La diplomatie congolaise comme instrument du développement socio-économique de la RDC( Télécharger le fichier original )par Eric KALONZO KALUBI Université de Kinshasa - Gradué en relations internationales 2007 |
SECTION 2 : LES PARTENAIRES DE LA DIPLOMATIE CONGOLAISE DANS LA REALISATION DES CINQ CHANTIERS DE LA REPUBLIQUEPour le début de son mandat, le Président de la République s'est fixé cinq chantiers prioritaires. Le cinq chantiers qui est en effet une vision de développement intégrée de la RDC, constitue le socle sur lequel est basé le programme du Gouvernement de la troisième République pour sortir le pays du marasme économique dans lequel il se trouve. Il s'agit des travaux indispensables afin de restaurer l'autorité de l'Etat, de rétablir la sécurité et maintenir la paix et renouer avec la croissance économique. Ils sont notamment basé sur82(*) : 1. Infrastructure de transport ; 2. Eau et électricité ; 3. Eduction ; 4. Santé et ; 5. Emploi. §1. La ChineLa Chine déjà lors du Forum sur Chine-Afrique en 2006 à Pékin, à travers son Gouvernement a décidé de matérialiser les huit résolutions du Forum, entre autres, soutenir et renforcer les efforts de coopération pragmatique, de reconstruction et de développement des Etats Africains. Ceci explique la démarche de la Chine qui cherche par tous les moyens à maintenir son rythme de croissance. D'où la multiplication des stratégies à l'échelle planétaire pour arracher des partenariats prometteurs. Et l'Afrique est ce terrain de prédiction qu'a choisi la Chine pour réussir son coup. Celui bien sûr de damer les pions à un occident « trop philosophique » et plus qu'hésitant surs ses choix d'aide au développement83(*). Quand il faut parler coopération, la Chine ne va pas par quatre chemins, elle sait que l'Afrique veut se relever, mais manque cruellement de moyens financiers nécessaires pour soutenir un tel défit. Face à un partenaire en difficulté, la chine opte donc pour le concret, peu importe l'existence des pesanteurs comme celles souvent brandies par l'occident pour conditionner son aide c'est-à-dire la démocratie, le respect des droits de l'homme et la bonne gouvernance84(*). On peut compter plusieurs années déjà depuis que la RDC a commencée à sombrer dans l'abîme plusieurs groupe des bailleurs de fonds ont attendu trop longtemps pour s'exhiber. L'exemple le plus éloquent est le faible soutien apporté au PMURR. Pour tant, ce programme avait été voulu comme un symbole fort du retour des bailleurs de fonds en RDC et de leur souci d'aider le pays à se reconstruire. Pour un coût global estimé au départ à 1,74 milliard d'USD, seule une partie, soit 454 millions d'USD, a été déboursée par la Banque Mondiale. Les autres observent et attendent que la RDC remplissent toutes les conditions et fassent preuve de démocratie et de bonne gouvernance pour enfin intervenir. Six ans sont déjà passés85(*). Or dans un monde où les Etats s'unissent pour bâtir des grands ensembles de sécurité et de coopération, la RDC ne peut plus désespérément attendre pour harmoniser ses cartes diplomatiques de coopération, les meilleures qui puissent répondre à son choix de la diplomatie de paix et du développement pour la reconstruction Nationale. Face au défi que s'est donné le Président de la République, consigné dans les cinq chantiers de la République ; le Gouvernement de la RDC tout en demeurant passif avec ses autres partenaires, a aussi choisi l'option d'une ouverture prudente vers les autres partenaires dont la Chine. Cette option revient tout simplement à coopérer sans se perdre dans les autres en demeurant partenaire passif. L'envol de ce partenariat économique est estimé par la signature d'un important accord de partenariat entre la RDC et la Chine estimé à au moins 6 milliards de dollars us. En effet, il s'agit d'accords de troc, diminuant au maximum la circulation d'argent (ou d'enveloppes) : deux entreprises chinoises, CREC (China Railway Engineering Cooporation, 100.000 travailleurs) et Sino hydro (60.000 employés) se sont engagées à construire, entre autres 3.000km de routes, autant de voies de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits, 145 centres de santé, 4 universités. La valeur de ces infrastructures est estimée à 6,5 milliards de dollars, les contreparties congolaises s'élèvent à l'exploitation de 10 millions de tonnes de cuivre, (ce qui donnera 6,5 millions de tonnes de cuivre raffiné) 200.000 tonnes de cobalt, 372 tonnes d'or. La valeur de ces biens exportés, au prix actuel, est estimée à 3 milliards de dollars us. Un premier prêt chinois (2milliars de dollars us) permettra de moderniser l'appareil minier afin d'entamer l'exploitation. Un deuxième prêt sera affecté au financement des travaux d'infrastructures. Le total de ces prêts consentis par l'Exim Bank of China atteint 8,5 milliards mais ce montant pourrait encore augmenter86(*). Il sied de constater que le Gouvernement Congolais joue réellement à la théorie des jeux. Il a choisi de s'appuyer à la stratégie d'un jeu à somme non nulle où chaque partie tire un gain. Et cela en se fondant sur un certain nombre de principes, notamment permettre aux deux partie de gagner, faire en sorte que tous projets à exécuter par les entreprises chinoises et congolaises soient porteurs d'emplois pour les Congolais87(*). Ces contrats ne sont assortis d'aucune conditionnalité de gouvernance, de respect des droits de l'homme ou de l'environnement, mais de par cet état de fait un onde de choc n'a pas tardé à retentir dans le milieux occidentaux à travers plusieurs dénonciations des partenaires traditionnels, notamment le FMI qui dénonce le risque de dérapage du cadre macro économique c'est-à-dire de corruption et de non transparence ainsi que sur les effets d'entraînement sur le poids de la dette extérieure de la RDC. L'heure est donc pour nous d'éveiller l'attention de la partie Congolaise, à respecter sa part de responsabilité, à assurer ses engagements, pour enfin rejoindre les exigences de l'occident sur la bonne gouvernance, ainsi nous pourrions espérer à un changement de mentalité dans le Chef des Congolais. * 82 Document cadre de partenariat France-RDC-DCP (2007-2011), op. Cit., p.5 * 83 Freddy MONSA I.D., & Faustin KUDIESA, « le big-bang chinois. Un nouvel ordre économique en gestation en RDC », in journal le potentiel, n°2804, du 20 septembre 2007, p.p.3-4 * 84 Idem, P.5 * 85 Freddy MONSA I.D., & Faustin KUDIESA, op. Cit., p.4 * 86 Anversois Stephan Maryse, « le contrat Chinois en RDC, l'impérialisme rouge en marche », in annuaire des grands lacs, université d'Anvers 2008, p.1. Étude publiée sur http://www.bilatérals.org * 87 Freddy MONSA I.D., & Faustin KUDIESA, Op. Cit., p.5 |
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