EPIGRAPHES
Quand il est conforme aux normes professionnelles, les
medias nouveaux ont en soit une influence positive sur la résolution
des conflits et la consolidation de la paix.
Centre Trudeau pour Paece and conflict de
l'universitéde Toronto 2002
« En bout de ligne ? Les journalistes arbitrent
s'ils entendent ou non »
Ross Howard
A vous mes parents
AVANT PROPOS
L'étude sur le rôle des medias dans la
résolution des conflits du point de l'opérationnalité
concrète des medias dits pour la paix en RDC, m'est apparue comme champ
de recherche depuis plus de trois ans. Cela serait même un thème
sur lequel, je comptais rédiger mon travail de fin de cycle en sciences
de l'information et de la communication de l'université de Kinshasa.
Par manque des données sures pour matérialiser
ce travail, j'ai faiblit devant l'ampleur du sujet. Mais grâce aux
encouragements des professeur Annick DUBIED de l'université de
Genève et Marie Soleil FRERE de l'Université Libre de Bruxelles,
nous avons eu le courage d'orienter nos recherches sur ce thème qui fait
aujourd'hui le détail de ce travail de fin d'études dont nous
sommes fier de soutenir.
Qu'ils trouvent enfin dans ce travail rédigé
l'expression de ma gratitude et de mon respect.
Je dois aussi beaucoup au professeur Fulgence MUNGENGA qui a
dirigé la rédaction de ce travail. L'amical inter porté
par lui dans mes laborieuses recherches m'a offert un réconfort dont je
tiens à souligner toute la valeur et pour lequel je lui exprime toute ma
reconnaissance.
Au collectif des professeurs du département des
sciences de l'information et de la communication de
université de Kinshasa car, grâces aux enseignements
que vous m'avez donnés, je suis arrivé à faire ce travail.
Daigne trouver ici ma profonde gratitude.
Des multiples recherches m'ont conduit dans des organes de
presse congolais qui m'on toujours témoigné un accueil le plus
sympathique. Mes remerciements s'adressent à Isidore KABONGO
directeur de programmes de la RTNC/ Radio, à Erick
AMBAGO rédacteur en chef de Top Congo Fm, à Bijou IDI responsable
du service des reportages de Digital Congo. Les renseignements obtenus
grâce à leurs complaisances ainsi que les recherches faites dans
leurs directions m'ont permis d'envisager une bonne critique de
l'opérationnalité concrète des medias pour la paix et de
réfléchir sur la valeur et l'impotence des medias pour la paix
Congo.
Mes recherches dans différentes bibliothèques de
la ville de Kinshasa et aux différents organes de presse dont je viens
de citer ci haut ont été facilité par appuis
particulièrement cordiale que j'ai trouvé au près de
Jacques ILUNGA Hopeny, et de Prince BINTENE Masosa avocat au barreau de
Kinshasa Gombe.
A toi Falonne BOPETE, ton apport n'a pas été
moindre dans la rédaction de cet oeuvre
d'esprit. Nous reconnaissons dans ces lignes ta prouesse et ta
juste valeur.
A tous mes frères, soeurs et amis(es). J'ai conscience
des oublis combien, trop nombreux, que je commets. Que tous ceux qui, de
près ou de loin m'ont aidé dans la rédaction de ce travail
longuement poursuivi, veuillent bien trouver ici le témoignage de mes
sentiments de chaleureuses reconnaissances.
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
« Les medias ne peuvent pas rester neutres face aux
enjeux de la paix ». Cette affirmation est le principe de base d'une
théorie du journalisme relativement nouvelle : le journalisme de
paix. Tout comme d'autres ont utilisé le journalisme dans un but de
développement des nations du tiers-monde (journalisme de
développement), certaines ONG's utilisent aujourd'hui les concepts du
journalisme de paix pour essayer d'atténuer les haines dans les pays qui
sont ou ont été le théâtre de violences et de
conflits.
Le journaliste peut-il mettre sa plume au service d'une paix
durable ? Doit-il diriger sciemment ses productions pour oeuvrer à une
cohabitation pacifique ? Certains le revendiquent haut et fort et des
initiatives allant dans ce sens ont foisonné dans divers endroits du
globe, en réponse à des situations tout
aussi diverses. D'autres brandissent les principes
d'objectivité et de neutralité en étendard pour rejeter
l'idée en bloc. Les débats entre partisans et détracteurs
du journalisme de paix - ou journalisme proactif - sont souvent
passionnés, parfois constructifs. C'est cette faculté qu'a la
théorie du journalisme de paix d'engendrer des controverses chez les
professionnels des médias qui nous a poussés à choisir
celle-ci comme objet d'étude de ce mémoire.
Robert Manoff dans ses recherches axées sur le
rôle potentiel des medias dans la prévention et la gestion des
conflits, a de ce fait fixé l'intérêt de ces recherches sur
l'intersection des conflits et des medias ; nous constatons que ces
études nous offrent une leçon sur la responsabilité des
medias aussi bien de l'ensemble des pratiques sociales en abordant ces
violences et conflits d'une manière positive.
Lorsque nous nous basons à examiner la théorie
sur la résolution des conflits et la pratique journalistique responsable
envisageant la paix, nous arrivons rapidement à déceler un
certain nombre des responsabilités ou rôles des medias. Ces
derniers peuvent de ce fait, faire objet d'un fondement théorique et
pratique approfondie dans la résolution des conflits. « Le
processus par lequel cela pourrait se faire est celui d'une invention dans
laquelle la spontanéité peut coordonner » (1). Le
journaliste luimême est un produit de ce processus pendant son
carrière ainsi, par contre il semble inconcevable de croire que
l'histoire de medias pourrait prendre fin et qu'ils ne pourraient toute fois
initier des reflexes sociaux afin de relever ce défi que connait notre
environnement ; celui des conflits et violence sociale.
Les actions humanitaires dans les conflits ou dans les
environnements violents et
(1) R. MANOFF, Jeux de rôles : les
rôle potentiel des medias dans la prévention des conflit et la
gestion , Track two, université de Cape town,1998, pp12
instables ont radicalement changé. Devenant de plus en
plus complexe, elles nécessitent des nouveaux paradigmes et laissent une
porte ouverte à des nouveaux types des programmes. L'accent sera tout
d'abord mis ici sur la pratique du journalisme pour la paix en RDC qui
s'avère important pour prévenir et résoudre les violences
qui ont ébranlés les tissus sociaux du pays.
Les conflits constatés au Congo causés par des
divers phénomènes, représentent une préoccupation
majeure et font subir à la population des nombreux dommages. Les medias
ne sont pas neutre face aux enjeux de la pacification du territoire, cette
affirmation peut paraitre banale au prés des profanes, un
sacrilège pour bon nombre des journalistes qui défendent leur
neutralité professionnelle au dessus de tout autre principe
déontologique. Melone, Terzis et Beleli affirmaient « qu'alors que
nous ne voulons pas dépasser l'idée que les medias d'information
puissent être contrôlés et
utilisés à des fins spécifiques, pas
même pour la paix, la perception d'un journaliste neutre doit être
dépassé; pour sa présence lors de la couverture d'un
événement, les medias altèrent l'environnement de sa
communication et sont donc impliqués dans les conflits.
Intrinsèquement, les medias sont alors de ce fait non neutre »1
Ainsi, nous ne restons pas tous d'accord sur l'apport des
médias au Congo. Tenter à se demander en quoi se justifierait
cette controverse dans le traitement de l'information en temps de crise ?
Sachant que la classe politique et les institutions médiatiques
partagent la lourde responsabilité de réduire au-delà de
toute raison l'exposition du citoyen à la chose publique.
(1) MELONE S., TERZIS G. et BELELI
O., Using the media for conflict transformation, the
Common Ground Experience, Berghof Handbook for conflict transformation, Berlin,
2002 Cité par Marie Soleil Frère, Medias et conflits, acteurs
de paix ou vecteur de paix, Bruxelles Co édition, AGRIP et
COMPLEXE, 2005, pg
Cette tendance trouve son origine dans la version
supposée d'une bonne partie du public pour les questions politiques ;
Les politiciens pour aménager leur électorat, les médias
pour ménager leurs audiences, ont été amené
progressivement et insidieusement à marginaliser le vecteur de
circulation de l'information en le politisant.
En ce moment, cette information perd son vrai sens et devient
manipulée. Par contre, il apparait aujourd'hui nécessaire que les
médias congolais, « s'insèrent dans la société
de l'information quand on sait qu'actuellement en Afrique la couverture des
conflits pose toujours un ensemble de défis, surtout les défis
éthiques » (1).
Sans vouloir faire un état des lieux exhaustif de ces
conflits en RDC, ce travail voudrait ressortir quelques unes des données
qui montrent
(1) Michel BEN ARROUS (Dir) : Médias et
conflits en Afrique, Institut Panos, Afrique de l'Ouest, Paris, Karthala,
2001, p173
l'absence quelque fois de l'implication des médias dans
une zone actuellement en turbulence.
Ft donc, le rôle des médias dans notre pays est
crucial car il est toujours en proie à des problèmes de
sécurité. Pour cela, les medias doivent jouer un rôle
important en s'associant aux efforts régionaux visant à
résoudre les conflits qui subsistent dans notre pays.
Fnfin, nous nous fixons ici notre attention à un
certain nombre de question que nous tenterons de répondre au fil du
temps avec les recherches qui vont conduire au terme de ce travail, parmi
lesquels
Les journalistes sont des médiateurs des conflits,
conscients ou non, ils disposent automatiquement d'un certain potentiel pour
leur aggravation et leur résolution.
Ainsi, ils peuvent représenter des acteurs fondamentaux
dans leurs résolutions. Il est du
reste intéressant de découvrir l'existence des
médias de la paix cherchant à travers des multiples instruments,
programmes radiophonique, théâtre, music, bandes dessinées
à influencer volontairement les comportements et les perceptions des
gens dans un sens favorable à une résolution pacifique des
conflits.
Les médias peuvent ils être neutres lorsqu'ils
couvrent un conflit ? Les journalistes sont ils des simples observateurs ou des
acteurs à part entière des crises politiques et des affrontements
armés qu'ils relatent ?
Ces questions cruciales ont suscité de nombreuses
réflexions depuis la première guerre du Golfe en 1990. Mais qu'en
sera-t-il de l'Afrique Centrale qui est aujourd'hui la région qui
enregistre de nombreux conflits, dits conflits majeurs ?
HYPOTHESE
L'une des conséquences majeures de la mal information
reste la désorientation de la société comme le souligne
bien Pierre ROBERT, ainsi les conflits à multi formes qui sont
constatés dans la sous région des Grands lacs ne peuvent-ils pas
être le résultat d'une mauvaise prise en charge soit encore de
l'implication des medias ?
Dès lors qu'il en est ainsi, aussi tôt que les
conséquences de ces constats résulte sur la relativité
dés frontières de ces états de la région des Grands
Lacs. Doit-on demeurer dans la politique ou dans la négociation
politique pour résoudre cette situation qui freine le
développement de la société ? N'est ce pas là le
devoir d'un journaliste paix ?
Nous pouvons tenter dans un premier temps de répondre
à notre problématique en ce terme ; les journalistes conscients
ou non ; sont des médiateurs et de ce fait le rôle des medias dans
ce fait est d'influence positivement ou négatives selon le dialogue
qu'ils entendent initier entre les acteurs en
conflit. Robert KARL Manoff du centre for war peace and the
media de l'université de new York soutenait que la règle de base
de la profession journalistique qui réside dans le fait de permettre
à toutes les parties de donner leur point de vue, ceci est aussi un des
objectifs primordiaux du médiateur professionnel en permettant les
échanges des points de vues entre les belligérants. Les
journalistes doivent proposer une information qui doit instruire l'une et
l'autre partie ;
CADRE THEORIQUE
Considérés en termes d'influence, les medias
influencent aussi bien des personnes individuelles que la société
dans sa globalité. Ils assurent donc des fonctions précisent dans
sa mission comme le soulignait Elihu KATZ. « Les recherches empiriques
sont donc loin de confirmer une image
courante de ceux-ci, les medias seraient de ce fait capable de
transformer radicalement leur vastes audiences » (1)
En effet, nullement de notre ingéniosité, ces
mêmes recherches ont tenté aussi de prouver que les medias ne
peuvent être efficaces voire puissants mais, dans certaines conditions
d'oü viendront les effets directs sur certains segments du public et
effets limités, leur pouvoir relève aussi moins de la
conversation que du renforcement ou de l'activation. En tant que tel il est
loin d'être négligeable.
