UFR : Dynamique Nouvelle des Relations
Internationales : Paix et Droits de l'Homme
Université Mohammed 1er,
Faculté des Sciences
Juridiques Économiques et
Sociales
OUJDA
Mémoire de DESA sur le
thème :
L'OTAN ET LE DIALOGUE AVEC LES PAYS DU BASSIN
SUD
DE LA MEDITERRANEE
Préparé par l'étudiant :
N° d'inscription :
87
ABED ISMAEIL
Sous la Direction du :
Professeur : Mr A. JANATI-IDRISSI
Jury :
Mr. A. JANATI IDRISSI, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES-OUJDA, Président
Mr. CHIGUEUR MOHAMMED, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES- OUJDA, Membre
Mr. BEDHRI MOHAMMED, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES-
OUJDA, Membre
Année Universitaire :
2007-2008
UFR : Dynamique Nouvelle des Relations
Internationales : Paix et Droits de l'Homme
Université Mohammed 1er,
Faculté des Sciences
Juridiques Économiques et
Sociales
OUJDA
Mémoire de DESA sur le
thème :
L'OTAN ET LE DIALOGUE AVEC LES PAYS DU BASSIN
SUD
DE LA MEDITERRANEE
Préparé par l'étudiant :
N° d'inscription :
87
ABED ISMAEIL
Sous la Direction du :
Professeur : Mr A. JANATI-IDRISSI
Jury :
Mr. A. JANATI IDRISSI, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES-OUJDA, Président
Mr. CHIGUEUR MOHAMMED, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES- OUJDA, Membre
Mr. BEDHRI MOHAMMED, Professeur de l'enseignement
supérieur à la FSJES-
OUJDA, Membre
Année Universitaire :
2007-2008
SIGLES ET ABREVIATIONS
· ADM: Armes de destruction massive
· CDNA: la conférence des directeurs
nationaux des armements
· CEI : Communauté des Etats
indépendants
· COCONA: Conseil de Coopération
Nord Atlantique
· CSCE: la
Conférence
sur la sécurité et la coopération en Europe
(rebaptisée en 1995 "Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe" OSCE).
· CPEA: le Conseil de partenariat euro-
atlantique
· CTC: Comité contre le
terrorisme
· DM: Dialogue Méditerranéen
De L'OTAN
· EUROFOR: force opérationnelle
rapide
· EUROMAFOR: force maritime
européenne
· GME: Grand Moyen Orient Elargi
· GMO: Le Grand Moyen-Orient
· G8: le groupe des huit
· ICI: l'Initiative de coopération
d'Istanbul
· IFOR: Implementation Force, Force de mise
en oeuvre
· KFOR: Kosovo Force
· MCG: le Groupe de coopération
méditerranéenne
· MINUAD : Mission des Nations Unies
et de l'Union Africaine au Darfour
· NAC: le Conseil de
l'Atlantique Nord
· OAE: l'opération Active
Endeavour - «engagement actif»
|
· OCDE: Organisation de coopération
et de développement économique
· ONU: Organisation des Nations unies
· OSCE: Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe
· OTAN: Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord
· PAP-T: Plan d'action du Partenariat
contre le terrorisme
· PCU: les plans civils d'urgence
· PEM: le partenariat
euro-méditerranéen
· PESC: Politique étrangère
et de sécurité commune
· PESD: Politique Européenne de
Sécurité et de Défense
· PEV: la politique européenne de
voisinage
· PMC: Partenaires
méditerranéens pour la coopération
· PPP: Partenariat Pour La Paix
· RDA: La
République démocratique allemande
· SFOR: Stabilization Force, Force de
stabilisation
· UE: Union européenne
· UEO: Union de l'Europe occidentale
· UMA: Union du Maghreb Arabe.
|
REMERCIEMENTS
Je désire remercier en tout premier lieu mon
directeur de recherche, le Docteur. Mr A. Janati Idrissi, pour
avoir accepter de diriger mon mémoire dans la continuité de ma
formation de DESA tout au long de ces trois années.
Je tiens également à remercier tous les professeurs de l'U.F.R :
Dynamique nouvelle des relations internationales et plus
spécialement le Docteur Mr. Zerouali
Mohammed. Ce fut un plaisir d'être votre
étudiant.
Je remercie les membres du jury :
Messieurs :
Mr. A. JANATI IDRISSI,
Professeur de l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA,
Président
Mr. CHIGUEUR MOHAMMED, Professeur de
l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA, Membre
Mr. BEDHRI MOHAMMED, Professeur de
l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA, Membre
qui ont lu mon manuscrit et l'intérêt qu'ils ont
porté à mon travail.
Merci aussi à tous mes collègues. Je leur
exprime ma profonde sympathie et leur souhaite beaucoup de bien.
Enfin, je souhaite exprimer mes remerciements ainsi que mon
affection à tous mes proches, qu'ils soient amis ou de la famille, pour
leur patience et leur soutien.
INTRODUCTION.
La Méditerranée, en tant que lieu de
contact, d'interaction, de commerce et de transit, acquit très tôt
une importance économique et stratégique capitale, devenant
dès l'Antiquité le théâtre de conflits, avec un
développement du commerce qui accroît l'utilité de la mer
en tant que voie de communication.
Par la suite, l'importance du facteur naval en
Méditerranée fluctua selon les âges et les circonstances,
mais dès l'époque moderne, le poids des marines militaires ne
cessa d'augmenter en parallèle avec les développements
techniques, les progrès en matière de navigation, et l'usage
civil et commercial grandissant de la mer. Ce fut notamment le cas au
19ème siècle, en raison de l'essor du fait colonial de
deuxième génération, couplé à la
découverte de la propulsion à vapeur et à la modernisation
de l'artillerie embarquée. Puis, au 20ème
siècle, lors des deux Guerres mondiales, de même qu'en
période de guerre froide, le poids stratégique relatif de la
Méditerranée en termes navals diminua au profit de l'Atlantique,
en raison de l'importance économique et militaire décisive des
voies maritimes de communications (SLOC- Sea Ligne Of Communication-) entre
l'Europe et l'Amérique1(*).
Mais durant une longue période, la
Méditerranée a été soumise aux volontés de
puissance des grands pays. Le colonialisme des 19ème et
20ème siècles nous renvoie à l'idée d'un
impérialisme européen dans la région, qui concerne les
deux grandes puissances européennes de l'époque. En effet, la
France et la Grande-Bretagne ont rapidement imposé leur influence, au
Maghreb pour la première, et dans la partie orientale du bassin
méditerranéen pour la seconde. Au lendemain de la Première
Guerre Mondiale, France et Grande-Bretagne se partagent ce qui reste de
l'Empire Ottoman avec les accords secrets de Sykes-Picot signés en
19162(*), et dont le
découpage arbitraire fut une cause majeure de tensions permanentes dans
la région. Après la Seconde Guerre Mondiale, et jusque dans les
années 1960, on assiste au mouvement de décolonisation qui marque
l'indépendance des pays de la rive Sud. On trouve peut-être ici
avec les différences de conditions de vie l'origine de
l'inégalité entre les deux rives de la Méditerranée
(fracture actuelle Nord-Sud). Le colonialisme en Méditerranée a
ainsi été à l'origine d'une certaine crise identitaire qui
fait de la Méditerranée une région sensible en termes de
sécurité.
Après cette longue période, la
Méditerranée passe ainsi d'un sujet vassalisé soumis
à domination à un sujet extérieur théâtre et
acteur stratégique de la géopolitique mondiale. Durant la guerre
froide, elle illustre le jeu dialectique des rapports de force et de la
rivalité entre Moscou et Washington. En effet, dans une configuration
bipolaire du monde, la Méditerranée apparaît comme un
acteur stratégique de premier plan des relations internationales
(couloir de communication, transit du pétrole, point de contact entre
l'Occident et le monde arabe). La Méditerranée est le
théâtre de l'interaction rivale entre américains et russes,
dont le rideau de fer descend jusqu'aux littoraux méditerranéens.
L'OTAN3(*) va
développer un système de sécurité du « Flanc
Sud » dès 1946. Ainsi, les américains installent leur
6ème Flotte4(*) dans le bassin méditerranéen pour
contrer les forces navales soviétiques installées dans les eaux
méditerranéennes. Cette importance stratégique va
crescendo dans les stratégies des deux blocs : pacte de Bagdad en 1955,
crise de Suez en 1956, doctrine Eisenhower en 1957, courses aux armements,
alliances stratégiques, exploitation des mouvements de
décolonisation par les soviétiques, manoeuvres diplomatiques
liées aux guerres israélo-arabes. C'est d'ailleurs au coeur de la
Méditerranée que la fin de la guerre froide sera
proclamée, avec le Sommet de Malte des 2 et 3 décembre
19895(*).
Donc, la Méditerranée a été
l'enjeu d'une course à la suprématie : qui contrôlait
la Méditerranée, contrôlait le monde...et J.Girmont ne
tient pas un autre langage lorsqu'il affirme : « la
maîtrise de la Méditerranée est une condition essentielle
et évidente de la sécurité européenne, comme de
celle du monde arabe : en matière de sécurité les
arabes et les européens ont les mêmes intérêts
objectifs en Méditerranée »6(*), aujourd'hui encore la
Méditerranée reste un enjeu stratégique de portée
mondiale.
Les Etats Unis y exercent depuis la fin de la seconde guerre
mondiale une influence hégémonique représentée par
un réseau régional d'alliances politico militaires très
vaste et par une présence militaire permanente.
En stratégie, la mer donne d'abord la capacité
de communication avec l'extérieur. Dans cette optique, elle permet de
projeter la force, dont la force armée, vers l'extérieur. La mer
a essentiellement, et par nature, une dimension stratégique. On peut le
vérifier tout au long de l'histoire d'une Méditerranée qui
allie, à ses caractéristiques marines générales,
l'avantage particulier d'une position unique et privilégiée
à la charnière des trois continents.
Les nations commerçantes ou celles, qui sur un plan
plus général, avaient besoin du passage, ont toujours
essayé, soit de développer des relations amicales avec les
peuples qui contrôlaient les détroits, soit au contraire de s'en
assurer la domination par une conquête de vive force. En clair, les pays
qui contrôlaient les détroits sont soumis à diverses
pressions internationales7(*).
La Méditerranée a donc toujours
été une région convoitée, ce qui en fait une zone
sensible où la question de la sécurité revêt une
importance capitale pour le futur du bassin méditerranéen.
En effet, l'espace méditerranéen
apparaît aujourd'hui comme une mosaïque éclatée. Les
facteurs de tensions et de crises sont nombreux. Les pays d'Europe, l'OTAN
mais également les États-Unis d'Amérique
s'intéressent à cette zone, selon des stratégies propres
et des intérêts variés. Tous se préoccupent des
problèmes de sécurité et des initiatives de
stabilité sont proposées depuis de nombreuses années. Les
États-Unis d'Amérique avec le concept de « Grand
Moyen-Orient » tentent de proposer une version plus large de cet espace.
Depuis plus d'une dizaine d'années, l'OTAN à travers le Dialogue
méditerranéen et l'Europe avec le Processus de Barcelone semblent
se poser en concurrents d'un leadership régional. En
réalité ces démarches présentent des
complémentarités indiscutables et permettent par ailleurs de
satisfaire les choix et les sensibilités des pays concernés. En
revanche, la lisibilité des objectifs poursuivis est rendue d'autant
plus complexe que ces initiatives semblent manquer de dynamisme.
C'est notamment le cas du Dialogue
méditerranéen, émanation de l'OTAN et qui limite
structurellement son action au domaine de coopération militaire et de
promotion des outils d'interopérabilité avec des résultats
limités.
Depuis quelques années, la Méditerranée
connaît de profondes mutations socio-économiques auxquelles
s'ajoutent aujourd'hui de nouveaux défis engendrés,
essentiellement, par les grands bouleversements qui façonnent ce
début du 21ème siècle. Ces
défis sont liés, entre autres, à l'émergence du
terrorisme international, aux conflits de basse et haute intensité,
à la prolifération des armes de destruction massives, au crime
organisé, à la migration illégale, à la traite des
êtres humains et à la dégradation de l'environnement.
Le dialogue et la concertation entre les peuples et entre les
acteurs sont la clef et en même temps la meilleure des garanties pour
instaurer la paix et la stabilité de manière juste et durable.
C'est sur cette base que sept pays sud méditerranéens :
LE MAROC, L'ALGERIE, LA TUNISIE, L'EGYPTE, LA MAURITANIE, LA JORDANIE
ET ISRAEL se sont engagés dans le Dialogue
méditerranéen de l'Otan et dans d'autres initiatives
régionales ou sous-régionales.
L'ouverture de l'OTAN vers la rive sud de la
Méditerranée est devenue donc une nécessité
historique. Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN (DM de l'Otan)
dont il est question ces dernières années ne doit pas toutefois
contester l'image négative de l'Alliance qui était perçue
comme un instrument militaire au service des puissances
occidentales. Autrement dit : L'OTAN est-elle un
partenaire8(*) convenable
pour favoriser le dialogue avec les pays sud méditerranéens,
alors que le leadership américain est très contesté dans
les pays arabes?
L'objectif de ce travail est d'étudier tout
d'abord les circonstances de la genèse de ce Dialogue ainsi que sa
teneur, autrement dit : Quelle est la nature et le contenu de cette
coopération ? Ce Dialogue, a-t-il progressé depuis son
lancement? Et quels sont ses apports pour la sécurité des pays
partenaires, sachant que les pays du versant sud de la
Méditerranée qui y participent sont déjà
engagés dans autres forums pour la sécurité?
(PREMIERE PARTIE)
Ensuite, nous allons voir que ce Dialogue a
évolué depuis les attentats du 11 septembre 2001 et a
été renforcé dans la majorité des dimensions de
coopération, spécifiquement dans la lutte contre le terrorisme
dans la région méditerranéenne. Et quelques soient ses
enjeux actuelles sur la sécurité des pays partenaires, la
coopération au sein de ce Dialogue s'impose chaque jour davantage dans
la région, et mérite qu'on repense sa structure afin de l'adapter
pour faire face aux défis de l'avenir. (DEUXIEME PARTIE)
PREMIERE PARTIE : GENESE ET TENEUR DU DIALOGUE
MEDITERRANEEN DE L'OTAN (DM)
Avec la fin de la rivalité est-ouest, la
Méditerranée acquiert le statut d'un espace
bénéficiant de sa propre dynamique, notamment en ce qui concerne
les aspects de sécurité. Il n'est alors pas étonnant de
constater que l'OTAN s'intéresse de près à cette
région via son Dialogue méditerranéen qu'il a lancé
en 1994 avec des pays du bassin sud de la Méditerranée, non
membres de l'alliance (CHAPITRE I). Ce Dialogue concerne
plusieurs dimensions de coopération et vise à instaurer de bonnes
relations et à favoriser une meilleure compréhension mutuelle
dans l'ensemble de la région méditerranéenne par une
approche partenariale- surtout après le sommet d'Istanbul de 2004-, et
aussi à y renforcer la sécurité et la
stabilité (CHAPITRE II)
CHAPITRE I : LE CONTEXTE HISTORIQUE ET POLITIQUE DE
LA
GENESE DU DM DE L'OTAN
L'Organisation transatlantique tout en s'élargissant,
a mis dès 1991 la Méditerranée en relief dans son concept
stratégique, en tant qu'espace entrant dans la sphère d'action de
l'Organisation (SECTION I), cela constitua d'ailleurs
un moyen efficace pour justifier son existence. Quant au processus de Dialogue
de l'Organisation avec les Etats de la rive sud, même si son impact
semble encore négligeable, l'OTAN fait contrepoids à l'Union
européenne (UE) et à autres organisations en
Méditerranée (SECTION II).
SECTION I : TRANSFORMATION ET ELARGISSEMENT DE
L'OTAN
AVEC DE NOUVEAUX CONCEPTS
STRATEGIQUES APRES
LA FIN DE LA GUERRE FROIDE
Tout en s'élargissant, l'OTAN a été
profondément transformée, en développant des partenariats
en direction de la Russie et d'autres pays de la CEI (Communauté des
Etats indépendants9(*)) ainsi qu'avec certains pays de la rive Sud de la
Méditerranée (PARAGRAPHE I). Son
concept stratégique a été modifié pour tenir compte
des innovations de l'environnement stratégique et du
développement de nouvelles menaces pour la sécurité
internationale (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I - Elargissement et transformation de l'OTAN
après la fin
de la guerre froide
Conclu à Washington le 4 avril 1949 par les Etats Unis,
le canada et les Etats ouest-
européens, le Traité De L'Atlantique
Nord10(*) a
donné naissance en 1950 à
l'organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN). Il
s'agit d'une alliance militaire créée pour assurer une
défense commune des européens et des américains contre la
menace soviétique durant la guerre froide. Celle-ci disparut, on peut
croire que l'OTAN n'a plus de raison d'être. Pourtant, elle va survivre
grâce à une audacieuse réforme et à un
élargissement réussi.
1) Elargissement de l'OTAN et ses implications sur la
sécurité européenne
Le début des années 1990 marque un certain
effacement de l'OTAN, qui coïncide avec la naissance de l'OSCE en 1991 et
L'émergence de l'UE comme acteur international, qui semblait devoir
déboucher sur la constitution d'une force européenne autonome de
défense, destinée à assurer elle-même sa
défense. Or il n'en a rien été. Les Etats-Unis vont alors
chercher à limiter le rôle de la défense européenne
et éviter de faire de l'OSCE une institution internationale de plein
exercice. Pour ce faire, ils vont promouvoir et presque imposer aux
alliés européens l'élargissement de l'Organisation aux ex
républiques socialistes, grâce au cadre du Partenariat pour la
Paix (PPP)11(*), prévoyant : a) l'élargissement
à tous les pays européens, y compris à tous les pays de la
CEI ; b) une intensification de la coopération dans le secteur de
la sécurité, dépassant le stade du dialogue pur et
simple ; c) la perspective d'un élargissement de l'OTAN lorsque
certains pays seront jugés en mesure d'entrer de plein droit dans
l'alliance. L'évolution de l'Organisation va dans un premier temps se
limiter à cet élargissement, et la question de l'extension du
rôle de l'OTAN va être tranchée par les faits.
En effet, depuis sa création, en 1949, l'Alliance
s'est élargie à plusieurs reprises, et 14 pays sont venus
s'ajouter aux 12 pays membres fondateurs.
Le premier membre intégré à
l'Organisation après la Guerre froide fut l'ex-RDA, lors de la
réunification de l'Allemagne le 3 octobre 1990. Pour s'assurer l'accord
russe à une entrée de l'Allemagne réunifiée dans
l'OTAN, il fut décidé qu'aucune troupe étrangère et
aucune arme nucléaire ne seraient stationnées à l'est, et
également que l'OTAN ne s'étendrait jamais plus à l'est.
En 1999, l'OTAN intègre la Hongrie, la Pologne et la République
tchèque.
Le 29 mars 2004, sept nouveaux pays (l'Estonie, la Lettonie,
la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie) sont
entrés dans l'Organisation, en portant à 26 le nombre des
membres12(*).
Notant qu'un nouvel élargissement de l'OTAN a
été marqué lors du tout dernier sommet de l'OTAN, qui
s'est tenu du 2 au 4 avril 2008 à Bucarest en Roumanie, la Croatie et
l'Albanie ayant été invitées à rejoindre l'Alliance
d'ici 2009, et il n'a pas été possible d'inviter la
République de Macédoine, en l'absence d'une résolution du
contentieux sur son nom constitutionnel13(*).
Cet élargissement, est un processus continu et
dynamique, basé sur l'Article 1014(*) du Traité de
Washington, qui stipule que peut accéder au Traité tout
"État européen susceptible de favoriser le développement
des principes du présent Traité et de contribuer à la
sécurité de la région de l'Atlantique Nord."
Mais, en débattant des implications de l'extension de
l'OTAN sur la sécurité européenne, certains, voient que,
l'OTAN, en s'élargissant, garantirait la paix de l'Europe (et de
là, celle du monde) pour les années à venir, l'extension
de l'alliance ayant pour résultat l'exportation de la stabilité
et la progression de la démocratie et de la prospérité,
élargissant ainsi la zone de paix. Pour d'autres, les enjeux seraient
tout aussi considérables, mais dans un sens opposé : une
plus grande OTAN metterait en danger la paix de l'Europe, donc celle du monde.
L'ancien homme d'Etat américain, George Kennan, prédisait
qu'étendre l'alliance s'avérerait être la plus fatidique
erreur de la politique américaine sur toute la période de
l'après guerre- froide. Aussi sombre que puisse être cette
réflexion, elle est encore bien pâle en comparaison de la
déclaration de Boris Eltsine d'après laquelle agrandir l'OTAN,
signifierait que la guerre se déchaînerait à coup sûr
dans toute l'Europe15(*).
D'autres commentateurs estiment que les propositions de l'expansion de l'OTAN
vers l'est partent d'une hypothèse très discutable, selon
laquelle « l'occident continuerait à survivre en tant
qu'entité politique et militaire » et que par
conséquent, l'OTAN agirait comme la véritable puissance en Europe
aujourd'hui. Or, en dépit d'importants intérêts
outre-atlantique, l'idée d'un occident jouant un rôle politique
n'a présenté quelque attrait pour les européens que
lorsque de lourdes menaces ont pesé sur l'avenir immédiat de
certains pays ou de tous les pays d'Europe16(*).
Toutefois, cet élargissement de l'OTAN ne
s'était pas limité seulement à une extension
géographique, mais a été bien accompagné d'une
redéfinition des rôles de cette organisation.
2) Transformation du rôle de l'OTAN et
établissement de nouveaux
partenariats
Au lendemain de la disparition de l'Union soviétique,
beaucoup de pays membres de l'Alliance réduisirent
considérablement leurs dépenses de défense, jusqu'à
un taux de 25% dans certains cas. Mais après, il fut clair que,
même si la fin de la Guerre froide avait peut-être fait
s'évanouir la menace d'une invasion militaire, l'instabilité
s'était accrue dans certaines régions de l'Europe. Plusieurs
conflits régionaux, souvent alimentés par des tensions ethniques,
éclatèrent et menacèrent de s'étendre, en
ex-Yougoslavie et dans diverses parties de l'ancienne Union soviétique.
Les pays de l'OTAN en arrivèrent rapidement à la conclusion que
l'engagement à l'égard d'une défense collective et de la
coopération pris dans le cadre de l'Alliance continuait d'être la
meilleure garantie de leur sécurité. De nouvelles formes de
coopération militaire et politique étaient nécessaires
pour préserver la paix et la stabilité en Europe et pour
prévenir toute escalade des tensions régionales renaissant
après la fin de la Guerre froide. En particulier, d'importantes
réformes internes devaient être entreprises pour adapter les
structures et les capacités militaires afin qu'elles soient à
même d'assumer les nouvelles tâches, comme les opérations de
gestion des crises, de maintien de la paix et de soutien de la paix, qui
allaient s'ajouter aux rôles de défense fondamentaux qu'elles
devaient continuer de pouvoir jouer. C'est ainsi que l'OTAN s'est
transformée, en réponse aux nouveaux défis de
sécurité, et que cette Organisation, qui auparavant était
surtout une alliance étroitement liée, responsable de la
défense collective, est devenue le point central d'un partenariat de
pays coopérant étroitement dans le domaine général
de la sécurité17(*).
L'effondrement de l'Union soviétique et la dissolution
du Pacte de Varsovie, allaient permettre de ce fait, à l'Alliance de
sortir de l'antagonisme stérile de la guerre froide et d'embrasser un
rôle sécuritaire transatlantique plus large. La création du
Conseil de Coopération Nord Atlantique (COCONA) rassemblant autour d'une
même table les membres de l'OTAN et les pays de l'ancien Pacte de
Varsovie fut la première illustration de cette transformation
post-guerre froide. Dans ce sens, les ennemis d'autrefois ont été
invités à établir des relations diplomatiques permanentes
avec l'Alliance. Le COCONA offrait à la Russie, aux autres
républiques de l'ex-URSS et aux anciens satellites de l'ex-URSS, un
cadre de dialogue, de consultation et de mise en oeuvre de projets communs. Il
servit de cadre à des discussions sur le contrôle des armements,
sur la coopération dans le domaine des efforts de défense, de la
gestion des crises, des mesures pour le maintien ou le rétablissement de
la paix18(*). Par la
suite, l'évolution de la situation intérieure russe, a fait
ressortir la nécessité de liens plus solides que ceux
prévus par le COCONA. C'est pourquoi le Conseil
atlantique19(*) , a
adopté, lors de la réunion de Bruxelles du 10 janvier 1994, la
proposition du PPP, sorte de continuation du COCONA, et qui se présente
donc comme une solution aux deux problèmes de l'OTAN qui doit d'une part
s'adapter aux exigences d'une phase politique radicalement nouvelle, et d'autre
part, développer ses relations avec les pays européens
extérieurs à l'alliance20(*).
Et c'est dans ce même sens que l'alliance a
cherché à nouer de nouveaux partenariats avec des pays du sud non
membres de l'organisation. Le Dialogue méditerranéen s'inscrit de
fait dans cette logique.
En effet, le nouveau contexte sécuritaire de la
période post-guerre froide induit en Occident une importance
accrue des missions d'intervention et de police des mers, aux dépens des
missions de défense des SLOC, et il y a donc lieu de s'interroger sur le
cas de la Méditerranée, dont l'importance, procède du
développement des crises et des menaces dans son pourtour Etatique.
Cette dernière a acquis dans la période post-guerre froide une
importance géostratégique majeure en termes navals. Justement,
les enjeux militaires et sécuritaires autour de la
Méditerranée dans la période post-guerre froide sont
généralement abordés sous l'angle de la substitution d'une
confrontation Nord-Sud au conflit est-ouest, avec la disparition de l'URSS. En
réalité, le contexte de guerre froide ne faisait que recouvrir et
atténuer l'antagonisme Nord-Sud, puisque tout se comprenait alors au
travers du prisme bipolaire, et principalement les aspects de
sécurité. Mais la Méditerranée est bien
restée un lieu de frictions Nord-Sud tout au long de la guerre froide,
notamment dans le cadre du processus de décolonisation, tel que
l'illustrent entre autres l'affaire de Suez ou la guerre
d'Algérie. Avec la fin de la guerre froide, la
Méditerranée se retrouve alors au centre d'un système dans
lequel les deux rives interdépendantes cultivent
également un certain antagonisme, et développent l'une à
l'égard de l'autre un sentiment d'appréhension. Les Etats de la
rive nord craignent l'instabilité que le Sud représente (sous
forme de terrorisme, d'immigration massive, de prolifération d'armes de
destruction massive, etc.), alors que les Etats de la rive sud, quant à
eux, appréhendent la montée d'une culture de projection en Europe
(sur le modèle américain)21(*).
L'organisation du traité de l'atlantique nord
était perçue de ce fait comme le cadre adéquat qui
pourrait faire face à cette nouvelle conjoncture, pour chercher à
établir de nouvelles relations avec les pays non membres y compris ceux
de la rive sud de la Méditerranée, et fut conduite à
revoir son concept stratégique en 1991, et il apparaissait alors
indispensable de prendre en compte les changements survenus sur la scène
internationale.
PARAGRAPHE II- De nouveaux concepts stratégiques
pour l'Alliance
Atlantique
L'adoption en moins de dix années (1990 et 1999) de
deux concepts stratégiques,
c'est-à-dire de véritables chartes d'actions,
est significative des difficultés rencontrées par l'Alliance pour
s'adapter au nouveau contexte international. Ces concepts, en outre, ont
précisé que le renouveau de l'organisation passe également
par l'emploi de nouvelles modalités d'action.
1) Vers une conception plus large de la
sécurité
Le concept stratégique de l'Otan, adopté lors
du Sommet de Rome en 199122(*), se fonde sur une approche globale de la
sécurité. Il souligne l'importance du dialogue et de la
coopération et implique l'accroissement du rôle des
Européens. Il établit les relations de l'Otan avec le reste des
institutions chargées de la sécurité européenne
affirmant qu'aucune institution ne peut toute seule, faire face à tous
les défis de la nouvelle Europe. Ce nouveau concept stratégique
insiste sur le fait que les plans contre une attaque militaire ne sont plus au
centre des préoccupations de l'Alliance. Les risques pour l'Otan
découleraient plutôt de l'instabilité des régions
voisines.
De même, Le nouveau concept stratégique de
l'OTAN, adopté au Sommet de Washington en 199923(*), signe une évolution au
niveau de la perception de la menace, dans le cadre de la mondialisation, tant
du point de vue des risques de dérapage économique, sociaux et
politiques qui peuvent conduire à une instabilité locale et
régionale, de litiges territoriaux, de mouvements d'extrémisme
religieux ou enfin d'actes relevant du terrorisme, du crime organisé, de
mouvements migratoires non contrôlés, que d'autres types de
risques, comme l'existence de forces nucléaires ou la
prolifération des armes de destruction massive dans la région
méditerranéenne.
Et lors du Sommet de Washington en 1999 qui
célébrait les 50 ans d'existence de l'Otan, les 19 membres
(à l'époque) se sont mis d'accord sur la nouvelle
stratégie de l'Alliance pour le 21ème Siècle.
Celle-ci comprend l'utilisation des forces de l'Otan dans des actions
"out-of-area" de l'Alaska à Vladivostok afin de défendre la
sécurité et les valeurs démocratiques sans
nécessairement demander la permission de l'ONU mais en accord avec le
droit international, - la Charte des Nations Unies ou les résolutions du
Conseil de Sécurité- si la sécurité euro atlantique
est en jeu. Ce nouveau plan autorise aussi aux membres de l'UE à
gérer leurs propres initiatives de défense avec l'appui de l'Otan
et évoque la préservation de la sécurité et de la
stabilité dans la région euro-atlantique, composée par les
19 membres de l'Alliance et les 23 pays avec lesquels l'Otan a des accords de
partenariat.
L'Otan passe de ce fait progressivement du rôle
d'organisation de défense, répondant à une menace
extérieure, a celui d'organisation de sécurité,
chargée de la paix24(*).
Une menace d'attaque massive a cessé donc
d'être le point focal de la stratégie de l'alliance. Ce sont les
risques d'instabilité découlant des difficultés
économiques, sociales et politiques en Europe centrale et
orientale25(*) -dans
un premier temps- qui peuvent conduire à des conflits pouvant
impliqués les pays alliés.
L'objectif de l'alliance est toujours d'instaurer un ordre
pacifique juste et durable en Europe. Et pour l'atteindre, elle doit conserver
un potentiel militaire suffisant pour maintenir la paix et assurer une
défense efficace, favoriser le dialogue avec les autres pays, faire
appel à la coopération notamment dans le domaine du
désarmement.
Si d'autres institutions telles l'OSCE, l'UEO ont
également un rôle à jouer, l'OTAN demeure le forum
essentiel de consultation mutuelle entre occidentaux.
Jamais constate François de Rose, les
possibilités d'établissement en Europe d'un ordre de paix par des
moyens politiques n'ont été aussi grandes. Une conception large
de la sécurité comporte des dimensions politiques,
économiques, sociales et écologiques. Les trois
éléments complémentaires de la politique de
sécurité sont le dialogue, la coopération et le maintien
d'un potentiel de défense collectif26(*).
Reste que, ces nouveaux concepts, se caractérisent
par une imprécision croissante : au rigide article
(5)27(*) du
traité de l'OTAN de 1949, se substitue ainsi une charte de principes
moraux et politique contre l'instabilité, qui fait succéder
à la prévention de la guerre la préservation de la paix,
et à la confrontation la coopération et le dialogue.
2) Le dialogue et le partenariat comme nouvelles
modalités d'action de
l'alliance
De façon plus générale, les cinq
tâches fondamentales de l'Alliance ont été
précisées à nouveau; il s'agit d'assurer la
sécurité de la zone euro-atlantique, de permettre la consultation
de ses membres, de garantir la défense des alliés contre toute
menace d'agression extérieure, de prendre part à la gestion des
crises et à leur prévention, de développer un partenariat
par la coopération et le dialogue pour accroître la confiance
mutuelle et renforcer la stabilité de la zone euro-atlantique.
