DEDICACE
A mes parents MANFOUO Emmanuel et MANFOUO Jacqueline pour tous
les sacrifices consentis dans la formation et l'édification de la
personne que je suis aujourd'hui. Retrouvez dans ces lignes l'expression d'un
grand amour.
A mon grand frère BIAHE MANFOUO Henri, pour tous vos
contributions, conseils et soutien qui m'ont permis de transcender certaines
situations et de croire à mon potentiel.
A ma fiancée MAFFO TSAFACK Larissa qui, pendant tout ce
temps, m'a toujours apporté son soutien et toute sa
considération. Retrouve ici l'expression de ce grand amour qui nous
uni.
A ma fille bien aimée MANFOUO LONTSI Cindy, pour son
sourire.
REMERCIEMENTS
Pour la réalisation de ce travail, nous avons
bénéficié de l'aide multiforme d'un certain nombre de
personnes à qui nous adressons nos sincères remerciements.
Nous pensons d'abord à notre superviseur, le Professeur
KAMDEM David, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
de l'Université de Dschang qui a accepté de diriger ce travail.
Nous remercions également:
Le Professeur émérite KAMAJOU François, pour
la coordination du programme de Master Agribusiness Management à la
FASA
Tous nos enseignants pour le savoir dispensé.
Monsieur TENKEU Victor, Délégué
Régional de l'Agriculture et du Développement Rural de l'Ouest
pour m'avoir permis d'effectuer le stage dans ses services.
Monsieur NGATCHESSI Jean Marie, mon encadreur de terrain pour
toutes ses orientations et directives sur le terrain.
Monsieur TOUCHOU Paul, Secrétaire Particulier du
Délégué Régional de l'Agriculture et du
Développement Rural de l'Ouest et tout le personnel de la
Délégation Régionale de l'Agriculture et du
Développement Rural de l'Ouest pour tous leurs conseils.
Mes remerciements vont aussi à l'endroit de ma famille
et plus particulièrement à mes parents : monsieur et madame
MANFOUO qui ont tout donné pour que je sois ce que je suis
aujourd'hui.
Tous mes frères et soeurs (Ndoumbe Isaac, Biahe Manfouo
Henri, Ndjiabi Ekamwene Sylvie, Manfouo Hervé, Manfouo Simplice, Foko
Camara, Manfouo Cyril, Manfouo Paulin, Manfouo Brice et Kossoni Natacha) pour
toutes leurs contributions.
Les familles FOTIE, NGOUFACK, NSANGOU pour leurs
encouragements.
A tous mes amis DJEMETEU Constantin, MELI DIFFOUO Simon,
AGHOGUE Patrick, FOTIE NDEFFO Emmanuel, MEFENZA Cathy, trouvez ici l'expression
du sentiment qui n'a cessé de grandir et de nous unir malgré la
distance. Et aux petits frères Bicho et Foka Franck qui m'ont
accompagné tous les jours recevez toute ma considération.
A tous mes camarades de classe (Djomo, Sipamze, Temgoua, Djuiga,
Kouam, Dzifack, Tchouatat et Yaksu), je dis merci pour leur collaboration et
leur esprit d'équipe.
Mes sincères remerciements s'adressent aussi à tous
les paysans qui ont contribué à mon projet de recherche en
acceptant de répondre à notre questionnaire.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
TABLE DES MATIERES III
LISTE DES ANNEXES ; vii
LISTE DES TABLEAUX .viii
LISTE DES FIGURES x
LISTE DES ABREVIATIONS XI
RESUME XII
ABSTRACT XIII
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE 1
1.2. PROBLEMATIQUE 4
1.3. OBJECTIFS DE L'ETUDE 5
1.4. HYPOTHESES 5
1.5. IMPORTANCE DE L'ETUDE 6
1.6. ORGANISATION DE LA THESE 6
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE 7
2.1. CADRE THEORIQUE SUR LA LIBERALISATION 7
A. Les bases doctrinales de la libéralisation agricole .
7
1. Les postulats économiques du FMI en matière de
déséquilibre économique. ... 7 a) L'approche
macroéconomique dans l'analyse économique du FMI. . 7
b) L'approche microéconomique dans la perception
économique du FMI 8
2. Les modalités d'octroi des financements du FMI : les
conditionnalités de la
libéralisation 9
a. Les aspects budgétaires de la conditionnalité
de la libéralisation 10
b. Les conditionnalités monétaires de la
libéralisation 11
2.2. REVUE DE LA LITTERATURE 12
2.2.1. ANALYSE DU MARCHE FINANCIER AGRICOLE 12
2.2.2. LE FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE EN AFRIQUE DES ANNEES
60 AUX ANNEES 80 12
2.2.3. LES ORGANISMES PUBLICS DE FINANCEMENT DU MONDE RURAL
AU CAMEROUN 13
1) La Banque Camerounaise de Développement(BCD) 13
2) Le FONADER 13
a) Les missions du FONADER 13
b) Le fonctionnement du FONADER 13
c) Les points forts du FONADER 14
d) Les limites du FONADER 16
3) Le Crédit Agricole du Cameroun (CAC) 18
2.2.4. LA PLACE DES OFFICES NATIONAUX DE
COMMERCIALISATION(ONC)
DANS LE SECTEUR AGRICOLE 19
2.2.5. L'ONCPB (Office National de la Commercialisation des
Produits de Base) 19
2.2.6. LA CRISE ECONOMIQUE DU MILIEU DES ANNEES 1980 AU
CAMEROUN
.21
2.2.7. L'avènement des Programmes d'Ajustement Structurels
21
|
Les manifestations des Programmes d'Ajustement Structurels
|
22
|
2.2.8. ENJEU DE LA LIBERALISATION DU SECTEUR FINANCIER
|
23
|
2.2.9. LES EFFETS DE LA LIBERALISATION DES ECONOMIES EN AFRIQUE
|
23
|
1) les conséquences de la libéralisation sur la
production.
|
24
|
2) les conséquences en ce qui concerne le financement.
|
25
|
3) Les effets sur les prix
|
25
|
4) Les effets sur les intrants et la qualité
|
26
|
2.2.10. INTRODUCTION DU CAFE A L'OUEST CAMEROUN 27
2.2.11. LA COMMERCIALISATION DU CAFE 28
1) L'accès au marché mondial 28
2) Sur le plan national 28
3) L'évolution du système de commercialisation du
café à l'Ouest 29
2.2.12. LES ENJEUX DE LA LIBERALISATION DES FILIERES AGRICOLES
29
Les effets sur la commercialisation 32
2.2.13. L'Uccao face à la libéralisation des
filières cacao café à l'Ouest 33
2.1.14. TYPES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DES
CULTURES D'EXPORTATION LIBERALISES. 33
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE 37
3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 37
3.1.1 Le milieu physique 37
3.1.2. Le milieu humain 38
3.2. Raisons du choix de la région d'étude 38
3.3. ECHANTILLONNAGE 39
3.4. LES DONNEES ET LEURS SOURCES 40
3 .4.1. Les donnees de sources primaires 40
3.4.2. Les donnees de sources secondaires 40
3.5. REALISATION DES OBJECTIFS ET TECHNIQUES D'ANALYSE 41
3.5.1. Realisation des objectifs 41
3.5.2. Technique d'analyse 42
3.5.3. Test des hypothèses 42
3.6. FAIBLESSES DE L'ETUDE 43
CHAPITRE 4 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 44
4.1. L'EVOLUTION DU PAYSAGE AGRICOLE A L'OUEST 44
4.1.1. Evolution de la production cafeire a l'ouest de 1980-2000
44
4.1.2. Évolution du prix planteur 47
4.1.3. Les etapes du desengagement de l'etat 48
4.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES PERSONNES
ENQUETEES
49
1) Sexe et Age 49
a) Age 49
2) Statut social et taille de la famille 50 4.3. ANALYSE DE
LA SITUATION DU PRODUCTEUR AVANT LES ANNEES 1990
51
1) Les organismes en présence 51
2) Acquisition des terrains et superficies exploitées
52
3) L'apport des coopératives et la production agricole
52
4) systeme de commercialisation 54
4.4. ANALYSE DE LA SITUATION DU PRODUCTEUR APRES LES ANNEES 1990
54
1) Consommation d'intrants et niveau de production 54
2) la commercialisation de la production 56 4.5. ANALYSE DES
MOYENNES DES QUANTITES PRODUITES PAR LES PLANTEURS AVANT ET APRES
LIBERALISATION 57 4.6. ANALYSE DES MOYENNES DES QUANTITES D'ENGRAIS
UTILISEES PAR LES
PLANTEURS AVANT ET APRES LIBERALISATION 58
4.7. PRODUCTION CAFEIERE ET COMPORTEMENT DES PRODUCTEURS 58
4.8. LES DIFFICULTES LIEES A L'EXERCICE DE L'ACTIVITE AGRICOLE
59
4.9. EVOLUTION DE LA SITUATION DE L'AGRICULTURE A L'OUEST 60
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 61
5.1. CONCLUSION 61
5.2. RECOMMANDATIONS 62
BIBLIOGRAPHIE 64
ANNEXES 70
LISTE DES ANNEXES
ANNEXES 70
ANNEXE 1 :QUESTIIONNAIRE AUX PAYSANS 70
ANNEXE 2 : DESENGAGEMENT CHRONOLOGIQUE DE L'ETAT 75
ANNEXE 3 : DONNÉES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE 76
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : CRÉDITS ACCORDÉS PAR LE FONADER PAR
FILIÈRES (103 FCFA) 15
TABLEAU 2 : CRÉDITS ACCORDÉS PAR LE FONADER PAR
CATÉGORIE D'ACTEURS (103 FCFA) 16
TABLEAU 3: PRÉVISIONS ET RÉALISATIONS DE
CRÉDIT DU FONADER ENTRE 1979/80 ET 1983/84 (EN MILLIONS DE FCFA)
17
TABLEAU 4 : EVOLUTION DES IMPAYÉS ENTRE 1983 ET 1985
À L'AGENCE FONADER DE L'OUEST (FCFA) 18
TABLEAU 5 : ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFÉ ET
DES SUPERFICIES DANS LA RÉGION DE L'OUEST DE 1980 À, 2000
44
TABLEAU 6 : EVOLUTION FCFA DU PRIX PLANTEUR EN POURCENTAGE DU
PRIX FOB 1980/1981 À 1999/2000 .47
TABLEAU 7 : EVOLUTION FCFA DU PRIX PLANTEUR EN POURCENTAGE DU
PRIX FOB 1980/1981 À1999/2000 .48
TABLEAU 8 : DÉSENGAGEMENT CHRONOLOGIQUE DE L'ÉTAT
48
TABLEAU 9:RÉPARTITION DES PERSONNES ENQUÊTÉES
PAR TRANCHE D'ÂGE 49
TABLEAU 10 : RÉPARTITION DES PERSONNES
ENQUÊTÉES EN FONCTION DU NOMBRE D'ANNÉES DANS
L'AGRICULTURE 49
TABLEAU 11: RÉPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION
DU STATUT SOCIAL ET DU NOMBRE DE FEMMES 50
TABLEAU 12 : RÉPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION DE
DES SUPERFICIES CULTIVÉES AVANT 90 52
TABLEAU 13 : QUANTITÉ DE SACS D'ENGRAIS UTILISÉE
53
TABLEAU 14. RÉPARTITION DES ENQUÊTÉS EN
FONCTION DE LA PRODUCTION 53
TABLEAU 15 : RÉPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION
DES QUANTITÉS DE SACS D'ENGRAIS UTILISÉS 54
TABLEAU 16 : RÉPARTITION DE LA PRODUCTION EN FONCTION
DES ENQUÊTÉS 56
TABLEAU 17 : COMPARAISON DES MOYENNES DES
QUANTITÉS PRODUITES 57
TABLEAU 18 : COMPARAISON DES MOYENNES DES
QUANTITÉS D'ENGRAIS UTILISÉES 58
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1 : CIRCUIT DE COMMERCIALISATION DES CULTURES
D'EXPORTATION PARTIELLEMENT LIBÉRALISÉES 34
FIGURE 2 CIRCUIT DE COMMERCIALISATION DES CULTURES
D'EXPORTATION LIBÉRALISÉES 35
FIGURE 3: CIRCUIT DE COMMERCIALISATION DES CULTURES
D'EXPORTATION TOTALEMENT PRIVATISÉE 36
FIGURE 4: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFE ROBUSTA AU
CAMEROUN DE 1980 A 2000 45
FIGURE 5: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFE ARABICA AU
CAMEROUN DE 1980 A 2000 45
FIGURE 6: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFE ROBUSTA A
L'OUEST CAMEROUN DE 1983 A 2000 45
FIGURE 7: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFE ARABICA A
L'OUEST CAMEROUN DE1983 A 2000 45
FIGURE 8 : EVOLUTION DE LA PRODUCTION CAFEIERE AU SEIN DU GROUPE
UCCAO DE 1986 A 2006 46
FIGURE 9 : REPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION DE LA
CONNAISSANCE DES ORGANISMES 51
FIGURE 10 : ÉVOLUTION DU PRIX D'ACHAT DU KILO DE CAFE
ARABICA ET DU SAC D'ENGRAIS DE 1986 A 2001 55
FIGURE 11: RÉPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION DES
DÉCISIONS PRISES 59
LISTE DES ABREVIATIONS
BCD : Banque Camerounaise de
Développement
CAMSUCO: Cameroon Sugar Company
CELLUCAM: Cellulose du Cameroun
CENADEC : Centre National de
Développement Cooperatif
CENADEFOR : Centre National de
Développement des Forêts
CENEEMA : Centre National Pour le Machinisme
Agricole
COCAM : Contre Plaqués du Cameroun
COCOBOD : Office de commercialisation du
cacao
FMI : Fonds Monétaire International
FONADER : Fonds National de Développement
Rural
HEVECAM : Hévéas du Cameroun
MIDENO : Mission de Développement du
Nord-Ouest.
MIDEVIV : Mission de Développement des
Cultures Vivrières
MIDO : Mission de Développement de
l'Ouest
NOB : projet Nord-Ouest Bénoué,
NWCA : North-West Coopérative
Association
OCB : Office Camerounais de la Banane
ODM : Objectifs de Développement pour le
Millénaire
ONAREF : Office National des Forets
ONCPB : Office National de Commercialisation des
Produits de Base
ONDAPB : Office National pour le
Développement du Petit Bétail
PIB : Produit Intérieur Brut
PVD : Pays en Voie de Développement
SCT : Société Camerounaise des
Tabacs
SNAR : Société Nationale
d'Assurance et de Réassurance
SOCAPALM : Société Camerounaise
des Palmeraies
SODEBLE : Société de
Développement du Blé
SODECAO : Société de
Développement du Cacao
SODENKAM : Société de
Développement du Nkam
SOFIBEL : Société
Forestière de Bélabo
SOMUDER : Sociétés Mutuelles de
Développement Rural
UCCAO : Union Centrale des
Sociétés Coopératives Agricoles de L'Ouest
UCCROCAM : Union des Coopératives de
Café Robusta de l'Ouest Cameroun
UNDVA : Unité Nationale de
Développement de la Volaille
WADA: Wum Area Development Authority
ZAPI-EST : Zone d'Action Prioritaire de l'Est
RESUME
L'objectif principal de ce travail est de voir à quel
point la disparition des organismes publics d'appui et la libéralisation
des filières ont pu influencer le monde agricole dans la région
de l'Ouest Cameroun. Plus spécifiquement il est question
d'étudier la performance de l'activité agricole dans la
région de 1980 à 2000 ; de déterminer la contribution des
coopératives dans l'encadrement des producteurs et enfin d'analyser le
comportement des paysans avant et après la libéralisation. Pour
mieux atteindre ces objectifs, il a été question de jeter un
regard sur 30 producteurs de café choisis en fonction de leur
ancienneté dans l'agriculture. Les données collectées ont
été statistiquement analysées à l'aide des
logiciels Excel et SPSS et le test de student pour échantillon
apparié a été utilisé pour tester les
hypothèses. Ainsi il ressort que la libéralisation a eu une
influence significative tant sur les moyennes de quantités produites que
sur celles des quantités d'intrants utilisées par les
producteurs. D'où la nécessité de rendre plus
compétitive la production de nos cultures en améliorant
l'accès aux intrants et en organisant les marchés.
ABSTRACT
The main objective of this work is to see how far the
disengagement of support government bodies and the liberalization of some
sectors have had an impact on the agricultural world in the West region of
Cameroon. More precisely, this thesis aims at analyzing the performance of
agricultural activities in the region from 1980 to 2000; determine the
contribution of cooperatives to the supervision of producers; lastly the
behavior of farmers before and after the liberalization. To attain these goals,
30 coffee farmers were interviewed based on their seniority and experiences as
farmers. The data collected were statistically analyzed with Excel and SPSS
software, and the student test for paired samples was used. What emerges from
this work is that the liberalization has had a major impact on the averages of
quantities produced and the quantities of inputs used by farmers. Hence the
need for an increased competitiveness of our crops by improving access to
inputs and an organization of markets.
CHAPITRE 1 INTRODUCTION GENERALE
1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE
L'agriculture domine la plupart des économies dans
l'Afrique subsaharienne, représentant 30 à 50% du produit
intérieur brut (PIB), et des gains dus aux échanges avec
l'étranger. Le secteur est également la plus grande source
d'emploi et représente un gagne- pain pour plus de deux tiers de la
population. Par conséquent, un secteur agricole fort et en
évolution est indispensable pour le développement
économique, et aussi pour stimuler et soutenir la croissance des
industries qui lui sont associées (FAO, 2005)
Ces vingt dernières années, la plupart des pays
de l'Afrique sub-saharienne ont assisté à des restructurations
fondamentales de leurs économies, subissant une transformation dynamique
du fait qu'elles sont passées d'une économie centralisée
à une économie tournée vers les marchés. Des
marchés, des taux de change, et des taux d'intérêt ont
été libéralisés. Les restrictions commerciales ont
été supprimées. Le monopole de l'Etat en ce qui concerne
l'exportation et l'importation ont été démantelés.
De nombreuses industries d'Etat ont été privatisées. Les
services du gouvernement ont été décentralisés et
réduits. Des investissements dans le secteur privé ont
été encouragés (FAO ; 2006)
Grâce à ces reformes politiques et
économiques, beaucoup d'économies dans les années 90 ont
assisté à une croissance annuelle de trois pour cent et plus.
Cependant, dans de nombreux pays, cette croissance n'a pas été
suivie par une augmentation du revenu per capita. La pauvreté est
toujours très répandue et plus des deux tiers de la population
des pays de l'Afrique sub-saharienne survivent avec moins d'un dollar par
jour.
Ainsi, d'après le rapport sur le développement
dans le monde 2008, le taux de pauvreté dans les zones rurales de
l'Afrique Subsaharienne s'établissait à 82% en 2001.L'Afrique est
à la traîne pour la plupart des objectifs de développement
pour le millénaire(ODM)1. C'est pourquoi la région et
son développement sont une priorité pour la
1 Réduire l'extrême pauvreté ;
Assurer l'éducation primaire pour tous ; Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ;
Réduire la mortalité infantile ; Améliorer la santé
maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies ; Assurer
un environnement durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
communauté internationale. L'une des principales
raisons qui explique le retard pris par l'Afrique par rapport aux autres
régions est la sous-performance de son agriculture, qui
représente 30% du produit intérieur brut(PIB) et emploie 75% de
la population (Commission Pour l'Afrique 2005). Notons à cet effet que
pour que l'Afrique puisse atteindre les ODM, il faut développer son
agriculture car, la situation de celle-ci est souvent considérée
comme peu performante [Banque mondiale (2007), Inter Academy Council (2004)].Vu
donc le poids qu'occupe l'agriculture dans les pays africains, toute politique
de développement visant à l'amélioration des conditions de
vie des pauvres passe par des efforts pour améliorer la
productivité agricole .Ces efforts doivent être concentrés
en priorité vers le monde rural. En effet, le rôle de
l'agriculture en matière de réduction de la pauvreté est
lié au poids important qu'a ce secteur aussi bien sur la consommation
que sur la production et les revenus (Mellor, 2000).
En Afrique, le secteur des cultures d'exportation a connu
d'importantes mutations ces dernières années. Au milieu des
années 80, l'achat, la transformation et l'exportation de produits de
base étaient presque exclusivement contrôlés par des
offices de commercialisation. Nombre d'entre eux jouaient également un
rôle important dans la fourniture souvent à crédit
d'intrants aux agriculteurs. Aujourd'hui, à l'approche du prochain
millénaire, les offices à caractère monopolistique sont
davantage l'exception que la règle. Certains d'entre eux ont
été supprimés, d'autres continuent de fonctionner mais ne
résistent généralement pas à la concurrence du
secteur privé tandis que d'autres ont été
transformés en associations sectorielles à vocation non
commerciale servant à des fins de promotion et de régulation.
La libéralisation du secteur des cultures d'exportation
est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement structurel en
Afrique sub-saharienne. Sa mise en oeuvre et le rythme auquel elle a
été menée ont beaucoup varié d'un pays à
l'autre mais aucun système public de commercialisation des exportations
n'a sans doute échappé au phénomène
Il y est indiqué que, dans le cadre de l'ajustement
structurel, la commercialisation des cultures de rentes s'est
déroulée selon l'un des quatre schémas suivants:
désengagement rapide de l'Etat sans véritable planification;
désengagement progressif de l'Etat du secteur des achats, de
l'exportation et de la transformation des produits agricoles;
libéralisation des achats mais maintien d'un contrôle de l'Etat
sur les exportations; et réforme relativement limitée, les
cultures de rentes restant soumises à un système
de commercialisation unique (Shepherd et Stefano, 1999).
La crise économique qui a frappé le continent
africain à partir de la fin des années 80 n'a pas
épargné le Cameroun. Les performances économiques de la
décennie précédente 1975-1985 ne laissaient pourtant rien
augurer de tel. Le Produit Intérieur Brut (PIB) évoluait vers une
tendance haussière de façon à atteindre 15% de croissance
annuelle en 1981. La hausse des exportations du fait du boom pétrolier
avait maintenu la balance commerciale en excédent jusqu'en 1985 ;
toutefois à la suite de plusieurs facteurs endogènes et
exogènes le Cameroun va rentrer dans une phase de turbulence
économique.
Cette période de crise a été
marquée par trois faits majeurs : la chute des prix aux producteurs, la
libéralisation de la filière et l'arrêt des subventions par
l'État et les coopératives. Ainsi, la libéralisation a
supprimé le monopole exercé jusque là par les
coopératives sur la production caféière. Les effets
pervers de la dévaluation ont induit un abandon progressif des cultures
du fait de la cherté des intrants (Kamga, 2001).
Les systèmes de cultures de la province Ouest-Cameroun
ont alors connu une évolution assez rapide. Plusieurs personnes ayant
perdu leur emploi, auxquelles se sont ajoutés des jeunes
déscolarisés, sont rentrées au village à cause des
difficultés rencontrées en ville. Face aux aléas des
cultures d'exportation, chacun a cherché à devenir
maraîcher pour survivre.
Les producteurs privés d'encadrement et encore
insuffisamment organisés pouvaient difficilement défendre leurs
intérêts. En contribuant à la baisse de la
rémunération des planteurs suite à l'arrêt des
subventions étatiques, la détérioration de la
qualité des produits et la décote qui en résulte sur le
marché mondial, la libéralisation a également
pénalisé la professionnalisation de l'agriculture (Hatcheu,
2006)
Au-delà de toutes ces difficultés, c'est le
démantèlement des structures locales d'encadrement des paysans
qui constitue l'obstacle majeur à la professionnalisation de
l'agriculture camerounaise. La libéralisation totale des filières
exportatrices s'est traduite par une certaine tentative pernicieuse de couper
le cordon ombilical liant les principales coopératives agricoles et les
producteurs. Avec l'arrivée des acheteurs privés et des courtiers
en développement plus soucieux de faire fortune et assurer leur
leadership que de garantir la rémunération des producteurs, les
coopératives ont perdu leur capacité d'encadrement des
producteurs et de soutien du développement régional. On sait en
effet que l'UCCAO par
exemple doit sa puissance et sa performance d'antan à la
force de quelques une de ses coopératives membre.
1.2. PROBLEMATIQUE
De 1960 jusqu'au milieu des années 1980, les caisses de
stabilisation accumulent des excédents qui alimentent le Budget
Spécial d'Investissement en Côte d'Ivoire et des subventions
à la production au Cameroun. Mais faute d'une gestion rationnelle, elles
sont incapables de soutenir les prix aux producteurs lorsque les cours mondiaux
s'effondrent à la fin des années 1980.
Depuis la fin des années quatre vingt, une cascade de
crises financières et socioéconomiques au Cameroun s'enchainent
et entraînent le démantèlement de l'organisation des
filières d'exportation (café et cacao) et la mise en place de
reformes dans le cadre des accords avec le fonds monétaire international
(FMI) (Alary, 1996). Mais l'un des résultats majeurs des réformes
a été soit la liquidation (FONADER, SODECAO, ONCPB, SODEBLE,
MIDEVIV, OFFICE CEREALIER, CELLUCAM, CENADEC, MIDO, ONAREF, ONDAPB, SCT,
SODENKAM, SOFIBEL, UNDVA, WADA, ZAPI-EST), soit la privatisation (SOCAPALM,
CAMSUCO, OCB, CENEEMA, COCAM, HEVECAM) soit la mise en léthargie (SNAR,
CENADEFOR) de la quasi totalité des organismes publics d'appui au
secteur agricole. Cette situation s'est accompagnée d'une augmentation
des prix des intrants aux producteurs, d'une qualité des produits
parfois douteuse faute d'un contrôle des pouvoirs publics, d'une
utilisation sensiblement réduite des engrais (moins de 5 kg/ha) et des
produits phytosanitaires avec des conséquences importantes sur le niveau
et la qualité de la production.(Tsafack Nanfosso, 2006) . La
libéralisation s'est aussi accompagnée d'une
détérioration plus ou moins prononcée selon les
productions et les régions, des conditions de commercialisation des
produits agricoles. Face à un petit nombre d'entreprises privées
puissantes et bien organisées, les producteurs ne sont guère en
position favorable pour écouler leur production à des prix
suffisants pour valoriser convenablement leurs efforts et renouveler leurs
plantations (Bamou et Mkouonga, 2002).
La libéralisation laissait supposer qu'à terme
les grandes structures régionales d'encadrement et de commercialisation
comme l'UCCAO à l'Ouest et la NWCA dans le Nordouest allaient perdre
leur monopole au profit d'acheteurs privés. Or comme le note
FarkGrüninger (1995), l'UCCAO connaît une faveur que les autres
coopératives de café n'ont pas: le droit d'exporter directement
sur le marché mondial sans les prélèvements
opérés par
l'ONCPB. Cela lui a donné une grande stabilité
et des possibilités plus importantes dans l'appui aux paysans.
Considérant donc cette mutation survenue au sein du système
agricole dans la région de l'Ouest, il est intéressant de nous
arrêter et de faire un bilan .Celui ci ne pourra être possible que
si nous répondons à la question de savoir quels sont les effets
de la libéralisation sur le monde agricole dans la région de
l'ouest Cameroun ? Autrement dit, comment est-ce que le monde agricole dans la
région a évolué après qu'il a été
libéralisé ?
De façon plus claire il sera question de savoir :
1) Quelle est l'influence de la libéralisation sur la
caféiculture à l'Ouest Cameroun ?
2) Quelle est l'influence de la libéralisation sur les
activités d'encadrement des coopératives ?
3) Quel comportement le producteur a-t-il adopté
après la libéralisation ?
1.3. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Notre travail se donne comme objectif principal de voir
à quel point la disparition des organismes publics d'appui et la
libéralisation des filières ont pu influencer le monde agricole
dans la région de l'Ouest Cameroun.
Comme objectifs secondaires, il sera question de :
· étudier la performance de l'activité
agricole dans la région de 1980 à 2000 ;
· déterminer la contribution des coopératives
dans l'encadrement des producteurs ;
· analyser le comportement des paysans avant et
après la libéralisation,
1.4. HYPOTHESES
A la suite des objectifs ci-dessus mentionnés, les
hypothèses suivantes peuvent être émises :
· Suite à la libéralisation, les producteurs
ont complètement abandonné leurs exploitations
caféières au profit de nouvelles productions.
· Le manque d'encadrement des coopératives a
considérablement fait baisser le taux d'activité des
producteurs.
· La libéralisation aurait influencé
négativement l'évolution de la production caféière
dans la région de l'Ouest.
1.5. IMPORTANCE DE L'ETUDE
Après une période dominée par le tout
Etat et une autre caractérisée par la libéralisation tous
azimuts, il est important de s'arrêter et de faire un bilan ; c'est dans
ce cadre que notre étude justifie son importance pour ce qui est du cas
des planteurs de café dans la région de l'Ouest. L'UCCAO pour sa
part n'est pas en reste. Puissante entreprise dans la commercialisation du
café (arabica) au Cameroun en général et à l'Ouest
en particulier, structure d'encadrement des producteurs de café dans la
région de l'Ouest Cameroun, elle a subi les influences de la crise du
milieu des années 1980 et fait face à la libéralisation
entrainant ainsi derrière une vague de producteurs dans le
désespoir. Région de forte production de café, l'Ouest
Cameroun souffre depuis la libéralisation des filières
cacao-café de la faible utilisation des intrants, de la réduction
des superficies voire de la production, notre étude trouve son
importance dans la mesure où elle vise à montrer les limites de
la production caféière dans la région, avec cependant
l'espoir de pouvoir revaloriser cette culture qui a permis de faire vivre plus
d'un.
1.6. ORGANISATION DE LA THESE
Ce travail comporte cinq chapitres. Le premier chapitre porte
sur l'introduction générale, le chapitre deux présente le
cadre théorique et la revue de la littérature sur le sujet. Le
chapitre trois traite de la méthodologie de l'étude. Le chapitre
quatre présente et analyse les résultats de l'étude alors
que le chapitre cinq est réservé à la conclusion et aux
recommandations.
CHAPITRE 2
CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE
2.1. CADRE THEORIQUE SUR LA LIBERALISATION
A. Les bases doctrinales de la libéralisation
agricole
Pour comprendre le fonctionnement de la libéralisation
agricole au Cameroun, il est utile au préalable de se pencher sur les
postulats économiques qui la fondent. Ce détour théorique
nous permettra de mettre en perspective les contraintes normatives
dénommées conditionnalités qui encadrent et
déterminent la politique agricole au Cameroun. Pour ce faire, l'analyse
de la doctrine économique du FMI est un préalable
nécessaire ; c'est en effet cette institution qui a lancé les
premières mesures de libéralisation au Cameroun. Jusqu'à
ce jour les réformes structurelles en vigueur au Cameroun sont
marquées de son empreinte.
1. Les postulats économiques du FMI en
matière de déséquiibre économique.
Conformément aux missions qui lui sont dévolues,
les interventions du FMI dans les économies nationales sont
motivées par le souci d'aider les pays en crise à «
résorber les déficits de la balance de paiement et de freiner
l'inflation » (Marie-France ,1990). Pour ce faire, le FMI opère
toujours préalablement une analyse des causes du
déséquilibre économique observé ; il propose des
emprunts de ressources financières à la condition que certaines
reformes structurelles soient entreprises. Ces réformes ont pour
objectif de garantir que l'économie considérée aura
désormais toutes les chances pour éviter une éventuelle
banqueroute. Dans tous les cas les réformes du FMI se fondent sur une
analyse à deux échelons complémentaires : une approche
macroéconomique conduisant à définir des stratégies
de contrôle de la demande et une analyse microéconomique
débouchant sur des actions ciblées sur l'offre.
a) L'approche macroéconomique dans l'analyse
économique du FMI.
Il s'agit d'une approche qui se fonde sur une analyse des
agrégats internes de demande globale et d'offre globale des biens, des
services et des capitaux. Elle met aussi en perspective l'analyse des
données externes relatives aux activités d'importation et
d'exportation. Pour le FMI c'est la recherche de l'équilibre global qui
est visé. La situation recommandée est l'équilibre de la
balance de paiement. Cependant, dans la démarche du FMI
c'est l'équilibre interne qui conditionne
l'équilibre externe. Pour ce faire deux instruments sont
privilégiés et emportent des conséquences en termes de
réformes proposées : il s'agit d'abord de l'instrument de la
politique monétaire. En effet, le FMI considère que si un pays
accuse un déséquilibre de la balance de paiement, ce
phénomène est le fait de l'excès d'émission
monétaire dans le pays considéré. Par conséquent,
il faut une politique monétaire restrictive pour revenir à
l'équilibre .Ce raisonnement monétariste est
complété par une analyse néo-keynésienne de
l'absorption qui fait de la demande interne le facteur principal du
déséquilibre de la balance de paiement .Un ancien directeur
général du FMI résumait cette position en affirmant que
« l'inflation et le déséquilibre de la balance de paiement
viennent l'un et l'autre de ce que la société prise dans son
ensemble cherche à se procurer plus de ressources qu'elle n'en peut
produire » ( Witteveen, 1978); dans un tel raisonnement les
déséquilibres viennent de ce qu'en plein emploi l'excès de
demande conduit à l'inflation et au déficit de la balance de
paiement. Il convient par conséquent pour revenir à
l'équilibre de compresser la demande interne à des proportions
compatibles avec les capacités de l'économie
considérée.
Selon certains auteurs le FMI serait à la fois
d'inspiration monétariste et néokeynésienne. La
théorie monétariste souligne l'importance cruciale des variables
monétaires dans la détermination des causes des
déséquilibres. Elle conduit à mettre sur pied des
politiques de contrôle du crédit et des politiques
monétaires restrictives. La théorie néokeynésienne
quant à elle analyse l'incidence des composantes de la demande globale
sur l'équilibre économique ; elle propose de contenir les
importations par compression de la demande globale. Dans tous les cas le FMI
propose l'austérité budgétaire dans son approche macro
économique.
b) L'approche microéconomique dans la perception
économique du FMI
Il s'agit d'une approche complémentaire de la
première, elle vient en réponse à la critique de
l'école structuraliste dans les années 502. Celle-ci
fonde les causes du déséquilibre de la balance de paiement sur la
structure même des économies du Sud. Ces pays sont enserrés
dans un schéma du commerce international qui les rend dépendants
de l'environnement extérieur pour leur équilibre. En fait ces
pays exportent des produits de base et importent des produits
manufacturés. Dès lors ils sont plus affectés par la
détérioration des
2 L'école structuraliste soutient que les
déséquilibres se trouvent dans les structures
particulières des économies et qu'il faut non pas « la main
invisible » d'Adam SMITH pour revenir à l'équilibre mais bel
et bien la main visible de l'Etat (SINGER ; PREBISCH ; SUNKER ; TAVARES)
termes de l'échange. De plus ces économies ont
des rigidités structurelles qui empêchent au marché de
jouer son rôle de régulateur. Les moyens de la mobilité des
facteurs et de la parfaite transparence n'étant pas réunis,
l'ajustement traditionnel par les prix est impossible. Pour les structuralistes
les réformes doivent donc s'orienter par un rôle actif de l'Etat
à renforcer les capacités de l'offre. Le FMI a
intégré dans sa démarche une partie des observations de
l'Ecole structuraliste. En réalité il s'agit plus d'une «
récupération » dans le sens où le FMI attribue ces
difficultés structurelles à une insuffisance de
l'intégration dans l'économie mondiale et à un rôle
excessif de l'Etat. Une idée force guide le FMI dans ses analyses
microéconomiques : la supériorité de la rationalité
privée sur toute autre ; d'où la tendance
généralisée au retrait de l'Etat au profit de la
libéralisation des marchés et de la privatisation des entreprises
publiques comme condition à l'accès des pays comme le Cameroun
aux prêts du FMI.
2. les modalités d'octroi des financements du
FMI : les conditionnalités de la
libéralisation
Le FMI dans sa démarche de banquier des Etats membres
en difficultés financières a intégré la
nécessité d'introduire des réformes structurelles dans les
économies des PVD. Pour l'ensemble ces réformes tournent autour
de deux principaux concepts : la privatisation et la libéralisation. La
privatisation repose sur le postulat de la rationalité des
décisions privées. Le FMI proscrit ainsi l'intervention
économique de l'Etat car elle conduirait à des distorsions dans
l'allocation des ressources. L'intervention de l'Etat est nocive à
plusieurs égards. Les subventions et autres soutiens aux entreprises
déficitaires maintiennent en vie des activités non rentables. Il
s'opère un détournement des ressources au détriment des
secteurs productifs. En ce qui concerne l'agriculture une politique
sensée maintenir artificiellement les prix des produits agricoles
à un bas niveau conduirait à une chute des revenus des
agriculteurs
La libéralisation quant à elle se
caractérise par l'ouverture du pays aux échanges internationaux.
Ici l'intervention étatique par le biais de mesures de protection du
tissu local est décriée par le FMI et la Banque mondiale. Les
mesures protectionnistes (contingentement ; hausse des tarifs douaniers ;
surévaluation du taux de change) faussent la concurrence et accroissent
le déficit de la balance de commerciale.
Pour remettre les économies en difficultés sur
le chemin de la croissance et du développement, le FMI propose d'ajuster
les pays considérés à l'aune des concepts de
libéralisation et privatisation. Le FMI a ainsi conçu un ensemble
d'exigences que le pays doit satisfaire pour bénéficier des
ressources du FMI. Il s'agit d'une série de conditionnalités
budgétaires et monétaires. Au départ
elles se limitaient à des aspects purement économiques mais
à ce jour elles intègrent aussi bien des questions
administratives que politiques à savoir l'exigence de la bonne
gouvernance et de la démocratie. Dans le cadre de cet exposé nous
nous limiterons aux aspects économiques de la conditionnalité de
l'ajustement structurel.
a. Les aspects budgétaires de la
conditionnalité de la libéralisation
Ils concernent la nécessité de contrôler
la demande par la compression des indicateurs budgétaires. Face au
constat du déséquilibre de la balance de paiement, l'ambition de
restaurer l'équilibre s'opère à travers deux choix : Au
niveau interne le choix s'opère entre recettes et dépenses. Au
niveau externe c'est la balance entre exportation et importations qui doit
être gérée. Le choix de l'instrument budgétaire pour
ce qui concerne les pays africains s'explique par la faiblesse du
système bancaire incapable d'actionner efficacement les instruments
classiques de gestion de la liquidité bancaire (open-market,
réserves obligatoires). Dès lors un certain nombre de
critères et objectifs de gestion budgétaire seront fixés
par le FMI à l'encontre des pays demandeurs de ses ressources.
Les critères retenus concernent presque toujours le
plafonnement du crédit bancaire à l'Etat. Il s'agit de limiter
les tendances à l'expansionnisme économique et endiguer les
dérapages de la demande interne qui sont néfastes à
l'équilibre de la balance de paiement.
