I.2.4. La végétation
La végétation de l'ensemble de la province du
Kadiogo est de type savane à dominance arbustive et arborée. Elle
correspond au domaine phytogéographique nord-soudanien (GUINKO S. et
FONTES J., 1995). Celle que l'on rencontre dans la commune de Saaba s'inscrit
dans le type savanicole à densité variable. De façon
générale, on y rencontre une formation plutôt
clairsemée, subdivisée en plusieurs secteurs
végétatifs.
De ces formations s'ajoutent les îlots de forêt
claire et des galeries de forêt qui constituent des formations ripicoles
le long du Massili, principal cours d'eau. Enfin, on note la présence
d'importants contingents de strates graminéennes annuelles constituant
le spectre fourrager. C'est dans cet ensemble phytogéographique que la
forêt classée de Gonsé (l'unique réserve naturelle
dense de la commune) est située. Mais confrontée aux contraintes
climatiques et à une pression humaine énorme, elle est
menacée de disparition.
Selon DAFOR (2002), l'inventaire forestier
réalisé en 2002, précise que la forêt de
Gonsé est composée de petites unités
végétatives qui sont; la savane arbustive claire (3343, 215 ha),
la savane arbustive dense (1030, 602 ha), la forêt galerie (729, 498 ha),
la savane arborée claire (516, 650 ha) et la savane arborée dense
(111, 637 ha). A ces formations s'ajoutent les sols nus, dégradés
et érodés (465, 916 ha). De nos jours, ces formations
végétales évoluent beaucoup plus vers des formations
steppiques.
I.2.5. Les ressources fauniques de la forêt
Le domaine phytogéographique confère un type de
faune bien déterminé. Selon les recherches de la direction du
suivi écologique, l'ensemble de la faune de Gonsé comprend trois
catégories : les mammifères, l'avifaune et les reptiles.
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La première catégorie concerne les
mammifères. Selon la population riveraine, ce type de faune était
abondant dans la forêt; mais elle a disparu depuis la grande
sécheresse des années 70. On y trouvait des grands
mammifères comme Syncerus caffer caffer (le buffle),
Strutio camelus (l'Autruche), Kobus kob kob (le cob de
buffon), Alcelaphus buselaphus (le bubale), Damaliscus
korrigum (le damalisque), Acinonyx jubatus (la panthère)
etc. De nos jours presque la totalité de ces animaux a disparu. On ne
retrouve que des petits mammifères tels que Canis aureus (le
chacal commun), Felis libyca (le chat sauvage), Viverra
civetta (la civette), Lepus crowshayi (le lièvre), etc.
La deuxième catégorie concerne l'avifaune. Selon
COMPAORE E., (1997) et HEYMANS J.C., (2002), un grand nombre d'espèces
d'oiseaux ont été observés dans la forêt. La liste
de ces oiseaux n'est pas exhaustive. On rencontre cependant Terathopius
ecaudatus (l'aigle bateleur), Centropus senegalensis (le coucal
gris), Numida meleagris (la pintade commune), Francolimus
bicalcaratus (Francolin). La forêt constitue un refuge de ces
espèces mais certains facteurs comme les feux de brousse, la
déforestation et le braconnage perturbent le biotope de ces oiseaux.
La troisième catégorie d'espèces est
constituée de reptiles et d'insectes. D'après l'inventaire de
HEYMANS et SAWADOGO en 2002, on dénombre quelques espèces dont le
varan du Nil (Varanus niloticus), le python de Sebba (Python
sebae). D'autres espèces de reptiles comme les lézards, les
serpents, les tortues terrestres (Kinixys, Testudo sp) sont
également cités (enquêtes de terrain, 2009). La
péjoration climatique et les pollutions de la ville de Ouagadougou sont
les causes premières de la disparition de certaines espèces
(SAWADOGO, 2002). Pour (54,4 %) de la population de l'échantillon, la
forte pression démographique et les sécheresses
répétitives constituent les raisons de cette disparition de la
faune (annexe 2).
De nos jours, ce milieu physique est le théâtre
d'une dynamique liée plus ou moins aux variabilités climatiques
et à l'occupation de l'espace.
La commune de Saaba est un pôle d'attraction des
citadins nantis (opérateurs économiques, responsables
politiques...) pour la réalisation des activités commerciales
(hôtellerie, installation industrielle, institutions) et agro-pastorales
(vergers, fermes). Cela donne lieu à un phénomène de
transaction foncière. L'ensemble des éléments physiques
favorables ou non a permis l'installation d'une population
hétérogène. Ce milieu constitue également le
support des activités généralement agricoles de cette
population.
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