Le nouveau concept stratégique a également
souligné les rôles politique et militaire de l'Alliance en regard
des changements survenus depuis 1991.
Il a détaillé les principaux facteurs de risques
encourus par les États membres, conflits ethniques, violation des droits
de l'homme, instabilité politique, fragilité
économique...
Une approche des conditions à réunir pour
préserver la sécurité dans les années à
venir a été également développée. Elle
énumère les axes d'un véritable plan d'action pour l'OTAN;
il faut préserver le lien transatlantique, maintenir des
capacités militaires efficaces, développer l'identité
européenne de sécurité et de défense au sein de
l'Alliance, s'efforcer de prévenir les conflits et de répondre
aux crises en coopération avec les autres organisations internationales,
renforcer le dialogue par l'action du partenariat euro atlantique, les
relations spéciales avec la Russie et l'Ukraine, le Dialogue avec les
pays du versant sud de la Méditerranée, garder la porte ouverte
à l'élargissement de l'Alliance en mettant au point un plan
d'action pour l'adhésion (MAP), s'engager à rechercher la
suffisance militaire, à soutenir la maîtrise des armements et la
non-prolifération. Un tel catalogue constitue à lui seul une base
de points de repère suffisante pour énoncer les principes
stratégiques et développer les missions qui peuvent être
confiées aux forces de l'Alliance28(*).
Toute aussi importante que sa transformation politique a
été l'évolution stratégique de l'OTAN, qui
était au départ une alliance militaire défensive et
statique, dotée d'immenses armées massées à des
fins de dissuasion face à la menace soviétique qui pesait sur
l'Europe de l'Ouest. L'OTAN d'hier était axée vers
l'intérieur sur les menaces de la guerre froide qui visaient le coeur de
l'Europe. L'OTAN de demain est tournée vers l'extérieur, vers les
défis que présentent les réseaux terroristes
internationaux et, tout particulièrement, vers la sécurité
de ses membres face à l'axe d'instabilité qui s'étend de
l'Asie du Sud et du Centre jusqu'au Moyen-Orient et à l'Afrique du
Nord.
L'OTAN est actuellement engagée dans une
transformation qui va au-delà du seul volet militaire, elle poursuit un
élargissement géographique, avec la prise en compte de nouvelles
candidatures européennes, et l'extension de ses partenariats et de ses
interventions à d'autres régions du monde.
S'interroger donc sur les modalités d'application de
ces nouveaux concepts stratégiques de l'alliance vis-à-vis des
pays du bassin sud de la Méditerranée, va dans le sens de notre
étude.
En effet, l'Alliance atlantique a procédé
à une révision de son concept stratégique en cherchant de
nouveaux partenariats aussi avec les pays arabes du pourtour
méditerranéen et du Moyen-Orient. Il apparaît que plusieurs
alliés sont riverains de la Méditerranée, et douze
kilomètres seulement séparent l'Europe du Maghreb, au niveau du
détroit de Gibraltar, et l'Italie n'est distante de la Tunisie que de
cent cinquante kilomètres. De par cette réalité
géographique, il y aura toujours un lien entre la sécurité
en Europe et celle de la région méditerranéenne. Le
dialogue en est une conséquence naturelle et devrait être
envisagé dans le cadre de la conception coopérative globale de
l'Alliance face à la sécurité, et notamment
vis-à-vis des pays voisins. L'objectif est d'établir de bonnes
relations, solides et amicales, dans tout le bassin méditerranéen
- à l'instar de celles qui ont été instaurées dans
toute l'Europe - et de promouvoir une meilleure compréhension
mutuelle.
Le partenariat et le dialogue sont les deux instruments
à travers lesquels l'OTAN entend mettre en accord ses attentes
en matière de sécurité et ses relations avec son
nouveau voisinage géographique et stratégique. La
reconnaissance du fait que la stabilité en Europe est étroitement
liée à la sécurité et à la stabilité
dans la région méditerranéenne explique la décision
des Alliés, prise en 1994, d'établir des contacts entre l'OTAN et
un certain nombre de pays de cette région au sens large. En
février 1995, l'Egypte, Israël, la Mauritanie, le Maroc et la
Tunisie ont été invités à participer à un
dialogue avec l'OTAN. La même invitation a été
adressée à la Jordanie en novembre 1995, puis à
l'Algérie en février 2000. Donc, avant d'étudier ce
Dialogue d'une façon plus large, on va tout d'abord le juxtaposer devant
autres forums de dialogue, dans lesquels, pays occidentaux et pays sud
méditerranéens coopèrent tous ensemble, pour comprendre sa
nature et ces opportunités.
SECTION II : LE BASSIN MEDITERRANEEN : UN
ESPACE DE
CONTACT(S) ET DE DIALOGUE(S)
POUR LA SECURITE
Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN s'inscrit
parmi d'autres initiatives d'offre de sécurité pour les pays sud
méditerranéens par les pays
occidentaux (PARAGRAPHE II), outre ce Dialogue,
la majorité des pays sud méditerranéens sont,
simultanément, membre de plusieurs mécanismes et forums de
concertation avec les organisations et les pays occidentaux; le
Dialogue méditerranéen de l'OSCE, le Dialogue
méditerranéen de l'Union de l'Europe occidentale
(UEO), le cadre de concertation des
« 5+5 », le partenariat euro méditerranéen(
dit : processus de Barcelone) et l'initiative
méditerranéenne de sécurité et de
défense... (PARAGRAPHE I). Tous ces
mécanismes étant dotés essentiellement ou pour une part
importante d'un volet de coopération sécuritaire, il est d'une
grande importance d'interpeller la cohérence de cette multiple
appartenance.
PARAGRAPHE I - Diversité de forums de dialogue pour
la sécurité en
Méditerranée
Il n'existe pas de définition
commune de la sécurité en Méditerranée au regard
des différentes perceptions liées qui s'expriment dans la
région. Il est ainsi révélateur que l'on ne parle pas de
« sécurité méditerranéenne » mais de
«sécurité(s) en Méditerranée», qui
diffère selon les cadres de coopération mais également
selon les acteurs, méditerranéens et non
méditerranéens, présents dans la région. Ces
approches distinctes- que nous allons voir succinctement ci-dessous- qu'elles
soient lancées avant, ou même après le DM de l'OTAN,
présentent cependant des objectifs communs et l'absence de vision
unifiée de la sécurité en Méditerranée n'est
pas nécessairement négative. Dans ce cas, des expériences
variées peuvent offrir une véritable opportunité pour une
action pertinente alliant des capacités et des approches diverses pour
un traitement plus efficace des questions de sécurité dans la
région.
1) Initiatives de coopération lancées
avant le lancement du DM de l'Otan
Le dialogue
méditerranéen de l'OSCE
La stabilité dans le bassin
méditerranéen attire l'intérêt de l'Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en
raison d'intérêts culturels, économiques et politiques qui
lient la région de l'OSCE aux pays du sud de la
Méditerranée. Dès 1975, les pays participants avaient
reconnu que la sécurité en Europe doit être
considérée dans le contexte plus large de la
sécurité dans le monde et qu'elle est étroitement
liée à la sécurité dans la région
méditerranéenne toute entière. Lors de la
Conférence de Budapest en 1994, les chefs d'Etat et de gouvernement de
l'OSCE, ont décidé d'intensifier les contacts avec les pays de la
Méditerranée : l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie,
Israël, le Maroc et la Tunisie ont été invités aux
réunions de l'Organisation. L'Organisation a créé un
réseau de relations spéciales avec les six pays
méditerranéens, baptisés « Partenaires
méditerranéens pour la coopération (PMC) ». Au
Sommet de l'OSCE à Istanbul en 1999, les chefs d'Etat et de gouvernement
de l'OSCE ont soutenu à nouveau la nécessité de renforcer
les rapports entre l'Organisation et les partenaires
méditerranéens. En 2002, l'Assemblée parlementaire de
l'OSCE a créé un « Forum sur la
Méditerranée » afin d'établir des relations plus
solides avec les parlementaires des partenaires méditerranéens
pour la coopération. En dépit de tous ces efforts, l'initiative
de l'OSCE dans la Méditerranée est au point mort. Les
intérêts des pays de l'Organisation et ceux des partenaires
méditerranéens divergent. Ces derniers témoignent d'une
nette méfiance à l'égard des pays du nord, notamment
lorsque fut formulée l'idée d'une conception de la
sécurité pour l'ensemble du bassin méditerranéen
sur le modèle de la CSCE. Les pays du sud de la
Méditerranée opposèrent une vive
résistance29(*).
Le Dialogue méditerranéen de l'Union de
l'Europe Occidentale (UEO)
Dans le cadre de l'UEO, le Dialogue a été
noué en 1992 avec les pays du Maghreb (Algérie, Mauritanie, Maroc
et Tunisie), auxquels se sont joints l'Egypte en 1994, Israël en 1995 et
la Jordanie en 1998, le but étant d'échanger des vues sur la
sécurité et la défense dans la Méditerranée.
Le Dialogue s'appuyait sur sept principes définis dans la
Déclaration de Petersberg de 199230(*), parmi lesquels figuraient le dialogue, la
transparence, la confiance, la prévention des conflits, le
règlement pacifique des différends et la
non-prolifération. Un élément important de ce Dialogue
était constitué par l'échange d'informations entre les
représentants et fonctionnaires de l'UEO et les ambassadeurs à
Bruxelles des pays partenaires de la Méditerranée, l'UEO donnant
des renseignements sur ses activités, son développement
opérationnel, les résultats de ses réunions
ministérielles, etc. Ce Dialogue s'appuyait sur une série de
mesures destinées à accroître la confiance et la
transparence, dont des colloques sur la sécurité en
Méditerranée, des exposés présentés par
l'Etat-major militaire et la Cellule de planification de l'UEO, des
séminaires associant des membres des états-majors de pays de
l'UEO et de pays méditerranéens non membres, des visites au
Centre satellitaire de l'UEO ou l'observation de l'exercice CRISEX. Le Dialogue
noué par l'UEO a été interrompu lorsque la plupart de ses
activités ont été transférées à la
PESD intergouvernementale31(*).
L'UEO, comme organisation de défense, s'est
attachée à jouer un rôle en matière de
stabilité et de sécurité en méditerranée.
Elle voudrait voir ce rôle s'accroître. Cependant, ses efforts ne
sont pas forcément couronnés de succès, à l'inverse
de l'OSCE, qui a toujours traité les questions
méditerranéennes avec réserve et suspicion, L'EUROFOR
ET L'EUROMARFOR32(*)
ont été présentés comme une initiative propre
à favoriser la stabilité et la coopération dans le bassin.
Mais une très mauvaise communication a fait ressentir sur l'autre rive
cette modeste initiative comme agressive à l'égard des pays du
sud. On voit là l'importance des messages et des perceptions. Cette
mesure présentée au nord comme « de
confiance » fut vécue au sud comme de
« méfiance »33(*).
Le cadre de concertation
« 5+5 »
En 1983, le Président Mitterrand proposait le
développement d'une coopération
transméditerranéenne dans le bassin méditerranéen
Occidental. La proposition avait été définie comme
réaliste parce qu'elle évitait des débats sur des
thèmes sensibles comme le conflit Arabo-Israëlien et le
désaccord Gréco-Turc. Cette initiative a engendré le Cinq
plus Cinq lors d'une réunion des Ministres des Affaires
Etrangères à Rome en 1990 et plus tard le Douze + Cinq. La
France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, Malte et les cinq membres de l'UMA y
participaient originairement. Ce projet avait pour but de promouvoir le
dialogue et la coopération au niveau sub-régional, en raison des
difficultés rencontrées pour adopter une stratégie
régionale en Méditerranée. Il accordait aussi beaucoup
d'importance à la coopération transfrontalière entre l'UMA
et la Communauté Européenne34(*).
Le Dialogue 5+5 se concentre sur un nombre restreint de
sujets importants telles que la sécurité et la stabilité
en Méditerranée occidentale, l'intégration
économique régionale ou encore la question des migrations.
Le principal objectif vise à renforcer le volet
politico-sécuritaire instauré par le traité de Barcelone
notamment en matière de surveillance maritime grâce à la
contribution des ministères de la Défense. Ainsi, la
stratégie européenne de sécurité identifie parmi
les menaces principales le terrorisme, la prolifération des armes de
destruction massive, les conflits régionaux ayant un impact direct ou
indirect sur les intérêts européens tels que ceux au
Moyen-Orient et le crime organisé35(*).
Néanmoins la question de l'inclusion ou non de la Libye
et l'arrêt des activités de l'UMA peuvent nous éclairer sur
les raisons de l'échec de ce processus.
Il se voit que la sécurité en
Méditerranée, nonobstant les ambitions de ces
précédentes initiatives, semble rester une problématique
sans réponses pertinentes, ce qui peut être, explique l'offre
croissante d'autres initiatives de stabilité pour cette
région.
2) Initiatives de coopération lancées
après le lancement du DM de l'Otan
Le partenariat euro
méditerranéen (PEM)
Le Partenariat euro méditerranéen (PEM,
dit : processus de Barcelone) est né de la Conférence
euro-méditeranéenne des Ministres des Affaires
étrangères qui s'est tenue à Barcelone les 27 et 28
novembre 1995. Il est à l'origine un cadre élargi de relations
politiques, économiques et sociales entre les 25 Etats membres de
l'Union européenne et 10 partenaires de la rive sud de la
Méditerranée (Algérie, Autorité palestinienne,
Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie).
Le processus de Barcelone entreprend d'établir un
partenariat global euro-méditerranéen pour faire de toute la
Méditerranée un espace commun de paix, de stabilité et de
prospérité au moyen d'un renforcement du dialogue politique et de
sécurité, d'un partenariat économique et financier et d'un
partenariat social, culturel et humain.
Quand à la dimension militaire et de
sécurité du processus de Barcelone, bien que relativement peu
connue, n'en est pas moins devenue réalité depuis quelques
années. Si le processus de Barcelone est surtout connu pour les
résultats qu'il a produits dans les domaines économique et
financier, il recouvre depuis 2003 un dialogue régulier en
matière de sécurité et de défense. Lancé
dans l'objectif de développer la coopération avec les partenaires
du Sud dans le domaine de la prévention et de la gestion des crises et
de favoriser, sur la base du volontariat, leur participation à des
opérations et exercices civils et militaires, il contribue à
développer un climat de confiance et de cohabitation entre les peuples
des deux rives36(*).
Tout riche qu'il parait l'éventail de
coopération au sein de ce partenariat, un dialogue sur
« l'espace commun de légalité »,
mériterait également d'être entrepris. Il peut toucher la
réflexion sur des questions aussi diverses que l'environnement, la
coopération policière, les questions de droit comparé,
mais aussi, ultérieurement, le droit international et les questions
juridiques liées aux conflits de la zone (processus de paix, Sahara,
Gibraltar, Ceuta et mellilia, contentieux chypriote, etc.) que les pays
signataires de la déclaration de Barcelone n'ont pas souhaité,
dans un premier temps, prendre en compte. Cette coopération juridique ne
devrait, en aucun cas prendre la forme ou être interprétée
comme un quelconque tribunal international. Mais plutôt comme un forum de
débat et d'échanges qui permettraient de faire avancer des
dossiers difficiles dans la sécurité, ouvrir des espaces de
négociations euro méditerranéennes.
Par ailleurs, les négociations en cours dans
différents endroits du bassin pour la résolution de certaines
crises (processus de paix, Gibraltar, Ceuta et mellilia, contentieux chypriote,
etc.) ne donnent pas les résultats attendus. Peut être faudrait il
chercher à mettre en oeuvre des espaces de négociations
nouveaux ; dans lesquels les Etats concernés travaillaient dans une
ambiance plus sereine et dans la durée. L'enjeu de stabilité en
Méditerranée est tel que les Etats européens et
méditerranéens peuvent se retrouver dans une médiation
plus riche que ne peuvent offrir, à l'heure actuelle, les nations
unies37(*).
L'initiative méditerranéenne de
sécurité et de défense
En complément des dialogues multilatéraux
existants, le ministre français de l'intérieur-
Michèle Alliot-Marie - a proposé, le 27 juillet 2004, de
créer un groupe de travail restreint et informel sur les questions de
sécurité et de défense réunissant l'ensemble des
pays riverains de la Méditerranée occidentale. Proposée
dans un premier temps à l'Italie, l'Espagne, l'Algérie, le Maroc
et la Tunisie, ainsi qu'au Portugal (format 4+3), cette initiative a
été élargie à la Libye, la Mauritanie et Malte
(format 5+5). L'objectif est de définir des points
d'intérêt communs entre les ministères de la défense
des pays participants, et d'engager ensuite des actions ponctuelles et
concrètes sur la sécurité et la défense dans cet
important espace stratégique.
Les dix pays expriment en effet une perception commune des
enjeux de sécurité et de protection des populations dans la
région méditerranéenne, dans un contexte international
marqué par la lutte contre le terrorisme international et la
criminalité organisée. Ils souhaitent être les premiers
acteurs de leur sécurité en consolidant un indispensable
partenariat pour faire face aux nouvelles menaces.
Le processus proposé se veut pragmatique et progressif.
Il vise à faire mieux travailler ensemble les forces armées des
pays riverains de la Méditerranée occidentale dans des actions de
coopération concrètes et rapidement réalisables. Ce
processus se veut également informel et fondé sur le partenariat.
L'objectif est de permettre à tous les participants de s'exprimer
librement dans le cadre de ce groupe de travail et dans un esprit de
co-responsabilité. Pour établir une relation de confiance et
entretenir une véritable dynamique de concertation et d'échanges
en Méditerranée occidentale. Les relations existantes
déjà satisfaisantes peuvent être améliorées
au niveau opérationnel par une coopération pratique dans les
domaines concernés. Les ministres ont adopté un plan d'action
annuel qui prévoit des actions pratiques, qui actuellement incluent: la
surveillance maritime en Méditerranée, la coopération en
matière de protection civile et le renforcement de la
sécurité aérienne en Méditerranée38(*).
Malgré les saines ambitions des différents
projets portés par ces différents dialogues Nord-Sud, autant
qu'entre les pays du Maghreb et du Machreck, le « lac de paix », que
devrait constituer le bassin méditerranéen se trouve repris par
ses turbulences récurrentes, qu'il s'agisse de l'épineux dossier
de la gestion des flux migratoires, le danger des foyers terroristes nourri par
les tenants du conflit de civilisation, la menace sur les routes
d'approvisionnement énergétique, le risque environnemental, les
litiges frontaliers - notamment entre le Maroc et l'Algérie - la
question chypriote, le dossier turc et bien évidemment l'inextricable
conflit israélo-palestinien qui mine la paix depuis plus d'un demi
siècle dans la région.
Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN (DM) que
nous allons étudier après, a profité des faiblesses du PEM
en matière de sécurité pour avancer. Moins ambitieux
politiquement et géographiquement, plus pragmatique et limité
à de la formation, de l'échange et du débat en
matière de défense et de sécurité. Le DM,
lancé en 1994, a pris sa vitesse de croisière. Le sommet
d'Istanbul39(*) de
2004 en a renforcé l'image globale. Les États-Unis voient dans ce
Dialogue un contournement du PEM, dont ils sont exclus. De leur
côté, les pays participants le perçoivent comme un forum
supplémentaire aux instances précitées.
Certes les éventualités de risques de conflits
d'intérêt et de priorités étaient réels entre
ces divers forums de dialogue, mais la particularité du Dialogue
méditerranéen de l'OTAN émane de l'influence de l'OTAN y
compris les USA sur la scène politique et militaire internationale, et
l'importance croissante que donne les pays atlantistes à la
Méditerranée.
PARAGRAPHE II - Le Dialogue méditerranéen de
l'Otan
Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN est un
forum de consultations politiques et de coopération pratique vieux de
plus d'une dizaine d'années, et tel initié en 1994, ce Dialogue
repose sur 4 grands principes.
1) Genèse du Dialogue
La seule géographie suffit à montrer qu'il y
aura toujours un lien entre la sécurité en Europe et celle du
bassin méditerranéen. Et c'est à Oslo au tout début
des années 1990 que l'Otan a dit son intérêt pour la
Méditerranée. Au Sommet de Bruxelles de janvier 1994, les Chefs
d'Etat et de gouvernement alliés ont déclaré que
l'évolution positive du processus de paix au Proche-Orient a permis
à l'OTAN d'envisager des mesures destinées à promouvoir le
dialogue, la compréhension et le renforcement de la confiance entre les
pays de la région. Ils encourageaient également tous les efforts
propres à renforcer la stabilité régionale.
Par la suite, en décembre 1994, les ministres des
Affaires étrangères de l'OTAN se sont déclarés
prêts à établir des contacts, cas par cas, entre l'Alliance
et les pays méditerranéens non membres (avec : l'Egypte,
Israël, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, ensuite avec : la
Jordanie et l'Algérie) en vue de contribuer au renforcement de la
stabilité régionale. Ils ont alors donné pour instruction
au Conseil en session permanente de développer une proposition de
dialogue et d'engager des contacts préliminaires appropriés.
Et levons tout de suite tout malentendu et précisons
que le « Dialogue méditerranéen » est une
politique de coopération de l'Organisation Transatlantique Nord tout
à fait distincte du processus d'adhésion qui concerne les Etats
européens. A titre de comparaison et pour mesurer la différence
entre ces deux axes de coopération de l'Otan, voici,
brièvement,-comme a été mentionné en haut- le
pourquoi et les conditions d'adhésion. Après la fin de la guerre
froide et la dissolution du Pacte de Varsovie (1989), l'Otan était mise
devant la nécessité de revoir toute l'architecture de
sécurité et de défense dans la zone euro-atlantique. Les
études lancées à ce sujet avec la perspective de
l'adhésion de nouveaux membres de l'Europe centrale et orientale
concluaient que l'élargissement de l'alliance « contribuerait
à l'instauration d'un contrôle civil et démocratique des
forces armées, accroîtrait la transparence des plans de
défense et des budgets militaires dans le but d'une plus grande
stabilité et sécurité pour les pays de la région
euro-atlantique ». L'on voit bien que jusqu'à ce jour, seuls
les pays européens sont concernés pour rejoindre l'alliance en
tant que membres. Et même à ce niveau, les critères
politiques d'adhésion sont précis pour ne pas dire
draconiens40(*). Donc, il
s'agit d'un partenariat, par lequel l'OTAN et les sept pays
méditerranéens coopèrent à la
sécurité en Méditerranée.
La question qui reste posée demeure
l'efficacité réelle et la portée de ce Dialogue dans la
mesure ou l'image propre des Etats unis est considérablement
grevée par son comportement agressif vis-à-vis de l'Iraq et son
soutien inconditionnel à Israël. Or, chez les autorités
locales comme au sein de l'opinion publique l'amalgame
« OTAN=Etats- unis » est quasi absolu. La portée des
mesures développées par cette organisation en est et en sera
considérablement limitée41(*).
Ce Dialogue témoigne de l'adaptation de l'OTAN
à l'environnement de sécurité de l'après-guerre
froide et constitue un élément important de la politique
d'ouverture et de coopération menée par l'Alliance, en vue de
contribuer à la sécurité et à la stabilité
de la région.
2) Objectifs et principes
L'objectif global du Dialogue méditerranéen de
l'OTAN consiste à contribuer à la sécurité et
à la stabilité régionales, ainsi qu'à parvenir
à une compréhension mutuelle entre l'OTAN et ses partenaires
méditerranéens. L'Alliance a également l'intention de
corriger toute perception erronée éventuelle, eu égard
à ses activités. Elle souhaite en particulier mettre un terme au
mythe de la recherche par l'Alliance de nouveaux ennemis artificiels dans le
sud. De même qu'elle cherche à dissiper les craintes que
l'apparition d'une architecture sécuritaire européenne puisse
exclure ses voisins méridionaux. En bref, l'OTAN veut effacer l'image
d'une région méditerranéenne constituant une nouvelle
ligne de division. Parallèlement, elle cherche à améliorer
sa compréhension des perceptions et préoccupations
sécuritaires de ses partenaires méditerranéens42(*). Mais le
développement du Dialogue méditerranéen de l'OTAN a
toujours été freiné par certains problèmes.
L'Europe et les Etats-Unis pensent que le dialogue politique permet d'instaurer
un climat de confiance et une coopération constructive. Par contre, les
pays arabes soutiennent qu'il faut d'abord résoudre les questions
liées au conflit israélo-palestinien. Les mesures de confiance
« Confidence Building Measures », pensent-ils, ne
peuvent aboutir que si un équilibre stratégique entre les
différents acteurs est respecté et les litiges résolus. La
tiédeur de l'engagement des pays arabes dans le Dialogue
méditerranéen de l'OTAN répond à l'attitude
israélienne dans le processus de paix au Moyen-Orient. Ces pays arabes
soupçonnent de plus les Etats-Unis d'envisager une transformation de la
région conforme à leurs intérêts nationaux43(*).
Par la suite, la réussite du lancement et du
développement ultérieur du Dialogue sur la
Méditerranée a reposé sur plusieurs principes.
Ø il est progressif de par le nombre de pays qui y
participent et les questions qui sont abordées. Cette souplesse a permis
de voir grossir les rangs des partenaires du Dialogue. Ceci a permis aussi au
contenu du Dialogue d'évoluer au gré des conjonctures
politiques.
Ø ce Dialogue repose sur une structure
bilatérale. Ce principe est apparu extrêmement important pour les
partenaires méditerranéens qui ne forment pas un groupe en soi et
souhaitent dialoguer en tant qu'Etats souverains distincts. En dépit de
ce caractère essentiellement bilatéral, des rencontres
multilatérales, au cas par cas, ont été néanmoins
organisées.
Ø tous les partenaires méditerranéens se
voient offrir la même base pour les activités en
coopération et pour les discussions avec l'OTAN. Cette absence de
discrimination est un des traits majeurs du Dialogue. Dans ce cadre impartial,
les partenaires sont libres de choisir l'étendue et l'intensité
de leur participation.
Ø le DM est complémentaire avec d'autres offres
de coopération et de sécurité pour la
Méditerranée, et entend renforcer d'autres initiatives
internationales visant à instaurer et à intensifier la
coopération avec les pays du bassin méditerranéen44(*).
Et d'après des sources officielles de l'Alliance
Atlantique:
Ø la co-responsabilité a toujours
été un principe directeur du Dialogue
méditerranéen. Les relations sont fondées sur le respect,
la confiance mutuelle et la définition en commun d'activités
conjointes. Rien n'est imposé, tout peut être discuté. Les
pays sont donc parties prenantes d'une entreprise de coopération
à double sens. Car ce partenariat de sécurité entre les
deux rives de la Méditerranée est dans l'intérêt
à tous.
Ø enfin, le respect des spécificités
nationales ou régionales, car, il ne saurait d'y avoir d'approche
uniformisée de la sécurité. Certes, les défis
auxquels font face les partenaires et leurs intérêts sont
très largement communs. Mais la façon d'y répondre, les
capacités d'intervention, les sensibilités, varient d'un pays
à l'autre, d'une région à l'autre.45(*).
Le succès de la politique de partenariat, de dialogue
et de coopération de l'OTAN à l'égard des pays d'Europe
centrale et orientale est rarement mis en doute. En revanche, l'idée
d'un dialogue avec les pays méditerranéens soulève des
questions quant à sa nécessité ou sa motivation.
Mais il parait qu'à travers ce Dialogue, l'OTAN
plaide d'ores et déjà pour une compréhension et une
confiance mutuelles plus grandes et pour l'établissement de relations
amicales entre les deux rives de la Méditerranée. Cette
démarche a le double mérite de dissiper les erreurs
d'appréciation des interlocuteurs de l'OTAN sur ses politiques et ses
objectifs et de contribuer par un éventail d'activités de
coopération à la stabilité et à la
sécurité de la Méditerranée.
CHAPITRE II : LA TENEUR DU DM DE L'OTAN ET SON
EVOLUTION
VERS UN PARTENARIAT
Dans sa forme initiale et depuis son lancement, le DM
s'articulait essentiellement autour d'une coopération politique,
pratique et militaire SECTION I, et lors du
sommet d'Istanbul, ce Dialogue a évolué vers un véritable
partenariat en réponse aux besoins et aux intérêts
recherchés par les pays partenaires SECTION
II.
SECTION I : LES DIMENSIONS DE COOPERATION ENTRE
L'OTAN ET
LES SEPTS PARTENAIRES
MEDITERRANEENS
Si le Dialogue méditerranéen de l'OTAN
comprend deux grands volets: le dialogue politique et la participation à
des activités spécifiques (PARAGRAPHE
I), la formation et la coopération dans le domaine
militaire connaît une intensification accrue et reste le domaine
privilégié de l'alliance qui caractérise le plus ce
Dialogue (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I -
Coopération politique et pratique
Pour l'OTAN, Cette coopération se concentre sur
l'échange de renseignements en vue de renforcer la
sécurité et la stabilité dans la région par un
dialogue politique et par une dimension pratique.
1) Le dialogue politique
Le dialogue politique à travers le DM consiste en des
réunions bilatérales régulières (OTAN+1) et
multilatérales (OTAN+7) au niveau des ambassadeurs et des groupes de
travail. Ces rencontres fournissent l'occasion d'échanger des vues sur
toute une gamme de questions relatives à la situation de la
sécurité en Méditerranée, qui donnent lieu à
des exposés exhaustifs sur les activités de l'OTAN, y compris les
programmes d'ouverture et de partenariat de l'Alliance, son adaptation interne
et sa conception générale de la mise en place de structures de
sécurité coopératives. De leur côté, les
partenaires méditerranéens sont invités à faire
part à l'OTAN de leur opinion sur des questions liées à la
stabilité et à la sécurité dans la région
méditerranéenne.
Encore récemment, le Comité politique de
l'Alliance assumait la responsabilité globale du Dialogue sur la
Méditerranée, tandis que les discussions et les échanges
d'informations avec les partenaires méditerranéens étaient
à la charge du Secrétariat international46(*). Et lors du sommet de Madrid,
qui a ajouté au Dialogue une orientation nouvelle et plus dynamique, il
a été décidé de créer un nouveau
comité, le Groupe de coopération méditerranéenne
(MCG). Désormais, C'est ce dernier qui, assume la responsabilité
globale du Dialogue ainsi que la conduite de discussions avec chaque partenaire
à (OTAN+1). En règle générale, ces réunions
sont annuelles, avec une possibilité d'organiser des rencontres
supplémentaires spéciales. Le MCG se réunit en principe au
niveau des conseillers politiques, mais des rencontres renforcées avec
des représentants des capitales sont également envisagées.
Il semble que la configuration à (OTAN+1) est
essentielle et beaucoup plus pratique pour améliorer la
visibilité politique de ce Dialogue et faciliter la participation
directe de tous les alliés à cette initiative aux
côtés de leurs partenaires méditerranéens. C'est
ainsi que la composante de discussion politique du Dialogue
méditerranéen sera plus générale, et s'en trouvera
simplifiée et deviendra de ce fait globalement plus efficace47(*).
Des réunions en configuration (OTAN+7), y compris des
réunions en configuration (Conseil+7), sont aussi organisées
régulièrement, en particulier après les réunions
ministérielles de l'OTAN, les sommets des chefs d'État et de
gouvernement et d'autres grandes rencontres organisées par l'OTAN. Ces
réunions donnent au Secrétaire général de l'OTAN la
possibilité de présenter l'agenda de l'Alliance aux ambassadeurs
des pays du Dialogue méditerranéen. En outre, pour la
première fois, une réunion des ministres des affaires
étrangères des pays du Dialogue méditerranéen a
été organisée en décembre 2004 pour marquer le
dixième anniversaire du Dialogue. La première réunion des
ministres de la défense a eu lieu en février 2006.
Les visites de hauts responsables de l'OTAN, notamment du
Secrétaire général et du Secrétaire
général délégué, dans les pays du Dialogue
méditerranéen, s'inscrivent également dans la dimension
politique. Ces visites ont principalement pour objet de rencontrer les
autorités responsables et de procéder à des
échanges de vues sur le Dialogue méditerranéen de l'OTAN,
mais aussi de mieux apprécier les objectifs et les priorités
spécifiques de chaque partenaire.