Les objectifs quant eux sont assez précis il s'agit de
déterminer un volume de recettes et de dépenses à
atteindre. Il faut ainsi déterminer un montant permettant de
rééquilibrer les agrégats économiques. Cet objectif
s'opère soit par une hausse des impôts soit par une baisse des
dépenses publiques. Les moyens choisis par le FMI reflètent sa
philosophie économique à savoir la confiance en la
rationalité des décisions privées. Ainsi l'option retenue
est normalement la réduction des dépenses publiques et la
rationalisation de l'assiette fiscale existante (mode de recouvrement etc.
...). L'essentiel dans ce cadre est la diminution du ratio dépense
publique / PIB. Le FMI conseille la compression du budget de fonctionnement de
l'Etat et le gel du budget d'investissement (crédits
d'équipement). Ces impératifs passent par la maîtrise de la
masse salariale des fonctionnaires à savoir le gel des salaires,
l'ajournement des augmentations prévues ou simplement des augmentations
inférieures au taux d'inflation. Dans le secteur de l'emploi, on doit
procéder à des gels de poste dans la fonction publique ou la
modification des conditions d'accès à la fonction publique ; les
mesures les plus difficiles socialement seront les réductions voire les
suppressions des transferts sociaux.
b. Les conditionnalités monétaires de la
libéralisation
Elles sont liées à l'approche libérale
des problèmes de l'offre ; il s'agit d'instaurer un système de
prix relatifs le plus favorable à la croissance et à
l'équilibre extérieur. Le but est d'agir sur les prix pour
améliorer la rentabilité des activités privées.
Cette action monétariste porte sur plusieurs types de prix :
L'action sur les prix intérieurs concerne le niveau de
salaires ; il s'agit d'opérer un ralentissement des salaires
réels soit par une diminution de la progression des salaires soit par
une baisse pure et simple des rémunérations. L'objectif
visé à ce niveau est la meilleure rentabilité des
entreprises, le renforcement des incitations à l'investissement dans des
secteurs créateurs d'emplois afin de favoriser une attraction des
Investissement directs étrangers. D'où l'option pour des
législations moins contraignantes en ce qui concerne l'embauche et le
licenciement.
Les taux d'intérêts sont aussi concernés
par cette action sur les prix. La hausse de taux d'intérêts est
ainsi préconisée pour encourager l'épargne
intérieure et fournir une contre incitation à la fuite des
capitaux.
La deuxième action concerne le taux de change ; la
dévaluation est encouragée pour réduire la demande
globale. Le FMI pense que diminuer la valeur de la monnaie locale
exprimée en devise contribuerait à réduire le pouvoir
d'achat et à réduire de facto la demande sur les biens
importés.
De plus, un supplément de compétitivité
est aussi visé ; il s'agit de diminuer les prix des biens nationaux sur
les marchés extérieurs. Le but est de relancer les
activités d'exportations. Ces deux effets permettront de réduire
le déficit de la balance de paiement. Toutes ces mesures seront suivies
d'une application accélérée dans le secteur agricole au
Cameroun.
2.2. REVUE DE LA LITTERATURE
2.2.1. ANALYSE DU MARCHE FINANCIER AGRICOLE
Depuis que les agricultures familiales des pays du Sud sont
entrées dans une logique d'intensification et d'insertion dans le
marché, exigeant des capitaux, organiser l'accès des agriculteurs
au crédit a été au coeur des préoccupations du
développement. Mais les approches et les dispositifs d'accès au
crédit ont profondément évolué en quelques
décennies. Au 20ième siècle, jusqu'au début des
années 80, donner l'accès au crédit agricole était
un rôle de l'Etat. Au fil des années 70, dans un contexte
marqué par les théories de libéralisation
économique, le financement agricole public a fait l'objet de critiques
croissantes qui ont finalement conduit à sa remise en cause.
Progressivement, les dispositifs de crédit agricole vont être
démantelés dans le cadre des politiques de libéralisation
du secteur financier.
Ainsi comme le note (Achancho, 2008 ; Bokagne, 2006 ; Kouomou
;2006 ;Fouda Moulende, 2003), Plusieurs périodes se succèdent
dans l'histoire des politiques agricoles au Cameroun. Alors que, de la fin des
années 60 aux années 80, les pouvoirs publics conçoivent
et définissent les politiques à travers des plans quinquennaux de
développement sans en référer aux acteurs (Achancho,
2008), la crise économique des années 80 suscite de nouvelles
formes de relations entre l'État et le monde paysan. Puis les Programmes
d'ajustement structurel entraînent de nombreuses restructurations, une
baisse des subventions étatiques mais aussi l'apparition de nouveaux
acteurs.
2.2.2. LE FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE EN AFRIQUE
DES ANNEES 60 AUX ANNEES 80
Apres les indépendances, le financement du monde rural
va connaitre une forte implication de l'Etat dans plusieurs pays africains.
C'est alors que Wampfler et al pensent que au 20
ième siècle, jusqu'au début des années 80,
donner l'accès au crédit agricole était un rôle de
l'Etat. Morvant-Roux(2008) pour aller dans le même sens note que,
l'approche privilégiée a pris la forme d'une intervention des
Etats par l'intermédiaire des banques publiques de développement
et des bailleurs de fonds sur le marché du crédit à des
conditions favorables (taux bonifiés, absence de garantie, etc.). Au
Cameroun, l'intervention de l'Etat s'est faite notamment à travers la
création des banques et sociétés de développement
dont les missions sont de financer et de développer le secteur rural en
général et plus spécifiquement l'agriculture qui a
occupé et occupe toujours une place de choix dans son
économie.
2.2.3. LES ORGANISMES PUBLICS DE FINANCEMENT DU MONDE RURAL
AU CAMEROUN
1) La Banque Camerounaise de
Développement(BCD)
Dès l'indépendance, l'une des premières
actions du nouveau gouvernement camerounais fut la création de la Banque
Camerounaise de Développement (BCD) dont l'une des principales missions
était d'assurer la distribution du crédit en milieu rural pour en
stimuler le développement (Foko, 1994). Plus tard, la BCD est
remplacée par les sociétés mutuelles de
développement rural (SOMUDER) qui étaient des structures beaucoup
plus rapprochées des populations rurales et dont les actions devaient
mieux satisfaire leurs besoins. Malheureusement, malgré tous les efforts
déployés par le gouvernement, les résultats à
l'instar de ceux de la BCD, sont restés très en dessous des
prévisions. Le développement rural attendu n'a pas
été obtenu. Ce second échec a poussé le
gouvernement à créer le Fond National de Développement
Rural (FONADER)
2) Le FONADER
a) Les missions du FONADER
Le FONADER fut d'abord rattaché au ministère de
l'agriculture avant d'être érigé en organisme
étatique ayant une autonomie financière. Il avait pour missions
:
o l'administration, le stockage et la distribution des intrants
agricoles subventionnés ;
o la promotion et la distribution du crédit agricole ;
o le financement et le suivi de certains projets de
développement.
b) Le fonctionnement du FONADER
Le fonds s'était doté pour ce faire d'une
structure décentralisée au niveau des provinces et des
départements avec des bureaux périodiques installés un peu
partout dans le pays afin de se rapprocher du monde rural. Son activité
de crédit s'effectuait soit de façon directe aux individus, aux
groupes d'agriculteurs (crédit GAM) afin de réduire les
coûts de transaction et faciliter le recouvrement ;soit sous forme de
crédits d'investissements aux coopératives et aux
adhérents des coopératives(crédit adhérents) qui
permettaient de refinancer les crédits mis à la disposition des
coopératives afin de leur permettre d'atteindre les petits agriculteurs
;soit encore aux sociétés de développement avec ou sans
activité de commercialisation .
Le FONADER est représenté à l'Ouest
à partir de 1979. Son objectif est le financement du secteur agricole.
Il offre des crédits individuels aux paysans capables d'offrir des
garanties, des crédits collectifs à des "GAM", des groupements
d'agriculteurs modernes, et aux coopératives. Comme le FONADER ne
dispose pas de structures propres dans la région, il a
opéré à travers les coopératives de café
(Schaefer-Kehnert et Hans, 1988). Cette collaboration n'a pas été
très fonctionnelle: D'abord le règlement de la collaboration
coopérative FONADER n'incitait pas les coopératives à
veiller à la récupération des fonds du FONADER. En
conséquence le recouvrement des crédits est faible (Heidhues et
Weinschenk, 1986).
Les coopératives dans l'ensemble jouaient le rôle
de courroie de transmission dans la distribution de Crédit Engrais,
Crédit Fongicides et Crédit Pulvérisateurs financés
par le FONADER et aussi pouvaient distribuer des crédits directs
à leurs adhérents à partir des fonds venus de
l'étranger (Kouomou, 2006).Il est considéré comme le
véritable organisme de financement du monde rural ; c'est ainsi qu'on le
qualifiait de « banque des paysans » (Fodouop ,2003 ; Mouiche
,2005).Mais comme le note Tedga (1990), destiné dès le
départ à être rapidement transformé en
véritable banque agricole, il n'a jamais pu le devenir.
c) Les points forts du FONADER
Le Fonds national de développement rural au Cameroun
(FONADER) a été conçu comme une « banque du paysan
». A ce titre, il devait accorder directement des crédits aux
paysans individuels ou à des groupements engagés dans
l'agriculture ou l'élevage comme le montre le tableau suivant :
Tableau 1 : Crédits accordés par le
FONADER par filière (103 FCFA)
Exercice
|
Montant par filière
|
Montant TOTAL
|
Agriculture
|
Élevage
|
Autres
|
1973-74
|
154141
|
7000
|
-
|
161 141
|
1974-75
|
641691
|
150962
|
97148
|
889 801
|
1975-76
|
792622
|
352018
|
142243
|
1 286 883
|
1976-77
|
1349496
|
397846
|
72475
|
1 819 817
|
1977-78
|
1063118
|
691923
|
646742
|
2 401 883
|
1978-79
|
1249059
|
605041
|
614400
|
2 468 500
|
1979-80
|
1173193
|
435190
|
447809
|
2 056 192
|
1980-81
|
1387322
|
318952
|
471997
|
2 178 171
|
1981-82
|
993473
|
434700
|
522276
|
1 951 249
|
1982-83
|
998766
|
569073
|
632021
|
2 199 860
|
1983-84
|
1069028
|
587223
|
332301
|
1 998 552
|
1984-85
|
1930233
|
1697136
|
3455365
|
7 082 704
|
1985-86
|
3040598
|
1245446
|
1714617
|
6 000 861
|
1986-87
|
2819979
|
1368385
|
1321671
|
5 510 035
|
1987-88
|
7092
|
38480
|
430
|
46 102
|
Source: Stratégies de développement agricole
1980-1990 (Extrait de Ondoa Manga Tobie, 2006)
Il devait également intervenir directement dans les
coopératives et les projets agricoles pour une promotion du marketing de
leurs produits. C'est dans ce cadre qu'il a eu à financer des projets
tels que la SOCAPALM, les hauts plateaux de l'Ouest, le projet Nord-Ouest
Bénoué (NOB), la SEMRY.
A cet effet, Mouiche (2005) pense que par l'octroi des
crédits à faible taux d'intérêt aux agriculteurs et
à la simplicité des procédures, cette structure
était très active pour un monde rural très faiblement
bancarisé. Les activités menées par le FONADER dans
l'ouest au cours de l'exercice1985/1986, ont consisté à la
distribution des crédits dont les chiffres paraissent tout aussi
faramineux : crédits individuels : 463 244 785 contre 322 932 464 en
1984/1985 soit une augmentation de 43,45% ; crédits aux
coopératives : 203 000 000 FCFA.
Ngonthe pense alors que le FONADER est resté la plus
importante source des crédits agricoles jusqu'en 1987 année de
cessation de ses activités. Les prêts sont passés de 2
milliards en 1980/1981 à plus de 7 milliards en 1984/1985 pour chuter
à seulement 46 millions en 1987/1988 comme le montre le tableau ci
dessous.
Tableau 2 : Crédits accordés par le FONADER
par catégorie d'acteurs (103 FCFA)
Exercice
|
Montant par catégorie de
bénéficiaires3
|
Montant TOTAL
|
Individus
|
GAM
|
COOP
|
Sociétés de
Développement
|
1973-74
|
45590
|
41628
|
11773
|
62150
|
161 141
|
1974-75
|
418762
|
154918
|
194875
|
121246
|
889 801
|
1975-76
|
646789
|
256988
|
97200
|
285906
|
1 286 883
|
1976-77
|
711264
|
370281
|
291625
|
446647
|
1 819 817
|
1977-78
|
702543
|
410824
|
396881
|
891635
|
2 401 883
|
1978-79
|
635330
|
481854
|
425638
|
925658
|
2 468 480
|
1979-80
|
876372
|
502430
|
652390
|
25000
|
2 056 192
|
1980-81
|
876879
|
482606
|
412686
|
406000
|
2 178 171
|
1981-82
|
876000
|
460842
|
567597
|
46810
|
1 951 249
|
1982-83
|
1001919
|
154052
|
676889
|
367000
|
2 199 860
|
1983-84
|
1391755
|
245434
|
201363
|
150000
|
1 998 552
|
1984-85
|
4210448
|
234462
|
2597794
|
40000
|
7 082 704
|
1985-86
|
5069346
|
419515
|
362000
|
150000
|
6 000 861
|
1986-87
|
4194294
|
385741
|
930000
|
-
|
5 510 035
|
1987- 88
|
46102
|
-
|
-
|
-
|
46 102
|
Source: Stratégies de développement agricole
1980-1990(Extrait de Ondoa Manga Tobie, 2006)
d) Les limites du FONADER
Le FONADER a effectivement apporté un soutien financier
aux sociétés d'encadrement du monde rural, jusqu'à sa
suppression en 1987, il a failli a sa mission d'assistance matérielle et
pécuniaire aux paysans .Et pour cause : ne disposant que de sept agences
a Yaoundé, Douala, Bafoussam, Kumba et Bertoua, il n'était pas en
mesure d'assurer, une couverture complète du pays. Sur ce plan, la
distance à parcourir pour atteindre l'agence FONADER la plus proche
était si grande que les paysans des provinces de l'Adamaoua, de
l'Extrême -Nord, du Sud et des département de la Boumba-Ngoko,du
Mbam, de la Haute Sanaga et du Nkam avaient renoncé à compter sur
cet organisme. En outre, au lieu d'accorder des crédits aux paysans qui
se présentaient à ses rares agences, le FONADER
préférait satisfaire les fonctionnaires disposant d'appuis
politiques ou des protections au plus haut niveau qui le sollicitaient à
titre d'agriculteurs (Fodouop, 2003). Et comme par-dessus tout cet organisme
supportait des charges de fonctionnement élevées, il allait
connaitre des défaillances. Ainsi, au début de l'année
1982,face à l'amenuisement de ses ressources lié au non
recouvrement des prêts consentis aux fonctionnaires
déguisés en agriculteurs, aux frais de
3 GAM : Groupement
d'Agriculteurs modernes ; COOP : cooperatives.
fonctionnement élevés et à une gestion
approximative, il ne pouvait plus fournir un soutien financier aux
sociétés d'encadrement rural, ni accorder de nouveaux
crédits.
A cause des difficultés rencontrées au niveau du
recouvrement des crédits individuels, cette forme d'intervention a
beaucoup plus touché les grands agriculteurs et les salariés car
ces derniers représentaient selon le fonds des risques moindres du fait
qu'ils pouvaient garantir les prêts avec leur salaire. Aussi, au niveau
des crédits GAM (Groupement d'Agriculteurs Moderne), la
difficulté a été la qualité des groupes qui ont
présenté des imperfections. Ces groupes étaient pour la
plupart des groupes désorganisés, fictifs et parfois crées
dans le seul but d'obtenir un crédit, ce qui a durement entamé
l'impact du fonds. Pour mieux appuyer ces insuffisances, Tedga (1990) mentionne
que sur les 50 627milliards de FCFA de budget, le FONADER n'a pas
disposé de plus de 15% pour le crédit aux paysans. Aussi, il est
resté posé l'eternel problème de gestion des
crédits alloués aux agriculteurs, et qui ne sont pas totalement
recouvrés. Dans le même ordre d'idées, Foko (1994) pense
que comme ses prédécesseurs, le FONADER a rencontré de
nombreux problèmes dans l'accomplissement de sa mission. C'est pourquoi
ses réalisations sont restées en dessous des objectifs qui lui
avaient été assignés, comme l'indique le tableau 3
Tableau 3: Prévisions et réalisations de
crédit du FONADER entre 1979/80 et 1983/84 (en millions de
FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux réalisé
|
1979/80
|
2 350
|
2 056
|
87 ,5%
|
1980/81
|
2 379
|
2 178
|
91,5%
|
1981/82
|
4 701
|
1 950
|
41,4%
|
1982/83
|
4 642
|
2 199
|
47,3%
|
1983/84
|
5 300
|
1 988
|
37,5%
|
Total
|
19 372
|
19 371
|
53,5%
|
Source : Archives du FONADER cité par
Foko, 1994.
Il est important de noter comme le démontre Foko (1994)
que, un programme de crédit efficace doit pouvoir
récupérer tous les fonds distribués pour pouvoir les
réinjecter dans le circuit. Or le FONADER a eu beaucoup de
problèmes dans le recouvrement des fonds distribués dans la
région de l'Ouest. Les taux d'impayés enregistrés ont
été très élevés comme l'illustre le tableau
4
Tableau 4 : Evolution des impayés entre 1983 et
1985 à l'Agence FONADER de
l'OUEST (FCFA)
Années
|
Sommes dues
|
|
Sommes recouvrées
|
Taux de recouvrement
|
1982/83
|
204
|
846
|
841
|
|
60 859 835
|
27,7%
|
1983/84
|
256
|
441
|
442
|
|
38 266 990
|
14,9%
|
1984/85
|
376
|
653
|
458
|
|
143 806
|
38,1%
|
|
|
|
|
|
785
|
|
Total
|
837
|
941
|
741
|
242
|
933 610
|
29,1%
|
Source : Agence du FONADER à
Bafoussam.
Le fonds faisant face à un taux important
d'impayés va être confronté au processus de restructuration
des années 1989/1992 qui entrainera donc sa liquidation et son
remplacement par le Crédit Agricole du Cameroun(CAC).
3) Le Crédit Agricole du Cameroun (CAC)
Mis sur pied depuis 1990, le CAC a démarré ses
activités en octobre de la même année. Fruit de la
coopération germano-camerounaise, il est présenté comme
étant la véritable banque du monde
rural.il était une institution
publique qui devait administrer les fonds de crédit provenant de la
coopération avec les bailleurs de fonds internationaux tels que la
Banque Mondiale , la BAD (Banque Africaine de Développement).IL avait
pour mission le financement du monde rural à travers les caisses
villageoises et les caisses locales légalement reconnues qu'il devait
mettre en place sur la base des associations existantes. Il a aussi servi de
courroie de financement à de nombreux projets de développement
comme les projets encadrés par la MIDENO (Mission de
Développement du Nord-Ouest). Avec le temps, cette banque a
montré ses limites en matière de financement du monde rural.
C'est alors que Bomda (1998) affirme que cette structure comme les
précédentes fermera sans avoir servi ceux pour qui elle fut
créée.
En 1993, la part du crédit octroyé par la banque
en direction des entreprises agricoles représentait à peine 3% du
total de son portefeuille de crédit. Le CAC avec le temps s'est
avéré inefficace dans le financement du monde rural et a
plutôt affirmé sa vocation de banque commerciale. L'octroi des
crédits sur la base des montagnes de dossier pas très fiables
(notamment en ce qui concerne les garanties) a rendu la banque en quelques
années largement déficitaire au point où elle n'a pas pu
être sauvée par les restructurations de 96 /97 (Kouomou, 2006)
2.2.4. LA PLACE DES OFFICES NATIONAUX
DE COMMERCIALISATION(ONC) DANS LE SECTEUR AGRICOLE
Environ 75 pour cent des ONC notifiés à
l'Organisation mondiale du commerce conformément à l'Article XVII
du GATT opèrent dans le secteur de l'agriculture. L'importance du
rôle qu'ils jouent dans ce domaine tient à la conviction que le
commerce d'État constitue pour les pouvoirs publics un moyen
approprié de réaliser les objectifs des politiques agricoles
(OMC, 1995). La plupart des ONC qui jouent un rôle significatif sur les
marchés mondiaux et presque toutes les entreprises orientées vers
l'exportation sont basés dans des pays développés.
Malgré la tendance à la privatisation de ces dernières
années, les ONC demeurent d'importants agents économiques dans
les pays en développement, mais rares sont ceux dont les dimensions leur
permettent d'influencer les marchés internationaux.
Les offices de commercialisation ou offices de contrôle
constituent le type d'ONC le plus fréquent dans le secteur agricole.
Leurs objectifs peuvent être les suivants: stabiliser les prix
intérieurs, réglementer les marchés et contrôler et
promouvoir les exportations. Ils sont habituellement contrôlés par
les producteurs et jouissent d'un monopole sanctionné par l'État
ainsi que de pouvoirs exclusifs sur une large gamme d'interventions sur le
marché, comme la régulation et l'achat de la production
intérieure, la fixation des prix à la consommation et à la
production, le contrôle des circuits intérieurs de distribution et
le commerce extérieur. Habituellement, ils contrôlent le
mouvement, les prix, les normes de qualité et la commercialisation des
produits agricoles relevant de leur mandat. Au Cameroun l'ONCPB a pleinement
joué ce rôle avant la libéralisation.
2.2.5. L'ONCPB (Office National de la Commercialisation des
Produits de Bases)
Depuis sa création en 1976 suite à la fusion du
« Marketing Board » et de la « caisse de stabilisation »
qui opéraient respectivement dans le Cameroun anglophone et francophone,
l'ONCPB mobilisait les fonds par les taxes sur les exportations pour financer
le monde rural par le truchement du FONADER. Sa mission principale était
de veiller à la stabilisation des prix des cultures de rente face aux
fluctuations de prix sur le marché international. Aussi il devait jouer
un rôle de promotion de l'activité économique par le
financement des agroindustries, par la prise de participation et l'octroi des
crédits garantis par l'Etat, et faire des subventions aux
sociétés de développement. Ainsi, comme le note Courade et
al (1991), L'Etat, intervenait directement ou par l'intermédiaire de
I'ONCPB dans toutes les étapes de la campagne. I1 agissait au niveau de
la production par la subvention des intrants ou
l'entretien des pistes de collecte. Il fixait le prix d'achat
garanti aux planteurs tout en assurant le contrôle de la qualité
des produits, la vérification annuelle des capacités des
collecteurs et l'organisation précise des marchés via la
détermination des marges, l'attribution de visas d'exportation, la
stabilisation des prix ou la vente de la récolte sur le marché
international.
En plus de son activité de marketing, l'office
finançait et mettait à la disposition du secteur rural un certain
nombre de services notamment :
- Les intrants agricoles. A ce niveau l'office
finançait le FONADER afin qu'il puisse mettre à la disposition
des ruraux des intrants (pesticides, engrais et autres) à des prix
fortement subventionnés.
- Les crédits. La fourniture des intrants agricoles
était mise à la disposition des agriculteurs sous forme de
crédit (tant aux acheteurs prives qu'aux coopératives) et les
coûts de crédit étaient déduits du prix de vente
ultérieur des récoltes. Les besoins en crédit
étaient limites en raison des coûts du subventionnement des
intrants.
- Les infrastructures rurales. L'office finançait la
maintenance et la promotion des infrastructures routières rurales. Dans
ce domaine, les subventions de l'office étaient orientées vers
les projets dénommés « pistes Cacao », « Pistes
Urgentes » et « Pistes Rurales ».
- Les services de recherche et de vulgarisation.
Cependant, la crise de liquidité de l'Etat due à
la crise qui frappe le pays dans le milieu des années 80, son
désengagement de l'activité économique et
financière à la suite de la mise en application des PAS, la
baisse drastique des cours internationaux des cultures de rente ont
amenuisé les sources de fonds de l'office. Cette situation a conduit
à la liquidation de l'office et une libéralisation du marche
désormais arbitré par l'ONCC (Office National du Café et
du Cacao).Le subventionnement des intrants a été supprimé
suite à la libéralisation du marche des intrants agricoles ; et
les projets de maintenance des infrastructures rurales
délaissés.
2.2.6. LA CRISE ECONOMIQUE DU MILIEU DES ANNEES 1980 AU
CAMEROUN
Au milieu des années 80, le modèle
économique du Cameroun se dérègle. Il reposait depuis les
années 60 sur une économie mixte, à dominante agricole,
avec une forte régulation publique .Durant deux décennies, et
malgré deux chocs pétroliers, ce modèle économique
agricole a assuré une progression lente mais continue du niveau de vie
de la majorité des ménages camerounais. Au début des
années 80, le Cameroun est classé parmi les pays a revenus
intermédiaires avec un avenir d'autant plus prometteur qu'il engrange
depuis 1977 de substantiels revenus de l'exploitation de ses gisements de
pétrole. Quelques années après, cet élan de
progrès économique et social est durablement brisé. C'est
ce retournement tendanciel qui fonde l'idée d'une crise
économique observable à travers une baisse du revenu national,
une régression sociale et une série de dérèglements
important dans le fonctionnement habituel du modèle économique
camerounais des années 60 et 70.
A partir de 1984/1985, le Cameroun a connu une des
périodes marquantes de son histoire socioéconomique et politique
avec le début violent de la crise économique, la
libéralisation du secteur agricole, le désengagement de l'Etat.
Mais à partir de l'année 1986, la crise économique emboite
la crise politique qui ne lui est pas totalement étrangère. Elle
se manifeste à l'échelon de la nation par des contre-performances
macroéconomiques qui compromettent le progrès social continu, que
le modèle agro économique du Cameroun a assuré depuis plus
de deux décennies, et cela malgré des chocs pétroliers,
malgré des chocs climatiques, et malgré la
détérioration tendancielle des cours des matières
premières agricoles. Autrement dit, le modèle économique
historique du « libéralisme planifié » et du «
développement autocentré » se dérègle au
milieu des années 80, après 20 ans de succès
.L'économie camerounaise rentre durablement en récession a partir
de l'année 1986.Le chômage se développe, les populations
s'appauvrissent (Bouopda, 2007).
Les pays du sud faisant donc face à cette crise du
milieu des années 80, un ensemble de mesures vont être prises
notamment par le FMI et la Banque Mondiale sous la forme des PAS (Programmes
d'Ajustement Structurels)
2.2.7. L'avènement des Programmes d'Ajustement
Structurel
Les pays du tiers monde se trouvant dans l'incapacité
de rembourser les prêts internationaux qui leur ont été
accordés, et confrontés pour la plupart à un certain
nombre de difficultés telles les difficultés résultant de
la mauvaise gestion du secteur public et coopératif, de la modification
fréquente des systèmes de commercialisation et des
difficultés d'adaptation
aux bouleversements de l'économie
internationale(Westlake , 1994) ;doivent accepter de soumettre leurs
économies à des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) en vue
d'améliorer leur situation économique et corriger ce qui
apparaissait comme des déséquilibres d'ordre structurel
(FAO,1995).
- Les manifestations des Programmes d'Ajustement
Structurel
Inspirés pour la plupart des recommandations du FMI et
de la Banque Mondiale (Reusse, 1987), ces programmes accordent la
priorité au rétablissement des grands équilibres
économiques et budgétaires avec redressement des finances
publiques et rééquilibrage de la balance des paiements. Les PAS
se manifestent alors par la liquidation des organismes étatiques les
moins performants et par le licenciement de nombreux salariés des
projets de développement agricole. Cette liquidation s'inscrit donc dans
le cadre de la libéralisation des économies qui place le secteur
privé au devant de la scène.
Dans les années 1980, des ajustements structurels ont
démantelé un système élaboré d'organismes
publics qui fournissaient aux exploitants agricoles des accès à
la terre, au crédit à l'assurance, aux actifs et aux
organisations coopératives. L'idée était que la
suppression des rôles de l'Etat laisserait le champ libre ,sur le
marché, aux acteurs privés et que ceux-ci reprendraient ces
fonctions en réduisant leurs coûts, en améliorant leur
qualité et en éliminant leurs distorsions régressives(BM,
2008).
Pour Maitre d'hôtel et al (2008), les politiques
économiques dans les pays du sud sont marquées de façon
croissante par la libéralisation qui se caractérise à la
fois par le retrait de l'Etat et l'appui à certains secteurs et par
l'ouverture des marches à la concurrence internationale. Le secteur
agricole est particulièrement concerné : le
démantèlement progressif des politiques agricoles et la
globalisation des échanges commerciaux se traduisent par de profondes
restructurations des territoires et l'organisation économique des
filières, dans lesquelles les acteurs privés sont amenés
à occuper de nouvelles fonctions.
Greffon (2001) cité par Bélières et al
(2008) ajoute que les politiques économiques en Afrique subsaharienne
ont été caractérisées au cours de ces trois
décennies par une libéralisation des marchés et un
désengagement de l'Etat. Les organisations de filières agricoles
avec prépondérance de l'Etat ont été
critiquées en raison de leur inefficacité, leur coût
élevé, les déficits publics et des formes d'opportunisme
économique qu'elles avaient pu contribuer à créer.
Ainsi pour Bradley (2001), Le processus d'ajustement
structurel engagé en Afrique au milieu des années 80, avec
l'objectif de passer d'une économie dominée par les acteurs
publics à une économie régie par le marché, a
été long et douloureux. Après 15 ans, ce processus est
encore en cours dans tous les pays pauvres de la région. La
réforme du secteur agricole a été prioritaire et
impliquait la libéralisation des prix ainsi que le désengagement
du secteur public, de la collecte et de la commercialisation des produits
agricoles.
2.2.8. ENJEU DE LA LIBERALISATION DU SECTEUR FINANCIER
Du point de vue théorique, le concept de
libéralisation financière apparaît au début des
années 70 dans les écrits de R.I. Mc-Kinnon (1973) et E.
Shaw (1973). Ces deux auteurs présentent la libéralisation du
secteur financier comme un moyen efficace et simple pour
accélérer la croissance économique des pays en voie de
développement. Cette théorie trouve rapidement un écho
favorable, tant auprès des grands organismes internationaux (F.M.I.,
Banque Mondiale) qu'auprès de certains pays en voie de
développement(Baptiste Venet ,2004).C'est alors que la
libéralisation financière, prônée par les
institutions internationales, était censée réduire le
rôle de l'Etat pour supprimer les distorsions liée à
l'économie administrée et, grâce au relèvement des
taux d'intérêt, devait permettre l'augmentation de
l'épargne nationale afin de relancer l'investissement sans recourir
à l'endettement extérieur (Banque mondiale, 1989 in
A-Coordination Sud,2008).
2.2.9. LES EFFETS DE LA LIBERALISATION DES ECONOMIES EN
AFRIQUE
Dans de nombreux pays du Sud, une large part du financement de
l'agriculture était jusqu'à présent publique (Wampfler,
2002 ; A-coordination Sud, 2008 ; Dufumier, 1996), sous différentes
formes : lignes de crédit et fonds de garantie gérés par
l'administration, banque publiques (agricoles ou de développement),
sociétés de développement, projets de
développement. Ainsi comme le note (Wampfler ;2002) La
libéralisation économique démantèle progressivement
cette offre publique de financement : les lignes de crédit direct
à l'agriculture gérées par les administrations ou
cogérées par les projets de développement, voire par les
OP, ont montré leurs limites (impayés importants,
difficulté de pérennisation) ; avec la diffusion des bonnes
pratiques en matière de financement, les bailleurs de fonds tendent
à limiter leurs investissements dans les projets de crédit. Les
sociétés de développement sont progressivement
privatisées ; leur fonction de financement est
transférée
avec difficulté aux banques, organisations paysannes et
aux IMF quand celles-ci existent. Les banques agricoles concentrent leur offre
de financement sur quelques secteurs sécurisés (cultures
d'exportations, productions irriguées, ...) et ne s'aventurent qu'avec
beaucoup de précaution dans les autres secteurs.
A cet effet, Abena Nguema(2006) note alors que, le brusque
désengagement de l'Etat et son remplacement par des réseaux
privés de distribution des produits agrochimiques et des semences n'a pu
réussir à satisfaire que la demande des grandes filières
des cultures industrielles et d'exportation manifestée par les grandes
sociétés ou entreprises agricoles publiques ou privées. En
outre, le non transfert aux paysans du savoir-faire des brigades
phytosanitaires du Ministère de l'Agriculture et du Développement
Rural (MINADER) s'est traduit par une recrudescence des grands fléaux
dans le Nord et une dégradation de l'état sanitaire des cultures
et plantations dans le Sud.
1) les conséquences de la libéralisation
sur la production.
La libéralisation signifiait la responsabilisation des
paysans et la fin des subventions de l'Etat. Dès lors les paysans sont
tenus de se procurer par leurs soins tout ce qui est nécessaire dans la
chaîne de production. En 1988-1989, la distribution gratuite des intrants
sera interrompue. Elle sera accompagnée de la suppression du
système de subventions aux engrais pesticides et herbicides. Le
programme de réforme du secteur engrais en 1993 imposera la
privatisation intégrale de la distribution des engrais. Pour ce qui
concerne le cacao et le café, on note ainsi l'entrée d'une
multiplicité d'acteurs privés dans le marché des
intrants.
Dans l'Ouest Cameroun, l'UCCAO, qui tirait donc ses ressources
de la vente du café arabica, connaît des problèmes
financiers et ses activités d'encadrement se ralentissent. L'Etat adopte
une politique dite de désengagement des activités assumées
auparavant en faveur du monde rural : fourniture d'intrants agricoles, conseils
techniques, commercialisation. Le secteur agricole connaît alors une
libéralisation sur fond d'abandon du soutien des fonds publics.
(Fongang, 2008).
Ainsi, l'affaiblissement considérable du rôle de
l'Etat lié à son retrait de l'appareil de production agricole,
sans une préparation suffisante pour assurer une bonne transition est
accentuée par la pénurie financière endurée par les
ministères en charge du secteur agricole et forestier, produit et
produira encore des conséquences néfastes sur la production du
secteur agricole au Cameroun Abena Nguema(2006).
2) les conséquences en ce qui concerne le
financement.
Le financement des opérations agricoles a
été progressivement abandonné a l'occasion de la
libéralisation. Le secteur privé notamment bancaire qui devait
reprendre le témoin n'a pas suivi. Dans le secteur cacao le financement
sur recettes d'exportations ou le recours au crédit se sont
substitués aux subventions et autres concours techniques de l'Etat.
Toutefois le constat démontre que seuls 7% des paysans ont accès
aux crédits. Bien que le secteur agricole représente 30% du PIB
de l'économie nationale, les statistiques révèlent que
seuls 8% des crédits bancaires sont alloués au financement des
activités agricoles. La cartographie des instituts de financement est
marquée par le rôle quasi exclusif des tontines et prêts
familiaux. Il convient donc de constater que l'accès des paysans aux
crédits bancaires est marginal. Le retrait de l'Etat du circuit de
financement par la liquidation du Crédit Agricole Camerounais (CAC) aura
pour conséquence une rupture des flux de financements des
activités agricoles. La difficulté d'accès aux
crédits pour les paysans est le fait d'une désorganisation du
secteur après le retrait de l'Etat. Plusieurs considérations
excluent les producteurs du système bancaire. En amont, la
volatilité des prix des produits agricoles, les risques de production et
les carences d'un système de garantie ou de cautionnement des
producteurs. En aval les carences d'une politique claire en direction du monde
agricole et les taux d'intérêts élevés
pratiqués par les banques. La création des organismes de micro
crédits destinés à financer les activités
communautaires est venue prendre le relais.
3) Les effets sur les prix
Dans la plupart des pays africains, le marché des
produits agricoles d'exportation est très largement sous le
contrôle de l'Etat par le biais des coopératives et des Caisses de
stabilisation (ou Marketing Board en Afrique anglophone). C'est aussi l'Etat
qui fixe par décret le prix d'achat au producteur et accorde
l'agrément aux exportateurs. Une situation très confortable qui
permettait d'engranger d'importantes marges bénéficiaires quand
les cours étaient à la hausse, mais aussi de répercuter
les baisses sur les producteurs. Le système mis en place par les
pouvoirs publics a nui à la fluidité du marché. Il a
créé, ici ou là, des goulots d'étranglement tout en
décourageant les producteurs par des prix peu incitatifs et
l'accumulation d'arriérés de paiements des récoltes
(Nzekoue, 1994).
Pour Mbianda (1993), une Caisse de Stabilisation fixe un prix
garanti à la production pour les produits destinés à
l'exportation et assume la différence entre ce prix et le cours
mondial. Les caisses de stabilisation, en raison des masses
financières importantes qu'elles ont eu à gérer, ont
été amenées à jouer un rôle très
important tant au niveau du commerce extérieur des PVD, du
développement de l'agriculture, de l'investissement industriel que du
fonctionnement des circuits financiers étatiques. Elles étaient
devenues une pièce maîtresse dans le processus de
développement de ces pays.
Mais pour Tollens cité par (Nzekoue, 1994), la
stabilisation telle que pratiquée jusqu'ici, a toujours consisté
à ramener les prix du café, du cacao ou du coton à la
baisse, jamais à la hausse. Quand les prix à l'exportation
étaient bons, comme en 1985, avec 1400 F/kg au port de Douala, le prix
d'achat au paysan ne dépassait pas 400 F/kg. Les Caisses de
stabilisation débordaient de centaines de milliards. Où est
passé tout cet argent ? Au lieu de servir à l'augmentation de la
productivité et à l'amélioration des conditions de vie du
monde rural, il a été gaspillé dans des projets
grandioses, improductifs, quand il n'a pas été affecté au
renflouement des entreprises publiques chroniquement déficitaires.
4) Les effets sur les intrants et la qualité
Avant la libéralisation, la fourniture d'intrants aux
agriculteurs travaillant pour l'exportation relevait pour l'essentiel
d'organismes publics. Les engrais, pesticides et semences étaient
importés ou produits localement par l'Etat et fournis aux agriculteurs,
généralement à titre gratuit. Leur coût était
déduit du prix versé par l'office ou les coopératives au
moment de l'achat de la récolte. La libéralisation des circuits
de vente de tous les intrants agricoles s'est faite parallèlement
à celle des circuits de commercialisation des cultures de rente et le
secteur privé prend aujourd'hui une part active aux transactions sur les
facteurs de production.
L'abolition de l'ancien système d'approvisionnement en
intrants et le net renchérissement de ceux-ci en raison de la
dévaluation et de la suppression des subventions se sont traduits par
une diminution de la consommation d'intrants due à une augmentation des
prix de ces derniers.
Magnuson et al(1985) pour leur part notent que les effets
négatifs de l'augmentation des prix des intrants sur la production
agricole imposent de sérieuses contraintes à la politique des
prix des intrants. Si le prix de la production demeure constant alors que le
coût des intrants augmente, la rentabilité de l'exploitation
diminue, et par suite les cultivateurs réduisent leurs achats et leur
production.
Au Cameroun, la libéralisation de la commercialisation
des engrais a eu lieu au début des années 90; elle s'est
accompagnée d'une suppression des importantes subventions
accordées aux utilisateurs de ces produits.
