WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude comparée de l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem (Azadirachta indica Juss ) et de feuilles d'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis ) dans la lutte contre les insectes du gombo (Abelmoschus esculentus L )

( Télécharger le fichier original )
par Kouassi Armand EKRA
Institut national polytechnique Félix Houphouët- Boigny (école supérieure d'agronomie ) - Ingénieur en agriculture générale 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

REPUBLIQUE DE COTE-D'IVOIRE

Union-Discipline-Travail

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

 
 

Institut National Polytechnique

 

Félix Houphouët-Boigny

Ecole Supérieure d'Agronomie

Département de Formation et de Recherche
Agriculture et Ressources Animales

(DFR ARA)

Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles
Option
: Agriculture Générale
THEME :

Etude comparée de l'efficacité des extraits aqueux de graines de
neem (Azadirachta indica Juss) et de feuilles d'eucalyptus
(Eucalyptus camaldulensis) dans la lutte contre les insectes

du gombo (Abelmoschus esculentus L).

Présenté par :

EKRA Kouassi Armand

Promotion 34

JURY DE SOUTENANCE

Présidente : Dr AGNEROH née Thérèse ATCHAM, Enseignant-chercheur à l'INP-HB Membres

Accesseur : M. ADJA Nahoulé Armand Enseignant-chercheur à l'INP-HB

Encadreur pédagogique : M. FOFANA Ibrahim Kalyl, Enseignant-chercheur à l'INP-HB

Maîtres de stage : Dr GNAGO Ayekpa Jean, Enseignant-chercheur à l'INP-HB M. YAO N'goran Denis, Ingénieur Agronome au DFR-ARA

RESUME

La présente étude réalisée à la ferme de l'INP-HB de Yamoussoukro s'inscrit dans le cadre de la recherche de nouvelles alternatives aux pesticides chimiques, en particulier les insecticides. Elle a consisté à tester l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem (Azadirachta indica Juss) et des feuilles d'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis) ayant respectivement pour matière active, l'azadirachtine et le cinéol sur les insectes ravageurs du gombo (Abelmoschus esculentus L.). Nous avons comparé sur des parcelles expérimentales (en blocs aléatoires) de gombo, quatre traitements. Ils comprennent : un témoin (T0), un insecticide chimique homologué « K-OPTIMAL » (T1) dont les matières actives sont la Lambda-cyhalotrine 15g/l et l'Acétamipride 20g/l, un extrait aqueux de graines de neem (T2) et un autre extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus (T3). L'extrait de graine est obtenu après broyaye des amandes contenues dans les fruits du neem puis mélangé à l'eau pendant 24 heures. L'extrait d'eucalyptus est quant à lui, obtenu après avoir grossièrement broyées les feuilles puis bouillies dans de l'eau. Les traitements sont appliqués par intervalle de six jours et les observations trois jours après chaque traitement. Les observations ont porté sur les insectes vivants et la production des fruits. Après analyse des résultats, il ressort que le produit chimique contrôle parfaitement les altises, les pucerons, les punaises rouges du cotonnier et la chenille Anomis flava mais n'arrive pas à dompter les aleurodes et les jassides. L'extrait aqueux de graines de neem contrôle les aleurodes, les jassides, les pucerons, les punaises rouges du cotonnier, la chenille Anomis flava mais n'a pas pu contrôler les altises. L'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus a eu un effet moyen sur les aleurodes, les jassides et les pucerons mais n'a pas eu d'effet sur les autres insectes observés. De tous les traitements appliqués, seules les parcelles traitées avec le produit chimique ont enregistré le plus grand nombre de fruits n'ayant pas fait l'objet d'attaque des insectes ravageurs.

II

ABSTRACT

The present study conducted at the farm of INP-HB Yamoussoukro is part of the search for new alternatives to chemical pesticides, especially insecticides. It was to test the efficacy of aqueous extracts of neem seeds (Azadirachta indica Juss) and eucalyptus leaves (Eucalyptus camadulensis) having respectively active ingredient, azadirachtin and cineol on insect pests of okra (Abelmoschus esculentus L.). We compared on experimental plots (randomized block) okra, four treatments. They include: a check (T0), a registered chemical insecticides "K-OPTIMAL" (T1) whose contents are lambda-cyhalothrin 15 g / l and Acetamiprid 20 g / l, a neem seed extract (T2 ) and another aqueous extract of eucalyptus leaves (T3). The neem seed extract is obtained after grinding almonds in fruits of neem and then mixed with water for 24 hours. The eucalyptus extract was in turn, obtained after the leaves crushed and then boiled in water. Treatments were applied at intervals of six days and observations three days after each treatment. Observations were made on live insects and fruit production. After analyzing the results, it appears that the chemical insecticide control flea beetles, aphids, red cotton bugs and Anomis flava but does not control whiteflies and jassids. The aqueous extract of neem seed control whiteflies, jassids, aphids, red cotton, Anomis flava but do not control flea beetles. The aqueous extract of eucalyptus leaves has had a moderate impact on whiteflies, aphids and jassids but has not effet on other insects observed. Of all the applied treatment, only plots treated with chemicals insecticide recorded the highest number of fruits that have not been attacked insect pests.

Key words: aqueous extract of plants, neem, eucalyptus, okra.

III

SOMMAIRE

RESUME I

ABSTRACT II

AVANT PROPOS VII

REMERCIEMENTS VIII

LISTE DES TABLEAUX IX

LISTE DES FIGURES X

SIGLES ET ABREVIATIONS XII

LISTE DES ANNEXES XIII

DEDICACE XIV

INTRODUCTION 1

PARTIE I: GENERALITES

I.PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 3

1. Situation géographique 3

2. Milieu physique. 3

2.1. Climat 3

2.2. Végétation 4

2.3. Sol 4

2.4. Hydrographie 4

3. Présentation du site d'expérimentation 4

3.1. Situation géographique 4

3.2. Végétation et hydrographie locale 5

II.GENERALITES SUR LES PESTICIDES ET LES CULTURES

MARAICHERES 5

1. Pesticides 5

1.1. Définition de pesticides . 5

1.2. Insecticides chimiques 6

1.2.1. Regroupement selon l'origine 6

1.2.2. Regroupement selon le type d'activité et le mode d'action 7

1.2.3. Interaction ou synergie des polluants 7

1.2.4. Phénomène de résistance aux pesticides 7

1.3. Biopesticides 9

1.3.1 Spécificité 9

1.3.2 Biodégradabilité 9

1.2.3 Résistance 9

1.4. Cas du neem (Azadirachta indica Juss) 10

1.4.1. Description 10

1.4.2. Composition et propriété chimique 11

1.4.3. Mode d'action sur les insectes 11

1.4.4. Utilisations 11

1.5. Cas de l'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis) 12

1.5.1. Historique 12

1.5.2. Description 13

1.5.3. Composition chimique 14

1.5.4. Mode d'action de composés terpéniques 15

1.5.5. Utilisations 15

2. Cultures maraichères 15

2.1. Principaux groupes 15

2.2. Classification 16

2.3. Intérêts de la culture des plantes maraîchères 16

2.3.1. Intérêt nutritionnel 16

2.3.2. Intérêt économique 16

2.3.3. Intérêt social 17

2.3.4. Intérêt environnemental 17

2.4. Gombo 17

2.4.1. Origines 17

2.4.2. Description 17

2.4.3. Ecologie 18

2.4.4. Utilisations 19

2.4.5. Maladies et ennemis 20

2.4.5.1. Principaux ravageurs 20

2.4.5.2. Agents de maladies foliaires 22

PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE

I.OBJECTIF 24

1. Objectif général 24

2. Objectif spécifique 24

II.MATERIEL ET METHODES 24

1. Matériel 24

1.1. Matériel végétal 24

1.2. Pesticides utilisés 24

1.3. Matériel de mesure et de travail 25

2. Méthodes 26

2.1. Dispositif expérimental 26

2.2. Techniques culturales 27

2.2.1. Préparation du sol 27

2.2.2. Mise en place de la culture 27

2.2.3. Entretien des parcelles 28

3. Traitements appliqués . 28

3. 1. Mode d'extraction 28

3.2. Doses appliquées 29

3.3. Application des traitements 29

4. Paramètres étudiés . 30

4.1. Insectes ravageurs 30

4.2. Production 30

5. Analyse des données 30

III. RESULTATS ET DISCUSSION 31

1. Résultats 31

1.1. Différents types d'insectes rencontrés sur le gombo 31

1.2. Principaux insectes ravageurs du gombo observés 31

1.3. Evaluation de l'effet des traitements sur les insectes 32

1.4. Production 42

1.4.1. Influence des traitements sur la production de bons fruits 42

1.4.2. Relations entre les populations d'insectes et la production 43

2. Discussion 45

IV. SUGGESTIONS 47

CONCLUSION 48

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE 49

ANNEXES 52

AVANT-PROPOS

A travers son système de formation, L'Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) combine la théorie et la pratique. Cette alternance permet à l'Elève-Ingénieur de s'imprégner des réalités du monde professionnel. C'est ainsi que des stages sont initiés durant la formation. A la fin de la troisième année du cycle des Ingénieurs des Techniques Agricoles (ITA), les élèves- Ingénieurs effectuent trois stages dont un représente le Mémoire de Fin de Cycle à l'issu duquel un rapport est rédigé et soutenu devant un jury pour l'obtention du diplôme. C'est dans ce cadre que nous avons été accueillis du 08 septembre 2011 au 31 janvier 2012 au Laboratoire de Zoologie Agricole et Entomologie du DFR-ARA de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny pour y effectuer notre stage de fin d'études, portant sur le thème : «Etude comparée de l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem (Azadirachta indica Juss) et de feuilles d'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis) dans la lutte contre les insectes du gombo (Abelmoschus esculentus L.)».

Ce stage pratique nous a permis non seulement de consolider les acquis de notre formation, mais aussi de nous familiariser aux réalités du monde de la recherche scientifique.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce stage, nous voudrions adresser nos sincères remerciements à :

- Dr. N'GUESSAN Kotchi, ex-Directeur par intérim de l'ESA pour sa disponibilité et son intérêt porté sur une formation de haut niveau au sein de l'école;

- Dr. OUATTARA Zana, Directeur des Etudes du cycle de formation des Elèves-Ingénieurs des Techniques Agricoles (ITA) pour sa disponibilité et ses conseils avisés;

- Dr. DANHO Mathias, Directeur du Département de Formation et Recherche Agriculture et Ressources Animales (DFR-ARA) de nous avoir accueillis au département;

- Dr. GNAGO Ayékpa Jean et M. FOFANA Ibrahim Kalyl, Enseignants-Chercheurs au DFR-ARA pour l'effort consenti lors de l'élaboration de ce document ;

- Monsieur YAO N'goran Denis, Ingénieur Agronome au DFR-ARA, pour son implication effective dans les tâches accomplies tout le long de notre stage ;

- Monsieur ADJA Nahoulé Armand, Enseignant-Chercheur au DFR-ARA,

- Madame GOGOUA, Ingénieur des Techniques Agricoles (Laboratoire de Zoologie Agricole et Entomologie) pour leurs conseils et avis pertinents lors de la rédaction de ce document.

- Monsieur BENIE BI Isidore, Technicien au Laboratoire de Zoologie Agricole et Entomologie pour son aide lors de l'identification des insectes.

Notre gratitude va à l'endroit du personnel de la ferme de l'ESA pour leur hospitalité, leur disponibilité et leur franche collaboration durant le stage.

Nos pensées vont enfin, à l'endroit de toutes ces personnes de bonne volonté qui ont contribué au succès de ce stage.

Ix

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU I : Risque suspecté de l'effet de l'azadirachtine A sur la santé humaine 12

TABLEAU II : Principales espèces de légumes et leurs familles botaniques 16

TABLEAU III : Caractéristiques du matériel végétal 24

TABLEAU IV : Caractéristiques du produit chimique 25

TABLEAU V : Liste du matériel utilisé 25

TABLEAU VI : Récapitulatif des différentes doses de pesticides utilisés 29

TABLEAU VII : Contribution (poids factoriel) des variables à la formation des facteurs;
valeurs propres et variances. 43

X

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Présentation de la zone de Yamoussoukro 3

Figure 2 : Végétation et point d'eau 5

Figure 3 : Croissance d'adaptation à des pesticides chez les insectes, les pathogènes de
plantes (parasites et champignons) et les adventices 8

Figure 4 : Fruits du neem 10

Figure 5 : Formule de l'azadirachtine 11

Figure 6 : Feuilles et fleurs d'Eucalyptus camaldulensis 14

Figure 7 : Formule du cinéol 15

Figure 8 : Feuilles, fleurs et fruits du gombo 18

Figure 9 : Gants, pulvérisateurs shogun, marmite et réchaud, balance électronique 26

Figure 10 : Dispositif expérimental 26

Figure 11 : Vu d'ensemble de la parcelle expérimentale 27

Figure 12 : Disposition des plants sur une parcelle élémentaire 28

Figure 13a : Comptage des insectes 29

Figure 13b : Echantillonnage par parcelle élémentaire 30

Figure 14 : Répartition des principaux insectes ravageurs du gombo 31

Figure 15 : Principaux insectes ravageurs observés sur le gombo 32

Figure 16 : Période d'observation des différents groupes d'insectes sur le gombo 33

Figure 17a : Evolution des populations d'Altises au cours du cycle 34

Figure 17b : Population moyenne d'Altises par traitement 34

Figure 18a : Evolution des populations de Mouches blanches au cours du cycle 35

Figure 18b : Population moyenne de Mouches blanches par traitement 35

Figure 19a : Evolution des populations de Jassides au cours du cycle 36

Figure 19b : Population moyenne de Jassides par traitement 36

Figure 20a : Evolution des populations de Pucerons au cours du cycle 37

Figure 20b : Population moyenne de Pucerons par traitement 37

Figure 21a : Evolution des populations de Dysdercus sp au cours du cycle 38

Figure 21b : Population moyenne de Dysdercus sp par traitement 38

Figure 22a : Evolution des populations des autres types de punaises au cours du cycle 39