Les partenaires méditerranéens qui le
désirent peuvent participer, outre le dialogue politique, à des
activités spécifiques
2) Activités spécifiques
Quant aux mesures de coopération pratique entre
l'OTAN et les pays participant au DM, elles sont énoncées dans
un programme de travail annuel48(*) dont le but est de renforcer la confiance par la
coopération sur des questions liées à la
sécurité. Le programme de travail annuel prévoit des
séminaires, des ateliers et d'autres activités pratiques dans les
domaines de la diplomatie publique (activités d'information et de
presse, coopération scientifique et environnementale), des plans civils
d'urgence, de la gestion des crises, de la sécurité aux
frontières, des armes légères et de petit calibre, de la
réforme de la défense et de l'économie de la
défense, ainsi que des consultations sur le terrorisme et la
prolifération des armes de destruction massive (ADM).
Dans le domaine scientifique, les partenaires
méditerranéens peuvent recevoir et diffuser des informations sur
les activités scientifiques de l'OTAN et participer à des
réunions organisées sous les auspices du Comité
scientifique de l'OTAN, y compris à certains symposiums et à
diverses autres manifestations spéciales.
Dans le domaine de l'information, les partenaires peuvent
participer à des séminaires et des conférences sur des
sujets d'intérêt mutuel, ou encore venir au siège de
l'OTAN, où ont lieu des exposés et des discussions sur les
activités actuelles de l'Alliance. Des hommes politiques, des
universitaires et des hauts fonctionnaires des pays partenaires de la
région méditerranéenne ont accepté l'offre de venir
au siège de l'OTAN pour y rencontrer des membres du Secrétariat
international afin de se livrer à des échanges d'informations et
d'approfondir leur compréhension mutuelle.
Plusieurs cours de l'Ecole de l'OTAN (SHAPE) à
Oberammergau (Allemagne) ont été ouverts aux partenaires
méditerranéens. Ils offrent des enseignements sur le maintien de
la paix, les plans civils d'urgence, la maîtrise et la
vérification des armements, la responsabilité des forces
militaires en matière de protection de l'environnement, et la
coopération européenne dans le domaine de la
sécurité. Un certain nombre de partenaires ont également
exprimé leur intérêt pour des cours au Collège de
défense de l'OTAN à Rome - par suite de contacts établis
entre le Collège et des institutions correspondantes de pays partenaires
du bassin méditerranéen.
S'ils peuvent suivre des cours sur les plans civils d'urgence,
les partenaires sont également invités à participer
à des activités liées à la gestion civile de
catastrophes. Cette invitation est le résultat du vif
intérêt manifesté par certains partenaires pour ces
activités. Dans l'avenir, ces dernières pourraient inclure des
ateliers d'évacuation médicale et des séminaires de
protection civile. Les activités relatives aux plans civils d'urgence
attirent de plus en plus les partenaires, en particulier la coopération
civilo-militaire engagée à la suite de catastrophes naturelles ou
industrielles49(*).
Les autres activités pratiques du Dialogue incluent
les bourses universitaires institutionnalisées, En 1998, l'Alliance a
invité les pays du Dialogue méditerranéen à
participer à son programme de bourses institutionnalisées. Quatre
bourses de ce type ont, depuis lors, été décernées
à des pays du Dialogue méditerranéen. Des parlementaires,
des leaders d'opinion, des universitaires, des journalistes et des responsables
des pays du Dialogue méditerranéen participent en outre à
des visites du siège de l'OTAN, tandis qu'une série de
séminaires est organisée sous les auspices du Groupe
spécial méditerranéen, avec la participation de
législateurs des pays de l'OTAN, du Dialogue et d'autres, ainsi que de
représentants d'organisations internationales. Qui plus est, trois pays
du Dialogue ont acquis le statut d'observateurs à l'Assemblée
parlementaire de l'OTAN : le Maroc et Israël en 1994 et l'Egypte en
199550(*).
Aujourd'hui, et comme l'a confirmé le colonel
Giuseppe Clémente, chef militaire de la section Dialogue
méditerranéen : «85% du programme
méditerranéen est militaire».
Du côté de l'Otan, les priorités sont
claires. Ce qui n'est pas forcément le cas des pays sud
méditerranéens.
PARAGRAPHE II- Interopérabilité et
coopération dans le domaine militaire
La formation et l'entraînement collectifs existent
depuis la création de l'OTAN en 1949, et depuis la fin de la Guerre
froide, l'Alliance cherche à accroître son engagement politique
avec les pays non membres. À mesure que l'Alliance a intensifié
la coopération militaire avec ses partenaires, elle a donné aux
pays non membres accès à ses stages d'entraînement et de
formation.
1) Formation et entrainement
Les effectifs utilisés pour les
opérations de l'OTAN sont fournis par les pays membres et les pays
partenaires de l'OTAN, ainsi que par des pays de contact51(*).
L'OTAN a pour priorité de veiller à ce que ces
forces multinationales puissent travailler ensemble de manière efficace
malgré les différences de tactique, de doctrine,
d'entraînement, de structure et de langue. Cette
« interopérabilité » s'obtient de diverses
manières, notamment en organisant des stages, des séminaires et
des exercices, mais aussi en élaborant des doctrines et en
procédant à des expérimentations.
Au fil des années, les activités de formation et
d'entraînement se sont considérablement développées.
Aujourd'hui, ces activités comptent parmi les éléments
clés qui permettent à l'OTAN d'instaurer la
sécurité et de projeter la stabilité.
Le réseau d'établissements de formation de
l'OTAN offre toute une série de stages sur des questions tant
stratégiques qu'opérationnelles. S'il est vrai que les stages
proposés ne sont pas toujours les mêmes, ils sont cependant tous
axés sur les connaissances et les compétences que doivent
posséder les personnes appelées à occuper des postes de
responsabilité ou des postes spécialisés dans la structure
de l'Alliance ou qui occupent dans leur pays un poste en rapport avec
l'OTAN.
Par exemple, le programme d'étude stratégique
traite de questions présentant une importance
politico-stratégique comme l'évolution de l'environnement de
sécurité internationale et les effets qu'elle pourrait avoir sur
les pays de l'OTAN. En 2005, le Collège de défense de l'OTAN,
dont les locaux sont à Rome (Italie) et qui est le principal
établissement d'enseignement de l'OTAN pour les questions
stratégiques, a formé plus de 400 officiers supérieurs
originaires de pays de l'OTAN et de pays partenaires.
La formation au niveau opérationnel porte
essentiellement sur la planification conjointe des opérations, la
logistique, les communications, les plans civils d'urgence et la
coopération civilo-militaire. En 2005, l'École de l'OTAN
d'Oberammergau (Allemagne), qui est le principal centre de formation au niveau
opérationnel, a organisé 176 stages et conférences sur ce
type de sujet et plus de 10 000 stagiaires de 54 pays y ont
participé.
Ces établissements ne sont pas seulement ouverts aux
personnels des pays membres de l'OTAN, de nombreux stages et séminaires
sont aussi accessibles aux personnels des pays qui participent au programme de
Partenariat pour la paix, au Dialogue méditerranéen et à
l'Initiative de coopération d'Istanbul, ainsi qu'à certains "pays
de contact » . Un certain nombre de stages et de séminaires
sont également ouverts aux civils52(*).
Chaque pays qui met en oeuvre une réforme de la
défense en consultation avec l'OTAN adopte un programme qui lui est
propre et dont la complexité et l'ampleur varient en fonction de ses
centres d'intérêt, de sa motivation et de sa
coopération.
Les « équipes mobiles de formation et
d'entraînement » (METT) sont encore un bon exemple des outils
que l'Alliance utilise pour répondre aux besoins individuels des
Partenaires en matière de réforme de la défense. Les METT
sont de petits groupes d'instructeurs qui se rendent dans les pays pour
dispenser une formation adaptée à la situation sur place.
Ce dispositif « à la carte »
comprend - en plus des stages, séminaires et exercices OTAN - des
programmes adaptés de formation et d'entraînement tels que la
formation pratique, la formation linguistique, la reconversion et la
réinsertion du personnel militaire dégagé des cadres.
Et lors du Sommet de l'OTAN tenu à Riga (Lettonie)
les 28 et 29 novembre 200653(*), l'Alliance a décidé d'intensifier la
coopération en matière de formation avec les pays partenaires du
Dialogue méditerranéen (DM) et de l'Initiative de
coopération d'Istanbul (ICI)54(*), entre autres en créant un
département du Moyen-Orient au Collège de défense de
l'OTAN, à Rome et, dans un deuxième temps, en soutenant la
création d'un centre de coopération pour la
sécurité dans la région, qui appartiendrait aux pays du DM
et de l'ICI, avec un financement régional et une aide de l'OTAN55(*).
2) Coopération dans le domaine militaire
Le programme de travail au sein de la coopération
OTAN/pays partenaires du sud comporte également une dimension militaire,
qui inclut l'observation des exercices terrestres et maritimes de l'OTAN et du
PPP, des visites à des institutions militaires de l'OTAN,
l'échange d'officiers d'état-major. Ce programme prévoit
aussi des escales des forces navales permanentes de l'OTAN dans des pays
participant au Dialogue méditerranéen, ainsi que des visites
d'experts de l'OTAN pour évaluer les possibilités d'approfondir
la coopération dans le domaine militaire56(*). En dehors du contexte du Dialogue
méditerranéen, l'Egypte, la Jordanie et le Maroc ont
participé, dans le cadre de l'IFOR et de la SFOR, aux opérations
de soutien de la paix de l'Alliance en Bosnie-Herzégovine, tandis que
des troupes jordaniennes et marocaines sont actuellement impliquées dans
les opérations de la KFOR dirigées par l'OTAN au Kosovo57(*).
La coopération militaire s'est
concrétisée de plus par l'engagement de quelques partenaires dans
l'opération Active Endeavour (OAE) (efforts actifs relatifs à la
surveillance du trafic maritime en Méditerranée contre le
terrorisme (voir 2ème partie)), et pour la soutenir, l'Otan
peut largement faire appel au soutien des Alliés en
Méditerranée. Les forces maritimes espagnoles, qui escortent les
navires au Détroit de Gibraltar, y jouent un rôle
particulièrement important. De même pour le Maroc, qui est
considéré d'après le secrétaire
général délégué de l'Otan comme «un
pays ayant une sérieuse tradition militaire avec des forces
armées très capables ayant contribué à des missions
de maintien de paix dans le monde à plusieurs reprises»58(*).
Une coopération concrète plus intense et un
dialogue plus efficace sur les questions de sécurité
intéressant tous les intervenants, telles que le terrorisme, sont
encouragés depuis la réunion des Ministres des affaires
étrangères des pays de l'OTAN qui s'est tenue à Reykjavik
en mai 2002. On peut citer parmi les mesures, des consultations plus
régulières, une approche adaptée de la coopération
et la recherche d'activités plus ciblées telles que
l'amélioration de l'aptitude des pays du Dialogue à contribuer
aux opérations ne relevant pas de l'Article 5 dirigées par
l'OTAN, la réforme de la défense et les questions
économiques dans le domaine de la défense, la consultation sur la
sécurité des frontières, et la gestion des
catastrophes59(*).
Pour concrétiser ces rapprochements avec ces
partenaires méditerranéens et moyen-orientaux, l'Otan a
privilégié la coopération bilatérale.
D'après le secrétaire général
délégué de l'Otan, Alessandro Minuto Rizzo : «Il
est plus facile de traiter avec un seul partenaire, et considérer les
besoins particuliers pour optimiser la collaboration».
Il faut avouer que le manque d'unité du monde arabe (et
du Maghreb avec l'absence cruelle de l'UMA) pèse sur ses
capacités à plaider en bloc, et donc sur ces capacités
à unifier les revendications. L'Otan propose donc une coopération
à la carte à ces partenaires, qui sont libres de choisir comme de
refuser.
«Il n'y a pas de traité ni aucune autre obligation
écrite. C'est une coopération simple, très pratique et pas
très institutionnalisé pour éviter les lenteurs
administratives et permettre une grande flexibilité. Chaque pays est
libre de participer à son niveau et sa mesure»60(*).
L'offre de l'Otan est jugée plus attractive dans le
domaine militaire stricto sensu du fait du catalogue
d'activités proposées, ainsi que de l'expertise apportée
aux forces armées des pays du Sud. Mais ce seul atout montre des
limites, cette coopération essentiellement militaire s'adressant
à une région dont les besoins demeurent avant tout non
militaires
Nous remarquons l'importance de la coopération pour
dissiper les éventuels malentendus relatifs à l'Otan. Le cadre et
la teneur du DM doivent toutefois être enrichis et renforcées de
manière à répondre aux attentes des pays partenaires.
Ceux-ci, du fait de leurs spécificités, ont des vues et des
attentes tout à fait différentes envers ce Dialogue. Mais de
part sa nature évolutive, ce DM pourra et même devra s'adapter au
nouvel environnement dans des domaines de préoccupation commune et
d'intérêt général.
SECTION II : LE DM DE L'OTAN : UN CADRE
EVOLUTIF DE
COOPERATION POUR LES PAYS
PARTENAIRES
Le Dialogue de l'OTAN sur la Méditerranée est
évolutif en terme de participation et de contenu, il a
évolué de façon régulière depuis son
lancement, en 1994, et c'est lors du sommet d'Istanbul en 2004 qu'il a
été élevé au rang d'un véritable partenariat
(PARAGRAPHE II). L'établissement de l'OTAN de
liens multilatéraux et bilatéraux avec les pays concernés
par ce Dialogue, leur permettent de satisfaire leurs propres besoins en
matière de sécurité tout en contribuant à la
sécurité de la zone euro-atlantique dans son ensemble
(PARAGRAPHE I).
PARAGRAPHE I- Les partenaires de l'Otan dans le cadre du
DM
Les pays du versant sud de la Méditerranée et
plus particulièrement ceux du Maghreb ont le sentiment qu'avec
l'élargissement de l'Union Européenne vers l'est, l'Europe semble
se désintéresser de la rive sud de la Méditerranée
et les frontières de l'Europe semblent se verrouiller. On assiste alors
au renforcement des relations bilatérales et à la dilution de la
priorité méditerranéenne de l'Union Européenne. Par
ailleurs, l'éventail des offres américaines faites aux pays de la
région accélère leur adhésion, et la
présence des américains est même demandée par les
Etats de la région pour faire contrepoids à l'Union
européenne qui a tendance à intervenir dans leurs affaires.
A l'origine, cette initiative de coopération que
mène l'OTAN en Méditerranée, concernait un nombre
limité de pays méditerranéens : l'
Egypte,
Israël,
le
Maroc et la
Mauritanie.
Après le désir montré par l'OTAN d'étendre le
Dialogue à d'autres pays dans une démarche pays par pays, la
Tunisie et la Jordanie ont rejoint le Dialogue en février et novembre
1995, suivies par l'
Algérie
en mars 2000.
Le Maroc, l'Algérie et Israël évoquent le
plus souvent leur statut en termes de puissance influente capable de jouer le
rôle d'interlocuteur régional de l'OTAN. La Tunisie et
l'Egypte se limitent à souligner l'importance stratégique
des relations avec l'OTAN. La Jordanie et la Mauritanie s'intéressent
activement à cette coopération. Par contre, tous parlent
d'une même voix pour arguer de leur engagement indéfectible
spécifiquement dans la lutte contre le terrorisme en soulignant au
passage l'utilité de la coopération avec les organisations
internationales (ONU, Union européenne, OTAN).
Nous présentons ci-dessous le cas de deux pays
du DM, l'Algérie et Israël, à raison de leurs poids dans la
région. Le cas du Maroc, sera traité ultérieurement pour
sa contribution au Dialogue méditerranéen et dans sa
participation à l'Opération Active Endeavour (OAE) de
lutte contre le terrorisme en Méditerranée.
1) Le Dialogue méditerranéen : le
cas de l'Algérie
L'Algérie, dernier pays du Sud à avoir rejoint
le DM, s'empresse dès le 14 mars 2000 de mettre en place une dynamique
coopérative avec l'OTAN. Les autorités algériennes
n'hésitent pas à multiplier les contacts avec les officiels
de l'OTAN et à s'impliquer dans les programmes de
coopération, confirmant ainsi leur objectif de faire de leur pays
«le noyau dur autour duquel s'articulent et gravitent toutes les
initiatives visant à en faire un espace
sécurisé, stable et prospère». La visite
du Secrétaire général de l'OTAN à Alger en
2004 fut ainsi perçue comme un «signal fort sur le rôle
de l'Algérie dans la stabilité en
Méditerranée».
L'Algérie fonde sa politique de coopération
sur l'unité et l'indivisibilité de la sécurité, une
approche globale et équilibrée de la sécurité, le
dialogue et la concertation pour favoriser le rapprochement entre les peuples
et l'instauration de la paix et la stabilité régionale. En termes
simples, l'Algérie entend bénéficier des grandes
expériences mises à portée par l'Otan sans pour autant se
démarquer de ses choix stratégiques et traditionnels61(*).
Quand aux attentes de l'Algérie
envers le Dialogue méditerranéen de l'OTAN:
Au niveau politique:
Cette nouvelle relation avec la plus grande organisation
politico-militaire du monde offre à l'Algérie
l'opportunité d'adapter sa politique nationale de défense et de
sécurité, puisqu'en s'engageant dans le Dialogue
méditerranéen, elle compte tirer profit de sa coopération
tant avec l'Alliance atlantique elle même, qu'avec chacun de ses
Etats-membres. Le Dialogue méditerranéen avec l'OTAN, devrait
permettre à l'Algérie:
Ø de bénéficier du soutien politique dans
cette phase de transition démocratique et économique;
Ø de favoriser l'intégration maghrébine,
puisque tous les pays maghrébins, à l'exception pour le moment de
la Libye, participent au Dialogue méditerranéen de l'OTAN;
Ø de pouvoir défendre ses positions de principe
relatives aux conflits du Sahara et du Moyen orient;
Ø de renforcer sa position dans le cadre de l'accord
d'association avec l'UE, du fait que la plupart de ses membres est aussi membre
de l'OTAN.
Au niveau militaire:
Les activités militaires qui sont proposées
actuellement à l'Algérie dans le cadre du Dialogue
méditerranéen de l'OTAN, bien que relativement modestes,
devraient tendre à long terme à une mise à niveau des
forces armées algériennes, en vue de sa progressive
interopérabilité avec celles des forces armées
américaines et de l'OTAN.
A court et moyen termes, le Dialogue
méditerranéen de l'OTAN, permettrait à l'Algérie:
Ø de profiter des moyens d'information et des sources
de renseignements dont disposent les pays de l'Alliance, relatives à la
lutte antiterroriste et aux activités des réseaux de soutien au
terrorisme implantés à l'étranger;
Ø d'accéder aux nouvelles technologies
militaires de pointe en matière de lutte anti-terroriste;
Ø de former et de recycler les cadres civils et
militaires dans les études stratégiques et de défense, de
prévention et de gestion des conflits, dans l'action humanitaire et les
situations d'urgence;
Ø de diversifier l'achat des équipements et des
systèmes d'arme62(*).
De plus, la participation aux activités civiles et
notamment scientifiques est cependant loin d'avoir exploité le potentiel
existant si ce n'est l'organisation de l'atelier sur la prévention des
catastrophes sismiques. Il n'y a aucune commune mesure avec les
activités militaires dont les plus significatives, du point de vue des
mesures de confiance, et les plus visibles pour l'opinion publique, auront
été les escales à Alger de bâtiments de l'Otan entre
2002 et 2005. La participation de l'Algérie (et Israël) à
l'opération Active Endeavour (OAE) va revêtir un
caractère encore plus significatif dans la mesure où cette
opération relève des opérations de défense
collective liées à l'article 5 de la Charte Atlantique.
2) Le Dialogue méditerranéen : le
cas d'Israël
Dès le début de l'existence
de l'Etat d'Israël, c'est le problème de la sécurité
qui est le thème central du débat politique intérieur,
parce que structurellement lié à la survie physique d'un Etat
imposé dans un contexte régional, méditerranéen,
fondamentalement hostile.
Du point de vue géostratégique, la constitution
de l'Etat d'Israël représente l'instauration dans le bassin
oriental de la Méditerranée d'un élément colonial
au milieu d'un ensemble arabo-musulman plus au moins directement
colonisé par l'Europe et qui commence à contester son statut de
dominé et d'opprimé. Israël s'est donc inséré
dans cette région, sans définir ses propres frontières,
reliant cette indétermination territoriale- en elle-même menace
permanente pour tous ses voisins- à des considérations de
sécurité. Cette insertion, ne fut se pas qualifiée de
dépendance des USA à l'égard d'un allié peu
contrôlable et capable d'actes imprévisibles et
dangereux?63(*)
Et voilà que les USA insèrent encore une fois
l'Etat d'Israël avec ses violations des résolutions de l'Onu, du
Traité de Non Prolifération nucléaire et des Conventions
de Genève, via le DM auprès d'Etats arabo-musulmans dont on
connaît très bien les sentiments de leurs populations envers
l'existence même de cette entité.
Il est vraiment un fait qu'Israël participe au Dialogue
méditerranéen de l'OTAN depuis le lancement de cette initiative
en 1994, parce qu'il semble que le processus de paix au proche orient et les
différentes tentatives de préserver la sécurité
d'Israël dans son pourtour arabe a échoué. Il semble
qu'Israël a trouvé le DM le cadre le plus adéquat pour
préserver sa sécurité et pour se rapprocher plus des
autres pays partenaires. Il faut justement croire que l'un des objectifs de
l'OTAN est de normaliser d'une manière sournoise les relations
entre Arabes et Israéliens. Elle doit déjà se frotter les
mains pour les avoir mis côte à côte à tous les
niveaux sans aucune contrepartie de paix pour le moyen Orient.
En 2001, l'Etat hébreu est d'ailleurs devenu le
premier pays participant à signer un accord de sécurité
avec l'OTAN, fournissant un cadre pour la protection des
informations classifiées. En décembre 2004, Israël a
participé à la première réunion du DM au niveau des
ministres des Affaires étrangères.
Sa coopération avec l'OTAN comporte, entre autres,
des activités de lutte contre le terrorisme et contre les armes de
destruction massive, visant à sécuriser les frontières et
à se préparer aux désastres massifs et aux états
d'urgence. Elle implique, côté moyen-oriental, la participation de
l'OTAN à des manoeuvres, sa consultation pour effectuer des
réformes dans le domaine de la défense, l'établissement de
relations politiques et militaires, et enfin, la prévention de
contrebande d'armes et de drogues64(*).
Israël opère un véritable virage
dans ses rapports avec l'Alliance en concluant, le 16 octobre 2006, un
accord qui prévoit la participation de Tel Aviv à la lutte
antiterroriste en Méditerranée dans le cadre de
l'opération active Endeouver (OAE). Parallèlement un
véritable accord de coopération bilatérale est
finalisé. Cet engagement traduit le souci d'Israël de
consolider sa position stratégique dans un environnement
régional antagonique.
L'opération précitée semble aussi attirer
l'intérêt du Maroc et de l'Algérie, leur décision
de participation a été qualifiée par les observateurs
d'événement important reflétant un consensus de plus
en plus grand dans la région, malgré les différends
et les contentieux en cours.
Reste à souligner que ces pays qui entretiennent
des relations suivies avec les puissances occidentales, doivent
également être rassurés sur l'absence de contradictions ou
de conflits d'intérêts entre leurs futurs engagements au sein de
l'OAE et leurs engagements bilatéraux avec ces puissances65(*).
Même s'il apparaît de première vue que ce
cadre de coopération semble attirer l'intérêt des
partenaires du sud, il a été affirmé lors du Sommet de
Prague66(*) (21 et 22
novembre 2002), que la première version du Dialogue
méditerranéen doit évoluer vers un véritable cadre
de coopération, en cohérence avec la nécessaire adaptation
de l'Alliance au nouveau contexte stratégique et à
l'émergence de nouveaux impératifs de sécurité,
comme l'interdépendance croissante entre la région
méditerranéenne et la sécurité transatlantique.
Le souhait de faire évoluer l'action de l'Otan dans la
zone est davantage concrétisé lors du Sommet d'Istanbul (28 juin
2004), qui élève le Dialogue au rang de véritable
partenariat, en s'inspirant, bien que marginalement, du Partenariat pour la
Paix (PPP) et en adoptant les principes de non-discrimination entre partenaires
et d'autodifférenciation : liberté de choix des
activités en fonction de leurs besoins et priorités.
PARAGRAPHE II- L'évolution du DM de l'Otan vers un
véritable
partenariat
La coopération au sein du DM entre l'OTAN et les pays
du sud a marqué un avancement et un changement substantiel au moins au
niveau de son intitulé depuis le sommet d'Istanbul en juin 2004,
où le Dialogue a été transformé en partenariat.
1) Vers une institutionnalisation du DM de l'Otan
Au sommet d'Istanbul, en juin 2004, l'Otan a fait une offre
de partenariat aux sept pays du Dialogue méditerranéen. En
prévision de ce Sommet, et déjà en octobre 2002, pays
méditerranéens et membres du Conseil Atlantique Nord avaient
commencé à s'interroger sur le devenir du DM.
Le but général de ce partenariat
d'après la déclaration finale du sommet d'Istanbul : sera de
contribuer à la sécurité et à la stabilité
dans la région par une coopération pratique accrue, notamment en
renforçant le dialogue politique actuel, en réalisant
l'interopérabilité, en poursuivant la réforme de la
défense et en contribuant à la lutte contre le
terrorisme67(*).
Dans ses conclusions, le Sommet a opté pour le
pragmatisme. Il a formulé une proposition de partenariat empruntant au
PPP sa boîte à outils mais sans la configuration institutionnelle
qui lui est rattachée. C'est-à-dire sans le cadre politique de
consultation et de participation à la décision.
Il a ouvert la voie à des rencontres politiques ad hoc
de haut niveau et a décidé de donner la priorité à
la coopération pratique en étendant aux pays du DM une gamme
d'activités militaires relevant du PPP, y compris dans le domaine du
renseignement. L'Alliance a considéré qu'il fallait donner la
priorité au développement de la coopération
opérationnelle.
L'initiative de l'Alliance de revaloriser le DM et son
acceptation ultérieure par les pays partenaires a été
favorisée:
Ø par le jeu des consultations avec des pays membres du
Conseil Atlantique et avec le Secrétariat international qui a
dépêché le Secrétaire Général adjoint
dans les capitales pour sonder la volonté de ces pays de s'engager dans
la voie d'un partenariat; et
Ø par le découplage in fine du Dialogue
méditerranéen de l'initiative de coopération d'Istanbul
(ICI) sur le GME en considération de la
spécificité de notre région et du degré
d'avancement du DM par rapport à une coopération naissante avec
les pays du Golfe. Les Partenaires du DM auront été entendus.
Cette décision représente assurément une
avancée importante. Mais elle n'est pas sans soulever quelques
appréhensions dans la mise en oeuvre.
L'accueil favorable informellement exprimé par les
ministres méditerranéens, lors de la première
ministérielle à (OTAN+7), en décembre 2004, à
Bruxelles, à la proposition de l'Otan de renforcer le DM, a
entraîné une accélération du processus de
consultations au niveau militaire dans l'objectif d'améliorer
l'interopérabilité des forces armées en vue d'une
participation à des opérations menées par l'Otan.
En accompagnement de la mise en place des composants du
partenariat, des arrangements et procédures le régissant se
mettent en place. Il y a:
Ø les arrangements juridiques comme le protocole sur la
protection des informations, la conclusion d'arrangements dits
SOFA68(*) devant
gouverner des activités opérationnelles qui vont être
complétés par l'utilisation du système PRIME de gestion
des données de la coopération en temps réel;
Ø les instruments de gestion de la coopération,
empruntés au PPP, à savoir le Plan individuel de
coopération (ICP) dont les deux composantes sont soumises à la
considération des pays du DM. Il s'agit:
- du cadre stratégique. C'est un document
à négocier qui indique notamment les objectifs de la politique de
défense du pays partenaire, les priorités par domaine de
coopération, les forces et moyens disponibles pour lesquelles le
développement de l'interopérabilité est souhaité et
qui seront disponibles pour d'éventuelles contributions volontaires
à des opérations dirigées par l'Otan. Il y est
rattaché un :
- inventaire d'activités tirées du
programme de travail annuel sur deux ans dans la nouvelle approche.
Ø la proposition de désignation d'officiers de
liaison auprès de la cellule de coordination du Partenariat à
Mons.
Le message était que le DM, version 1994, semblait ne
plus être en phase avec les nouveaux impératifs de
sécurité dans la région69(*).
Même constat au quartier général de
l'Alliance où on se contente de relever qu'il y a un avancement de la
coopération, avec ce que cela implique comme courant d'échanges
après ce passage du Dialogue vers le partenariat au niveau
ministériel - Affaires étrangères, Défense - et
même au niveau des chefs d'Etat. Cela permet dans le langage de
l'organisation de développer le principe de
l'interopérabilité, avec les mêmes volets de
coopération, avec en plus, et là est la nouvelle mission de
l'organisation, la possibilité de mener des opérations de gestion
des crises et de maintien de la paix sur la base de la Charte de l'ONU70(*).
2) Etat des lieux de l'avancement de la
coopération
Depuis Istanbul, l'offre de coopération est en nette
augmentation dans les différents compartiments politique, militaire,
scientifique et de diplomatie publique. En plus des activités
proposées par le Shape 71(*)et les commandements stratégiques en Virginie
et à Naples, les pays de l'Alliance sponsorisent également des
activités opérationnelles et de formation. Ces activités
sont compilées dans un programme de travail proposé aux sept pays
méditerranéens (principe de non discrimination) qui y choisissent
les activités qui répondent au mieux à leurs besoins et
priorités (principe d'autodifférenciation).
Dans sa dimension «promotion de la coopération
entre les militaires afin d'assurer l'interopérabilité pour des
opérations dirigées par l'Otan», on peut relever qu'un plus
grand nombre d'activités de formation et d'entraînement ont
été proposées dans le programme de travail 2005.
Des présentations au niveau d'experts à la
2ème réunion du Comité militaire en session des chefs
d'état-major, le 11 mai 2005, ont été faites sur le
concept de l'interopérabilité. Pour 2006, les activités de
formation proposées, par exemple par les commandements
stratégiques, vont passer à 62 (23 en 2004 et 37 en 2005) et
à 75 pour celles proposées par le Shape.
Dans la dimension «promotion du contrôle
démocratique des forces armées et la transparence des processus
d'établissement des plans et des budgets de la défense, à
l'appui de la réforme de la défense», des
présentations ont commencé à être faites par
l'état-major international72(*) au mois de mai de la même année.
Concernant les «plans civils d'urgence, y compris la
possibilité de demander l'aide du centre euro-atlantique de coordination
des réactions en cas de catastrophes», «sciences et
environnement» et de la possibilité de l'extension aux pays du DM
de la politique applicable aux fonds d'affectation spéciale du PPP, les
consultations sont en cours.
Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, des
consultations ont eu lieu dans le cadre du Comité spécial, en
particulier avec l'unité Renseignement sur la menace terroriste ainsi
que des rencontres avec la cellule ILU (Intelligence Liaison Unit), en
formation, soit multilatérale, soit bilatérale.
Une participation dans le cadre du (PAP-P) plan d'action du partenariat
contre le terrorisme73(*) est également possible.
Enfin, six exercices réels entièrement
réservés aux pays du PPP ont été ouverts en 2005
aux pays du DM. Ainsi, Israël a participé à l'exercice
Cooperative Best Effort 2005 et l'Egypte et la Mauritanie y ont pris
part en qualité d'observateurs.
Le Shape a estimé les résultats du DM pour 2004
et 2005 comme «très satisfaisants», avec un «grand
potentiel d'amélioration»74(*).
