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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par T. Bakari SANKARA Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010 |
A travers l'analyse du graphique 7, on remarque que les variations interannuelles des n° températures se stabilisent autour de 28°c qui traduit une lég ère hausse. Cette variation de la température plus remarquable pour les extrêmes s'inscrit dans la tendance générale des différentes opinions soutenant le réchauffement de la planète ces dernières décennies. Ce changement anormal pourrait être imputable aux activités humaines qui libèrent des gaz à effet de serre (GES). Graphique n° 6: L'évolution interannuelle des températures moyennes de Ouagadougou (1980 à 2009) Temperature(°c) 30,00 29,50 29,00 28,50 28,00 27,50 27,00 26,50 26,00 25,50 Evolution annuelle des températures Droite de tendance Années Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso II.1.3.3. L'évapotranspiration Les graphiques n°8 et n°9 présentent l'évapotranspiration qui constitue la quantité d'eau totale transférée du sol vers l'atmosphère. Ce processus se fait par évaporation au niveau du sol et 34 par la transpiration des plantes. Il permet, en combinaison avec la pluviométrie, de déterminer la période végétative favorable. Dans la station de Ouagadougou, la moyenne annuelle de l'évapotranspiration de la série 1980- 2009 est de 1858,1667 mm. L'ETP varie au cours de l'année suivant l'évolution de la pluviométrie (graphique 8) et de la température (graphique n°9). Ainsi, les valeurs extrêmes de cet élément sont observées pendant la saison de transition (sèche et humide) avec un record mensuel élevé dans le mois de mars (197,85 mm). Du mois de janvier à juin, on enregistre une forte évapotranspiration. Elle diminue à partir du mois de juillet et se maintient faiblement en août (136,33 mm) et septembre (143,52 mm). A partir du mois d'octobre, on remarque à nouveau une augmentation progressive de l'évapotranspiration. La hausse de l'ETP observée à travers la courbe coïncide avec les mois de l'année enregistrant de faibles précipitations (graphique n°8) et les mois de fortes chaleurs (graphique n°9). Le début du mois de juillet jusqu'en fin septembre marque la période de forte pluviométrie et de faible température. En conséquence, l'ETP varie par rapport aux moyennes mensuelles des pluviométries et des températures. Les variations des maxima et des minima de l'évapotranspiration de la station indiquent de façon générale que les valeurs peuvent passer du simple (en saison pluvieuse) au double (en saison sèche). La forte variabilité de ce paramètre est très perceptible au cours de l'année. L'analyse s'appuie sur les travaux de certains auteurs. Le modèle de Franquin du bilan hydrique prend en compte la pluviométrie et l'évapotranspiration (ETP). Ce modèle détermine 4 saisons ; une saison sèche (P< ETP/2) ; une saison pré-humide (ETP/2< P< ETP) ; une saison humide (P> ETP) et la période post-humide (P< ETP). Le graphique n°8 permet de voir véritablement 3 saisons avec une courte période posthumide. L'on considère les deux périodes et celle humide comme les périodes favorables à la croissance végétative. Les fortes variabilités des moyennes mensuelles et saisonnières de l'ETP de la série (1980-2009) influencées par la température et l'harmattan dans cette zone ont eu des conséquences sur la disponibilité des quantités d'eau et la mise en place effective des activités agricoles surtout maraîchères. Graphique n° 7: Les moyennes mensuelles d'ETP- ETP/2 et la pluviométrie de Ouagadougou (1980-2009) ETP-ETP/2(mm) 250,00 200,00 150,00 100,00 50,00 0,00 Moyenne mensuelle de ETP ETP/2 Pmm( moyenne mensuelle ) Mois Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso Graphique n° 8: Les moyennes mensuelles d'ETP-ETP/2 et la température de Ouagadougou (1980-2009) ETP-EP/2(mm) 250,00 200,00 150,00 100,00 50,00 0,00 Moyenne mensuelle de ETP ETP/2 Moyenne mensuelle des températures Mois 34,00 32,00 30,00 28,00 26,00 24,00 22,00 20,00 Temperature(°c) Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso II.1.3.4. L'insolation et l'humidité II.1.3.4.1. L'insolation La durée moyenne de l'ensoleillement (insolation) a connu beaucoup de variation au cours des trente dernières années. Cela est perceptible à travers le graphique qui indique un ensoleillement moyen de près de 256 heures par an. La moyenne mensuelle d'insolation de la série (1980-2009) est de 8 heures par jour. La tendance générale montre une légère baisse de l'insolation durant les trente dernières années. De près de 271,45 heures comme ensoleillement moyen en 1980, il est passé à 241,94 heures soit une baisse de 0,39%. L'observation du graphique montre une discordance avec la tendance générale à une hausse de la température due à l'ensoleillement. D'autres paramètres pourraient mieux expliquer cette situation. Graphique n° 9: Les variations interannuelles de l'insolation moyenne de Ouagadougou (1980 -2009) Insolation(bJj) 280,00 270,00 260,00 250,00 240,00 230,00 220,00 Insolation moyenne Droite de tendance Années Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso II1342 L'hidié Les trente dernières années ont enregistré une variation interannuelle en dents de scie de l'humidité, en donnant une tendance générale à la hausse (graphique n°11). La moyenne annuelle de la valeur de l'humidité se situe à 50,43 %. Entre 1980 et 2008, des valeurs sensiblement en hausse ont été enregistrées mais sont en deçà de la moyenne. L'année 2003 est celle qui a enregistré la forte valeur d'humidité (52 %) et la plus faible valeur a été enregistrée en 1985 (46,25 %). Graphique n° 10: Les variations interannuelles de l'humidité moyenne relative de Ouagadougou (1980-2009) Années 53,00 Humidite(%) 52,00 51,00 50,00 49,00 48,00 47,00 46,00 45,00 44,00 43,00 Moyenne annuelle de l'humidité Droite de tendance 36 Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso 37 II.1.3.5. Le vent La vitesse du vent au cours des trente dernières années a connu une variation à la hausse. L'observation de la droite de tendance sur la période traduit cette augmentation de la vitesse du vent. Mais dans le détail, l'analyse de la courbe révèle deux principales phases. De 1982 à 1998, on constate une légère hausse de la vitesse du vent avec des valeurs en deçà de la moyenne annuelle. Elle se situe à 2,26 m / s. La plus faible valeur enregistrée en cette période est de 1, 48 m / s (1993). Entre 1999 à 2009, la tendance évolutive est nettement supérieure à la période précédente. La faible valeur de cette période s'établit à 1,84 m / s et la plus grande valeur enregistrée en 2008 est de 2,69 m / s. L'observation du graphique n°12 montre une vitesse moyenne de vent très élevée. Cependant les vents de fortes pressions ont des impacts sur les ressources naturelles et influent sur les activités agricoles. L'influence de l'harmattan sur l'évaporation est significative. L'évaporation est en hausse pendant les mois enregistrant le passage de l'harmattan (janvier, février et mi-mars). Graphique n° 11: Les moyennes annuelles de la vitesse du vent de Ouagadougou (1980-2009) Vitesse(m/s) 2,80 2,60 2,40 2,20 2,00 1,80 1,60 1,40 1,20 1,00 Moyenne annuelle de la vitesse du vent Droite de tendance Années Source : D'après les données de la Direction de la Météorologie Nationale du Burkina Faso II.1.3.6. La synthèse de l'évolution des paramètres climatiques L'analyse a révélé une légère évolution des différents paramètres climatiques qui certainement a eu des impacts sur l'évolution de la biodiversité de la forêt et sur les activités agricoles. Tableau n° 1: La synthèse de l'analyse des paramètres climatiques de Ouagadougou (1980 à 2009)
LEGENDE - : Paramètres climatiques en baisse ; + : Paramètres climatiques en stabilité ; + : Paramètres climatiques en hausse. II.2. La perception paysanne de la variabilité climatiqueHormis les analyses scientifiques précédemment faites, le monde paysan a également sa compréhension de l'évolution du climat. La variabilité climatique concerne toute la planète et ses effets menacent de façon générale la survie de l'humanité. Ce qui explique par ailleurs les actions que Al Gore mène pour la sensibilisation des terriens. Bien que des incertitudes demeurent sur l'impact réel des changements climatiques sur les activités humaines, les populations font un lien entre leurs activités et la manifestation de certains paramètres climatiques. Les revers des activités agricoles ont un moindre impact sur la modification du climat. « L'activité agricole est intrinsèquement tributaire du temps et du climat qui affectent directement ou indirectement le niveau de la production végétale ou animale » ESTIENNE P et al. (1998). Les aléas climatiques peuvent avoir, au niveau de l'agriculteur, un impact soit négatif (perte d'une partie ou la totalité de la production de l'année), soit positif (année particulièrement favorable). Le paysan, bien qu'il ait des notions « empiriques » du climat, sa compréhension de la manifestation des paramètres climatiques s'avère souvent concordante avec les analyses scientifiques. Sur l'échantillon de la population enquêtée, 71,23 % affirment que les paramètres climatiques ont beaucoup évolué. Le seul paramètre d'analyse paysanne est la pluviométrie. Ils associent souvent l'état de dégradation de la végétation à sa baisse. Ainsi, 64,2 % de la population enquêtée disent qu'ils n'arrivent plus à suivre correctement le calendrier cultural depuis plus d'une dizaine d'années. De ce fait, les populations se basent souvent sur le comportement de certains éléments naturels pour apprécier la pluviométrie. II. 2.1. Les éléments d'analyse paysanne de la variabilité climatiqueLes populations perçoivent les variabilités climatiques à travers le changement de comportement de quelques éléments de la nature. Les analyses sont plus orientées vers le calendrier cultural, les quantités pluviométriques, les mauvais rendements des cultures, etc. Aussi, certains végétaux, les astres (étoiles) en passant par les animaux ont longtemps constitué des repères d'analyse de la bonne ou mauvaise saison pluvieuse. II.2.1.1. Les espèces locales de référence Les paysans (44,5 %) se focalisaient sur la physionomie des arbres pour commencer leur saison ou pour mettre fin aux semis. Les arbres qui ont toujours servi de repère aux populations sont : le néré (Parkia biglobosa); le tamarinier (Tamarindus indica); le karité (Vitelaria paradoxa) et le baobab (Adansonia digitata). La floraison ou l'apparition des fruits de ces arbres annonce le début de la saison selon la population. Certains, par contre, ont recours au mouvement ou comportement des animaux pour préparer leurs champs. Le mouvement des oiseaux migrateurs (le calao, l'hirondelle, l'épervier) vers le sud ou vers l'ouest annonce le début de la saison pluvieuse. Leur retour marque la fin de la saison. D'autres éléments du cosmos sont utilisés pour apprécier la pluviométrie. L'apparition de certaines étoiles sert de repère à la décision. Généralement, les agriculteurs commencent leur semis lorsqu'ils voient apparaître au sud ou à l'est, certaines étoiles communément appelées soucis ou nagtètba1. De nos jours, les populations ne s'appuient plus sur ces éléments pour commencer leurs activités de saison hivernale. Ces repères ont soit disparus, soit leurs manifestations ne coïncident plus avec les supputations des paysans. Les changements climatiques peuvent être évoqués pour expliquer le 39 1 Constellation d'étoiles décalage de la période de floraison de ces espèces et le changement de comportement de ces animaux. II.2.1.2. La baisse des rendements Le démarrage tardif, l'interruption des précipitations pendant la phase végétative ou l'arrêt brusque en fin d'hivernage contribuent à retarder la maturité des plantes. Les populations (78.3 % de l'échantillon) imputent la baisse des rendements au changement du climat. Elles perçoivent la dégradation de leurs terres à travers l'apparition de Striga hermonthica (wango en mooré) dans les champs. En dehors de la pauvreté des sols, la mauvaise répartition des pluies est également considérée comme la cause des faibles rendements. Les populations (84,3 %) affirment que les productions céréalières ne font que baisser chaque année depuis plus de dix ans. La saison pluvieuse commence tardivement. Elle s'installe effectivement dans le mois de juin et finit brusquement au mois de septembre. Cette situation est anormale car dans le temps, le mois de mai était le début effectif de la saison pluvieuse. En plus du fait que la saison s'installe tardivement, les pluies sont malheureusement mal réparties dans le temps et dans l'espace et finissent précocement. Cette situation ne favorise pas la bonne production céréalière. Les superficies cultivées sont très faibles. 55,3 % des populations exploitent 1 à 5 hectares tandis que seulement 3,7 % cultivent plus de 5 hectares. Une partie des enquêtées (41 %) n'arrivent pas à estimer leurs superficies cultivées. Le manque de nouvelles terres explique en majorité le faible taux d'exploitation. La pauvreté des sols, accentuée par la désertification, combinée aux mauvaises pratiques culturales et à la forte croissance démographique réduisent la productivité des sols. Les productions céréalières sont en baisse dans la région du centre (la province du Kadiogo). Les estimations faites par les populations rejoignent les analyses que donne la Direction Générale de la Promotion de l'Economie Rurale (DGPER). Le Kadiogo fait partie des provinces ayant enregistré un déficit céréalier inférieur à 90 % durant la campagne 2008-2009 (DGPER, 2009). II.3. Les causes des changements selon la populationQuelles explications la population donne à ces différents changements ? Selon le témoignage paysan, ces changements ont des
causes anthropiques, naturelles et divines. 41 contribuent à dégrader l'environnement (déforestation, pollution, etc). Certains (30,6 %) affirment que ces phénomènes sont inhérents à l'ordre de la nature (changements naturels). Le dernier groupe attribue le changement des paramètres du climat à la volonté divine. En effet, pour ces derniers, les dieux semblent ne pas apprécier la mauvaise pratique religieuse et l'abandon des valeurs ancestrales (les cérémonies coutumières, les interdits, etc.), de ce fait, ils font descendre ces cataclysmes pour punir l'humanité. Pour eux, ceci semble expliquer les mauvaises calamités naturelles (insuffisance de pluies, pluies torrentielles, sécheresses,...). Un sexagénaire dans le village de Gonsé confie « Il y a plus de 30 ans que dans notre localité la cérémonie qui marque le début de la saison pluvieuse n'est plus organisée; pourtant jadis ; celle-ci organisée vers la mi-mai était suivie le lendemain d'une grande pluie qui marquait le début de la campagne hivernale ; nous reconnaissions l'installation effective de la saison hivernale le lendemain de cette commémoration, mais aujourd'hui tout a changé ». Cela traduit une certaine nostalgie des populations des temps passés. De ce fait, pour le paysan, le climat a beaucoup changé. CHAPITRE II :
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Classes |
Types de sols |
C1 |
-Lithosol -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Superficiel -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Profond |
-Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Moyennement Profond -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Profond |
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C3 |
-Ferrugineux Tropical Lessivé à concrétion -Peu Evolué Colluvial Modal |
C4 |
-Ferrugineux Tropical Lessivé à tâche et concrétions -Ferrugineux Tropical Lessivé Induré Modal -Brun Eutrope Tropical Ferrugineux |
C5 |
-Ferrugineux Tropical Lessivé Hydromorphe -Peu Evolué d'Alluvial Hydromorphe -Hydromorphe peu Humiphère à Pseudogley d'ensemble |
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Source : Plan d'Aménagement et de Gestion de la Forêt Classée de Gonsé 2004
Ces divers types de sol rencontrés dans la commune de Saaba en général et dans la forêt en particulier sont soumis à une forte dégradation sous l'effet des facteurs divers (naturels et anthropiques). Soumis aux aléas climatiques (température, vent, pluviométrie, etc.) et à un système de production de type extensif, sans aucune possibilité de mise en jachère, ces sols cultivés à la périphérie de la réserve se dégradent continuellement. Cela entraîne une dégradation continue du couvert végétal. Ainsi les formations géologiques décrites, le faible réseau hydrographique du milieu et la présence de différents types de sol vont conditionner le développement d'une mosaïque de formation végétale et faunique.
La végétation de l'ensemble de la province du Kadiogo est de type savane à dominance arbustive et arborée. Elle correspond au domaine phytogéographique nord-soudanien (GUINKO S. et FONTES J., 1995). Celle que l'on rencontre dans la commune de Saaba s'inscrit dans le type savanicole à densité variable. De façon générale, on y rencontre une formation plutôt clairsemée, subdivisée en plusieurs secteurs végétatifs.
