REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
![](L-ONU-et-le-demantelement-des-groupes-armes-dans-la-sous-region-des-Grands-Lacs-en-RDC1.png)
U.O.B
B. P: 570 BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
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L'ONU ET LE DEMANTELEMENT DES GROUPES ARMES
DANS LA SOUS- REGION DES GRANDS LACS
![](L-ONU-et-le-demantelement-des-groupes-armes-dans-la-sous-region-des-Grands-Lacs-en-RDC3.png)
Mémoire présenté et
défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licence en
Relations Internationales.
Par FARAJA MWILARHE Mussu P. Directeur : Prof. NGOIE
TSHIBAMBE Germain
Co-directeur : Ass. SHUKURU BATACHOKA
Alphonse.
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
La région des Grands Lacs offre aujourd'hui le
visage d'un paysage tourmenté et désolé, les conflits au
sein des Etats de la région, les violations des droits humains par les
groupes armés et même par les troupes régulières ont
perturbé la situation sécuritaire dans cette région. Une
certaine dégradation dans le secteur sécuritaire, de Droits
Humains et sur le plan de développement se fait sentir en dépit
des interventions de la communauté internationale dans de processus de
consolidation de la paix (cas du Rwanda en 1994)1.
Notons aussi que l'instrumentalisation de certaines
ethnies dans le but d'asseoir le pouvoir colonial a nourri et favorisé
les exclusions et conflits ethniques qui ont déstabilisé la
région.
La région des Grands Lacs étant la
partie du continent qui a produit le plus de violence et d'exclusion, pendant
de longues années durant, des systèmes politiques oppressifs ont
déstabilisé des société encore fragiles, par
l'exercice du pouvoir et la confiscation de ses bénéfices aux
dépens du plus grand nombre. A leur tour, les exclusion ont nourri les
frustrations et enfanté oppositions tribales et renforcé les
replis identitaires qui sont aujourd'hui parmi les conséquences de
formation des groupes armés et milices.
Devant la résurgence de
l'insécurité, l'escalade des conflits, la recrudescence de la
violence, l'ONU ne pouvait pas rester indifférente. C'est dans ce cadre
qu'intervient le concept de sécurité collective avancé par
l'ONU pour accomplir sa mission traditionnelle de maintenir la paix et la
sécurité internationale2 .
De ce fait, les interventions permanentes de cette
organisation pour assurer et remplir sa mission dans la région des
Grands lacs qui a connu des crises et l'instabilité depuis plusieurs
décennies trouvent bien leur légitimité.
1 Afrique des Grands Lacs, comprendre la crise,
MFI(Radio France Internationale) / Institut Panos Paris
2 Charte de l'ONU art.1
Partant des crises, conflits et guerres vécues
dans cette région, on a connu la prolifération des groupes
armés avec comme conséquence la recrudescence de la violence
amplifiée par les conflits, les violations massives de droits humains
bref, une menace à la paix internationale.
En effet, cette région a connu
différentes guerres sous diverses formes, aux enjeux et acteurs
multiples.
Les richesses naturelles, les tensions ethniques, la
délimitation des frontières post-coloniales, les flux de
réfugiés, les ingérences étrangères sont
autant de facteurs au coeur de ces conflits, sans omettre les régimes
dictatoriaux qui ont nourri la dissidence et en l'occurrence les groupes
armés1.
Il y a eu émergence de plusieurs groupes
armés, de flux importants de circulation d'armes légères
dont leur mode d'acquisition et leur présence dans la communauté
menace la paix et la sécurité collective.
Par ces mouvements, le conseil de
sécurité au travers nombreuses résolutions a pris acte de
mettre fin aux groupes armés oeuvrant dans la région des Grands
lacs.
Néanmoins, malgré la mise en place de
techniques apportées par la communauté internationale
représentée par l'ONU, que celles de la politique interne des
Etats, l'on note la persistance de groupes armés ;de violation des
Droits ;etc.
La problématique liée à la
prolifération d'armes, la persistance des groupes armés et la
circulation illicite d'armes justifie, de toute évidence
l'intérêt de porter un regard perspicace sur cet état des
choses dans la recherche d'une paix durable. Cette question justifie la
présence de l'ONU et celle de tant d'autres organisations non
gouvernementales qui interviennent dans le processus de consolidation de la
paix et de stabilisation de la région.
C'est donc dans ce cadre des actions de l'ONU pour le
démantèlement de groupes armés que nous nous sommes
préoccupés de comprendre quelle est la portée et quelles
sont les limites de l'action de
l'ONU dans le démantèlement, la
démobilisation des groupes armés dans la sous-région des
grands-lacs. ?
2. HYPOTHESE
En guise d'hypothèse, disons que la
portée de l'action de l'ONU s'inscrit dans la dynamique internationale
de paix et de sécurité en dépit des limites
interventionnistes et stratégiques liées à une certaine
léthargie temporelle dans la prise de décision mais aussi dans le
déploiement sur le terrain avec une certaine standardisation des options
et actions n'intégrant pas les spécificités locales et
catégorielles.
De ce point de vue, le déficit stratégique,
la multiplicité d'enjeux et
acteurs, les visées hégémoniques
fascinées par la violence et le jeu de puissance mais aussi
l'incapacité des systèmes politiques pourraient expliquer la
persistance des groupes armés dans cette sous-région.
3. CHOIX ET INTERET DU CHERCHEUR
Le choix de ce sujet découle de notre
curiosité entant que chercheur et cela pour des raisons que les
populations se préoccupent de savoir pourquoi les groupes armés
persistent.
Notre intérêt apparaît dès
lors, dans le souci d'élucider les causes de la persistance de groupes
armés ;les défaillances de l'ONU en termes de maintien de la paix
et la sécurité durable au sein de la région, et les
facteurs à la base de crises et violences.
Aussi, notre intérêt apparaît dans
le souci d'apporter un élément de plus dans le monde scientifique
sur les critiques portant sur les interventions de l'ONU.
4. METHODOLOGIE
Dans le cadre de notre analyse nous avons recouru
à la méthode structuro-fonctionnaliste. Celle-ci s'articule
autour des concepts « fonction » et « structure ». Elle
tire ces origines de l'école anthropologique anglaise, plus
précisément des recherches de Radcliffe-Brown qui donne la
définition suivante «la fonction sociale d'un usage
particulier, c'est la contribution qu'il apporte à
la vie considérée comme l'ensemble du fonctionnement du
système sociale.
Talcolt Parsons classe quatre fonctions liées
à cette méthode dont2 - la fonction de
stabilité normative ;
- la fonction d'intégration ;
- la fonction de poursuite de but ;
- la fonction d'adaptation.
1. la fonction de stabiité normative :
elle consiste à s'assurer que les valeurs de la
société soient connues des membres et que ces derniers soient
motivés à accepter.
Cette fonction nous permet de voir si les acteurs
internationaux en l'occurrence les Etats, les groupes et organisations
intègrent et se réfèrent à celles-ci dans le
processus de prise des mesures, des résolutions édictées
par l'ONU en vue de maintenir la paix et la sécurité
internationale.
2. la fonction d'intégration : elle
consiste à assurer la coordination nécessaire entre les
unités ou les parties du système. A cela, nous voudrions montrer
les liens existant entre le conseil de sécurité et
l'assemblée générale avec les unités sur le
terrain, les institutions spécialisées, etc. La relation entre
les organes délibérant, exécutant et les jeux de puissance
et d'acteurs sur le terrain permettant de voir si la coordination se fait de
manière efficace et efficiente afin de jauger, hors de
déclarations l'intégration inter structurelle et entre les forces
et combattants mobilisés.
3. la fonction de poursuite de but : elle
consiste à la définition des objectifs du système tout
entier.
Elle nous permet d'analyser les objectifs dont l'ONU
s'est fixée et qu'elle cherche à atteindre avec la participation
de tous les membres ainsi que de tous les acteurs impliqués.
4. la fonction d'adaptation : elle porte sur
l'ensemble des moyens dont dispose le système pour éteindre ses
objectifs.
2 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, Kinshasa, Ed. Africa 1997, p 36
Ainsi, elle nous permet d'analyser si les
stratégies et les moyens mis en oeuvre répondent aux
visées afin d'examiner si les interventions permettent de
résoudre réellement les problèmes qui se posent sur le
terrain et tirer les conséquences.
Nous avons recouru à:
- la technique documentaire
- l'entretien
- l'analyse de contenu
De ce fait, sur le plan théorique, notre
analyse se situe dans le courant fonctionnaliste se situant au niveau macro des
relations internationales car, elle intègre non seulement les actions
des Etats membres de l'ONU, mais aussi les organisations internationales et les
structures permanentes et temporaires du système onusien. Le
démantèlement, certes, doit se faire en respectant les principes
de l ONU relative à la gestion de conflits et à
l'établissement de la paix mais aussi en tenant compte des
réalités et de conjonctures sur le terrain. N'empêche
qu'une certaine dose réaliste intervienne dans nos analyses étant
donné qu'il s'agit de la question de paix et de guerre.
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Notre champ de recherche se situe dans la sous
région des Grand lacs réduite à la RDC, le Burundi et le
Rwanda. L'analyse portera sur les actions de l'ONU et sa politique dans le
démantèlement des groupes armés qui y sont
localisés. Cette partie du continent africain nous intéresse de
part ses conflits qui la déchirent depuis plusieurs décennies et
cela malgré l'intervention de la communauté
internationale
Cependant, tenant compte de l'amplification des
groupes armés vers les années 1996, notre réflexion
s'étend des années 1994, période à la quelle les
événements du Rwanda ont réactivé les conflits dans
la sous région jusqu'à nos jours(2010), en faisant une
rétrospection à partir des années antérieur afin d
élucider l'historique sur l'émergence de groupes armés
dans les pays des Grands Lacs africains
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Le présent travail est subdivisé en trois
chapitres hormis l'introduction et la conclusion. Ces chapitres sont
:
- Les groupes armés dans la sous-région des
Grands Lacs
- L'ONU face aux groupes Armes
- Les défis de l'ONU dans
démantèlement des groupes armés.
CHAP I : GROUPES ARMES DANS LA SOUS-REGION DES GRANDS
LACS
Ce chapitre est consacré à
définir quelques concepts clés du travail, il classifie les
groupes armés en revenant sur leur typologie. Le second point de ce
chapitre détermine l'origine de ces groupes armés dans la
perspective. L'historique des pays de la sous région des Grands Lacs
ensuite les causes immédiates qui ont concouru à la
prolifération et au flux de mouvement des groupes armés seront
invoquées. Enfin il s'attèle sur les moyens d'action et les
ressources stratégiques des groupes armés.
SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL
§1 DEFINITION DES CONCEPTS
Au-delà des acteurs géopolitiques «
traditionnels » (les Etats, les Eglises, l'armé, etc.) des nouveaux
acteurs se sont manifestés, de naturels variées. Ce sont aussi
bien les partis politiques que les groupes armés qu'on appelle encore
guérillas, les entreprises et les médias.
Groupe arméLes groupes
armés, acteurs « insurrectionnels » souvent
appelés
guérillas (terme de la guerre en Espagne,
durant laquelle il désignait une ligne de tirailleurs) ou «
partisan » durant la seconde Guerre mondiale sont de nature très
diverse. Ce sont souvent des structures politiques estimant que l'action
armée est la seule qui leur permettre d'atteindre leurs objectifs, ils
visent souvent le renversement du régime. Ce genre de raisonnement est
généralement tenu dans les Etats non démocratique, ou par
des partis politiques interdits (parti communiste et Kurde en Turquie, ainsi
que le PKK, qui est à fois communiste et nationaliste Kurde). Ce sont
parfois des organisations apparues dans un milieu démocratique estimant
que le contexte démocratique ne permet pas de voir aboutir leur projet
s'ils ne sont pas majoritaires dans une population. Ce sont enfin des groupes
armés qui mettent en place dans le contexte de l'occupation
militaire d'un territoire (guérillas espagnol
contre les armées
napoléonienne).1
Philipe Hugo avance que les nouveaux acteurs sont
liés à la nature nouvelle de forme de violence. Les conflits
internes (guerres civiles, rébellions) se différencient
traditionnellement des conflits externes.
Les conflits armés africains internes aux pays
s'articulent avec des réseaux internes et externes. Cependant,
l'émergence de ces nouveaux acteurs est liée ou trouve leur base
dans de rapports de pouvoir, des structures sociales2
Le groupe armé est un acteur non
étatique qui poursuit généralement (ou prétend
poursuivre) des objectifs politiques contre un gouvernement ou pouvoir en
recourant à la violence. La plupart des groupes armés combattent
les pouvoirs en place mais il arrive aussi qu'ils se battent entre eux.
Certains groupes armés sont affilés à des mouvements
politiques tandis que d'autres opèrent indépendamment des partis
politiques3
Ces différentes représentations des
groupes armés renvoient à l'idée
d'extranéité selon Philipe Hugo et à l'individu entant que
combattant.
De ce fait, on parle de groupe armé
étranger qui est un groupe qui réalise ses actions dans un Etat
outre que son Etat d'origine. Et le combattant est un individu portant des
armes pour le compte d'un groupe armé. Les combattants peuvent soit
adhérer aux idéaux politiques ou servir au sein des groupes
armés entant que mercenaire4.
Dans le cadre de notre étude, nous utilisons
les concepts tels que, milices ; rébellion ; bande armée comme
synonyme du groupe armé malgré quelques différences qui
existerais dans leurs définitions.
Démantèlement : consiste à
anéantir une Organisation, à
l'anéantissement d'un réseau
1 Banque Mondiale, spirale de conflit
2 Philip Hugo, Géopolitique de
l'Afrique, Paris, éd. SEDES, 2007, p. 130
3 Romme Hans, Opportunité et contrainte
relatives ou désarmement et au rapatriement des groupes armés
étrangers en RDC cas de FDLR, FNL et ADF/MALU, Washington, MDRA,
2007, p 4
4 Idem p5
Dans le cadre d'analyse plusieurs auteurs ont
intervenu dont : Cheuzeville H. dans son récit « Kadogo enfants
soldats de l'Afrique centrale »présente les atrocités, les
massacres de masse, les enlèvements qui se déroulent au Rwanda,
en RD-Congo, en Ouganda mais aussi au Soudan. Il présente les
prétextes qui sont de rébellion, de contre rébellion ou
les luttes tribales. Mais en vérité, pour lui ce sont des
conséquences d'un combat féroce entre chefs pour s'approprier le
pouvoir exclusif sur les ressources locales.
L'auteur démontre les initiatives prises par
différentes personnalités des concessions religieuses et de la
communauté internationale dans le cadre d'apporter une paix dans la
région.
Selon A. Shyaka et F. Rutembeza, l'Afrique des Grands
Lacs est constamment confrontée à des conflits identitaires mise
à part la vision intra étatique et transnationaliste ; ces
conflits sont aussi internationalisés et cette complexité
complique d'avantage la problématique de leur
résolution.
Shyaka analyse ainsi le système international
et la construction d'une paix durable en Afrique des Grands Lacs. Il fonde son
analyse sur une double approche, quantitative et qualitative, à deux
variables : la variable politico-diplomatique et la variable
politico-économique.
Dans la première il met en évidence la
contribution du système onusien à partir des résolutions
du conseil de sécurité et les opérations de maintien de
paix. Sur le plan quantitatif, l'ONU et le conseil de sécurité
ont été généreux mais sur le plan qualitatif aucune
efficacité ne s'en est dégagée1
1 A. Shyaka & F. Rutembesa, Afrique des grands
lacs, sécurité et paix durable, Butare, UNR, p12
§2 : TYPOLOGIE GROUPES ARMES
Les groupes armés ou guérillas sont des
acteurs de conflits de basse intensité et même s'ils sont
structurés comme de véritables armées de haute
intensité.
Un certain nombre d'organisation ou partis politiques
disposent d'un versant militaire plus ou moins clandestin et (si l'Etat est
démocratique) d'un versant civil constitué par un parti
politique. Tel est le cas au pays bas ou en Irlande du Nord.
Les groupes armes peuvent résulter aussi de
scission parmi les représentants d'un peuple. Les tenants d'une «
ligne dure », favorables à une confrontation militaire, peuvent se
distinguer des tenants d'une ligne politique. Dans ce cas, les groupes
armés n'ont pas de lien organique avec un parti politique et surtout
peuvent même s'y opposent.
De sa part, International Crisis Group1,
dans son rapport de mai 2003 sur les « rebelles hutu rwandais au Congo
» après avoir ému de recommandation au secrétaire
Générale et au conseil de sécurité de l'ONU, aux
gouvernements des pays de Grands Lacs dont en particulier le Rwanda et la
RD-Congo, à d'autres acteurs impliqués dans le processus de
pacification, a soulevé certaines failles du processus DR
(Démobilisation et Réinsertion). Ainsi certaines limites du
désarmement volontaire découlent du refus catégorique du
commandement FDLR ; l'échec de Kamina qui, en effet n'était pas
un cantonnement ou un désarmement aisé, sous pression de la
MONUC, le gouvernement de Kinshasa avait montré sa volonté de
coopération en matière de désarmement à travers ces
troupes. Ce choix semble avoir était imposé aux FDLR qui avaient
accepté un cantonnement à Kamina, en les présentant comme
une ouverture envers Kigali et le début d'une négociation sur la
tenue du dialogue inter rwandais. Ce rapport avance que les FDLR n'entendaient
sous aucune manière laisser leurs combattants être
désarmés et rapatriés sans négociation politique au
préalable .Aussi il a soulevé les limites dans le mandat de la
MONUC comme un grand défi dans sa mission
SECTION 2 : EMERGENCE DES GROUPES ARMES DANS SOUS-LA
REGION DES GRANDS LACS
Avant une analyse spécifique de chaque pays, nous
allons passer en
revue d'une manière générale les
contextes sociopolitiques qui expliquent, l'émergence des groupes
armés dans la sous-région des Grands Lacs.
§1 : CONTEXTE DE L'EMERGENCE DES GROUPE ARMES
Les conflits armés, en l'occurrence les groupes
armés trouvent leurs
racines dans des rapports de pouvoir, de structures
sociales concernant notamment les accès différenciés aux
emplois rémunérés ; aux ressources naturelles et au
foncier1
Cet état des conflits se montre prospère
dans les milieux sous développés avec un taux important de
sous-emploi qui font que les jeunes sans emplois y participent massivement. Le
contrôle des ressources par « les aînés »
priorité donnée aux autochtones ou tout simplement rareté
des ressources ; la question de l'accès à la terre et aux
ressources naturelles afférentes (eau, pâturages,...) sont aussi
des facteurs essentiels de la dynamique des conflits et des groupes
armés2.
La Banque Mondiale relève, omis les autres
facteurs politiques, que le trait le plus frappant survient dans une lourde
proportion dans les pays les plus pauvres. La guerre engendre la
pauvreté mais la raison essentielle de sa concentration dans les pays
pauvres est que la pauvreté accroît le risque du conflit, et le
conflit réside dans l'échec du développement
économique3.
Les tensions ethniques sont considérées
comme facteurs premiers de conflits en Afrique en général et dans
la sous-région des Grands Lacs en particulier « les
antécédents antérieurs à la colonisation, des
différends ethniques et des guerres intestines suggèrent une
disposition culturelle au conflit ».
Pour les chercheurs qui défendent cette
thèse, le colonialisme et d'autres facteurs plus récents en
rapport avec les ressources se greffent simplement sur une mosaïque de
méfiance et de violence préexistante depuis des
générations1.
En effet, les problèmes identitaires dans la
sous-région des Grands Lacs sont anciens. D'importants flux migratoires
avant, pendant et après les périodes coloniales, une pression
démographique considérable, le statut incertain des
autorités traditionnelles, les dynamismes politiques et
économiques de la région constituent des facteurs amplifiant la
question identitaire.
Ainsi, pour le cas du Burundi, depuis son accession
à
l'indépendance en 1962, celui-ci connaît
de temps des violences cycliques plus ou moins aiguës, preuve de
l'existence d'un malaise social et politique ou mieux d'un conflit profond. Ce
conflit a très vite été défini par les acteurs
politiques burundais comme ethnique. Une ressource était ainsi
construite pour servir les intérêts de groupes détermines.
Durant toute la période post-coloniale, la gestion du pays a ainsi
été caractérisée par des stratégies
d'instrumentalisation du levier ethnique soit pour conserver le pouvoir (des
oligarchies issues de la composante sociale Tutsi), soient pour le
conquérir (des organisations issues de la composante sociale Hutu).
Cette instrumentalisation a connu de moments cycliques de violences
extrêmes comme en 1965, 1972 et 1988 et plus encore vers 1993. Un chaos
institutionnel s'en est suivi. Un état de guerre civil s'est
installé et les conditions de vie et surtout de sécurité
ont été dégradées. Ces conflits ont pris une
ampleur nouvelle à partir du moment où des rebellions (comme
CNDD-FDD et PALIP HUTU-FNL) revendiquent la représentation des Hutus se
sont constituées à travers tout le pays et
bénéficiaient du soutien ethno politique à la
base2
A travers ses manifestations sanglantes et les acteurs
et les victimes qu'il expose à la face du monde, ce conflit laisse
fondamentalement croire
1 R. MINANI BIHUZO. Op Cit, p6
2 Julien NIBUBON, la résolution des
conflits au Burundi, processus, acteurs enjeux et incertitude, in Afrique
des Grands lacs, sécurité et paix durable, Butare, UMR, 2004, p
147
à l'instrumentalisation ethnique. C'est la
vision que les acteurs politiques Burundais ont imposée à
l'opinion nationale et internationale lors de négociation à
Arusha1.
Néanmoins, il est reconnu que, outre cette
dimension ethnique de l'origine des groupes armés au Burundi, il existe
autre dimension notamment politique, économique, socioculturelle et
géopolitique2.
En outre, l'Etat Burundais, comme la plupart des Etats
africains, laissait des insatisfactions énormes par rapport aux attentes
toujours plus grandes3.
Dans la dimension socio-économique, dans le
conflit burundais se trouvait aussi l'enjeu de la compétition pour le
contrôle de l'Etat et de ses ressources et dans cette
société l'Etat est perçu comme le seul et unique point de
salut compte tenu de l'étroitesse de l'espace étatique. Le
pouvoir, quelle que soit l'origine ethnique et régionale de son
détenteur, apparaît comme source d'injustice et
d'inégalité des conditions et des chances d'accès aux
revenus, d'une inégale répartition du sol et d'autres biens, d'un
accès inégal à la scolarité, de l'absence d'un
groupe dans le commerce et dans le monde professionnel, ou encore du non
accès à des positions économiques
avantageuses.
Dans l'analyse des origines des ces deux pays (Burundi
et Rwanda) l'élément commun est l'instrumentalisation de quelques
ethnies au détriment des autres, oeuvre du colonisateur pour asseoir son
pouvoir par le biais d'une ethnie qui se voit récompenser et jouir de
privilèges plus que d'autres et cela n'a pas laissé
indifférentes d'autres ethnies après les
indépendances.