La coopération politique, militaire, scientifique et
dans le domaine du renseignement va continuer, dans cette configuration,
d'être régie par le principe de la participation volontaire. Un
principe d'une portée toute relative dans les faits car
l'émulation qui se développe au sein du DM, a tendance à
améliorer la réactivité des sept à une offre
toujours plus substantielle.
De l'ensemble de ces considérations sur le
début de mise en oeuvre du partenariat, on peut conclure que ce Dialogue
a besoin d'un acte fondateur, cristallisant les objectifs communs et les
engagements réciproques, tout en dépassant le stade du
fonctionnement sur la base des décisions internes de l'Alliance
Atlantique. Encore, plus d'interopérabilité au plan
politico-militaire est requise (par exemple, une réunion des ministres
de la Défense) avec une plus grande implication en cette phase de
transition, des pays partenaires méditerranéens dans le processus
de prise de décisions.
Conclusion de la première partie
Dans l'après-guerre froide, le constat de
l'interdépendance sécuritaire en Méditerranée, et
la multiplicité des problèmes qui se sont surgis sur la
scène internationale fonde le Dialogue méditerranéen entre
l'OTAN et certains pays du Sud. De part sa nature pragmatique et son ambitieuse
teneur, ce Dialogue a contribuer en faveur d'une confiance et d'une
compréhension mutuelles entre les deux partenaires. Cette ouverture de
l'Otan vers la rive sud de la Méditerranée est devenue donc une
nécessité historique.
L'après 11 septembre 2001 réoriente ce
Dialogue spécifiquement en direction de la coopération
antiterroriste. Et depuis lors, l'offre de coopération s'intensifie, et
essaie de s'adapter aux nouvelles circonstances. Toutefois, une lecture dans
les résultats de cette initiative atlantique, montre- nonobstant ses
atouts- ses persécutions sur la région et ses limites.
DEUXIEME PARTIE: EVOLUTION DU DIALOGUE
MEDITERRANEEN DE L'OTAN APRES LE
11
SEPTEMBRE 2001 ET SON IMPACT SUR
LA
STABILISATION DE LA REGION
Si les activités de coopération
proposées dans le cadre du DM ont augmenté et ont
été diversifiées et renforcées depuis son
lancement, surtout dans le domaine de la lutte contre le terrorisme
CHAPITRE I, les pays partenaires du Sud en demandent davantage
et souhaitent augmenter leur participation aux activités de l'Otan. Or,
concernant ces dimensions de coopération, l'évaluation des
activités de ce Dialogue illustre une avancée relative des
propositions dans ce domaine, et dévoile les enjeux et la
réalité de cette initiative, ainsi que les intentions des pays de
l'alliance et plus particulièrement celles des USA CHAPITRE
II.
CHAPITRE I: LE RENFORCEMENT DU DM DE L'OTAN, ET SON
ADAPTATION AUX NOUVELLES
MENACES
Le renforcement du Dialogue méditerranéen de
l'OTAN a pris plusieurs vecteurs, selon qu'il s'agit de sécurité
ou des dimensions pratiques et politiques SECTION I,
ou qu'il s'agit de la lutte contre le terrorisme suite aux attaques du 11
septembre 2001 SECTION II.
SECTION I : RENFORCEMENT DES ACTIVITES DE
COOPERATION
DU DM ET LANCEMENT DE
L'INITIATIVE DE
COOPERATION D'ISTANBUL
Le Dialogue méditerranéen renforcé
contribuera à la sécurité et à la stabilité
dans la région, par une coopération pratique accrue, par un
renforcement de la dimension politique du Dialogue, par un appui au processus
de réforme de la défense (PARAGRAPHE
I). Dans le même temps, les dirigeants des pays de
l'Alliance lors du sommet d'Istanbul en 2004, ont décidé de faire
une offre de coopération à la région du Moyen Orient
élargi en lançant l'Initiative de coopération d'Istanbul
(ICI), favorisant une coopération bilatérale concrète avec
les pays de la région qui sont intéressés, contribuant par
là à la stabilité de la région dans son ensemble
(PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I- Renforcement et intensification des
activités de
coopération du DM
Le document officiel publié par l'Otan et
intitulé «Renforcement du Dialogue méditerranéen
avec établissement d'un inventaire des domaines de
coopération
possibles75(*)» résume ainsi cet aspect du renforcement
du Dialogue méditerranéen.
1) Le renforcement du Dialogue
méditerranéen
Le but recherché serait d'établir entre l'Otan
et les pays du DM des relations à long terme axées sur ce
processus en fonction des intérêts mutuels de
sécurité et permettre à l'Otan de contribuer de
façon significative à promouvoir le dialogue et la
coopération dans la région méditerranéenne. Par
ailleurs, la dimension politique du Dialogue méditerranéen
devrait être renforcée par une plus large exploitation des
possibilités qu'offre le dialogue multi/bilatéral existant, la
poursuite de l'action en faveur des contacts de haut niveau et d'une
implication des décideurs, selon le cas, des mesures visant à
rapprocher encore les partenaires méditerranéens de l'Otan et,
enfin, le renforcement de la complémentarité avec d'autres
initiatives internationales.
A cet effet, l'intensification des relations politiques peut
se faire selon plusieurs formules notamment les réunions à OTAN
+1 et OTAN+7. Ces réunions remontent à la création du MCG
(Groupe de coopération méditerranéenne) en 1997 et se
tiennent régulièrement depuis.
Il y a aussi une autre formule émanant du Conseil de
l'Atlantique Nord (NAC), les réunions au niveau des ambassadeurs des
pays de l'Otan et du DM (NAC+1 et NAC+7) qui se tiennent depuis octobre 2001.
S'agissant des réunions annuelles à (OTAN+1) au niveau des
ambassadeurs (NAC + 1), elles continuent de se tenir pour des échanges
de vues sur la situation régionale et des débats sur
l'évolution et les perspectives de développement du DM.
Quant aux réunions à (OTAN+7) au niveau des
ambassadeurs (NAC + 7), elles continuent d'être organisées au
moins deux fois par an, en particulier après les réunions
ministérielles et les sommets des chefs d'Etat et de gouvernement de
l'Otan, afin d'informer les ambassadeurs des pays du DM des résultats de
ces réunions et de procéder à des échanges de vues
sur des questions en rapport avec le DM.
Dans ce cadre, le Conseil de partenariat euro- atlantique
(CPEA76(*)) et le
Partenariat pour la paix (PPP) sont deux cadres qui pourraient être
utiles aux pays du DM. A cet effet, il est prévu d'explorer les
possibilités d'associer les pays du DM, cas par cas, à des
activités du CPEA et du PPP spécialement choisies et d'encourager
les partenaires méditerranéens à participer de
façon plus large aux activités auxquelles la coopération
dans le cadre du CPEA et du PPP leur permet déjà
d'accéder.
Deux initiatives internationales peuvent être
citées : le processus de Barcelone de l'Union européenne et le
Dialogue méditerranéen de l'OSCE. Le Conseil de l'Atlantique Nord
a décidé que l'Otan proposerait à l'UE l'organisation
périodique d'exposés et d'échanges d'informations sur les
activités de chacune des deux organisations dans le domaine de la
sécurité et de la stabilité dans la région
méditerranéenne.
Ainsi, il est envisagé d'organiser des réunions
d'experts de l'Otan et de l'OSCE pour examiner des questions
d'intérêts communs. Dans cette perspective, la démarche
à suivre consisterait à prévoir, notamment des
activités ciblées, l'objectif consistant à couvrir des
secteurs où l'Otan dispose d'un avantage comparatif reconnu et pouvant
apporter une valeur ajoutée, en particulier dans le domaine militaire,
et pour lesquels les partenaires méditerranéens ont
manifesté de l'intérêt.
Deuxièmement, l'accent est mis sur la mise à
profit de l'expérience acquise dans le cadre du partenariat pour la paix
(PPP) avec, notamment, l'ouverture d'activités PPP
supplémentaires aux pays du DM et/ou l'adaptation d'activités PPP
à leurs besoins spécifiques, le document insiste, à ce
niveau, sur la nécessaire consultation préalable des pays du
Dialogue méditerranéen77(*).
Tout aussi important cet aspect du renforcement de ce
Dialogue, l'Otan a également décidé d'intensifier et
d'enrichir l'éventail des activités de coopération.
2- De nouveaux domaines de coopération
Le document officiel précité a
également conclu sur les domaines de coopération
inventoriés par l'Otan et qui peuvent être résumées
au nombre de quatorze :
1) la formation, l'entraînement et la doctrine militaire
2) les exercices militaires et les activités
d'entraînement connexes
3) les contacts entre militaires aux niveaux des chefs
d'état-major de la défense, des états-majors et des
experts
4) la médecine militaire
5) les échanges d'informations dans le domaine de la
logistique
6) les consultations au niveau des experts sur les efforts
politiques et de défense avec pour objectif de lutter contre la
prolifération des armes de destruction massive (ADM)
7) l'action humanitaire globale de lutte contre les mines
(GHMA)
8) la tenue de séminaires et de réunions
d'experts sur les plans civils d'urgence (PCU)
9) la participation à certaines activités des
bureaux et comités d'étude
10) la gestion des crises, cet aspect important de la
coopération comprenant des exposés sur les exercices de gestion
des crises
11) la science et l'environnement
12) l'encouragement des pays de l'Otan et du DM à
contribuer au MDWP (Mediterranean Dialogue Work Programme)
13) l'intensification des efforts d'information de l'Otan
dirigés vers la société civile des pays du DM
14) le renforcement du rôle des ambassades points de
contact de l'Otan dans les pays du DM.
Mais il est également envisagé la
possibilité de la définition de nouveaux domaines de
coopération, y compris les questions militaires et de défense,
afin d'instaurer la paix et la sécurité de façon durable
et d'éviter les conflits.
L'inventaire des domaines de coopération possibles fait
ressortir huit axes directeurs:
1) les activités pouvant améliorer l'aptitude
des pays du DM, le but recherché étant d'améliorer
l'aptitude des pays du DM à contribuer à des opérations de
réponse aux crises hors article (5) que dirige l'Otan, y compris
l'entraînement à une participation éventuelle à un
centre de coordination logistique interarmées multinational (MJLC),
l'introduction du concept d'unités de soutien logistique
intégré multinational (MILU), la préparation à la
mise en oeuvre du concept du carburant unique (SFC) et la coopération
dans le domaine des matériels tactiques de manutention des carburants
(TFHE)
2) la réforme de la défense incluant les
meilleures pratiques en matière de gestion économique et civile
des forces armées, y compris les aspects
«sécurité» du développement économique et
les aspects économiques de la lutte internationale contre le terrorisme
liés à la sécurité
3) Les consultations sur le terrorisme par la prise en compte
du partage de données du renseignement, des réunions d'experts
sur la menace terroriste et les mesures prises, individuellement ou avec
d'autres pays, pour faire face à cette menace
4) les consultations et la coopération relative
à la sécurité aux frontières
5) la participation aux travaux du Groupe de la
conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA) pour le
partenariat sur le système Otan de codification (NCS)
6) l'invitation aux activités du Groupe de la CDNA
pour le partenariat qui concernerait les conditions de sécurité
dans le transport et le stockage des munitions et des explosifs militaires
7) des consultations sur des questions de gestion de la
circulation aérienne dans l'optique d'une plus grande
sécurité des vols et échanges d'informations sur les
procédures civilo-militaires de contrôle de la circulation
aérienne
8) la gestion des catastrophes.
La question du financement étant posée, deux
situations sont envisagées: d'une part, la règle de
l'autofinancement des activités menées au titre du DM est retenue
et, d'autre part, une aide financière exceptionnelle78(*).
Toujours dans le sens du renforcement de la
coopération de l'Alliance Atlantique avec les pays du pourtour
méditerranéen, et lors du sommet d'Istanbul, l'OTAN a aussi
inauguré l'Initiative d'Istanbul qui s'adresse en premier lieu aux pays
du Golfe. Cette Initiative prévoit une coopération
bilatérale dans différents domaines.
PARAGRAPHE II- L'initiative de coopération
d'Istanbul (ICI)
Mis à part l'intitulé, « initiative
de coopération d'Istanbul » (ICI), rien ne diffère de
ce qui est proposé aux pays intéressés de la région
du Moyen-Orient élargi, par rapport à ce qui l'est aux pays du
Dialogue méditerranéen. L'OTAN affirme mettre à la
disposition de tous, une panoplie d'activités qu'ils choisiront
selon leur besoin et leurs intérêts.
1) Objectifs et domaines prioritaires de
l'initiative
L'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI),
lancée au sommet de l'Alliance organisé
dans la capitale turque en juin 2004, vise à contribuer
à la sécurité à long terme aux niveaux mondial et
régional par une offre de coopération pratique bilatérale
entre les pays du Moyen-Orient élargi et l'OTAN dans le domaine de la
sécurité. Cette offre concerne principalement l'instauration
d'une coopération pratique dans des domaines où l'OTAN peut
apporter de la valeur ajoutée, notamment en matière de
sécurité, avec - pour commencer - les différents
États du Conseil de coopération du Golfe : Bahreïn,
Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis.
Le Koweït a été le premier pays à se
joindre dès 2005 à l'Initiative d'Istanbul et il coopère
étroitement avec l'OTAN dans des affaires de sécurité.
L'ICI, fondée sur le principe de
l'inclusivité, est cependant ouverte à tous les pays
intéressés de la région du Moyen-Orient élargi qui
souscrivent à ses objectifs et à son contenu. La participation de
chaque pays intéressé est examinée par le Conseil de
l'Atlantique Nord au cas par cas et en fonction de ses qualités
intrinsèques. Cette initiative est fondée sur un certain nombre
de principes importants:
Ø c'est une initiative de coopération, qui
repose sur la notion de co-appropriation et sur les intérêts
mutuels de l'OTAN et des pays de la région, et qui tient compte de leur
diversité et de leurs besoins spécifiques;
Ø c'est un processus distinct, mais qui tient compte et
vient en complément d'autres initiatives internationales, notamment du
G879(*) et
d'organisations internationales telles que le DM, l'UE et l'OSCE.
L'initiative propose une liste d'activités
bilatérales couvrant six domaines différents, parmi lesquelles
les pays peuvent faire leur choix:
Ø conseils adaptés sur la réforme de la
défense, l'établissement des budgets de défense, la
planification de la défense et les relations civilo-militaires;
Ø coopération entre militaires, afin de
contribuer à l'interopérabilité par la participation
à certains exercices militaires et à des activités de
formation et d'entraînement connexes qui pourraient améliorer
l'aptitude des forces des pays participants à mener des
opérations avec celles de l'Alliance ; et par la participation à
certains exercices de l'OTAN et du PPP et, au cas par cas, à des
opérations dirigées par l'OTAN ;
Ø coopération à la lutte contre le
terrorisme, y compris par le partage du renseignement ;
Ø coopération à l'action de l'Alliance
contre la prolifération des armes de destruction massive et de leurs
vecteurs ;
Ø coopération à la sécurisation
des frontières en ce qui concerne le terrorisme, les armes
légères et de petit calibre, et la lutte contre les trafics
illicites ;
Ø plans civils d'urgence, y compris la participation
à des stages de formation et à des exercices sur les
opérations de secours en cas de catastrophe80(*).
Et lors du sommet de l'OTAN à Riga (Lettonie) les 28
et 29 novembre 2006, les chefs d'État et de gouvernement se sont mis
d'accord sur un mode évolutif et progressif de formation de soldats de
pays du Moyen-Orient dans le cadre du Dialogue méditerranéen et
de l'Initiative de coopération d'Istanbul. Ils annoncent le lancement
d'une Initiative de coopération en matière de formation qui
permettra aux soldats des partenaires du Grand Moyen-Orient de suivre des cours
dans les écoles existantes de l'Alliance.
Le 12 décembre 2006, le Koweït conclut un accord
de sécurité avec l'OTAN à l'ouverture de la
Conférence internationale de l'OTAN et des pays du Golfe: relever des
défis communs par le biais de l'Initiative d'Istanbul, à laquelle
participent quelque 120 délégations de l'Alliance atlantique. Cet
"Accord sur la sécurité des informations" (Information Security
Agreement) a pour objectif d'organiser l'échange d'informations
sécuritaires entre les 26 membres de l'OTAN et l'Emirat du
Golfe81(*).
Il se voit que l'OTAN en entreprenant cette nouvelle
initiative, reformule quelque part le GMO (Le Grand Moyen-Orient) que les
Américains visent à construire. Sauf qu'elle l'appelle
(Moyen-Orient élargi). Et en évoquant cette initiative, les
responsables de l'OTAN arguent qu'elle vise à contribuer davantage
à assurer la sécurité et la stabilité à long
terme aux niveaux mondial et régional, en complément d'autres
actions internationales.
2) Le Dialogue méditerranéen et
l'Initiative d'Istanbul: deux processus
complémentaires
Concernant la différence entre le Dialogue
méditerranéen et l'Initiative de coopération d'Istanbul,
alors que le Dialogue méditerranéen de l'OTAN est un forum de
consultations politiques et de coopération pratique vieux de plus d'une
dizaine d'années, qui comprend un élément bilatéral
et un élément multilatéral et auquel participent des pays
de la région méditerranéenne, l'Initiative de
coopération d'Istanbul (ICI) est une nouvelle initiative qui vise
à promouvoir une coopération essentiellement pratique sur une
base bilatérale avec les pays intéressés de la
région du Moyen-Orient élargi. Les deux processus sont distincts
mais complémentaires. Ils ont le même objectif, qui consiste
à établir des liens de coopération solides avec les pays
intéressés. Les pays du Dialogue méditerranéen
pourraient en principe adhérer à l'ICI s'ils le
souhaitent.
En mars 2005, les Alliés ont décidé
d'établir des contacts préliminaires entre l'OTAN et
l'Autorité palestinienne, notant qu'au Sommet d'Istanbul en 2004, les
chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN n'avaient pas exclu
une participation future de l'Autorité palestinienne au Dialogue
méditerranéen et à l'Initiative de coopération
d'Istanbul, sous réserve de l'approbation du Conseil de l'Atlantique
Nord82(*).
Cette Initiative d'Istanbul est venue tracer des perspectives
nouvelles en suggérant notamment de nouveaux formats et axes de travail
destinés à promouvoir une coopération ciblée et
répondant aux sollicitations particulières de chaque partenaire
intéressé, dans le respect de l'unité du Dialogue
méditerranéen et de son caractère non discriminatoire.
M. Jean Fournet83(*) avait souligné dans cette optique que: nous
sommes engagés à travailler avec les pays du bassin sud de la
Méditerranée qui se disent prêts à le faire avec
nous et ce sera au cas par cas parce qu'elle y a une autodifférenciation
selon les spécificités de chaque pays.
Et vu que le conflit israélo-palestinien mine tout
progrès dans la région du proche orient, des progrès sur
la voie d'un règlement juste, durable et global de ce conflit restent
une priorité pour les pays de la région et l'ensemble de la
communauté internationale et pour le succès de
sécurité et de stabilité de cette initiative.
L'élément clé restera pour cela, l'application
intégrale et rapide de la feuille de route84(*). Le tout devra aboutir
à un accord global sur tous les volets, y compris les volets
syro-israélien et libano-israélien85(*).
Dans ce sens, et concernant la place du conflit
israélo-palestinien dans les propositions de l'OTAN, le
Secrétaire général de l'OTAN a clarifié que cette
organisation ne cherche pas à se substituer aux efforts
déployés actuellement pour régler ce conflit, et qu'elle
n'est pas engagée dans le processus de paix au Proche-Orient. Toutefois,
sur d'éventuelles interventions, il a mentionné trois grands
si. Si les parties engagées parvenaient à un accord, si
elles demandaient à l'OTAN de les aider à le mettre en
application, et s'il y avait une résolution du Conseil de
sécurité de l'ONU, les pays membres de l'OTAN devraient en
discuter86(*).
Enfin, la coopération avec les pays participant au
Dialogue méditerranéen et à l'Initiative de
coopération d'Istanbul demeure très difficile et limitée.
Les pays du Dialogue méditerranéen peuvent solliciter et offrir
une assistance par l'intermédiaire de l'EADRCC (Le Centre
euro-atlantique de coordination des réactions en cas de
catastrophe). Ils peuvent également choisir de participer, à
titre individuel, à certaines activités du PAP-T (Plan d'action
du Partenariat contre le terrorisme). Le sommet d'Istanbul de 2004 a
formulé des propositions afin d'élargir et d'intensifier la
coopération pratique dans un certain nombre de secteurs prioritaires,
dont la lutte contre le terrorisme et les ADM et la préparation aux
catastrophes. Les pays du Dialogue méditerranéen ont en outre
été invités à se joindre à
l'opération Active Endeavour (OAE) ; qui a été parmi les
premières actions de l'OTAN contre le terrorisme. Composante importante
de la stratégie adoptée par l'OTAN en vertu de l'article 5 du
Traité de l'Atlantique Nord, à la suite des attentats terroristes
perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001.
SECTION II : LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME :
NOUVELLE
PRIORITE DE L'OTAN ET SES
PARTENAIRES APRES LES
ATTAQUES DU 11 SEPTEMBRE 2001
Suite aux événements du 11 septembre 2001,
l'Otan et ses partenaires se sont engagés activement à faire face
aux menaces terroristes spécifiquement dans la
Méditerranée (PARAGRAPHE I). Toutefois,
ces partenaires collaborent, soit dans un cadre multilatéral, soit d'une
façon bilatérale avec l'organisation. C'est le cas du Maroc,
qui, de part sa position stratégique, oeuvre d'une manière
intensifiée à travers le DM à contribuer à la
stabilisation de la région (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I- Des réponses de l'OTAN aux attaques
du11 septembre
2001
Les attentats de New York et de Washington ont
profondément transformé la perception de la menace terroriste
dans le monde, et ont vite, amené l'OTAN à prendre le terrorisme
dans la mise en place de ces politiques et partenariats. Dans ce sens, le 26
octobre 2001, est lancée l'Opération Active Endeavour
(OAE), première et unique opération maritime de lutte contre
le terrorisme menée sous l'égide de l'OTAN. Entre 2001 et 2006,
l'OAE a vu son champ d'action s'élargir de la sous-région
orientale à l'ensemble de la Méditerranée.
1) La lutte contre le terrorisme, dans les politiques
et les partenariats de l'Otan
Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 et leurs
conséquences ont démontré combien les questions de
sécurité deviennent primordiales dans le calendrier politique des
relations internationales. Ces attaques ont, bien entendu, été
l'événement déclencheur d'une réelle prise de
conscience de la part de l'OTAN.
Par la résolution 137387(*) (28 septembre 2001),
le Conseil de sécurité a décidé que tous les
États doivent désormais appliquer, sans limite temporelle,
certaines règles pour réprimer le terrorisme et adapter leur
droit interne. La portée obligatoire de cette résolution a
provoqué un effet d'entraînement dans la plupart des Etats et
des organisations internationales: l'UE et l'OTAN par exemple
considèrent cette résolution comme le fondement de leurs
actions face au terrorisme.
Ainsi l'engagement de l'OTAN à répondre aux
menaces terroristes s'est reflété dans une série
d'initiatives et de mesures concrètes. Depuis les Sommets de l'OTAN
à Prague en 2002 et à Istanbul en 2004, l'Alliance cherche
à apporter une contribution efficace et substantielle au combat de la
communauté internationale contre le terrorisme. A cette fin, elle prend
en compte le terrorisme dans la mise en place de ses politiques, concepts,
capacités et partenariats.
Presque tous les concepts et doctrines de l'Alliance ont
été révisés face aux défis posés par
le terrorisme. Le principal nouveau document à cet égard est le
« Concept
militaire de l'OTAN relatif à la défense
contre le terrorisme88(*)», entériné au sommet de Prague en
2002, et suivant lequel la défense contre le terrorisme fait
désormais partie intégrante des missions des forces de
l'Alliance. Le Concept militaire envisage en outre un déploiement des
forces en dehors de la zone euro-atlantique, n'importe où et n'importe
quand en cas de nécessité, sur la base d'une décision du
Conseil de l'Atlantique Nord89(*).
L'idée du partenariat pour la Paix s'est
également développée au travers des Conseils de
partenariats. Lors de la crise du 11 septembre 2001, plusieurs réunions
ont été organisées avec différents partenaires afin
de les informer des décisions de l'Otan, de recueillir leur avis et de
rédiger des communiqués communs. Dans ce sens, le Conseil a
organisé plusieurs consultations destinées à renforcer le
Dialogue méditerranéen, et ce, en janvier et en juin 2002, entre
l'Otan et les partenaires méditerranéens sur la question du
terrorisme, Et c'est Le Plan d'action du Partenariat contre le
terrorisme(PAP-T) qui fournit un cadre pour la coopération entre l'OTAN
et ses Partenaires en matière de lutte contre le terrorisme,
définissant les rôles des Partenaires ainsi que des instruments
permettant de lutter contre le terrorisme et d'en gérer les
conséquences. Les sept pays du Dialogue méditerranéen de
l'OTAN participent cas par cas à des activités dans le cadre de
ce plan d'action90(*).
Toutefois, si l'OTAN décide de faire de la lutte
contre le terrorisme sa priorité, les divergences transatlantiques en
matière de stratégie et de tactique ne pourront que
s'accentuer. Pour les Européens, le meilleur moyen
d'affronter la menace terroriste à plus long terme réside dans la
mise en oeuvre d'une stratégie qui ne s'appuie pas uniquement sur
l'action militaire, mais également sur de nouvelles formes de
coopération diplomatique, financière et économique. La
lutte contre les causes du terrorisme par le biais de l'aide au
développement constitue une préférence pour l'Europe, qui
dépense aujourd'hui trois fois plus que les Etats-Unis pour de telles
activités91(*).
Il est clair que l'OTAN amorce la
réévaluation de ses priorités en fonction de sa
nouvelle perception de la menace et de ses plans
d'élargissement. Son espace stratégique intègre
désormais aussi bien les territoires des pays membres (article 5) que le
nouveau voisinage allant du Maghreb au Caucase en passant par le Proche-Orient
et les rivages de la mer Noire et compte chercher les terroristes là
ou ils se trouvent pour les attaquer, c'est ce qu'on pourrait comprendre de
L'opération Active Endeavour (OAE), lancée en
Méditerranée en 2001 pour lutter contre le terrorisme. Cette
opération présente la particularité d'être la
seule opération de l'OTAN à être placée sous
le chapeau de l'article 5 de défense collective du traité de
Washington. Elle est devenue le socle de la lutte contre le terrorisme de
l'Alliance faisant de la Méditerranée un champ
d'actions préventives mais aussi de projection vers d'autres
zones maritimes adjacentes.
2) L'opération «Active Endeavour»
(OAE) pour la lutte contre le terrorisme en
Méditerranée à travers le DM
de L'Otan
L'opération Active Endeavour (OAE), lancée
avant le sommet de Prague, a été l'une des premières
actions de l'OTAN contre le terrorisme, visant à détecter et
décourager les activités terroristes en
Méditerranée, surveiller la navigation et escorter dans la
traversée du détroit de Gibraltar des navires non militaires.
L'opération Active Endeavour est une composante importante de la
stratégie adoptée par l'OTAN en vertu de l'article 5 du
Traité de l'Atlantique Nord qui se réfère au Concept
militaire relatif à la défense contre le terrorisme et
s'inscrit dans sa logique duale qui distingue l'antiterrorisme à
vocation défensive du contre terrorisme à vocation
offensive92(*).
Le 26 octobre 2001, des éléments des forces
navales de l'OTAN ont commencé à être
déployés et effectuent des missions de patrouille en
Méditerranée, et des arraisonnements autorisés de navires
présumés terroristes. Cette opération est chargée
de la surveillance et du contrôle des grands couloirs en
Méditerranée orientale. Elle s'apparente à une force de
dissuasion. En 2004, le Conseil de l'OTAN a décidé
d'étendre la zone d'opérations d'Active Endeavour à
l'ensemble de la Méditerranée.
Dans le cadre du DM, les pays sud
méditerranéens coopèrent concrètement avec l'OTAN
dans le cadre de cette opération, qui l'a profondément
renforcé. Les partenaires méditerranéens,
préoccupés par la menace du terrorisme, communiquent des
renseignements sur des navires suspects naviguant dans leurs eaux.
L'implication du Maroc, de l'Algérie et d'Israël dans cette
opération est loin d'être envisagée dans une
perspective belliqueuse ou défensive mais a pour objectif
d'intégrer la nouvelle dynamique enclenchée par l'OTAN en
Méditerranée depuis 2001.
En effet, l'idée de l'alliance est de redéfinir
les menaces stratégiques pour ensuite socialiser, par la
négociation et le dialogue, les pays concernés: soit en
participant conjointement aux opérations maritimes de lutte
contre le terrorisme, soit en impulsant un dialogue sur les questions de
sécurité.
Cette coopération est un signe fort du consensus
stratégique qui s'installe dans la région par-delà les
clivages et les contentieux en instance.
C'est désormais une approche de plus en plus
multilatérale qui prévaut; elle a conduit à associer des
États non-membres de l'OTAN tels que les sept pays relevant du Dialogue
méditerranéen. Elle est aussi prolongée par une politique
de partenariat sur la base d'un vaste réseau qui va au-delà de
l'ensemble de la région euro-atlantique. Des programmes de
coopération ont été ainsi définis et mis en oeuvre.
Ils intéressent de nombreux domaines: lutte contre le terrorisme,
l'interopérabilité des forces armées, la réforme de
la défense, sans oublier des consultations politiques
régulières menées notamment à Bruxelles entre les
responsables de l'OTAN et les ambassadeurs des pays concernés93(*).
Ces missions concernent aussi bien les
activités maritimes (secours et sauvetage en mer) que la lutte contre
les activités illicites en mer (terrorisme, piraterie, narcotrafic,
migration clandestine). L'OAE représente ainsi un très bon
exemple de missions à la fois militaires et civiles
exécutées par des forces navales: les navires et les
hélicoptères des pays de l'OTAN ont contrôlé
quelques 81.000 navires, en ont escorté 488 et arraisonné 102.
Ils sont également intervenus dans des opérations de
sauvetage de civils bloqués sur des plates-formes
pétrolières ou à bord de navires sur le point de sombrer.
Par ailleurs, en janvier 2002, ils ont hélitreuillé des femmes et
des enfants d'un navire transportant 250 réfugiés qui faisait
naufrage, aidé à réparer la coque endommagée et ont
aidé le gouvernement grec à assurer la
sécurité des jeux olympiques94(*) et
paralympiques95(*) du 2 août au 30 septembre 2004.
En résumé, le défi pour l'OTAN et ses
partenaires en termes de lutte contre le terrorisme en
Méditerranée réside dans la localisation,
l'identification et la hiérarchisation de nombreux facteurs de risques;
d'où l'importance et l'utilité des actions antiterroristes
à vocation préventive effectuées dans le cadre de cette
opération.
Et si l'ouverture de cette opération à ces
pays crée une dynamique nouvelle à travers la
consécration de l'OTAN comme seule structure militaire
opérationnelle en Méditerranée et permet aussi aux pays
du Dialogue méditerranéen d'acquérir expérience et
expertise militaire, de perfectionner le contrôle de leurs marines et de
s'intégrer dans la problématique stratégique de
l'Alliance96(*), ses
implications reste aussi grandes sur ces pays et sur le DM et suscitent
beaucoup de réflexion.
PARAGRAPHE II- Le Maroc et le Dialogue
méditerranéen: une
contribution au service de
la sécurité régionale
L'adhésion du Maroc dans le Dialogue
méditerranéen dès son lancement en 1994 est un choix
politique et stratégique délibéré pour la
préservation de ces intérêts. De plus, sa décision
de participer dans l'opération « Active Endeavour» pour
lutter contre le terrorisme en Méditerranée, outre les effets
qu'elle génère, fut qualifiée d'événement
inédit.