Néanmoins, après une chute au début des
années 90, la consommation est remontée quelques années
plus tard. Il est signalé que dans les provinces de l'Ouest et du
littoral les producteurs de café se rendent aujourd'hui compte de
l'utilité d'approvisionnements en intrants fiables et les
coopératives recommencent à leur fournir des intrants qu'ils
paient lors de la vente de la récolte. Il va de soi que les
coopératives accordent la priorité aux agriculteurs qui, en
dépit de la privatisation du secteur, continuent de s'adresser à
elles pour commercialiser leur production et dont elles pensent qu'ils
rembourseront leurs prêts.
2.2.10. INTRODUCTION DU CAFE A L'OUEST CAMEROUN
Dans l'Ouest comme dans le Nord-Ouest, l'introduction de la
culture de café est due à l'initiative des paysans camerounais.
La position de l'administration coloniale envers cette nouvelle production fut
importante pour la constitution des structures de commercialisation. Pour cela,
elle est brièvement décrite avant la présentation du
développement des structures de commercialisation.
Dans l'Ouest, l'introduction du café arabica remonte
aux années vingt (Mbapndah Ndobegang ,1985). Les premiers plants de
café provenaient de la station agricole de Dschang, ouverte en 1923, ou
de la mission catholique à Foumban. Durant les vingt premières
années, la production resta cependant modeste, une expansion rapide
commença à partir de la fin des années 40. Autour de
Foumban, un petit nombre d'Européens ouvrirent des plantations à
partir de 1929, après avoir vu les résultats impressionnants des
planteurs camerounais. Le robusta a été introduit par des
émigrés retournant du Moungo.
Pour l'administration coloniale française
l'approvisionnement en main d'oeuvre et en biens vivriers des plantations et
des chantiers publics était une priorité pour la région,
et dans cette perspective, l'expansion de la production de café
constituait une menace. L'administration désirait pour cela restreindre
la culture du café à une élite locale de grands planteurs
comme base du pouvoir colonial. A cela se conjugua une forte pression de la
part des planteurs européens pour endiguer la concurrence par les
producteurs locaux.
Cette réglementation de la production de café
par l'administration française joua un rôle important dans le
développement d'abord modeste de la culture du café. Après
la deuxième guerre mondiale, les tensions sociales furent telles, que
l'administration fut forcée de libéraliser la culture du
café, et c'est suite à cette libéralisation que l'Ouest
connût une forte expansion de la production de café (Mbapndah
Ndobegang, 1985)
2.2.11. LA COMMERCIALISATION DU CAFE
La commercialisation du café, était cependant
depuis son début étroitement en rapport avec les
stratégies coloniales et a joué un rôle important pour le
financement des efforts de développement coloniaux. Cette fonction resta
essentielle aussi après l'Indépendance et cela explique
l'influence croissante de l'État sur les structures de
commercialisation. Les structures ainsi mises en place ont été
assez opérationnelles. L'accès au marché mondial
était assuré. Pour les paysans la garantie d'achat des
coopératives donnait une sécurité bienvenue. Mais la
constitution des structures de commercialisation sous l'influence croissante de
l'État signifie aussi l'exclusion progressive de la concurrence et la
mise en place d'une administration coopérative et des caisses de
stabilisation. L'importance stratégique du café pour
l'État a donc induit des structures de commercialisation
spécifiques.
1) L'accès au marché mondial
Au niveau mondial, le marché de café existait
déjà au moment où les producteurs camerounais
s'engagèrent dans la production. Leur problème était la
constitution des structures de commercialisation au niveau régional et
national.
2) Sur le plan national
Fark-Grüninger (1991) note que l'histoire de
l'organisation de la commercialisation du café au Cameroun est longue et
complexe. Des structures différentes ont émergé dans les
deux provinces4. A l'Ouest, même les deux types de
café, l'arabica et le robusta, sont commercialisés au sein de
structures distinctes. La commercialisation à l'ouest n'était pas
très difficile car, elle était reliée au Sud par une
route. A travers les maisons de commerce installées à Nkongsamba,
la commercialisation s'organisa sans trop de peine.
4 L'ouest et le nord-ouest sont les deux grandes zones
de production de café au Cameroun .L'arabica plus à l'ouest et le
robusta plus dans le nord-ouest.
3) L'évolution du système de
commercialisation du café à l'Ouest
A l'Ouest, le contrôle de la production et de la
commercialisation par l'administration était l'élément le
plus important. Le Syndicat des Planteurs du Café fut créé
à l'initiative des colons européens en 1932 pour restreindre la
concurrence par les plantations camerounaises. Il était en grande partie
géré par l'administration coloniale et il englobait toute la
région de l'Ouest. Les planteurs camerounais étaient
obligés d'y adhérer. La commercialisation à travers cet
organisme était nettement moins profitable que la vente directe à
des commerçants à Nkongsamba pour les producteurs. Jusqu'
à l'Indépendance, chaque subdivision avait sa propre
coopérative5. Ces coopératives
organisaient la collecte, le transport et le stockage de la récolte des
producteurs très dispersés. Elles vendaient aux grandes
sociétés commerciales et se substituèrent donc aux petits
commerçants privés. Dans le secteur arabica, cette substitution
fut assez complète Gabelmann, Ekkehart (1971) cité par
Fark-Grüninger (1991). Par contre dans le secteur du robusta, les usiniers
privés dominaient le marché et les trois coopératives ne
réussirent pas à s'imposer. Leur part du marché resta
faible.
Pour se défendre contre les conditions médiocres
de commercialisation à travers ces coopératives, les producteurs
créèrent leur propres structures coopératives: le Syndicat
Agricole des Planteurs Bamilékés et plus tard la COOPCOLV. Mais
suite à une série de très mauvaises campagnes dans les
années 50, toutes ces coopératives furent paralysées.
L'administration intervint pour rendre le système coopératif
à nouveau opérationnel (Champaud, 1983). En 1958, elle regroupa
toutes les coopératives d'arabica au sein de l'UCCAO, qui obtient en
même temps le monopole pour la province de l'Ouest. A
cause de la concurrence des commerçants privés, un regroupement
des coopératives de robusta en 1969 (UCCROCAM, Union des
coopératives de café robusta de l'Ouest Cameroun) eut moins de
succès que l'UCCAO, et en 1978, la commercialisation coopérative
de robusta fut également reprise par l'UCCAO.
2.2.12. LES ENJEUX DE LA LIBERALISATION DES FILIERES
AGRICOLES
Fongang (2010) note que dans les filières d'exportation,
des organisations de producteurs créées par l'État
servaient de relais aux sociétés de développement pour
la
5 Foumbot: 1930/31, Dschang 1932 (Coopcolv: 1948),
Bafoussam 1937, Mbouda 1958, Bafang: 1958, Bangangté: 1961.
collecte des produits agricoles, la distribution d'intrants,
etc. Ces organisations avaient également très souvent des
missions de développement régional. Elles étaient
contrôlées par l'État, qui désignait leurs
responsables exécutifs, s'assurant ainsi une influence sur les
dynamiques paysannes. C'était le cas de l'Union centrale des
coopératives agricoles de l'Ouest Cameroun (Uccao) et des groupements
paysans autour de la Société de développement du coton
(Sodecoton) au nord du pays.
Mais Dans un contexte dominé par la crise
économique et l'échec de la politique interventionniste, le
début des années 90 va marquer le désengagement de
l'État camerounais du secteur agricole.
C'est alors que pour la CNUCED et l'ONCC(2009), le vent des
libertés qui a soufflé dans le monde et sur notre pays depuis les
années 1990, a donné lieu a un très vaste mouvement de
dérèglementation avec notamment, la libéralisation des
activités économiques plus concrètement le
désengagement de l'Etat dans les secteurs productifs.
Ainsi, le processus de libéralisation engagé en
Afrique au sud du Sahara depuis la fin de la décennie 80 se traduit par
des changements structurels profonds dans la configuration des agricultures
familiales africaines ; la libéralisation induit un mouvement de
différenciation accéléré des agricultures
caractérisé par deux phénomènes qu'il convient de
détailler et que sont la croissance du risque économique pour les
agriculteurs et la croissance des asymétries entre les différents
agents du secteur agricole.
Ondoa(2006) remarque alors que dans la mise en oeuvre du
processus de libéralisation, l'Etat va aussi supprimer les
mécanismes de régulation administrée ; laissant les
producteurs agricoles, peu préparés à s'engager sur de
nouveaux types de relations basées sur la négociation et
l'établissement de liens contractuels avec des prestataires
généralement plus aguerris.
Les producteurs doivent d'abord compter sur leurs propres
forces pour affronter la compétition internationale, tant à
l'exportation que sur leurs marchés intérieurs où ils
subissent les prix de dumping des excédents importés des pays
industrialisés ; mais aussi pour résister à une plus
grande instabilité des prix liée à la fin des protections
de marché et des accords internationaux sur les produits de base,
à la fin des soutiens et de la coordination administrée.
Le bilan de la libéralisation des filières
agricoles africaines est sans équivoque : l'État,
précédemment omniprésent dans le secteur agricole, s'est
largement retiré d'un ensemble d'activités, notamment celles de
la commercialisation et de la transformation de la production primaire. Ce
désengagement de l'État s'est accompagné, à des
degrés très divers, d'un appui à la professionnalisation
des producteurs et par l'ébauche de la constitution d'une
interprofession qui regroupe les différents acteurs des
filières.
Le désengagement des États, avec l'arrêt
de l'administration des filières par des offices publics, n'a pas
seulement affecté les prix des produits ou des intrants, il a aussi
lourdement modifié l'accès aux différents services
agricoles. L'austérité budgétaire de l'ajustement et
l'impératif de privatisation ont supprimé (ou durement
réduit) les différentes structures d'appui à l'agriculture
(sociétés publiques et parapubliques, projets, administrations
techniques) avec comme conséquence l'assèchement des
approvisionnements, du conseil technique, du crédit, voire des
difficultés de commercialisation.
Amadou Fall (2009) souligne alors que les stratégies
néolibérales tendant à faire passer l'Afrique d'une
économie dominée par les acteurs publics à une
économie régie par le marché, sous la houlette des
institutions de Bretton Woods, n'ont pas eu les effets attendus sur la
production agricole et le revenu des ruraux. Avec le « moins d'Etat »
et l'abandon des paysans à eux-mêmes, elles se
sont plutôt traduites par le renchérissement des intrants et leur
faible utilisation, une désorganisation des cycles culturaux, la chute
des rendements, l'aggravation des difficultés d'écoulement des
récoltes et des prix aux producteurs fort peu
rémunérateurs, tous phénomènes accentués par
un désinvestissement massif du monde rural. La réduction de
l'intervention des Etats a laissé l'agriculture et le
développement rural sans soutien au crédit et à la
commercialisation, et sans services de fourniture d'intrants efficaces.
L'investissement dans les infrastructures a ralenti ou régressé.
Les politiques agricoles n'ont pas eu les moyens de leur mise en oeuvre.
Cheikh (2006) lui emboîte le pas en signalant que bien
que de nombreux pays africains aient adopté ces vingt dernières
années des réformes économiques parfois draconiennes, les
avantages de la libéralisation du commerce qui avaient été
promis : hausse des investissements étrangers directs, ouverture des
marchés du Nord et accroissement du transfert de technologies et de
l'assistance technique ne se sont pas matérialisés.
Au contraire comme le note le CTA dans son Programme de radio
rurale 2002/5, On a assisté en effet au démantèlement des
politiques publiques et au désengagement de l'Etat, au moment
précis où les producteurs africains avaient le plus besoin
d'appui. Conjugué a cela le fait que les agricultures africaines sont
maintenant en concurrence directe avec des agricultures plus puissantes, mieux
dotées et largement subventionnées, il est évident que les
producteurs africains sont largement désavantagés. Il est aussi
un fait incontestable que les agriculteurs pauvres ont
généralement beaucoup moins profité de la
libéralisation des filières que les propriétaires des
grandes exploitations, ceci en raison notamment du prix élevé des
intrants.
Dans le cas du café et du cacao, au Cameroun, la
transformation en 1991 des statuts de l'ONCPB, l'Office National de
Commercialisation des Produits de Base, qui avait jusqu'alors le monopole des
achats et de la commercialisation, a été l'ébauche de la
libéralisation de ces deux filières, qui s'est poursuivie
à partir de 1995 avec la suppression définitive des monopoles
d'achat, des concessions et du système de quotas d'achat.
A cet effet, Alary(1994) remarque alors que c'est
l'enfermement du Cameroun dans la logique de l'économie de rente qui
explique ainsi la fragilisation de son économie lors du retournement des
cours des principales matières premières tropicales. Les recettes
à l'exportation du café arabica et robusta et du cacao
représentent en 1990-1992, près de 27 % des recettes
extérieures et plus de 75 % des recettes agricoles.
1) Les effets sur la commercialisation
Dans toute l'Afrique, les agriculteurs opèrent
aujourd'hui dans un système de marché et sont donc responsables
de la commercialisation de leur production et des prix qu'ils obtiennent. Si
dans la plupart des cas, cette situation s'est traduite par une
précarité accrue, en revanche, grâce au processus de
libéralisation, les agriculteurs bénéficient
généralement aujourd'hui d'une part plus élevée des
prix F.O.B (Shepherd et farolfi ,1999). La disparition des offices de
commercialisation et des unions de coopératives inefficaces et
l'abaissement des taxes prélevées sur les agriculteurs sous la
forme des retenues effectuées par les offices, de même que
l'intensification de la concurrence entre les acheteurs dans la plupart des
pays, semblent avoir eu un effet bénéfique sur le revenu des
agriculteurs, même si le renchérissement des intrants a
annulé une partie des gains obtenus.
Ainsi, Van Der Laan (1992) a estimé qu'un pays en
développement a intérêt à confier la
commercialisation des exportations à un office compétent
plutôt que de l'abandonner au secteur privé, qui, selon lui, a
davantage de difficultés que les offices pour obtenir des financements.
Il indique en conclusion que la privatisation du système peut aussi
aboutir à la constitution de cartels. Enfin, de petites entreprises
privées ne sont pas à même de bénéficier
d'économies d'échelle, notamment dans le domaine du transport
international.
2.2.13. L'Uccao face à la libéralisation des
filières cacao café à l'Ouest
Pendant ses années de prospérité, l'Uccao
a effectué des réalisations importantes et diversifiées
allant du domaine social au domaine économique en passant par les
infrastructures de base en milieu rural. C'est alors que pendant une trentaine
d'années, l'Uccao était devenue un puissant instrument de
développement économique et social dans la province de l'ouest
assurant l'encadrement de plus de 110 000 planteurs (Uccao,2008).Elle constitue
avec ses coopératives membres la plaque tournante de toute oeuvre de
développement à l'ouest ,et jusqu'à l'avènement de
la crise économique de 1987 suivie de la double libéralisation de
la commercialisation des produits de base et du mouvement coopératif, un
exemple de réussite coopérative.
Cette double libéralisation sur le plan national a eu
des conséquences dont le libre champ laissé aux intervenants de
tous bords sans expérience et véreux, fragilisant ainsi l'Uccao
et ses coopératives et abandonnant les producteurs à leur sort,
la baisse des prix aux producteurs, la détérioration de la
qualité, le découragement des producteurs, la rude épreuve
des mécanismes de stabilisation initiée par le gouvernement.
2.1.14. TYPES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION
DES CULTURES D'EXPORTATION LIBERALISES.
La libéralisation a considérablement
modifiée les circuits de commercialisation des cultures d'exportation. A
cet effet, Shepherd et Farolfi (1999) ont alors identifié trois circuits
de commercialisation des cultures d'exportation libéralisés.
- Dans les pays où la commercialisation des cultures
d'exportation a été libéralisée de façon
plus ou moins intégrale pendant une courte période de transition
sans véritable planification préalable; le circuit se
présente ainsi qu'il suit :
Exportations
Office de Commercialisation
Antennes de l'office et acheteurs privés
Unités nationales de transformation Secondaire
Coopératives
Producteurs
Figure 1 : Circuit de commercialisation de cultures d'exportation
partiellement libéralisées Source :Shepherd et Farolfi (1999)
Dans ce schéma, on remarque que le producteur pouvait
vendre sa production soit à la coopérative soit aux antennes de
l'office qui ensuite la transmettaient à l'office qui était les
seul à pouvoir vendre sur le marché local ou international .A ce
niveau, l'office conserve encore son monopole de commercialisation. La Figure 6
décrit une démarche semblable à celle adoptée au
Ghana. Bien que le secteur de la commercialisation du cacao sur le plan
national ait été ouvert à la concurrence en 1992, l'office
de commercialisation (COCOBOD) conserve la mainmise sur les exportations.
- Dans les pays où l'Etat a opéré un
retrait progressif des secteurs de l'achat aux exploitants, de la vente
à l'exportation et de la transformation des produits agricoles, la
situation est la suivante :
EXPORTATIONS
EXP Office
Office national de commercialisation + Exportateurs
privés
Union de coopératives (a) et acheteurs privés(b)
Unités nationales de transformation Secondaire
Coopératives
Producteurs
Figure 2 Circuit de commercialisation des cultures d'exportation
libéralisées
Source : Shepherd et Farolfi (1999)
Cette situation s'apparente à la première mais
à la seule différence que les offices de commercialisation sont
en concurrence avec les exportateurs privés qui ont cet avantage de
pouvoir vendre aux entreprises locales et vendre aussi sur le marché
international. La commercialisation ici est donc partagée entre les deux
acteurs. La figure 7 décrit la situation actuelle de nombreux pays,
où les négociants sont en concurrence à tous les niveaux
de la chaîne de commercialisation. Le cas du café en Ouganda en
est un bon exemple. La libéralisation s'est traduite par l'abolition du
monopole dont bénéficiait le Coffee Marketing Board dans le
secteur de la commercialisation des exportations.
- Enfin, le troisième circuit de commercialisation
s'établit dans les pays où le système d'achat de la
production agricole a été libéralisé
progressivement, la commercialisation étant maintenue sous le
contrôle d'entreprises para-étatiques ainsi qu'il suit :
Office de commercialisation
Contrôle
Exportateurs privés
Union
de coopératives et acheteurs privés
Co-operatives
Unités de transformation Secondaire nationales
Farmers
Figure 3: Circuit de commercialisation des cultures
d'exportation totalement privatisée Source : Shepherd et
Farolfi (1999)
La figure 3 décrit la situation dans laquelle l'Etat
s'est totalement retiré du secteur de la commercialisation (interne et
externe) mais a maintenu en place un organisme chargé d'assurer le
contrôle de la qualité, de collecter et de diffuser des
informations de nature commerciale et d'assurer l'encadrement
général du secteur. Cette situation, qui est celle du Cameroun,
s'applique aussi en Tanzanie. Le Nigeria applique le même modèle,
mais après la dissolution de l'office de commercialisation aucun
mécanisme de contrôle n'a été introduit. Au
Cameroun, 193 exportateurs de cacao sont actuellement titulaires de licences
mais 80 pour cent des exportations sont assurées par six d'entre eux
seulement. La plupart des grandes sociétés sont des filiales de
multinationales.
.
CHAPITRE 3 METHODOLOGIE
3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1.1 Le milieu physique
La Région de l'Ouest couvre une superficie de 13 891
Km2 représentant environ 2,8% de la superficie du Cameroun.
Elle s'étend entre le 5è parallèle Nord et le 6è
parallèle sud d'une part, le 10è et le 11è méridien
Ouest d'autre part. Elle est limitée par : la Région du
Nord-Ouest à l'Est et au nord-ouest, la Région du Centre à
l'Est, la Région du Littoral au sud la Région du Sud-ouest
à l'Ouest et la Région de l'Adamaoua au Nord.