Figure 22b : Population moyenne des autres types de punaises par traitement 39

Figure 23a : Evolution des populations de Syllepte derogata au cours du cycle 40

Figure 23b : Population moyenne de Syllepte derogata par traitement 40

Figure 24a : Evolution des populations d'Anomis flava au cours du cycle 41

Figure 24b : Population moyenne d'Anomis flava par traitement 41

Figure 25a : Evolution de la production de bons fruits au cours du cycle 42

Figure 25b : Production moyenne des fruits en fonction des traitements 42

Figure 26 : Représentation des insectes ravageurs et des différentes productions sur le plan

F1xF2 44

Figure 27 : Projection des différents traitements dans le plan F1xF2 44

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACP : Analyse des Composantes Principales

ACTA : Association de Coordination Technique Agricole ANOVA : Analyse de variance

BNETD: Bureau National d'Etude Technique et de Développement cm : centimètre

CTA : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale

DFR-ARA : Département de Formation et de Recherche Agriculture et Ressources Animales

DPVCQ : Direction de Protection des Végétaux et Contrôle QualitéEFCPC : Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres

ENSA : Ecole Nationale Supérieure Agronomique ESA: Ecole Supérieure d'Agronomie

g : gramme

g/l : gramme/litre

I A B : Institut Agricole de BouakéINP-HB: Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny

ITA : Ingénieur des Techniques Agricoles JAS: Jours Après Semis

Km: kilomètre

OLCV: Okra leaf curl virus

OMV: Okra mosaic virus

PE : Parcelle élémentaire

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat SNK: Student Newman Keuls

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Fiche de notation des insectes du gombo

ANNEXE 2 : Fiche de pesage des fruits du gombo

ANNEXE 3 : Evolution des populations d'insectes

ANNEXE 4 : Résultats du test de comparaison de SNK avec les moyennes et écart-types ANNEXE 5 : Tableau récapitulatif des moyennes d'insectes par bloc

ANNEXES 6 : Tableau récapitulatif des moyennes des trois répétitions (poids (g) des bons fruits/traitement)

ANNEXE 7 : Rendement du gombo par traitement (g)

XIV

DEDICACE

A

mes parents

INTRODUCTION

Pays à vocation essentiellement agricole, la Côte d'Ivoire a depuis plusieurs années opté pour la diversification des cultures dont les cultures maraîchères. De toutes les plantes maraîchères cultivées en Côte d'Ivoire, le gombo est probablement celle qui, avec la tomate, paient le plus lourd tribut aux maladies et aux déprédateurs : fontes de semis, altérations du feuillage et des fruits (Déclert, 1990). La production mondiale est estimée à six millions de tonne par an. La contribution de l'Afrique de l'ouest et centrale est d'environ 10% (CTA, 2004).

Malheureusement, l'on constate que ces cultures pratiquées à proximité des points d'eau (lacs, bas-fonds, rivières etc.) font l'objet d'utilisation massive et non contrôlée de produits chimiques en particulier les pesticides. D'ailleurs, une étude menée par Houenou et al. (1996) de l'Université d'Abobo-Adjamé en Côte d'Ivoire révèle que l'abus d'engrais et de pesticides dans les champs cultivés nuit à la qualité de l'eau du lac Buyo et de son bassin hydrographique. De même, hors de nos frontières, notamment en France, les travaux menés ces dernières années font en effet, apparaître une forte augmentation des malformations congénitales chez les enfants exposés aux pesticides. Des observations montrent également une explosion de cancers génitaux (prostates et testicules) avec une hausse de 300% chez les personnes âgées de 25 à 35 ans et une diminution de moitié de la spermatogénèse depuis les années 50, à causes des pesticides (Anonyme, 2012).

Vu les effets négatifs, des insecticides chimiques classiques sur la santé humaine, la faune et la flore, il est impérieux de proposer de nouvelles alternatives, non seulement respectueuses de l'environnement mais aussi efficaces pour la lutte contre les ennemis des cultures (Regnault-Roger, 2008).

Pour se protéger contre les insectes, de nombreuses plantes produisent diverses substances à effets toxiques ou anti-appétant ou des composés intervenant dans la régulation de la croissance des insectes. La présente étude qui porte sur le thème « Etude comparée de l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem (Azadirachta indica Juss) et de feuilles d'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis) dans la lutte contre les insectes du gombo (Abelmoschus esculentus L). » a pour objet de tester en plus des performances d'extraits aqueux de graines de neem (étude menée les années précédentes), celles des feuilles d'eucalyptus et d'en évaluer l'efficacité contre les insectes ravageurs du gombo.

Dans cette étude, nous présenterons dans une première partie quelques généralités sur la zone d'étude, les pesticides et les cultures maraîchères. Nous aborderons dans une deuxième partie l'étude expérimentale avec le matériel et les méthodes utilisés, les résultats qui nous amènerons à une discussion et à des recommandations.

PARTIE I :

GENERALITES

I. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

1. Situation géographique

Le département de Yamoussoukro est situé à 245 km au nord d'Abidjan sur l'axe international Abidjan- Ouagadougou et couvre une superficie de 2 157 km2. Il a pour coordonnées géographique 6°49'de latitude nord puis 5°16'de longitude ouest. Depuis mars 1983, Yamoussoukro est la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire. Il est chef lieu de la Région du Bélier, regroupant les départements de Didievi, Tiebissou et Toumodi (figure 1). La population du département de Yamoussoukro était estimée en 1998 à 299 243 habitants (RGPH, 1998).

Figure1 : Présentation de la zone de Yamoussoukro (BNETD, 2009)

2. Milieu physique

2.1 Climat

Situé dans une zone de transition entre la forêt et la savane, le département de Yamoussoukro jouit d'un climat de type équatorial de transition entre les climats soudanien et guinéen appelé climat baouléen. Il est caractérisé par deux saisons des pluies (mars à juin et septembre à octobre) et deux saisons sèches (juillet à août et novembre à février) avec présence de l'harmattan.

Les précipitations sont moyennement abondantes (en moyenne 1200 mm/an). L'humidité relative varie entre 75 et 85% avec des chutes allant jusqu'à 40% en période d'harmattan. Les températures annuelles quant à elles varient de 23°C à 33°C.

Deux grandes périodes sont à définir au niveau de l'insolation: la période la moins éclairée se situe de juin à septembre avec une duré d'éclairement comprise entre 93 et 127 heures puis d'octobre à mai où la durée de l'éclairement varie entre 93 et 212 heures/an avec une moyenne de 160 heures (Anonyme, 2011).

2.2 Végétation et faune

La végétation est celle de la zone de transition des forêts et des savanes (savanes boisées, arborées et arbustives). Elle comporte à cet effet des zones forestières occupant les bas-fonds le long des marigots. Ces différentes végétations sont habitées par une faune diversifiée renfermant des ennemis de cultures tels que les rongeurs, les herbivores, les granivores, les insectes, les nématodes, etc.

2.3 Sol

Les sols de la zone d'étude sont de type ferralitique moyennement désaturés. Ces sols peu profonds et légers sont propices aussi bien aux cultures de rente (café, cacao, coton et anacarde) qu'aux cultures vivrières de toutes sortes.

2.4 Hydrographie

Le réseau hydrographique de la région de Yamoussoukro est marqué par une présence remarquable du fleuve Bandama, les rivières N'zi, Kan puis leurs affluents. Aussi, la présence du fleuve a permis la construction du barrage hydroélectrique de Kossou et des barrages hydro-agricoles sur chaque rivière et leurs affluents (Anonyme, 2011).

3. Présentation du site d'expérimentation

L'expérimentation s'est déroulée sur la ferme de l'INP-HB. 3.1 Situation géographique

Suite à la fusion des deux précédentes fermes de production, d'expérimentation et de formation pédagogique de l'ex-Ecole Nationale Supérieure Agronomique (ENSA) et de l'Institut Agricole de Bouaké (IAB), la présente dénomination « ferme de l'INP-HB » a vu le jour en 1996. Elle est située à environ 15 km du centre ville sur l'axe conduisant aux villages d'Allangoua et N'gbessou. Elle se trouve entre la rivière « Djè-N'zué » au nord et à environ 100 mètres au sud des locaux de l'ESA.

3.2 Végétation et hydrographie locale

La parcelle ayant abrité notre culture est une jachère. Elle était constituée entre autre d'Imperata cylindrica, de Chromolaena odorata et aussi de Pueraria sp, etc. (figure 2).

Les cultures étaient arrosées grace à un puits d'une profondeur de 2m environ, situé à l'entrée de la parcelle et de deux (2) retenues d'eau aménagées à cet effet.

a) b)

Figure 2 : Végétation (a) et point d'eau (b)

II. GENERALITES SUR LES PESTICIDES ET LES CULTURES MARAICHERES

1. Pesticides

1.1. Définition de pesticide

Un pesticide est une substance qui est sensée prévenir, détruire, repousser ou contrôler tout ravageur animal et toute maladie causée par des microorganismes ou encore des mauvaises herbes indésirables (Jeroen Boland et al., 2004).

1.2. Insecticides chimiques

La lutte contre les ravageurs, notamment les insectes, est réalisée essentiellement par l'utilisation d'insecticides chimiques. Il est courant de désigner les pesticides selon des regroupements qui tiennent compte de l'origine du produit, de sa façon d'agir sur la cible et de son lieu d'action etc...

1.2.1 Regroupement selon l'origine

Les insecticides peuvent être classés selon leur origine en deux groupes distincts que sont : les insecticides inorganiques et les insecticides organiques.

v' Insecticides inorganiques de synthèse

Ils sont essentiellement dérivés de minéraux et ne contiennent du carbone que sous forme de carbonate ou de cyanure. Ils sont principalement des dérivés à base d'arsenic, de mercure, de fluor, de soufre, de cuivre et de cyanure.

v' Insecticides organiques de synthèse

La plupart des produits organiques synthétisés sont dérivés chimiquement des produits pétroliers et contiennent du carbone. On retrouve principalement quatre grands groupes : les organochlorés qui ne sont plus très utilisés, les organophosphorés, les carbamates et les pyréthrinoïdes (ACTA, 2010).

Organochlorés

Ces pesticides ont été très utilisés, pendant les trois décennies qui ont suivi la 2nde guerre mondiale, à cause de leur bonne efficacité et leur longue rémanence. En effet, certains de leurs métabolites peuvent persister très longtemps dans le sol, les tissus végétaux et les graisses. Du fait de cette caractéristique, les risques d'accumulation et les conséquences qui peuvent en résulter pour la santé de l'homme et pour l'environnement font que leur utilisation est interdite ou restreinte à des situations très limitées. Leur structure est variée mais ils ont en commun un ou plusieurs atomes de chlore. Ce groupe renferme le DDT (dichloro-diphényltrichloroétane), l'HCH (hexa-chlorocyclo-hexane), le HCB (hexa-chloro-benzène) et l'endosulfan, le pesticide le plus représentatif. Ils agissent par contact et par ingestion.

Organophosphorés

Le premier organophosphoré (parathion) a été commercialisé dès 1944. On peut distinguer deux catégories : les insecticides de contact et les insecticides systémiques. Ils sont généralement utilisés contre les aleurodes, les thrips, les punaises et les pucerons. Ils agissent par inhibition du site de l'acétylcholinestérase.

triallates, etc.). Mais quelques uns sont des insecticides intéressants. Ils sont très actifs contre de nombreux insectes (chenilles, capsides, pucerons, mouches blanches...). Ils sont moins persistant (2 à 3 semaines) et agissent par contact et par ingestion en inhibant l'acétylcholinestérase.

Pyréthrinoïdes

Les pyréthrinoïdes de synthèse sont apparues plus récemment. Leur composition se rapproche de celle du pyrèthre naturel, mais ce sont en réalité des pesticides chimiques comme les autres. C'est aujourd'hui la famille d'insecticides la plus utilisée (ACTA, 2010).

1.2.2 Regroupement selon le type d'activité et le mode d'action

v' Selon le type d'activité

On peut ainsi distinguer les insecticides :

De contact qui agissent lorsque l'insecte entre en contact avec le produit ; D'inhalation qui agissent lorsque l'insecte respire le produit ;

D'ingestion qui agissent lorsque l'insecte se nourrit du produit.

v' Selon le site ou mode d'action

Plusieurs sites ou modes d'action sont connus pour les insecticides. Ils insecticides contrôlent les insectes en interférant sur leur système nerveux, ou en empêchant leur mue etc. (ACTA, 2010).

1.2.3 Interaction ou synergie des polluants

Les risques d'association des pesticides avec d'autres substances sont très peu considérés par les industriels lors des études toxicologiques ou d'impacts avant leur homologation. Lorsqu'on associe des produits, l'impact toxicologique ou éco-toxicologique peut être bien important qu'avec un seul des produits ; on parle alors de synergie positive.

Par contre, les molécules peuvent inhiber les effets toxiques d'autres molécules ; dans ce cas on parle de synergie négative. C'est ce qu'on retrouve avec :

- les organophosphorés qui inhibent la dégradation des pyréthrinoïdes ;

- le pipéronyllbutoxide qui inhibe la dégradation des organophosphorés ;

- l'endosulfan (organochloré) qui inhibe la détoxication du malathion.

1.2.4 Phénomène de résistance aux pesticides

La résistance est définie par l'OMS comme « l'apparition dans une population d'individus possédant la faculté de tolérer des doses de substances toxiques qui exerceraient un effet létal sur la majorité des individus composant une population normale de la même espèce ». Elle résulte de la sélection, par un pesticide, de mutants qui possèdent un équipement enzymatique ou physiologique leur permettant de survivre à des doses létales de ce pesticide.