De ces formations s'ajoutent les îlots de forêt claire et des galeries de forêt qui constituent des formations ripicoles le long du Massili, principal cours d'eau. Enfin, on note la présence d'importants contingents de strates graminéennes annuelles constituant le spectre fourrager. C'est dans cet ensemble phytogéographique que la forêt classée de Gonsé (l'unique réserve naturelle dense de la commune) est située. Mais confrontée aux contraintes climatiques et à une pression humaine énorme, elle est menacée de disparition.
Selon DAFOR (2002), l'inventaire forestier réalisé en 2002, précise que la forêt de Gonsé est composée de petites unités végétatives qui sont; la savane arbustive claire (3343, 215 ha), la savane arbustive dense (1030, 602 ha), la forêt galerie (729, 498 ha), la savane arborée claire (516, 650 ha) et la savane arborée dense (111, 637 ha). A ces formations s'ajoutent les sols nus, dégradés et érodés (465, 916 ha). De nos jours, ces formations végétales évoluent beaucoup plus vers des formations steppiques.
Le domaine phytogéographique confère un type de faune bien déterminé. Selon les recherches de la direction du suivi écologique, l'ensemble de la faune de Gonsé comprend trois catégories : les mammifères, l'avifaune et les reptiles.
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La première catégorie concerne les mammifères. Selon la population riveraine, ce type de faune était abondant dans la forêt; mais elle a disparu depuis la grande sécheresse des années 70. On y trouvait des grands mammifères comme Syncerus caffer caffer (le buffle), Strutio camelus (l'Autruche), Kobus kob kob (le cob de buffon), Alcelaphus buselaphus (le bubale), Damaliscus korrigum (le damalisque), Acinonyx jubatus (la panthère) etc. De nos jours presque la totalité de ces animaux a disparu. On ne retrouve que des petits mammifères tels que Canis aureus (le chacal commun), Felis libyca (le chat sauvage), Viverra civetta (la civette), Lepus crowshayi (le lièvre), etc.
La deuxième catégorie concerne l'avifaune. Selon COMPAORE E., (1997) et HEYMANS J.C., (2002), un grand nombre d'espèces d'oiseaux ont été observés dans la forêt. La liste de ces oiseaux n'est pas exhaustive. On rencontre cependant Terathopius ecaudatus (l'aigle bateleur), Centropus senegalensis (le coucal gris), Numida meleagris (la pintade commune), Francolimus bicalcaratus (Francolin). La forêt constitue un refuge de ces espèces mais certains facteurs comme les feux de brousse, la déforestation et le braconnage perturbent le biotope de ces oiseaux.
La troisième catégorie d'espèces est constituée de reptiles et d'insectes. D'après l'inventaire de HEYMANS et SAWADOGO en 2002, on dénombre quelques espèces dont le varan du Nil (Varanus niloticus), le python de Sebba (Python sebae). D'autres espèces de reptiles comme les lézards, les serpents, les tortues terrestres (Kinixys, Testudo sp) sont également cités (enquêtes de terrain, 2009). La péjoration climatique et les pollutions de la ville de Ouagadougou sont les causes premières de la disparition de certaines espèces (SAWADOGO, 2002). Pour (54,4 %) de la population de l'échantillon, la forte pression démographique et les sécheresses répétitives constituent les raisons de cette disparition de la faune (annexe 2).
De nos jours, ce milieu physique est le théâtre d'une dynamique liée plus ou moins aux variabilités climatiques et à l'occupation de l'espace.
La commune de Saaba est un pôle d'attraction des citadins nantis (opérateurs économiques, responsables politiques...) pour la réalisation des activités commerciales (hôtellerie, installation industrielle, institutions) et agro-pastorales (vergers, fermes). Cela donne lieu à un phénomène de transaction foncière. L'ensemble des éléments physiques favorables ou non a permis l'installation d'une population hétérogène. Ce milieu constitue également le support des activités généralement agricoles de cette population.
L'étude des caractéristiques démographiques permet une meilleure appréciation de l'organisation sociopolitique, culturelle, économique de la commune. Cela souscrit à une bonne compréhension des modes de mise en valeur des potentialités du milieu.
La commune de Saaba est composée en majorité des ethnies mossi et peul. Selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH, 2006), elle comptait 50.885 habitants qui sont caractérisés par leur extrême jeunesse. En 1996, environ 49, 84 % de la population avait moins de vingt ans et 3,57 % étaient âgées de 55 ans et plus. La population adulte représentait environ 32 % de la population et celle active estimée à environ 44,6%. Le rapport de masculinité est de 98,02 (98 hommes pour 100 femmes), soit 50,5 % de femmes contre 49,5 % d'hommes. Cette population est inégalement répartie dans la commune.
D'une superficie de 446 km2, Saaba a une densité de 114,09 hab. / km2 (RGPH. 2006) contre une moyenne nationale de 49 hab. /km2. Selon les estimations, ces chiffres devraient atteindre 162,46 hab. / Km2 en 2013 et environ 180,08 hab. / Km2 à l'horizon 2015. La répartition de la population est inégale à Saaba. Cette inégalité se traduit par la position géographique de chaque village par rapport à la ville. Les villages les plus éloignés se vident au profit des plus proches de la capitale.
Selon le tableau (annexe1), Saaba est le village le plus peuplé de la commune avec plus de 14,28 % de la population totale. Le moins peuplé des villages (Nakomstenga) abrite 0,19 % de la population.
De 1996 à 2006, la population de Saaba est passée de 30.198 habitants à 50.885 environ. Cette poussée démographique conjuguée avec la paupérisation de la population a entraîné des profonds changements dans la conservation des ressources naturelles. En 10 ans, elle a connu une augmentation de 20.687 habitants, soit un accroissement global de 67,34 %, avec un taux
50
d'accroissement moyen annuel (TAMA) de 5,28 %. Ce taux est nettement supérieur aux taux national et provincial qui sont respectivement de 2,9 % et de 4,93 % au cours de la même période.
L'évolution rapide de la population peut s'expliquer par le taux d'accroissement élevé. Mais d'autres facteurs comme les mouvements de population ne sont pas à négliger. De par sa proximité géographique, Saaba subit des pressions de populations venant de la ville de Ouagadougou, soit pour s'installer en vue d'y exploiter les ressources naturelles ou soit pour se procurer des parcelles d'habitation. Le phénomène prend de l'ampleur. Cette situation se répercute sur la gestion des ressources naturelles dans la commune.
Une croissance aussi exponentielle de la population pose irrémédiablement des problèmes d'emploi. Bien que le secteur agricole soit dominant, il n'arrive pas à satisfaire la demande d'emploi des jeunes. L'exode rural entraîne une dévitalisation des villages au profit d'une urbanisation accélérée non liée à un développement adéquat. L'afflux important de la population rurale et des citadins de Ouagadougou vers Saaba a des répercussions graves sur la survie de la forêt quand on sait que la principale source d'énergie des ménages demeure le bois de feux.
L'évolution croissante de la population autour de la forêt est importante. Les riverains sont passés de 23.680 habitants en 1996 à 25.680 habitants en 2006, soit une augmentation de 4,47 %. Selon le (RGPH, 2006), ils représentent 50,47% de la population totale de la commune. La population dans son ensemble est inégalement répartie mais avec une concentration à Saaba (30 % des riverains y habitent). C'est également la localité qui a connu durant ces dix dernières années une augmentation considérable de sa population.
Les autres villages, à l'exception de Gampéla, Gonsé- Kouidi et Seloghin, ont vu leurs populations régresser (graphique n°1). Cela peut s'expliquer par l'exode des jeunes ruraux vers Ouagadougou notamment pour y chercher du travail. D'autres se déplacent temporairement dans les villages offrant des possibilités de maraîchage. En effet, les villages lointains se vident au profit du chef lieu de la commune ou de la ville de Ouagadougou. La faible rentabilité de l'investissement agricole pousse même les plus téméraires à migrer vers des horizons aux conditions climatiques moins hostiles.
De ce fait, cette forte croissance de la population autour de l'aire protégée contribue beaucoup à la dégradation des ressources forestières.
Graphique n° 12 : La répartition de la population a utour de la forêt entre 1996 et 2006
Populations(en millers)
40,05
35,05
30,05
25,05
20,05
15,05
10,05
0,05
5,05
Population en 1996 (%) Population en 2006 (%)
Source : D'après les données de l'INSD (RGPH de 1996 et 2006)
Analyser l'histoire du peuplement d'un terroir permet d'appréhender l'organisation de sa population. Cela amène à s'imprégner de la dynamique de l'occupation de l'espace et de l'exploitation des éléments qui s'y trouvent.
II.1.3.1. L'aperçu historique de la mise en place de la population
La commune de Saaba fait partie de l'ancien terri toire de l'empire Mossi. Il appartenait au royaume de l' Oubritenga. Cet ancien royaume Mossi situé au nord- est de Ouagadougou, a été fondé par le Mogho-Naba Oubri, fils de Zoungrana. Cet ensemble historique est majoritairement peuplé par des Mossi et quelques P eul nomades. L'organisation sociale est de type moaga.
II.1.3.2. L'organisation sociopolitique
L'organisation sociale M ossi repose sur une organisation de type clanique (OUATTARA S. 2000). Ainsi, deux cantons ont partagé
le département de Saaba. Ces zones sont respectivement Rèma tenga (Saaba, Tanghin, seloghin, Tensobtenga, Tanlarghin et Badnogo2) et Wedbèl tenga (Nioko1, Barogho, Gampèla, Boudnenga, Kuidi, Komkaga, et Koala). Chaque entité représentait les descendants de
s différents Mogho Naba qui se sont succédés
dans le temps. Etymologiquement,
Saaba, tire son nom du mot « forgeron
». Il a été fondé par un cousin du Mogho Naba Oubri. Du reste, un des quartiers de Saaba, celui de la caste des forgerons porte précisément le nom « Saabin ».
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L'espace coutumier Mossi, bien structuré et très hiérarchisé comprend le canton (regroupement de villages), le village composé de quartiers et à la base les concessions qui composent les quartiers. Les vingt trois villages de la commune sont dirigés par des chefs. Chaque quartier dans le village a un responsable coutumier nommé par le chef de village. Il existe une hiérarchie au sein des chefs des différents villages. Des chefs coutumiers de certains villages (Badnogo1, Boudtenga, Gampèla, Gonsé, Koala, Komkaga, Nioko1, Niong-warbin, Saaba, Samandin-bilbalogo, Tensobtenga, Seloghin, Tanlarghin) sont intronisés directement par le MoghoNaba, et d'autres (Godin, Nakomestinga Peulh, Tanghin, Manegsombo, Kouanda, Barogo, Kuidi) par certains des chefs intronisés par le pouvoir central de Ouagadougou. Connue pour leur réputation guerrière, cette population a toujours joué sa partition dans la bonne marche de l'empire mossi.
Sur le plan religieux, plusieurs cérémonies coutumières ponctuent la vie de la société, les plus importantes étant le tinsé, le yangré, le basga, le siguiri-mongho, le tougma. Toutes ces cérémonies culturelles sont organisées pour la bonne ambiance de la société. Mais de nos jours ces pratiques ancestrales sont en recul au profit des religions « importées ». Ainsi la vie spirituelle s'anime autour de l'islam, du catholicisme et du protestantisme.
Depuis la réorganisation du territoire intervenue en 1996, le département de Saaba est rattaché à la province du Kadiogo, formant ainsi l'ensemble administratif du « Grand Ouaga ». Cet ensemble comprend la commune de Ouagadougou, dix sept villages environnants et cinq autres communes rurales (Komsilga, Komki-Ipala, Koubri, Pabré, Tanghin-Dassouri).
L'organisation sociale, bien hiérarchisée, va servir de canal pour une mise en place des structures associatives intervenant dans divers domaines notamment dans la foresterie. Cette cohésion va permettre également à certaines populations de s'organiser autour d'autres activités socioéconomiques.
Les caractéristiques socio-économiques révèlent souvent la structuration de la population. A l'instar des milieux ruraux du pays, les activités phares de la commune, sont l'agriculture et l'élevage soutenus à certains endroits par le maraîchage. Des activités informelles se développent par ailleurs compte tenu des problèmes d'accès au foncier dû à l'influence urbaine.
II.2.1.1. L'accessibiité à la terre
L'accessibilité à la terre à Saaba est régie par des droits fonciers coutumiers, même si l'autorité communale donne son aval pour l'acquisition des permis d'exploitation. Ce droit foncier coutumier ne permet pas à un individu de s'approprier définitivement la terre. Selon la population (27,1 %), les chefs de terre sont les garants du droit foncier coutumier. Ils assurent les fonctions religieuses, juridiques et sont chargés de veiller au respect des règles d'exploitation foncière établies par la société.
La distribution de la terre se fait par le lignage. C'est-à-dire que la gestion se fait par « peendé 3» et le privilégié est le plus âgé (peendkasma)4. Mais il existe également des possibilités pour les métayers de bénéficier de parcelles d'exploitation suivant des règles socio-ethniques édictées par le prêteur. Le genre est également un facteur dans l'accès à la terre. La femme n'est pas propriétaire de terre. Elle ne peut bénéficier des droits d'exploitation que par le biais de son mari, ou par emprunt de terres à d'autres hommes. De nos jours, avec l'influence urbaine, la transaction foncière est devenue monnaie courante. Les propriétaires terriens sont les seuls décideurs de l'exploitation foncière. A travers l'enquête terrain, 71,03 % de la population affirment être les seuls propriétaires à décider de la distribution de leurs terres.
II.2.1.2. La problématique urbaine
La maîtrise de la croissance urbaine constitue aujourd'hui un des enjeux majeurs de développement de Saaba (PCD., 2008). Le département de Saaba fait partie du « Gand Ouaga ». Ce projet Grand Ouaga est fondé sur une meilleure organisation et un aménagement économique rentable de la zone périurbaine de Ouagadougou sur un rayon de 25 km. L'objectif est de freiner l'exode des populations rurales vers la capitale en aménageant et en dotant l'espace périurbain d'infrastructures et de services. Le démarrage de ces travaux a suscité un afflux de population dans les communes rurales périphériques. La volonté d'être propriétaire immobilier amène de nombreux ménages citadins à migrer vers les communes périphériques dont Saaba. Ainsi, la trame de contact avec la ville de Ouagadougou est bien réelle et se trouve déjà dans un processus quasi irréversible de mutation obligeant les autochtones à modifier leur stratégie de production de l'espace. Tandis que certains se reconvertissent dans le petit commerce, d'autres tentent de s'investir dans les
3 Groupe des descendants directs d'un même ancêtre (en langue mooré)
4 Le plus âgé des descendants (en langue mooré)
transactions foncières. Ce phénomène est beaucoup plus perceptible dans les villages (Nioko I, Gampéla, Barogho, Gonsé) contigus à la capitale. La forte pression foncière des terrains à usage d'habitation est à l'origine de la création d'un noyau dans les quartiers de Barogo et Nioko1 entamant fortement les parcelles de cultures des villageois. Ces derniers sont obligés de se déplacer vers d'autres localités pour disposer de terrains de cultures.
Les principales activités économiques se répartissent entre l'agriculture et l'élevage. Elles sont de type extensif et le système d'exploitation reste majoritairement traditionnel. Le maraîchage est également une activité qui se développe autour de quelques points d'eau de la localité. Mais de nos jours, le secteur informel connaît un véritable essor. Toutes ces activités sont censées contribuer à l'augmentation des revenus des populations et partant l'amélioration de leur niveau de vie.
II.2 .2.1. L'agriculture
Ce secteur d'activité occupe plus de 85 % de la population (PCD., 2008) et constitue dès lors le principal pourvoyeur de main d'oeuvre dans la périphérie de la réserve. L'activité agricole est composée de culture vivrière, de rente et maraîchère. Tributaire des conditions climatiques (baisse de la pluviométrie, érosion hydrique et éolienne, pauvreté des sols), l'agriculture vivrière est essentiellement orientée vers la production céréalière (le sorgho rouge et blanc, le mil et le maïs). On retrouve également des légumineuses telles que le niébé, le voandzou, l'arachide, principaux produits de rente. Le sésame et le riz sont aussi produits.