1) La participation du Maroc dans le DM
la nécessité de cohabitation
du Maroc avec son pourtour méditerranéen, la multiplication des
défis de sécurité et l'obligation d'y faire face, avaient
bien été mises en évidence par Sa Majesté le Roi
Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, lors du Sommet 5+5 qui s'est tenu, en Tunisie,
le 5 janvier 2004, en déclarant que «...la conjoncture
internationale marquée par tant de défis dans leur
enchevêtrement effréné, voilà qui en dit long sur
l'interpénétration et le brassage des civilisations et des
cultures que se partagent les peuples des deux rives de la
Méditerranée occidentale. Cela confirme, également, la
ferme volonté qui nous anime d'affronter conjointement et efficacement
les problèmes qui nous préoccupent tous et auxquels nous nous
efforçons d'apporter des réponses dans une démarche
globale et intégrée. Nous nous employons, en effet, à
faire de notre région un espace idéal de coopération et de
bon voisinage, deux vertus qui constituent des piliers pour le maintien de la
paix, la sécurité et la stabilité dans cette région
combien sensible du monde...97(*) »
Le message de SM le roi Mohammed VI, était bien clair
en évoquant l'importance de la coopération entre les peuples des
deux rives de la Méditerranée occidentale. Et dans le
sens de notre étude, et partant du rôle de l'Alliance atlantique
dans l'établissement de la sécurité dans notre
région, la relation étroite qui lie le Maroc avec cette
organisation remonte au temps de son accession à l'indépendance,
et s'est poursuivie tout au long de la guerre froide pour s'approfondir avec
l'avènement du Dialogue méditerranéen.
Le Maroc considère ses relations actuelles avec
l'OTAN comme une constante de sa politique étrangère.
Elles s'inscrivent dans une démarche dans laquelle l'Occident est
un allié de poids et un espace ressource en terme économique,
militaire et politique.
La stratégie du Maroc en matière de
sécurité est multidimensionnelle, car elle intègre des
approches aussi bien nationale, que régionale et internationale. Et
c'est précisément dans cet esprit que notre pays a
adhéré au cadre de coopération et de compréhension
mutuelle qu'est le Dialogue méditerranéen dès son
lancement en 1994.
Ce Dialogue a permis au Royaume du Maroc d'apporter sa
contribution à ce processus à travers une participation
significative au dialogue politique, à la coopération pratique et
aux opérations de gestion des crises menées sous l'égide
de l'OTAN dans les Balkans.
Hormis cette coopération multilatérale
développée avec l'OTAN, le Maroc a, depuis son
indépendance, noué des relations militaires bilatérales
avec la plupart des pays membres de l'Alliance dont notamment la France et les
Etats-Unis. Riches en expériences, ces relations oeuvrent aujourd'hui
pour la concrétisation de trois objectifs majeurs:
Ø développer les actions de partenariat dans les
domaines de la formation des cadres, des exercices opérationnels, des
échanges de visites et de la logistique;
Ø favoriser le transfert de la technologie et de la
compétence opérationnelle et accroître les contacts entre
responsables militaires;
Ø édifier sur ces contacts un dialogue
stratégique de haut niveau entre responsables.
La coopération du Maroc avec les pays européens
membres de l'Alliance dans le domaine de la sécurité se
caractérise par une certaine singularité positive.
Faute d'une approche maghrébine, notre Royaume continue à
cultiver sa propre vision en là matière. Ces défis
requièrent une convergence de vue et une coopération efficiente
dès lors qu'ils constituent les préoccupations majeures tant pour
l'Union européenne que pour le Maroc98(*).
La tenue pour la première fois dans un pays du
DM (le Maroc) de la réunion du Conseil de l'Alliance Atlantique
avec ses partenaires (format 26+7) est en soi un événement
inédit. Il fut qualifié par les autorités
marocaines, de «gage de confiance et de signe de
reconnaissance du rôle de stabilisateur du Maroc». Lors du
sommet d'Istanbul en 2004, Le Maroc a eu droit à un traitement
privilégié par certains pays de l'OTAN comme la France, les Etats
Unis et surtout par l'Espagne. Le chef de l'exécutif espagnol,
José Luis Zapatero, a présenté en effet une proposition
appelant à la nécessité de hisser les relations de l'OTAN
avec le Maroc, au rang de celles que cette organisation entretient avec la
Russie et l'Ukraine.
2) L'engagement du Maroc à l'opération
« Active Endeavour» (OAE) et ses
implications
L'opération Active Endeavour
précitée s'est révélée
être un outil efficace de lutte contre le terrorisme en
Méditerranée comme en provenance de la
Méditerranée, elle a contribué au maintien de la paix, de
la stabilité et de la sécurité dans une région
stratégique.
En 2004, les chefs d'Etat et de gouvernement participant au
sommet de l'Otan à Istanbul ont proposé aux sept pays partenaires
du Dialogue méditerranéen de participer à cette
opération, et voilà après 4 ans, le secrétaire
général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer et l'ambassadeur du Maroc
en Belgique Menouar Alem viennent d'échanger lundi 02 juin 2008 au
siège de l'Alliance à Bruxelles des lettres officialisant la
participation du Maroc aux patrouilles dans la Méditerranée. Au
cours de la cérémonie de signature, qui s'est
déroulée au siège de l'OTAN, à Bruxelles, le
secrétaire général a déclaré que : "cet
accord témoigne indiscutablement de notre volonté commune
à lutter contre le terrorisme qui affecte aussi bien votre pays que
l'ensemble des pays de l'Alliance99(*)".
C'est vrai que la participation de notre Etat comme celle
des partenaires méditerranéens à cette
opération leur présente de réelles occasions de partager
des méthodes, des procédures et des savoirs faire que partagent
les pays alliés, de plus de satisfaire leurs propres besoins en
sécurité tout en participant à la stabilisation de la
région, et garantit la légitimité politique des
forces navales de l'Alliance présentes en
Méditerranée, dans la mesure où elle
atténue la forte empreinte occidentale de l'OAE.
Cependant, la faiblesse des marines du Maroc dans le cadre du
Dialogue méditerranéen de l'OTAN, et son inaptitude à
une interopérabilité efficiente, risque de le réduire
au simple rôle de figurant. Cette éventualité
pourrait aller à l'encontre de ces efforts en matière de
modernisation des capacités navales.
De plus, cette coopération transversale propre
à l'OAE présente des dimensions variables, et produit des
situations paradoxales:
D'abord, la participation du Maroc à cette
opération relevant de l'article 5 du traité de Washington - cette
orientation - n'est pas prévue par le dispositif du DM qui vise
plutôt la sécurité et la stabilité de l'espace
méditerranéen et l'instauration d'une meilleure
compréhension mutuelle; aussi, ce caractère multilatéral
de l'OAE rompt avec le penchant du Maroc et des partenaires sud
méditerranéens en général pour la
bilatéralisation des questions militaires (OTAN+1) et vulgarise la
coopération avec l'Otan qui était plus en moins
discrète100(*).
Toutefois, le faible nombre des candidats
méditerranéens pour participer à cette opération et
l'insuffisance des instruments juridiques maritimes (notamment la
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM- 1982) et la
convention de Rome, 10 mars 1988) sont tant d'obstacles qui limitent les
marges de manoeuvre de l'OAE. Dans ces conditions, l'insertion du plus
grand nombre de pays du pourtour méditerranéen dans l'OAE et
le renforcement de la coopération s'avèrent les
solutions les plus appropriées pour surmonter ces limites.
Enfin, il faut constater que les événements du
11 septembre 2001 ont constitué un élément nouveau
d'importance majeure, car ils ont contribué à une prise de
conscience du fait qu'aucune des deux rives n'est à l'abri de la menace
terroriste.
L'engagement des pays partenaires dans ce Dialogue
apparaît bénéfique pour les deux parties, surtout en terme
de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Néanmoins,
il semble que les USA à travers l'OTAN, a mis un pied dans la
région via le contrôle de leurs armements en privilégiant
la coopération dans le domaine militaire au détriment d'autres
domaines auxquels les partenaires du sud en ont besoin.
CHAPITRE II : ENJEUX ET PERSPECTIVES DU DM DE
L'OTAN SUR
LA REGION DU BASSIN SUD
DE LA MEDITERRANEE
Les pays de l'alliance atlantique et plus
particulièrement les USA à travers le Dialogue qu'ils
mènent avec les pays du sud leur a réservé une
présence permanente et un champ de projection de leur puissance en
Méditerranée, avec un droit de surveillance et de contrôle
sur les partenaires. SECTION I, Ces derniers, ont
certes, tiré profit en plusieurs domaines via ce Dialogue. Toutefois, ce
dernier doit prendre en compte leurs besoins tout en préservant leurs
spécificités et coordonner plus avec les autres enceintes de
dialogue déjà existantes dans la région
SECTION II.
SECTION I : ENJEUX ET REALITE DU PARTENARIAT
MEDITERRANEEN DE L'OTAN
Le partenariat, entendu comme nouvelle politique de
coopération de l'OTAN à l'égard des pays du Dialogue
méditerranéen, apparaît non seulement comme l'une des
multiples manifestations de puissance de l'Alliance et de sa
préservation de ses intérêts en Méditerranée
(PARAGRAPHE I, mais aussi comme une
stratégie d'insertion graduelle des partenaires dans la matrice
stratégique de l'OTAN menée dans des rapports de
domination(PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I- Le partenariat
méditerranéen : un cadre d'expression de la
puissance et de préservation des
intérêts de l'OTAN dans la région
L'Otan à travers le DM, et plus particulièrement
les USA, préserve ses intérêts en
Méditerranée, qui apparaît comme une plateforme de
projection de l'OTAN vers des zones d'intérêt
stratégique.
1) Le Dialogue méditerranéen : un
instrument de protéger les intérêts
stratégiques des USA en
Méditerranée
Il parait que la Méditerranée joue un
rôle fondamental dans la stratégie militaire de l'OTAN
-c'est-à-dire- des Etats Unis. D'un côté, l'OTAN peut
être considérée comme une coalition maritime dont
l'objectif central est le contrôle des verrous (Suez, Gibraltar, et
surtout les Dardanelles), ce qui a pour corollaire un rôle particulier
attribué aux pays à qui, géographiquement, appartiennent
ces verrous : Egypte, Maroc, Espagne et Turquie.
La Méditerranée représente pour les Etats
Unis un intérêt vital pour leur sécurité, en
conséquence, elles doivent disposer en Méditerranée d'une
hégémonie militaire sans partage. Ce qui frappe dans cette mise
en place de l'hégémonie des Etats Unis, c'est leur volonté
de s'octroyer à l'intérieur du monde occidental
l'exclusivité de la sécurité en
Méditerranée. De ce point de vue, la mise en place de l'alliance
atlantique s'est accompagnée, spécialement pour les alliés
méditerranéens, d'accords bilatéraux permettant aux Etats
Unis une maîtrise et une utilisation plus directe de chacun des
territoires des pays concernés.
Ainsi les Etats Unis se sont donnés les moyens de
mener une politique prenant directement en compte leur intérêts
globaux, même si ces intérêts sont différents ou
contradictoires avec les intérêts locaux des pays du pourtour
méditerranéen. L'hégémonie militaire sans partage
que veulent établir les Etats Unis en Méditerranée
répond à un objectif politique fondamental : maintenir les
régimes des pays riverains dans une situation de dépendance
économique et stratégique à leur égard101(*).
De ce fait, il faut s'interroger sur les sous-entendus de
cette «effervescence partenariale» de l'OTAN qui, loin de
renvoyer à une diplomatie de solidarité, voire de
générosité, dénote plutôt un réalisme
quant au rôle que devrait jouer l'OTAN dans le «système
monde», avec pour objectif, l'endiguement à distance du
danger.
Le nouveau concept stratégique qui englobe les
aspects politique, économique, social et écologique a investi
l'OTAN d'autres compétences en Méditerranée et a
élargi les zones de son intervention. Il ne s'agit plus d'une
organisation militaire mais d'une organisation "multifonctions". Et au
delà de l'argumentaire du maintien de la paix et du dialogue avec les
pays Sud Méditerranéens pour faire face aux problèmes
auxquels ils sont confrontés et qui menacent l'Occident, l'OTAN permet
aux USA de veiller à la préservation des intérêts
stratégiques américains et à respecter leur droit de
regard sur la Méditerranée. Les objectifs visés sont
notamment la protection de l'approvisionnement en pétrole, la
défense d'Israël, la liberté de navigation, le
châtiment des États présumés -terroristes-. Mais ces
objectifs visent également à mettre à l'écart la
Russie et à empêcher les Européens d'accéder au
commandement Sud (Naples) qui leur permettraient de contrôler la
Méditerranée.102(*)
Dans tous les cas, les spécificités
politiques, militaires et sécuritaires, et les implications
stratégiques de la coopération du Dialogue
méditerranéen (réunions, discussions, plans civils
d'urgence, formation, échange de renseignement, participation
à des opérations militaires) ne relèvent pas d'une
posture altruiste. C'est la logique des
intérêts qui fonde le partenariat: les Etats ne s'engagent dans
des relations de partenariat que dans la mesure où leurs
intérêts le commandent. Ceci vaut aussi bien pour l'OTAN
que pour les pays du Dialogue méditerranéen. Le
discours du secrétaire général de l'OTAN, Jaap De
Hoop Scheffer, est à cet égard significatif:«...face
à l'insécurité à l'échelle
planétaire, la position d'un pays sur la carte est un facteur qui
importe de moins en moins. Ce qui compte, c'est la position mentale, la
volonté du pays en question de s'engager aux côtés
des autres, pour faire la différence. Telle est la logique des
partenariats mondiaux de l'OTAN».
Gardons-nous cependant de toute généralisation;
la coopération militaire et le dialogue politique dans le cadre des
partenariats de l'Alliance, d'une part, les opérations de
stabilité (Bosnie- Herzégovine, Kosovo) et les
opérations contre le terrorisme (OAE), d'autre part, sont les canaux
les plus visibles du transfert de l'expertise militaire et de la
vulgarisation des normes politico-sécuritaires103(*).
2) La Méditerranée : un champ de
projection de la puissance de l'alliance
atlantique
La fonctionnalité de la Méditerranée a
évolué proportionnellement aux transformations du contexte
international et à leurs conséquences stratégiques.
Pendant la guerre froide, l'alliance euro-atlantique
intégrait la Méditerranée, l'Atlantique nord et le
Pacifique dans son système global de défense. La région
méditerranéenne était alors décrite comme le
«flanc sud» de l'OTAN. Elle fut pour ainsi dire, l'un des
théâtres de la guerre froide américano-soviétique.
En outre l'instrument militaire principal dont dispose les
Etats Unis dans la région la 6ème flotte, est sous
le seul commandement des Etats Unis, non intégré à
l'OTAN104(*), ce
qui leur permet de pouvoir librement jouer de sa présence en termes de
prestige, de démonstration, de pression et, si nécessaire,
d'intervention directe105(*).
La stratégie américaine en
Méditerranée fait, désormais, partie d'une
stratégie générale publiée par le
Pentagone106(*)
dans un rapport intitulé "Discriminate deterranece". Elle a
été établie selon une nouvelle perception des menaces en
provenance du Sud. La guerre du Golf a été la première
application de cette vision et a renforcé les USA en
Méditerranée, et cette fois-ci dans le cadre de l'OTAN.
Le bassin méditerranéen n'a pas
été exclu de ce réexamen stratégique. Il est
soudain apparu comme la nouvelle ligne de crise face aux défis
stratégiques de l'après guerre froide. Les crises et les tensions
autour du bassin, surtout en provenance du Sud de Méditerranée,
soulèvent des divergences entre les États européens et les
USA quant à la nature des menaces qui pèsent sur la
sécurité et quant au partage des rôles dans cette
région107(*).
Donc, la fin toute relative du conflit est-ouest n'a pas
modifié la stratégie américaine en
Méditerranée qui repose sur des constantes bien connues : le
maintien d'une prépondérance politique et stratégique sur
l'Europe, la liberté de commerce et la protection des ressources
d'approvisionnement en pétrole, la destruction de tout Etat
"perturbateur de l'ordre" et le soutien à Israël. Toute menace ne
peut provenir alors que de l'armement des pays Sud de la
Méditerranée et surtout de ceux qualifiés par les USA de
"rogues states"108(*). Pour répondre à ces menaces, non
seulement ils continuent à maintenir leur 6ème
flotte en Méditerranée, mais ils étendent leur
compétences et les champs d'intervention de l'OTAN.
Le redéploiement des forces de l'OTAN dans la
Méditerranée peut être conçu comme un encerclement
de régions arabes qui ne partagent pas les vues de Washington : la
Libye et (l'Algérie jusqu'à un temps proche), et amener ainsi
une tenson assez grave, capable de provoquer un conflit : c'était
le cas du Maghreb, ou la politique américaine risquait d'aviver
sérieusement le conflit latent entre le Maroc et
l'Algérie.109(*).
Il se voit que le jeu de puissance de l'OTAN repose sur une
réévaluation de la menace, de ses soutiens logistiques et
de sa diffusion mondiale par le biais des vecteurs que sont les
partenariats.
Durant la période allant du Sommet de Washington
(1999) au Sommet d'Istanbul (2004), les expressions «nouveaux
risques et nouvelles menaces» ont pris l'ascendant dans le discours
stratégique de l'OTAN, marquant le passage d'une défense
territoriale contre une menace globale et bien déterminée
à une projection sécuritaire hors zone de l'organisation pour
mieux tenir à distance les menaces diffuses et
imprévisibles. Ce pas historique au-delà des frontières de
l'Alliance va de pair avec la lutte contre la prolifération des armes de
destruction massive (ADM) et contre le terrorisme international,
principal ennemi commun, selon les alliés110(*).
Les partenariats de l'Otan en Méditerranée,
sont à cet égard le cadre d'énonciation politique de la
vision du monde de l'OTAN dont l'élément central est la
défense «contre les menaces planétaires: le
terrorisme, la dissémination des armes de destruction massive et
les Etats faillis» et donc des instruments de projection de la
puissance de cette organisation et un moyen de globalisation d'une partie de
son expertise politico-militaire produisant des effets importants sur les pays
partenaires.
PARAGRAPHE II- Les répercussions du DM sur les
pays du bassin sud de
la
Méditerranée
Le partenariat que mène l'Otan avec les pays du sud,
s'inscrit dans une dynamique de normalisation et d'uniformisation des
capacités sécuritaires des Etats partenaires, articulant
insertion politique et surtout, intégration militaire dans des rapports
de domination.
1) Le DM: un moyen d'intégration
internationale des pays partenaires
Les pays sud méditerranéens à travers
le DM, et spécifiquement le Maroc et l'Algérie avec leur
participation à l'OAE, n'ont jamais
été aussi intégrés dans les
préoccupations stratégiques de l'OTAN qu'aujourd'hui.
La région MENA (Middle East and North
Africa) est l'une des régions où les changements de
l'après-guerre froide semblent affecter les principes d'ordonnancement
des politiques internationales des pays membres beaucoup plus que
leurs propres exigences régionales.
les pays méditerranéens perçoivent
désormais leurs partenariats au prisme des contraintes mais aussi
des opportunités qu'offrent la mondialisation, la lutte contre
le terrorisme, la démocratisation, et le
développement humain. En plus du dialogue politique et
sécuritaire qu'ils entretiennent avec l'Otan, ils sont engagés
dans des accords d'associations ou de libre- échange avec
l'Union européenne et les Etats-Unis.
Le fonctionnement routinier des relations
sous-régionales est quant à lui marqué par la
pesanteur du jeu d'influence et de la course régionale au
leadership. En ce sens l'engagement des Etats dans des réseaux
économiques et stratégiques mondiaux favorise leur
intégration dans la dynamique mondiale et représente
pour eux l'occasion de rehausser leur valeur stratégique afin de
s'imposer comme interlocuteur privilégié des puissances
occidentales dans la sous-région. Le discours diplomatique
répétitif qui vulgaire cet engagement génère par
ailleurs un processus de socialisation politique faisant du chef de l'Etat, aux
yeux de l'opinion publique, le garant de la sécurité, de la
stabilité et de la promotion internationale du pays.
On observe ainsi un jeu d'influence dont
l'arbitre reste l'Occident. Le partenariat avec l'OTAN constitue l'un des
champs où se livre ce jeu d'influence, bien que le DM ne semble pas
susciter le même enthousiasme chez tous les partenaires
méditerranéens.
L'engagement de ces pays dans l'OAE, notamment le
Maroc, l'Algérie et Israël, reste cependant une réelle
opportunité d'insertion dans la matrice stratégique de l'OTAN, en
raison de ses implications politiques internationales: une opération
de guerre globale contre le terrorisme qui conduit à s'engager
à fournir, via un accord, des renseignements sur les activités
maritimes sous souveraineté nationale et à participer aux
opérations navales collectives.
En d'autres termes, le partenariat avec l'Otan, semble
être un levier pour les ambitions stratégiques des pays du
DM puisqu'il leur permet de devenir des acteurs non négligeables en
termes décisionnels111(*).
Dès lors, ce Dialogue semble un pas important dans la
bonne direction. Cependant, il n'y a pas encore de consensus clair, ni au sein
de l'OTAN ni au sein des pays avec lesquels un Dialogue a été
engagé, sur ce que devrait être précisément le
contenu ou le but ultime de cette initiative. Un dialogue sur quoi et à
quelle fin? L'Otan doit être claire sur les objectifs de ce Dialogue et
sur leur intégration dans la stratégie occidentale globale
à l'égard de la région. Les actions de l'Alliance
s'inscrivent-elles dans le cadre d'une stratégie occidentale globale
visant à consolider ces régimes ou à les faire changer?
Pour certains, cette initiative devrait se borner à être un moyen,
pour les pays du Dialogue, de débattre de questions extérieures
avec l'Alliance. Pour d'autres, elle fait partie d'une stratégie
occidentale globale en vue de favoriser un changement interne et la
démocratie dans ces pays. C'est pourquoi au début, la
priorité devrait être donnée aux efforts politiques pour
engager les pays méditerranéens non membres dans un dialogue sur
les menaces perçues et pour modifier leur image de l'Otan pour la
"dédiaboliser"112(*). Un dialogue politique qui instaure une série
de contacts structurés préparatoires à des
négociations et des échanges plus spécifiques. Car le
dialogue n'est pas une fin en soi, son succès dépendra de son
rôle catalyseur dans la concrétisation des intérêts
en commun113(*), et de
sa capabilité d'établir des rapports égaux entre les
parties pour en tirer des profits similaires. Si cette stratégie portait
ses fruits, on pourrait ensuite envisager, dans une phase ultérieure,
une intégration plus grande et une coopération plus
concrète.
2) Un partenariat mené dans des rapports de
domination
Quel bénéfice retirent les Arabes, plus
spécialement les Nord-africains, d'un partenariat inégal qui est
une séquelle de l'effondrement de l'Union Soviétique et de la fin
du danger que le communisme ne s'étende au Bassin
méditerranéen? D'après des détracteurs de cette
initiative, il serait plus approprié de dire que l'OTAN est le premier
à bénéficier de ces nouvelles relations, comme elle permet
l'entrée de son arsenal guerrier dans les eaux de ces pays dont
l'arsenal et les programmes d'armement étaient l'objet de prudence et de
crainte.
L'Otan mène des manoeuvres périodiques avec les
armées qui sont moins armées et préparées; mais
cela leur permet de garder un oeil sur la côte et les points
d'entrée, et découvrir leur positions stratégiques, en
plus d'analyser leurs eaux et leurs réserves, de manière à
ce qu'elle puisse les utiliser quand elle en a besoin.
Mais depuis l'effondrement de l'Union Soviétique, la
principale obsession de l'OTAN, est de combattre ce que le
précédent Secrétaire Général de
l'Organisation -
Lord Robertson
(1999-2003)- avait appelé "l'avance verte", c'est à dire les
mouvements islamiques croissants, bien que l'hégémonie
américaine dans la région soit le principal défi qui
alimente ces mouvements dans la population, spécialement avec la
soumission de l'administration américaine à Israël.
Lorsque les leaders de l'Otan disent que le terrorisme est
l'ennemi principal actuellement, au moins depuis le 11 septembre 2001, ceci
n'est pas vrai, parce qu'ils rangent sous la bannière du terrorisme
aussi bien les groupes violents que toutes les tendances cherchant
l'indépendance et la libre volonté, sans faire la moindre
distinction. Ceci est devenu clair lorsque l'OTAN a foré une force de
réaction rapide (NRF) dans le sud de la Méditerranée en
1999. Une force de réaction rapide : contre qui et avec qui? Et dans
quelles régions ?
Toujours d'après ses détracteurs, cette
initiative était (et est toujours) un défi à la
volonté d'Etats indépendants, et une violation de leur
souveraineté, et une meilleure façon de patronner les Arabes et
les Musulmans, parce qu'ils sont les seuls à être la cible
officiellement, et il n'y a pas d'autres peuples le long des côtes du sud
de la Méditerranée. Cela signifie que l'OTAN peut violer leurs
territoires chaque fois qu'il l'estime nécessaire et vital pour leurs
intérêts. Et l'OTAN prend soin de soumettre tous ceux qui
envisagent de se rebeller, ou de rejoindre la liste des "Etats
voyous"114(*).
Dans cette perspective, le langage de la force et de la
tyrannie qui prévalait dans les relations internationales n'a pas
changé, en dépit d'un nouveau discours sur le dialogue, la paix
et la démocratie dans les relations internationales. Recourir à
l'OTAN pourrait paraître le seul choix disponible pour les pays d'Afrique
du Nord dans les circonstances actuelles. Cependant, ils ont une autre
alternative, basée sur la construction de la confiance entre eux, et la
formation d'un système de défense régional, qui
établirait le principe de défense commune, et protégerait
la région des pressions et des interventions de coalitions
Justement, Il faut construire cette
Méditerranée contre la volonté des Etats Unis qui veulent
en faire une zone privilégiée d'influence pour des raisons
politiques (Israël) et pour des raisons économiques
(pétrole). Cette mer n'appartient pas à ses riverains. La
6ème flotte ne représente qu'un peu moins de la
moitié de puissance de feu de l'ensemble des flottes des pays riverains,
et pourtant c'est elle qui représente l'espace stratégique
méditerranéen. En regardant une carte, on s'aperçoit que
les grandes installations militaires américaines sur le pourtour
méditerranéen ne sont pas construites pour atteindre Moscou, mais
pour atteindre les villes arabes, elles sont tellement mieux placées
pour atteindre Alger, Tripoli, le Caire, ou telle partie du Maroc que pour
atteindre Moscou. La stratégie des installations de l'OTAN en
Méditerranée est plus une stratégie de
« containment115(*) » du sud que du
« containment » de l'est. Si nous n'avons pas un projet
commun ou en partenariat, pour construire notre avenir, nous serions alors des
ennemis. Nous n'avons pas le choix entre l'amitié, la neutralité
ou l'hostilité, nous avons une alternative entre la
complémentarité ou l'hostilité116(*).
En dépit de tout ce qui précède, il est
clair que ce Dialogue est devenu un lien solide et inévitable dans
lequel, sud méditerranéens et alliées atlantiques se sont
tous engagés. C'est pourquoi, malgré les obstacles qui lui font
face dès son lancement, les résultats satisfaisants qu'il a
réalisés nous encouragent sur l'opportunité et la
continuité de cette coopération, tout en
réfléchissant sur le perfectionnement et l'adaptation de ce
Dialogue pour faire face aux défis de l'avenir.
SECTION II : EVALUATION ET AVENIR DU DM DE
L'OTAN
Après plus de dix ans de dialogue et de
coopération entre l'OTAN et les pays sud méditerranéens,
parler de succès ou de faiblesse des résultats de ce partenariat
reste une question relative. Puisque, tout en remplissant ses principaux
objectifs, force est de constater qu'un certain nombre d'éléments
se conjuguent pour freiner son renforcement (PARAGRAPHE
I). Il est de ce fait, manifestement recommandable de coordonner
les efforts pour faire face aux facteurs de plus en plus déstabilisants
afin de proposer de nouvelles issues et de nouveaux axes de réflexion
(PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I- Bilan et obstacles du Dialogue
méditerranéen
Sans revenir sur l'historique du développement
progressif du Dialogue méditerranéen, il convient d'en tirer un
bilan objectif qui permette d'identifier les facteurs qui freinent aujourd'hui
son expansion,
1) Un bilan positif
Après plus d'une décennie d'existence, les
partenaires du DM du Nord comme ceux du Sud du bassin
méditerranéen ont appris à mieux se connaître
mutuellement et sans aucun doute de nombreux préjugés furent
dissipés.
En effet, depuis sa mise en place en 1994 et sa
transformation en partenariat à part entière lors du sommet des
chefs d'Etats de l'Alliance réunis à Istanbul en 2004, le DM de
l'OTAN a contribué à renforcer la sécurité et la
stabilité en Méditerranée. Il a permis de
«bâtir des ponts» entre ses deux rives. Il a suscité une
meilleure compréhension réciproque entre les Etats membres de
l'OTAN et les pays partenaires du bassin méditerranéen
grâce au nombre important de séminaires conjoints visant à
renforcer les synergies entre les deux rives de la Méditerranée
et le nombre croissant de participants provenant des pays du Dialogue. Cette
meilleure compréhension des enjeux mutuels et des
spécificités régionales a facilité le dialogue tant
politique qu'opérationnel au sein de ce partenariat ambitieux. Celui-ci
s'est montré suffisamment attractif pour que deux pays clés pour
la sécurité et la stabilité de la région, la
Jordanie et l'Algérie, qui n'en étaient pas membres initialement,
décident de s'y associer. Depuis, deux pays (Israël et l'Egypte)
ont mis en place un plan de coopération individualisé avec
l'OTAN, témoignant de leur volonté de renforcer les liens avec
l'Alliance.
Sur le plan pratique, la coopération a manifestement
augmenté. Le nombre d'activités conjointes est en effet
passé d'une soixantaine en 1997, à plus de 600 en 2007. Ces
activités recouvrent désormais 27 domaines distincts, allant des
simples contacts militaires aux exercices conjoints en matière de
gestion de crises, en passant par les échanges d'informations en
matière de lutte antiterroriste et l'accès aux programmes de
formation délivrés par les structures de l'Alliance. Sur le plan
opérationnel, la coopération s'est traduite par la participation
de contingents marocains, jordaniens et égyptiens à certaines
opérations de stabilisation conduites par l'OTAN dans les Balkans et en
Afghanistan. Elle a permis de mettre en place, au profit de la Jordanie, un
programme visant à nettoyer sa frontière avec Israël des
mines qui y avaient été accumulées pendant plusieurs
décennies.
Plus que tout, le Dialogue méditerranéen a eu
pour mérite de fournir un cadre incitant des interlocuteurs improbables
à se réunir autour de la même table pour discuter de sujets
longtemps considérés comme tabous.
Au niveau politique, les réunions de très haut
niveau se sont multipliées ces dernières années. Le
Secrétaire Général de l'OTAN, ainsi que son
délégué se sont rendus dans l'ensemble des pays du
Dialogue méditerranéen. La dernière réunion des
ministres des affaires étrangères des pays membres du Dialogue,
qui s'est tenue à Bruxelles en décembre 2007, s'est
avérée particulièrement productive, puisque les
participants se sont entendus pour donner davantage de relief à la
dimension politique du partenariat, n'hésitant pas à aborder
directement la question du processus de paix au Proche-Orient et leur possible
implication en appui du processus initié lors de la conférence
d'Annapolis117(*).
A ce jour, la coopération politique au sein du
Dialogue méditerranéen de l'OTAN sert à promouvoir une
plus grande compréhension des attitudes et activités de l'OTAN
par les pays du Dialogue, tout en explorant simultanément les besoins de
ceux-ci en matière de sécurité. De la sorte,
l'échange d'informations est au coeur du Dialogue, via le Groupe de
coopération méditerranéen, et plusieurs questions
difficiles liées à la sécurité ont
été résolues. Les intérêts économiques
et la sécurité énergétique se situent manifestement
au coeur de la politique méditerranéenne de l'OTAN, car 65% du
pétrole et du gaz consommés en Europe occidentale transitent par
la région méditerranéenne118(*).