On se rappellera que pendant les années 30 la
problématique sur les effets de medias de mass s'inscrivaient dans un
courant visant à remettre en cause les effets touts puissants des medias
sur les individus et les cadres théoriques du chercheur gravitait au
tour de l'influence social.
(1) E. KATZ , A propos des medias et leurs
effets, dans L, SPEZ.G.COUTTLE.P techniques et
systémiques, université de Grenoble, 1990, pg 275.
L'étude sur le traitement de l'information en temps de
crise relève plusieurs questions intéressantes et aussi certaines
limites évidentes. Les résultats de quelques études
démontrent que « les medias affectent une sélection des
informations qui sont accessibles » (1) les journalistes de ce
fait sélectionnent des informations qui ne pas toujours une portion des
événements dans la réalité. Par ailleurs nous
pouvons etre tenté d'affirmer que chaque media en dehors de c'est que
nous venons de dire ci haut, imprègne son discours de presse d'une
idéologie justifiant ainsi en quelque sorte la cause qu'il
défend.
Cette théorie de la responsabilité sociale des
medias, que nous allons exploiter dans cette étude, telle que
formulée par Theodore Peterson dans son ouvrage Four theories of press,
(1956) ; nous retenons ainsi puiser de cette théorie normative les
(1) A. LARAMEE, et B. VALLE, La
recherché en communication ; éléments de
méthodologie, Canada, presse de l'université de
Québec, 2002 pg 78
responsabilités que devraient idéalement assumer
les medias dans la société en crise. Cette étude passe
donc à chevale de deux théories : l'influence sociale des medias
et celle de la responsabilité sociale des medias.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
Pays très riche en ressources naturelle, au coeur de
l'Afrique. La République Démocratique du Congo est marquée
depuis plus de 10 ans par une instabilité politique et a connu depuis
1996 deux guerres aux facettes multiples particulièrement
meurtrières .L'accord global et inclusif signé le 17
Décembre 2002 à Pretoria après les laborieuses
négociations de Sun city (RSA) dans le cadre du dialogue inter congolais
marque le début d'une transition politique devant conduire aux
élections et donner au pays des institutions stables. Sa mise en
oeuvre est sans doute le principal défi de la pacification
du pays
. Quand on sait qu'en temps de crise l'information se
révèle comme une arme puissante, un instrument stratégique
crucial, aux effets souvent dévastateurs » (1) dans un
pays déchiré par les conflits comme la République
Démocratique du Congo, ce travail trouve sont sens dans la mesure
où il prêche les institutions qui devront s'associées aux
démarches de l'instauration de la paix. Ainsi entreprendre une
étude au tour de garanties et mesures sécuritaires que les medias
doivent engendrer dans une société en crise pour assurer sa
stabilité, sera in extenso l'intérêt qu'accroche la
présente étude, car il s'agit d'un thème de grande
actualité aussi percutant, celui du rôle des medias dans la
résolution des conflits qui n'a jamais été
systématisé dans la faculté de lettres et dans le
département des sciences de l'information et de la communication.
D'autres part les recherches entreprises pour la
matérialisation de ce travail d'esprit nous révèlent un
double intérêt ; à la fois théorique et pratique.
- Sur le plan théorique cet étude forme une
source des renseignements efficaces pour les chercheurs, et constitue un vade
vecum de communicologue accès sur une pratique du journalisme de paix
- Dans un autre plan cette fois purement pratique, ce travail
est une aide mémoire pour les praticiens en sciences sociales et peut en
dehors de tous cadre influencer la classe politique à ajuster son tire
dans le traitement des medias, à favoriser la marche de son exercice
pour enfin valoir sa place prépondérante de la lutte pour
l'instauration de la paix.
PRESUPPOSES METHODOLOGIQUES ET TECHNIQUES
On peut se convenir aisément sur le fait qu'on ne peut
pas aboutir à des constructions doctrinales valables sans méthode
car toute discipline scientifique a un objet et une méthode. La
méthode de ce fait, peut être interprétée comme une
« démarche rationnelle de l'esprit pour arriver à une
connaissance ou à une démonstration d'une vérité
» (1). Grawitz Madeleine décrit quand à elle
qu'avant « d'arriver à toute vérité ou de faire
quelque chose existe-t-il une démarche raisonnée ou rationnelle
»2 appuyé par A. Laramée et B. Vallée, la
méthode est « ensemble des démarches que l'esprit suit pour
découvrir et
(1) M BEAUD ; L'art de la thèse : Comment
rédiger et préparer une thèse de doctorat, un
mémoire de DEA ou de la maitrise de tous travails universitaire,
Paris, la Découvertes, 1999, p 19
(2) M. GRAWIZT : Méthode de recherche en
sciences sociales ,5è éd., Paris, Dalloz 1981, p 34
démontrer une vérité »
(1). La méthode ainsi pour nous serai l'ordonnancement des
règles pour parvenir à un but ; l'objectif de la science.
La méthode en tant que science regorge en son sein des
multiples techniques parmi les quelles nous avons fait appel qu'à
quelques unes. La méthodologie choisie pour réaliser cette
étude est mixte puisqu'elle mêle des sources pour la
théorie et recherche de terrain pour la partie pratique. Il semble
primordial pour cette étude de mêler deux approches, afin de
dégager un maximum d'information et donc un nombre des conclusions.
Ainsi nous aurons :
- L'analyse des contenus ; celle-ci va nous aider à
cimenter la rédaction en procédant par des analyses des
émissions et les différentes grilles sous examen.
- En cela s'ajoute le questionnaire,
(1) A. LARAMEE et B. VALLEE, Op cit, p 22
Quant à la méthode, nous avons opté pour
l'analyse catégorielle, cette méthode consiste à
catégoriser les émissions selon les rubriques organisées
dans une grille.
ORIENTATION DE L'ETUDE
Pour enfin bien orienter notre dialectique et envisager des
résultats escomptés, nous nous sommes engagés de
délimiter notre champ de recherche dans le temps et dans l'espace. Vu sa
dimension éparse, du fait que les conflits en RDC trouvent sont origine
depuis, il nous est parut plausible de fixer les limites de notre étude
pour ne pas s'égarer dans le cheminement de ces recherches.
Cette étude prend son essence dès la
période allant de 1996, année au quel les conflits armés
ont commencés avec l'entrée de AFDL, quelque temps après
est arrivé les multiples crises.
ARTICULATION DE L'ETUDE
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
ce travail subdivisé en chapitres, ces derniers se subdiviseront
à des points et les points enfin à leur tour vont se
dénombrer à des sous points
Ainsi donc, ce travail à trois chapitres : le premier
est accès sur l'approche conceptuelle, il analyse tous les concepts
liés à cette étude.
Le second est : approche et fondement du paradigme sur le
journalisme pour la paix, il part de la naissance du paradigme sur le
journalisme pour la paix, démontre comment exercé ce genre de
journalisme, les partenaires qui appuient cette pratique et brosse les
contraintes que rencontre la pratique du journalisme pour la paix.
Le troisième chapitre, alors le plus long du travail,
ouvre ses lignes par l'analyse du paysage
médiatique congolais, et celui du paysage
radiophonique. Il va se reposer sur l'analyse des contenus des
émissions, il formule en suite quelque critique sur
l'opérationnalité du journalisme pour la paix et enfin se termine
par quelques propositions.
Chapitre 1. LES MADIAS : ROLE ET FONCTION DANS LA
SOCIETE
I.1. INTRODUCTION
« Le droit à l'information, à la
liberté d'expression et à la critique est une des libertés
fondamentales de tout être humain, c'est de ce droit du public à
connaitre les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs de
journalistes » (1) d'oü le droit à l'information permet de
passer le point de vue individualiste, afin de proposer une conception
institutionnelle du rôle de medias dans la société
moderne.
Les medias comme tel se voient reconnaitre une
responsabilité propre distincte de celle qui incombe aux journalistes.
Pour Denis ELLIOT « les
(1) Convention de Muniche sur les devoirs et des
droits des journalistes du 21au 25, Novembre, 1971
medias se doivent informer les citoyens sur ce qu'ils peuvent
entendre et ce que la société attend d'eux > (1). Ce devoir
des médias comme nous pouvons les voir, crée en contre partie une
obligation. Le citoyen a un devoir moral d'être informé, qui fait
partie de sa responsabilité à l'égard de la
communauté politique.
La visée de l'information consiste à faire
connaitre au citoyen ce qui se passe ou ce qui est certain de se passer dans le
monde de la vie ici dans le même espace ou ailleurs, dans un autre
espace. L'instance médiatique tente de réaliser cette
visée en mettant en oeuvre deux types d'activités
langagières.
« La description, puisqu'il s'agit de rapporter les faits
du monde, et ensuite l'explication, puisqu'il s'agit d'éclairer les
destinateurs de l'information sur les conséquences de
l'événement >2.
(1) D. ELLIOT(dir) Responsible journalist, Beverly,
Hills, New bury Park, London, New Dehli, sage 2è ed, 1998 pg 7
(2) CHARAUDEAU Patrick, les discours d'information
médiatique. La construction du miroir social, Paris Nathan. Ina
1997, pg 45
Là où les médias congolais ne peuvent pas
bien couvrir les conflits toute fois avec la mondialisation de l'information,
les médias étrangers arrivent à le faire. Mais le comble
à signaler est que chaque média défend une
idéologie. Ainsi, il peut traiter l'information dans le sens de
déstabilisation. L'exemple de la suspension récente de la RFI par
le gouvernement congolais qui reproche à la station internationale
d'avoir propagé des propos de déstabilisation contre
l'armée congolaise.
En fin, les médias jouent un rôle majeur dans la
société comme nous l'avons souligné ci-haut.
Considérés de gardiens, ils jouent peut être moins frappant
un rôle d'arbitre.
I.2. LES MEDIAS
I.2.1. Definition
A l'instar de l'écriture, selon Platon, les
médias sont des prothèses pour la pensée ou la
réflexion. Ils sont un creuset ou la pensée se forge et
permettent de la communiquer à un ou plusieurs destinataires, selon des
formes diverses. Depuis l'invention de l'imprimerie, « les médias
n'ont guère cessé de promouvoir les nouvelles formes
d'expressions » (1); qui sont autant des moyens pour l'homme de
créer des oeuvres nouvelles, glorieuses ou dérisoires. Partant de
cette étymologie nous pouvons réserver aux médias le sort
que l'anthropologue André LEROI GHOURAN attribuait à un outil,
sort selon lequel il y a possibilité de langage à partir du
moment où la préhistoire livre des outils, puisque outil et
langage sont indissociables dans la structure sociale de
l'humanité.
D'oü, plusieurs auteurs ont tenté de donner une
définition des médias mais, il n'est pas certain qu'ils aient
pour tous un même sens. De toutes ces définitions nous pouvons
retenir ce qui suit :
Le média est un équipement technique permettant
aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que
soient la forme et la finalité de cette expression. Cette
définition est tirée du livre médias et
société de Francis BALLE1.
I.2.2. Fonction des médias
Les médias répondent à des attentes
spécifiques de l'homme ; Ils apportent ou non des satisfactions, grandes
ou petites à leurs usagers. A un sens plus large ils assurent
auprès du public certaines
(1) BALLE F, Op-cit, pg 69
fonctions dont il convient à la visée apparente et
la signification ultime.
