exigences de l'asbl et
les intérêts et priorités locales, spécialement ceux
de la population bénéficiaire. L'effort consiste à donner
plus d'espace et de pouvoir aux communautés locales.
3.2.4. Financement
Pour que les asbl réussissent leur mission concourant
à leur vision de développement, elles doivent avoir l'autonomie
financière. Il est souhaitable que l'asbl concoure au financement de ses
programmes de développement par des cotisations directes
périodiques de ses membres et par les revenus
générés de ses unités de production,
notamment : une exploitation agricole, un engin de pêche, une
industrie artisanale de transformation, conditionnement et conservation des
produits agricoles, etc.
3.2.5. Mise en oeuvre
La mise en oeuvre directe se limite aux projets à
petite échelle. Le succès de la mise en oeuvre dépend des
aptitudes à diriger et organiser un projet des responsables du projet et
de leurs homologues. L'efficacité des personnes est le facteur
fondamental pour la réussite de la mise en oeuvre d'un projet.
3.2.6. Evaluation
L'évaluation comme instrument pour garder trace des
exemples de réussite et des meilleures pratiques est plus important pour
une organisation.
La difficulté est que les évaluations sont
souvent trop liées aux enjeux politiques internes. On tente de cacher ce
qui n'a pas marché dans un projet. La perception d'un projet est plus
importante que ce qui s'est vraiment passé. Cela rend difficile de tirer
des leçons pour les projets futurs.
3.3. Création des
associations coopératives de développement.
La création des associations coopératives est
une stratégie ou moyen de développement socioéconomique du
milieu rural surtout celui caractérisé par la pauvreté.
Les résultats de notre étude ont prouvé que la
quasi-totalité d'asbl sont dépendantes financièrement et
cela constitue pour elles un obstacle dans la réalisation de leurs
objectifs de développement, car sans moyen, elles sont sujettes à
de nombreuses impositions méthodologiques et stratégiques dans
l'exécution des programmes de développement.
En tenant toujours compte des défis et problèmes
de développement relevés, la création des associations
coopératives nous paraît être une meilleure stratégie
de développement socioéconomique du territoire de Fizi. Les
principes coopératifs dépassent les limites des affinités
et de dépendance financière, ce qui est important par rapport aux
associations à but non lucratif.
3.3.1. Définition d'une
association coopérative
Une coopérative14(*) est une association autonome de personnes
volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins
économiques, sociaux et culturels communs au moyen d'une entreprise dont
la propriété est collective et où le pouvoir est
exercé démocratiquement.
3.3.2. Objectif d'une
association coopérative.
Elle a pour objectif de servir au mieux les
intérêts économiques de ses participants
(sociétaires ou adhérents).
L'association coopérative se distingue en cela de l'
association
à but non lucratif dont le but est moins lié aux
activités économiques et de la
société
commerciale qui établit une distinction entre ses associés et
ses clients ou usagers. Elle se distingue également de la
mutuelle
de par son statut juridique.3.3.3. Principes d'une association
coopérative.
1) Adhésion volontaire et ouverte à tous,
2) Pouvoir démocratique exercé par les membres,
3) Participation économique des membres,
4) Autonomie et indépendance,
5) Éducation, formation et information,
6) Coopération entre les coopératives,
7) Et engagement envers la communauté.
3.3.4. Limites d'une
association coopérative paysanne
Une association coopérative paysanne connait des
limites dans la réalisation de ses objectifs mais ces limites sont
faciles à éviter :
· Problèmes de moyen
financier : il y a toujours insuffisance de moyen financier au
début, ce qui risque à bloquer la réalisation des
objectifs. Pour ce faire, la coopérative doit au départ mettre en
place des unités de production des revenus (champs, cheptel, ...) pour
son autonomisation.
· Problèmes techniques :
souvent, les membres coopérants ne sont pas capables de gérer
leurs actions ce qui les amènent à engager des personnes
extérieures n'ayant pas la même vision que la leur. Ce ci risque
à la coopérative de se désorienter et de perdre le
contrôle. D'où, la coopérative doit tout faire pour former
les membres coopérant dans le domaine de leurs interventions afin que la
gestion soit exclusivement dans les mains des coopérants.
CONCLUSION GENERALE
Le territoire de Fizi compte aujourd'hui plus d'asbl, plus
d'initiatives de développement, plus d'ONG locales qu'internationales
oeuvrant pour son développement mais les observations montrent que
depuis une décennie d'interventions de toutes ses unités dans le
territoire de Fizi, leur impact reste à désiré. La
population reste dans une pauvreté alarmante marquée par la
faible production agricole, le faible accès au service de santé,
la misère, le chômage et le sous emploi.