En RDC, le phénomène de groupes
armés est lié à de facteurs complexes : problèmes
foncières, politiques, économiques, ethniques, etc.
Premièrement, l'implantation des immigrés rwandais à l'Est
de la RDC a occasionné des problèmes identitaires et par
conséquent des problèmes
1 Acte d'engagement d'Arusha art. 4
2 Julien NIBUBOM, Op Cit. p 149
3 Ibidem
fonciers au Kivu dans sa partie septentrionale.
D'importants flux migratoires avant, pendant et après la période
coloniale, une pression démographique considérable sont des
facteurs liés à cette ethnicité.
Cela était sanctionné par un important
contentieux entre les « Banyarwanda », les « rwandophones »
établis au Kivu constitués de plusieurs groupes et les «
autochtones » établis depuis dès avant la période
coloniale.
Les « immigrés » et les «
transplantés » de la période colonial « les
infiltrés » ou les « clandestins » d'avant et
après 1960, les réfugiés tutsi et les
réfugiés hutu, ce brassage a contribué à la
naissance d'un litige dès les années 1960 déjà
à l'époque dite de la « rébellion kanyarwanda
»1
Vers les années 1993 après un temps
d'une vie en communion, d'autres événements viennent illustrer le
caractère fluide des catégories ethniques. En effet, ce sont le
« banyarwanda : Hutu comme Tutsi qui sont victime d'une vague de violence
déclenchée contre eux par des groupes « autochtones »
hunde, Nande et Nyanga soutenus par leur milices (Maï-Maï et les
Ngilima).
Cette ethnisation s'est remarquée au Sud-Kivu
par le conflit et la haine qui existaient entre les originaires de territoire
de Fizi et le Banyamulenge à la recherche du pâturage. Celle-ci a
concouru à la formation des plusieurs milices d'autodéfenses
dénommées « Maï-Maï » dans la plaine de la
Ruzizi et dans le Fizi.2
Deuxième, outre les facteurs ethniques et
fonciers, les groupes armés trouvent leur racine dans des rapports de
pouvoir. Les problèmes politiques en RDC ont parvenu à
éclore les différents groupes armés et par manque de
politique ils sont arrivés à demeurer dans de montagnes et
forêts jusqu'à contrôler quelques localités au
dépend du régime en place. En effet, avec le régime du
président Mobutu et l'assassinat du premier ministre P.E Lumumba,
plusieurs guérillas se sont formées pour défendre
l'idéologie Lumumbiste et combattre le régime autoritaire qui
s'était
1 Reythjens, la guerre des grands lacs,
alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique central, Paris,
Harmattan 1999, p 13
2 Conférence sur la paix, la
sécurité et le développement des Provinces du Nord et
Sud-Kivu, déclaration de Bafuliro, Janvier 2008, p 2-3
installé. Ainsi nous avions connu de mouvements
tels que Parti
révolutionnaire du peuple PRC en sigle, PLP
(Parti de Libération du Congo) et sa branche armée, ALC
(Armée de Libération du Congo), Front Patriotique de
Libération du Congo, Front Watalinga, etc.1
A la longue, le désordre qui a ravage le pays,
l'autoritarisme du régime à contribué au durcissement de
certains groupes.
Concernant le Rwanda, les analyses démontrent
que les origines de conflits au Rwanda en l'occurrence les groupes
armées sont identiques à celles du Burundi : questions
identitaires occasionnées par le colonisateur belge,
l'instrumentalisation des ethnies ayant conduit à privilégier
l'ethnie tutsi dans le recrutement des autorités politiques
indiques2
Une dictature avérée liée
à l'ethnicisme de détenteurs du pouvoir, ainsi l'histoire de
confrontation armé du Rwanda est profondément marquée par
les difficultés de cohabitation entre la majorité Hutu et la
minorité Tutsi. Ces clivages, comme il est indiqué ci-haut, n'ont
rien d'ancestraux. Ils sont le fruit d'une politique
délibérée d'instrumentalisation de la question ethnique,
tout d'abord par les colonisateurs belges, puis les différents
régimes qui se sont succédé depuis
l'indépendance3
Vers 1959 on va assister à la première
vague de violence occasionnée par l'agression d'un cadre du parme hutu
(une association de la défense de droit ou de l'émancipation de
Hutu créée par Grégoire Kayibanda) qui provoqua une
sanglante flambée de violence ethnique faisant près de 300 morts
et plus de 20 000 déplacés en grande majorité de
Tutsi4
C'est dans ce contexte ponctué par de nouveaux
troubles ethniques en 1960 et en octobre 1961 que Grégoire Kayibanda est
élu premier président de la République du Rwanda en 1961
et que le pays accède à l'indépendance le 1er
juillet 1962.
1 JM Balancier & De la Grange, Op Cit, p
388-399
2 F.Reythjens, Op Cit, p 19
3 J.M. Belancie & De la Grange A, Op Cit,
p 340
4 Idem
Ces événements occasionnèrent
l'immigration des Tutsi dans les pays limitrophes. Congo belge, Burundi,
Tanzanie et Ouganda.
C'est donc à partir de ces communautés
établies à l'étranger que des petits groupes de rebelles
armés, surnommés « inyenzi » parurent. Ils s'infiltrent
au Rwanda pour commettre des actes terroristes suscitant de la part des
autorités Hutus de sanglantes représailles à l'encontre de
la population civile Tutsi.
Une seconde vague d'environ 100 000 Tutsi s'enfuit
à l'étranger en décembre 1963 suite à la dynamique
de chasse au Tutsi en tant qu'une réponse à la tentative
ratée de reconquête du pouvoir par des Tutsi réfugies au
Burundi.
A la longue, il s'est fait remarqué que le
Rwanda s'enfonce au cours des années 1960 dans la dictature ethnique et
subit une dérive autoritaire ; élimination progressive de toute
forme d'opposition ; instauration du parme hutu en tant que parti unique :
omnipotence naissante du chef d'Etat ; orientation du pouvoir aux mains d'une
clique issue de sa région d'origine.
Mécontent de la manière de conduire les
affaires du pays, on va assister à un coup d'Etat militaire
orchestré par des officiers nordistes originaires de la région de
Gisenyi. Ils placent à leur tête le Général
Juvénal Habyarimana, qui devient l'homme fort du pays. Ce dernier
consolide son pouvoir en entreprenant par ce biais une politique de
réconciliation avec le tutsi, mais chose étonnante, il n'a pas su
négocier avec les maquisards qui étaient parrainés par la
NRA de Yoweri Museveni.
Vers le début des années 1980, le Rwanda
a connu une prospérité économique par la modernisation de
ses infrastructures et l'absence de tensions ethniques majeures ; mais cet
âge d'or ne dure pas. A partir de la seconde moitié de la
décennie 80, le président jadis avide de réconciliation se
transforme sous l'influence de son entourage en l'homme d'un clan prêt
à tout pour défendre son pouvoir et préserver son
contrôle sur la « rente étatique ».
Cette dernière dérive du régime
est provoquée par l'accumulation d'une série de tendances lourdes
(impacts négatifs de forte densité de la population,
surexploitation des terres, aggravation du fossé entre riches et pauvres
et le retournement de la conjoncture socio-économique (imposition par
Brettons Wood d'une politique d'ajustement structurel inadéquate, la
chute de cour de café à partir de 1987 ; sécheresse et
menace de famine en 1988 - 1992).
La combinaison de ces facteurs engendre une
dégradation brutale du niveau de vie des populations et engendre
frustration agression et jalousie. De ce fait, le facteur ethnique n'est pas
considéré comme étant la seule déterminante mais
cela étant la principale qui fusionne avec les facteurs politique,
démographique et même économique.
§2. LES CAUSES
L'instabilité qui prévalait dans les
pays voisins, en particulier au Rwanda et au Burundi, pays secoués par
des guerres civiles de grande ampleur, avait débordé et
affecté la sous-région des Grands Lacs et surtout la RDC
(Ex-Zaïre). Les déchirures profondes dans ces deux pays entre
l'ethnie majoritaire hutu et minoritaire tutsi occasionnées par
l'instrumentalisation du pouvoir colonial, les différends ethno
géographiques et religieux entre les différentes ethnies
ougandaises avec le durcissement tour à tour des régimes
dictatoriaux sur base ethnique ; les événement d'après les
indépendances dans la sous-région en général et en
RDC en particulier notamment l'assassinat de Lumumba et la dictature du
président Mobutu avec la mégestion de l'Etat, sont des facteurs
qui ont occasionné les déplacements massif de
réfugiés dans la sous-région, déplacements dus par
les événements de 1993 au Burundi et de 1994 au
Rwanda.
La présence de plus d'un million de
réfugiés rwandais et burundais, politisés, lourdement
armés et bien organisés a transformé fondamentalement le
climat politico-ethnique dans les provinces du Kivu
à l'Est de la RDC et le paysage politique de
l'ensemble de la sous région des Grands Lacs1
Ces événements ont nourri l'esprit de
groupes armés déjà présent dans la
sous-région, leur inquiétude, leur approvisionnement en armes et
minutions, leur multiplication à causes de la circulation
illégale d'armes et la porosité des
frontières.
En effet, cette régionalisation des conflits
ethniques est évidente et dangereuse. Les banyamulenge qui avaient
combattu au coté de l'APR au Rwanda sont démobilisés et
rentre chez eux au Kivu. Ils sont assimilés par les populations locales
non banyarwanda, rwandais qui font des incursions.
Le combat reprirent dans la région de Masisi,
plus meurtriers que jamais entre d'une par les hutu et les tutsi contre d'autre
part les autochtones.
Ces événements ont
réveillé les vieux groupes d'oppositions congolais de
l'après indépendance. Et une coalition devint possible avec,
d'une part ces groupes rebelles en maquis avec les soucis de renverser le
régime Mobutu dont ils espéraient depuis tant données.
D'autres par entre ces groupes rebelles et le régime de Kigali, Kampala
ainsi que de Burundi. Ces derniers avaient pour objectif de profiter des
richesses de la RDC mais avant tout de déloger les camps de
réfugier et les mouvements rebelles qui présentent une menace
pour ces régimes2.
L'implication du Rwanda dans cette coalition
relèverait des questions sécuritaires et humanitaires : les camps
des réfugiés hutus au Kivu constituaient de véritables
sanctuaires militaires pour les Ex-FAR et milices interhamwe qui continuaient
à mener des raids meurtriers dans l'ouest du Rwanda afin de
déstabiliser le régime qui venait de s'installer, celui du FPR.
Il importe pour le gouvernement Rwandais de crever l'abcès et de mettre
fin, à cette menace permanente en éloignant les camps de
réfugiés. Ces attaques ont favorisé la fuite et la
duplication de ces camps
1 Claire Tessier, la régionalisation de
conflit et de la paix le cas de Grands lacs, mai 2005, p4
2 Ibidem, pp6-7
en plusieurs groupes avec des mécanismes
d'autodéfense développés dans les forêts
congolaises.
Pour l'Ouganda, son intervention militaire aux
côtés de rebelles relève d'un réflexe
sécuritaire, comme pour le Rwanda. Ce sont les attaques menées
à partir du Nord-Est de la RDC par différents groupes rebelles
d'origine Ougandaise notamment l'ADF/NALU et la LRA qui furent à
l'origine de l'implication directe de l'armée ougandaise dans le conflit
qui a mis le feu dans la sous-région des Grands
Lacs1
De même, la complicité tolérante
du Burundi se justifiait, par le souhait du démantèlement des
camps des réfugiés Burundais installés dans le territoire
d'Uvira et qui servaient de bases arrière aux rebelles.
Outre cette cause politico sécuritaire dans
l'ensemble des pays de la sous-région il s'est observé une
dynamique sur les causes liées au flux des groupes armés,
notamment, les ambitions politiques et sécuritaires se sont
transformées à des fins économiques et personnelles des
leaders.
En effet, l'explosion des conflits dans l'ensemble de
la sous-région des Grands Lacs a contribué à
l'accroissement des groupes armés. Dans ce sens, la Banque Mondiale
parle de l'engrenage du conflit. Le déclenchement d'un premier conflit
accroît le risque d'affrontements futurs. Il est difficile de mettre fin
à un conflit car les événements qui l'accompagnement
augmentent le risque de nouveaux affrontements2 et donne naissance
à des chefs de guerre et à des organisations dotées d'un
savoir-faire et d'équipements qui ne peuvent être mis qu'au seul
service de la violence pour en tirer profit.
La cause originelle de groupes armés dans la
sous-région des Grands Lacs parait ethnique avec le durcissement des
régimes dictatoriaux.
Dans leur politique de survie, entreprendre des
économies capables de supporter les coût des guérillas
ou rébellions était un enjeu mais au fur et
1 C. Tessier, Op. Cit, p4
2 Banque Mondiale, Op Cit, p 129
à mesure qu'ils demeurent dans cette politique ils
découvrent la facilité de s'enrichir. Cela s'affirme en termes
d'activité de survie au-delà.
A l'exemple de l'ADF, qui stagne dans le massif de
Rwenzori entre l'Ouganda et la RDC. Ses activités militaires baissent de
plus en plus et se focalisent dans l'exploitation de ressources dans cette
partie de la RDC. Les FDLR, et plusieurs groupes Maï-Maï qui
aujourd'hui se pérennisent dans de carrières minières font
tout pour assurer leurs mains mises sur le territoire qui regorgent des
minerais.
Aussi, la « faillite » de l'Etat ; des
institutions étatiques expliquer par la perte du monopole de contrainte,
surtout en RDC où on observe un plus grand nombre des groupes
armés dans la sous -région est un facteur directe qui explique la
prolifération de ces groupes.
Les armées n'étant pas à mesure
d'assurer la sécurité, l'effectivité territorial du
pouvoir est en terme et l'incapacité des institutions étatiques
à formuler une politique durable au détriment sont autant des
éléments qui font que les groupes armés se
prévalent la capacité de naître, de s'accroître, de
se dupliquer et d'exercer leur activités sans crainte et à la
longue d'imposer leur politique et leurs exigences aux gouvernement. Vient
ensuite les logiques assymétriques et prédatrices de
différents acteurs sur la scène politique.
Les ambitions personnelles de leaders d'accéder
à des rangs plus élèves ont crée les dissidences au
sein du gouvernement, au sein des groupes armés et au sein des partis
politiques. Dans cette optique, un parti politique, se voit être
scindé en plusieurs partis avec de branchés armés. Cela se
remarque pour certains groupes armés et certains membres de
gouvernements insatisfaits de la politique ou du partage de pouvoir entre
eux.
Ils prétendent toujours se battre pour la
défense de leur communauté, ces catégories se
préoccupent bien davantage de leurs intérêts personnels
que
de la sécurité de leurs
populations.1 Ceci est une manifestation de la violence politique
voilée par les idéologies populistes.
Outre ces causes précitées, la
disponibilité des armes dans la sous région apparaît comme
élément essentiel dans la prolifération de ceux-ci. En
effet, la porosité des frontières dans la sous-région et
la corruption générales dans les Etats la composant permettent la
facilite au commerce illicite de prospérer et faciliter le flux et la
prolifération d'armes et des matériels militaires.
L'effondrement du bloc soviétique en 1989 est
un vecteur majeur dans cette prolifération d'arme surtout dans les pays
du tiers monde, d'où l'accès facile aux armes pour de groupes
révolutionnaires. Aussi, les événements de 1994 dans la
sous-région de Grands Lacs ont contribué à la circulation
des armes dans de camps de réfugiés, surtout dans l'Est de la
RDC, et au compte de groupes armés.
SECTION 3 : GROUPES ARMES ET LEUR MOYENS D'ACTION
§1 : CARTOGRAPHIE DES GROUPES ARMES
Les groupes armés ont un caractère
nomade à partir de leurs techniques et mode d'action. Etant donné
que ce sont des acteurs considérés comme hors la loi et qui
agissent dans la clandestinité, leur localisation n'est pas toujours
statique, elle dépend de circonstance et ou des attaques,
etc.
Les groupes armés dans la sous-région
des Grands Lacs datent depuis après les indépendances et à
cette époque, ils étaient moins nomades par rapport à ces
deux dernières décennies. Cela pourrait s'expliquer par deux
facteurs dont : la position stratégique qu'occupaient ces groupes et qui
serait un défi pour le régime en place de les démanteler,
comme c'est le cas du Parti révolutionnaire du peuple (PRP) dans le Nord
du Shaba et dans le Sud-Kivu et de la faiblesse des régimes d'une
part.
1 ADAPAE, Arche d'Alliance & Rio, Au-delà
des « Groupes armés » : conflits locaux et connexion
sousrégionales, exemple de Fizi et Uvira (Sud-Kivu, RDC), 2010, life
& Peace institutes, p 7.
En effet, la joint venture militaire de l'Ouganda et
le Rwanda sous le label de l'Alliance des Forces Démocratique pour la
Libération du Congo (AFDL) mené à partir de 1996 pour
détruire la menace des Ex-FAR et interhamwe, mais aussi de rebelles
Ougandais de la National army for the libration of Uganda (NALU) et des Allied
democratic force (ADF). Pour le Rwanda, le démantèlement de ces
rebelles basés en RDC est nécessaire pour sa
sécurité, mais aussi pour celle des Tutsi Congolais dont certains
ont aidé le FPR à prendre le pouvoir. Cette coalition de 1996 a
occasionné la résurgence des groupes armés dans la sous
région mais aussi a permis à ces Etats comme le Rwanda, l'Ouganda
et le Burundi de profiter de l'opportunité à mettre en
débandade les bases arrière des groupes armés. De ce fait,
une dynamique s'est observée dans les actions de groupes armés
que dans leur comportement. Ils étaient contraints de se déplacer
d'un territoire à un autre, d'un village à l'autre voir
même d'un pays à un autre comme c'est le cas de la LRA qui
opère en Ouganda, en RDC et au sud Soudan.
J.M Balancie a démontré les acteurs
armés et non armés qui existaient dans les années
19961 dans la sous-région des Grands Lacs. Alors que le FPR
venait de conquérir le pouvoir à Kigali, un grand nombre de
rwandais s'était déversé dans la sous région.
Plusieurs catégories d'hommes dont les Ex-FAR, les hommes tenant
différentes idéologies dont les modérés et les
extrémistes composaient cette masse.
Cette catégorisation a permis à des
formations des groupes d'obédiences extrémistes avec de tendances
à se venger.
Ces derniers ont parvenu à former dans de camps
de sorte de milices avec pour finalité de reconquérir le pouvoir
au Rwanda leurs actions se limitaient à des attaques de certains
préfectures Rwandaises proches des frontière et de leur
camps.
En effet, l'analyse de groupes armés d'origine
rwandaise a une particularité de celle des autres pays de la
région. Par sa méthode d'attaque préventive à
l'encontre des Ex-FAR et interhamwe, qui lui a
1 J-M Balancie et A. De la Grange, Op. cit,
pp 325-407, 485-492
épargné une menace directe de bandes
armées au sein de son territoire mais plutôt en dehors de ses
frontières.
Dès 1996, une recomposition de la
sous-région occasionnée par des guerres a été
observée et causant : la destruction des camps des réfugies et
entraîna le déplacement de ses occupants au fin fond de montagnes
des Kivu et dans les forêts congolaises, une forte prolifération
de milices (groupes armés) dans la région liée à la
« fragilité » des régimes politiques et la
porosité d'armes à feu, ainsi que la circulation des troupes
armés étrangères sans tenir compte des frontières
et de principe du respect de la souveraineté et de non
ingérence.
La formation des groupes Rwandais sur le sol congolais
est restée incertaine jusqu'à ce que les Forces
Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) en sigle
apparaissent et remplace l'ALIR.
En tant que mouvement armé, les FDLR sont d'une
création relativement récente, en 2003 dans la ville congolaise
Lubumbashi. Il est fortement enraciné dans les différentes
structures crées au sein et par les réfugiés et
combattants rwandais ayant fuit le pays après le génocide de
1994. Le leadership des FDLR reste encore dominé par les anciens chefs
militaires de l'armée rwandaise ainsi que par des hommes politiques du
régime qui ont dirigé le Rwanda avant et durant ce
génocide. Cependant, les FDLR ont réussi également
à intégrer plusieurs éléments notamment des jeunes
recrutés au sein de la communauté des réfugiés en
RDC et qui n'ont jamais été impliqués personnellement dans
le génocide.
Le mouvement entend renverser le gouvernement rwandais
et prétend promouvoir une plus grande démocratie au Rwanda.
Toutefois, son discours interne s'appuis sur des considérations
extrémistes et ethniques. En outre, plusieurs responsables des FDLR
utilisent le mouvement pour se protéger. Ceci concerne
spécifiquement ceux directement impliqués en tant que
commanditaires ou auteurs du génocide de 1994. Ce groupe armé
sévit dans les provinces du Nord et Sud-Kivu de la RDC, où on
retrouve un grand nombre de ses combattants et de ses
activités1
1 Hans Romkema, Op Cit, p 8
Outre les FDLR, il s'est constitué de mouvement
d'obédience modérée, qui n'ont pas des idéologies
extrémistes ils avaient pour but d'engager de pourparler avec le
régime en place pour une rentrée pacifique de
réfugié rwandais ils se sont constitués au lendemain de la
traversée de réfugiés. A ce titre, nous avons1
:
- le Mouvement pour la réconciliation nationale
au Rwanda crée en Août 1994
- Rassemblement pour le retour de la démocratie
au Rwanda (RDR) crée le 3 avril 1995 à Goma. En 1996 il constitue
un principal mouvement de la nouvelle opposition hutu. Il est dirigé par
d'anciennes personnalités modérées de moyenne envergure du
régime Habyarimana. Les principaux dirigeants sont installés en
Europe, l'appareil administratif du mouvement est implanté au
kenya.
- Rwanda pour tous : ce petit mouvement de taille
groupusculaire regroupait qu'une trentaine de personnalité de l'ancienne
opposition modéré ayant survécue aux massacrés du
printemps 1994 et déçues par le FPR. Ses principaux responsables
sont : Dismas Nsengiyamenye et James Gasana
- Force de résistance pour la Démocratie
(FRD)
Mouvement crée en mars 1996 en Belgique. Ses
principaux fondateurs sont deux « déçus » de FPR :
Faustin Twagiramungu et Seth Sendashongo (ancien membre hutu du FPR «
rébellion »). Ces deux anciens responsables gouvernementaux
très critiques envers la dérive autoritaire du FPR, les deux
leaders militent en faveur d'un Rwanda ouvert à tous sans
considération ethnique
- Palir : peuple en armes pour libérer le
Rwanda
C'est le dernier venu sur la scène hutu, ce
groupuscule mystérieux a fait parler de lui pour la première fois
le 1er Juin 1996 et annonçant la création d'un «
front intérieur » armé « au Rwanda destiné
à lutter
1 J.M. Balancier & A. de la Grange, Op
Cit, p 366-368
contre » l'occupation FPR le mouvement Serait
basé à Cyangugu et dirigé par un individu surnommé
commandant Muhinza1.