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L'agriculture vivrière est majoritairement une production de subsistance, mais les surplus sont parfois vendus. Les superficies cultivées sont faibles et se situent entre 2 et 3 hectares. Selon l'enquête ménage (2009), près de 84,3 % affirment ne pas être satisfaits des rendements de production contre 13,8 % satisfaits. Ainsi, la non-satisfaction des besoins alimentaires est de plus en plus significative dans la commune. La province du Kadiogo a enregistré une couverture céréalière faible de 11 % lors de la campagne 2008-2009 (DGPER., 2009). Les rendements baissent continuellement. Cela devient de plus en plus perceptible par les paysans à travers la diminution du nombre et du niveau de remplissage des greniers. Le grenier est par excellence l'élément de mesure selon les paysans pour définir une bonne ou mauvaise campagne agricole. Il a pour fonction première de nourrir dans le temps le groupe familial. Les producteurs se basent sur son niveau de remplissage et le temps de consommation pour apprécier la disponibilité céréalière du ménage.
Selon OUEDRAOGO F.C., (2002), des greniers vides quelques mois après la récolte peuvent témoigner d'une mauvaise saison agricole tandis que des greniers vides en fin d'hivernage s'expliquent par le cours normal de la soudure alimentaire. Ainsi, de deux à trois greniers bien remplis, certains ménages sont passés à un sur les même superficies de production. Aussi, les récoltes finissent avant que la nouvelle saison ne commence. Cela montre que les paysans n'arrivent pas à couvrir leur besoins alimentaires. L'irrégularité des pluies est le facteur déterminant de cette situation selon les agriculteurs.
A cela s'ajoute le manque de terres cultivables lié à une forte concurrence avec les parcelles à usage d'habitation. Les transactions (vente de terre) foncières dans le département de Saaba sont de plus en plus importantes. La forte pression foncière a fait disparaître les friches, ce qui occasionne leur dégradation progressive et continue. Les techniques culturales traditionnelles telles que la jachère, jadis fréquente et longue dans le temps est de nos jours quasi impossible. Les techniques les plus utilisées sont l'association des cultures et l'assolement. Pour améliorer les rendements de production céréalière, certains paysans pratiquent le compostage.
Les incertitudes liées à l'installation effective des saisons deviennent de plus en plus nombreuses, décourageant les populations à s'adonner pleinement à l'agriculture pluviale. La fréquence de récoltes vivrières médiocres, pour une population dont l'alimentation de base s'appuie sur la consommation de ladite récolte, amène celle-ci à opérer autrement pour assurer la couverture des besoins LOMBARD J. (1993). En dehors de la production pluviale, les principales sources de revenus qui favorisent l'accès des ménages à l'alimentation sont entre autres la vente des produits maraîchers et celle des produits forestiers ligneux et non ligneux.
L'horticulture est également une activité qui occupe la majorité de la population. Les principaux produits maraîchers sont le chou, le piment, la tomate, le concombre, l'oignon et le poivron. La culture maraîchère se localise dans certains villages riverains qui sont: Tanghin, Tensobtenga, Koala, Saaba, Gonsé et Koanda. Les productions sur ces sites ravitaillent la ville de Ouagadougou et une partie est exportée vers certains pays voisins surtout le Ghana.
Le renforcement de ces sites de production maraîchère par l'aménagement d'autres points d'eau et un soutien en matériel aux producteurs envisagés dans le plan d'aménagement adopté lors de l'atelier de planification de la 3e phase du PGFIG en novembre 2001 est resté sans suite. Le manque de suivi et de possibilités d'écoulement des productions, la cherté des intrants et les conditions climatiques défavorables ne favorisent pas l'essor de cette activité.
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II.2.2.2. L'élevage
L'élevage comme l'agriculture occupe la majorité des habitants. Composé principalement de bovins, de caprins, de porcins, d'équins, de porcins et d'ovins, l'élevage est diversifié et procure des ressources aux ménages. Selon KAGONE H., (2003), on rencontre dans la zone de Saaba deux types d'élevage. Le type extensif et sédentaire, basé essentiellement sur l'élevage des troupeaux et des animaux de trait. Ce système d'élevage est pratiqué également par des agriculteurs. Des éleveurs peuls installés dans la zone font l'élevage pastoral et agro-pastoral. C'est un système d'élevage extensif transhumant. La plupart de ces troupeaux sont issus de la relation entre les peuls et certains citadins vivant à Ouagadougou.
Des personnes riches de ville de Ouagadougou tiennent des fermes dans la zone de Saaba. Ceux-ci acquièrent auprès des autochtones, des terrains qu'ils transforment en ferme dont ils confient la gestion aux peuls résidents. Cette nouvelle forme d'élevage qui est en croissance dans la localité contribue beaucoup à la dégradation des ressources naturelles (cf. photo 4). L'embouche est de plus en plus accrue. Mais par manque de moyens et d'encadrement, ce système d'élevage n'est pas très développé. En outre, on enregistre dans la périphérie de la forêt, quelques installations de fermes à système d'élevage semi-intensif orienté vers la production laitière.
Elle reçoit également la transhumance du nord et du Sahel en passage vers le sud du pays à la recherche de pâturage. En saison pluvieuse, les éleveurs conduisent leurs troupeaux dans la forêt pour éviter les dégâts dans les champs. Cette pratique contribue en partie à dégrader les ressources forestières. L'activité pastorale dans la commune de Saaba est importante malgré les contraintes d'ordre naturel et structurel.
Confronté aux aléas climatiques, le développement de l'élevage se heurte à la forte dégradation du potentiel de production sous l'effet conjugué de l'accroissement de la pression démographique et foncière.
A cela s'ajoute la persistance de la pratique du mode traditionnel à cause d'une absence ou insuffisance de moyens pour une modernisation de l'activité. En dépit des contraintes, le secteur agropastoral dispose de potentialités à côté des autres activités socio-économiques pouvant permettre d'asseoir une base solide de développement de la commune.
Photo n° 3: Des animaux traversant la forêt
Cliché: SANKARA T. Bakari, Décembre 2009
En dehors des activités agropastorales, les populations diversifient leurs sources de revenu à travers d'autres activités informelles. Ces activités se développent autour de l'artisanat, la pêche, le ramassage des agrégats, l'exploitation des produits forestiers (ligneux et non ligneux), l'écotourisme, le petit commerce (vente des étalages, boucherie, etc ).
Le secteur de l'artisanat est constitué de travaux de forge (Saaba), de la poterie, la teinture (Manegsombo) et la vannerie (Seuloghin). Les produits issus de cette activité sont difficilement vendus par manque de débouchées.
L'exploitation des produits forestiers est pratiquée clandestinement par une partie de la population. 44,7 % de la population de l'échantillon affirment satisfaire leurs besoins par cette
activité. L'écotourisme est une activité encore embryonnaire. Elle pourrait être mieux organisée sil'aménagement de la forêt à but touristique devenait effectif.
L'exploitation et le ramassage des agrégats selon OUEDRAOGO G. et al., (2001), proviennent de l'intérieur et des alentours de la forêt classée. Cette activité est rémunératrice mais elle dégrade l'environnement. Certaines activités comme la pépinière et le petit commerce constituent également des sources de revenus pour les riverains.
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Le milieu physique et humain comporte des contraintes et des potentialités. Les sols sont en majorité peu propices à l'activité agricole. Le manque de terre dû à la forte croissance démographique combinée à la transaction foncière s'oppose à l'essor des activités agropastorales. Pour réduire l'effet de ces contraintes, certaines populations trouvent la solution en exploitant la réserve forestière ou en migrant.
Des activités spontanées se développent mais le manque de débouchés et de moyens de production sont de véritables difficultés auxquelles elles sont confrontées. Cette situation contribue en grande partie à la paupérisation croissante des populations constituant un enjeu énorme pour la protection des ressources naturelles.
Cependant, des efforts sont consentis par les autorités gouvernementales et leurs partenaires à travers les ONG, dans la préservation de la forêt tout en permettant à la population de trouver son compte dans son aménagement. Cet aménagement selon l'approche participative devrait permettre la rentabilisation des activités rémunératrices. De nos jours, les résultats mitigés de cette approche participative et la forte péjoration climatique compromettent davantage la gestion forestière.
Le milieu physique regorge de potentialités mais connaît une dégradation très poussée. La forêt subit une forte pression humaine et animale. Le système de culture et d'élevage est généralement intensif. La pauvreté des sols et la variabilité du climat constituent une difficulté pour les populations. L'analyse des graphiques a montré une fluctuation des paramètres climatiques tels que la pluviométrie, la température et le vent durant la période 1980-2009. Ce qui est également perçu et vécu par les populations.
La pression démographique croissante et le développement de la transaction foncière compliquent davantage la situation. Pour faire face aux contraintes du milieu, les populations développent d'autres activités dans le secteur informel. Ces contraintes entrainent également une grande mobilité des populations vers les centres urbains. L'exploitation des ressources forestières constitue pour certains riverains une alternative pour faire face à ces graves crises climatiques.
L'importance que l'on accorde de nos jours à l'ensemble des questions relatives à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources naturelles est une raison majeure pour comprendre l'impact de la variabilité climatique sur l'évolution de la biodiversité. Dans cette deuxième partie, l'impact de la variabilité climatique sur l'évolution de la végétation et les stratégies locales d'adaptation aux contraintes climatiques sont abordés.
Les analyses précédentes ont montré qu'au delà de la variabilité naturelle du climat, il y a un nouveau phénomène de changement du climat car des variables standards depuis des milliers d'années sont en cours de modification. Aussi s'inquiète-t-on des conséquences de cette variabilité sur les ressources naturelles.
Les écosystèmes sahéliens reconnus pour leur forte capacité de résilience sauront-ils s'adapter à cette nouvelle exigence du climat ?
Les variabilités climatiques observées ces dernières décennies, combinées aux actions anthropiques ont eu des effets tant négatifs que positifs sur l'évolution des ressources de la forêt de Gonsé. Ce chapitre aborde deux points à savoir l'évolution de la végétation et l'influence des activités humaines sur l'état des ressources forestières.
L'analyse diachronique, à travers l'interprétation des scènes Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006, a permis de suivre la dynamique du couvert végétal. Contrairement aux analyses des populations (dégradation continuelle du couvert végétal), les images donnent une tendance légèrement différente.
A travers la carte n°2, on constate une légère évolution du couvert végétal de la forêt de Gonsé. Ainsi, il y a une petite différence des unités d'occupation des terres entre 1986 et 2006. Certains districts de la forêt ont connu une évolution positive (1 ; 2 et 7) et d'autres (3 ; 4 ; 5 et 6) négatives. Les forêts galeries (situées uniquement dans le lit des cours d'eau) et les savanes boisées sont plus importantes sur l'image de 2006 que sur celle de 1986.
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Les districts 1 ; 2 ; 4 et 7 présentent un aspect plus verdâtre en 2006 qu'en 1986, cependant sur les districts 3 ; 5 et 6 c'est le contraire. Les zones nues (grisées) entre ces deux dates ont beaucoup évolué. Cette disparité du couvert végétal peut s'expliquer soit par l'action humaine, soit par l'irrégularité des paramètres climatiques (surtout la péjoration pluviométrique).
Carte n° 2: Occupation des terres de la forêt classée de Gonsé de 1986 à 2006
Source : Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006 28 / 08 / 2010 SANKARA T. Bakari
Selon l'inventaire du DAFOR en 2002, la forêt de Gonsé est constituée de plusieurs unités de formations végétales, mais pour cette étude, ces différentes unités ont été regroupées en trois. Et cela permet de retenir quatre grands types de formation végétale: la savane arbustive, la savane arborée, la forêt galerie et les zones nues, dégradées, érodées. L'observation des différentes superficies (annexe n°4) révèle un couvert végétal nettement différent entre ces deux dates.
L'analyse montre qu'en 1986 la savane arbustive et la savane arborée, combinées avec la forêt galerie, occupaient respectivement 3.084,65 ha et 977,43 ha. Les zones nues, dégradées, érodées étaient de 2.157,97 ha. En 2006, on constate que les zones nues ont diminué en passant de 34,69 % à 29,21 % soit une superficie de 1.816,61 ha en deçà de la situation de 1986. Les formations de savanes ont par contre augmenté. Dans l'ensemble, la savane arbustive a beaucoup évolué. De 49, 59 % elle est passée à 53,41 %. La tendance générale montre une légère évolution positive du couvert végétal entre 1986 et 2006. Mais à certains endroits de la forêt, on enregistre des
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dégradations très significatives. En référence aux analyses climatiques faites plus haut, nous pouvons donner une explication à cette évolution des ressources forestières. La péjoration climatique des années 80 et la reprise pluviométrique combinée aux actions anthropiques en sont les causes principales.
La forêt classée de Gonsé est l'une des forêts bénéficiant de nombreuses actions pour la conservation de sa biodiversité. A travers le traitement des images satellitaires, la dégradation du couvert végétal est plus perceptible en 1986 qu'en 2006. La superficie des zones nues a diminué, du fait d'un reverdissement de certains districts de la forêt. Comment peut-on expliquer ce phénomène?
La confrontation de l'évolution des paramètres climatiques avec celle de la végétation est concordante. La pluviométrie et l'évapotranspiration sont les paramètres qui sont les plus examinés. Les années 80 marquent également la période des grandes sécheresses qu'a connu la zone sahélienne après la crise climatique des années 70. Selon TINYAR S., (2004), au cours de la période 1980-1989 la pluviométrie dans la station de Ouagadougou (couvrant la zone d'étude) a été déficitaire. Le déficit fut plus long (neuf années successives) et plus marquée que la décennie précédente avec une baisse de 11,2 % (graphique n°3). Cette situation d'insuffisance pluviométrique a contribué à fragiliser la régénération de la végétation. A partir de l'étude de l'évolution du couvert végétal du Burkina Faso à l'aide d'images NOAA (PNGT2., 2004: 29), la partie centrale du pays a enregistré une tendance plus ou moins négative de son couvert végétal à la période 1982-1991 par rapport aux autres parties du pays. La dégradation de la forêt pourrait s'expliquer par cette évolution des paramètres climatiques. Cependant, un autre élément doit être pris en compte : l'exploitation en régie du bois pendant cette même période. Entre 1982 et 1993, la forêt a été sous la gestion du PNLD, financé par la GTZ. Le but de cette gestion a été principalement l'exploitation et la commercialisation du bois. A cette même période, sur autorisation du préfet de Saaba, par arrêté n°93-08/ ME-MAT/POTG/DS, 15 éleveurs de la localité ont eu la permission de faire paître leur bétail dans la forêt. Ainsi combinées aux effets néfastes des paramètres climatiques, ces actions justifient la dégradation très poussée des ressources de la forêt à cette époque.
Par rapport à la période précédente, la situation que présente l'image Landsat ETM+ 2006, coïncide avec la mise en place des actions dans le sens de reverdir la forêt. De 1994 à 2005, Gonsé a bénéficié d'une approche de gestion intégrée. Tous les acteurs riverains de la forêt ont été organisés pour une meilleure gestion des ressources. Entre 1999 et 2001, la conduite des activités de restauration du couvert végétal en forêt et dans les terroirs environnants a été menée avec une production annuelle d'environ 45.000 plants dans 14 villages (MECV., 2004). La production des ces plants a servi à reboiser dans la forêt et a contribué à améliorer les conditions financières des producteurs. En dehors des reboisements, cette période correspond à la reprise pluviométrique des années 90. L'observation de l'évolution des paramètres climatiques (pluviométriques, évapotranspiration, humidité, insolation,...) à travers les graphiques montre une tendance de bonnes conditions climatiques à cette période pour une régénération végétale.
La réduction des sols nus est le résultat des actions de récupération menées lors de la gestion intégrée dans les années 1994. Des séances de construction de diguettes, de plantation d'arbres dans les zones nues ont été organisées. En dépit de ces actions de récupération des zones dénudées, l'ampleur de la dégradation reste énorme. Les investigations ont permis de constater une accélération de l'érosion hydrique.
