UNIVERSITE DU BURUNDI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES
IMPACT MACROECONOMIQUE DES FLUCTUATIONS DES PRIX DES
PRODUITS PETROLIERS AU BURUNDI : Une modélisation VAR
(1980-2009).
Par :
NDUWIMANA Viateur
Membres du jury:
Président : Dr Gilbert NIYONGABO
Directeur : Dr. Cyriaque NZIRORERA
Membre : Désiré NKURUNZIZA
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en
Sciences Economiques et Administratives
Option : Economie Politique
Bujumbura, Novembre 2010
DEDICACES
A Dieu Tout Puissant,
A mes Parents pour leur affection, leurs sacrifices
et leurs Conseils combien Pertinents,
A mon regretté petit-frère Longin
NIYONGABO qui mourra trop tôt,
A mes Frères et Soeurs,
A mes Cousins et Cousines,
A tous mes Amis et
Connaissances,
A toute personne qui lutte pour
la paix, l'égalité et la justice sociale.
NDUWIMANA
Viateur.
Nous dédions ce mémoire.
REMERCIEMENTS
Un tel travail de recherche est très
intéressant, mais dur et fatiguant. Son aboutissement requiert de
l'ambition, de la courtoisie, de la patience et un effort individuel mais est
aussi obtenu par la conjugaison des efforts de plusieurs personnes. En effet,
nous étions très impatients de voir arriver ce jour pour exprimer
nos profonds sentiments de gratitude à toute personne qui, directement
ou indirectement, a prêté main forte pour la réalisation de
ce travail.
Nos sincères remerciements sont adressés en
premier lieu au Docteur Cyriaque NZIRORERA, Chef du Département
d'Economie Politique et Directeur de ce mémoire. Son attitude de franche
collaboration, sa disponibilité, sa rigueur scientifique et ses conseils
pertinents ont guidé nos premiers pas de recherche. Nous restons
cependant responsables d'éventuelles erreurs qui auraient
échappé à notre attention.
Nous remercions également tous les membres du
jury : Dr Gilbert NIYONGABO et A. NKURUNZIZA Désiré,
respectivement Président et Membre pour avoir accepté de lire ce
travail et d'en faire partie le Jury de délibération.
Nous remercions vivement nos éducateurs depuis
l'école primaire jusqu'à l'Université du Burundi et plus
particulièrement ceux de la Faculté des sciences Economiques et
Administratives pour leur formation tant morale qu'intellectuelle qu'ils nous
ont inculquée.
Nos remerciements vont également à l'endroit des
agents du Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et du
Tourisme en particulier ceux du Département du Commerce Intérieur
sans oublier ceux du Ministère de la Planification et de la
Reconstruction Nationale pour nous avoir permis l'accès à la
documentation.
A nos collègues de l'Université du Burundi,
surtout ceux de la Faculté des Sciences Economiques et Administratives
pour avoir rendu agréable notre séjour à
l'Université du Burundi et pour leur esprit de convivialité, nous
réitérons nos sentiments de gratitude.
A tous nos amis, à tous ceux qui nous sont chers, nous
disons sincèrement merci.
NDUWIMANA Viateur.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
% : Pourcentage.
ADF : Augmented Dickey-Fuller.
APNPP : Association des Pays Africains Non Producteur de
Pétrole.
BRB : Banque de la République du Burundi.
CAF : Coût, Assurance et Fret.
CIF : Cost Insurance and Freight.
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce
et le Développement
COFITA : Compagnie Financière du Tanganyika.
CUSUM : Cumulative Sum.
DS : Diffference Stationary Processus.
FAP : Fonds Africain du Pétrole.
FAP : Fonds Africain du Pétrole.
Fbu : Francs burundais
F-Stat : Statistique de Fisher.
IDEC : Institut de Développement Economique.
IPC : Indice des Prix à la Consommation.
ISTEEBU : Institut des Techniques et d'Etudes
Economiques du Burundi.
M BIF : Million de Franc Burundais.
MCO : Moindres Carrés Ordinaires.
MEGIS : Modèle d'Equilibre
Général Inter temporel Stochastique.
O.M : Ordonnance Ministérielle.
OAG : Observatoire de l'Action Gouvernementale.
OCDE : Organisation pour le Commerce et le
Développement Economique.
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du
Pétrole.
PAS : Programme d'Ajustement Structurel.
PE : Prix relatif de l'Essence.
PG : Prix relatif du Gasoil.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PP : Prix relatif du Pétrole.
PP : Philips et Perron
RF : Recettes Fiscales.
SEP : Société d'Entreposage du
Pétrole.
T : Tonne.
TC : Taux de Change.
TRC : Compagnie de Transport Ferroviaire Tanzanienne.
TS : Trend Stationary Processus.
T-Stat : Statistique de Student.
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée.
UA : Union Africaine.
UA : Union Africaine.
VAR : Vecteur Autorégressif.
VECM : Vector Error Correction Model.
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAHPIQUES.
Liste des Tableaux.
Tableau n°1: Capacité de stockage de la
SEP
46
Tableau no2: Récapitulation des
Stations-services au Burundi
49
Tableau n°3 : Résultants des tests de
stationnarité des variables en niveau
75
Tableau n°4 : Résultants
des tests de stationnarité des variables en différence
première
76
Tableau no5 : Test de
Stationnarité des résidus
77
Tableau no6 : Détermination
du nombre de retards
79
Tableau no7 : Résultats du test
de coïntégration de Johansen
82
Tableau no8 : Résultats du test
de causalité au sens de Granger
84
Liste des Graphiques
Graphique no1 : Evolution des
Importations des Carburants en tonnes (1980-2009).
43
Graphique no2 : Evolution des
importations des Carburants(en Millions de FBu).
44
Graphique no3 : Importance des
carburants dans le total des importations
44
Graphique no4 : Evolution des prix
à la pompe du carburant au Burundi (1980 -2009).
59
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
TABLE DES MATIERES
vi
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Objectif du travail.
2
O.2. Problématique
2
0.3. Hypothèses de travail
3
O.4. Méthodologie du travail
3
0.5. Organisation du travail
4
CHAP.I. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES PRIX
ET LE PETROLE DANS L'ECONOMIE
5
I.1. Généralités sur les prix
5
I.1.1. Approche de définitions
5
I.1.2. Querelles sur les prix
7
I.1.3. Les prix sur la place publique
8
I.1.4. La croissance des prix
9
I.1.5.Stabilisation des prix
10
I.1.6. Rôle des prix dans l'économie
12
I.1.6.1. Orientation de l'économie nationale
12
I.1.6.2. Allocation des ressources en économie
de marché
12
I.2. Approche sur la fixation des prix
13
I.2.1.Variété des objectifs
14
I.2.2.La loi de la valeur, fondement du système
des prix
14
I.2.3.Approche néo-classique sur la formation
des prix
16
I.2.4.La formation des prix : Marx face à
Walras, Marshall et Smith
17
I.2.5. L'intervention des pouvoirs publics dans la
formation des prix
18
I.3. Efficacité du marché dans le
système des prix
22
I.3.1. Analyse de la politique des prix
23
I.3.2. L'efficacité de l'action de l'Etat sur
les prix
23
I.3.3. La théorie des anticipations des prix
25
I.4. Histoire du pétrole
25
I.5. La littérature empirique
27
I.5.1. Les variations du prix du pétrole ont un
effet asymétrique
28
I.5.2. Les effets des variations du prix du
pétrole dépendent du cycle conjoncturel
29
I.6. L'importance du pétrole dans
l'économie et les marchés
30
I.7. La fixation des prix du pétrole par les
marchés internationaux.
31
I.8.Les Crises pétrolières.
32
I.8.1. Les chocs pétroliers de 1973.
32
I.8.2. Le choc pétrolier de 1979
34
1.9. Conclusion du premier Chapitre
37
CHAP.II. IMPORTATION ET FIXATION DES PRIX DES
PRODUITS PETROLIERS AU BURUNDI : Analyse descriptive
38
II.1. Introduction
38
II.2. Importations des produits pétroliers au
Burundi
39
II.2 .1. Importateurs des produits
pétroliers
39
II.2.2. Les voies d'approvisionnement des produits
pétroliers
40
II.3. Stockage des produits pétroliers
45
II.4. Distribution des Produits pétroliers
48
II.4.1. Distributeurs des Produits pétroliers
48
II.4.2. Les principaux produits pétroliers
commercialisés
50
II.4.3. Pénurie des produits pétroliers
51
II.4.4. Les Causes et conséquences de la hausse
des prix des produits pétroliers
51
II.4.5. Le comportement des prix du carburant sur les
marchés internationaux
52
II.4.6. Les acteurs du marché et la gestion
intérieure responsable du secteur pétrolier
54
II.4. 7. La politique de prix des produits
pétroliers au Burundi
55
II.5. Quelques stratégies face à la
hausse des prix du carburant
60
II.5.1. Observations générales sur les
choix des politiques
60
II.5.2. Attitude à prendre face à la
hausse des prix
61
II.6. Conclusion du deuxième Chapitre
65
CHAP III. L'IMPACT MACROECONOMIQUE DE LA
VARIATION DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS AU BURUNDI : Analyse
empirique
66
III.1.Théorie et définition
économétriques
66
III.2. Le rôle de l'économétrie
66
III.3. Définition et propriétés
de la stationnarité ou test de racine unitaire
67
III.3.1. Définition
67
III.3.2.Test de présence de racine unitaire
68
III. 3.3. Choix et Présentation des variables
du modèle
72
III.4. Présentation et interprétation
des résultats de l'estimation
73
III.4.1 Analyse de la distribution et des
sensibilités des variables
73
III.4.2. Etude de la stationnarité, choix du
modèle VAR optimal et analyse de la coïntégration
74
III.4.3. Définition du Modèle Vectoriel
Autorégressif (VAR)
77
III.4.4. Choix du nombre de retards
78
III.4.5.Tests de coïntégration de Johansen
80
III.4.6. Les instruments d'analyse associés
à un modèle
82
III.4.6.1. Tests de causalité
82
III.4.6.2. Décomposition de la variance
85
III.4.6.3. Fonction d'impulsion
87
III.4.7. Test de stabilité du modèle
88
III.5. Conclusion du 3ème chapitre.
89
CONLUSION GENERALE
91
BIBLIOGRAPHIE.
95
ANNEXES
99
0. INTRODUCTION GENERALE
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu'au
début des années 70, la demande mondiale des produits
pétroliers a connu une forte croissance. La croissance économique
des pays industrialisés, comme celle des pays en voie de
développement, a augmenté sensiblement leur consommation
énergétique. On pourrait donc, sans risque de se compromettre,
lier le degré de développement au niveau de la consommation
énergétique.
En effet, l'existence de cette source d'énergie a
permis à la plupart des pays producteurs d'accélérer le
développement des industries et si le pétrole est raffiné
sur place, ces pays ont la possibilité d'augmenter
considérablement leurs recettes en exportant les produits finis dont les
prix sont automatiquement élevés. Certains pays producteurs et
exportateurs de pétrole ont noué une alliance, l'OPEP, afin de
mener une politique commune des prix et de se servir de ce produit comme arme
de pression en limitant les quantités exportées vers leurs
adversaires. Depuis 1973, ces pays producteurs et exportateurs du
pétrole ont décidé d'augmenter le prix du pétrole
brut. Les conséquences de ces hausses des prix du pétrole ont
été nombreuses : ralentissement de la croissance dans le
monde, accélération de l'inflation, bouleversement des balances
de paiements, développements des énergies nouvelles et
renouvelables.
Pour le Burundi, il n'a aucune activité de production
ou de raffinage du pétrole. Il importe toute la totalité des
produits pétroliers dont il a besoin. Le Burundi est aussi
éloigné d'environ 1500 Km du port de l'Océan le plus
proche (Dar-Es -Salaam) et 2200 Km de Mombassa. De ce fait, il subit un double
contre coup de la hausse du pétrole, ce qui lui est une entrave majeure
pour la fixation des prix de ces produits pétroliers. Les diverses taxes
de transit et les coûts de transport gravent considérablement les
prix des produits pétroliers, lesquels sont déjà
élevés à la sortie des raffineries. De surcroît, le
Burundi connaît également des irrégularités
d'approvisionnement pouvant parfois compromettre sa croissance
économique.
Malgré toutes ces entraves, les produits
pétroliers demeurent de grande importance dans l'économie du pays
et dans la détermination de la consommation des autres produits. Les
questions y relatives sont donc d'actualité et leur étude
s'avère trop pertinente.
0.1. Objectif du travail.
La place importante qu'occupe le secteur pétrolier dans
la vie socio-économique des nations en général et le
Burundi en particulier a motivé le choix de notre sujet. Le
présent sujet intervient donc à un moment propice pour
l'économie burundaise. Tout burundais, du petit au grand, est
actuellement sensible du fait qu'une moindre hausse du prix de pétrole
entraîne souvent des perturbations dans l'économie nationale.
En effet, la variation du niveau des prix qui ne tient pas
compte de l'évolution du revenu de la population ne fait que
réduire son pouvoir d'achat. Ainsi, la consommation des ménages
est fonction positive de leur revenu réel. Il est évident que les
consommateurs augmentent souvent leur consommation quand leur revenu augmente
et vice-versa. Les produits pétroliers qui nous concernent dans notre
travail doivent connaître une attention particulière quant
à la fixation de leurs prix. Ainsi, au Burundi comme dans la plupart des
pays non producteurs de pétrole, la commercialisation des produits
pétroliers constitue une des principales préoccupations aussi
bien chez les décideurs politiques que chez les consommateurs. Comme les
produits pétroliers revêtent un caractère
stratégique pour la vie socio-économique d'un pays, le
renchérissement de leurs prix oblige le Burundi à diminuer la
consommation. Or, la baisse de la consommation dans les industries s'accompagne
d'une réduction des activités industrielles et par
conséquent celle des investissements, de la production et des revenus,
ce qui parfois même occasionne le chômage dans certains cas.
Notre travail a donc pour objectif :
· d'analyser l'évolution des prix des produits
pétroliers au Burundi durant la période de 1980 à 2009.
· de tenter de dégager l'impact des fluctuations
des prix des produits pétroliers sur quelques variables
macroéconomiques choisies.
· d'essayer de proposer des approches de solutions quant
à la fixation des prix des carburants.
O.2. Problématique
Le pétrole, étant un produit déterminant
dans les échanges, la fixation de son prix par les pouvoirs publics peut
susciter des effets favorables (ou néfastes selon le cas) dans
l'économie du pays.
Actuellement, on remarque qu'une moindre montée des
prix des produits pétroliers entraîne des perturbations dans
presque tous les secteurs de la vie économique. Ainsi, ce sujet
soulève-t-il les questions ci-après :
- La variation des prix des produits pétroliers
affecte-t-elle les variables macroéconomiques ?
- Si oui, quelle est l'ampleur d'une telle influence?
0.3.
Hypothèses de travail
Pour répondre aux questions posées ci-dessus,
nous partons des hypothèses suivantes :
1°. La hausse des prix des produits pétroliers
influe sur les variables macroéconomiques. Autrement dit, les prix des
produits pétroliers agissent positivement (ou négativement
selon le cas) sur les variables macroéconomiques (PIB, IPC, TC et RF).
2°. Les variables macroéconomiques sont
affectées (touchées) de la même façon par les
fluctuations des prix des produits pétroliers.
O.4. Méthodologie du
travail
Notre travail est à la fois théorique et
empirique. C'est pour cette raison que, dans un premier temps, beaucoup de
documents nous ont été d'une grande utilité. En plus des
livres que nous avons consultés dans les bibliothèques de
l'Université du Burundi, de la Banque de la République du
Burundi, de la Banque Mondiale,..., les publications des institutions
officielles en matière économique telles que la BRB, ISTEEBU,
IDEC,..., celles de certains départements ministériels du Burundi
et même ceux trouvés fortuitement partout où nous sommes
passés en rapport avec notre sujet de travail ont été
consultés. Dans un deuxième temps, l'analyse documentaire a
été appuyée par une analyse empirique à partir des
données chiffrées que nous avons collectées. Cette
dernière a porté sur des séries chronologiques de 1980
à 2009. Elle a mis en relation les prix des produits pétroliers
et variables macroéconomiques pour confirmer ou infirmer les
hypothèses de travail.
0.5. Organisation du travail
Notre travail est organisé autour de trois
chapitres :
Le premier chapitre a confronté les différents
points de vue des auteurs sur les notions de prix et leur rôle dans
l'économie. Aussi les théories sur les différents chocs
pétroliers, leurs effets pervers, etc., sont évoquées pour
mettre en exergue l'importance du pétrole dans le monde.
Le deuxième chapitre quant à lui a traité
de la commercialisation et la fixation des prix des produits pétroliers
au Burundi.
Le troisième chapitre enfin vérifie nos
hypothèses de départ grâce aux tests de
stationnarité et coïntégration de Johansen. En effet, un
test économétrique nous a permis de constater empiriquement
l'impact des fluctuations des prix des produits pétroliers sur quelques
variables macroéconomiques au Burundi. Dans ce même chapitre, la
méthode « VAR » nous permettra de construire un
modèle approprié traduisant la relation entre la hausse des prix
des produits pétroliers au Burundi et les variables
macroéconomiques choisies.
CHAP.I. REVUE DE LA LITTERATURE
SUR LES PRIX ET LE PETROLE DANS L'ECONOMIE
I.1.
Généralités sur les prix
I.1.1. Approche de
définitions
Les prix peuvent être définis comme étant
des signaux du marché qui facilitent les échanges entre vendeurs
et acheteurs. Ainsi, on parle de prix d'un bien ou d'un service lorsque l'on se
situe dans une relation d'échange, c'est-à-dire dans la mesure
où producteur et utilisateur peuvent être différents. Le
prix d'un bien ou d'un service apparaît donc comme un
intermédiaire fondamental qui permet le passage de l'économie
domestique à l'économie de groupe.
D'après COTTA A. (1968), le prix est le nombre
d'unités monétaires (prix absolu) ou quantités d'autres
biens (prix relatif) contre lesquelles une unité d'un bien donné
peut être échangé .Le prix est la
caractéristique essentielle d'un bien, une des évaluations
significatives avec le coût et la valeur subjective. La
détermination des prix est opérée en tenant compte, autant
que faire se peut, des coûts de production, des prix internationaux
(lorsqu'il en existe), des prix relatifs prévalant dans les
économies développées capitalistes et des objectifs
physiques du plan. Les variations des prix obéissent aux
phénomènes qui les déterminent (différentes
demandes, coûts et formes de marché).
En effet, l'introduction d'un support spécifique de
prix, par le recours à la monnaie, a évidemment simplifié
les procédures d'échange et surtout élargi leur
développement (il n'était plus nécessaire de solliciter du
partenaire l'offre d'un bien pour lui céder sa propre marchandise). La
notion de prix est donc devenue comme inséparable des mécanismes
de fonctionnement de l'économie monétaire.
Dans l'économie capitaliste libérale, le
mécanisme des prix est considéré comme le
régulateur central de l'activité. Les prix qui se forment
librement par la confrontation de l'offre et de la demande orientent en effet
l'affectation des ressources vers une production (rentable) capable de
satisfaire des besoins (solvables). Pour les économistes libéraux
classiques, les prix, résultante des rapports individuels sur les
marchés, assurent par leur mouvement spontané un ajustement
automatique entre l'offre et la demande dans des conditions conformes à
l'optimum.
Selon Walras, en concurrence parfaite, les prix sont les
paramètres pour les agents individuels. Cette hypothèse conduit
à centrer l'analyse de l'échange sur le concept de marché,
entendu comme la rencontre entre tous les agents dont le concours
détermine le prix d'un bien, sans qu'aucun d'entre eux en particulier
n'ait d'influence sur lui.
Selon Adam Smith, le prix d'un bien se compose des
différents éléments que l'analyse permet de ramener
à trois : le salaire qui rémunère le travail, le
profit qui récompense le capital, et la rente qui revient au
propriétaire du sol.
A cet effet, il distingue le prix naturel et le
prix du marché.
Le prix naturel est celui qui permet de payer les salaires de
l'ouvrier, le profit du capitaliste et la rente du propriétaire du sol
au taux qui prévaut dans chaque branche d'industrie. Les taux naturels
de profit, de rente et de salaire sont influencés par une série
de facteurs en période longue, à l'étude desquels l'auteur
consacre une large partie de son ouvrage.
Le prix du marché est celui qui s'établit en
fonction de l'offre et de la demande qui se confrontent sur le marché
pendant la période prise en considération. Il gravite autour du
prix naturel, lui étant supérieur lorsque la demande est
supérieure à l'offre, et inférieur dans le cas contraire.
Le mécanisme régulateur qui le ramène vers le prix
naturel, lorsqu'il s'en éloigne, est le jeu même de la
concurrence. « Si le prix du marché est supérieur
au prix naturel dans telle branche d'activité d'une industrie par
exemple, et ainsi permet de payer aux travailleurs dirigeront leurs
activités vers cette branche pour profiter de la différence.
L'offre des biens grandira sur le marché et le prix y baissera.
Pour Marshall, A. (1989), la distinction de Smith entre le
prix normal et le prix du marché subsiste. Le prix normal est devenu
ici le prix d'équilibre, « celui auquel l'offre et la
demande sont en équilibre ». Il s'agit de l'équilibre
que l'on tend à atteindre en période longue dans un régime
de concurrence. Il est stable en ce sens que « si le
prix du marché s'éloigne de lui, il tend à y revenir
comme un pendule oscille autour de son point commun ».Ce sont les
forces mêmes de la concurrence qui jouent le rôle de
mécanisme régulateur, attirant les fournisseurs de facteurs de
production dans les secteurs à profit excédentaire(ceux dans
lesquels les prix du marché sont supérieurs aux prix
d'équilibre) et y provoquant un accroissement d'offre, une chute des
prix et la disparition de la marge excédentaire de profit.
Ce prix d'équilibre, que Marshall appelle le prix
d'offre, correspond au coût de production. Il couvre la
rémunération normale des facteurs qui ont contribué
à produire le bien : le prix des matières premières,
le salaire du travail, l'usage de l'équipement industriel, la
rémunération de la direction, l'intérêt et
l'assurance du capital investi.
La notion marginale est aussi le fil conducteur dont Marshall
se sert tout à travers de sa théorie de la
production. « Le prix que le producteur est juste sur le point
de refuser est le prix marginal d'offre en période courte ».
Son analyse du prix limite qu'un producteur peut atteindre en temps de crise
est également une application directe de la méthode
marginale.
I.1.2.
Querelles sur les prix
Les prix sont sujets à controverse et, plus encore,
les tentatives pour en assurer la stabilité. L'augmentation du
coût de la vie, à un rythme accéléré, a fait
des prix la préoccupation principale de la population dans plusieurs
pays, comme en témoignent les sondages d'opinion.
La hausse des prix y est désormais au centre des
conflits sociaux, des stratégies d'entreprise et des conflits
politiques.
Le problème de l'inflation considéré
auparavant comme réservé aux professionnels de l'économie
et de la monnaie, offre un terrain nouveau à la contestation
idéologique de la société contemporaine et aux
négociations internationales entre gouvernements. Soumis aux feux de
l'actualité, les prix restent néanmoins mal connus. La
dissociation entre les barèmes de vente et les prix réellement
pratiqués, la manipulation des prix dans le cadre des techniques
modernes de conquête du marché donnent un caractère de plus
en plus illusoire à la « Vérité des
prix » ; les indices statistiques qui en retracent
l'évolution ont un aspect fragmentaire. Ainsi, alors que le
problème des prix est porté sur la place publique, la
connaissance des prix reste-t-elle dans la pénombre.
Avant l'adoption des PAS prévalait une politique
d'Administration des prix, des taux d'intérêt et des taux de
change. Il s'en est suivi que les prix étaient fixés en dessous
du niveau d'équilibre auquel auraient conduit les forces du
marché. Ceci entraînant des pénuries, des
spéculations, des fil d'attente, la corruption, des administrations des
quotas, etc.... Il arrivait aussi que les prix soient fixés au-dessus du
prix d'équilibre, générant ainsi des stockages et parfois
des pertes des produits périssables ou la vente de la production dans
les pays voisins par des voies clandestines.
La libéralisation des prix qui était une
composante essentielle du PAS s'est heurtée à des
rigidités structurelles telle que l'existence de monopoles et de
quasi-monopoles, l'absence de protection des petits producteurs et des
consommateurs alors qu'elle postulait de favoriser l'accroissement de la
concurrence.
I.1.3. Les prix sur la place
publique
Dans l'opinion publique, les prix et leur évolution
suscitent généralement un étonnement teinté
d'indignation. La ménagère observe que les prix des marchandises
qu'elle achète varient, dans des proportions parfois
considérables, d'un magasin à l'autre. Certains
commerçants, pense-t-elle, font des profits illégitimes.
Le consommateur averti, quant à lui, croit savoir que
les prix sont, dans l'hypermarché de la périphérie
urbaine, nettement moins chers que dans la petite boutique de son
quartier ; tel produit de grande consommation est affiché,
là-bas, à un prix inférieur de 10% au tarif
pratiqué par son épicier. Mais en est-il de même pour tous
les produits ? Le consommateur ne peut, à lui seul, s'en
assurer ; d'ailleurs l'approvisionnement, au meilleur prix, dans des
points de vente parfois éloignés du domicile ne constitue pas une
solution aisément praticable par tous. Aux soupçons du
consommateur correspondent les protestations du petit commerçant qui
observe dans les « grandes surfaces » des prix de
vente au détail parfois inférieurs aux conditions d'achat qui
lui sont consenties par son fournisseur.
La concurrence par les prix est, selon lui, un jeu
truqué auquel il est sûr de perdre comme il risque de ruiner la
réputation de tel ou tel fabricant dont les produits, victimes
désignées du « prix d'appel » destiné
à attirer la clientèle, sont soumis à un bradage
tapageur. Les uns et les autres se tournent alors vers les pouvoirs publics. Le
consommateur s'étonne de l'inertie de l'administration et, soutenu par
le paysan qui voit les prix tripler entre sa ferme et l'étal du boucher,
il demande le châtiment des spéculateurs ; le petit
commerçant réclame des règles garantissant une concurrence
loyale, dénonce les ventes à perte et exige des conditions
d'achat égales pour tous les fabricants ;enfin , il refuse la
vente aux « discounters » et demande à l'Etat de
fixer des prix minimaux qui seraient imposés à l'ensemble du
réseau de distribution. Mais plus encore que ces « querelles
des boutiques », la hausse des prix préoccupe l'opinion
publique.
Selon Adam Smith, le prix de marché de chaque
marchandise particulière est déterminé par la proportion
entre la quantité de cette marchandise existant actuellement sur le
marché, et les demandes de ceux qui sont disposés à en
payer le prix naturel ou la valeur entière des fermages, profits et
salaires qu'il faut payer pour l'attirer au marché.
On peut les appeler « demandeurs
effectifs », et leur demande « demande
effective », puisqu'elle suffit pour attirer effectivement la
marchandise au marché. Elle diffère de la demande absolue.
I.1.4. La croissance des prix
L'augmentation des prix est une cause de discorde à
l'intérieur de la nation. Les travailleurs tout d'abord, voient
l'amélioration de leurs salaires peu à peu grignoté par
l'élévation du coût de la vie ; ils revendiquent et
utilisent la grève pour obtenir la restauration de leur pouvoir d'achat.
Etant donné que les entreprises répercutent sur
leur clientèle, sous la forme de relèvement des prix, au moins
une partie des augmentations des salaires consenties à leur personnel,
les travailleurs qui sont, en même temps, des consommateurs, estiment
finalement être les dupes de patrons qui reprennent d'une main ce qu'ils
accordent à l'autre. Aussi, les revendications des salariés,
trouvent-elles souvent, un prolongement dans le désir de changer les
structures économiques ; le blocage des prix et la nationalisation
des grandes entreprises sont alors inscrits en programme des partis politiques
qui se présentent comme les défenseurs patents des
salariés, tel que le parti travailliste en Grande Bretagne.
Les prix des produits alimentaires sont eux aussi soumis
à la controverse et c'est sur ce problème que se crée le
divorce entre les agriculteurs et le reste de la nation. Dirigeants et
salariés de l'industrie sont d'accord pour réclamer une
alimentation à bon marché. Il faut pour cela des prix agricoles
aussi proches que possible des cours mondiaux. Mais les agriculteurs se
récrient et dénoncent le caractère artificiel de ces
cours. Ils soulignent la divergence entre l'évolution ralentie de leurs
prix de vente et l'augmentation accélérée du coût de
la vie. Aussi, lorsque l'inflation sévit, le rétablissement de
la parité par l'augmentation du soutien des marchés mobilise-t-il
les agriculteurs dans l'action corporative et politique.