Outre ces mouvements rwandais, du coté
burundais, les mouvements considérés comme d'apposition, et en
plus liées aux ethnies, possédaient chacun d'une branche
armée.
A ce titre J.M Balancie a dénombré
plusieurs mouvements agissant dans une dimension plus régionale que
nationale2
- CNDD : Conseil National pour la Défense de la
Démocratie il avait comme branche militaire les FDD (Force pour la
Défense de la Démocratie) il est le mouvement venu dès les
dernières ères sur la scène burundaise, mais marqué
par une pleine ascension. c'est l'actuel parti au pouvoir après une
longue lutte et négociation entre le gouvernement en place. Ils
succèdent au gouvernement de transition établi par les accords
d'Arusha.
Le mouvement fut crée au début de 1994
par Léonard Nyangoma, alors membre influent du Frodebu et surtout
ministre de l'intérieur du président Ndadaye. Il décide de
suivre un destin personnel au début de 1994, en rompant avec le parti
hutu modéré au lendemain des événements de 1993. Il
refuse d'entériner les importantes concessions acceptées par les
responsables gouvernementaux hutu en faveur de l'opposition tutsi qui cherche
insidieusement à reconquérir le pouvoir.
Son bras armé, les forces pour la
défense de la Démocratie dont les combattant surnommés
« intagebekas »sont commandés par le colonel Ntanyungu. Son
quartier général se trouvait dans la ville Zaïroise d'Uvira.
Cette composante militaire opère principalement à partir du kivu
où sont implantés des camps de réfugiés, qui lui
servent de base arrière et de viviers de recrutement. Ce mouvement
bénéficie du soutien du régime de Kinshasa d'autant plus
que son chef Nyangoma circulait au Zaïre en toute liberté
malgré le mandat d'arrêt international lancé par le
gouvernement burundais.
Palipehutu (parti pour la libération du
peuple)
1 J-M Balancie & A. De la Grange, Op.
Cit. p368
2 Idem, pp 380-386
Il a comme branche armée les Forces Nationales
de Libération FNL en sigle. C'est le plus ancien mouvement de lutte
armée Hutu, il a été fondé en 1980 dans le camp de
réfugié de Mishamo en Tanzanie par Remy Gahutu.
Ce mouvement dénonce le monothélisme
prévalant au sein de l'armée et la discrimination frappant les
hutu à l'école dans la fonction publique et dans nombre de
situation de la vie quotidienne.
Ce mouvement à commence ses raids, contre le
régime en place, à partir des camps de réfugiés
situés au Rwanda et en Tanzanie.
Il apparaît actuellement comme principal partie
de lutte, armée après la prise du pouvoir par le CNDD.
Malgré différents processus de réconciliation et
d'intégration du mouvement dans la gestion du pays, celui-ci
n'aboutissant pas et ce mouvement à toujours tendance de garde cette
branche armé pour servir de fil de sécurité comme l'a
démontré les récentes élections qui ont
amené le président Peter Nkurunziza a brigué un
deuxième mandat devant le désistement et le retour au maquis des
leaders de l'opposition
Ubumwe
Il a comme branche armée le Front de
libération national FROLINA en sigle. C'est une formation
extrémiste apparue vers la fin des années 1980 par clément
Nderayabandi.
Ces membres et combattans ont été
recrutés dans le camp de réfugiés en Tanzanie. Le FROLINA
et les FDD collaborent sur le terrain d'autant plus facilement que leurs bases
arrière et leurs zones d'opération sont complémentaires.
Les bandes FROLINA interviennent dans le sud et l'est du pays.
A ces trois mouvements considérer comme hutu
malgré la faible représentation de tutsi s'ajoutent, d'autres
mouvements d'extrémistes tutsi qui constituent une nébuleuse
centrée autour de quelques personnalité phares, telles que
l'ancien président Jean-Baptiste Bagaza ou le politicien Mathias
Hitimana. Ils disposent d'importants réseaux d'influence au sein de
l'armée, de l'administration et rejettent le processus
démocratique initié sous le régime
Buyoya et remettant en cause la légitime du président
Ntibantuganya.
Ce « système Bagaza » se composait
d'une façade politique dont le PARENA (Parti pour le redressement
national) fondé en 1994. Ce parti est très influent au sein des
jeunes officiers et des jeunes cadres tutsi, inquiets pour leur avenir en cas
de main mise hutu sur le pouvoir. Il possédait un bras armés dont
la solidarité jeune pour la défense de minorité JOJEDEM en
sigle dirigé par l'abbé Déogratias Niyanzimana. Ce
système encadrait également financièrement des milices
telles que les « sans défaite » et « sans échec
» dans le but de coordonner leurs actions avec la JOJEDEM.
Outre ces mouvements, il existant d'autres petites
formations composées des tutsis partisans des positions
extrémistes :
- le Parti pour la réconciliation du peuple (PRP)
l'ancien parti monarchiste, dirigé par de racistes de haute volée
;
- le Raddés (Rassemblement pour la
démocratie et le développement économique et
social)
- l'Inkizo (le bouclier)
- l'Abasa (alliance burundo-africain pour le
salut)
- l'Annada (Alliance nationale pour le droit et le
développement) - le PSD (Parti Social
Démocrate)
Ces formations possédaient ou pas de bras
armés ou du moins elles Sont caractérisées par
l'éthnicisme et qui les incitait à soutenir d'une manière
ou d'une les milices actifs des autres mouvements.
Le contexte actuel de la région est
différent des années antérieures. Pour certains, leur
revendications étant prises en compte, il n'y a aucun
intérêt de continuer la lutte mais cela n'assure pas souvent le
désengagement du groupe plutôt on pourrait assister à une
duplication ; d'un coté le groupe intègre le processus de paix et
de l'autre qui se forme et reste dans la logique de combat profitant de la
faiblesse des Etats de la région.
Pour le Burundi après les négociations
qui ont abouti à l'accord d'Arusha en 2003 la situation s'est
montrée promettant partant du processus électoral sur l'assise du
régime transitoire et l'installation du 2e gouvernement élu.
Toutefois, les menaces sont jusqu'aujourd'hui d'actualité étant
donné que nombreux partis formés au Burundi sont issus des
fractions armés et déstabilisent quelque fois les institutions
mise en place.
De sa part le Rwanda demeure avec les FDLR. Cependant,
cette menace existe toujours malgré que ces mouvements oeuvrent en
dehors de ses frontières.
En RDC, plusieurs groupes se sont formés avec
une faible intensité de coloration ethnique, omis le district d'Ituri,
par rapport des autres pays sous analyse.
- Les groupes de libération nationale
:
Ces différents groupes se situent depuis lors
de la libération du Zaïre par la coalition de troupes de l'AFDL
avec celles de l'armée rwandaise, ougandaise et burundaise.
En effet, cette coalition qui a mené L.D. Kabila
au pouvoir a mis sur le devant de la scène le mouvement AFDL. Ce dernier
va donc avoir très rapidement pour objectif, poussé par le Rwanda
et l'Ouganda, la prise du pouvoir à Kinshasa. Pari réussi. Une
fois au pouvoir, Kabila trahit un accord secret signé en 1996 avec le
Rwanda et l'Ouganda, qui prévoyait une cession du Kivu à ces deux
pays. L'Ouganda et le Rwanda ne tardent pas intervenir et tentent en 1998 ce
qui aurait du être un démantèlement de l'AFDL dans
Kinshasa. L'échec est total car Kabila a su mobilisé ses
alliés contre cette intervention aéroportée.
Ainsi cette intervention du Rwanda et Ouganda aura
comme conséquence la création des mouvements de libération
congolais inféodés à ces deux pays.
Le premier mouvement fut le RCD (Rassemblement des
congolais pour la démocratie) soutenu à la fois par le Rwanda et
l'Ouganda. Mais ce
mouvement est fragilisé par diverses tensions
(Tutsi / non Tutsis ; rivalité parmi les Tutsis ; ex-mobutistes /
ex-cadres de l'AFDL) qui provoquent sa scission et la naissance de deux
mouvements issus de cette implosion : le RCD-Goma d'un côté,
inféodé au Rwanda et à la tête duquel se
trouve
Ilunga, et le RCD-ML de l'autre, dirigé par Wamba
dia Wamba et soutenu par l'Ouganda. A côté de ces deux mouvements
actifs dans l'Est de la RDC se crée en novembre 1998 un mouvement de
libération du Congo (MLC) dirigé par J-P Bemba, actif dans le
nord du pays. Ce mouvement bénéficie du soutien de
l'Ouganda.
Ces grands mouvements armés prirent fin avec la
transition de 2003 qui prévoyait le partage du pouvoir entre les
protagonistes et le retrait de troupes armées étrangères
alliées à ces mouvements.
Cependant, d'autres mouvements se sont crées
dans le district de l'Ituri qui presque tous étaient soutenus par
Ouganda, d'autre dans le nord et Sud-Kivu soutenu par le Rwanda. A ce titre
nous pouvons citer : l'union de patriote congolais (UPC) ; le Parti pour
l'Unité et la Sauvegarde de l'Intégrité du Congo (PUSIC),
les Forces Populaires pour la Démocratie au Congo (FPDC), le Front
Nationaliste et Intégratif (FNI), la Force de Résistance
Patriotique en Ituri (FRPI), etc.
En dehors de ces mouvements situés dans la
province orientale un autre groupe s'est formé dans le Nord-kivu dont le
CNDP du Général dissident Laurent NKUNDA qui se partagent le
territoire avec le gouvernement, le mai-mai.
Mais aussi la RDC est toujours affectés par les
actions des groupes armés étrangère qui oeuvrent toujours
sur son territoire tels que les FDLR qui sont situés dans les montagnes
du nord et Sud-Kivu ; la LRA les ADF/NALU qui oeuvrent dans la province
orientale.
Toutefois nombreux de ces groupes ne sont pas
d'actualité, néanmoins les groupes Maï-Maï persistent
toujours et tant d'autre tels que le FRF dans le Minembwe, les
FDLR.
La RD.Congo compte sur son territoire d'autres
mouvements armés étrangers dont la LRA et la coalition
ADF/NALU. Ces deux mouvements
oeuvrent dans les provinces du Nord et Nord Est de
l'Ouganda et dans les zones montagneuses de Ruwenzori.
§2 RESSOURCES STRATEGIQUES DES GROUPES ARMES ET LEURS
REVENDICATIONS
A. Ressources stratégiques
La rébellion coûte cher, plusieurs
milieux de gens travaillent pour l'organisation et ce durant nombreuses
années. Il y a l'impératif de les nourrir, les habiller et les
loger, ainsi que les dotés d'équipements militaires
nécessaire pour mener les opérations.
Pour assurer leur survie, les mouvements rebelles,
dans la région des Grands lacs, oeuvrent en tenant compte de l'espace
dans la quelle ils ont les chances de survivre, surtout dans les milieux
ruraux.
Pour parvenir à leur fins politiques, ces
mouvements donc nombreux de ces prennent part à des transactions
commerciales des minerais et autres ressources.
En dehors de plusieurs moyens qui existent, les groupes
armés dans les Grands Lacs africains, recourent à exploitation de
matières premières. L'impôt révolutionnaire qui
n'est qu'une forme de racket est une forme de stratégie
financière. Dans leurs zones de contrôle, ils établissent
des barrages routiers où ils prélèvent des taxes
illégales sur les passants, où on moleste et où parfois on
tue1
Ces mouvements ne se pérennisent pas dans des
régions d'une extrême pauvreté, régions dans
lesquelles on ne peut trouver des produits stratégiques capables de
financer leurs actions.
Les actions de FDLR, CNDP et nombreux groupes en
RD-Congo se concentrent autours des carrières minières. Les
ressources se situent dans les zones d'exploitation de minerais tels que l'or,
le coltan etc.2
Dans l'ensemble de la région, la RD-Congo
dotée de gigantesques gisements, elle est considérée comme
un endroit propice pour le développement et la survie d'un groupe
insurrectionnel.
La contrebande est souvent intense au voisinage des
zones de conflits. Nécessitant peu de moyen et une bonne connaissance du
terrain, elle est une bonne source de revenus pour les guérillas, cas de
la LRA dans l'Est de la RDC et dans plusieurs régions
Ougandaises.
Ces endroits reculés ne sont pas seulement
utilisés dans le seul but économique mais aussi ils sont les
endroits favorables pour assurer leur sécurité et mener à
bon leurs raids. Les replies de groupes armés dans les montagnes donc de
forêt leur procurent des avantages stratégiques liés aux
attaques qu'ils subissent souvent. Ainsi, les mouvements Lumumbistes ont pu
survivre durant plusieurs décennies dans les chaînes de Mitumba
situé du Nord, au Nord de l'Est de la RDC.
En démontrant leur ressources
stratégiques, il est nécessaire de parler de recrutement de
combattant qui découlent de l'illégale. Leur stratégie
dans ce domaine se ramènent aux enlèvements d'hommes, femmes et
enfants, qui soit servent directement sur les lignes des fronts ou soit servant
de concubine. Ces pratiques vont a la contre ou violent les traités
internationaux relatifs aux droits humains et à la convention relative
aux droits de l'enfant. Cependant, plusieurs seigneurs de guerres sont
frappés par le mandat d'arrêt international émis par la
CPI, mais toutefois, ces graves violations des droits humains se
perpétuent toujours dans cette zone.
TABLEAU I. PRINCIPALES RESSOURCES DE MOUVENTS ARMES
ACTIFS
PAYS
|
GROUPES
|
LOCALISATION
|
PRICIPALES RESSOURCES
|
Burundi
|
CNDD-FDD
FNL-Palipehutu
|
Dans les provinces de l'ouest du Burundi;
Dans l'est de la RDC, dans la plaine de Ruzizi
|
Dons, soutien financier extérieur, cas du
Zaïre.
Impôt révolutionnaire, dons
|
RD-Congo1
|
FDLR
|
Dans le Nord et Sud- Kivu
|
Matières premières, impôt
révolutionnaire, contre bande, dons, etc.
|
1 International Alert, Op. Cit. pp 31-32
|
|
|
Ressources minières, impôt révolutionnaire,
aide
|
|
CNDP
|
Dans le Nord-Kivu
|
extérieure,
Matières premières, impôt
révolutionnaire, contre
|
|
Mai-mai
|
|
bande, etc.
|
B. LES REVENDICATIONS
Les groupes armés dans cette sous-région
luttent pour des causes bien définies et spécifiques à
chaque pays, leur souci de prendre les armes sous-tend certaines revendications
liées à leurs idéologies ou d'autres motivations qui les
poussent à agir ainsi.
Le tableau ci-dessous présente d'une
manière générale les revendications des mouvements
armés au sein de leurs pays respectifs. Certaines revendications datent
depuis les indépendances et présentent un intérêt
jusqu'aujourd'hui.
TABLEAU II : LES REVENDICATIONS DU GROUPES ARMES EN
GENERAL
PAYS
|
REVENDICATIONS
|
BURUNDI
|
- Etablissement d'un Etat Burundais dirigé par la
majorité
ethnique dans une proportion qui reflète la
composition ethnique réelle de la population
|
|
- Une politique en faveur de la population pauvre des
zones rurale
|
|
- Cessation de l'autoritarisme basé sur
l'ethnie
|
|
- Rétablissement d'un régime
démocratique
|
|
- Libération des prisonniers politiques et
intégration des
groupes armés dans les instances étatiques
(Insérer actuellement dans les revendication du FNL)
|
RD
|
- L'intégration
territoriale1
|
CONGO
|
- Le rétablissement des autochtones dans leur
Droits2
|
1 J-M Balancie, Arnaud de la Grange, Op Cit,
p 488
2 ADEPAE, Arche d'Alliance, Rio, Op. Cit,
p5
|
- Reconnaissance de la
nationalité1
- Intégrité territoriale
- Gestion des terres et du pouvoir coutumier et
administratif
|
RWANDA2
|
- Retour des réfugiés Rwandais
- Organisation d'un dialogue interwandais et la
répartition de poste au sein des institutions
étatiques
|
Commentaire
Les conflits au sein des Etats de l'Afrique des Grands
Lacs sont spécifiques à chaque Etat mais presque identiques quant
à leurs causes et origines. C'est pourquoi les revendications des
groupes armés sont presque identique mais liées à des
oppositions soit ethnique géographique ou
idéologique.
Depuis plusieurs décennies, les groupes
armés Burundais revendiquent le droit de la majorité hutu, une
représentation proportionnée en faveur de la majorité hutu
mais en défaveur de la minorité tutsi. Cette dernière,
dans la logique de chose doit mener de lutte pour ne pas se voir évincer
complètement de la gestion. Ces deux clivage revendiquent chacun en sa
faveur ce qui est le meilleur pour son ethnie. Cependant, après les
élection de 2005, le seul groupe actif (FNL) recourt à ces
idéologies antérieures toute en incluant la libération des
prisonniers politique et leurs intégration dans la gestion des affaires
de l'Etat.
Au niveau du Rwanda, la seule revendication des
mouvements Rwandais (FDLR) établis en RD Congo découle de leur
souci de rentrer au Rwanda, ainsi la tenue d'un dialogue interwandais est la
seule possibilité qui pourrait donner suite au retour assuré de
réfugiés rwandais et au partage du pouvoir au sein des
institutions étatique. Cependant, malgré le sens pacifiste de
cette revendication, certains analystes avancent leur souci de renverser le
régime en place et établir un régime
hutu3
Quant à l'Ouganda, la même
idéologie messianique, avancés par Alice Lekwene, courir
jusqu'à lors les mouvements de son revenu Joseph
1 Idem p 8
2 A Maindo Mongo Monga, Op. Cit, p 24
3 Hans Romkema, Op Cit, p 39
NKON, mais aussi l'islamisation du pays par les
tabliq, demeure leur propre revendication. Du coté de ADF et NALU, les
ambitions sécessionnistes et le renversement du régime en place
nourris leurs esprits ainsi que de la LRA.
En fin en RD Congo nombreux mouvement
Maï-Maï dans le Sud-Kivu revendique en tant que autochtones, le
rétablissement de leurs droits dans la gestion de terre et du pouvoir
coutumier et administratif. Ces revendications sont de réaction à
la création du territoire de Minembwe par le RCD.
La formation de RFR se présente comme une
réponse aux revendications de Maï-Maï. Ce mouvement, lutte
pour une création effective du territoire de Minembwe tel que reconnue
sous le régime du RCD.
CHAP II : L'ONU FACE AUX GROUPES ARMES
C'est à Londres (Déclaration de Londres
de 12 juin 1941) que toutes les puissances en guerre contre Hitler
annoncèrent leur intention, avec tous les peuples libres, à
l'établissement d'un monde qui libère de la menace d'agression et
qui garantit la sécurité économique et
sociale.
C'est à partir de cette idée que la
charte des Nations Unies a été signée à San
Francisco le 26 Juin 1945 à la fin de la conférence des Nations
Unies pour l'organisation internationale, et est entrée en vigueur le 24
octobre 1945. Son postulat de base est le maintien de la paix et de la
sécurité internationale à partir d'une
sécurité collective.
La Notion de sécurité collective
inscrite dans la charte de l'ONU renvoie à une acceptation
particulière de la sécurité basée sur
l'interdépendance. Ceci étant, et quand bien même la charte
en appelle à la solidarité de toutes les nations et les peuples
pour « lutter contre le fléau de la guerre », la
sécurité collective est conçue avant tout comme une
assurance permettant la sauvegarde de l'intégrité et de la
souveraineté de ses Etats membres et renvoi essentiellement à la
gestion de conflits interétatiques.
La sécurité collective repose sur le
principe selon lequel, en cas d'emplois de la force ou de menace d'emplois de
la force par n'importe quel Etat, tous les Etats participant entreprendront une
action commune afin de prévenir l'agression ou de lui faire
échec1
Les conflits intra étatiques et les guerres
civiles qui feront suite à la chute du Mur de Berlin en 1989 vont
conduire l'organisation des Nations Unies à s'intéresser de plus
près à la question des identités nationales et à
apporter un dynamisme dans sa manière d'analyser les conflits afin de
mieux appréhender la conflictualité de l'après guerre
froide.
Les conflits internes sont devenus la forme de violence
la plus pernicieuse du système internationale. Les conflits
n'opposent pas les Etats mais
1 Tabrizi Ben Salah, Institution
Internationales, Paris, Arman Colin 2005, p 77
plutôt les ethnies et différents groupes
au sein d'un Etat, causant de graves conséquences négatives
notamment des morts et blessés, les déplacements de personne de
répercussions négatives sur les économies et le
développement etc.
Les conflits internes sont une des plus grandes menaces
pour la paix et la sécurité internationale
aujourd'hui.
Les conflits présents dans les pays de la
sous-région des Grands Lacs ont aboutit à une certaine
régionalisation et constituent une menace contre la paix et la
sécurité.
Ces conflits posent de sérieux problèmes de
paix, de sécurité régionale et créent des
problèmes économiques et militaires pour les pays
limitrophes.
Les problèmes de sécurité
continuent d'être vivement préoccupants en Afrique en
générale et dans la sous-région des Grands Lacs. Ceux-ci
semblent marqués de plus en plus du sceau de la violence armée au
point d'exiger une lourde tribu aux Etats des Grands Lacs
africains.
L'intensification de guerres civiles dans la
sous-région des Grands Lacs amène l'ONU a organisé les
missions de maintien de la paix à savoir : la MINUAR pour le Rwanda en
1994, puis la MONUC pour la RD-Congo en 1999, et l'ONUB pour le Burundi en
20041.
SECTION I : RESSOURCES ET MOBILISATION DES ACTEURS
La sous-région des Grands Lacs n'est pas
restée inaperçue aux yeux de la communauté internationale
depuis qu'elle traverse des situations de trouble.
Plusieurs interventions des grandes puissances ont
démontré leur mobilité et la peur de voir une propagation
de conflits dans toute la région. Cependant, outre
l'intérêt d'ordre moral de la communauté internationale, on
ne peut exclure la mobilité des certaines puissances qui serait due
à leur tour aux intérêts particuliers comme fut le cas de
la France au Rwanda2.Les intérêts stratégique
français et le lien intense de coopération
1 Résolution 84 du 22 Juin 1982 du Conseil de
sécurité, 872 du 5 Octobre et 1279 du 30 Novembre 1992 du conseil
de sécurité2 Le génocide Rwandais aurait-il pu être
évité? (http//
www.ireness-net.fr, fiche
analyse-4.html) 02/09/2010
entre ces deux pays ont motivé la pression de
la France sur l'ONU pour amorcer l'opération Turquoise qui vue par
certains comme une opération dans le but de sauver ses anciens
collaborateurs du régime Habyarimana.