Les ravinements sont importants dans la forêt. Cette situation est observable tout le long des cours d'eau, notamment sur les berges du Massili. Les fortes précipitations enregistrées ces dernières années contribuent à éroder les sols déjà dénudés. Dans certains districts de la forêt, on observe l'apparition d'affleurements rocheux. Les tentatives de récupération des zones nues dans la forêt pendant la phase projet ont contribué à leur réduction, mais elles restent importantes dans certaines zones. Les actions nocives des populations compromettent également les initiatives de protection de la forêt.
Les activités humaines contribuent largement à la dégradation des ressources naturelles. La forêt classée de Gonsé a été longtemps pourvoyeuse de divers produits forestiers ligneux et non ligneux à la population locale et à la ville de Ouagadougou. Sa proximité avec la capitale serait une
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entrave pour la réussite des différents programmes et projets mis en place pour sa surveillance. Le service forestier rencontre d'énormes difficultés pour empêcher les nombreuses agressions que la forêt subit chaque jour. Les travaux de terrain ont permis de recenser certaines activités illégales pratiquées dans la forêt au nombre desquelles : la coupe abusive du bois, le ramassage des agrégats, les feux de brousse, etc. De nos jours les populations privilégient la recherche de gain pour la satisfaction de leur besoin à la protection de la forêt. Les agressions sur les ressources forestières justifient le manque de collaboration entre les populations et le service forestier.
Planche de Photos n° 4: Illustrations diverses de la dégradation de la forêt de Gonsé
Ph 3 :Arbre fraîchement abattu
Ph 5 : Trous de fabrication de charbon
Ph 1 : Transport du bois par portage
Modes de transport du bois
Pratiques néfastes dans la forêt
Ph 2 : Transport du bois à vélo
Ph 6 : Bois de jeunes arbres abattus
Ph 4 : Transport du bois en charrette
Clichés : SANKARA T. Bakari, novembre 2009
Les chapitres précédents ont montré l'ampleur des crises climatiques qui affectent la région du Centre en général et les riverains de la forêt de Gonsé en particulier. Pour ces populations désoeuvrées en saison sèche et qui peinent à couvrir leur besoins alimentaires, il n'existe aucun moyen de se procurer des ressources financières. La seule source potentielle est l'exploitation des ressources de la forêt. La coupe du bois (frais) est très fréquente et prend des proportions inquiétantes. D'énormes quantités de bois frauduleusement coupées sont acheminées vers Ouagadougou. Selon les estimations faites sur le terrain, 30 à 50 vélos et 10 à 15 charrettes chargés de bois frauduleusement acquis partent de la forêt chaque jour (planche de photos). Ces coupes anarchiques sont organisées par les artisans et les charbonniers.
II.1.1.1. L'exploitation de bois de service
Dans ce groupe d'exploitants anarchiques, on retrouve les femmes cherchant le bois de feu, les exploitants de bois de construction, les traditherapeutes etc. Un grand nombre de personnes parcourent la forêt à la recherche de leur « pitance quotidienne ». La dégradation des conditions de vie des populations contribue à l'exploitation exagérée des ressources forestières.
En dépit des contrôles inopinés du service forestier pour décourager la coupe frauduleuse, l'exploitation du bois dans la forêt est importante et très fréquente. Les populations riveraines qui ont eu l'habitude d'exploiter les produits forestiers pendant les phases de projets continuent cette pratique malgré l'interdiction stricte. Les ligneux sont utilisés comme source d'énergie. Les artisans utilisent également le bois pour la fabrication des chaises, les manches des outils. La destruction de la forêt est ainsi énorme et nécessite une prise de décision immédiate.
II.1.1.1. La fabrication du charbon
Ce groupe d'exploitants est beaucoup plus discret. Le plus souvent, leurs activités s'effectuent la nuit (généralement à partir de 19 heures et même parfois à 4 heures du matin). Ils sont très bien organisés de sorte qu'il est difficile pour le service de surveillance de les appréhender. L'exploitation du charbon est un procédé qui consiste à détruire une importante quantité de bois. Elle consomme d'énormes quantités de troncs d'arbre dans la forêt. Selon les exploitants, un four de charbon (plein) peut contenir 4 pieds d'arbres et produire en moyenne sept sacs de 50 kg. L'entretien avec certains producteurs a révélé que chaque exploitant produit le charbon en moyenne 4 fois par semaine. Selon l'estimation, la production varie entre 21 et 28 sacs par exploitant par
semaine soit entre 84 et 112 sacs par mois. Sur la base de cette estimation, la quantité de bois qu'un exploitant peut consumer s'élève approximativement à 112 pieds d'arbre par mois soit 1.344 pieds d'arbres par an pour un revenu annuel de 772.800 FCFA. Pour une production simultanée de 10 exploitants, on estime à peu près 13.440 pieds d'arbre détruits par an. Au regard de la faible capacité de régénération de la forêt, cette pratique contribue en grande partie à sa destruction même si elle est une source de revenu pour la population.
La forêt classée de Gonsé regorge d'énormes potentialités. En dehors des produits forestiers ligneux et non ligneux, on trouve une quantité importante de matériaux de construction. Ces produits sont collectés pour approvisionner la ville de Ouagadougou et Saaba qui connait un boom immobilier. Le développement des périphéries occasionne une forte demande de ces produits.
Pour cette raison, des exploitants frauduleux s'acharnent sur les matériaux de construction que sont les agrégats, le sable, etc., vendus sur place aux camionneurs. Cette pratique contribue à dégrader la forêt. Généralement, le sable est ramassé dans le lit des cours d'eaux ; le gravillon et les cailloux sauvages sur les flancs des collines. Pour OUEDRAOGO G. et al., (2001), l'exploitation minière des sols (le gravillon, le sable, et les cailloux sauvages) représente 13% des flux sortant de cette forêt. L'activité est génératrice de revenus pour la population mais présente un danger de dégradation et de déséquilibre des écosystèmes de la forêt. Le récurage des sols déjà dénudés accélère l'action des eaux de ruissellement.
Le braconnage n'est pas très développé dans la forêt. Le faible potentiel en produits fauniques (MECV, 2004), de la forêt n'encourage plus les populations à la chasse. Les grands mammifères ont disparu (tableau n°3), laissant la place aux petits gibiers. Néanmoins, on rencontre par moment quelques amateurs de petite chasse.
Tableau n° 3: Espèces animales disparues de la forêt de Gonsé
Espèce (français) |
Noms scientifiques |
Noms (mooré) |
Observation ou cause |
Autruche |
Strutio camelus |
nanéongo |
Sécheresses des années 70 |
Buffle |
Syncerus caffer caffer |
wénaafo |
Sécheresses des années 70 |
Cob de buffon |
Kobus kob kob |
walga |
Pollution du Massili |
Lycaon |
Lycaon pictus |
bade-bado |
Pollution du Massili |
Panthère |
Acinonyx jubatus |
anbga |
Pollution du Massili |
Ourebi |
Ourebia ourebi |
gnismoodé |
Pollution du Massili |
Bubale |
Alcelaphus buselaphus |
sibga |
Pollution du Massili |
Damalisque |
Damaliscus korrigum |
yanka |
Pollution du Massili |
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Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)
La dégradation des sols conduit souvent les populations à rechercher de nouvelles friches. Dans cette recherche de meilleures conditions de production, les réserves forestières sont parfois exposées. Cette situation de dégradation est beaucoup perceptible dans l'est du Burkina. Selon
LOMPO O., (2008), « La recherche de nouvelles terres agricoles est le principal moteur quialimente les dynamiques environnementales dans les villages ». L'agrandissement des champs et la
recherche des zones de pâture contribuent en grande partie à la destruction des forêts. Mais la dynamique qui prévaut dans la zone de la forêt de Gonsé est bien différente. En raison de son statut de réserve classée depuis les années 50, l'exploitation agricole est quasi inexistante. Avec la longue période de classement et la mise en place de programme de gestion, les riverains ont intériorisé l'idée de l'impossibilité d'exploiter la réserve à des fins agricoles. Selon les observations de terrain, les champs sont situés autour de la forêt loin des limites.
La seule activité qui agresse beaucoup la forêt est la pratique de l'élevage. Des éleveurs sont installés autour de la forêt. Les effectifs du bétail augmentent presque chaque année (graphique n° 13). La charge animale sur la forêt reste importante. Selon les estimations du service d'élevage de la commune, chaque année, entre 9.000 et 11.000 têtes de bétail parcourent la forêt de Gonsé. La précarité des conditions climatiques dans le Sahel et le nord du pays accélèrent la descente massive des éleveurs vers le sud.
La forêt de Gonsé constitue un site de transition par excellence. Plus d'une dizaine de campements d'éleveurs ont été identifiés sur le terrain. Ces derniers convoient leur troupeau dans la forêt à la recherche de bons pâturages et de points d'eau.
En dépit de l'interdiction formelle de parcours par le bétail, on rencontre quotidiennement des animaux dans la forêt. Des informations recueillies, il apparaît que la colonisation des aires de pâture par l'ouverture de nouveaux champs contraint les éleveurs à faire paître leur troupeau dans la forêt. Les grandes mutations foncières très croissantes dans la zone compliquent davantage la situation des éleveurs.
Certains d'entre eux installés depuis 20 à 30 ans n'ont plus d'aires de pâturage. Les pistes à bétail sont colonisées soit par des champs soit par des haies délimitant l'espace des « nouveaux propriétaires terriens ». Les éleveurs sont souvent contraints de migrer plus au sud du pays pour éviter les conflits fonciers.
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Néanmoins, l'agression de la forêt par les animaux est croissante et leur action nocive est plus perceptible à travers la destruction des jeunes plantes. Par leur piétinement du sol, les animaux contribuent à accélérer l'érosion hydrique. En effet, le piétinement ameublit le sol et rend les particules plus faciles à mobiliser par l'eau et le vent (Robert E., 2006). L'analyse des diagrammes (figure n°13) révèle que les caprins sont les plus nombreux et augmentent davantage. Cela peut s'expliquer par leur grande capacité de résilience à la variabilité climatique mais aussi par leur capacité à grimper les arbustes pour les brouter.
Graphique n°13: Evolution du bétail de 2004 à 2009
Bovins Ovins caprins Porcin Asins Equins
Effectit du bétail en 2004 Effectif du betail en 2009
effectifs( en millier)
30
20
40
10
0
Source : D'après les données de l'ENEC-II, 2003
Parmi les effets les plus dévastateurs des ressources forestières, on note les feux de brousse. Selon le rapport du MECV (PAFCG. 1999), en moyenne 26 % de la superficie de la forêt serait annuellement victime de feux de brousse.
L'action des feux sur les jeunes pousses ou sur les zones nouvellement coupées compromet la régénération végétale. Les paysans attribuent souvent les causes de ces feux de brousse aux producteurs de charbon.
D'autres vont plus loin en disant que ces feux sont délibérément occasionnés pour décourager le service forestier. Elles utilisent les feux de brousse pour « saboter » les initiatives mises en place pour lutter contre l'utilisation frauduleuse des ressources forestières.
Ce chapitre évoque la genèse des différents modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005 et les stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques.
Aux lendemains des indépendances, le Burkina Faso a connu un certain nombre de projets productivistes ; ils avaient tous un caractère sectoriel et n'ont pu engendrer le développement. Ces différents types de projets se sont succédés jusqu'à la veille du processus de décentralisation.
La gestion durable des ressources naturelles a toujours été au coeur des projets de développement. Les politiques de gestion centralisée des ressources ont montré leurs limites car la dégradation des écosystèmes n'a jamais connu un recul sensible. La gestion participative a été adoptée par l'État dans les années 70 (périodes des grandes sécheresses) comme une solution palliative aux problèmes de dégradation.
Depuis son classement par le gouverneur colonial de l'AOF en 1953, la forêt de Gonsé a bénéficié de nombreux projets à travers l'État et ses partenaires dans le seul but de préserver la biodiversité (MEE., 1999). Au départ, l'objectif premier a été d'assurer l'approvisionnement de la ville de Ouagadougou en bois de feux. Après quelques années de gestion, la dégradation des ressources de la forêt est restée croissante et pour cause, leur exploitation. L'utilisation des ressources forestières par les différents projets et par les riverains a été excessive. Pour une exploitation rationnelle et durable de la forêt, l'État et les partenaires au développement ont cherché à impliquer la population à la gestion. Cette initiative s'est soldée par la mise en place du projet «Gestion Forestière Intégré de Gonsé en février 1994». Ce projet qui a vu la participation de la population riveraine s'est achevé en 2004. La philosophie de ce projet qui s'est inspirée des options de la Politique Forestière Nationale (PFN) et des objectifs du Programme National d'Aménagement des Forêts (PNAF) (en annexe3) devrait fournir des résultats beaucoup plus probants à long terme.
Au regard de la situation actuelle de dégradation que connaît la forêt de Gonsé, on peut se demander quelle a été réellement la place de la population dans la gestion antérieure de la forêt.
70
Cela nous amène à ressortir l'historique des différentes phases de gestion qu'a connu le massif forestier.
De 1953 à 1974
La forêt classée de Gonsé a été successivement sous la gestion de l'autorité coloniale française, puis de l'État de Haute-Volta (actuel Burkina Faso). La gestion durant ces époques étaient de type centralisé d'où une exploitation en régie. La population n'avait pour droit d'usage que le ramassage de bois mort, la cueillette des fruits et feuilles, l'exploitation des plantes médicinales pour la pharmacopée, les pratiques coutumières (cérémonies etc.) (MECV., 2004). La phase projet proprement dite commence de 1974 à 2005 avec une plantation d'essences exotiques pour l'industrie.
De 1974 à 1982
Cette phase qui précède celle de la gestion coloniale a vu la participation de la « mission forestière allemande ». L'État, en partenariat avec la coopération allemande, a décidé d'une exploitation « rationnelle » à travers la commercialisation des produits forestiers en vue d'un autofinancement des activités. A cette période, des plantations industrielles sur une superficie d'environ 3000 ha (soit près de 50 % de la superficie de la forêt) ont été réalisées (MEE., 1999). Les espèces locales ont été détruites au profit des nouvelles plantes dites à croissance rapide telles que Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica, Gmelina arborea, Cassia siamea, Acacia nilotica, Albizia lebbeck, Parkia biglobosa et Khaya senegalensis.
Le Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLD) a géré la forêt sous l'administration de l'Etat de 1982 à 1993. Lors de cette gestion, le but a été l'exploitation et la commercialisation du bois des plantations et le regarnissage. Mais de nombreuses lacunes ont été enregistrées. STIEGLITZ F. et al. (2000) affirment que l'exploitation et la commercialisation ont été assurées par le service forestier, et que la production escomptée des surfaces reboisées n'a jamais été atteinte. La population restée en marge de cette gestion va entreprendre d'autres activités qui entravent la gestion durable de la forêt. De ce fait, son désintérêt d'une exploitation réglementée où elle ne trouve pas son compte va se manifester par les coupes frauduleuses et le surpâturage.
Au regard de l'échec de l'exploitation en régie, la solution a été recherchée dans une gestion impliquant tous les acteurs.
Tableau n°1: Superficie reboisée entre 1989-1993
Espèces reboisées |
Superficie (ha) |
Superficie (%) |
|
Noms Scientifiques |
Noms usuels |
||
Eucalyptus camaldulensis |
Eucalyptus |
1373 |
48, 12 |
Azadirachta indica |
Neem |
938, 3 |
32,89 |
Cassia siamea |
Cassia |
398,16 |
13,96 |
Gmelina arborea |
Alimèti yiri (dioula) |
120 |
4,20 |
Acacia nilotica |
- |
1,28 |
0, 04 |
Albizzia lebbeck |
- |
11,7 |
0,41 |
Parkia biglobosa |
Néré, roanga (mooré) |
5,58 |
0,20 |
Khaya senegalensis |
Caïlcédra, kouka (mooré) |
5,12 |
0, 18 |
Source : MEE. 1999(Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)
Le développement de l'approche participative en tant que méthodologie d'intervention en milieu rural est relativement récent. Il répond au souci de divers gouvernements de la sous-région d'associer étroitement les populations à la restauration du milieu et à la gestion des ressources naturelles et forestières.