La préoccupation principale de cette étude
était de savoir si la création ou l'existence des asbl est une
réponse à la problématique du développement
socio-économique du territoire de Fizi.
Nos hypothèses ont été positives mais
avec plus d'inquiétudes, la création et/ou l'existence des Asbl
serait une réponse à la problématique du
développement socioéconomique en territoire de Fizi.
Néanmoins, à partir de faiblesses présentées par
nombreuses asbl, il s'est avéré que malgré l'accroissement
en nombre d'associations oeuvrant pour le développement dans le
territoire de Fizi, la situation humanitaire est en perpétuelle
dégradation.
En effet, les stratégies utilisées par les asbl
pour contribuer au développement ne sont pas efficaces et durables.
Plusieurs raisons expliquent cette inefficacité notamment : la non
prise en compte des besoins réels et ressentis par la population
bénéficiaire, une dépendance financière absolue de
la quasi-totalité d'asbl vis-à-vis de l'extérieur, le
tribalisme et népotisme dans la sélection des
bénéficiaires, le travail en dispersion et l'orientation des
actions dans une vision purement sociale qu'économique, la non
implication de la population bénéficiaire dans la gestion du
cycle des projets, l'absence d'une vision de développement,
l'utilisation des personnes familiales sans expériences et
compétences, la considération de plusieurs domaines
d'interventions, l'opportunisme, l'orientation des interventions dans les
projets des urgences que dans les projets de développement, etc.
Pour que les Asbl aient un impact positif sur le
développement socio-économique du territoire de Fizi, elles
doivent orienter leurs actions dans une vision du développement social
et économique en mettant l'intérêt sur l'homme. Leurs
stratégies doivent être plus participatives et fondées sur
les principes coopératifs.
Nous avons organisé une enquête auprès des
asbl pour vérifier nos hypothèses. L'enquête a
été réalisée grâce à la méthode
systémique et au moyen de techniques d'enquête dont la
documentation, l'interview dirigée ou questionnaire d'enquête, la
documentation et l'observation directe.
L'analyse des résultats ressortis des questions
adressées aux associations sans but lucratif présentés
dans différents tableaux du deuxième chapitre nous permet de
tirer des conclusions telles que plusieurs associations ont
été créées dans le contexte de guerre pour
répondre aux séquelles des guerres qu'a connues la RDC de 1996
à 2003.
Par rapport à ce contexte, les actions et
stratégies qui ont été envisagées et qui sont
déjà réalisées jusqu'à ces jours par la
majorité d'asbl en territoire de Fizi sont plus des actions de lutte
contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Ces actions sont
dans les urgences et visent à rendre secours aux personnes
vulnérables et victimes des effets des guerres.
Il se dégage que toutes les associations
enquêtées dépendent des financements extérieurs, car
elles n'ont pas d'autofinancement pour la plupart. Cette dépendance est
à la base de leur amateurisme et manipulation par les bailleurs et cela
constitue un défi pour toutes les associations locales.
A part la dépendance financière, les asbl
enquêtées présentent d'autres défis tels que la
bureaucratie, l'opportunisme et le non considération des
intérêts réels de la population dans la planification des
projets et le tribalisme et l'ethnicisme dans le choix et la
sélection des bénéficiaires.
Les bénéficiaires des actions des asbl en
territoire de Fizi sont d'avis que les actions de développement des asbl
peuvent contribuer à résoudre quelques problèmes de
développement socioéconomiques du territoire de Fizi et notent
que les actions qu'elles entreprennent sont surtout orientées dans les
urgences et ne répondent pas aux priorités du milieu. Il en
résulte une appréciation à un degré faible de la
contribution des actions des asbl au développement de leur milieu au
point de faire remarquer que le développement du territoire de Fizi ne
dépend pas de la création ou de l'existence des asbl mais de
l'investissement du gouvernement et de l'exploitation et de l'utilisation des
ressources locales à des fins du progrès économique et
social.
Il faut en outre souligner l'insécurité, le
détournement de fonds, aspect caritatif de plusieurs actions mises en
oeuvre, la passivité et dépendance de la population de
l'assistance sociale, la faible participation de la population dans
l'identification des actions de développement, et la faible implication
de l'Etat dans les actions de développement, parmi les facteurs limitant
la contribution des asbl au développement socio-économique en
territoire de Fizi.