Les Diptères présentent le plus grand nombre de cas de résistance, suivi par les Hémiptères (pucerons et punaises). Les Coléoptères et Lépidoptères représentent chacun 15 % des cas de résistance. Les facteurs favorisant l'apparition d'une résistance sont classés en 3 groupes :

- les facteurs génétiques : fréquence, nombre et dominance des gènes de résistance,

expression et interaction de ces gènes, sélection antérieure par d'autres matières actives, degré d'intégration du gène résistant et de la valeur adaptative ;

- les facteurs biologiques : temps de génération, descendance, monogamie ou polygamie, parthénogénèse et certains facteurs comportementaux (mobilité, migration, polyphagie, zone refuge) ;

- les facteurs opérationnels : structure chimique du produit et son rapport avec les
produits antérieurs, persistance des résidus, dosage, seuil de sélection, stade
sélectionné, mode d'application, sélectivité du produit, sélection alternative.

Les cultures les plus concernées par les phénomènes de résistance sont le coton qui fait partie de la même famille que le gombo et l'arboriculture fruitière. On peut citer le cas de la mouche blanche, Bemisia tabaci dans les cultures de coton de la plaine de Gézira au Soudan au début des années 1980 ou celui des cicadelles du riz en Extrême Orient et dans le Sud Est asiatique. La figure 3 est une parfaite illustration de l'évolution de la résistance des insectes, parasites et mauvaises herbes aux pesticides au fil des années (Holt et Lebaron, 1990).

Nombre d'espèces

Années

Insectes

Parasites et champignons Mauvaises herbes

1.3 Biopesticides

Il est possible d'utiliser des organismes vivants et des plantes naturelles (moisissures, bactéries, virus et nématodes, composés chimiques dérivés de plantes ainsi que des phéromones d'insectes) afin de lutter efficacement contre les insectes et les maladies. Les avantages des biopesticides incluent la lutte effective contre les insectes, les maladies de plantes et les mauvaises herbes, aussi bien que la sécurité au niveau de l'homme / la femme et de son environnement (Jeroen Boland et al., 2004 ; Philogène et al., 2008). Par contre certains pesticides biologiques, comme la nicotine, peuvent être fort toxiques et leur utilisation est tout aussi risquée que celle de beaucoup de pesticides inorganiques ou synthétiques (Jeroen Boland et al., 2004).

1.3.1 Spécificité

Les études sur l'efficacité des fractions des plantes aromatiques montrent qu'il existe une grande variation dans la sensibilité des espèces pour une même huile essentielle (Shaaya et al., 1991). Regnault-Roger (2005a) a également observé qu'une meme molécule allélochimique n'exerce pas forcément la même activité aux différents stades du cycle reproductif d'un insecte, c'est-à-dire que la sensibilité d'un insecte peut évoluer en fonction de son développement physiologique.

1.3.2 Biodégradabilité

Ces composés sont facilement biodégradés par voie enzymatique. La durée de demivie des composés végétaux est particulièrement courte, allant de quelques heures à quelques jours (Isman, 2005 et Kleeberg, 2006).

1.2.3 Résistance

Comme les antibiotiques, un insecticide phytochimique peut générer des cas de résistance si des applications de ce composé sont faites de manière systémique, répétée et sans discernement (Regnault-Roger, 2008).

1.4 Cas du neem

1.4.1 Description

Le neem peut être classé comme suit :

Règne Plantae

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Rosidae

Ordres Sapindales

Famille Meliaceae

Genre Azadirachta

Espèce Azadirachta indica Juss

Feuilles

Le neem est un arbre tropical, à feuillage persistant, de la famille des Méliacées. Le feuillage est caduc et les feuilles sont doublement pennées. Les folioles sont pointues et légèrement dentées.

Fleurs

Les fleurs de couleur violettes sont en grappe et très odorantes.

Fruits et graines

Le fruit est une drupe de 1 à 2 cm, jaune à maturité (figure 4).

Figure 4 : Fruits de neem

1.4.2 Composition et propriété chimique

Les extraits de graines de neem renferment un mélange de plus de 168 composés constitués d'un groupe de 7 substances proches incluant l'azadirachtine (figure 5) qui en constitue la matière active. Il s'agit de terpénoïdes (structures multi cycliques). L'azadirachtine A est considéré très largement comme le principal composé à propriétés insecticides du neem (Bernard et al., 2008). Un autre produit important du neem est son huile dont les composants actifs sont: Acide oléique, acide stéarique, acide palmitique, acide linoléique et l'acide myristique. Il est très peu persistant dans l'environnement en raison de sa forte photolabilité (demi-vie de 20h après un épandage à la surface d'un feuillage) et d'une

hydrolyse dans l'eau (la moitié est dégradée en 105 h à pH 7 et à 37°C et en 20 h à pH 8) ainsique la participation active des micro-organismes dans sa dégradation dans les sols : sa demi-
vie dans un sol standard y est de 20 jours et de 31,5 jours dans un sol autoclavé (Isman, 1997).

C35H44O16 C33H42O16

Figure 5 : Formules de l'azadirachtine

1.4.3 Mode d'action sur les insectes

Il agit comme anti-appètent et inhibiteur de croissance des insectes. Sans les tuer immédiatement, il modifie leur croissance et les empêche de se reproduire. Ils ne peuvent plus se nourrir et finissent par mourir. L'azadirachtine est rapidement absorbée par les tissus végétaux, ce qui lui assure une action systémique efficace (Bernard et al., 2008 ; kleeberg 2008).

1.4.4 Utilisations

- Pour les plantes

En émulsion avec de l'eau et par pulvérisation, l'huile de neem sert de fertilisant, de stimulateur de défenses naturelles, d'insecticide et de répulsif dans des cultures légumières, fruitières et forestières. Les composants naturels du neem permettent des applications très diverses. Dans la production agricole ou forestière, l'huile de neem permet la mise en place de procédés efficaces et respectueux de l'environnement pour les cultures nécessitant des pesticides (parasites), des fongicides (champignons) et des insecticides (insectes). L'action biologique des extraits du neem permet de lutter contre plus de 300 espèces d'insectes ravageurs, dont certaines sont résistantes aux pesticides chimiques (Bernard et al., 2008).

- Pour les hommes

En médecine allopathique, homéopathique et dans la médecine traditionnelle d'Inde, les extraits de neem sont utilisés pour un grand nombre de pathologies, soins dermatologiques, respiratoires, digestifs, etc. Elle a également des propriétés antiseptiques. Dans l'industrie cosmétologique, l'huile de neem est incorporée dans des crèmes, huiles corporelles, shampooings, répulsifs, protections solaires et dentifrices (Anonyme, 2011). L'azadirachtine A selon des chercheurs n'aurait pas d'effet nocif sur la santé humaine (tableau I).

Tableau I : Risque suspecté de l'effet de l'azadirachtine A sur la santé humaine.

Carcinogene

Mutagène

Pertuba- tion de l'endocri- ne

Reproduction / effects sur le development

inhibition de l'Acetyl cholinester ase

Neuro- toxique

Irritation

des voies respiratoires

Irritation de la

peau

irritant pour les yeux

 
 
 
 
 
 
 
 
 

: Oui

: Non Source : (Anonyme, 2012).

- Pour les animaux

Dans l'hygiène et les soins vétérinaires : l'huile de neem vaporisée permet de désinfecter les étables et les écuries par son action fumigatoire. En shampooing, elle sert de répulsif et de soin pour le poil (Anonyme, 2011).

1.5 Cas de l'eucalyptus

1.5.1 Historique

Les eucalyptus forment un groupe très riche d'arbres du genre Eucalyptus, de la famille des Myrtaceae et qui regroupait jusqu'en 1995 le genre Corymbia. Les eucalyptus sont originaires de Tasmanie en Australie, où ils dominent d'ailleurs 95 % des forêts avec plus de six cents espèces.

Certaines espèces, notamment E. globulus, ont été introduites en Europe, où elles se sont très bien acclimatées sur les rivages méditerranéens, ainsi qu'au Portugal, où d'immenses forêts d'eucalyptus ont été plantées pour la production de pâte à papier. En Afrique occidentale, seuls Eucalyptus camaldulensis et E. microtheca résistent à la secheresse jusqu'à l'isohyète 600 mm mais avec des productivités très basses. En Côte d'Ivoire, l'on a assisté à la création d'immenses plantations d'Eucalyptus au nord du pays ; notamment à Korhogo au début des années 80 dont les besoins en bois étaient estimés en 1991 à plus de 63.000 tonnes (Kidiera, 1991) dans le but de produire à cout terme la pâte à papier, du bois d'énergie et de service puis la reforestation des espaces dégradés.

1.5.2 Description

La classification botanique de l'eucalyptus est comme suit :

Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliophyta

Sous-classe Rosidae

Ordre Myrtales

Famille Myrtaceae

Genre Eucalyptus

Espèce Eucalyptus camaldulensis

Taille et port

Un eucalyptus adulte peut, selon l'espèce, se présenter comme un petit buisson ou comme un arbre de très haute stature. On dit que les eucalyptus sont:

 

petits s'ils mesurent moins de dix mètres de haut ;

de taille moyenne s'ils font entre dix et trente mètres ;

grands s'ils mesurent entre trente et soixante mètres ;

très grands s'ils atteignent plus de soixante mètres (certaines espèces atteignant 90 mètres de hauteur).

Tronc

L'écorce est très utile pour l'identification et la distinction entre les nombreuses espèces, car elle peut présenter de grandes différences dans son apparence. Soit elle est dure, fibreuse, floconneuse, lisse, ou possède de profonds sillons.

Feuilles

La plupart des eucalyptus ont des feuilles persistantes, mais quelques espèces tropicales perdent leurs feuilles à la fin de la saison sèche. Elles sont couvertes de glandes à huile. Sur les jeunes arbres, elles sont opposées, sessiles, ovales et glauques, et quand l'arbre grandit, elles deviennent alternes, pétiolées, très allongées, parfois un peu courbées comme des lames de faux. Cependant, beaucoup d'espèces comme E. melanophloia et E. setosa gardent toute leur vie le même type de feuilles. L'orientation des feuilles d'eucalyptus est verticale. Les feuilles possèdent une couche de cellules palissadiques sur chacune de leurs faces. L'eucalyptus peut donc capter de l'énergie lumineuse sur chacun des deux côtés de ses feuilles pour tirer meilleur parti de la photosynthèse.

Fleurs

Les fleurs sont très variées. Elles ont de très nombreuses étamines qui peuvent être de couleur blanche, crème, jaune, rose ou rouge. Au départ, les étamines sont dans un étui fermé par un opercule, formé par la fusion des pétales et/ou des sépales. Pour un même sujet, les opercules peuvent avoir différentes formes. Lorsque les étamines grandissent, elles soulèvent l'opercule et s'étalent pour former la fleur. La pollinisation des fleurs se fait principalement par les insectes, attirés par le nectar (figure 6).

Figure 6 : Feuilles et fleurs d'Eucalyptus camaldulensis

Fruits et graines

Les fruits d'eucalyptus sont formés par le développement du réceptacle ainsi que de l'ovaire qui s'y attache. Ils contiennent un nombre important d'ovules. Une partie de ces ovules seront fécondés par des grains de pollen distincts, lors de la pollinisation, mais ils ne le seront jamais en totalité. Après la fécondation, les graines vont se développer et faire grossir le fruit. Les fruits à maturité ont la forme d'un cône, ils sont secs et de couleur brune. Ils ont également des valves qui se soulèvent pour laisser échapper les graines lors de leur chute sur le sol. La plupart des espèces ne fleurissent pas avant l'apparition du feuillage adulte, sauf pour Eucalyptus cinerea et Eucalyptus perriniana (Anonyme, 2011).

1.5. 3 Composition chimique

Les feuilles de l'Eucalyptus globulus renferment des tanins, de l'alcool cérylique, un diphénol (pyrocatéchine), une résine acide et, surtout, 5 à 7% d'huile essentielle aux composants multiples, le plus notable étant l'eucalyptol (ou le 1,8-cinéol). Tout comme les autres huiles essentielles, il se distingue des autres huiles végétales par sa volatilité. Les constituants des huiles essentielles appartiennent, de façon quasi exclusive, à deux familles chimiques : les terpénoïdes et les phénylpropanoïdes (Bruneton, 1999). L'essence et l'eucalyptol, principes actifs, sont antiseptiques et balsamiques aux doses thérapeutiques, toxiques à forte dose.

C10H18O

Figure 7 : Formule du cinéol

1.5.4 Mode d'action de composés terpéniques

Les monoterpènes contenus dans les huiles essentielles sont des neurotoxiques qui agissent sur différentes cibles en fonction de leur nature chimique. Le terpinène -4-ol et le 1,8-cinéol contenus dans l'huile essentielle extraite des feuilles du thé provoquent une inhibition de l'acétylcholinestérase (Mills et al., 2004). Ces neurotoxiques sont utilisés dans la lutte contre les poux dans le traitement de la pédiculose (Huignard et al., 2008).

1.5.5 Utilisations

Éliminés par l'appareil respiratoire et les voies urinaires (l'urine prend une odeur d'iris ou de violette), ces principes ont un effet bénéfique dans les bronchites aiguës et chroniques, la tuberculose pulmonaire, l'asthme (ils modifient les sécrétions, favorisent l'expectoration, calment la toux). La simple infusion des feuilles est efficace. L'eucalyptus est aussi fébrifuge, tonique de l'appareil digestif et vermifuge (vin à 3%). En usage externe, antiseptique et cicatrisant, il s'emploie sur les plaies, les brûlures, les ulcères (décoction ou teinture étendue) et en injections dans la vaginite, la leucorrhée, la blennorragie (Lieutaghi, 2007).