I.1.5.Stabilisation des prix
Les solutions préconisées par les uns et les
autres pour mettre fin à la hausse des prix reflètent, pour
l'essentiel, les intérêts particuliers. Ainsi, les travailleurs
réclament-ils le blocage des prix tandis que les chefs d'entreprises
opineraient pour une politique des salaires organisée par
eux-mêmes ou par l'Etat ; pour faire droit aux récriminations
des consommateurs, le boucher préconise les importations de
bétail à bas prix tandis que l'éleveur suggère une
diminution des marges de distribution.
Mais ce n'est pas dans cette variété d'opinions
que réside le véritable problème de la maîtrise des
prix d'aujourd'hui. Celui-ci est d'une toute autre ampleur et d'une
particulière complexité.
Il semble, en effet, que les politiques traditionnelles de
stabilisation des prix fondées sur l'intensification de la concurrence
et sur la régulation de la demande se trouvent mises en échec
par l'inflation actuelle ou, tout au moins, qu'elles n'aient plus qu'un effet
atténué sur l'évolution des prix.
Par ailleurs, il apparaît que les pouvoirs publics, dans
tous les pays, soient beaucoup plus réticents que par le passé
à mener ces politiques de stabilisation des prix, soit parce qu'ils
sont devenus plus sensibles à leurs inconvénients.
Ainsi, alors que la hausse des prix devient la principale
préoccupation des citoyens dans les pays développés du
monde occidental, la politique des prix pose des problèmes de plus en
plus difficiles à résoudre. Le premier réflexe, de la
part des gouvernements qui se réclament de l'idéologie
libérale est, évidemment, de miser sur un meilleur fonctionnement
des mécanismes du marché pour modérer l'évolution
des prix. La modernisation de l'appareil de distribution, la suppression des
entraves à la concurrence sur le marché intérieur,
l'ouverture des frontières aux produits étrangers ont
semblé dans cette optique, être les moyens les plus
appropriés pour obtenir la stabilisation des prix. On a pu croire ainsi,
pendant plusieurs années, que la révolution
commerciale et la libéralisation des échanges
internationaux résultant de la création du Marché Commun
et du Kennedy Round allaient régler durablement le problème de la
hausse des prix.
Ce ne fut, en réalité, qu'un épisode et
l'on s'aperçoit aujourd'hui que la concurrence moderne utilise avec
succès d'autres armes qu'une guerre des prix dangereuse pour les
entreprises ; par ailleurs, la compétition internationale sur
laquelle tant d'espoirs étaient fondés s'avère
n'être souvent qu'une circulation transfrontière des marchandises
entre les établissements des mêmes firmes. En définitive,
l'économie du marché ne joue qu'imparfaitement son rôle de
régulation des prix. La politique de réglementation des prix a
donc pour objectifs : la maîtrise de l'inflation et le
contrôle de la libre-concurrence.
a) La réglementation des prix, outil
anti-inflationniste
Au cours de l'histoire, les mesures gouvernementales prises
dans le domaine des prix se sont accumulés de l'empire romain à
nos jours. La libre détermination des prix reste cependant le rôle
des pouvoirs publics en cas de forte poussée inflationniste. Parmi les
techniques d'intervention, il convient de distinguer les mesures rigides des
mesures plus souples. Les premières peuvent prendre la forme d'un
blocage des prix, d'une taxation des prix (fixation d'un prix maximal), d'un
régime des prix encadrés autorisant la répercussion des
augmentations de coût, ou d'une fixation des marges, essentiellement dans
le domaine de la distribution. Les interventions plus souples sont
fondées sur une politique contractuelle des prix, la semi-liberté
ou liberté surveillée selon que les modifications de prix sont
soumises à une convention préalable, une demande d'autorisation
ou une simple information auprès de l'administration.
b) La réglementation des prix, outil de libre
concurrence
Les pouvoirs publics interviennent également sur le
marché pour assurer la protection de l'économie et du
consommateur, soit en limitant la concurrence par les prix, soit en
réglementant les pratiques destinées à influencer le choix
de l'acheteur. Dans la première voie, l'Etat et la Communauté
Européenne ont depuis longtemps développé un ensemble de
mesures destinées à éviter les ententes et les abus de
position dominante qui constituent des entraves à la libre concurrence.
Ces dispositions visent à prévenir les variations artificielles
des prix mais font obstacle à l'abaissement des prix de revient et de
revente. Elles peuvent prendre la forme : de réglementation des
prix dans les secteurs monopolistiques ou d'interdiction de la discrimination
par les prix, des prix minimums imposés, de revente à perte, de
pratiques de dumping.
La réglementation cherche aussi à
protéger le libre choix du consommateur, notamment en limitant certaines
pratiques de promotion des ventes : la vente avec primes, les cadeaux, les
jeux et concours.
I.1.6.
Rôle des prix dans l'économie
Les prix sont un mode de communication entre les divers agents
économiques.
Chaque pays ou chaque société doit se munir des
moyens pour partager le total des produits entre ses membres. Cette noble
tâche est accomplie grâce au système des prix. Ainsi, les
prix orientent l'économie nationale d'une part et favorisent
l'allocation des ressources d'autre part.
I.1.6.1. Orientation de l'économie
nationale
Les prix ont un effet très direct sur l'orientation de
l'activité nationale. En effet, les hommes et les capitaux sont
attirés, de préférence, vers les secteurs où les
prix et les rémunérations augmentent plus vite aux dépens
de ceux où ils stagnent.
En outre, la marge de profit dégagée par la
différence de niveau entre les prix de vente et les prix de revient
permet de dégager des ressources d'autofinancement plus ou moins
grandes selon les branches, déterminant ainsi l'importance des
investissements productifs.
Enfin, les prix, par formation efficace et efficiente qu'ils
transmettent, permettent la résolution de cinq problèmes
suivants (FRIEDMAN., M, 1983) :
Ø Fixer les normes
Ø Organiser la production
Ø Répartir le produit
Ø Assurer le maintien et la croissance de l'appareil
productif
Ø Ajuster dans le court terme la consommation à
la production,
.
I.1.6.2. Allocation des ressources
en économie de marché
Dans une économie de marché, les prix jouent le
rôle allocateur des ressources. Les prix sont de véritables
signaux qui véhiculent les informations sur l'état des tensions
existant entre besoins et ressources. Les agents économiques vont
prendre de décisions sur la base des signaux-prix émis par le
marché de telle sorte que leurs intérêts particuliers
convergent vers l'optimum collectif.
A cet effet, considérons une économie
divisée en trois types d'agents économiques ; chacun ayant
des fonctions propres. Ces consommateurs cherchent à maximiser leurs
satisfactions, les entrepreneurs cherchent à maximiser leurs profits, en
combinant de façon efficiente les facteurs de production en vue de la
production des biens finals ; enfin les propriétaires des facteurs
de production cherchent à maximiser leur revenu en louant ces facteurs
aux entrepreneurs.
L'équilibre entre l'offre et la demande est
réalisé grâce au mécanisme des prix. C'est le
système des prix résultant des conditions du marché (la
main invisible) qui oriente le choix des agents économiques. Chaque
agent n'a besoin de prendre des décisions conformes à sa fonction
de préférence, que de prix de biens finals et des facteurs de
production.
L'allocation optimale des ressources s'effectue par le
truchement des prix qui fournissent des règles de conduite auxquelles
doivent les agents économiques pour atteindre leur position optimale
(BOUKKEZAR., A, 1980).
- Pour les producteurs, il s'agit d'égaliser les
productivités marginales des facteurs pondérés par leur
prix pour obtenir une combinaison optimale des facteurs de production.
L'échelle de production quant à elle est déterminée
par l'égalisation des prix des biens finals et leurs coûts
marginaux.
- Pour les consommateurs, il s'agit d'égaliser
l'utilité marginale des différents biens par leur prix. Si ces
règles de « jeu libéral » sont
respectées, l'économie tend vers une position d'équilibre
qui assure une allocation optimale des ressources.
I.2. Approche sur la fixation des
prix
Les économistes spécialistes des questions de
développement avancent que bon nombre sinon toutes les
incohérences du développement sont en générale
engendrées par des « politiques des prix
inappropriées ». Les modes de fixation des prix varient selon
le pays et le type d'économie considérés. C'est pourquoi
dans certaines économies l'intervention de l'Etat dans la fixation des
prix est indispensable, tandis que dans d'autres les prix se forment librement
suivant les forces du marché (Loi de l'offre et de la demande).
En effet, les pouvoirs publics fixent de façon
générale à un niveau inadéquat les prix des
produits et des services, du capital et de la main d'oeuvre, ce qui pose des
difficultés de la croissance et d'une meilleure répartition des
produits de la croissance.
« Si les pouvoirs publics pouvaient seulement fixer
les prix à un niveau adéquat, toutes les difficultés que
pose la croissance économique, l'emploi et la justice seraient
résolues ».
I.2.1.Variété des
objectifs
En fixant les prix, les entreprises peuvent avoir plusieurs
objectifs dont les principaux sont :
ü La recherche d'un prix et une vente
régulière,
ü La recherche d'un montant minimum pour
rémunérer les capitaux engagés,
ü L'obtention ou la défense d'une part de
marché,
ü La fixation d'un prix de combat ou de
représailles.
I.2.2.La loi de la valeur,
fondement du système des prix
Le problème principal pour toute société,
quelle que soit la forme historique qu'elle revêt, est l'allocation du
travail disponible selon les diverses branches de production.
« N'importe quel enfant, écrit Marx,
sait que toute nation crèverait qui casserait le travail, je ne veux
pas dire pour un an mais ne fut-ce que pour quelques semaines. De même
qu'un enfant sait que les masses de produits correspondants aux diverses masses
de besoins exigent des masses différentes et quantitativement
déterminées de la totalité du travail social ».
Il va de soi que la forme déterminée de la production nationale
ne supprime nullement cette nécessité du travail social en
proportions déterminées : c'est la façon dont il se
manifeste qui peut seule être modifiée.
En effet, si le fondement de la production est
l'utilité de produits, c'est-à-dire leur aptitude à
satisfaire les besoins, ce n'est que par le travail que l'homme s'approprie la
nature, la transforme en objets utiles au développement. L'affectation
des ressources est demandée par le besoin-travail. Les règles qui
président à l'allocation du travail disponible sont
déterminées par la nature des rapports de production.
Si dans les sociétés primitives ce sont les
rites et les coutumes qui règlent la production, dans l'économie
de marché où les produits prennent la forme de marchandises, la
régulation de la production s'effectue d'une manière indirecte
par le mécanisme de marché. La répartition du travail
social est «réglée par la loi de la valeur »
orientée vers la finalité du système et vers la
reproduction à l'échelle élargie des rapports de
production marchands.
Dans cette activité de régulation, la loi de la
valeur intervient de deux manières :
- La loi de la valeur met en mouvement des forces qui font
osciller les prix autour de la valeur. L'écart entre prix et valeur tend
à s'annuler. C'est à travers ce mécanisme d'oscillation
des prix autour de la valeur que la loi de valeur joue un rôle directeur
dans l'orientation de l'activité économique.
- La loi de la valeur fixe le prix de production au travers
duquel la reproduction élargie du capital développe son
dynamisme.
· Fonctionnement de la valeur
Le propriétaire d'une marchandise produite dans
l'économie de marché cherche à réaliser sa valeur
marchande pour mettre en valeur son capital. La valorisation du capital ne
devient effective que si la marchandise est vendue sur le marché, qui
est le moment final de la « boucle de circulation du
capital ».
La régulation entre travail-besoin s'effectue par la
voie d'un détour : l'égalité entre l'offre (le
travail social dépensé) et la demande, c'est-à-dire
l'ensemble des besoins que la société cherche à satisfaire
ne peut être fortuite.
Exception faite de ce cas fortuit, on se trouve
généralement en présence de deux situations :
Ø La demande correspondant au prix d'offre se trouve
supérieure à l'offre, le prix du marché tend à
s'élever au-dessus de la valeur marchandise produite. C'est le signe que
la société a dépensé insuffisamment de travail
dans cette branche. L'augmentation du prix exprimant la tension entre besoins
sociaux et ressources en travail.
Ø La demande correspondant au prix d'offre se trouve
inférieure à l'offre, le prix du marché tend à
baisser au dessus de la valeur marchande. C'est le signe que la
société a gaspillé du travail social. Dans
l'économie de marché, les oscillations des prix autour de la
valeur sont déterminées par la loi de l'offre et de la demande.
C'est la loi de la valeur qui dirige le mouvement des prix autour d'une valeur
centrale, la valeur marchande qui, elle, est définie par les conditions
sociales de la production.
Le travail disponible réparti entre les
différentes branches à travers le fonctionnement de la loi de la
valeur peut être soit insuffisant par rapport aux besoins sociaux, soit
gaspillé. L'équilibre optimal entre besoins et travail devient un
cas par mi les autres cas de déséquilibres.
Dans l'action d'affectation de ressources vers la position
optimale, la loi de la valeur met en mouvement des forces correctrices qui
amènent les prix à s'aligner tendanciellement sur le niveau
valeur. La fonction de régulation exercée par la loi de la valeur
prend deux formes de manifestations : elle agit sur le niveau
d'utilisation des forces productives et sur la composition de la production.
L'écart entre le prix et la valeur indique le sens de
la modification qui va se traduire par une nouvelle répartition du
travail social au sein de l'économie de telle sorte que par une
série d'approximations successives, la production mise en oeuvre vienne
se modeler sur le niveau et les structures des besoins sociaux à
satisfaire.
I.2.3.Approche
néo-classique sur la formation des prix
L'analyse néoclassique marginaliste donne une
explication sur ce qui pousse les agents économiques sur la
décision de production, de vendre, de consommer, etc. Ces
décisions sont très importantes car elles ont des
conséquences sur l'ensemble de l'économie (niveau des prix,
approvisionnement en denrées alimentaires, etc.).
Dans la théorie néoclassique, les prix orientent
les choix des producteurs (vendeurs). Le marché fournit les indications
nécessaires : qualité et la quantité pour ajuster
l'offre et la demande. C'est ainsi que dans une économie de
marché, le marché et les prix qui s'y forment guident les
décisions des offreurs en fonction de la demande.
Quand diverses conditions se trouvent réalisées,
la concurrence des vendeurs et celle des acheteurs aboutissent à un
équilibre qui s'établit à tous, à un instant
donné, par légalité de l'offre et de la demande au niveau
d'un prix qui est le même pour tous les points du marché.
L'offre des vendeurs à chaque instant, ne serait
excédée par un produit donné, le stock existant et la
demande des acheteurs est elle-même limitée par le pouvoir d'achat
disponible. Le prix du marché est donc un prix d'équilibre. Si le
prix était élevé, l'excès de l'offre par rapport
à la demande le ramènerait au niveau d'équilibre ; si
le prix était inférieur, l'excès de la demande le
relèverait jusqu'au niveau d'équilibre.
Cependant, certains économistes ont donné le
rôle prédominant dans la fixation du prix tantôt à
l'offre, tantôt à la demande. Aujourd'hui, cette querelle qui a
opposé les partisans de l'offre et les partisans de la demande est
apaisée.
I.2.4.La formation des prix :
Marx face à Walras, Marshall et Smith
Il faut d'abord constater un élément commun
à tous ces auteurs, comme d'ailleurs à la grande majorité
des économistes depuis qu'ils s'interrogent sur la théorie des
prix. Chez Marx aussi, l'agent économique individuel n'a pas le pouvoir
de fixer le prix effectif (« réalisé »)
auquel se déroule l'échange. Ce qu'on désigne chez
d'autres sous le nom de « concurrence parfaite » se
retrouve ici, et plus que chez eux il ne s'agit d'une hypothèse
particulière sur le type de marché ; c'est simplement la
traduction de ce que le prix est un « fait social » qui
échappe au contrôle des agents particuliers, quels qu'ils soient.
A partir de ce point commun, les divergences peuvent alors apparaître
avec Léon Walras d'abord. Chez celui-ci, l'absence de contrôle des
agents individuels sur les prix est interprétée d'une
manière radicale : les prix sont annoncés aux agents par un
« crieur » qui n'est ni vendeur ni acheteur ;
autrement dit qui n'est pas lui-même. La différence avec Marx
réside donc dans l'absence de « prix idéal »
annoncé par le vendeur. Cette représentation du marché a
pris une forme exacerbée dans la théorie moderne de
l'équilibre général Walrasien (le « monde
à la Arrow-Debreu »), où la figure envahissante du
«commissaire priseur» s'accompagne d'une séparation
complète en trois problèmes réunis chez Marx : La
formation des prix, la réalisation des échanges et la circulation
de la monnaie.
Avec Alfred Marshall, la proximité paraît plus
grande. Le côté offre s'y manifeste par un « prix
d'offre », qui est le prix qu'exigent les offreurs pour produire une
quantité donnée de la marchandise. Si le « prix
d'offre » ressemble ainsi au prix
« idéal » de Marx, il y a néanmoins une
différence essentielle : lorsque le prix d'offre et le prix de
demande ne sont pas égaux (donc en déséquilibre),
le « prix de marché » (c'est-à-dire le
prix auquel se déroule l'échange, et qui correspond au prix
« réalisé » chez Marx) est le
« prix de demande ». Du point de vue de Marx, ce serait
arbitraire car cela supposerait que la société s'incarne dans le
comportement des demandeurs. Or, ce qui chez Marx confère à la
demande un caractère social, la détention de « monnaie
réelle », c'est-à-dire d'un pouvoir d'achat
général est absent de l'analyse du comportement des demandeurs
chez Marshall, où ils sont dans une position rigoureusement
symétrique de celle des offreurs.
La conséquence en est que la présence de monnaie
n'a rien de nécessaire dans la théorie Marshallienne des prix,
et qu'elle est intégrée, non à travers une analyse de
réalisation des échanges sur chacun des marchés des biens,
mais à travers l'équilibre sur un marché particulier,
celui de la monnaie, où se manifeste la demande globale d'encaisses.
Alfred Marshall a ainsi montré à juste qu'on ne
saurait plus dissocier l'action conjointe de l'offre et de la demande dans la
détermination du prix, qu'on ne pourrait séparer celle des deux
branches d'un ciseau.
C'est avec Smith que la parenté semble la plus grande,
en tout cas si l'on suit Benetti et Cartellier (1998). Selon eux, on peut
compléter la théorie de Marx par l'application de la règle
de « Cantillon-Smith » selon laquelle le prix sur le
marché d'un bien i se forme comme le rapport entre la quantité
totale de monnaie affectée par les acheteurs à la dépense
sur ce marché et la quantité i apportée au marché
par ses vendeurs. Cette interprétation a l'avantage de fournir une
détermination du prix de marché susceptible d'être
rattaché à la tradition classique (et significativement
différente de celle du prix d'équilibre dans la tradition
marginaliste, que son expression soit Walrasienne ou Marshallienne) et de
surcroît, une détermination monétaire, c'est-à-dire
conforme à la définition par Marx du mode de socialité du
prix. Ce modèle concurrentiel a engendré beaucoup de critiques.
Il fournit en effet des solutions satisfaisantes au problème de
l'efficience car l'économie fonctionne avec l'efficience la plus grande
possible.
Le problème du pouvoir économique est d'autre
part résolu de façon satisfaisante car aucune unité
économique ne dispose d'influence suffisante pour agir sur le
marché et le prix. Il en résulte qu'un pouvoir public
destiné à réglementer ou à limiter le pouvoir
économique privé est inutile.
Puisque l'efficience du système économique est
déjà à son maximum sans interférence
étatique, on doit présumer que toute intervention du gouvernement
réduirait l'efficience de l'économie.
I.2.5. L'intervention des pouvoirs
publics dans la formation des prix
En principe, selon une justification Keynésienne, sur
le marché libre, le jeu de l'offre et de la demande parvient à
déterminer un prix et une quantité autour desquels gravitent des
prix réels et des quantités réelles. Un certain nombre de
facteurs externes peuvent rompre l'équilibre du marché et c'est
à partir de là que se produisent les distorsions des prix. Parmi
ces facteurs, nous pouvons citer l'Etat par ses interventions multiples et dont
l'ampleur et l'intensité sont variables.
En remontant dans l'Histoire, avant la crise de 1929, l'action
de l'Etat dans l'activité économique ne se limitait qu'à
des situations graves. A partir de cette époque, les forces du
marché sont devenues incapables d'enrayer les crises économiques
et leurs conséquences sociales. C'est ainsi que les Etats du monde
même ceux considérés comme plus libéraux tels que
les Etats-Unis ont commencé à adopter de politiques
interventionnistes sur les marchés pour corriger les imperfections de
ces derniers.
Le champ nécessaire de l'intervention de l'Etat dans la
vie économique dépend des doctrines prises comme
référence. Même pour les libéraux, on
reconnaît qu'il doit exister une intervention minimale de l'Etat
compatible avec le fonctionnement de l'économie du marché. C'est
d'ailleurs un des traits de la pensée libérale que d'avoir
cherché à justifier l'étendue et l'intensité de
cette intervention minimale, non par des arguments politiques mais à
partir de l'analyse économique. Dans certains pays, cette politique
interventionniste est devenue salutaire, pour d'autres, les pouvoirs publics
ont abusé de leurs pouvoirs pour imposer des politiques
inadaptées et mal pensées.
L'analyse néoclassique explique dans quels cas l'Etat
peut intervenir dans le système des marchés :
· L'Etat doit veiller au respect des règles du jeu
de l'économie du marché (loi de l'offre et de la demande) qui
peuvent être remises en cause. Ainsi, la politique économique doit
organiser le marché. La volonté de maintenir l'état de la
concurrence pure et parfaite implique en particulier la création d'un
corps de législation assurant le respect de règle de concurrence.
· l'Etat intervient aussi dans le cas des
défaillances, de lacunes du marché. Il exerce alors sa fonction
de suppléance du marché.
· l'Etat intervient dans la répartition des
ressources puisqu'il est chargé de réaliser le grand optimum en
mettant en oeuvre une certaine conception de la justice (allocations des
ressources au sens de Pareto), ce qui se trouve même dans l'optique des
néoclassiques.
· En bref, l'Etat remplit de multiples fonctions et
MUSGRAVE a essayé de faire une classification présentant
l'avantage de faire coïncider les principales fonctions du secteur public,
avec les données bien définies de l'analyse économique.
L'auteur a ainsi attribué à l'Etat trois fonctions qui sont
interdépendantes à savoir :
· Fonction d'allocation permettant de
promouvoir une allocation optimale des ressources économiques rares afin
d'en tirer le meilleur parti pour le bien être de la
collectivité.
· Fonction redistributive pour
promouvoir la distribution équitable du bien-être, en termes plus
concrets des richesses économiques ou du revenu et de la fortune, entre
les individus, les régions ou les générations.
· Fonction de stabilisation en vue de
promouvoir l'équilibre macro-économique en stabilisant les
fluctuations de la croissance économique.
Cette intervention peut se présenter sous trois
formes :
a) Action directe sur les
prix
Dans les périodes de forte pression inflationniste, les
gouvernements peuvent recourir au blocage des prix ; c'est-à-dire
que les prix sont maintenus autoritairement à un certain plafond.
· Les vendeurs peuvent être autorisés
à établir leurs prix en appliquant des normes imposées par
l'Etat ;
· L'Etat peut également imposer un régime
de liberté contrôlée. C'est-à-dire que les
professionnels déposent leurs barèmes des prix aux services
officiels de contrôle et le gouvernement dispose d'un certain
délai pour s'opposer à l'application du nouveau barème
pour obliger l'entreprise à le réviser ;
· L'Etat peut également imposer un régime
de prix en liberté surveillée. C'est-à-dire que les
professionnels déposent leur barème de prix qui est
immédiatement appliqué. Les services officiels l'utilisent
uniquement dans leurs opérations de surveillance.
Les objectifs d'une politique d'intervention directe sur les
prix peuvent viser notamment :
- la stabilisation des cours de certains produits pour la
garantie d'un revenu minimum au producteur ;
- l'Etat peut se porter acquéreur en période
d'excédent et financer les stocks pour soutenir les cours.
Les graphiques suivants montrent l'intervention directe de
l'Etat sur les prix pendant les périodes d'excédent et de
pénurie de la production.
Figure 1 : Action directe de l'Etat sur les prix
en période d'excédent de la production.
P1
Pe
Prix
Offre (S)
Demande (D)
0 Q0
Qéq. Q1
Quantité
Source : CHARPY, J., La politique
des prix, CALMANN-LEVY, p.266.
Pendant cette période d'excédent, l'Etat va
acheter la quantité d'équilibre diminué de la
quantité au temps un, soit (Qe - Q1) pour
maintenir le prix à l'équilibre. En période de
pénurie, l'Etat peut alimenter l'offre en pesant sur les stocks.
Figure 2 : Action directe de l'Etat sur les prix
en période de pénurie de la production
Prix
Offre (S)
Offre (S)
P1
Pe
Demande (D)
0 Q1
Qéq.
Quantité
Source : CHARPY, J., op. cit.,
p.266.
Pendant cette période de pénurie, l'Etat va
envisager de ramener les prix (P1) au prix
d'équilibre (Pe). Il va donc mettre sur le marché la
quantité Q1 - Qe.
Néanmoins, cette intervention directe de l'Etat sur les
prix est soumise à de sévères critiques. Il est souvent
accusé d'avoir un caractère bureaucratique, sclérosant et
illusoire, tant par les entreprises qui y sont soumises que par les
économistes et les gouvernements qui persistent à faire confiance
exclusivement aux techniques de régulation globale du marché
(CHARPY.J., 1973).
a) Action indirecte sur les prix
Les pouvoirs publics, au lieu d'agir directement sur les prix,
tentent d'influer sur l'offre et/ou sur la demande qui sont les
déterminants des prix. Les objectifs d'une telle politique des prix sont
très divers comme entre autre l'objectif de stabiliser les cours de
certains produits pour garantir le revenu minimum aux producteurs.
b) Intervention par l'impôt ou la
subvention
L'Etat peut lever l'impôt sur les ventes ou introduire
une subvention sur les achats afin de modifier les conditions
d'équilibre ou pour restreindre les importations pouvant concurrencer
les produits locaux.
c) Le régime du taux de marque
Les pouvoirs publics peuvent appliquer un régime de
taux de marque dans la fixation des prix. Le taux de marque signifie tout
simplement une marge bénéficiaire.
I.3. Efficacité du
marché dans le système des prix
Les prix sont formés efficacement quand un grand
nombre d'acheteurs et de vendeurs, ayant tous un accès semblable
à l'information appropriée du marché agissent les uns sur
les autres pour se mettre d'accord sur une base d'échange :
«le prix ». Ce prix émet des signaux aux consommateurs
sur les coûts des ressources employés pour leur fournir des
produits. En même temps, il envoie des signaux vendeurs (producteurs) sur
la volonté des consommateurs de payer le coût des ressources
nécessaires à la production. Une formation efficace des prix est
indispensable à une affectation efficace des ressources dans une
économie de marché. Cette représentation de la formation
des prix est essentiellement statique.
Cependant, il est probable que les prévisions des
conditions futures soient également importantes dans la formation des
prix présents. Si les prévisions sont exactement remplies
à chaque période, des caractéristiques dynamiques des prix
parfaitement prévisibles en résultent.
Malgré toute son efficacité dans l'affectation
des ressources économiques, une économie de marché
concurrentielle ne peut pas atteindre certains objectifs sociaux importants
sans intervention prudente du Gouvernement (efficacité
économique, la répartition des revenus, le bien-être
nutritionnel, sécurité de la société,...).
I.3.1. Analyse de la politique des
prix
Selon TIMMER, les politiques des prix se subdivisent en deux
grands groupes : les politiques de subventions et les politiques
commerciales. Les subventions se font à la production, à la vente
et à la consommation. Les subventions à la consommation rendent
l'aliment moins cher et réduisent en même temps les recettes des
producteurs. Les producteurs des produits comme les produits pétroliers
sont pénalisés. Les recettes étant diminuées, la
capacité d'investir est aussi réduite. Ce qui entraîne une
baisse des ventes et une hausse des prix tandis que les subventions aux
vendeurs jouent le rôle inverse. Quant aux politiques commerciales, elles
se résument aux contingentements d'importation. Ce sont des restrictions
appliquées, soit au prix, soit à la quantité.
I.3.2. L'efficacité de
l'action de l'Etat sur les prix
Une mauvaise application des politiques des prix peut
engendrer des distorsions des prix qui, en retour, engendrent
généralement des conséquences néfastes sur
l'ensemble de l'économie et en particulier sur le commerce des produits
pétroliers.
Selon GILLIS, M. et alii (1990), « il importe
d'éviter de graves distorsions dans la structure des prix. L'existence
d'une structure de prix adaptée ne présente nulle part plus
d'importance que dans le secteur agricole ». Encore faut-il qu'ici,
comme dans tous les autres secteurs de la vie économique, il y ait
d'abord un marché avant que les prix ne puissent avoir des effets
étendus.
Economiquement, les prix sont efficaces s'ils se trouvent
à un niveau qui assure l'allocation des ressources la plus optimale. Les
critères d'efficacité qui sont souvent retenus pour un ensemble
de prix sont les prix frontières (border prices). Ces prix
frontières vont servir comme « prix de
référence » lesquels représentent le coût
d'opportunité des produits ou des facteurs.
Le prix de référence économique est le
prix équivalent à la frontière plus les coûts
supplémentaires (frais portuaires, de transport et de distribution, de
stockage, etc.). Pour un produit ou intrant qui n'est exporté, ni
importé, le marché international ne peut pas servir de
référence. Dans ce cas, le prix de référence est le
prix qui serait pratiqué sur le marché national en l'absence de
toute intervention étatique.
Selon Baumol, « bien que le marché ne soit
pas un instrument parfait et bien que le gouvernement soit animé de
bonnes intentions ne suffisent pas, tout gouvernement qui tente de corriger ce
qu'il prévoit comme un défaut du mécanisme du
marché devrait se montrer très prudent pour éviter de
provoquer des dommages irréparables ».
En effet, en raison de la politique des prix
« inappropriée », il arrive que le prix a tendance
à voir ses mouvements se déterminer non pas en fonction des
mécanismes du marché mais en fonction de l'influence relative des
diverses parties intéressées. Les groupes urbains (militaires,
fonctionnaires, les organisations et les sociétés industrielles)
offrent un contraste frappant avec les groupes ruraux africains, en particulier
les petits exploitants non structurés. Ce qui fait que le prix a
tendance à demeurer dans l'arène politique et le groupe des
agriculteurs sera lésé en ce qui concerne les décisions
essentielles affectant les transferts de ressources et les termes de
l'échange.
En outre, une fois que l'Etat est intervenu pour fixer le prix
d'une denrée, la rigidité des prix officiels a fréquemment
pour corollaire que le marché ne s'équilibre pas à ce
prix, si bien que dans des situations de déficit, la demande
excédentaire crée un second marché d'un prix très
élevé, l'inverse se produirait dans des situations
d'excédents. Les prix du second marché (parallèle ou
informel) sont donc totalement élastiques et peuvent différer des
prix qui s'instaureraient en l'absence de l'existence de ces deux
marchés. Les informations relatives au marché et à sa
transparence peuvent être sérieusement affectées dans la
mesure où les produits offerts aux prix officiels sur le marché
à un prix plus bas peuvent déformer les prix encore davantage.
Quand une marchandise est rare, un prix artificiel stimulera
la demande et découragera l'offre aggravant la pénurie au lieu de
produire l'effet inverse. Même lorsque le prix sur le marché
parallèle est élevé, l'existence d'un prix officiel bas
découragera les producteurs et les intermédiaires.
Généralement, les prix du marché officiel
restent constants pendant des années malgré d'importants
changements survenus dans les conditions de marché et dans les prix des
autres denrées. La dualité des prix, avec tout un ensemble
d'abus, de favoritisme et de corruption, la confusion et l'incertitude qu'elle
suscite pour les producteurs et pour les agents commerciaux sont devenus un
trait caractéristique des marchés officiels.
I.3.3. La théorie des
anticipations des prix
RAVALLION (1987), dans l'explication des famines au
Bangladesh, a montré que sous certaines conditions, une information
déficiente engendre une instabilité des prix supérieure
à ce qu'elle est en situation d'anticipations rationnelles. Autrement
dit, les marchés peuvent être déstabilisés par la
spéculation lorsque les prix anticipés n'intègrent pas
toute l'information disponible sur la rareté future du bien. Seule une
estimation économétrique permet d'appréhender la nature
des biais d'anticipation et de conclure sur leur impact sur
l'instabilité des prix.
Au Bangladesh, les divers auteurs ont essayé de montrer
les éléments moteurs de la crise de 1974. Ainsi, beaucoup de gens
reprochent les accumulateurs des stocks des céréales,
spécialement le riz, comme éléments principaux de cause de
la famine.
D'autre part, les discussions des différents auteurs
comme HARTMAN et BOYCE (1979), SOBHAN, RASHID (1980), SEN (1981) et GREENOUGH
(1982) ont mis l'accent sur le rôle de la spéculation sur les
céréales comme cause principale de la famine. Ces auteurs
attribuent la fonction des anticipations substantielles des prix futurs de la
part des gens qui détiennent les stocks des céréales comme
cause principale de la famine au Bangladesh.
Le Pétrole aussi appelé « huile
de pierre », son origine remonte à des centaines de milliers
d'années. Il est issu de la décomposition des micro-organismes
marins, végétaux et animaux déposés au fond des
mers et lagunes. En général, le pétrole est
piégé dans une roche réservoir située sous des
couches imperméables. Il occupe des interstices microscopiques entre les
cristaux de la roche, un peu comme de l'eau dans une éponge ou dans une
craie mouillée.
En effet, des milliers de produits sont issus du
pétrole. Les plus connus sont : Les carburants automobiles
(essence, gasoil), le carburéacteur pour les avions, le fioul de
chauffage, les lubrifiants, le fioul industriel, les bitumes, les produits
dérivés de la pétrochimie (matières plastiques,
produits de beauté, médicaments,...), les gaz
liquéfiés.
Cependant, il existe différentes qualités de
pétrole : des bruts plus ou moins denses, plus ou moins
soufrés. Le choix d'une qualité de brut est fonction des
produits que l'on souhaite fabriquer en priorité (bruts légers
pour les essences, bruts lourds pour les bitumes).
Les plus gros gisements sont localisés au
Moyen-Orient qui recèle environ les 2 /3 des réserves
mondiales prouvées. On en trouve également en Afrique,
Amérique, Mer du Nord, etc... L'Unité de mesure du pétrole
est le baril ou la tonne.
Le baril correspond à un volume de 159litres et se
négocie en dollars (1tonne est égale à environ 7,33 barils
pour les bruts de densité moyenne, c'est-à-dire
860Kg/m3). Pour ce qui est du transport des produits
pétroliers, le pétrole brut est transporté par bateau et
oléoduc. En France par exemple, les produits raffinés (carburants
routiers, le fioul lourd) sont transportés par oléoduc
(45,1 % des quantités), par camions (29,4% des quantités),
par Wagons citernes (7,2%), par caboteurs et chalands (9,5%).
Les principaux pays exportateurs des produits
pétroliers sont les pays de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs
du pétrole) qui est le principal producteur avec 38%, suivi de
l'Amérique du Nord (y compris le Mexique) qui représente 13%.
L'OPEP comprend 11Pays : Arabie saoudite, L'Irak, l'Iran, Venezuela,
Emirats Arabes Unis, Koweït, Nigéria, Libye, Indonésie,
Algérie et Qatar. Les autres principaux pays exportateurs n'appartenant
pas à l'OPEP sont la Russie (9,8%), le Canada (4,2%).
Ainsi, cette Organisation (l'OPEP) influence autant le
marché par le fait qu'elle entretient des réserves de
capacités de production lui permettant de jouer sur la demande
résiduelle du pétrole au moment où les autres pays
producteurs produisent à un niveau proche de leur maximum. Grâce
à l'imposition des quotas de production, l'OPEP influence les prix. Dans
les années soixante-dix, le prix du pétrole a
énormément augmenté, suite à la formation de l'OPEP
(Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole). Usant de son pouvoir de
monopole, l'OPEP réduisit l'offre de pétrole et, par
là-même, en augmentant le prix.
Le prix relatif du pétrole, resté pratiquement
constant durant les années soixante, a presque triplé entre 1970
et 1982, en raison notamment des deux hausses brutales, la première en
1973-1975, la seconde en 1979-1981.
A partir de 1982 cependant, l'OPEP devint incapable de faire
respecter les quotas de production qu'elle avait assignés à ses
membres. Certains pays membres commencèrent à produire plus que
leur quotas, et l'offre mondiale de pétrole commença à
croître régulièrement, d'où un déclin
important du prix. La dissolution de l'OPEP a entraîné une baisse
régulière du prix du baril.
I.5.
La littérature empirique
Bon nombre d'études réalisées jusqu'ici
ont révélé l'existence d'une corrélation entre la
hausse du prix du pétrole et les replis observés au niveau de
l'activité économique des pays importateurs de pétrole.
Hamilton (1983), Davis (1987), Mork (1989), Lee et alii (1995), Daniel (1997),
Raymond (1997), Brown (1999), Lee et Ni (1999) et Hamilton (2000) parmi tant
d'autres ont ainsi apporté leur contribution à ce qui
représente un très grand débat dans l'actualité
économique.
Il est ainsi observé que les variations à la
hausse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux ont un effet
négatif sur l'activité économique des pays importateurs de
pétrole. Toutefois, malgré cette abondante littérature
empirique faisant état d'un effet important des chocs du prix du
pétrole sur l'activité économique, il y a peu de consensus
sur ce qui explique cet état de fait.
Des modèles reposent sur l'idée que le
logarithme du PIB réel est linéairement lié au logarithme
du prix réel du baril de pétrole. Une implication de cette
linéarité est que si le prix du baril baisse, alors la production
doit augmenter ; en d'autres termes, si une hausse du prix du baril
entraîne une récession économique, alors une baisse du prix
du pétrole devrait provoquer une expansion économique par le
même mécanisme.
BIZOZA, A. et NDIKUMANA, N. (2009) ont montré à
l'aide d'un modèle Autorégressif à retards
échelonnés que la hausse des prix des produits pétroliers
influence le taux de croissance de l'Indice des prix à la consommation
des ménages de Bujumbura.
MANIRAKIZA, P. C. (2005) a montré à l'aide d'un
modèle linéaire que la hausse du prix du pétrole a un
impact négatif et significatif sur les prix des autres produits en
Mairie de Bujumbura.
Hubert (2006) a montré à l'aide d'un
modèle linéaire que la hausse du prix du pétrole a un
impact négatif et significatif sur les finances publiques.
Néanmoins, l'argument selon lequel les chocs pétroliers
contribuent directement aux retournements conjoncturels suscite des
controverses en ce sens que la corrélation entre le prix du
pétrole et l'activité économique paraît faible
d'après une analyse faite sur la base de données de
l'économie américaine, observées depuis 1985 (Hooker,
1996). Nombreux sont les auteurs ayant amputé cette instabilité
de la relation empirique entre prix pétroliers et output à une
mauvaise spécification de la forme fonctionnelle. Loungani (1986), Mork
(1989), Lee, Ni et Ratti (1995), Hamilton (1996), Balke, Brown et Yucel (1999)
parmi d'autres, ont défendu la thèse qui voudrait que la relation
entre le prix du pétrole et l'activité économique soit non
linéaire.
D'un point de vue empirique, de nombreuses études ont
constaté que la relation entre le taux de croissance du PIB et les
variations des cours du pétrole s'est affaiblie après le
contre-choc pétrolier du milieu des années 1980 (Muriel et Laure
(2007). Dans la littérature américaine, diverses théories
ont été proposées pour expliquer cet affaiblissement,
notamment par Hamilton et Hooker.
I.5.1.
Les variations du prix du pétrole ont un effet asymétrique
Empiriquement, plusieurs articles Mork (1989), Hamilton
(1996), Hamilton (2005), Lee, Ni et Ratti (1995) ont mis en évidence sur
données américaines que seules les hausses du prix du
pétrole ont un impact sur le taux de croissance du PIB. Pour ces
auteurs, la baisse du prix du pétrole n'a aucun effet sur
l'activité. La prise en compte de la période du contre-choc
pétrolier dans les modèles réduit donc la précision
des estimations.
Ces effets asymétriques ont été mis en
évidence à trois niveaux. Des études sur données
américaines et britanniques Balke, Brown et Yucel (1998), Davis et
Haltiwanger (2001) montrent que les prix des dérivés
pétroliers réagissent plus rapidement en réponse à
une hausse du cours du brut qu'ils ne baissent avec le prix du brut. D'autre
part, les fluctuations du prix du pétrole nécessitent une
réorganisation de la production. Cette réorganisation
entraîne des coûts d'ajustement, qui viennent accentuer l'effet
négatif de la hausse du prix du pétrole et qui contrebalancent
les effets positifs lors de la chute des cours.
L'alternative proposée dans la littérature
à cette hypothèse d'effets asymétriques est la
présence d'une rupture dans la relation entre le PIB et le prix du
pétrole. En particulier, pour Hooker (1999), cette hypothèse
d'asymétrie n'est pas convaincante sur la période récente.
Selon cet auteur, la relation entre les prix du pétrole et
l'économie change qualitativement autour de 1980. A la fin des
années 1980, des études empiriques sur données
américaines, Hooker (1996) par exemple, ont montré que la
relation entre les variations du prix du pétrole et la croissance
étaient de plus en plus ténues.
I.5.2.
Les effets des variations du prix du pétrole dépendent du cycle
conjoncturel
Une autre théorie proposée dans la
littérature pour expliquer la perte de significativité de la
relation entre les variations du prix du pétrole et le taux de
croissance du PIB est celle de Raymond et Rich (1997). Ces auteurs proposent
d'étudier l'influence des variations du prix du pétrole en
fonction du cycle économique. Notons que, si l'on montre que les
variations du prix du pétrole n'ont un effet qu'en bas de cycle, alors
on peut expliquer l'affaiblissement de la relation depuis le milieu des
années 1980. Les hausses majeures récentes du prix du
pétrole, en particulier celle des années 2000, ont en effet eu
lieu lors de périodes d'expansion économique. Comme les
défenseurs des effets asymétriques du prix du pétrole ne
tiennent pas compte des périodes de baisse du prix dans leurs
estimations, il serait logique de ne pas prendre en compte les périodes
d'expansion économique si l'on croit à l'effet
différencié du prix du pétrole selon la phase du cycle
conjoncturel.
D'un point de vue théorique, peu d'articles donnent une
justification à cet effet différencié. Citons tout de
même Lescaroux (2006), qui propose la piste suivante fondée sur le
partage de la valeur ajoutée. L'idée est qu'en période
d'expansion, il y a différentes possibilités pour payer le
surplus de la facture pétrolière, alors qu'en période de
récession, seule la baisse des salaires réels et/ou la hausse du
chômage permettent de compenser les effets de la hausse.
Si les modèles macroéconométriques ont
permis de clarifier la relation entre le choc pétrolier et les
fluctuations du PIB, elles se heurtent toutefois aux critiques de Sims (1980)
et de Lucas (1976). Selon Sims, les modèles
macroéconométriques imposent des contraintes sur les variables et
des priori économiques non justifiés du point de vue
statistique, et propose à la place les modèles VAR. Lucas, pour
sa part, estime que les modèles macroéconométriques ne
sont pas invariants à la forme de la politique économique, et
propose en lieu et place les modèles d'équilibre
général intertemporels stochastiques (MEGIS).
Hamilton (2001), à l'aide d'un modèle VAR,
soutient que les perturbations dans l'économie qui font suite à
un choc pétrolier ne sont pas directement dues à celui-ci, mais
plutôt à la réaction de la Réserve
Fédérale. Ainsi, au moyen du VAR structurel, Hamilton montre que
cette conclusion erronée tient en partie au nombre insuffisant de
retards considéré dans la modélisation.
De même, Bernanke, Gertler et Watson (1997) ont
démontré, à l'aide d'un modèle VAR, que les effets
négatifs du premier choc pétrolier étaient essentiellement
dus à la hausse du taux d'intérêt alors que ceux du second
provenaient bien de la hausse du prix du pétrole. Par ailleurs, Frank
Kleibergen et al utilisent le modèle VAR pour analyser les
mécanismes par lesquels la hausse du prix du pétrole agit sur le
niveau des prix et la demande des biens d'importation.
A travers ces différentes revues documentaires, nous
constatons nettement qu'il y a peu d'études qui analysent les effets des
chocs du prix du pétrole pour les pays africains en l'occurrence celles
qui utilisent les nouvelles techniques d'analyse telle que la
modélisation VAR.
Au regard de toute cette littérature, nous pouvons dire
que l'impact de la hausse du prix du baril sur l'économie a fait l'objet
de nombreuses études, chacune avec ses spécificités en
terme de méthodologie mais également d'approches, lesquelles
présentent chacune des avantages et des limites.
I.6. L'importance du
pétrole dans l'économie et les marchés
Les produits pétroliers revêtent d'une importance
considérable aussi bien dans l'économie que sur les
marchés. En effet, la hausse de leurs prix entraîne souvent des
effets néfastes dans les économies de divers pays. L'idée
d'une hausse structurelle des prix des matières premières
s'impose déjà depuis fort longtemps, sans doute plus de 5ans. A
l'horizon 3 ou 18 mois, on ne voit pas bien ce qui pourrait favoriser une
détente franche et durable du prix du pétrole. On peut estimer,
depuis 5ans, que l'impact macroéconomique restrictif du choc
pétrolier actuel est probablement faible à l'échelle
mondiale. Cette analyse est toujours valable (moindre intensité
énergétique et pétrolière de la croissance dans les
pays riches, poids élevé des pays exportateurs du pétrole
dans le PIB mondial, impact favorable sur les taux, expansion des
liquidités par les pays pétroliers, choc relativement
graduel, ...)
Dans l'ensemble, le choc pétrolier est
modérément négatif au niveau global avec les pays riches
(Etats-Unis, Europe, Japon) assez perdants(avec quelques exceptions comme le
Canada et la Norvège) et au sein du monde émergent quelques
gagnants (Russie, Golfe, quelques pays d'Amérique Latine,...) et les
Perdants (Inde, une petite partie de l'Amérique Latine, quelques pays de
l'Asie de l'Est comme Singapour, Taiwan ou la Corée, Afrique
subsaharienne sauf les pays du Golfe de Guinée,...).
I.7.
La fixation des prix du pétrole par les marchés
internationaux.
La fixation des prix des produits pétroliers au
marché mondial est le privilège des grands producteurs et surtout
les pays de l'OPEP. Cependant, au début des années 1980, l'offre
mondiale de pétrole tendait à augmenter avec l'exploitation de
gisements nouveaux notamment en Mer du Nord, et la part de l'OPEP dans les
exportations mondiales tendait à diminuer.
Par ailleurs, l'augmentation des besoins en énergie
liée à la croissance des pays industrialisés et à
l'industrialisation des pays émergents était largement
compensée, d'une part par les progrès technologiques dans
l'utilisation de l'énergie (équipements plus performants et
moins « énergétivores »), et d'autre
part par le recours à de nouvelles sources d'énergie
(électronucléaire, gaz naturel, énergies
renouvelables).
Dans ces conditions, l'OPEP ne pouvait contrôler la
tendance à la baisse du prix du pétrole qu'en limitant sa propre
production à travers la fixation de quotas pour chacun de ses membres.
Pourtant, certains pays membres de l'OPEP ne respectaient pas leur quota, et
malgré les efforts de l'Arabie Saoudite qui, de 1982 à 1984,
avait limité sa production au-delà de son quota pour compenser
les dépassements de ses partenaires, les prix tendaient à baisser
(de36$ en 1981à 28$ le baril en 1985). Devant l'impuissance de l'OPEP
à surmonter ses divisions interne, l'Arabie Saoudite décida en
1985 d'augmenter sa production pour reconquérir les parts de
marché qu'elle avait perdues au cours des années
précédentes, suscitant ainsi dès l'année suivante
une chute brutale du prix du pétrole de 28 à moins de 10$ le
baril). Ce contre-choc pétrolier marque le début d'une
période au cours de laquelle, malgré une tentative avortée
de l'OPEP de reprise en main du marché en 1987, le prix du marché
va se fixer sur les marchés internationaux (marché au comptant et
marché à terme), avec les fluctuations de prix inhérentes
aux marchés internationaux des produits de base (entre 10 et 20$ le
baril).
La crise du Golfe, liée à l'invasion du
Koweït par l'Irak en Août 1989, a fait craindre un troisième
choc pétrolier, le prix du pétrole ayant atteint en octobre de la
même année plus de 40$ le baril. Très vite cependant, les
incertitudes relatives à l'approvisionnement en pétrole provenant
du Moyen-Orient furent levées grâce au rapide succès de
l'opération militaire « Tempête du
Désert » et à l'augmentation de la production de
l'Arabie Saoudite dont le pétrole s'est substitué au
pétrole Irakien et Koweitien sous embargo.
Dès la fin de l'année 1990, le prix du
pétrole a retrouvé les niveaux de prix antérieurs à
la crise, se maintenant de 1991 à 1998 entre 15 et 25$ le baril. Au
cours de l'année 1998, le prix du pétrole descendra jusqu'aux
alentours de 10$ le baril, du fait d'une offre pléthorique face à
une demande déprimée par les crises asiatiques, russes et
latino-américaines. Il croîtra ensuite en 1999 et 2000 pour
atteindre au début du mois de septembre 2000 près de 35$,
suscitant les inquiétudes des Pouvoirs Publics des pays importateurs
quant à l'incidence de ce prix sur l'inflation et entraînant en
Europe la fronde des professions dont le prix du carburant constitue un prix de
revient important dans leur activité (pêcheurs, transporteurs
routiers, agriculteurs...). Cet accroissement important du prix du
pétrole était essentiellement lié à l'augmentation
d'une demande stimulée par la croissance économique des
principaux pays importateurs : les Etats-Unis (31,9% de la consommation
mondiale), les pays industrialisés asiatiques se relevant de la crise
qui les avait frappés en 1997 et 1998 (27,2%) et l'Europe (19,6%).
I.8.Les Crises
pétrolières.
La période 1973-1980 marque l'histoire du monde avec
les
premier
et
deuxième
chocs pétroliers. En 2003, le prix du baril remonte, en dépit
d'une production toujours assurée et d'une relative paix mondiale,
à cause de la spéculation sur les matières
premières en général ; quand cette spéculation
s'arrêtera brutalement en 2008, le prix du baril suivra cette
évolution spectaculaire.
I.8.1. Les chocs pétroliers
de 1973.
Le choc pétrolier de 1973 avait marqué la fin
des « trente glorieuses » et le début de la vague montante du
chômage endémique. Cette crise du pétrole était
pourtant bénigne auprès de celle qui se développe et
était prévisible, dès lors que la Chine tournait le dos au
collectivisme et montait dans le train du libéralisme économique.
Tout le monde s'en est réjoui. On voyait s'ouvrir devant notre commerce
un immense marché.
Le taux de croissance de la Chine atteint presque 10 % par an.
L'essor économique et industriel est colossal, à la mesure de ce
pays gigantesque trois fois plus peuplé que l'Union Européenne
élargie (un terrien sur cinq est Chinois). Mais un tel essor exige de
formidables apports de matières premières et d'énergie.
Aujourd'hui, la Chine est en train d'aspirer tout le pétrole disponible
sur la planète, ce qui explique la flambée des prix du baril de
brut, dont les automobilistes français ressentent les premiers
effets.
Le 6 Octobre1973, journée de la fête du Kippour
en Israël, est devenu une date historique pour le pétrole. C'est le
déclenchement du conflit Israélo-arabe qui aboutit, quelques
jours plus tard chez les pays exportateurs du pétrole, à des
mesures d'une portée sans précédent concernant les prix,
le contrôle de la production et les quantités livrées de
pétrole. Le 16 octobre 1973, réunis à Koweït, les
pays de l'OPEP tous contre l'Israël, décident de soutenir l'Egypte
et la Syrie en utilisant une arme nouvelle : celle du pétrole. La
bataille pétrolière a fait plus de bruit que la bataille des
canons, des chars et des avions. Pour contraindre les Etats-Unis et l'Occident
à cesser de soutenir l'Israël, l'0PEP décide de diminuer les
exportations afin de priver les américains et les Européens du
pétrole dont ils ne peuvent se passer. En plus de cette mesure, les
pays membres de l'OPEP décident unilatéralement de majorer leurs
prix affichés de 70% (MASSERON, J. :1980) sans consulter les
consommateurs, ni attendre leur accord. Le 23 décembre 1973, à
Téhéran, les restrictions d'exportations conduisent l'OPEP
à relever de nouveau les prix car la demande était devenue
supérieure à l'offre et leurs hausses conformes à la loi
du marché (MASSERON, J. :1980). Le prix du pétrole brut par
baril passe de 2,7dollars en 1973 à 11,2dollars en 1974, soit une
augmentation de 314%.
C'est ainsi que les pays producteurs se sont rendus
maîtres des deux leviers de commande du marché
pétrolier : les prix et les quantités disponibles. Ils ont
entrepris de s'assurer le contrôle de leurs livraisons, soit en prenant
des participations au sein des compagnies concessionnaires, soit en
nationalisant la production, soit encore en fixant les niveaux de production.
Ils ont compris que le relèvement des prix du pétrole ne pouvait
être si la production mise sur le marché dépassait la
demande. En vendant moins, les exportateurs arabes ne risquent rien car avec
le niveau des prix atteint, ils s'approprient la rente correspondant à
la réduction de la production et des livraisons.
· Quelles ont été les
conséquences de cette hausse brutale des prix du
pétrole ?
A partir de 1974, les sociétés
pétrolières entreprennent des recherches de gisements dans tous
les coins du monde pour diminuer la dépendance des pays consommateurs
à l'égard des principaux producteurs. Des investissements
considérables sont réalisés dans des nouvelles zones de
production comme la mer du Nord, l'Alaska,...
Les balances de payements de la plupart des pays importateurs,
surtout les pays en voie de développement, sont devenues de plus en plus
déficitaires.
Les Etats des pays consommateurs encouragent les recherches
d'autres sources d'énergie pouvant remplacer partiellement le
pétrole. Quant aux pays de l'OPEP, leurs recettes
pétrolières ont été fortement accrues par ce
renchérissement de prix du pétrole.
I.8.2. Le choc pétrolier de
1979
Le niveau des prix qui avait été atteint vers la
fin de 1974 à la suite des augmentations des prix du pétrole brut
à partir de 1973, était resté presque stable jusqu'en
1978. Au cours du troisième trimestre de 1978, la Révolution
islamique en Iran a provoqué une baisse de production du pétrole
dans ce pays. Cette diminution des approvisionnements Iraniens a permis
à l'OPEP de préconiser des hausses de prix du pétrole brut
et aux pays consommateurs de prendre des précautions pour réduire
la consommation pétrolière. Le 26 et 27 Mars 1979 à
Genève, l'OPEP décide un relèvement de 9% du prix du
pétrole brut. L'OPEP laisse à chaque membre une liberté
relative de fixer son prix à partir de celui du brut de
référence et ceci entraîne de conséquences
très importantes sur le marché international du pétrole
qui devient pratiquement incontrôlable. C'est ainsi que le prix d'un
baril de pétrole est passé de 12,9dollars en 1978 à
18,6dollars en 1979, et à 30,5dollars en 1980 pour atteindre 34,3dollars
en 1981. Face à ces hausses continuelles de prix, les pays producteurs
du pétrole non membres de l'OPEP et les pays consommateurs n'ont pas
manqué de réagir. Beaucoup de recherches ont été
entreprises et de nouvelles zones productrices telles que la mer du Nord (pour
la Grande Bretagne et la Norvège) le Mexique, l'Oman, l'Angola, la
Côte d'Ivoire, ... ont étés découvertes.
Depuis 1981, les pays non membres de l'OPEP produisent plus
que l'OPEP. Les pays importateurs ont pris des mesures pour diminuer leurs
importations de pétrole notamment en développant les autres
sources d'énergie.
Avec l'augmentation continuelle de la production des pays
n'appartenant pas à l'OPEP et le remplacement du pétrole par
d'autres sources d'énergie, le prix moyen baisse pour se situer à
moins de 34 dollars le baril à la fin de 1981. Les réductions
effectives des prix par certains pays jointes à un marché mondial
du brut engorgé à cause d'une diminution substantielle de la
consommation de pétrole et d'une tendance des compagnies
pétrolières à réduire leurs stocks abondants,
provoquent des réactions dans les pays de l'OPEP qui veulent
préserver leur puissance. Afin de conserver la maîtrise des prix
mondiaux du brut, les onze pays membres de l'OPEP ont décidé, en
Mars 1982, de plafonner leur production. Mais ces pays n'ont pas pu s'entendre
sur les quotas de production par pays car des problèmes
économiques ou politiques de certains membres du cartel les ont
contraints à violer cet accord. Le Nigéria, le Venezuela, la
Lybie qui, se trouvant dans des difficultés financières, n'ont
pas respecté leurs quotas de production.
L'Iran, en désaccord politique avec l'Arabie Saoudite
et en guerre avec l'Irak, a augmenté sa production au-delà de ses
quotas . L'Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes Unis
ont été les seuls membres de l'OPEP à rester fermes sur
les sacrifices de réduire la production et de stabiliser les prix.
Le 18 Février 1983, le Royaume-Uni annonce une
diminution sensible de prix du pétrole extrait dans la mer du Nord. Le
lendemain, le Nigéria baisse le prix de son brut jusqu'à
30dollars le baril. Après de longues négociations entre les pays
membres de l'OPEP sur la baisse de ces tarifs, un accord faisant passer le prix
du baril de référence de 34 à 29dollars est signé
le14 Mars 1983 à Londres. Pour la première fois depuis 1960,
l'OPEP accepte de réduire officiellement le tarif du brut : il
n'est plus maître absolu du marché mondial du pétrole.