Pour ce faire, les bénéficiaires
enquêtés ont pensé que pour que les asbl contribuent
efficacement au développement du territoire de Fizi, elles doivent
impliquer la population dans le processus de planification de leurs projets,
apprendre à la population à se dépendre soi-même,
appuyer la création des unités de production, appuyer
l'agriculture par la création des coopératives agricoles et des
pêches.
Les résultats obtenus confirment nos hypothèses
de départ.
Pour contourner tous ces défis et obstacles de
développement, nous avons conseillé l'application de l'approche
de développement communautaire aux asbl. Une stratégie de
participation de la population à son propre développement a
été développée. Ces stratégie et approche
proposées se fondent sur le principe de la participation de la
population bénéficiaire dans le processus de développement
de leur milieu.
En plus, il nous a été plus aisé
d'encourager la création d'associations coopératives comme
modèle d'accroissement de la production des revenus de la population
par rapport aux avantages que ce type d'associations offre à ses
bénéficiaires coopérants que ceux dont les asbl laissent
à leurs cibles ou bénéficiaires.
Par ailleurs, le développement est un processus et de
longue haleine et sa faisabilité dépend d'abord d'une politique
nationale et locale de développement. Les actions des asbl constituent
une lance de fer aux problèmes primaires de développement. Ainsi,
nous recommandons au gouvernement provincial et national de mettre en place une
politique de développement socioéconomique de sa population
visant à réduire le niveau de pauvreté et de misère
dont la population de Fizi est victime.
Sans prétention d'avoir parcouru tous les contours du
sujet traité, nous pensons tout de même avoir fait quelque chose
d'utile en rédigeant ce travail qui du reste sanctionne la fin de notre
cursus académique.
Ainsi, nous sommes ouverts à toutes critiques et
suggestions en vue de son amélioration.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1) DELLER.J.P., ONG et développement
société, économie et politique, collection homme et
société, Ed. Karthala, 1998
2) G. SOUSI, Les associations, éd. DALLOZ,
paris, 1985
3) Houee P. Les politiques de développement rural.
Des années de croissance aux temps d'incertitude, Paris, INRA-
Economica, 1989.
4) REZSOHAZY, Manuel de développement
communautaire, PUF, Paris, 1966,
5) Frédérique Appfel_Marglin et alii,
Défaire le développement, refaire le monde, l'Aventurine,
Paris, 2003.
6) EKWA BIS ISAL, Les organisations non gouvernementales
(ONG) chrétiens et le développement intégral du
Zaïre, in « Ethique chrétien et Société
africaine », Actes de la 16è semaine théologique de
Kinshasa », Facultés Catholiques de Kinshasa, Kinshasa, 1987.
II. Rapports
7) PNUD, Rapport sur la situation de développement
humain, 2010
8) PNUD, Rapport sur la Pauvreté et conditions de vie
des ménages du SUD-KIVU, Mars 2009.
9) ANINGINA TSHUFU BIBIANE. , Diagnostic des ONG en RDC, PNUD,
Rapport de consultance, Kinshasa, Juin, 1999,
10) Rapport annuel du territoire de Fizi, 2009, 2010.
III. Cours
11) Perroux, cité par BASHENDE Notes du cours de
développement communautaire et rural, G1ISDR-UVIRA, 2007-2009
12) ALAMA LANA cité par BITUNDU MWANANTANYA J.-P.,
Notes du cours d'écodéveloppement, inédit, L1 ISDR UVIRA,
2010-2011
13) TSASA, Comptabilité des sociétés,
Cours inédit, G2, Gestion et administration, ULPGL/ GOMA, 2004
IV. Webographie
14)
www.un.org, 15 mai
2012
TABLE DES MATIERES
PRELUDE
.......................................................................................
i
IN
MEMORIAM ................................................................................
ii
DEDICACE
....................................................................................
iii
REMERCIEMENTS
..........................................................................
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
............................................................ .. v
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. PROBLEMATIQUE
1
0.2. HYPOTHESES
3
0.3. OBJECTIF
4
0.3.1. Objectif global
4
0.3.2. Objectifs spécifiques
4
0.4. METHODOLOGIE
4
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
0.6. DELIMITATION DU SUJET
5
0.6.1. Délimitation spatiale
5
0.6.2. Délimitation Temporelle
5
0.6.3. Délimitation thématique
5
0.7. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
6
CHAPITRE I. GENERALITES.
