II.4.3. Pénurie des
produits pétroliers
Des situations telles que la perturbation du marché
mondial du pétrole, la pénurie des devises pour l'importation,
crises dans les pays de transit, occasionnent parfois des
irrégularités dans l'approvisionnement des produits
pétroliers, ce qui s'accompagne de leur pénurie. En cette
période de pénurie, le Gouvernement en collaboration avec le
ministère du commerce, prend des mesures qui s'imposent. Celui-ci va
procéder à la limitation de la distribution des produits
pétroliers. C'est ce qu'on appelle « le
rationnement ».
A ce moment, une commission ad-hoc composée des agents
du Ministère du commerce est mise sur pied. Sa mission principale est
d'abord de suivre l'évolution de la situation des carburants au niveau
des stations-services. On identifie ensuite :
Les véhicules catégorie par catégorie
ainsi que les quantités des carburants nécessaires suivant
l'importance économique du véhicule considéré
(camion, voiture, camionnette, Jeep) et le tonnage.
Les cas sociaux et spéciaux : Ce sont les
provinces, les entreprises, les services sociaux, etc....
Le Ministère du Commerce procède à
l'encadrement de la distribution des produits pétroliers par le
truchement de la commission ad-hoc mise en place. Cette commission doit
vérifier si chaque station-service respecte les instructions
données.
Exemple : Rationnement du 29/12/1998.
Voitures : 20litres.
Bus : 50litres.
Jeeps : 100 litres.
Camionnettes : 40 litres.
Source : Archives du Ministère du
Commerce, Département du Commerce Intérieur.
II.4.4. Les Causes et conséquences de la hausse des
prix des produits pétroliers
« Depuis quelques années, les variations du
prix du brut évoquent le mouvement d'une balle rebondissante dans un
ascenseur. Un nouveau palier est franchi régulièrement, les
records se succèdent. Nous pouvons à chaque rebond chercher
à identifier les raisons qui ont poussé conjoncturellement les
cours à la hausse mais dans le fond, les plafonds sont percés
parce que l'ascenseur n'en finit pas de monter » CAHIER DE L'IDEC
(2008).
Au Burundi, les causes profondes de la hausse des prix des
produits pétroliers souvent évoquées sont
l'éloignement du pays par rapport à la mer, les
prélèvements de l'Etat qui sont élevés, le
renchérissement du dollar, le manque de raffineries du pétrole
brut ainsi que la non utilisation de la voie maritime qui pourrait être
la moins chère pour le transport des produits pétroliers.
En effet, d'après GRAEME Wheeler (2008),
« L'une des ironies cruelles qui existent aujourd'hui est le lien
entre la hausse des prix de l'énergie et celles des produits
alimentaires. Cette combinaison peut avoir des effets dévastateurs sur
la pauvreté et la sécurité alimentaire à
l'échelle mondiale. Les prix élevés de l'énergie
ont fait augmenter les coûts des engrais, de transport, de la vie
économique en général. Ce sont les plus pauvres de la
planète qui sont les plus vulnérables aux effets des prix
croissants du pétrole et des produits alimentaires. Les prix de
l'énergie et de l'alimentation représentent une grande partie du
panier de la consommation des pauvres (environ 70%). Les conséquences
à long terme sont donc considérables. Les ménages pauvres
réduiront leur consommation de nourriture et sacrifieront
l'éducation et la santé de leurs enfants »
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