L'eucalyptus (E. globulus) est aussi utilisé par beaucoup d'industriel pour la fabrication de pâte à papier.

2. Cultures maraichères

2.1 Principaux groupes

On distingue deux grands groupes :

les légumes tropicaux : l'aubergine local, la tomate, le piment, etc. ;

les légumes introduits : le chou, la carotte, la laitue, le melon, le concombre qui ont été importés d'autres continents et qui ont été acclimatés à travers différentes expérimentations.

2.2 Classification

On dénombre plus de 10.000 espèces consommées dont seulement 50 espèces ont un intérêt économique. Les principales espèces de légume sont réparties en 11 familles botaniques regroupées dans le tableau II (Fofana, communication personnelle).

Tableau II : Principales espèces de légumes et leurs familles botanique.

Ordre

Famille

Cultures

Les Tubiflorales

Les Solanacées

La tomate, l'aubergine, le piment, la pomme de terre

Les Rosales

Les Légumineuses

Les pois et les haricots

Les Rhaeadales

Les Crucifères

Le chou, le radis, le navet (sorte de carotte blanche)

Les Cucurbitales

Les Cucurbitacées

Le concombre, la courge, la courgette, les

pastèques, le melon

Les Synanthérales

Les Composées ou Astéracées

La laitue, la chicorée

Les Ombélliflores

Les Ombellifères ou

Apiacées

La carotte, le céleri et fenouil (plante des zones tempérées), le persil

Les Liliales

Les Liliacées

L'oignon, l'ail, l'échalote, la ciboule, la ciboulette

Les Centrospermales

Les Chénopodiacées

L'épinard, la betterave

Les centrospermales

Les Amarantacées

L'amarante

Les Arales

Les Aracées

Le taro

Les Malvales

Les Malvacées

Le gombo et les oseilles dont l'espèce qui fait les fleurs rouge est utilisée pour le « bissap »

2.3 Intérêts de la culture des plantes maraîchères

2.3.1 Intérêt nutritionnel

Le mode de consommation des légumes le plus courant en Afrique est sous la forme de sauce. Mais la consommation sous la forme de salade est bien meilleure. En effet les légumes contiennent beaucoup de sels minéraux et de vitamines. Ils constituent la source quasi exclusive de vitamine C pour l'organisme.

Cependant les légumes graines de haricot et les légumes feuilles ont une très grande teneur en protéines. Selon la recherche de certains nutritionnistes dans 100g de légumes frais on a détecté :

6g de glucides, 0g de lipides, 3g de protides, 1g de sels minéraux, des vitamines C, B1, B2 Soulignons que lorsque les légumes sont cuits ces teneurs diminuent : Il est conseillé : 75g/ jour pour les légumes crus ; 250 à 300g/jour lorsque c'est cuit.

2.3.2 Intérêt économique

Ce secteur constitue un véritable facteur de développement car il offre des opportunités d'emploi dans les zones rurales et périurbaines. En effet la culture des légumes nécessite beaucoup de main-d'oeuvre. Aujourd'hui ce secteur doit son développement rapide à la croissance démographique et à l'urbanisation accélérée. En Côte d'Ivoire si selon le rapport provisoire sur la filière horticole, les revenus paraissent faibles (beaucoup gagne au moins 500.000F/an), ceux-ci sont quand même au dessus du seuil de pauvreté.

2.3.3 Intérêt social

Il est à considérer sous l'approche genre. En effet, lorsque des possibilités d'irrigation existent, la pratique du maraîchage permet aux femmes et aux jeunes d'avoir des revenus propres. Des surfaces de 10 à 20 ares bien maîtrisées avec des régimes variés sont largement suffisantes.

2.3.4 Intérêt environnemental

En général les exploitations légumières se retrouvent sur des sites délaissés qui souvent regorgent d'innombrables immondices (déchets...). Une exploitation rationnelle de ces lieux donne des aires dégagés, aérées tout en limitant le taux d'insalubrité ; ce qui concours à une hygiène saine des populations.

2.4 Gombo

Le gombo (Abelmoschus esculentus) est le fruit d'une plante tropicale à fleurs, appartenant à la famille botanique des malvacées. Il est récolté vert et employé comme légume et comme condiment.

2.4.1 Origines

Le gombo est originaire d'Afrique, des rives alluviales du Nil en Ethiopie, où on le trouve encore à l'état sauvage. Il s'est répandu sur tous les continents, après sa découverte il y a environ 4 000 ans. Ce sont les Égyptiens qui en firent les premiers la culture dans le bassin du Nil. Il se propagea ensuite à travers l'Afrique du nord jusqu'aux Balkans, via le bassin méditerranéen, et on le trouve rapidement jusqu'en Inde. Le gombo fut introduit en Europe par les Maures espagnols au XIIe siècle. Il arriva ensuite au Brésil au XVIIe siècle, grâce aux esclaves africains qui en apportèrent des semences, en Guinée hollandaise (actuelles Indonésie et Papouasie) et à la Nouvelle Orléans avant de s'étendre en 1781 à l'ensemble des Etats-Unis. Aujourd'hui on cultive le gombo dans plusieurs régions tropicales et subtropicales.

2.4.2 Description

Le gombo se classe comme suit :

Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Dilleniidae

Ordre Malvales

Famille Malvaceae

Genre Abelmoschus

Espèce Abelmoschus esculentus L.

Taille et port

La plante de gombo est un buisson haut, pouvant atteindre jusqu'à 2m50. Il existe des variétés naines qui n'excèdent pas 90 cm.

Feuilles

Les feuilles ont des formes différentes selon les variétés (en forme de coeur, lobées ou divisées). Ses fleurs jaunes au coeur pourpre ressemblent à celles de l'hibiscus auquel elles sont apparentées (figure 8).

Fruits et graines

Les botanistes appellent capsules, les fruits du gombo. Ces capsules de forme conique et allongée sont terminées par une extrémité pointue, et un bourrelet près du pédoncule. Elles mesurent, selon la variété, entre 4 et 15 cm de long. On consomme les gombos jeunes (quand ils ont la grosseur d'un doigt) crus en salade ou cuits en ragout, soupe, sauce ou frits. La peau ferme, recouverte d'un fin duvet soyeux semblable à celui d'une péche, est généralement de couleur vert foncé. On trouve toutefois quelques variétés jaunes voire blanches et même rouges dont la couleur disparaît à la cuisson. Sa section transversale montre des cavités, pentagonale ou hexagonale et jusqu'à octogonale remplies de graines molles, elles sont aussi comestibles. Il existe des variétés sans aucunes aspérités, semblables à de petites courgettes duveteuses.

Figure 8 : Feuilles, fleurs et fruits du gombo

Nom

Le mot gombo est originaire d'Angola où on le nomme "ngumbo". Le gombo introduit en Amériques par les esclaves désigne aussi dans cette partie du monde un ragoût ou un potage à base de gombos. Le gombo est aussi appelé okra.

Ce terme quant à lui vient de la "Côte d'Or" où les autochtones l'appelaient "nkruman," dont la déformation a donné beaucoup plus tard le mot "okra"(Anonyme, 2011).

2.4.3 Ecologie

Le plant de gombo est très exigeant en chaleur, lumière et humidité et doit être cultivé à l'abri dans nos pays. Toutefois, la germination est très facile et rapide (3 à 4 jours). C'est une plante annuelle qui s'auto-pollinise. Elle produit de très nombreux fruits à récolter de Juillet jusqu'en Novembre. La récolte commence deux ou un mois et demi après le semis, selon la variété et concerne les fruits jeunes de 3 à 5 jours après la floraison, les fruits trop mûrs étant fibreux. Il faut, chaque jour, cueillir les gombos, et enlever les vieilles cosses sinon

le plant arrêtera de produire. Il est nécessaire de porter des gants de caoutchouc, des pantalons longs et une chemise à longues manches car ses piquants peuvent provoquer des démangeaisons. Fragile, le gombo se conserve deux à trois jours au réfrigérateur dans un sac de papier, sans avoir été lavé.

Variétés

Il existe de nombreuses variétés annuelles ou pluriannuelles. Elles sont réparties en deux groupes de variétés: les variétés à courtes tiges ayant un cycle de vie court dont les fruits arrivent à maturité au bout de trois mois et celles à hautes tiges dont le cycle est plus long, 6 à 9 mois.

2.4.4 Utilisations

Le gombo est un légume diététique. Il est cependant très nutritif, riche en calcium ainsi qu'en vitamine A, C et P et en minéraux.

Dans 100g de gombo, on trouve :

7,5 g de glucides, 5,76 g hydrate de carbone, 2 g de fibres, 1,52 g de protéines, 1,7 g de lipides, 256,6 mg de potassium, 50,4 mg de Calcium, 46 mg de magnésium, 13,04 mg de vitamine C, 0,4 mg de Fer, 36,5 micro grammes d'acides foliques (Siemonsma et Kouamé, 2004).

Riches en fibres, le Gombo facilite la digestion. Mangé régulièrement sous forme de soupe, il combat la constipation. Consommé cru, il soigne l'incontinence urinaire. Les feuilles tonifient (écrasées dans l'eau du bain) et soignent (le jus) la peau irritée. En complément avec les fleurs et préparées en bain-marie, elles soulagent les ampoules aux pieds et aux mains. En tisane prise matin, midi et soir, les feuilles facilitent l'accouchement. Il faut néanmoins faire attention à ne prendre cette tisane que durant les derniers jours de la grossesse car sinon elle est abortive. En friction sur le ventre, elles diminuent les douleurs de l'enfantement.

La tige est constituée de fibres très résistantes dont on fait de la pâte à papier.

Les graines séchées et grillées peuvent être utilisées comme un substitut au café. Après le pressage des graines, le tourteau contient environ 30 % de protéines et servent de compléments alimentaires aux animaux.

2.4.5 Maladies et ennemis

2.4.5.1 principaux ravageurs Les insectes ravageurs des organes aériens Syllepte derogata (Lepidoptera, Tortricidae)

Les chenilles sont vertes claires, souvent translucides avec une tête noire brillante. Leur longueur atteint 2 à 3 cm. S. derogata est encore appelé chenille enrouleuse. Elle s'attaque aux feuilles qu'elle enroule sous forme de cigare, à l'aide de fils soyeux. L'intérieur de la feuille enroulée est souillé par de nombreux excréments noirs. Les attaques de S. derogata sont souvent localisées dans le champ et peuvent entraîner une défoliation spectaculaire. Un labour de qualité détruit les chenilles en diapause (Appert et Deuse, 1988).

Anomis flava (Lepidotera, Noctuidae)

La chenille est vert clair, parfois même vert jaunâtre. Elle porte cinq lignes blanches très fines sur le dos. La tête est vert-jaune. Sa taille maximale est d'environ 35 mm. Elle se déplace d'une manière très caractéristique. Elle ne s'alimente que du feuillage et son alimentation est essentiellement limitée aux malvacées. La chrysalide est fixée au feuillage dans un cocon. Les dégâts des chenilles se présentent comme des perforations circulaires de 1 à 3 cm de diamètre dans les feuilles (Appert et Deuse, 1988).

Spodoptera littoralis (Lepidoptera, Noctuidae)

Les chenilles de cette espèce ont une coloration très variable (brune, jaunâtre ou grise). Elles sont caractérisées par deux rangées de triangles noirs sur le dos et une ligne claire de chaque côté. Mais ces triangles peuvent être présents seulement à l'avant ou à l'arrière du corps. Les jeunes chenilles naissent à la face inférieure des feuilles qu'elles rongent. Lorsqu'elles sont âgées, elles se dispersent sur les plants dont elles consomment le feuillage. En cas de fortes attaques, seules les nervures peuvent subsister. Très vorace, ce ravageur peut aussi attaquer fleurs et capsules. Son statut de ravageur de feuillage n'est donc pas strict et en cas de fortes infestations S. littoralis, peut provoquer d'importants dégâts aux organes fructifères (Appert et Deuse, 1988).

 

Ravageurs des organes fructifères

Diparopsis watersi (Lepidoptera, Gelechiidae)

La chenille jaunâtre, devient ensuite vert pâle avec des traits transversaux rouges plus rapprochés vers la tête. Elle atteint à son complet développement 2,5 à 3 cm. Elle attaque en perforant boutons floraux, fleurs et capsules, qui restent parfois suspendus au plant par des fils de soie. Ce dégât typique est caractéristique de la présence de D.watersi dans la culture (Appert et Deuse, 1988).

Earias sp. (Lepidoptera, Noctuidae)

La chenille de forme trapue est facile à reconnaître, car elle porte de nombreuses épines : c'est la chenille épineuse. Elle attaque les jeunes plants en les écimant. La chrysalide est formée dans un cocon de couleur crème-ivoire fixé sur les tiges. Les trous d'entrée sont assez grands et bien visibles. Elle cause également des dégâts sur boutons floraux, fleurs et capsules (Appert et Deuse, 1988).

Dysdercus völkeris (Heteroptera, Pyrrochoridae)

Grosse punaise de 1 à 1,5 cm, rouge et noir qui vit en colonie et dont les larves sont rouge vif. Elle pique les capsules vertes ou celles ouvertes pour se nourrir de graines. Elle déprécie la valeur germinative des semences et la fibre qu'elle colore. Des excroissances typiques des piqûres de punaises apparaissent dans les capsules.

Les Dysdercus se développent essentiellement sur les plantes de la famille du cotonnier (les malvacées). Cependant, ils peuvent aussi effectuer leur cycle sur le sorgho et le maïs.

