CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
Ce chapitre présente les données physiques et les
éléments de l'organisation sociodémographique,
socio-économique et politique du milieu.
I. LE CADRE PHYSIQUE DU MILIEU
L'environnement physique est la base de toute activité
humaine. L'analyse et la compréhension de la dynamique spatiale du
milieu sont le socle de toute approche visant à l'amélioration
des conditions d'existence de ceux qui l'occupent. La connaissance et la
compréhension de ce milieu permettent de savoir comment ceux-ci
s'organisent, y vivent et comment ils s'adaptent aux différentes
mutations des conditions naturelles. La particularité de la zone
d'étude est l'existence du massif forestier. La présentation et
la description des éléments caractéristiques de cet
environnement et leur rapport avec l'organisation de la population
s'avèrent nécessaires.
I.1. La situation géographique du milieu
d'étude
La forêt classée de Gonsé est
située dans la commune de Saaba, province du Kadiogo, à 25 km de
la ville de Ouagadougou sur la route nationale N° 4 reliant Ouagadougou
à Koupéla. Elle se localise entre les parallèles
12°19' et 12°27' de latitude nord et les méridiens 1°16'
et 1°21' de longitude ouest. Saaba fait partie des six communes rurales de
la Région du Centre depuis 2006. D'une superficie de 520 km2,
la commune compte 23 villages administratifs. Elle est limitée à
l'ouest par la commune de Ouagadougou, au sud et au sud-est par la commune
rurale de Koubri, à l'est par la commune rurale de Nagréongo et
au nord par celles de Loumbila et Ziniaré. Située dans la zone
phytogéographique soudanienne, la localité regorge de quelques
formations végétales composées de plantations
individuelles et de réserves naturelles. On peut citer la forêt
communale de Barogho, réalisée en 1996 et la forêt de
Gonsé d'une superficie de 6.500 ha, située dans la partie est de
la commune. Classée en 1953, par l'arrêté N° 153/SE/F
du 28 février 1953 conformément à l'esprit du 4 juillet
portant régime forestier en AOF, la forêt a été
d'abord gérée par l'administration coloniale et par la suite par
l'Etat après les indépendances. Elle a fait l'objet
d'interventions de nombreux projets de gestion depuis les années
1950.
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Carte n° 1°: Situation de la forêt de
Gonsé et les sites d'enquêtes
Source : BNDT 31 / 08 / 2010 SANKARA T.
Bakari
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I.2. La morphologie du milieu d'étude I.2.1. Le
relief et la géologie
L'analyse des éléments du relief et de la
géologie s'appuie sur les travaux déjà
réalisés dans la province du Kadiogo. Les unités
topographiques et géologiques de la commune de Saaba sont à
l'image de celles de la province. L'ensemble est caractérisé par
une pénéplaine. Celle-ci a été
façonnée dans le massif précambrien et s'étend sur
trois quart du pays. Ainsi le relief de la province est dans son ensemble
monotone et peu élevé par rapport au niveau de la mer.
De façon spécifique, la province du Kadiogo est
composée de deux (2) entités topographiques qui sont la plaine et
les bas-fonds. La plaine d'une altitude moyenne de 300 m couvre une superficie
de 1903 km2, soit 66 % du territoire provinciale. On note dans la
zone la présence de quelques bas-fonds couvrant environ 96
km2 soit 33 % du territoire. De ce fait le relief de la commune
correspond à une plaine d'une altitude moyenne comprise entre 260 et 300
m, caractérisé par une platitude et une monotonie d'ensemble avec
des pentes de l'ordre de 1 à 2% aboutissant à des talwegs dont
les remblais sont le plus souvent repris par l'érosion.
Du point de vue géologique ; la commune de Saaba est
constituée d'une part par des magnétites et des granites
indifférenciés qui datent de l'époque
anté-birrimienne et qui couvrent environ 99 % du territoire provincial.
Et d'autre part des méta-volcanites neutres à basiques mises en
place pendant le birrimien et qui couvrent moins de 1 % de l'ensemble du
territoire de la province du Kadiogo.
Dans l'ensemble, la commune à l'image de la province
dispose d'une faible potentialité de ressources hydrogéologiques
en raison de la structure géologique et du sous-sol dominé par
les roches plutoniques et métamorphiques.
I.2.3. L'hydrographie
Les principaux cours d'eaux de la province et leurs
ramifications se rattachent au bassin versant du Nakambé. Ils sont
temporaires, d'où leur tarissement rapide en saison sèche. Le
Massili, affluent du Nakambé, est le plus important cours d'eau de la
commune de Saaba. La forêt classée de Gonsé dans son
ensemble est drainée par ce cours d'eau saisonnier. Pour faire face
à la temporalité des régimes des cours d'eau, quelques
aménagements ont été réalisés en vue
d'améliorer la disponibilité de l'eau. Cette option permet
à certaines populations riveraines d'y mener des activités
de contre-saison. Il s'agit des barrages et retenues d'eau de
Tensobtenga, Tanghin (digue actuellement endommagée (cf. photo
n°1), de Kaongo, de Koala, de Komkaga et de Gonsé. De nos jours ces
réserves d'eau de surface sont très polluées par les
effluents industriels de Kossodo (PCD Saaba, 2008). Ainsi ces cours d'eau, loin
de constituer des réserves d'eau pour les ressources naturelles,
agissent négativement sur la biodiversité. Cette situation de
pollution constitue une menace grave pour la biodiversité de l'ensemble
de la forêt classée. Pour 22,2 % de la population de
l'échantillon, la disparition de certaines espèces fauniques est
à mettre en relation avec cette pollution des cours d'eau. Egalement les
phénomènes de réchauffement climatique occasionnent le
tarissement rapide de ces points d'eau, limitant ainsi la rentabilité
des cultures de contre saison.
Photo n° 1: Digue du barrage de Tanghin
endommagée en 2009
Digue
Digue endommagée
Plan d'eau d'
Cliché : SANKARA T. Bakari, novembre
2009
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