La présence de l'ONU dans les Grand Lacs
africains est amorcée en Juin 1993 avec la création de la Mission
d'observation des Nations Unies Ouganda-Rwanda (MONUOR) qui sera placé
du côté Ougandais, au long de la frontière entre l'Ouganda
et le Rwanda dont le quartier général sera à Kabale
(Ouganda). Cette mission composée de 81 observateurs militaires
assistés du personnel civil international et local et dont le coût
serait d'environs deux millions deux cent quatre-vingts dix-huit milles cinq
cents dollar américains (montant net) avait comme fonction d'observer la
frontière entre l'Ouganda et le Rwanda et vérifier qu'aucune aide
militaire (armes meurtriers, munition ou tout autre matériel pouvant
être utilisé à des fins militaires) ne parvienne au Rwanda.
Cependant, la tournure tragique qu'on prit les événements au
Rwanda en Avril 1994 a empêché la MONUOR de s'acquitter pleinement
de son mandat. Toutefois la mission a joué un rôle utile pour
établir la confiance dans les premiers efforts déployés
par la MINUAR en vue d'apaiser les tensions entre les parties Rwandais et le
faciliter l'application de cet accord. La MONUOR a officiellement pris fin le
21 Septembre 19941
Par la suite, la MINUAR succèdera dans la
région elle commencera le 4 Août 1993, date de la signature des
accords de paix d'Arusha entre gouvernement rwandais et le Front Patriotique du
Rwanda (FPR).
Ces accords sont censés mettre un terme
à trois années de guerre civile. Les articles 53 et 54 de l'acte
ont prévu la mise en place d'une force militaire internationale neutre
sous la responsabilité de l'ONU. Cette force prêtera son
assistance à l'exécution des accords. Dans cet ordre, le conseil
de sécurité décida d'établir par sa
résolution 872 du 5 Octobre 1993, Une mission des Nations Unies pour
l'assistance au Rwanda (MINUAR)2qui
1
http://www.un.org /UNOMUR.htm
2 Assemblée National, commission de la
défense national et des forces armées, rapport d'information
par la mission d'information de la commission des affaire entre
étrangères sur les opérations militaires menées par
la France, d'autres pays et l'ONU au Rwanda entre 1990-1994, Tome I,
Paris, Assemblée Nationale, 1998, p 207
relève du « Peace kipping » que du
« peace making », voire du « peace building » il demeure
toutefois en retrait par rapport aux missions prévues par les accords
d'Arusha.
La résolution 872 autorisait la MINUAR à
contribuer à la sécurité de la ville de Kigali par
l'établissement d'une zone sans armes s'étendant à la
ville et à ses alentours ; à superviser l'accord de cessez le
feu, y compris le cantonnement, la démobilisation et
l'intégration des forces armées des parties, à superviser
les conditions de sécurité générale dans le pays
pendant la période terminale du mandat du gouvernement de transition,
à contribuer au déminage, le cas de non application de
dispositions de l'accord de paix d'Arusha, à contrôler le
processus de rapatriement des réfugiés rwandais et de
réinstallation des personnes déplacées, à aider la
coordination des activités d'assistance humanitaire liées aux
opérations de secours et à enquêter et rendre compte des
incidents relatifs aux activités de la gendarmerie et de la
Police1
Comparativement aux dispositions prévues par
les accords d'Arusha et celles inscrites dans la résolution 872, tout
d'abord l'aire géographique de la mission de sécurité de
la MINUAR a été limitée à la seule ville de Kigali
et de ses alentours alors que le protocole du 3 Août 1993
prévoyait qu'elle s'étendrait à l'ensemble du territoire
Rwandais, ensuite, la question de la recherche d'armes est invoquée de
manière très implicite ;et enfin le mandat est peu
interventionniste comme l'illustre le choix des verbes employés :
contribuer, superviser, aider, enquêter2.
Avec la contagion de toute la sous-région par
le conflit Rwandais, la RDC se trouve dans l'incapacité de mettre fin
à la guerre de 1998 qui servira de prétexte au pays limitrophes
et d'autres acteurs à former différentes bandes armées
à leur compte. Cette contagion profita également à divers
groupes armés (rebelles) formés après
l'indépendance. Cas de la coalition qui donna naissance à
l'AFDL.
1 Idem, p 210
2 JB. Iyakarene, la faillite de l'ONU devant le
génocide des Tutsi au Rwanda ; des causes de l'échec et des
lois à tirer, Université du Québec à
Montréal.
http:// www.
memoireonline.com
En effet, dans sa résolution 1234 du 9 Avril
1999, le conseil de sécurité de l'ONU a exigé
l'arrêt des hostilités en RDC et demande aux parties
belligérantes de procéder à la signature d'un accord de
cessez-lefeu.
A la suite de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka
signé le 10 juillet 1999, la résolution 1258 adoptée par
le conseil de sécurité le 6 Août 1999 a autorisé le
déploiement de 90 officiers de liaison de Nations Unies aussi que du
personnel civil, politique, humanitaire et administratif dans les capitales des
Etats signataire de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka ; au quartier
général provisoire de la commission militaire mixte et dans les
quartiers généraux militaires des principaux belligérants
pour une période de trois mois1.
A celles-ci, vient s'ajouter l'Organisation des
Nations Unies au Burundi qui est instituée pour suivre les accords de
paix d'Arusha supposa mettre fin aux conflits ethniques qui ont ravagé
ce pays depuis des années. Egalement, la mission devrait assurer une
sécurité à la tenue des élections à venir
ainsi qu'au processus de désarmement, démobilisation et
réinsertion des combattants.
L'opération des Nations Unies au Burundi (ONUB)
qui prenait le relais de la mission africaine émouvant de l'Union
Africain (actuelle Unité Africaine) s'était établi
conformément à la résolution 1545 du 21 mai 2004 dont le
principal objectif était de mettre en symphonie les accords d'Arusha.
Accords cruciaux pour mettre fin à une crise qui, après 12 ans de
conflit a fait plus de 300 000 morts.2
§1. Ressources matérielle et
financières
La matérialisation de ces missions de maintien de
paix nécessite en générale énormément des
moyens.
Un déploiement dans une sous-région,
prise au feu par différentes parties, doit répondre dans
l'effectivité au mandat qui lui est attribué. C'est pourquoi
lorsque la communauté internationale prend la décision
de
1 Col. Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 32
2 Compte rendu de la table ronde de la journée
internationale des casques bleus Abidjan, le 7 juin 2006 (MUB et DDR au
Burundi, pb07060 .pdf) 09/08/2010 à 13h27'
déployer une opération, doit mettre en
oeuvre tous les efforts possibles pour assurer le succès car c'est la
crédibilité de l'organisation (ONU) et de toute la
communauté internationale qui est en jeu, mais aussi l'échec
risque de causer préjudice aux civils et aux Etats
concernés1.
Les conséquences de l'immobilisation des
ressources se sont remarquées dans la sous régions des Grands
Lacs lors de la mission MONUOR et de la MINUAR.
Selon M. Bruno Delaye, « les observateurs de la
MONUOR, faute de moyens d'observation qui ne leur seront jamais envoyés,
notamment des hélicoptères et des jumelles infrarouges, se
révèleront totalement inopérants ». Ce jugement est
également celui de M. Jean-Bernard Mérimée selon lequel
« la MONUOR n'a jamais été une force d'observation efficace
». Dans les faits, la MONUOR ne commence à se déployer
qu'à partir du 18 Août 1993 et n'atteint son effectif prévu
que le 30 septembre2 Le coût de la mission de sa
création au 21 Décembre 1993 était évalué
à 2 298 500 dollars (montant net). Après cette date, les
coûts relatifs à la MONUOR ont été
intégrés dans les coûts de la MINUAR. Cette mission
disposait de moyens assez limités.
En effet, l'idée de la résolution 872 a
amené le secrétaire général à étudier
les moyens de réduire l'effectif maximum total de la MINUOR et en plus
de minimiser les dépenses, de chercher à faire des
économies lorsqu'il préparera et réalisera le
déploiement échelonné de
l'opération3.
Dans les faits, la MINUAR n'était que
légèrement armée et équipée. Il n'y avait
pas d'alternative prévue à l'hypothèse selon laquelle les
parties respecteraient les accords intervenus à Arusha. Les moyens
logistiques étaient faibles : la MINUAR n'avait notamment aucune
ambulance et disposait principalement de véhicules non blindés
pour le transport des troupes.
1 P.B Williame, enseignements tirés des OMP
en Afrique, In Bulletin de sa sécurité Africaine n°3,
avril 2007p 7. http//
www.africancenter.
org/wp-content uploads/2010/05/ASB-ISSUE-3-Frech-Ub.pdf
2 Assemblée Nationale, Op Cit, p
203
3 Idem, P213
Cependant, après l'échec de l'ONU qui au
départ serait attribué au manque de volonté de la part de
l'organisation à travers sa résolution 872 qui limite les
attributions de la MINUAR et par conséquent, ces limites s'observent en
terme technique. La résolution 1234 du 9 Avril 1999, déploya par
la suite la mission de la MONUC en RDC, la mission qui sera la plus importante
en termes de mobilisation du personnel, technique et en ressource
financière, d'où le budget du 1er Juillet 2009 au 30
Juin 2010 est évalué à 1 346 584 600 de dollars
américain, 2e après celui de la MINUAR au Darfour
(1789 millions USD). La MONUC est la mission la plus coûteuse avec un
budget annuel de plus de 1 milliards de dollars1.
La RD Congo est un pays où le réseau
routier est pratiquement inexistant, le support logistique des soldats et des
membres non militaires de la y compris des personnes liées aux affaires
politiques et humanitaires des enquêteurs et de délégations
de visiteurs est fait par voie aérienne. Par conséquent,
près de la moitié de son budget opérationnel est
louée dans de flotte. En 2006, elle possédait 82 appareils de
toutes sortes et des toutes tailles.
Cette mobilisation de la part de la communauté
internationale est intervenue alors qu'une grande partie est prise au feu. Le
risque d'un tel immobilisme comme celui enregistré au Kosovo risquerait
de causer de dégâts énormes dans une grande partie de
l'Afrique, d'où la contagion du conflit dans la sous-région l'a
ramené à être qualifié d'une « guerre mondiale
africaine ».
§2. Contingents Mobilisés
Le premier déploiement des agents de l'ONU dans
le cadre du maintien de la paix depuis la chute du mur de Berlin fut
déployé pour le compte de la mission d'observation des Nations
Unies Ouganda-Rwanda (MONUSCO). Au total 81 observateurs composés de
militaires assistés par du personnel civil international et local. Cette
mission ne commence à se
1 http : //France
ONU.org/IMG/pdf-les-OMP-de-l'ONU-mai
2010.pdf
déployer qu'à partir du 18 Août 1993
et n'atteint son effectif prévu que le 30
septembre1
La tournure tragique qu'ont prise les
événements au Rwanda en Avril 1994 a empêché la
MONUOR de s'acquitter pleinement de son mandat.
La MINUAR intervient dans la région sur base de
la résolution 872. Le déploiement de celle-ci comprenait quatre
phases correspondant à quatre moments de l'application du plan de
paix.
La phase I devait durer 90 jours environs,
jusqu'à l'installation à Kigali du Gouvernement de transition
à base élargie (GTBE). Un premier contingent de 1428 hommes
devait être déployé au cours de cette première
phase. La phase II, de même durée que la première, devait
commencer au lendemain de l'installation du GTBC et préparer le
processus de désengagement, démobilisation et intégration
des forces armées. L'effectif de la MINUAR serait augmenté pour
atteindre 2548 militaires. La phase III devait voir la réalisation de ce
processus, l'effectif de la MINUAR se réduisant progressivement. Enfin,
durant la phase IV, la MINUAR aurait dû superviser les conditions
générales de sécurité en vue de la tenue
d'élections libres et démocratiques. L'effectif total de la
MINUAR était arrivé à 2539 quelques jours avant le
déclenchement des massacres.
La force de maintien de la paix était
composée de militaire provenant de 24 pays différents. Ce qui n'a
pas joué en faveur de sa cohésion. Le grand nombre de contingents
était fourni par le Bangladesh 942 hommes, le Ghana 843 hommes et la
Belgique 440 hommes2
Cependant, malgré la présence de ces
contingents, les massacres seront perpétrés au vue des ces agents
sans même aucune intervention d'assistance digne de l'ONU ne soit
apportée aux civiles en danger.
Dans le cadre de la MONUC, six années
après le génocide Rwandais, le conseil de sécurité
vote la résolution 1279 du 30 Novembre 1999, qui sera la mission la plus
importante en termes de ressources financières, matérielles et
humaines.
1
http://www.opérationspaix.net/MONUOR
Assemblée National, Op. Cit, 1998, p 213.
Les premiers personnels mobilisés furent ceux
qui étaient déployer au terme de la résolution 1258 et qui
constituent la mission de l'organisation des Nations Unies en RD Congo (MONUC).
Cependant, vue l'état de lieu, de violation de droits humains, viols,
etc., le mandat de la mission a évolué pour répondre aux
besoins des processus de paix. Le conseil de sécurité a alors
autorisé le renforcement de la MONUC jusqu'à 5537 militaires y
compris 500 observateur.
Pour assurer le processus rapide et sensible dans le
domaine du désarmement, démobilisation, rapatriement,
réinsertion (volontaire) et réinstallation dans l'ensemble du
pays ; pour accompagner les progrès accomplis dans le retrait des forces
étrangères, les résolutions 1445 du 4 décembre
2002, autorise l'expansion de la MONUC, dont le personnel militaire pourra
être porté jusqu'à 8700 hommes afin de lui permettre de
mener à bien ses activités dans un environnement
dangereux1
L'effectif sera élevé à 10 800
hommes par la résolution 1493 du 28 juillet 2003. La résolution
1565 du 1er Octobre 2004 autorise l'augmentation des effectifs
jusqu'à 16 700 militaires, soit 5 900 hommes
supplémentaires.
La mission sera renforcée par un nombre de 841
comprenant environs cinq unités de police constituées de 125
hommes chacune et les fonctionnaires de police additionnels.
Les statistiques de fin 2006 sur l'effectif total du
personnel de la MONUC ont évalué à environ 20 930 le
nombre total du personnel, dont la composante militaire comptait 17 416
soldats, soit 83% dont 592 observateurs militaires et 183 officiers d'Etat
Major provenant de 48 pays d'une part et d'autre part 16 641 soldats de
contingents fournis principalement par l'Afrique du Sud, le Bangladesh, l'Inde,
le Népal, le Pakistan et l'Uruguay.
La force militaire de la MONUC est repartie sur deux
grandes unités : la Brigade Ouest et la division Est. Le quartier
général de la force est à Kinshasa.
1 Col. Tomoussi Bonzi, Op Cit, p 35
Outre les personnels militaires, la MONUC est
composé de personnels civils et la police civile1
La composante civile de la MONUC comprend ces structures
opérationnelles qui sont :
- La Division Humanitaire (Affaire civile)
- La Division de Droits Humains
- La Division DDRRR
- La Section Protection de l'enfance
- La Division des affaires politiques
- La Division Electorale
- La Bureau Chargé des questions
sexospecifique
- Le Bureau VIH/SIDA
- La Division de l'Information Publique
Quant à la police civile. Elle se borne à
apporter son expertiser à la police locale, à travers la
formation et le conseil.
En date du 28 février 2010, l'effectif du
personnel en uniforme était comme suit : 20 573 au total, dont 18 645
soldats, 712 observateurs militaires et 1216 policiers.
La MONUC compte parmi ces agents du personnel civil dont
1001 personnels civils locaux, 2690, volontaires des Nations Unies
629.
Quelques mois après, le conseil de
sécurité transforme la MONUC en MONUSCO et qui sera contraint de
revoir à la baisse les nombres de contingents sur l'influence du
gouvernement congolais.
SECTION 2 : LES OPTIONS STRATEGIQUES DE L'ONU A L'EGARD
DES GROUPES ARMES
Selon la charte des Nations Unies, la mise en oeuvre
de la sécurité collective suit un schéma
prédéfini : d'abord il sera fait de recommandations, ensuite des
mesures contraignantes non militaires, puis l'usage de la force armée
seront imposé en dernier ressort.
L'article 33 §1 de la charte des Nations Unies
libelle l'obligation faite aux Etats membres de l'organisation de régler
pacifiquement leurs différends : « les parties à tout
différend dont la prolongation est
susceptible de menacer le maintien de la paix et de la
sécurité
internationale doivent en recherchant la solution par les
moyens
pacifiques de leur choix1 ». Cette
disposition ne s'adresse pas aux Etats en particulier, aux Etats mais aussi
à toutes parties y compris les groupes armées qui sont loin
d'avoir les caractéristiques d'un Etat, et qui par leurs actes, peuvent
menacer la paix et la sécurité internationale. Toutefois, tous
les différends ne se transforment pas en un conflit armé
conduisant à l'intervention du conseil de sécurité. Trois
étapes doivent donc être suivie, il faut d'abord définir la
notion de « différend dont la prolongation est susceptible de
menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationale
». Bien que la charte pose la liberté de choix des moyens de
règlement pacifique des différends, il apparaît
nécessaire d'établir la distinction entre le différend
politique et le différend juridique. Il s'agit là de la seconde
étape. Une liste limitative de moyens va alors s'ouvrir aux parties qui
auront l'obligation d'essayer, de bonne foi, de résoudre pacifiquement
leur différends, il s'agit d'une obligation de moyen et non d'une
obligation de résultat par lequel une des parties ou un tiers
contraindrait l'une ou l'autre partie au différend à adopter une
solution plutôt qu'une autre. Cependant, les Etats ont l'interdiction de
recourir à la force et de ce fait ils sont condamnés à
trouver une solution pacifique à tout différend. Dès lors,
nous sommes devant une obligation de résultat2. En cas
d'échec de cette troisième étape, le conseil de
sécurité prendra alors l'initiative au détriment des
parties en belligérance.
De ce fait, le conseil de sécurité
entreprend l'action diplomatique qu'il appliquait dans la sous-région de
Grands Lacs avec le concours de l'UA et d'autres organisations sous
régionales. En générale il intervient par la
négociation, l'enquête, la médiation et la conciliation ;
à ces actions
diplomatiques s'ajoute la voie juridictionnelle qui
comprend l'arbitrage, et la voie judiciaire1.
Dans le cadre de la MONUC, en dehors des actions
militaires (à l'exemple de raids aériens et le soutien logistique
au profit de forces loyales) celle-ci démobilise, des armes,
réintègre, et dans les cas échéants, rapatrie
à travers sa division DDRRR
Le conseil de sécurité peut intervenir sur
base de chapitre VII qui organise les moyens coercitifs.
En effet, la mise en oeuvre du chapitre VII suppose
l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte
d'agression2 Dans ce cas le conseil a la faculté non
seulement de constater de telle situation mais aussi de décider des
mesures à prendre pour y mettre fin. Un tel pouvoir est a priori sans
limite mais dans la pratique la mise en oeuvre s'est avérée peu
aisée3
Par différentes résolutions, le conseil
peut user des moyens non militaires mais coercitifs à l'égard des
parties en conflit. Dans le cadre de notre analyse nous relevons certaines
mesures dont l'embargo sur les armes et la vente de matières
premières. Mais aussi, les mesures coercitives, vis-à-vis de
groupes armés, relevant de moyen militaire comme c'est le cas de
l'opération ARTEMIS dans le Nord Est de la RDC.
§1 LES RESOLUTIONS DU CONSEIL DE SECURITE
Ce paragraphe répertorie et donne la
lumière sur certaines résolutions clés qui ont
institué différentes opérations de maintien de la paix
dans la sous-région de Grands Lacs. Etant donné que plusieurs
résolutions ont été votées par le conseil sur
l'organisation et la réglementation de tension dans les Grandes
Lacs.
En effet, prenant note des demandes formulées
le 22 février 1993 par le Gouvernement Rwandais et Ougandais concernant
le déploiement d'observateur le long de leur frontière commune le
conseil de sécurité est
1 Chapitre VI de la charte de l'ONU
2 Article 39 de la charte de l'ONU
3 Tabrizi Ben Salah, Op. cit. Paris Armand
Colin, p 227 ; 2005
parvenu a voté la résolution 846 de juin
1993 créant la Mission d'observation des Nations Unies Ouganda-Rwanda
(MONUOR)1 qui sera déployée du coté Ougandais
de la frontière afin de vérifier qu'aucune assistance militaire
ne provient au FPR de la part de l'Ouganda.
Le conseil de sécurité a adopté
à l'unanimité le 5 Octobre 1993, la résolution 872, qui a
décidé la création de la Mission des Nations Unies pour
l'Assistance au Rwanda (MINUAR). Le conseil de sécurité est
intervenu sur base de la tension qui surgie dans le Nord du Rwanda et suite
à la demande au voeu indiqué dans les accords pour faciliter
l'application des accords de paix.
La résolution 872 autorisait la MINUAR à
contribuer à la sécurité de la ville de Kigali par
l'établissement d'une zone libre d'armes s'étendent à la
ville et à ses alentours ; à superviser l'accord de
cessez-le-feu, y compris le cantonnement, la démobilisation et
l'intégration des forces armées des parties, à superviser
les conditions de sécurité générale dans le pays
pendant la période terminale du mandat du gouvernement de transition,
à contribuer au déminage, à contrôler le processus
de rapatriement des réfugiés Rwandais et de réinstallation
des personnes déplacés ; à aider la coordination des
activités d'assistance humanitaire liées aux opération de
secours, etc.1
Quelques années plus tard, une montée de
conflit s'observe dans la grande partie de la région. Le conflit
rwandais qui aboutira par le génocide de tutsi par le hutu aux yeux de
la MINUAR, à l'occurrence de toute la communauté internationale,
se propage en RDC où il sera observé de mouvements des
armés étrangères sur son territoire ; la formation des
différents groupes rebelles et par conséquent des affrontements
quotidiens avec de graves violations des droits humains.
En effet, dans sa résolution 1234 du 9 Avril
1999, le conseil de sécurité de l'ONU a exigé
l'arrêt des hostilités en RDC et demandé aux
1 Assemblée Nationale, Op. Cit. p210
1 J.B Iyakaremye, Op Cit,
parties belligérantes de procéder à
la signature d'un accord de cessez-lefeu.
A la suite de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka
signé le 10 juillet 1999, la résolution 1258 adoptée par
le conseil de sécurité le 6 Août 1999 a autorisé le
déplacement de 90 officiers de liaison des Nations Unies ainsi que du
personnel civil, politique, humanitaire et
administratif1
A la même occasion un représentant
spécial qui supervisera la présence de l'ONU dans la
région, en ce qui concerne ce processus de paix en RDC et qui apportera
une assistance à l'application de l'accord, sera
nommé.
Créé le 30 novembre 1999 par la
résolution 1279 du conseil de sécurité après la
signature de l'accord de Lusaka entre la RDC, l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe
d'une part et le Rwanda, l'Ouganda d'autre part, la MONUC eut pour premier
mandat principal ;
- d'observer le cessez-le-feu
- surveiller le désengagement des
belligérants sur la ligne de front
- de contribuer au désengagement des
belligérants sur la ligne de front
- de contribuer au désarmement, à la
démobilisation, au rapatriement, à la réinstallation et
à la réinsertion (DD/RR) des groupes armés
étrangers, nationaux et d'obtenir le retrait des troupes
étrangères.
Au cours de ces dix dernières années, le
mandat de la mission a beaucoup évolué pour répondre aux
besoins des processus de paix qui se chevauchaient parfois à la
situation sécuritaire, humanitaire et politique du
pays2.
En effet, au deuxième trimestre de
l'année 2001, la situation en RD-Congo s'est caractérisée
par la prolongation de conflit, avec pour conséquence, l'augmentation du
nombre de réfugiés et de personnes déplacées, etc.
; la poursuite des violations des droits de l'homme surtout dans les parties
Est de la République ; l'enrôlement et l'utilisation
par
1 Col. Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 33
2 MONUC, période de la mission de
l'organisation des Nations Unies en RDCongo, MONUC Magazine n°48-
volume VIII, Janvier 2010 p2
force dans des groupes armés ; ainsi que les
attaques contre le personnel des organisations humanitaires1.Suite
à ces différentes conjonctures, le mandat de la MONUC
était de plus en plus renforcé comme c'est le cas de la
résolution 1355 du 15 juin 2001 du conseil de sécurité qui
appelle la MONUC à « prêter son assistance, sur demande et
dans les limites de ses moyens, pour le désarmement, la
démobilisation, le rapatriement et la réintégration
à titre volontaire des groupes armés »2
En début 2003, suite aux réalités
sur le terrain notamment les massacres des populations se sont
multipliés, surtout en Ituri et de nouveaux groupes armés, non
signataires de l'accord de Lusaka ont vu le jour. Au terme de la
résolution 1565 (2004). Le mandat DDRRR de la Mission a
été renforcé avec l'appui dans « le cadre de son
mandat et à la limite de ses moyens », des opérations de
désarmement des combattants étrangères (FDLR, LRA, etc.)
par les FARDC. Le refus par les FDLR d'accepter le désarmement
volontaire de leur combattant, conformément à la
déclaration de Rome a amené le conseil de sécurité
à demander aux termes de la résolution 1649 (2005), la
présentation d'une stratégie globale et intégrée
pour le DDRRR de combattants étrangers. La résolution 1565 a en
outre mandaté la MONUC de participer activement aux mécanismes de
vérification conjointe acceptée par la RDC respectivement avec
l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi3
Dès cette époque, le recours à la
force par les contingents de l'ONU devenait fréquent suite à des
exactions perpétrées en la contre de la population
civile.
La MONUC n'est pas parvenu à stabiliser la
situation4 en Ituri où le rôle intensifié de la
Mission sur le DDR des groupes armés et l'escalade de la crise en Ituri
a amené a une augmentation progressive de l'effectif des troupes
autorisées de la MONUC à 10 800 en 2003, au moment où elle
se
1 Col Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 34
2 Col Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 35
3 MONUC, Op Cit, p 15
4 Col Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 35
préparait à prendre la relève du
détachement spécial multinational (ARTEMIS).
En effet, ce détachement (ARTEMIS) fut
autorisé par la résolution 1484 du 30 mai 2003 du conseil de
sécurité de l'ONU. La MONUC fut incapable de mettre fin aux
violations graves des droits humains en Ituri. Elle assiste, impuissante, aux
combats particulièrement meurtrier entre milices armés à
Bunia au mois de mai. Le conseil de sécurité autorise alors, pour
trois mois, le déplacement d'une force multinationale de l'Union
Européenne à Bunia, avec de réelles capacités de
combat1
Le conseil de sécurité interviendra par
ses résolutions à faire appliquer des mesures coercitives non
militaires à l'exemple de l'embargo sur les armes dans toute la
sous-région de Grands Lacs.
Comme la fonction de la mission de MONUOR le fait
remarquer, la résolution 846 du 22 juin 1993 du conseil de
sécurité cherchait à limiter voir a supprimer le canal qui
contribua à la prolifération des armes dans le territoire
Rwandais. Elle fut instituée pour observer la frontière entre
l'Ouganda et le Rwanda et vérifier qu'aucune aide militaire ne parvienne
au Rwanda2.
La question de la prolifération d'armes
légères et de petits calibres en circulation illicite dans la
sous-région a de rapport direct avec l'insécurité dans la
sous-région, elle contribue à récurrence de conflit
armé, à la prépondérance des mouvement rebelles
armés qui contestent aux Etats le contrôle du territoire national
et l'affaiblissement des Etats3.
C'est ainsi que, après les
événements Rwandais de 1994, il y a eu un flux important de
circulation d'armes qui d'une part était occasionné par la chute
de l'empire soviétique et par la suite avec le flux de
réfugié hutu rwandais dans la région.
L'ONU est parvenue, à travers le conseil de
sécurité, a adopté des mesures à la contre des
groupes armés qui continuaient à semer la terreur dans certaines
parties de la sous-région. Ces organisations armées
1 Col Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 35
2
http://www.un-org/UMOMUR.htm
3 Institut pour les Etudes de sécurité
(ISS), Atelier sur désarmement pratique en Afrique central, les
défis à relever, Bujumbura, septembre 2004, p 4
se présentent comme des armés en parfait
état avec des équipements militaires provenant de
différents soutiens dans la région et en dehors même de la
région. Leur politique d'approvisionnement en armes et matériels
militaires interfère dans la plupart de cas avec la vente de
matières premières ou d'autres produits qu'ils exploitent dans la
région sous leur contrôle.
En effet, la résolution 1493 de 2003 avait
imposé un embargo sur les armes destinées aux groupes
armés à l'Est de la RDC. Elle donnait mandat à la MONUC
d'assurer le suivie de son application, voir l'inspection et la saisie des
armes et présenter un rapport au conseil de sécurité. Aux
termes de la résolution 1533 (2004) qui provoquait l'embargo et
créait un mécanisme de monitoring à trois niveau avec un
groupe d'experts indépendants et un comité du conseil de
sécurité chargé de sanction, le mandat de la mission en ce
qui concerne le monitoring a été renforcé et la MONUC a
été chargée d'échanger des informations avec le
groupe d'experts1.
Cependant avec la résolution 1596 (2005), la
MONUC s'est vue confier la tâche de veiller, en coordination avec le
gouvernement de transition, à ce que toutes les expéditions
d'armes exonérées d'embargo soient faites seulement aux sites
désignés moyennant une notification préalable. Là
où la mission a maintenu une présence permanente, elle a en outre
reçu mandat de renforcer les capacités des autorités
congolaises d'assurer le monitoring et le contrôle des activités
aux aéroports et d'aider au renforcement des contrôles
douaniers2.
Dans ce même cadre de renforcement de la
sécurité dans la sousrégion, rappelons que, le responsable
de la MONUC William Swing a effectué une visite de travail à
Bujumbura en mai 2005 dans le cadre d'une étroite collaboration avec
l'ONUB en vue de restaurer la paix et la sécurité dans la
région. Cette visite faisait suite à celle de la
représentante spéciale du secrétaire général
de l'ONU au Burundi, Mme Carolyn Mc Askie, début février 2005
à Kinshasa. Puisque le Burundi accusait souvent
1 MONUC Magazine, Op Cit, p 14
2 Idem, p14
la RDC de fermer les yeux sur des activités du
FNL. La résolution 1545 du conseil de sécurité, autorise
l'ONUB et la MONUC à collaborer pour le contrôle des mouvements
transfrontaliers des armes et des dernières rebellions encore actives
dans la sous-région de Grands lacs1.
En même temps que la MONUC oeuvré pour
restaurer la stabilité dans la partie ouest de la région, l'ONUB
venait d'être créée par le conseil de
sécurité sur base de la résolution 1545 du 21 mai
2004.
En effet, l'opération des Nations Unies au
Burundi (ONUB) sera déployée sur base du souhait inclus dans les
accords d'Arusha par les parties en conflits. Ces accords sont parvenus a
mettre fin à plusieurs années de guerres civiles entre le
gouvernement en place et plusieurs groupes armés. C'est ainsi que cette
opération de la paix au Burundi aura pour tâches principales de
:
- veiller au respect des accords de
cessez-le-feu,
- assurer un environnement de sécurité
favorable à la tenue des
élections à venir ;
- assurer un programme de désarmement,
démobilisation et réinsertion des combattants.
§2 : MODE D'ACTION, EFFECTIVITE DES RESOLUTIONS ET
REALISATION SUR LE TERRAIN
Aux fins de mener à bien sa mission la charte
laisse le choix au conseil de sécurité quant aux moyens et
techniques à entreprendre pour l'effectivité de ses actions. Dans
les pays des Grands lacs elle a procédé par la
Démobilisation, Désarmement et Réinsertion des
différents éléments des groupes armés.
En effet, depuis la fin de la guerre froide avec
l'augmentation des conflits internes aux Etats ,pour faire face aux exigences
de ces conflits, les mandats confiés aux Nations Unies à partir
de la fin des années 1980 incluront certaines tâches tout à
fait nouvelles pour les casques bleus :
1 Echos Grand Lacs (EURAC), n°10, Juin 2005,
http://www.kongo-kinshasa.de/documenté/eurac/eurac-coorfpdf
superviser des élections, assurer le passage de
l'aide humanitaire ou désarmer les groupes paramilitaires fait
maintenant partie des fonctions remplies par les soldats de la paix « ces
guerre sont (....) naturellement menées non seulement par des
armées régulières, mais aussi par des milices et des
civils armés dont la discipline est douteuse et la chaîne de
commandement mal défini » cette situation rend les
opérations de maintien de la paix complexe et
périlleuse.
Eu égard de la situation dans la
sous-région des Grands Lacs, les opérations de maintien de la
paix ont étendu leurs activités et interviennent à
diffèrent moment d'un conflit comme l'explique l'ancien
secrétaire général Boutros Boutros Ghali dans l'agenda
pour la paix. De ce fait l'ONU procède par différentes
possibilités d'intervention pour empêcher soit un conflit
d'éclore, soit le résoudre rapidement une fois qu'il a
éclos ou pour mettre en place les conditions d'une paix durable
après un accord de paix.
Au fait, l'ONU procède avant tout par une
diplomatie préventive, consistant à prévenir (aussi bien
qu'à dissiper) les malentendus susceptibles de compromettre les
relations entre différents fractions. Dans la mesure où un
conflit a déjà éclaté, pour agir rapidement afin de
circonscrire et d'en éliminer les causes sous-jacentes, cela se
matérialise par la voie de mesures de confiance, de dispositifs
d'alerte, et de déploiements préventifs de troupes ou de zones
démilitarisées.
L'ONU procède aussi par une phase de
consolidation de la paix. Alors que la prévention des conflits vise
à empêcher un conflit d'éclore, les OMP dans les Grands
Lacs ont pour mission d'assurer la consolidation de la paix en d'autre terme
d'empêcher qu'un conflit se rallume.
L'ancien secrétaire général
Boutros Boutros Ghali décrit la consolidation de la paix comme l'action
menée « en vue de définir et d'étayer les structures
propre à raffermir la paix afin d'éviter une reprise des
hostilités ». Cette phase souligne les doubles objectifs, parfois
divergeant, de la consolidation de la paix : d'une part, obtenir la
sécurité à la fin des hostilités et d'autre part,
engager à plus long terme un processus parallèle de consolidation
de la paix (en réconciliant les gens et les groupes, en
réformant ou en rétablissant les
institutions, les structures et les
économies) pour diminuer le risque d'une rechute
dans la violence.
De ce fait, la MINUAR est intervenue entant qu'une
mission de consolidation de la paix instituée lors de l'aboutissement de
négociation et la signature d'accord entre le régime Habyarimana
et le FPR. Néanmoins, cette mission n'a pas pu empêcher le
génocide.
Dans notre analyse, nous allons présenter les
phases de la consolidation de la paix en tant qu'élément
contributeur dans la politique onusienne du démantèlement de
groupes armés dans la région des Grands lacs. Mais avant
d'aborder ces phases, il serait nécessaire de soulever certaines
pratiques, notamment l'embargo sur les armes, aux quelles l'ONU a recouru pour
décourager les groupes armés et à la contrainte de se
ranger dans la logique de la paix.
La prépondérance des mouvements rebelles
armés qui contestent aux Etats le contrôle du territoire national
et le violation grave des droits humains sont liées directement aux
masses d'armes légers et de petit calibre en circulation et seraient
même responsable de certaines défaillances dans le
rétablissement de la sécurité et la
paix1
La démobilisation
On entend par la démobilisation le contraire de
recrutement (mobilisation) des combattants au sein d'un groupe armé. En
terme militaire, la démobilisation suppose le
démantèlement d'une unité armée, la
réduction du nombre de combattants au sein d'un groupe armé, ou
une étape intermédiaire avant le rassemblement d'une
armée, qu'elle soit ou non régulière.
Les objectifs techniques de la démobilisation
et de désarmement comprennent généralement
l'amélioration de la qualité et de l'efficacité d'une
armée permanente, étant donné qu'il y a moins de membres
du personnel à rémunérer, il devient possible d'utiliser
les fonds avec plus d'efficacité pour acquérir du matériel
et verser des soldes. On encourage ainsi la modernisation des forces et la
prise de mesures disciplinaires. La
1 Jacques Ntibarikiwe, in enquête dans la
plaine de la Ruzizi (RDC-Burundi) Rapport de GRIP, Brussel, Grip, p2
démobilisation procure également l'occasion
de restructurer une armée pour la rendre
efficace1.
Le désarmement
Il fait partie intégrante de la
démobilisation lorsque son but est de réduire le nombre des
combattants ou de démanteler une unité armée. Les armes
utilisées par le personnel doivent être remises aux
autorités, qui ont la responsabilité de leur entreposage en toute
sécurité, de leur redistribution, ou même de leur
destruction2. Dans le contexte du maintien de la paix de l'ONU, les
activités de désarmement comprennent l'inspection, la collecte et
l'élimination des armes légères, munitions, engins
explosifs et armes lourdes aux mains des combattants ainsi que, dans de
nombreux cas, des armes utilisées par la population
civile3.
La réintégration
C'est le processus selon lequel, les ex-combattants
retrouvent leur statut et accèdent à un travail et à un
revenu dans la vie civile. Il s'agit essentiellement d'un processus social et
économique sans limite de temps qui se déroule principalement
d'un processus social et économique sans limite de temps, qui se
déroule principalement dans la communauté sur le plan
local.
Elle fait partie du développement
général d'un pays et relève de la responsabilité
national mais exige souvent une aide de
l'extérieur4.
Les programmes de réinsertion consistent en des
mesures d'assistance destinées aux anciens combattants ainsi qu'à
leur famille et visant à favoriser leur possibilité de
réinsertion économique et social. Il peut s'agir d'une aide
financière directe, de compensation en nature ou encore de programme de
formation professionnelle et d'activités susceptibles de
générer des revenus.
1 IAN DOUGLAS, Désarmement,
Démobilisation et Réintégration, guide pratique et
théorique, Allemagne LITHOCHIC, 2003, p 19
2 Idem
3
http://Geneve
decouverte.ch/fr/doc/dossier-7-collec-pdf
4 IAN DOUGLAS, Op Cit, p 19
La réussite d'un programme de DDR
présuppose d'une part qu'il soit enchâssé dans les accords
de paix et d'autre part, que ceux-ci définissent un calendrier
précis du processus, préconisent les méthodes à
suivre pour l'élimination des armes et munitions , fixent les
modalités de restructuration des forces de défenses et de
sécurité et enfin, désignent les institutions à qui
incomberont la mise en oeuvre, la coordination et la supervision des
activités de désarmement, démobilisation et
réintégration.
En effet, outre, le Rwanda vers les années
1994, le DDR fait partie du processus de paix dans la région de Grands
lacs. Il constitue une étape essentielle de l'instauration de la
confiance. Les négociations de paix au Burundi d'une part sont abouties
à l'opération de Nations Unies au Burundi pour veiller au respect
de accords de cessez-le-feu et d'autre part on jeter les points sur le
processus DDR de différents groupes armés du pays.
En RDC, en novembre 1999, la résolution 1279 du
conseil de sécurité autorise le déploiement d'une mission
des Nations unies pour le Congo (MONUC). Son concept d'opération
s'articulait en trois phases dont :
- Le déploiement des troupes d'observation
à l'intérieur du pays ;
- L'observation du retrait des troupes
étrangères de la ligne de front ;
- La vérification du retrait de toutes les
troupes étrangères du territoire congolais et le DR des groupes
armés tels que définis dans le chapitre 9 de l'accord de
cessez-le-feu de Lusaka. Mais ce n'est que le 9 Novembre 2001 que la
résolution 1376 du conseil de sécurité autorisait la MONUC
à passer en cette troisième phase sous réserves de
garanties de sécurité par les parties1.
Quant aux actions de l'ONU sur les groupes armés
Ougandais et
Rwandais cette question ne suscite pas l'opinion
internationale autant qu'il est le cas en RD Congo et au Burundi. Toutes fois,
plusieurs actions sont menées par la MONUC au compte tenu des bandes
armée de ces deux pays sur le territoire congolais étant donne
que cette mission procède par
1 International Crisis Group (ICG), les rebelles
hutu rwandais au Congo ; pour une nouvelle approche du désarmement
et la réintégration, rapport Afrique n°63,
Nairobi/Bruxelles, ICC, 2003. p 1
le désarmement et le rapatriement des groupes
armés étrangers. En plus, le conseil de sécurité ne
cesse d'émettre des résolutions frappant directement ou
indirectement les groupes rebelles Ougandais, à l'exemple de la LRA pour
qu'il cesse leurs actions contre les populations civiles et à menacer la
sécurité et la paix régionale.
En effet, le désarmement et la
démobilisation des combattants nationaux et étrangers en RDC et
au Burundi constituent un enjeu important dans la consolidation de la paix et
de sécurité aux niveaux nationaux des Etats de Grands Lacs et
pour toute la région. Après deux guerres successifs entre 1996 et
2002 en RDC, caractérisées par la participation d'une multitude
de forces et groupes armés, les parties au conflit signent un accord de
paix prévoyant entre autres une reforme du secteur de
sécurité à travers la formation d'une seule et unique
armée restructurée et intégrée (FARDC), mais aussi
le désarmement, la démobilisation et la
réintégration des combattants dans la vie civile.
Le même procédé caractérise
la politique de l'ONU au Burundi, qui après différentes
confrontations de groupes armés basés à l'intérieur
du Burundi et d'autres en dehors de ses frontières, les accords d'Arusha
ont jeté les bases en prévoyant une reforme et unification de
l'armée et le programme DDR appuyé par l'ONU à travers sa
mission (ONUB).
A cet effet, ces programmes s'appuient sur les textes
juridiques des gouvernements et renforcés par différentes
résolutions du conseil de sécurité de l'ONU, pour une
application effective de la communauté international et de structure
nationale dans le processus.
DDR en RDC.
L'accord global et inclusif a confié au conseil
supérieur de la défense (CSD) une mission de concertation et de
consultation sur le désarmement des groupes armés et la formation
d'une armée nationale restructurée et intégrée. Par
conséquent les institutions étatiques devraient intervenir
notamment : le Président de la République en sa qualité de
Président du conseil supérieur de la défense, le ministre
de la défense nationale, le
ministre des affaires sociales et le ministre de la
solidarité et des affaires humanitaires pour jouer le rôle de
points focaux pour le DDR1.
A cet effet, le programme DDR ne découle pas de
seule responsabilité de la communauté internationale, en
l'occurrence le Nations unies, mais plutôt est un processus qui implique
les efforts des acteurs internes.
Nombreuses structures sont mises en oeuvres pour
assurer l'accompagnement du processus, entre autres, le comité technique
de planification et de coordination du DDR (CTPC/DDR) avec pour mission de
concertation avec les partenaires de la communauté internationale
impliqués dans le DDR et d'animation de la phase intérimaire dont
la mission a été notamment la préparation du programme
national et de la gestion des urgences du DDR ; le comité
interministériel chargé de la conception et de l'orientation en
matière de DDR (CI-DDR) ; la commission nationale du désarmement
de la démobilisation et de la réinsertion (CONADER) ; et le
comité de gestion chargé de finance et de la passation des
marchés (CCDDR) qui sera dissoute en Avril 2005 suite aux
dysfonctionnement d'où ses attributions seront confiées à
la CONADER.
Par ailleurs, le conseil de sécurité de
Nations unies a voté plusieurs résolutions qui demandent à
la MONUC et aux autres institutions onusiennes sur le terrain (PNUD, HCR,
UNICEF...) d'appuyer le gouvernement congolais dans le processus DDR. Ainsi,
dans le cadre du désarmement des combattants, le processus est
supervisé par le centre des opérations conjointes (COC) qui
désigne une équipe de désarmement (ED) composés de
membres de la SMI, de la CONADER et de la MONUC. Les estimations faites
à l'occasion de l'élaboration du PNDDR en 2004, prévoyait
330 000 combattants de différentes forces, mouvement, groupes
armés à désarmer. Parmi ces derniers, 150 000
étaient censés intégrer l'armée
restructurée, les FARDC, alors que 180 000 devaient être
démobilisés et réinsérés dans la vie civile.
En plus, une quantité similaire d'armes devait être
récupérée auprès de ces combattants2.
Dans la pratique, les activités du désarmement se
déroulent en deux phases : la
1 Décret loi 03/027 de 2003
2
http://www.grip.org/bdg/g
1054.html
phase du pré désarmement consistant
à l'identification et la mise en place des structures d'accueil des
combattant, en la sensibilisation et la communication, au déploiement
d'une équipe mixte de désarmement, à la
sécurisation et au contrôle des combattants dans les CR ou PD. La
phase du désarmement proprement dit qui comprend l'enregistrement des
combattants et des armes, munitions, la remise d'un certificat de
désarmement/fiche de contrôle (CeDe/FiCo), le rassemblement des
armes neutralisées et des munitions remises par les candidats
combattants. A la fin de cette opération, la SMI se charge de
transférer les combattants vers les centres d'orientations où ils
auront à choisir entre la démobilisation et l'intégration
dans l'armée.
Delà, la MONUC (MILOBS) assure le transport des
armes collectées vers les centres de stockage d'armes (CSA)
préparés par l'armée. Les armes sont inventoriées
par la MONUC sous la supervision de la SMI et de l'ED. Elles seront finalement
destinées aux novelles forces armées intégrées, les
FARDC. En ce qui concerne les armes défectueuses et les munitions non
transportables, elles sont détruites par les équipes d'experts de
la MONUC.
Par ailleurs, la mission de l'ONU en RDC comporte ou
mène des actions qui laisseraient dire qu'elle revêt un
caractère régionale en incluent la RDC d'une par et les questions
d'autres Etats tels que le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.
En effet, la plupart des événements
constituant les conflits dans la région des Grands Lacs se sont
déroulés sur les territoires congolais. Ainsi, la vague de
réfugiés quittant le Rwanda à occasionner la formation des
groupes armés rwandais sur le territoire congolais, également la
situation identique de son jumeau, le Burundi, occasionné aussi
l'inexistence de groupes armés Burundais avec comme base arrière
la RDC. D'ailleurs, les questions Ougandaises depuis l'indépendance
jusqu'à l'ère du régime Museveni, qui a donné lieu
au renforcement des mouvements rebelles dans la sous région, sont des
facteur justifiant les actions de différents groupes rebelles dans le
Nord Est de la RDC.
Ce caractère régional de groupes
armés a fait que l'ONU en RDC traite de questions liées à
ces Etats mais à partir de la RDC.
C'est dans ce cadre que le programme de
démobilisation,
désarmement, rapatriement, réinstallation
et réintégration (DDRRR) des groupes armés
étrangers basés en RDC tire ses origines.
Dans ce point, le caractère coercitif que
revêt la MONUC est nécessaire à soulevé.
L'évolution du mandat de la MONUC est
observé dès le cessez-le-feu décrété par les
accords de Lusaka est passé au maintien de la paix à l'imposition
de la paix et enfin à la consolidation de la paix, ainsi le mandat de la
MONUC a été placé sous le sceau du chapitre VII de la
charte de l'ONU dès le 24 février 2000 par la résolution
1291 du conseil de sécurité. Cependant, la mission onusienne a
adoptée pendant les quatre premières années de son
existence, une approche conciliatrice et défensive plus proche des
principes du chapitre VI que de ceux du chapitre VII de la
charte1.
Cependant, conte tenu de la persistance de groupes
armés étrangers, la MONUC applique actuellement les mesures
prévus par le chapitre VII de la charte en menant des opérations
aux cotés de FARDC accompagnés aussi de « soft power »
dans le cadre de démobilisation volontaire.
Dans ces attributions sur le DDRRR qui amène la
MONUC d'avoir des responsabilités plus régionales que nationales,
elle a en sa charge la responsabilité d'assurer le DDRRR des groupes
tels que : les Ex-FAR, LRA, UMRF, Milices Interahamwe, FUNA, FDD, WNBF, NALU,
UNITA, et les FLN. Cette liste n'est pas exhaustive car tous les groupes
armés sont concerné. Sur cette base et depuis 2002, la MONUC
opère le rapatriement des combattants et de leurs dépendants vers
leurs pays d'origine.
Afin de faciliter le regroupement des candidats au
DDRRR la MONUC a établi six (6) centres de transit dans les Kivu dont
trois (3) dans les
1 Col. Tamoussi BONZI, Op Cit, p9
Nord-Kivu à Lubera, kanyabayonga et Sake, et trois
(3) dans le Sud-Kivu a Walungu, Hombo et Sange.
LE DDR AU BURUNDI
L'opération des Nations unies au Burundi (ONUB)
a été créée par le conseil de
sécurité des Nations unies en mai 2004 pour appuyer les efforts
entrepris par les Burundais pour instaurer une paix durable et amener une
réconciliation nationale, comme prévu dans l'accord de paix et de
réconciliation au Burundi, signé à Arusha (Tanzanie) le 28
Août 2000. cet accord devait mettre fin à plus de dix
années de guerre civile à coloration ethnique entre la
minorité tutsi et la majorité hutu.
Pendant les deux ans et demi où elle a
été présente au Burundi, l'ONUB a complété
les tâches qui lui avaient été mandées, y compris
l'aide au désarmement à la démobilisation, à la
réinsertion et la réhabilitation des anciens combattants, le
suivie des accords de cessez-le-feu et la promotion des droits de l'homme, de
l'Etat de droit, etc.
Ainsi dans son rapport lors de la fermeture en 2006,
elle avancé un nombre total de 21679 anciens combattants
démobilisés dont 3015 enfants et 494 femmes au
Burundi1.
En effet, l'ONUB contenait dans ses attributions une
assistance dans le désarmement, démobilisation et
réinsertion des éléments qui proviendront des
différents groupes armés signataires des accords d'Arusha. Cela
revient dans la politique de l'ONU de consolidation de la paix2.
Cette mission s'est réalisée sur concours entre la mission de
l'ONU, ONUB et les institutions nationales ainsi que différents
partenaires.
Depuis la création, en mai 2004 de la mission
de l'ONUB au Burundi, conformément à la résolution 1545 du
conseil de sécurité, celle-ci a travaille en étroite
collaboration avec la Banque Mondiale et le secrétaire du MDRP en vue de
l'adaptation et de la mise en place des mécanismes de coordination des
activités DDR et SSR3.
Les tâches sont reparties entre la commission
nationale chargée de la démobilisation, de la
réinsertion et la réintégration des
ex-combattants
(CNDRR), la mission de l'ONU au Burundi qui assure de
moyens
techniques et financiers aussi que le Programme Multi
Pays de
Démobilisation et Réintégration
(MDRP)1.
Ce processus de DDR devrait assurer la
démobilisation et réintégration d'environs 55 000
ex-combattants sur une période de 5 ans. Mais alors, le processus a
déjà touché 26 283 ex-combattants soit 45% de l'effectif
prévu (bilan 2009).
Cependant, les actions de l'ONU dans le reste de la
région (en Ouganda et au Rwanda) sont quasi inexistantes en
matière de DDR. En Ouganda la politique qui fut d'actualité pour
démanteler les groupes armés avec moyen non coercitif fut le
programme d'amnistie consacré aux forces irrégulières qui
se rendent aux autorités dans le cadre de la loi d'amnistie. Processus
est assuré par la commission d'amnistie en partenaire avec des bailleurs
des fonds différents ainsi que le MDRP2.
DDR AU RWANDA
La situation au Rwanda a
dégénéré depuis 1994 au moment où le
programme DDR devrait être assuré par la MINUAR. Dans ses
attribution,il lui était incombé d'assurer le désarmement,
la démobilisation et la réinsertion de deux parties,dont les
troupes rebelles du FPR et certains hommes de l'APR selon les clauses des
accords.
Depuis le génocide aucune action de
désarmement proprement dit des groupes armés n'a
été faite. En revanche, le gouvernement du Rwanda se contente de
recevoir les ex-combattants qui lui sont présentés par ses
voisins dont en premier la RD-Congo en concours avec la MONUC et en suite la
MONUSCO après qu'ils soient désarmés.
Mise à part ces processus précités,
nous pouvons parcourir brièvement les recours à la force en
RD-Congo, Burundi et Rwanda.
1 Stéphane Mora, la réforme du
secteur de sécurité au Burundi, coordination des acteurs,
Initiative for peacebuilding, 2008, p11
www.initiativeforpeacebuilding.eu
2 Bulletin BINUB, la réinsertion durable
des soldats démobilisés, gage de stabilité,
N°026, février 2009
République Démocratique du
Congo
A l'institution de la mission de l'ONU en RD-Congo,
celle-ci était soumise au chapitre VI, donc seul le moyen pacifique
était envisagé. Au fur et à mesure que la situation se
dégradait, la mission est passée au chapitre VII. Le moyen non
violent prime malgré le chapitre VII. Cependant à cause de la
persistance, les FARDC mènent actuellement des opérations
militaires conjointes avec la MONUC. Mais toutefois les moyens apportés
par celle-ci se limitent à de moyens logistiques et donc elle participe
d'une façon indirecte.
Burundi
La mission de l'ONU au Burundi (ONUB) n'a pas connu
de
complication comme celle de l'ONU en RD-Congo. Certes, il
y avait la persistance d'un groupe rebelle, le FNL Palipehutu, qui ne faisait
pas partie des accords d'Arusha, mais aucune action militaire effectuée
par l'ONU n'a été réalisée. Une pression politique
et militaire significative menée par l'ONUB était constamment et
même de menaces aux attaques par les contingents de l'ONUB était
perpétrés mais en aucun cas, celle-ci n'a recourue à la
force. Toutefois, on encaissait des accrochages entre l'armée loyaliste
et les rebelles du FNL.
Rwanda
Malgré la présence de l'ONU au Rwanda, le
génocide était réalisé. Aucune action coercitive
contre les groupes rebelles de FPR et les milices Interahamwe n'était
enregistrée. Pourtant le Général Roméo Daillaire
avait demandé le feu vert pour intervenir dans les mesures de se moyen
dans le but d'arrêter le massacre, mais cependant, le feu vert lui
à été refusé par la bureaucratie onusienne à
New York qui ferma les yeux en ignorant la réalité.
Cet immobilisme de l'ONU face au massacre a Sali l'image
de l'ONU dans le continent Africain.
CHAP III : LES DEFIS DE L'ONU DANS LE
DEMANTELEMENT DES GROUPES ARMES
La problématique de dégager la
portée et/ou les limites de l'ONU dans ses actions de restaurer la paix
et la stabilité dans une partie du monde diverge de tout un chacun selon
sa position, selon que l'on se trouve au siège de l'ONU à New
York au siège de la mission déployée, selon que l'on est
membre d'une ONG, autorité nationale du pays dans lequel la mission
intervient ou d'une population qui serait victime de
l'instabilité.
C'est dans ce sens que Clifford Bernath et Anne Edger
ont avancé que la difficulté d'apprécier les performances
de la MONUC en terme de ce qui marche et de ce qui ne marche pas, est que les
définitions que l'on donne aux « succès » et aux «
échecs » de la mission dépend de qui l'on est et d'où
on est placé1.
De notre part, l'appréciation des actions de
l'ONU dans la sousrégion de Grands Lacs parait ambivalent d'autant plus
que les groupes armés, milices sont toujours en activité dans
certaines parties de la région. Cette persistance est due à
plusieurs causes : le non respecté des accords par les parties ;
l'absence de la neutralité de la mission ; les visés et
intérêts des intervenants et acteurs ; le déficit des
options, l'absence de la cohésion, la non fermeté des
décisions du conseil de sécurité ;l affaiblissements des
pays affectés ;etc.
SECTION I. L'INCOHERENCE ENTRE LE JURIDIQUE ET LA
REALITE
§ 1.La notion de la sécurité
collective
Dans la logique et l'esprit de la charte, l'ONU
devrait entreprendre une action contre un groupe rebelle sur le territoire d'un
membre de l'organisation en se rangeant du côté de l'Etat membre
menacé. Mais
1 MONUC : Flamed mandate limite success,
réfugies international, may 2003
alors, la pratique que nous constatons serait
erronée avec cette idée d'intervenir tous contre un agresseur
mais plutôt des mécanismes de négociation sont mis sur pied
par l'ONU (Communauté internationale). Cette pratique ne semble pas
souvent résoudre le vrai problème car dans nombreux cas, surtout
dans le cas d'une guerre ne se terminant pas par la victoire d'une partie, le
partage du pouvoir pose problème, l'intégration des combattants,
armés et maintien reste problématique et l'engagement réel
des belligérants confère souvent aux processus un
caractère sibyllin surtout lorsqu'il y a une multitude d'acteurs et en
jeux.
Dans la pratique, nombreux sont les groupes qui
mobilise l'argumentaire du « droit de peuples à disposer
d'eux-mêmes » devant la défaillance de l'Etat et pour
légitimer leurs actions devant la communauté
internationale.
A part au Rwanda où les groupes armés ne
se sont pas visiblement apaisantes à l'intérieur de l'Etat, au
Burundi, en Ouganda et en RDC, on a connu l'intensification des combats entre
groupes eux-mêmes mais aussi contre le pouvoir établi devant la
présence des troupes onusiennes, des observateurs internationaux et
autres acteurs. Les raisons de mobilisation internes et externes auxquels
s'ajoute le facteur ethnique servent fréquemment de prétexte pour
masquer d'autres motifs1.
Dans ce sens, le droit international qui consacre le
« droit de peuple » de revendication, de soulèvement contre un
régime prétendu irresponsable limite cette notion de
sécurité collective. L'ONU a souvent difficile de maîtriser
les problèmes liés à des guerres civiles et du mal
à appliquer dans le fond le chapitre VII. Cette problématique
parait complexe de la manière que l'on ne saurait déroger
à cette disposition du droit de peuple.
En analysant les revendications de plusieurs groupes
armés dans la sous-région des Grands Lacs, la tendance est pour
la majorité de revendication au non d'une ethnie, d'un groupe bien
déterminé et dans le
1 Human Rigths Watch, crimes de guerre à
Bukavu (RDC), Document d'information. Juin 2004
cas où les négociations sont
entamées et abouties à des accords il y en a
régulièrement une partie des radicaux qui s'oppose aux accords.
Et plus souvent, la branche politique qui intègre le pouvoir issu des
accords continu à entretenir la branche armée avec comme
conséquence la parcellisation identitaire de l'armée et ses
composantes.
Au vu de la réalité sur les actions
menées dans la région, nous pouvons comparer les résultats
obtenus au Burundi et ceux obtenus en RDC, précisément en Ituri.
En effet, plusieurs critiques ont approuvé que la mission de l'ONU au
Burundi menée par l'ONUB est une réussite d'autant plus qu'elle
est parvenue à maîtriser toute la période de transition et
à organiser les élections démocratiques. Toutefois, un
groupe armé, le FNL palipehutu, a boycotté le processus de paix
malgré la pression et les menaces que le conseil de
sécurité et l'ONUB émettaient. Fin 2009, ils ont
signé des accords et intégré dans l'administration du pays
en vue d'organiser les élections en 2010.
Comme il est difficile de diluer l'huile avec de l'eau,
les élections
municipales de 2010 ont prouvé combien de fois
ces anciens chefs rebelles ne pouvaient cohabiter. Certains ont crié la
fraude et à cet effet retirant leur candidature à la
présidence d'où le président Peter NKURUNZIZA se trouva
comme candidat unique. Les conséquences sont qu'on est entrain de vivre
un cycle infernal de conflit dans le pays avec plusieurs attaques jusque
là non revendiquées.
En RD-Congo les événements de la ville
de Kinshasa qui ont opposé les éléments de la garde
spéciale présidentielle à ceux de la garde
rapprochée du vice président Bemba ont prouvé la difficile
coexistence entre parties.
En fait, dans la province orientale district de
l'Ituri, l'application du Chapitre VII de la charte de l'ONU fut
appliquée avec la notion de coercition.
Les différents groupes armés rebelles
ont violé les droits humains et menacé les casques bleus de la
MONUC dans cette partie. La conséquence fut le déploiement de
troupe de la mission ARTEMIS qui est parvenu à
dissuader les groupes et sans que la violence ne soit pas
d'actualité entre les groupes armés locaux.
A cet effet, Marc-Antoine
Pérouse1critique les actions de l'ONU dans les solutions
apportées aux conflits civils africains. En s'interposant entre les
belligérants et en les amenant à négocier, on
épargnera des vies humaines et on évitera la poursuite de combats
en s'assurant qu'un accord de partage du pouvoir garantira les droits des
parties en présence. Le problème est que les interventions
militaires de la communauté internationale présente le risque de
figer la situation d'empêcher la résolution du conflit par les
armes (...). Ainsi, les guerres conclues sur la base de négociations
avaient alors 67% de chances de reprendre dans le cinq années suivantes
contre 21% dans le cas d'une victoire militaire.
Pérouse avance toujours que les victoires
militaires continuent à mieux prémunir contre les risques de
reconduction d'une guerre d'où la chute de « vielles »
dictatures et la prise de pouvoir par des groupes rebelles en particulier
seraient les plus susceptibles de stabiliser une situation
politique.
Ainsi, au vu de sa théorie, il serait probable
que l'application du chapitre VII de la charte de l'ONU et l'application
à fond de la notion de sécurité collective serait
adaptée à l'insécurité qui règne dans la
sous-région de Grands Lacs avec la duplication et la naissance des
groupes armés.
Le mandat
Outre, l'ambiguïté qui existe dans la
notion d'une sécurité collective, parfois l'ONU émet de
mandat qui de part plusieurs raisons s'avèrent irréalisables, ou
ne pouvant pas apporter de résultats escomptés par l'organisation
lui-même ainsi que pour la région où s'effectue la mission.
Un mandat doit à juste mesure répondre aux
spécificités de l'entendue et de conjoncture sur le
terrain2
1 M-A. Pérouse de Mont Clos, les
occidentaux peuvent-ils sauver l'Afrique ? 1 In Politique
étrangère, l'Afrique de Grand lacs,, Paris, Arman Colin, p551.
2 Rapport Brahim
D'une manière général nous
pouvons rappeler que l'action de la communauté international s'inscrit
dans les limites de la réalité d'un système onusien avec
ses acteurs administratives, ses contraintes financières, ses compromis
politiques ainsi que l'illustrent l'échec de la tentative
française d'imposer le recours au chapitre VII (lors des
événements du Rwanda) et son absence d'armée
permanente1.
M. Koffi Annan l'avait affirmé en
réponse à une question sur la MINUAR que « Les
opérations de maintien de la paix peuvent réussir lorsque le
conseil de sécurité fixe des objectifs concrets, lorsque
l'Assemblée général y affecte les ressources
nécessaires, lorsque les pays fournissant des contingents envoient en
temps voulu des effectifs suffisants bien formés et bien
équipés, lorsque les parties en cause font preuve d'un minimum de
bonne foi »2 et que la cohésion entre combattants et
troupes puisse être rassurée pour matérialisation l'esprit
de corps et les valeurs de l'ethos militaire surtout dans de contextes non
sensibles et non pacifiés.
Dans ce sens, Arnaud Blin et Gustano Marin
relèvent les limites de l'ONU en soulevant la question
financière. Ils présentent l'0NU entant qu'un micro Etat
étant donné ces moyens dont elle dispose. Avec un budget (de
fonctionnement annuel inférieur à 2 milliards US et des
dépenses totales en deçà de 15 milliards US si l'on inclut
toutes les agences et programmes du système onusien (FAO, OMS, UNESCO,
UMMEF etc.). l'ONU dispose de moyens financiers 40 fois inférieur
à ceux dont bénéficie le seul pentagone (plus de 500
milliards) sans compter « la guerre contre la terreur » environ 2000
milliards.
Le budget annuel des opérations de maintien de
paix pour l'année 2009- 2010 est évalué à 7,8
milliards USD3.
En d'autres termes, l'ONU dispose d'un budget
infiniment petit qu'un pays de taille modeste. Pourtant les tâches que le
conseil de sécurité confère, aux OMP telles que la MINUAR,
la MONUC, sont énormes mais avec peu de moyen à manoeuvrer sur
une grande étendue (région des
1 Assemblée Nationale, Op Cit, P373
2 Ibidem
3 Mission permanente de la France auprès des
l'ONU, les OMP de l'ONU, mise à jour 24 mai 2010, p 2
Grands Lacs) qui comporte une complexité des
réalités nécessitant de moyens colossaux.
Cette insuffisance en termes de finances a toujours de
répercussions sur l'effectivité de la mission.
En effet, la carence en moyen explique que la MINUAR
soit devenue non le garant et le soutien des accords d'Arusha, mais le greffier
de leur non application. Son attitude a été davantage celle d'un
simple spectateur que d'un acteur résolu à promouvoir et faire
respecter des engagements que chaque partie s'était engagée
à respecter1.
Cette insuffisance se manifeste dans le chef de la
MONUC sur le territoire congolais, malgré le budget annuel alloué
à cette mission (environ 1 milliards US) on ne peut pas affirmer qu'il
répond ou qu'il est à la hauteur de supporter et de subvenir aux
complicités que ce territoire présente.
Départ sa grandeur et son état
d'infrastructure, les forces de la MONUC ne sont pas présentes dans
plusieurs endroits d'où des attaques de groupes armés dans
certains villages inaccessibles par les forces de la MONUC.
Le colonel Bonzi Tamoussi, l'explique en termes du
mandat de la MONUC et la modicité relative de ses moyens2. Si
d'un côté, la multiplication des résolutions du conseil de
sécurité qui portaient souvent sur l'élargissement du
mandat de la MONUC témoigne de son intérêt pour la
situation de la RD-Congo, de l'autre au peut se demander si cela n'a pas eu
pour effet de déstabiliser les responsables de la mission qui devaient
s'adapter en permanence aux tâches additionnelles ainsi qu'aux
réalités du terrain. En effet, face à la
déconfiture totale de l'Etat congolais, le conseil de
sécurité a été amené à étendre
au fur et à mesure le champ d'action de la MONUC. Elle s'est
retrouvée en train de suppléer l'Etat dans les domaines de la
défense, la sécurité, la justice, les droits de l'homme,
l'humanitaire, l'organisation des élections dans un vaste pays
dépourvu d'infrastructure désenclavement. Le budget annuel d'un
milliard de dollars américain qui peut paraître colossal en valeur
absolue, est en réalité très modeste
1 Assemblée National, Op Cit, p 376
2 Col. Tamoussi Bonzi, Op Cit, p 84
lorsqu'il s'agit d'assurer la présence de la
MONUC dans les domaines sécuritaire et de la gouvernance sur un
territoire aussi vaste que celui du Congo.
La configuration de RD-Congo nécessiterait donc
des moyens un peu plus spécifiques et stratégiques de
persuasion.
Le problème que présente de l'ONU en
matière de décision est que le conseil de sécurité
décide toute en ignorant certains facteurs que seule la présence
sur le terrain pourrait bien décrypter. Cela conduit au conseil de
sécurité d'encaisser parfois les erreurs sur les analyses faites.
Ainsi par exemple la situation au Rwanda est considérée comme une
simple guerre civile et le rôle principal de l'ONU conçu comme un
rôle de médiation entre les parties. Les conflits politiques au
sein de la classe politique rwandaise, les stratégies à moyen
terme des parties en présence, les réactions de peur et de haine
entretenues dans la population sont délibérément
ignorées par le conseil de sécurité. L'efficacité
de l'action de l'ONU exigeait une coopération des parties en
présence. Cette condition préalable et nécessaire n'ayant
de fait jamais existé, l'ONU s'est retrouvée bien seule pour
promouvoir un processus de paix face à des parties qui continuaient
à privilégier une logique de guerre1.
Outre ces facteurs financiers, et de la notion sur la
sécurité
collective, l'ONU souffre de problèmes de
contingents. En effet, lorsqu'un le conseil de sécurité
décide du déploiement de contingent, il doit tenir compte de
longues utilisées par ces contingents déployés.
L'efficacité ou l'inefficacité dans la réalisation de
leurs objectifs serait animé par le niveau de compréhension entre
les contingents et civils dans l'Etat hôte. Mais allons nous venons de
voir que la majorité de troupes provient de pays anglophones ce qui
fausserait même les informations qui seraient livrée que ça
soit sur les positions des groupes armés ou sur les
activités2. A ces problèmes linguistiques s'ajoute
l'effectif pour couvrir toute l'étendue. Ces carences se montrent lors
de l'appel de la résolution 872 de diminuer les effectifs de la MINUAR
sans que cette réduction
1 Assemblée Nationale, Op Cit, p75.
2H. Cheuzeville, Op. Cit, p 184
l'empêche, cependant d'assurer son mandat. A cet
effet, malgré quelques efforts de prévention et d'information sur
la situation au Rwanda, les exigences du général Roméo
Dallaire même si elles seraient répondues favorablement au niveau
du siège de l'ONU, il ne serait pas à mesure d'appliquer le
chapitre VII départ l'effectif qu'il possédait.
La MINUAR avait dans ses attributions la mission de
protéger les civils. Cependant appliquant la règle de trois
simples sur la population à protéger et le nombre de forces de la
MINUAR en présence le jour du début du génocide, on trouve
qu'il serait un pari difficile étant donné que les estimations de
tutsi en avril 1994 seraient entre 700 000 et 930 0001.
C'est cas est également en RDC où sur
2345 millions de kilomètre carré et d'environs 60 000 millions
d'habitants sera déployé 20 573 personnels en uniforme dont 18
645 soldats.
L'ONU a rencontré plusieurs défis dans
le rétablissement de la paix et le démantèlement des
groupes armés dans la sous-région. Malgré sa
présence comme nous avions démontré, les violations de
droits humains et les attaques contre la population civile sont toujours
d'actualité. Les limites qu'elle présente ne se remarquent pas
seulement dans la notion de la sécurité collective, de certaines
contradictions et la légèreté de mandats dues soit
à cause de moyens ou d'autres facteurs mais aussi dans l'application de
mesures non militaires en l'en contre des ces groupes armés et aussi
dans l'applicabilité du DRR.
Primo, étant donné que l'exploitation
illégale des minerais a favorisé le formation des milices,
surtout en RD Congo, qui tirent du contrôle des mines les moyens
financiers nécessaires à leur survie économique et
à l'achat d'armes2. L'ONU est parvenue à imposer un
embargo sur les armes et le contrôle sur les minerais provenant de zones
de conflits. D'après le rapport de l'ONG International Alert, il est
évident d'affirmer que ces groupes contrôlent, malgré
diverses dynamiques de leurs positions, des zones ou se basent dans des milieux
où il y a présence de minerais ; selon
1 Assemblée Nationale, Op. Cit. p
289
2 International Alerte, Etude dans le rôle
de l'exploitation des ressources naturelles dans l'alimentation et la
perpétuation des crises de l'Est de la RDC, Octobre 2009, p 31
le rapport du groupe d'expert de l'ONU, le FDLR
réalisent plusieurs millions de dollars grâce au contrôle
direct sur nombreux sites de production.
En 2007 et 2008, lorsque le CNDP fort de ses victoires
militaires, il organisa a son profit une fiscalité parallèle aux
postes frontières d'Ishasha et Bunagana mais aussi, le CNDP a
été présent sur quelques sites de coltans ; et
d'après les Nation unies 15% de ses recettes proviendraient de
l'activité minière1.
Comme ces activités apportent les
nécessaires aux groupes armés, suite au recommandations des
groupes d'experts, le conseil de sécurité a donné pour
mandat à la MONUC d'empêcher la fourniture d'appui aux groupes
armés illégaux y compris par des moyens tirés
d'activités économiques illicites et d'utiliser ses moyens de
surveillance et d'inspection pour empêcher les groupes armés
illégaux de bénéficier d'un appui provenant du trafic des
ressources naturelles. Le conseil de sécurité a étendue
l'interdiction de voyager et le gel des avoirs pour y inclure les personnes ou
entités appuyant les groupes armés illégaux dans l'Est de
la RD-Congo aux moyens du commerce illicite de ressources naturelles. Il
encourage les Etats membres de l'ONU à s'assurer que les importateurs,
les industries de transformation et les consommateurs « exercent toute la
précaution voulue à l'égard de leurs fournisseurs et de
l'origine des minéraux qu'ils achètent » cependant, le
groupe d'expert a indiqué que nombreux Etats membres n'appliquaient pas
entièrement les sanctions existant à l'encontre des
récalcitrants. Et aucune de ces tentatives de régulation ou de
remise en ordre n'a porté ses fruits2.
Secundo, la notion de DDR présente un
problème dans son application de manière que c'est un processus
bilatéral ou multilatéral qui exige la volonté de toutes
les parties. C'est dans ce sens que, Kofi Annan affirme que « les
opérations de maintien de paix peuvent réussir lorsque le parties
en cause font preuve d'un minimum de bonne foi », donc il faut qu'il y ait
l'élément fondamental « la volonté politique des
parties et du
1 Ibidem
2 International Alert, Op. Cit, p 60
conseil de sécurité » fautes de quoi
les missions des OMP ont les plus fortes chances
d'échouer1
Dans le processus DDR plusieurs variables qui
influencent son cours sont de différentes natures et leur carence ou
dysfonctionnement donne de résultats mitigés : la volonté
politique, l'engagement international et les moyens de financement, ainsi que
l'adaptation des solutions de réintégration au contexte
local2.
L'ONU a essayé de mettre à la
portée de toutes les parties les préalables au DDR,
préalables souvent non satisfaisant dans la sousrégion des Grands
Lacs3.
- la signature d'un accord de paix
négocié offrant un cadre juridique au DDR. Dans la
sous-région, certains groupes armés n'ont pas fait partie des
processus de paix, comme c'est le cas au Burundi en RDC et en Ouganda où
les combats continuent entre la LRA et le gouvernement en place ; la
prolifération des diverses types des milices et de groupes armés
ont aggravé l'identification de toutes les parties au conflit
;
- la confiance dans le processus de paix ;
- la volonté des parties au conflit de participer
au DDR ;
- Garanties minimales de sécurité :
compte tenu de certains facteurs tels que l'inexistence des infrastructures, la
vaste superficie de pays (cas de la RDC), la fourniture de garanties minimales
de sécurité s'est avérée difficile et
entravée même aux efforts de DDR.
De même, les Nations unies se trouvent face
à un problème des groupes armés des anciens
génocidaires qui circulent dans la région de part de
frontières. Le recours au programme DDRRR de la MONUC se heurte à
de problème car la MONUC n'a pas mandat de désarmés
directement par la force, même si le mandant lui serait accordé il
se poserait problème des
1 Assemblée Nationale, Op Cit, p
374
2 Camille FOULQUIE, les programmes de DDR,
Repenser la Réintégration dans une perspective de
développement, Master 2, Quinventé , Paris I Panthéon
Sorbonne, p 22
3 Rapport, le département des OMP, les
pratiques des DDR de « deuxième génération »
dans les opération de paix, une contribution au discussion,New
York, ONU, 2010, p 12-15
moyens. L'utilisation de DDRRR volontaire ne sera pas
aussi efficace car la plus part de chefs de ces groupes sont recherchés
par les justices de leurs pays ou la justice internationale par
conséquent il y hésitation de se présenter au centre
d'application du processus et aussi il faut la volonté de leurs pays
pour accueillir les anciens rebelles que de la communauté
internationale.1
§2 LES ENJEUX DES MEMBRES
La crise dans la sous-région des Grands Lacs a
impliqué une
multitude d'acteurs régionaux et étrangers
aux motivations et aux
intérêts divers. Ce conflit armé
présente trois dimension dont2.
+ Une dimension internationale avec des combats entre
des armées de pays étrangers dont celles des Grands Lacs
Africains, Afrique central et certains d'Afrique Australe. Cette dimension
semble dépassée depuis les accords de cessez-le-feu de
Lusaka.
+ Une dimension nationale mettant en prise des forces
rebelles contre
les forces des gouvernements, elle reste
d'actualité et continue à
profiter à plusieurs personnes et entreprises
étrangères ; + Une dimension locale opposant de
groupes ethniques.
En vrai, le conflit dans la région, la
prolifération des groupes armés et leurs persistances ne ressort
pas d'un hasard ou de circonstances de la nature. Divers intérêts
de certains pays occidentaux, africains, industries et des
sociétés multinationales sont cachés derrière la
persistance des groupes armés dans la région.
Si le processus de paix est prétendu
réussi en dépit du FNL et autres au Burundi, si l'Ouganda ne
subit pas directement le choc de ses groupes armés illégaux et le
Rwanda ne vit pas la souffrance que cause les FDLR, la RDC, elle demeure jusque
là dans une situation d'inquiétude.
1 1 International Crisis Group (ICG), Op. Cit, p
2 Col. Tamoussi Bonzi, Op.Cit, p 83-84
Certes, l'ONU aura du mal dans son intervention
à l'égard de groupes armés étrangers ou nationaux
de sorte qu'elle est une sorte de conglomérat d'intérêts
nationaux (des pays membres) qui opéraient selon les principes de la
philosophie utilitaristes, soit la promotion du bien être du plus grand
nombre. Néanmoins, en pratique, l'intérêt du plus grand
nombre n'est promu que lorsqu'il n'entre pas en conflit avec celui des pays le
plus puissant ou soit de leurs poulains, soit de l'aristocratie onusienne du
« club des cinq ». L'esprit de la sécurité collective
est donc entretenu de manière limitée, la « realpolitik
» des grandes puissances pesant de tout leur poids sur les Nations Unies
avec une main invisible et lourde1
Ainsi, dans ce cas la confiance qu'on a accorde
à l'ONU dans le démantèlement de groupes armés dans
la sous-région des Grands Lacs est critique car cette organisation est
composée des Etats qui se comportent comme de pyromanes qui mettent le
feu et se comportent en pompier.
Comme plusieurs rapports les démontrent, les
conflits dans sous-la région des Grands Lacs a profité pour
plusieurs pays et sociétés multinationales dans leurs
approvisionnement en matière premières à moindre
prix.
Cette présence des ressources dans certaines
parties de la sousrégion contribue à la persistance des groupes
armés. Mais aussi (elle a contribué à l'inaction) le fait
d'en être dépourvu par un Etat de la sous région à
contribuer au désintéressement de certain membre. En effet, en
1994, les Etats unies par manque de motivation et d'intérêt, ils
n'ont pas pu intervenu à la hauteur de ses moyens. Comme le Rwanda fait
partie des pays les moins avancé (PMA) et est dépourvu des
ressources naturelles rares, il est resté négliger par les
entreprises américaines et aucun enjeu américain n'était
représenté au Rwanda2.
1, A. Blin & G-Masin, l'ONU et la gouvernance
mondiale, In Forum pour une Nouvelle Gouvernance Mondiale mai 2009, p
18
2 Assemblée Nationale, Op Cit,
p378.
Par contre, parmi les plus fortes raisons qui
expliquent la persistance de groupes armes dans l'Est de la RDC sont des
intérêts économiques dus à l'exploitation des
ressources naturelles.
A cet effet, Philippe Hugon avance que dans la
sous-région des Grands Lacs, précisément en RDC, il s'est
développé des nouvelles configurations conglomérales
correspondant à des pratiques déloyales face aux règles
anciennes mises en place par les grands oligopoles. Ces nouveaux
conglomérats résultent de joint venture entre des
sociétés liées aux armées ougandaises, rwandaises
ou zimbabwéennes ou firmes israéliennes. L'économie de
pillage et assurée par un consortium d'hommes d'affaires, de mercenaires
de vendeurs d'armes de compagnies de sécurité face à la
défaillance des Etats1
Si le conflit s'est intensifié dans la
sous-région des Grands Lacs, c'est grâce à des alliances
qui se faisaient et se défaisaient par baguette magique de grandes
puissances qui siègent en tant que membre permanant de conseil de
sécurité.
Comme c'est le cas des Etats unies souhaitant imposer
à l'Afrique comme au reste du monde un ordre portant le sceau
américain manqué par le libéralisme ouvert à
l'exploitation des ressources naturelles. A cet effet, Madeleine Albright a
déclaré « l'un des objectifs majeurs de notre gouvernement
est d'assurer que les intérêts économiques des Etat unies
pourront être étendus à l'échelle planétaire
».2 Sur le plan militaire qu'économique les Etats unies
se sont avancés cachés derrière des intermédiaires
locaux, en l'occurrence des forces Ougandaises et Rwandaises qui ont
organisé et soutenu les rebelles congolais.3
L'implication de grandes puissances mais aussi celle
des grandes firmes multinationales a contribué et contribue toujours
à nourrir les milices armés encore dans cette partie du
monde.
Etant donné que la grande partie de ressources
de groupes armés, surtout en RD-Congo provient des minerais, leur
achat par des multinationales
1 P. Hugon, Op. Cit, p136.
2 C. Braeckman, l'enjeu congolais, l'Afrique
centrale après Mobutu, France, FAYARD, Juin 1998, p 401
3 Idem, p 403
électroniques ; aéronautique ; et autres
leur accordent la possibilité de s'approvisionner en matériels
militaires et autres nécessaires pour la survie d'un groupe armé.
A ce titre, Hervé Cheuzeville pense que la paix pourrait être
à portée de main avec un peu de bonne volonté. Bonne
volonté des grandes puissances, des acteurs régionaux et des
politiciens jouant un rôle dans ces conflits sans
fin.1
Dans le monde politique ou géographique qui est
le nôtre il est fort probable ou il devait l'être qu'un
décalage perpétuel s'immisce entre le souhait émis par les
hautes instances politiques et les dures réalités qui
accompagnent les mises en oeuvre. Depuis la nuit de temps, la vaste
majorité de membres du conseil de sécurité s'est
prononcée en faveur d'une paix durable qu'elle n'a cessé de
rendre impossible par leurs actions. Cet argument s'explique avant tout par la
caractéristique même des Nations unies qui est une institution
politique.2
Les conséquences qu'on peut observer sur le
terrain dans le cadre des opérations de maintien de la paix
dépend dans la plupart de cas de la volonté, de la
neutralité ou de la partialité de membres du conseil de
sécurité surtout, de membres permanents. Avec ses membres qui
recherchent des intérêts nationaux de rivalité, entre les
Etats dans leur quête sécuritaire d'où stratégique,
il est difficile pour cet organe de réguler une crise, d'apporter de
solutions dans le sens exacte de prérogative de l'ONU sans la moindre
partialité.
En effet, comme l'avance Anastasie SHYAKA.3
Le réalisme politique reste toujours une menace sérieuse pour la
paix et la stabilité dans les régions du Sud fragilisées
par des conflits, l'Afrique des Grands Lacs en particulier. Dans certains cas,
les puissances, à travers des organismes internationaux qu'elles
contrôlent, privilégient l'enjeu du maintien exclusif
1 H. Cheuzeville, Chroniques africaines de guerres
et d'espérance, RDCongo, Ouganda, Burundi, Soudan, Paris
pensée, 2006 p78
2 A. Blin & G. Marin, op. Cit, p4.
3 A. SHYAKA, le système international et la
construction d'une paix durable en Afrique des Grands
Lacs, In Afrique des Grands lacs, sécurité
et paix durable, Butare, édit. Université Nationale du Rwanda,
2004, p 55
voire de l'élargissement de leur sphère
d'influence et d'intérêts aux dépend de la paix et de la
sécurité des régions discutées.
Sur le plan quantitatif le système
international, donc l'ONU et son conseil de sécurité a offert un
arsenal d'initiatives et de mécanismes de résolution des conflits
dans la sous-région des Grands Lacs. Cependant, sur le plan qualitatif,
largement pour la vraie paix a fait défaut ; rivalité omissions,
déraison, complaisances et complicités se sont toujours
greffées sur les interventions de l'ONU et ont continuellement
surdéterminé les complications des autres systèmes
internationaux dans cette région.
La neutralité du conseil de
sécurité parait impossible quand il est chapoté par les
grandes puissances se souciant de leurs intérêts,
stratégiques, économiques, politiques, culturels,
etc.
De ce fait malgré la présence de l'ONU,
il est observé au paravent des guerres des alliances dont les
différents groupes armés et de pays de la région et membre
de l'ONU faisaient partie. Actuellement on continue à assister à
des accords qui se font et se défont aux vue de la communauté
internationale. (Qu'en est-il de la Mission d'Observation des Nations Unies au
Congo, actuelle MONUSCO ?). En effet, comme les résolutions du conseil
de sécurité le démontrent, le mandat de la MONUC est
passé du chapitre VI ou chapitre VII dans le but d'aider, d'assister le
gouvernement congolais à se passer de groupes armés et d'autres
activités pou rétablir la paix. Certes, la MONUC d'où la
communauté internationale est parvenue a assisté les pays de
Grands Lacs dans l'organisation des élections démocratiques mais
c'est avec de réserve qu'elle s'ingère dans le
démantèlement des groupes armés. Les actions coercitives
se limitent aux aides de troupes nationaux, à l'assistance logistique.
Ne devrait-elle pas intervenir une fois pour toute pour éradiquer les
groupes armés de la région ?
Cette manque de neutralité de la part du
conseil de sécurité se manifeste par de contradiction qui
s'observent au niveau des actes juridiques et résolutions émus a
partir de New York et leur application sur le terrain. Le conseil de
sécurité vote de résolutions tout en limitant
le
moyen d'exécution de celle-ci. cet attitude
démontre la politisation de cet organe par le membre du conseil
permanent, ainsi, la volonté, le sentiment de ces Etats l'emporte sur
celui du conseil tout entier.
L'exemple frappant découle de la MINUAR qui fut
instituée par la résolution 872 mais qui verra sa
possibilité de manoeuvrer réduite. En effet, administration
américaine s'était montrée réticente dans cette
intervention. La crise Rwandaise était loin de toucher leurs
intérêts économiques et politiques mais plutôt elle
devrait les surchargée quant au contribution financières et
même matérielle vis-à-vis de l'ONU1.
Cela joue sur le jugement du conseil de
sécurité par conséquent nous avons observé
l'inaction face aux massacre.
Le problème de groupes armés FDLR
à l'intérieur du territoire congolais démontre une fois le
manque de neutralité du conseil de sécurité.
Il ne demande pas d'être un expert en
stratégie militaire pour constater que les attaques conjointes
menées contre les FDLR paraissent en avance dangereuse pour la
population rurale.
Les attaques menées ne font qu'avancer les
troupes FDLR dans le font des forêts congolaises où actuellement
on peut affirmer que ces FDLR maîtrisent mieux ces milieux que les
troupes loyales. Cette façon de menée la danse laisse croire que
certains Etats de la région sont protégés et sont
assurés d'avoir une stabilité malgré ces menaces qui
existent mais qui n'auront pas d'effet car elles se trouvent loin de ses
frontières.
Ces actes démarchent qu'il n'y a aucune
volonté pour la communauté internationale de traiter avec le
gouvernement rwandais sur les questions de ses rebelles présent au
Congo.
Un autre problème de terrain mais
découlant de l'influence de membre est que les troupes des
opérations de maintien de paix restent tout de même des bataillons
nationaux qui reçoivent des ordres de leur
gouvernement.2
1
http://www.irenees.net/fr/fiches/analyse/fiche-analyse-45.html
le 02/10/2010 à 7h39
2 S. Ah TCHOU, Op. Cit, p20.
Ainsi, il s'est démontré que ces troupes
agissent en respectant les ordres venus d'ailleurs, en d'autre terme, elles
restent soumises à l'influence de leurs gouvernements respectifs, c'est
le cas des accusations d'implication du contingent Sud Africain lors de
l'occupation de troupe du général Nkunda au Sud Kivu. Cela s'est
soldé par la colère de la population sur l'ensemble du territoire
à l'égard de la MONUC et sur sa
crédibilité.
Ces événements ont
précédé également la démission du commandant
de la MONUC, le commandant ICEBERG, qui selon lui, il est difficile d'accomplir
une mission quand on vous exige le contraire. Ceci illustre combien par l
inaction de troupes de la MONUC octroie en quelque sorte au mouvement le feu
vert d'agir car durant la marche du Nord au Sud Kivu les forces de la MONUC
étaient placées tout au long de leur parcours sans qu'il y ait
réaction de leur part.
Nécessairement, le mandat de la MONUC ne lui
accorde pas la possibilité d'agir sauf que si la vie de civil et la leur
sont en danger. Dans le fond, le feu vert leur était accordé car
l'occupation de la ville de Bukavu par le général NKUNDA a
occasionné la violation de droit de l'homme par de tueries et de
viols.
SECTION 2. LES DEFIS DES OPERATIONS MILITAIRES
§1 Contre choc des effets de la problématique
du Conseil de Sécurité
Les opérations militaires héritent souvent
de conséquences qui sont soit directement ou indirectement
causées par le dysfonctionnement, l'incohérence, le
réalisme politique, etc. des pays membres.
En effet, lorsque les prémisses sont fausses,
nécessairement la conclusion sera fausse. L'ONU répond à
la réalité systémique dans la quelle une partie ou un
organe qui présente de dysfonctionnement risquerait d'entraver la suite
du schéma. Or, les opérations militaires de l'ONU ne doivent
leurs intervention qu'au conseil de sécurité, organe au sein du
quel siègent ces grandes puissance avec le souci de protéger
leurs intérêts particuliers en premier lieu. Ainsi, les faiblesses
sont nombreuses
et plusieurs aspects des opérations de maintien de
la paix sont remis en cause. Elles sont d'une part à chercher du
coté de la bureaucratie onusienne sur le terrain1
Plusieurs exemples illustrent ce fait : les
contradictions et l'influence des membres permanents ont occasionné
d'une manière indirecte la démission du commandant Icebergs, qui
ce dernier affirma qu'il est impossible pour la MONUC ses attributions tout en
menant des actes contraire soit par inaction
Egalement, le Générale Roméo
Dallaire au Rwanda et Jean Cot en Bosnie ont illustré dans leur rapport
les plaintes à l'égard de la bureaucratie onusienne, civile et
politique.
Les doléances concernant la clarté des
mandats, l'indécision politique, l'absence d'ordres clairs et
structurés ou encore l'impossibilité d'avoir un interlocuteur
adéquat à New York. A ce sujet, le Général Jean
Cot, ayant regretté à plusieurs reprises de n'avoir pu s'adresser
qu'à des fonctionnaires civils sans culture militaire, incapables de
l'aide pour des problèmes rencontrés sur le
terrain2
La mauvaise interprétation de conflit rwandais
par le conseil de sécurité, en effet, le conseil de
sécurité a eu tendance à considérer la situation au
Rwanda comme une petite guerre civile3.
D'autres failles sur les opérations militaires
viennent également du personnel envoyé sur le terrain. L'un des
grands problèmes est que les riches et puissants décident des
financer les opérations tandis que les pauvres fournissent les
bataillons envoyés ne sont pas toujours des plus capables, mais
toutefois, il y a également des contingents admirables bien que peu
nombreux4.