Le relief est généralement accidenté. La
Région de l'Ouest est essentiellement constituée de grandes zones
de relief : les Plateaux qui se situent entre 800 et 1600m d'altitude ; les
plaines, situées entre 500 et 800 m d'altitude ; les zones d'altitude
variant de 1500 à 2500 m d'altitude et les chaînes de
montagnes.
Quatre principaux cours d'eau traversent la Région sans
toutefois l'arroser abondamment. Ce sont : Le Nkam grossi par la Menoua, Le
Noun, plus important affluent du Mbam, le Mbam et le Ndé.
Le climat est du type soudano-guinéen
tempéré par l'altitude. Il est marqué par deux saisons
distinctes : une saison de pluie allant du 15 Mars au 15 Novembre avec des
précipitations moyennes qui se situent autour de 1 600 mm et une saison
sèche du 15 Novembre au 15 Mars avec des températures moyennes
qui varient entre 34 et 40°C. Les minima se situent à 9°C.
La végétation présente trois
caractéristiques à savoir : les vestiges de la forêt
littorale primaire au sud de la région ; les forêts secondaires et
la savane boisée entrecoupée de galeries forestières du
Centre.
Les sols sont très variés en fonction de
l'interaction des différents facteurs qui ont présidé
à leur formation. Mais la majeure partie de la Région est
constituée de sols ferralitiques (ultisols et oxisols) formés sur
des roches mères à propriétés diverses (acides,
basiques, métamorphiques ...), et des sols volcaniques (Andosols). La
superficie totale des terres cultivées est d'environ 200 000 ha
(recensement agricole 1986), représentant 16% de la superficie physique
totale. L'ensemble des terres cultivables est estimé à plus de
400 000 ha (29% de la superficie de la Région). Un important potentiel
de terres cultivables non encore
mis en valeur existe dans les zones moins peuplées. Par
contre dans les zones les plus peuplées, toutes les terres cultivables
sont exploitées à l'exception de quelques bas-fonds.
L'économie de la région est essentiellement
agricole et fondée sur deux groupes de cultures ; d'une part les
cultures de rente (café arabica, café robusta, cacao, thé)
et d'autre part les cultures vivrières dont la gamme très
variée comporte (maïs, haricot, pomme de terre, arachide, plantain,
igname) sans oublier les cultures maraichères et fruitières
(tomate, chou, pastèque, haricot vert, légumes divers etc)
.L'élevage et la pêche sont relativement moins importants par
rapport à l'agriculture . L'Ouest possède une bonne richesse
artisanale dont les principales filières de production sont : Les
métaux, l'assemblage métallique, la sculpture sur bois, le
tissage et la poterie.
3.1.2. Le milieu humain
Suivant les données du recensement démographique
de 1987, la population de la Région de l'Ouest était
estimée à 1339 791 habitants. Actuellement, après le
troisième recensement général de la population et de
l'habitat (3eRGPH) effectué en 2005, la population de la
Région de l'Ouest est estimé à 1 720 047(INS, 2010) soit
une densité de population de 123,8 habitants au Km2. Et un
taux d'augmentation de la population de 1,28%.La population de la Région
de l'Ouest comprend essentiellement deux grands groupes ethniques
caractérisés par leurs moeurs et leurs habitudes: Les
Bamilékés, peuplant les sept départements de la rive
droite du Noun et les Bamoum installés sur la rive gauche du Noun.
Ces deux grands groupes ethniques sont mélangés
avec des minorités Tikar, des Mbo. On note aussi la présence des
minorités Bororos dans quelques-uns des départements de la
Région. Cette population est très inégalement
répartie dans ses huit départements .La population rurale est
estimé à 1 295 745 soit 1 166 169 (DRADER/O, 2009) d'actifs
agricoles ce qui confirme le fait que la population de l'Ouest est
majoritairement agricole comme celle du Cameroun en général.
3.2. Raisons du choix de la région
d'étude
La région de l'Ouest a été choisie pour
notre étude parce que c'est une zone fortement agricole et elle est
caractérisée par le dynamisme de ses populations. Zone de forte
production du café et principalement du café arabica, elle a subi
les effets de la libéralisation des prix du café et de la
disparition des organismes qui ont eu à financer cette production a
travers les coopératives telles que l'UCCAO d'où les raisons qui
expliquent le choix ainsi fait.
3.3. ECHANTILLONNAGE
Les unités d'analyse sont les planteurs de café
membre pour la plupart des coopératives de l'UCCAO. Ceci s'explique par
le fait que les producteurs rencontrés dans cette condition sont mieux
éclairés pour nous donner des informations pertinentes sur leur
activité agricole puisqu'ils sont pour la plupart des producteurs ayant
vécus la période de l'assistance de l'Etat au secteur agricole
dans les années 80 et la période dominée par la
libéralisation dans les années 90. Ne disposant pas de base de
données disponibles, nous
avons choisi au total 50 producteurs, pour enfin ne faire une
enquêté qu'auprès de 30 planteurs. Ce choix est en effet
raisonné puisque c'est en fonction de leur degré d'appartenance
à la filière café que les producteurs ont
été choisis. Ainsi, Le critère préférentiel
dans le choix de ces planteurs a été le nombre d'années
passées dans la culture du café, car les planteurs les plus
âgés sont les plus indiqués pour nous édifier sur
les problèmes qu'a connu le café camerounais et sur le
fonctionnement du système coopératif autrefois et aujourd'hui.
C'est ainsi que tous les planteurs que nous avons interrogé
étaient âgés de plus de 50 ans et avait une
expérience d'au moins 30 ans au service de la caféiculture.
3.4. LES DONNEES ET LEURS SOURCES
Les données utilisées sont de deux sources : les
données de sources primaires et les données de sources
secondaires.
343.1. LES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES
Elles proviennent des interviews auprès de quelques
planteurs fils d'anciens planteurs de café et d'une enquête
réalisée auprès de 30 planteurs ayant une très
longue expérience au service de la caféiculture. On a obtenu les
données sur les caractéristiques de l'enquêté, sur
sa connaissance des organismes, sur les intrants agricoles et le traitement
phytosanitaire de son exploitation, sur la production agricole et la
commercialisation. Le questionnaire en annexes éclaire davantage sur les
données collectées.
3.4.2. LES DONNEES DE SOURCES SECONDAIRES
Elles ont été obtenus à partir de
quelques documents encore existant au sein de l'UCCAO, à la
Délégation régionale de l'agriculture et du
développement rural de l'Ouest (SPPESA), des articles et documents
consultés sur internet et dans la bibliothèque centrale de
l'Université de Dschang .Ces données concernent notamment le
volume de financement transmis au monde rural, l'évolution de la
production de café arabica et robusta au Cameroun et à l'Ouest,
les prix aux planteurs et les prix FOB des cafés Arabica et Robusta,
l'évolution des surfaces cultivées.
3.5. REALISATION DES OBJECTIFS ET TECHNIQUES D'ANALYSE
3.5.1. REALISATION DES OBJECTIFS
Le premier objectif est relatif à l'étude de la
performance de l'activité agricole dans la région de 1980
à 2000. Il permet de comparer le niveau de production des planteurs
pendant deux périodes (80-90 ; 90-00), de voir quelle est
l'évolution des terres cultivées et de comparer la
quantité d'intrants pendant toute la période, d'évaluer le
degré de traitement de exploitation.
Pour atteindre cet objectif, il sera question d'utiliser les
moyennes et les pourcentages dont les résultats seront
présentés dans les tableaux, sous forme de courbes et
d'histogrammes.
Le test de student pourra être utilisé pour valider
les hypothèses.
Le deuxième objectif vise à déterminer la
contribution des coopératives dans l'encadrement des producteurs.
Pour réaliser cet objectif, il est question
d'identifier les différentes techniques qui ont été mises
en place par les coopératives pour encadrer les planteurs et de voir
quel a été leur apport pour ces derniers.
Le troisième objectif est relatif à l'analyse du
comportement des paysans avant et après la libéralisation. Il
vise à déterminer quelles ont été les
différentes orientations des planteurs et de voir quel a
été leur degré de réalisation pendant les deux
périodes. Les moyennes, fréquences, pourcentages serviront pour
la réalisation de cet objectif. Les résultats seront
présentés dans les tableaux.
Avec le quatrième objectif, il s'agit de voir à
quel point la libéralisation a entraîné la réduction
du rendement des producteurs .A partir des quantités produites, de leur
degré d'utilisation des engrais, de leur façon d'entretenir les
plantations après les années 90, nous pourrons atteindre cet
objectif.
3.5.2. TECHNIQUE D'ANALYSE
Les données recueillies sur le terrain ont
été codifiées et statistiquement analysées avec le
logiciel Excel version 2007 et SPSS. Pour mieux analyser les résultats,
des tableaux ont été établis, des graphiques et courbes
présentés à partir des données collectées.
Ces techniques graphiques, mathématiques et statistiques concernent
principalement l'analyse des fréquences et de leur distribution ainsi
que celle des liaisons entre les variables. Les outils d'analyse
utilisés comprennent : la moyenne, l'écart-type, les
pourcentages
.
3.5.3. Test des hypothèses
Nous avons utilisé le test de student qui est un test
de comparaison de moyennes pour vérifier les hypothèses selon
lesquelles la libéralisation aurait des effets significatifs sur la
production et la quantité d'engrais utilisée.
Notre échantillon est apparié car, on
considère 30 producteurs dont on étudie l'évolution des
quantités produites et l'évolution des quantités d'engrais
consommées avant et après la libéralisation. Le test de
student applicable aux échantillons appariés de petite taille
car, N<=30 est utilisé pour tester les hypothèses
H0 m = 0 : la libéralisation n'a pas influencé les
quantités
H1 m # 0 : la libéralisation a eu une influence sur les
quantités
La variable statistique à tester est un Mn
étant la taille de l'échantillon qui est la moyenne de la
différence de quantité entre les deux périodes
Avec . Or l'estimateur sans biais est
D'où tn-1 ddl Mn N(0, )
Pour ce qui est de la règle de décisions si Z
appartient à l'intervalle de rejet, on accepte H1 ; dans le cas
contraire, on accepte H0.
3.6. FAIBLESSES DE L'ETUDE
Notre étude portant sur une période de temps
très longue (20 ans), a connu plusieurs difficultés. D'abord en
ce qui concerne le volet financement, nous avons été
limités par nos moyens financiers, ce qui a donc influencé le
nombre de producteurs rencontrés. Le type de planteurs à
rencontrer n'a pas toujours été facile pour nous, car il fallait
rencontrer parmi les planteurs ceux qui avaient travaillé pendant la
période interventionniste et pendant la période libérale.
Il est évidemment difficile de déterminer un échantillon
du fait du manque de données sur les planteurs de cette
catégorie. Néanmoins nous avons pu rencontrer 30 producteurs
respectant ces critères.
L'autre grosse difficulté a résidé au
niveau de la documentation. En effet, trouver les documents, voire certaines
données qui cadrent avec notre travail auprès de certaines
structures s'est presque toujours révélé infructueux.
CHAPITRE 4
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
La situation de l'agriculture au Cameroun en
général et à l'Ouest en particulier a connu une certaine
mutation. De la situation dominée par l'intervention de l'Etat, elle
s'est vu libéralisée en plusieurs points. Pour mieux
appréhender cette situation évolutive, nous commencerons par
présenter dans ce chapitre l'évolution de la situation agricole
à l'Ouest Cameroun de la période 1980 à 2000 qui
résume les deux grandes périodes ayant dominé
l'agriculture au Cameroun.
4.1. L'EVOLUTION DU PAYSAGE AGRICOLE A L'OUEST
Comme dans la plupart des grandes zones de production du pays,
l'agriculture à l'Ouest est dominée par une spéculation
qui la caractérise : le café
4.1.1. EVOLUTION DE LA PRODUCTION CAFEIERE A L'OUEST DE
1983-2000
A l'Ouest deux types de café sont produits : le
café arabica (Coffea arabica) et le café robusta ( Coffea
canephora) comme le montre le tableau 5 et les figures 4,5,6 et 7 .
Tableau 5 : Évolution de la production de
café et des superficies dans la région de l'ouest de 1983
à 2000
années
|
production en tonnes robusta
|
superficies
en ha robusta
|
production en tonnes arabica
|
superficies en ha arabica
|
1983
|
16 129,8
|
54 792,12
|
13 737,15
|
103 375,2
|
1984
|
39 665,83
|
56 718,83
|
13 399,79
|
104 422,1
|
1985
|
33 589,69
|
57 496,2
|
15 590,6
|
105 299,5
|
1986
|
37 771,62
|
57 814,07
|
17 699,19
|
106 963,3
|
1987
|
22 475,5
|
58 996
|
10 960
|
79 991
|
1988
|
33 359
|
60 717,7
|
15 397,75
|
80 220,7
|
1989
|
24 041,13
|
60 717,7
|
10 736,54
|
80 280,7
|
1990
|
21 740
|
nd
|
8080,51
|
nd
|
1991
|
21494
|
nd
|
13 233
|
nd
|
1992
|
10 116
|
nd
|
7910,76
|
nd
|
1993
|
14 268,08
|
nd
|
6689,69
|
nd
|
1994
|
21300
|
nd
|
12 016
|
nd
|
1995
|
27 140,07
|
nd
|
5951,64
|
nd
|
1996
|
23 235
|
nd
|
4804,63
|
nd
|
1997
|
12876
|
37 898
|
2613
|
63 774
|
1998
|
14 755
|
38 220
|
5270
|
65261
|
1999
|
19 022
|
nd
|
10 346
|
nd
|
2000
|
17 742 ,78
|
nd
|
18 369
|
nd
|
Source : DRADER/O SPPESA
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
20000,00 15000,00 10000,00 5000,00
Figure 4 : évolution de la production de
café robusta au Cameroun de 1980 à 2000
40000,00 35000,00 30000,00 25000,00 20000,00 15000,00
10000,00
|
|
|
|
|
|
Libéralisation totale du sous secteur robusta
|
|
|
|
|
|
|
Figure 5 : évolution de la production de
café arabica au Cameroun de 1980 à 2000
Libéralisation totale du sous secteur arabica
|
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Figure 6 : évolution de la production de Figure
7: évolution de la production de
café Robusta à l'ouest Cameroun 1983 à
café Arabica à l'ouest Cameroun de 1983
2000 à 2000
Ces courbes nous montrent l'évolution de la production
caféière (arabica et robusta) à la fois au Cameroun et
à l'Ouest. Cette comparaison nous montre exactement que
l'évolution de la production des deux types de café est similaire
au plan national et au plan local. Pour ce qui est du robusta, Cette courbe
présente une évolution en dents de scie de 1980 à 1990
avant de commencer à chuter de cette date jusqu'à son pire niveau
en 1992. Pour ensuite rebondir jusque dans les années 1995 puis rechuter
en 1997 avant de croitre a un taux décroissant.
Pour ce qui est de la production d'arabica, la tendance est
plutôt à la baisse et atteint un niveau critique en 1997 avant de
rebondir à un taux croissant.
Cette tendance s'observe bien avec l'évolution de la
production caféière du groupe UCCAO de 1986 à 2006 comme
le montre le graphique suivant :
Figure 8 : Evolution de la production
caféière au sein du groupe UCCAO de 1986 à 2006 Source :
auteur, à partir des données compilées des productions des
coopératives
Le graphique illustre bien l'évolution de la
quantité de la production du café par le groupe UCCAO. Il s'agit
ici des deux variétés de café, arabica et robusta. Il
apparait que la production caféière atteint le sommet en 1987
avec une quantité de 31 451 tonnes. C'est à partir de cette
année que commence la décroissance de la production et cette
quantité ne sera plus jamais atteinte. Le graphique nous montre bien
qu'à partir de 1994, la production pique du nez et connait une vive
décroissance jusqu'à atteindre des seuils jamais connu par le
passé. C'est ainsi que depuis lors, le niveau de production ne
dépasse pas les 10 000 tonnes.
Cette tendance baissière peut être
expliquée par plusieurs facteurs. C'est ainsi que pour Mounkama ( 2000),
cette évolution s'explique par le fait qu'au début des
années 1990, la filière café a subi de plein fouet la
libéralisation du secteur avec notamment l'effondrement
des cours mondiaux, l'incapacité de suivi du
système de stabilisation des prix mis en place à cette
période par l'Etat, la liquidation des structures d'appui à la
caféiculture, notamment l'Office de Commercialisation des Produits de
Base (ONCPB).
4.1.2. Évolution du prix planteur
L'évolution de la production caféière
peut s'expliquer par les variations des prix payés aux planteurs .En
effet la libéralisation a eu un certain nombre de conséquences
sur les prix. On peut évoquer la fixation unilatérale des prix
par les exportateurs, la négociation déséquilibrée
dans la fixation des prix, les écarts énormes entre les prix FOB
et ceux bords champs (la barre des 65% est difficilement
dépassée, s'agissant de la part du producteur).Ainsi,
l'évolution du prix au planteur peut être observée dans les
tableaux 6 et 7 qui suivent pour ce qui est des café arabica et
robusta.
Tableau 6 : Evolution FCFA du prix planteur en
Pourcentage du prix FOB 1980/1981 à 1999/2000
Campagne
|
Café Robusta
|
Prix Planteur
|
Prix FOB
|
%
|
1980/1981
|
320
|
521
|
61,4
|
1981/1982
|
330
|
602
|
54,8
|
1982/1983
|
350
|
695
|
50,4
|
1983/1984
|
390
|
1140
|
34,2
|
1984/1985
|
430
|
1174
|
36,6
|
1985/1986
|
440
|
1013
|
43,4
|
1986/1987
|
440
|
847
|
51,9
|
1987/1988
|
440
|
576
|
76,4
|
1988/1989
|
440
|
507
|
86,8
|
1989/1990
|
175
|
292
|
59,9
|
1990/1991
|
155
|
270
|
57,4
|
1991/1992
|
155
|
234
|
66,2
|
1992/1993
|
100
|
274
|
36,5
|
1993/1994
|
270
|
628
|
43,0
|
1994/1995
|
700
|
1089
|
64,3
|
1995/1996
|
500
|
853
|
58,6
|
1996/1997
|
400
|
614
|
65,1
|
1997/1998
|
550
|
873
|
63,0
|
1998/1999
|
260
|
872
|
29,8
|
1999/2000
|
170
|
370
|
45,9
|
Tableau 7 : Evolution FCFA du prix planteur en
pourcentage du prix FOB 1980/1981 à1999/2000
Campagne
|
Café Arabica
|
Prix Planteur
|
Prix FOB
|
%
|
1980/1981
|
340
|
573
|
59,3
|
1981/1982
|
350
|
735
|
47,6
|
1982/1983
|
370
|
928
|
39,9
|
1983/1984
|
410
|
1177
|
34,8
|
1984/1985
|
450
|
1350
|
33,3
|
1985/1986
|
475
|
1412
|
33,6
|
1986/1987
|
475
|
765
|
62,1
|
1987/1988
|
475
|
727
|
65,3
|
1988/1989
|
475
|
816
|
58,2
|
1989/1990
|
250
|
423
|
59,1
|
1990/1991
|
250
|
420
|
59,5
|
1991/1992
|
250
|
320
|
78,1
|
1992/1993
|
200
|
740
|
58,8
|
1993/1994
|
550
|
1500
|
74,3
|
1994/1995
|
110
|
998
|
73,3
|
1995/1996
|
600
|
1200
|
60,1
|
1996/1997
|
680
|
1200
|
56,7
|
1997/1998
|
500
|
1000
|
41,7
|
1998/1999
|
580
|
1100
|
58,0
|
1999/2000
|
520
|
570
|
47,3
|
Source : ONCC
4.1.3. LES ETAPES DU DESENGAGEMENT DE L'ETAT
Jusqu'en 1989 : l'Etat, à travers l'ONCPB, assurait la
commercialisation, tant interne qu'externe, du cacao et du café. Il
assurait également la réglementation et contrôlait la
qualité. Mais à partir de cette date, un ensemble de mesures vont
être prises dans le cadre de la libéralisation prônée
par les programmes d'ajustement structurel comme le montre le tableau 8 suivant
:
Tableau 8 : Désengagement chronologique de
l'état
Années
|
Type de désengagement
|
1989
|
Désengagement de l'Etat de la commercialisation
interne.
|
1991
|
Désengagement de l'Etat de la commercialisation
externe.
|
1993
|
Libéralisation totale du sous-secteur Arabica.
|
1994
|
Libéralisation totale des sous-secteurs Robusta et du
Cacao
|
1994/1995
|
Démantèlement complet du système de prix et
de coûts administrés.
|
1997
|
Transfert au secteur privé du contrôle de la
qualité
|
Source : auteur
4.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
PERSONNES ENQUETEES
Dans cette section, il sera question de présenter quelques
caractéristiques des personnes enquêtées.