7
1.1. CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
7
1.1.1. Définitions des concepts
clés.
7
1.1.2. Les associations sans but lucratif (ASBL) en
RDC
9
1.1.3. Organisation non gouvernementale
10
1.2. PRESENTATION ET PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT
DU TERRITOIRE DE FIZI.
11
1.2.1. ORGANISATION ADMINISTRATIVE
11
1.2.2. ENVIRONNEMENT POLITIQUE
12
1.2.3. IMPACTS DES GUERRES ET AUTRES CONFLITS
ARMES
12
1.2.4. CARACTERISTIQUES SOCIOCULTURELS
13
1.2.5. FACTEURS FAVORABLES AU DEVELOPPEMENT
14
1.2.6. FACTEURS DEFAVORABLES AU DEVELOPPEMENT
14
1.3. SITUATION DES SECTEURS
15
1.3.1. EDUCATION
15
1.3.2. AGRICULTURE
17
1.3.3. PECHE
18
1.3.4. ENVIRONNEMENT
20
1.3.5. TRANSPORTS, COMMUNICATION ET
TELECOMMUNICATION
20
1.3.6. HABITAT ET EAU
22
CHAPITRE II. PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
23
2.1.1. Population d'étude.
23
2.1.2. Population cible
23
2.1.3. Détermination de la taille de
l'échantillon
23
2.1.4. Méthodologie
24
2.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
24
2.2.1. Résultats ressortis des questions
posées aux asbl.
24
2.2.2. Résultats issues des questions
adressées à la population bénéficiaire des actions
des asbl enquêtées en territoire de Fizi.
34
CONCLUSION PARTIELLE
41
CHAPITRE III. STRATEGIES ET APPROCHES DE
DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE.
43
3.1. Approche de développement
communautaire.
43
3.2. Stratégie de participation de la
population à leur propre développement
45
3.2.1. Principes
45
3.2.2. Diagnostic
45
3.2.3. Conception
45
3.2.4. Financement
45
3.2.5. Mise en oeuvre
46
3.2.6. Evaluation
46
3.3. Création des associations
coopératives de développement.
46
3.3.1. Définition d'une association
coopérative
46
3.3.2. Objectif d'une association
coopérative.
47
3.3.4. Limites d'une association coopérative
paysanne
47
CONCLUSION GENERALE
48
BIBLIOGRAPHIE
51
TABLE DES MATIERES
52
ANNEXES
* 1 PNUD, Rapport sur la
situation de développement humain, 2010, p3
* 2 ALAMA LANA cité par
BITUNDU MWANANTANYA J.-P., Notes du cours
d'écodéveloppement, inédit, L1 ISDR UVIRA, 2010-2011,
p.30
* 3 PNUD, Rapport sur la
Pauvreté et conditions de vie des ménages du SUD-KIVU, Mars
2009, p.2
* 4 DELLER.J.P., ONG et
développement société, économie et politique,
collection homme et société, Ed. Karthala, 1998, p.590.
* 5 ANINGINA TSHUFU BIBIANE. ,
Diagnostic des ONG en RDC, PNUD, Rapport de consultance, Kinshasa,
Juin, 1999, p.17.
* 6 F. Perroux, cité par
BASHENDE Notes du cours de développement communautaire et
rural, G1ISDR-UVIRA, 2007-2009, inédit, p11
* 7 G. Myrdal cité par
Frédérique Appfel_Marglin et alii, Défaire le
développement, refaire le monde, l'Aventurine, Paris,
2003, p34.
* 8
www.un.org, 15 mai
2012
* 9 B. TSASA,
Comptabilité des sociétés, Cours inédit, G2,
Gestion et administration, ULPGL/ GOMA, 2004, p. 8
* 10 G. SOUSI, Les
associations, éd. DALLOZ, paris, 1985, p.17
* 11 Ekwa Bis Isal, Les
organisations non gouvernementales (ONG) chrétiennes et le
développement intégral du Zaïre, in « Ethique
chrétienne et Société africaine »,
Actes de la 16è semaine théologique de Kinshasa,
Université Catholique de Kinshasa, Kinshasa 1987, p.23
* 12 Bureau de l'Etat civil,
Territoire de Fizi, Rapport annuel 2011.
* 13 REZSOHAZY, Manuel de
développement communautaire, PUF, Paris, 1966, pp.10-13.
* 14 Houee P. Les politiques de
développement rural. Des années de croissance aux temps
d'incertitude, Paris, INRA- Economica, p35, 1989.
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