1 Stéphanie Ah Tchou, Op, Cit, p18
2 Stéphanie Ah Tchou, Op, Cit, p19
3 Assemblée Nationale, Op. cit.
p212
4 Stéphanie Ah Tchou, Op. cit. p20
§2. Des moyens dérisoires aux mandats
colossaux
Le rapport Brahim s'attaque à la question du
mandat de nombreuses opérations ont pâti de l'échec des
mandats qui n'étaient as en
concordance avec les moyens nécessaire à
leur réalisation ou d'un déséquilibre entre les taches et
le moyen mis en disposition.
En effet, les moyens dont dispose la MINUAR sont assez
limités. D'où le point 9 de la résolution 872 invitait le
secrétaire Générale à
« étudier les moyens de réduire
l'effectif maximum total de la MINUAR, sans que ceci affecte la capacité
de la MINUAR à exécuter son mandat » et demandait
«lorsqu'il prépara et réalisera le déploiement
échelonné de l'opération, de chercher à faire des
économies et de faire rapport régulièrement sur les
résultats obtenus dans ce domaine ». Dans le fait, la MINUAR
n'avait notamment aucune ambulance et disposait principalement des
véhicules non blindés pour le transport des
troupes1.
Outre ses moyens logistiques, on estime que les
contingents déployés état en nombre réduit par
rapport aux civils qu'il avait dans sa charge à
protéger
D'autre part, la mission d'observation de l'ONU en RDC
est partie d'une mission d'observation de cessez-le-feu, quelque mois plus
tard, son mandat est évolué à une mission de consolidation
de paix. A cela, le conseil de sécurité lui a
conféré plus d'attributions que de moyens. Dans un pays de
près de 60 millions d'habitants avec une superficie 80 fois plus grande
que la Belgique et cinq fois et demi plus grande que la France, entouré
de neuf pays voisins, les ressources humaines et matérielles de la MONUC
sont toute importantes en valeur absolue mais toutefois demeurent modestes en
valeur relative2
1 Assemblée Nationale, Op. cit.
p213
2 Col. Tamoussi Bonzi, Op. cit,
p86.
- 84 - SECTION 3 : LES FAIBLESSES POLITIQUES AU SEIN
DE LA SOUS-REGION DES GRANDS LACS
La problématique du démantèlement
de groupes armés dans la région de Grands Lacs ne relève
pas seulement de la responsabilité de l'ONU mais plutôt plusieurs
autres facteurs liés à la dynamique interne contribuent à
la réalisation de la mission.
De ce fait, la communauté internationale
n'intervient pas en tant qu'acteur au premier plan mais comme force d'appui au
processus de paix en offrant un espace politique et en contribuant a un climat
de sécurité.1 Cette question d'un acteur du premier
plan est à la base de controverser et discours au sein de la population
qui estime que l'ONU doit être un acteur de premier plan, obligeant les
belligérants à cesser les hostilités et à se
retirer de zone de combat, au besoin par les moyens coercitifs
appropriés y compris diplomatiques.
De ce point de vue, les Etats de la sous-région
des Grands Lacs et de la communauté internationale, en l'occurrence
l'ONU, sont de parties prenantes en tant qu'acteurs majeurs au processus de
paix dans les Grands lacs Africains. De ce fait, ils sont, tout au moins,
coresponsables du succès et des échecs de ce
processus.
Cependant, il est réalisé que
malgré les efforts fournis par l'ONU et ces Etats, ces derniers
souffrent de plusieurs faiblesses qui freinent et parfois même qui
contribuent à éterniser la présence des groupes
armés.
§1. Les faiblesses dans les secteurs
sécuritaires
La megestion d'après les indépendances des
pays respectifs de la région a conduit à une faiblesse dans
presque tous les secteurs.
Le clientélisme avéré de
régimes dictatoriaux agencés ajouté aux jeux instrumentaux
de colonisateurs dans la région à savoir
: l'instrumentalisation ethnique dans la majorité de ces Etats
composant la
région ont favorisé de système de
sécurité basé sur l'élite mono ethnique à
connotation idéologique au mépris de la
spécialisation.
Cela n'a fait que affaiblir ce secteur davantage alors
que il l'était déjà lors que ces pays n'ont pas
stabilisé et développer leur économie ; secteur qui marche
de paire avec l'appareil de défense.
Cette région s'est montrée incapable
dans la maîtrise de groupes armés. En effet, en 1994, lors que les
réfugiés hutus rwandais se réfugient en RDC (à
l'époque Zaïre) ce dernier a montré l'insuffisance dans la
maîtrise du secteur de sécurité et défense en
laissant les Ex-FAR et les interhamwes de traverser les frontières avec
armes et tous les nécessaires de l'armement sur le territoire
Congolais.
Par la suite, les conflits dans lesquels la
région a sombré ne faisant que retirer la
légitimité des Etats et accroître les mouvements
armés dans la région.
Dans ce contexte marqué par des structures
étatiques délabrées,
prédatrices de la population locales, plusieurs
groupes armés, milices se sont imposés comme les nouveaux tenants
du pouvoir locales et assurant l'auto défense.
Ainsi, la résurgence des groupes armés
Maï-Maï en RDC lors de l'entrée de l'AFDL que le troupe FAZ
n'ont pas pu faire face a en effet permis le retour sur l'avant scène
locale de quelques grands leaders armés des années soixante (tels
que les vieux Zabuloni, Mulumba, Kayamba et Nomanya) qui organisèrent
leur communauté et surtout les jeunes pour résister à
l'agresseur.1
On pourrait croire actuellement que le seul issu dans
cette question de groupes armés reste la négociation vu l'absence
d'une vérité armée dans les Etats assiégés
par les groupes armés.
L'Etat rwandais et ougandais ont fait le
progrès dans leur système de sécurité que le
Burundi et la RDC qui font encore objet des aventures de certains groupes
armés.
1 ADEPAE, ARCHE D'ALLIANCE, RIO, Op Cit, p
9
- 86 -
L'Ouganda et le Rwanda assurent le contrôle de
leur territoire tout en luttant contre les infiltrations qui seraient venues de
la RDC où la majorité de groupes armés de la région
stationnent. Cette capacité de maintenir le danger en dehors de leurs
territoires démontre le progrès considérable que ces deux
Etats ont fait dans l'armé, dans le système de défense
nationale et surtout dans leur politique extérieure.
Tandis que la RD-Congo et le Burundi souffrent de
l'absence d'une armée véritable capable de défendre dans
la juste mesure l'intégrité territoriale. En effet, la RDC ne
dispose pas encore d'une armée capable de faire face aux fantassins des
groupes armés qui ont crée des boulevards de mobilité dans
les forêts congolaises et qui disposent d'un arsenal militaire
impressionnant acquis grâce à tous les mécanismes
d'enrichissement qu'elles ont développés.
L'armée nationale congolaise, dans son
état actuel, reste composite, et a du mal à se constituer en
corps à partir des différents groupes d'origine. Elle manque de
formation et d'encadrement, les soldes sont insignifiants et parfois
détournés par des officiers véreux. Les hommes de troupe
condamnés à lutter pour la survie, recourent au
rançonnement des civils et à d'autres actes
d'indiscipline.1
La modification des opérations menées,
primo par les FARDC en particulier avec l'appui de la MONUC et secundo, des
opérations menées conjointement par l'armée Ougandaise,
l'armée Rwandaise et congolaise. A chaque fois, les frappes n'ont
réussi qu'à disperser davantage les FDLR, la LRA dans les
brousses congolaises et du coup à leur assurer d'autres
sanctuaires.2 Où les forces de l'ordre sont
absentes.
Ces opérations conjointes menées par ces
trois pays sont les fruits des accords mis en place pour lutter conjointement
contre la présence des groupes armés dans la sous région
et s'assurer mutuellement la sécurité de
frontières
1 Pole Institute, la conférence de Goma, et
la question des FDLR au Nord et Sur-Kivu, Rapport de la journée
porte ouverte du 11 mars 2008, Goma juin 2008, p 16
2 Pole Institut, Op Cit, p8.
Le facteur économique intervient aussi à
l'affaiblissement de l'armée, d'où elle se désengage
à sa mission traditionnelle et s'en donne aux activités en
rapport avec l'exploitation illégale de minerais.
En effet, la plupart des groupes armés en RDC
contrôlent de mine d'exploitation dont les FDLR, les Maï-Maï et
aussi les FARDC. De ce fait d'une manière ou d'une autre les FARDC
arrivent à coopérer avec ces groupes
armés.1
§2 : Les problèmes socio-politiques et
économiques
La persistance des groupes armés dans la
sous-région se justifie par la désintégration sociale,
politique et économique des certaines catégories de
populations.
La plupart de ces Etats est caractérisé
par la faillite des ces secteurs. Ils n'arrivent pas à organiser le
social de leur population en leur assurant le nécessaire pour leur
stabilité. Ce qui laisse un grand nombre de jeune sans emploi, sans
occupations à la merci de seigneur des guerres en leur assurant une
rémunération a partir des actes illégaux qu'ils
commettent.
Comme d'aucun le savent l'économie est le
pilier ou appuie à toutes sortes de politiques lorsque,
l'économie ne joue pas son rôle, celui de chercher le bien ou le
mieux être de la population, elle ouvre de brèche en favorisant la
pénétration d'armes et la formation des groupes qui finissent par
créer des conflits armés.
Il est remarqué que le grand nombre de groupes
armés dans la région est formé de jeunes qui proviennent
de zones rurales, où les actions des Etats, surtout ceux africains,
n'ont pas un impact considérable. L'analphabétisme, le manque
d'instruction et aussi le manque d'emploi sont autant de facteurs qui
contribuent à la persistance du conflit armé, en l'occurrence des
groupes armés.
Comme nous l'avions invoqué dans la section
précédentes, les atouts économiques dont possède la
sous-région de Grands Lacs, le ressources qu'elle regorge constituent
les causes de la présence de
1 International Alert, Op Cit, p33.
milices dans le sens que nombreux sont qui veulent que la
région demeure dans une situation de conflit pour en
bénéficiait économique.
La désintégration sociale et politique
dans cette partie est un élément capital qui a conduit à
l'intensification de conflit et à l'existence de groupes armés.
L'idée d'être discriminée a conduit à l'existence de
groupes armés, à l'exemple du CNDP, qui justifie son existence
dans la protection d'une ethnie qui serait marginalisée au
détriment des autres.
Les questions politiques jusqu'à l'heure,
continue à causer de tort au population et au bon fonctionnement des
institutions étatiques démocratiques.
Le problème qui se pose dans les pays de Grands
lacs se traduit par l'immaturité politique, où tout le monde
aimerait avoir le siège de président de la république ou
le grade de général. L'impossibilité d'accéder
à de postes prétendus ramène à des actes
d'insurrection ou à de retraits dans la forêt afin de former son
propre groupe dans le but d'être appelé et
négocié.
Cette culture trouve un milieu propice dans cette
partie car les Etats à eux même ne sont pas à mesures de
contrôler l'étendue de leurs territoires et assurer la
souveraineté et l'application de la loi par tout.
CONCLUSION
La sous-région des Grands Lacs est depuis
plusieurs décennies le théâtre des conflits armés.
Dans la décennie 1990, elle a connue une crise humanitaire qui a
réactivé et occasionné les tensions locales et surtout une
recrudescence de la violence aux effets et conséquences néfastes.
Il s'en suivi un « big bang » des groupes armés nationaux et
étrangers, lesquels, selon les circonstances et les contextes ont
coalisés et de fois se sont opposés.
Le génocide de 1994 perpétré au
Rwanda devant la mission de l'ONU (MINUAR) va rallumer les tensions en donnant
l'occasion aux milices interahamwe et Akazu mais aussi aux forces loyalistes de
commettre les exactions intercommunautaires. Les massacres enregistrés
de part et d'autre ont amplifiés la crise au point que les effets ont
été ressentit dans toute la région à travers le
déferlement des réfugiés, combattants dans les pays
limitrophes.
Une grande masse des Ex-FAR et de miliciens vont
traverser les frontières avec leurs armés. Cela va occasionner la
prolifération d'armes avec comme effet la réactivation de
tensions et de milices dans les pays hôtes. Suivra par la suite une
certaine intensification des activités miliciennes.
La prolifération de groupes armés dans
la sous-région s'explique par des facteurs socio-politiques, dont les
clivages ethniques et la crise institutionnelle au Burundi et au Rwanda, les
clivages nordiques et sudistes en Ouganda, la « défaillance »
de l'Etat en RDC et les régimes dictatoriaux à transcendance
ethnique dans l'ensemble des pays.
Cependant, avec l'intensification de conflit, la
communauté internationale est intervenue pour le rétablissement
de la paix mission, qui ne se débuta avec un échec en 1994 avec
la MINUAR.
Il s'est fait ensuite observé une multitude des
groupes armés aux faciès divers.
Ne pouvant pas rester indifférent
vis-à-vis de la crise qu'a connu cette sous région, une
mobilisation au niveau international sera activée pour maintenir la paix
et la sécurité.
Dans le démantèlement des groupes
armés, l'ONU procède de différentes façons mais,
dans la plupart de cas, les stratégies, options et modes d'interventions
paraissent standardisées vient ensuite le problème lié aux
enjeux, à l'intégration des troupes d'origines
différentes.
De ce fait, dans ses attributions de faire respecter
les accords et maintenir la paix, elle a recouru à des mesures
coercitives non militaire dont l'embargo sur les armes, les gels des avoirs,
etc.
A celles-ci, s'est ajoutée les
opérations conjointes entre les forces armées loyalistes de pays
respectifs avec l'appui des missions d'opération de paix, comme c'est le
cas des opérations d'attaque contre le FDLR et la LRA à l'Est de
la RD Congo.
Pour assurer la consolidation de la paix dans la
région l'ONU a mis en place différents mécanismes dont le
processus de démobilisation, désarmement et réinsertion de
combattants et le DDRRR pour les combattants étrangers.
Toutefois, malgré les efforts fournis par la
communauté internationale (l'ONU) les groupes armés persistent
dans la région. Cette persistance s'explique par le déficit des
instruments juridiques émis par le conseil de sécurité qui
résulte de l'adaptabilité de textes venant d'en haut au contexte
et acteurs sociaux à la base et non institutionnelles avec transcendance
de solutions optimales que juridiques.
S'ajoute aussi, des problèmes d'ordre interne aux
Etats qui empêchent l'éradication des conflits et crises qui
rongent ces Etats et groupes.
Comment alors comprendre que le
phénomène « groupe armé » persiste dans la
sous-région en dépit des interventions multiples de l'ONU et de
la communauté internationale ?
Cet état de chose mérite
qu'au-delà des approches, stratégies et opérations que
l'on puisse adopter en complément des mécanismes qui se
façonnent à la base et qui portent sur les causes réelles
à la base des crises et conflits.
Certes, l'oeuvre humain est imparfait et
l'étude d'un fait social présente des « lacunes »
liées au dynamisme social. De ce fait, ce travail ne présente
qu'une partie et que d'autres observations et compléments viendraient
l'édifier d'avantage.
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10. Dailler P. & Pullet A., Droit International
Public, Paris, LDGJ, 7e
édition, 2002
11. Départements des OMP, Opérations
de maintien de la paix des Nations unies, principes et orientation, New
York, ONU, 2008, 108 pages
12. Hugon Ph, Géopolitique de l'Afrique,
Paris, SEDES, 2007, 239 pages
3. Mehdi Hamdi, les opérations de
consolidations de la paix, Université d'Angers, 2009, 555
pages
13. MINANI BIHUZO, Du pacte de stabilité
de Nairobi à l'acte d'engagement de Goma, enjeux et défis du
processus de paix en RDC, Kinshasa CEPAS/RODHCIC, 2008, 356 pages
14. MWAYILA TSHIYEMBE, Géopolitique de
paix en Afrique Médiane : Angola, Burundi, RDC, République
du Congo, Ouganda, Rwanda, Paris, Harmattan, 2003
15. Smouts Marie-claude, Battistella Dario, Venesson
Pascal, Dictionnaire des RI, 2e éd. Dalloz, 55
pages
16. STEPHEN JACKSON, The United National Operation
in Burundi (ONUB)-Political and strategic lessons learned, New York,
2006
17. Tabrizi Ben Saleh, Institutions
Internationales, Paris, Armand Colin, 2005, 329 pages
II. THESES DE DOCTORAT
III. RAPPORTS ET ARTICLE D'ONG ET D'EXPERTS
1. Assemblée Nationale, n° 1241,
rapport d'information déposé par la mission des affaires
étrangères, sur les opérations militaires menées
par la France, d'autres pays et l'ONU au Rwanda entre 1990 et 1994,
Rapport Tome I, 1998, 413 pages.
2. G. NTIRUMENYERWA M. KIMONYO, la crise dans le
sous région des Grands lacs quand les protagonistes tournent le dos au
droit, Kinshasa 2004.
3. Gouvernement de la RD Congo, programme national du
programme DDR.
4. Hans Romkema, opportunité et
contraintes relatives au désarmement et au rapatriement des groupes
armés étrangers en RDC, cas de FDLR, FNL et ADF/NALU,
Washington, MDRP, 2007, 105 pages.
5. ICG, Rapport Afrique n°63, les rebelles
hutu Rwandais au Congo ; pour une nouvelle approche du désarmement
et de la réintégration, Nairobi/Bruxelles, mai 2003.
6. International Alert, étude sur le
rôle de l'exploitation des ressources naturelles dans l'alimentation et
la perpétuation des mises à l'Est de la RDC, Londres,
2009.
7. ISDP newsletter, Issue 2, DR Congo ; supporting
transition
8. L'Afrique des Grands lacs, 2004-2005,
Médian et élections au Burundi l'expérience de 1993 et
perspectives pour 2005, Paris Harmattan, 2005, 334 pages.
9. Mission permanente de la France auprès des
l'ONU, les opérations de maintien de paix de l'ONU, New York,
mai 2010.
10. MONUC, les résolutions du conseil de
sécurité de 1999 - 2006, Kinshasa, 2003
11. Multi-country demobilisation and reintegration
program, rapport d'étape et plan de travail, avril -juin
2004.
12. Pole Institute, la conférence de Goma
et la question des FDLR au Nord et au Sud-Kivu « Rapport de la
journée portes ouvertes du 11 mars 2003 », Goma juin
2008.
Rapport d'avancement et programme de travail, Juillet
- septembre 2005.
Rapport de situation et plan de travail, janvier - mars
2005.
13. Revue Justice Plus, prolifération et
trafic illicite des armes légers au Nord-Est de la RDC, Kinshasa,
2003.
IV. MAGAZINE
1. Les Nations unies au Burundi, la mission de maintien
de la paix termine son mandat ;
2. MONUC Magazine, résolution 1906 du conseil de
sécurité, la MONUC vers la reconfiguration de son mandat, volume
VII, 2010, n°48
3. ONUB, n°22 Désarmement à
Mabondo, Bujumbura, 7 février 2005. info n°23, une ex-combattante
au Congo de cantonnement Mabondo, 14 février 2005.
V. TEXTE DE LOIS
1. Charte de l'ONU
VI. SITE INTERNET
1.
http:// www.
Genevedecouverte.ch/fr
2.
http:// www.
grands
lacs.net
3.
http:// www.
peaceopstraining.org
4.
http:// www.
gouvernance.mondiale.org
5.
http:// www.
cdfau.org
TABLE DES MATIERES
In Mémorium I
Dédicace II
Remerciements .III
Sigles et abréviations .IV
INTRODUCTION
|
- 0 -
|
1. PROBLEMATIQUE
|
- 1 -
|
2. HYPOTHESE
|
- 3 -
|
3. CHOIX ET INTERET DU CHERCHEUR
|
- 3 -
|
4. METHODOLOGIE
|
- 3 -
|
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
|
- 5 -
|
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
|
- 6 -
|
-
- -
- - -
-
- -
-
- - -
CHAP I : GROUPES ARMES DANS LA SOUS-REGION DES GRANDS
LACS
|
- 7
|
SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL
|
- 7
|
§1 DEFINITION DES CONCEPTS
|
- 7
|
§2 : TYPOLOGIE GROUPES ARMES
|
- 10
|
SECTION 2 : EMERGENCE DES GROUPES ARMES DANS SOUS-LA
REGION DES GRANDS LACS
|
- 11
|
§1 : CONTEXTE DE L'EMERGENCE DES GROUPE ARMES
|
- 11
|
§2. LES CAUSES
|
- 17
|
SECTION 3 : GROUPES ARMES ET LEUR MOYENS D'ACTION
|
- 21
|
§1 : CARTOGRAPHIE DES GROUPES ARMES
|
- 21
|
§2 RESSOURCES STRATEGIQUES DES GROUPES ARMES ET
LEURS REVENDICATIONS
|
- 30
|
TABLEAU I. PRINCIPALES RESSOURCES DE MOUVENTS ARMES
ACTIFS
|
- 31
|
B. LES REVENDICATIONS
|
- 32
|
TABLEAU II : LES REVENDICATIONS DU GROUPES ARMES EN GENERAL
|
- 32
|
CHAP II : L'ONU FACE AUX GROUPES ARMES - 35 -
|
SECTION I : RESSOURCES ET MOBILISATION DES ACTEURS
|
- 36 -
|
§1. Ressources matérielle et financières
|
- 39 -
|
§2. Contingents Mobilisés
|
- 41 -
|
SECTION 2 : LES OPTIONS STRATEGIQUES DE L'ONU A L'EGARD
DES GROUPES ARMES
|
- 44 -
|
§1 LES RESOLUTIONS DU CONSEIL DE SECURITE - 46
-
§2 : MODE D'ACTION, EFFECTIVITE DES RESOLUTIONS ET
REALISATION SUR LE TERRAIN - 52 -
CHAP III : LES DEFIS DE L'ONU DANS LE DEMANTELEMENT DES
GROUPES ARMES ... - 65 -
SECTION I. L'INCOHERENCE ENTRE LE JURIDIQUE ET LA REALITE
|
- 66 -
|
§ 1.La notion de la sécurité collective
|
- 66 -
|
§2 LES ENJEUX DES MEMBRES
|
- 75 -
|
SECTION 2. LES DEFIS DES OPERATIONS MILITAIRES
|
- 81 -
|
§1 Contre choc des effets de la problématique du
Conseil de Sécurité
|
- 81 -
|
§2. Des moyens dérisoires aux mandats
colossaux
|
- 83 -
|
SECTION 3 : LES FAIBLESSES POLITIQUES AU SEIN DE LA
SOUS-REGION DES GRANDS LACS
|
- 84 -
|
§1. Les faiblesses dans les secteurs
sécuritaires
|
- 85 -
|
§2 : Les problèmes socio-politiques et
économiques
|
- 87 -
|
CONCLUSION - 89 -
BIBLIOGRAPHIE FINALE - 92 -
TABLE DES MATIERES - 96 -
|