En fin, cette coopération s'est également
traduite dans un domaine de prédilection de la coopération entre
États riverains de la Méditerranée Occidentale :
celui de la sécurité maritime qui recouvre non seulement la
sécurité de la navigation contre les risques de dangers naturels
et navals liés aux flux importants de circulation, mais également
la sûreté du commerce, liée à la piraterie, au
terrorisme, au trafic de stupéfiants et à l'immigration
clandestine119(*), par
l'implication d'un nombre croissant de pays partenaires dans l'opération
«Active Endeavour».
Et tous attractifs qu'ils soient les résultats de la
coopération au sein de ce Dialogue, reste que plusieurs obstacles
concourent contre son développement.
2) Des obstacles bien réels
En 1994, au moment où le partenariat
méditerranéen de l'Otan a été lancé, cela
n'a pas été fait en synchronisation avec d'autres dynamiques de
concertation Nord-Sud, notamment celles qui avaient lieu dans le cadre de l'UE
(PEM), de l'OSCE et de l'UEO... Ces différents partenariats impliquant
les Etats du bassin méditerranéen ont tous des contenus et des
formats différents, ce qui ne facilite pas la coordination, mais il
était en plus contre-productif car il induisait une multiplicité
d'instances de dialogue sans harmonie entre elles. De plus, le membership
était à chaque fois différent d'une instance à
l'autre. Le problème lié à ces divers forums de dialogue
était celui d'une dispersion amenant à traiter de questions
similaires dans des contextes différents et donc avec des perspectives
différentes et peut-être même discordantes et divergentes.
Les risques de conflits d'intérêt et de priorités
étaient donc réels120(*).
Dans ce même sens, le fait que la coopération
entre l'OTAN et les pays du sud de la Méditerranée a
été lancée presque simultanément avec le PEM -qui a
tiré plus d'attention des populations des pays sud de la
Méditerranée -, il a été difficile de juger le
succès. Tout d'abord parce que cette coopération est mal connue
et rarement évaluée à l'aune de ses qualités, mais
aussi parce qu'elle est souvent critiquée pour sa structure
inégalitaire, ce qui amène beaucoup de ses détracteurs
à réclamer une meilleure prise en compte du point de vue des pays
de la rive sud de la Méditerranée.
Il convient toutefois d'ajouter qu'au sein même de
l'Alliance, les visions divergentes de l'espace méditerranéen
constituent des freins puissants à la définition d'une politique
commune qui permettrait d'harmoniser les agendas nationaux. Certains
Alliés conçoivent avant tout la Méditerranée comme
un axe de transit Ouest-Est permettant d'acheminer des troupes et des produits
manufacturés dans un sens et des ressources énergétiques
dans l'autre. Leurs approches en général vis-à-vis des sud
méditerranéens éclipsent en revanche la dimension
socioculturelle, ce qui ne facilite pas une meilleure compréhension de
ce qu'est l'espace méditerranéen par les nouveaux alliés
d'Europe centrale et orientale qui n'avaient traditionnellement que peu de
liens avec cette région.
De plus, l'Europe et les Etats-Unis semblent penser que le
dialogue politique, les discussions et l'échange d'informations doivent
constituer le point de départ de relations visant à renforcer la
confiance et à stimuler une coopération constructive. Les pays
arabes du Dialogue préfèrent, pour leur part, commencer par les
questions dures, en particulier celles qui sont liées au conflit
israélo-arabe121(*).
Ce qui montre que, les freins à une meilleure
coopération ne proviennent pas seulement de la rive nord du bassin
méditerranéen. Le conflit israélo-arabe et
israélo-palestinien continue d'empoisonner les relations au sein
même de sa rive sud, multipliant les idées
préconçues et les incompréhensions mutuelles, handicapant
par là même le développement d'un dialogue apaisé et
confiant. Car il ne faut oublier que ce conflit reste central et tant qu'il
subsistera, il continuera d'affecter l'imaginaire collectif et la perception
que le monde arabe se fait de l'Occident.
De même, la persistance de différends
régionaux contribue à entretenir les rivalités internes au
Sud de la Méditerranée, qu'il s'agisse de la question du Sahara,
de celle de la délimitation frontalière entre le Maroc et
l'Algérie ou bien encore des crises qui se développent dans
certains pays africains limitrophes (tels que le Soudan et le Tchad) et qui
affectent la stabilité de l'ensemble de la région122(*).
En fin, si l'on peut admettre que le Dialogue
méditerranéen a évolué d'une manière
régulière depuis son lancement, en 1994, avec accomplissement de
progrès importants réalisés en différents domaines
de coopération depuis les sommets d'Istanbul et de Riga, chose qui a
été brièvement mentionnée lors de la
Déclaration du Sommet de Bucarest du 3 avril 2008123(*), On demeure perplexe quant aux
capacités de ce Dialogue d'apporter des réponses pertinentes aux
situations complexes, mouvantes et hétérogènes qui
constituent la problématique de la sécurité dans l'espace
méditerranéen.
PARAGRAPHE II- Perspectives et avenir du Dialogue
méditerranéen
La réponse à la question de ce que pourrait
être l'avenir du Dialogue méditerranéen de l'OTAN est
largement tributaire de l'engagement de tous les acteurs dans la région
en coordonnant leurs efforts pour trouver des réponses aux
problèmes qui se posent.
1) La nécessaire coordination de l'Otan avec
les acteurs impliqués en
Méditerranée
Le Dialogue méditerranéen a manifestement fort
progressé depuis plus d'une dizaine d'années et offre de ce fait
aux pays de l'OTAN et du Dialogue l'opportunité de commencer à se
comprendre. Il constitue déjà un vecteur efficace pour le partage
de l'information d'un côté à l'autre de la
Méditerranée, de même qu'une instance efficace pour le
renforcement de la confiance. Après s'être une première
fois élargi pour inclure l'Algérie, sa porte devrait demeurer
ouverte à d'autres pays. Comme la Jordanie, l'un des premiers membres du
Dialogue, n'est pas, à strictement parler, un pays
méditerranéen, il ne devrait pas y avoir de limites
géographiques à une future participation. Graduellement donc, ce
Dialogue pourrait être étendu à l'Irak, au Liban, à
la Libye, à la Syrie, à davantage de pays du Golfe et même
à l'Iran124(*).
Et pour donner un nouveau souffle au Dialogue méditerranéen,
l'OTAN et les pays partenaires doivent accroître la coopération et
les synergies avec les autres acteurs impliqués en
Méditerranée. Il s'agit plus particulièrement de :
* une concertation accrue en premier lieu avec l'ONU. Outre
l'interaction de plus en plus grande entre les acteurs militaires et civils
présents sur les théâtres d'opération (notamment les
agences à vocation humanitaire), il est important que l'OTAN coordonne
plus étroitement ses actions avec l'ONU car les alliés et les
pays du Dialogue susceptibles de participer à d'éventuelles
opérations de stabilisation de l'OTAN en Méditerranée
attendent désormais que de telles opérations soient
systématiquement fondées sur des résolutions du Conseil de
sécurité des Nations Unies.
* une coopération indispensable et renforcée
avec l'Union européenne (UE). Une coopération plus active entre
l'OTAN et l'UE permettrait d'accroître les synergies pour mieux
rentabiliser les investissements consentis, évitant par là
même les duplications inutiles et les rivalités
contre-productives. Pour les partenaires méditerranéens, il est
clair que l'absence de dialogue triangulaire avec l'OTAN et l'UE ne peut
qu'aboutir à l'essoufflement des partenariats et à la
dégradation de l'image de ces deux organisations. Pour agir ensemble
efficacement dans cette région, l'OTAN et l'UE doivent s'entendre sur
une «vision commune pour la Méditerranée» qui leur
permette de mieux coordonner leurs efforts afin de pouvoir identifier
d'éventuels champs de coopération
* une coopération avec l'OSCE qui apparaît elle
aussi utile. L'OTAN et l'OSCE ont su tirer profit de leur implication
parallèle dans les Balkans (notamment en Macédoine et au Kosovo)
pour allier la présence militaire dissuasive de l'une aux réseaux
d'influence politique de l'autre. La coopération entre ces deux
organisations pourrait être d'autant plus fructueuse que l'OSCE dispose
d'une réelle expertise dans le domaine de la mise en place effective de
mesures de confiance et de sécurité, mais aussi de normes visant
à accroître la démocratisation et la transparence des
forces armées. C'est justement ce dont ont le plus besoin les
armées des pays membres du Dialogue méditerranéen.
* en fin, une multiplication des contacts apparaît
également nécessaire entre l'Alliance et deux des organisations
régionales les plus actives en Méditerranée : la Ligue
arabe et l'Union africaine.
La Ligue arabe s'impose de fait comme un interlocuteur
incontournable pour qui veut promouvoir le dialogue au sein du monde arabe,
malgré les difficultés qu'elle peut connaître (financement,
rivalités internes) et qui ont transparu lors du récent sommet
que cette organisation a tenu à Damas les 29 et 30 mars derniers.
Cette ligue dispose de puissants relais d'influence qui
peuvent se révéler utiles aussi bien sur le plan du dialogue
politique que sur celui de la coopération pratique (notamment pour
l'organisation de séminaires). Quant à l'Union africaine,
celle-ci représente un forum de discussion et d'échange d'autant
plus pertinent que l'Alliance pourrait être tentée de s'impliquer
davantage en Afrique, comme l'a montré sa récente contribution
à la mission de maintien de la paix de l'Union africaine et des Nations
Unies au Darfour (MINUAD)125(*).
De ce fait, un dialogue étendu à d'avantages
de pays et une coordination accrue ne peuvent que trouver des réponses
qui permettront demain de lever un certain nombre d'ambiguïtés et
d'envisager par là même une coopération renforcée et
plus efficace entre les deux rives de la Méditerranée.
2) Quel avenir pour le Dialogue
méditerranéen?
S'interroger sur l'avenir du Dialogue
méditerranéen nous fait automatiquement penser aux
précédents partenariats de l'Otan, aux volontés des grands
responsables politiques et évidemment à celles des partenaires
pour aller de l'avant.
Justement, ce Dialogue est devenu le seul cadre
politico-militaire opérationnel qui prévoit un large
éventail de mesures de confiance et de dialogue politique et militaire
à haut niveau. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la conjoncture
politique internationale s'avère favorable à un
dépassement du cadre du Dialogue pour intégrer une
coopération militaire entre l'OTAN et le partenaire qui se verrait
directement menacé dans son intégrité territoriale, son
indépendance politique ou sa sécurité. Un Dialogue
méditerranéen renforcé, comme résultante à
la fois des contraintes politiques internes liées aux opinions publiques
nationales des pays participants au Dialogue, et celles liées à
l'environnement international, nécessite un agenda plus adapté,
qui pourrait bénéficier de l'expérience des deux autres
partenariats de l'OTAN: le Conseil de Partenariat Euro-atlantique (CPEA) et le
Partenariat pour la Paix (PPP)126(*).
De nombreux observateurs suggèrent de transformer le
Dialogue en une extension du CPEA et du PPP. Tout nouveau développement
du Dialogue méditerranéen s'inspirera d'ailleurs probablement de
ce que l'OTAN a déjà réalisé avec ces deux cadres
de partenariats.
Il est un fait que le premier principe qui sous-tend tous les
partenariats de l'OTAN est similaire, à savoir le renforcement de la
stabilité par le biais de la coopération. Les objectifs
développés par l'Alliance avec ses partenaires d'Europe centrale
et orientale diffèrent cependant à de nombreux égards de
ceux élaborés dans le cadre du Dialogue
méditerranéen. La question ne consiste donc pas tellement
à savoir si le Dialogue doit finir par devenir un "Partenariat pour la
paix méditerranéen", mais plutôt de trouver la
manière de l'inscrire dans le courant dominant des programmes de
rapprochement de l'OTAN. Cela devrait se faire de manière
réaliste et prospective, en gardant à l'esprit la
spécificité des relations de l'OTAN avec les pays de la rive
méridionale de la Méditerranée et les ressources
limitées disponibles.
Donc, rendre le Dialogue méditerranéen toujours
plus pertinent pour les deux parties est le véritable défi auquel
l'OTAN et ses partenaires méditerranéens sont aujourd'hui
confrontés. L'objectif devrait résider dans
l'établissement de relations efficaces à long terme reposant sur
des intérêts sécuritaires mutuels. De la sorte, l'Alliance
renforcerait sa contribution à la promotion du dialogue et de la
coopération au sein de la région méditerranéenne,
tout en apportant une réelle contribution à la
sécurité de celle-ci127(*).
De leur part, les partenaires ont affiché leur
volonté pour un dépassement de la coopération militaire,
à une série d'autres domaines comme la sécurité
énergétique, la lutte contre la dégradation de
l'environnement, le cadre plus global du domaine scientifique.
Séville128(*) a été chargée de trouver les
voies et les moyens pour traduire cette volonté d'aller de l'avant.
L'intérêt pour la promotion de ce partenariat
n'est pas fortuit pour une Alliance confrontée à une
mondialisation des problèmes sécuritaires. Le concept de
sécurité implique de plus en plus un monde étroitement
lié au niveau des pays pour faire face aux menaces129(*).
En définitive, l'avenir du Dialogue
méditerranéen dépendra certes de l'offre que l'OTAN voudra
bien mettre sur la table, mais il dépendra surtout du niveau
d'engagement des pays partenaires et de leur volonté d'aplanir leurs
rivalités. Il dépendra également des choix de l'actuel et
du futur locataire de la Maison Blanche sur les dossiers du Proche et du
Moyen-Orient, et de l'attitude des Alliés européens
tiraillés par des intérêts parfois contradictoires.
De ce point de vue, l'arrivée au pouvoir de nouveaux
dirigeants européens favorables au rétablissement d'un lien
transatlantique apaisé, qu'il s'agisse d'Angela Merkel, de Gordon Brown,
ou plus récemment de Nicolas Sarkozy, semble plutôt un bon
signal.
Conclusion de la deuxième partie
Avant les attaques terroristes du 11 septembre 2001, un
renforcement et une évolution du Dialogue n'étaient guère
envisagés. Mais l'environnement sécuritaire consécutif aux
dites attaques s'est cependant modifié à un point tel que
l'approfondissement des relations entre l'OTAN et les pays du Dialogue
méditerranéen sont désormais considérés
comme l'une des principales priorités de l'Alliance. D'où
l'ensemble substantiel de mesures visant à renforcer les dimensions
politique et pratique et à lutter contre le terrorisme. Mais ce
Dialogue, si dans l'ensemble, a rempli ses principaux objectifs, reste
l'émanation de puissances occidentales qui cherchent en premier lieu de
l'instrumentaliser pour réaliser leurs fins et leurs
intérêts stratégiques.
CONCLUSION GENERALE
Considéré par les analystes comme un
«point de rupture» par rapport à la politique traditionnelle
de l'Alliance, le Dialogue méditerranéen procède d'une
nouvelle vision sécuritaire dont le contenu préconise de traiter,
désormais, la région méditerranéenne non plus comme
un «arc de crises» et un foyer de conflits, mais insiste, bien au
contraire, sur le fait que les problèmes rencontrés
résultent des pressions socio-économiques ainsi que des tensions
qui les accompagnent. Justement, le Dialogue sur la
Méditerranée est une composante importante de la politique
d'ouverture et de coopération de l'OTAN. A travers celui-ci, des
partenaires non membres peuvent travailler de concert avec l'Alliance à
la construction de nouveaux schémas de sécurité par la
coopération dans la région méditerranéenne. Les
alliés doivent comprendre que plusieurs des problèmes dominants
qui se posent dans cette région sont de nature économique et
politique, et non militaire, et que des initiatives de coopération
telles que le processus de Barcelone et des institutions telles que l'Union
européenne sont mieux à même de les aborder.
L'Ouest ne peut pas espérer traiter des
problèmes de l'instabilité, de la violence et du terrorisme dans
le monde arabo-islamique s'il ne s'efforce pas authentiquement de s'attaquer
aux causes premières de ces phénomènes. Il doit
également forger des partenariats stratégiques avec les
régimes modérés et les intellectuels arabes et islamiques
pour avoir une chance quelconque de vaincre une idéologie hostile. Le
gouvernement Bush a touché à toutes ces questions dans son appel
à la démocratie dans le monde arabe, comme l'ont fait des appels
analogues à la réforme venus d'Europe, mais jusqu'ici, on ne
constate guère l'élaboration des politiques nuancées et
pragmatiques nécessaires pour faire face aux besoins très
variés d'États arabes et islamiques très
individualisés. Comment des régimes sans véritables partis
politiques ni expérience du pluralisme deviennent-ils des
démocraties authentiques et stables ? Comment résolvent-ils
la nécessité correspondante d'instaurer la primauté du
droit et le respect des droits de l'homme dans les cultures politiques
séculaires ? Que faut-il faire pour traiter des problèmes
démographiques et de la nécessité de réformes
économiques majeures ? Que la chose soit intentionnelle ou non, les
efforts actuels ont généralement été perçus
dans la région comme des appels à des changements de
régime favorables aux États-Unis et non pas en faveur d'appuis
à une réelle réforme130(*).
Donc, Deux grands défis continuent à
structurer l'environnement stratégique de la Méditerranée.
Le premier a trait à l'évolution interne de chacun des pays du
bassin sud de la région. Il n'y aura pas de stabilité dans la
région sans une ouverture politique, une plus grande
démocratisation et de meilleurs choix économiques. Le second
concerne l'établissement de coopérations sous-régionales,
dans lesquelles la dynamique de l'UMA peut prendre tout son sens.
Le devenir du Dialogue méditerranéen de l'OTAN
est donc, entre les mains des Méditerranéens.
En effet, ce Dialogue a besoin d'un Sud fort par son
économie et par sa politique, capable de présenter un front uni.
Le co-développement et la co-responsabilité sont une condition de
tout dialogue d'avenir. De même, la sécurité est
indissociable de la bonne gouvernance et celle-ci est inséparable de la
mobilisation de toutes les énergies.
Si les Etats-Unis peuvent vouloir, ici comme partout,
affirmer leur hégémonie, il n'en demeure pas moins qu'ils sont
une superpuissance extérieure à la région et qu'ils ne
peuvent donc ni valablement, ni durablement prétendre se substituer aux
pays qui la composent. Ce constat devrait inciter tous les pays riverains de la
Mare Nostrum131(*) à réfléchir sérieusement
sur l'avenir de la sécurité de leur bassin.
Mais, avant d'être en mesure d'assumer seuls leur
sécurité en Méditerranée, les pays riverains
doivent vaincre leur pire ennemi: eux-mêmes. Il leur revient de
conquérir leur liberté d'action avant que les Etats-Unis ne
profitent du vide pour tailler la sécurité du bassin
méditerranéen à leurs mesures exclusives.
En fin, les pays de la région conservent une part
d'initiative, individuellement ou dans le contexte d'alliances plus larges, que
les grandes puissances sont tenues de prendre en considération. De part
leur situation géographique, les pays méditerranéens sont
souvent membre d'une ou de plusieurs organisations régionales qui ont
été impliquées dans des affaires de sécurité
méditerranéenne mettant en cause, plus au moins directement,
certains de leurs membres et ont pris des initiatives, avec plus au moins de
bonheur, pour leur solution.
La Méditerranée ne peut pas être
considérée comme un espace autonome du point de vue de
l'organisation et de la garantie de la paix et de la sécurité.
Cependant, l'intensification du dialogue entre les différents
partenaires concernés peut constituer un premier pas vers l'apaisement
de tentions et amorcer ainsi une gestion régionale des conflits ;
entre les alliés, le Maghreb, l'Afrique, le monde arabe, etc.132(*)
CONTENU DE L'ANNEXE :
* Le Traité de l'Atlantique Nord Washington DC, le
4 avril 1949
* Texte intégral du discours prononcé par SM le
Roi Mohammed VI à l'ouverture du Sommet du Forum 5+5 (Tunis, 5 janvier
2004)
* Résolution 1373 sur le
terrorisme (new York, 28 septembre 2001
* Liste des domaines de coopération avec les
partenaires du dialogue
Méditerranéen
Le Traité de l'Atlantique Nord
Washington DC, le 4 avril 1949
Les Etats parties au présent Traité,
réaffirmant leur foi dans les buts et les principes de la
Charte des
Nations Unies et leur désir de vivre en paix avec tous
les peuples et tous les gouvernements.
Déterminés à sauvegarder la
liberté de leurs peuples, leur héritage commun et leur
civilisation, fondés sur les principes de la démocratie, les
libertés individuelles et le règne du droit.
Soucieux de favoriser dans la région de
l'Atlantique Nord le bien-être et la stabilité. Résolus
à unir leurs efforts pour leur défense collective et pour la
préservation de la paix et de la sécurité. Se sont mis
d'accord sur le présent Traité de l'Atlantique Nord :
Article 1
Les parties s'engagent, ainsi qu'il est stipulé dans la
Charte des
Nations Unies, à régler par des moyens pacifiques tous
différends internationaux dans lesquels elles pourraient être
impliquées, de telle manière que la paix et la
sécurité internationales, ainsi que la justice, ne soient pas
mises en danger, et à s'abstenir dans leurs relations internationales de
recourir à la menace ou à l'emploi de la force de toute
manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
Article 2
Les parties contribueront au développement de relations
internationales pacifiques et amicales en renforçant leurs libres
institutions, en assurant une meilleure compréhension des principes sur
lesquels ces institutions sont fondées et en développant les
conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être.
Elles s'efforceront d'éliminer toute opposition dans leurs politiques
économiques internationales et encourageront la collaboration
économique entre chacune d'entre elles ou entre toutes.
Article 3
Afin d'assurer de façon plus efficace la
réalisation des buts du présent Traité, les parties,
agissant individuellement et conjointement, d'une manière continue et
effective, par le développement de leurs propres moyens en se
prêtant mutuellement assistance, maintiendront et accroîtront leur
capacité individuelle et collective de résistance à une
attaque armée.
Article 4
Les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de
l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance
politique ou la sécurité de l'une des parties sera
menacée.
Article 5
Les parties conviennent qu'une attaque armée contre
l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du
Nord sera considérée comme une attaque
dirigée contre toutes les parties, et en
conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit,
chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense,
individuelle ou collective, reconnu par l'
article 51 de la Charte
des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi
attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec
les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris
l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la
sécurité dans la région de l'Atlantique Nord.
Toute
attaque armée de cette nature et toute mesure prise en
conséquence seront immédiatement portées à la
connaissance du Conseil de Sécurité. Ces mesures prendront fin
quand le Conseil de Sécurité aura pris les mesures
nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la
sécurité internationales.
Article 6 (
1)
Pour l'application de l'article 5, est
considérée comme une attaque armée contre une ou plusieurs
des parties, une attaque armée :
· contre le territoire de l'une d'elles en Europe ou en
Amérique du Nord, contre les départements français
d'Algérie (
2), contre le territoire de la Turquie ou contre les îles
placées sous la juridiction de l'une des parties dans la région
de l'Atlantique Nord au nord du Tropique du Cancer;
· contre les forces, navires ou aéronefs de l'une
des parties se trouvant sur ces territoires ainsi qu'en toute autre
région de l'Europe dans laquelle les forces d'occupation de l'une des
parties étaient stationnées à la date à laquelle le
Traité est entré en vigueur, ou se trouvant sur la mer
Méditerranée ou dans la région de l'Atlantique Nord au
nord du Tropique du Cancer, ou au-dessus de ceux-ci.
Article 7
Le présent Traité n'affecte pas et ne sera pas
interprété comme affectant en aucune façon les droits et
obligations découlant de la Charte pour les parties qui sont membres des
Nations Unies ou la responsabilité primordiale du Conseil de
Sécurité dans le maintien de la paix et de la
sécurité internationales.
Article 8
Chacune des parties déclare qu'aucun des engagements
internationaux actuellement en vigueur entre Etats n'est en contradiction avec
les dispositions du présent Traité et assume l'obligation de ne
souscrire aucun engagement international en contradiction avec le
Traité.
Article 9
Les parties établissent par la présente
disposition un Conseil, auquel chacune d'elle sera représentée
pour examiner les questions relatives à l'application du Traité.
Le Conseil sera organisé de façon à pouvoir se
réunir rapidement et à tout moment. Il constituera les organismes
subsidiaires qui pourraient être nécessaires; en particulier, il
établira immédiatement un comité de défense qui
recommandera les mesures à prendre pour l'application des articles 3 et
5.
Article 10
Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à
accéder au Traité tout autre Etat européen susceptible de
favoriser le développement des principes du présent Traité
et
de contribuer à la sécurité de la
région de l'Atlantique Nord. Tout Etat ainsi invité peut devenir
partie au Traité en déposant son instrument d'accession
auprès du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Celui-ci
informera chacune des parties du dépôt de chaque instrument
d'accession.
Article 11
Ce Traité sera ratifié et ses dispositions
seront appliquées par les parties conformément à leurs
règles constitutionnelles respectives. Les instruments de ratification
seront déposés aussitôt que possible auprès du
gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, qui informera tous les autres
signataires du dépôt de chaque instrument de ratification. Le
Traité entrera en vigueur entre les Etats qui l'ont ratifié
dès que les ratifications de la majorité des signataires, y
compris celles de la Belgique, du Canada, des Etats-Unis, de la France, du
Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, auront été
déposées et entrera en application à l'égard des
autres signataires le jour du dépôt de leur ratification. (
3)
Article 12
Après que le Traité aura été en
vigueur pendant dix ans ou à toute date ultérieure, les parties
se consulteront à la demande de l'une d'elles, en vue de réviser
le Traité, en prenant en considération les facteurs affectant
à ce moment la paix et la sécurité dans la région
de l'Atlantique Nord, y compris le développement des arrangements tant
universels que régionaux conclus conformément à la Charte
des Nations Unies pour le maintien de la paix et de la sécurité
internationales.
Article 13
Après que le Traité aura été en
vigueur pendant vingt ans, toute partie pourra mettre fin au Traité en
ce qui la concerne un an après avoir avisé de sa
dénonciation le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, qui
informera les gouvernements des autres parties du dépôt de chaque
instrument de dénonciation.
Article 14
Ce Traité, dont les textes français et anglais
font également foi, sera déposé dans les archives du
gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Des copies certifiées
conformes seront transmises par celui-ci aux gouvernements des autres Etats
signataires.
Notes :
1. La définition
des territoires auxquels l'article 5 s'applique a été
modifiée par l'article 2 du Protocole d'accession au Traité de
l'Atlantique Nord de la Grèce et de la Turquie, signé le 22
octobre 1951.
2. Le 16 janvier 1963,
le Conseil de l'Atlantique Nord a noté que, s'agissant des anciens
départements français d'Algérie, les clauses pertinentes
du Traité étaient devenues inapplicables à la date du 3
juillet 1962.
3. Le Traité est
entré en vigueur le 24 août 1949, après le
dépôt des instruments de ratification de tous les Etats
signataires.
http://www.nato.int/docu/fonda/traite.htm
Texte intégral du discours prononcé par
SM le Roi à l'ouverture du Sommet du Forum 5+5 (Tunis, 5 janvier
2004)
"Louange à Dieu,
"Prière et salut sur le Prophète, Sa Famille et
Ses Compagnons,
Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat et de
Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, tout d'abord, adresser Mes plus vifs
remerciements à Mon honorable frère, Son Excellence le
Président Zine El Abidine Ben Ali, qui a bien voulu que ce premier
sommet de notre Forum se tienne sur le sol de la République soeur de
Tunisie. Je lui sais également gré de l'accueil chaleureux qui
Nous a été réservé et des dispositions prises pour
garantir le succès de cette manifestation.
Que ce sommet se
tienne dans une conjoncture internationale marquée par tant de
défis dans leur enchevêtrement effréné, voilà
qui en dit long sur l'interpénétration et le brassage des
civilisations et des cultures que se partagent les peuples des deux rives de la
Méditerranée occidentale.
Cela confirme, également, la ferme volonté qui
nous anime d'affronter conjointement et efficacement les problèmes qui
nous préoccupent tous et auxquels nous nous efforçons d'apporter
des réponses dans une démarche globale et intégrée.
Nous nous employons, en effet, à faire de notre
région un espace idéal de coopération et de bon voisinage,
deux vertus qui constituent des piliers pour le maintien de la paix, la
sécurité et la stabilité dans cette région combien
sensible du monde.
Ce sommet étant une occasion
privilégiée pour le dialogue constructif, la réalisation
d'un consensus, même partiel, sur les approches envisageables face aux
questions et problématiques d'intérêt commun, permettra
à ce Forum de s'ériger en une coalition pacifique ayant vocation
pour innover et élaborer des approches utiles et efficientes.
Cette structure pourra, alors, peser de tout son poids sur les
relations méditerranéennes et au niveau de la coopération
intensifiée avec les Etats situés sur le pourtour de l'Union
Européenne et qui n'en sont pas membres, coopération qui
s'inscrit dans le cadre des nouvelles orientations de la politique de voisinage
entre l'Union Européenne et les Etats du Sud de la
Méditerranée.
Nous nous réunissons aujourd'hui,
stimulés par les valeurs que nous avons en partage, et qui sont autant
d'atouts essentiels pour souder notre rassemblement. Nous sommes mus par la
volonté de mettre en oeuvre tous les mécanismes
nécessaires afin de donner, concrètement, le plus bel exemple qui
soit de ce que peut être une coopération régionale
intensifiée.
Partageant la même vision prospective, nous avons la
ferme volonté d'ériger notre coopération en une
expérience pionnière, et de l'inscrire dans une démarche
politique visant l'édification d'un partenariat exemplaire entre l'Union
Européenne et les Etats du Sud de la Méditerranée, et d'en
faire un riche affluent au bénéfice de tous les espaces
régionaux méditerranéens.
A cet égard, Nous
tenons à réaffirmer Notre engagement à oeuvrer pour donner
sa pleine et concrète expression à l'espace prometteur issu de la
Déclaration d'Agadir. A ce propos, le Maroc se réjouit de voir
cet espace se muer en une passerelle de coopération fluide
euro-maghrébine avec l'Afrique, afin de répondre aux attentes des
pays de ce continent qui aspirent à la stabilité et au
développement intégré dans le cadre du NEPAD, initiative
qui mérite, de la part de notre Forum, un soutien ferme et
accru.
Certes, nous attachons tous la plus haute importance aux secteurs
socio-économiques, mais alors dans quelle mesure avons-nous
conçu, en commun, des projets puisant leur force dans leur
réalisme, et pour la concrétisation desquels l'on dispose de
moyens précis et bien définis, sans avoir à attendre des
échéances méditerranéennes, telle celle
prévue pour 2010 ?
Nous sommes convaincu que nous partageons tous cette
préoccupation et que nous avons et la faculté et la
capacité de faire de ce Sommet l'amorce d'une action de planification de
projets tangibles, affranchis des contraintes référentielles et
des mécanismes ayant cours dans d'autres rassemblements.
Ce faisant, nous nous attacherons à conforter la
spécificité de cette région pétrie d'histoire,
comme aire de libre circulation des personnes et des capitaux, de
diversité culturelle et d'interaction entre les civilisations, et comme
espace de dissémination des valeurs de démocratie et de
protection de la dignité et des droits humains, valeurs sur lesquelles
nous fondons l'édification du Maroc moderne.
Telle est la voie
à emprunter si l'on veut vaincre les nombreux problèmes
inhérents à la conjoncture économique actuelle, et les
effets sociologiques pervers qui en découlent, en particulier celui de
l'immigration illégale, dont la solution passe obligatoirement par
l'éradication de ses racines qui ont pour noms la pauvreté et le
sous-développement.
D'où la nécessité pour nous d'adopter une
stratégie réaliste et globale de développement. Encore
faut-il pour cela que soient mis à la disposition des Etats de la rive
sud-ouest de la Méditerranée, les ressources requises et les
moyens technologiques nécessaires pour les aider à combler le
déficit social qu'ils accusent, et en premier lieu le chômage des
jeunes.
Conscients de la gravité de ce phénomène,
qui fait violence à la dignité humaine et qui a des effets
pervers sur nos relations de coopération et de bon voisinage, nous avons
mis en place des instances ad hoc pour les questions d'émigration et de
contrôle des frontières.