Nezara viridula (Heteroptera, Pentatomidae)

C'est une punaise à bouclier qui est très polyphage. L'adulte est de couleur verte. Il a environ 14 à 15 mm de long et 8 mm de large. Les larves ressemblent aux adultes. C'est une punaise qui attaque les fruits en développement (Appert et Deuse, 1988).

 

Ravageurs de tous les organes (feuilles, fleurs et fruits)

Nisotra sp et Podagrica sp (Coleoptera, Chrysomelidae)

Ces petits insectes très mobiles ont plusieurs couleurs. Podagrica sp est une altise de couleur brun-jaunâtre clair et l'adulte a 3 à 4 mm de long. L'adulte de Nisotra sp a le pronotum de couleur brun-jaunâtre et les élytres bleu-noir à reflets brillants. Il atteint une longueur de 3 à 4 mm. Cette altise a les fémurs postérieurs renflés et peut sauter assez loin.

Ils font de nombreux trous dans les feuilles des jeunes plants, ils s'attaquent également aux fleurs et aux fruits. Les dégâts sont surtout dangereux sur jeune plantule.

Aphis gossypii (Homoptera, Aphididae)

Des colonies sont présentes sur les feuilles, les fleurs et les fruits de gombo. C'est un puceron de couleur vert-noirâtre, d'environ 1 à 2 mm de long. Les siphunculi et la cauda (la queue) sont de couleur noire (Appert et Deuse, 1988).

Les vecteurs de virus

Jacobiasca lybica et Jacobiella facialis (Homoptera, Jasside)

Jacobiasca lybica est un petit insecte très actif de couleur vert clair à vert-jaunâtre, dont les ailes sont transparentes et brillantes. Les adultes ont environ 2,5 mm de long. L'adulte de Jacobiella facialis, long de 3,0 à 3,5 mm, est de couleur vert-jaunâtre. Les larves de ces deux types d'insectes se déplacent latéralement. Les adultes et les larves infestent le feuillage et sucent les feuilles. Ils provoquent une décoloration des feuilles et peuvent transmettre des virus.

Bemisia tabaci ou Mouche blanche (Homoptera, Aleurodidae)

Les larves, de couleur vert clair, sont translucides et ressemblent à des cochenilles. Elles sont fixées sur la face inférieure des feuilles. Les adultes, blancs et de petite taille (1 mm), se mettent à voler pendant quelques instants si l'on secoue la plante. Ce ravageur, surtout important pendant la saison sèche, est un vecteur de virus appelé Okra leaf curl virus (OLCV). Il peut causer aussi des dégâts mécaniques par ses piqûres et intoxiquer la plante par sa salive (Appert et Deuse, 1988).

Nisotra dilecta (Coleoptera, Chrysomelidae)

L'adulte de ce coléoptère est capable de transmettre l'Okra mosaic virus (OMV).

2.4.5.2. Les agents de maladies foliaires

Leveillula taurica, (Oidiopsis blanc)

Le blanc affecte principalement les feuilles et moins fréquemment les fleurs, les tiges ou les pétioles. Le plus souvent, des taches d'un jaune vif apparaissent sur la face supérieure des feuilles tandis qu'un revétement poudreux se développe sur la face inférieure. Généralement, les feuilles se dessèchent et restent sur les plantes. Pour lutter contre cette maladie, il faut éviter de semer à proximité de sources d'infection telles que d'autres cultures.

Cercospora abelmoschi, (Cercosporiose du gombo)

Rien n'est visible sur la face supérieure des feuilles; par contre, sur la face inférieure, des zones mal délimitées sont couvertes d'une moisissure noire, épaisse, constituée par les fructifications du parasite. Aucune tache n'apparaît. La face inférieure est entièrement couverte de ces fructifications si bien que la feuille jaunit et tombe. Les attaques débutent par les feuilles de la base, puis tout le feuillage est envahi. La lutte consiste à la destruction des débris infectés, afin de réduire les germes nuisibles.

PARTIE II :

ETUDE

EXPERIMENTALE

I. OBJECTIF

1.Objectif général

L'objectif visé à travers cette étude est l'utilisation de plantes pouvant servir d'insecticides biologiques, afin de limiter l'utilisation de produits chimiques classiques.

2. Objectif spécifique

L'étude consiste à tester l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem et des feuilles d'eucalyptus sur les ravageurs des cultures maraîchères à travers le cas du gombo.

II. MATERIEL ET METHODES

1. Matériel

1.1 Matériel végétal

Le matériel végétal choisi est le gombo (Abelmoschus esculentus L.) dont les caractéristiques sont consignées dans le tableau III :

Tableau III: Caractéristiques du matériel végétal

Matériel végétal

Gombo Nom

vernaculaire de la variété

Djonan-djonan Origine

Top Grain Faculté germinative

Forte (99%) Autres caractéristiques

Plante précoce, rustique.

1.2 Pesticides utilisés

Produit chimique

Nous avons utilisé le K-OPTIMAL, qui est un insecticide faisant partie de la liste actualisée des pesticides homologués et autorisés en Côte d'Ivoire (Anonyme e, 2009) dont les caractéristiques sont consignées dans le tableau 4. Les matières actives contenues dans ce produit sont la Lambda-cyhalotrine 15g/l et l'Acétamipride 20g/l.

La Lambda-cyhalotrine est un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes. Il agit en perturbant le fonctionnement du système nerveux des insectes, il peut entraîner une paralysie ou la mort de l'animal en modulant les canaux sodiques en partie responsable de la transmission de l'influx nerveux. Il est cependant dégradé rapidement par la lumière du soleil.

C'est un irritant des voies respiratoires, de la peau et des yeux. Il est nocif s'il est avalé, inhalé ou en contact avec la peau.

L'Acétamipride est quant à lui un insecticide de la famille chimique des néonicotinoïdes. Il agit sur la région post-synaptique en bloquant les récepteurs à l'acétylcholine. Cette molécule agit majoritairement par ingestion mais également par contact. L'acétamipride est peu toxique pour les insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons). Pur, ce produit est nocif en cas d'ingestion. D'autre part il est irritant pour les yeux et la peau. Les

Caractéristiques du produit chimique sont consignées dans le tableau IV.

Tableau IV: Caractéristiques du produit chimique

Nom

Matières

Classe

Distributeur

Culture/usage

commercial

actives

FAO /OMS

homologation

agréé

autorisé

 

Lambda-

 
 
 
 

K-OPTIMAL

cyhalotrine

II

09 0877 ln

STEPC

GOMBO

35 EC

15g/l

 
 
 

AUBERGINE

 

Acétamipride

 
 
 

TOMATE

 

20g/l

 
 
 
 

Source : (DPVCQ, 2009)

Extraits végétaux

Pour cette catégorie de produit, nous avons utilisé deux extraits aqueux: - les extraits de graines de neem ;

- les extraits de feuilles d'eucalyptus.

1.3 Matériel de mesure et de travail

Nous avons utilisé plusieurs matériels de travail regroupés dans le tableau V et certains illustrés à la figure 9.

Tableau V : Liste du matériel utilisé

Matériel de défrichement et Machette, lime, daba, râteau, brouette de travail du sol

Matériel d'établissement des Mètre ruban, piquets, gabarit, grosse daba, machette

planches et de semis

Matériel d'entretien des Machette, binette, houe, pelle, arrosoir

cultures

Matériel de préparation des Cailloux à écraser, balance électronique, seaux, marmite, rechaud

insecticides et de récolte électrique (500W), éprouvette, passoir, gant, tissu, cache-nez,

pulvérisateurs Shogun (1litre), sachet en polyéthylène

Matériel de collecte et Stylo, papier rame, logiciels WORD 2007, EXCEL 2007,

d'analyse des données STATISTICA 7.1

26

a) b) c) d)

Figure 9: Quelques matériel de travail ; gants (a), pulvérisateurs Shogun (b), marmite et réchaud (c), balance électronique (d).

2. Méthode

2.1 Dispositif expérimental

Nous avons retenu le dispositif en blocs aléatoires complets (randomized complete blocs). Le dispositif est constitué de trois blocs (répétitions) ayant reçu chacun quatre traitements distincts en randomisation totale. Chaque bloc comprend quatre (4) parcelles élémentaires (figures 10 et 11).

La superficie totale de la parcelle d'expérimentation est de 330m2. Les blocs sont distants de 1,5m et les parcelles élémentaires de 1m avec pour dimensions 6m de long et 1,6m de large. Les traitements appliqués sont :

T0 : parcelle témoin, non traitée ;

T1 : parcelle traitée avec le produit chimique ;

T2 : parcelle traitée avec l'extrait aqueux de graines de neem ;

T3 : parcelle traitée avec l'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus. N

30 m

11 m

Bloc 1

Bloc 2

Bloc 3

1m

 

T3

 

T2

 

T1

 

T0

 

 

, T2

 

T0

 

T3

 

T1

 
 

T1

 

T3

 

T0

 

T2

 

Figure 10 : Dispositif expérimental

Bloc 2

Bloc 3 Bloc 1

Figure 11 : Vue d'ensemble de la parcelle expérimentale

2.2 Conduite de la parcelle

2.2.1. Préparation du sol

Elle a consisté d'abord à désherber la végétation existante à l'aide de machette, ensuite à préparer les planches en commençant par un pseudo-labour. La préparation des planches a coïncidé avec la petite saison des pluies ; ce qui a naturellement facilité la confection des planches.

2.2.2. Mise en place de la culture

Nous avons procédé à un semis direct. La densité de semis retenue est celle des essais précédents, soit un écartement de 130 cm entre les lignes et 25 cm sur les lignes. On obtient alors 5 lignes avec 6 plants par ligne sur chaque parcelle élémentaire (figure 12).

130 cm

25 cm

: Plant de gombo

Figure 12 : Disposition des plants sur une parcelle élémentaire.

2.2.3. Entretien des parcelles

Cette opération est essentiellement basée sur l'arrosage, le sarclage, le binage, l'apport de poudrette de parc et la construction d'une clôture à partir de matériel végétal (bois d'Albizzia lebec et de branches de Borassus aethiopum), contre les boeufs en pâture. L'arrosage des parcelles s'est fait à l'aide des arrosoirs avec l'eau de puits tous les jours. Le sarclage et le binage ont été faits respectivement avec une houe et une binette toutes les deux semaines.

3. Traitements appliqués

3. 1 Mode d'extraction

Extrait à base de graines de neem

Les graines ont été recueillies et stockées au moins deux semaines avant le début des traitements. Le processus d'extraction suit les étapes suivantes :

- Etape 1 : ramassage des graines sous les arbres ;

- Etape 2 : séchage à l'ombre pendant deux à trois semaines ;

- Etape 3 : pesage des graines ;

- Etape 4 : broyage des graines pour obtenir la poudre fine ;

- Etape 5 : macérage du broyat (envelopper dans une toile fine) pendant 24 h dans de l'eau simple ;

- Etape 6 : filtrage et obtention du produit final.

Extrait à base de feuilles d'eucalyptus

Les feuilles sont récoltées le même jour et la préparation se fait comme suit : - Etape 1 : pesage des feuilles ;

- Etape 2 : rinçage ;

- Etape 3 : broyage grossier à la main ;

- Etape 4 : faire bouillir le broyat dans de l'eau pendant 30 mn ;

- Etape 5 : laisser refroidir et filtrer avant de pulvériser (Anonyme, 2011).

3.2 Doses appliquées

Les différentes doses d'insecticides utilisés sont consignées dans le tableau VI. Tableau VI : Récapitulatif des différentes doses de pesticides utilisés

Caractéristiques

K-optimal

Graine de neem

Feuilles d'eucalyptus

Traitements

T1

T2

T3

Surface à traiter recommandée

400 m2

400 m2

-

Quantité de produit prescrite

40 ml

800 g

150 g

Quantité d'eau recommandée

15 L

10 L

5 L

Surface essai

30 m2

30 m2

30 m2

Quantité de produit, feuilles ou amandes

3 ml

60 g

33,75 g

Quantité d'eau à diluer

1,125 L

0,75 L

1,125 L

Quantité de bouillie à traiter

1,125 L

0,75 L

1,125 L

3.3 Application des traitements

Pulvérisation : elle s'est faite avec des pulvérisateurs manuels de 1 litre de marque Shogun.

Les pulvérisateurs étaient au nombre de trois. Les buses des pulvérisateurs étaient réglées de sorte que toutes les parties des feuilles du gombo, puissent bénéficier des différents produits appliqués.

Délai d'application : les traitements ont commencé le 19è jour après le semis. L'intervalle de temps entre deux traitements était de 6 jours sur tout le cycle de la culture.

Méthode de collecte des données et échantillonnage : les observations ont commencé 3 jours après le premier traitement et cela chaque six jours. Le comptage a porté sur les insectes vivants sur toutes les feuilles de l'échantillon (figure 13a).

L'échantillonnage s'est fait en éliminant les plantes de bordure. Les observations ont été effectuées sur 10 plants parmi les 30 que comptaient les parcelles élémentaires. Le choix des plants et le sens des observations changeaient toutes les deux observations consécutives (figure 13b).

Figure 13a : Comptage des insectes

b1) Première observation b2) Deuxième observation

: Plants observés : Plant non observé

Figure 13b : Echantillonnage par parcelle élémentaire

4. Paramètres étudiés

4.1. Populations d'insectes

Elle concerne les principaux ravageurs du gombo. Ces différents types d'insectes ont été identifiés au Laboratoire de Zoologie et Entomologie du Département Agriculture et Ressources Animales de l'INP-HB et à l'aide d'autres documents (Appert et deuse,...).

4.2. Production

Nous avons estimé la production en nous basant sur le poids moyen des bons fruits et des fruits attaqués par les insectes car ils diffèrent en fonction des dégâts causés par les insectes. Les pesées de chaque récolte ont permis de déterminer la production de chaque parcelle élémentaire en fonction des traitements.