1) Sexe et Age
L'ensemble des planteurs rencontrés est de sexe
masculin ; cela s'explique par le fait que tous les producteurs
rencontrés sont des caféiculteurs et à l'époque,
cette activité était réservée exclusivement aux
hommes. Les femmes pour la plupart se contentaient des petites surfaces dans
lesquelles elles exerçaient les cultures vivrières, et
généralement ces femmes aidaient leurs maris dans leurs
différentes exploitations caféières.
a) Age
L'enquête a concerné les personnes adultes ayant une
certaine expérience dans l'activité agricole comme le montre les
tableaux 9 et 10 suivants :
Tableau 9:répartition des personnes
enquêtées par tranche d'âge
Age
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
70 et plus
|
Total
|
Fréquences
|
2
|
5
|
8
|
15
|
30
|
Pourcentages
|
6,66 %
|
16,66%
|
26,66%
|
50%
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes
Tableau 10 : Répartition des personnes
enquêtées en fonction du nombre d'années dans
l'agriculture
Age
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
60 et plus
|
Total
|
Fréquences
|
9
|
8
|
11
|
2
|
30
|
Pourcentages
|
30%
|
26,66%
|
36,66%
|
6,66%
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes
A la lecture de ces deux tableaux, il ressort que la
majorité de nos enquêtés se situent dans la tranche 40 ans
et plus, avec une grande partie ayant au moins 70 ans représentant
ainsi50%. Ce choix a été très important car,
ces personnes choisies l'ont été parce qu'elles
représentent selon nous la tranche d'âge dans laquelle nous
pourrions avoir des informations
plus explicites pour notre travail. Leur âge nous
permettait en effet de les situer dans la période 1980-2000 et de
pouvoir ainsi avoir leur point de vue dans l'évolution de
l'activité agricole dans la région ; activité qu'ils
continuent d'exercer jusqu'aujourd'hui. L'âge moyen des planteurs est
égale à 70 ans, ce qui démontre la grande vieillesse de
nos enquêtés.
Les producteurs rencontrés ont un âge moyen
passé dans l'agriculture égal au moins à 45 ans, ce qui
témoigne de leur appartenance à cette activité qui leur
apporte de quoi se nourrir. 36,66% des planteurs ont exercé
l'agriculture pendant 50 à 60 ans. Ce nombre d'années
témoigne ainsi du degré d'implication des producteurs dans
l'agriculture.
Ainsi, par rapport à leur âge, les producteurs
rencontrés ont une ancienneté dans l'activité agricole ;
ils peuvent donc témoigner par rapport aux deux périodes qui se
sont succédées dans le monde agricole dans la région de
l'Ouest : la période dominée par l'intervention de l'Etat et
celle caractérisée par l'ouverture des marchés (la
libéralisation).
2) Statut social et taille de la famille
Tous les producteurs rencontrés sont mariés et
possèdent plusieurs femmes et enfants. En effet, il est à noter
que les revenus issus de la production caféière permettaient de
faire vivre les familles de la région de l'Ouest. Avec ces revenus, les
producteurs avaient les facilités à doter de nouvelles femmes et
envoyer les enfants à l'école. Ce nombre élevé de
femmes et d'enfants constituait pour le producteur une main d'oeuvre pour sa
plantation. Les tableaux qui suivent indiquent la répartition des
producteurs en fonction du statut social, du nombre de femmes.
Tableau 11: répartition des producteurs en
fonction du statut social et du nombre de femmes
|
Nombre de femmes
|
statut
|
[1-3[
|
[3-5[
|
[5-7[
|
Total
|
notable
|
0
|
3
|
0
|
3
|
paysan
|
9
|
6
|
6
|
21
|
commerçant
|
0
|
4
|
0
|
4
|
fonctionnaire retraite
|
0
|
2
|
0
|
2
|
fréquences
|
9
|
15
|
6
|
30
|
Pourcentages
|
30%
|
50%
|
20%
|
100%
|
Source : résultat des enquêtes
Il ressort de ce tableau que 50% des enquêtés ont
plus de trois femmes alors que 20% seulement ont plus de 5 femmes. En effet le
fait d'avoir plus d'une femme est signe de grandeur dans le pays
bamiléké, mais la possession des terres cultivables par les
planteurs est aussi une raison qui explique que la majorité de nos
enquêtés soient des polygames.
4.3. ANALYSE DE LA SITUATION DU PRODUCTEUR AVANT LES
ANNEES 1990
Dans cette section, il sera question de voir les
différentes actions menées à l'endroit des producteurs et
de déterminer les résultats qui ont accompagné ces
actions.
1) Les organismes en présence
Pour les producteurs rencontrés, plusieurs ont connu
les organismes qui accompagnaient les actions paysannes mais très peu
ont bénéficié des aides de ces derniers comme le montre la
figure suivante.
Figure 9 : répartition des producteurs en fonction
de leur connaissance des organismes
Il ressort de cette figure que 63,33% des producteurs ont
réellement connu les organismes d'appui au monde rural et que 36,66%
n'ont pas une connaissance de ces organismes, cela peut s'expliquer par le fait
que ces derniers n'étaient pas encore très bien impliqués
dans l'activité agricole. Mais ce fort taux de connaissance ne s'est pas
toujours accompagné d'un bénéfice de services de ces
structures ; c'est la raison pour laquelle plusieurs producteurs n'ont pas
directement bénéficié des services mais ont plutôt
sollicité les services au niveau des coopératives .c'est ainsi
que parmi les 19 paysans ayant connu ces
organismes, 17 ont bénéficié des services
(crédit) des coopératives par le biais de l'UCCCAO (15) et du
FONADER (2).
2) Acquisition des terrains et superficies
exploitées
Les terres acquises pendant cette période se
repartissent entre l'achat, l'héritage et l'occupation.15 producteurs
déclarent donc avoir hérité les terres de leurs parents
tandis que 12 ont pu avoir leurs terrains en les achetant et 3 seulement ont
acquis les terrains par occupation. La surface de ces terres varie entre 0,5 et
23ha comme le montre le tableau 12 .
Tableau 12 : Répartition des producteurs en
fonction des superficies cultivées avant 90
Superficies (ha)
|
0 ,5
|
[1 ; 3[
|
[3 ; 5[
|
[5 ; 7[
|
7et plus
|
total
|
Fréquences
|
2
|
9
|
7
|
7
|
5
|
30
|
Pourcentages
|
6,66%
|
30%
|
23,33%
|
23,33%
|
16,66%
|
100%
|
Source : résultat enquête
Comme on peut le constater, 30% exploitent des surfaces
variant entre 1ha à 3ha tandis que 16,66% exploitent des superficies de
7ha et plus. La situation de l'agriculture en cette période était
caractérisée par la prépondérance des petites
exploitations ; ces pourcentages nous montrent que l'agriculture
pratiquée à l'Ouest était faite à l'échelle
des petites exploitations.
3) L'apport des coopératives et la production
agricole
L'apport des coopératives aux agriculteurs se faisait
le plus en intrants (engrais, produits phytosanitaires). En effet les
producteurs pouvaient s'acheter auprès de leurs coopératives des
quantités importantes d'engrais à un prix fortement
subventionné ne dépassant pas la barre des 5000 FCFA. Cet apport
était aussi visible au niveau de la protection phytosanitaire qui
pouvait se faire gratuitement par les agents de l'Etat aidés pour la
plupart par les coopératives. La quantité minimale de sacs
d'engrais utilisés par le petit producteur
était de 3 sacs et pour les grands producteurs, elle
pouvait atteindre les 30 sacs comme le présente le tableau 13 :
Tableau 13 : quantité de sacs d'engrais
utilisée
Quantité (sacs)
|
[ 3 ; 5[
|
[5 ; 10[
|
[10 ; 15[
|
[15 ; 20[
|
[20 ; 25[
|
Plus de 25
|
Fréquences
|
4
|
7
|
10
|
7
|
6
|
4
|
Pourcentages
|
13,33%
|
23,33%
|
33,33%
|
23,33%
|
20%
|
13,33%
|
Source : résultats enquête
Il ressort de ce tableau que la majorité des
producteurs utilisaient des quantités d'engrais qui correspondaient pour
la plupart à la quantité nécessaire pour le suivie de
leurs exploitations, ceci était du au fait que le prix de ces engrais
était fortement subventionné. Cette utilisation d'engrais
à dose normale couplée au traitement phytosanitaire gratuit
s'observait au niveau de la production qui permettait au producteur d'avoir un
niveau de vie acceptable.
La production obtenue en cette période par les
producteurs était leur meilleur rendement car, tout était mis sur
pied pour avoir le meilleur résultat ; c'est ainsi que les sacs
récoltés pouvaient varier de 4 sacs6 pour les petits
producteurs à 65 pour les gros producteurs comme le montre le tableau
14:
Tableau 14 : Répartition des enquêtés
en fonction de leur production
Quantité (sacs)
|
[ 4 ; 10[
|
[10 ; 15[
|
[15 ; 20[
|
20 et plus
|
Plus de 25
|
Fréquences
|
8
|
4
|
2
|
14
|
2
|
Pourcentages
|
26,66%
|
13,33%
|
6,66%
|
46,66%
|
6,66%
|
Source : résultats enquêtes
La production des agriculteurs utilisant au moins 20 sacs
d'engrais est de 46,66%, ce qui montre que l'activité agricole en
cette période se faisait de façon aisée et était
rentable.
6 Le sac considéré ici est le sac de
jute de 50 kg
L'encadrement multiforme que recevaient les producteurs les
encourageait à produire des quantités importantes de
café.
`) 4) SYSTEME DE COMMERCILAISATION
Le système de commercialisation était
très simple ; le producteur face au seul acheteur qui est sa
coopérative venait livrer son café bien lavé et bien
séché et attendait juste qu'on le paie après avoir vendu
le café. Le désavantage que le producteur avait est qu'il devait
beaucoup travailler sur son café avant de le proposer à la
coopérative, ce qui permettait donc à la coopérative de
vendre un café de bonne qualité. Sinon pour la plupart, ils ont
été satisfait des services rendus par les coopératives et
regrettent le fait qu'ils ne bénéficient plus des appuis de ces
dernières.
4.4. ANALYSE DE LA SITUATION DU PRODUCTEUR APRES LES
ANNEES 1990
Cette section se penche sur la situation des producteurs
après que le secteur agricole a été
libéralisé. En effet, plusieurs changements vont apparaitre dans
le monde agricole avec le retrait de l'Etat d'un ensemble d'activités
qu'il coordonnait.
1) Consommation d'intrants et niveau de production
La libéralisation a démantelé toutes les
structures d'encadrement de l'Etat laissant ainsi le secteur privé au
devant de la scène .Cette situation qui a entrainé la suppression
de la subvention a réduit considérablement les quantités
de sacs d'engrais utilisées auparavant par les producteurs du fait de la
cherté de ces derniers comme le montre le tableau 15.
Tableau 15 : répartition des producteurs en
fonction des quantités de sacs d'engrais utilisés
Quantité (sacs)
|
0
|
[ 1 ; 5[
|
[5 ; 10[
|
[10 ; 15[
|
15 et plus
|
Fréquences
|
3
|
12
|
7
|
5
|
3
|
Pourcentages
|
10%
|
40%
|
2,33%
|
16,66%
|
10%
|
Source : résultats enquête
Il ressort de ce tableau que 40% des producteurs utilisent une
quantité d'engrais inférieure à 5 sacs et que seulement
10% utilisent une quantité d'engrais supérieure à 15
sacs
alors que d'un autre coté 10% ont carrément
abandonné l'utilisation de ces derniers. Cette situation s'apparente
à celle de Folefack (2003) qui note que l'effet de la
libéralisation sur l'application d'intrants aux cultures de rente doit
être apprécié, par rapport a l'évolution
parallèle des modalités générales de
commercialisation des
intrants. la libéralisation
s'est accompagnée d'une suppression de la subvention accordée aux
utilisateurs de ces produits. Ainsi, il fait le constat selon lequel 80 % des
chefs d'exploitation utilisent des intrants appropriés, alors que 20 %
n'utilisent aucun intrant adéquat pour leur exploitation, ceci par
manque de moyens financiers et du problème de disponibilité
d'intrants dans certaines zones enclavées. Cette situation s'explique
aussi par le fait que le coût sur le marché d'un sac d'engrais a
considérablement augmenté avec le temps, ce qui ne permet pas
l'achat facile par les producteurs. Cette évolution du prix des engrais
peut être observée dans la figure suivante :
Figure 10 : Évolution du prix d'achat du kilo de
café Arabica et du sac d'engrais de 1986 à 2001 Source
kafo(2005)
Cette courbe montre l'évolution des prix des engrais
depuis 1986, cette évolution est allée croissante pour enfin se
stabiliser à 9000 FCFA entre 1997 et 2000. Il faut noter que ce prix n'a
plus jamais subi de baisse et s'établit actuellement sur le
marché à 18 000 FCFA, ce qui en rend l'acquisition difficile pour
les producteurs.
Kherallah et al (2000) remarquent alors que
l'utilisation des intrants agricoles sur les cultures de rente a
baissé suite à l'élimination des subventions des intrants
et la libéralisation des
importations et la distribution des intrants agricoles. Ce
phénomène a été exacerbé par le manque de
crédit agricole et l'augmentation du rapport coût des engrais et
prix des produits. Ce rapport a pratiquement doublé au Benin et au
Ghana.
Koffi Zomabi (2002) pour sa part note qu'au Togo seulement
8,33% des producteurs traitent leurs plantations. La rareté de ces
produits sur le marché, leurs coûts très
élevés et ceux des équipements de traitement expliquent la
faible consommation de ces produits. L'utilisation de ces produits est
très faible car le paysan ne dispose plus de crédit pour
réaliser de nouvelles plantations.
Cette cherté des engrais et le manque de protection
phytosanitaire ont eu comme conséquence la négligence de la
caféiculture et la baisse de la production caféière dans
les exploitations à l'Ouest comme le présente le tableau 16.
Tableau 16 : répartition de la production en
fonction des enquêtés
Quantité (sacs)
|
[ 1; 5 [
|
[5 ; 10[
|
[10 ; 15[
|
15 et plus
|
Fréquences
|
17
|
8
|
3
|
2
|
Pourcentages
|
56,66%
|
26,66%
|
10%
|
6,66%
|
Source : résultat enquête
Le tableau 16 montre clairement que la production se concentre
sur les quantités variant de 1à 5 sacs, soit un pourcentage de
56,66%. Il devient alors très difficile pour un producteur de produire
plus de 15 sacs ceci à cause des conditions de production devenues
très difficiles dues notamment au manque de crédit aux
producteurs et à l'absence de traitement des exploitations.
2) LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION
Avec la libéralisation, la coopérative se trouve
concurrencée par les acheteurs privés qui occupent une grande
place dans les marchés. Les producteurs ont cet avantage de pouvoir
vendre cash aux acheteurs privés ou de donner à la
coopérative et attendre les ventes pour enfin être payés.
Notons que la libéralisation de la filière café a
donné lieu à une prolifération d'acheteurs sur le terrain
et, surtout, à une course effrénée aux cerises ; chacun
voulant s'en procurer plus que les autres. Parmi les acheteurs figurent
particulièrement des acheteurs
véreux appelés « coxeurs » dont les
pratiques douteuses ont contribué à la
détérioration de la qualité du café en provenance
du Cameroun sur le marché international.
Mais comme le note si bien l'étude sur La
problématique du financement des campagnes agricoles : le cas des
campagnes caféières à l'UCCAO menée en 2010,
l'auteur remarque qu'il y avait effectivement méfiance des planteurs
envers les coopératives du au fait de la concurrence, mais que de plus
en plus, la confiance est entrain d'être rétablie. En effet depuis
2009, 60% des planteurs environ déposent leur café dans les
coopératives. Ce regain de confiance est essentiellement dû aux
opérations en faveur de la relance de la caféiculture
initiée par le gouvernement. En effet, au sein des coopératives,
des pépinières sont aménagées et les plants de
café sont distribués aux planteurs, tout comme les intrants leur
sont de nouveau vendus à des prix subventionnés.
Toutefois, il est admirable de constater que bon nombre de
planteurs sont restés fidèles à leurs coopératives.
En effet, certains de ceux-ci expliquent cette fidélité par le
respect du système coopératif qui veut qu'on dépose le
café à la coopérative moyennant la délivrance d'un
bon de livraison pour attendre les recettes de la vente. Les autres justifient
cette fidélité par le fait que depuis la libéralisation de
la caféiculture, seules ces coopératives respectent les
pesées du café lors de la vente. Les rabatteurs quant à
eux apportent des sacs dont la contenance est parfois supérieure au
montant de la vente, en outre, ils paient parfois avec de faux billets de
banque.
4.5. ANALYSE DES MOYENNES DES QUANTITES PRODUITES PAR
LES PLANTEURS AVANT ET APRES LIBERALISATION
Tableau 17 : comparaison des moyennes des
quantités produites
|
Quantité produite
avant libéralisation(X)
|
Quantité produite
après libéralisation(Y)
|
Différence (D =Y-X)
|
MOYENNE
|
20,97
|
3,73
|
-17,23
|
N
|
30
|
30
|
30
|
S
|
17,78
|
3,81
|
15,99
|
V
|
316,12
|
14,51
|
255,68
|
tá
|
_
|
_
|
2,045
|
tcal
|
_
|
_
|
-5 ,9
|
Décision
|
_
|
_
|
Rejeter H0
|
Source : résultat des enquêtes
Légende : N = Taille de l'échantillon, S =
Ecart-Type et V = la variance
á = 5%, ddl =29 tcal < tá, la
libéralisation a une influence significative sur la production. En effet
on est passé d'une quantité moyenne de 20 sacs produits avant la
libéralisation à une quantité moyenne de 3 sacs, ce qui
correspond à une baisse de 85% du niveau de production.
4.6. ANALYSE DES MOYENNES DES QUANTITES D'ENGRAIS
UTILISEES PAR LES PLANTEURS AVANT ET APRES LIBERALISATION
Tableau 18 : comparaison des moyennes des
quantités d'engrais utiisées
|
Quantité utilisées avant
libéralisation(X)
|
Quantité utilisées après
libéralisation(Y)
|
Différence (D =Y-X)
|
MOYENNE
|
13,63
|
5,67
|
-8,03
|
N
|
30
|
30
|
30
|
S
|
7,18
|
4,66
|
6,39
|
V
|
51,55
|
21,74
|
40,93
|
tá
|
_
|
_
|
2,045
|
tcal
|
_
|
_
|
-6 ,78
|
Décision
|
_
|
_
|
Rejeter H0
|
Source : résultat des enquêtes
á = 5%, ddl =29 tcal < tá, la
libéralisation a eu une influence significative sur les quantités
d'engrais utilisées par les producteurs. En effet suite à
l'arrêt des subventions et à l'évolution croissante des
prix des intrants, les producteurs vont réduire les quantités
d'engrais utilisées, c'est pourquoi on est passé d'une
quantité moyenne de 13 sacs utilisés par le producteur avant la
libéralisation à seulement une quantité moyenne de 5 sacs
; ce qui correspond à un taux de réduction de 61,53%.