Le Maroc entend ainsi apporter sa contribution à
l'élaboration de politiques publiques efficientes pour endiguer ce
phénomène, en parfaite collaboration avec ses voisins et ses
partenaires. Il s'agit, en effet, d'infléchir la courbe de
l'émigration illégale, et de s'attaquer à ses racines
profondes et à ses incidences néfastes.
Par-delà
les considérations de proximité géographique et de
spécificité culturelle, notre forum a ceci de particulier qu'il
est constitué de deux groupes, l'un, au Nord, jouissant d'une parfaite
homogénéité socioculturelle ainsi que d'une pleine
intégration économique, tandis que le second, au Sud, aspire
encore à la réalisation de cette homogénéité
et cette intégration, par le biais de la mise en place, sur des bases
solides et pérennes, d'une Union Maghrébine forte et efficiente,
soucieuse des intérêts vitaux de ses membres, et garantissant leur
unité, leur stabilité et leur développement
durable.
La concrétisation de cette Union Maghrébine, avec
l'ensemble des mécanismes efficaces qui y sont prévus, constitue,
pour le Maroc autant que pour nos frères Maghrébins, un objectif
de la plus haute importance, en ce sens qu'elle représente un choix
stratégique pour relever les défis présents et à
venir et répondre aux attentes des peuples Maghrébins qui
aspirent à l'unité, à la complémentarité et
à l'intégration.
Pour gagner ce pari, il est
impératif que nous dépassions les obstacles qui se dressent
devant nous, notamment le conflit artificiel créé autour de
l'intégrité territoriale du Maroc, et ce en parvenant à un
règlement pacifique, négocié, consensuel et
définitif de la question, règlement s'inscrivant dans le cadre de
la légalité internationale et garantissant la
souveraineté, l'unité nationale et l'intégrité
territoriale du Royaume du Maroc.
Cette solution devrait en outre permettre aux populations de
la région de gérer leurs propres affaires régionales, dans
le cadre de la démocratie, de la stabilité et du
développement intégré, et épargner à la
région le risque de devenir un foyer de tension et de conflit. En effet,
ce litige fait peser la plus grande menace sur la sécurité de
toute la région, et constitue même un terreau fertile pour le
terrorisme, que récusent, du reste, les religions
révélées, et qui est incompatible avec les valeurs
culturelles que nous partageons.
Je suis persuadé que nos cinq partenaires
européens, auxquels nous sommes liés par des
intérêts multiples et interdépendants, appuieront cette
démarche, qui reflète notre ambition d'entretenir avec eux un
partenariat réaliste, global et intégré.
Aussi, et
eu égard à une riche tradition de coopération avec les
pays frères et amis, le Maroc n'épargnera aucun effort pour faire
de l'Union du Maghreb Arabe une réalité concrète et un
cadre pour l'émergence d'un groupe homogène, capable de se
prévaloir judicieusement de l'ensemble des potentialités et des
énergies que recèlent les peuples qui le composent, et apte
à oeuvrer, avec ses partenaires européens, en synergie, dans la
complémentarité, et dans un climat de confiance et de
sécurité.
A cet égard, certaines propositions faites à la
réunion ministérielle de Lisbonne en 2001 conservent leur
réalisme et leur pertinence. A ce propos, le Maroc est pleinement
disposé à accueillir la rencontre proposée qui sera
consacrée à l'investissement dans
notre région.
Alors que nous nous réunissons aujourd'hui,
Excellences, pour nous pencher, dans une démarche
intégrée, sur les questions économiques, sociales et
politiques qui nous préoccupent tous, et qui portent, pour ce qui
concerne la Méditerranée occidentale, sur la
sécurité, le développement et la démocratie, nous
ne pouvons perdre de vue le terrible conflit meurtrier qui fait rage dans la
zone orientale de la Méditerranée.
Aussi
réaffirmons-Nous notre position constante aux côtés du
peuple palestinien frère, pour qu'il recouvre ses droits
légitimes, en établissant son Etat indépendant, ayant pour
capitale Al-Qods Al Charif et vivant côte à côte avec l'Etat
d'Israël. De même, Nous réitérons notre attachement
à la paix et à la négociation, qui constituent l'unique
alternative viable pour mettre un terme à ce conflit et arrêter la
spirale de la violence et de la contre violence.
A cet égard, Nous engageons la communauté des
nations, et notamment le Quartet international, à faire tout ce qui est
en son pouvoir pour sortir le processus de paix de l'impasse où il est
figé, à travers la mise en oeuvre de la Feuille de Route qui, du
reste, bénéfice de notre soutien. Nous saluons, à ce
propos, les puissances internationales qui oeuvrent pour la remettre sur les
rails, et affirmons notre disponibilité constante pour prendre toute
initiative et apporter toute contribution aux démarches de bons offices,
visant à atteindre les objectifs escomptés, dans le cadre de la
légalité internationale.
Par ailleurs, Nous trouvons un
motif d'espoir de voir le peuple irakien emprunter la voie judicieuse qui va
lui permettre de prendre ses affaires en main, au plus tôt, dans le cadre
de la souveraineté nationale et de l'intégrité
territoriale de son pays. Il s'agit, en effet, de lui restituer la
capacité de jouer pleinement le rôle important qui lui revient
dans son environnement régional et au plan international, et ce dans un
climat empreint des valeurs de liberté et de démocratie
auxquelles aspire le peuple irakien
frère.
Excellences,
Nous vivons dans une époque
dominée par une mondialisation déferlante, s'appuyant sur la
circulation des capitaux, circulation dont la liberté et la
rapidité sont sans commune mesure ni avec le mouvement des personnes, ni
avec l'exploitation équitable et généralisée des
richesses. Comment donc faire de notre région, en particulier, un
modèle de synergie entre les civilisations et d'équilibre dans
les échanges entre le Nord et le Sud ?
Pour tout cela, Je recommande que les investissements
générateurs d'emplois soient acheminés vers les gens dans
leurs pays respectifs, garants de leurs droits, plutôt que ce soit les
hommes qui s'expatrient en quête d'une subsistance dans des conditions
illégales, indignes et génératrices de problèmes et
de contentieux chroniques.
Je suis certain que la difficulté de
cette équation qui nous préoccupe, au même titre, les uns
et les autres, n'a d'égale que notre conviction que sa solution n'est
aucunement hors de notre portée. Je suis également
persuadé que notre ferme volonté de construire un
Groupe 5+5 intégré et solidaire est de nature
à faire de ce projet une réalité concrète et
palpable.
Une telle entreprise ne saurait entamer la volonté qui
anime Mes chers frères et amis, Leurs Excellences, les Chefs d'Etat et
de Gouvernement, dont Je salue chaleureusement, de nouveau, les efforts
consentis pour l'aboutissement de ce projet stratégique. Je tiens
à les assurer de ma constante disponibilité pour oeuvrer, de
concert avec eux, afin de libérer les énergies créatrices
de nos peuples et d'édifier un espace méditerranéen
occidental intégré, traduisant notre pari commun de faire de la
Méditerranée, à l'Est comme à l'Ouest, et par sa
proximité géographique, un havre de paix, de tolérance et
de bon voisinage, un pôle régional efficient d'une mondialisation
à visage humain et à vocation solidaire, et un modèle de
partenariat stratégique, propre à réduire le fossé
économique et culturel entre les pays du Nord et du Sud. Wassalamou
alaikoum warahmatoullah wabarakatouh".
http://www.maroc.ma/NR/exeres/F2710769-5D6F-4577-BCEA-718BB2F138FE
RESOLUTION 1373 SUR LE TERRORISME ADOPTEE PAR LE
CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES
(New York, 28 septembre 2001)
Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant ses résolutions 1269 (1999) du 19
octobre 1999 et 1368 (2001) du 12 septembre 2001,
Réaffirmant également sa condamnation sans
équivoque des attaques terroristes commises le 11 septembre 2001
à New York, à Washington et en Pennsylvanie, et exprimant sa
détermination à prévenir tous actes de ce type,
Réaffirmant en outre que de tels actes, comme tout acte
de terrorisme international, constituent une menace à la paix et
à la sécurité internationales,
Réaffirmant le droit naturel de légitime
défense, individuelle ou collective, que consacre la Charte des Nations
unies et qui est réaffirmé dans la résolution 1368
(2001),
Réaffirmant la nécessité de lutter par
tous les moyens, conformément à la Charte des Nations unies,
contre les menaces à la paix et à la sécurité
internationales que font peser les actes de terrorisme,
Profondément préoccupé par la
multiplication, dans diverses régions du monde, des actes de terrorisme
motivés par l'intolérance ou l'extrémisme,
Demandant aux Etats de collaborer d'urgence pour
prévenir et réprimer les actes de terrorisme, notamment par une
coopération accrue et l'application intégrale des conventions
internationales relatives au terrorisme,
Considérant que les Etats se doivent de
compléter la coopération internationale en prenant des mesures
supplémentaires pour prévenir et réprimer sur leur
territoire, par tous les moyens licites, le financement et la
préparation de tout acte de terrorisme,
Réaffirmant le principe que l'Assemblée
générale a établi dans sa déclaration d'octobre
1970 (2625 XXV) et que le Conseil de sécurité a
réaffirmé dans sa résolution 1189 (1998), à savoir
que chaque Etat a le devoir de s'abstenir d'organiser et d'encourager des actes
de terrorisme sur le territoire d'un autre Etat, d'y aider ou d'y participer,
ou de tolérer sur son territoire des activités organisées
en vue de perpétrer de tels actes,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations
unies,
1. Décide que tous les Etats :
a) Préviennent et répriment le financement des
actes de terrorisme ;
b) Erigent en infraction la fourniture ou la collecte
délibérée par leurs nationaux ou sur le territoire, par
quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, de fonds que l'on
prévoit d'utiliser ou dont on sait qu'ils seront utilisés pour
perpétrer des actes de terrorisme ;
c) Gèlent sans attendre les fonds et autres avoirs
financiers ou ressources économiques des personnes qui commettent, ou
tentent de commettre, des actes de terrorisme, les facilitent ou y participent,
des entités appartenant à ces personnes ou
contrôlées, directement ou indirectement, par elles, et des
personnes et entités agissant au nom, ou sur instruction, de ces
personnes et entités, y compris les fonds provenant de biens appartenant
à ces personnes, et aux personnes et entités qui leur sont
associées, ou contrôlés, directement ou indirectement, par
elles ;
d) Interdisent à leurs nationaux ou à toute
personne ou entité se trouvant sur leur territoire de mettre des fonds,
avoirs financiers ou ressources économiques ou services financiers ou
autres services connexes à la disposition, directement ou indirectement,
de personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme,
les facilitent ou y participent, d'entités appartenant à ces
personnes et entités agissant au nom ou sur instructions de ces
personnes ;
2. Décide également que tous les Etats :
a) S'abstiennent d'apporter quelque forme d'appui que ce soit,
actif ou passif, aux entités ou personnes impliquées dans des
actes de terrorisme, notamment en réprimant le recrutement de membres de
groupes terroristes et en mettant fin à l'approvisionnement en armes de
terroristes ;
b) Prennent les mesures voulues pour empêcher que des
actes de terrorisme ne soient commis, notamment en assurant l'alerte rapide
d'autres Etats par l'échange de renseignements ;
c) Refusent de donner asile à ceux qui financent,
organisent, appuient ou commettent des actes de terrorisme ou en
recèlent les auteurs ;
d) Empêchent que ceux qui financent, organisent,
facilitent ou commettent des actes de terrorisme n'utilisent leurs territoires
respectifs pour commettre de tels actes contre d'autres Etats ou contre les
citoyens de ces Etats ;
e) Veillent à ce que toutes personnes qui participent
au financement, à l'organisation, à la préparation ou
à la perpétration d'actes de terrorisme ou qui y apportent un
appui soient traduites en justice, à ce que, outre les mesures qui
pourraient être prises contre ces personnes, ces actes de terrorisme
soient érigés en crimes graves dans la législation et la
réglementation nationales et à ce que la peine infligée
soit à la mesure de la gravité de ces actes ;
f) Se prêtent mutuellement la plus grande assistance
lors des enquêtes criminelles et autres procédures portant sur le
financement d'actes de terrorisme ou l'appui dont ces
actes ont bénéficié, y compris
l'assistance en vue de l'obtention des éléments de preuve qui
seraient en leur possession et qui seraient nécessaires à la
procédure ;
g) Empêchent les mouvements de terroristes ou de groupes
de terroristes en instituant des contrôle efficaces aux
frontières, ainsi que des contrôles lors de la délivrance
de documents d'identité et de documents de voyage et en prenant des
mesures pour empêcher la contrefaçon, la falsification ou l'usage
frauduleux de papiers d'identité et de documents de voyage ;
3. Demande à tous les Etats :
a) De trouver les moyens d'intensifier et
d'accélérer l'échange d'informations
opérationnelles, concernant en particulier les actions ou les mouvements
de terroristes ou de réseaux de terroristes, les documents de voyage
contrefaits ou falsifiés, le trafic d'armes, d'explosifs ou de
matières sensibles, l'utilisation des technologies de communication par
des groupes terroristes, et la menace que constituent les armes de destruction
massive en possession de groupes terroristes ;
b) D'échanger des renseignements conformément au
droit international et national et de coopérer sur les plans
administratif et judiciaire afin de prévenir les actes de terrorisme
;
c) De coopérer, en particulier dans le cadre d'accords
et d'arrangements bilatéraux et multilatéraux, afin de
prévenir et de réprimer les actes de terrorisme et de prendre des
mesures contre les auteurs de tels actes ;
d) De devenir dès que possible parties aux Conventions
internationales pour la répression du financement du terrorisme en date
du 9 décembre 1999 ;
e) De coopérer davantage et d'appliquer
intégralement les conventions et protocoles internationaux relatifs au
terrorisme ainsi que les résolutions 1269 (1999) et 1368 (2001) du
Conseil de sécurité ;
f) De prendre les mesures appropriées,
conformément aux dispositions pertinentes de leur législation
nationale et du droit international, y compris les normes internationales
relatives aux Droits de l'Homme, afin de s'assurer, avant d'octroyer le statut
de réfugié, que les demandeurs d'asile n'ont pas organisé
ou facilité la perpétration d'actes de terrorisme et n'y ont pas
participé ;
g) De veiller, conformément au droit international,
à ce que les auteurs ou les organisateurs d'actes de terrorisme ou ceux
qui facilitent de tels actes ne détournent pas à leur profit le
statut de réfugié, et à ce que la revendication de
motivations politiques ne soit pas considérée comme pouvant
justifier le rejet de demandes d'extradition de terroristes
présumés ;
4. Note avec préoccupation les liens étroits
existant entre le terrorisme international et la criminalité
transnationale organisée, la drogue illicite, le blanchiment d'argent,
le trafic d'armes et le transfert illégal de matières
nucléaires, chimiques, biologiques et autres présentant un danger
mortel et, à cet égard, souligne qu'il convient de renforcer la
coordination des efforts accomplis aux échelons national,
sous-régional, régional et international afin de renforcer une
action mondiale face à ce grave problème et à la lourde
menace qu'il fait peser sur la sécurité internationale ;
5. Déclare que les actes, méthodes et pratiques
du terrorisme sont contraires aux buts et aux principes de l'Organisation des
Nations unies et que le financement et l'organisation d'actes de terrorisme ou
l'incitation à de tels actes en connaissance de cause sont
également contraires aux buts et principes de l'Organisation des Nations
unies ;
6. Décide de créer, en application de l'article
28 de son Règlement intérieur provisoire, un comité du
Conseil de sécurité composé de tous les membres du Conseil
et chargé de suivre l'application de la présente
résolution avec l'aide des experts
voulus, et demande à tous les Etats de faire rapport au
Comité, 90 jours au plus tard après la date de l'adoption de la
présente résolution puis selon le calendrier qui sera
proposé par le Comité, sur les mesures qu'ils auront prises pour
donner suite à la présente résolution ;
7. Donne pour instructions au Comité de définir
ses tâches, de présenter un programme de travail 30 jours au plus
tard après l'adoption de la présente résolution et de
réfléchir à l'appui dont il aura besoin, en consultation
avec le Secrétaire général ;
8. Se déclare résolu à prendre toutes les
mesures nécessaires pour assurer la pleine application de la
présente résolution, conformément aux
responsabilités qui lui incombent en vertu de la Charte ;
9. Décide de demeurer saisi de la question./.
http://www.un.org/french/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1377(2001)
LISTE DES DOMAINES DE COOPÉRATION AVEC LES
PARTENAIRES DU DIALOGUE MÉDITERRANÉEN
1. Gestion de l'espace aérien : «
Consultations sur des questions de gestion de la circulation aérienne
dans l'optique d'une plus grande sécurité des vols et
échanges d'informations sur les procédures civilo-militaires de
contrôle de la circulation aérienne. »
2. Armements : « Participation aux
travaux du Groupe de la Conférence des Directeurs nationaux des
armements (CDNA) pour le Partenariat sur le système OTAN de codification
(NCS). Invitation des pays du DM aux activités du Groupe de la CDNA pour
le Partenariat sur les conditions de sécurité dans le transport
et le stockage des munitions et des explosifs militaires ; échanges sur
des questions relatives à la destruction des munitions et des explosifs
obsolètes ou excédentaires. »
3. Sécurité aux frontières
: « Consultations et coopération dans le domaine de la
sécurité aux frontières, notamment en ce qui concerne le
terrorisme et la criminalité organisée, y compris par le biais
d'activités de formation ainsi que de soutien technique et autre dans le
but de faciliter la surveillance des frontières pour lutter contre la
contrebande d'armes légères et de petit calibre et d'autres
activités illégales. »
4. Contre-terrorisme : « Consultations
sur le terrorisme, avec partage de données du renseignement et
réunions d'experts sur la menace terroriste et sur les mesures prises,
individuellement ou avec d'autres pays, pour faire face à cette menace.
On pourrait également envisager d'associer les Partenaires
méditerranéens aux activités prévues dans le plan
d'action du Partenariat contre le terrorisme, cas par cas. Il faudrait
envisager d'examiner les aspects « sécurité » du
développement économique et les aspects économiques de la
lutte internationale contre le terrorisme liés à la
sécurité. »
5. Politique et stratégie de défense
: Familiariser les pays intéressés avec les aspects
conceptuels de la sécurité et de la défense, avec d'autres
concepts de politique de
sécurité nationale et avec les stratégies
nationales et la politique de sécurité de l'Alliance et son
Concept stratégique.
6. Réforme de la défense et
économie de la défense : « Réforme de la
défense et économie de la défense, y compris les
meilleures pratiques en matière de gestion économique et civile
des forces armées. Ce domaine couvre l'application de la gestion des
ressources aux dépenses de défense ainsi que
l'abordabilité des dépenses de défense et la
possibilité d'en soutenir l'effort ; les conséquences de la
réforme de la défense, la reconversion du personnel militaire et
la gestion d'anciens sites militaires. Il faudrait aussi envisager de permettre
aux pays du DM de participer à certains séminaires et
conférences sur la réforme de la défense et
l'économie de la défense organisés dans le cadre du
CPEA/PPP. »
7. Activités d'information/d'ouverture
: « Organisation d'une initiative conjointe destinée
à mieux expliquer la transformation de l'OTAN et ses efforts de
coopération »
8. Efforts politiques et de défense
engagés contre la prolifération des ADM et de leurs vecteurs
: « Consultations au niveau des experts sur les efforts
politiques et militaires de lutte contre la prolifération des armes de
destruction massive (ADM). »
9. « La sécurité via la science et
la sécurité environnementale » : « Les
questions scientifiques et environnementales en rapport avec la
sécurité englobent des activités dans les domaines de la
désertification, de la sécheresse, de la gestion de l'eau et
d'autres ressources naturelles, des effets du climat sur l'agriculture, des
sciences marines en Méditerranée, des problèmes sanitaires
régionaux, des biotechnologies en agriculture, de la coopération
en matière de lutte contre la pollution de l'environnement, y compris
peut-être la protection de l'environnement, et des défis de la
société moderne. »
10. Armes légères et de petit calibre
: « Armes légères et de petit calibre (SALW), avec
des séminaires permettant le partage de données
d'expérience, des consultations et des visites d'experts, ainsi que des
activités de formation. »
11. Plans civils d'urgence (PCU) : «
Parmi les activités, figurent des séminaires et des
réunions d'experts sur les plans civils d'urgence, dans les pays de
l'OTAN comme dans ceux du DM. Il est prévu une participation à
certaines activités des bureaux et comités d'étude sur les
PCU afin de renforcer l'interaction au niveau technique entre les
ministères civils susceptibles d'intervenir dans des situations
d'urgence complexes. Ce domaine couvre également les activités
liées à la Coopération civilo-militaire (CIMIC). »
12. Gestion des crises (CRM) : « Gestion
des crises, y compris des exposés sur des exercices de gestion des
crises, les dispositions prévues par l'OTAN dans ce domaine et
l'organisation opérationnelle du Centre de situation de l'OTAN. On
pourrait aussi
envisager de permettre à tous les pays du DM de
participer à des activités choisies du Comité des
opérations du Conseil et des exercices (COEC) en rapport avec le DM.
»
13. Logistique (LOG) : « Échange
d'informations dans le domaine de la logistique axé sur les meilleurs
modèles à suivre pour les structures, les procédures et
les processus logistiques militaires permettant d'améliorer l'aptitude
des forces des pays du DM à coopérer avec celles des pays membres
de l'OTAN. Cet échange se fera également dans le cadre
d'activités spécialement choisies comme l'entraînement
à une participation et à des opérations aux
côtés d'éléments d'une force multinationale, comme
un Centre logistique interarmées multinational (MJLC) ou des
unités de soutien logistique intégré multinational (MILU);
la première phase de cet objectif sera la participation au stage OTAN
sur la logistique et au stage sur le MJLC. »
14. Services de santé (MED) : «
Échange d'informations sur la médecine militaire visant à
améliorer la protection des forces des Partenaires du Dialogue
méditerranéen, notamment dans le domaine des mesures
préventives, des systèmes de surveillance sanitaire et de la
protection liée aux NBC. »
15. Soutien météorologique (MET)
: « Échange d'informations, entre les
météorologistes des centres météorologiques
nationaux et militaires, sur les capacités météorologiques
militaires, y compris les structures organiques, les aides aux décisions
tactiques, les incidences des conditions météorologiques sur le
fonctionnement des capteurs et des armes, ainsi que sur le soutien des
opérations et des exercices dans le domaine des communications et des
données météorologiques, l'objectif étant
d'améliorer la capacité de coopération. »
16. Contacts entre militaires (MMC) : «
Contacts entre militaires au niveau des chefs d'état-major de la
défense, des états-majors et des experts pour des échanges
d'informations et de données d'expérience sur des questions de
coopération militaire dans le cadre du DM, s'agissant notamment des
opérations de soutien de la paix et d'activités connexes comme
celles visant le soutien logistique des forces des pays du DM associées
à des opérations de réponse aux crises ne relevant pas de
l'article 5 dirigées par l'OTAN, afin d'améliorer l'aptitude des
forces des pays du DM à opérer avec celles des pays membres de
l'OTAN. »
17. Océanographie militaire (OCE) :
« Rencontres entre des océanographes militaires et civils afin de
faciliter et d'élargir les échanges scientifiques et techniques
dans le domaine de l'océanographie militaire ainsi que le partage de
données rétrospectives et en temps réel sur
l'océanographie avec les pays du Dialogue méditerranéen
afin d'étendre les bases de données et la capacité de
coopération. »
18. Aspects conceptuels, de planification et
opérationnels des opérations de soutien de la paix :
« Dans le cadre des opérations de soutien de la paix, des moyens
diplomatiques, civils et militaires sont utilisés de façon
impartiale, normalement dans la poursuite des buts et les principes de la
Charte des Nations Unies, afin de rétablir et de maintenir la paix. Ce
domaine donne des orientations sur la planification, la préparation et
la conduite d'opérations de soutien de la paix, ainsi que
d'activités connexes menées par l'OTAN. »
19. Aspects opérationnels et administratifs de
la normalisation (STD) : « La normalisation se définit
comme étant l'élaboration et l'application de concepts,
doctrines, procédures et conceptions visant à
atteindre et à conserver les niveaux de compatibilité,
d'interchangeabilité ou d'identité nécessaires dans les
domaines des opérations, des procédures, du matériel, des
techniques et de l'administration, en vue de réaliser
l'interopérabilité. À cet égard, la normalisation
commence à jouer un rôle plus important s'agissant de contribuer
à améliorer l'aptitude des forces des pays du DM à
opérer avec celles des pays membres de l'OTAN. »
20. Exercices militaires et activités
d'entraînement connexes (TEX) :
« Exercices militaires et activités
d'entraînement connexes dans des domaines tels que la recherche et le
sauvetage, la sécurité maritime, l'évacuation sanitaire,
les secours humanitaires et les opérations de soutien de la paix. La
participation de Partenaires du Dialogue méditerranéen à
ces activités pourrait améliorer l'aptitude des forces de ces
pays à opérer avec celles des pays membres de l'OTAN, et donc
faciliter l'intégration, dans les forces de l'OTAN, de celles des
Partenaires méditerranéens souhaitant contribuer à des
opérations de réponse aux crises ne relevant pas de l'article 5
dirigées par l'OTAN. »
21. Formation, entraînement et doctrine
militaires (TRD) : « Formation, entraînement et doctrine
militaires, pour répondre aux impératifs opérationnels
fondamentaux, y compris l'extension des activités actuelles de
l'équipe d'instructeurs itinérants. En participant à ces
activités, les Partenaires méditerranéens se
familiariseront avec la terminologie, la doctrine et les procédures de
l'OTAN et ils pourront ainsi mieux se préparer à prendre part
à des exercices militaires et à des activités
d'entraînement connexes. Ce domaine englobe aussi les activités
organisées sous la responsabilité du Groupe OTAN
d'entraînement (NTG). »
http://www.nato.int/med-dial/2004/041208f.pdf
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES :
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direction), « le dialogue euro arabe » Waterbery
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http://www.nato.int/docu/pr/2004/p04-096f.htm
* Concept militaire de l'OTAN relatif à la défense
contre le terrorisme
http://www.nato.int/ims/docu/terrorism-f.htm
* Concept stratégique de l'alliance approuvé par
les chefs d'état et de gouvernement participant à la
réunion du Conseil De L'atlantique Nord tenue a Washington, 24 avril
1999.
http://www.nato.int/docu/pr/1999/p99-065f.htm
* Concept stratégique de l'alliance approuve par les chefs
d'état et de gouvernement participant à la réunion du
Conseil De L'atlantique Nord, Rome, les 7 et 8 novembre 1991
http://mjp.univ-perp.fr/defense/otan1991.htm
* Déclaration du Sommet de Bucarest du 3 avril 2008
http://www.nato.int/docu/pr/2008/p08-049f.html
* Déclaration du Sommet de Prague du 21 novembre 2002
http://www.nato.int/docu/pr/2002/p02-127f.htm
* Déclaration du Sommet de Riga du 28-29 nov. 2006
http://www.nato.int/docu/pr/2006/p06-150f.htm
* Initiative de coopération d'Istanbul, février
2004
http://www.nato.int/docu/comm/2004/06-istanbul/docu-cooperation-f.htm
* Plan d'action du partenariat contre le terrorisme Prague le 22
nov. 2002
http://www.nato.int/docu/fonda/b021122f.htm
* Rapport sur le plan d'action du Partenariat contre le
terrorisme Istanbul le 23 juin 2004
http://www.nato.int/docu/fonda/b040623bf.htm
* Résolution 1373 sur le terrorisme adoptée par le
conseil de sécurité des nations unies (new York, 28 septembre
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http://www.un.org/french/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1377(2001)
* Texte fondateur du dialogue méditerranéen de
l'OTAN, en date du 1ier décembre 1994.
http://www.fmes-france.net/article.php3?id_article=134
* Texte intégral du discours prononcé par SM le Roi
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* Traite De L'atlantique Nord Washington DC, le 4 avril
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Contribution de l'OTAN à la lutte contre le terrorisme
http://www.nato.int/terrorism/factsheet-fr.htm
SOMMAIRE
INTRODUCTION
............................................................................
|
5
|
PREMIERE PARTIE : Genèse et teneur du
Dialogue méditerranéen de
l'OTAN (DM)
....................................................
|
9
|
CHAPITRE I : Le contexte historique et politique de
la genèse du DM de
l'OTAN.............................................................................
|
9
|
SECTION I : Transformation et
élargissement de l'Otan avec de nouveaux concepts
stratégiques
après la fin de la guerre
froide..............................................
|
9
|
Paragraphe I- Elargissement et transformation de l'OTAN
après la fin de la guerre froide........
|
9
|
1) Elargissement de l'OTAN et ses implications sur la
sécurité européenne...........................
|
10
|
2) Transformation du rôle de l'OTAN et
établissement de nouveaux partenariats..........................
|
12
|
Paragraphe II - De nouveaux concepts stratégiques pour
l'Alliance Atlantique......................
1) Vers une conception plus large de la
sécurité..................................................................
|
14
14
|
2) Le dialogue et le partenariat comme nouvelles
modalités d'action de l'alliance.... ......................
|
15
|
SECTION II : Le bassin
méditerranéen : un espace de contact(s) et de dialogue(s)
pour la
Sécurité.......................................................................................
|
17
|
Paragraphe I - Diversité de forums de dialogue pour la
sécurité en
méditerranée....................
|
17
|
1) Initiatives de coopération lancées
avant le lancement du DM de l'Otan...................................
|
18
|
2) Initiatives de coopération lancées
après le lancement du DM de l'Otan...................................
|
20
|
Paragraphe II - Le Dialogue méditerranéen de
l'Otan.......................................................
|
22
|
1) Genèse du dialogue
...............................................................................................
|
22
|
2) Objectifs et
principes..............................................................................................
|
23
|
CHAPITRE II : la teneur du DM de l'Otan et son
évolution vers un partenariat.....
|
25
|
SECTION I : Les dimensions de coopération
entre l'Otan et les sept partenaires
méditerranéens ...............................................................................
|
25
|
Paragraphe I - Coopération politique et
pratique...............................................................
|
25
|
1) Le dialogue
politique..............................................................................................
|
25
|
2) Activités
spécifiques..............................................................................................
|
26
|
Paragraphe II - Interopérabilité et
coopération dans le domaine
militaire................................
|
28
|
1) Formation et
entrainement........................................................................................
|
28
|
2) Coopération dans le domaine
militaire.........................................................................
|
30
|
SECTION II : Le DM de l'Otan : un cadre
évolutif de coopération pour les pays
partenaires....
|
31
|
Paragraphe I - Les partenaires de l'Otan dans le cadre du
DM............................................
|
31
|
1) Le Dialogue méditerranéen : le cas
de
l'Algérie..............................................................
|
32
|
2) Le Dialogue méditerranéen : le cas
d'Israël.....................................................................
|
33
|
Paragraphe II - L'évolution du DM de l'Otan vers un
véritable partenariat..............................
|
35
|
1) Vers une institutionnalisation du DM de
l'Otan...............................................................
|
35
|
2) Etat des lieux de l'avancement de la
coopération.............................................................
|
37
|
Conclusion de la première
partie....................................................................
|
38
|
DEUXIEME PARTIE: Evolution du DM de l'OTAN après
le 11 septembre
2001 et son impact sur la
stabilisation de la région................
|
39
|
CHAPITRE I: Le renforcement du DM de l'Otan, et son
adaptation aux nouvelles
menaces............................................................................
|
39
|
SECTION I : Renforcement des activités de
coopération du DM et lancement de l'initiative
de coopération
d'Istanbul.................................................................
|
39
|
Paragraphe I - Renforcement et
intensification des activités de coopération du
DM.................
|
39
|
1) Le renforcement du Dialogue
méditerranéen..................................................................
|
40
|
2) De nouveaux domaines de
coopération.........................................................................
|
41
|
Paragraphe II - L'Initiative de
coopération d'Istanbul
(ICI)................................................
|
42
|
1) Objectifs et domaines prioritaires de
l'initiative...............................................................
|
42
|
2) Le Dialogue méditerranéen et
l'Initiative d'Istanbul: deux processus
complémentaires................
|
44
|
SECTION II : La lutte contre le
terrorisme : nouvelle priorité de l'Otan et ses
partenaires
après les attaques
du 11 septembre
2001...............................................
|
46
|
Paragraphe I - Des
réponses de l'OTAN aux attaques du11 septembre
2001..........................
|
46
|
1) La lutte contre le terrorisme, dans les politiques et
les partenariats de l'Otan..............................
|
46
|
2) L'opération «Active Endeavour»
(OAE) pour la lutte contre le terrorisme en Méditerranée
à travers le
DM de
L'Otan.......................................................................................................
|
48
|
Paragraphe II - le Maroc et le Dialogue
méditerranéen: une contribution au service de la
sécurité
régionale.................................................................................
|
49
|
1) La participation du Maroc dans le
DM...........................................................................
|
49
|
2) L'engagement du Maroc à l'opération
« Active Endeavour» (OAE) et ses
implications...............
|
51
|
CHAPITRE II : Enjeux et perspectives du DM de l'Otan
sur la région du bassin sud
de la
Méditerranée................................................................
|
52
|
SECTION I : Enjeux et réalité du
partenariat méditerranéen de
l'Otan.............................
|
52
|
Paragraphe I- Le partenariat
méditerranéen : un cadre d'expression de la puissance et de
préservation des
intérêts de l'OTAN dans la
région........................................
|
53
|
1) Le Dialogue méditerranéen : un
instrument de protéger les intérêts stratégiques des
USA en
Méditerranée.........................................................................................................
|
53
|
2) La Méditerranée : un champ de
projection de la puissance de l'alliance atlantique........................
|
54
|
Paragraphe II - Les répercussions du DM sur les pays
du bassin sud de la méditerranée............
|
56
|
1) Le DM: moyen d'intégration internationale des
pays partenaires ................ ................ .........
|
56
|
2) Un partenariat mené dans des rapports de
domination .........................................................
|
57
|
SECTION II : Evaluation et avenir du DM de
l'Otan.................................................
|
59
|
Paragraphe I - Bilan et obstacles du Dialogue
méditerranéen...............................................
|
59
|
1) Un bilan
positif......................................................................................................
|
59
|
2) Des obstacles bien
réels...........................................................................................
|
61
|
Paragraphe II - Perspectives et avenir du Dialogue
méditerranéen.........................................
|
62
|
1) La nécessaire coordination de l'Otan avec les
acteurs impliqués en
méditerranée.........................
|
62
|
2) Quel avenir pour le Dialogue
méditerranéen?........................................................................................
|
64
|
Conclusion de la deuxième
partie....................................................................
|
65
|
CONCLUSION
GENERALE................................................................................
|
66
|
ANNEXE............................................................................................................
|
68
|
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................
|
84
|
SOMMAIRE................................................................................................................
|
89
|
* 1 Basil Germond :
« De l'Atlantique à la Méditerranée vers une
réorientation de la géostratégique navale dans l'espace
euro-atlantique depuis 1989 »
http://cdlm.revues.org/document.html?id=983
* 2 Les accords de
Sykes-Picot, sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la
France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste, prévoyant le partage
du Moyen-Orient, c'est-à-dire l'espace compris entre la mer Noire, la
mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer
Caspienne entre ces puissances, à la fin de la guerre suivant le dicton
« diviser pour régner ».
* 3 NB. On utilisera
indifféremment, sauf mention spéciale, les termes alliance
atlantique et OTAN. C'est en effet une erreur, assez largement répandue,
de faire la différence au point de croire que la France, à la
suite de la décision du Général De Gaulle en 1966,
à cesser de faire partie de la seconde tout en restant membre de la
première. Or, le sigle OTAN veut dire « Organisation Du
Traité De L'atlantique Nord ». Cette organisation englobe le
conseil où siègent, suivant les circonstances, les chefs
d'états et de gouvernement, les ministres ou les ambassadeurs, le
secrétariat général et de très nombreux organes
spécialisés tels le comité économique ou le
comité scientifique où la France est naturellement
présente « à part entière ». A
côté de ces organes, mais faisant également partie de
l'organisation, sont les rouages militaires : comité des chefs
d'état-major, commandements suprêmes et subordonnés. C'est
seulement de ces structures intégrées que la France ne fait plus
partie. Mais elle entretient des missions de liaison des commandements de
Terre, Mer Et Air.
* 4 Les Etats-Unis disposent
de 7 flottes à travers le monde et dans des endroits
stratégiques, qui peuvent perçues au regard des défis qui
se posent à une puissance mondiale dans un monde globalisé. Le
port d'attache de la deuxième flotte est Norfolk en Virginie dans
l'Atlantique, la troisième flotte est stationnée à San
Diego dans le Pacifique. La Cinquième flotte est positionnée dans
le Golfe persique à AL Manama au Bahreïn, la Sixième flotte
est située en Méditerranée, son port d'attache est Gaeta
en Italie du sud, enfin la septième flotte est stationnée au
Japon.
* 5 Henri Furon
Mazoyer : « La sécurité en
Méditerranée »
http://www.oboulo.com/securite-mediterranee-22688.html
* 6 Sous la direction de
Jacques Bourrinet : « le dialogue euro arabe »
édition Economia 1979.
Claude palazzili. P-67
* 7 Antonie Sanguinetti et
Bernard Ravenel, Peuples Méditerranéens- Revue trimestrielle
avril -juin 1982, N°19 « La méditerranée entre
super puissances ». P 15 - Pp 33, 34, 35
* 8 Un «partenaire»
est un Etat entretenant des relations institutionnelles avec l'OTAN. Il faut
souligner que pour l'OTAN, ce terme s'applique uniquement aux pays du
Partenariat pour la paix (PPP), tandis que le Dialogue
méditerranéen (DM) désigne l'ensemble des Etats
adhérents situés sur le pourtour méditerranéen
(Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Jordanie, Egypte et
Israël).
* 9 La Communauté des
États indépendants (CEI) est une entité
intergouvernementale composée de 12 anciennes républiques
soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs,
les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de
personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la
collectivité des anciennes républiques soviétiques n'est
pas une organisation internationale.
* 10 Le Traite De
L'atlantique Nord voir ANNEXE
* 11 Le Partenariat pour la
Paix:
A la suite des bouleversements stratégiques de la fin
des années 80, l'OTAN s'est résolument engagée dans une
démarche d'ouverture vers ses anciens adversaires. Dès 1990, elle
leur a proposé la mise en place d'un dialogue politique et d'un
processus de coopération, dans l'optique d'instaurer la transparence et
la confiance dans l'ensemble de la région euro-atlantique. Un premier
forum de consultation et de coopération multilatérales a
été créé en Décembre 1991. En mai 1997, il a
été remplacé par le Conseil de Partenariat
euro-atlantique, qui constitue depuis le forum politique pour la
coopération entre les Alliés et les 23 pays partenaires:
l'Albanie,l'Arménie,l'Autriche,l'Azerbaïdjian,la
Bosnie-Hrezégovine,le Belarus,la Croatie,la Finlande,la
Géorgie,l'Irlande,le Kazakhstan,la Macédoine ,la Moldavie, le
Monténégro,l'Ouzbekistan,le Kirghistan,la Russie,la Serbie,la
Suède,la Suisse,le Tadikistan,le Turkmenistan et l'Ukraine.
Le Partenariat pour la Paix(PpP) a été
créé en 1994 et constitue le cadre des activités de
coopération bilatérale avec chacun des pays partenaires,
adaptées à leur situation et à leurs besoins,.Le PpP a
permis de réformer des institutions de défense des Partenaires.
Par le biais de la formation du personnel et du développement de
l'interopérabilité de leurs forces armées,le PpP permet
aux Partenaires qui le souhaitent et dont les forces sont reconnues aptes,de
contribuer aux opérations que mènent l'Alliance.
Parallèlement, l'OTAN a créé deux
relations particulières, le Conseil de l'OTAN Russie, qui vise à
définir des approches communes face aux menaces communes et le
partenariat spécifique OTAN-Ukraine qui permet la consultation politique
entre les Alliés et ce pays aux fins de favoriser la coopération
pratique dans les domaines de la défense.
* 12 El Mahjoub
Rouane : « Dialogue méditerranéen : l'OTAN
courtise les pays arabes » LE MATIN. DNES à Bruxelles |
Publié le : 20.11.2007
* 13 Déclaration du
Sommet de Bucarest du 3 avril 2008 A Consulter sur le site :
http://www.nato.int/docu/pr/2008/p08-049f.html
* 14 Article 10
Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à
accéder au Traité tout autre Etat européen susceptible de
favoriser le développement des principes du présent Traité
et de contribuer à la sécurité de la région de
l'Atlantique Nord. Tout Etat ainsi invité peut devenir partie au
Traité en déposant son instrument d'accession auprès du
gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Celui-ci informera chacune des
parties du dépôt de chaque instrument d'accession.
* 15 Sanislav.j
Kirschbaum : « la paix a-t-elle- un avenir ? L'ONU,
l'OTAN et la sécurité internationale »
Edition l'harmattan. P-164.
* 16 Nicola Cufaro
Petroni : « L'Europe en bref, paix et
sécurité ».
Centre européen de la culture /Actes Sud,
1ère édition mai. 1997. p 78
* 17 « L'OTAN au
21ème siècle »
http://www.nato.int/docu/21-cent/html_fr/21st04.html
* 18 Lionel Ponsard :
« L'élargissement de l'OTAN : entre sécurité
collective et défense collective »
http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/euro/documents/Ponsard.pdf
* 19 Le Conseil de
l'Atlantique Nord ("le Conseil") est l'organe suprême de prise de
décisions à l'OTAN. Il est composé de hauts
représentants de chaque pays membre, qui se réunissent pour
examiner des questions d'ordre politique ou opérationnel
nécessitant des décisions collectives. En d'autres termes, il
offre aux pays membres un cadre pour procéder à de larges
consultations sur tous les sujets touchant à leur
sécurité.
* 20 Nicola Cufaro Petroni.
Op. Cit. Pp 83-84
* 21 Basil Germond. Ibid.
* 22 Concept
Stratégique De L'alliance Atlantique (Rome, 1991) à consulter
sur le site :
http://mjp.univ-perp.fr/defense/otan1991.htm
* 23 Le nouveau concept
stratégique de l'OTAN, adopté au Sommet de Washington en 1999
A consulter sur le site :
http://www.nato.int/docu/pr/1999/p99-065f.htm
* 24 Rocío
Méndez Aléman : « La Sécurité
Méditerranéenne. L'OTAN est-elle la solution? »
Bourse de Recherche individuelle de l'OTAN et du CPEA.
Bruxelles, 1998-2000
http://www.nato.int/acad/fellow/98-00/mendez.pdf.
* 25 Les États que le
Ministère français des Affaires Étrangères a
appelés les PECO (Pays d'Europe centrale et orientale), au nombre de
27 :
Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie,
Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Géorgie, Hongrie,
Kazakhstan, Kirghizstan, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Moldavie,
Ouzbékistan, Pologne, République Tchèque, Roumanie,
Russie, Serbie-et-Monténégro, Slovaquie, Slovénie,
Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine. Pour mémoire :
l'Allemagne de l'Est a été très rapidement
intégrée à l'Allemagne fédérale, et la
Tchécoslovaquie s'est scindée en deux États le 31
décembre 1992.
* 26 François de
Rose : « la Troisième Guerre mondiale n'a pas eu lieu,
l'Alliance atlantique et la paix »-Culture De Paix- Desclée
De Brower, 1995 p100
* 27 Article 5
Les parties conviennent qu'une attaque armée contre
l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du
Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre
toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une
telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de
légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'
article 51 de la Charte
des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi
attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec
les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris
l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la
sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. Toute
attaque armée de cette nature et toute mesure prise en
conséquence seront immédiatement portées à la
connaissance du Conseil de Sécurité. Ces mesures prendront fin
quand le Conseil de Sécurité aura pris les mesures
nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la
sécurité internationales.
* 28 Capitaine de Vaisseau Jean
Dufourcq : « l'alliance atlantique : l'année du
cinquantenaire, de l'élargissement et du kosovo »
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001183.pdf
* 29 Mme Josette
Durrieu : « Les Développements Dans Le Grand
Moyen-Orient » Rapport de la commission politique DOCUMENT A/1894 15
juin 2005.
http://www.assembly-weu.org/fr/documents/sessions_ordinaires/rpt/2005/1894.php#P734_175701
* 30 la Déclaration
de Petersberg (Bonn, 19 juin 1992) A consulter sur le site :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-defense/declaration-conseil-ueo.shtml
* 31 Les Relations Entre L'Europe Et Le Sud De La
Méditerranée- Conclusions Du Séminaire De Lisbonne.
Rapport de la commission politique DOCUMENT A/1806 4 décembre 2002
http://www.assembly-weu.org/fr/documents/sessions_ordinaires/rpt/2002/1806.html
* 32EUROFOR/EUROMARFOR
La Déclaration de Lisbonne de l'Union de l'Europe occidentale (15
mai 1995) a entériné la décision de l'Espagne, la France
et l'Italie d'organiser une force terrestre (EUROFOR) et maritime (EUROMARFOR).
Celles-ci s'inscrivent dans le cadre des "Forces relevant de l'Union de
l'Europe occidentale" (FRUEO) et devraient renforcer les capacités
propres de l'Europe pour les opérations menées
conformément à la Déclaration de Petersberg. Le Portugal a
donné son accord pour participer à ces forces lorsque celles-ci
sont employées dans le cadre de l'UEO, sans compromettre la mission de
défense collective des Etats membres (article V UEO et article 5
OTAN).
* 33 Sous la direction de
ROBERT BUSSIERE. « L'Europe et la prévention des crises et des
conflits « le long chemin de la théorie à la
pratique » Édition l'harmattan. P. 187
Version web:
http://books.google.com/books?id=hmzfnQOJFg8C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_summary_r#PPA3,M1
* 34 Rocío
Méndez Aléman. Ibid.
* 35 Emmanuel Dupuy, et
Karim Sader : « La Politique Européenne en
Méditerranée : - Plus que le libre-échange et moins que
l'adhésion - Qu'en est il aujourd'hui ? » Un rappel des
enjeux et des limites de la coopération
http://www.cerems-travail.fr/upload/politique_europeenne_en_mediterranee_2005.pdf
* 36 M. Jean Roatta :
« Rapport Fait Au Nom De La Commission Des Affaires Etrangères
De L'assemblée Nationale Française Sur Le Projet De
Loi N° 3276 »
http://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r3664.asp
* 37 Robert Bussiere. Op.
Cit. Pp- 190-191
* 38 M. Jean Roatta.
Ibid.
* 39 Communiqué du
Sommet d'Istanbul tenue à Istanbul le 28 juin 2004 À consulter
sur le site :
http://www.nato.int/docu/pr/2004/p04-096f.htm
* 40 M'hammedi Bouzina
« L'OTAN : L'élargissement et le dialogue
méditerranéen » El Watan jeudi 6 mai 2004.
http://www.algerie-dz.com/article599.html
* 41 Robert Bussière.
Op. Cit. p. 188
* 42 Alberto Bin
« Le renforcement du Dialogue méditerranéen de
l'OTAN »
http://www.nato.int/docu/review/2003/issue1/french/art4.html
* 43 Mme Josette Durrieu.
Ibid.
* 44 Rachid Tlemçani : Prof. Relations
internationales et sécurité
« Le dialogue méditerranéen de l'OTAN : mission, bilan
et perspectives »
http://fsadz.org/content.php?artID=462&op=3
* 45 Discours du
Secrétaire général de l'OTAN, Jaap De Hoop Scheffer
à Alger
http://www.nato.int/docu/speech/2004/s041125a.htm
* 46 Le Secrétariat
international. Le Conseil est présidé par le secrétaire
général de l'OTAN, personnalité de haut rang
désigné par les pays membres. Le secrétaire
général dirige le secrétariat international,
composé de ressortissants des pays membres, qui est chargé
d'appuyer les travaux du Conseil et de ses comités
subordonnés.
* 47 JETTE NORDAM :
Chef de la section Affaires multilatérales et régionales, des
affaires politiques de l'OTAN « Le dialogue
méditerranéen: dissiper les malentendus et établir la
confiance »
http://www.mzv.cz/wwwo/default.asp?id=14296&ido=9646&idj=18&amb=9
* 48 Liste des domaines de
coopération avec les partenaires du dialogue
méditerranéen. Voir ANNEXE
Pour plus de détails sur le programme de travail, voir
l'onglet : programme de travail dans le site officiel :
http://www.nato.int/med-dial/home-fr.htm
* 49 Revue de l'OTAN
numéro spéciale n°04 juillet- août 1997. p. 28-29
http://www.nato.int/docu/rev-pdf/fra/9704-fr.pdf
* 50 Mohamed Kadry
Said : « Une évaluation du Dialogue
méditerranéen de l'OTAN »
http://www.nato.int/docu/review/2004/issue1/french/art4.html
* 51 . En plus de ses
partenariats officiels (Le Conseil de partenariat euro-atlantique, le
Partenariat pour la paix, le Dialogue méditerranéen et
l'Initiative de coopération d'Istanbul.), l'OTAN coopère avec
tout un ensemble de pays qui ne font pas partie de ces structures. Ces pays
dits de contact partagent avec l'Alliance les mêmes grandes valeurs et
les mêmes préoccupations stratégiques. L'Australie, le
Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande comptent parmi les
pays de contact.
* 52 Entraînement et formation
Comment cela se traduit-il dans la pratique ?
À quand remonte la formation et quelle a été son
évolution ?
http://www.nato-otan.org/issues/education_and_training/evolve-f.html
* 53 Déclaration du
Sommet de Riga (Lettonie) du 28 et 29 novembre 2006 A consulter sur le
site :
http://www.nato.int/docu/pr/2006/p06-150f.htm
* 54 L'initiative de
Coopération d'Istanbul (ICI) : Dans une perspective identique
à la Broader Middle East and North Africa Initiative lancée par
l'Administration Bush en février 2004, l'Otan a souhaité
intégrer au DM des pays de la région Moyen-orientale. Face aux
inquiétudes des partenaires méditerranéens, une nouvelle
offre de coopération bilatérale distincte du DM a
été proposée aux Etats du Conseil de Coopération du
Golfe (CCG) lors du Sommet d'Istanbul (28 juin 2004), et elle est
destinée à s'ouvrir à l'ensemble des pays de la
région qui souhaiteraient y participer.
* 55 Entraînement et formation. À quand
remonte la formation et quelle a été son évolution ?
http://www.nato-otan.org/issues/education_and_training/evolve-f.html
* 56 M. Jean
Roatta. Ibid.
* 57 Mohammed Kadry Said.
Ibid.
* 58 Najlae Naaoumi
« L'Otan en Méditerranée : Une coopération
à la carte »
http://www.nato.int/med-dial/articles/french/2007/070525_fr_Morocco_leconomiste1.pdf
* 59 Le Dialogue
Méditerranéen
http://www.nato.int/docu/comm/2004/06-istanbul/press-kit/011-f.pdf
* 60 Najlae Naaoumi. Ibid.
* 61 Fayçal
Oukaci : « L'Algérie un élément actif de
l'Otan » L'Expression, 18 décembre 2005
http://www.algeria-watch.de/fr/article/mil/otan/elmt_actif.htm
* 62 Mohamed Nadjib AMARA
« Les Options Stratégiques De L'Algérie A Travers La
Perception De Sa Sécurité En
Méditerranée »
http://www.ndc.nato.int/download/publications/amara.pdf
* 63 Bernard Ravenel.
« Méditerranée Le Nord contre le
Sud ? » Édition l'harmattan. Pp 151-152
* 64
Julie
Decroix. « Israël Dans L'OTAN, Une Union Irrésistible
? »
http://meria.idc.ac.il/journal_fr/2007/issue1/jv2no1a4.html
* 65 Rachid El
Houdaïgui : « L'Opération Active Endeavour Et Son
Impact Sur Le Dialogue Méditerranéen De L'OTAN »
Edité par : Jean Dufourcq et Carlo Finizio Rome, Juin 2007
http://www.ndc.nato.int/download/publications/op_22.pdf
* 66 La déclaration
du sommet de Prague du 21 novembre 2002 A consulter sur le site :
http://www.nato.int/docu/pr/2002/p02-127f.htm
* 67 T. HOCINE :
« Les relations entre l'Algérie et l'OTAN s'intensifient du
dialogue au partenariat » El Watan,
2 Juin 2005
http://www.algeria-watch.org/fr/article/mil/otan/partenariat.htm
* 68 Sur le modèle du
"SOFA du PPP", qui veut dire : la Convention entre les Etats parties au
Traité de
L'Atlantique Nord et les autres Etats participant au
Partenariat pour la paix sur le statut de leurs forces,
* 69 Halim Benattallah, Ambassadeur D'Algérie
A Bruxelles : « La Coopération entre l'Algérie et
l'OTAN: évaluation et perspectives » Le Quotidien d'Oran, 10
novembre 2005
http://www.algeria-watch.org/fr/article/mil/otan/cooperation.htm
* 70 T.Hocine. Ibid
* 71 Le "SHAPE", signifie
le Grand quartier général des puissances alliées en
Europe;
* 72 L'état-major
militaire international, composé de personnels militaires
détachés par les pays membres, seconde le comité
militaire. Il est chargé de dresser des plans, d'effectuer des
évaluations et de recommander une doctrine au sujet des questions
militaires soumises au comité militaire pour examen.
* 73 PAP-P. Plan d'action du
partenariat contre le terrorisme. Consultable sur le site :
http://www.nato.int/docu/fonda/b021122f.htm
Voir notamment : Rapport sur le plan d'action du
Partenariat contre le terrorisme Istanbul le 23 juin 2004
http://www.nato.int/docu/fonda/b040623bf.htm
* 74 Halim Benattallah.
Ibid.
* 75 Renforcement du
dialogue méditerranéen avec établissement d'un inventaire
des domaines de coopération possibles. A consulter sur le site
officiel :
http://www.nato.int/med-dial/upgrading-f.htm
* 76 Le Conseil de
partenariat euro-atlantique (CPEA)- qui remplace en 1997 le COCONA-
réunit les 26 pays membres et les 23 pays partenaires de l'OTAN(Albania,
Armenia, Austria, Azerbaijan, Belarus, Bosnia and Herzegovina, Croatia,
Finland, Georgia, Ireland, Kazakhstan, Kyrghyz Republic, Moldova, Montenegro
Russia, Serbia, Sweden, Switzerland, the former Yugoslav Republic of Macedonia,
Tajikistan, Turkmenistan, Ukraine, Uzbekistan) au sein d'une instance qui leur
permet de dialoguer et de se consulter sur des questions politiques et de
sécurité. Le CPEA fournit un cadre politique
général à la coopération entre l'OTAN et les pays
partenaires ainsi qu'aux relations bilatérales qu'entretient l'OTAN avec
chaque pays partenaire au sein du programme du Partenariat pour la paix.
* 77 Abderrahmane Mebtoul,
et Youcef Ikhleff : « L'Armée nationale populaire face
à la problématique de la défense et de la
sécurité en Méditerranée » Le Jeune
Indépendant, 30 juillet 2007
* 78 Ibid.
* 79 Le Groupe des huit (G8)
est un groupe de discussion et de partenariat économique de huit
pays parmi les plus puissants
économiquement du monde : les
États-Unis,
le
Japon, l'
Allemagne, le
Royaume-Uni, la
France, l'
Italie, le
Canada, et la
Russie. Ensemble, les pays du
G8 représentent 66,5% de
l'économie
mondiale.
* 80 Initiative de coopération d'Istanbul
(ICI), S'ouvrir au Moyen-Orient élargi
http://www.nato.int/issues/ici/index-f.html
* 81 Les partenariats
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/otan/partenariat.shtml
* 82 Dialogue
méditerranéen de l'OTAN et Initiative de coopération
d'Istanbul
http://www.nato.int/med-dial/qa-fr.htm
* 83 M. Jean Fournet,
ingénieur général de l'armement, secrétaire
général adjoint de l'OTAN, chargé de la diplomatie
publique
* 84 La « Feuille
de route » (traduction abusive de road map) a été
adoptée par le Quartette diplomatique réuni le 30 avril 2003
comme une proposition pour mettre un terme au conflit
israélo-palestinien.
Le Quartette (ou Quatuor) était composé de
l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, des
États-Unis d'Amérique et de la Fédération de
Russie.
La Feuille de route était destinée à
aboutir, par étapes, à un règlement permanent du conflit
israélo-palestinien, sur la base du principe de l'existence de deux
États.
* 85 Ghania Oukazi :
« L Algérie représentée par Guenaïzia
en Italie » Le Quotidien d'Oran, 30 janvier 2006.
http://www.algeria-watch.org/fr/article/mil/otan/guenaizia_italie.htm
* 86 Conférence de
presse de Jaap de Hoop Scheffer suivant la réunion des ministres des
affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles, le 9
février 2005
www.nato.int/docu/speech/2005/s050209a.htm
* 87 Le conseil de
sécurité des NU, Résolution 1373 voir ANNEXE
http://www.un.org/french/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1377(2001)
* 88 Concept militaire de
l'OTAN relatif à la défense contre le terrorisme à
consulter sur le site :
http://www.nato.int/ims/docu/terrorism-f.htm
* 89 Julie Decroix :
« Israël dans l'OTAN, une union
irrésistible ? » le 03/05/2006
http://www.afidora.com/content/view/312/61/
* 90 11 Septembre - 18 mois
après. Contribution de l'OTAN à la lutte contre le
terrorisme
http://www.nato.int/terrorism/factsheet-fr.htm
* 91Taoufik Marrakchi :
« Le Maroc Et Le Dialogue Méditerranéen: Une
Contribution Au Service De La Sécurité
Régionale »
http://www.ndc.nato.int/download/publications/marrakchi.pdf
* 92 Rachid El
Houdaïgui. Ibid.
* 93 Mustapha Sehimi :
« Mobilisation contre le terrorisme »
http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_694/html_694/mobilisa.html
* 94 Les Jeux Olympiques
(appelés aussi les JO ou les Jeux) sont un ensemble de
compétitions sportives mondiales organisées tous les quatre ans
(une olympiade est une période de quatre ans).
* 95 Les Jeux paralympiques
réunissent des athlètes handicapés de tous pays pour des
épreuves handisports. Y participent des athlètes
handicapés physiques ou visuels (amputés, aveugles, infirmes
moteurs, cérébraux ou en fauteuil roulant, ou tout autre
handicap).
* 96 Rachid El
Houdaïgui. Ibid.
* 97 Une Partie du Texte
intégral du discours prononcé par : SM le Roi Mohammed VI
à l'ouverture du Sommet du Forum 5+5 (Tunis, 5 janvier 2004) Voir
texte intégral à L'ANNEXE
* 98 Taoufik Marrakchi
Ibid.
* 99 Active Endeavour: le
Maroc adhère à l'opération en Méditerranée
(Otan)
BRUXELLES, 3 juin 2008 - source : RIA Novosti.
http://fr.rian.ru/world/20080603/109127696.html
* 100 Rachid el Houdaigui.
Ibid.
* 101 Bernard Ravenel op.
cit. pp 142-143-144
* 102 Les pays Sud
Méditerranéens dans la stratégie de l'OTAN
http://www.nato.int/acad/fellow/99-01/sahli.pdf
* 103 Rachid El
Houdaïgui. Ibid.
* 104 Les Etats-Unis
disposent d'un amiral américain à la tête de la
VIème flotte et celle du commandement sud de l'alliance atlantique en
Méditerranée.
* 105 Bernard Ravenel
op. cit. pp 142-143-144
* 106 Le Pentagone est un
bâtiment qui se trouve à Arlington (Virginie), près de
Washington, D.C., la capitale fédérale des États-Unis
d'Amérique. Cet édifice abrite le département de la
Défense des États-Unis. Plus de 26 000 personnes y
travaillent, parmi lesquelles des civils et des militaires. On lui donne ce nom
en raison de sa forme de pentagone.
* 107 Les pays Sud
Méditerranéens dans la stratégie de l'OTAN
http://www.nato.int/acad/fellow/99-01/sahli.pdf
* 108 Le concept
d'« Etat voyou », synonyme d'Etat
« paria » ou « hors-la-loi », occupe
depuis la fin de la guerre froide une place de premier ordre dans la politique
étrangère américaine - et dans celle d'autres membres de
la communauté internationale. Traduction de l'américain
« Rogue State », il désigne de manière
générale un Etat en rupture de ban avec les règles de la
vie internationale. Il est à cet égard le siège de
nombreuses critiques, aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'étranger.
Mais il n'est pas sans lien avec l'idée même de la
sécurité collective.
* 109 Jean marie
Crouzatier : « géopolitique de la
méditerranée » Collection Espaces
Méditerranéens
Editions Publisud, 1988, pp 74-75
* 110 Rachid el Houdaigui.
Ibid.
* 111 Ibid.
* 112Ronald D.Asmus, F.Stephen Larrabee, et Ian O.
Lesser : « La sécurité dans le bassin
méditerranéen: nouveaux défis et nouvelles
tâches »
http://www.nato.int/docu/revue/1996/9603-06.htm
* 113 Sous la direction de
Jacques Bourrinet. Op. Cit. John Waterbery. P-25
* 114Rashid Khashana :
« L'OTAN et l'Afrique du Nord » . Al-Hayat Le 15
septembre 2003
http://www.csotan.org/textes/texte.php?type=articles&art_id=83
* 115 Traduit en
français par endiguement. Le containment fut la base de la doctrine de
Truman, elle visait durant la guerre froide à empêcher toute
nouvelle extension de la zone d'influence soviétique au-delà de
ses limites atteintes en 1947
* 116 Sous La Direction De
Habib El Malki : « La méditerranée en questions,
conflits et interdépendances. (La méditerranée :
fracture probable, rencontre possible -EDGARD PISANI). EDITIONS CNRS PARIS.
Pp. 74-75
* 117 Pierre Razoux,
« l'OTAN à la croisée des chemins»
RESEARCH PAPER Research Division - NATO Defense College,
Rome - No. 35 - Avril 2008
http://www.ndc.nato.int/download/publications/rp_35fr.pdf
* 118 Mohamed Kadry Said.
Ibid.
* 119 Thierry Gauroy :
« Marine Et Dialogue Méditerranéen De L'alliance
Atlantique Et De L'union Européenne »
Le 19 mai 2007
http://presidentacoram67.free.fr/nouvellepage2.htm
* 120 Professeur Amine
Ait-Chaalal «Le Partenariat Euro-Mediterraneen, Dix ans après, quel
bilan politique ? »
http://www.strategicsinternational.com/8_chaalal.pdf
* 121 Mohamed Kadry Said.
Ibid.
* 122 Pierre Razoux.
Ibid.
* 123
Déclaration du Sommet de Bucarest du 3 avril 2008 A Consulter sur le
site :
http://www.nato.int/docu/pr/2008/p08-049f.html
* 124 Mohamed Kadry Said.
Ibid.
* 125 Pierre Razoux. Ibid.
* 126 Mohamed Nadjib AMARA.
Ibid.
* 127 Alberto Bin. ibid
* 128 (Réunion
informelle des ministres de la Défense des pays de l'OTAN,
Séville, Espagne, 8 - 9 février 2007)
* 129
« Partenariat comme élément de sécurité
et de progrès » De l'envoyé spécial Tahar
Mohamed Al Anouar EL MOUDJAHID (Réunion informelle des ministres de la
Défense des pays de l'OTAN, Séville, Espagne, 8 - 9
février 2007)
http://www.nato.int/med-dial/articles/french/2007/070210_fr_algeria_elmoudjahid.pdf
* 130 Anthony Cordesman
« la sécurité en Occident et le Grand
Moyen-Orient »
http://usinfo.state.gov/journals/itps/0604/ijpf/frcordes.htm
* 131 Mare Nostrum (Romain)
est une expression latine qui traduite littéralement signifie notre mer
en évoquant le bassin Méditerranéen.
* 132 Habib El Malki. Op.
Cit, pp : 165-166-167
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