Les causes de ce renversement sont :
« L'affaiblissement de l'OPEP du fait du déplacement de la
production vers de nouvelles zones ; la piètre croissance
économique caractérisant les principaux pays consommateurs
d'énergie, les substitutions opérées au dépens du
pétrole et la rationalisation de son usage » (ANGELIER, J.P.,
1983).
· Quelle est l'attitude des pays importateurs
face à cette baisse des prix du pétrole ?
Les pays importateurs du pétrole essaient de maintenir
leur politique de réduction de la consommation et d'investissement dans
la recherche d'autres sources d'énergie. Ils craignent que la chute
brutale des prix du pétrole, séduisante à court terme pour
les acheteurs, ne découragent les efforts entrepris depuis 1974 de
développer les énergies nouvelles et les exploitations de
gisements pétroliers sous les mers. Si les pays importateurs renoncent
à ces recherches, ça serait peut être la meilleure
façon de préparer un retour en face de l'OPEP sur le
marché mondial car l'OPEP possède toujours l'essentiel des
réserves mondiales de pétrole et dont le coût de production
d'un baril est très bas.
· Son impact macro-économique
Depuis 5 ans, l'impact macro-économique restrictif du
choc pétrolier actuel est probablement faible à l'échelle
mondiale parce que ce choc reflète avant tout une demande mondiale forte
en provenance des pays émergents. Par ailleurs, les pays occidentaux
sont moins vulnérables que dans les années 70,
notamment en raison de la moindre intensité énergétique de
la croissance économique (développement du tertiaire, programmes
d'économie d'énergie,...) et, plus encore, la moindre
intensité pétrolière (développement de la
production nationale d'énergie, diversification des sources,...). C'est
plus exclusivement le cas des pays occidentaux (développement du
tertiaire, programmes d'économie d'énergie, développement
de la production nationale d'énergie,...) que des pays émergents
importateurs nets d'énergie, où elle a au contraire
légèrement progressé.
Le poids des pays exportateurs nets de pétrole dans le
PIB mondial (en parité de pouvoir d'achat) est plus élevé
aujourd'hui (17 %) qu'il y a 10 ans (13 %). Une partie des recettes
pétrolières est aussi réinjectée dans le circuit
économique réel mondial via un surplus d'exportations pour les
pays importateurs nets de pétrole. Ensuite, ce choc, contrairement aux
précédents, n'a pas eu de réelles conséquences
inflationnistes dans les pays occidentaux.
Le choc pétrolier augmente le niveau de
l'épargne mondiale dans la mesure où les pays
exportateurs de pétrole ont une propension structurelle à
épargner. De ce fait, le taux d'intérêt réel mondial
s'ajuste à la baisse.
L'absence d'inflation, sachant que le
marché obligataire regarde plus l'inflation sous-jacente que l'inflation
visible, la dynamique des flux et le changement des anticipations de politique
monétaire aux États-Unis (sachant que la Fed est la seule banque
centrale occidentale ayant prise sur les marchés obligataires mondiaux)
permettent aux taux longs nominaux de rester à un très bas
niveau.
Le recyclage des « pétrodollars » par les
pays exportateurs de pétrole alimente l'expansion des liquidités
mondiales (et les marchés d'actifs). On se souvient que ce sont pour
partie des fonds « d'origine pétrolière » qui ont
permis à certaines banques occidentales (Merrill Lynch, Citigroup etc.)
de se recapitaliser durant la crise financière. Ce choc est relativement
graduel dans le temps par rapport aux chocs pétroliers des années
70 (multiplication par 4 du prix du baril en quelques mois en 1973-74 et par
2,5 en1979-80), même si la hausse récente (depuis le début
2007) est particulièrement marquée.
1.9. Conclusion du premier
Chapitre
Le premier chapitre qui était consacré à
la revue de la littérature théorique sur les prix et les produits
pétroliers, nous a permis de mettre en évidence les approches des
différents auteurs(Léon Walras, Adam Smith, Marshall et Keynes)
sur la fixation des prix. A l'état normal des choses, les prix se
forment librement sur le marché des biens et services selon la loi de
l'offre et de la demande. Cependant certains biens ou produits (dont les
produits pétroliers, sucre,...) sont jugés plus sensibles,
c'est-à-dire qu'une variation de leurs prix affecte les autres secteurs
de la vie économique. Aussi, ces produits peuvent aussi être
appréhendés comme des produits qui, en leur absence, la machine
économique cesserait de tourner ou tout simplement l'économie
fonctionnerait mal.
Ainsi, les produits pétroliers sont d'une grande
importance dans les économies tant nationales qu'internationales, en
témoignent les retombées des différentes crises
pétrolières (celle de 1973 et celle 1979) sur l'économie.
Pour ces produits donc, l'intervention des pouvoirs publics dans la fixation de
leurs prix est plus qu'une nécessité afin de contraindre les
spéculateurs et éviter toute sorte d'anarchie. Ainsi, une
mauvaise application des politiques des prix peut engendrer des distorsions des
prix qui, engendrent en retour généralement des
conséquences néfastes sur l'ensemble de l'économie. En effet, comme le Burundi n'est ni producteur, ni
raffineur des produits pétroliers, il importe par conséquent la
totalité des produits pétroliers dont il a besoin. Le Chapitre
suivant va donc parler de la commercialisation et de la fixation des prix des
carburants au Burundi.
CHAP.II. IMPORTATION ET FIXATION DES PRIX DES PRODUITS
PETROLIERS AU BURUNDI : Analyse
descriptive
II.1. Introduction
Au Burundi, les activités d'importation, de stockage et
de distribution (chaîne logistique) du carburant sont assurées par
des compagnies pétrolières agréées. Le
Ministère du Commerce, le Ministère de la
Défense Nationale, la BRARUDI et la Police Nationale importent et
stockent également du carburant qu'ils utilisent. Les fournisseurs
retenus par ces sociétés livrent leurs produits soit par bateau
au port de Bujumbura, soit par des camions citernes via Eldoret, Dar-Es-Salaam,
Kigoma et Mpulungu. Ces produits sont par la suite acheminés vers les
grands entrepôts (la Société d'Entreposage
Pétrolière de Bujumbura et le Parc Pétrolier de
Gitega).
Le marché parallèle de carburant, quant à
lui, s'approvisionne auprès des chauffeurs des camions ou des
stations-services (ce carburant est généralement de mauvaise
qualité). Ce commerce illicite procure des revenus assez
rapidement ; l'essence faisant l'objet d'un trafic illicite permanent
à cause du différentiel de prix existant entre le marché
parallèle et le marché officiel. Il faut ajouter aussi que le
Burundi ne produit pas de pétrole brut.
Du point de vue microéconomique :
Au Burundi comme partout ailleurs, le carburant est
utilisé dans tous les secteurs d'activité. Sa demande
émane des ménages, des transporteurs, des entreprises et des
services de l'administration publique.
Les prix CAF des importations du carburant augmentent
considérablement d'année en année (à cause de
l'augmentation des cours du baril) et il en résulte une baisse du
chiffre d'affaire et de marge pour les sociétés
pétrolières, une augmentation des coûts de production, en
particulier ceux des consommations intermédiaires des entreprises qui
utilisent le carburant comme intrant dans leur production.
Finalement, tous les agents économiques subissent au
quotidien l'effet des variations des cours du pétrole sur le
marché international.
Du point de vue macroéconomique :
Les besoins en carburant sont en forte croissance et les
demandes adressées aux stations-service par les consommateurs
demeureraient insatisfaites n'eût été l'Etat qui, des
fois, s'approvisionne au Rwanda pour éviter les pénuries en
carburant.
Certaines grosses agglomérations ne disposent pas de
stations-service. Par exemple, les provinces de CANKUZO, BUBANZA et MWARO ont
chacune une station-service tandis que les provinces de KARUSI, RUTANA et
RUYIGI ont chacune deux stations-service. Le dispositif de stockage du Burundi
ne permet pas aux sociétés pétrolières de
réaliser des gains en s'approvisionnant suffisamment au moment où
les cours sur le marché international sont favorables, en
prévision des hausses défavorables.
II.2. Importations des produits
pétroliers au Burundi
Selon les rapports annuels de la BRB, les produits
pétroliers à destination du Burundi proviennent de plusieurs pays
du monde mais bien sûr dans des proportions différentes selon les
pays et les types de produit.
II.2 .1. Importateurs des
produits pétroliers
L'industrie pétrolière est un pilier de
l'économie mondiale : sur les dix plus grandes
sociétés privées de la planète en 2006, cinq sont
des compagnies pétrolières. De plus, certaines compagnies
nationales dépassent largement la taille de ces majors
privées.
Au départ, les approvisionnements des produits
pétroliers étaient exclusivement assurés par les
sociétés succursales des compagnies multinationales. Ces
dernières contrôlent la chaîne de l'industrie du
pétrole, de la production à la commercialisation des produits
raffinés.
En effet, il existe plusieurs sortes de compagnies
pétrolières:
Il s'agit notamment de :
TEXACO (Américaine) ;
SHELL (Britannique) ;
MOBIL OIL (Américaine) ;
TOTAL (Française) ;
FINA (Belge) ; etc.
Les Sociétés FINA et B.P se sont convenues de
fusionner pour donner naissance à la Société FINA/ B.P.
Actuellement, d'autres sociétés à participation locale,
publiques ou privées, sont nées et partagent avec les anciennes
sociétés le marché pétrolier burundais.
C'est le cas de PETROBU, HYDROBUR, SICCOP qui ont
succédé respectivement à TEXACO, SHELL et MOBIL dont elles
ont repris les installations de distribution. Il s'agit également des
sociétés telles qu'ERCOIL, BOC, HATTON and COOKSON, ENGEN,
etc.... qui ont investi dans les installations neuves. Toutes les
sociétés pétrolières burundaises ne se dirigent pas
directement aux pays producteurs du Pétrole pour leurs
importations ; ils s'adressent plutôt aux grandes
sociétés multinationales telles qu'ESSO, TEXACO, MOBIL, SHELL,
B.P, FINA, CALTEX, etc.... Ces sociétés multinationales disposent
des dépôts pétroliers au Port de Dar-Es-Salaam ou des
intérêts dans la raffinerie de Mombassa et le Pipe-line
MOMBASSA-NAIROBI.
Les principales raisons qui poussent les pétroliers
Burundais à s'adresser directement à ces sociétés
sont surtout :
Ø Le problème de quantité car les ventes
se font par lot de 1000Tonnes.
Ø Le problème de transport et l'entreposage
étant donné que ces opérations sont
contrôlées par les multinationales pétrolières.
II.2.2. Les voies
d'approvisionnement des produits pétroliers
L'approvisionnement en pétrole pose aux pays
importateurs de nombreux problèmes, principalement politique, financier
(devises), environnemental. De nombreux pays (européens entre autres)
ont donc engagé une politique de réduction de leur
dépendance au pétrole depuis les
chocs
pétroliers de la décennie 1970. Cette politique a eu un
certain succès, avec une décroissance de la consommation sur la
période 1973-2009, malgré l'augmentation démographique et
l'élévation du niveau de vie.
Ne disposant pas de raffineries, le Burundi importe du
marché international la totalité des produits pétroliers
qu'il consomme. La majorité du trafic international du Burundi utilise
deux réseaux de transport rayonnant à partir des Ports de
Mombassa et de Dar-Es-Salaam et appelés Corridor Nord et Corridor
Central. Un corridor Sud traversant le Lac Tanganyika s'est créé
dans ces dernières années pour les échanges avec l'Afrique
Australe. A ces corridors s'ajoute le potentiel du port aérien qui
nécessite encore d'être développé.
A. Corridor Nord
Le transport par le corridor Nord représente 30% du
tonnage des importations et des exportations dans le système Burundais
de transport et se fait dans la totalité par camions. Ce corridor est le
plus efficace et les affréteurs (importateurs) burundais le
préfèrent. La situation change toutefois à mesure que
Dar-Es-Salaam s'améliore et que les difficultés d'exploitation
du corridor Nord augmentent.
En effet, les transitaires critiquent la lenteur des
formalités douanières au Port de Mombassa, le manque
d'équipement en état de fonctionner, ce qui se traduit par une
mauvaise qualité de manutention. De plus, il est rare que les
marchandises soient chargées directement dans le port : elles sont
presque toutes transférées dans un dépôt à
l'extérieur où elles sont stockées, puis
rechargées pour le transport. Il est également à signaler
que le corridor Nord comprend aussi une composante ferroviaire sur les
territoires kenyans et Ougandais. D'une manière générale,
les produits pétroliers à destination du Burundi prennent
l'itinéraire suivant :
- MOMBASSA-NAIROBI : Pipe-line
- Et puis Nairobi-Kampala-Kigali-Bujumbura : par voie
routière.
Signalons à toutes fins utiles qu'à partir de
2000 les carburants sont importés via Eldoret-Mpulungu et
Dar-Es-Salaam.
B. Corridor Central
Pour ce corridor, il existe trois routes principales :
Ø La première route est la voie traditionnelle
entre Dar-Es-Salaam et Bujumbura utilisant la voie ferrée, puis le Lac
Tanganyika.
Ø Le second itinéraire est entièrement
routier via Dodoma et Nzege, puis Kobero-Muyinga.
Ø La troisième possibilité d'acheminement
des marchandises y compris les produits pétroliers est d'utiliser la
voie ferrée à partir de Dar-Es-Salaam puis la route
Isaka-Bujumbura.
En ce qui concerne ce port de Dar-Es-Salaam, tout le monde
s'accorde à reconnaître qu'il connaît de nombreuses
améliorations. En effet, la présence des entrepôts Belbases
à Dar-Es-Salaam est un avantage appréciable pour le Burundi. Le
système comporte cependant des inconvénients tant pour le Burundi
que pour la Tanzanie tels que :
La perturbation du Port de Dar-Es-Salaam étant
donné l'espace limité dans le Port.
Le statut actuel des Belbases n'est pas clair.
En dehors des Ports, le principal intervenant sur le corridor
central est la TRC (Compagnie de Transport Ferroviaire Tanzanienne).
L'augmentation de la capacité de transport et l'efficacité de TRC
sont des éléments essentiels sur le corridor central. Si la
durée de transport de la TRC ne se raccourcit pas, le
développement de la conteneurisation par Dar-Es-Salaam en souffrira.
En résumé, au niveau du corridor central, les
marchandises dont les produits pétroliers empruntent les axes
suivants :
- Dar-Es-Salaam- Kigoma par voie ferrée et
Kigoma-Bujumbura par voie maritime (Lac Tanganyika).
- Dar-Es-Salaam -Isaka (par voie ferrée) et
Isaka-Bujumbura par voie routière.
C. Corridor Sud
Le dernier itinéraire pratiqué est la liaison
par le Lac Tanganyika entre MPULUNGU (en Zambie) et Bujumbura,
créé surtout pour le transport du ciment et le sucre. Notons que
quelques quantités des produits pétroliers transitent par cette
voie surtout lorsqu'il ya des difficultés au niveau des autres
corridors. Au regard des développements sociaux et politiques de cette
région d'Afrique, il est raisonnable d'envisager une intensification du
commerce sur ce corridor. Cependant, le port de MPULUNGU reste
sous-équipé.
D. Voie aérienne
Bien que le Burundi dispose d'une infrastructure insuffisante
en matière de transport aérien, cette voie ne peut être
envisagée pour les importations des produits pétroliers. En
effet, le transport des produits pétroliers exige une attention
particulière surtout qu'ils sont facilement inflammables. Donc, on doit
prévoir des moyens suffisants pour ce transport qui sont souvent
très chers. Le graphique suivant montre l'évolution des
Importations des Produits pétroliers en tonnes durant la période
1980-2009.
Graphique no1 : Evolution des Importations des Carburants
en tonnes (1980-2009).
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe no2.
Au regard de ce graphique, on remarque que les importations
des produits pétroliers n'ont cessé d'augmenter durant la
période d'étude.
Cette situation est expliquée par le rôle
croissant joué par ces produits dans l'économie burundaise. Ce
sont les produits qui suscitent une demande très importante, celle-ci
évolue avec le parc automobile et la population urbaine. Concernant le
pétrole, son volume imposable au niveau des importations annuelles n'est
pas du tout négligeable, ce produit est demandé en grande partie
par la population rurale.
Le graphique suivant montre l'évolution des
importations en Millions de Fbu durant la période 1980-2009.
Graphique no2 : Evolution des importations des Carburants
(en Millions de FBu).
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe no2
A la lumière de ce graphique, la valeur des
importations des produits pétroliers ne cesse d'augmenter d'année
en année. Ceci renforce le déficit de la balance commerciale
étant donné que les exportations restent stagnantes en
général.
Graphique no3 : Importance des carburants dans le total
des importations
Dans notre pays, les produits pétroliers dominent la
valeur annuelle des importations totales, ce qui témoigne leur place de
choix dans les échanges extérieurs. Cet état de chose
accentue le déficit de la balance commerciale étant donné
que les exportations s'amenuisent au jour le jour.
Le graphique suivant montre la part des importations des
carburants(en valeur) dans les importations totales du Burundi (1980-2009). Il
est à noter ici que les importations totales du Burundi sont
composées de plus de 100 produits.
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe no3
La valeur des importations des produits pétroliers
représentent en moyenne une part non moins importante par rapport au
total des importations. Ils représentent en moyenne environ
13, 06% du total annuel des importations (cfr tableau de l'annexe
no3). On constate également que les importations des
carburants augmentent avec l'augmentation des importations totales, et plus
particulièrement dans ces dernières années où le
Burundi devient de plus en plus dépendant de l'extérieur. Cette
augmentation actuelle de la consommation des carburants pourrait aussi
s'expliquer par l'augmentation des véhicules au Burundi.
II.3. Stockage des
produits pétroliers
Tous les produits pétroliers importés, avant
d'être commercialisés, doivent transiter (passer) par des lieux de
stockage (ou d'entreposage). En effet, les produits pétroliers sont des
produits facilement inflammables. Leur stockage doit se faire avec toute la
minutie (prudence) qui s'impose. C'est ainsi que cette mission est
confiée à des sociétés. Il s'agit de la SEP Burundi
du Burundi et la COFITA.
Tout importateur des carburants doit conclure des contrats
d'entreposage et de gardiennage de ces produits avec des sociétés
d'entreposage agréées par le ministère du commerce et de
l'industrie. Tout commerçant qui met son carburant sur le marché
pour sa commercialisation doit toujours être à mesure de prouver
que le carburant ainsi commercialisé a été
prélevé sur les stocks d'une des sociétés
d'entreposage agréées.
Chaque semaine, les sociétés d'entreposage des
carburants adressent aux services du Ministère du commerce un
inventaire des entrées, des sorties, des encours en leur connaissance
pour chaque type de carburant de tout exportateur. Les sociétés
d'entreposage doivent veiller au contrôle de la qualité des
carburants importés et proposés par leur entreposage.
Ø S.E.P.
Cette société a pour mission la
réception, l'entreposage, le transport et la mise en emballage des
produits pétroliers au Burundi et dans les régions voisines. La
SEP n'achète, ni ne vend des produits pétroliers. Ses
actionnaires sont : PETROFINA : 53,63% ; B.P :
11,90% ; SHELL : 11,49% ; SICOP : 11,49% et PETROBU : 11,49%.
Le
tableau suivant montre la capacité de stockage de la SEP en produits
pétroliers.
Tableau N°1 :
Capacité de stockage de la SEP
Capacité totale (en litres)
|
Tank
|
Délai de consommation
|
Consommation mensuelle
(en litres).
|
6200000
5400000
540000
2160000
540000
|
5
4
2
1
1
|
+ou- 2mois
+ou- 1 ,5mois
+ou-2mois
+ou-4mois
-
|
2000000
2000000
244000
500000
-
|
Source : SEP Burundi. Ordonnance
ministérielle N° 750/142 de la 7/11/1996 portant disposition
générale d'entreposage du carburant.
De part ce Tableau, on se rend compte que l'essence et le
Gasoil occupent un très grand espace de stockage. Cela s'explique par
leur consommation qui est conséquente. De plus, on prévoit de
l'espace réservé à l'eau. Cette eau va être
utilisée en cas d'incendie.
Ø COFITA
La COFITA, filiale d'AL HAMAD INTERNATIONAL, est
concessionnaire du Parc Pétrolier de GITEGA pour une durée de
10ans renouvelables, moyennant payement d'une redevance de 5dollars
Américains. Cette Société a pour mission l'importation,
l'entreposage, la manutention, le transport et la revente des produits
pétroliers du dépôt de GITEGA aux sociétés
pétrolières de la place et des régions
frontalières.
Ø Frais de stockage
Afin de stocker leurs produits pétroliers, les
compagnies disposent d'un contrat de stockage et de passage. La majeure partie
du stock de produits pétroliers des compagnies est destinée
à la distribution, tandis que le restant constitue un stock de
sécurité, c'est-à-dire une réserve
stratégique permettant de répondre à des situations de
crise d'approvisionnement.
L'Etat demande à chaque compagnie de disposer d'un
stock de sécurité minimum égal à un mois de vente.
Dans les faits, le niveau du stock de sécurité varie puisqu'il
dépend de l'approvisionnement. Si la compagnie vient d'être
approvisionnée, le niveau du stock peut atteindre jusqu'à 2, 3 ou
4 mois de vente.
Toutes les sociétés pétrolières
opérant sur le territoire national sont tenues de payer les frais de
passage dépôt destinés à rémunérer les
services d'entreposage et de manutention, le maintien en bon état et
l'entretien des installations pétrolières de Bujumbura et Gitega,
et couvrir les différents frais occasionnés lors de la gestion de
ces entrepôts. Les frais d'entreposage sont supposés couvrir toute
la période que doit durer le stock de sécurité. Les
sociétés d'entreposage signent avec les sociétés
pétrolières un contrat de Gardiennage. Elles disposent pour cela
des moyens de protection contre les incendies et tout le matériel
nécessaire au déchargement des Camions-citernes et des Parges au
Port de Bujumbura. Ces mêmes sociétés étant au
service des sociétés pétrolières, elles facturent
en retour des frais de réception, d'entreposage et de manutention.
Selon les statuts qui les régissent, les
sociétés d'entreposage agréées doivent
réserver un traitement équivalent à tous les importateurs
des carburants. Ainsi, toutes les questions relatives aux modalités de
passage, de prélèvements aux pertes de produits, aux fluctuations
pour frais d'administration et autres questions liées à
l'entreposage sont de la compétence des sociétés
d'entreposage et de leurs utilisateurs.
Si les sociétés d'entreposage doivent
connaître chaque semaine la situation des stocks de chaque type de
carburants, c'est pour pouvoir établir de façon fiable des
sorties pour chaque société pétrolière.
II.4. Distribution des Produits
pétroliers
II.4.1. Distributeurs des Produits pétroliers
Le pétrole sert dans tous les domaines
énergétiques, mais c'est dans les transports que sa domination
est la plus nette. Seul le transport routier est en grande partie
électrifié ; pour tous les autres moyens de transports, les
alternatives sont marginales et coûteuses, et ont un potentiel de
croissance limité. En 2002, selon le
FMI[],
48 % des produits pétroliers sont employés dans ce secteur,
et cette part continue à augmenter.
La distribution des produits pétroliers qui, à
l'origine était dans les mains des sociétés
pétrolières succursales des multinationales telles que
FINA,B.P,MOBIL OIL,SHELL, etc....est contrôlée par d'autres
sociétés aussi bien locales, publiques que privées. Ces
derniers partagent le marché pétrolier burundais. C'est entre
autres PETROBU, HYDROBUR, SICCOP, qui ont succédé respectivement
à TEXACO, SHELL et MOBIL dont elles ont repris les installations de
distribution : ENGEN, BOC, PETRACO, ERCOIL, BUPECO, etc....
Les dysfonctionnements de la politique de gestion du secteur
pétrolier sont caractérisés par l'insuffisance des
infrastructures de distribution et par l'irrégularité de
l'approvisionnement de certaines stations. Avec environ une station-service
pour 57554 habitants et pour 200 Km2, le Burundi dispose de
l'un des plus faibles taux de couverture du territoire national en points de
vente officiels des produits pétroliers. De nombreuses
agglomérations ne disposent plus de stations officielles de
distribution, offrant une opportunité énorme de
développement au marché informel qui offre un service de
proximité. En effet, la libéralisation de la distribution ne
semble pas porteuse d'indicateurs d'un changement de la situation ; les
sociétés privées préfèrent s'installer dans
les centres urbains où la demande est plus forte. Enfin, la mauvaise
gestion du secteur pétrolier depuis sa libéralisation n'incite
pas les compagnies pétrolières à investir. Le Tableau
suivant montre la localisation des Stations Services par Province sur le
Territoire Burundais.
Tableau n02: Récapitulation des Stations-services au
Burundi
PROVINCE
|
Nombre de Stations par Province
|
LOCALITE
|
Nombre de Stations par localité
|
BUBANZA
|
1
|
BUBANZA
|
1
|
BUJUMBURA-RURAL
|
6
|
GATUMBA
|
3
|
IJENDA
|
1
|
MAGARA
|
1
|
BURURI
|
9
|
BURURI
|
2
|
KATO-RUTOVU
|
1
|
MATANA
|
1
|
RUMONGE
|
5
|
CIBITOKE
|
4
|
CIBITOKE
|
2
|
RUGOMBO
|
2
|
KAYANZA
|
6
|
KAYANZA
|
5
|
KANYARU
|
1
|
KIRUNDO
|
3
|
KIRUNDO
|
3
|
GITEGA
|
5
|
GITEGA
|
5
|
KARUSI
|
2
|
KARUSI
|
1
|
BUHIGA
|
1
|
CANKUZO
|
1
|
CANKUZO
|
1
|
MURAMVYA
|
3
|
MURAMVYA
|
2
|
BUKEYE
|
1
|
MUYINGA
|
3
|
MUYINGA
|
3
|
KOBERO
|
1
|
NGOZI
|
6
|
NGOZI
|
6
|
RUTANA
|
2
|
RUTANA
|
2
|
RUYIGI
|
2
|
RUYIGI
|
2
|
MAKAMBA
|
11
|
MAKAMBA
|
2
|
KAYOGORO
|
2
|
MVUGO
|
4
|
NYANZA-LAC
|
2
|
MABANDA
|
1
|
MWARO
|
1
|
MWARO
|
1
|
BUJUMBURA-MAIRIE
|
74
|
BUJUMBURA-MAIRIE
|
74
|
Total
|
140
|
|
140
|
Source : Ministère du Commerce,
de l'Industrie, des Postes et du Tourisme.
De part ce tableau, nous constatons qu'un grand nombre de
Stations est concentré dans les villes et plus particulièrement
la ville de Bujumbura.
En effet, c'est dans les villes que les carburants sont plus
consommés par le fait que ces dernières abritent beaucoup de
véhicules que les campagnes, ainsi que d'autres services exigeant
l'utilisation des carburants. Notons à toutes fins utiles que ce nombre
de stations augmente avec le temps parce que d'autres Stations continuent
d'être construites.
II.4.2. Les principaux produits pétroliers
commercialisés
Au Burundi, les produits pétroliers les plus vendus
sont ceux-là qui trouvent une demande intérieure
extrêmement grande. Il s'agit de :
1°) Essence Super
C'est un combustible par excellence pour les moteurs. Il est
le produit le plus demandé car ses utilisations augmentent
continuellement.
2°) Gasoil
Il alimente les moteurs diesel à grande vitesse. Il
fait aussi fonctionner les groupes électrogènes, certaines
cuisinières, etc.
3°) Le pétrole
Il est utilisé pour l'éclairage dans les
ménages où l'électricité n'existe pas. Le secteur
de pêche consomme lui aussi une quantité non négligeable de
ce produit.
4°) Autres produits
Fuel oïl : alimente les moteurs
diesels à régime lent. C'est aussi un combustible pour le
dégagement de la chaleur dans les diverses installations industrielles.
Ce produit n'est plus importé à cause de sa cherté.
Les lubrifiants : pour protéger
les moteurs et autres pièces contre le risque d'usure rapide. On les
appelle aussi des huiles de graissage.
Les détergents : Pour le
nettoyage dans les ménages et les industries.
II.4.3. Pénurie des
produits pétroliers
Des situations telles que la perturbation du marché
mondial du pétrole, la pénurie des devises pour l'importation,
crises dans les pays de transit, occasionnent parfois des
irrégularités dans l'approvisionnement des produits
pétroliers, ce qui s'accompagne de leur pénurie. En cette
période de pénurie, le Gouvernement en collaboration avec le
ministère du commerce, prend des mesures qui s'imposent. Celui-ci va
procéder à la limitation de la distribution des produits
pétroliers. C'est ce qu'on appelle « le
rationnement ».
A ce moment, une commission ad-hoc composée des agents
du Ministère du commerce est mise sur pied. Sa mission principale est
d'abord de suivre l'évolution de la situation des carburants au niveau
des stations-services. On identifie ensuite :
Les véhicules catégorie par catégorie
ainsi que les quantités des carburants nécessaires suivant
l'importance économique du véhicule considéré
(camion, voiture, camionnette, Jeep) et le tonnage.
Les cas sociaux et spéciaux : Ce sont les
provinces, les entreprises, les services sociaux, etc....
Le Ministère du Commerce procède à
l'encadrement de la distribution des produits pétroliers par le
truchement de la commission ad-hoc mise en place. Cette commission doit
vérifier si chaque station-service respecte les instructions
données.
Exemple : Rationnement du 29/12/1998.
Voitures : 20litres.
Bus : 50litres.
Jeeps : 100 litres.
Camionnettes : 40 litres.
Source : Archives du Ministère du
Commerce, Département du Commerce Intérieur.
II.4.4. Les Causes et conséquences de la hausse des
prix des produits pétroliers
« Depuis quelques années, les variations du
prix du brut évoquent le mouvement d'une balle rebondissante dans un
ascenseur. Un nouveau palier est franchi régulièrement, les
records se succèdent. Nous pouvons à chaque rebond chercher
à identifier les raisons qui ont poussé conjoncturellement les
cours à la hausse mais dans le fond, les plafonds sont percés
parce que l'ascenseur n'en finit pas de monter » CAHIER DE L'IDEC
(2008).
Au Burundi, les causes profondes de la hausse des prix des
produits pétroliers souvent évoquées sont
l'éloignement du pays par rapport à la mer, les
prélèvements de l'Etat qui sont élevés, le
renchérissement du dollar, le manque de raffineries du pétrole
brut ainsi que la non utilisation de la voie maritime qui pourrait être
la moins chère pour le transport des produits pétroliers.
En effet, d'après GRAEME Wheeler (2008),
« L'une des ironies cruelles qui existent aujourd'hui est le lien
entre la hausse des prix de l'énergie et celles des produits
alimentaires. Cette combinaison peut avoir des effets dévastateurs sur
la pauvreté et la sécurité alimentaire à
l'échelle mondiale. Les prix élevés de l'énergie
ont fait augmenter les coûts des engrais, de transport, de la vie
économique en général. Ce sont les plus pauvres de la
planète qui sont les plus vulnérables aux effets des prix
croissants du pétrole et des produits alimentaires. Les prix de
l'énergie et de l'alimentation représentent une grande partie du
panier de la consommation des pauvres (environ 70%). Les conséquences
à long terme sont donc considérables. Les ménages pauvres
réduiront leur consommation de nourriture et sacrifieront
l'éducation et la santé de leurs enfants »
II.4.5. Le comportement des prix du carburant sur les
marchés internationaux
Le pétrole est la
principale source d'énergie des économies industrialisées.
Son prix a atteint 147$ le baril en fin du mois de Juillet 2008 (SINGEJEJE,
C. : 2008), parce que sa demande augmente suite à
l'industrialisation des pays émergents, notamment la Chine et l'Inde
qui, avec des systèmes productifs hautement énergétivores,
et leurs immenses populations, consomment beaucoup de pétrole pour
alimenter leur croissance à deux chiffres. La satisfaction du besoin
d'équipement en biens durables comme les produits
électroménagers et les véhicules complique aussi la
situation.
Les caractéristiques de l'offre et de la demande
à long terme sur le marché pétrolier sont les variables
déterminants cruciaux des tendances des prix. La vigueur inattendue de
la demande de pétrole a été un important facteur de la
flambée récente des cours pétroliers. La prévision
de l'activité économique mondiale s'est heurtée à
des difficultés évidentes qui ont été d'une grande
incidence sur les prix du pétrole. Ces dernières années,
la flambée continue du pétrole préoccupe
considérablement les pays africains importateurs de pétrole.
En plus, la demande pétrolière de la Chine et
d'autres pays émergents et leur développement
accéléré a entraîné un accroissement rapide
et non anticipé des besoins. Confrontée à une offre
relativement peu extensible à court terme, la vigueur de la demande a
entraîné un renchérissement généralisé
de ces produits pétroliers. Les classes moyennes de ces pays
accèdent à des niveaux de revenu qui leurs permettent de
commencer à s'équiper massivement en biens durables
énergétivores tels que des produits électroménagers
ou des automobiles ce qui va entraîner une hausse forte des prix pour
quelques temps encore.
Les capacités excédentaires des pays de l'OPEP
sont à leur plus bas niveau depuis le début des années 90,
et ne permettaient guère, de faire face à des
désorganisations inattendues du marché pétrolier. Cette
situation a été largement imputée à un
investissement insuffisant dans de nouvelles capacités d'extraction ces
dernières années et pourrait refléter des anticipations
erronées ainsi que des longs délais de gestation des
investissements en capital. Les craintes d'une rupture des approvisionnements
(tensions géopolitiques, incertitude concernant les actes de
sabotage,...) ont ajouté au prix du pétrole une
« prime de risque » supplémentaire, liée
à la possibilité d'une forte désorganisation
d'approvisionnements (OCDE, 2009).
D'autres facteurs pouvant expliquer le phénomène
comprenant la faiblesse du dollar, les inquiétudes quant à
l'inflation, le fait que les investisseurs ont délaissé les
actions et les obligations au profit des matières premières ainsi
que la recherche des rentes sous l'angle de la loi d'Hotelling et la
théorie des ressources épuisables (SOLOW, R.M., 1974).
En outre, la tendance haussière du prix du
pétrole se renforce par le fait que l'énorme déficit
public américain, et de la crise de subprimes (ces crédits
immobiliers à taux variables consentis abondamment par les banques
américaines aux ménages sans tenir compte de leurs
capacités de remboursement) entraînant une défaillance
vis-à-vis du dollar américain aux bénéfices du
pétrole. Autrement dit, le pétrole voit sa demande augmenter
parce qu'il devient plus sûr d'avoir des actifs libellés en or
noir qu'en dollar américain : il devient une valeur refuge pour de
nombreux acteurs économiques. Les problèmes politiques et la
situation d'insécurité dans les zones d'approvisionnement
renchérissent également les prix du pétrole. Cette
conjugaison de facteurs a engendré une forte volatilité des prix
du pétrole sur les marchés mondiaux depuis le début de
cette décennie. Le mouvement de hausse du prix du brut qui s'est
amorcé au début des années 2000 s'est poursuivi.
Il s'avère donc nécessaire d'adopter une lecture
à la fois conjoncturelle et structurelle de la problématique dans
une démarche de compréhension des causes et des
conséquences de cette tendance haussière des prix sur les
marchés mondiaux du brut. Etant donné que les niveaux de
production sont saturés, les besoins devenant extensibles, la projection
à l'augmentation du prix du carburant n'est pas de l'utopie et est
porteuse de lourdes conséquences sur l'économie des pays
fragiles, dont le Burundi (NYAMOYA, F. :2005).
II.4.6. Les acteurs du
marché et la gestion intérieure responsable du secteur
pétrolier
a) Les acteurs du marché
Deux acteurs semblent dominer le marché des produits
pétroliers au Burundi : les acteurs internes d'abord, les acteurs
externes ensuite.
Parmi les acteurs internes qui exercent une influence sur les
prix des produits pétroliers, nous pouvons noter l'Etat d'abord, les
distributeurs (vendeurs), et, enfin les acheteurs.
Les acteurs externes qui influencent les prix des carburants
sont nombreux mais leur place dans le cadre de l'analyse pour apprécier
leurs mesures et comportements qu'ils tiennent face à l'évolution
des prix des produits pétroliers au Burundi n'est pas facile à
observer.
b) La gestion intérieure responsable du secteur
pétrolier
La gestion intérieure responsable du secteur
pétrolier suppose un certain nombre de comportements de la part des
décideurs politico administratifs. L'Etat favorise pour très long
temps le transport en camions par route des produits pétroliers à
l'importation au lieu de favoriser la voie maritime qui est la moins
chère et accepter de consentir tous les efforts jusqu'à ce
qu'elle soit une réalité. Non seulement le prix de transport par
camion est élevé, mais il est payé en devises.
Le carburant est un produit stratégique, sensible et de
première nécessité. Il est stratégique parce que sa
pénurie perturbe gravement l'ensemble des marchés des produits et
services. Il est sensible parce que la variation de ses prix influence les prix
des autres produits notamment en raison de ses effets sur le prix des
transports. Il est de première nécessité parce qu'il est
aujourd'hui impossible de s'en passer quel que soit le rang social de la
personne que l'on considère.
En outre, il est difficile de comprendre comment l'Etat soit
incapable d'instaurer un mécanisme d'ajustement automatique des prix des
carburants et éviter les désordres de spéculation que l'on
connaît toujours à la veille des changements des prix de ce
produit. Le stock stratégique important est un casse tête parce
qu'on sait que le Burundi est enclavé et que toute rupture des voies
d'approvisionnement (par des raisons de insécurité, de politique
ou de perturbations physiques) peuvent entraîner des hausses
spéculatives des prix des produits pétroliers. Le stock
stratégique est constitué sur base d'une quantité
donnée de litres par chaque importateur proportionnellement au litrage
importé, par les fonds tirés de recouvrement des milliards de Fbu
que le secteur pétrolier doit à l'Etat, ainsi que par les
produits des dons que les pays amis consentent au pays.
II.4.
7. La politique de prix des produits pétroliers au Burundi
La politique de prix des produits pétroliers
découle des orientations politiques et économiques prises par le
gouvernement. Dans un contexte de libéralisation des prix, les produits
pétroliers raffinés sont aujourd'hui déterminés par
le prix du brut sur le marché international, par le cours du dollar et
par la politique fiscale du gouvernement.
En effet, dans le cadre du respect des engagements qu'il a
pris vis-à-vis des Institutions de Bretton Woods, le Burundi s'est
engagé dans la libéralisation du secteur pétrolier. Les
prix des produits pétroliers ne sont cependant pas
libéralisés puisqu'ils sont toujours fixés par l'Etat.
L'Etat fixe des prix plafonds pour chaque produit pétrolier en tenant
compte de l'évolution des prix sur le marché international du
pétrole et de change du dollar. Les compagnies pétrolières
ne sont pas autorisées à vendre au-delà de ces prix
plafonds, mais elles peuvent céder moins chers leurs produits. En
général, les compagnies alignent leurs prix de vente sur ceux des
prix plafonds.
La structure et mécanisme de fixation des prix des
produits pétroliers au Burundi permettent au pays de pratiquer des prix
très compétitifs dans la sous-région. Mais cette situation
n'est pas sans conséquence. En effet, selon les compagnies
pétrolières, la structure des prix en vigueur ne leur permet pas
de couvrir leurs coûts d'achat et les empêche de ce fait d'importer
de nouveaux produits pétroliers ; toute chose concourant à
alimenter la crise pétrolière.
De même, le différentiel de prix existant au sein
de la sous-région incite les pays voisins à venir
s'approvisionner sur le marché burundais, ce qui favorise le
développement du trafic illicite de produits pétroliers en
direction des pays de l'hinterland. Le Burundi ayant adopté le
système de réglementation des prix des produits
pétroliers, effectue l'ajustement par voie d'ordonnance
ministérielle. Plusieurs Ordonnances Ministérielles ont
régulièrement revisité la structure des prix du carburant
dans un but explicite d'aligner les prix sur les tendances observées sur
les marchés internationaux.
a) Structure des prix des produits
pétroliers
Les prix de vente au détail des carburants que le
consommateur paie à la pompe sont composés par plusieurs
éléments dépendant de la provenance des produits. Les
discussions actuelles entre les pouvoirs publics et le secteur privé
(les associations des consommateurs dans une moindre mesure) se focalisent sur
une structure des prix qui ne peut plus fournir néanmoins qu'une
très faible marge de manoeuvre au vu des différentes contraintes
budgétaires auxquelles fait face le gouvernement de faire partie
intégrante de l'environnement macro-économique pendant encore un
certain temps.
Les modifications des structures de prix des produits
pétroliers sont fréquentes. Elles sont dues à plusieurs
facteurs dont les principaux sont les variations des cours mondiaux du
pétrole brut et des éléments même qui composent les
structures de prix ainsi que les changements des taux de change des monnaies
avec lesquelles le Burundi effectue ses achats. Les situations de cours du
dollar ou du shilling kenyan et du shilling Tanzanien ont une influence sur la
valeur CAF (Coût, Assurance et Fret) des produits pétroliers
rendus à Bujumbura. Les prix des produits pétroliers sont un
système tout à la fois complexe et multidimensionnel regroupant
les interventions de plusieurs services étatiques et d'autres acteurs
étrangers à l'Etat.
Nous devons donc justifier, expliquer et analyser cette
complexité et cette dimensionnalité afin de mieux comprendre tous
les facteurs pesant dans la variation du prix des produits pétroliers,
lesquels facteurs composent ce prix. C'est dans ce point que nous avons
décortiqué tous ces facteurs faisant varier le prix des produits
pétroliers.
L'établissement des structures de prix des carburants
est effectué par les pétroliers locaux. Ceux-ci sont
régulièrement informés par télégramme, des
nouveaux tarifs fixés par les fournisseurs. Les prix à
l'importation étant considérés comme indiscutables, il
revient aux sociétés pétrolières de la place de
solliciter un changement de prix de vente auprès des autorités
locales afin que leurs intérêts ne soient pas diminués.
L'analyse de la structure détaillée des prix des
produits pétroliers au Burundi permet d'appréhender chaque
étape de la formation des prix. Les principales rubriques de cette
structure de prix des produits pétroliers sont :
a) Les prix CIF (Cost Insurance Freight)
Fortement dépendants des prix internationaux, ils
déterminent les prix à la pompe au Burundi. Les prix
internationaux constituent l'ossature et la base même de la structure des
prix à la distribution des produits pétroliers ;
Les éléments qui constituent le prix CIF
sont :
· le prix d'achat des produits pétroliers au
mètre cube, qui est celui fixé par les Entreprises
multidimensionnelles auprès desquelles s'approvisionnent les
importateurs burundais. Ce prix ne varie qu'en fonction du prix du baril de
pétrole sur le marché mondial tel que défini par
l'OPEP.
· le fret camion est composé à son tour par
les frais de transport assurant l'acheminement des produits pétroliers
depuis le lieu d'approvisionnement jusqu'à la SEP.
· l'assurance qui est un contrat passé entre une
personne (assuré) obtenant le crédit de la part de l'assureur
(compagnie d'assurance) qui s'oblige moyennant rémunération
convenue « prime » d'être indemnisé des pertes
et dommages qu'elle éprouve par la suite de la réalisation de
certains risques relatifs à ses biens ou à sa personne (sinistre)
ou à indemniser en son lieu et place, les victimes des sinistres
engageant sa responsabilité.
Des risques, il en existe plusieurs sortes en traversant toute
frontière et tous les espaces terrestres séparant le BURUNDI des
lieux d'approvisionnement.
b) Les différentes taxes prélevées
sur les produits pétroliers
Les prélèvements de l'Etat sur les produits
pétroliers restent élevés. Les différentes taxes
prélevées sont regroupées comme suit :
· les droits d'entrée qui sont des taxes
perçues sur base de la valeur (coût, assurance, fret) des produits
pétroliers importés. Signalons que le taux de ces droits
d'entrée est publié chaque année et sa validité
couvre un exercice budgétaire. Ce taux est communiqué par
l'Ordonnance du Ministre ayant le budget dans ses attributions au plus tard le
31 Décembre de l'année qui précède son exercice
d'application ;
· la taxe de service qui est aussi une taxe
perçue à l'importation. Le taux de cette taxe est publié
lui aussi chaque année par cette Ordonnance du Ministre ayant le budget
dans ses attributions. Cette taxe est depuis février 2007 devenue la
redevance administrative ;
· la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui est
égal à 18% de (CIF +DD+TS).
c) La marge bénéficiaire des importateurs
La marge bénéficiaire des importateurs est
fixée de manière autoritaire par le pouvoir public,
c'est-à-dire que le gouvernement doit prévoir le montant de la
marge aussi bien de détail que de gros pour chaque importateur de
produits pétroliers et pour tout distributeur. Actuellement, cette
marge, est fixée à 71,67 ; 70,10 et 65,46 Fbu
respectivement pour l'Essence, le Gasoil et le Pétrole par litre vendue
par les grossistes et 45,19 ; 47,60 et 48,67 Fbu respectivement pour
l'Essence, le Gasoil et le Pétrole par litre pour les détaillants
(O.M du 18 octobre 2010). L'activité commerciale faisant partie de celle
économique est à but lucratif. Ce lucre en ce qui concerne la
commercialisation des produits pétroliers n'est pas laissé
à l'appréciation des pétroliers.
d) Les éléments variables
Les éléments variables peuvent être
classés de la manière suivante :
· le fonds national routier qui est destiné
à financer les études et les investissements concernant les
infrastructures routières, les travaux d'entretien, les voies
routières. En bref, le fonds national routier, c'est un fond
prélevé sur les produits pétroliers pour les travaux de
réparation et d'entretien des routes.
· la caisse transport quant à lui est un fond
constitué par les prélèvements sur chaque litre lors de la
vente de gros des produits pétroliers. Cette caisse servait à
rémunérer le transport des produits pétroliers, depuis la
SEP jusqu'aux différents lieux de vente (stations) de tous les coins du
pays. En 1998, cette caisse a été supprimée,
remplacée par une autre jusqu'aujourd'hui en vigueur appelée
caisse de compensation jouant le même rôle que la caisse
transport.
· remarquons que ce fonds n'est pas
budgétisé et son rôle est d'assurer la compensation afin de
protéger les consommateurs des produits pétroliers contre les
hausses des prix successives de ces produits.
· le prix de vente au détail, enfin, est un prix
qui comprend le prix de revient, les différentes marges
bénéficiaires au gros et au détail.
Le graphique suivant montre l'évolution de la structure
des prix des produits pétroliers au Burundi pendant notre période
d'étude (1980-2009).
Graphique no4 : Evolution des
prix à la pompe du carburant au Burundi (1980 -2009).
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe no1
La figure montre que les prix à la pompe vont
croissants surtout depuis 1996, période pendant laquelle le Burundi
connaissait un blocus économique. Ces prix sont influencés d'une
part par l'évolution des prix internationaux ainsi que d'autres frais
subséquents, de transport notamment.
D'autre part, en analysant les structures des prix des
produits pétroliers (cfr. Annexes 4, 5 et 6), nous remarquons que l'Etat
effectue beaucoup de prélèvements sur ces produits, ce qui
augmente aussi ces prix à la pompe. L'Etat gagne plus que les
importateurs et les détaillants. Enfin, les prix à la pompe des
carburants sont différents selon les provinces, ils dépendent des
frais de transport engagés depuis l'entrepôt vers la Province de
destination (cfr Annexe 7).
II.5.
Quelques stratégies face à la hausse des prix du carburant
Suite aux effets de la hausse continue des prix du
pétrole sur les dépenses des ménages, les gouvernements
des pays en voie de développement ont élaboré des
stratégies diverses pour y faire face. Au coeur des choix des
politiques, se trouve la décision portant sur quel groupe de la
société devra supporter les conséquences immédiates
de cette augmentation des prix.
Les choix des politiques basés sur les prix
déterminent l'étendue avec laquelle différents groupes
dans la société supportent le coût des prix
élevés du carburant et reflètent un mixage de trois
grandes stratégies à savoir (Bacon, R. et Kojima, M. :
2006) :
· Répercuter la totalité de la hausse du
prix sur le consommateur final ;
· Répercuter une partie seulement (ou aucune) de
la hausse du prix et financer la subvention ou la réduction de la taxe
impliquée à travers le budget, ou réduire les profits des
compagnies pétroliers ;
· Ajuster les prix dans le sens de réduire la
marge pour chaque unité vendue par les compagnies qui offrent les
produits pétroliers.
II.5.1. Observations
générales sur les choix des politiques
Au vu de la diversité des contextes
caractérisant l'action (ou la réaction) des différents
gouvernements, il devient apparent qu'il n'existe pas de stratégie
simple ou universelle pour faire face à la hausse des prix des produits
pétroliers. Une série des mesures sont nécessaires pour
permettre au gouvernement et à la population pour faire face à ce
renchérissement de prix.
Dans le moyen et long terme, les subventions sont souvent
justifiées par le souci de protéger les pauvres.
Néanmoins, les études portant sur les ménages ont
montré que les groupes à très faible niveau de revenus
reçoivent souvent la portion la plus réduite des
bénéfices des subventions, même si la suppression de ces
dernières aurait un impact sévère sur leurs conditions.
Ainsi, l'opportun de la part des gouvernements est de
développer une assistance ciblée en lieu et en place d'une
politique de subvention. Pour y parvenir, les gouvernements devraient
identifier les ménages pauvres et développer des
mécanismes de distribution et de compensation qui ciblent mieux les
ménages à très faibles niveaux de revenus.
II.5.2. Attitude à prendre face à la hausse des
prix
Face à une situation de la flambée des prix de
carburant, les autorités politiques devraient être trop
proactives, et précéder les événements, notamment
en mettant à profit toutes les opportunités d'investissement dans
ce domaine et toutes les ouvertures en matière de coopération et
de politiques étrangères.
a) Fonds Africain du Pétrole
Le sixième sommet de l'U.A, tenue à Khartoum, en
Janvier 2006, a décidé de créer un Fonds Africain du
Pétrole dont l'objectif principal est de mobiliser les ressources
destinées à assister les pays africains importateurs de
pétrole pour contenir les chocs pétroliers et faciliter le
financement de leurs importations pétrolières.
Le septième sommet qui s'est tenue à Banjul du
premier au deux juillet 2006, s'est penché à nouveau sur cette
problématique et a demandé à la commission de l'U.A, de
faire un examen complet de la question et de présenter une
stratégie détaillée pour la coopération et la
solidarité entre les pays africains producteurs de pétrole et les
pays qui n'en produisent pas en vue notamment d'atténuer les effets du
prix élevé du pétrole sur les économies des pays
africains pauvres qui n'en produisent pas.
Le fonds utilisera les ressources mobilisées
auprès des donateurs pour fournir une assistance aux pays à
faible revenu importateurs nets du pétrole qui subissent de façon
sévère les effets de l'augmentation du prix du pétrole.
L'assistance a pour but de permettre à ces pays de faire face à
des difficultés temporaires de la Balance de paiement.
Le FAP intervient au moyen d'octroi des dons non remboursables
ou à des prêts concessionnels ou d'un panachage de ces deux types
d'instruments. Parmi les documents accompagnant la demande, se trouve la
justification du besoin d'un appui pour soulager la Balance des paiements, le
cadre institutionnel et de gouvernance du secteur pétrolier ainsi que le
système de passation des marchés d'achat de pétrole.
L'allocation des disponibilités du Fonds dépend
de trois facteurs à savoir :
· Premièrement, il y a un facteur qui
reflète le niveau de l'appui à la Balance de paiement du
bénéficiaire. Ce facteur représente le poids des besoins
en devises occasionnés par les prix élevés du
pétrole sur la période bien définie. Une utilisation en
est la proportion des recettes d'exportation dépensées pour
l'importation du pétrole l'année précédente. Ce
critère devrait être aisément rempli par le Burundi, vu
que la totalité de nos recettes d'exportations ne couvrent pas les
seules importations des produits pétroliers (BRB, 2008).
· Le deuxième paramètre est le niveau de
bonne gouvernance. Ce paramètre vise à encourager les pays ayant
de solides indicateurs ou qui connaissent des progrès en la
matière.
· Le troisième facteur enfin prend en
considération la situation géographique en relevant plus
particulièrement le cas des pays enclavés.
D'autres pièces en rapport avec le système de
change, de passation des contrats d'importation, la structure des prix, les
programmes d'assistance similaires, politique sectorielle pourront être
demandées pour appuyer la demande. Par ailleurs, l'entrée du
Burundi au sein de l'Association des Pays Africains Non Producteur de
Pétrole (APNPP) ayant comme siège au Dakar et créée
en juillet 2006 sur l'initiative du Président Wade, lui permettrait de
bénéficier d'une tribune et d'un forum de discussion et de
plaidoirie pour les problèmes spécifiques à ces Etats
économiquement fragiles face à des chocs exogènes.
b) Utilisation des instruments
financiers pour gérer la volatilité des prix du
pétrole
Les systèmes multilatéraux de financement
compensatoires existant ne répondent pas pleinement aux besoins des pays
en développement, car ils sont souvent d'une portée insuffisante
par rapport à l'ampleur des chocs et sont généralement
mis à disposition. Une des solutions additionnelles à envisager
serait d'avoir recours à l'utilisation des instruments financiers
dérivés.
La gestion des risques liés au prix du pétrole
n'est pas un enjeu à somme nulle pour les pays en développement.
Il n'est pas facile d'amortir les conséquences d'une évolution
défavorable des prix en puisant dans l'épargne ou encore en
procédant à des augmentations d'impôts. Faute de quoi, le
plus souvent, il est impossible de régler à temps les sommes dues
à tel ou tel groupe, ce qui introduit des distorsions économiques
et aggrave le profil « risque » du pays, rendant par
conséquent plus chère l'obtention des crédits
internationaux.
Il est donc essentiel de changer les perceptions de nombre de
pays qui, ne voyant pas de solutions, ont souvent pensé qu'il n'y avait
pas d'échappatoire à la terreur des marchés. D'où
la nécessité de stimuler le recours par des pays en
développement à des instruments de gestion des risques
liés aux prix (CNUCED, 1998).
Toutefois, Ivan Zelenko, directeur des instruments financiers
dérivés de la trésorerie de la Banque Mondiale affirme que
les instruments financiers dérivés constituent la meilleure
manière de transférer les risques liés aux prix du
pétrole, à condition qu'ils soient utilisés dans le cadre
d'une gouvernance et d'une plateforme de transactions saines. Les instruments
financiers dérivés sont très efficaces pour
atténuer les risques liés aux prix du pétrole à
court terme et à moyen terme. A long terme toutefois il est impossible
d'avoir recours à d'autres solutions « comme les fonds
pétroliers », (SINGEJE, C. : 2008).
Les instruments communément proposés sont les
contrats à terme, les futurs et les swaps afin de se couvrir à la
flambée des prix (CAHIER DE L'IDEC, 2008).
· Un contrat à terme est tout contrat entre deux
parties portant sur la livraison d'un bien (le produit pétrolier)
à une date future et pour un prix fixé à l'avance,
payé à la date de livraison. L'intervenant qui va acheter le
bien concerné est dit en position longue et l'intervenant qui va vendre
le bien est dit en position courte. Si le cours comptant à la date de
livraison est supérieur au cours à terme, l'intervenant qui est
long sur le contrat va gagner de l'argent et l'inverse dans le cas contraire.
Ces contrats sont négociés entre deux parties et
peuvent être faits « sur mesure » en fonction des
exigences des parties. Ce côté, « sur mesure »
présente des inconvénients, car si l'une des deux parties
décide de sortir du contrat avant son échéance, elle ne le
peut pas : le contrat n'est pas liquide, c'est-à-dire qu'il est
difficile, voir impossible de le transférer à quelqu'un
d'autre.
· Les contrats futurs sont des contrats
standardisés qui s'échangent sur des marchés financiers.
Le marché détermine précisément quel est le bien
échangé, le montant du contrat, et où et quand la
livraison aura lieu. Il est donc plus facile pour les intervenants de
« dénouer » c'est-à-dire terminer, ou se
dégager de leurs positions avant la date de livraison.
· Un swap est un autre type de contrat qui facilite la
couverture des risques. Dans un contrat swap, deux parties s'échangent
(to swap : faire un troc) une série de cash flow sur une
durée déterminée. Les versements sont fondés sur un
montant de capital qu'on appelle le montant nominal, ou notionnel. Il n'y a pas
de versement d'argent immédiat et donc le contrat swap ne rapporte pas
de nouveaux fonds.
Théoriquement, on peut échanger tout par un
contrat swap. Cependant, dans la pratique, la majorité des swaps porte
sur des matières premières, des devises, des taux
d'intérêts ou des titres. Dans un swap sur matières
premières, un prix variable est échangé contre un prix
fixé. Il s'agit de l'un des instruments de couverture le plus courants
pour fixer le prix d'une matière première. L'utilisation des
instruments financiers dérivés longtemps réservée
aux entreprises est de plus en plus adoptée par des gouvernements des
pays envoie de développement afin de se couvrir contre la
volatilité des prix du pétrole (UNCTAD, 2005).
c) Réorganiser le marché national de
commercialisation des produits pétroliers
Le marché d'approvisionnement en produits
pétroliers a une configuration qui ne répond pas aux
nécessités stratégiques du pays. Les différents
intervenants dans le système d'approvisionnement ont un pouvoir
limité qui ne parvient pas à couvrir tous les besoins en stock
stratégique du pays. Le gouvernement devrait favoriser
l'émergence, le développement ou l'entrée sur le
marché burundais de groupes pétroliers ou pouvoir du
marché conséquent pouvant répondre aux besoins
stratégiques du pays. Ceci pourrait se réaliser de deux
manières : faciliter les intervenants locaux à atteindre une
taille critique ou intéresser les compagnies internationalement
reconnues à entrer sur le marché burundais.
d) Mécanismes régionaux
d'approvisionnement et de stockage
Le gouvernement devrait engager des discussions avec ses
partenaires régionaux dans le cadre de l'East African Community par
exemple, et plaider en vue d'une réalisation des investissements
régionaux ou sous-régionaux d'interconnexion d'infrastructures de
stockage en produits pétroliers et ainsi créer des
capacités de stockage stratégiquement situées au sein de
la sous-région.
