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Impact macroéconomique des fluctuations des prix des produits pétroliers au Burundi: une modélisation VAR (1980- 2009 )

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par Viateur NDUWIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2010
  

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I.8.2. Le choc pétrolier de 1979

Le niveau des prix qui avait été atteint vers la fin de 1974 à la suite des augmentations des prix du pétrole brut à partir de 1973, était resté presque stable jusqu'en 1978. Au cours du troisième trimestre de 1978, la Révolution islamique en Iran a provoqué une baisse de production du pétrole dans ce pays. Cette diminution des approvisionnements Iraniens a permis à l'OPEP de préconiser des hausses de prix du pétrole brut et aux pays consommateurs de prendre des précautions pour réduire la consommation pétrolière. Le 26 et 27 Mars 1979 à Genève, l'OPEP décide un relèvement de 9% du prix du pétrole brut. L'OPEP laisse à chaque membre une liberté relative de fixer son prix à partir de celui du brut de référence et ceci entraîne de conséquences très importantes sur le marché international du pétrole qui devient pratiquement incontrôlable. C'est ainsi que le prix d'un baril de pétrole est passé de 12,9dollars en 1978 à 18,6dollars en 1979, et à 30,5dollars en 1980 pour atteindre 34,3dollars en 1981. Face à ces hausses continuelles de prix, les pays producteurs du pétrole non membres de l'OPEP et les pays consommateurs n'ont pas manqué de réagir. Beaucoup de recherches ont été entreprises et de nouvelles zones productrices telles que la mer du Nord (pour la Grande Bretagne et la Norvège) le Mexique, l'Oman, l'Angola, la Côte d'Ivoire, ... ont étés découvertes.

Depuis 1981, les pays non membres de l'OPEP produisent plus que l'OPEP. Les pays importateurs ont pris des mesures pour diminuer leurs importations de pétrole notamment en développant les autres sources d'énergie.

Avec l'augmentation continuelle de la production des pays n'appartenant pas à l'OPEP et le remplacement du pétrole par d'autres sources d'énergie, le prix moyen baisse pour se situer à moins de 34 dollars le baril à la fin de 1981. Les réductions effectives des prix par certains pays jointes à un marché mondial du brut engorgé à cause d'une diminution substantielle de la consommation de pétrole et d'une tendance des compagnies pétrolières à réduire leurs stocks abondants, provoquent des réactions dans les pays de l'OPEP qui veulent préserver leur puissance. Afin de conserver la maîtrise des prix mondiaux du brut, les onze pays membres de l'OPEP ont décidé, en Mars 1982, de plafonner leur production. Mais ces pays n'ont pas pu s'entendre sur les quotas de production par pays car des problèmes économiques ou politiques de certains membres du cartel les ont contraints à violer cet accord. Le Nigéria, le Venezuela, la Lybie qui, se trouvant dans des difficultés financières, n'ont pas respecté leurs quotas de production.

L'Iran, en désaccord politique avec l'Arabie Saoudite et en guerre avec l'Irak, a augmenté sa production au-delà de ses quotas . L'Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes Unis ont été les seuls membres de l'OPEP à rester fermes sur les sacrifices de réduire la production et de stabiliser les prix.

Le 18 Février 1983, le Royaume-Uni annonce une diminution sensible de prix du pétrole extrait dans la mer du Nord. Le lendemain, le Nigéria baisse le prix de son brut jusqu'à 30dollars le baril. Après de longues négociations entre les pays membres de l'OPEP sur la baisse de ces tarifs, un accord faisant passer le prix du baril de référence de 34 à 29dollars est signé le14 Mars 1983 à Londres. Pour la première fois depuis 1960, l'OPEP accepte de réduire officiellement le tarif du brut : il n'est plus maître absolu du marché mondial du pétrole.

Les causes de ce renversement sont : « L'affaiblissement de l'OPEP du fait du déplacement de la production vers de nouvelles zones ; la piètre croissance économique caractérisant les principaux pays consommateurs d'énergie, les substitutions opérées au dépens du pétrole et la rationalisation de son usage » (ANGELIER, J.P., 1983).

· Quelle est l'attitude des pays importateurs face à cette baisse des prix du pétrole ?

Les pays importateurs du pétrole essaient de maintenir leur politique de réduction de la consommation et d'investissement dans la recherche d'autres sources d'énergie. Ils craignent que la chute brutale des prix du pétrole, séduisante à court terme pour les acheteurs, ne découragent les efforts entrepris depuis 1974 de développer les énergies nouvelles et les exploitations de gisements pétroliers sous les mers. Si les pays importateurs renoncent à ces recherches, ça serait peut être la meilleure façon de préparer un retour en face de l'OPEP sur le marché mondial car l'OPEP possède toujours l'essentiel des réserves mondiales de pétrole et dont le coût de production d'un baril est très bas.

· Son impact macro-économique

Depuis 5 ans, l'impact macro-économique restrictif du choc pétrolier actuel est probablement faible à l'échelle mondiale parce que ce choc reflète avant tout une demande mondiale forte en provenance des pays émergents. Par ailleurs, les pays occidentaux sont moins vulnérables que dans les années 70, notamment en raison de la moindre intensité énergétique de la croissance économique (développement du tertiaire, programmes d'économie d'énergie,...) et, plus encore, la moindre intensité pétrolière (développement de la production nationale d'énergie, diversification des sources,...). C'est plus exclusivement le cas des pays occidentaux (développement du tertiaire, programmes d'économie d'énergie, développement de la production nationale d'énergie,...) que des pays émergents importateurs nets d'énergie, où elle a au contraire légèrement progressé.

Le poids des pays exportateurs nets de pétrole dans le PIB mondial (en parité de pouvoir d'achat) est plus élevé aujourd'hui (17 %) qu'il y a 10 ans (13 %). Une partie des recettes pétrolières est aussi réinjectée dans le circuit économique réel mondial via un surplus d'exportations pour les pays importateurs nets de pétrole. Ensuite, ce choc, contrairement aux précédents, n'a pas eu de réelles conséquences inflationnistes dans les pays occidentaux.

Le choc pétrolier augmente le niveau de l'épargne mondiale dans la mesure où les pays exportateurs de pétrole ont une propension structurelle à épargner. De ce fait, le taux d'intérêt réel mondial s'ajuste à la baisse.

L'absence d'inflation, sachant que le marché obligataire regarde plus l'inflation sous-jacente que l'inflation visible, la dynamique des flux et le changement des anticipations de politique monétaire aux États-Unis (sachant que la Fed est la seule banque centrale occidentale ayant prise sur les marchés obligataires mondiaux) permettent aux taux longs nominaux de rester à un très bas niveau.

Le recyclage des « pétrodollars » par les pays exportateurs de pétrole alimente l'expansion des liquidités mondiales (et les marchés d'actifs). On se souvient que ce sont pour partie des fonds « d'origine pétrolière » qui ont permis à certaines banques occidentales (Merrill Lynch, Citigroup etc.) de se recapitaliser durant la crise financière. Ce choc est relativement graduel dans le temps par rapport aux chocs pétroliers des années 70 (multiplication par 4 du prix du baril en quelques mois en 1973-74 et par 2,5 en1979-80), même si la hausse récente (depuis le début 2007) est particulièrement marquée.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry