proactif
II.2.2.1. Traitement médiatique
Les journalistes sont dans l'ensemble animés de
diffuser premier les informations ; ceci en temps de paix ou de crise. Mais ces
médias répondent
tous à un besoin économique ; un besoin le
poussant de fois à brûler les étapes. Il est vrai que la
collecte, le traitement et la diffusion de l'information doivent se
dérouler rapidement pour enfin permettre que les médias soient
compétitifs.
Cette exigence économique engendre quelque fois des
dérapages ; une légèreté s'installe au fief des
journalistes, quant au traitement des nouvelles, l'information n'est pas
recoupées, même pas vérifiées, les discours
officiels sont souvent repris tel quels dans les colonnes des journaux,
même au cours du journal parlé et les conflits sont
présentés de manière simplifiées par manque de
connaissance de leurs causes profondes. Dans ses enseignements, le professeur
BIYOYA a toujours ému le voeu d'apprendre aux journalistes la
géostratégie le permettant ainsi de cerner les causes
réelles des
différents conflits qui sont fréquent dans la
société » (1).
II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter
Le journalisme pour la paix ne s'exerce pas de même
façon que le journalisme traditionnel. Ainsi lorsque le journaliste
s'engage à utiliser ses armes, sa plume, son micro ou camera dans le
désir de promouvoir la paix ; il est censé à
acquérir des attitudes particulières dans les expressions. Le
choix de mots doit se faire avec vigilance. Karle Manoff et Lynch ont
énuméré un certain nombre des vocabulaires auxquels les
journalistes arrivent à employer abusivement ; certains même de
façon inappropriée peuvent générer des
conséquences parfois malencontreuses. Les voici par exemple :
Génocide : (de son étymologie,
Geno : race) extermination (anéantissement) d'un groupe ethnique, social
ou religieux. Ce terme est souvent mal employé dans plusieurs reportages
des guerres. Le fait consisterait-il réellement à une action
visant à exterminer toutes les composantes d'un groupe ? Ce
la nous apparaît difficile.
Décimer : (de decim, dix)
réduire à sa dixième taille originelle.
Assassinat : meurtre
prémédité, ce mot est trop souvent emprunté par les
professionnels, des médias dans leurs articles sans qu'il ait dans le
fait constaté une notion de préméditation.
Massacrer : (du latin : macecre,
abattoir, à la fin du XVI e siècle)
l'action de tuer délibérément des victimes sans
défenses ou désarmer. Les victimes étaient-elles
réellement sans défense ou s'agit-il de morts au combat ?
Systématique : (le cas dans le viol
systématique) ce mot veut exprimer ce qui est intégré dans
un système, qui procède avec méthode dans un ordre
défini, avec un objectif déterminé, alors on doit se
demander si vraiment l'action est commise délibérément,
organisée selon un modèle, ou c'était un nombre d'incident
similaires, regrettables, mais indispensables des uns des autres.
Hormis le choix de mots, Lynch et Mc Goldrick,
préconisent que le journaliste doit aussi faire attention à
l'utilisation scrupuleuse des adjectifs comme : vicieux, cruel, brutal,
barbare. Il revient souvent d'un camp qui qualifie les actes
perpétrés par l'autre. En les utilisant, le journaliste
s'identifie et se situe de ce côté. Cela justifierait par ailleurs
une escalade à la violence. Il en est de même, poursuivent ces
deux théoriciens avec des termes : terroriste, extrémiste,
fanatique, fondamentaliste, donnant implicitement l'idée d'une personne
irraisonnable et donc impropre à la négociation. Le mieux serait
de
désigner chaque groupe par le nom qu'il se donne, soit
encore être précis dans les discriminations (1).
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