4.7. PRODUCTION CAFEIERE ET COMPORTEMENT DES
PRODUCTEURS
La production caféière dans la région de
l'Ouest va subir un choc après la libéralisation dans les
années 90. En effet, autrefois encadrés par les services
coopératifs et l'Etat, les producteurs vont se voir abandonnés
à eux-mêmes ; c'est ainsi que suite à l'augmentation des
prix des intrants et à l'abandon du traitement par les producteurs du
fait du manque de moyens, la production va considérablement chuter
rendant ainsi l'activité de moins en moins rentable. Face à cette
situation, des décisions telles le maintien de la production
malgré les difficultés, l'abandon complète de la culture
ou bien la réduction des superficies consacrées au café
vont être prises par les producteurs comme le montre le graphique
suivant.
Figure 11 : répartition des producteurs en
fonction des décisions prises
Il ressort de ce graphique que 20% des producteurs affirment
avoir complètement abandonné la caféiculture alors que 40%
s'accrochent encore à cette culture ; pour les 40% restant, ils ont
préféré réduire les surfaces autrefois
destinées au café pour pouvoir faire d'autres cultures pour ainsi
combler le vide causé par la baisse de la production du café.
Malgré le fait qu'un bon nombre pratiquent encore cette culture, il est
à noter qu'ils font face à d'importantes difficultés qui
sont pour la plupart dues à la cherté des intrants. On est donc
loin de penser que le café à l'Ouest est mort, au contraire il a
été négligé et nécessite donc qu'on le rende
plus rentable.
4.8. Les difficultés liées à
l'exercice de l'activité agricole
Activité à risque, l'agriculture doit être
soutenue ; mais avec leur seule capacité de financement, les producteurs
ne parviendront à rien faire. Depuis la chute des organismes qui
encadraient les activités agricoles au Cameroun, le monde rural en
général et plus spécifiquement l'activité agricole
a été abandonnée entre les mains des paysans. C'est ainsi
qu'on peut identifier un certain nombre de problèmes auxquels ils font
face; ce sont :
- Les mauvaises ventes : en effet, les marchés
étant désorganisés, les producteurs ne maitrisent pas les
prix pratiqués par asymétrie d'information et ainsi, ils sont
contraints de vendre au prix bien arrangé par les acheteurs
privés. Ces mauvaises ventes entrainent la baisse des revenus des
producteurs.
- L'insuffisance de moyens financiers : en effet plus de la
majorité des producteurs font face à un manque de financement
pour mener à bien leurs activités agricoles. Cette situation se
justifie par le fait cette majorité n'a pas accès au
crédit des institutions formelles car les conditions sont souvent rudes
et, en plus la microfinance hésite encore à financer
l'agriculture qu'elle juge trop risquée.
Le désengagement complet de l'Etat peut donc être
une cause majeure de cette situation mais il est à noter que la solution
actuelle pourrait passer par les programmes et projets en direction du monde
rural.
4.9. Evolution de la situation de l'agriculture a
l'Ouest
Le Cameroun tout comme la plupart des pays africains s'est
engagé après l'indépendance à soutenir
l'agriculture par le biais de l'Etat. L'organe qui s'est investi de cette
mission étant le Fonader avait plusieurs champs d'actions ; c'est alors
qu'il pouvait accorder des crédits engrais, crédits fongicides,
crédits pulvérisateurs, crédits directs .....Ces aides
pour la plupart sont rattachées à la protection car, les pertes
s'évaluaient à près de 80%. Le traitement était
largement supporté par l'Etat donc 100% de suivie.
Apres cette étape, est venue la libéralisation
sous l'orientation du FMI et de la Banque Mondiale .Cette logique renvoie le
producteur à une action personnelle et une rupture des
différentes interventions menées par l'Etat.
Vu les dérives de la libéralisation, l'Etat va
de nouveau s'intéresser à l'agriculture à partir des
années 2000 au Cameroun. Cette intervention qui prend la forme des
appuis des programmes/projets qui se distingue par ses deux types d'actions:
les appuis indirects qui prennent en compte la sensibilisation, la formation
(utilisation des appareils) et l'organisation à travers la
création des brigades villageoises et, les appuis directs qui sont les
financements en nature tels les appareils de traitement...Ce type de
financement prend effet à partir des années 2004.
A l'ouest quelques actions peuvent être
identifiées. C'est par exemple le cas du programme vergers
cacao-café qui vise donc à toucher un nombre de 380 organisations
paysannes, 24 282 exploitants pour de s superficies de 26 165 ha de cacao et de
café. Pour ce qui est de l'action, on note en effet que seulement 6166
ha ont déjà été traités ; environ 30 000
litres de produits phytosanitaires et 213 atomiseurs ont été
distribués soit un volume de crédit de 86 000 0007
FCFA. Pour ce qui est de la sensibilisation, 6000 producteurs ont
déjà été atteint sur les 11 000 prévus. Au
niveau des cultures maraichères, 18 000ha sont dans le viseur du
contrôle phytosanitaire alors que pour les cultures vivrières les
appuis sont plus en conseils.
7 Données issues de l'entretien avec le chef de
la base phytosanitaire de la région de l'ouest.
CHAPITRE 5 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusion
L'agriculture a toujours été
considérée comme un secteur important dans les stratégies
de développement du Cameroun. Cette considération découle
de son poids dans l'économie du pays. Le secteur a toujours
occupé plus de 60% au moins de la population active, et
représenté au moins 15% des ressources budgétaires du pays
et 1/4 à 1/3 du PIB. Par ailleurs, il induit d'importants effets
d'entraînement sur les autres secteurs économiques.
Après une croissance régulière au cours
des deux décennies qui ont suivi l'indépendance en 1960, la
régression de 50% des cours des produits de rente exportés
(cacao, café, coton et caoutchouc principalement) au milieu des
années 80 et des déficiences dans la gestion des entreprises
étatiques dont le pays avait fait entre temps le moteur de
l'activité économique ont porté un coup rude au
développement du secteur.
Face à cette situation, les organismes internationaux
à l'instar de la Banque Mondiale et du FMI vont prôner le
désengagement de l'Etat de la majorité de ses activités et
la libéralisation. Le secteur agricole en prend un grand coup et les
paysans se voient alors supprimer les subventions suite à la
libéralisation des grandes filières d'exportation. Aussi, les
organismes publics qui avaient la charge d'appuyer les producteurs vont pour la
plupart disparaitre pour laisser la place au secteur privé.
La libéralisation de façon
générale s'est traduite par la désorganisation du
système de commercialisation, le développement de l'amateurisme
dans les filières, la concurrence déloyale
caractérisée par une recherche effrénée du profit
individuel, la confiscation des informations par certains acteurs d'où
le manque de transparence dans les marchés intérieurs.
Au niveau des prix on assiste à une fixation
unilatérale des prix par les exportateurs ; en effet les producteurs ne
connaissent pas les composantes de ces prix, les acheteurs sont devenus des
« Price maker » et, il existe des écarts énormes entre
le prix FOB et ceux bord de champ.
A l'ouest Cameroun la production dominée de
façon générale par la production caféière va
se trouver dans une situation pareille car, la baisse des prix au planteur
suite à la libéralisation aura des conséquences sur le
niveau de production.
L'objectif général de cette étude
était de voir à quel point la disparition des organismes publics
d'appui financier et la libéralisation des filières ont pu
influencer le monde agricole dans la région de l'Ouest. Il se
décompose en trois objectifs secondaires à savoir :
étudier la performance de l'activité agricole dans la
région de 1980 à 2000 ; déterminer la contribution des
coopératives dans l'encadrement des producteurs ; analyser le
comportement des paysans avant et après la libéralisation et voir
à quel point la libéralisation a entraîner la
réduction du rendement des producteurs.
Pour atteindre ces objectifs, il a été question
de comparer le niveau de production des producteurs et les quantités
d'intrants utilisées pendant les périodes 80-90 et 90-00. Le test
des hypothèses utilisé à été le test t de
student sur échantillons appariés.
A la suite des analyses faites, on remarque la forte chute de
la production des caféiculteurs dans la région, le niveau
très faible d'utilisation des intrants, la réduction des
superficies de café. Mais le grand espoir reste pour ce qui est de la
relance de leurs exploitations caféières .Le test des
hypothèses nous montre très bien qu'il existe une forte influence
de la libéralisation sur les quantités produites et les
quantités d'engrais utilisées. Cette influence de la
libéralisation a entrainé une faible rentabilité de
l'activité et un découragement des producteurs qui, pour la
plupart négligent leurs exploitations et bénéficient donc
d'un mauvais rendement sur les superficies.
Face aux différents problèmes rencontrés
par les paysans après la libéralisation, les recommandations
suivantes peuvent être formulées. Elles s'adressent aux
Gouvernement, coopératives et paysans.
5.2. RECOMMANDATIONS Pour l'Etat, nous
formulons les recommandations ainsi :
> En Effet depuis la libéralisation, le secteur
café et particulièrement le marché
s'est trouvé dans une anarchie totale, les prix
proposés sur les marchés généralement bas ,le sont
encore plus avec les acheteurs privés .C'est ainsi que nous recommandons
à l'Etat de pouvoir intervenir sur les prix au producteur en
recréant des structures pouvant jouer sur la fixation et la
stabilisation des prix au producteur tout en essayant de tirer leçons
sur la gestion des anciens organismes d'appui au monde rural..
> Dépourvu de moyens financiers destinés
à l'encadrement des paysans, les
coopératives malgré leur volonté se
trouvent pour la plupart coincées .Ainsi, il est aussi recommandé
à l'Etat d'apporter une aide aux coopératives en appuyant leurs
actions dans l'encadrement des paysans car, ces derniers leur font encore
confiance.
> Le niveau de production ayant baissé pour cause de
prix élevé des intrants, il
est recommandé de mettre à la disposition des
producteurs des quantités importants d'intrants à prix fortement
subventionné, ce qui pourra permettre d'augmenter les rendements des
producteurs.
> Faute de routes, certaines exploitations sont
abandonnées, ainsi en mettant un
accent sur l'aménagement des pistes rurales les paysans
pourront alors augmenter leurs superficies en mettant en valeur les champs
éloignés.
Aux coopératives, nous recommandons de ;
> Mettre le producteur au centre de leurs actions car, cela
leur permettra de gagner la confiance de ces derniers qui pourront leur vendre
les récoltes.
> Suite à la libéralisation, les acheteurs
privés mieux organisés sont des
concurrents de poids, ainsi, nous recommandons aux
coopératives de redynamiser les équipes de collecte de
café dans les zones rurales pour alors faire face à la
concurrence.
> Elaborer une cartographie des producteurs, de les suivre et
de proposer
un bon prix à leur production.
> Mettre sur pied de grandes plantations de café qui
pourront servir de
modèle chez les producteurs.
Pour les planteurs, nous recommandons
> L'entretien des exploitations de caféiers existantes
notamment
en régénérant les vieux pieds.
> De se regrouper en association pour l'acquisition des
produits
phytosanitaires.
> La création de nouvelles plantations
caféières en
s'approvisionnant en semences améliorées
distribuées par les coopératives.
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Witteveen. (1978). Discours prononcé à Londres, cf.
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ANNEXES
Annexe 1
QUESTIONNAIRE
Madame, Monsieur ; le présent questionnaire entre dans
le cadre de projet de recherche, il vise à recueillir des informations
nécessaires pour une bonne compréhension des effets de la
disparition des organismes publics d'appui financier et de la
libéralisation des filières de rente sur le monde agricole dans
la région de l'ouest Cameroun. Pour cela nous sollicitons votre
concours. Les informations recueillies sont strictement confidentielles, et ne
pourront que servir dans le cadre de notre recherche.
I-identification de l'enquêté
1) Sexe 1= masculin 2= féminin .
2) Age
3) Situation matrimoniale 1= célibataire 2= marie 3=
divorce 4= veuf (ve)
4) Statut du chef de famille 1= notable 2= paysan 3=
fonctionnaire 4= autre
5) Nombre d'enfants .
6) Année d'exercice de l'agriculture comme
véritable activité
7) Avez-vous été membre de la Coopérative
d'appartenance 1 =oui 2=non
II-Informations sur les organismes
8) Connaissez vous les organismes suivants : FONADER, BCD,
ONCPB, Crédit Agricole 1= oui 2=non
9) Avez-vous bénéficié des services des
organismes suivants : ONCPB, FONADER, BCD, UCCAO, MIDEVIV ? 1=oui 2=non
10) Quelle était la période ? De 19 à 19
11) Avez-vous eu à bénéficier du
crédit d'un de ces organismes ou même de tous ces organismes ?
1=oui 2=non
organismes
|
crédit
|
Montant reçu
|
Oui
|
Non
|
Fonader
|
|
|
|
Crédit agricole
|
|
|
|
Autres
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|
12) citez les autres organismes que vous avez connus
13) Quel était le type de crédit ?
campagne
|
Type de crédit
|
Valeur totale
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Engrais
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phytosanitaire
|
semences
|
finance
|
autres
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|
|
14) Combien de fois avez-vous bénéficié de
ces crédits ?
15) Quel commentaire pourriez-vous faire ?
III- Terre Cultivable
16) Comment se faisait l'acquisition des terre que vous
exploitiez avant 1990 ? 1=Héritage
2=achat (prix) .3=occupation 4= don 5= prêt
(modalités)
6= location (durée et prix .)
17) Quelle était la superficie de toutes les terres que
vous cultiviez avant 90 ?
18) après les années 90, par quel moyen obtenez
vous les terres pour cultiver ? 1=Héritage
2=achat (prix) .3=occupation 4= don 5= prêt
(modalités)
6= location (durée et prix .)
19) quelle était la superficie de votre exploitation
après 90 ?
20) en 2000 quelle a été la superficie de votre
exploitation
IV- Intrants Agricoles
21) Avant 90 quel type de semences utilisiez vous ? 1= Locales
2= améliorées
22) Quelle quantité était utilisée par vous
?
23) qui vous approvisionnaient ?
24) Quel était le mode d'acquisition ?1= Achat comptant
2= achat a crédit 3= subvention
25) si achat Quel était le prix ?
26) Comment trouviez-vous ce prix ? 1= Acceptables 2= trop
élevés
27) Après 90 quelle type de semences utilisiez vous ?
28) Quelle était le prix et la quantité .
29) Après les années 2000, quel type de semences
utilisez vous , et a quel
prix ., qui vous approvisionne
30) avez vous Utilisé de l'engrais minéral dans
vos plantations de 80 à 90? 1= oui 2= non
31) Si oui quel type ? 1= NPK 2= urée 3= autres . Dose
32) Qui était le fournisseur d'engrais ?
33) Quel quantité moyenne (par campagne) avez vous
utilisé dans vos plantations ?
34) Comment se faisait l'acquisition ? 1= Achat au comptant 2=
achat à crédit 3= subvention
35) si achat, quel était le prix ?
36) Comment trouviez vous ces prix d'achat ?1= acceptable 2=
trop élevé .
37) Apres 90, avez-vous de continuer d'utiliser les engrais ?
1=oui 2=non
38) si non pourquoi ?
39) Si oui jusqu'à quelle année ?
40) comment ont varié les prix de 90 à 95 et de 95
à 2000 .
41) comment ont évolué les quantités
utilises ?
V- Produits Phytosanitaires
42) Quels produits utilisiez-vous avant 90?
43) Dosage à l'hectare et fournisseur .
44) L'acquisition se faisait par : 1= achat au comptant 2= achat
à crédit 3= subvention
45) Quel était le prix ?
46) pour vous, le prix était il 1= acceptable 2= trop
élevé .
47) après les années 90 avez-vous continué
de traiter vos champs ?1=oui 2=non
48) Si oui comment .
49) Si non pourquoi
VI- Production Agricole
50) quelle production faisiez-vous dans les années 80 ?
51) Quel était votre niveau de production ?
52) Quel type de main d'oeuvre utilisiez vous ?1= familiale 2=
temporaire 3= salariale
53) quelle était le nombre de travailleurs et le
coût ?
54) votre production vous permettait il d'avoir un niveau de vie
acceptable ?
1=oui 2=non
55) A partir des années 90 avez-vous changé le type
de culture que vous pratiquiez ?
1=oui 2=non .
56) si non comment a varié votre production ?
57) Si oui quelles cultures avez-vous choisies et pourquoi
VII- Commercialisation
58) pendant les années 80 à qui vendiez vous votre
production de café ?
59) le prix fixé vous arrangeait-il ? 1= oui 2= non .
60) pendant cette période, avez-vous eu des
problèmes de commercialisation de votre production ?1=oui 2=non
61) après la libéralisation, jusqu'à quelle
année avez-vous continué de vendre votre café ?
62) à qui le vendiez- vous ?
63) quelles sont les raisons qui vont vous faire arrêter
la commercialisation du café ?
64) quels ont été les problèmes que vous
avez rencontrés dans la commercialisation de votre production
après les années 90 ?
65) avez-vous abandonné la caféiculture ?1=oui
2=non
66) si oui quelle(s) culture(s) avez-vous
préféré(es) ?
VIII- Encadrement
67) Etiez vous assisté avant les années 90 ? 1=oui
2=non
68) Avez-vous été assisté de 80 à 90
par l 'UCCAO ? 1=oui 2= non
69) Si non pourquoi
70) Si oui quelles sont les différentes actions dont vous
avez eu à bénéficier
Type de crédit
|
bénéficiaire
|
Montant crédit
|
|
non
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|
|
|
crédit d'équipement
(pulvérisateurs, motopompe,
atomiseurs...)
|
|
|
|
crédit infrastructure (magasin
de stockage etc )
|
|
|
|
|
71) Avez-vous été satisfait de la prestation de
l'UCCAO ?
1=oui 2=non .
72) Quel souvenir gardez-vous de l'UCCAO
73) Après cette période d'assisté de quel
encadrement avez-vous encore
bénéficié ?
74) Qui étaient les prestataires ?
IX- Situation du producteur
75) Que représentait l'activité agricole pour vous
avant les années 90 ?
76) Cette activité est elle restée la même
après les années 90 ?
1=oui 2= non
77) Si non pourquoi ?
78) Quelles ont été vos différentes
réalisations au cours de la période 80 à
90 ?
79) Aviez-vous fait de nouvelles réalisations de 90
à 2000 ?1=oui 2=non
80) Lesquelles ?
Nous vous remercions de votre
disponibilité
ANNEXE 2
DESENGAGEMENT CHRONOLOGIQUE DE L'ETAT
Jusqu'en 1989 : l'Etat, à travers l'ONCPB, assurait la
commercialisation, tant interne qu'externe, du cacao et du café. Il
assurait également la réglementation et contrôlait la
qualité
1989 : Désengagement de l'Etat de la
commercialisation interne ; 1991 : Désengagement de
l'Etat de la commercialisation externe ; 1993 :
Libéralisation totale du sous-secteur Arabica ;
1994 : Libéralisation totale des
sous-secteurs Robusta et du Cacao ;
1994/1995 : Le système de prix et de
couts administrés est complètement démantelé ;
1997 : le contrôle de la qualité
est transféré au secteur privé.
ANNEXE 3 : Données sur la production
agricole
|