L'approche participative est un mode de gestion prôné par beaucoup d'intervenants en milieu rural sahélien, mais n'a pas toujours tenu compte de la capacité d'implication des populations aux programmes proposés par les partenaires au développement.
La responsabilisation des acteurs à la base est encouragée au Burkina Faso depuis quelques années à la faveur du processus de décentralisation qui s'est concrétisé sur le terrain par la communalisation intégrale en 2006.
L'émergence des approches participatives au milieu des années 1980 au Burkina Faso s'est effectuée à travers deux systèmes : institutionnel et méthodologique (LOMPO O., 2004). Cette approche donne plus de responsabilité aux collectivités locales dans la gestion des ressources naturelles. Le système institutionnel a été fourni par les programmes et projets forestiers de gestion des ressources naturelles qui s'est soldé par un échec. L'approche Gestion des Terroirs initiée lors de la conférence du Conseil Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) de Nouakchott en 1984 et mise en oeuvre par le Burkina sous l'appellation Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) a ouvert la porte au système méthodologique. Pour certains, tous ces différents programmes ont été conçus sans considérer les besoins des populations riveraines des entités forestières.
Pourtant, selon COLCHESTER M. (1995), « Tout effort de conservation doit impliquer la participation de la population locale et prendre pour base ses intérêts, ses compétences, sa confiance en elle-même, ses traditions. Il doit enfin promouvoir des programmes qui lui offrent des bénéfices spirituels aussi bien qu'économiques ». Dans cette perspective de conciliation, de nombreux concepts furent adoptés comme celui de « Gestion Forestière Intégrée de Gonsé ». Quelle appréciation peut-on faire de cette participation ? Cela a-t-il permis aux populations de prendre réellement leur autonomie dans la gestion des ressources de la forêt?
Adoptée en 1994, le PGFIG a fonctionné pendant dix ans et a été divisé en phases comme suit:
- 1994-1997, première phase qui a vu la mise en place de l'approche participative à travers l'aménagement et la gestion de la forêt. Les institutions villageoises (GVGF) ont bénéficié de plusieurs formations (reboisement, pépinière, la coupe et la vente de bois par stères) (MECV. 2005).
- La deuxième phase de 1998 à 2000 a été orientée vers la consolidation d'une cogestion à travers les trois acteurs, c'est-à-dire le MEE (Ministère de l'Environnement et de l'Eau), la GTZ (coopération allemande) et l'organisation villageoise (le Groupement Namalgzanga). Cette cogestion a été beaucoup plus orientée vers la production et la commercialisation de bois de feu, la conduite d'études spécifiques, le suivi écologique par le système des planchettes permanentes, la surveillance des pare-feux, etc.
Des acquis ont été enregistrés à la fin de ces deux phases, mais d'énormes faiblesses ont été également notées (MECV. 2005). Cette phase de gestion des ressources de la forêt est restée gravée dans la mémoire des populations riveraines. La majorité (75 %) des populations interrogées dénoncent toujours la mauvaise gestion de la forêt à cette période par les responsables du groupement « Namalgzanga », qui abusaient de leur pouvoir. Cela a créé des mécontentements, suscité de la méfiance et plus de désintérêt qui ont porté un coup au système de gestion concertée des ressources forestières. Il a fallu alors repenser une autre méthodologie de gestion participative qui verra la collaboration de tous les acteurs.
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Ainsi, la troisième et la dernière phase du PGFIG de 2001 à 2004 a été un peu plus pratique dans sa démarche de gestion participative. Près de 85 % de la population interrogée affirment être satisfaits de cette dernière phase de gestion. Un paysan disait « Nous avons beaucoup travaillé dans la forêt lors du projet passé et cela nous procurait de l'argent. Mais maintenant que la forêt appartient aux forestiers nous ne pouvons plus qu'encourager la coupe frauduleuse car c'est de
cette pratique que nous vivons ». Cette opinion est largement partagée par de nombreuses personnes parmi nos interlocuteurs. La dernière phase a permis, en un temps record, la consolidation des différents acteurs organisés autour de leur centre d'intérêt.
Autour de la forêt de Gonsé, il existe une diversité d'acteurs (utilisateurs des ressources forestières). Ils se distinguent par leur mode d'exploitation et les produits forestiers utilisés. Ces différents acteurs ont toujours exploité les ressources forestières de façon frauduleuse. Mais pendant la phase PGFIG, une tentative est faite en vue de les organiser et de les orienter en fonction de leur rôle dans la gestion.
On distingue les principaux utilisateurs que sont : les artisans, les charbonniers, les vendeurs de bois vert, les éleveurs pour la plupart sédentaires, les braconniers, les « tradithérapeutes ». L'option retenue lors de l'adoption du plan d'aménagement de la forêt a été l'entière responsabilisation des populations locales riveraines. Aussi, en collaboration avec le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV), les populations des villages riverains (14 villages) ont été organisées par Groupement en fonction des filières d'exploitation. Mais de nos jours, ces comités de gestion sont dans un oubli total.
La forêt de Gonsé regorge toujours d'une importante gamme de produits qui intéressent les populations. C'est la seule réserve de végétation dense qui permet aux populations riveraines et celles de Ouagadougou de se ravitailler en produits forestiers. Le dernier inventaire forestier effectué par le DAFOR, en 2002 estime important le pourcentage de bois de la forêt. Mais la forêt subit d'importantes charges (humaine et animale) qui contribuent à la fragiliser.
En rappel, les produits issus de la forêt sont : ceux non forestiers (PNF) composés de sable, gravillon, cailloux, etc. ; les non ligneux (la paille, fruits, feuilles alimentaires et médicinales ...), le bois d'énergie et autres ligneux (fourches, chaises, mortiers, bois de construction...). De tous ces éléments, le bois d'énergie est le plus demandé par les populations (graphique n°14). Son exploitation est estimée à peu près à 63 %. Le bois d'énergie intéresse plus les populations riveraines et celles de la ville de Ouagadougou. Le graphique n°14 montre en pourcentage par ordre d'importance l'exploitation des produits forestiers. Compte tenu de la faible régénération de la forêt, la tendance que présente ce graphique est inquiétante.
Graphique n°14: Les différents produits sortant de la forêt
quantite exploit& (°A ,)
71,50
61,50
51,50
41,50
31,50
21,50
11,50
1,50
PNF PFNL APFL Bois-énergie
Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)
La dernière phase de la PGFIG s'est soldée par la mise en place des comités de gestion des ressources forestières. La gestion de la forêt s'est organisée autour des Groupements de Gestion des Filières (GGF) installés dans les villages riverains. Ce mode d'organisation est conforme aux dispositions de la loi 014/99/AN du 15 Avril 1999 portant sur le règlement des sociétés coopératives et groupements au Burkina Faso. Ces GGF sont également sous la direction de l'Union des Groupements de Gestion des Filières (UGGF) qui, constitue l'organisation faîtière villageoise, principal acteur de la gestion participative.
Selon le MECV, le service forestier qui représente l'acteur clé de l'aménagement, assure les tâches administratives, techniques et de surveillance. Ce volet est mis en oeuvre par le poste de service forestier de Gonsé et le service départemental de l'environnement et du cadre de vie. A travers le document du plan d'aménagement de la forêt, il est clairement défini un réel transfert de compétence entre le MECV et l'UGGF. Comment s'est fait ce transfert ?
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Comme défini dans le plan d'aménagement de la forêt, chaque village riverain se reconnaissait dans la gestion à travers un comité. Au moins un groupement de gestion forestière était issu de chaque village. Pour la réussite des activités, chaque acteur devrait faire valoir son savoir faire. Pour ce faire, le renforcement des compétences est une activité continue qui s'intègre dans la dynamique globale de toute activité qui se veut durable.
Durant la première phase de la mise en place de la gestion participative, les membres des différents groupements de gestion ont bénéficié de formations entrant dans le cadre de leurs activités. Mais ces formations ont été de très courtes durées, en témoigne la réaction de certains membres des GGF lors des focus group.
A cela s'ajoute la mauvaise utilisation du matériel octroyé aux différentes structures de gestion. Le constat actuel sur le terrain est la vétusté du matériel de travail et l'inactivité des différentes structures mises en place pour servir de relais dans la continuité de la gestion de la forêt. Trois personnes sur quatre enquêtées affirment avoir reçu de la part des autorités du ministère en charge de l'environnement l'arrêt de toute activité dans la forêt depuis 2007.
Durant dix ans de fonctionnement, le Projet Gestion Forestière Intégrée, a laissé sur le terrain des mécontents et surtout un programme de gestion non achevé. Les membres des différentes structures locales peinent à se rencontrer faute de moyens tant structurels que matériels. La consolidation du tissu social (entre les différents acteurs de gestion) qui est un gage de réussite de la gestion participative est restée inachevée. Cela a occasionné l'installation d'une méfiance entre les différents utilisateurs des produits forestiers. Néanmoins, la gestion phase projet a eu des retombées positives que la population apprécie.
Les changements socioéconomiques des populations riveraines par la mise en place de la gestion participative de 1974 à 2004 est perceptible à travers l'analyse que ceux-ci font lors de l'étude. Selon les enquêtes près de (55 %) de la population affirment préférer que l'on confie la gestion de la forêt à un projet.
Pendant la phase projet, la population a été considérée comme pourvoyeuse de main d'oeuvre. Et cette situation a été l'option des différents modes de gestion appliqués à la forêt depuis l'ère coloniale jusqu'à la période des indépendances. Selon le MEE. (1999), les populations riveraines ont une longue expérience du travail en forêt (25 ans) ; il s'est développé en elles une mentalité d'ouvriers agricoles salariés, payés en numéraire, en vivres, etc. Les riverains ont été organisés dans la surveillance et dans la vente du bois de feu par stère. D'autres activités rémunératrices ont été également développées dans le but de dispenser la dépendance totale des structures de gestion aux retombées économiques issues de la vente des produits forestiers.
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Dans les objectifs assignés à l'aménagement de la forêt, il est prévu que cette nouvelle forme de gestion devrait contribuer au développement durable et à lutter contre la pauvreté des ménages. Les recettes générées par les activités selon le plan d'aménagement se répartiraient entre les partenaires impliqués dans la gestion. Le tableau n°6 montre la répartition annuelle des recettes prévisionnelles qu'engendrerait l'exploitation des ressources forestières entre les différents acteurs par an. « Si les travaux d'aménagement ont pu se réaliser, c'est grâce aux retombées financières que chacun percevait pour une journée ou deux jours de travail dans la forêt », nous confie un notable. Cette analyse confirme la préférence des acteurs locaux d'avoir un gain salarial que d'être les vrais acteurs de la gestion durable de la forêt. De ce fait, le développement d'un esprit de salariat chez la population a constitué une entrave pour l'assimilation de l'approche participative.
Tableau n°2: Répartition par an des recettes prévisionnelles (FCFA) de la vente de bois
Années |
Volume de stère exploité |
Membres du groupement (1000F/ stère) |
Fond d'aménagement (700fr/ stère) |
villages (500fr/ stère) |
Trésor public (300fr/ stère) |
2000 |
4551 |
4551000 |
3185700 |
2275500 |
1365300 |
2001 |
3343 |
3343000 |
2340100 |
1671500 |
1002900 |
2002 |
3991 |
3991000 |
2793700 |
1995500 |
1197300 |
2003 |
4316 |
4316000 |
3021200 |
2158000 |
1294800 |
2004 |
4342 |
4342000 |
3039400 |
2171000 |
1302600 |
Total |
20543 |
20543000 |
14380100 |
10271500 |
6162900 |
Source : MEE. 1999 (Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)
L'observation du tableau n°6 permet de comprendre que la forêt offre une opportunité de création d'emplois. Plusieurs ménages enquêtés reconnaissent l'apport que l'exploitation de la forêt fournissait pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Les activités menées par les GGF (pépinière, apiculture, teinture, etc.), offraient des revenus aux populations. Mais le manque de débouchés et le renouvellement du matériel de travail constituent une entrave à l'essor des ces micro projets villageois.
Depuis l'arrêt du projet en fin 2004 début 2005, la population est restée en marge de tout travail d'aménagement dans la forêt. Cette situation justifie en partie le manque d'information sur la réalisation des travaux des GGF dans la forêt après le projet. L'ouverture des pare-feux était réalisée en début de chaque saison sèche pour éviter les feux de brousse mais depuis près de cinq ans, cette
activité n'est plus réalisée. L'inactivité des structures locales de gestion montre le désengagement ou le désintérêt des populations riveraines à la gestion.
Nombreuses (78,93 %) sont celles qui disent ne plus s'intéresser à la protection de la forêt. Néanmoins l'optimisme existe au sujet de la venue d'un nouveau concessionnaire pour la gestion. Un concessionnaire dont le démarrage des travaux prévu pour janvier 2009 n'est pas encore effectif. Mais la majorité de la population attend de voir comment cette cogestion pourra être une opportunité d'emplois pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Tableau n°3: Situation des Groupements de Gestion Forestière en 2003 et en 2009
Village |
GGF en 2003 |
GGF actif en 2009 |
GGF non actif en 2009 |
Badnogo |
2 |
0 |
2 |
Gampela |
2 |
0 |
2 |
Gonse |
3 |
0 |
3 |
Koala |
2 |
0 |
2 |
Koanda |
1 |
0 |
1 |
Komkaga |
2 |
1 |
1 |
Manegsombo |
2 |
2 |
0 |
Seuloghin |
3 |
0 |
3 |
Tensobtenga |
2 |
0 |
2 |
Tanghin |
3 |
0 |
3 |
Zakin |
4 |
1 |
3 |
Total |
26 |
4 |
22 |
Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)
A travers le tableau n°7, on constate une diminution du nombre des GGF fonctionnels. De vingt six en 2003 lors de la mise en place, de nos jours, il ne reste que quatre groupements qui continuent de fonctionner mais difficilement. La disparition des groupements est généralement justifiée par le manque de moyens (financier, matériel, etc.). La fragilisation de la cohésion sociale autour de la gestion de la forêt est de plus en plus perceptible. Les villages situés entre 15 et 25 kilomètres de la forêt rejettent catégoriquement leur appartenance à la gestion de la forêt. D'après un paysan de Manegsombo (village situé à 15km environ): « Nous ne sommes plus associés à la gestion de la forêt il ya près de 5 ans. La forêt appartient actuellement à ceux de Gonsé, de Gampéla et de Godin ». Cette affirmation montre que la proximité des villages joue un rôle important dans l'attribution de l'appartenance de la forêt par les populations. Les villages proches sont considérés les plus utilisateurs des ressources et par ricochet les plus destructeurs. Cependant, la gestion concertée est capitale, voire nécessaire dans la gestion durable des ressources naturelles. La complexité de ce mode de gestion des ressources dans le contexte des variabilités climatiques, nécessite une synergie d'actions de tous les acteurs. La variabilité et le changement climatique
78
compliquent de nos jours la gestion des ressources naturelles. Les méthodes de gestion communautaires mal assimilées par les populations ont contribué à dégrader davantage les ressources malgré l'engouement que ces stratégies ont suscité.
Les conséquences négatives les plus graves de ces stratégies d'intervention ont été notamment l'absence de prise en charge par les populations riveraines du suivi et de la gestion des réalisations. En définitive, malgré le coût élevé des ouvrages, ceux-ci n'ont permis ni d'inverser, ni de stopper le processus de dégradation des ressources forestières. La pauvreté et la précarité des conditions de vie ont eu tendance à se maintenir. Alors, les défis sont énormes à relever pour une gestion durable des ressources de la forêt de Gonsé.
Les populations burkinabè en général et en particulier les riverains de la forêt de Gonsé font difficilement face aux variabilités climatiques.
La prise de conscience de la dégradation des ressources est significative. Cependant, les populations adoptent des comportements face à ces changements de l'environnement. La mauvaise pluviométrie est perçue comme la cause principale de la dégradation du milieu. Le secteur d'activité le plus touché par cette situation est l'agriculture. Face à cette situation les producteurs développent des stratégies locales (traditionnelles) pour supporter la précarité pluviométrique. Ils modifient leurs techniques de culture pour s'adapter. De ce fait, l'utilisation de la fumure est la méthode la plus pratiquée. Certains riverains qui ont bénéficié de formations à travers les projets de gestion forestière entreprennent la sylviculture.
Les systèmes de culture constituent les procédés par lesquels le paysan exploite ses terres. Dans la zone de Saaba, il est principalement basé sur la rotation de cultures, l'assolement, l'association de cultures et la culture en ligne (disposition des semis en lignes), etc.
La rotation de cultures est plus pratiquée. C'est un système de culture qui consiste à alterner
périodiquement les cultures sur une même parcelle.
L'association, quant à elle, permet de cultiver sur une même parcelle, différentes cultures. Il est plus fréquent de voir sur une même parcelle, le sorgho associé au niébé.
Ce procédé permet de réduire le risque climatique sur les cultures. Ainsi, lorsque la rigueur climatique empêche le sorgho ou toute autre céréale d'atteindre la maturité, on peut avoir la possibilité de faire des récoltes sur le niébé dont le cycle est plus court.
La monoculture prend également des proportions dues à l'inadaptation des cultures et la qualité médiocre des sols. De ce fait, le sorgho, le mil, le niébé sont plus cultivés. Le maïs est généralement cultivé dans les jardins de case. Les populations pratiquent aussi la culture en lignes. La plupart des paysans construisent des diguettes pour limiter l'action des eaux de ruissellement sur le sol. La contribution des animaux à la fertilisation des sols est également connue et pratiquée par les populations. L'amendement, est le procédé consistant à apporter des éléments nutritifs aux sols lessivés et improductifs est pratiqué.
Associer les cultures et les arbres, est une pratique que la plupart des paysans pratiquent depuis des temps immémoriaux. C'est un système dynamique de gestion des ressources naturelles basé sur des fondements écologiques qui intègrent des arbres dans les exploitations agricoles. Il permet ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d'améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales. Cette pratique séculaire répondait au souci de préserver les essences utiles (Butyrospermum parvitelaria paradoxa, Parkia biglobosa, Bombax costatum) pour les besoins de la famille. Cette technique évolue maintenant vers la culture d'autres espèces importées. Ainsi les zones totalement dénudées « zipélcés 5» sont souvent colonisées par des plantes exotiques. L'espèce la plus utilisée est Eucalyptus camaldulensis. Ce processus de régénération du couvert végétal par les populations permet à certains riverains d'éviter l'exploitation des ressources de la forêt. Selon un groupe de paysans dans le village de Tensobtenga, la forêt n'est plus favorable pour la recherche de bois. D'après les enquêtes, 65,78 % de la population affirment s'investir dans la création des bosquets personnels car cela les dispense de l'exploitation de la forêt. Certains paysans, conscients de la disparition de nombreuses espèces, ont choisi de les cultiver. Il est alors très fréquent de voir dans les champs l'Andropogon gayanus. Cette espèce est utilisée par les populations dans l'alimentation des animaux et pour la confection des nattes (secco). Généralement associé aux cultures, elle sert de haie vive dans les champs. Toutes ces pratiques sont des stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques. Mais les populations manquent souvent
5 Nom usuel des zones nues en langue mooré
80
d'encadrement et de moyen pour mieux les mettre en pratique. La péjoration climatique accrue, couplées aux mauvaises pratiques humaines ont contribué à accélérer la dégradation des ressources naturelles, notamment forestières. Cependant les populations ont su développer des stratégies locales pour faire face à ces changements. Mais leur faible implication et la mauvaise compréhension de la gestion concertée rendent inefficaces les politiques de gestion des ressources naturelles. Ainsi, la vulnérabilité des populations face aux crises climatiques ne fait que s'accentuer. Le schéma n°1 donne une explication de l'accélération de la dégradation des ressources naturelles dans le contexte des variabilités climatiques.
Schéma n°1: Processus de dégradation des ressources forestières
Modifient
FAIBLE IMPLICATION DES POPULATIONS RIVERAINES
(Absence décisionnelle)
VARIABILITES
CLIMATIQUES
(Variabilites
des
pluviometrie-instabilite
temperatures extremes-
vents violents)
DEFICIT DES POLITIQUES DE GESTION DES RESSOURCES MISES EN PLACE (incohérence entre les politiques et la réalité du terrain, manque de concertation locale entre les différents ministères en charges de l'aménagement et de la gestion des forêts)
Accélère
Accél
Incide
FRAGILITE DES RESSOURCES NATURELLES (pauvreté des sols, pertes de la biodiversité, etc. )
CONCENTRATION DES GAZ A EFFET DE SERRES DANS L'ATMOSPHÈRE
Baisse des rendements de production (Faibles économies des populations)
Recherches de meilleures conditions de vie
MANQUE OU INSUFFISANCE D'ENCADREMENT DES ACTEURS A LA BASE (méconnaissances des textes)
Entraine
FORTES DEMANDES EN RESSOURCES NATURELLES
Provoque
FAIBLESSE DES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION (méthodes
traditionnelles)
Accelerent
Entraine
EXPLOITATION
EXCESSIVES DES
RESERVES (mauvaises
pratiques culturales, deforestation)
Source: SANKARA T. Bakari, 2009
En dépit de l'intervention de l'Etat et des partenaires à travers les politiques de développement en milieu rural, le problème de dégradation des ressources naturelles demeure important. Pour LOMPO O. (2004) « La politique de conservation exclusive a été conduite au Burkina Faso et en particulier au parc W, jusqu'au lendemain des années 80. Mais l'échec de cette politique « conservationniste » trouve son fondement dans des facteurs tant exogènes qu'endogènes ». Les populations riveraines de la forêt de Gonsé ont régulièrement participé aux travaux d'aménagements et de réaménagement avec le colonisateur et l'État après les indépendances. Toutefois ces acteurs locaux n'arrivent pas à se responsabiliser effectivement après la fin des projets. Les effets des variabilités climatiques compliquent davantage la gestion des ressources naturelles.
Les politiques de gestion durable des ressources doivent tenir compte de ces changements et mieux intégrer les savoirs locaux de gestion car le paysan maîtrise mieux son milieu d'existence que quiconque. Pour cela, de nombreux défis sont à relever pour une gestion durable des ressources forestières.
La gestion concertée s'inscrit dans le contexte de la gestion durable des ressources naturelles entreprise par les différents Etats sahéliens en réponse à la crise climatique des années 70. Le manque de prise en charge réelle des besoins des populations a quelque peu entravé la réussite de ces initiatives mises en place par les autorités.
II .2.1.1. Les politiques environnementales
Après les indépendances, le Burkina Faso, à l'instar des pays de l'Afrique subsaharienne, a mis en place des politiques visant à résoudre les problèmes environnementaux. Ces politiques environnementales ont été renforcées par de nombreux textes pour permettre une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles. La sécheresse des années 70 a vu la création du CILSS, permettant aux Etats signataires de s'intéresser à la dégradation continue des ressources naturelles. Des axes de développement intégrant l'environnement comme maillon clé ont ainsi été tracés avec un ensemble de textes et de lois. C'est ainsi que le Burkina a adopté en 1991, un Plan d'Action National pour l'environnement(PANE). Ce plan a été relu en 1994 suite à la conférence des Nations
82
Unies sur l'Environnement à Rio de Janeiro en 1992. A ce plan se greffent d'autres politiques jugées plus pertinentes et mieux orientées comme la Lettre d'Intention de Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD) en 1995, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en 2000. Le pays siège également dans plusieurs institutions régionales et internationales oeuvrant dans la conservation et la protection des ressources naturelles pour un développement durable.
Des politiques communes ont ainsi été élaborées. Entre autres il y a le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), le Plan d'Action Régional de la Gestion Intégrée de Ressources en Eau (PAGIRE), la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. Également, sur le plan juridique, la constitution (article 14) certifie que les richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple et elles sont utilisées pour l'amélioration de ses conditions de vie (...).
Des textes législatifs existent sur la gestion de l'environnement; à cet effet, la loi n°006-97/ADP du 31 janvier 1997 portant code forestier au Burkina Faso, est l'une des lois permettant une réglementation de l'exploitation des ressources naturelles notamment celles forestières. Chaque secteur de l'environnement physique, politique, social, économique et culturel dispose de textes et lois réglementant sa gestion. De ce fait, le Burkina Faso est « riche » en matière de texte et lois dans le domaine de l'environnement. Cependant, la dégradation des ressources naturelles restent croissantes et les populations à la base peinent toujours à chercher une conciliation entre gestion de leur patrimoine et amélioration de leurs conditions de vie. Les textes réglementaires sont souvent conçus sans un diagnostic préalable des besoins des populations.
Certaines lois sur le domaine foncier non comprises par les populations sont ainsi perçues comme une expropriation de leur patrimoine. Face à ces situations, elles développent des stratégies de sabotage et un esprit d'ensemble de désintérêt.
Le déclassement de la forêt de Gonsé par décret ministériel le mercredi 4 juillet 2007, a été mal interprété par les populations riveraines. Elles pensent à une confiscation de leur patrimoine à des fins touristiques par l'Etat. Mais ce décret précise que la forêt classée de Gonsé change de destination et de statut de forêt classée en devenant forêt classée et réserve partielle de faune. Ce nouveau statut qui veut faire de la forêt un site touristique vise les objectifs ci-après;
· conserver la diversité biologique en permettant
une gestion rationnelle et une utilisation durable des ressources
naturelles;
· promouvoir l'éducation environnementale, la
recherche et la surveillance continue de l'environnement ; préserver les
pratiques traditionnelles compatibles avec les objectifs de la zone et soutenir
le développement local.
Pourtant, la population mal informée reste réticente à tout aménagement dans la forêt. Aussi toute activité qui se mènera dans la forêt sans une prise en compte de sa préoccupation est vouée à l'échec.
De ce fait, les politiques environnementales doivent être élaborées de concert avec les acteurs à la base. Ils sont les mieux indiqués pour organiser leur cadre de vie. La prise en compte totale et non partielle de tous les secteurs de développement est nécessaire dans les périphéries de la forêt de Gonsé. La dégradation ou la non-productivité des autres secteurs de développement peut entrainer un recours aux produits forestiers pour la satisfaction des besoins.
Parmi les personnes interrogées, 75,41 % affirment qu'il y a 50 ans, la recherche des ressources ne nécessitait pas de rentrer dans la forêt. Cela veut dire que la disponibilité des ressources était évidente. Si les populations riveraines arrivent à satisfaire leurs besoins vitaux sans avoir recours aux produits de la forêt, cela constituerait une voie de réussite des politiques environnementales mises en place.
Les observations de terrain, montrent que tous les
investissements tels que la récupération des zones
nus
dégradées, les reboisements et la protection des espèces
végétales, sont exécutés principalement
dans la forêt. Mais les terres aux alentours se dégradent et deviennent impropres aux cultures d'oàle recours aux zones plus propices (forêt) pour la satisfaction des moindres besoins. Les zones nues
prennent de l'ampleur aux alentours de la forêt.
En effet, les politiques de gestion antérieures n'ont pas tenu compte de l'environnement immédiat de la forêt. Ce volet bien intégré pourrait permettre un développement de l'ensemble de la localité et partant un début de résolution des problèmes de dégradation des ressources forestières. La protection de la forêt doit passer d'abord par la satisfaction des besoins primordiaux des acteurs locaux.
II.1.1.2. Les acteurs à la base
Les acteurs locaux ont toujours été sollicités par les autorités pour l'exécution des politiques de développement. Leur compréhension des politiques gouvernementales sont divergentes. Les populations riveraines de la forêt de Gonsé ont été employées comme manoeuvre ou ouvrier par les projets de gestion. Depuis la période coloniale jusqu'à nos jours, les populations ont régulièrement
84
participé à l'exécution des travaux d'aménagement de la forêt. L'engouement et le dévouement à la gestion que celles-ci ont constamment manifesté ne sont plus les mêmes à la fin des projets. Cela peut s'expliquer par l'intérêt que les populations accordent aux gains procurés qu'à la protection de leur environnement. La préservation des ressources forestières n'est pas considérée comme une priorité par les populations. Mais cette attitude des populations est due à la mauvaise façon qu'adoptent les autorités pour les faire accepter leurs politiques. De nos jours aucun paysan ne veut s'engager dans les travaux de la forêt sans être payé.
Avant tout projet de développement, il est nécessaire de le faire adopter par les bénéficiaires. Ils doivent décider en collaboration avec l'administration en place de sa mise en oeuvre. Les actions de sensibilisation doivent être menées en vue d'amener les populations à faire face à la fatalité et à s'investir dans la restauration du potentiel naturel de production. Cela constituerait à l'heure actuelle une stratégie d'adaptation aux conditions climatiques précaires.
La dégradation de la forêt prend des proportions inquiétantes. Elle subit une importante
charge humaine et animale. En plus de ces actions s'ajoutent les variabilités climatiques. Le Burkina Faso vit les réalités des changements climatiques qui trouvent leur expression dans les tendances d'évolution des variables climatiques que sont notamment la température, les précipitations, etc. Ainsi, des actions urgentes doivent être envisagées pour sauvegarder ce massif forestier qui constitue la seule réserve de la localité. Pour cette raison, la gestion participative s'avère incontournable. Il est aujourd'hui établi, dans la plupart des pays africains, que la gestion durable des ressources forestières ne se conçoit pas sans la complicité des acteurs à la base et il n'y a pas de participation populaire sans dialogue, sans partage d'informations et d'expériences, sans échange des savoirs et des techniques. Pour réussir cette approche certaines actions sont nécessaires:
- sensibiliser les populations sur la portée des projets de développement;
- intégrer tous les aspects du développement :
tenir compte de tout l'environnement des
populations; les
préoccupations de tous les utilisateurs des ressources doivent
être prises en compte.
Les limites de la gestion concertée des
ressources résident dans le fait que l'adhésion de
certains
groupes sociaux et d'organisations locales mises en place est motivée
par des
préoccupations divergentes à celles des autres
acteurs. Alors il est primordial que l'on favorise tout
à la fois la responsabilité de la population et de valoriser les savoirs faire locaux en les intégrant dans les programmes d'aménagement.
Il conviendrait dans ce cas de veiller à:
- former les acteurs locaux pour un transfert réel des compétences;
- créer des micro-projets villageois et travailler à ouvrir des débouchés pour la viabilité de ces activités;
- encourager l'agroforesterie, une option utile pour l'amélioration de la fertilité des sols ; la récupération des zones nues.
L'irrigation qui est actuellement une activité marginale pourrait connaître un développement avec la création de points d'eau. Des possibilités existent car les périphéries de la forêt disposent de nombreuses potentialités hydriques. Des actions visant leur aménagement pourrait être une solution à l'adaptation aux aléas climatiques. Les populations pourraient pratiquer les cultures de contresaison pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer leurs conditions de vie.
La redéfinition d'un statut clair de la forêt, en collaboration avec l'ensemble des acteurs à la base s'avère nécessaire. La population méconnaissant les textes ne reconnait pas le nouveau statut de la forêt adopté en 2007 qui d'ailleurs n'est jamais appliqué. En effet, il faut une répartition claire des rôles et des responsabilités à affecter d'une part à l'État et d'autre part aux communautés de base chargées de la gestion de la forêt.
De toutes ces mesures, se pose l'exigence d'un dialogue large et approfondi avec l'ensemble des acteurs (institutionnels et locaux) de gestion. A cet effet, la création d'un cadre local de concertation entre les ministères intervenant dans l'aménagement des forêts et la population à la base est nécessaire. Cela leur permettra d'harmoniser leurs points de vue et leurs activités pour une gestion durable et rationnelle des ressources forestières.
La variation du climat, couplée aux actions humaines, contribuent à dégrader la forêt. L'implication de la population riveraine à la gestion a été de courte durée. Six ans après le projet, les structures villageoises peinent à se crédibiliser sur le terrain. Le plan d'aménagement élaboré lors de la gestion intégrée tarde à être appliqué. De ce fait, les populations ont une faible capacité de gestion de la forêt car n'ayant pas pu pérenniser les acquis du PGFIG. De plus, leur méconnaissance des textes et leur faible implication constitue un vrai handicap pour une gestion durable des ressources forestières de Gonsé.
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La variabilité climatique est un phénomène d'envergure mondiale. Bien qu'elle soit naturelle, l'évolution du climat est de nos jours sujet à polémique. La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère accentue actuellement les effets du climat mondial d'où le changement climatique. L'observation et l'analyse de ce phénomène sont beaucoup plus pertinentes durant une longue période et sur une échelle plus grande. Néanmoins les effets de la variabilité climatique sont perceptibles dans la vie des êtres vivants.
L'analyse des éléments climatiques dans la station de Ouagadougou, couvrant la zone d'étude a permis d'apprécier l'évolution des paramètres climatiques durant une période de trente ans. L'irrégularité des éléments du climat (les plus perceptibles) entre 1980 et 2009 est une réalité. L'observation et l'interprétation des images Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006, ont permis de soutenir que l'évolution des paramètres climatiques a eu un impact sur l'évolution du couvert végétal de la forêt de Gonsé durant cette période. Cependant on ne peut exclure la pression anthropique et animale sur les ressources.
Malgré une légère amélioration, la dégradation de la forêt reste importante. Elle a été plus perceptible dans les années 1986 où les zones nues ont été importantes. La mise en place de la gestion concertée en 1994 a été une stratégie pour stopper ou amoindrir la progression de la dégradation. La reprise pluviométrique dans les années 90, couplées aux séries de reboisement entre 1989-1993, a occasionné le reverdissement de certaines parties de la forêt. Les zones nues ont connu également une diminution. Cette gestion concertée a eu des résultats satisfaisants même si cela n'a été que d'une courte durée. La réussite éphémère de la gestion a occasionné la frustration des populations riveraines. Celles-ci ont cru à une amélioration continue de leurs conditions de vie à travers les retombées salariales des travaux d'exploitation des ressources forestières. Et cela a davantage compliqué la gestion durable de la forêt.
De ce fait, les trois hypothèses secondaires formulées au départ peuvent être analysées au regard des résultats atteints.
La première hypothèse qui affirme que la variation des paramètres climatiques (la pluie et les températures) s'est accrue occasionnant des incidences sur la gestion des ressources naturelles de la forêt de Gonsé s'avère partiellement confirmée. Les paramètres climatiques ont connu une évolution en dents de scie notamment la pluviométrie et la température. La baisse de la pluviométrie
dans les années 80 a entrainé la réduction de la végétation mais sa reprise à partir des années 90 accompagnées des actions de reboisement ont permis le reverdissement de la forêt.
Le manque de gain salarial n'encourage plus les populations à s'engager pleinement dans la gestion. La baisse des rendements agricoles due à la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace complique davantage la gestion de la forêt.
De ce fait, la deuxième hypothèse qui spécifie qu'en dépit de la mise en place d'approches participatives aux fins de rétrocession de la gestion aux structures locales, la population confrontée à l'absence de sources de revenus voit dans l'exploitation de la forêt un moyen de survie est confirmée. En effet la population est de nos jours confrontée à une baisse continue des rendements due aux aléas climatiques et à l'infertilité des sols. Cette situation plonge ces populations dans une paupérisation accrue. Par manque ou insuffisance d'autres alternatives pour faire face aux contraintes, elles s'investissent dans l'exploitation frauduleuse des ressources forestières.
Enfin, la troisième hypothèse qui présume que les effets de la variabilité climatique et le faible engagement de la population riveraine à la gestion compliquent davantage la gestion de la forêt classée de Gonsé est partiellement confirmée. Les impacts de la variabilité du climat sur l'évolution de la végétation sont perceptibles par les populations à travers la dégradation continue de leur environnement et la réduction des rendements agricoles. L'interprétation des images des deux dates (1986 et 2006) a permis de faire une comparaison de l'état du couvert végétal. Cette interprétation, combinée avec l'analyse des paramètres climatiques entre ces deux périodes, montre une différence dans l'occupation des terres de la forêt. Les zones nues ont régressé mais restent importantes dans la forêt.
Cependant la dégradation de la forêt ne saurait être seulement due à la variation du climat. Le manque d'implication et le désintérêt de la population est également perçu. Ceci contribue en grande partie à l'échec de la mise en place de l'approche participative. Certaines populations considèrent la forêt comme leur patrimoine confisqué par l'État. Elles affirment que les retombées économiques de la gestion sont partagées entre les services forestiers. Ainsi leur exploitation anarchique des ressources forestières est la réparation de cette présumée injustice.
En effet, la dégradation de la forêt de Gonsé reste importante et elle prend des proportions inquiétantes surtout avec les effets de la variabilité climatique qui ne cessent de s'accentuer. La nouvelle approche de gestion consistant à aménager la forêt à vocation touristique qui intègre l'ensemble des acteurs peut être une solution si elle est bien comprise et acceptée par tous.
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ANNEXES |
VILLAGES |
H+F |
0-14 ans |
15-64 ans |
65 ans + |
Age N.D. |
Badnogo 1 |
683 |
332 |
319 |
32 |
0 |
Badnogo 2 |
1039 |
488 |
474 |
73 |
4 |
Barogo |
1615 |
610 |
916 |
52 |
37 |
Boassome |
203 |
91 |
95 |
16 |
1 |
Boutenga |
1069 |
508 |
515 |
41 |
5 |
Boutenga peulh |
583 |
253 |
295 |
29 |
6 |
Gampela |
2176 |
945 |
1114 |
113 |
4 |
Godin |
715 |
333 |
324 |
56 |
2 |
Gonse |
995 |
439 |
506 |
44 |
6 |
Kaola |
2577 |
1239 |
1221 |
108 |
9 |
Komkaga |
1403 |
651 |
696 |
52 |
4 |
Kouanda |
531 |
230 |
268 |
31 |
2 |
Kouidi |
498 |
221 |
242 |
31 |
4 |
Manegsombo |
365 |
153 |
186 |
25 |
1 |
Nakomestenga Peulh |
116 |
44 |
54 |
13 |
5 |
Nioko1 |
16427 |
6561 |
9470 |
294 |
102 |
Nong-Warbin |
1357 |
576 |
722 |
59 |
0 |
Saaba |
9700 |
3755 |
5420 |
457 |
68 |
Samandin-Bilbalgo |
311 |
143 |
147 |
21 |
0 |
Seloghin |
1313 |
630 |
588 |
90 |
5 |
Tanghin |
1993 |
850 |
1043 |
95 |
5 |
Tanlarghin |
2485 |
1041 |
1257 |
183 |
4 |
Tansobtenga |
2731 |
1227 |
1372 |
116 |
16 |
Population totale |
50885 |
21320 |
27244 |
2031 |
290 |
Population % |
100 |
41,90 |
53,54 |
3,99 |
0,57 |
Source : INSD. (RGPH. 2006)
Option de la politique forestière nationale |
Objectifs du PNAF |
Valorisation des ressources forestières par exploitation rationnelle |
-Meilleure connaissance de l'état de distribution des ressources forestières -Exploitation rationnelle du bois de feu, du bois de service et du bois d'oeuvre pour satisfaire au mieux les besoins nationaux ; -Organisation de la distribution et de la répartition des bénéfices privilégiant les populations ; |
Réhabilitation des ressources forestières dégradées |
-Conservation et restauration des terres et des forêts dégradées ; |
Conservation de la diversité biologique |
-Élaboration d'une stratégie nationale de conservation de la diversité biologique basée sur une meilleure connaissance de la problématique ; |
Génération d'emplois et de revenus stables en milieu rural |
-Promotion de l'aménagement participatif des forêts ; -Renforcement de la participation du privé et des ONG dans la gestion des ressources forestières ; |
Contribution à l'organisation et à l'exploitation de l'espace rural |
-Délimitation et aménagement d'espaces sylvo-pastoraux au niveau des terroirs ; -Création des forêts des collectivités territoriales |
Source : MEE. PNAF. 1996
Unités d'occupation des terres |
1986 |
2006 |
||
Superficie (ha) |
Superficie(%) |
Superficie (ha) |
Superficie(%) |
|
zone nue, dégradée, érodée |
2.157,97 |
34,69 |
1.816,61 |
29,21 |
savane arbustive |
3.084,65 |
49,59 |
3.321,86 |
53,41 |
savane arborée et forêt galerie |
977,43 |
15,71 |
1.081,58 |
17,39 |
Total |
6.220,06 |
100 |
6.220,06 |
100 |
Source : image Landsat TM. 1986 et ETM+ 2006
Annexe n°5 : Guide d'entretien adresse aux ménages i. identification
Age :
II. Activité socio-économique
1. Quelle est votre activité principale ?
Agriculture : Élevage : Autre (pciser) :
2. A quelle distance se situe vos champs ?
A 1 km de la forêt : A moins d'1 km : Autre :
3. Que cultivé vous ?
4. Quelles sont vos superficies,
2 ha : plus de 2 ha : moins de 2 ha : Ne sait pas : Autre :
5. Comment préparez-vous vos champs ?
Défrichage sur brulis : Autres (préciser):
6.
Êtes-vous satisfaites du rendement de vos activités ?
Oui : non :
7. Si non pourquoi ? Et quelle amélioration aimeriez-vous apporter ?
8.
Et si vos récoltes ne vous permettent pas de couvrir vos besoins quelle activité menez vous pour compenser le manque à gagner ?
Coupe le bois de la forêt : commerce : Maraîchage : Autre :
9.
Y a-t-il toujours de l'espace pour ouvrir de nouveaux champs ?
Quelle est sa superficie ?
Grande : Petite : Inexistante :
10. Quelles sont les modalités pour l'acquisition d'une terre à cultiver ?
11. Selon vous quel est l'état des sols de culture ?
Non dégradé : peu dégradés : très dégradés :
12.
Quels problèmes rencontrez-vous dans votre activité ?
13. Constatez-vous une modification des saisons ?
Oui : Non :
Si oui depuis quand constatez vous cela ?
96
10 ans : 20 ans : 30 ans :
14. Quelles en sont les causes selon vous ?
Naturelles : Anthropiques : Divines : Ne sais pas :
B. Élevages
15. Quelles types d'élevage pratiquez-vous ?
16. Combien de têtes d'animaux avez-vous ?
17. Quelles sont vos difficultés ?
18. Avez-vous suffisamment d'espace pastoral ?
Oui : Non :
19. Si non pourquoi ?
20. Quelles appréciations faites-vous du couvert végétal de façon générale ?
21. Quelles relations entretenez-vous avec les autres utilisateurs des ressources naturelles ? II. Évolution des variables climatiques selon la population
22. Quelle appréciation faites-vous de la pluviométrie ?
Bonne : Satisfaisante Mauvaise :
23. Par quel indice savez-vous que la saison s'est installée ?
24. Et sur quoi appuyez-vous pour marquer la fin de saison ?
25. Ces éléments de repère sont toujours valables de nos jours ?
26. Constatez-vous une modification des pluies ? :
La quantité : La répartition spatiale : répartition temporelle :
27. Depuis quand observez vous cette situation ?
7 ans : 20 ans : 30 ans :
28. Dans quel mois précisément observez-vous vos premières gouttes de pluie ?
29. Pensez vous qu'il peut y avoir une conséquence sur les ressources naturelles ?
30. Avez-vous observez un autre changement ? Quoi par exemple ?
31. Quelle explication pouvez-vous donner à ce phénomène ?
B. Température
32. Avez-vous constatez une hausse de la température ? Oui : Non :
33.
Si oui, à quel mois précisément observez vous cette hausse ?
34. Il ya trente à dix ans cette situation était -elle ainsi ?
Oui : Non :
35. Si oui comment pouvez-vous expliquer cette situation ?
Divin : Naturel Anthropique : Autres (préciser)
III. Potentialité des ressources forestières
36. Quelles sont les essences végétales que l'on peut trouver dans cette forêt ?
37. Accédez-vous facilement à ces ressources ?
38.
98
Si oui comment y accédez-vous ?
De façon clandestine : organisé :
39. Si c'est de façon organisé qui sont ceux qui s'en chargent ?
40.
Trouvez vous que les ressources de la forêt exploitées sont inépuisables ? Oui : Non :
Si Non quelles solutions proposez-vous pour les préserver ?41. Quelle projection de l'évolution en cours des ressources naturelles forestières faites-vous ?
IV. Impact de la variabiité cimatique sur l'évolution des ressources de la forêt
42 Que pensez-vous de l'état actuel des ressources de la forêt des décennies antérieures ? Inchangées : Changées :
43 Sur quoi ont porté les changements ?
44. y a t- il des essences végétales qui ont disparues ?
Si oui lesquelles ?
45. Expliquez pourquoi ?
46. Utilisez-vous parfois les produits de la forêt ?
47. Si oui lesquels et à quel fin ?
48. quels types d'animaux pouvait-on rencontrer dans cette forêt ?
49.
Existent-ils toujours ?
50. Si non pourquoi ?
51. Constatez-vous une dégradation de votre milieu ? Oui : Non :
Si oui quelles formes de dégradations a t- on ?
Érosion hydrique : Érosion éolienne : Les deux : Autres :
52.
Par quel indicateur reconnaissez-vous ces formes de dégradations ?
53. Quelle est l'évolution de la dégradation ?
Croissante : continue : stable :
54.
Quelles sont vos moyens de lutte ?
Traditionnel : Moderne :
V. Stratégies mise en place pour une gestion rationnelle et durable de la forêt
55.
Quelles sont les méthodes d'agroforesteries que vous mettez en place pour lutter contre la dégradation de l'environnement ?
56. Pouviez-vous nous les décrire ?
57. Qui vous les a appris ?
58. Quels sont les moyens mis en place pour supporter les déficits céréaliers ?
-exploitation du bois de la forêt : le maraîchage : le commerce : autre :
59. Que utilisez vous pour améliorer vos productions afin d'éviter d'exploiter les ressources de la forêt ?
VI. Implication de la population à la gestion de la forêt
60. Comment appréciez-vous la gestion actuelle de la forêt ?
61. Êtes-vous d'accord avec cette gestion ?
Oui : Non :
62. Si non pourquoi ? Et que proposez-vous ?
63. Quelle structure a été créée pour réguler la gestion des ressources naturelles ?
64. Êtes-vous membre de cette structure ? Oui : Non :
65. Qui d'autre est membre ? Citer quelques-uns
66. Avez-vous fois en cette structure ? Oui : Non :
67. Y a-t-il un groupement d'éleveurs dans la zone ? Oui :
Non :
Si oui :
1.
Est -il légalement reconnu ? Oui : Non :
2. Est-il actif ? Oui : Non :
3. Est -il représentatif ? Oui : Non :
4.
Travail -t-il avec les autres groupements socio-économiques ? Oui : non :
68. De façon concrète comment êtes vous associez à la gestion ?
69. Sentez vous vraiment impliquez dans la gestion ?
Oui : Non :
70. Si oui expliquez nous comment
71. Y a t- il une structure chargée de la vente des produits (bois) de la forêt ? Oui : Non :
72. De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?
73. Qu'est ce qui vous est autorisé dans la forêt ?
- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :
74. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?
I. IdentitéNom :
1. Combien d'agents sont dans ce poste ?
1. Combien de personne compte cette localité ?
2. Quelle est la superficie du département
3. Combien de village forme cette localité ?
II. Degrés d'implication de la population à la gestion de la forêt
4. Combien de village participe à la gestion de cette forêt ?
5. Quelles sont les potentialités de la forêt ?
6. Quels sont les enjeux de la gestion locale de la forêt ?
7.
Quels sont les ONG et associations intervenant dans la gestion de la forêt ? Précisez leur date d'implication et leur mission dans la gestion des ressources naturelles de la forêt.
8.
Y a-t-il un cadre de concertation entre vous et les autres acteurs intervenant dans la gestion de la forêt ? Oui :
Non : Si oui comment cela se fait t-il ? Expliquez nous un peu9. Quelle sanction est réservée à un individu qui serait pris en flagrant délit dans la destruction de la forêt ?