II.6.
Conclusion du deuxième Chapitre
Le deuxième chapitre quant à lui a porté
sur l'analyse des importations en valeur et sur la façon dont sont
fixés les prix des produits pétroliers au Burundi. On remarque
que notre pays connaît un problème en approvisionnement des
produits pétroliers car, n'ayant pas accès à la mer, le
trajet par lequel les produits pétroliers sont importés devient
long. La majorité du trafic international du Burundi utilise deux
réseaux de transport rayonnant à partir des Ports de Mombassa et
de Dar-Es-Salaam et appelés Corridor Nord et Corridor Central. Un
corridor Sud traversant le Lac Tanganyika s'est créé dans ces
dernières années pour les échanges avec l'Afrique
Australe. A ces corridors s'ajoute le potentiel du port aérien qui peut
encore être développé.
A ce trafic long s'ajoute le fait que la plupart des pays
pauvres et en particulier le Burundi comptent beaucoup sur les recettes
fiscales (surtout celles sur les produits pétroliers) pour financer
leurs budgets. Ainsi, en cas du déficit budgétaire, le
gouvernement procède par la pression fiscale, ce qui influe sur les prix
de ces produits. Nous avons donc fait recours, au troisième chapitre,
à l'étude empirique de l'impact macroéconomique des
fluctuations des prix de ces carburants et en déduire par après
les interprétations économiques.
CHAP
III. L'IMPACT MACROECONOMIQUE DE LA VARIATION DES PRIX DES PRODUITS
PETROLIERS AU BURUNDI : Analyse empirique
III.1.Théorie et définition
économétriques
Selon E. MALINVAUD (1991), «une théorie est un
ensemble de concepts qui précisent la correspondance entre les grandeurs
du modèle et le monde auquel elle va s'appliquer.»
«L'économétrie est une démarche
scientifique visant à identifier, expliquer, prévoir les
phénomènes de nature économique en s'appuyant sur les
outils formalisés pour créer, mesurer, structurer et
modéliser l'information.»
«L'économétrie est le principal outil
d'analyse quantitative utilisé par les économistes et
gestionnaires dans divers domaines d'applications, comme la
macroéconomie, la finance ou le marketing.» (E. Dor ;
2008).
Dans son acceptation la plus restreinte,
l'économétrie est l'ensemble des techniques utilisant la
statistique mathématique qui vérifie la validité empirique
des relations supposées entre les phénomènes
économiques et mesure les paramètres de ces relations. Au sens la
plus large du terme, l'économétrie est l'art de construire et
d'estimer des modèles empiriques adéquats aux
caractéristiques de la réalité, et intelligible au regard
de la théorie économique.
III.2.
Le rôle de l'économétrie
Les méthodes de l'économétrie permettent
de vérifier l'existence de certaines relations entre les
phénomènes économiques, et de mesurer concrètement
ces relations sur la base d'observations sur les faits réels.
a) L'économétrie comme outil de validation de
la théorie
Le théoricien postule des relations et l'application de
la méthode économétrique fournit des estimations sur la
valeur des coefficients ainsi que la précision attendue. Ainsi donc,
«L'économétrie est un outil qui est à la disposition
d'un économiste et qui lui permet d'infirmer ou de confirmer la
théorie qu'il construit.» (BOURBONNAIS, R. ; 2000).
b) L'économétrie, outil de mise en
lumière de phénomènes économiques nouveaux ou mal
identifiés
L'économétrie n'est pas seulement un instrument
de validation de la théorie économique, mais également
c'est aussi un puissant outil d'analyse, d'investigation et de
prévision.
La proposition de Taylor (1993) en est un des meilleurs
exemples récents dans un contexte où la politique
monétaire fait l'objet de débats théoriques nombreux et
complexes. Dans certains domaines, l'économétrie apporte une
idée à la modélisation, à la réflexion
théorique ou à l'action économique par :
· la mise en évidence des relations entre des
variables économiques qui n'étaient pas à priori
évidentes ou pressenties ;
· la prévision, par l'utilisation des
modèles économétriques utilisées par les pouvoirs
publics et les entreprises pour anticiper et éventuellement
réagir à l'environnement économique ;
· l'induction statique ou l'inférence statique qui
consiste à inférer à partir d'un échantillon les
caractéristiques de la population. Elle permet de déterminer les
intervalles de confiance pour des paramètres du modèle ou de
tester si un paramètre est significativement inférieur ou
simplement différent d'une valeur fixée.
III.3.
Définition et propriétés de la stationnarité ou
test de racine unitaire
Plusieurs étapes préliminaires sont
nécessaires et sont disponibles à un théoricien pour
mieux réaliser et effectuer tout test spécifique sur une
série chronologique ou temporelle et pour enfin chercher à la
modéliser. Il est opportun d'analyser la stationnarité ou la
présence de la racine unitaire dans cette série.
III.3.1. Définition
Selon R. BOURBONNAIS (2000) : «Avant tout traitement
d'une série chronologique, il convient de s'assurer de la
stationnarité des variables étudiées autrement dit,
étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces
caractéristiques c'est-à-dire son espérance et sa
variance se trouvent modifiées dans le temps, la série
chronologique est considérée comme non stationnaire ; dans
le cas contraire d'un processus stochastique invariant, la série
chronologique (temporelle) est alors stationnaire.»
Il existe deux types de processus non stationnaires : les
processus TS (Trend Stationary Processes) qui présentent une
non-stationnarité de type déterministe et les processus DS
(Difference Stationary Processes) pour lesquels la stationnarité est de
type aléatoire.
III.3.2.Test de présence de
racine unitaire
Ces tests de racine unitaire ont comme finalité
préliminaire de vérifier la stationnarité des
séries. Une série chronologique est stationnaire lorsque ses
caractéristiques, c'est-à-dire son espérance
mathématique (ou sa moyenne) et sa variance sont invariables dans le
temps. Dans le cas d'un processus stochastique invariant, la série
temporelle est alors stationnaire. (Bourbonnais R. ; 1998)
Pour approfondir le cadre théorique des tests de racine
unitaire, faisons un bref aperçu sur le test de Duckey et Fuller, Duckey
et Fuller Augmenté ainsi que le test de Phillips et Perron.
a) Test de Duckey et Fuller simple
Initialement, Duckey et Fuller (1979) considèrent trois
modèles de base pour une série Y1t, avec t=1,.....,
T ; ces trois spécifications des modèles de base se
présentent de la manière suivante :
· Premier modèle : modèle
autorégressif avec constance ou modèle avec constance sans
tendance déterministe. (1-èL)(Y1t -ì)
= .
· deuxième modèle : modèle
autorégressif avec tendance c'est-à-dire modèle avec
constance et tendance déterministe. (1-èL)(Y1t
-á- ât) = .
· troisième modèle : modèle
autorégressif d'ordre un, autrement dit modèle sans constance ni
tendance. (1-èL)Y1t = .
Dans chacune des trois modèles, on suppose que ?iid (c'est-à-dire, un processus de moyenne nulle, de
variance constante et non autocorrélé), en d'autres termes le
Bruit Blanc.
Le principe des tests est le suivant : si dans l'une des
trois modèles è=1, cela signifie qu'une des racines du
polynôme opérateur est égal à un.
En d'autres termes, Y1t est un processus non
stationnaire et la non stationnarité est de la nature stochastique. Le
choix de la spécification dépend des données
traitées.
Pour tester l'hypothèse nulle (H0) de la
racine unitaire (Y1t est intégré d'ordre un,
c'est-à-dire non stationnaire) contre l'hypothèse alternative
(HA) d'absence de racine unitaire (Y1t est
intégré d'ordre zéro : I(0) c'est-à-dire
stationnaire).
D'une manière plus concrète et plus
précise, les hypothèses nulles et alternatives des trois
modèles spécifiques considérés s'écrivent
comme suit :
· premier modèle : H0 :
è=1? Y1t = Y1t-1 +
HA : | è |<1 ?
Y1t = èY1t-1 +
· deuxième modèle :
H0 : è=1? Y1t = Y1t-1 +
HA : | è |<1 ?
Y1t = èY1t-1 + + avec = ì (1- è)
· troisième modèle :
H0 : è=1? Y1t = Y1t-1 +
HA : | è |<1 ?
Y1t = èY1t-1 +ë + + avec ë= á (1- è) +áâ et = â (1- è)
Alors, on en déduit ce qui suit:
· si | è |<1, la série Y1t
est stationnaire ; les observations présentes ont un poids plus
important que les observations passées ;
· si | è |=1, la série Y1t n'est
pas stationnaire, sa variance augmente de façon exponentielle avec t, on
parle de processus explosif. Les observations passées ont une
considération plus élevée que les observations
présentes ;
· si | è |>1, Y1t n'est pas
stationnaire, sa variance augmente de façon exponentielle avec le temps.
On parle également de processus explosif ; les observations
passées ont une pondération considérable et plus
élevée que les observations présentes.
b) Test de Duckey et Fuller Augmenté
Dans le modèle de Duckey-Fuller simple, le processus
est par hypothèse bruit blanc c'est-à-dire un processus
de moyenne nulle et de variance constante non auto-corrélé. Or,
il n'ya aucune raison pour que, à priori, l'erreur soit non
corrélée.
Ce test est appelé ADF (1981) et va prendre en compte
cette hypothèse alternative | è |=1. Les tests sont fondés
sur l'estimation par les moindres carrées ordinaires des trois
modèles qui suivent :
o quatrième modèle :
o cinquième modèle :
o sixième modèle :
Avec ?iid (indépendant et identiquement distribué)
Ce test se déroule de manière similaire aux
tests de Dickey-Fuller simple, seules les statistiques sont différentes.
La valeur de è peut être déterminée selon les
critères d'Akaike et de Schwartz ou encore en partant d'une valeur
suffisamment importante de p ; on estime un modèle à p-1
retards jusqu'à ce que le coefficient de pième retards
soit significatif.
c) Le test de Philips et Perron (1988)
Le test de Philips et Perron est un prolongement des tests de
Dickey- Fuller. Ce test est construit sur une correction non
paramétrique de statistique de Dickey- Fuller pour prendre en compte des
erreurs hétéroscédastiques. Il s'agit d'un prolongement
des tests de Dickey et Fuller.
D'une façon simple ce test est plus souvent
préconisé pour résoudre les problèmes liés
à un non respect des hypothèses habituelles faites sur les
perturbations (absence d'auto corrélation, etc.). Philips et Perron
proposent une correction non paramétrique de deux statistiques de
Dickey-Fuller.
Il se déroule de la manière suivante en deux
étapes :
1) estimations par les moindres carrés ordinaires de
trois modèles de Dickey et Fuller et calculs des statistiques
associées ;
2) estimation d'un facteur correctif établi à
partir de la structure «j» covariance des erreurs des modèles
précédemment estimés de telle sorte que les
transformations réalisées conduisent à des distributions
identiques à celles de Dickey et Fuller standard. Cela nous conduit
à celles de Dickey-Fuller.
De ce fait, la formulation des hypothèses en ce qui
concerne la stationnarité et la fixation des critères de rejet
est effectuée de la même façon que pour le test de Dickey
et Fuller et conduit sur un modèle avec constance et trend. Tous ces
tests permettent de vérifier la stationnarité des séries.
D'où, la règle de décision est la
suivante :
o si la valeur calculée d'ADF test ou de PP test est
inférieure à la valeur critique (vc), la série sous
étude est dite stationnaire en niveau et est notée I(0).
o si par contre la valeur calculée d'ADF test ou de PP
test est supérieure à la valeur critique (vc), la série
étudiée est non stationnaire ou encore elle est
intégrée d'un ordre supérieur ou égal à
un.
De façon formalisée, la régression
à estimer est la suivante :
Avec T : nombre d'observations
Z est la statistique de PHILIPS et PERRON et se
calcule de la façon suivante :
Z = t (s/s)-(s-s) T/4s (3Dx)1/2
Avec T = valeur de la statistique de Student pour
b=1
s= racine résiduelle de la régression
Dx = déterminant de la matrice
où est la matrice des variables
explicatives du modèle
s = (û+2wûû) / T
w= (1-j) / (p+1) et û sont les résidus estimés de
la régression.
Ce test se ramène donc au test de Dickey- Fuller simple
dans le cas où les erreurs seraient homoscédastiques. Sa mise en
oeuvre est identique à celle du test de Dickey-Fuller du fait qu'il suit
la même procédure séquentielle descendante. Il est, en
définitive, à une autocorrélation et à une
hétéroscédasticité de forme inconnue qui est aussi
une recommandation pour vérifier s'il y a une relation entre les
variables dans le long terme (ces variables sont non stationnaires en niveau et
intégrées d'ordre un).
III.
3.3. Choix et Présentation des variables du modèle
Le choix des variables à inclure dans un modèle
économétrique est conditionné par deux
considérations conflictuelles. D'une part, nous aimerions inclure dans
le modèle toutes les variables ayant un impact significatif pour la
macroéconomie nationale et bien entendu les variables extérieures
dont nous voulons étudier l'effet sur ces variables. D'autre part, nous
devons limiter le nombre de variables à estimer pour disposer d'un
nombre de degrés de liberté suffisant pour l'estimation.
En effet, pour analyser l'impact de la variation du prix du
carburant sur l'économie burundaise, les variables utilisées pour
la modélisation sont : le PIB, l'IPC, le TC et les RF qui sont des
variables macroéconomiques (variables expliquées) et le PE, PG,
PP (variables explicatives).
Les variables sont exprimées en terme réel pour
corriger les effets liés à l'inflation. Dans notre analyse, les
variables du modèle sont transformées en logarithme car la forme
logarithmique présente certains avantages qui sont les
suivants :
- elle permet de dégager immédiatement les
élasticités c'est-à-dire les degrés de
sensibilité d'une variable explicative sur une variable
expliquée ;
- elle permet de stationnariser les séries et
également l'allégement des chiffres.
Dans le souci d'analyser de façon plus fine l'impact du
choc pétrolier, les secteurs secondaire et tertiaire, principaux
consommateurs d'énergie au Burundi sont pris en compte à travers
une analyse des fonctions impulsionnelles relative à la simulation de
choc pétrolier sur la valeur ajoutée de ces différents
secteurs.
Comme l'exige la modélisation, toutes les variables du
modèle sont endogènes, c'est-à- dire qu'elles sont
expliquées dans le modèle. Cependant, nous faisons
l'hypothèse que les variables « prix du carburant » sont
exogènes pour la simple raison que, le Burundi, ne produisant pas du
pétrole et étant un très petit consommateur de produits
pétroliers, il ne pourrait influencer le prix mondial du pétrole.
Ainsi, le Burundi est un "price tackers", et a donc une marge de manoeuvre
insignifiante sur le prix du carburant au niveau international.
Concernant notre cas, nous avons opté d'utiliser la
nomenclature suivante pour présenter les variables
d'intérêt du modèle :
LPRE : Logarithme du prix relatif de l'Essence ;
LPRG : Logarithme du prix relatif du Gasoil ;
LPRP : Logarithme du prix relatif du
Pétrole ;
LIPC : Logarithme de l'Indice des Prix à la
Consommation.
LPIB : Logarithme du Produit Intérieur Brut.
LTC : Logarithme du Taux de Change.
LRF : Logarithme des Recettes Fiscales.
Le préfixe «L» signifie que les
données sont exprimées en logarithme au temps.
III.4.
Présentation et interprétation des résultats de
l'estimation
Dans cette partie, nous présentons d'abord les
résultats de l'estimation du modèle VAR et ensuite nous les
analyserons avant de tirer les conclusions y afférentes. Elle est
consacrée à l'étude de la stationnarité, au choix
du modèle VAR optimal, à l'analyse de la
coïntégration et à la présentation des
résultats.
III.4.1 Analyse de la distribution et des sensibilités
des variables
Nous cherchons à analyser les liens existants entre les
différentes variables et la structure des distributions des
séries économiques. La corrélation renvoie au degré
d'affinité entre deux ou plusieurs variables ; le coefficient de
corrélation mesure la force de corrélation. Il varie de +1
à -1 ; son signe indique le sens de la relation tandis que sa
valeur indique l'intensité de la relation ou la capacité à
prédire les valeurs de K en fonction de celles de Z.
Les résultats des tableaux de l'annexe 8donnent les
coefficients des corrélations.
· Les corrélations sont fortes et positives
entre l'IPC et les variables PE et PG.
· Les corrélations sont également faibles
et positives entre :
ü IPC et le PP ;
ü PIB et tous les variables (PG, PE, PP) ;
ü RF et les variables PG et PP.
· La corrélation est enfin faible et
négative entre RF et le PE.
Les coefficients de corrélations de l'IPC, PE et PG
sont plus élevés. Les trois variables sont positivement
corrélées. En effet, lorsqu'une variable prend des valeurs
élevées, les autres prennent également des valeurs
élevées.
Le degré de corrélation faible et positive
entre IPC et PP implique que la variable PP explique faiblement la variation de
l'IPC. Aussi, les variables PG, PE et PP expliquent faiblement la variation
du PIB , et les variables PG et PP expliquent faiblement la variation des RF.
Enfin, le degré de corrélation faible et
négative implique que le PE explique faiblement et négativement
les variations des RF. Le calcul des coefficients de corrélation ne
constitue qu'une première étape de l'analyse de la relation entre
les variables. En effet, les coefficients de corrélation ne permettent
pas de dire si la relation entre les variables est fortuite ou non, si elle
correspond à une relation de cause à effet entre les variables
concernés. En plus, l'importance de la relation linéaire ne
préjuge pas l'existence d'un meilleur ajustement, qui serait quant
à lui de type non linéaire.
La détermination de la variable la plus dominante
montre que le PE et PG expliquent plus les variations de l'IPC, PIB et RF. Le
choc le plus dominant est celui du PG.
III.4.2. Etude de la stationnarité, choix du
modèle VAR optimal et analyse de la coïntégration
Comme il apparaît important pour l'analyse des
séries temporaires en général, et pour la
modélisation VAR en particulier, d'étudier la
stationnarité des variables, nous présentons d'abord les
résultats du test de stationnarité des variables avant de
déboucher sur la forme optimale du modèle.
Tableau n°3 :
Résultats des tests de stationnarité des variables en niveau
Modèle [1]
Modèle [2] Modèle [3]
Variables ADF PP ADF
PP ADF PP
|
DLIPC 0,714 0,608
(-2,975) (-2,970)
DLPE 1,522 1,825
(-2,975) (-2,970)
DLPG 1,177 1,684
(-2,975) (-2,970)
DLPIB 1,000 1,711
(-2,975) (-2,970)
DLPP 0,856 1,081
(-2,975) (-2,970)
DLRF 0,507 1,115
(-2,975) (-2,970)
DLTC -0,357 0,050
(-2,975) (-2,970)
|
-2,096 -1,747
(-3,586) (-3,579)
-2,032 -1,153
(-3,586) (-3,579)
-1,584 -1,294
(-3,586) (-3,579)
-1,737 -1,515
(-3,586) (-3,579)
-1,587 -1,374
(-3,586) (-3,579)
-1,862 -2,874
(-3,586) (-3,579)
-2,225 -2,115
(-3,586) (-3,579)
|
|
|
3,166 6,416
(-1,954) (-1,953)
2,858 4,332
(-1,954) (-1,953)
3,210 5,394
(-1,954) (-1,953)
3,813 8,384
(-1,954) (-1,953)
2,804 4,001
(-1,954) (-1,953)
4,709 6,393
(-1,954) (-1,953)
2,341 4,076
(-1,954) (-1,953)
|
Les valeurs critiques à 5% sont entre
parenthèses.
Source : Nous-mêmes à
partir des Tests de stationnarité.
|
Modèle [1] : Avec Constante
Modèle [2] : Avec Tendance
Modèle [3] : Sans Constante ni Tendance
A la lumière de ce tableau, nous remarquons que toutes
les variables ne sont pas stationnaires en niveau puisque les valeurs de tous
les tests (ADF&PP) sont supérieures aux valeurs critiques au seuil
de signification retenu (dans notre cas 5%) quelque soit le modèle. Ce
qui nous pousse à dire aussi qu'elles ne sont pas
intégrées d'ordre zéro. Nous passons par la suite à
la première différenciation pour transformer les
séries.
Tableau n04 :
Résultats des tests de stationnarité des variables en
différence première
Variable Modèle [1]
Modèle [2] Modèle
[3]
Variables ADF PP ADF PP
ADF PP
|
DLIPC -3,040 -3,517
(-2,979) (-2,975)
DLPE -3,917 -4,440
(-2,979) (-2,975)
DLPG -4,054 -4,290
(-2,979) (-2,975)
DLPIB -3,942 -3,991
(-2,979) (-2,975)
DLPP -3,671 -4,858
(-2,979) (-2,975)
DLRF -4,642 -7,559
(-2,979) (-2,975)
DLTC -3,198 -3,257
(-2,979) (-2,975)
|
-3,136 -3,608
(-3,594) (-3,586)
-5,426 -5,574
(-3,594) (-3,586)
-4,820 -4,869
(-3,594) (-3,586)
-4,191 -4,192
(-3,594) (-3,586)
-4,105 -5,233
(-3,594) (-3,586)
-4,736 -7,636
(-3,594) (-3,586)
-3,088 -3,163
(-3,594) (-3,586)
|
|
|
-0,998 -1,211
(-1,954) (-1,954)
-2,415 -3,391
(-1,954) (-1,954)
-2,098 -2,720
(-1,954) (-1,954)
-1,143 -1,355
(-1,954) (-1,954)
-2,425 -3,737
(-1,954) (-1,954)
-2,047 -4,182
(-1,954) (-1,954)
-1,645 -1,809
(-1,954) (-1,954)
|
Les valeurs critiques au seuil de 5% sont entre
parenthèses.
Source : Nous-mêmes à
partir des tests de stationnarité
|
A travers les résultats du tableau
précédent, les Tests de ADF et PP montrent que parmi les quatre
variables macroéconomiques choisies, le groupe des variables
composé de l'IPC, les RF ainsi que le PI B sont stationnaires en
différence première. Elles sont ainsi intégrées
d'ordre un I (1). Une autre série à savoir le Taux de Change ne
l'est pas en différence première, donc elle n'est
intégrée à ce même ordre et ne fera pas partie de
la suite de nos tests.
Tableau no5 : Test de
Stationnarité des résidus
Variable s Modèle [1]
Modèle [2] Modèle [3]
ADF PP ADF
PP ADF PP
|
RELIPC -1,586 -2,182 -1,283
-1,826 -1,623 -2,221
(-2,624) (-2,622) (-3,223)
(-3,220) (-1,622) (-1,621)
RELRF -2,636 -3,096 -2,606
-3,139 -2,707 -3,188
(-2,624) (-2,622) (-3, 223)
(-3,220) (-1,622) (-1,621)
RELPIB -2,383 -2,782 -2,363
-2,767 -2,427 -2,849
(-2,975) (-2,970) (-3,586)
(-3,579) (-1,954) (-1,953)
Les valeurs critiques au seuil de 5% sont entre
parenthèses.
Source : Nous-mêmes à
partir des tests de stationnarité.
|
En analysant ce tableau, pour les trois séries
estimées, nous en déduisons que tous les résidus sont
stationnaires en niveau. En effet, les valeurs d'ADF et de PP calculées
sont inférieures aux valeurs critiques.
III.4.3. Définition du Modèle Vectoriel
Autorégressif (VAR)
Un modèle VAR est un outil économétrique
particulièrement adapté pour mesurer et utiliser en simulation,
l'ensemble des liaisons dynamiques à l'intérieur d'un groupe de
variables données. Toutes les variables sont initialement
considérées comme étant potentiellement endogènes.
En règle générale, la modélisation VAR
« standard » consiste à modéliser un vecteur
de variables stationnaires à partir de sa propre histoire et chaque
variable est donc expliquée par le passé de l'ensemble des
variables.
La forme standard de ce type de modèle est
caractérisée par les points suivants :
- les variables à modéliser sont toutes
stationnaires ;
- les variables à modéliser sont toutes
potentiellement endogènes ;
- le nombre de décalages associés à
chaque variable dans chaque équation est identique.
III.4.4. Choix du nombre de retards
Le choix du nombre de retards des variables est très
important pour un modèle vectoriel autorégressif dans ce genre
d'étude. Il est difficile d'estimer un modèle VAR sans que les
réponses aux problèmes de retards et de causalité ne
soient trouvées. Généralement, selon Régis
BOURONNAIS (1993), un des problèmes principaux inhérents à
ce modèle est la détermination du nombre de retards à
considérer.
En effet, en admettant qu'une variable endogène
dépend de ses propres innovations (ou d'autres variables) à des
périodes différentes, le problème qui se pose est de
savoir à quelle période s'arrêter. Il est difficilement
concevable que ces variables aillent jusqu'à l'infini.
Pour détecter l'influence d'une variable sur une
autre, une certaine période de retard est nécessaire. Selon
Boswijk et Franses (1992), Gonzalo (1994) ainsi que Ho et Sorensen (1996), le
choix du nombre de retards peut affecter sensiblement les résultats des
tests du maximum de vraisemblance pour la coïntégration.
Ainsi, plusieurs travaux (voir notamment Deniau et Alii, 1992)
ont permis d'estimer le nombre de retards « p » sans
tâtonnement. D'où plusieurs critères de choix de retards
existent. Il arrive que tous les critères ne convergent pas vers la
même solution et le choix du «bon» critère est
laissé au soin de l'utilisateur.
Pour déterminer le nombre de retards d'un VAR, on
utilise plusieurs critères d'informations comme notamment :
· Le critère d'information du Final Predictor
Error (FPE) avec une formule relative suivante :
FPE =
· Le critère d'information d'Akaike (AIC) avec la
formule relative suivante :
AIC =
· Le critère d'information de Schwarz (SC) avec
une formule relative suivante :
SC =
· Le critère d'information d' Hannan-Quinn (HQ)
avec la formule relative suivante :
HQ =
Avec :
dét ?(p) : le déterminant de la matrice de
variance-covariance des innovations obtenues à partir d'un VAR(p) ;
n : le nombre des variables ;
p : le nombre de décalages ;
T : la taille de l'échantillon.
Tableau no6 :
Détermination du nombre de retards
Retard Log L LR FPE
AIC SC HQ
0 7,377 NA 9,15E-06
-0,250 -0,058 -0,193
1 105,579 160,033* 2,11E-08*
-6,339* -5,379* -6,053*
2 116,629 14,732 3,33E-08
-5,972 -4,244 -5,458
* nombre de retards retenus
LR : sequential modified LR test statistic (each test at 5%
level)
FPE : Final prediction error
|
AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion
HQ: Hannan-Quinn information criterion
Source : Nous-mêmes à
partir des résultats de régression
Pour chaque critère, le symbole (*) indique le retard
optimal retenu. Le nombre de retards optimal retenu en tenant compte des
critères d'information de Hannan-Quinn, d'Akaike et Schwarz comme le
présente le tableau ci-après est p =1. A cet effet, nous
modélisons un VAR à un retard égal à une
année.
Autrement dit, il faut une année pour qu'un choc sur
l'une des variables du modèle agisse sur la sphère réelle.
Ainsi, il y a un accord entre le résultat trouvé (retard
égal à une année) et l'hypothèse émise par
SIMS et ZHA (1998) et KIM et ROUBINI (2000).
Toutes nos variables étant stationnaires en
différence première, il n'y a donc pas présomption de
relation de coïntégration entre les variables, ce qui exempte notre
étude du test de détection de la relation de
coïntégration de Johansen.
III.4.5.Tests de coïntégration de Johansen
La théorie économique exige l'utilisation d'un
modèle Vectoriel Autorégressif non contraint (VAR) pour rendre
compte des interdépendances entre les variables. Or, ce dernier n'est
valide que lorsqu'il n'y a pas de relation de coïntégration entre
les variables retenues du modèle.
Par contre le recours à un modèle vectoriel
à Correction d'Erreur (VECM) s'impose en cas de
coïntégration entre les variables. Ce dernier peut être
représenté par l'équation suivante :
D'après Johansen (1982), c'est l'étude de rang
de la matrice M qui permet de déterminer le nombre de relations de
coïntégration entre les variables du modèle.
Cet auteur propose un test fondé sur les vecteurs
propres correspondant aux valeurs propres plus élevées de la
matrice M. A partir des valeurs propres de la matrice m, on calcule la
statistique suivante :
avec n : nombre d'observations ;
: ieme valeur propre de la matrice M ;
K : nombre de variables ;
r : rang de la matrice M.
Le test de la trace teste l'hypothèse nulle r=q
(q=1,2,..., k-1) contre l'alternative r=k qui correspond au modèle non
contraint.
Un autre test permet de tester les r plus grandes valeurs
propres est construite autour de la statistique
avec r = 1,2,..., k-2, k-1.
Cette statistique teste l'hypothèse nulle r = 0 contre
l'hypothèse alternative r =1, r =1 contre r =2,...Les lois des deux
tests ont été tabulées par Johansen (1988) cité par
ISABELLE, C. &all (2004). Lorsque les deux tests donnent des conclusions
différentes, on retient en général les résultats du
test de la trace dont la puissance est plus élevée que celle du
test de la valeur propre maximale.
On rejette H0 si la valeur calculée est
supérieure à la valeur lue dans la table les résultats
trouvés à l'aide du logiciel Eviews5, c'est-à-dire les
statistiques et calculée entre 1 et k ainsi que les valeurs critiques qui leur
sont associées. Pour mener ce test, Johansen propose cinq
spécifications concernant soit les vecteurs coïntégrants,
soit les séries (le VAR proprement dit) :
· Absence de tendance linéaire dans les
données :
a) Absence d'une tendance linéaire dans les
séries et d'une constante dans les relations de
coïntégration ;
b) Absence d'une tendance linéaire dans les
séries mais présence d'une constante dans les relations de
coïntégration ;
· Présence d'une tendance linéaire dans les
données
c) Présence d'une tendance linéaire dans les
séries et d'une constante dans les relations de
coïntégration ;
d) Présence d'une tendance linéaire dans les
séries et dans les relations de coïntégration ;
· Présence d'une tendance quadratique
e) Présence d'une tendance quadratique dans les
séries et d'une tendance linéaire dans les relations de
coïntégration.
Tableau no7: Résultats du test de
coïntégration de Johansen
Nombre de Valeurs Statistique
Valeurs
relations de propres de la Trace
critiques à 5%
cointégration
r = 0 0,608
44,790 47,856
r = 1 0,426 26,671
29,797
r = 2 0,327 1,094
15,494
r = 3 0,000 0,003
3,841
* Rejet de H0 au seuil de 5%
Source : Nous-mêmes à
partir des résultats de régression.
De part ce tableau, il ressort qu'il n'existe aucune relation
de coïntégration entre les variables. La statistique de la Trace
pour r=0 donne une valeur égale à 44,790 inférieure
à la valeur critique au seuil de 5% (47,856). On peut continuer
à tester pour r=1, r=2 ou r=3. En effet, nous constatons qu'il n'ya
aucune relation de coïntégration entre les variables du
modèle.
III.4.6. Les instruments d'analyse associés à
un modèle
Les principales utilisations du VAR dans des applications
empiriques sont les tests de causalité au sens de Granger (1969), la
décomposition de l'erreur de prévision et l'analyse des
impulsions (ou fonctions de réponses aux chocs).
III.4.6.1. Tests de causalité
L'étude de la causalité nous permettra de voir
s'il y a une relation causale entre les variables et la décomposition de
la variance mettra l'accent sur la proportion de causalité entre les
variables. Les tests de causalité ont beaucoup évolué et
la définition de causalité varie d'un auteur à un autre.
Cela étant, il est généralement admis que le grand
initiateur de l'analyse de Causalité est Granger (1969). Ce dernier se
définit comme étant la capacité prédictive des
variables à travers le temps. La causalité au sens de granger
(1969) se réfère donc à l'antériorité d'un
phénomène sur un autre. A ce propos, Jean Ndenzako (1998) avance
que Z cause W si les valeurs passées de Z
permettent de prédire W mieux que ne le font les valeurs
passées de W. Autrement dit, Z cause
W au sens de Granger s'il existe dans les valeurs passées
de Z des informations non contenues dans le passé de W
mais qui améliorent de façon significative sa
prévision. Le raisonnement développé par Granger est
mené dans le cadre d'un modèle VAR qui comporte des
équations contraintes et non contraintes et permet ainsi d'envisager
l'ensemble des liens de causalité entre Z et W sans
devoir préjuger de l'exogénéité d'une variable.
Soit un modèle VAR(p) à deux variables
Z et W représenté comme suit :
W ne cause pas Z au sens de
Granger si et seulement si A = 0
Z ne cause pas au W sens de
Granger si et seulement si D= 0
Formulation des Hypothèses et règle de
décision
Hypothèses nulles :(1) H0 :
A1= A2 =.... = Ap =0
(2) H0 : D1
= D2 =.... = Dp = 0
Règle de décision : Si H0 (1)
est acceptée, W ne cause pas Z
Si H0 (1)
est rejetée, W cause Z
Si H0 (2) est
acceptée, Z ne cause pas W
Si H0 (2)
est rejetée, Z cause W
Il est important de noter que la proportion «W cause Z au
sens de Granger» n'implique pas que Z est l'effet ou le résultat de
W. La causalité à la Granger mesure le caractère
précédent de la causalité et non pas la causalité
elle-même au sens ou on l'entend en économétrie. Avant de
procéder à l'étude empirique de causalité par le
test de Granger, il nous semble important de construire le circuit
théorique de causalité. En effet, comme
précédemment décrit, un choc pétrolier, du point de
vue théorique augmente les importations en valeur et peut de ce fait
diminuer les recettes fiscales par différents engagements. Ce choc est
également une cause d'inflation par les coûts. Tous ces effets
peuvent concourir à amenuiser la production nationale.
Tableau no8 :
Résultats du test de causalité au sens de Granger
Sens de causalité F-statistic Probabilité
Décision au seuil de 5%
LPE L IPC 3,183 0,086 LPE cause LIPC
LIPC LPE 7,732 0,009 LIPC cause LPE
LPG LIPC 3,359 0,078 LPG cause LIPC
LIPC LPG 3,359 0,007 LIPC cause LPG
LPP LIPC 2,277 0,143 LPP ne cause pas LIPC
LIPC LPP 6,267 0,018 LIPC cause LPP
LPE LRF 3,079 0,091 LPE cause LRF
LRF LPE 2,148 0,154 LRF ne cause pas LPE
LPG LRF 6,630 0,016 LPG cause LRF
LRF LPG 1,293 0,265 LRF ne cause pas LPG
LPP LRF 1,129 0,297 LPP ne cause pas LRF
LRF LPP 4,231 0,049 LRF cause LPP
LPE LPIB 1,852 0,185 LPE ne cause pas LPIB
LPIB LPE 2,407 0,133 LPIB ne cause pas LPE
LPG LPIB 3,622 0,068 LPG cause LPIB
LPIB LPG 1,106 0,302 LPIB ne cause pas LPG
LPP LPIB 0,502 0,485 LPP ne cause pas LPIB
LPIB LPP 5,344 0,029 LPIB cause LPP
LPE LPG 4,148 0,051 LPE cause LPG
LPG LPE 0,112 0,740 LPG ne cause pas LPE
LPE LPP 2,649 0,115 LPE ne cause pas LPP
LPP LPE 0,076 0,784 LPP ne cause pas LPE
LPG LPP 4,224 0,050 LPG cause LPP
LPP LPG 0,585 0,451 LPP ne cause pas LPG
Source: Nous-mêmes à partir des
résultats de régression.
L'interprétation se fait par comparaison de la
probabilité associée à la statistique de Wald, test de
nullité des coefficients associés, aux retards de la variable
dépendante à 10%. Si à ce seuil cette probabilité
est supérieure à 0.1, on accepte l'hypothèse d'absence de
causalité, et dans le cas contraire on la rejette. En effet, à la
lumière du tableau précédent, on constate que le PE et le
PG causent simultanément au sens de Granger l'IPC et que ce dernier
cause à son tour ces deux variables (PE et PG). La variable PP ne cause
pas l'IPC mais l'IPC cause au sens de Granger le PP.
On constate également que PE et PG causent
simultanément au sens de Granger RF mais sans relation retour.
Cependant, ces variables (PE et PP) ne causent pas au sens de Granger le PIB
car leurs probabilités respectives (0,185 et 0,485 sont
supérieures à 0,1.Par contre, la variable PG cause le PIB et PIB
cause seulement PP au sens de Granger.
III.4.6.2. Décomposition de la variance
La décomposition de la variance décompose la
variation, autrement dit la variance d'une variable endogène en des
composants chocs des variables endogènes du système VAR. La
décomposition de la variance donne une information sur l'importance
relative de chaque innovation aléatoire des variables du VAR. En effet,
cet exercice à pour objectif de décomposer les parts respectives
des innovations identifiées dans la variance de l'erreur de
prévision des variables du système joint pour différents
horizons de prévision. On calcule pour cela Pijk la
contribution de l'innovation j à la variance de l'erreur de
prévision de la variable k à l'horizon h.
Etant donné que la variance de l'erreur de
prévision commise sur la variable Wk à l'horizon h
s'écrit
Avec Bk,i,j désigne le
jème coefficient de la représentation moyenne mobile
de la variable Wk relatif au choc å*it, il est
facile d'en déduire la contribution de l'innovation j à la
variance de l'erreur de prévision de la variance k à l'horizon
h :
En analysant donc les
résultats de l'annexe10, on aboutit aux conclusions suivantes : De
façon instantanée (à court terme), les trois variables
expliquées (l'IPC, RF et PIB) sont auto expliquées à
100%.
A long terme (période de 10ans), l'IPC est
expliqué par ses propres innovations à 66,6%, puis par celles du
PE à 29,96%, par celles du PG à 3,33%, et finalement celles du PP
à 0,04%.
La décomposition de la variance de l'erreur de
prévision indique aussi que le PIB est expliqué par ses propres
innovations de 62,04%, par celles du PE à 14,82%, par celles du PG
à 12,19% et enfin par celles du PP à 10,93%. Par ce Test
également, à long terme, les RF sont faiblement expliquées
par leurs propres innovations (soit 26,06%), puis par celles du PE à
18,94%, par celles du PG à 30,74%, et enfin par celles du PP à
24,25%.
Concernant le PE, à court terme, il est expliqué
à 96,04% par ses propres innovations et 3,96% par le PIB. A long terme
en effet, il est expliqué à 55,52% par ses propres innovations,
à 27,08% par le PIB, à 9,33% par le PP et 8,05% par le PG.
Quant au PG, à court terme, il s'autoexplique à
33%, à 53,86% par le PE et à 13,12% par le PIB. A long terme en
effet, il est expliqué à 12,17% par ses propres innovations,
à 45,12% par le PE, 33,27% par le PIB et enfin à 9,41% par le PP.
La décomposition de la variance de l'erreur de
prévision indique enfin que, à court terme, le PP s'autoexplique
à 48,91%, à 36,54% par le PE, à 13,98% par le PG et
à 0,56% par le PIB.
A long terme enfin, le PP est expliqué 17,12% par ses
propres innovations, par 39,59% par le PE, à 32,70% par le PIB et enfin
à 10,57% par le PG. Ces résultats nous conduisent à
répondre à notre question de recherche qui consiste à
vérifier si la hausse des prix des produits pétroliers agit sur
les variables macroéconomiques (IPC, PIB et RF pour notre cas). Ainsi,
nous constatons qu'un choc sur PE et PG influence plus les variables retenues
qu'un choc sur PP. Cependant, ces variables ne sont pas affectées de la
même manière ; la variable la plus sensible aux chocs
étant IPC. L'explication à cela est que l'effet de la hausse des
prix des produits pétroliers sur les recettes fiscales est direct car
l'une des causes de la hausse des prix des produits pétroliers est la
pression fiscale.
En effet, une augmentation des taux
d'imposition peut avoir des effets inflationnistes.
Généralement, il est admis que le relèvement des taux
d'imposition a des effets déflationnistes car, augmenter ce taux
entraine une réduction du pouvoir d'achat des consommateurs et partant
une baisse du niveau de demande globale. L'offre devenant supérieure
à la demande, les prix diminuent. De là, nous confirmons notre
première hypothèse selon laquelle « la hausse
des prix des produits pétroliers influence négativement (ou
positivement selon le cas) les variables
macroéconomiques ».
Aussi, l'identification des variables les plus sensibles
à cette hausse (l'IPC et RF pour notre cas) nous per met d'infirmer
notre deuxième hypothèse selon laquelle « les
variables macroéconomiques sont affectées (touchées) de la
même manière par la hausse des prix des produits
pétroliers ». Quant au PIB, l'influence de ces
hausses ne se manifeste que dans le long terme.
Quant à la faible influence du choc sur PP aux
variables de l'étude, elle est due à la petite part qu'elle
représente dans l'importation et la consommation des carburants. (cfr
Tableau no3). En effet, le pétrole n'est utilisé que
par une petite partie de la population (lampes à pétrole dans les
ménages ruraux, les pêcheurs dans la pêche de nuit, etc.)
III.4.6.3. Fonction d'impulsion
Les fonctions de réponses impulsionnelles permettent en
vertu du théorème de Wald, d'analyser l'effet d'un choc d'une
innovation sur les valeurs courantes et futures des variables endogènes
du modèle VAR. Cette approche pose néanmoins un certain nombre de
problèmes méthodologiques dus notamment à la très
probable corrélation des innovations du modèle. Une fonction
d'impulsion trace l'effet d'un choc d'un écart-type d'une des
innovations sur les valeurs courantes et futures des variables
endogènes. Un choc de la ième variable se transmet
aussi à toutes les autres variables à travers la structure
dynamique du VAR.
Prenons l'exemple d'un VAR(1) composé de la production
et du stock de monnaie. On peut l'écrire sous forme d'un système
de la façon suivante :
Une variation de å1t changera
immédiatement la valeur courante de P. Mais elle modifiera aussi toutes
les valeurs de P car les valeurs retardées de P apparaissent dans les
deux équations. Les innovations sont généralement
corrélées de sorte qu'elles ont une composante commune qui ne
peut pas être associée à une variable spécifique. La
solution arbitraire à ce problème est d'attribuer tout l'effet de
la composante commune à la variable qui vient en premier dans le
système VAR.
Ainsi, dans notre exemple, la composante de å1t et
å2t est attribuée totalement à
å1t car å1t précède
å2t et donc l'innovation de Pt et l'innovation
de Mt est transformée de sorte que la composante commune
est enlevée. Les graphiques des fonctions de réponses aux chocs
représentent les réponses à des chocs sur les
résidus structurels des trois variables dans les trois équations
du modèle. Pour chaque variable, le choc est égal à
l'écart-type des résidus. Pour les variables de notre
étude, l'horizon représentant le délai nécessaire
pour que les variables retrouvent leur niveau de long terme est
supérieur ou égal à 10ans. Les mouvements positifs et
négatifs observés à travers les fonctions de
réponses aux chocs des prix des produits pétroliers sur le PIB,
l'IPC et RF peuvent avoir la même explication que celle du signe du
coefficient de corrélation.
III.4.7. Test de stabilité du modèle
Pour tester la stabilité, on utilise les tests de CUSUM
et CUSUM of Squares introduits par Brown, Durbin et Evans, 1975. Ces tests sont
basés sur les résidus récursifs. Le test de CUSUM permet
en outre de détecter 1'instabilité structurelle du modèle
et se construit de la manière suivante : Soit ât ,
le résidu récursif. Celui-ci est donné par la
formule suivante :
Avec t=k+2,.... n : nombre total de paramètres
estimés du modèle ;
SCR : La Somme des Carrés des Résidus
calculée à partir du modèle à n observations.
Sous l'hypothèse nulle de stabilité et à
un certain seuil de signification, un couple de droites symétriques
représenté par les pointillés par rapport à la
ligne des abscisses détermine les bornes du sentier suivi par les
résidus récursifs. L'hypothèse nulle est rejetée
lorsque la courbe des sommes cumulées franchit et coupe ces bornes.
Le test de CUMUM permet en outre de visualiser les
périodes d'instabilité du modèle. En effet, plus le
modèle est stable dans le temps, plus la courbe représentative du
résidu récursif est proche de zéro. Le Test de CUSUM of
square quant à lui permet de détecter l'instabilité
aléatoire du modèle en utilisant la statistique
suivante :
avec t=k+2,.... n et 0=Vt=1.
De même que pour le test précédent,
l'hypothèse de stabilité est rejetée si la courbe
Vt atteint son seuil de rejet constitué
par les deux droites limites déterminées par le niveau de
signification considéré.
Pour notre cas, les
graphiques de l'annexe13 montrent que le taux de croissance des RF est
resté stable sur toute la période d'étude. Quant à
l'IPC et le PIB, leurs taux de croissance affichent une instabilité
depuis 1996-1999 (pour Cusum of Squares). Ceci pourrait être
expliqué par le blocus économique (l'embargo) que traversait
notre pays à cette époque. Néanmoins, les tests de Cusum
et de Cusum of Squares ne révèlent aucune des sources
d'instabilité du modèle.
III.5. Conclusion du 3ème chapitre.
Notre troisième chapitre avait pour objectif
l'application des techniques économétriques à la
détermination d'éventuelles relations de causalité entre
prix des produits pétroliers (PE, PG, PP) et les variables
macroéconomiques choisies (IPC, PIB, TC, RF).
Premièrement, nous nous sommes intéressés
aux propriétés statistiques des séries prises
individuellement en vue de vérifier si elles suivent un processus
stationnaire ou pas. L'application des tests de stationnarité à
savoir ADF, PP a confirmé les résultats des tests de Bruit Blanc
de Ljung-Box et de la représentation des corrélogrammes que les
variables retenues pour notre analyse suivent un mouvement affecté d'une
tendance et sont intégrés d'ordre1, résultat conforme
à ce qui est couramment admis dans la théorie
économique.
Deuxièmement, nous avons procédé à
une analyse multivariée basée sur la représentation VAR en
la structurant ainsi :
- Le test de détermination du retard optimal qui
conduisent à retenir un comme ordre de retard optimal.
- Le test de détermination du nombre de relations de
coïntégration entre les variables du modèle qui montre qu'il
n'ya aucune relation de coïntégration.
- Le test de décomposition de la variance des erreurs
de prévision et la présentation des fonctions de réponses
aux chocs ont établi que les variables retenues pour l'analyse ne sont
pas indépendantes les unes des autres.
- Le test de causalité de Granger qui montre qu'il
existe une relation de causalité entre les variables du modèle
mais que certaines variables sont plus dominantes que les autres.
- Le test de stabilité qui montre que notre
modèle est globalement stable sur notre période
d'étude.
CONLUSION GENERALE
Au cours de ce travail de recherche, notre objectif principal
était de vérifier l'impact macroéconomique des
fluctuations des prix des produits pétroliers. Ainsi, pour y parvenir,
nous nous sommes proposés de vérifier si la hausse des prix des
prix des produits pétroliers exerce une influence sur les variables
macroéconomiques choisies.
Dans cette perspective, nous avons organisé le travail
autour de trois chapitres :
Le premier chapitre a passé en revue les
différentes théories relatives aux prix et sur l'historique des
produits pétroliers. Les deux crises pétrolières nous ont
révélé l'importance des produits pétroliers dans
les économies et les marchés par les conséquences qu'elles
ont causées aux pays non producteurs du pétrole à cette
époque (importateurs nets).
Le deuxième chapitre quant à lui a porté
sur l'importation et la consommation des produits pétroliers au Burundi
et comment sont fixés leurs prix. Ces prix sont donc fixés par
les pouvoirs publics (Ministère du commerce, de l'Industrie et du
tourisme). Le constat est que l'Etat enregistre un gain élevé sur
les produits pétroliers, un gain qui est de loin supérieur
à celui des importateurs ; Ce qui augmente les prix de gros et de
détail.
Ainsi, le gouvernement est en quelque sorte à
l'origine de la montée des prix des carburants suite aux taxes
très élevées qu'il impose aux sociétés
pétrolières. L'autre facteur qui grêve les prix des
produits pétroliers est le trafic long que ces produits prennent pour
arriver au Burundi.
Enfin, le troisième et dernier chapitre a traité
les données par des tests économétriques afin de pouvoir
confirmer ou infirmer nos hypothèses de travail.
Ainsi, la théorie économétrique
recommande le test de stationnarité des séries afin
d'éviter des régressions fallacieuses. Les résultats de
ce test ont révélé que la variable Taux de Change
n'était pas stationnaire en différence première et donc a
été éliminée des variables de notre
étude.
L'analyse des relations de causalité au sens de Granger
a révélé une relation de causalité entre les
variables macroéconomiques et les prix des produits pétroliers.
Cependant, l'effet de ces derniers sur le PIB est faible car ne se manifestant
que pour le PG seulement. Cela peut être expliqué par le fait que
leur influence n'est pas directe, autrement dit les effets de ces prix touchent
d'abord les composantes du PIB.
La décomposition de la variance a montré
qu'à long terme, l'IPC et le PIB sont plus expliquées par leurs
propres innovations (respectivement de 66,6% et 62,04%) que les RF (26,06%).
Cela signifie que les prix des produits pétroliers améliorent les
recettes fiscales mais détériorent l'Indice des prix à la
consommation. De là, nous avons confirmé notre première
hypothèse tandis la deuxième hypothèse a été
infirmée.
En effet, nous avons conclu que les prix des produits
pétroliers influencent les variables macroéconomiques (IPC, PIB
et RF). Donc, la flambée des prix des produits pétroliers cause
l'inflation par l'augmentation des prix des autres produits. Les autres
variables sont améliorées surtout les RF étant
donné que les prix des produits pétroliers sont alourdis par les
charges fiscales qui les grêvent. Les tests de réponses impulsives
aux chocs ont montré que pour certaines variables, les effets des chocs
sur les prix des produits pétroliers se produisent après un
certain retard (10 périodes ou plus).
Le test de CUSUM et CUSUM of Squares a été aussi
mené pour tester la stabilité. Les résultats ont
révélé que notre modèle est stable sur toute la
période d'étude. Enfin, nous ne saurions prétendre avoir
épuisé tous les contours du sujet, il pourrait y avoir d'autres
variables explicatives du modèle utilisé. Aussi, l'utilisation
des données annuelles n'est pas aussi rassurante quant à la
fiabilité des résultats ; mais, faute de la
disponibilité des données mensuelles ou trimestrielles pour
toutes les variables, nous n'avions pas d'autre choix.
Nous invitons donc d'autres chercheurs à approfondir ce
sujet en utilisant d'autres variables macroéconomiques que celles que
nous avons utilisées afin de vérifier les variables qui sont
beaucoup sensibles aux fluctuations des prix des produits pétroliers.
Au regard des résultats obtenus, nous aimerions
proposer les suggestions suivantes :
v Au Gouvernement :
§ Engager des discussions avec ses partenaires
régionaux dans le cadre de l'East African Community par exemple, et
plaider en vue d'une réalisation des investissements régionaux ou
sous-régionaux, d'interconnexion d'infrastructures de stockage en
produits pétroliers et ainsi créer des capacités de
stockage stratégique situées au sein de la sous-région.
§ Réorganiser le marché national de
commercialisation des produits pétroliers. En effet, le marché
d'approvisionnement en produits pétroliers a une configuration qui ne
répond pas aux nécessités stratégiques du pays. Les
différents intervenants dans le système d'approvisionnement ont
un pouvoir de marché limité qui ne parvient pas à couvrir
les besoins en stock stratégique du pays. Le Gouvernement devrait
favoriser l'émergence, le développement ou l'entrée sur le
marché burundais des groupes pétroliers au pouvoir de
marché pouvant répondre aux besoins stratégiques du pays.
Ceci pourrait se réaliser de deux manières : faciliter les
intervenants locaux à atteindre une taille critique ou intéresser
les compagnies internationalement reconnues à entrer sur le
marché Burundais.
§ Une politique fiscale et douanière plus efficace
devrait permettre à l'Etat d'augmenter ses recettes et ainsi d'exercer
moins de pression fiscale sur la structure des prix du carburant. Deux
approches complémentaires pourraient être
privilégiées à savoir l'insertion du secteur de non
structure dans le système fiscal et l'extension de l'assiette
fiscale.
§ Il faut s'efforcer à utiliser les produits
pétroliers efficacement en développant par exemple le transport
en commun et en privilégiant aussi l'importation des véhicules
qui consomment moins de carburant.
§ La hausse des cours du pétrole devra être
perçue comme un signal fort devant amener à réduire la
forte dépendance à l'égard du pétrole et à
améliorer de ce fait l'équilibre extérieur. L'Etat devra
envisager une politique de substitution progressive et partielle du
pétrole. A cette fin, le Gouvernement devra s'informer sur les
technologies pouvant être utilisées et à moindre coût
comme ce qui se fait en Afrique de l'Est et au Brésil en ce qui concerne
les biocarburants. Mais il importe qu'il veille à ce que de telles
politiques ne compromettent la sécurité alimentaire qui demeure
encore une bataille difficile à remporter par le Burundi.
v A L'ISTEEBU :
L'Indice des prix à la consommation actuellement
disponible concerne seulement les ménages de Bujumbura. En plus, il est
calculé à partir des coefficients de pondération
établis en 1991. Il faut donc effectuer une enquête
budget-consommation pour établir un Indice des prix à la
consommation couvrant tout le pays avec des coefficients de pondération
actualisés issus de cette enquête.
v Aux autorités
monétaires :
La Banque Centrale pourrait être tentée de
resserrer la politique monétaire en réaction aux poussées
inflationnistes induites par la hausse des prix du pétrole. Cette
politique qui devrait passer par de fortes hausses des taux
d'intérêt peut s'avérer inefficace car elle peut fragiliser
l'investissement intérieur, pousser davantage les pays dans la
récession et provoquer la stagflation. De même, l'augmentation du
prix du pétrole étant analogue à un choc
d'approvisionnement, une politique monétaire d'accompagnement
favoriserait l'inflation. Les autorités monétaires devraient
adopter une politique non inflationniste, afin d'éviter l'inflation
galopante et de préserver la crédibilité monétaire.
Elles sont donc appelées à plus de prudence face au choc
pétrolier pour lequel elles ne disposent pas de marge de manoeuvre.
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http://www.fr.wikipedia.org/wiki/petrole.
ANNEXES
Annexe 1 : Evolution des données
macroéconomiques
|
Année
|
PE (1)
|
PG (2)
|
PP (3)
|
PIB (4)
|
RF (5)
|
IPC (6)
|
TC (7)
|
1980
|
84
|
62
|
51
|
85607
|
9521,5
|
12,07
|
90
|
1981
|
107
|
68
|
59
|
89086
|
8956
|
13,54
|
90
|
1982
|
107
|
68
|
59
|
94094
|
11006
|
14,34
|
90
|
1983
|
80
|
85
|
68
|
102892
|
10482
|
15,51
|
117,41
|
1984
|
100
|
85
|
68
|
120451
|
14415
|
17,73
|
119,71
|
1985
|
100
|
85
|
76
|
131347
|
17414
|
18,4
|
120,69
|
1986
|
100
|
85
|
76
|
140842
|
19808
|
18,71
|
114,17
|
1987
|
100
|
85
|
76
|
143590
|
15822
|
20,04
|
123,56
|
1988
|
100
|
92
|
85
|
152456
|
21616
|
20,94
|
140,4
|
1989
|
100
|
92
|
85
|
174501
|
25135
|
23,38
|
158,8
|
1990
|
130
|
120
|
120
|
189141
|
22413
|
25,02
|
171,51
|
1991
|
135
|
125
|
125
|
209950
|
28523
|
27,27
|
181,51
|
1992
|
135
|
125
|
125
|
233717
|
29578
|
27,77
|
208,3
|
1993
|
140
|
130
|
130
|
234764
|
32932
|
30,46
|
242,73
|
1994
|
140
|
130
|
130
|
286547
|
36082
|
34,98
|
252,66
|
1995
|
160
|
145
|
142
|
309953
|
40694
|
41,72
|
249,7
|
1996
|
230
|
205
|
165
|
265413
|
35359
|
52,75
|
302,75
|
1997
|
350
|
320
|
180
|
346099
|
39247
|
69,16
|
352,35
|
1998
|
350
|
320
|
180
|
404382
|
55445
|
77,8
|
447,7
|
1999
|
350
|
320
|
180
|
460266
|
59956
|
80,45
|
563,56
|
2000
|
570
|
520
|
480
|
576979
|
86595
|
100
|
720,67
|
2001
|
685
|
635
|
630
|
549981
|
95513
|
109,24
|
830,75
|
2002
|
750
|
700
|
680
|
584605
|
95587
|
107,8
|
930,75
|
2003
|
880
|
830
|
810
|
644680
|
105587
|
116,28
|
1082,62
|
2004
|
1000
|
1000
|
940
|
748486
|
117529
|
128,7
|
1100,91
|
2005
|
1100
|
1150
|
1100
|
860902
|
141510
|
146,11
|
1107,81
|
2006
|
1220
|
1244
|
1025
|
944900
|
163639,3
|
150,21
|
1104,35
|
2007
|
1370
|
1394
|
1316
|
1059200
|
185600
|
153,02
|
1137,91
|
2008
|
1900
|
1736
|
1678
|
1378100
|
237095,5
|
154,9
|
1185,69
|
2009
|
1630
|
1600
|
1300
|
2540400
|
289024,2
|
171,17
|
1230,14
|
Source : (1), (2), (3) : Ministère du
Commerce, de l'Industrie, des Postes et du Tourisme :
Différentes Ordonnances
Ministérielles.
(4), (5), (6) : République du
Burundi, Ministère de la Planification, du
Département et
de la Reconstruction, Service de la Planification
macroéconomique.
(7) : Rapports Annuels de la BRB.
Avec : PE : Prix de l'Essence,
PG : Prix du Gasoil, PP : Prix du
Pétrole, PIB : Produit Intérieur Brut, IPC : Indice des
Prix à la Consommation, TC : Taux de Change et RF : Recettes
Fiscales.
Annexe 2 : Evolution des
importations des carburants en T en M BIF
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Importation des carburants (en T)
|
Importations des carburants (en M BIF)
|
|
|
Année
|
Essence Super
|
Pétrole
|
Gasoil
|
Essence Super
|
Pétrole
|
Gasoil
|
|
|
1980
|
16988
|
1196
|
13559
|
1265,3
|
73,1
|
746,6
|
|
|
1981
|
15652
|
1629
|
14301
|
1685,0
|
112,7
|
934,2
|
|
|
1982
|
13559
|
1414
|
15225
|
1449,0
|
112,8
|
1002,2
|
|
|
1983
|
13217
|
1831
|
19367
|
1141,2
|
116,8
|
1198,7
|
|
|
1984
|
17617
|
3018
|
26146
|
1560,4
|
245,2
|
1954,0
|
|
|
1985
|
16570
|
2590
|
21966
|
1619,2
|
200,0
|
1699,4
|
|
|
1986
|
15305
|
3050
|
22163
|
1044,2
|
203,8
|
1363,1
|
|
|
1987
|
18492
|
1970
|
24168
|
1367,2
|
136,9
|
1593,4
|
|
|
1988
|
18532
|
1954
|
23733
|
1380,7
|
140,4
|
1583,4
|
|
|
1989
|
17868
|
1871
|
19924
|
1322,8
|
135,2
|
1357,9
|
|
|
1990
|
25234
|
3399
|
28646
|
2443,6
|
303,9
|
2134,8
|
|
|
1991
|
22398
|
4155
|
23186
|
2351,9
|
430,4
|
1984,1
|
|
|
1992
|
22791
|
8332
|
22419
|
2100,3
|
806,6
|
1800,6
|
|
|
1993
|
19437
|
1941
|
21218
|
2074,4
|
203,5
|
1942,4
|
|
|
1994
|
23300
|
3360
|
26823
|
2673,3
|
364,8
|
2687,5
|
|
|
1995
|
17093
|
4422
|
27348
|
2185,6
|
463,3
|
2758,2
|
|
|
1996
|
14559
|
2170
|
24482
|
1859,2
|
248,9
|
2699,1
|
|
|
1997
|
7679
|
359
|
14499
|
1661,0
|
67,5
|
2759,0
|
|
|
1998
|
17771
|
2013
|
19499
|
3851,3
|
392,7
|
3685,6
|
|
|
1999
|
18817
|
1032
|
20290
|
4368,1
|
607,8
|
4333,6
|
|
|
2000
|
22192
|
2062
|
24019
|
6114,4
|
400,8
|
5775,3
|
|
|
2001
|
19886
|
1364
|
25408
|
5138,1
|
584,5
|
6277,6
|
|
|
2002
|
27352
|
1536
|
32082
|
5971,7
|
1216,8
|
5803,6
|
|
|
2003
|
27130
|
1862
|
22523
|
7405,0
|
2012,6
|
6685,7
|
|
|
2004
|
22585
|
766
|
291
|
10017,4
|
408,0
|
412,9
|
|
|
2005
|
24042
|
1001
|
14076
|
8406,0
|
284,9
|
9706,6
|
|
|
2006
|
33341
|
1213
|
35027
|
23631,1
|
1078,8
|
26002,0
|
|
|
2007
|
27026
|
1144
|
33429
|
25159,6
|
1039,1
|
28283,7
|
|
|
2008
|
26511
|
1600
|
33501
|
37544,9
|
2131,6
|
53941,2
|
|
|
2009
|
16026
|
6543
|
21639
|
18072,8
|
6436,9
|
23706,2
|
|
|
Source : ISTEEBU.
Annexe 3 : Part des Importations
des Carburants dans les Importations Totales du Burundi
Année
|
MT
|
MT C
|
MTC/MT (en %)
|
1980
|
15114,4
|
2186,8
|
14,47%
|
1981
|
14509,4
|
2891,3
|
19,93%
|
1982
|
19280,0
|
2695,2
|
13,98%
|
1983
|
17074,9
|
2467,3
|
14,45%
|
1984
|
22383,0
|
3774,8
|
16,86%
|
1985
|
22754,3
|
3860,7
|
16,97%
|
1986
|
23194,5
|
2950,3
|
12,72%
|
1987
|
25465,3
|
3543,8
|
13,92%
|
1988
|
28884,5
|
3497,2
|
12,11%
|
1989
|
29909,7
|
3112,5
|
10,41%
|
1990
|
40179,3
|
5192,8
|
12,92%
|
1991
|
46154,2
|
5307,7
|
11,50%
|
1992
|
46105,7
|
5375,0
|
11,66%
|
1993
|
47434,3
|
5956,7
|
12,56%
|
1994
|
56467,6
|
7319,8
|
12,96%
|
1995
|
58186,1
|
6223,9
|
10,70%
|
1996
|
37331,7
|
5486,9
|
14,70%
|
1997
|
43249,3
|
4873,3
|
11,27%
|
1998
|
70274,6
|
8761,5
|
12,47%
|
1999
|
66307,3
|
10198,7
|
15,38%
|
2000
|
106059,4
|
13705,1
|
12,92%
|
2001
|
115254,1
|
12702,3
|
11,02%
|
2002
|
121050,2
|
14112,5
|
11,66%
|
2003
|
169743,0
|
18705,2
|
11,02%
|
2004
|
193605,3
|
15206,2
|
7,85%
|
2005
|
289123,4
|
21980,3
|
7,60%
|
2006
|
442511,2
|
55819,2
|
12,61%
|
2007
|
346100,2
|
54834,7
|
15,84%
|
2008
|
477781,3
|
93673,4
|
19,61%
|
2009
|
494828,6
|
48218,3
|
9,74%
|
Source : Rapports Annuels de la
BRB.
AVEC : MT : Importations
totales
MTC : Importations totales
du carburant
Annexe 4 : STRUCTURE DE
L'ESSENCE SUPER, DU GAS OIL ET DU PETROLE IMPORTES VIA ELDORET ET
DAR-ES-SALAAM-DEPOT BUJUMBURA (O.M du 22 Novembre 2010).
ELEMENTS DE LA STRUCTURE
|
ESSENCE SUPER
|
GASOIL
|
PETROLE
|
FOT ($/L)
|
0,661
|
0,665
|
0,677
|
TRANSPORT ($/L)
|
0,165
|
0,172
|
0,172
|
CF ($/L)
|
0,826
|
0,837
|
0,849
|
TAUX DE CHANGE (FBU/US $)
|
1246,00
|
1246,000
|
1246,000
|
COUT ET TRANSPORT(en FBU)
|
1029,1
|
1042,46
|
1057,44
|
COULAGE TRANSPORT
|
3,09
|
3,13
|
3,17
|
ASSURANCE
|
5,15
|
5,21
|
5,29
|
CIF BUJUMBURA
|
1037,24
|
1050,80
|
1065,90
|
DECHARGEMENT SEP
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
FRAIS SEP
|
8,00
|
8,00
|
8,00
|
FRAIS BANCAIRES
|
15,44
|
15,64
|
15,86
|
DROITS DE DOUANES
|
0
|
0
|
0
|
REDEVANCE ADMINISTRATIVE
|
5,19
|
5,25
|
5,33
|
DROITS D'ACCISE
|
246,41
|
234,85
|
54,70
|
PRIX DE REVIENT
|
1314,27
|
1316,54
|
1151,79
|
COULAGE DEPOT
|
3,94
|
3,95
|
3,46
|
FRAIS STOCK GOUVERNEMENT
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
FONDS ROUTIER NATIONAL
|
80,00
|
80,00
|
0
|
IMPACT SOCIAL CARBURANT
|
10,00
|
10,00
|
10,00
|
FONDS STOCK STRATEGIQUE
|
20,00
|
20,00
|
0
|
T.V.A.
|
251,24
|
251,60
|
203,90
|
COUTS ET TAXES AVEC LA T.V.A
|
1679,66
|
1682,30
|
1369,35
|
MARGE DE GROS
|
71,67
|
70,10
|
65,46
|
PRIX DE GROS
|
1751,33
|
1752,40
|
1434,81
|
MARGE DE DETAIL
|
48,67
|
47,60
|
45,19
|
PRIX A LA POMPE
|
1800,00
|
1800,00
|
1480,00
|
Source : Ministère du
Commerce, de l'Industrie, des Postes et du Tourisme.
Annexe 5 : STRUCTURE DE L'ESSENCE SUPER, DU GAS
OIL ET DU PETROLE IMPORTES VIA ELDORET ET DAR-ES-SALAAM-DEPOTGITEGA (O.M du 22
Novembre 2010).
ELEMENTS DE LA STRUCTURE
|
ESSENCE SUPER
|
GASOIL
|
PETROLE
|
FOT ($/L)
|
0,661
|
0,665
|
0,677
|
TRANSPORT ($/L)
|
0,165
|
0,172
|
0,172
|
CF ($/L)
|
0,826
|
0,837
|
0,849
|
TAUX DE CHANGE (FBU/US $)
|
1246,00
|
1246,000
|
1246,000
|
COUT ET TRANSPORT(en FBU)
|
1029,1
|
1042,46
|
1057,44
|
COULAGE TRANSPORT
|
3,09
|
3,13
|
3,17
|
ASSURANCE
|
5,15
|
5,21
|
5,29
|
CIF BUJUMBURA
|
1037,24
|
1050,80
|
1065,90
|
DECHARGEMENT SEP
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
FRAIS SEP
|
8,00
|
8,00
|
8,00
|
FRAIS BANCAIRES
|
15,44
|
15,64
|
15,86
|
DROITS DE DOUANES
|
0
|
0
|
0
|
REDEVANCE ADMINISTRATIVE
|
5,19
|
5,25
|
5,33
|
DROITS D'ACCISE
|
246,41
|
234,85
|
54,70
|
PRIX DE REVIENT
|
1314,27
|
1316,54
|
1151,79
|
COULAGE DEPOT
|
3,94
|
3,95
|
3,46
|
FRAIS STOCK GOUVERNEMENT
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
FONDS ROUTIER NATIONAL
|
80,00
|
80,00
|
0
|
IMPACT SOCIAL CARBURANT
|
0
|
0
|
10,00
|
FONDS STOCK STRATEGIQUE
|
0
|
0
|
0
|
TRANSPORT GITEGA-BUJUMBURA
|
30,00
|
30,00
|
0
|
T.V.A.
|
251,24
|
251,60
|
203,90
|
COUTS ET TAXES AVEC LA T.V.A
|
1679,66
|
1682,30
|
1369,35
|
MARGE DE GROS
|
71,67
|
70,10
|
65,46
|
PRIX DE GROS
|
1751,33
|
1752,40
|
1434,81
|
MARGE DE DETAIL
|
48,67
|
47,60
|
45,19
|
PRIX A LA POMPE
|
1800,00
|
1800,00
|
1480,00
|
Source : Ministère du Commerce,
de l'Industrie, des Postes et du Tourisme.
Annexe 6 : STRUCTURE DE
L'ESSENCE SUPER, DU GAS OIL ET DU PETROLE IMPORTES VIA KIGOMA (O.M du 22
Novembre 2010)
ELEMENTS DE LA STRUCTURE
|
ESSENCE SUPER
|
GASOIL
|
PETROLE
|
FOB ($/L)
|
0,791
|
0,795
|
0,814
|
TAUX DE CHANGE (FBU/US $)
|
1246,000
|
1246,000
|
1246,000
|
FOB KIGOMA (en FBU)
|
985,40
|
990,13
|
1013,83
|
TRANSPORT KIGOMA-BUJUMBURA
|
20,00
|
20,00
|
20,00
|
COULAGE TRANSPORT
|
2,96
|
2,97
|
3,04
|
ASSURANCE
|
4,93
|
4,95
|
5,07
|
CIF BUJUMBURA
|
1013,28
|
1018,05
|
1041,94
|
DECHARGEMENT SEP
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
FRAIS SEP
|
8,00
|
8,00
|
8,00
|
FRAIS BANCAIRES
|
14,78
|
14,85
|
15,21
|
DROITS DE DOUANES
|
0
|
0
|
0
|
REDEVANCE ADMINISTRATIVE
|
5,07
|
5,09
|
5,21
|
DROITS D'ACCISE
|
246,09
|
234,85
|
54,70
|
PRIX DE REVIENT
|
1289,54
|
1282,84
|
1127,05
|
COULAGE DEPOT
|
3,87
|
3,85
|
3, 38
|
FRAIS STOCK GOUVERNEMENT
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
FONDS ROUTIER NATIONAL
|
80,00
|
80,00
|
0
|
IMPACT SOCIAL CARBURANT
|
10,00
|
10,00
|
10,00
|
FONDS STOCK STRATEGIQUE
|
44,68
|
53,64
|
24,41
|
T.V.A.
|
251,37
|
251,76
|
203,98
|
COUTS ET TAXES AVEC LA T.V.A
|
1679,66
|
1682,30
|
1369,03
|
MARGE DE GROS
|
71,67
|
70,10
|
65,78
|
PRIX DE GROS
|
1751,33
|
1752,40
|
1434,81
|
MARGE DE DETAIL
|
48,67
|
47,60
|
45,19
|
PRIX A LA POMPE
|
1800,00
|
1800,00
|
1480,00
|
Source : Ministère du Commerce,
de l'Industrie, des Postes et du Tourisme.
Annexe 7 : Les Prix à la Pompe de
l'Essence Super, du Gasoil et du Pétrole selon les localités du
Burundi
LOCALITES
|
ESSENCE SUPER
|
GASOIL
|
PETROLE
|
Prix/litre (Fbu)
|
Prix/litre (Fbu)
|
Prix/litre (Fbu)
|
BUBANZA
|
1745
|
1735
|
1435
|
BUJUMBURA
|
1730
|
1720
|
1420
|
BURURI
|
1760
|
1750
|
1450
|
CANKUZO
|
1775
|
1765
|
1465
|
CIBITOKE
|
1745
|
1735
|
1435
|
GITEGA
|
1760
|
1750
|
1450
|
KARUZI
|
1765
|
1755
|
1455
|
KAYANZA
|
1760
|
1750
|
1450
|
KIRUNDO
|
1775
|
1765
|
1465
|
MAKAMBA
|
1770
|
1760
|
1460
|
MURAMVYA
|
1745
|
1735
|
1435
|
MUYINGA
|
1770
|
1760
|
1460
|
MWARO
|
1750
|
1740
|
1440
|
NGOZI
|
1760
|
1750
|
1450
|
RUTANA
|
1770
|
1760
|
1460
|
RUYIGI
|
1770
|
1760
|
1460
|
Source : Ministère du Commerce,
de l'Industrie, des Postes et du Tourisme
Annexe 8 : Tests de corrélations entre les
variables
Pour l'IPC
|
DLIPC
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
DLIPC
|
1.000000
|
0.647808
|
0.654662
|
0.323724
|
DLPE
|
0.647808
|
1.000000
|
0.767930
|
0.573867
|
DLPG
|
0.654662
|
0.767930
|
1.000000
|
0.713304
|
DLPP
|
0.323724
|
0.573867
|
0.713304
|
1.000000
|
Pour le PIB
|
DLPIB
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
DLPIB
|
1.000000
|
0.198915
|
0.362240
|
0.074977
|
DLPE
|
0.198915
|
1.000000
|
0.791338
|
0.607331
|
DLPG
|
0.362240
|
0.791338
|
1.000000
|
0.685684
|
DLPP
|
0.074977
|
0.607331
|
0.685684
|
1.000000
|
Pour les RF
|
DLRF
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
DLRF
|
1.000000
|
-0.019835
|
0.021544
|
0.257858
|
DLPE
|
-0.019835
|
1.000000
|
0.784355
|
0.589218
|
DLPG
|
0.021544
|
0.784355
|
1.000000
|
0.672428
|
DLPP
|
0.257858
|
0.589218
|
0.672428
|
1.000000
|
Annexe 9 : Correlogramme de la
série des résidus
Correlogramme PIB
Correlogramme RF
En différence première
Correlogramme IPC
Correlogramme PIB
Correlogramme RF
Annexe 10 : Test de
décomposition de la variance de l'erreur de prévision
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la
variance de l'IPC
|
Période
|
S.E.
|
DLIPC
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.070038
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.099626
|
98.70875
|
1.075903
|
0.211294
|
0.004057
|
3
|
0.123310
|
96.00796
|
3.431589
|
0.547479
|
0.012970
|
4
|
0.144442
|
92.33643
|
6.690435
|
0.950558
|
0.022572
|
5
|
0.164239
|
88.09565
|
10.49074
|
1.383026
|
0.030577
|
6
|
0.183231
|
83.60363
|
14.54174
|
1.818329
|
0.036301
|
7
|
0.201653
|
79.08966
|
18.63146
|
2.239023
|
0.039854
|
8
|
0.219600
|
74.70614
|
22.61742
|
2.634805
|
0.041637
|
9
|
0.237090
|
70.54573
|
26.41167
|
3.000497
|
0.042101
|
10
|
0.254107
|
66.65811
|
29.96591
|
3.334332
|
0.041645
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de
PE
|
Période
|
S.E.
|
DLIPC
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.150178
|
41.96555
|
58.03445
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.193557
|
48.68939
|
50.64244
|
0.531445
|
0.136732
|
3
|
0.222161
|
54.78543
|
44.35927
|
0.647706
|
0.207594
|
4
|
0.243874
|
60.32565
|
38.83467
|
0.597399
|
0.242279
|
5
|
0.261943
|
65.13535
|
34.08605
|
0.519455
|
0.259145
|
6
|
0.278159
|
69.02895
|
30.22887
|
0.476437
|
0.265740
|
7
|
0.293597
|
71.88400
|
27.35470
|
0.495758
|
0.265544
|
8
|
0.308904
|
73.66780
|
25.48642
|
0.585226
|
0.260556
|
9
|
0.324443
|
74.43532
|
24.57198
|
0.740516
|
0.252188
|
10
|
0.340384
|
74.30846
|
24.49969
|
0.950288
|
0.241564
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de PG
|
Période
|
S.E.
|
DLIPC
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.120896
|
42.85826
|
20.37098
|
36.77076
|
0.000000
|
2
|
0.166177
|
52.80326
|
24.84406
|
22.06853
|
0.284151
|
3
|
0.197211
|
60.37921
|
23.12248
|
16.20554
|
0.292769
|
4
|
0.221093
|
66.74019
|
20.00994
|
13.00037
|
0.249500
|
5
|
0.241294
|
71.86902
|
17.00314
|
10.91769
|
0.210151
|
6
|
0.259701
|
75.65478
|
14.71587
|
9.446884
|
0.182471
|
7
|
0.277398
|
78.06383
|
13.39951
|
8.372588
|
0.164072
|
8
|
0.295001
|
79.16946
|
13.09582
|
7.583256
|
0.151467
|
9
|
0.312831
|
79.13357
|
13.71497
|
7.009428
|
0.142029
|
10
|
0.331017
|
78.16976
|
15.09474
|
6.601353
|
0.134146
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de
PP
|
Période
|
S.E.
|
DLIPC
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.187157
|
10.47975
|
22.85008
|
22.18641
|
44.48376
|
2
|
0.241749
|
16.13921
|
25.42205
|
18.37752
|
40.06123
|
3
|
0.273775
|
22.13744
|
25.61608
|
16.20639
|
36.04010
|
4
|
0.296008
|
28.24189
|
24.52030
|
14.58716
|
32.65066
|
5
|
0.313471
|
34.16470
|
22.78193
|
13.24575
|
29.80763
|
6
|
0.328630
|
39.63800
|
20.88581
|
12.09941
|
27.37678
|
7
|
0.342846
|
44.44490
|
19.19728
|
11.11690
|
25.24091
|
8
|
0.356914
|
48.43690
|
17.96523
|
10.28170
|
23.31617
|
9
|
0.371294
|
51.54135
|
17.32699
|
9.580927
|
21.55073
|
10
|
0.386225
|
53.75815
|
17.32289
|
9.001826
|
19.91713
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance du PIB
|
Période
|
S.E.
|
DLPIB
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.068422
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.102830
|
91.39079
|
0.006049
|
6.893612
|
1.709546
|
3
|
0.129800
|
86.39390
|
0.529702
|
9.594507
|
3.481893
|
4
|
0.153669
|
82.06264
|
1.898831
|
10.90521
|
5.133324
|
5
|
0.176104
|
77.97520
|
3.839953
|
11.60137
|
6.583477
|
6
|
0.197839
|
74.14316
|
6.073582
|
11.97114
|
7.812120
|
7
|
0.219232
|
70.61921
|
8.394758
|
12.15312
|
8.832913
|
8
|
0.240476
|
67.43104
|
10.67155
|
12.22399
|
9.673420
|
9
|
0.261686
|
64.57937
|
12.82757
|
12.22910
|
10.36396
|
10
|
0.282937
|
62.04707
|
14.82431
|
12.19612
|
10.93250
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de
PE
|
Période
|
S.E.
|
DLPIB
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.155979
|
3.956730
|
96.04327
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.206847
|
7.654656
|
89.35801
|
2.054646
|
0.932690
|
3
|
0.245639
|
11.15034
|
83.10920
|
3.503268
|
2.237191
|
4
|
0.279342
|
14.35875
|
77.43659
|
4.597161
|
3.607498
|
5
|
0.310415
|
17.23009
|
72.40067
|
5.468535
|
4.900710
|
6
|
0.339987
|
19.76159
|
67.99831
|
6.180623
|
6.059481
|
7
|
0.368662
|
21.97767
|
64.17938
|
6.771700
|
7.071243
|
8
|
0.396810
|
23.91336
|
60.87438
|
7.268203
|
7.944057
|
9
|
0.424682
|
25.60514
|
58.01160
|
7.689485
|
8.693782
|
10
|
0.452461
|
27.08694
|
55.52506
|
8.050117
|
9.337880
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de PG
|
Période
|
S.E.
|
DLPIB
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.133218
|
13.12180
|
53.86824
|
33.00996
|
0.000000
|
2
|
0.183767
|
16.39710
|
62.08812
|
21.09499
|
0.419790
|
3
|
0.223644
|
19.96061
|
61.45920
|
17.00003
|
1.580161
|
4
|
0.259245
|
23.12084
|
58.76713
|
15.08348
|
3.028555
|
5
|
0.292695
|
25.75501
|
55.75718
|
14.01636
|
4.471442
|
6
|
0.324888
|
27.90882
|
52.95608
|
13.35329
|
5.781803
|
7
|
0.356287
|
29.66514
|
50.50408
|
12.90847
|
6.922311
|
8
|
0.387183
|
31.10375
|
48.40779
|
12.59248
|
7.895976
|
9
|
0.417784
|
32.29108
|
46.63007
|
12.35782
|
8.721036
|
10
|
0.448253
|
33.27960
|
45.12366
|
12.17728
|
9.419464
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de PP
|
Période
|
S.E.
|
DLPIB
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.181189
|
0.562151
|
36.54166
|
13.98439
|
48.91181
|
2
|
0.227620
|
3.055136
|
45.52409
|
9.746467
|
41.67430
|
3
|
0.255269
|
7.535592
|
48.77944
|
8.937587
|
34.74738
|
4
|
0.279386
|
12.85787
|
49.11179
|
9.006458
|
29.02388
|
5
|
0.304029
|
17.99808
|
47.88246
|
9.326405
|
24.79305
|
6
|
0.329984
|
22.42532
|
46.02542
|
9.677772
|
21.87148
|
7
|
0.357137
|
26.01059
|
44.08734
|
9.986457
|
19.91561
|
8
|
0.385216
|
28.82699
|
42.32538
|
10.23573
|
18.61191
|
9
|
0.413998
|
31.01230
|
40.82707
|
10.42955
|
17.73109
|
10
|
0.443340
|
32.70462
|
39.59669
|
10.57767
|
17.12102
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la
variance de RF
|
Période
|
S.E.
|
DLRF
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.121076
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.163363
|
78.49649
|
0.167300
|
18.34575
|
2.990462
|
3
|
0.192698
|
66.86051
|
0.584496
|
25.77584
|
6.779156
|
4
|
0.217878
|
57.63172
|
2.243335
|
29.47009
|
10.65485
|
5
|
0.241758
|
49.81018
|
4.804023
|
31.22495
|
14.16084
|
6
|
0.265319
|
43.20204
|
7.797585
|
31.88018
|
17.12019
|
7
|
0.288882
|
37.67576
|
10.87002
|
31.92440
|
19.52983
|
8
|
0.312536
|
33.07900
|
13.80975
|
31.64902
|
21.46223
|
9
|
0.336306
|
29.25541
|
16.51277
|
31.22371
|
23.00811
|
10
|
0.360203
|
26.06294
|
18.94216
|
30.74382
|
24.25108
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de PE
|
Période
|
S.E.
|
DLRF
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.154422
|
0.039342
|
99.96066
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.201362
|
0.102551
|
96.31665
|
2.125148
|
1.455649
|
3
|
0.235994
|
0.374818
|
90.86151
|
4.744470
|
4.019205
|
4
|
0.266546
|
0.729802
|
84.85569
|
7.405266
|
7.009243
|
5
|
0.295500
|
1.082709
|
79.09722
|
9.843956
|
9.976110
|
6
|
0.323737
|
1.396039
|
73.94582
|
11.96186
|
12.69628
|
7
|
0.351618
|
1.659887
|
69.49538
|
13.75323
|
15.09150
|
8
|
0.379325
|
1.876844
|
65.71251
|
15.25192
|
17.15873
|
9
|
0.406972
|
2.053793
|
62.51587
|
16.50298
|
18.92735
|
10
|
0.434650
|
2.198205
|
59.81455
|
17.55018
|
20.43707
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance de PG
|
Période
|
S.E.
|
DLRF
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.129491
|
0.046413
|
61.61254
|
38.34105
|
0.000000
|
2
|
0.175576
|
1.702743
|
71.11732
|
25.78847
|
1.391462
|
3
|
0.212162
|
2.626266
|
69.73385
|
23.16428
|
4.475601
|
4
|
0.245816
|
3.162997
|
65.99042
|
22.78662
|
8.059959
|
5
|
0.278252
|
3.459461
|
62.04790
|
23.01786
|
11.47478
|
6
|
0.310004
|
3.609285
|
58.54820
|
23.37698
|
14.46554
|
7
|
0.341290
|
3.672515
|
55.62266
|
23.71650
|
16.98833
|
8
|
0.372241
|
3.686177
|
53.23125
|
23.99869
|
19.08389
|
9
|
0.402966
|
3.672532
|
51.28788
|
24.22203
|
20.81756
|
10
|
0.433566
|
3.644756
|
49.70501
|
24.39552
|
22.25471
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décomposition de la variance
de PP
|
Période
|
S.E.
|
DLRF
|
DLPE
|
DLPG
|
DLPP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.178986
|
6.649050
|
35.33702
|
10.46067
|
47.55326
|
2
|
0.224954
|
11.52318
|
43.64315
|
7.441201
|
37.39247
|
3
|
0.251323
|
14.17182
|
47.01762
|
8.584368
|
30.22620
|
4
|
0.274726
|
15.23111
|
47.89595
|
11.08071
|
25.79222
|
5
|
0.299163
|
15.16613
|
47.37172
|
13.78414
|
23.67800
|
6
|
0.325233
|
14.46757
|
46.26152
|
16.16515
|
23.10576
|
7
|
0.352656
|
13.49735
|
45.05203
|
18.07274
|
23.37788
|
8
|
0.381047
|
12.46697
|
43.96599
|
19.53471
|
24.03233
|
9
|
0.410105
|
11.48107
|
43.07275
|
20.63578
|
24.81041
|
10
|
0.439642
|
10.58279
|
42.37005
|
21.46333
|
25.58383
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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Annexe 11 :
Résultats du Test de Causalité au sens de
Granger
Pour IPC
Pour PIB
Pour RF
Annexe 12: Test de Réponses
impulsives
Graphique no5 : Tests
de Cusum et de Cusum of Squares.
Pour
l'IPC
Pour PIB
Pour les RF
Source : Nous-mêmes à partir
du test de la régression
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