5. Analyse des données

Les données ont été traitées à l'aide du logiciel Microsoft Excel 2007.

Le logiciel STATISTICA Version 7.1 for Windows a permis de faire l'analyse de variance (ANOVA) des populations d'insectes et de la production de bons fruits. En cas de différence significative au seuil de 5 %, le test de STUDENT NEWMAN et KEULS a permis de dégager les différents groupes homogènes. Ainsi, si la probabilité P>0,05, alors les moyennes ne sont pas significativement différentes. Par contre, si P<0,05 alors, les moyennes sont significativement différentes.

III. RESULTATS ET DISCUSSION

1. Résultats

1.1 Inventaire des insectes rencontrés sur le gombo

Durant l'expérimentation, nous avons noté la présence de plusieurs insectes appartenant à différents ordres : Ce sont les Coléoptères ( Chrysomelidae, Coccinelles), les Hémiptères ( Pucerons, Mouches blanches, Jassides, Punaises et Cochenilles), les Hyménoptères (Fourmis, Abeilles, Guêpes), les Orthoptères ( Criquets puants, Sauterelles et Grillons) et les Lépidoptères (Syllepte derogata, Anomis flava, Spodoptera littoralis). Parmi ceux-ci, certains de par leur nombre et aptitude peuvent causer des dégats importants aux plants du gombo.

1.2 Principaux insectes ravageurs du gombo observés

Les principaux insectes ravageurs observés sont les Altises (Podagrica decolorata), les Mouches blanches (Bemisia tabaci), les Jassides (Jacobiasca sp), les Pucerons (Aphis gossypii et Myzus persicae), les Punaises rouges du cotonnier (Dysdercus spp.), Syllepte derogata et Anomis flava (chenille arpenteuse). Les différents insectes et leurs effectifs après comptage sont présentés aux figures 14 et 15. La répartition s'est faite à partir du nombre total d'insectes comptés sur toutes les parcelles après les traitements (Annexe 5).

Syllepte derogata
0,40%

Autres punaises

0,48%

Anomis flava
0,80%

Dysdercus sp
0,55%

podagrica sp
39,36%

Aphis gossipii
22,9%

Jassides
11,76%

Bemisia tabaci
23,73%

Figure 14: Répartition des principaux insectes ravageurs du gombo

Altise (Podagrica decolorata) Bemisia tabaci (mouche blanche) Jacobiasca sp (jasside)

Aphis gossypii (puceron)

Syllepte derogata

Dysdercus sp

Anomis flava

Figure 15 : Principaux insectes ravageurs observés sur le gombo

1.3 Evaluation de l'effet des traitements sur les insectes

Les périodes d'apparition de ces différents types de ravageurs en fonction des stades phénologiques du gombo sont résumées par la figure 16.

Types d'insectes

 
 
 
 
 
 

Dysdercus sp

 
 
 
 
 
 
 
 

Syllepte derogata

 
 
 
 
 
 

Autre type de punaise

 
 
 
 
 

Anomis flava Pucerons

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Jassides

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mouches blanches

 
 
 
 
 
 
 

Altises

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

Phase végétative phase de floraison phase de fructification

Période d'observation

JAS : Jours Après Semis

Figure 16 : Période d'observation des différents groupes d'insectes sur le gombo

Selon la figure 15, il ressort que les insectes qui ont été observés en première position sont respectivement les Altises, les Mouches blanches, les Pucerons, les Jassides, les chenilles Anomis flava et Syllepte derogata puis viennent enfin les punaises rouge du cotonnier (Dysdercus sp).

1.3.1 Effet des traitements sur les Altises (Podagrica sp)

Ce groupe d'insectes a constitué 39,36% du nombre total d'insectes observés. L'évolution des insectes sur les différentes parcelles est quasiment identique puisqu'ils atteignent leur pic au 52è jour après semis, sauf au niveau de T1 où ils ont un nombre très faible et constant jusqu'à la fin du cycle (figure17a).

250 200 150 100 50

0

 
 

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

Population moyenne d'Altises/10
plants

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 17a : Evolution des populations d'Altise au cours du cycle
JAS :
Jours Après Semis

L'analyse de variance révèle une différence hautement significative entre les traitements (p=0,0002<0,05). Le test post-hoc de SNK regroupe les traitements en deux classes. La classe 1 comprend le traitement T1 et la classe 2 regroupe les traitements T2, T3 et T0. Les parcelles traitées avec le produit chimique ont enregistré une faible population d'altises avec une moyenne de 2,96 individus/10plants. Par contre les parcelles traitées avec l'extrait aqueux de graine de neem, de feuilles d'eucalyptus et les parcelles non traitées ont quant à elles abrité un nombre important d'altises à tous les stades de développement du gombo avec respectivement en moyenne 113,6 ; 103,83 et 120,8 individus/10 plants (figure 17b).

population moyenne d'Altises

140

120

100

80

40

60

20

0

T1 T3 T2 T0

a

b b

b

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 17b : Population moyenne d'Altises par traitement

1.3.2 Effet des traitements sur les Mouches blanches

Elles constituent 23,73% des insectes observés sur les différentes parcelles. Leur évolution sur les différentes parcelles est remarquable à partir du 52è jour après semis sauf au niveau de T2 (figure 18a).

300 250 200 150 100 50

0

 
 
 

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

population moyenne de
mouche blanche/10 plants

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 18a : Evolution des populations de Mouches blanches au cours du cycle

L'analyse de variance a révélé une différence significative entre les traitements (p=0,0023<0,05). Le test post-hoc de SNK regroupe les traitements en trois classes. La classe 1 avec les traitements T2 et T3, la classe 2 comportant T3 et T0 puis la classe 3 regroupant les traitements T0 et T1. Les parcelles traitées avec l'extrait aqueux de graines de neem sont celles qui abritent moins de Mouches blanches avec une moyenne de 14,23 individus/10 plants, ensuite viennent les parcelles traitées avec les feuilles d'eucalyptus avec une moyenne de 37,90 individus/10 plants. Les parcelles traitées avec le produit chimique ont abrité le plus grand nombre de Mouches blanches, soit en moyenne 82,53 individus/10 plants durant toutes les observations (figure 18b).

population moyenne de mouche
blanche

100

80

40

60

20

0

T2 T3 T0 T1

a

ab

bc

c

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 18b : Population moyenne de Mouches blanches par traitement

1.3.3 Effet des traitements sur les Jassides

Les Jassides représentent 11,76% des groupes d'insectes observés sur les différentes parcelles. Les populations étaient croissantes au fur et à mesure que la plante évoluait (figure 19a).

Population moyenne de
Jassides/10 plants

160

140

120

100

40

80

60

20

0

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 19a : Evolution des populations de Jassides au cours du cycle

L'analyse de variance a révélé qu'il existe une différence significative entre les traitements (p=0,0033<0,05). Le test post-hoc de SNK regroupe les traitements en deux classes. La classe 1 les traitements T2 et T3 et la classe 2 avecT3, T0 et T1. Les parcelles traitées avec l'extrait aqueux de graines de neem ont une population relativement constante durant tout le cycle du gombo. Celles traitées avec les feuilles d'eucalyptus ont également abrité moins de mouches blanches avec en moyenne 20,50 individus/10 plants mais un peu plus que T2 qui a une moyenne de 9,36 individus/10 plants. Par contre les parcelles traitées avec T1 et T0 sont celles qui ont abrité le plus grand nombre de Jassides avec une moyenne de 36,16 et 35,86 individus/10 plants (figure 19b).

population moyenne de Jassides

40

35

30

25

20

15

10

5

0

T2 T3 T0 T1

a

ab

b b

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 19b : Population moyenne de Jassides par traitement

1.3.4 Effet des traitements sur les Pucerons

Ce groupe d'insectes constitue 22,9% de l'effectif total des insectes observés sur les parcelles. On constate que les parcelles traitées avec le produit chimique n'abritent pratiquement pas de pucerons ainsi que celles traitées avec l'extrait aqueux de graines de neem où la population qui apparait au début du cycle chute et tend vers zéro à la fin des traitements. Celles traitées avec les feuilles d'eucalyptus comptent également un peu moins de pucerons par rapport à T0 (figure 20a).

Population moyenne de
pucerons/10 plants

300

250

200

150

100

50

0

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 20a : Evolution des populations de Pucerons au cours du cycle

L'analyse de variance révèle qu'il y a une différence significative entre les traitements (p=0,000002<0,05). Le test post-hoc de SNK regroupe les traitements en trois classes. La classe 1 comprend les traitements T1 et T2, la classe 2 avec le traitement T3 puis la classe 3 avec le traitement T0 (figure 20b).

population moyenne de pucerons

160

140

120

100

40

80

60

20

0

T1 T2 T3 T0

a

a

b

c

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 20b : Population moyenne de Pucerons par traitement

1.3.5 Effet des traitements sur les populations de Dysdercus

Ces insectes qui ont été observés à partir du 52è jour après semis et représentent 0,55% du nombre total d'insectes observés. Après avoir atteint leur pic douze jours après le début de leur observation, le nombre de Dysdercus diminue considérablement au niveau des parcelles traitées avec T1 et T2. Par contre sur les parcelles traitées avec T3 et T0, les populations de ces insectes n'ont fait qu'augmenter (figure 21a).

9

8

7

6

5

4

3

2

Population moyenne de
Dysdercus/10 plants

1

0

10

J.A.S

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 21a : Evolution des populations de Dysdercus au cours du cycle

L'analyse de variance révèle qu'il y a une différence significative entre les traitements (p=0,0231<0,05). Le test de SNK regroupe les traitements en deux classes. La classe 1 avec les traitements T2, T1 et T3 et la classe 2 comportant les traitements T3 et T0 (figure 21b).

population moyenne de Dysdercus

0,5

0,0

2,5

2,0

1,5

1,0

T2 T1 T3 T0

a a

a b

b

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 21b : Population moyenne de Dysdercus par traitement

1.3.6 Effet des traitements sur les autres punaises

Nous avons constaté la présence d'un groupe de punaises à partir du 40 è jours après semis que nous avons regroupé ; il s'agit d'Asparvia armigera, Nezara viridula, Clétsus spp, la Grande punaise noire et un genre de punaise non identifiée. Elles ont évolué en dents de scie pendant tout le cycle (figure 22a).

Population moyenne des autres
punaises/10 plants

4

7

6

5

3

0

2

1

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 22a : Evolution des populations des autres types de punaise au cours du cycle

population moyenne des autres types
de punaises/10 plants

8,0

7,0

6,0

5,0

4,0

3,0

a

2,0

a a

a

1,0

0,0

T2 T3 T1 T0

Traitements

L'analyse de variance indique qu'il n'y a pas de différence significative entre les traitements (p=0,6091 > 0,05) (figure 22b).

1.3.7 Effet des traitements sur Syllepte derogata

Contrairement aux Altises, Pucerons, Jassides et Mouches blanches, ces chenilles ont étéobservées à partir du 46è jour après semis (figure 23a).

Population moyenne de Syllepte
derogata/10
plants

12

10

4

8

0

6

2

22 28 34 40 46 52 58 64 70 76

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 23a : Evolution des populations de Syllepte derogata au cours du cycle

L'analyse de variance indique qu'il n'y a pas de différence significative entre les traitements
(p=0,1644 > 0,05) (figure 23b).

population moyenne de Syllepte
drogata/10
plants

a

a

Traitements

T1 T2 T3 T0

14,0

12,0

10,0

8,0

6,0

4,0

2,0

0,0

a a

Figure 23b : Population moyenne de Syllepte derogata par traitement

1.3.8 Effet des traitements sur Anomis flava

Ce type de chenille arpenteuse a été observée le 34è jour après semis (figure 24a). Elles constituaient 0,80% de l'ensemble des insectes observés sur les parcelles. Les pics au niveau de T0 et T3 sont atteints à partir du 58è jour avant de connaître une forte régression. Par contre avec T1 et T2 les populations de ces chenilles sont restées constantes.

Population moyenne d'Anomis
flava/10
plants

12

10

4

8

0

6

2

22 JAS 28 34 40 46 52 58 64 70 76

J.A.S

T0: parcelle non traitée

T1: produit chimique

T2: graines de neem

T3: feuilles d'eucalyptus

Figure 24a : Evolution des populations d'Anomis flava en fonction des traitements au cours
du cycle

L'analyse de variance montre qu'il y a une différence significative entre les traitements (p=0,000085<0,05). Le test post-hoc de SNK regroupe les traitements en trois classes :

Classe 1 (T1 et T2), classe 2 (T3) puis classe 3 (T0). En effet les parcelles traitées avec T1 et T2 abritent en moyenne moins d'une chenille de type Anomis flava, soit respectivement en moyenne 0,13 et 0,60 Anomis flava / 10 plants. Ensuite viennent celles traitées avec T3 dont les plantes abritent 2 fois moins de chenilles par rapport à T0 soit en moyenne deux (2) Anomis flava / 10 plants contre quatre (4) / 10 plantes observée (figure 24b).

population moyenne d'Anomis
(lava/10 plants

4

0

5

3

2

1

T1 T2 T3 T0

a

a

b

c

Traitements

Les histogrammes portant au moins une lettre en commun ne sont pas significativement différents selon le test de
SNK au seuil de 5%

Figure 24b : Population moyenne d'Anomis flava par traitement

poids moyen des fruits (g) par
parcelle elementaire

350

300

250

200

150

100

50

0

T0 T1 T2 T3

a

bon fruits mauvais fruits

b

a a

traitements

1.4. Production

1.4.1 Influence des traitements sur la production de bons fruits

La production a connu une phase de croissance régulière à tous les niveaux jusqu'à atteindre un pic au 58è jours après semis, puis a progressivement baissé jusqu'au 70è jours après semis (figure 25a).

poids moyen de bon fruits obtenus
(g)/parcelle elementaire

450

400

500

350

300

250

200

150

100

50

0

49JAS 52JAS 55JAS 58JAS 61JAS 64JAS 67JAS 70JAS

T0

T1

T2

T3

Figure 25a : Evolution de la production de bons fruits au cours du cycle

L'analyse de variance révèle qu'il y a une différence significative entre les productions de chaque traitement (p=0,016348<0,05). Le test post hoc de SNK regroupe les traitements en deux classes. La classe 1 avec le traitement T1 et la classe 2 comportant les traitements T3, T2 et T0. En effet, la production obtenue sur les parcelles traitées avec le produit chimique T1 vaut environ deux fois celle obtenue sur les parcelles traitées avec T2, de même que sur les parcelles traitées avec T3 et T0 (figure 25b).

1.4.2 Relations entre les variables : les populations d'insectes, la production de bons fruits et des mauvais fruits.

L'analyse en composante principale (ACP) a permis de constituer 3 facteurs principaux qui représentent 84,39% de variance totale; soient 49,77%; 26,14% et 8,48% respectivement pour F1, F2 et F3. Le facteur 1 est fortement corrélé avec les Altises, les Pucerons, les Dysdercus et la chenille Anomis flava, alors que le facteur 2 est fortement corrélé avec les Aleurodes et les Jassides. Le facteur 3 présente une faible corrélation avec toutes les variables (Tableau VII).

Tableau VII: Contribution (poids factoriel) des variables à la formation des facteurs; valeurs propres et variances.

Variables / Facteurs

F 1

F 2

F 3

Altises

0,805877

0,538944

-0,099106

Aleurodes

-0,001494

-0,847925

0,408336

Jassides

0,123318

-0,907655

-0,057652

Pucerons

0,877404

-0,270659

-0,065752

Dysdercus sp

0,806757

-0,331450

0,215682

Autres type de punaises

0,247313

-0,528360

-0,717217

Syllepte derogata

0,775651

-0,363283

0,163300

Anomis flava

0,901501

-0,220384

-0,075838

Poids de bons fruits

-0,663944

-0,556728

-0,242455

Poids de mauvais fruits

0,651617

0,648707

-0,108377

 
 
 
 

Valeur propre cumulée

4,977

7,591

8,439

Variance (%) cumulée

49,77

75,91

84,39

Par projection des variables dans le plan I (F1x F2), nous avons des corrélations positives entre les différents groupes d'insectes (Altises, Anomis flava, Pucerons et Dysdercus) et la production de mauvais fruits. Cependant, les corrélations sont négatives entre toutes les autres variables et la production de bons fruits (Figure 26). Par conséquent, au fur et à mesure que les insectes augmentent, la production de bons fruits diminue.

Figure 26 : Représentation des insectes ravageurs et des différentes productions sur le plan
F1xF2

Lorsque nous projetons dans un même plan I (F1x F2) les traitements (T0, T1, T2, T3), il ressort que les quatre traitements appliqués sont distincts les uns des autres (figure 27).

er
cu

ns

av

Ose

ustratv

T0

ept

a ly

S

T3

T2

T1

Figure 27 : Projection des différents traitements dans le plan F1xF2

2. Discussion

+ Produit chimique

Le produit chimique a montré son efficacité sur plus de la moitié des insectes pouvant causer de véritable danger à la culture. Ces résultats nous amènent à dire que les différentes matières actives contenues dans ce produit (Lambda-cyhalotrine 15g/l et l'Acétamipride 20g/l) qui agissent en perturbant le fonctionnement du système nerveux des insectes, sur la région post-synaptique en bloquant les récepteurs à l'acétylcholine ont certainement entraîné une paralysie ou la mort de ces derniers (Altise, Pucerons, Dysdercus, Anomis flava). Par contre, pour ce qui concerne la non efficacité du produit sur les jassides et les mouches blanches, l'on pourrait l'expliquer par le nombre croissant d'insectes qui ont développé une certaine résistance face aux différents groupes d'insecticides comme indiquée par la figure présentant le nombre croissant d'adaptation à des pesticides chez les insectes, les pathogènes de plantes et les adventices (Holt et Lebaron, 1990). Aussi, il est bien de rappeler que ces cas de résistance de ces deux types d'insectes ont été rencontrés sur le coton au Soudan au début des années 1980 et sur le riz en Extrême Orient et dans le Sud Est asiatique (Anonyme, 2012).

+ Extrait aqueux de graine de neem

L'extrait aqueux de neem s'est également montré efficace sur plus des 2/3 des insectes observés ; plus précisément sur les mouches blanches, les jassides, les pucerons, les Dysdercus sp, Syllepte derogata et Anomis flava. Par contre il s'est montré inefficace sur les altises. Des résultats similaires ont été rapportés par To Bi en 2006, Bodji et Yao en 2007, Kodro en 2008, Yao en 2010 et Gnago et al en 2010. Selon Youdeowei (2004), les feuilles et graines de neem contiennent une substance (l'azadirachtine) qui est efficace sur les insectes à corps mou à l'exemple des jeunes chenilles, des pucerons et des aleurodes. Et plus encore, nous savons qu'il agit comme inhibiteur de croissance des insectes. Sans les tuer immédiatement, il modifie leur croissance et les empêche de se reproduire. Ils ne peuvent plus se nourrir et finissent par mourir. Ceci pourrait expliquer l'impact de l'extrait aqueux de graines de neem sur ces différents groupes d'insectes lors de nos expérimentations (les mouches blanches, les Jassides, les Pucerons, les Dysdercus sp, Syllepte derogata et Anomis flava). Par contre il n'a pas d'effet sur les Altises ; ceci peut s'expliquer par le fait que contrairement aux autres insectes à corps mou ce type d'insecte est un coléoptère possédant des ails très durs donc l'extrait n'a certainement pas pu entrer en contact avec les parties sensible de l'insecte. Il peut également être dû au fait que l'azadiractine a un effet résiduaire très court (Regnault-Roger, 2008).

+ Extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus

L'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus a une influence très peu remarquée sur l'ensemble des groupes d'insectes observés.

Cependant, les populations de mouches blanche et de jassides sont restées relativement moins denses sur les parcelles traitées avec les feuilles d'eucalyptus par rapport à celles traitées avec le produit chimique et aux parcelles non traitées (T0) durant tout le cycle. Les populations d'altise, de Dysdercus sp, de Syllepte derogata et d'Anomis flava n'ont pu être contrôlées par cet extrait. Le cinéol ou eucalyptol, principe actif contenu dans les feuilles d'eucalyptus à la dose de 150 g de feuilles pour 5 l d'eau semble ne pas contrôler les principaux insectes ravageurs du gombo. La majorité des études menées sur le cinéol ou eucalyptol, principe actif de l'eucalyptus montre qu'il a des effets sur les insectes à forte dose (Anonyme, 2012). Par ailleurs son efficacité est plus montrée sur les affections respiratoires chez l'homme (sinusite, asthme etc.).

+ Production de bons fruits

Selon les résultats obtenus, seules les parcelles traitées avec le produit chimique marquent la différence en termes de production de bons fruits, soit deux fois la production moyenne de bons fruits obtenue sur les parcelles traitées avec les autres produits. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'au cours des traitements, seul le produit chimique s'est avéré efficace contre les principaux insectes ravageurs des organes fructifères du gombo (Dysdercus sp, Altise) observé lors de l'expérimentation.

+ Limite de l'étude

La présente étude s'est heurtée à quelques difficultés que nous avons énumérées.

- Le manque d'information sur la surface à traiter, selon la dose recommandée pour les feuilles d'eucalyptus (150 g de feuilles pour 5 l d'eau) ;

- Le manque d'information par rapport à une étude similaire, c'est-à-dire qui a traité de l'utilisation d'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus ;

- Le manque de moyen technique ne nous a pas permis de contrôler l'état sanitaire des graines de neem vu que ces graines étaient séchées à l'air libre ;

- L'étude n'a pas pris en compte le niveau de fertilité du sol avant de commencer les travaux de mise en place et d'entretien de la culture.

IV. SUGGESTIONS

Pour l'amélioration des résultats au prochain essai, nous suggérons :

Une analyse des différentes quantités de bouillies pour la détermination de leurs compositions chimiques et leur indice de toxicité ;

Une extension du champ d'action des tests, en prenant en compte certains insectes utiles, afin de voir la sélectivité et l'absence de toxicité sur les espèces non visées ; La reprise de l'essai avec plusieurs doses d'extraits aqueux d'eucalyptus, ou plutôt s'intéresser à l'huile essentielle puisque des études ont été menées avec cette composante de la plante ;

Une analyse du sol, afin de rendre encore plus claire les résultats et analyses de la production ;

Le compostage de la poudrette de parc et de la litière quelques mois avant l'apport en plantation ;

La recherche de sites sûrs, pour la récolte des graines de neem et des feuilles d'eucalyptus ;

L'amélioration des techniques d'extraction des produits.

CONCLUSION

L'initiative qu'a eu le laboratoire d'entomologie, dans la recherche d'alternative aux insecticides chimique, nous a permis de tester l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem et des feuilles d'eucalyptus sur les insectes ravageurs du gombo en comparaison avec un insecticide chimique que l'on retrouve sur nos marchés.

Cette étude a montré que l'insecticide chimique qui a pour substance active la Lambdacyhalotrine 15g/l et l'Acétamipride 20g/l, contrôle la majorité des insectes observés, principalement les altises, les pucerons, les punaises rouges du cotonnier et la chenille Anomis flava. Mais certains insectes tels les mouches blanches et les jassides n'ont pas pu être contrôlés par ce produit.

L'extrait aqueux de graines de neem qui contient en son sein l'azadirachtine contrôle luiaussi la majeur partie des insectes à l'exception des altises.

L'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus a lui, une légère influence sur les mouches blanche, les jassides et très faible sur les pucerons. Mais de manière générale, il n'a pas d'influence remarquée sur l'ensemble des groupes d'insectes observés.

Comme l'ont préconisées les études antérieures, la dose efficace de graines de neem pour contrôler les insectes serait de 800 g dans 10 l d'eau pour une superficie de 400 m2.

Pour les feuilles d'eucalyptus, il serait peut être souhaitable d'augmenter la dose pour voir son effet dans les études à venir étant donné que la dose utilisée (150 g / 5 l) a montré quelques effets, plus où moins positifs.

La plus grande production de bons fruits a été obtenue sur les parcelles traitées avec le produit chimique. Ce qui veut dire que, des efforts restent à faire concernant la recherche d'alternative aux produits chimiques classique. Il serait peut être souhaitable de tester d'autres plantes capables d'éliminer les principaux insectes ravageurs du gombo afin que la lutte avec les extraits à base de végétaux soit effective.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ACTA, 2010. Index phytosanitaire ACTA 2010, 46e édition, pp136 -142. Anonyme a : www.neemfoundation.org, consulté le 21/08/2011.

Anonyme b : www. Propriété du neem : azadirachtine A, consulté le 13 /02/2012.

Anonyme c : http: // fr.Wikipedia.org/eucalyptus, consulté le 24/11/2011. Anonyme d : http://www.cnrtl.fr/definition/gombo , consulté le 22/08/2011.

Anonyme e : Ministère de l'Agriculture, 2009. Liste actualisée des pesticides homologués et autorisés en Côte d'Ivoire.

Anonyme f : www. Insecticide bio contre tous les insectes, consulté le 22/08/2011.

Appert J., Deuse J., 1988. Insectes nuisibles aux cultures vivrières et maraîchères, volume 1 et 2, Editions Maisonneuve et Larose. Paris, pp16-27 et pp117-134.

Bernard J.R. Philogène, Cathérine Regnault-Roger et Charles Vincent, 2008. Biopesticides d'origine végétale : bilan et perspectives. In WlSh-tIPIOI-TOWLIJICITYpJpOl,

2e édition, Edition Tec & Doc, pp1-24.

Bodji J-L. et Yao K. A., 2007. Etude de l'efficacité des extraits végétaux de neem (Azadirachta indica Juss) et de papayer (Carica papaya L.) dans la lutte contre les ravageurs des cultures maraîchères. Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles, Ecole supérieure d'Agronomie de Yamoussoukro, 56p.

Bruneton J., 1999. Pharmacognosie. 3e édition, Editions Tec & Doc - Lavoisier, Paris.

Declert C., 1990. Manuel de phytopathologie maraîchère tropicale : cultures de Côte d'Ivoire (le gombo), Edition DIDACTIQUE, p123.

Gnago J. A., Danho M., Atcham Agneroh T., Fofana I. K. et Kohou A.G., 2010. Efficacité des extraits de neem (Azadirachta indica) et de papayer (Carica papaya) dans la lutte contre les insectes ravageurs du gombo (Abelmoschus esculentus) et du chou (Brassica oleracea) en Côte d'Ivoire. Int. J. Biol. Chem. Sci.4(4): 953-966, August 2010.

Houenou P., 1996. De la forêt aux champs en Côte d'Ivoire : améliorer la gestion des ressources, améliorer la santé.

« http :// www.crdi.ca/uploads/user-S/10789323781Ecosante1CotedIvoiref.pdf. », consulté le 22/08/2011.

Hubertus Kleeberg, 2008. Le neem, un agent de contrôle biologique à base d'extraits végétaux in Biopesticides d'origine végétale, 2e édition, Editions Tec & Doc, p14.

Isman M.B., 1997. Neem insecticides. Pesticide outlook, 8p.

Isman M.B., 2005. Botanical insecticides, deterrents and repellents in modern agriculture and increasingly regulated world. Annu Rev Entomol, 50p.

Huignard, Lapied, Dugravot, Magnin-Robert et Kétoh, 2008. Modes d'actions neurotoxiques des dérivés soufrés et de certaines huiles essentielles et risques liés à leur utilisation. In Biopesticides d'origine végétale, 2e édition, Editions Tec & Doc, p225.

Jeroen B., Koomen I., Joep.V.L de Jeude. et Oudejans.J., 2004. Les pesticides : composition, utilisation et risques. In serie Agrodok 29, 1 ere édition. Editions Digigrafi & wageningen, Pays Bas. 124p.

Kidiera M., 1991. Evaluation des peuplements d'eucalyptus en milieu rural dans la région de Korhogo. Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du diplôme d'Agronomie Approfondie, Ecole supérieure d'Agronomie de Yamoussoukro, 56p + annexes.

Kleeberg H., 2006. Demands for plants protection products-Risk assessment botanicals and semiochemicals. REBECA workshop.

fin de cycle pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles, Ecole supérieure d'Agronomie de Yamoussoukro, 56p.

Lieutaghi P., Eucalyptus in Encyclopédie Universalis 2008, version 13.

Mills C, Cleary B.J, Gilmer J.F. et Walsh J.J., 2004. Inhibition of acetylcholinesterase by tea tree oil. J Pharm Pharmacol, 56p (pp375-379).

Regnault-Roger C., 2008. Recherche de nouveaux biopesticides d'origine végétale à caractère insecticide : démarche méthodologique et application aux plantes aromatiques méditerranéennes. In Biopesticides d'origine végétale, 2e édition, Edition Tec & Doc, pp25- 49.

Regnault-Roger C., 2005a. Molécules allélochimiques et extraits végétaux dans la protection des plantes : nature, rôle et bilan de leur utilisation au XXe siècle. In Regnault-Roger C. enjeux phytosanitaires pour l'agriculture et l'environnement, Editions Tec & Doc - Lavoisier, Paris, 625-650.

Shaaya E, Ravid U, Paster N, Juven B, Lisman U et Pissarev V., 1991. Fumigant toxicity of essential oils against four majors stored-products insects. J Chem Ecol, 173p (pp499-504).

Siemonsma J.S. et Kouamé C., 2004. Abelmoschus esculentus (L) Moench in Ressources végétales de l'Afrique Tropicale, tome 2 : Légumes. Grubben, G.J.H & Denton O.A. Eds pp25-30.

Siemonsma J.S., 1982. La culture du gombo (Abelmoschus spp), légume fruit tropical avec référence spéciale à la Côte d'Ivoire, 297p.

To Bi T. J-L., 2006. Contribution à l'étude de l'efficacité des extraits végétaux en culture maraîchères : cas d'Azadirachta indica Juss et de Carica papaya L. Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles, Ecole supérieure d'Agronomie de Yamoussoukro, 66p.

Yao N. D., 2010. Etude de l'efficacité des extraits de feuilles et graines de neem (Azadirachta indica Juss) sur les insectes du gombo (Abelmoschus esculentus L.) : Altises, chenilles et Punaises. . Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome, EFCPC de l'INP-HB (Yamoussoukro), 60p.

ANNEXES

i

ANNEXE 1

DATE.

FICHE DE NOTATION DES INSECTES DU GOMBO

 

~~~~~~~~~~~~~~~

BLOC~~~~~ ~~~~ OBSERVATION

punaise

chenilles

TRAIT

POQ

ALTI

MB

JASS

PUC

Dysder

Aspar

Nez

autr

Anom

sylep

autr

cocc

saut

coch

ZV

TO

P1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

T1

P1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

T2

P1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

T3

P1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

P10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ii

ANNEXE 2
FICHE DE PESAGE DES FRUITS DU GOMBO

DATE. Récolte

TRAITEMENTS

MASSE (g)

BLOC 1

BLOC 2

BLOC 3

TOTAL

T 0

 
 
 
 

T 1

 
 
 
 

T 2

 
 
 
 

T 3

 
 
 
 

TOTAL

 
 
 
 

DATE. Récolte

TRAITEMENTS

MASSE (g)

BLOC 1

BLOC 2

BLOC 3

TOTAL

T 0

 
 
 
 

T 1

 
 
 
 

T 2

 
 
 
 

T 3

 
 
 
 

TOTAL

 
 
 
 

ANNEXE 3 :

III

EVOLUTION DES POPULATIONS D'INSECTES DANS LE TEMPS

ALTISE

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

traitée

35,33

44

96,66

122,33

143

230,33

208

152

95

82,33

T1: produit chimique

2,33

1,33

6,33

4,66

1,33

1

4

3

4,33

1,33

T2: graines de neem

26

54

114,66

140

165,33

193,33

142

96,33

97

107,33

T3: feuilles d'eucalyptus

30

52,66

114,33

122

133,66

182,33

136,66

108,66

82

76

 

MOUCHE BLANCHE

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non traitée

0

23

24

24

42,66

100,33

77,66

165,33

154,66

99

T1: produit chimique

0

22,66

21,66

18,33

17,33

85,66

60

142,33

212

245,33

T2: graines de neem

0

0,66

16,33

14,66

19

23,66

20,33

22,66

17,66

7,33

T3: feuilles d'eucalyptus

0

16,33

36,66

22

40,33

54,33

62,33

46,66

68

32,33

 

JASSIDE

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non traitée

0

0,66

5,66

9

24,66

45,33

61,33

62

71

79

T1: produit chimique

0

1,33

6,33

8

11,33

20

23,33

50

101,66

139,66

T2: graines de neem

0

2,33

1,33

11,66

8,33

10

10

13

20,33

16,66

T3: feuilles d'eucalyptus

0

1,66

8,33

9,33

14,66

16

32,66

34,66

38

49,66

 

PUCERON

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non traitée

0

277,33

265,66

115,33

175,66

181,33

134,66

115,33

103,33

58,66

T1: produit chimique

0

0,66

1,33

0

0

2,33

0,33

2

0

2,66

T2: graines de neem

0

49,66

19,66

14,33

14

6

4

9,33

5,33

1,33

T3: feuilles d'eucalyptus

0

77

103,33

48,33

53

35

42,66

15

21

30,66

 

DYSDERCUS

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non traitée

0

0

0

0

0

0,33

0,33

4,66

9

6

T1: produit chimique

0

0

0

0

0

0

1,66

3

0,66

1,66

T2: graines de neem

0

0

0

0

0

0,33

0,33

3,66

1,33

1

T3: feuilles d'eucalyptus

0

0

0

0

0

0

3

2,33

2,33

6

 

AUTRE TYPE DE PUNAISE

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

traitée

0

0

0

1,33

2,66

2,66

6

2

0,33

0,33

T1: produit chimique

0

0

0

5,66

0

4

0,66

0,33

0,33

1

T2: graines de neem

0

0

0

1,33

1

0,66

1

1

0,33

0,66

T3: feuilles d'eucalyptus

0

0

0

1,26

0,8

0,53

1,8

1,8

0,26

0,33

 

SYLEPTA

Traitement 22 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

traitée

0

0

0

0

0

4,33

6,33

5,33

10

0

T1: produit chimique

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

T2: graines de neem

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

T3: feuilles d'eucalyptus

0

0

0

0

1

0,33

0

3,33

3,33

0

 

Altise

Traitement

Moyenne

1

2

T1

2,9667

 

****

T3

103,8333

****

 

T2

113,6000

****

 

T0

120,8000

****

 
 

N

moyenne

ecartype

total

12

85,3000

52,52871

T0

3

120,8000

21,05137

T1

3

2,9667

0,81445

T2

3

113,6000

28,97464

T3

3

103,8333

10,83990

Mouche blanche

Traitement

Moyenne

1

2

3

T2

14,23333

****

 
 

T3

37,90000

****

****

 

T0

71,06667

 

****

****

T1

82,53333

 
 

****

 

Mouche blanche

Niv.
Facteur

 

N

Moyenne

Ecart-Ty

TOTAL

12

51,43333

32,18931

T0

3

71,06667

21,56394

T1

3

82,53333

27,77091

T2

3

14,23333

1,67730

T3

3

37,90000

8,96047

ANOMIS

Traitement 22 JAS 28 34 40 46 52 58 64 70 76 JAS

T0: parcelle non traitée

0

0

1

4,66

8,66

6,33

10

3

4,66

3,33

T1: produit chimique

0

0

0

0,33

0

0

0,33

0,66

0

0

T2: graines de neem

0

0

0

1,33

1

0,66

1

1,66

0,33

0

T3: feuilles d'eucalyptus

0

0

0

2,66

4,66

0,33

5

5

1,33

1,33

 

ANNEXE 4

TEST DE SNK MOYENNE ET ECART-TYPE

vi

Niv.
Facteur

Jasside

N

Moyenne

Ecart-Ty

 

12

25,47500

13,11197

T0

3

35,86667

7,28858

T1

3

36,16667

8,91871

T2

3

9,36667

1,77858

T3

3

20,50000

7,06824

 

Jasside

 

traitement

moyenne

1

 

2

 

T2

9,36667

 
 
 

****

T3

20,50000

 

****

 

****

T0

35,86667

 

****

 
 

T1

36,16667

 

****

 
 

Puceron

traitement

Moyenne

1

2

3

T1

0,9333

****

 
 

T2

12,3667

****

 
 

T3

42,6000

 

****

 

T0

142,7333

 
 

****

Dysdercus

 

traitement

Moyenne

1

 

2

 

T2

0,666667

 

****

 
 

T1

0,700000

 

****

 
 

T3

1,366667

 

****

 

****

T0

2,033333

 
 
 

****

Niv.
Facteur

Puceron

N

Moyenne

Ecart-Ty

TOTAL

12

49,6583

59,27096

T0

3

142,7333

9,34897

T1

3

0,9333

0,35119

T2

3

12,3667

8,36082

T3

3

42,6000

21,16530

Niv.
Facteur

Dysdercus

N

Moyenne

Ecart-Ty

Total

12

1,191667

0,711539

T0

3

2,033333

0,802081

T1

3

0,700000

0,173205

T2

3

0,666667

0,251661

T3

3

1,366667

0,404145

AUTRE TYPE DE PUNAISE

 
 
 

Moyenne

1

T2

0,600000

****

T3

0,866667

****

T1

1,200000

****

T0

1,533333

****

Niv.
Facteur

AUTRE TYPE DE PUNAISE

N

Moyenne

Ecart-Ty

Total

12

1,050000

0,831756

T0

3

1,533333

0,378594

T1

3

1,200000

1,646208

T2

3

0,600000

0,360555

T3

3

0,866667

0,288675

SYLEPTA

traitement

Moyenne

1

T1

0,000000

****

T2

0,000000

****

T3

0,800000

****

T0

2,600000

****

ANOMIS

traitement

Moyenne

1

2

3

T1

0,133333

****

 
 

T2

0,600000

****

 
 

T3

2,033333

 

****

 

T0

4,166667

 
 

****

Niv.
Facteur

ANOMIS

N

Moyenne

Ecart-Ty

Total

12

1,733333

1,706849

T0

3

4,166667

0,850490

T1

3

0,133333

0,057735

T2

3

0,600000

0,264575

T3

3

2,033333

0,665833

Niv.
Facteur

SYLEPTA

N

Moyenne

Ecart-Ty

Total

12

0,850000

1,647312

T0

3

2,600000

2,787472

T1

3

0,000000

0,000000

T2

3

0,000000

0,000000

T3

3

0,800000

0,624500

ANNEXE 5

TABLEAU RECAPITULATIF DES MOYENNES D'INSECTES PAR BLOC

Traitement

Répétition

Altise

Mouche blanche

Jasside

Puceron

Dysdercus

AUTRE

SYLEPTA

ANOMIS

T0

R1

114,8

47,7

37,5

149,1

1,2

1,7

1,8

5

T0

R2

144,2

90,2

42,2

132

2,8

1,8

5,7

4,2

T0

R3

103,4

75,3

27,9

147,1

2,1

1,1

0,3

3,3

T1

R1

2,6

69,7

35,5

0,6

0,9

3,1

0

0,1

T1

R2

3,9

63,5

45,4

1,3

0,6

0,2

0

0,2

T1

R3

2,4

114,4

27,6

0,9

0,6

0,3

0

0,1

T2

R1

85,9

12,3

9

7

0,9

0,9

0

0,5

T2

R2

143,7

15,3

11,3

22

0,4

0,7

0

0,4

T2

R3

111,2

15,1

7,8

8,1

0,7

0,2

0

0,9

T3

R1

111,3

29,2

25,9

66,2

0,9

1,2

0,6

2,8

T3

R2

108,8

37,4

23,1

36,3

1,6

0,7

0,3

1,6

T3

R3

91,4

47,1

12,5

25,3

1,6

0,7

1,5

1,7

ANNEXES 6

TABLEAU RECAPITULATIF DES MOYENNES DES TROIS REPETITIONS (POIDS (g) DES BONS FRUITS/TRAITEMENT)

Traitements

49JAS

52JAS

55JAS

58JAS

61JAS

64JAS

67JAS

70JAS

MOY

 

T0

87,67

79,99

129,15

239,58

226,85

140,65

115,77

20,56

130,0275

 

T1

165,7

149,12

347,31

462,66

431,56

307,43

284,885

256,91

300,696875

 

T2

100,3

108,43

232,24

235,86

140,12

100,04

104,56

37,55

132,3875

 

T3

91,73

98,11

264,93

290,19

160,67

127,69

112,95

53,47

149,9675

 

ix

ANNEXE 7

Rendement du gombo par traitement (g)

 

T0

T1

T2

T3

total

pourcentage

bon fruits

130,0275

300,696875

132,3875

149,9675

713,079375

0,81753153

mauvais fruits

54,5324167

1,99208333

62,76375

39,8670833

159,155333

0,18246847

total

184,559917

302,688958

195,15125

189,834583

872,234708

1






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus