Mémoire présenté
en vue de l'obtention du Diplôme Universitaire
Entrepreneurs Sociaux
Master de Développement Social et Urbain
Les associations de Solidarité
Internationale
une relation de dominant dominé
ou
une relation d'altérité ?
Directeur de mémoire
Université d'Evry
M. Emmanuel JOVELIN Institut
Supérieur de Formation
Permanente
Jacky CEROI Année 2006
SOMMAIRE
Introduction générale 1
1ER CHAPITRE : UTILE 4
I. LE CONTEXTE : une démarche exploratoire
objective 5
1. Le « postcolonialisme » une construction
processuelle 5
1.1. L'avènement du processus postcolonial 5
1.2. Nos représentations se modifient 9
2. Une modification des relations humaines et
environnementales. 11
2.1. L'Homme et le développement durable : le manuscrit
d'une histoire 13
2.2. L'individu ambivalent - le collectif militant 16
2.3. L'idéologie dominante : l'arbre qui cache la
forêt des utopies 19
3.Professionnalisation Institutionnalisation de la
Solidarité Internationale 22
3.1. Les raisons d'une professionnalisation 22
3.2. Institutionnalisation de la « Solidarité
Internationale» 24
3.2.1. Définition et tendance actuelles des associations
de solidarité 24 internationale
3.2.2. Conférence de Seattle de nouvelles voix et voies
se révèlent 25
4. Les éléments constitutifs de
l'engagement pour « l'autre lointain » 27
II. L'OBJET DE LA RECHERCHE 29
1. La construction de la recherche 29
2.Le déroulement de la recherche : l'approche
méthodologique 31
3. Définition de la problématique
31
4. Les enjeux 32
5. L'hypothèse et la contre
hypothèse 32
III. CONCLUSION 33
1.Les éléments contextuels 33
2.Les éléments conceptuels 33
2ÈME CHAPITRE : PRAGMATIQUE 35
I. UNE DEMARCHE EXPLORATOIRE : un contexte subjectif
36
1. La genèse du projet 36
2. Une implication déterminée d'un
collectif de travail 40
3. La démarche de mise à distance
42
II. LE PROJET ACTION 46
1. Les entretiens exploratoires 46
2. Le recueil de données et analyse
49
3. Les axes de travail et planification 51
4. Les pistes identifiées pour un positionnement
stratégique 55
III. CONCLUSION DU 2ÈME CHAPITRE
60
1. L'hypothèse 60
2. La contre hypothèse 62
3. Le défi associatif : pour un projet
ambitieux 63
3ME CHAPITRE : ambitieux 64
D'UN DÉSORDRE APPARENT ... À ... UN ORDRE
GRANDISSANT 65
I. LE PROJET ASSOCIATIF 67
INTRODUCTION 67
1. Finalités 69
1.1. Les buts de l'association Sahel Vert 69
1.2. Les finalités, le rôle de Sahel Vert 69
1.3. Les valeurs portées 69
2. Les principes fondateurs 70
2.1. Une offre personnalisée et adaptable 70
2.2. La participation comme principe d'action 70
2.3. Le transfert de compétences 70
|
2.4. La mixité des publics 70
2.5. Les modalités d'intervention 71
2.6. Les fondements pédagogiques 71
II. LE RAPPORT D'ORIENTATION 72
III. CONCLUSION DU 3EME CHAPITRE
75
CONCLUSION GÉNÉRALE 76
REMERCIEMENT 79
BIBLIOGRAPHIE 80
ANNEXES 82
|
Introduction générale
Il y a des écrits qui nous embarquent, nous font
rêver, nous bousculent et nous font grandir. C'est dans cet esprit que
nous pouvons aborder l'écrit de ce mémoire. Il se doit être
utile, pragmatique et ambitieux.
Utile pour ce qu'il suscite comme réflexion et oriente
le projet de l'association Sahel Vert, pragmatique dans son lien entre la
théorie et l'action et ambitieux dans la conceptualisation d'un projet
associatif résultant de processus qui découlent de la rencontre
entre identité et altérité.
Utile
Au cours du premier chapitre, une approche contextuelle, nous
permet de situer l'objet d'étude, dans une dynamique d'époque.
Nous allons focaliser notre recherche, d'une part, en la
situant dans une période. Selon JeanPierre Saez, nous sortons d'un monde
dont nous sommes imprégnés, régenté par des
modèles culturels à prétention universelle,
symétriques ou concurrents, ayant l'intention de réduire les
différences ou à nier leur valeur.
L'ère postcoloniale où nous entrons,
établit de nouvelles règles qui font évoluer les
représentations de soi et de l'Autre, dans un monde globalisé et
en même temps parcellisé mais unifié par des processus.
Nos représentations se modifient, des contradictions
apparaissent et poussent au débat. Une modification des relations
humaines et environnementales, nous amènent à penser le
développement différemment.
L'Homme aborde une idée d'un développement qui
puisse le satisfaire sans compromettre le présent et le futur.
Il se mobilise mais demeure dans ses contradictions. Il passe
par des mouvements collectifs pour mieux se définir. La constante du
sentiment d'ambivalence auprès de tout groupe humain, "oblige"
l'étranger de sa présence.
Face à un système dominant, l'Homme fait valoir
ses utopies, un futur avec un avenir pour chacun. Il s'organise et nous
pouvons voir pourquoi au cours du XXe siècle "la
solidarité internationale" se développe, s'institutionnalise
et mène dans
les années 1990 des personnes à une réelle
démarche et approche professionnelle.
La professionnalisation favorise et engendre une approche
méthodique et structure ces élans spontanés, où
l'émotion guide les premiers pas.
Les éléments qui apparaissent très fortement
au cours de cette démarche contextuelle et conceptuelle nous donnent un
cadre de recherche.
De questions en réponses nous arrivons à la
question centrale pour définir la problématique en quoi la
caractéristique d'association militante de solidarité
internationale engendretelle une relation d'altérité ou de
dominant à dominé ? Nous avons pu voir que l'ère
postcoloniale où nous entrons, établit de nouvelles règles
qui font évoluer les représentations de soi et de l'Autre, en
mesurer les enjeux pour établir une hypothèse et une contre
hypothèse qui en découle. Nous allons vérifier si le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale force à une relation
d'altérité entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
La contre hypothèse se situe dans l'idée que le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale maintient et renforce une relation de dominant
à dominé entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
Pour conclure le premier chapitre, un tableau
récapitulatif des éléments contextuels et conceptuels,
nous permet d'introduire l'objet d'étude, en passant par les
conséquences et les besoins repérés.
Pragmatique
L'objet de ce second chapitre est d'établir le lien entre
la théorie et la pratique. Dans un premier temps, il nous faut cerner
l'association Sahel Vert. Depuis sa genèse en passant par un état
des lieux, nous nous attachons à identifier les éléments
de son histoire.
Nous allons repérer les éléments
impliquant, de manière déterminée, un collectif de
travail au sein de l'association et les mettre en lien avec les
éléments
théoriques de la professionnalisation. Une approche
similaire est faite pour les éléments d'institutionnalisation.
Ce travail permet une première prise de distance par
rapport à l'objet d'étude, complétée par un
énoncé autobiographique mis en lien avec la théorie.
Dans un second temps, nous présentons la
démarche du projet action pour un repositionnement stratégique de
l'association Sahel Vert dans le cadre du Dispositif Local d'Accompagnement. Au
cours de cette démarche les entretiens exploratoires sont
menés.
Le recueil de données et l'analyse nous permettent
d'établir un diagnostic interne et externe. Des pistes de
développement sont élaborées et identifiées pour un
repositionnement stratégique.
En partant d'éléments contextuels et
d'éléments conceptuels, nous avons essayé d'établir
leurs liens et relations à un repositionnement stratégique de
l'association Sahel Vert dans la capacité d'implication des individus et
du collectif à la coproduction du projet associatif. Par cette
démarche nous essayons de vérifier les hypothèses
émises.
Ambitieux
Ce troisième chapitre concrétise à
travers l'écrit du projet de l'association Sahel Vert l'efficience du
travail de recherche. Il est à considérer les
éléments constitutifs du projet associatif qui vont être
modifiés, réorganisés par cette démarche. Il
demeure un outil de travail.
1ER CHAPITRE
UTILE
« Utile pour ce qu'il suscite comme
réflexion et oriente le projet de l'association Sahel Vert
»
4
I. LE CONTEXTE : une démarche exploratoire
objective.
1. Le « postcolonialisme » une construction
processuelle
Selon JeanPierre Saez, lors du séminaire de Delphes en
octobre 2000, en référence à la thèse de Thomas Mc
Evillry, nous sortons d'un monde dont nous sommes imprégnés,
régenté par des modèles culturels à
prétention universelle, symétriques ou concurrents, ayant
l'intention de réduire les différences ou à nier leur
valeur. L'ère où nous entrons, établit de nouvelles
règles qui font évoluer les représentations de soi et de
l'Autre, dans un monde globalisé et en même temps
parcellisé mais unifié par des processus. La pensée
postcoloniale émerge à la fin des années 1970, dont les
fondements se situent dans l'oeuvre d'Edward Saïd, l'Orientalisme paru en
1978, marque le début du processus postcolonial.
1.1. Le processus postcolonial
ème
A la fin du XIX siècle début du
XXème siècle, nous sommes en pleine expansion
coloniale, la notion de « race inférieure »
est intégrée, constitue le socle idéologique pour penser
« l'altérité ». Au milieu du XXème
siècle, l'anthropologie reconnaît à l'Autre le
caractère de « traditionnel ». La différenciation
sociétale est présentée sous les termes de
société moderne, industrielle - de société
traditionnelle. Les découpages ethniques et territoriaux
réalisés par l'administration coloniale contribuent d'une
certaine manière à la construction voire à la
falsification de l'histoire. L'histoire est « pensée »
uniquement dans une perspective évolutionniste et comparative, les
représentations de l'Autre se construisent dans cette perspective.
Une démarche identitaire au détriment de l'Autre
La représentation de l'Autre « ethnicisée
» fictive et archaïque répond à une logique,
à des fins de domination auprès de la société
civile des pays colonisateurs. En France, par exemple, le clivage
"ethnique"Francs/GalloRomains
a influencé l'historiographie nationale jusqu'au
XIXème siècle.
Ce clivage a été supplanté par la
découverte de la figure de « l'Autre lointain », celle du
Barbare ou du Sauvage qui s'est substituée à celle du Gaulois,
fédérant les tensions "interethniques"antérieures vers une
unité nationale ayant une mission, entre autre, civilisatrice.
Ce processus colonisateur, ayant une grille de lecture
ethnique est appliquée aux populations conquises sur le même mode
manichéen, poussant les colonisés à s'identifier au
discours de l'oppresseur. Franz Fanon décrit ce processus
d'aliénation culturelle où un peuple dominé en vient
à faire sien, concernant sa propre culture, les modèles de
représentation fournis par le colonisateur dans une dialectique
dominant/dominé.
Il faut des témoins
Sur ce socle idéologique et en pleine époque de
conquête coloniale, apparaît une propagande de masse pragmatique et
positiviste visant à administrer la preuve de
l'infériorité des peuples conquis afin de justifier leur
domination et la conquête coloniale. C'est l'exhibition, selon une
hiérarchie prédéfinie, de sujets d'Amérique latine,
d'Afrique et d'Asie dans le cadre des zoos humains. L'Exposition coloniale de
Vincennes en 1931 est un des grands moments fédérateurs et de
communion des Français du siècle dernier. Cette Exposition
coloniale internationale et des pays d'outremer représente
l'apogée de la propagande impériale en France avec 34 millions de
billets vendus en 6 mois et huit millions de visiteurs. Ce
phénomène est concomitant d'une pensée eugéniste et
évolutionniste qui amène à dresser un inventaire du
vivant, plaçant sur le même plan le végétal,
l'animal et l'humain.
Un mécanisme unitaire
Ces expositions se sont déroulées, durant le
XIXème et au début du XXème
siècle, ont engendré auprès du citoyen lambda une praxis,
en diffusant et en rendant accessible un racisme scientifique, culturel,
littéraire et donc théorique au sein de la population au plus
grand nombre. D'autres effets sont à constater, entre autres
dans la construction des États nations européens
en homogénéisant les représentations de
l'altérité culturelle et de l'identité « occidentale
». Elles ont aidé à déterminer les
référents identitaires communs à toutes les factions
à la fois sociale, culturelle et communautaire qui composent la nation
en cette période. La démonstration de la barbarie africaine, les
populations dénigrées vont servir de référent
négatif dans la construction de l'identité collective
européenne et française en particulier. Hannah Arendt
écrit « Bien plus que la pensée de classe, c'est la
pensée raciale qui a plané sur le développement de
l'alliance des nations européennes telle une ombre constante pour
finalement devenir l'arme redoutable de la destruction de ces
nations»1.
Création d'un référentiel
Cette mise en scène de la diversité raciale
contribue à la vulgarisation d'une typologie raciale qui permet de
repérer la place de chacun et qui légitime les fondements du
nouvel ordre mondial. Face à l'Européen, "maître"
étalon, les différentes "races" sont présentées de
manière à mettre en évidence une hiérarchisation
des "spécimens exotiques". Le souci de légitimation des
conquêtes coloniales croise les préoccupations "savantes", le
spectacle de l'indigène permet, de visualiser les progrès
possibles de la sauvagerie au contact de la civilisation et de confirmer, le
bienfondé de l'oeuvre coloniale.
Un processus d'altération de l'Autre qui confirme
l'Autre
Cet Autre traditionnel archaïque, voire sauvage par qui
la modernité est mise en évidence, devient « l'objet »
révélateur à investir de la modernité pour entre
autre asseoir un pouvoir et confirmer l'action de modernité. Le message
est relayé par le cinéma, la photographie, les cartes postales,
les bandes dessinées qui inventent un stéréotype du "
sauvage ". Ce message engendre une nouvelle perception de
l'altérité et le modèle de l'identité occidentale.
Cette perception et ce modèle se constituent par un processus de
différenciation qui installe et conforte un ethnocentrisme raciste
structurant les imaginaires collectifs.
1 Hannah Arendt, L'impérialisme. Aux origines du
Totalitarisme. Edition Fayard, 1982.p. 73.
Un processus élitiste s'auto détruisant
La mise en pratique des fondements anthropologiques «
darwiniens » de la science politique, illustrée et
popularisée par de telles exhibitions, va très vite donner une
résonance au projet eugéniste de Georges Vacher de Lapouge, dont
le programme consiste en l'amélioration des qualités
héréditaires de telle ou telle population au moyen d'une
sélection systématique et volontaire. Sur toile de fond colonial,
un racisme populaire s'est mis en place relayé et renforcé par la
grande presse qui accrédite l'idée d'une soushumanité
vestige du néolithique ou une race inférieure et
dégénérée.
Les preuves irréfutables de l'action civilisatrice
Les années 1920, la conquête coloniale est
achevée, un discours sur l'efficience de l'action civilisatrice est
attendu. Pendant la période de l'entredeux guerres, il faut montrer la
capacité d'éducation des indigènes, de construction
d'infrastructures, d'amélioration du quotidien donc de leur sort.
Les effets contre productifs du processus colonial
Selon Nicolas Bancel, la disparition des expositions
coloniales n'est pas liée simplement à la lassitude des
populations françaises mais à la logique coloniale qui
démontre implicitement, par ces expositions des indigènes
cannibales, sauvages, barbares, son inefficacité et
incapacité.
Autour des théories du discours colonial et
néocolonial, la pensée postcoloniale émerge à la
fin des années 1970, dont les fondements se situent dans l'oeuvre
d'Edward Saïd, l'Orientalisme paru en 1978. Il fournit des outils
critiques permettant d'analyser, en tant que théorie littéraire,
les écrits des auteurs issus des pays faisant partie des anciens empires
coloniaux français, britanniques, espagnols et portugais. Les pays
d'Afrique, d'Inde, des Caraïbes et d'Amérique du Sud sont les
principaux concernés.
Un système bousculé par ses valeurs
Les problèmes identitaires sont des thèmes souvent
traités dans les oeuvres post
coloniales. En effet, le colonialisme a instauré un
système de valeurs fondé sur des idées européennes
: la supériorité du monde occidental. La question identitaire
devient cruciale après l'indépendance pour deux raisons
principales. Après l'indépendance, les pays excolonisés
font souvent recours à des idées nationalistes qui exacerbent une
identité nationaliste. L'autre raison se situe dans l'origine des pseudo
autochtones de pays dont les premiers habitants ont été
exterminés par les envahisseurs européens, mais dont les
conditions sont celles des opprimés, sans pouvoir, vivant dans une
situation déplorable pendant des décennies.
L'identité et l'altérité : un nouvel
ordre social
De ce processus postcolonial, ressurgissent les questions de
l'identité, de l'altérité et des références
culturelles. Dans cette dynamique l'ordre social est mis en question.
Aujourd'hui l'impensé colonial et néocolonial stigmatisent les
minorités d'origine des pays colonisés et renforcent les
défenses réactionnaires à leur égard. Pour JeanLoup
Amselle, anthropologue contemporain, le phénomène de durcissement
des identités et l'essor des fondamentalismes "ethniques"et religieux
peuvent trouver leurs explications de la frustration et de la violence que
l'impensé colonial et néocolonial engendrent. Les lignes de
forces bougent dans une société où l'impensé
colonial et néocolonial peuvent faire désordre.
1.2. Nos représentations se modifient
Pascal Blanchard, chercheur associé au Centre National
de Recherche Social et directeur de l'agence de communication historique Les
Bâtisseurs de mémoire et Sandrine Lemaire Agrégée et
docteur en histoire à l'Institut européen de Florence
considèrent que cette catégorisation moderne/sauvage influe
encore sur les représentations françaises, sur la manière
de penser l'Autre et la place qu'il occupe dans la société
française.
Des contradictions qui poussent au débat
De cette dérive, la France contemporaine ne veut plus
en entendre parler. Lieu de mémoire oublié, car refoulé,
l'Exposition coloniale a été pourtant un pôle
fédérateur de la nation française. Les réflexions
actuelles sur le devenir du modèle d'intégration y trouvent sans
conteste une résonance qu'il faut bien un jour assumer. Être ou
avoir été coloniale et en même temps promouvoir
l'égalité de tous les hommes est contradictoire pour les
républiques démocratiques faisant référence aux
Droits de l'Homme.
La métamorphose des formes littéraires et
artistiques
Abdelwahab Meddeb écrit dans « Le postcolonialisme
Décentrement Déplacement Dissémination » « Le
processus postcolonial a accéléré la circulation dans le
monde des références culturelles non occidentales : le recours
à ces références infléchit les formes
littéraires et artistiques telles qu'elles ont évolué dans
l'ère occidentale. C'est par ces voies que se réalise le partage
de l'énergie créatrice qui aura créé un double
décentrement : on assiste d'une part à l'oblitération ou
au moins à la marginalisation des centres culturels que
représentaient les anciennes métropoles coloniales ; on
enregistre d'autre part la contribution à la métamorphose des
formes littéraires et artistiques de créateurs et de penseurs
originaires de pays non occidentaux, le plus souvent anciennement
colonisés. ».
D'une pierre deux coups
Par ce décentrement, une double perspective de
transformation critique est diffusée à travers le monde, l'une
défiant le canon occidental, l'autre démontant les
systèmes de valeurs des cultures traditionnelles.
Rattrapée par son histoire
Dans notre société française
postcoloniale, la persistance des discriminations raciales, qui depuis des
décennies empoisonnent la vie de millions de Français issus ou
non des anciennes colonies ou d'autres pays, peut être perçue
comme un déni de l'histoire douloureuse de l'esclavage et la
colonisation.
Tous héritiers d'une histoire commune
Aujourd'hui la France est inscrite dans le processus
postcolonial, une situation en grande partie qui lui est nouvelle, à
travers la formation de groupes s'affirmant être les "descendants" et les
"héritiers" d'épisodes historiques. Ces groupes cherchent
à revenir sur une généalogie historique souvent
occultée et ainsi à redonner une signification à leurs
origines, un enracinement à leur histoire et, sans doute, un sens
à leur présence au sein de la nation française. Par cette
recherche de sens, la question de la capacité de leur intégration
au sein de la société française, emprunte du processus
postcolonial, ressurgit parfois maladroitement voire violemment.
Un nouveau « développement », une perspective
commune
Les lignes de forces bougent dans une société
où l'Etat doit pouvoir se réformer pour aborder sereinement ce
processus postcolonial au risque d'être dépassé par une
société civile emprunte elle aussi en son sein du même
processus.
Arcbouté, pour l'un sur sa mission de maintien de la
paix sociale et pour l'autre sur ses exigences de changements, mues par ses
valeurs, une voie commune s'ouvre en pensant à un nouveau «
développement ».
2. Une modification des relations humaines et
environnementales
Aujourd'hui dans notre société, par rapport au
modèle dominant libéral, des rapports de force
s'établissent entre les volontés des uns partisans d'une rupture
consommée « la nuit du dernier jour », pour certains plus
nuancés considérant le nouveau modèle n'étant pas
juste l'inverse du modèle dominant pour d'autres mus par une
volonté de continuité trouvant dans ce modèle dominant le
moteur et la panacée des modèles tendant vers la
modernité, la méritocratie, l'élitisme.
Une nécessité
Un nouveau développement s'impose, nécessaire face
à la crise qu'engendre la
pensée libérale ; au delà des effets de
mode, le développement durable offre une piste. Gustave Massiah,
déclare dans un article de mars 2000, « Le bon développement
n'est pas juste l'inverse du mal développement, il ne s'agit donc pas de
prendre le contre pied de l'ajustement structurel. Ce n'est pas parce que le
modèle dominant idéalise le marché que le modèle
alternatif doit reposer sur sa négation ». Comment peuton faire la
part de ces différentes approches de rupture, de continuité ou de
réajustement ?
Des propositions sur différents sujets émergent
Dans les forums civils des grandes conférences
multilatérales, des propositions ont été discutées
à Rio par rapport à l'environnement, à Copenhague par
rapport au développement social, à Vienne par rapport aux droits
fondamentaux, à Pékin par rapport aux femmes, au Caire par
rapport à la population, à Istanbul par rapport aux villes. Issus
de ces forums, des grandes lignes ont été établies pour un
développement économiquement efficace, écologiquement
soutenable, socialement équitable, démocratiquement fondé,
géopolitiquement acceptable, culturellement diversifié
préconisant des pistes. Ces pistes doivent être explorées,
leur cohérence vérifiée, des lieux
d'expérimentation sont créés ayant l'objectif de
vérifier l'efficience de ces pistes.
Une approche qui répond à des besoins
spécifiques
Nous pouvons trouver dans l'approche et les
préconisations de Bertrand Schwartz, une expérience qui a
répondu aux besoins d'expérimentation et apporté par leurs
évaluations, des réponses concrètes par rapport à
la formation individuelle des adultes. « Un adulte n'est prêt
à se former que s'il peut trouver dans la formation une réponse
à ses problèmes, dans sa situation. »2
Conscient de la finitude
Une politique de développement durable est un concept
dont le contenu est à
2 B. Charlot & D. Glasman, "Les jeunes,
l'insertion, l'emploi" PUF 1998 Pédagogie d'aujourd'hui, B. Schwartz
"Trente ans d'expériences et d'hypothèses sur la formation et
l'insertion" page 38
construire qui intègre entre autre la
préoccupation de l'environnement. Il s'agit de mettre en oeuvre au cours
du XXIéme siècle un type de développement pour
résoudre une série de problèmes, en raison de
l'introduction de nouvelles échelles de temps et d'espace.
Le souci de l'environnement n'est pas nouveau :
Au XXéme siècle déjà,
plusieurs lois ont eu pour objet d'assurer une gestion rationnelle des
ressources de la nature et une certaine protection du patrimoine naturel des
sites et des monuments naturels, prévenir des risques relatifs aux
établissements dangereux insalubres ou incommodes, conserver la faune,
la flore, du sol, du soussol, de l'atmosphère, des eaux en
général d'un milieu naturel présentant un
intérêt spécial en créant des parcs nationaux.
L'environnement s'élargit
Parallèlement à cette prise de conscience, le
constat que l'extension des activités humaines est le principal moteur
de l'extinction d'espèces naturelles devient une évidence. Aussi,
à partir des années soixante, le sens du mot environnement
s'élargit à l'ensemble des conditions naturelles et culturelles
susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités
humaines. Il apparaît peu à peu que les ressources naturelles sont
limitées, et que leur destruction est irréversible.
Les intentions sont nommées
C'est alors que prend forme la prise de conscience d'un
devenir commun de l'humanité mettant l'homme au centre des
préoccupations. Les relations entre les hommes changent -
coïncidence avec la période des décolonisations
l'environnement est un facteur considéré. Cette prise de
conscience collective du monde politique et de la société civile
se traduit par les différentes rencontres internationales, des
conventions qui en résultent et l'adoption de la Charte de
l'environnement.
2. L'Homme et le développement durable : le
manuscrit d'une histoire
Soucieux du bien commun
Une politique de développement durable doit être
soucieuse du bien commun. Alors que la multiplication des situations
d'incertitude, telles que les crises environnementales et sanitaires, met en
évidence l'influence de plus en plus prégnante des interactions
économiques et écologiques, il devient évident que le
respect du bien commun ne peut plus relever de la seule loi. Il est
indispensable, par une démocratie de proximité d'intégrer
les citoyens, les associations, à la prise de décision.
Une première définition
Le « développement durable » est, selon la
définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur
l'environnement et le développement, issu du rapport de Brundland «
un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette
notion: le concept de " besoins ", et plus particulièrement des besoins
essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus
grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de
nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité
de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir. »
Une démarche de réconciliation
L'environnement est en effet apparu à partir des
années 1970 comme un patrimoine mondial essentiel à transmettre
aux générations futures et le philosophe Hans Jonas a
exprimé cette préoccupation dans son livre Le Principe
responsabilité 1979. Au Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro
en 1992, la définition Brundtland, axée prioritairement sur la
préservation de l'environnement et la consommation prudente des
ressources naturelles non renouvelables, est modifiée
par la définition des « trois piliers » qui
doivent être conciliés dans une perspective de
développement durable: le progrès économique, la justice
sociale et la préservation de l'environnement.
En dehors de toute idéologie
Le terme de « développement » peut faire
écho à la notion de progrès, qui au XIXe
siècle, s'est construite autour du progrès industriel, ayant des
connotations idéologiques issues de l'idéologie du
progrès. Il est important que le terme de « développement
» soit entendu en dehors de toute idéologie mais dans sa dimension
processuelle.
Le développement durable, la mondialisation et l'Internet
correspondent à une nouvelle vision du monde.
Chaque pilier se croise, formant par leur point commun la
durabilité.
Cette idée d'un développement
« soutenable », « durable »
porté en concept offre les pistes pour un développement
économiquement efficace, écologiquement soutenable, socialement
équitable, démocratiquement fondé, géopolitiquement
acceptable, culturellement diversifié. Aujourd'hui nous sommes dans la
nécessité d'explorer ces pistes, de
vérifier leur cohérence, avant de pouvoir les
rédiger en objectif et d'établir un programme.
Des lieux d'expérimentation et d'évaluation
méthodique
Le mouvement associatif est porteur de la mise en oeuvre de la
liberté
16
d'association et de la liberté d'expression en
explorant et vérifiant ces pistes en prenant en considération les
principes de durabilité, d'égalité, de citoyenneté
et de solidarité. En partant de ces principes, le mouvement associatif
dans le champ de la solidarité internationale, construit leur analyse
spécifique des situations et des contextes, pour définir leurs
positions par rapport aux politiques nationales et aux institutions
internationales. Il avance les critères d'évaluation pour garder
un maximum d'objectivité et permettre l'autoévaluation des
dispositifs mis en oeuvre.
Un devoir de sensibilisation collective
Aujourd'hui le manuscrit de « L'Homme et le
développement durable » est en cours de rédaction,
délai nécessaire à l'appropriation de l'ensemble des
citoyens de ce monde de cette approche conceptuelle du «
développement durable ».
Une exigence de démocratie de proximité
Une politique de développement durable engendre une
exigence démocratique de proximité intégrant les citoyens,
les associations, à la prise de décision dans un souci du respect
du bien commun. Les nouvelles collectivités intercommunales, la
dimension des « Pays » issues du programme de décentralisation
sont des espaces d'expérimentation du concept de développement
durable.
De réelles solutions à des situations
"idéologiques" problématiques
Les immigrés qui n'ont pas la nationalité
française sont exclus du droit de vote.
La Constitution de 1958 dispose que : "Sont électeurs,
dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux
français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et
politiques". François Mitterrand avait fait de la question du droit de
vote des étrangers aux élections politiques locales, une de ses
propositions de son programme de campagne à l'élection
présidentielle de 1981. Mais la concrétisation de cette
proposition a toujours été remise à plus tard. Les
municipalités ont associé la population étrangère
à la vie politique locale de différentes manières
(commissions extramunicipales d'immigrés, conseils
municipaux associés ou encore conseil consultatif des
étrangers). Mais toutes ces structures n'ont qu'un caractère
consultatif. Le Traité de Maastricht en 1992, a institué une
citoyenneté de l'Union. Les citoyens de l'Union sont les personnes ayant
la nationalité d'un Etat membre. Le Traité leur accorde le droit
de vote et d'éligibilité aux élections municipales et
européennes. Droits que d'autres pays européens ont
déjà octroyés.
La question du droit de vote des minorités
immigrées n'ayant pas la nationalité française peut par
l'approche d'une démocratie de proximité, sortir d'un clivage
idéologique ou d'un affrontement politicopoliticien à
visée électoraliste en trouvant sa raison d'être dans cette
approche conceptuelle du développement durable.
L'intérêt individuel et l'intérêt
commun
Dans ce contexte, il est à considérer deux
dimensions que sont l'individu inscrit dans son « Ambivalence »
l'intérêt individuel et la création collective de
mouvements associatifs militants, l'intérêt commun. L'individu et
le mouvement associatif forment la société civile.
2.2. L'individu ambivalent - le collectif
militant
Dans un contexte d'une société emprunte de
multiculturalisme et d'ambivalence de l'étranger gérée par
un système politique démocratique définie comme
«l'ensemble des garanties institutionnelles permettant de combiner
l'unité de la raison instrumentale avec la diversité des
mémoires, l'échange avec la liberté »3
pousse à la recherche d'une conciliation entre des fronts
opposés.
L'identité collective, une reconnaissance de la
différence
En effet le contexte actuel laisse apparaître, à
travers de nombreuses recherches et analyses sur le thème de
l'identité collective, des positions diamétralement
opposés. Une position partisane de l'universalisme, de
l'égalité des droits individuels, l'autre position prônant
une défense identitaire refusant toute contamination d'un
multiculturalisme. Au demeurant le multiculturalisme demande
3 Alain Touraine, « Qu'est-ce que la
démocratie ? », Fayard, Paris, 1994, pages 11-12
la reconnaissance de la « différence » et doit
l'affirmer comme insurmontable car elle en est son fondement et donc sa
survie.
Un débat nécessaire
Sousjacent aux conflits armés au nom des
identités culturelles, à la diffusion du racisme, demeure de
manière récurrente et cruciale pour nos sociétés
contemporaines le débat sur le multiculturalisme.
Le multicuturalisme un débat mobilisateur
L'enjeu est tel, car il fait appel à l'identité
collective, qu'il cristallise les passions, destructeur ou constructeur et est
la source de mobilisation collective. Le débat sur le multiculturalisme
de nos sociétés contemporaines oppose de prime abord deux
positions à propos des normes réglementant la rencontre entre
« identité » et « altérité » et les
processus qui en découlent de cette rencontre. Le contexte
sociétal se complexifie et l'enjeu du vivre ensemble est de trouver une
médiane transformant ce segment de deux points diamétralement
opposés en un triangle.
Triangle de l'ethnicité une médiation
pédagogique
Aujourd'hui, des chercheurs de notoriété
refusent de s'enfermer dans une dualité entre l'universalisme de la
raison et le multiculturalisme relativiste. Dès lors la recherche de
médiation, d'intégration, de confluences entre les positions
opposées est entreprise.
Michel Wievorka parle explicitement du « triangle de
l'ethnicité », selon Somenetta Tabboni, pour d'autres chercheurs
cela apparaît de manière implicite mais ils sont dans une
démarche d'identifier une médiation entre universalisme et
particularisme.
Un ensemble complexe
L'enjeu pour les démocraties est de garantir en
même temps l'égalité des droits et le respect de la
différence, dans des Etats nations engagés dans un
processus postcolonial. Il est important de souligner la complexité
de l'ensemble que forment
les peuples, les nations et les Etats.
Face à cette complexité, toute approche par
l'emploi du concept d'identité tend à obscurcir un peu plus les
processus en jeu, mais la théorie sociologique doit pouvoir les
systématiser.
Plus large que des conflits identitaires et
d'intérêts
Aujourd'hui les arguments développés, mettant en
jeu le ressenti dû à l'exclusion économique et à la
précarité engendrées par le système dominant du
marché libéral, poussant le citoyen à se replier sur une
logique communautaire ne sont pas totalement convaincants.
En effet cette approche tend à amener les conflits
identitaires à des conflits d'intérêts, alors que nos
sociétés contemporaines sont multiethniques et que la logique
d'affrontement entre identités collectives ne peuvent pas se
réduire uniquement à des conflits d'intérêts qui eux
sont négociables, mais à une lutte contre le racisme. Somenetta
Tabboni, en référence aux remarques d'Alain Touraine et Michel
Wieviorka, écrit « C'est,(...) , justement, à cause de la
grande difficulté qu'il y a à rompre la logique d'affrontement
entre identités collectives culturellement connotées et à
la traduire en un conflit d'intérêts et en une négociation
que s'organise la lutte contre le racisme et contre la guerre interethnique
»4.
Les mouvements sociaux lieu et moyen de rencontre
Pour Alain Touraine, les sujets ou les mouvements sociaux ont
la tâche de recomposer ce que la rencontre entre identité et
altérité sépare de plus en plus dans nos
sociétés contemporaines. Cette tâche, emprunte de
subjectivisme, doit conjuguer les deux points opposés de la
modernité : l'identité, le sentiment d'appartenance - la
rationalité universaliste du marché, de la science, des droits de
l'homme.
4 Sous la direction de Michel Wieviorka, « Une
société fragmentée ? Le multiculturalisme en débat
», La Découverte&Syros, Paris,1997 - page 231, Simonetta
Tabboni, Le multiculturalisme et l'ambivalence de l'étranger.
Nous pouvons voir dans l'errance du sujet dans l'espace du
triangle imaginaire, du « triangle de l'ethnicité », sa
difficulté d'un positionnement équidistant entre l'issue
communautaire ou inversement la suprématie de la seule raison
individualiste. Ce positionnement lui garanti une capacité d'agir en
tant que sujet. «Individualisme, communautarisme, subjectivité :
l'ethnicité n'est aucun de ces trois éléments pris
isolement, mais elle ne peut pas en faire l'économie. Elle est l'effort,
difficile, fragile, instable, pour les combiner ou les articuler, avec toujours
le risque de voir cet effort échouer et l'acteur basculer pour
s'installer sur un seul d'entre eux. »5
Une constante le sentiment d'ambivalence
Dans l'approche contextuelle, il est important de constater
que les anthropologues sont d'accord pour remarquer le sentiment ambivalent,
observé auprès de tout groupe humain, par l'expression
simultanée de réaffirmer la fidélité à
l'identité collective protectrice et d'aller voir de l'autre
côté de la clôture du voisin « différent »
si l'herbe de son champ y est plus verte, voire même de s'approprier
le champ et le voisin !
L'étranger nécessaire
Cette constante réactionnelle de tout être humain
ouvre la question de savoir si un groupe sereinement replié sur sa
particularité, auto satisfait, atil existé ? « Y a t il
jamais eu un monde indifférent à l'appel de l'expérience
de l'altérité, traumatisante, mais en même temps exaltante
? »6. Les recherches laissent à penser que non,
l'identité culturelle dès son origine est constituée de
« l'étranger » et de la brèche qu'il ouvre dans les
remparts de la sphère de l'identité collective.
La solidarité résonne au son des utopies
Le processus postcolonial de nos sociétés,
l'individuation des membres de ces dernières, emprunts pour chacun
d'ambivalence, la mondialisation, les nouvelles
5 Sous la direction de Michel Wieviorka, « Une
société fragmentée ? Le multiculturalisme en débat
», La Découverte&Syros, Paris,1997 - page 232, Simonetta
Tabboni, Le multiculturalisme et l'ambivalence de l'étranger.
6 Idem page 234
technologies de communication recueil d'information «
virtuelloréelle » Internet sont les éléments
contextuels de notre époque.
Pour une génération marquée par une
insécurité sociale la solidarité résonne au son des
utopies. Pourtant, ces trente dernières années ont vu la
création de nombreuses associations de solidarité.
Une concrétisation des utopies
Les actions de solidarité mises en oeuvre sont «
solidaire » dans leur dimension de coproduction d'un service à la
personne, créatrice de lien social, où la rencontre de l'Autre se
joue dans ses dimensions identitaire et d'altérité. Nous pouvons
voir dans la création des associations de solidarité
internationale une forme de « débataction », l'amorce du
débat nécessaire dans nos sociétés postcoloniales
sur le multiculturalisme, la rencontre de l'Autre qu'elle permet en son sein,
sa proportion de gérer la relation entre identité et
altérité et d'en mesurer de manière méthodique ses
effets. L'utopie se concrétise.
2.3. L'idéologie dominante : l'arbre qui cache la
forêt des utopies
Pour une génération marquée par les
effets négatifs de la mondialisation emprunte de l'idéologie
dominante néolibérale, la précarité et la
paupérisation exponentielles d'un public vulnérable, peut
percevoir le développement durable et solidaire comme une utopie.
Un avenir pour « un autre possible »
Force est de constater, sans tomber dans les travers d'un
idéalisme fantasmé n'ayant rien à voir avec la
réalité du vécu quotidien de ce public vulnérable,
que des actions de solidarité sont menées concrètement
avec des méthodes d'évaluation laissant apparaître une
perspective d'amélioration effective qui alimente la réflexion du
stade expérimental des pistes préconisées par le concept
du développement durable.
La perspective de projet rationnel, d'action solidaire pour un
avenir porteur d'un
autre possible qu'une société fragmentée,
portant en son sein les stigmates d'une paupérisation récurrente
n'est plus une pure utopie.
Une consommation sans limite utopie néo libérale
Face à une menace environnementale, à laquelle
nos sociétés de surproduction contribuent, l'Homo Sapiens Sapiens
peut se mobiliser en fédérant ses tensions interethniques autour
d'un concept de développement durable. Il doit répondre
dès aujourd'hui aux besoins existentiels, identitaires, culturels,
conjuguer son ambivalence et son besoin d'altérité dans un milieu
urbain multiculturel. Il s'est construit par rapport à l'Autre en
passant par plusieurs processus relationnels. Aujourd'hui vatil se
définir avec l'Autre face à une menace commune mettant en
péril son « espèce » en définissant une
stratégie commune pour vivre en harmonie avec l'environnement ?
De la sphère privée à la sphère
politique
Cette prise de conscience est en route, au quotidien jusque
dans la sphère privée par le tri sélectif de nos ordures,
la récupération, le recyclage par la rénovation ou la
transformation. Ces actions, de moins en moins atypiques sont
génératrices de richesse par le travail qu'elles engendrent et
des emplois créés. Des gouvernements nomment des ministres dans
le champ des économies « solidaires » pour l'intégrer
totalement dans un régime de contribution à une solidarité
nationale et de fait quitter le domaine des « utopistes, des farfelus des
doux rêveurs » et entrer de plein pied et de plein droit dans la
sphère politique.
Une stratégie de récupération le
débat est ouvert
Pour certains cela relève d'une stratégie de
récupération, sentiment exacerbé par la rupture entre la
sphère politique et la société civile à l'origine
des économies solidaires. Le débat est ouvert sur le fondement
solidaire, car en quoi l'autre économie ne l'estelle pas? En effet cette
dernière contribue à la solidarité nationale par
redistribution de l'impôt dont elle est soumise. Aujourd'hui nous parlons
de nouvelles économies dans le champ d'intervention qui relève du
tiers marchand ou du quaternaire en référence à la
classification des secteurs de
l'économie. Roger SUE, sociologue, dans son livre "La
richesse des hommes vers l'économie quaternaire" Odile Jacob, 1997,
nomme le nouvel âge de l'économie, secteur quaternaire. Dans ce
secteur, l'homme s'empare de la production, les individus trouvent, à
côté de l'emploi salarié, des gratifications et des
critères d'investissement personnel profondément
différents de ceux du marché et du secteur public. Les acteurs de
cette nouvelle économie sociale auront un objectif clair,
d'utilité économique et sociale, et un statut crédible vis
à vis de l'extérieur : le volontariat.
Une méthode pour évaluer les écarts entre
utopie et réalité
Par méthode d'évaluation et de mesure des
écarts, des effets escomptés, des impacts indirects de l'action
sociétale il est à observer, constater, évaluer ces
écarts et tendre vers cette utopie. Le champ de la «
solidarité » est investi par nécessité
économique et sociale tout en respectant des valeurs humanistes.
« Souciezvous, en quittant ce monde, non d'avoir
été bon, cela ne suffit pas, mais de quitter un monde bon! »
Bertolt Brecht.
3. Professionnalisation et Institutionnalisation de la
Solidarité Internationale La professionnalisation et
l'institutionnalisation du mouvement associatif de solidarité en
général, plus précisément de solidarité
internationale ont des raisons plurifactorielles, nous relevons celles qui
semblent être les principales.
3.1. Les raisons d'une professionnalisation
Trois facteurs sociétaux vont nous renseigner sur les
raisons d'une professionnalisation de la solidarité internationale
dès les années 1990. Certes une étude plus approfondie de
l'histoire7 peut nous faire comprendre son ampleur et ses
mécanismes. Il est important d'appréhender les raisons
sociétales pour relativiser l'évolution de l'association Sahel
Vert et de pouvoir l'inscrire dans un courant commun de l'histoire des
associations et des organisations.
Un lieu de contact nécessaire
L'effondrement entre le monde politique et la
société civile dans les systèmes démocratiques
amènent les politiques à considérer certains collectifs
comme un moyen pour renforcer leur base sociale. Des ponts sont établis
entre la classe politique et les organisations. La Commission
Européenne, par exemple, convaincue de l'importance de cette tendance,
contribue au développement des Organisations Non Gouvernementales
européennes. C'est un facteur qui a poussé ces dernières
à se professionnaliser pour maximiser leur influence.
Un regard des plus critique
Un autre facteur peut être souligné, c'est
l'éclatement du mécontentement dans certains groupes de la
société. L'action collective se fragmente en lutte pour
défendre des statuts professionnels menacés ou en faveur de
causes humanitaires, plus mobilisatrices d'une faction de la jeunesse. Ces
mouvements s'organisent autour d'une lutte défensive, transcendant les
classes sociales et ne correspond plus à l'idée d'un conflit et
d'un mouvement social centraux soutenus par quelques professionnels de la lutte
sociale.
7 Sous la direction de José GOTOVITCH et Anne
MORELLI « Les Solidarités Internationales Histoire et Perspectives
» Labor, à Tournai en Belgique, février 2003 La Noria
Des collectifs s'organisent et se structurent autour de la
cause à défendre. Les années 60 avec l'accès
à l'indépendance des colonies, les luttes pour le droit à
l'autodétermination des peuples, contre l'apartheid, contre le racisme
et la xénophobie font évoluer le contexte
général.
Un besoin de nouvelles compétences
A travers les minorités actives, les questions de
culture et d'identité, la société change et s'autoproduit.
La coopération évolue vers des actions coproduites et non de
substitution, avec une approche méthodologique de projet/action qui
demande de repenser la place du « militantisme » et de la
compétence professionnelle requise.
Stratégie de développement, un sujet d'expert
Un dernier facteur énoncé favorisant la
professionnalisation relève des politiques de communications et de
gestion de ressources humaines des organisations qui renforcent ou limitent
l'engagement que ces dernières souhaitent développer. La
pérennité des organisations est directement liée à
leur structuration et à leur capacité à gérer les
opportunités et les contraintes. En fonction de ces évolutions
organisationnelles et institutionnelles, les compétences requises pour
s'investir dans des organismes de solidarité internationale
relèvent certes de convictions et de valeurs profondes à forte
prégnance philanthropique mais tendent vers une ligne de vie
évoluant pour certains en une carrière professionnelle faisant
référence à des compétences professionnelles.
Une migration Nord Sud?
Dans un contexte de besoin de création d'emploi
favorisant l'entreprenariat, « un autre lointain » peut être
perçu et exploré comme un lieu d'investissement professionnel
exceptionnel. Une démarche migratoire du Nord vers le Sud qui ne porte
pas forcément son nom. Nous percevons quelques initiatives d'action
éducative, en faveur d'adolescents relevant de la protection des mineurs
relative à l'enfance délinquante, cherchant dans « un autre
lointain » un support pédagogique pour « un autre possible
».
La professionnalisation engendre des risques
Ces trois facteurs énoncés ne sont pas
exhaustifs des raisons de la professionnalisation de la solidarité
internationale et ne sont pas sans risque par rapport à la
représentation que peuvent avoir le monde politique et la
société civile des organisations. En effet, un investissement de
la sphère politique au sein des organisations et réciproquement
risque la confusion des genres et d'annihiler les forces d'un contre pouvoir
nécessaire à toute approche démocratique par une position
de juge et partie, se coupant mutuellement d'un regard critique et devenant de
simples sous contractants.
Une démarche entreprenariale
La création d'emploi, par les opportunités
décelées et les capacités à se structurer mettant
en exergue le caractère entreprenarial de la part des organisations peut
donner une image intéressée de la part des acteurs et
peutêtre suspecte aux yeux des politiques et de la société
civile qui restent accrochés aux caractères
désintéressés de l'implication.
Une modification organisationnelle
D'autre part, le fait de repenser la place du «
militantisme » et de la compétence professionnelle requise favorise
une évolution organisationnelle de forme bureaucratie professionnelle.
Henry Mintzberg la définit parmi sept formes d'organisation comme celle
qui assure la coordination par la normalisation des compétences. Elle
doit faire appel à des opérateurs dûment formés qui
s'octroient une grande latitude par les zones d'incertitudes identifiées
et investies. Le risque ne réside pas dans la valeur d'une
qualité organisationnelle, jugement qui d'ailleurs n'a pas lieu
d'être, mais par rapport aux compétences qu'une telle organisation
requière prenant le pas sur les élans spontanés et
l'adhésion aux valeurs de l'organisation. Les objectifs changent, le
système de régulation interne prend de l'importance. Un processus
d'institutionnalisation est en oeuvre par une formalisation des règles,
une standardisation des procédés et une augmentation du nombre
des niveaux hiérarchiques.
3.2. Institutionnalisation de la « Solidarité
Internationale »
Elle est un processus qui ne garantie pas plus
d'indépendance, de liberté d'action et de penser.
3.2.1. Définition et tendance des associations de
solidarité internationale
Les associations de solidarité internationale ont
commencé à se développer et se multiplier depuis une
trentaine d'années en réaction à la pauvreté, la
dégradation de l'environnement et la croissance démographique en
répondant de plus en plus souvent à des besoins d'urgence. Selon
Jacques Gevers8, les réponses données à des
objectifs de moins en moins ambitieux, « comme une forme de charité
condescendante rappelant les missionnaires » risquent de masquer des choix
politiques délibérés par des gestes de
générosité. Il est important de noter une modification
sémantique portant sur les termes internationale et internationalisme.
L'utilisation du terme internationale est moins connotée militantisme,
ouvriériste et plus porteur de modernité.
En effet, la solidarité d'hier s'est proclamée
« internationaliste », doctrine selon laquelle les divers
intérêts nationaux doivent être subordonnés à
un intérêt général supranational. Il est à
repérer qu'actuellement l'internationalisme le plus patent est celui de
l'économie, du capital et de la finance, système
générateur d'exclusion et de pauvreté
mondialisé.
3.2.2. Conférence de Seattle de nouvelles voix et
voies se révèlent
La société civile a fait irruption sur la
scène de l'Organisation Mondiale du Commerce lors de la
conférence de Seattle en novembre 1999, par la présence de huit
cents Organisations Non Gouvernementales venues du monde entier, mobilisation
très forte de toutes sortes d'Organisations, une alliance très
hétérogène. Sous la pression des évènements
du système néolibéral, les Organisations trouvent un
langage commun et une approche commune.
8 Sous la direction de José GOTOVITCH et Anne
MORELLI « Les Solidarités Internationales Histoire et Perspectives
» page 6 Labor, à Tournai en Belgique, février 2003 La
Noria
Acteur ou coproducteur d'une citoyenneté?
La citoyenneté se définit dans la sphère
de l'économique et social et de plus en plus en dehors du monde
politique, conséquence d'une reformulation des rapports entre ces
derniers. Cette modification des rapports est due à un
rétrécissement de la souveraineté des Etats, ils sont de
moins en moins capable d'assurer un niveau acceptable de protection sociale, de
garantir le lien social face à la mondialisation.
Acteur objectif d'une régulation sociale
La mondialisation ne conduit pas inéluctablement au
progrès de la société ou à sa perte. Elle peut
être perçue comme un processus contradictoire, il n'en demeure pas
moins qu'aujourd'hui une tendance dominante se référant à
un modèle social néolibéral s'impose. Ce modèle est
porteur d'exclusions, approfondit les inégalités et les anciennes
exclusions et en génère de nouvelles.
L'institutionnalisation de la solidarité internationale
réfère à la capacité des organisations de la
société civile à s'imposer comme acteurs légitimes
de la régulation sociale. Cette régulation doit se faire dans des
sociétés complexifiées par leur fonctionnement et la
division sociale du travail. Les organisations doivent dépasser la
prestation de certains services atténuant les effets d'un
système, en portant la réflexion sur les causes de la
pauvreté et une critique objective porteuse d'éléments
constitutifs à un autre ordre social.
Un développement solidaire
La nécessité d'un nouveau développement
s'impose ; elle devient d'actualité avec la crise de la pensée
libérale. Au delà des effets de mode, le développement
durable offre une piste. A condition de ne pas considérer qu'il doit
être l'inverse du modèle dominant. Le bon développement
n'est pas juste l'inverse du mal développement, il ne s'agit donc pas de
prendre le contre pied de l'ajustement structurel. Ce n'est pas parce que le
modèle dominant idéalise le marché que le modèle
alternatif devrait reposer sur sa négation. Comment faire la part entre
la continuité et la rupture en matière de modèle de
développement. En partant des
propositions portées par les mouvements, celles qui ont
été discutées dans les forums civils des grandes
conférences multilatérales : Rio et l'environnement, Copenhague
et le développement social, Vienne et les droits fondamentaux,
Pékin et les femmes, Le Caire et la population, Istanbul et les villes.
Ce sont ces propositions qui ont convergé à Seattle. On y
retrouve les grandes lignes pour un développement économiquement
efficace, écologiquement soutenable, socialement équitable,
démocratiquement fondé, géopolitiquement acceptable,
culturellement diversifié. Ces pistes doivent être
explorées, leur cohérence vérifiée, un programme
doit être une étape prochaine.
Assumer ses responsabilités
Le mouvement associatif est porteur de la mise en oeuvre de la
liberté d'association et de la liberté d'expression. Il met en
avant les principes de durabilité, d'égalité, de
citoyenneté et de solidarité. Ces principes permettent aux
associations de solidarité internationale de construire leur analyse
spécifique des situations et des contextes, de définir leurs
positions par rapport aux politiques nationales et aux institutions
internationales, d'avancer leurs critères d'évaluation pour ne
pas se laisser enfermer dans des à priori implicites, de fonder leurs
propositions et leurs méthodes d'intervention.
Une dimension subjectivité
Dans le contexte de professionnalisation et
d'institutionnalisation des associations de solidarité internationale,
nous avons pu percevoir les motivations des bénévoles, des
volontaires et des salariés. Les éléments constitutifs
d'un engagement pour un «autre lointain», font partie de l'ensemble
contextuel hors du champ politique et institutionnel. Il est pertinent de les
repérer pour pouvoir par la suite les confronter à une
démarche exploratoire subjective.
4. Les éléments constitutifs de
l'engagement pour « l'autre lointain »
Gregor Stangherlin, dans sa recherche9,
développe un modèle théorique qui
9 Gregor Stangherlin, « Les Acteurs des ONG
L'engagement pour l'autre lointain », L'Harmattan 2005, Logiques
Politiques
permet d'analyser l'engagement pour « l'autre lointain
» de manière multidimensionnelle et processuelle.
L'approche multidimensionnelle analyse l'influence et
l'interaction entre les éléments institutionnels,
organisationnels et biographiques. L'approche processuelle permet de
définir l'analyse des phases ou des moments différents :
l'adhésion, l'engagement et le désengagement de la part d'un
acteur d'une organisation, d'un mouvement social.
Il est à retenir, pour l'approche contextuelle de notre
travail, les éléments établis dans la recherche de Gregor
Stangherlin relevant de la construction relationnelle de l'engagement pour
« l'autre lointain ».
Les liens sociaux, éléments déterminants
Il est démontré que les liens sociaux au sein
desquels l'individu est impliqué et imbriqué, sont les facteurs
essentiels de l'engagement à des organisations solidaires en
général. Ces liens se construisent dans les lieux de
socialisations, la famille et le milieu social d'origine et par la suite les
milieux scolaire et professionnel. « L'individu construit son engagement
sur base des catégories - valorisées et valorisantes - dont il
dispose après le passage par une série d'institutions de
socialisation et en fonction de la légitimation et de la reconnaissance
des compétences dont il dispose dans un champ ou un système
d'action à un moment donné.»10 Ces
éléments déterminants pour l'engagement sont des
ressources propres, intrinsèques au « sujet » qui sont
valorisées au sein du secteur des mouvements de solidarité.
Une relation d'altérité
L'élément supplémentaire pour la
construction de l'engagement pour «l'autre lointain», est le rapport
à l'Autre dans la dimension de l'étranger d'un ailleurs lointain
du milieu social d'origine du « sujet ». Ce lien à l'Autre est
influencé par les ressources spécifiques du sujet en fonction
d'une structure d'opportunités et de
10 Gregor Stangherlin, « Les Acteurs des ONG
L'engagement pour l'autre lointain », L'Harmattan 2005, Logiques
Politiques page 24
contraintes, organisationnelles et institutionnelles
particulières d'un ensemble d'acteurs, d'institutions et de
procédures de la coopération au développement
internationale.
Une relation d'ambivalence
Au centre de la construction relationnelle de l'engagement
pour « l'autre lointain » se trouve le concept de relation sociale ou
de lien social. La conception du lien social est multiple voire ambiguë,
« ...(elle) est le fruit de la dualité ou de l'ambivalence du monde
social où les dimensions instrumentales ou expressives coexistent.
»11
Il faut retenir du lien social comme ressource
endogène du sujet dans sa dimension instrumentale et stratégique
- comme fondateur de l'identité sociale et symbolique, exogène au
sujet, dans sa dimension expressive et communicationnelle. La forme
identitaire, élément déterminant du lien social, se
modifie sous l'influence plus ou moins forte et/ou de l'articulation des deux
dimensions endogène et exogène du sujet.
Une socialisation à l'engagement
Nous pouvons parler des liens sociaux comme les ressources les
plus structurantes d'un point de vu de la socialisation à l'engagement
pour « l'autre lointain ».
Des ressources facteurs de sensibilisation
Les ressources culturelles et cognitives structurent quant
à elles principalement l'attitude du sujet par rapport à la
problématique des pays dits en voie de développement.
Les liens sociaux et l'attitude se renforçant
mutuellement, amène le « sujet » à construire ses
raisons d'engagement pour « l'autre lointain ».
11 idem page 24
II. L'OBJET DE LA RECHERCHE
1. La construction de la recherche
Ces éléments contextuels de notre
société contemporaine le processus post colonial posant les
questions de l'identité, de l'altérité et des
références culturelles la réflexion par rapport à
un système différencié du système dominant - les
raisons d'une professionnalisation et institutionnalisation du mouvement
associatif solidaire - les éléments constitutifs de l'engagement
pour « l'autre lointain » vont servir de socle à la recherche.
Ils vont tout au long de la recherche permettre un ancrage à une «
réalité » contextuelle théorique objective donnant un
cadre pour prospecter le champ subjectif des émotions relevant
d'expériences personnelles collectives ou individuelles.
En posant des questions issues des émotions face
à des inégalités perçues comme des injustices nous
entrons dans le domaine du subjectif. Ces questions vont nous permettre de
construire la question de départ de la recherche.
« De questions en réponses de fait »
Intuitivement, il semble aisé d'imaginer qu'une large
majorité des dirigeants des Etats de ce monde, des citoyens lambdas
répondent par l'affirmatif à la question « Souhaitezvous
pourvoir garantir les besoins fondamentaux de tous vos concitoyens ? »
« De questions en réponses impossibles »
Nous sommes environ 6,5 milliards d'êtres humains. Les
moyens de production de produits agricoles peuvent nourrir 12 milliards de
personnes, soit une ration équivalente à 2 700 calories par
jour12. Pourquoi sommesnous à 826 millions à souffrir
de sousalimentation chronique et mutilante ?
12 Jean ZIEGLER, «LES NOUVEAUX MAÎTRES
DU MONDE et ceux qui leur résistent », Fayard 2OO2, page 13
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
World Food Report 2000, Rome, 2001.
Peuton imaginer que cette situation qui relève «
du crime contre l'humanité » soit volonté d'homme ? Pourquoi
n'y atil pas de procès nommant les coupables de ce génocide?
Serionsnous si nombreux à la barre des accusés?
« De l'émotion à la question de fond
»
En plus de quinze ans, 189 adolescents et jeunes adultes au
total ont participé à 19 actions de solidarité
menées sous une modalité similaire dans le cadre associatif de
Sahel Vert : imaginer/conceptualiser - mettre en oeuvre/réaliser - faire
le point/évaluer - faire vivre/pérenniser d'une durée de
12 mois avec un séjour de quatre à huit semaines au Gabon ou au
Mali accueillis et accompagnés par leur « homologue ». Les
documents d'évaluation et de restitution, des dixhuit
expériences, la dixneuvième est en cours d'élaboration,
laissent apparaître très clairement une volonté de partir
des émotions pour imaginer un « autre possible ». Hormis les
réflexions constantes sur l'injustice de cette disparité
monstrueuse entre des êtres humains en termes de garantie alimentaire -
d'accès aux services de santé, de formations de perspective
d'amélioration durablement des conditions de vie - une question
récurrente chargée d'émotion porte sur l'appartenance
à une humanité auteur de ces injustices. Plus que de s'interroger
sur les moyens à mettre en place pour venir panser les plaies dans une
volonté de réparation, les questions portent sur les
comportements individuels et collectifs du quotidien, sur la possibilité
de coproduire un système alternatif au système dominant et
dominé hors des utopies.
« La question pour une démarche exploratoire
»
Cette constante émotionnelle majoritaire de l'ensemble
des participants, exacerbée par les liens affectifs établis entre
des individus de culture et d'origine différentes affirmant leur
appartenance à une humanité indivisible,
caractérisée par une lourde charge émotionnelle aux
moments des séparations et des témoignages, peut trouver son
origine dans les processus relationnels.
« Quels sont les processus relationnels permettant
à des personnes d'origine et de
culture différentes d'imaginer et de conceptualiser un
projet solidaire? »
2. Le déroulement de la recherche : l'approche
méthodologique
Cette question est le point de départ de la recherche
en orientant le champ exploratoire théorique pour identifier le champ
conceptuel.
Depuis septembre 2005 l'association Sahel Vert
bénéficie d'une démarche d'accompagnement à un
appui au repositionnement stratégique guidé par un cabinet
d'ingénierie sociale dans le cadre du Dispositif Local d'Accompagnement,
proposé par la Direction Départementale du Travail et de la
Formation Professionnelle sous l'égide d'Alsace Active.
Il apparaît de ce travail, d'une part, des points forts
du projet associatif et des pistes d'amélioration classées en
trois axes pour un repositionnement stratégique. Ce repositionnement
stratégique demande une recherche objective du contexte de la
solidarité internationale, des éléments qui la
constituent, la déterminent et l'orientent. Cette recherche objective du
contexte de la solidarité internationale contribue à
définir la problématique.
Cette problématique révèle des enjeux
entre le contexte objectif de la solidarité internationale et le
repositionnement stratégique de l'association Sahel Vert qui permettent
d'élaborer l'hypothèse.
Le cadre contextuel en référence aux concepts
abordés nous permet une grille de lecture objective pour vérifier
la pertinence de l'hypothèse et de la contre hypothèse.
L'exploration subjective offre une grille de lecture où l'affectif
à sa part d'implication et d'influence sur la vérification de la
pertinence de l'hypothèse et de la contre hypothèse.
3. Définition de la
problématique
Les éléments qui apparaissent très
fortement au cours de l'analyse des données permettent d'élaborer
la problématique prenant en considération les enjeux de la
structure associative dans sa caractéristique d'association militante de
solidarité internationale et le mode relationnel entre les personnes
à l'intérieur de la structure empruntes d'ambivalence et
d'altérité, concepts en référence au contexte :
en quoi la caractéristique d'association militante de
solidarité internationale engendretelle
une relation d'altérité ou de dominant à
dominé ?
4.
Les enjeux
Dans une mondialisation par rapport au modèle dominant
libéral, l'enjeu pour les démocraties est de garantir en
même temps l'égalité des droits et le respect de la
différence dans des Etats nations engagés dans un processus
postcolonial, dans une démarche de déconcentration et de
décentralisation et devant gérer des sociétés
traversées par les inégalités croissantes et où
« le vivre ensemble » pousse au débat du multiculturalisme.
Le mouvement associatif dans le champ de la solidarité
en général, plus précisément dans le champ de la
solidarité internationale créée en son sein un lieu
où le débat démocratique se doit, par leurs
capacités d'analyse spécifique des situations et des contextes -
d'évaluation et d'autoévaluation des dispositifs mis en
oeuvre.
Les enjeux pour l'association Sahel Vert sont de
déterminer objectivement son ancrage dans le champ de la
solidarité internationale au risque d'une division de l'association en
deux identités distinctes Mali - France; de se positionner par rapport
aux politiques nationales et aux institutions internationales pour ne pas se
laisser enfermer dans des à priori implicites et contribuer au
débat sur le multiculturalisme.
5. L'hypothèse et la contre
hypothèse
Nous pouvons émettre l'hypothèse que le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale force à une relation
d'altérité entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
La contre hypothèse se situe dans l'idée que le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale maintient et renforce une relation de dominant
à dominé entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
III. Conclusion
Ce tableau récapitulatif des éléments
contextuels et conceptuels, nous permet d'introduire l'objet d'étude, en
passant par les conséquences et les besoins repérés.
|
1. Les éléments contextuels
2. Les éléments conceptuels
Nos sociétés construisent nos
représentations identitaires et
d'altérité sous l'idéologie du dominant dominé en
minorant l'Autre tout en lui reconnaissant la fonction du
révélateur de l'altérité par une « exhibition
».
De cette « exhibition» nos sociétés
sont empruntes d'un processus post colonial établissant de nouvelles
règles qui font évoluer les représentations de soi et de
l'Autre.
Une nouvelle vision du monde, sous le prisme de la
mondialisation, du développement durable, d'Internet - dans un
système dominant néo libéral.
Un système dominant contribuant aux situations
d'insécurité sociale qui demande une régulation sociale
prenant en compte l'urgence sociale et analysant leurs raisons pour faire
évoluer les sociétés aux bénéfices de
l'être humain et son environnement.
Une volonté d'engagement issue des émotions et
engendrant un processus qui met en interaction les liens sociaux et l'attitude
qui construit les raisons de l'engagement.
Ces nouvelles règles font évoluer les
représentations de soi et de l'Autre, trouvant ses fondements dans les
évolutions relationnelles entre l'identité et
l'altérité.
L'altérité est un processus mettant en jeu des
mécanismes qui permettent de reconnaître l'Autre dans sa
différence. Elle est une valeur en soi car par son processus elle place
l'homme et la femme tels qu'ils sont comme premiers sujets de droit.
Le sentiment ambivalent, observé auprès de tout
groupe humain, par l'expression simultanée de réaffirmer la
fidélité à l'identité collective protectrice et
d'aller voir de l'autre côté de la clôture du voisin «
différent».
Le triangle « ethnicisé »
Le débat sur le multiculturalisme de nos
sociétés contemporaines oppose de prime abord deux positions
à propos des normes réglementant la rencontre entre «
identité » et « altérité » et les processus
qui découlent de cette rencontre.
Le contexte sociétal se complexifie et l'enjeu du vivre
ensemble est de trouver une médiane transformant ce segment de deux
points diamétralement opposés en un
41
triangle.
Les conséquences
Une accélération de la circulation dans le monde
des références culturelles - littéraires - artistiques -
le sixième art tout présentement « Indigène » se
saisissent du débat directement ou indirectement du multiculturalisme et
concrétise le décentrement culturel.
Ce décentrement favorise une diffusion à travers
le monde d'une double perspective de transformation critique, l'une
défiant le canon occidental, l'autre démontrant les
systèmes de valeurs des cultures dites traditionnelles.
La société française inscrite dans ce
processus postcolonial, découvre une nouvelle situation en constatant la
création des groupes des « descendants » et des «
héritiers » d'épisodes d'une histoire commune. Ces groupes
cherchent à revenir sur la généalogie de cette histoire
pour redonner une signification à leurs origines, un sens à leur
présence au sein de la nation française.
Une nation qui doit se construire sur trois pieds : l'Etat -
la société civile - l'individu, avec une redistribution des
fonctions et rôles de chacun d'entre eux sous le prisme de la
mondialisation, du développement durable, d'Internet.
|
Les besoins
Pour aborder une situation qui lui est nouvelle, l'Etat a
besoin de se réformer pour garantir les fondements républicains,
sa mission de maintien de la paix sociale en veillant, entre autre, sur une
égalité de chances entre les citoyens, en prenant en compte les
besoins spécifiques et d'organiser la régulation sociale.
Les associations de solidarité internationale,
éléments de la société civile, ont besoin de
redéfinir leurs fonctions dans un système mondialisé pour
tenir un rôle de régulateur social en conceptualisant,
réalisant et évaluant des projets actions aux
bénéfices du mieux vivre ensemble, dans un triangle
où le débat sur le multiculturalisme se produit,
fédérant du lien social.
L'individu est inscrit dans ses contingences Identitaire -
Altérité soumises à l'Ambivalence. C'est par la
conjugaison de ces éléments et en abordant l'Autre, que se
coproduit du lien social.
|
L'objet de la recherche doit être
représentatif des interactions entre des éléments
contextuels et conceptuels, leurs conséquences et les
besoins
identifiés.
La création d'une association de solidarité
internationale engendre un « débat action» créateur de
lien social mettant en jeu l'identité et l'altérité et
portant l'intention de participer aux évolutions de nos
sociétés.
|
2EME CHAPITRE
PRAGMATIQUE
«dans son lien
entre
la théorie et l'action»
44
I. UNE DEMARCHE EXPLORATOIRE : un contexte
subjectif
1. La genèse du projet
Sahel Vert est une association privée de droit local,
Alsace Lorraine13, inscrite au Tribunal d'Instance de Mulhouse
depuis le 19 Août 1991.
L'association à but non lucratif, sans connotation
politique ni confessionnelle, a pour objectif d'apporter son concours, par tous
les moyens appropriés, aux actions de prévention, d'insertion et
de solidarité menées localement et en faveur des pays dits «
en voie de développement », de créer des liens
d'amitié et d'échange entre les personnes qui partagent ces
idées et participent à ces actions, et de mener ces projets dans
le cadre du "développement durable".
Une rencontre
De 1991 à 1995, des projets de développement
sont réalisés. Ils sont le fruit de mises en commun des
compétences des artisans maliens et français : leurs savoirfaire
sont mis à la disposition des besoins de la population du
Fakala14.
Le matériel pour les différentes
réalisations de développement est en partie acheminé par
voie routière depuis Mulhouse via l'Espagne, le Maroc, la Mauritanie.
Un temps de concertation
Dès 1995, après une période de
réflexion et d'évaluation des actions de développement, en
concertation avec les partenaires maliens, une nouvelle orientation est prise
en définissant les axes de travail vers des projets de
solidarité. Les projets de solidarité sont à travers les
actes techniques, supports et moyens de rencontre de l'Autre avant tout. Au
cours de l'été de cette même année, un groupe de
onze adolescents et jeunes adultes venant de France ont participé avec
leurs homologues maliens à la construction d'un centre scolaire. Les
autorités maliennes compétentes valident les orientations
prises.
13 Voir annexe 1
14 Communauté de Communes Rurales chef lieu
Sofara, cercle de Djenné, région de Mopti au Mali
Un ancrage
En 1998, la Commune Rurale du Fakala, met à disposition
de l'association Sahel Vert, un terrain d'un hectare pour la construction d'un
Centre de Séjours Spécialisés « An Ka Ta
N'Gnéfé15 », ayant pour objet, d'être un
lieu d'accueil et d'hébergement pour des personnes souhaitant
développer et mettre en oeuvre à travers des projets de
solidarité, des actions de prévention, d'insertion et de
solidarité.
Une orientation déterminante
Le 14 octobre 2004, le conseil municipal du Fakala
définit le Centre de Séjours Spécialisés comme un
Centre Éducatif ayant une capacité d'hébergement de seize
personnes. La gestion, administrative et pédagogique, est confiée
à l'association Sahel Vert.
Le centre a pour objet d'être un lieu d'habitation
principale pour une famille, accueillant et hébergeant quatre
élèves tout au long de l'année pour favoriser leur
scolarité et éducation.
Il est aussi un lieu d'accueil et d'hébergement pour
des groupes d'adolescents et jeunes adultes venant de France pour participer
à des séjours de solidarité support de projets
éducatifs.
Il peut aussi être le lieu de rencontres
institutionnelles lors de colloques ou séminaires dans le cadre de
projet de développement du territoire ou de manifestations
exceptionnelles en fonction des disponibilités.
L'idée fait son chemin du Sud vers le
Nord
Une nécessité d'ancrage en France
Forte des expériences et des réalisations au
Mali, l'association développe ses activités en France. Une
partie des bénévoles reprend le chemin de l'école dans
le domaine de l'action sociale dans un réel souci d'acquisition de
connaissance et de
15 « Allons de l'avant » en bambara
compétence. En six ans, sept personnes obtiennent une
qualification dans le champ social monitorat technique éducateur
technique spécialisé - licence en sociologie. Pendant deux ans,
avec les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, un projet
pédagogique répondant au cahier des charges d'un Centre Educatif
Renforcé est imaginé et conceptualisé avec « un avis
très favorable » de la part de l'administration régionale de
la Protection Judiciaire de la Jeunesse validé en Commission Nationale
de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en Commission Régionale des
Ouvrages Sanitaire et Social.
Un site en pleine forêt
Dès 2002, les Mines de Potasse d'Alsace mettent
à disposition de l'association un site d'1,4 hectare, « La
Dynamitière16 », sur le ban communal de Wittenheim, au
milieu de la forêt du Nonnenbruch suite à l'avis favorable des
onze maires de la Communauté de Communes du Bassin Potassique.
L'association crée le Pôle Éducatif ayant comme lieu
d'application le Centre An Ka Ta N'Gnéfé au Mali, la
Dynamitière en France et le chemin entre ces deux sites via l'Espagne,
le Maroc et la Mauritanie. Le Conseil d'Administration se structure et
développe une approche stratégique pour entreprendre le processus
de professionnalisation avec à terme la création d'emplois. Il
nomme un délégué général qui a la charge de
coordonner l'ensemble des actions de l'association.
16 Annexe N° 2
L'expression des initiatives
Dans le cadre de ce Pôle, de nombreuses actions multi
partenariales de solidarité locale et internationale sont
imaginées, conceptualisées comme supports d'accompagnements
éducatifs et de mobilisation pour la construction de parcours
personnalisé répondant aux besoins spécifiques.
Le public bénéficiaire se compose de personnes
concernées dans les champs de la prévention, de l'insertion et de
la solidarité, en rupture avec la loi, en processus de
désaffiliation ou en volonté de construire un parcours
professionnel et/ou de formation, ainsi que leurs familles.
Fin 2003 le public dans un principe de coproduction de
service, répondant à un besoin exprimé et analysé,
met en place un Relais de la Banque Alimentaire. De cette dynamique et au vu du
potentiel du site de la « Dynamitière » des initiatives sont
prises et réalisées.
Création du Pôle d'Initiatives
Courant 2004, divers ateliers solidaires sont
créés ;leur évaluation met en évidence une
diversité d'actions complémentaires aux objectifs du Pôle
Educatif. Les premiers contrats salariés en France sont signés.
Lors de l'Assemblée Générale le 19 mars 2005,
l'association reconnaît la création d'un Pôle d'Initiatives
en complément du Pôle Éducatif.
D'importante production
Dans le cadre de ce Pôle d'Initiatives, neuf ateliers
solidaires sont créés avec et pour des personnes allocataires des
minima sociaux et mise en place de parcours individualisés pour
l'accompagnement à la création de micro entreprise ou de projet
associatif créateur d'emploi. L'évaluation des activités
au Centre An Ka Ta N'Gnéfé laisse apparaître une dynamique
due aux initiatives - l'origine même de la construction du centre -
l'accueil de personnes en très grande difficulté sociale et/ou
économique - l'identification des difficultés recherche de
solution adaptée création d'un comité de gestion pour le
développement du Centre - démarche administrative pour la
création d'un centre éducatif - obtention d'autorisation de
travailler au Mali - nomination d'un référent de
la part de l'Etat malien.
Les premiers salariés
Aujourd'hui, toutes les actions sont animées par 4
salariés à temps plein, 5 en contrat d'insertion et par 47
bénévoles. Le Conseil d'Administration omniprésent est
composé de quatorze membres.
En juin 2005, la Direction Départementale de l'Emploi
et de la Formation Professionnelle propose à l'association de
bénéficier du Dispositif Local d'Accompagnement17. Ce
travail a pour objet une démarche de structuration pour un
repositionnement stratégique de l'association.
Des perspectives ambitieuses
La démarche de professionnalisation et
d'institutionnalisation de l'association Sahel Vert ouvre des perspectives en
terme d'orientation et de qualité de services pour et avec le public
cible et demande aux acteurs bénévoles et salariés de
repenser leur fonction et rôle par rapport à des
compétences professionnelles. En analysant le développement de
l'association Sahel Vert par rapport aux processus de professionnalisation et
d'institutionnalisation de mouvement associatif de solidarité
internationale, nous tentons d'obtenir des éléments pour
vérifier les hypothèses.
2. Une implication déterminée d'un
collectif de travail
Depuis la création de l'association en 1991, son
histoire est jalonnée d'aventures humaines et de défis
techniques. Il y a des actions qui ont permis, par leur évaluation, des
prises de conscience de compétences insoupçonnées.
Une action collective déterminante
En 1995 l'association Sahel Vert s'associe à une action
qui consiste à la construction d'un centre scolaire dans un village
malien. Village natal d'un ressortissant français d'origine malienne,
retraité de l'industrie automobile, qui s'est promis de tout faire pour
« offrir » à son village un centre scolaire,
personnage d'une grande générosité et d'une très
grande implication dans nombre
17 Voir annexe N° 3
d'associations.
Une aventure durant deux ans, un comité de suivi de
l'action est créé, le projet est écrit incluant la
réalisation et la pérennisation - l'état des lieux des
forces et des faiblesses au Mali comme en France - les objectifs
opérationnels - un échéancier de réalisation et
d'évaluation est établi. Ce projet s'inscrit dans une dynamique
de relation de coopération entre la commune de Sofara au Mali et la
ville de Mulhouse 18 en France. En octobre 1996 l'école ouvre
ses portes.
Une coproduction efficace
Ce travail d'équipe de personnes de culture
différente - engagées dans une même action - le constat du
potentiel technique - les ressources humaines en terme de force de travail
collective et individuelle - la capacité d'accueillir l'Autre - le bilan
de l'action de construction du centre scolaire permettent d'imaginer d'autres
possibles.
Le fruit d'une dynamique
La création du Pôle Éducatif - Pôle
d'Initiatives est issue de cette dynamique collective et de circonstances
faites d'opportunité et de contrecoup. Les membres de l'association
trouvent dans cette aventure humaine la possibilité d'entreprendre et de
participer à une action qui bénéficie directement aux
acteurs. Les circonstances, induites par la dynamique de ce collectif de
travail, font que quelques personnes consacrent l'ensemble de leur temps et une
partie de leurs économies. Choix réfléchi d'une ligne de
vie, ces personnes s'engagent de manière déterminée,
pouvant paraître excessive, donc suspect dans le sens d'un
intérêt démesuré, tout en gardant le cadre
associatif comme cadre juridique.
Une appropriation mise à distance
Le danger d'une forte appropriation de l'objet de
création par ce collectif de travail est réel, d'autant qu'une
partie de ce collectif a créé son propre emploi au sein de la
structure. Issues pour une grande majorité du milieu industriel, quatre
personnes faisant parties de ce collectif de travail, participent
régulièrement à des temps de réflexion et de
formation initiale ou continue dans le champ de l'action sociale.
18 qui a évolué depuis vers un statut de
« jumelage » en janvier 2003
Aujourd'hui elles sont toutes diplômées dans le
domaine social. Nous visons l'émergence d'une équipe de direction
légitimée par les compétences professionnelles dansles
domaines éducatif, administratif et technique souhaitant tendre vers une
hiérarchie de coordination.
3. La démarche de mise à
distance
En repérant les éléments subjectifs d'une
implication déterminée au sein de
l'association Sahel Vert en référence aux
éléments constitutifs de l'engagement pour « un autre
lointain » issus d'une approche théorique contextuelle objective
entre dans un processus de mise à distance nécessaire de l'objet
coproduit. L'énoncé
autobiographique19, aussi synthétique
soitil, permet une inscription de cette implication
déterminée dans un processus d'adhésion commun au
genre humain.
La professionnalisation
|
l'association Sahel Vert
|
Éléments contextuels de la professionnalisation
|
|
prend en considération:
cet élément sans en faire un objectif, mais un
élément d'évaluation pour mesurer les effets induits de
son action
|
Professionnaliser pour maximiser leur influence par rapport
à la sphère politique.
|
|
répond aux besoins de faire face
à l'évolution et aux spécificités de l'association
:
aux questions de culture et d'identité dans les
sociétés malienne et française à travers les
actions menées
à l'évolution des actions de solidarité
coproduites dans un processus d'échange de compétence dans les
domaines des savoirs être et faire.
|
A travers les minorités actives, les
questions de culture et d'identité, la
société change et s'autoproduit.
La coopération évolue vers des actions coproduites
et non de substitution, avec une approche méthodologique de
projet/action qui demande de repenser la place du « militantisme » et
de la compétence professionnelle requise.
|
|
|
|
52
|
19 Annexe N° 4
|
a pour objectifs :
la pérennisation de l'association en la structurant pour
repérer et mieux gérer les opportunités et les
contraintes
favoriser son développent institutionnel
La pérennité des organisations est directement
liée à leur structuration et à leur capacité
à gérer les opportunités et les contraintes.
L'institutionnalisation
|
|
l'association Sahel Vert
|
Éléments contextuels
de l'institutionnalisation
|
|
Tend à s'imposer :
comme un des acteurs de la régulation sociale en
émargeant dans les dispositifs existants de prévention -
d'insertion de solidarité sur les territoires du Pays de la
région mulhousienne et sur le territoire du Fakala.
|
L'institutionnalisation de la solidarité internationale
réfère à la capacité des organisations de la
société civile à s'imposer comme acteurs légitimes
de la régulation sociale.
|
|
s'est dotée :
d'un Pôle Éducatif apportant une réponse
atténuant les effets d'un système et développant un lieu
d'expérimentation des lignes de force du Développement Durable
|
Les organisations doivent dépasser la prestation de
certains services atténuant les effets d'un système, en portant
la réflexion sur les causes de la pauvreté et une critique
objective porteuse d'éléments constitutifs à un autre
ordre social. (écologie sociale)
|
|
s'est dotée :
d'un Pôle d'Iniatives, favorise la liberté
d'entreprendre des actions de solidarité en répondant à
l'expression d'une volonté individuelle en faveur du collectif.
|
Le mouvement associatif est porteur de la mise en oeuvre de la
liberté d'association et de la liberté d'expression.
|
|
|
54
|
construit :
un référentiel pour analyser les dispositifs mis
en oeuvre,
un référentiel pour une démarche
d'autoévaluation de parcours personnel des bénéficiaires
acteurs
pour fonder ses propositions et sa méthode
d'intervention.
Les principes de durabilité, d'égalité, de
citoyenneté et de solidarité permettent aux associations de
solidarité internationale de construire leur analyse spécifique
des situations et des contextes, de définir leurs positions par rapport
aux politiques nationales et aux institutions internationales, d'avancer leurs
critères d'évaluation pour ne pas se laisser enfermer dans des
à priori implicites, de fonder leurs propositions et leurs
méthodes d'intervention.
L'énoncé autobiographique ... d'une sourde
révolte ... à une envie d'agir ... Les liens
sociaux : ressources les plus structurantes d'un point de
vu de la socialisation à l'engagement pour « l'autre lointain
».
Les ressources culturelles et cognitives
: ressources principales qu'en à l'attitude du
sujet par rapport à la problématique des pays dits en voie de
développement.
Éléments biographiques
|
Éléments théoriques
|
|
Ces liens se construisent dans les lieux de socialisations :
|
... une période d'adolescence où
|
|
l'espace de contestation et d'opposition
|
Le milieu familial
|
est contenu par l'action ...
|
|
. ... l'engagement prend visage ...
|
Le milieu social d'origine
|
... l'espace familial - l'espace associatif
|
|
des lieux de confrontation ...
|
Les milieux scolaire et extra scolaire
|
... une décennie comme mineur de
|
|
fond...
|
Le milieu professionnel.
|
... une lutte sociale légitime dans le
|
|
microcosme des mineurs ...
|
|
Le lien à l'Autre est influencé par les ressources
spécifiques du sujet en fonction :
« Plus un individu détient des ressources
diversifiées et importantes, plus la probabilité de
développer des raisons d'adhésion est grande. Les raisons
d'adhésion doivent donc être recherchées dans le parcours
biographique des individus. Les Organisations, par l'intermédiaire de
leur politique de communication, n'influencent que très faiblement les
raisons d'adhésion de leurs futurs bénévoles,
coopérants ou employés. »20
20 Gregor Stangherlin, « Les Acteurs des ONG
L'engagement pour l'autre lointain », L'Harmattan 2005, Logiques
Politiques page 61
57
... il faut aller voir et ressentir sur place ...
... entre l'envie et la capacité de l'assumer...
... l'engagement doit être total...
... l'euphorie passe, l'expérience reste...
... les risques sont limités ... la base arrière
est là ...
|
d'une structure: d'opportunités et de
contraintes
organisationnelles et institutionnelles particulières
d'un ensemble
d'acteurs,
d'institutions et de
procédures de la coopération au
développement international.
|
... l'action masque les questions fondamentales ... ces
interrogations qui reviennent en force... ... enfermé dans l'agir pour
ne pas penser...
|
II. LE PROJET ACTION
1. Les entretiens exploratoires
Les entretiens exploratoires sont menés dans le cadre
du Dispositif Local d'Accompagnement par trois étudiants en France et
par les membres du comité de gestion21 du Centre An Ka Ta
N'Gnéfé au Mali.
Les principes d'intervention : Aide à la réflexion
et appui méthodologique Les acteurs
Cette intervention s'appuie sur une collaboration
étroite avec les responsables et coordinateurs des actions de
prévention, d'insertion et de solidarité de la structure
associative Sahel Vert qui constitue le groupe technique, qui est le
correspondant permanent de Saenger Ingénierie Sociale.
Saenger Ingénierie Sociale est un cabinet
d'étude, de conseil et de formation qui a été
créé en 1994 dans le but d'aider les responsables et les
professionnels de l'intervention sociale à faire face aux multiples
évolutions de leur environnement. Leurs contributions - travaux, apport
d'idées, analyses, observations, notes - sont garantes de la production
finale. En effet, il se positionne principalement en appui aux responsables
afin de les accompagner dans l'élaboration de ce projet.
Les modalités de communication
L'ensemble de la démarche est basé sur des
allersretours constants entre les responsables et le cabinet. Ces allersretours
ont pris la forme d'entretiens physiques ou téléphoniques
retranscrits, d'échanges de courriels.
Un travail participatif
L'ensemble des données produites est le fruit des
travaux réalisés en associant les rencontres des Comités
Technique et de Pilotage et le recueil spécifique de Saenger
Ingénierie Sociale auprès des acteurs de l'environnement. Une
réflexion autour des valeurs et des finalités de l'association,
et une structuration de l'activité de Sahel Vert, permettent un
diagnostic partagé de l'association, posé à partir des
21 Annexe N° 5
recueils de donnés des membres du Conseil
d'Administration, des bénévoles, des salariés, des usagers
des services et des acteurs locaux et institutionnels en France courant octobre
à novembre 2005 et au Mali courant janvier à avril 2006. Une
démarche en 3 étapes
Étape 1 : Identifier l'ensemble des
activités proposées par l'association, en Alsace et au Mali.
Accompagner les responsables dans la structuration de ces activités
compte tenu des valeurs de l'association et de sa philosophie
d'intervention.
Étape 2 : A partir d'un diagnostic
partagé de la structure, mettant en avant ses atouts, faiblesses, les
opportunités qu'elle peut saisir aujourd'hui pour assurer sa
pérennité et les risques qu'elle encourt, il s'agit d'identifier
les progrès à engager, en lien avec les attentes de
l'environnement à son égard, de proposer des pistes de
développement envisageables, de construire les stratégies
à mettre en oeuvre pour assurer sa pérennisation.
Étape 3 : Compte tenu des pistes
d'amélioration et de développement choisies par les responsables,
le cabinet accompagne l'association dans l'élaboration d'outils lui
permettant de structurer son activité, de la rendre plus visible
à l'extérieur et de lui redonner tout son sens auprès des
salariés et des bénévoles
Les différentes phases de
l'intervention
|
|
|
Étape 1
|
|
Recueil et analyse des données permettant de comprendre le
fonctionnement
|
|
Valeurs et finalités : Réflexion avec le groupe de
pilotage
|
|
Description de l'activité : Avec le groupe technique,
finalisation des outils et des
modalités de travail avec l'ensemble de l'équipe
|
|
Poursuite du travail autour de l'activité par
l'équipe de Sahel Vert
|
|
Structuration de l'activité : Réflexion en groupe
de pilotage
|
|
Élaboration des outils, préparation des rencontres,
Analyse des données recueillies et élaboration d'un document de
synthèse présentant l'activité de l'association
|
|
Étape 2
|
|
Recueil de données pour le diagnostic : Avec le groupe
technique, finalisation des outils (diagnostic interne, point de vue de
l'environnement et éventuellement des usagers) et des modalités
de travail avec l'ensemble de l'équipe
|
|
Poursuite du travail autour du diagnostic par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Élaboration du diagnostic : Avec le groupe technique,
analyse des données et réflexion autour de la présentation
des éléments de diagnostic
|
|
Poursuite du travail autour du diagnostic par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Partage du diagnostic et réflexion autour des pistes
d'amélioration et de
développement : En groupe de pilotage et
éventuellement avec l'ensemble de l'équipe des salariés
|
|
Poursuite du travail autour des pistes par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Finalisation des pistes d'amélioration et de
développement en Comité de pilotage
|
|
Élaboration des outils, préparation des rencontres,
Analyse des données recueillies, un document présentant les
principaux éléments de diagnostic et les grandes pistes
|
|
Étape 3
|
|
Mise à disposition d'un crédit temps pour
l'élaboration d'outils permettant la mise en oeuvre des axes
d'amélioration et de développement : Plan d'action, outil de
pilotage, gestion de projet, gestion budgétaire...
|
|
|
60
|
2. Le recueil de données et analyse
Diagnostic interne :
|
données :
administrateurs et des usagers en
K a Ta N'Gnéfé au Mali
d'établir un diagnostic interne :
|
Le comité technique a collecté les recueils de
auprès des salariés, des bénévoles, des France
auprès du comité de gestion du centre An
Cet ensemble de recueils de données a permis
|
Les points forts
|
Les points à améliorer
|
|
Des valeurs fortes partagées :
Solidarité -Tolérance Engagement Savoir faireLa
personne au coeur de son projet Acteur de son projet
|
Une assise financière qui n'est pas
assurée
|
|
Un CA soucieux d'assumer son rôle
|
Une faible visibilité à
l'extérieur
|
|
Des prestations originales et appréciées
L'accueil
Des activités originales
La rencontre d'une multiplicité de publics
|
Une association qui recherche ses marques
Une association qui se transforme
Un CA qui a subi des bouleversements Des écarts entre les
objectifs fixés et les résultats atteints
|
|
Une capacité à créer de la
convivialité
|
Une organisation faiblement structurée
|
|
Une équipe - professionnels et
bénévoles : Fortement impliquée
Une véritable équipe impliquée qui sait
se questionner sur ses pratiques Des méthodes d'intervention qui
semblent avoir fait leurs preuves
|
Des contraintes techniques qui peuvent être
pesantes au quotidien
|
|
Les opportunités
Les difficultés au sein des familles : possibilité
de projet familial
Un contexte socioéconomique : besoin croissant de
complément alimentaire Un contexte de forte judiciarisation
L'arrivée du service civil
|
|
|
61
|
Les menaces
La perte de financement Manque de visibilité et
lisibilité Entrer en concurrence avec d'autres organismes
Une équipe qui peut s'épuiser
|
Diagnostic externe :
|
collecté les recueils de données auprès de
la prévention - de l'insertion de la
N'Gnéfé au Mali a collecté les recueils lieu
de Sofara et du maire de Sofara. d'établir un diagnostic externe.
|
Le cabinet Saenger Ingénierie Sociale a d'acteurs de
l'environnement dans le champ solidarité en France.
Le comité de gestion du centre An K a Ta de
données auprès du souspréfet du chef Cet ensemble de
recueils de donnée a permis
|
Ce qui fonctionne bien
|
Ce qui doit être
amélioré
|
|
Un engagement militant fort
|
Un éloignement géographique défavorable
|
|
Une compétence éducative reconnue
|
Une association qui semble floue et peu rigoureuse
Une association difficile à cerner : actions au Mali et
en France trois champs d'intervention approche transversale de
différents publics
|
|
Une véritable prise en compte des personnes
|
Une faible connaissance des fonctionnements institutionnels en
France et au Mali
|
|
Des actions qui ont bien fonctionné
|
Une action qui manque parfois de professionnalisme
|
|
Une situation géographique avec un fort potentiel, un
ancrage local fort au Mali
|
Un ancrage sur le territoire qui n'est pas établi en
France.
|
|
Les opportunités
|
|
En France:
Les programmes de réussites éducatives Le
soutien de la DDTEFP pour le montage administratif de projets
La crise dans les banlieues peut offrir des opportunités
à l'association.
|
Au Mali:
Réforme de Justice : mise en place d'une juridiction pour
mineur
Volonté nationale de prise charge des mineurs
délinquants Création d'un Centre Éducatif
|
|
Les pistes de développement pour un repositionnement
stratégique
|
63
|
|
Les pistes de développement ont été
élaborées par le groupe de pilotage à partir d'un
état des lieux et des diagnostics interne et externe. Le groupe de
pilotage s'est attaché à identifier les grands axes
d'amélioration et d'innovation ainsi que les actions permettant de
concrétiser ces axes. C'est ainsi que trois grands axes ont
été mis à jour.
2008
2006
2007
Programme
3. Les axes de travail et planification Trois
grands axes sont établis.
AXE 1 : Une offre de prestations adaptées et
innovantes
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 1 :
Mener une réflexion sur la poursuite ou non des actions
engagées
|
A partir de la structuration de l'activité engagée
dans le cadre du DLA, identifier: ce qui constitue le coeur de
l'activité de l'association
les activités qu'il faut poursuivre
les activités qu'il faut arrêter ou faire
évoluer
|
Avoir une offre d'activités innovantes qui soit
adaptée à la réalité des besoins des publics
ciblés, aux attentes des institutions qui financent les actions et en
accord avec les valeurs et les ambitions de l'association
|
ACTION 2 :
Mener une réflexion autour de la création de
nouvelles activités
|
Compte tenu des opportunités, des compétences
disponibles en interne et des choix associatifs, identifier de nouvelles
actions à mettre en oeuvre
|
ACTION 3 :
Élaborer et mettre en oeuvre un projet associatif
|
A partir du diagnostic posé dans le DLA et du travail de
diagnostic mené au Mali, élaborer un projet pour l'association
Sahel Vert.
|
ACTION 4 :
Finaliser et engager un projet de restructuration des locaux de
SV
|
Élaborer un projet de construction d'un hall
d'activité en s'appuyant, autant que possible, sur les principes du
développement durable.
|
Avoir un équipement à la hauteur des ambitions
de l'association
|
Action 1 : Mener une réflexion sur les
activités existantes
Action 2 : Mener une réflexion autour de
nouvelles activités
Action 3 : Elaborer et mettre en oeuvre un
projet associatif
Action 4 : Finaliser et engager un projet de
restructuration des locaux de SV
Mettre en oeuvre le projet associatif
Elaborer le projet
Finaliser le projet et trouver d'éventuels financements
Engager les travaux
65
AXE 2 : Une organisation au service des buts de
l'association
|
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 5 :
Élaborer des outils de gestion des
ressources humaines
|
Après une réflexion avec chacun des salariés
sur son rôle au sein de l'association, et les tâches qu'il a
à réaliser :
Construire des fiches de poste
Élaborer un organigramme
|
Identifier les rôles et fonctions de chacun dans
l'organisation. Formaliser ces rôles et fonctions
|
ACTION 6 :
Élaborer des outils de suivi de la gestion
financière de l'association
|
Engager une réflexion autour des éléments
financiers à rendre plus lisibles
Identifier les indicateurs pertinents (prix de journée,
coût d'un intervenant...)
Élaborer et tester les tableaux de bords
adéquats Structurer l'utilisation de tableaux de bords pour
améliorer la lisibilité financière
|
Avoir une lecture des coûts de fonctionnement d'une
action.
Avoir une meilleure maîtrise du budget et des
financements.
|
ACTION 7 :
Redéfinir les missions et les rôles des
« instances
associative relais »
|
En conseil d'administration,
Faire le point sur les instances associatives statutaires et
celles non statutaires, sur leur fonctionnement, leur intérêt pour
l'association Ne conserver que les instances dont le fonctionnement apporte un
plus à l'association.
|
Clarifier et optimiser le fonctionnement de la vie associative
|
ACTION 8 :
Élaborer une charte des bénévoles
|
Engager une réflexion avec les bénévoles
autour de leur place au sein de l'association, autour du cadre de leur action,
des limites... et autour des engagements de l'association à leur
égard. Élaborer collectivement une charte des
bénévoles La diffuser auprès des
bénévoles
|
Situer et formaliser l'intervention des bénévoles
de l'association.
|
66
|
ACTION 9 :
Organiser une rencontre conviviale entre bénévoles,
administrateurs et salariés
|
Réfléchir aux modalités que peut prendre
cette rencontre : convivialité, échanges et réflexion
collective
Mettre en place cette rencontre 2 fois par an
|
Permettre l'enrichissement des réflexions de l'association
sur ses projets.
Favoriser la cohésion au sein de l'ensemble de
l'équipe de l'association.
|
|
|
|
|
Programme
|
2006
|
2007
|
2008
|
Action 5 : Élaborer des outils de gestion
des ressources humaines
|
|
|
Réflexion avec les salariés
|
|
Construction de fiches de postes, d'un organigramme...
|
|
|
|
Action 6 : Élaborer des outils de suivi
de la gestion financière de l'association
|
|
|
Réflexion sur les aspects financiers à rendre
lisible
|
|
Identification des indicateurs pertinents
|
|
|
|
Élaboration, test et généralisation de
tableaux de bord
|
|
|
|
Action 7 : Redéfinir les missions et les
rôles des « instances associative relais »
|
|
|
Engager une réflexion et poser des choix
|
|
Action 8 : Élaborer une charte des
bénévoles
|
|
|
Engager une réflexion avec les bénévoles
|
|
Élaborer et diffuser une charte
|
|
|
|
Action 9 : Organiser une rencontre conviviale
|
|
|
Réfléchir aux modalités d'organisation de la
journée
|
|
Mettre en place cette rencontre
|
|
|
|
68
|
AXE 3 : Une association mieux vue, mieux connue et mieux
perçue
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 10 :
Créer un site Web Créer et diffuser une
plaquette
d'information
|
Finaliser la structuration des activités de
l'association
Réaliser un site Web
Réaliser une maquette de la plaquette Faire appel à
des professionnels pour la mise en forme de la plaquette
Impression et diffusion
|
Présenter l'association et ses actions de façon
simple et attractive
Pouvoir apporter une réponse simple et rapide aux
personnes
qui demandent à connaître l'association
Institutionnaliser les actions
Faire connaître plus largement l'association
|
ACTION 11 : Organiser une journée
portes ouvertes
|
Identifier les personnes à inviter
Structurer la journée portes ouvertes : ce que l'on
veut montrer, qui est mobilisé... Proposer des ateliers de
découverte...
|
Mieux faire connaître l'association en montrant
concrètement ses locaux, ses activités, ...
|
ACTION 12 : Contractualiser les relations avec
les partenaires
|
Identifier les acteurs avec lesquels une relation partenariale
est engagée Entamer une négociation avec eux autour des attentes
réciproques, des objectifs, des outils d'évaluation de l'atteinte
des objectifs
Contractualiser la relation dans le cadre d'une convention.
|
Formaliser les relations avec les différents
partenaires
Cadrer de façon plus précise les actions
réalisées et les résultats attendus.
|
ACTION 13 :
Inviter les partenaires sur le site
|
Organiser des visites sur site pour les principaux partenaires ou
acteurs institutionnels
|
Permettre aux partenaires de mieux comprendre
l'activité de l'association et ses potentiels
|
Programme
|
2006
|
2007
|
2008
|
Action 10 : Créer et diffuser une
plaquette d'information
|
Finaliser la structuration de l'activité
|
|
|
|
Faire appel à un professionnel pour la mise en forme
|
|
|
|
Imprimer et diffuser la plaquette
|
|
|
|
Action 11 : Organiser une journée portes
ouvertes
|
Préparer la journée
|
|
|
|
Réaliser la journée
|
|
|
|
Action 12 : Contractualiser les relations avec
les partenaires
|
Engager une négociation
|
|
|
|
Contractualiser la relation
|
|
|
|
Action 13 : Inviter les partenaires sur le
site
|
Organiser des visites du site
70
4. Les pistes identifiées pour un positionnement
stratégique
Le Conseil d'Administration suite à la validation des
axes de développement décrits au chapitre
précédent, a décidé de créer un bureau
élargi ayant la possibilité de faire appel à des personnes
physiques ayant des compétences spécifiques. Ce bureau
élargi se réuni chaque dernier lundi du mois et se compose de
quatre commissions :
Commission éducative
Commission technique
Commission administrative
Commission de communication
Constat : Si la commission technique axée sur le
projet de restructuration de l'équipement a réussi, tant bien que
mal à fonctionner, les autres ont rencontré des
difficultés. Face à ce constat, plusieurs décisions ont
été prises:
Définir les actions du projet qui vont servir de base
à la réflexion aux quatre commissions :
La commission technique se penche uniquement sur :
ü Action 4 : Finaliser et engager un projet de
restructuration des locaux
La commission éducative se penche sur:
ü Action 1 : Mener une réflexion sur la poursuite ou
non des actions engagées
ü Action 2 : Mener une réflexion autour de la
création de nouvelles activités ü Action 8 : Élaborer
une charte des bénévoles
ü Action 9 : Coorganiser des rencontres entre les
bénévoles et les salariés
La commission administrative se penche sur:
ü Action 3 : Coordonne la mise en oeuvre du projet
associatif dans la conceptualisation
ü Action 5 : Élaborer des outils de gestion des
ressources humaines ü Action 6 : Élaborer des outils de suivi de
gestion financière
ü Action 7 : Préparation par les professionnels des
commissions, des outils
de réflexion
ü Action 11: Organiser une journée
portes ouvertes
ü Action 12 : Contractualiser les relations avec les
partenaires ü Action 13 : Inviter les partenaires sur le site
La commission de communication se penche sur :
ü Action 10 : Créer un site Web Créer et
diffuser une plaquette d'information
Systématiser les invitations écrites aux
commissions avec ordre du jour, les objectifs de la rencontre, l'envoi de
documents et de questions permettant aux participants de préparer la
rencontre.
Élaboration systématique de comptes rendus
simples, sur une page, indiquant : les présences, la thématique
abordée, les décisions prises, les personnes responsables de la
mise en oeuvre et du suivi des décisions.
La diffusion du compte rendu de la réunion doit
être réalisée dans un délai de quatre jours et
peutêtre modifié pendant une période de huit jours
après réception par les membres du Conseil d'Administration. Au
delà de ce délai, les décisions prises peuvent être
engagées si aucune remarque n'est faite.
Chaque commission a pour mission d'apporter des
éléments de réponse ou de cadrage pour la mise en oeuvre
des actions, mais pas nécessairement de mettre en oeuvre totalement
l'action en question.
Évaluation du Projet
Un outil d'évaluation de chaque action
Un outil d'évaluation de chaque axe.
L'évaluation fait partie intégrante de l'action,
l'association doit s'approprier ses
outils en définissant pour chaque action les
critères et indicateurs qui lui permet de réaliser
l'évaluation.
Qu'estce que l'évaluation ?
Évaluer consiste à :
? produire un jugement de valeur sur des faits ? en les
mesurant par rapport à un référentiel ? en utilisant une
démarche rationnelle
L'évaluation est :
? Une étape intégrante de l'action, construite et
méthodique
? Qui nécessite du temps et du recul, de la
sérénité et l'absence d'opinion pré
établie
Les 3 enjeux de l'évaluation :
Le contrôle
? Pour analyser, interpréter ce qui se passe. Donner du
sens à l'action.
La décision
? Continuer ou arrêter
? Permettre à ce qui finance d'avoir une visibilité
de l'action ? ElAvoir des outils et des repères
Les progrès
? Pour améliorer : évoluer, transformer,
réajuster les axes de travail ? Mesurer les écarts entre le
projet et l'action
Évaluer un projet c'est ... :
Rechercher si :
? Les moyens mobilisés (humains, financiers,
matériels, ...)
? La manière de faire (modalités d'intervention,
d'organisation, de coordination) sont en adéquation avec les buts.
Permettent de :
? réaliser les actions prévues
? atteindre les axes de développement fixés
Les 4 étapes d'une démarche d'évaluation du
projet
1. Formaliser un référentiel
Un référentiel c'est un document:
? qui regroupe des critères objectivement mesurables
? Partagées par les personnes concernées par
l'action (professionnels, usagers, bénévoles)
? Utile pour porter un regard sur l'action
? qui est propre à chaque association et à chaque
action
2. Choisir des critères et des indicateurs
Un critère est :
? Révélateur de la situation vécue et des
changements obtenus,
? Partagés et compréhensibles par tous : Public,
institution, financeurs
El
Se poser des questions:
? Compte tenu de l'objectif que je veux atteindre, à quoi
verraisje qu'il est atteint ?
? Certains critères ne se prêtent pas facilement au
recueil : indicateurs
Un indicateur c'est :
? Un indice, un signe
? Il témoigne d'un phénomène que l'on ne
peut saisir directement
El
Deux niveaux de traduction possibles
? Quantitatif : des chiffres
? Qualitatifs : souvent des comportements observables.
3. Recueillir des informations
Il s'agit
? De recourir à un processus formel
? qui permet d'obtenir des informations
? à propos du critère d'évaluation
considéré Quelques modalités classiques
? Questionnaires
? Examens
? Entretiens
? Observation de situations simulées ou réelles ?
Relevés, pointages
4. Traiter les informations
El Pour pouvoir être interprétées, les
données obtenues doivent être comparées avec un
référentiel
III. CONCLUSION DU 2EME CHAPITRE
En partant d'éléments contextuels et
d'éléments conceptuels, nous avons essayé d'établir
leurs liens et relations à un repositionnement stratégique de
l'association Sahel Vert dans la capacité d'implication des individus et
du collectif à la coproduction du projet associatif. Par cette
démarche nous essayons de vérifier les hypothèses
émises.
1. L'hypothèse
En intégrant la démarche de l'association Sahel
Vert dans le processus postcolonial, nous l'inscrivons dans la dynamique
processuelle d'altérité. L'altérité fait
référence aux valeurs par son processus qui place l'homme et la
femme tels qu'ils sont comme premiers sujets de droit.
L'homogénéité de la perception des
valeurs fortes partagées au sein de l'association Sahel Vert
relevée au cours du diagnostic interne, est un élément qui
tend à confirmer l'hypothèse. Cette
homogénéité trouve son sens dans les principes de
coproduction de mise en oeuvre de l'action associative de l'idée
à sa réalisation et son évaluation et restitution.
Un autre élément, qui tend à confirmer
l'hypothèse et apparaît comme un élément majeur, le
sentiment ambivalent, observé auprès de tout groupe humain, par
l'expression simultanée de réaffirmer la fidélité
à l'identité collective protectrice et d'aller rencontrer l'Autre
«différent» donc le confirmant dans sa nécessaire
existence. Cette relation à l'Autre différent induit une relation
d'altérité. L'abnégation dont fait preuve l'ensemble des
personnes constitutives du mouvement association observée, prenant en
compte la démarche de professionnalisation et d'institutionnalisation,
trouve son déterminisme dans le besoin d'ambivalence. Cette conjonction
de besoin de chaque être humain est un élément capital de
compréhension de longévité de l'action de "rencontre".
Dans un monde qui se voit sous le prisme de la mondialisation,
du développement durable et de l'Internet le besoin d'une affirmation
identitaire apparaît comme un élément central de nos
sociétés postcoloniales et impose un débat
nécessaire sur le multiculturalisme. L'espace associatif de
solidarité internationale offre un lieu de débat action.
Ce débat sur le multiculturalisme oppose de prime abord
deux positions à propos des normes réglementant la rencontre
entre « identité » et « altérité » et
les processus qui découlent de cette rencontre. Les mouvements sociaux
ont la tâche de recomposer ce que la rencontre entre identité et
altérité sépare de plus en plus dans nos
sociétés contemporaines. Cette tâche, emprunte de
subjectivisme, doit conjuguer les deux points opposés de la
modernité : l'identité, le sentiment d'appartenance - la
rationalité universaliste du marché, de la science, des droits de
l'homme en réinstaurant du lien social. Nous avons pu voir comment le
mouvement associatif de solidarité internationale, dans ses raisons de
l'engagement ,trouve ses fondements dans le lien social. Dans cette
triangulation que suppose une action associative de solidarité
internationale nous avons les éléments relationnels
d'identité, d'altérité et de lien social.
Ces éléments viennent confirmer
l'hypothèse que le mouvement associatif de solidarité, plus
précisément solidarité internationale force à une
relation d'altérité entre les personnes coproductrices de
l'action associative, ne laissant aucune place à des
éléments de contre hypothèse.
Il semble qu'une approche positive découle de cette
confirmation de relation d'altérité laissant apparaître une
perspective pleine de richesses et de promesses pour les relations humaines.
Il n'en demeure pas moins que la relation
d'altérité tout en étant confirmés au sein des
associations de solidarité peut par sa présence démontrer
qu'une relation de dominant à dominé demeure.
2.La contre hypothèse
En partant du constat qu'une association de solidarité
force à une relation d'altérité, nous pouvons trouver dans
ce constat une approche pouvant relativiser cette démonstration.
En effet, les éléments contextuels font
apparaître le processus postcolonial comme un nouveau projet humaniste
faisant son credo du respect de genre humain dans sa globalité et
totalité ainsi que son environnement.
Nous avons pu voir que l'identité et
l'altérité comportent des enjeux incontestables, potentiellement
conflictuels. Les situations conflictuelles du monde contemporain trouvent
leurs origines dans l'obligation d'un peuple ou d'un individu à
défendre son identité, ignorée ou bafouée par
l'Autre.
Les conflits identitaires peuvent être
instrumentalisés par un processus portant le nom de système
dominant libéral, pour des intérêts économiques, des
luttes de pouvoirs de tous genres. Nous avons pu voir que dans le processus
colonial et néo colonial la construction identitaire se fait contre
l'Autre appliquant une relation de dominant à dominé et
conflictuelle.
Dans le système mondialisé, la domination de la
loi du plus fort semble être la règle, une réalité
en partie darwiniste, avec tout le corollaire de personne à risque de
paupérisation et de marginalisation. L'Homme emprunt d'ambivalence va
favoriser par devoir de fidélité son "groupe" d'appartenance mais
en même temps "entretenir" suffisamment le groupe de l'Autre. Pour que
l'Autre nécessaire demeure. Une relation du plus fort et du plus faible
perdure pérennisant une relation de domination.
Ces éléments viennent plus modifier que
confirmer la contre hypothèse par le fait qu'ils confirment la relation
d'altérité. Mais cette relation d'altérité est
perçue comme une concession tactique faite à l'affirmation de
l'identité pour alimenter le système dominant laissant les
meilleurs places aux plus performants, pérennisant
une relation de dominant à dominé.
La contre hypothèse émise se situant dans
l'idée que le mouvement associatif de solidarité, plus
précisément de solidarité internationale maintient et
renforce une relation de dominant à dominé entre les personnes
coproductrices de l'action associative, peut être perçu comme une
conséquence de la relation d'altérité.
En arriver à ce constat, peut être terrible si
nous nous réjouissons d'un autre possible, mais un élément
subjectif vient d'être ajouté dans la notion des meilleures
places. Quelles références avons nous pour évaluer ces
meilleures places?
3. Le défi associatif : pour un projet
ambitieux
Malgré le constat qu'une relation
d'altérité ne garantit pas pour autant un avenir plus serein, il
nous appartient d'imaginer dans cette relation la construction et la mise en
oeuvre d'action de solidarité ayant l'ambition de créer de
nouvelles places et des meilleures dans les valeurs qu'elles incarnent, car
produites avec l'Autre et non au détriment de l'Autre.
Ce projet, est un document de travail qui va être
présenté au président du Conseil d'Administration et aux
membres afin d'y être débattu dans l'objectif d'en faire
l'écrit du projet associatif, permettant de définir les
orientations à court et moyen terme.
3EME CHAPITRE
AMBITIEUX
«dans la conceptualisation d'un projet
associatif résultant de processus qui
découlent de la rencontre
entre identité et
altérité »
80
D'UN DÉSORDRE APPARENT ... À ... UN ORDRE
GRANDISSANT
Au service de l'Homme
Le projet associatif et le rapport d'orientation sont deux
dynamiques interactives : l'une liée à la pratique de
l'association Sahel Vert et l'autre au sens que celleci entend
développer au service de l'Homme dans le respect de sa dignité et
de ses droits.
Une coproduction d'un collectif
Un projet et un rapport d'orientation qui constituent les
fruits d'une élaboration collective, parce que nous voulons vivre
ensemble dans un collectif de travail, mouvement entreprenarial avec nos
limites, nos différences, nos exigences, nos espérances sur le
territoire du Pays de la Région Mulhousienne en France et sur le
territoire de la Commune Rurale du Fakala au Mali.
Un système de valeurs
Un projet et un rapport d'orientation qui encouragent les
solidarités collectives et individuelles, forgent un système de
valeurs et suscitent la force du volontariat et du militantisme en contribuant
au dynamisme des territoires.
Une relation d'altérité
Un projet et un rapport d'orientation qui nous
entraînent dans une démarche, dans une aventure humaine et nous
ouvrent à la totalité du monde. Cette aventure est marquée
du concept d'altérité, certes aujourd'hui à la mode, mais
il illustre une nouvelle vision du monde dite postcolonialee en
rupture avec l'idéologie coloniale qui classait les êtres humains
en catégories opposées et imposait une relation de dominants et
dominés.
Un message compréhensible
Sans tomber dans les travers d'un idéalisme
fantasmé, qui n'a rien à voir avec la
réalité du vécu quotidien, il est
important de rendre accessible, lisible et crédible le message dont est
porteuse l'association Sahel Vert auprès de la société
civile, des élus et des autorités de l'État.
Conscient d'une réalité
l'Homme se définit aujourd'hui plus par ce qu'il a, que
par ce qu'il est. Il se veut possessif et individualiste, par cet état
il est en conflit potentiel avec l'Autre. Nous sommes obligés de nous
faire violence pour reconnaître ce dernier.
Une dynamique collective
Plus qu'acteur de notre citoyenneté, nous
pouvons être coauteur d'une citoyenneté qui se veut
résolument tournée vers l'Autre. Dans le cadre du Dispositif
Local d'Accompagnement, les bénévoles, les
bénéficiaires/acteurs, les salariés ont participé
à un diagnostic, confronté au regard croisé de la
théorie et de la pratique qui permet l'écrit du projet associatif
et le rapport d'orientation. Nous pouvons nous sentir concernés afin de
rendre ces textes mobilisateurs et fédérateurs pour tous, et pour
toutes les instances de Sahel Vert.
Le projet associatif et le rapport d'orientation nous
situent dans la société et dans une dynamique de
territoire.
I) LE PROJET ASSOCIATIF
INTRODUCTION
L'association est créée le 19 août 1991
par quelques professionnels des domaines de l'action sociale et de l'industrie,
ayant une solide expérience d'actions de solidarité en Afrique.
Les membres fondateurs ont fait partie des associations « TransAfrique
Opération », « Nouvelle Planète », « Entraide
par les Jeunes » et « Association Française des Amis d'Albert
Schweitzer ». Des actions de solidarité sont menées à
Sofara au Mali. L'association établit de réelles relations de
confiance. Des groupes d'adolescents et jeunes adultes français et
maliens participent à l'élaboration, la réalisation et
l'évaluation des actions.
En 1998, la Commune Rurale du Fakala (près du pays
Dogon, Mali), met à disposition de l'association Sahel Vert, un terrain
d'un hectare pour la construction du Centre Éducatif « An K Ta
N'Gnéfé » (Allons de l'avant), d'une capacité
d'accueil de 16 personnes. En 2002, les Mines de Potasse d'Alsace mettent
à disposition de l'association un site d'1,4 hectare, « La
Dynamitière », sur le ban communal de Wittenheim, au milieu de la
forêt du Nonnenbruch suite à l'avis favorable des 11 maires de la
Communauté de Communes du Bassin Potassique, pour la création
d'un Pôle Éducatif. Depuis 1991, 189 personnes ont
participé à 19 séjours de solidarité.
Dès 2002, dans le cadre de ce Pôle, de nombreuses
actions multi partenariales de solidarité locale et internationale sont
les supports d'accompagnements éducatifs et de mobilisation pour la
construction de parcours d'insertion. Le public bénéficiaire se
compose de personnes concernées dans les champs de la prévention,
de l'insertion et de la solidarité, en rupture avec la loi, en processus
de désaffiliation ou en volonté de construire un parcours
professionnel et/ou de formation, ainsi que leurs familles. Le public met en
place un relais de la Banque
Alimentaire en 2003 suivi d'un Pôle d'Initiatives en
2004, comprenant divers ateliers solidaires et pédagogiques. Le site et
ces ateliers sont animés par 4 salariés à temps plein et 5
en contrat d'insertion. Ils sont appuyés par 47 bénévoles
et encadrés par les 14 membres du Conseil d'Administration.
Les ateliers ont comme thématiques le
Développement durable (dans le champs des énergies renouvelables
et la sensibilisation à la protection de l'environnement tels que
l'entretien de la forêt et le recyclage du bois, la réparation de
poêle à bois, le recyclage de composants informatiques, etc), la
Santé (jardinage, remise en forme, cuisine, etc), la Famille (ateliers
parent enfant), la Citoyenneté (les règles communes, la
protection du bien commun, de l'environnement), l'Emploi (activités
artisanales de couture, mécanique, rénovation de l'habitat, etc),
l'Histoire et la Culture (L'Alsace, l'Afrique, les Mines de Potasse, etc). Des
rencontres et réunions autour de thèmes philosophiques
complètent ces activités.
Le public participe aux différents ateliers en fonction
de sa compétence et volonté. Un projet individuel est
établi pour chaque personne comprenant les objectifs et les
modalités d'évaluation. Ces deux dernières années,
83 enfants (0 à 7 ans), 124 jeunes (de 8 ans à 16 ans dont 50%,
en rupture scolaire) et 147 adultes ont participé à ces ateliers.
60% de ces jeunes ont retrouvé une issue favorable (formation, emploi)
et 10 créations d'emploi en CDI pour les adultes.
Les perspectives 2006 2008 confirment l'implication
dans les champs de la prévention, de l'insertion et de la
solidarité dans une action transversale favorisant une dynamique des
territoires du Pays de la Région Mulhousienne, de la Commune Rurale du
Fakala et le lien social par et pour un public cible. L'aménagement du
Pôle Éducatif Pôle d'Initiatives, en fonction des besoins,
va être le lieu de réalisation technique répondant au
concept du développement durable.
1. FINALITÉS
1.1. Les buts de l'association Sahel Vert
L'association à but non lucratif, sans connotation
politique ni confessionnelle, a pour objectif d'apporter son concours, par tous
les moyens appropriés, aux actions de prévention, d'insertion et
de solidarité menées localement et en faveur des pays dits «
en voie de développement », de créer des liens
d'amitié et d'échange entre les personnes qui partagent ces
idées et participent à ces actions, et de mener ces projets dans
le cadre du "développement durable".
1.2. Les finalités, le rôle de Sahel
Vert
Devenir un espace catalyseur des envies des personnes. Un lieu
où l'on peut « s'essayer sans l'angoisse de l'échec ».
Devenir le « miroir d'un autre possible » où les personnes ne
sont plus exclues pour leur différence, où cette
différence est une richesse, où ce que l'on produit ne nuit pas
aux générations futures.
1.3. Les valeurs portées
Les valeurs de l'association s'inspirent des droits de l'homme La
solidarité et l'entraide
L'engagement
Le respect des différences Le développement
durable
2. LES PRINCIPES FONDATEURS
2.1. Une offre personnalisée et
adaptable
Proposition d'intervention « sur mesure » ,
adaptée aux personnes, sur des créneaux n'existant pas ailleurs :
par exemple apprendre à des adultes à rouler à bicyclette
pour favoriser l'autonomie dans la perspective d'un emploi de proximité,
et jouant sur la transversalité des prestations.
Ne pas proposer d'activité de consommation, un
réel potentiel de créativité peut être
annihilé face à une logique du prêt à utiliser.
L'objet de consommation, au même titre que l'activité
consommée, peut être investi pour être modifié ou
détruit. Place à l'imagination, à la conceptualisation et
à la réalisation.
Les principes : chaque personne a des
compétences à mobiliser. C'est à partir de cellesci et non
de ses manques, qu'un travail d'accompagnement s'engage. Il s'agit alors pour
l'équipe d'accepter de se laisser surprendre et de ne pas succomber au
misérabilisme.
2.2. La participation comme principe d'action
Participation de l'ensemble des acteurs de
l'association, élus, bénévoles, salariés et
usagers à la réflexion globale, à l'action collective,
à l'aide à l'autre, « sur le mode du don contre don »,
chacun à son niveau, selon ses possibilités, ses envies :
l'usager prend une place de bénéficiaire/acteur.
Les principes: chaque acteur doit connaître
l'action de l'association dans sa globalité et la place de chacun.
Même si la décision finale appartient à la direction,
chaque salarié peut contribuer à la réflexion sur le
quotidien ainsi qu'à la stratégie de développement de
l'association.
2.3. Le transfert de compétences
Il s'agit de valoriser le développement des personnes,
l'acquisition de compétences entre les personnes du territoire du Pays
de la Région Mulhousienne, du territoire de la Commune Rurale du Fakala
et entre les personnes des deux territoires.
2.4. La mixité des publics
Permettre à des publics d'origines sociales et
géographiques et de cultures différentes de se rencontrer en
imaginant et participant à des actions solidaires.
La diversité d'origine sociale, professionnelle,
culturelle des encadrants salariés ou bénévoles et leur
forte disponibilité favorisent une dynamique et le lien social.
2.5. Les modalités d'intervention
Les spécificités de Sahel Vert
Une diversité des modes de prise en charge : tout public,
tout âge, tout statut, dans les champs de la prévention, de
l'insertion et de la solidarité ;
Une prise en charge individualisée et
contractualisée : un contrat individualisé avec chaque personne :
structuré, formalisé, validé, évalué et
autoévalué;
? Le transfert de compétences : entre les personnes du
territoire du Pays de la
Région Mulhousienne, du territoire de la Commune Rurale
du Fakala et entre
les personnes des deux territoires ;
? Les gens reçoivent et donnent : le constat du concept du
don et contre don, rendu obligatoire ;
? L'action Nord Sud et Sud Nord : une réalité
quotidienne ;
? La participation de l'ensemble du public présent
à la vie de l'association, aux différentes actions menées
... Cette participation s'appuie sur le développement de la
créativité du dit public;
? La formation des salariés dans une démarche
promotionnelle
? Une relation d'entraide en opposition à la relation
d'aide.
2.6. Les fondements pédagogiques
ü La pédagogie de la formation: inscrire
les personnes dans une démarche d'acquisition de connaissances, de
compétences, d'expériences ... Formés et formateurs sont
dans une démarche de réciprocité.
ü La pédagogie du projet: identifier les
solutions que l'on peut apporter à un problème, évaluer
les résultats obtenus ...
ü Des auteurs de références: FREINET,
La libre expression ; SCHWARTZ, Moderniser sans exclure, MAUSS, Don et contre
don ; CASTEL, la désaffiliation
II) LE RAPPORT D'ORIENTATION
INTRODUCTION
Une coproduction avec et pour le public accueilli
La présentation de l'activité de l'association a
été élaborée suite aux réflexions
menées en comité technique, améliorée en
comité de pilotage du dispositif local d'accompagnement. Il est apparu
important, au vu des valeurs et des principes de l'association, de construire
ce document en partant du public accueilli.
Auto définition des champs d'intervention
En effet, le public cible est coproducteur de l'ensemble des
actions avec les bénévoles et les salariés maliens et
français de l'association. Le public bénéficiaire se
compose de personnes concernées par les champs de la prévention,
de l'insertion et de la solidarité, en rupture avec la loi, en processus
de désaffiliation, en volonté de construire un parcours
professionnel et/ou de formation, ainsi que leurs familles.
Une présentation systématisée
Cette structuration de l'activité de Sahel Vert se
présente sous la forme d'un tableau global22, à partir
duquel, selon le principe des liens hyper texte et des codes couleurs, on peut
comprendre l'ensemble du fonctionnement de l'association.
Une idée de parcours
Les principes fondateurs énoncés orientent la
mise en oeuvre. L'idée force est de symboliser tout passage à
l'association comme un parcours favorisant la prévention, l'insertion et
la solidarité. Ce parcours est jalonné par quatre étapes
:
Imaginer conceptualiser : un projet individuel dans une action
collective
Mettre en oeuvre réaliser : concrétiser
l'action
22 voir annexe N°6
Faire le point évaluer : tout au long de l'action au
rythme prédéterminé Faire vivre pérenniser :
intégrer ce temps dans un parcours de vie
Un cadre de référence intra muros
Toutes les démarches administratives, éducatives,
et d'orientations
socioprofessionnelles ont leur origine d'action et d'organisation
dans le cadre du Pôle Éducatif Pôle d'Initiatives
ayant pour lieu d'application :
"La Dynamitière" ancien lieu de stockage d'explosifs
des Mines de Potasse d'Alsace un site d'1,4 hectare, sur le ban communal de
Wittenheim, au milieu de la forêt du Nonnenbruch en France;
"Le Centre Éducatif AN KATA G'Néfé" (Allons
de l'avant) un site d'1 hectare, sur le ban communal de Sofara, Commune Rurale
du Fakala au Mali;
Le trajet par voie routière de la France au Mali via
l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie.
Les deux centres "fixes" en relation permanente par le
système Internet sont les lieux de référence de toutes les
démarches.
Un cadre de référence extra muros
L'association porte l'action de solidarité dans le
cadre du Pôle Éducatif et du Pôle d'Initiatives, doit
pouvoir en faire référence à des instances
représentatives de la solidarité internationale pour confronter
son approche.
La formation initiale ou continue peut être un lieu pour
pouvoir confronter et éprouver les principes et les
références théoriques de l'association par les personnes
bénévoles ou salariés souhaitant s'engager.
Une hiérarchie de coordination
Chaque instance de l'association, Conseil d'administration,
Direction Cheville Ouvrière, l'Équipe pluridisciplinaire, les
instances représentatives des bénéficiaires acteurs ont en
référence une personne faisant le lien entre les instances ayant
à charge la coordination des actions. Cette personne, nommé par
le Conseil
d'Administration, tend dans ses méthodes de management
à favoriser une hiérarchie de coordination.
Préconisations
Structurelles :
Statut d'Organisation Non Gouvernementale Comité
éthique
Adhésion à un Comité de Recherche
Internationale
Opérationnelles :
Mise en place effective des commissions : Administrative
Éducative Technique Communication
Coordination effective des commissions : désignation du
mandataire Établir un calendrier de programmation des
préconisations
III. CONCLUSION DU 3EME CHAPITRE
Au delà des intentions, il y a les actes qui les
concrétisent, l'entreprise semble cohérente inscrite dans son
temps et son époque au demeurant ambitieuse. Avonsnous les
épaules assez larges pour porter une telle entreprise ou allons nous
avoir la surprise d'être en partie transportés par elle ?
Nombre de questions soulevées, entre autre un des
enjeux pour l'association, doitelle rester une identité ou doitelle se
diviser par réalisme économique ? n'a pas trouvé de
réponse dans cet écrit.
Des éléments prégnants figurent dans cet
écrit et vont pouvoir alimenter un débat nécessaire pour
une prise de décision collective.
93
CONCLUSION GÉNÉRALE
Ce travail a été annoncé comme un
écrit qui doit nous bousculer, nous faire rêver et grandir.
Annoncé comme tels des objectifs, nous pouvons les prendre un
après l'autre pour évaluer ce travail.
Bousculer :
Cet écrit est le fruit d'un travail collectif pendant une
période passionnante de professionnalisation et d'institutionnalisation
de l'association Sahel Vert.
L'action au quotidien demande une forte implication,
débordant souvent du "raisonnable" tout en demeurant dans l'incertitude
du lendemain.
Cette situation "extra ordinaire" nous amène à
côtoyer des personnes qui nous renvoient avec force à nos
responsabilités car il nous appartient de croire en l'action,
en termes de valeurs, de pertinence et de pérennité.
Rêver :
Dans les rêves les plus fous, quand la
réalité dépasse la fiction, il y a un sentiment non d'y
être arrivé mais de pouvoir aller encore plus loin. Ce travail
d'écriture a permis de pouvoir faire des arrêts sur image d'une
aventure qui a débuté il y a quinze ans. Nul ne peut aujourd'hui
affirmer qu'il a supposé un instant un tel parcours.
Nous nous posons la question de savoir si nous avons les
épaules assez larges pour porter le projet ou si le projet nous
transporte ?
La réponse est dans la capacité que nous avons de
faire la part des choses entre le rêve et la réalité.
Grandir :
Cette recherche s'apparente à s'y méprendre
à une démarche introspective dans ses éléments
de compréhension et d'éclairage de comportement
déterminé,
d'engagement pour un autre lointain collectivement et
individuellement. Un travail qui permet d'évaluer un parcours
professionnel, d'en mesurer les impacts.
Utile :
La recherche contextuelle et conceptuelle, a fourni de
réels éléments objectifs permettant la réflexion et
l'orientation argumentées du projet associatif en sortant du champ de
l'émotion. Non que cette émotion ne soit pas légitime mais
plus par ce qu'elle n'est pas toujours bonne conseillère. La part de
subjectivité dans toute action aussi rationnelle soitelle nous rappelle
à la dimension humaine car elle est création de l'Homme. Cette
dimension doit être perçue et intégrée à la
réflexion et à l'orientation du projet associatif. La
création de cette association en est bien imprégnée.
Pragmatique :
L'énoncé des hypothèses mettant en
opposition la relation d'altérité à la relation de
dominant à dominé laissant entrevoir qu'une situation en faveur
ou au détriment de l'autre semble à présent ô
combien emprunt d'à priori. L'ouverture proposée par le lien
entre la théorie et l'action nous laisse percevoir des pistes d'actions,
qui à leur tour vont passer sous le prisme de la théorie. C'est
dans ce mouvement d'aller retour entre la théorie et la pratique que le
pragmatisme agit.
Ambitieux :
De farfelue à expérimentale l'action de
l'association fait son chemin pour tendre vers le réalisme d'un projet
associatif. Il résulte du processus qui découle de la rencontre
entre identité et altérité pour
revendiquer la place du tiers qui forme ce triangle nécessaire à
toute impasse duelle.
En terminant la conclusion générale et donc ce
travail par les lignes de Gustave Massiah, nous pouvons convenir que
pratiquement une décennie plus tard les
prérogatives d'une nécessiteuse solidarité
internationale demeurent et se sont même confirmées.
Septembre 1998 Gustave Massiah :
"La solidarité internationale est une des
réponses majeures aux conséquences désastreuses de la
mondialisation néolibérale. C'est une référence et
une valeur centrale dans les luttes pour un droit international soucieux des
libertés individuelles et collectives, de l'égalité et de
l'universalité des droits. Le mouvement de solidarité
internationale est porteur de cette exigence.
Il n'en demeure pas moins traversé de contradictions,
confronté à l'institutionnalisation et à la
professionnalisation, et partagé entre des composantes et des cultures
internationalistes, développementistes et humanitaristes.
Dans cette situation, le travail de mémoire sur la
décolonisation est essentiel et fondateur. Parce que la
décolonisation, et la crise de la décolonisation que nous vivons
aujourd'hui, est un moment historique majeur dans l'histoire de
l'humanité, un événement qui caractérise notre
époque et son avenir. En mettant en perspective notre situation, nous
serons mieux en mesure d'apprécier la nouvelle articulation entre la
question mondiale, la question nationale et la question sociale. Et nous serons
mieux armé pour ouvrir le débat stratégique sur la
transformation sociale et politique à l'échelle du monde."
An Ka Ta N'Gnéfé Allons de l'avant
Remerciement
Si nous restons dans l'état d'esprit de l'ensemble de
ce travail, nous ne pouvons pas adresser de remerciement au risque d'être
dans une position ambiguë.
En effet ce travail est le fruit d'une coproduction,
s'octroyer le droit de remercier laisse entendre un reçu et une
appropriation, d'autant que remercier quelqu'un peut signifier une mise
à l'écart.
Il demeure que bon nombre de personnes ont contribué
à cette démarche, pourrions nous trouver ensemble un objet
symbolisant la contribution collective pour en prendre part?
À chacun son choix.
97
Bibliographie
Hannah Arendt,
"L'impérialisme. Les origines du Totalitarisme".
Edition Fayard, 1982.
Bernard Charlot & Dominique Glasman, (sous la direction)
"Les jeunes, l'insertion, l'emploi"
Pédagogie d'aujourd'hui, biennales de l'Éducation.
Paris, Presse, Universitaires de France 1998.
Alain Touraine,
"Qu'estce que la démocratie ?", Fayard,
Paris, 1994
Sous la direction de Michel Wieviorka,
"Une société fragmentée ? Le
multiculturalisme en débat", La Découverte&Syros,
Paris,1997
Sous la direction de José GOTOVITCH et Anne MORELLI
"Les Solidarités Internationales Histoire et Perspectives"
Labor, à Tournai en Belgique, février 2003 La Noria
Gregor Stangherlin,
"Les Acteurs des ONG L'engagement pour l'autre lointain",
L'Harmattan 2005,
Logiques Politiques
Jean ZIEGLER,
«LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE et ceux qui
leur résistent", Fayard 2OO2
LES ANNEXES
N°1 Sahel Vert est une association privée de
droit local, Alsace Lorraine
N°2 Le site de la Dynamitière
N°3 Dispositif Local d'Accompagnement
N°4 L'énoncé
autobiographique
N°5 Les documents administratifs du Centre An Ka Ta
N'Gnéfé au Mali
N°6 Le tableau hyper texte
N°7 Un exemple d'évaluation
Annexe N°1
L'association Sahel Vert est une
association
privée de droit local, Alsace
Lorraine
|
Annexe N°2
Le site de la Dynamitière
|
Annexe N°3
Dispositif Local d'Accompagnement
Comité d'Appui 68 du 23 mai 2005
SAHEL VERT
Date de la rencontre: 10/05/2005
Adresse : WITTENHEIM Adresse postale
Chemin des Charbonniers BP 3
68 310 Wittelsheim
N° SIRET : 452 760 283 000 13
|
Personnes présentes:
Association : Jacky CEROI ( délégué
général),
Patricia Schaeffer ( coordinatrice du Relais Sahel Vert) Mme
Nicole D'Angelo ( responsable de l'équipe éducative)
Alsace active : Nadia OUROUH
|
Rappel des objectifs du DLA et du diagnostic:
-faciliter la mobilisation des acteurs et la mise en synergie
des financements au profit de la consolidation des structures
développant des activités d'utilité sociale
créatrices d'emploi
-diagnostiquer la capacité de consolidation
économique des structures et élaborer en commun un plan de
consolidation des activités
1. Présentation
Historique
L'association a été crée en 1991.
Initialement l'objectif de l'association était inscrit dans la promotion
des actions en faveur des pays du SUD en vue de créer des liens
d'amitiés et d'échanges.
L'association a développé un partenariat
étroit avec la commune rurale du FAKALA au MALI : en effet SAHEL VERT a
des actions sur ce territoire qui permettent de favoriser les échanges
et l'émergence des projets humanitaires et solidaires.
Grâce à la construction de ces actions,
l'association a su développer un pôle éducatif - pôle
d'initiatives permettant d'offrir à différents publics un
véritable outil pédagogique.
Depuis la création de l'activité l'association a
élargi ses interventions en proposant des actions auprès des
personnes les plus démunies en Alsace.
L'association a été agrée par la DDJS
comme mouvement d'éducation populaire et habilitée par le
ministère de la justice en vue d'accueillir des personnes du milieu
carcéral. L'association a réalisé des démarches
administratives auprès de la PJJ pour la création du premier
centre éducatif renforcé dans le HautRhin. Le
projet de centre éducatif renforcé nommé
« AN K TA N'GNEFE » (« Allons de l'avant » en Bambara) a
obtenu un avis favorable du comité de pilotage national - un avis
très favorable du directeur de la DRPJJ et un avis favorable de la
Commission Régional des Oeuvre Sanitaire et Sociale.
L'activité
L'activité de l'association est structuré en
différents pôles ? Les activités du relais:
Le relais de la banque alimentaire :
L'association accueille principalement des personnes
originaires du Bassin Potassique et plus largement de la CAMSA. Ce sont des
personnes inscrites dans une situation précaire. L'association propose
des colis alimentaires une fois par semaine.
? 6000 repas ont été distribués en 2004
à 230 personnes différentes. ? L'association accueille 53
familles du territoire de la CAMSA.
Cette action permet de repérer les familles et de leur
offrir un espace d'accueil et d'échanger sur les difficultés
rencontrées par les personnes en vue de les orienter vers les
partenaires identifiés.
La dimension du don est fondamental dans la culture associative
de SAHEL VERT, en
contrepartie de la réception des colis alimentaires. Les
personnes proposent spontanément leurs services.
Les personnes se sentent ainsi valorisées et utiles,
soutenues et contenues dans un tissu sociale. Ces espaces d'expressions
permettent de détecter les compétences et les savoirfaire de
chacun.
Ces actions sont permises grâce à la mise en place
des différents ateliers:
-le jardin pédagogique :
Différents légumes sont produits par les
personnes en parcours d' insertion au sein du jardin pédagogique sur une
surface de 500 m2 : haricots, aubergines, cornichons, ail, oignons, carottes,
pommes de terre, citrouilles, tomates, choux, poivrons, poireaux, laitues,
basilic, menthe,
citrouilles, tomates,...
Cette activité est encadré par un moniteur
technique.
-atelier et recyclage :
Depuis peu un atelier de récupération d'ordinateurs
a été mis en place.
La récupération des ordinateurs pour les recycler
en vue de les envoyer au Mali ou équiper les familles en situation de
précarité.
-la cuisine pédagogique :
-cette action sera amorcée dans les prochains temps.
L'objectif est de transmettre aux familles des enseignements de
bases leur permettant de confectionner des repas équilibrés
à moindre coût.
Cette action a pour objectif de favoriser un espace
d'échange et de construire un premier pallier vers un processus de
resocialisation.
La capacité d'accueil prévue est de trois femmes
par journée.
- l'atelier mécanique :
Suite au constat réalisé par l'équipe
éducative, elle a décidé de mettre en place cette action.
En effet de nombreuses personnes n'assurent pas la maintenance de leurs
véhicules faute de moyens financiers. Ils prennent donc des risques
considérables.
C'est pourquoi l'association a décidé de mettre en
place un CIVIS permettant à un jeune de se former et de répondre
aux besoins des personnes en insertion.
17 familles bénéficient de la prestation, il reste
à leur charge le coût de la pièce détachée,
l'intervention n'est pas facturée.
Par ailleurs l'association a un partenariat avec l'association
Pompier Alsace Solidarité.
Les sapeur pompiers donnent des anciens véhicules, qui
seront remis en état par les deux associations puis transférer
dans les pays du Sud.
l'atelier bois :
Le bois est récupéré dans le cadre de
l'entretien de la forêt, il sera à terme destiné aux
familles qui ont une cheminée en vue de réaliser des
économies d'énergie.
-l'atelier couture:
Les personnes particulièrement les femmes
réalisent, sous la tutelle d'un accompagnent technique qui a
créer son atelier à Mulhouse, des travaux de raccommodage
courants ( ourlets, ...) et des oeuvres collectives en destination des enfants
( déguisements )
l'atelier remise en forme:
L'objectif est de créer une activité
récurrente de remise en forme au sein d'un local adapté.
Pour le moment, l'association propose une action hebdomadaire de
course à pieds.
5 femmes isolées participent à cette action.
L'image de soi: une action coiffure est prévue pour
proposer des prestations en vue de se valorise et d'avoir confiance en soi.
-l'atelier animaux :
Un enclos est consacré à l'entretien des
animaux. Pour les personnes les plus en difficultés il est important de
trouver des espaces d'investissement affectif possible qui n'engage pas «
négativement » « au moins les animaux ne m'ont jamais
déçus » dixit une usagée du relais. Cela permet
d'amorce d'une discutions voir un travail sur la vie affective.
-l'atelier parents enfants:
L'association propose des thématiques consacrés aux
rapprochements
intergénérationnelles.
Les thèmes abordés sont :
-la sécurité routière
-la lecture
-l'alimentation
-l'environnement
? Les publics accueillis au sein de l'association
:
L'association a été habilitée pour
accueillir des publics différents , leurs présence s'explique
soit pour des difficultés liés à la
précarité, des sanctions disciplinaires ou des modalités
d'aménagement de la peine carcérale ( travaux
d'intérêt généraux) ou pour des raisons de formation
et de construction vers un parcours socioprofessionnel.
La typologie du public et modalité de prise en charge :
a.Les personnes accueillis au sein du Relais banque
alimentaire : -l'association accueille 53 familles relevant du RMI, de
l'ASS
-6 hommes isolés
-115 enfants de 3 à 16 ans
-27 bébés de 0 à 3 ans
-Les personnes bénéficiaires ont entre 22 ans et 70
ans
-Entre 2002 et 2003 la population précaire s'est
rajeuni
-Le pourcentage le plus élevé des personnes en
insertion ont entre 30 et 45 ans -la durée de fréquentation est
de 8 à 12 mois
-75 % du public reste au sein de l'association en vue de partager
un moment d'échanges
-90 % du public participent à des activités
proposées par l'association
-Les personnes ont un faible niveau scolaire mais disposent de
véritables compétences techniques ( dans les métiers du
bâtiment ou de l'artisanat )
-Les responsables pédagogiques pensent qu'une dizaine
de personnes ont le potentiel pour créer leur propre activité,
toutefois ils semblent êtres freinés par les démarches
administratives.
Les scolaires : Le dispositif Horizons
C'est un dispositif qui est articulé entre les
associations SAHEL VERT THEMIS la CAMSA l'Éducation Nationale. Une
convention formalise le partenariat. Le dispositif répond aux situations
de crise des jeunes de 13 à 16 ans qui sont en procédure de
discipline au sein de leurs établissements scolaires. Cette action
permet de sensibiliser le jeune sur les problématiques éducatives
et sur la citoyenneté.
Cette année 25 jeunes ont été accueillis.
Le public carcéral :
5. Le dispositif TIG
L'association a accueilli des jeunes entre 18 et 20 ans qui ont
réalisé des infractions.
L'ouverture du centre le weekend permet d'accueillir les jeunes
qui ont une situation professionnelle.
Deux jeunes ont bénéficié de cette action
Les mesures de réparation:
Ce dispositif est géré par la protection
juridique de la jeunesse. Ce sont des mesures de réparation
éducatives effectuées par les mineurs qui ont commis des
infractions mineures.
La durée est de 1 à 3 jours
4 jeunes ont bénéficié de cette action sur
le territoire.
Un projet d'accueil du public est en cours . Le
délégué du SPIP souhaite confié cette mission dans
le cadre de l'accueil du public à la sortie de prison.
Le public jeune :
L'association est identifiée comme un appui technique pour
la réalisation de projets.
En effet tout jeune (étudiant, lycéen ou
demandeur d'emploi) intéressé peut venir à l'association
pour bénéficier d'un cadre méthodologique permettant aux
jeunes de structurer leurs projets.
Ils sont examinés par l'association à partir du
mois de janvier.
Les membres de l'association rencontrent
régulièrement les porteurs de projet pour faire le point,
l'évaluation et finaliser la démarche. C'est le groupe de jeunes
qui est le porteur du projet.
Cette expérience permet aux jeunes d'acquérir une
technicité et de rencontrer les
différentes institutions.
Ministère des affaires étrangères,...
? 18 séjours ont été organisés autour
de la thématique de solidarité ? 167 jeunes ont participé
à l'élaboration du projet
? 147 personnes ont un emploi stable
e. Les stages découvertes :
L'association accueille les personnes orientées par les
partenaires de la formation et de l'insertion socioprofessionnelle pour offrir
aux personnes la possibilité de découvrir le monde associatif,
les différents partenaires de la formation.
Les activités transversales :
Une fête annuelle est organisée chaque année
par l'association.
Synthèse des différentes
activités et articulations avec les différent
publics L'association SAHEL VERT
Le public carcéral : le dispositif TIG et mesure de
réparation
Le public orienté par les conseillers en insertion
Le public dit du relais Les 53 familles
|
Le public horizons : les scolaires en mesure disciplinaire
Les ateliers du relais comme support pédagogique,
éducatif et social
Les ateliers concourrent à la construction de la
solidarité auprès des différents publics *
|
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|
Appui technique et méthodologique
De la construction à la réalisation du projet
|
Le public jeunes : la bourse aux projets
|
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|
|
* les publics participent de manière
concomitante à l'ensemble des activités proposées par
l'association.
? Les projets en cours
La cuisine pédagogique :
L'association souhaite mettre en place l'activité de la
cuisine pédagogique de manière active en recrutant une personne
en insertion pour assurer l'animation.
Le Centre éducatif renforcé
Depuis 2001, l'association a entamé une réflexion
pour créer le premier Centre Educatif renforcé sur le territoire
du HautRhin.
L'établissement accueillerai 7 jeunes et
nécessitera la création de 11 salariés permanents pour le
fonctionnement de l'activité selon la direction.
La thématique s'articulera autour d'un projet de
solidarité en destination du Mali. L'association compte aménager
des wagons lits qui permettent de mettre les jeunes dans une condition de
passage et dans un cadre de réflexion vers l'avenir et le parcours de
professionnalisation à construire.
Le projet est à l'heure actuelle à la
préfecture du HautRhin, la décision est en cours.
Les Ressources Humaines :
L'association a 9 permanents :
? 1 délégué général en CDI
? 1 responsable éducative en CIE
? 3 moniteurs techniques ( 2 CES et 1 CIVIS )
? 2 éducateurs techniques spécialisés en CIE
? 1 secrétaire en CDD
? 1 animateur en contrat de qualification
L'association souhaite pérenniser les emplois.
Tous les salariés ont bénéficié d'une formation
qualifiante de moniteur technique ou d'éducateur. Données
financières sommaires
Constat :
Le compte de résultat présenté correspond
davantage à un tableau de trésorerie. L'association a
présenté un compte de résultat où des postes de
bilan apparaissent comme les subventions à recevoir qui correspondent
à l'actif du bilan.
Les frais financiers sont importants : l'association est en
cours de négociation pour bénéficier d'une subvention
exceptionnelle de la banque dans le cadre d'un mécénat.
Le rendezvous est prévu pour le 24 mai 2005 avec le
Crédit Mutuel.
Les déplacements correspondent à un budget
consacré et à des investissements liés aux projets
d'aménagement au MALI et sur le site de SAHEL VERT ce qui doit
apparaître dans l'actif et non dans le compte de résultat.
L'ensemble des postes doit être ventilé entre le
compte de résultat et le bilan. Nous avons retraité une partie
des éléments financiers qui doit être validée. Le
personnel a été recruté en 2004, ce qui explique l'absence
des charges de personnel en 2003.
L'association est très dépendante des
subventions
Les partenaires financiers:
La politique de la ville : 14 000 €
La protection judiciaire de la jeunesse : 3000 €
La direction départementale de la jeunesse et des Sports :
12 298 €
La CAMSA : 26 750 €
La fondation de France : 12 500 €
CNASEA : 16 293 €
Le PLIE : 3 500 €
La liste n'est pas exhaustive.
Vie Associative
Le président est René Nething:M président de
la structure depuis 2002 .
Le président délégué est Hubert Nimtz
- Principal du collège René Cassin à Cernay
La vice présidente chargée de l'Animation est
assistante maternelle Le responsable technique: Un architecte
Le trésorier est coursier en assurance
Le trésorier adjoint est technicien à France
Télécom
La secrétaire est Secrétaire à la CAIRPSA/
CARPRECA
La secrétaire adjoint est chargé de mission
à la sous
les assesseurs sont:
Adjoint au maire de la ville de Rischwiller - directeur de
banque
Adjoint au maire de la ville de Wittenheim
Adjoint au maire de la ville de Wittelsheim - Directeur
d'école à la retraite Un journaliste
Les besoins, la demande
L'association après avoir construit son projet sur des
valeurs militantes , elle souhaite construire un projet professionnel
répondant aux exigences des différents partenaires.
En effet l'originalité des activités
organisées par l'association et l'articulation interpellent les
institutions dans la mesure où les activités de la structure et
les
actions réalisées auprès des
différents publics peuvent porter à confusion L'association
souhaite en outre développer l'activité de la cuisine
pédagogique.
Le Centre Educatif Renforcé est un projet porté
fortement par l'association, l'attente ne permet pas aujourd'hui d'avancer dans
la concrétisation du projet. Toutes les démarches administratives
ont été réalisées auprès des
différentes institutions. Sahel vert s'interroge sur l'articulation des
deux projets au sein de l'établissement.
2.
Conclusions - préconisations
La diversité des activités semble être un
atout mais aussi une fragilité. En effet malgré
l'intérêt des activités pédagogiques et solidaires,
elles semblent ne pas être valorisé à leur juste titre.
C'est pourquoi il est important de redonner du sens et d'harmoniser les
différentes activités sur un socle commun. ( cf la proposition
d'intervention) en vue d'offrir la meilleure lisibilité.
Nous rappelons à l'association qu'il est indispensable de
clarifier à terme et de garantir l'indépendance des deux
activités : celles du SAHEL VERT et du projet CER .
Il sera indispensable de mettre en place des outils de gestion :
comptabilité analytique, procédures de justificatif de
remboursements de frais (notamment au MALI)
Concernant les éléments financiers nous invitons
la structure à participer aux formations collectives organisées
par Alsace Active et la Direction Départementale du Travail de l'Emploi
et de la Formation qui auront lieu le deuxième semestre Nous invitons
l'association a prendre par la suite un expert comptable
3. Cahier de charges
1. Problématique
L'association après avoir construit un projet militant
souhaite se professionnaliser et construire une crédibilité
auprès de l'ensemble des partenaires. Cependant son originalité
et la multiplicité des activités semblent constituer un frein
dans l'évolution de son projet.
2. Objectifs de la mission
a. Aide à la construction d'une stratégie
pour pérenniser l'activité de l'association :
En travaillant sur le projet associatif, élaborer une
stratégie d'intervention, plan d'action, définir les
modalités de conduite et de gestion
b. Conduite opérationnelle :
Mise en oeuvre d'outils de gestion et appui méthodologique
de construction de partenariats
3. Contenu de la mission explicitant les
objectifs
en s'appuyant sur les valeurs, l'histoire de l'association,
le consultant construira une stratégie d'intervention permettant
à la structure de retravailler sur son projet associatif de fond
en clarifiant les différentes activités et
l'articulation découlant du projet global
en sensibilisant les salariés sur la méthodologie
et la construction de projets envers les partenaires institutionnels ( quelles
sont leurs attentes ? comment l'association peut grâce à son
savoir faire répondre aux attentes des partenaires ? )
en consacrant une partie de la mission à la mise en
place d'outils de gestion de pilotage (en sensibilisant le directeur et
l'équipe, les composantes du compte de résultat, du bilan et du
plan de financement ) , du coût effectifs de chaque activité.
4. Méthodes de travail
-Le bureau, et les salariés seront les acteurs
mobilisés par priorité (bureau, conseil d'administration,
équipe des salariés, partenaires, financeurs...)
-la démarche d'implication : participative, directive...
Exemple :
Le cabinet favorisera la démarche participative : le
"faire - faire" encadré par une méthodologie rigoureuse et
l'apport d'éléments de contexte précis
L'essentiel de la mission consistera en la proposition d'un
cadre et d'un référentiel de compétences, compléter
par un important travail d'écriture et/ou de supervisi
Compétences exigées : bonne connaissances des
rouages institutionnels Maîtrise des outils financiers
5. Durée
8 jours seront consacrés à la mission. Le cabinet
détaillera leur répartition avec autant de précision que
possible
6. Financement et conventionnement
Alsace active financera l'intégralité de la
mission sur le fonds d'ingénierie mutualisé du Dispositif Local
d'accompagnement (DR CDC, DDTEFP, FSE). El Une convention tripartite sera
passée entre l'association, le cabinet retenu et Alsace active.
7. Délais de réponse et de
réalisation
Les réponses devront parvenir dans un délai de 2
semaines à partir de la réception de l'appel d'offre, à
Alsace active, 31 rue du Faubourg National 67000 Strasbourg, de
préférence par mail, à
nourouh@alsaceactive.fr
La réalisation de la mission s'effectuera sur une
période de 3 mois, selon un planning qui reste à convenir avec
les porteurs
8. Interlocuteur
? Durant la mission, les interlocuteurs principaux seront au sein
de l'association SAHEL VERT ( le délégué
général, Jacques CEROI )
? Alsace active s'assurera du bon déroulement de la
mission toute en laissant les parties la concrétiser. Alsace active sera
informé de toute évolution de la mission qui de rentrerait pas
dans son cadre. Suivant son importance, il sera alors décidé de
l'accepter avec l'avis du comité d'appui ou de suspendre
l'exécution
de la mission.
9.Documents attendus, modalité de
restitution
La mission donnera lieu à la rédaction du rapport
final présenté par le cabinet à l'association et à
Alsace active. Plus qu'une présentation formelle, ce sera l'occasion
d'échanger sur l'évolution constatée en cours de mission,
les constats partagés, les éventuelles divergences et surtout les
actions restant à mener
10.Modalités d'évaluation de la
mission
Le rendu final sera l'occasion d'évaluer la mission,
à la fois par l'appréciation général de la
structure, du cabinet et d'Alsace active, et à la fois par sa
conformité aux cahiers des charges et à la proposition
retenue.
En cas de désaccord, un complément pourra
être demandé.
En cas de désaccord persistant, une conciliation sera
organisée à la demande de la partie la plus diligente, en
présence du comité d'appui.
11. Choix du consultant retenu
Si Alsace active s'engage à proposer plusieurs
propositions de cabinets à la structure, seule cette dernière
choisira le cabinet retenu, en toute liberté.
4.Consultants proposés
Marie Jeanne Cordelette
15 rue d'En Bas Foucaucourt HorsNesle
06 76 81 73 08 Saenger
13 rue de Pablo Picasso
68 260 Kingersheim
03 89 57 22 65
Annexe N°4
L'énoncé autobiographique
... une période d'adolescence où l'espace de
contestation et d'opposition est contenue par l'action ...
Une pratique de sport en équipe, du football en club
pendant dix ans s'en suit une passion pour les sports de montagne
principalement de l'escalade et de l'alpinisme. Cette passion me permet
d'entreprendre avec quelques copains de cordées l'ascension de sommets
alpins. Les heures d'entraînements sont récompensées par le
partage des émotions de joies, de tristesses, de peur, la
complicité et la confiance auprès de ses « grands
frères » m'ouvrent sur d'autres possibles.
Les peurs exacerbées de mes parents me permettent de
m'opposer à eux et de leur démontrer qu'ils peuvent me faire
confiance - nous faire confiance - nous sommes toujours de retour - de ces
défis insensés, pour cette « conquête de l'inutile
» nommée comme du bon temps, du loisir. Nous faisons le constat de
valeurs communes : l'effort l'abnégation - la volonté
d'entreprendre mais à des fins immatérielles.
Je travaille pendant les vacances scolaires pour pouvoir
m'acheter du matériel - mes parents prenant part en confectionnant des
habits de haute montagne.
. ... l'engagement prend visage ...
Les différentes expériences de « job
d'été » me font rencontrer des personnes
déterminées dans leur engagement pour l'intérêt
collectif au détriment de leur propre l'intérêt. Dans une
usine de mise en conserve de fruits et de légumes, une jeune femme d'une
trentaine d'année représentante du personnel, syndiquée,
mène une lutte farouche pour de meilleures conditions de travail,
poussée par ses collègues ouvriers - elles écrit des
tracts - réclame des entretiens sur les conditions de
sécurité, des temps de travail relève les comportements
humiliants de la part de quelques personnes de la direction et les menaces de
licenciement. Cet été là, nous avons programmé
l'ascension du Mont Blanc. Il nous faut un weekend du vendredi aprèsmidi
au lundi matin. La direction refuse cet aménagement d'horaire du
vendredi après midi. L'intervention du délégué du
personnel est payante.
Au sommet du Mont Blanc, à 4807 mètres
d'altitude, le dimanche matin, mes pensées vont vers cette personne pour
son engagement et ses convictions.
De retour le lundi matin, après juste deux heures de
sommeil, je dois quitter le service de conditionnement et me trouve à la
mise en four pour la stérilisation des conserves.
Le risque d'accident par brûlure au contact de la
tuyauterie de vapeur est exacerbé par mon in expérimentation du
milieu et par mon manque de concentration. J'interroge mes collègues du
jour sur ces conditions ; des revendications fortes sont déposées
auprès de la direction pour plus de protection, depuis des années
mais aucune réponse n'est faite. Nous sommes fin du mois de juillet
1979, la saison des fruits et des légumes bat son plein - nous nous
organisons pour que les quelques organes de protection thermique des moteurs
des convoyeurs déclenchent régulièrement. Le temps
d'intervention du préposé à la maintenance permet une
pose...
Les heures supplémentaires sont exigées par
certains contremaîtres pour terminer le cycle de stérilisation.
À la fin du mois, un ouvrier réclame le paiement des heures
supplémentaires « tu peux le prouver que tu es resté plus
longtemps ? Alors situ veux revenir demain .... » Cette scène est
déterminante ; je souhaite en faire part au délégué
du personnel qui est toujours dans le service de conditionnement. Elle me fait
savoir que là sont ses limites et qu'elle ne veut pas aller plus loin au
risque d'être licenciée. Je suis convié à quitter
l'entreprise après une forte altercation avec le contremaître.
... l'espace familial - l'espace associatif - des lieux de
confrontation ...
L'implication auprès de l'Association Cultures et
Loisirs d'une cité minière me sensibilise par Amnesty
International au massacre de la population cambodgienne par le funeste Pol
Pot.
Les terribles images de la famine frappant les peuples
subsahéliens lors des grandes sécheresses fin des années
70 me révoltent. Nous participons à la campagne du Comité
Catholique contre la Faim et pour le Développement.
La situation sur la scène internationale crispante
entre les États Unis d'Amérique et l'Iran, les pressions de
l'URSS, de la Chine - la remise en question du modèle communiste - la
démonstration du possible du système capitaliste, font que les
discussions au sein de la famille sont animées.
La complexité de la situation, mes limites de
compréhension, ma force de révolte, mon envie d'agir, font que
j'abrège ma scolarité et devance mon appel du service militaire
pour me libérer au plus vite de cette obligation. Je suis invité
à réfléchir pour une démarche d'objecteur de
conscience mais que je ne suis pas prêt à l'assumer.
. ... une décennie comme mineur de fond...
Dès le retour de l'année de service militaire,
j'ai l'opportunité de vivre une expérience professionnelle
exceptionnelle, une continuité dans la lignée familiale et
sociale, petitfils de mineur, fils de mineur - me voici à vingt ans
comme d'autres collègues de la même génération, au
fond de la mine - dans le monde des anciens - travaillant dans mon corps de
métier, où je prends plaisir et participe à une formation
qui me qualifie en tant qu'Artisan Dépanneur Polyvalent - un pouvoir
d'achat conséquent - des avantages sociaux - la possibilité de
participer à des luttes sociales - un sentiment d'être en phase
avec mon environnement social et affectif.
...une lutte sociale légitime dans le microcosme des
mineurs ...
Les revendications salariales, les défenses des acquis
sociaux - la remise en question du statut du mineur sur le territoire
français les difficultés financières de l'entreprise dans
un groupe financier excédentaire - les spéculations sur la
matière première - la défense du patrimoine d'une histoire
d'un territoire faite de courage et de détermination d'hommes et de
femmes d'ici, de Pologne ou d'Italie.
Je participe activement aux manifestations, mais je me sens
parfois en inéquation entre les revendications «d'acquisition»
et les inégalités dans le monde...
... il faut aller voir et ressentir sur place ...
L'envie de voyager me taraude depuis mon plus jeune âge.
À huit ans devant une photo de la forêt québécoise
parée des couleurs de l'été indien, je m'exclame que je
vais y aller un jour... en guise de réflexion de la part de ma tante
« pourquoi pas la Chine t'en que tu y es ». En 1984 je lui envoie une
carte du fin fond des Rocheuses Canadiennes avec en épitaphe « le
bonjour de la Chine ». La rancune est à la hauteur de ma
sensibilité.
J'apprends les rudiments du voyage, je grandis à
travers ces expériences de voyage.
En 1986, en Égypte dans le souk de Suez, je crains une
agression, alors que c'est une maman et son enfant qui me demandent quelques
oranges ... ma réaction démesurée de peur me
déchire - très vite l'intérêt se porte plus sur les
conditions de vie que sur les paysages.
... entre l'envie et la capacité de
l'assumer...
En 1987, je pars en Inde, à Calcutta. L'intention est
de donner un coup de main dans les différents centres accueillant et
hébergeant des personnes prisonnières d'une misère
matérielle qui se traduit quasiment à une nudité. Je
prends en pleine figure cette violence du monde - cette pauvreté
poussée à l'extrême je sens cette odeur de la mort - je
donne la main, ultime geste d'humanité, à un homme qui se meurt
... le mouroir de Kalighat est un lieu où l'être humain peut
mourir dignement.
... l'engagement doit être total...
J'oriente mes lectures - la révolte gronde en moi - je
ne comprends plus trop bien l'acharnement de mes collègues mineurs
syndicalistes à réclamer toujours plus - alors que le standing me
semble incroyable - je m'enferme dans ma révolte « tu as raison
mais que peuton faire ».
La question est là, « que peuton faire » pas
de misérabilisme - de la joie de vivre
- du plaisir à entreprendre - en 1989 avec six adolescents
du Bassin Potassique nous montons une opération nommée «
Groupe Gabon ».
Sur les traces du Grand Docteur de Lambaréné,
nous proposons à la direction de l'Hôpital Albert Schweitzer une
action de solidarité pendant cinq semaines. Elle nous propose de peindre
les cases du Village de Lumière, le village des lépreux. Novices
dans la construction d'un tel projet, nous obtenons le soutien d'un conseiller
général, des élus municipaux et de la Direction
Départemental Jeunesse et Sports.
L'opération mobilise nos parents, nos grandsparents
pour des actions d'autofinancement et rend la solidarité internationale
concrète auprès des personnes de la cité. La forte
participation des familles, des amis, des collègues mineurs des
représentants syndicaux le démontre.
En quelques mois, les soutiens financiers de l'État -
des collectivités - les recettes des actions d'autofinancement - les
dons privés permettent de boucler le budget.
L'action est celle d'une cité qui porte un groupe. La
médiatisation se fait presque naturellement - dans la presse locale qui
relate le projet et sa réalisation, les photos témoignent de la
participation collective à l'action où chacun peut se voir -
à notre retour, nous rendons compte de l'action du séjour de
solidarité le fruit de l'investissement collectif et nous participons
à une émission radiophonique.
... l'euphorie passe, l'expérience reste...
Fort de cette aventure, ayant gagné quelques
notoriétés, dès mon retour après un congé
sabbatique de six mois, les services « logement » de mon employeur me
propose un appartement de service deux fois plus grand et je suis nommé
membre du jury pour les examens professionnels.
Je prends conscience de pouvoir choisir entre une
carrière professionnelle évolutive stable -
économiquement intéressante... et continuer à mener
quelques actions de solidarités, où de tout quitter
professionnellement et m'impliquer totalement dans une action de
solidarité en faisant de l'espace, du milieu de vie
mon quotidien.
... les risques sont limités ... la base arrière
est là ...
Je quitte les Mines de Potasse d'Alsace et je pars au Gabon
où je trouve rapidement du travail en participant à la
construction d'une salle polyvalente, lieu pour du soutien scolaire et des
actions d'alphabétisation.
À la fin de cette expérience humainement
très riche, une détermination renforcée par des
interrogations profondes, j'ai l'opportunité de signer un contrat avec
la Fondation Internationale Albert Schweitzer, pour un poste de responsable
technique. Le contrat est de tout autre nature, les conditions sont nettement
meilleures en structure et en moyens financiers. J'occupe une fonction de
responsable technique ayant un rôle de coordinateur.
La vie collective, la confrontation culturelle, coordonner
l'action de trentedeux agents des services techniques dans huit corps de
métiers différents me font découvrir d'autres possibles et
me renforcent dans mes convictions du travail collectif.
L'expérience, du point de vue professionnel, est d'une
incroyable intensité - bien que difficilement comparable à
l'expérience du fond de la mine - je reste dans cette impression de
diversité, de multitude de situation, d'interaction entre
différents corps de métiers, le besoin d'imaginer d'inventer -
de rechercher théoriquement - de combiner, l'aventure technique au
quotidien.
Mes parents viennent au Gabon pendant sept semaines et
participent bénévolement à diverses actions.
... l'action masque les questions fondamentales
Depuis le Gabon et entre deux séjours en France, je
m'implique dans la construction d'un nouveau projet du « Groupe Gabon
» pour un séjour de solidarité à
Lambaréné.
Enfermé dans la réalisation, sans me poser de
question sur le sens de l'action, je
m'attache au « faire ».
Le résultat quantitatif est probant, seize personnes
participent aux séjours, le volume financier nécessaire est
doublé par rapport à la première expérience. Toutes
les personnes qui ont participé au premier séjour, à
l'exception d'une, participent à la deuxième édition et
surtout entraînent dans leur intention autant de personnes.
Quelques questions émergent, quant au sens de l'action
- des états d'âme de l'un ou de l'autre apparaissent durant le
séjour - l'action en tant que telle est la résultante d'une force
collective au profit de l'individu.
... ces interrogations qui me reviennent en force...
La Fondation Internationale Albert Schweitzer souhaite marquer
l'anniversaire des 80 ans de la venue d'Albert Schweitzer à
Lambaréné, par un colloque sur le thème de la fin de la
famine dans le monde pour l'an 2000. Une préparation de plus de neuf
mois est nécessaire. Le directeur de l'hôpital arrive à
mobiliser l'ensemble du personnel, la fête bat son plein - deux
lauréats du Prix Nobel de la Paix y participent, les plus hautes
autorités du Gabon sont présentes - les phares de l'information
internationale sont braqués sur cet événement.
Une charte portant sur les préconisations pour la fin
de la famine dans le monde pour l'an 2000 doit être remise aux Nations
Unies, cosignée par les dignes participants.
Les lampions sont encore chauds, les papiers gras ne sont pas
encore retirés que les bonnes intentions sont déjà
oubliées.
Les images de ces corps torturés par la
médiocrité humaine - ces êtres humains mourant de faim, ici
ou làbas, le combat a du sens uniquement si l'événementiel
n'est pas une finalité en soi.
Les évènements se précipitent, le
directeur en poste souligne l'incohérence de la gestion entre cet
événement extrêmement onéreux et les frais de
fonctionnement de l'hôpital.
D'un événement qui se veut humainement d'une
dimension universelle, nous
tombons dans une médiocrité sans fin de gestion
de crise avec des conséquences humaines choquantes et traumatisantes.
Des hommes et des femmes de qualité ont
participé à cet événement - au nom d'une lutte
contre la famine dans le monde pour quel résultat concrètement ?
Quel sens à toute cette gesticulation?
. ... enfermé dans l'agir pour ne pas
penser...
La « culture » du travail en équipe - du
« je » collectif - inscrit dans un ensemble partageant les
mêmes objectifs - avec une méthode d'évaluation
définie - orientent et guident la mise en oeuvre de l'action -
l'individu prend sa part.
Je quitte le Gabon laissant derrière moi une impression
que nous sommes passés tout près de faire valoir
l'intérêt collectif et de pouvoir mettre à jour des
dérives profondes. Les intérêts individuels ont eu raison
des intérêts collectifs.
Annexe N°5
Les documents administratifs
du Centre An Ka Ta N'Gnéfé au
Mali
|
Annexe N°6
Le tableau hyper texte
|
N°7 Un exemple d'évaluation
1 Évaluations quantitative et qualitative du
dispositif
|
Tableau de bord 1
Évaluer chaque axe
AXE : Faire de l'atelier solidaire un outil de
mobilisation des
usagers/acteurs en faveur de leur insertion sociale
par un parcours balisé (référence conceptuelle
projet/action) en coproduisant une action dans le champ des nouvelles
économies
|
Nom de l'évaluateur : Date de
l'évaluation :
|
Objectifs visés
|
CRITERES
|
INDICATEURS
|
OK
|
Remarques
|
|
El
Rendre l'Atelier
solidaire comme un outil de mobilisation d'insertion
sociale
|
? La présence à
l'Atelier Solidaire
? Diffusion de
l'information auprès d'un large public
? L'activité de l'Atelier
Solidaire est promue auprès de toutes les personnes
fréquentant l'association quel que soit leur
implication et statut
|
? Repérée
Inscription de l'Atelier Solidaire dans les activités
générales de l'association
Taux de présence : Nombre de personnes
en
déficit d'intégration sociale
(usager/acteur) présentes dans l'atelier solidaire :
Personne < à18 ans :
Personne > à 18 ans
Famille :
Nombre et statut des
personnes présentes dans l'atelier solidaire :
Salariées :
Bénévoles :
Moyens :
Feuille de présence
quotidienne
Fiche de chantier
Enquête de satisfaction
|
?
|
|
128
|
Chaque salarié bénévole
usager/acteur :
El Chaque
personne
(salarié
bénévole
usager/acteur) participant devient
« promoteur » de l'action
? s'informe de la vie de l'atelier solidaire
Assure la transmission de l'objet de l'atelier solidaire
auprès des personnes venant dans le cadre du Relais Sahel Vert
? fait un retour régulier et argumenté des
réactions aux activités de l'atelier solidaire
Taux de participation: Moyens :
Fiche participant :
observation, talons réponses (à trouver pour le
« retour »)
2 Évaluations collective et
individuelle
Tableau de bord 2 Évaluer des
actions
Actions
|
Méthode
|
R
|
N R
|
D R
|
Dn R
|
Rappel des objectifs visés
|
A
|
NA
|
Remarques
|
ACTION 1:
|
Enquête
|
|
|
|
|
Prévenir les risques
|
|
|
|
Structurer
|
« attentes et besoins » des
|
|
|
|
|
d'incendie en forêt,
|
|
|
|
l'Atelier de
|
usagers/acteurs
|
|
|
|
|
Favoriser l'économie
|
|
|
|
Bois de
|
|
|
|
|
|
d'énergie électrique
|
|
|
|
Chauffage
|
Canevas type
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Solidaire
|
« projet/ action »
|
|
|
|
|
Prendre conscience des biens faits de
|
|
|
|
|
Programme de
|
|
|
|
|
l'activité en terme de
|
|
|
|
|
suivi:
|
|
|
|
|
qualité de vie et de
|
|
|
|
|
Mensuel
|
|
|
|
|
protection de
|
|
|
|
|
Semestriel
Communicatio
|
|
|
|
|
l'environnement,
Produire du bois de
|
|
|
|
|
n
|
|
|
|
|
chauffage.
|
|
|
|
|
Mise en oeuvre du programme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Évaluation des objectifs des résultats de la
méthode
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réalisé : R
Non Réalisé : NR
Atteint : A
Non Atteint : NA
Délais Respectés : DR
Délais Non Respectés : DNR
Remarques : peuvent mettre en évidence l'atteinte
d'effets non prévus
Les moyens précis de suivi, d'analyse,
d'évaluation :
Nous avons adapté l'outil ROCS pour une analyse
technique fine des compétences sociales des personnes participantes.
Cette transcription offre une première appréciation
générale de l'arrangement des compétences sociales de la
personne en terme de profil.
|
Vie sociale
|
Vie affective
|
Vie quotidienne
|
Vie dans
les ateliers «dinitiations»
|
Compétences dans l'environne-
ment
|
Rapport à la règle sociale
|
Rapport à la vie familiale
|
S'organiser, prévoir
|
Capacité à organiser son apprentissage
|
Perception du risque et des dangers
|
Rapport à l'accompag nant
|
Affirmation de soi
|
Réagir à l'imprévu
|
Curiosité intellectuelle
|
Élargir son environnement
|
Rapport aux Autres
|
Diversité des relations affectives
|
Rapport au corps et à la santé
|
Réaction aux difficultés d'apprentissage
|
Se déplace dans l'environnement
|
Perception de la distance sociale
|
Expression des émotions
|
Gestion du temps libre
|
Évaluation (prise de conscience) de
ses capacités et limites
|
Communiquer dans l'environnement
|
Intérêt porté à la
vie sociale
|
Pratique de la vie affective
|
Gestion de l'argent
|
Motivation
|
Connaître, faire un choix d'environnement
|
3 Évaluation qualitative : la
rédaction d'un document de restitution et la mise en oeuvre d'un film
vont mettre en mots et images les ressentis, les émotions et les
réflexions qui découlent de l'action menée. Avec ce
support audiovisuel, des actions d'échanges et de témoignages
sont prévues.
131
|
|