10. Qui inflige la sanction ?
11. Quels sont vos rapports avec les responsables villageois ?
Bons Mauvais : souvent difficile : Ne sait pas :
12. pensez vous que la population est vraiment impliqué dans la gestion de la forêt ?
Oui : Non : pourquoi ?
13. Comment apprécier vous la gestion actuelle de la forêt par rapport aux années de non récession ?
14.
De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?
15. Qu'est ce qui vous est autorisé à la population dans la forêt ?
- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :
16. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?
17.
La population respecte- t-elle les règles établies pour le maintien de la forêt
Oui Non : Pourquoi ?
18. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?
III. Évolution des variables cimatiques selon la population
19 Comment percevez-vous l'état de la végétation de la forêt ?
20. Les pluies sont-elles suffisante pour la restauration des espèces ?
21. Que savez-vous des changements climatiques ?
22. Connaissez dans les forêts des problèmes liés au changement du climat ?
23. Quelles sont ses conséquences sur l'évolution de diversité biologique de cette forêt ?
24. Quelles mesures avez-vous mises en place pour s'adapter à ce phénomène ?
25. quel est le rôle de l'homme dans la dégradation de cette forêt ?
Coupe clandestine : les feux de brousse : Autres :
26. Quels sont les moyens mis à votre disposition dans le maintien du massif forestier face aux agresseurs ?
27.
D'après vous quels sont les espèces qui y étaient et sont en voie de disparition ?
28. Quelle projection de l'état de la forêt pouviez vous faire dans :
10 ans : 20 ans : 30 ans :
Plus :
29. Quand a eu lieu le dernier inventaire floristique et faunique de la forêt ?
30. A travers l'inventaire que pouvez-vous dire de l'évolution des ressources forestières ?
31.
100
Que proposez-vous en tant que agent technique forestier ?
I. Degrés d'implication de la population à la gestion de la forêt
8. Avez-vous un programme établi pour une gestion rationnelle et durable de la forêt ?
7. Dites nous brièvement ce que vous projetez faire pour un aménagement adéquate de la forêt ?
4. Depuis quand la forêt a été déclassée et pourquoi ?
5. Qui est actuellement le responsable de la gestion ?
6. Êtes-vous associé à la gestion ?
Oui : non :
7.
Connaissez vous des ONG et Association qui interviennent ou ayant travaillé dans cette forêt ? Oui Non :
Si oui citez-les
8. Donnez votre appréciation de leur gestion :
9.
Quelles appréciations faites-vous de la gestion actuelle de la forêt ?
10. Après la rétrocession pensez-vous que la population à les capacités nécessaire de gérer cette forêt ?
11. Quels sont les moyens mis à leur disposition ?
Formations : Sensibilisation : moyens matériels (récisez), Logistique :
Financiers
12. Qui donne ces mesures d'accompagnement ?
13. Quel es votre rôle principal dans la gestion de la forêt ?
14. Quelles ont été les mesures qui ont accompagnées le transfert de la gestion centralisée à celle locale ?
15.
De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?
16. Qu'est ce qui vous est à la autorisé dans la forêt ?
- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :
17. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?
18. La population respecte elle les règles établie pour le maintien de la forêt ?
Oui Non : Pourquoi ?
19. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?
II. Impact de la variabilité climatique sur l'évolution sur les ressources de la forêt
20.
Quelles appréciations faites-vous de l'évolution de la biodiversité de la forêt ? Dégradée : Non dégradation : Ne sais pas :
21.
Il ya 10 à 20 ans comment était la forêt ?
22. Qu'est ce qui explique cette situation ?
L'action de l'homme (précisez) Naturel : Ne sais pas :
23. Quels sont les espèces qui existaient dans la forêt et qui sont disparues ?
24.
Connaissez-vous les causes ? Non : Oui :
25.
Si oui lesquelles ?
26. Donnez votre projection de l'évolution de la biodiversité dans 10 à 20 ans
I. Identité
Age : Sexe :
II. Activité socio-économique
1. À quel moment pratiquez-vous votre activité ? Pourquoi ?
2. Quels sont vos rendements ?
3. Combien de fois récolté vous le miel dans l'année ?
4. Que faites vous du miel récolté ?
Vendre : Consommation personnel :
5. Si vous vendez ; avec qui vendez vous vos produits ?
6. Êtes vous organisez en association ?
III. Dégrée d'implication de la population à la gestion de la forêt
7. Comment accédez-vous à la forêt ?
Avec une autorisation : Clandestinement :
8. Êtes-vous satisfaits de la gestion actuelle de la forêt ?
Oui : Non : pourquoi ?
9.
Êtes vous associez à la gestion ?
Oui : Non :
10 De façon sincère êtes vous vraiment satisfait de cette gestion ?
11. Qu'est ce qui vous est à la autorisé dans la forêt ?
- le ramassage du bois mort : les rituels : autres :
12. Avant cette gestion rigoureuse la population trouvait leur pitance quotidienne dans l'exploitation anarchique des produits de la forêt ; comment et dans quelle activité celle-ci pourrait s'investir pour combler le manque à gagner surtout dans ce contexte de variabilité climatique de plus en plus capricieuse ?
13. La population respecte elle les règles établie pour le maintien de la forêt ?
Oui Non : Pourquoi ?
14. Quel est l'état du renforcement des capacités locales ?
15. Si on vous confiait la gestion qu'aimeriez-vous améliorer ?
III. Impact de la variabilité climatique sur l'évolution sur les ressources de la forêt
16 Quelles appréciations faites-vous de l'évolution de la biodiversité de la forêt ?
Dégradée : Non dégradation : Ne sais pas
17.
Il ya 10 à 20 ans comment était la forêt ?
18. Qu'est ce qui explique cette situation ?
L'action de l'homme (précisez) Naturel : Ne sais pas :
19. Quels sont les espèces qui existaient dans la forêt et qui sont disparues ?
20.
102
Connaissez-vous les causes ? Non : Oui :
21.
Si oui lesquelles ?
22. Qu'est ce qui a changé dans l'exploitation du miel ?
23. Avez-vous toujours les espèces qu'il faut pour assurer la pérennité de votre activité ? Oui : Non : Pourquoi ?
24. Par quel indice basez-vous autrefois pour commencer votre activité ?
25. Ces repères tiennent toujours de nos jours ?
26. Donnez votre projection de l'évolution de la biodiversité dans 10 à 20 ans Annexe n°9 : Guide d'entretien adresse aux éleveurs
I. Identification
Age : Sexe : Village :
II. Perception et cause de dégradation des ressources naturelles
1. Depuis quand êtes vous installé dans ce village ?
2. Comment était le couvert végétal ici ?
5. Comment le trouvez-vous de nos jours
-Dégradé : -Non dégradé
6. Depuis quand avez-vous constaté cet état ?
5 ans : 10 ans : plus de 10 ans :
7. Citez nous des espèces ligneuses et herbacées qui étaient utilisées pour alimenter vos animaux autrefois et qui se raréfient ou n'existent plus de nos jours.
8. Selon vous qu'est ce qui provoque la mort et la diminution des arbres et les herbacés de la forêt ?
- le défrichement : -la pâture : - le manque de pluie : Autre : Avez-vous des éléments pour apprécier le début de la saison ? du pâturage ? Oui : Non :
9.
Si oui quoi par exemple ?
10. Et comment apprécier vous le début du pâturage ?
III. Degré d'implication de la population à la gestion de la forêt
11. Qui a la responsabilité de la gestion de la forêt selon vous ?
12. Telle que la forêt est gérée vous permet de mener à bien votre activité ?
Oui : non : pourquoi ?
13. Parlez nous un peu de la composition de votre troupeau de bétail
14. Dans quel endroit menez-vous le troupeau ?
15. Utilisez-vous convenablement les ressources naturelles de la forêt pour votre activité ? Oui : Non : pourquoi ?
16. Êtes vous satisfait de la gestion actuelle appliquée à la forêt ?
Oui : Non :
16.
104
Quelle amélioration voulez apporter ?
17. Êtes vous organisez dans une structure ? Oui : Non :
18.
Comment conduisez-vous votre bétail au pâturage ?
- piste : En désordre : Divagation :
19. Arrive -t- il que le bétail débordent la limite de la forêt ?
Oui : Non :
20. Si oui que faites vous pour vous faire excuser ?
21. Quelles sont les dispositions que vous prenez pour limiter l'utilisation excessive des ressources naturelles ? IV. Évolution des paramètres cimatiques et leur impact dans la dégradation des ressources naturelles
22.
Comment appréciez-vous l'évolution de la pluviométrie actuellement ? Bonne : insuffisante : mal répartie :
23.
Avez-vous assez de points d'eau pour abreuver vos animaux à toutes les saisons ? Oui : Non
24. Si non que faites vous pour compenser le manque ?
25. Quels sont vos indices autrefois pour apprécier une bonne saison ?
26. Pouviez vous de nos jours vous fiez à ces indices ?
Oui : Non : Pourquoi ?
Carte n° 1°: Situation de la zone d'étude 43
Carte n° 2: Occupation des terres de la forêt classée de Gonsé de 1986 à 2006 61
Graphique n°1: La répartition de la population autour de la forêt entre 1996 et 2006 51
Graphique n°2: Le diagramme ombro-thermique de Ouagadougou ( 1980-2009) 28
Graphique n°3: L'évolution interannuelle des précipitations moyennes de Ouagadougou (1980-2009) 29
Graphique n°4: Les variations interannuelles des précipitations de Ouagadougou (1980-2009) 30
Graphique n°5: L'écart à la moyenne de la pluviométrie annuelle de Ouagadougou (1980-2009) 31
Graphique n° 6: L'évolution des moyennes mensuelles de températures de Ouagadougou (1980 -2009) 32
Graphique n°7: L'évolution interannuelle des températures moyennes de Ouagadougou (1980 à 2009) 33
Graphique n°8: Les moyennes mensuelles d'ETP- ETP/2 et la pluviométrie de Ouagadougou (1980-2009) 35
Graphique n°9: Les moyennes mensuelles d'ETP-ETP/2 et la température de Ouagadougou (1980-2009) 35
Graphique n°10: Les variations interannuelles de l'insolation moyenne de Ouagadougou (1980 -2009) 36
Graphique n°11: Les variations interannuelles de l'humidité moyenne relative de Ouagadougou (1980-2009) 36
Graphique n°12: Les moyennes annuelles de la vitesse du vent de Ouagadougou (1980-2009) 37
Photo n° 1: Digue du barrage de Tanghin endommagée en 2009 45
Photo n° 2: sol nu ou « zipélé » à l'intérieur de la forêt 46
Photo n° 3: Des animaux traversant la forêt 57
Planche de Photos n° 4: Les actions anthropiques contribuant à la dégradation de la forêt 64
Schéma n°1: Processus de dégradation des ressources forestières 80
Tableau n°1: Classe et types de sols identifiés dans la forêt 46
Tableau n°2: La synthèse de l'analyse des paramètres climatiques de Ouagadougou (1980 à 2009) 38
Tableau n°5: Superficie reboisée entre 1989-1993 71
Tableau n°6: Répartition par an des recettes prévisionnelles (FCFA) de la vente de bois 76
Tableau n°7: Situation des Groupements de Gestion Forestière en 2003 et en 2009 77
DdVJ&44S i
REMERCIEMENTS iiSOMMAIRE 1
AVANT-PROPOS 2
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3
RESUME 5
INTRODUCTION GENERALE 6
I. LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 8
II. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 9
II .2 . Les hypothèses secondaires 9
III. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 9
IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 10
IV.1. L'échantillonnage 10
IV.1.1. Le cadre spatial 10
IV.1.2. L'échantillonnage démographique 10
IV.1.3. Les variables de l'étude 11
IV.2. Les étapes de la recherche 11
IV.2.1. La revue de la littérature 11
IV.2.2. La définition des termes et des concepts 13
IV.2.3. La méthode de collecte et traitement des données 15
PREMIERE PARTIE: 17
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET GENERALITE SUR L'ENVIRONNEMENT
PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA FORET CLASSEE DE GONSE 17
CHAPITRE I : 18
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE 18
I. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE NATUREL ET ANTHROPIQUE 18
106
I.1. L'aperçu de quelques éléments naturels du réchauffement climatique 18
108
I.1.1. Les paramètres orbitaux 19
I.1.2. Les variations de l'activité solaire 19
I.1.3. Le volcanisme 21
I.1.4. Les phénomènes El Nino / La Nina 21
I. 2. Le réchauffement climatique lié aux activités anthropiques 23
II. LES PARAMETRES CLIMATIQUES ET LA PERCEPTION PAYSANNE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 26
II.1. L'analyse des variables climatiques des trente (30) dernières années 26
II.1.1. Les caractéristiques climatiques du Burkina 26
II. 1. 3. Les zones climatiques 27
II.1.3. Les paramètres climatiques 28
II.1.3.6. La synthèse de l'évolution des paramètres climatiques 37
II.2. La perception paysanne de la variabilité climatique 38
II. 2.1. Les éléments d'analyse paysanne de la variabilité climatique 39
II.3. Les causes des changements selon la population 40
CHAPITRE II : 42
LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 42
I. LE CADRE PHYSIQUE DU MILIEU 42
I.1. La situation géographique du milieu d'étude 42
I.2. La morphologie du milieu d'étude 44
I.2.1. Le relief et la géologie 44
I.2.3. L'hydrographie 44
I.2.2. La pédologie 45
I.2.4. La végétation 47
I.2.5. Les ressources fauniques de la forêt 47
II. LE MILIEU HUMAIN 49
II.1. La structure sociodémographique de la commune de Saaba 49
II.1.1. Les données démographiques 49
II.1.2. La répartition de la population de Saaba 49
II.1.3. La dynamique de la population 49
II.1.4. L'évolution de la population autour de la forêt 50
II.1.3. L'aperçu historique de la mise en place et l'organisation de la population
51
II.2. Les caractéristiques socio-économiques 52
II.2.1. Le régime foncier : l'accès à la terre et la problématique urbaine 53
II.2.2. L'exploitation agricole 54
II. 3. Les autres activités socio-économiques 57
Conclusion partielle 58
DEUXIEME PARTIE: 59
LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET LES EXPERIENCES DE GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES NATURELLES 59
CHAPITRE III : 60
L'EVOLUTION DES RESSOURCES VEGETALES 60
I. L'EVOLUTION DE LA VEGETATION 60
I. 1. L'état et l'évolution du couvert végétal 60
I.1.1. L'état de la végétation 61
I.1.3. Les sols nus, dégradés, érodés 63
II.1. Les activités dégradant les ressources forestières 63
II.1 .1. La coupe frauduleuse du bois 65
II.1.3. Le braconnage 66
II.1.4. Le activités agropastorales 67
II.1.5. Les feux de brousse 68
CHAPITRE IV: 69
LA STRATEGIE LOCALE D'ADAPTION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES 69
I. LA GESTION PARTICIPATIVE : UNE STRATEGIE ETATIQUE 69
I. 1. La genèse des modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005 69
I.1.1. L'aménagement de la forêt classée de 1953 à 2005 70
I. 2. La genèse de l'adoption de la gestion participative 71
I.2.1. Les différents utilisateurs des produits forestiers 73
I.2.2. Les produits forestiers 73
I.2.3. La mise en place des structures communautaires de gestion 74
I.2.4. La capacité de gestion des structures associatives et institutionnelles 74
I.3. L'impact socio-économique de la gestion intégrée 75
I.2.2. L'aperçu des institutions locales de gestion 76
II. LES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES 78
II.1. Les système de culture 78
II.1.2. L'agroforesterie 79
II.2. Les défis et les perspectives de la gestion durable des ressources forestières
dans le contexte de la variabilité et du changement climatique 81
II.2.1. Les défis de la gestion concertée des ressources naturelles 81
II. 2.2. Les perspectives de gestion durable des ressources forestières de Gonsé
84
Conclusion partielle 85
CONCLUSION GENERALE 86
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 88
ANNEXES 94
LISTES DES PHOTOS 105
LISTES DES SCHEMAS 105
LISTES DES TABLEAUX 105
TABLE DES MATIERES 106