Avant cette convention des études menées sur les
médias à examiner de leurs fonctions réelles ou
officielles patentes ou latentes, plusieurs travaux ont annoncé la
dénonciation du schéma linéaire et behavioriste des effets
au premier rang parmi eux deux essais font figure de précurseur.
Dès 1951 Jean STOETZEL énumère pour la
première fois les fonctions que la presse assume à
côté de l'information. A cette fin il utilise la distinction
désormais classique entre les fonctions officielles et les fonctions
cachées.
Dix ans plus tard, Edgard MORIN explique les succès
sans précédant de la culture de masse, grâce au double
mécanisme de la projection et de l'identification.
1. Jean STOETZEL : les fonctions de la presse à
côté de l'information
Le sociologue part d'une conviction : il lui paraît
« impossible de comprendre la presse sans envisager les fonctions qu'elle
exerce auprès de son public » (1) Toute institution sociale exerce
à côté d'une fonction centrale et pour aussi dire
officielle, un certain nombre des fonctions latérales et
imprévues, heureuses ou malheureuse dont il convient.
a) Les médias comme moyen de
sociabilité
La presse est pourvoyeuse, privilégiée des
nouvelles. A ce titre elle favorise l'invention et l'insertion de l'individu
dans son groupe. Elle lui donne les instruments et lui prévient de
l'avenir. Ce rôle se confond avec celle de la fonction officielle de
la
(1) Francis BALLE, Medias et
société, presse audiovisuelle, télécommunication et
internet, 11è éd., Paris, Montchrestien, 2003, p 657.
presse. Dispenser l'information, les événements
rapportés par le journal permettent et symbolisent l'appartenance de
chacun à son groupe. Comme le notera plus tard BARELSON l'homme
d'aujourd'hui sait ce qui se passe autour de lui ; grâce à la
presse et aux médias, il acquiert même le sentiment d'être
dans un secret ou dans un coup, et il en tire nécessairement un prestige
accru, nous pouvons souligner le rôle du carnet du jour. Flle est une
guide sociale de la vie.
Nous devons le reconnaitre que ce n'est pas seulement le souci
d'être informé que le public se met souvent à
écouter des nouvelles, car les émissions d'information
n'évitent pas les répétitions. Mais les auditeurs veulent
en permanence garder un contacte avec leur communauté d'appartenance,
confuses, ils restent la nécessité d'attester ainsi
d'intérêt qu'ils lui apportent.
b. La presse comme recréation
La radio, le cinéma ou le théâtre sont
admis de plein droit dans le monde des loisirs modernes. Mais on oublie souvent
la fonction de recréation assumée par la presse écrite.
C'est pourtant le public lui-même qui affirme tenir la lecture du journal
pour une activité de loisir, les abstentionnistes l'avouent lorsqu'ils
invoquent le manque de temps. Ils sous-entendent en effet que la lecture du
journal est une activité subsidiaire sinon futile. En outre, le moment
choisi pour la lecture du journal correspond très souvent avec des
moments de repos : ceux qui précèdent ou suivent
immédiatement les repos, à moins qu'il ne s'agisse plus
simplement de la soirée.
Bien plus, la lecture du journal n'est recherchée comme
une distraction aussi bien dans les transports que dans les salles d'attente.
Les responsables des journaux peuvent ne pas répondre à cette
attente du public. Ils multiplient les rubriques concernant la vie des
loisirs.
c. La fonction cathartique de la
presse
Comme souligne Jean STOETZEL, « dire que la presse exerce
une fonction recréatrice, c'est déjà la
présenté comme psychothérapique ». Dans sa politique,
Aristote affirme que la musique purge l'homme de ses passions. Dans la
poétique cette fonction de purification est d'évoluée
à la tragédie. Les philosophes appellent « carthesis »
cette purgation de passion humaine opérée par la musique ou par
la représentation des affrontements inégaux de l'homme avec son
destin. Il désigne la réaction de libération
provoquée chez un individu par un rappel d'une émotion
réfutée ou un conflit non résolu qui perturbait sa vie
psychique.
Dans la société de masse, la presse remplirait
cette même fonction cathartique. Elle agirait à la manière
de la tragédie ou de la psychothérapie.
D'une part, les révélations concernant la vie
privée de personnes célèbres de l'actualité
créeraient artificiellement une intimité dont souvent nous
serions par substitution les relations primaires fortement battues en
brèche par la fonte solitaire. Ft en d'autres termes les crimes et les
scandales dont la presse nous livre, les récits favoriseraient la
libération de nombreuses tendances soit biologique.
2. La réputation des organes
d'information
La notion de crédibilité s'explique
exclusivement aux organes d'information, à ceux des médias dont
l'activité est tournée vers la publication des nouvelles. Flle
désigne cette appréciation subjective ou objective au terme de
laquelle une personne ou un groupe des personnes accorde globalement une
confiance plus au moins grande a un organe d'information
déterminé qu'il s'agisse d'un journal d'information. Nous pouvons
le constater dans le sens si « les raisons évoquées pour
expliquer le
déficit de valeur accordée de nos médias
d'information gravitent essentiellement autour de précarisation des
conditions de travail »1. Les journalistes ont toujours
évoqué une dévalorisation de leur progression, d'un manque
d'effectifs et de l'insuffisance des moyens matériels.
1.2.3 Roles des médias
« Rozumilowicz écrit que le rôle des
médias ne doit pas se voir restreindre seulement à l'avancement
d'un ordre politique démocratique, mais plutôt à la
recherche de transparence et de vérité » (2). Les
médias peuvent aussi contribuer au support des structures
économiques en fournissant, par
1 HEINDERYCKS F, la mal information, Plaidoyer
pour une
refondation de l'information, Bruxelles, Labor, 2003, p
75
( 2 ) ROZUMILOWICZ, Beata (2002). « Democratic change : a
theoretical perspective », in Media Reform,
Democratizingthe media, democratizing the state, éd.
préparée par Price E., Monroe, Beata Rozumilowicz, Stephan
G.Verhulst. London : Routeledge, p. 9-26.
exemple, une meilleure information sur des produits et
services ou en faisant la promotion d'une compréhension de la
société par les multiples groupes qui la constitue. Bref, les
rôles des médias sont multiples. J'ai choisi d'utiliser les quatre
rôles proposés par Kaarla Nordenstreng soit la collaboration, la
surveillance, le rôle de facilitateur et de critique.
1) Collaboration
Les médias jouent ce rôle lorsque la nation est
jeune et insécurisée (temps de guerre ou état d'urgence
par exemple). Ils permettent un échange dans l'espace publique entre les
différents agents étatiques et sociaux. Cet échange est
possible seulement si la population a accès aux médias.
Cependant, les médias peuvent jouer un rôle de formation politique
important dans le pays ; « les médias, en coordination avec les
autres instances de régulation et d'autorégulation constituent
une voie
incontournable d'éducation, de formation (de l'opinion) et
d'information de la population > (1)
2) Surveillance
Ce rôle fait référence à
l'idée généralisée que « les médias
jouent un rôle dans la démocratisation car ils sont le
quatrième pouvoir et ont un rôle « AWA »,
c'est-à-dire adversary, watchdog et agenda-setter >2 . Les
médias ont le devoir de décrier les violations de l'ordre moral
et social et d'attirer l'attention sur des enjeux importants des
(1) NKINGI, Dominique Ch (2004) Le rôle des medias
dans la reconciliation et dans la reconstruction de la République
démocratique du Congo», rapport pour le Séminiare
International sur la gestion de la transition en République
Démocratique du Congo, p. 233-241.
(2) NORDENSTRENG, Kaarle (1997). « Beyond the Four Theories
of the Press», in NETHERLANDS, Jan. Media and Politics in Transition,
Servaes & Rico Lie (eds), p. 97-109.
communautés. Cependant, « dénoncer, exercer
la fonction indépendante et critique est certes une mission de la presse
mais cette dernière devra accepter aussi à son tour d'être
critiquée » (1). Si le rôle des médias est de
surveiller et dénoncer les situations de corruption, ils peuvent aider
à la solidification du système démocratique par la
même occasion. Avec une plus grande liberté, les médias de
masse peuvent jouer leur rôle de surveillance afin de décourager
et contrer la corruption.
Les conflits ont nourri le besoin d'information des
populations locales. Ce qui est intéressant, c'est que la
prolifération des médias s'est produite lors de la transition et
des élections, mais que ces mêmes médias ne survivent pas
à la suite de ces moments clé dans la période post conflit
en RDC. Ce sont pourtant des moments décisifs où la presse peut
jouer un rôle de surveillance afin que l'État fragile ne retombe
pas dans une situation d'instabilité.
(1) NKINGI, Dominique Ch, op-cit pg 238
3) Facilitateur
Lorsque les journalistes veulent créer et soutenir un
débat dans l'espace public, ils jouent leur rôle de facilitateur
ou médiateur. Il s'agit de l'essence même du mouvement du
journalisme public et civique. Les médias doivent par ce rôle
affirme Nkingi développer une culture de la tolérance. Pour
favoriser l'acceptation de l'autre, aucun triomphalisme offensant ne doit
être accepté, et les perdants doivent accepter les
résultats. En République démocratique du Congo, la radio
Okapi a largement joué ce rôle depuis sa création en
donnant la parole aux populations locales.
4) Critique
Les médias doivent examiner et critiquer les
gouvernements au pouvoir, les institutions étatiques afin de s'assurer
d'une bonne gouvernance.
Les médias ont pour rôle d'informer le public sur
les problèmes domestiques et internationaux.
Wolfsled souligne « l'importance de la présence
d'un grand nombre de médias alternatifs qui permet aux journalistes de
consulter une variée de sources d'information et augmente leur
habilité d'analyser le système politique domestique.» (1)
Bref, les médias ont plusieurs rôles à
jouer afin de veiller au bien commun en collaborant, surveillant, facilitant et
critiquant les gouvernements.
(1) WOLFSFELD, Gadi (2008). « The Role of the News Media
in Peace Negociations : variations overtime and Circumstance
», in Contemporay Peacemaking : Conflict, Peace Process and Post-War
Reconstruction, éd. préparée par John Darby and Roger
MacGinty. 2e éd., New-York : Palgrave MacMillan Edition, p. 131-144.
Les médias peuvent non seulement aider à trouver
un compromis mais également renforcer les positions les plus
extrémistes qui peuvent mener à des actions violentes.
Permettre une liberté de presse complète dans un
État fragile peut être un lieu propice pour la naissance de
médias de haine. Wolfsled va dans le même sens lorsqu'il explique
que lorsqu'il y a « des tensions et divisions importantes au sein d'une
société, les médias vont mettre l'accent sur ces
différences et peuvent marginaliser ceux qui sont en désaccord
avec le courant de pensée populaire. » (1)
I.2.4. Typologie des médias
Ils se différencient les uns des autres par
l'étendue de leur audience, potentielle ou affective. Le temps est
aujourd'hui révolu oü l'on ne parlait guère que des mass
médias, les grands quotidiens
nationaux, les chaines ou les réseaux de
télévision. Ils diffèrent de par la notion des messages
acheminés. Mais l'intérêt permet semble-t-il de dresser un
inventaire des médias qui soit à la fois complet et pertinent.
Complet : en ce qu'il n'établit aucune discrimination
entre les techniques qu'elles soient très anciennes ou d'apparition
récente.
Pertinent par rapport à son objet : rendre complet la
diversité de modalité d'échange entre les hommes de formes
variées.
L'application de ces critères permet de distinguer
trois familles des médias qui soient :
v' La première famille est celle des
médias autonome
Flle comprend tous ceux des supports sur lesquels sont
inscrits les messages et qui ne requièrent de raccordement à
aucun réseau particulier. Ainsi les livres, les journaux et disques se
trouvent classer dans cette première famille. Mc
LUHAN estime que les médias autonomes sont des
matériels soit des services électroniques utilisant des
données et des images ; Ils peuvent être : un magnétoscope.
Les médias se disent autonomes parce que son utilisation dépend
d'aucune exigence qui pourrait limiter son utilisation. D'oü il
bénéficie de pleine autonomie.
v' Deuxième famille : celle des médias de
diffusion
Cette famille se compose des médias qui ont une zone de
diffusion ou de couverture dont l'étendue varie selon la puissance des
équipements émetteurs et des équipements récepteurs
utilisés. La diffusion dont nous évoquons ici peut être
large ou étroite. La logique qui intervient est celle de
l'émetteur ensemble avec les ondes hertziennes transmettant les
nouvelles dans une zone variée. Il est à classer dans cette
famille la TV, la radio, l'internet.
v' Troisième famille : les médias
de
communication
Il s'agit de la télécommunication,
c'est-àdire tous les moyens de télécommunication
permettant l'instauration à distance et à double sens une
relation
entre les personnes ou un groupe et de l'autre
côtéune machine. Nous pouvons la comparer à
l'ordinateur.
a) La typologie des médias selon J.
CLOUTIER
Selon J. CLOUTIER, on distingue les médias en fonction
des utilisateurs et des publics destinataires. Il faut reconnaitre que
plusieurs typologies des médias peuvent être envisagés mais
le plus simple et la plus populaire reste celle qui a été
proposée par l'essayiste canadien.
Les médias de masse : proposent des messages à
un public indifférencié et le plus
vaste que possible en s'inscrivant dans une logique de la
diffusion ;
Les médias de groupe : ils sont des médias qui
proposent des messages à un public limité comme le journal
d'entreprise destiné uniquement aux travailleurs de cette entreprise
;
The self media : du type lecteur laser ou de l'appareil
photographique synonyme du canal.
b) Classification économique des
médias
En termes d'analyse économique, les médias de
masse peuvent faire à leur tour objet d'une typologie comme celle
proposée par Bernard MIEGE qui distingue :
Les médias qui obéissent à la logique
éditoriale (livre, disque, cassette, vidéo, cd rom) les recettes
proviennent des vents de ces produits ;
Les médias de flot : radiotélévision,
les programmes sont financés par des recettes
|
publicitaires provenant de la vente de ses audiences ;
Les médias dont la logique économique est une
combinaison de deux modèle de base : c'est le cas de la presse dont les
recettes proviennent en partie de la publicité et de la vente du journal
au numéro ou par abonnement.
|
I.2.5. Les médias : leur usage et leur
destinée
Après la seconde guerre mondiale, ce sont
principalement les messages transmis par les médias qui retenaient
l'attention. Dans le sillage de l'environnement essentiel semblait
résider dans le contenu des messages et dans la façon dont
ceux-ci étaient agencés, pour séduire, pour persuader ou
pour influencer.
Au début des années 1960, Marshall Mc LUHAN
appelle l'attention non plus sur les messages mais plutôt sur les
médias eux-mêmes. Tandis que la
télévision à cette époque
progressait irrésistiblement, la réflexion se
déplaçait des contenus vers les contenants. L'importance selon
lui n'était plus le contenu des messages mais cette fois les
médias grâce auxquels celui-ci est transmis.
L'effet des médias n'est donc pas celui que l'on croit,
mais réside dans le message que ces derniers exercent à la
longue, sur nos modes de pensée, d'agir ou de sentir. Loin d'être
des moyens ou des techniques parfaitement neutres, les médias agissent
sur la culture et sur l'ordre social après avoir exercé leur
influence subreptice et irrésistible sur nos façons
d'appréhender le monde sensible.
Chemin faisant, l'essayiste canadien repartit les
médias en deux catégories :
1. Les médias chauds
Ce sont des médias qui mobilisent un seul sens comme le
pense ou la radio favorisait peu du même coup, la participation de leurs
destinataires ; Ils sont des médias qui apportent « des messages
définis, achevés, une grande quantité de l'information qui
ne demande aucune participation créatrice au niveau de la perception
mais qui peut engendrer une réaction compensatrice, une réponse
» (1).
2. Les médias froids
A l'inverse des médias chauds, ceux-ci apportent des
messages incomplets ou diffus, une quantité d'information assez faible
qui nécessite une recomposition, une participation créatrice dans
la perception. Ces médias n'appellent pas d'autres réactions que
lui-même.
(1) A. BOURDIN, Mc LUHAN in communication,
technologie et société, Paris, éd. Universitaire,
1970, p33.
Ce donc par la réaction qu'ils suscitent de la part du
récepteur que se distingue les médias chauds et les médias
froids. Le livre invite à la médiation, la radio à la
discussion. La télévision invite par contre à la
participation et n'implique rien de plus.
Cependant les deux notions sont patentées car l'un et
l'autre visent à rendre compte des difficultés que rencontre le
récepteur dans son décodage, hormis celles qui sont liées
à une mauvaise connaissance du code.
Plus le décodage est difficile, plus il implique le
choix de la part récepteur. C'est ce que l'essayiste canadien
désigne « participation » les médias chauds ont un
faible degré d'existence et la télévision un média
froid par excellence, malgré les faibles risques de distorsion, les
messages qu'elle donne est si complexe que par la nature. Il prête
l'ambigüité.
Partant de la participation, Mc LUHAN fait allusion à
la possibilité de réponse au message que nous laisse chaque
medium. D'oü la notion de « rétroactivité est celle qui
déchaine les controverses chez les spécialistes. Ceux-ci
établissent en général une distinction entre
rétroaction directe et indirecte. La rétroaction est une
réponse qui peur provoquer une modification du message or pour lui les
médias froids sont ceux qui permettent la rétroaction la plus
forte et la plus directe » (1) A ce niveau, la
compréhension devient difficile à comprendre pourquoi l'auteur
arrangerait-il la télévision dans cette catégorie quand on
sait qu'elle favorise la possibilité pour rétroaction par les
autres médias froids. Exemple : le téléphone.
La télévision pourrait se rapprocher du livre et
de la radio qui présente à cet effet les caractéristiques
sensiblement identiques sont définies comme médias chauds. Par
contre, il est vrai que de
(1) Alain BOURDIN Op. cit, pg 35
son propre aveu, la radio refroidit tout comme le journal.
Outre la représentation que l'on se fait de l'influence
des médias n'est pas la même d'après MC LUHAN « elle
oscillait entre deux visions opposées, d'un côté les
idéalistes considèrent que les médias sont neutres
capables seulement de faire circuler mieux les messages, des opinions, des
croyances sur les contenus desquels ils n'ont aucune prise.
D'un autre côté, on cède à une
sorte de déterminisme ou fatalisme selon lequel ces mêmes messages
par conséquent, la culture bien entendu, ses activités, ses
oeuvres sont sous l'emprise des médias qui en déterminent
unilatéralement le contenu et la signification » (1).
A l'instar de nos outils et de nos machines, les médias
ne sont en réalité ni aussi
(1) Francis BALLE, Op.cit., p86
neutres, ni encore tyranniques, ou salvateurs. La technique
n'impose rien, elle propose et l'homme dispose ou compose.
A leur naissance, les médias n'ont ni feuille de route
ni ordre de missions, leur destinée dépendra de l'usage que les
hommes en feront en fonction de leurs besoins ou leurs croyances.
I.2.6. La désinformation
On le sait au moins 2500 ans que « l'art de la
désinformation fait partie intégrante de l'art de la guerre.
Paraître toujours plus fort que l'ennemi, plus valeureux, animé
d'une meilleure morale, mieux aimé du peuple, dépositaire d'une
légitimité supérieure »1, ces armes
là traversent des siècles. Les guerres changent de forme et
d'objet mais les parties en guerre restent par essence
désinformatrices.
(1) ARROUS Michel Ben (dir) Op-cit,pg 25
Ainsi, désinformer c'est déformer
l'information, escamoter certains faits ou les falsifier. Tout
le contraire en apparence de ce qui est entendu des journalistes, une
information vérifiée aussi complète que possible.
La guerre si propice aux facettes nouvelles,
demi-vérité et autres francs mensonges impose
théoriquement à la presse un surcroit de rigueur dans le
traitement de l'information et des sources notamment militaire dans leur
croissance et recoupement.
D'oü la frontière entre l'information et la
désinformation reste ainsi soumise à des contraintes de
négociation aussi à de multiples échecs, dans la
conscience du journaliste au sein de sa rédaction, dans l'espace
élargi de ce rapport entre la presse et la société.
1.2.7. La vérité du journaliste
Aujourd'hui, peut-être plus que jamais, ce qui devrait
démarquer le journaliste de la foule des communicateurs patentés
de nos sociétés africaines est sa prétention à
contribuer au bien commun en informant ses concitoyens des faits, des
événements, des opinions et des idées afin de maintenir
une démocratie vigoureuse et ouverte à la participation,
autrement dit saine. Malheureusement, il faut vraiment parler de
prétention, au sens d'un énoncé dont la correspondance
avec la réalité reste encore à démontrer dans les
meilleurs cas, est douteuse dans les pires. On peut remettre en question la
validité d'une telle prétention «il convient en premier lieu
de préciser l'acception de la notion de vérité qui sera
retenue ici. Cependant, il est exigé du journaliste qu'il communique
correctement, sans parti pris inavoué »
(1) de façon compréhensible, rigoureuse,
équitable et honnête les fragments de vérité
auxquels il aura eu accès au terme d'entrevues, de recherches
documentées, de rencontres fortuites et de vérifications
rigoureuses.
« Le devoir d'informer que plusieurs journalistes
reconnaissent comme étant la finalité de leur fonction doit
être remise à sa place, c'est-à-dire conçu comme un
moyen. La finalité journalistique qui doit s'imposer en lieu et place
est le service de l'intérêt général » (2), un
concept qu'il me faudra cerner de plus près au risque d'écrire
dans le vide. Le devoir d'informer comme finalité soulève une
foule des problèmes : A quel prix faut-il informer ? Comment
définir l'information dont on parle ? Pourquoi l'information des
communicateurs et relationnistes ne serait-elle pas aussi crédible et
légitime que celle des
(1) Marc-François BERNIER, « une vision
systématique de la véritéen journalisme »,in les
cahiers du journalisme n°13 - PRINTEMPS
2004, pg124
(2) Marc François BERNIER Op-cit, pg126
journalistes ? Cette dernière interrogation, surtout,
soulève la question des clients de l'informateur : entreprises,
organismes ou gouvernements pour les communicateurs ; grand public et
concitoyens pour les journalistes.
On voit bien que le service de l'intérêt
général s'impose comme la finalité permettant au
journaliste de se différencier au sein de la constellation de
communicateurs. Dans un continent « fortement touché par la crise
économique, socialement marqué par les retombées
catastrophiques des plans d'ajustement structurel, il faut dire qu'il est
très difficile de faire vivre un journalisme indépendant aussi
bien conscient de son rôle dans la société » (1)
1.2.8. Les journalistes et leurs environnements
(1) Ndiaga LOUM, « Les médias dans un contexte de
pauvreté : entre contraintes et solutions ».in Les
Cahiers du journalisme n°15-Hiver 2006
La problématique sur la fabrication de l'information
n'a cessé de soulever des critiques sur l'exercice du journaliste. Cette
fabrication considérée, a motivé les chercheurs à
des
« convergences fonctionnalistes et apologiques partant
des courants marxistes et critiques » (1).
Les observations sur la nécessité d'une
réflexion autour de la pratique du journaliste accrochent les analystes
sur l'importance de proposer une étude sur le rapport entre les
médias et la politique. Ceci remettrait en doute la
responsabilité des médias en situation controversée telle
que les événements violents, situations de crise soit la guerre.
Le journaliste doit porter son service vers le sens de l'organisation de la
société et non pas de se laisser sous l'emprise d'une
idéologie.
Par contre on juge de fois la performance d'un média
par rapport à son travail c'està-dire le rendement
constaté avec l'immédiateté dans la livraison de
l'information.
Fort et dommage de remarquer que d'autres médias se
basent sur le directe comme particularité riche de l'information. Ils
tombent de fois dans le déterminisme de donner la parole qu'à
ceux qui sont puissants et donc ceux qui possèdent l'accès.
MAIGRET (2003), appui l'impartialité de l'information axée dans
le sens de n'accorder du poids qu'aux puissances. Ceci traduit la pression des
autorités, de l'élite ou de la concurrence entre les attentes des
uns des autres.
Au-delà de l'idéologie et de l'éthique du
métier, le journaliste vit dans une société qui lui
génère une culture et qui se manifeste à travers son
discours.
1.2.9. La ligne éditoriale et la restriction de
l'information
Bernard LAMIZET définit la ligne éditoriale
comme la position d'un organe d'information par rapport au traitement des
informations. Elle est une ligne d'attaque. Chaque organe de presse se dote
d'une ligne éditoriale pour se démarquer des autres. De ce fait,
il met en place un conseil de presse dont la raison d'être est de servir
d'intermédiaire et le public. Malgré ce conseil qui est
l'instrument d'autorégulation pratique des normes déontologiques
dans la mesure où ses décisions sont publiques, il est aussi
l'instrument de visibilités de ces normes. Face à cela, la ligne
éditoriale ne facilite pas aux organes d'information de traiter comme il
faut une nouvelle.
Pris par des sentiments d'appartenance ou soit
d'idéologie, l'information est victime de plusieurs fractures. Cette
tendance revient en premier lieu aux médias africains auxquels quand on
est public
l'instance à satisfaire reste le pouvoir ;
L'information ne peut être traitée que dans le sens de faire la
propagande du gouvernement. Une ligne éditoriale qui favorise les
actions des autorités publiques. Or, ils oublient de tomber dans le
déterminisme de vouloir cacher quelques aspects de l'information. Les
médias privés à leur tour s'alignent aussi derrière
leurs initiateurs.
CONCLUSION
La fondation d'une éthique globale de l'information
passe par un retour sur la liberté d'expression et sur ces
conséquences politiques et sociales. La théorie de la
responsabilité sociale est celle du droit à l'information alors
la vraie information permet de dépasser les points de vue
individualistes afin de proposer une conception institutionnelle du rôle
de la presse et des médias dans la société moderne. Les
médias se doivent un service public, ne pas rester sur une
idéologie comme on a toujours remarqué.
Ce chapitre nous a permis de placer le jalon pour aborder dans
la mesure du possible le deuxième chapitre car il a examiné tour
à tour les différents concepts ayant trait aux médias et
à l'information.
Chapitre II. CONSIDERATIONS
THEORIQUES DU
JOURNALISME POUR LA
PAIX
II.1. INTRODUCTION
S'il est certain qu'un journaliste
professionnel, respectueux des règles
d'équilibre de l'information, ainsi que celle de la vérification
et de recoupement des sources, peut aider à apaiser des tensions souvent
entachées d'incompréhension et sous information entre acteurs,
une question se pose : « le journaliste peut-il ou doit-il aller loin en
orientant volontairement sa pratique professionnelle vers une démarche
de soutien aux initiatives de paix ? (1). Malgré cette
volonté que pouvait manifester un professionnel dans l'orientation de
son travail, peut-il
(1) Marie Soleil Frère, Op. cit.,
2005, p10.
se venter de demeurer impartiale ne disant que la
vérité, rien que la vérité ?
Il n'est pas facile de l'accepter, l'impartialité ;
personne ne pouvait le prouver quand on se rend compte que tout être
humain a toujours tenu des intérêts qui peuvent être
familiaux, nationaux,... des idéaux de l'humanité devant un
problème.
Dans cette partie à caractère théorique,
nous allons définir le journalisme pour la paix avec toutes les
désignations qui en découlent, ses objectifs, ses fondateurs, et
ses règles, etc....Nous ferons de notre mieux pour que toutes les
explications que nous proposerons ici soient détaillées afin de
permettre à tout chercheur qui s'intéresse à cette
étude de trouver de quoi s'argumenter s'il tombait devant un tel
thème.
II.2. LE JOURNALISTE PROACTIF
Depuis les années 1990, les tentatives de
systématiser et de modélisation du rôle des médias
dans les conflits et leurs processus de paix, ont suscité l'attention de
plusieurs chercheurs. Les outils d'intervention et d'interprétation se
sont effectivement multipliées ces dernières années dans
le monde Anglo-saxons, donnant ainsi naissance à un véritable
courant ; celui des médias et reconstruction de paix, du journalisme de
paix.
Selon Jake LYNCH, du journalisme proactif avec Loretta HIEBER,
jusqu'au journalisme de médiation utilisé par Robert KARL
MANOFF.les dénominations restent varier, mais toutes se rapportent
à un seul sens : celui d'une utilisation des techniques de
communications de masse dans un but avoué de prévention et de
résolution des conflits. Ces auteurs ont apporté plusieurs
notions pour cerner ce qui est du rôle des médias dans des
crises.
Johan GALTUNG, sociologue d'origine norvégienne
fondateur de l'International Peace Research, fut le premier à
évoquer pour la première fois le terme journalisme pour la paix :
Johan serait même le précurseur de la théorie sur le
journalisme de paix. C'est dans son article High road, low road ; charting for
peace journalism que l'auteur dégage la théorie sur le
journalisme de paix.
Cette théorie sur le journalisme de paix compare «
le métier du journalisme traditionnel à un médecin qui
observerait l'évolution d'une maladie sans tenter d'en proposer un soin
(1). Le processus de la maladie est considérée comme
naturel, au même une lutte entre le corps humain et tout ce qui est
facteur pathogène et donc un micro-organisme, un traumatisme. Parfois,
une partie gagne, tantôt l'autre.
(1) Johan GALTUNG, High road, low road , charting
the course for peace journalism « Track Twoo » vol7 n°4,
1998 disponible sur
www.ccr.ac.za/archive/Two/7-4
Il est comparable à un jeu. Le fair-play un moyen de
donner aux autres une chance, ne pas interférer avec les voies de la
nature où le plus fort gagne finalement.
Partant de cette théorie il est clair que le
journalisme traditionnel oriente son action à couvrir un conflit ou un
événement de manière objective, tout en gardant l'espoir
qu'il y aura un gagnant. Et celui-ci est bien sure le plus fort. Ce type de
journalisme se focalise sur le compte rendu objectif de la situation. Son issu
est quelque peu dangereux à la société car il ne favorise
pas la reconstruction de la paix. Comme le pense LABANA Lasay Abar, « les
crises et les conflits sont toujours inhérents dans une
société, question d'en prévenir » (1). Il
faut savoir qu'il n'y a aucun argument que la violence ne doit pas être
signalée. Galtung le qualifie alors d'un journalisme de guerre. La
première victime d'une guerre n'est pas la vérité ; la
vérité est la deuxième victime. La première reste
bien
sur la paix. Il faut entendre ici une démarcation entre
le journalisme traditionnelle et le journalisme pour la paix qui porterait son
activité sur les problèmes de pacification des conflits ; des
résolutions à y apporter. Les conflits sont perçus comme
un défi que doit s'engager le journalisme pour la paix.
Nous avons eu tendance à mettre l'accent sur les
guerres entre les Etats, mais le conseil pour le journalisme de paix s'applique
également à la violence entre les groupes - au viol et violence
conjugale, la maltraitance des enfants, les conflits de races et de classes. Le
journalisme pour la paix est synonyme de la vérité par opposition
à la propagande et aux mensonges, mais il n'est pas le journalisme
d'investigation dans le sens de la découverte. La vérité
est valable pour toutes les parties, tout comme l'exploitation de la formation
du conflit est de donner la parole à tous.
Pour Loretta HIEBER « peu de journaliste sont conscients
de leur travail, ainsi elle dresse un tableau des éléments
communs aux situations des conflits, en y opposant les stratégies qui
permettraient aux médias à la fois de sauver des vies et de
contribuer à la résolution des conflits (1).
II.2.1. Comment pratiquer un
journalisme proactif
Le journalisme de paix, qui est un journalisme pour agir, se
veut le contre pied d'une pratique journalistique qui réduit les faits
d'actualités, même les plus sensibles, à un espace de lutte
de force entre bons et méchant. Entre gagnant et perdants, que les
médias se limitent à commenter en comptant le nombre de morts, de
processus de paix
(1) Loretta HIEBBER, Lifeline media : Reaching
populating in crisis ; Media action international, Genève 2001,
cité par Marie Soleil Frère : Op-cit p10. Document disponible sur
www.worldbank.org,.
avortés qu'ils ne considèrent comme achevé
que lorsqu'une de partie a eu raison de (s) l'autre (s).
Quand on observe les pratiques traditionnelles du journalisme
en temps de conflit ou de crise, force est de constater que les médias
préfèrent, en général, se focaliser sur les aspects
spectaculaires. Ils réduisent le conflit à un jeu à somme
nulle, à une confrontation entre bon et mauvais, sans nuances.
(1). Le travail du journaliste pendant la guerre n'est
orienté que de cette façon car il ne se base que sur le visible
des conflits, rapportant les atrocités commises par l'ennemi.
Ce type de reportage ne peut résulter la paix ; car
dans sa logique on ne peut parler de paix que lorsqu'un camp gagne. De cette
façon les médias ne font que répercutent les positions des
certaines élites politiques ou militaires `impliqués dans du
conflit.
(1) Marie Soleil Frère, Op. cit.,
p18.
Un journaliste proactif doit veiller à l'exactitude et
à l'impartialité dans le reportage, il doit être conscient
de l'impact potentiel de l'information diffusée sur l'évolution
des conflits, si seulement elles peuvent permettre de réduire les
tensions.
On remarque par exemple que les articles sur les enfants
soldats ; s'appesantissent souvent sur les atrocités commises par ces
jeunes, or un journaliste proactif doit expliquer en dehors de tout cela, la
difficulté pour ces enfants d'échapper à
l'enrôlement. Ce même journaliste mettra en évidence les
programmes de réinsertion éducative ou sociale qui permettent
à certains de s'en sortir.
Pour Loretta Hieber, « la plupart des journalistes n'ont
jamais été conscients de comprendre que leur travail peut avoir
un impact positif sur un processus violent » (1). Un bon
(1) Loretta Heeber, Op. cit., p59.
journalisme consiste à éduquer, à
dénoncer et rendre confiance, à analyser les causes sous jacentes
des conflits, il doit s'accommoder dans l'action à humaniser les
protagonistes pour enfin que chaque partie puisse mieux comprendre l'autre. En
gros, il doit permettre l'émergence d'alternatives à la
violence.
La pratique d'un tel journalisme ne semble pas aisée
quand on se rend compte des risques permanant qui en résultent surtout
dans les pays oü il n'y a pas une certaine liberté de la presse.
Mais malgré ça un journaliste proactif veillera sur les contenus
diffusés en enfin de répondre rapidement aux circonstances et aux
dérives possibles.
II.2.2. Les règles du journalisme
proactif
II.2.2.1. Traitement médiatique
Les journalistes sont dans l'ensemble animés de
diffuser premier les informations ; ceci en temps de paix ou de crise. Mais ces
médias répondent
tous à un besoin économique ; un besoin le
poussant de fois à brûler les étapes. Il est vrai que la
collecte, le traitement et la diffusion de l'information doivent se
dérouler rapidement pour enfin permettre que les médias soient
compétitifs.
Cette exigence économique engendre quelque fois des
dérapages ; une légèreté s'installe au fief des
journalistes, quant au traitement des nouvelles, l'information n'est pas
recoupées, même pas vérifiées, les discours
officiels sont souvent repris tel quels dans les colonnes des journaux,
même au cours du journal parlé et les conflits sont
présentés de manière simplifiées par manque de
connaissance de leurs causes profondes. Dans ses enseignements, le professeur
BIYOYA a toujours ému le voeu d'apprendre aux journalistes la
géostratégie le permettant ainsi de cerner les causes
réelles des
différents conflits qui sont fréquent dans la
société » (1).
II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter
Le journalisme pour la paix ne s'exerce pas de même
façon que le journalisme traditionnel. Ainsi lorsque le journaliste
s'engage à utiliser ses armes, sa plume, son micro ou camera dans le
désir de promouvoir la paix ; il est censé à
acquérir des attitudes particulières dans les expressions. Le
choix de mots doit se faire avec vigilance. Karle Manoff et Lynch ont
énuméré un certain nombre des vocabulaires auxquels les
journalistes arrivent à employer abusivement ; certains même de
façon inappropriée peuvent générer des
conséquences parfois malencontreuses. Les voici par exemple :
Génocide : (de son étymologie,
Geno : race) extermination (anéantissement) d'un groupe ethnique, social
ou religieux. Ce terme est souvent mal employé dans plusieurs reportages
des guerres. Le fait consisterait-il réellement à une action
visant à exterminer toutes les composantes d'un groupe ? Ce
la nous apparaît difficile.
Décimer : (de decim, dix)
réduire à sa dixième taille originelle.
Assassinat : meurtre
prémédité, ce mot est trop souvent emprunté par les
professionnels, des médias dans leurs articles sans qu'il ait dans le
fait constaté une notion de préméditation.
Massacrer : (du latin : macecre,
abattoir, à la fin du XVI e siècle)
l'action de tuer délibérément des victimes sans
défenses ou désarmer. Les victimes étaient-elles
réellement sans défense ou s'agit-il de morts au combat ?
Systématique : (le cas dans le viol
systématique) ce mot veut exprimer ce qui est intégré dans
un système, qui procède avec méthode dans un ordre
défini, avec un objectif déterminé, alors on doit se
demander si vraiment l'action est commise délibérément,
organisée selon un modèle, ou c'était un nombre d'incident
similaires, regrettables, mais indispensables des uns des autres.
Hormis le choix de mots, Lynch et Mc Goldrick,
préconisent que le journaliste doit aussi faire attention à
l'utilisation scrupuleuse des adjectifs comme : vicieux, cruel, brutal,
barbare. Il revient souvent d'un camp qui qualifie les actes
perpétrés par l'autre. En les utilisant, le journaliste
s'identifie et se situe de ce côté. Cela justifierait par ailleurs
une escalade à la violence. Il en est de même, poursuivent ces
deux théoriciens avec des termes : terroriste, extrémiste,
fanatique, fondamentaliste, donnant implicitement l'idée d'une personne
irraisonnable et donc impropre à la négociation. Le mieux serait
de
désigner chaque groupe par le nom qu'il se donne, soit
encore être précis dans les discriminations (1).
II.3. DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET
TRADITIONNEL
Les études sur la gestion des crises ont
favorisé des nouvelles approches que les auteurs décrivent dans
une courte analyse sur les mécanismes de résolution des conflits.
Ainsi, au lieu de vouloir imposer un cessez-le-feu, il vaut mieux essayer de
rapprocher des points de vue apparemment irréconciliables pour parvenir
à un consensus. Conscient ou non les journalistes jouent un rôle
dans des sociétés en proie aux conflits. S'ils se montrent
irresponsables, ils peuvent aggraver le conflit. Ils doivent veiller au contenu
des récits qu'ils rendent au public en l'accommodant vers une
pratique
(1) Lynch J., Reporting the World : The findings,
A pratical cheklist for the ethical reporting of conflicts in the 21th
century by journalists, for journalist, 2002, pp72-74. Disponible sur
http://www.reportingworld.org.uk/files/rtw-booklet.pif
du journalisme proactif. Les reportages que nous
présentons ici visent de nous permettre de faire une différence
entre ce que doit être le reportage du journalisme de paix et montrant
les insuffisances du reportage du journalisme traditionnel
II.3.1. Reportage traditionnel
Yoho City YNS. De nouveaux affrontements dans la guerre de
gang ethnique de la ville ont fait sept jeunes tués et un entrepôt
détruit dans la nuit de jeudi. Des coups de feu et des cocktails Molotov
ont été lancés entre les gangs rivaux de Yoho et Atu
durant presque 20 minutes, au cours de ce qu'un policier a qualifié de
fusillade ethnique.
Un des dissidents a déclaré avoir entendu un
jeune homme Atu crier : « nous vous tuerons tous » tout en
lançant une bombe au pétrole à l'intérieur d'une
voiture remplie des jeunes Yoho qui était garée à
l'extérieur de l'entrepôt. Le jeune a été tué
par balle par un Yoho qui a tiré depuis une fenêtre de
l'entrepôt,
a jouté un autre résidant. D'autres membres du
gang Atu ont été vus tirant des bombes à pétrole
à travers des fenêtres de l'entrepôt, qui a fini
brulé par les flammes. Les autorités policières affirment
que les deux gangs poursuivent une guerre ethnique dans la zone depuis
plusieurs semaines.
II.3.2. Reportage proactif
Le trafic illégal de narcotine qui tourmente la ville a
déclenché dans la nuit de jeudi, une fusillade entre deux groupes
trafiquant dans une zone de la banlieue. Selon les explications des
résidents, la fusillade qui a causé la mort de sept personnes,
impliquait des jeunes hommes recrutés par les deux leaders rivaux qui
essaient de prendre le contrôle du quartier. Quatre des victimes sont des
jeunes ; Yoho engagés pour surveiller un entrepôt,
soupçonné par les résidents d'être un centre de
distribution de drogue de l'Est tandis qu'un autre dealer tenta
également de prendre le contrôle dans la banlieue Est, a
recruté des sans emploi Atu puis les a amenés, a expliqué
Mme Brown.
« La police a refusé de négocier avec les
trafiquants qui ont transformé notre rue en un champs de bataille. Nous
avons besoin d'un poste de police, d'argent pour les centres de
désintoxication.
En regardant ces reportages, il est facile de dégager
les points de différence entre ces deux comptes rendu. Le journaliste de
paix a mis son temps dans la conceptualisation des faits, il établie le
rapport et privilégie plus les différents points de vue dans le
conflit donnant ainsi plus de temps et d'espace pour une source contradictoire
» (1).
Le tableau qui suit présente clairement les
différences.
(1) Galtung, Op. cit., p 28.
II.3.3. Tableau comparatif
Reportage traditionnel
|
Reportage proactif
|
Cet `article écrit de manière
|
Dans ce contre exemple qui est
|
traditionnelle met en
exergue la violence, mettant en avant plan l'ethnicité.
|
qualifié d'un reportage proactif ;
|
|
On cite premièrement les
|
Il répète à plusieurs fois les
|
appartenances ethniques ;
|
noms des ethnies et fonde
|
malgré cela l'article ne le met
|
toute la violence sur la
|
pas autant en évidence par le
|
distinction qu'il établie entre
|
fait qu'il ne s'agit pas d'un conflit
|
Yoho et Atu.
|
purement ethnique mais plutôt d'une guerre des gangs
« des
|
Malgré, qu'il décrit avec
détail le fait, nulle part
ailleurs il donne une
|
narcotrafiquants ».
Et même si l'article parle des
|
explication à toute cette
|
identités ethniques, ne décrit
|
violence.
|
pas au moins les jeunes Atu et
|
|
Yoho comme victime de dealer
|
Cet article traditionnel
|
et d'une mauvaise condition
|
commet une erreur de rendre compte de l'opinion du policier
comme s'il s'agissait d'un fait sans pour autant citer ne fut ce que le nom de
ce témoin
|
sociale.
L'article reste focalisé dans la dénonciation
des causes, la recontextualisation dans un contexte plus général
des risques gangs trafiquants de drogue.
Il donne par ailleurs la parole au porte parole d'une
association du quartier en le nommant.
comme on peu le constater, la distinction s'avère nette
entre l'opinion de Mme Brown et le compte-rendu objectif des faits. Ici le
journaliste a fait un effort pour trouver un témoin
proposant des solutions constructive (1).
|
A la lumière de ces données, nous devons le
comprendre que le journaliste pour la paix n'est pas facile. Ce dans cette
vision que « le rôle des médias doit être mené
dans le but de consolidation de
la paix » (1) En soit, il ne s'agit guère ici de
cacher les informations qui pourraient avoir des conséquences
négatives au vue du journaliste, mais bien plutôt de
procéder à une présentation différente de la
réalité. Le journaliste proactif dans l'exemple ci-haut
présenté n'a pas caché l'identité ethnique de
dealers, moins encore leurs crimes. Il ne peut s'agir là que d'un
journaliste scolaire prêtant son attention à établir une
distinction des faits et des opinions et à la recontextualisation.
Rien nous parait hors norme, dans une première vue et
pourtant l'impression générale diffère à la lecture
de ces deux articles et la réaction du vecteur sera différente
aussi selon qu'il aura à lire l'une ou l'autre version.
A la lecture du premier compte-rendu des vêtements, un
lecteur non averti de l'une des
(1) Ross HOWARD : Les médias et
consolidation de la paix : une table ronde, Institut pour les
médias, la politique et la société civile Londres,
Vancouver, 199 9, p33.
tribus pourrait se croire en présence d'un embryon de
guerre ethnique, au risque même d'attiser des tensions ethniques à
plus grande échelle, et qui pourraient par la suite se répercuter
dans la ville entière. Alors que, comme on peut le remarquer dans
l'article proactif. Même si le lecteur est lui-même de l'une des
ethnies, il va toute fois comprendre que cette guerre de gangs ne le concerne
pas étant donné qu'il ne s'agit autre que d'une guerre
narcotrafiquants, luttant pour le contrôle d'un quartier, il faut
également noter l'effort déployé par le journaliste
proactif de trouver dans la mesure du possible des voies de sortie de crises
qu'elles viennent de son propre chef ou de celui d'un des acteurs du
conflit.
II.3.4. Critique de l'instrumentalisation du
journaliste
Dans les paragraphes précédents du premier
chapitre, nous avions déjà souligné quelques points allant
dans le sens des critiques qui sont souvent formulés à
l'égard des journalistes.
Néanmoins Albert Londre, grand reporter français
du siècle passé a souligné de contre-pouvoir du
journaliste parfois un pouvoir qui dérange toujours certaines
institutions. « Un journaliste n'est pas un enfant de choeur et son
rôle ne consiste pas à procéder les processions, la main
dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n'est pas de
faire plaisir, non plus de faire tout, il est de porter la plume au plaie
» (1).
Ce rôle joué par les médias est cependant
contradictoire, car ils constituent cette fois une institution politique
à part entière, sachant que le quatrième pouvoir accuse
deux grandes faiblesses.
D'une part, il est détenu aux mains des personnes qui
n'ont été élues, ni nommées par leur
compétence, et en d'autres lieux il est sujet aux exigences commerciales
comme le cas avec toute autre entreprise.
A en croire, la résolution de ce problème ne
résulterait en réalité que dans un mélange de droit
et de responsabilité socioprofessionnelle, et c'est la
déontologie. Cette dernière ressemble des principes et
règles établis par la profession, enfin de permettre aux
médias de servir de la meilleure des conditions soit dans
l'impartialité, les individus que composent son public.
Dans tout cela les principes de base de la déontologie
journalistique ne peuvent être possibles dans une certaine mesure. Ainsi
donc, parmi les deux principes, l'impartialité et l'indépendance,
l'un de deux nous intéresse en particulier, dans cette dialectique :
c'est l'indépendance des médias. Le principe ne semble pas
être accepté surtout en Afrique, continent qui rencontre un
certain nombre de difficultés avec l'émergence de la culture
démocratique. Ce principe constitue l'affirmation selon laquelle : le
journaliste n'a de compte à rendre à personne, si ce n'est autre
que
son public, puisque c'est son intérêt qu'il tend
à servir. Il doit toujours visé l'intérêt du public
ou intérêt public.
Tenant compte de tout cela, la résolution 1003 du
Conseil de l'Europe sur l'éthique du journalisme dans son article12 nous
complète en se demandant si cette indépendance peut se voir
réelle dans les conditions suivantes : « un directeur d'une maison
de presse peut-il réellement s'offrir les luxes un pied de nez à
un actionnaire en publiant une enquête sur la qualité de ses
produits alloue des subsides conséquents ? En somme, la location de
subsides ne semble pas notre réalité en Afrique car la presse en
soi a toujours eu du mal sans revenus publicitaires. D'oü on peut
dès lors la qualifier de libre ? Commercialement non. Pour cela,
l'exigence d'une transparence totale en matière de
propriété et gestion des médias » (1).
(1) Résolution 1003 du Conseil européen
sur l'éthique du journalisme, article 12.
Politiquement, un média est rarement neutre. «
Pourtant, une orientation idéologique des éditeurs doit
être légitimement respectée pour autant qu'elle soit
limitée par les exigences incontournables de la véracité
des nouvelles et de rectitude morale des opinions exigées par le droit
fondamental des citoyens à l'information » (1).
Adopter une orientation politique ou idéologique reste
une possibilité à un organe de presse. Le danger ici n'est donc
pas de présenter une orientation politique, puisque celle-ci est
déontologiquement acceptable, mais d'arriver à rester
indépendant de toute pression, intérieure ou extérieure,
consciente ou inconsciente, affirmée ou insinuée. La presse ne
doit servir aucun intérêt particulier, si ce n'est celui de son
public, dans toute sa diversité. Elle doit aspirer à offrir les
qualités d'un service public-au sens de responsabilité sociale et
non
(1) Résolution 1003 du Conseil européen,
Op cit., article 13.
de lien avec l'Etat, offrant une tribune à toutes les
orientations politiques et sociales qui assure au mieux les différentes
tâches dont elle a la fonction : observer et fournir une image
représentative du milieu environnemental, assurer la communication
sociale, transmettre la culture ainsi que contribuer au bonheur via le
divertissement.
Enfin, dès lors qu'un journal, une station de radio ou
une chaine de télévision dédie ses pages ou ses ondes
à la gloire de l'Etat, d'un modèle politique, d'une région
ou d'une race, on doit rejeter ce type de journalisme pour la classer dans la
rubrique de propagande.
II.3.5. Critique et observation portées contre le
journalisme de paix
Nous avons dans les lignes précédentes
établies une ligne de démarcation entre le journalisme de paix et
le journalisme traditionnel en mettant un
accent particulier sur différentes manières dont
l'information est traitée par l'un ou par l'autre. Malgré notre
penchant au journalisme proactif ; il nous revient aussi de signaler sur les
observations et critiques qui lui sont de fois formulées. La critique
qu'on adresse souvent au journalisme pour la paix ne semble pas être
celle-là qui est mainte fois énoncées. Nous devons le
reconnaitre qu'à première vue, un journaliste traditionnel dira,
qu'au-delà de tous, son rôle se limite à décrire la
réalité est donc le fait. Je l'ai déjà entendu dans
plusieurs rédactions des télévisions et radios pendant mes
fréquentations pour les stages. Cette description ne peut se faire sans
essayer d'interférer la réalité de cette nouvelle, donc un
compte rendu fidèle. Par ce fait, nombreux sont des professionnels qui
croient que par cette vision et rigueur, ils remplissent leur
responsabilité sociale, en offrant un tableau fidèle des
réalités laissant ainsi le récepteur tirer ses propres
conclusions.
Pour Robert Karle Manoff et Loretta Hieber, cette nouvelle
orientation du journalisme dit pour paix ne peut pas fouler au pied les normes
professionnelles. C'est-à-dire l'éthique du journalise. Mais
à la différence, celui-ci ne s'éloigne pas aussi de cette
vision du journalisme quidam ; il prête par contre une attention
orientée à la formulation des faits ; à une utilisation de
faits judicieuse des mots employés, à la recontextualisation de
faits laissant ainsi les protagonistes s'exprimer pour enfin chercher des
solutions dans les conflits. Il s'agit là simplement d'une prise de
conscience plus considérable de son propre impact sur son public en
essayant de donner aux récepteurs des clefs pour une
compréhension profonde des faits sociaux. Ainsi dit, ce dernier sera
l'objet de reproches aux journalistes traditionnelles ; ils diront dès
lors que le journalisme sensible au conflit, qui est un journalisme de paix
à tendance à influencer le cours des événements.
Bien sur que tel soit porté l'observation ; peut-on réellement
reprocher au
journalisme proactif de désirer une issue pacifique au
conflit ; les avis restent quelque fois partagés.
Marie Soleil Frère dans son ouvrage « Afrique
Centrale : Médias et conflits » a voulu se faire taire donnant
uniquement des théories de ce que doit faire le journaliste de paix ;
Manoff quand à lui a bien voulu demeurer dans l'objectivité ;
Mark Frohardt, Internews, Network, directeur régional pour l'Afrique de
Etats-Unis Institute of peace de son côté a soutenu les
responsabilités d'un journalisme proactif. Mais quand à nous,
laissant au primant les règles déontologiques
créées dans le sens précis de prévenir les
excès de médias préconisons une vigilance
particulière en cas des tensions intercommunautaires dans le traitement
de l'information relative aux conflits. Soit encore dans le cas ou les valeurs
démocratiques sont mises en péril.
déclare : « lorsqu'il s'agit de défendre
des valeurs démocratiques, personne ne doit rester neutre. Dans ce sens,
les médias doivent contribuer dans une mesure importante à
prévenir les moments de tension et favoriser la compréhension
mutuelle, la tolérance et la confiance entre différentes
communautés dans les régions en conflit » (1). Et
donc, ces critiques et observations énoncées à l'encontre
du journaliste proactif ne tiennent pas leurs valeurs, étant
donné que ces principes se trouvent dans une charte déontologique
et dont l'autorité ne peut pas remettre en cause. Si celle-ci se trouve
déjà dans une charte réglementant le journalisme en
Europe, il apparait une muraille pour le continent africain qui jusque
là ne semble pas orienter le travail du journalisme vers un journalisme
proactif. Or il serait souhaitable que cette pratique gagne les
rédactions africaines, quand on sait que l'Afrique apparait un continent
le plus touché par des conflits, qu'ils soient ethniques,
régionaux ou de religion.
(14eRnsHEdHRIE)(RSHfI12
SacllfilEVlH ILI E
Il n'est pas aussi un frein ou encore impossible que les
journalistes africains de leur part orientent déjà leurs
pratiques journalières vers ce type de journalisme. C'est à
même motivé à s'en rendre compte dans ce mémoire.
Nous remarquons la présence de plusieurs organismes internationaux qui
sont déjà en Afrique et ici en RDC pour favoriser la mise en
application du journalisme de paix. Ces initiatives sont encourageantes car ils
comptent travailler avec des médias dans les conflits et autres
situations d'urgence pour envisager une résolution au conflit.
Au-delà de tout cela, une question peut être
toute fois soulevée ; celle de savoir qui se cache dernière les
organes du journalisme de paix ? Dans les interlignes précédentes
nous avons dit que le journalisme proactif vise à promouvoir les valeurs
démocratiques, aussi bien la confiance entre les communautés
divisées. Tout comme le journalisme
classique exerce un pouvoir sans avoir été
mandaté ou élu pour remplir cette fonction ainsi «
l'instigateur d'une radio ou d'un journal proactif travaille
généralement à partir de ses propres institutions »
quand au traitement d'une information partant dans le but de trouver ou de
porter une solution à certaines valeurs. Deux pôles de critique
sont à énumérer. D'une part, les valeurs dont il juge
démocratique peuvent-elles être différentes de celles
reconnues de la majorité ; et d'autre part, sa vision des
réalités du pays auquel il va s'implanter peut être
tronquée ; faute d'une connaissance suffisante du terrain, des moeurs de
la population locale.
II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur
de l'initiative avec celles de la majorité
Ross Howard dans son ouvrage sur les médias et la
démocratie nous démontre les attitudes des médias face au
développement mettant un accent sur la valeur démocratique. En
l'évoquant ici, nous
devons le savoir que : les valeurs démocratiques
sontelles des valeurs immuables, identiques d'une époque à
l'autre. Plusieurs manuels sur le droit de l'homme ont déclaré
que le droit à la vie humaine est une valeur universelle. Aux Etats-Unis
et même dans certains autres pays développés, ce droit
à la vie est bafoué de par la condamnation à la mort alors
qu'il se déclare une nation première en matière de droits
humains. De même peut-on évoquer le droit à la
liberté à un journaliste congolais qui a annoncé
immédiatement la mort d'un président, quand on doit rendre compte
de l'acharnement que subissent les journalistes congolais. Les valeurs
universelles sont donc variables et il faut donc prendre garde de ne pas tomber
dans un piège de l'ethnocentrisme. Dès lors, un individu ou une
ONG désire créer un média proactif pour aider des
communautés en difficulté agira peut être sur base d'un
principe en lequel il croit, mais qui ne correspondant pas à la norme
universelle et/ou locale. D'oü l'absence d'une quelconque instance
supérieure de surveillance concernant le journalisme de
paix constitue en lui-même une dérive potentielle.
En Afrique, dans sa totalité, le journalisme de paix
s'inscrit dans une démarche prise par des acteurs du Nord voulant
contribuer aux résolutions de conflits. Malgré cette
volonté de contribuer au développement du continent, et dans
plusieurs cas les études de terrain approfondies sont
réalisées avant l'implantation d'un média proactif dans un
pays en crise. Souvent un acteur local se fait associer en raison
peut-être d'une barrière linguistique. Ces initiatives sont
généralement bien intentionnées. Pourtant un
problème est soulevé quand à la pérennité
des projets initiés par ces organismes et ONG appuyant le journalisme
pour la paix.
II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui
du journalisme de paix
L'utilisation des médias dans les
sociétés vulnérables a toujours été une
préoccupation sur le rôle des médias parfois joué en
stimulant ou en accélérant le conflit. Mark Frohardt dans le
rapport publié sur l'utilisation et abus des médias dans les
sociétés vulnérable, élabore un cadre
destiné à aider les organisations d'aide des médias afin
d'orienter leur travail à des interventions directes à l'endroit
oü ils sont nécessaires en vue d'une résolution du conflit
» (1).
D'oü, si l'appui de coopération
étrangère s'avère profondément utile à la
création d'un média de la paix, la question qui nous revient en
tête est celle de savoir que se passe t-il une fois le financement
extérieur disparaît ? Et bien ces médias dont le
fonctionnement est généralement fonction d'un appui
extérieur se trouveraient alors dans l'incapacité
d'assurer leur pérennité par le fait d'une
éventuelle discordance avec l'économie locale. Par là,
apparaît avec toute lumière la différence entre projet
d'action humanitaire et projets de coopération au
développement.
D'une part, il s'agit bien de l'offrir une solution rapide
à un problème ponctuel ; et d'autre part de jeter les bases qui
permettront aux médias locaux de fonctionner de la manière
indépendante dans la perspective d'avenir, « de sérieux
problème comme le préconise Mary KIMANI sont souvent
récurent après la résolution du conflit (1)
Dans le domaine de journalisme pour la paix, ces deux sortes
d'assistance existent de par le fait que certaines ONGs utilisent les
médias comme moyens d'intervention d'urgence pour éviter ou
absorber des conflits, le cas de la fondation hirondelle.
(1) KIMANI Many, La radio, instrument de
réconciliation, Afrique Renouveau n°213, octobre 2007, p3.
Une fois le conflit est dépassé, elles s'en vont
avec leurs antennes et budgets. D'autres types d'ONGs ou coopération
sont des associations qui font la promotion. Cette dernière est
évaluée à long terme en initiant la vulgarisation des
principes journalistiques en créant des écoles du journalisme ;
en donnant des informations déontologiques du journalisme ; parfois
même des séminaires permettant ainsi aux journalistes de diverses
communautés de travailler ensemble. L'institut Panos Paris en est un
exemple concret. Cela étant, nous allons ainsi présenter quelques
unes de ces ONGs.
II.3.8. Quelques ONGS d'appui au journalisme pour la paix
en RDC
Le conflit n'est pas une mauvaise chose en soi ; il
résulte de manière naturelle des différences entre les
personnes-religieux, politiques, ethniques, ou autres. Ainsi, ces
différences peuvent nous enrichir et
se trouver à la base d'un processus pacifique
qu'à la racine de la violence. Gérer ces différences de
manière constructive est une compétence qui peut être
développée. Il n'existe pas de méthodes pour transformer
initialement ou instantanément les conflits, il ne suffit pas d'un seul
événement ou de la signature d'un accord de paix-, il s'agit d'un
processus continu d'établissement des relations mutuelles de respect et
de confiance. Ce sont des engagements à long terme qui permettent de
travailler sur les causes sous-jacentes au conflit même durant ces
périodes plus intenses. Cette réalité fait que la
résolution d'un conflit ne soit pas uniquement apanage à la
diplomatie. C'est ainsi des ONGs humanitaires interviennent dans ce processus
de résolution de conflits en empruntant les médias. Parmi
lesquelles nous aurons à décrire quelques unes.
1. La fondation Hirondelle
conflit ouvert ou de post-conflit. Flle peut aussi agir dans
des situations ou des données politiques, économiques ou sociales
sont dissuasives pour les interventions orientées sur le
développement. »(1)
La fondation Hirondelle existe depuis mars 1995, elle a
été créée est dirigée des radios comme :
Radio Agatashya dans la région des grands lacs africains, Star Radio, au
Liberia, l'Agence de presse Hirondelle auprès du tribunal pénal
International d'Arusha en Tanzanie, Radio Blue Sky au Kossovo radio Ndeke Luka
à Bangui en République Centrafricaine. Moris Humutuk, un
programme radio pour les réfugiés à Timor et radio Okapi
en République Démocratique du Congo.
La fondation Hirondelle a emprunté son nom à
celui de la première radio qu'elle a dirigé, radio «
Agatashya ». Agatashya signifie « Hirondelle ». Flle
(1 )
www.hirondel.org /
a préféré garder ce nom parce qu'il est
simple et universel. Il est important aussi d'ajouter que la fondation est une
organisation de journaliste qui crée des médias en zones de
crises.
La FH oeuvre dans les situations difficiles. C'est que la
presse indépendante a un rôle fondamental à jouer dans les
sociétés autoritaires et dans les régimes non
démocratique. Dans ces situations, les intervenant traditionnels se
retirent à cause l'insécurité, des risques physiques, et
parce que l'argent investi dans des projets de développement risque de
ne servir à rien. Une radio indépendante joue un rôle
immense en faveur de la paix : dissiper les rumeurs, maintenir l'attention sur
les faits réels, éviter des propagandes.
Elle veut collaborer à l'émergence des
sociétés démocratiques et tolérantes, voulant
s'appuyer à la formation d'une opinion publique responsable, citoyenne,
ouverte au dialogue. La FH
s'attache particulièrement à la justice,
condition de la réconciliation. La fondation travaille avec les
collaborateurs locaux sous une supervision d'un chef de projet qui est
expatrié.
De nombreux gouvernements financent les projets de la
fondation Hirondelle : la Suisse, la communauté européenne, les
Etas-Unis, la Hollande, la Suède, la Grande-Bretagne, la France, le
Canada, la RFA et le Japon. De nombreuses organisations collaborent avec la
fondation. Notons le Haut commissariat des Nations Unies, l'Unesco, le CICR la
fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), le
PNUD. La FH respecte le cadre du pays ou de la société au sein de
laquelle elle opère, sauf à être soumise à des
pressions telles qu'elle viole ses propres normes. Dans un tel cas elle peut
alors être contrainte à fermer un projet.
2. Search For Common Ground
Depuis 1982, le Search for Common Ground, « la recherche
d'un terrain d'entente », cherche à transformer la manière
dont le monde traite le conflit en tournant le dos à des comportements
d'adversité et en cherchant des solutions aux problèmes pour la
collaboration.
The Search for Common ground oriente ses actions de
résolution de conflit autour d'une « approche qu'il dénomme
approche Common ground. Cette approche permet d'orienter dans le conflit et
d'identifier des possibilités qui n'apparaissent pas quand on, raisonne
en fondant sur l'adversité. Il s'agit là d'un ensemble de
principes et de pratiques qui peuvent, quand ils sont correctement
utilisés, modifier en profondeur la relation qu'ont les personnes au
conflit pour favoriser des solutions fondées sur la coopération.
Cette approche permet en outre l'émergence de nouvelles
possibilités de coexistence
pacifique, en utilisant les atouts de la diversité et de
l'inter connectivité ».(1)
Search for Common Ground travaille avec des partenaires locaux
dans nombreux pays pour identifier les moyens appropriés de renforcer la
capacité de ces sociétés à gérer le conflit
de manière constructive. Actuellement il est dans 17 pays dont l'Angola,
la Belgique, le Burundi, la Côte d'Ivoire, la Guinée,
l'Indonésie, l'Iran, le Liberia, la Macédoine, le Maroc, le Moyen
Orient (avec le bureau de Jérusalem & Aman), le Nigeria, la RD
Congo, la Sierra Léone, L'Ukraine et les USA.
L'ONG emprunte divers outils pour mener ses activités
parmi lesquelles se trouvent les médias-radio, télévision,
films et presse écrite-, la médiation et la facilitation, les
informations, les
activités communautaires, le sport, le spectacle et la
musique.
SFCG partage toute ses méthodologies de manière
ouverte avec des organisations oeuvrant dans le domaine de
l'établissement de la paix, comme l'Agence Américaine pour le
développement international (USAID), les Nations Unies, et d'autres
agences impliquées dans les affaires internationales.
En RDC Search for Common Ground a mis en place une
stratégie de production télévisée ainsi que des
formations TV, en utilisant différents formats et techniques
centrées sur la production innovante de programmes. A présente
SFCG est en train de lancer un nouveau partenariat avec l'Unicef qui fait
partie d'un projet de réintégration connu comme le «
Programme of Expanded Assistance to Returnes (PEAR) Plus ». Search for
Common Ground aidera Unicef et d'autres ONGs internationales (CICR, Oxfam, GB,
Coopi and AVSI) à intégrer une approche
de « peacebulding » et sensibilité face aux
conflits dans l'effort de reconstruction dans l'Est de la RDC, dans le but de
construire les régions dévastées par la guerre.
Avant de lancer chaque nouveau programme ou projet, SFCG
adopte la même méthodologie : l'analyse de
réceptivité, étude de terrain, recherche de
collaborateurs, une fois terminé, SFCG travaille activement avec des
évaluateurs selon une méthodologie qui allie des savoir en
matière des médias et de résolution des conflits.
3. L'Institut Panos (1)
L'IPP est une ONG internationale fondée en 1986, en
tant qu'organisation à but non lucratif, sa direction mère est
basée à Londres. Elle a des embranchements indépendants
comme à Paris,
(1)
www.panosparis.org
Washington, Dakar, Port-au-Prince (Haïti) et St Michel
(Barbades).
Depuis 1996, l'IPP se décentralisé avec un
réseau de bureaux régionaux en Afrique du Sud, Lusaka en Zambie,
Afrique de l'Est (Kampala, Ouganda, et Adis Abeba en Ethiopie) ; en Asie du Sud
(Katmandou, Népal et New Dehli, Inde) chaque centre régional
travaille de manière plus ou moins autonome, avec son propre
comité consultatif.
Le réseau Panos est lié par un même nom,
une même mission et est chapeauté par un directeur commun,
composé d'un directeur et des membres du bureau Panos. La mission de
Panos est de s'assurer que l'information soit utilisée de manière
effective et qu'elle soit au service d'un débat public, du pluralisme
des médias. Panos travaille au renforcement des médias du sud et
de leurs capacités de produire et de diffuser. Susciter et alimenter une
réflexion critique sur les enjeux de l'information et de la
communication dans un monde globalisé.
Depuis 2004, Panos a développé en Afrique
centrale deux programmes : celui d'appui au pluralisme de l'information, DRIM
(Droit et renforcements institutionnels des médias) ; un programme
MPA-média pour la paix qui a pour objectif :
v' Renforcer les médias dans l'émergence d'une
culture de paix ;
v' Favoriser la coopération des médias avec les
organisations de la société civile ;
v' Développer le dialogue entre les médias et les
autorités locales ;
Encourager la production de l'information sur les conflits et le
processus de paix.
4. La Benevolencia
La Benevolencia est une ONG néerlandaise basée
à Amsterdam qui a pour vocation de promouvoir la paix et la
réconciliation à travers de
programmes radiophoniques. D'abord implantée au Rwanda,
elle s'est ensuite installée au Burundi et à l'Est du Congo
(Bukavu et Goma). Son approche diffère sensiblement de celle de SFCG,
avec une perspective plus « psychologisante », sa méthodologie
étant élaborée et suivie avant tout par des experts en
psychologie des traumatismes. « L'ensemble du programme mené par La
Benevolencia dans les Grands Lacs est soutenu à hauteur de 2,5 millions
€, dont environ 800 000 € destinés aux bureaux congolais qui
négocie en outre des financements
complémentaires.»1
III.1.3. Quelques projets concrets d'application du
journalisme de paix en RD Congo
(1) Marie Soleil FRERE, Op-cit, pg 78
Après la description de ces quelques organisations
internationales d'appui à la pratique du journalisme sensible aux
conflits, nous allons cette fois présenter quelques projets de ces ONGs
implanté et oeuvrant en RDC.
1. La Radio Okapi
Lancée en 2002, pour Marie Soleil Frère, «
l'expérience de la Radio Okapi est un autre exemple du journalisme
responsable dans un environnement conflictuel ». (1) Elle reste
le plus grand projet radiophonique que les Nations Unies et la Fondation
Hirondelle aient conduit en Afrique.
Cette radio est venue pallier les défaillances des
médias publics nationaux. Diffusant dans les cinq langues nationales
(Lingala, Kikongo, Swahili, Ciluba, et Français), Radio Okapi est la
seule
(1) Marie soleil FRERE, Op cit p, 35
qui dispose d'une couverture totale du pays touchant ainsi
l'ensemble de la population congolaise. Sa couverture, lui permet de remplir
dès lors une mission de service public. Kinshasa la capitale est en
tête du réseau ; six studios régionaux et quatre autres
sont répartis en quatre zones politiquement et militairement
éclatées. La Radio diffuse ses services en ondes courte pendant
une heure, il s'agit là d'une valeur sûre su laquelle même
les habitants des villages frontaliers de la RDC peuvent compter, en
fréquence module (FM) ainsi que sur internet. Avec plus ou moins cent
personnes (journaliste, animateurs et techniciens). Radio Okapi émet 7
jours sur 7 de manière à offrir une information sûre et
crédible dans les cinq langues. Ce qui lui permet d'atteindre la
majorité de la population.
Nous devons le reconnaitre, la tâche de la Radio Okapi
reste délicate car même la chaine nationale ne saura faire face.
Moins encore les medias privés. Elle a permis aux congolais de faire la
part des choses, d'avoir une vision générale sur l'imbroglio
de
la situation congolaise. Elle permis également de faire
comprendre aux gens que le processus des paix impliquai tout le monde.
2. Search for Common Ground (Centre Lokole)
Avec plus de 450 stations radios et plus de 100 chaines de
télévision, la RDC est certainement l'un des pays qui a un
environnement médiatique le plus riche et le plus pluraliste du monde.
Malgré cette richesse la question centrale demeure celle de savoir de
quoi diffusent-elles ? En d'autres termes on cherchera de savoir quel est le
contenu de ces médias. A Kinshasa seule nous comptons déjà
« 51 chaines de télévision résultant de sondage fait
par l'équipe de SFCG qui démontre que cette dernière reste
la source préférée pour les 10 millions de personnes qui
résident dans la ville » (1).En 2001,
SFCG a démarré ses activités en RDC sous
le nom de Centre Lokole, implanté à Kinshasa et Bukavu, afin de
soutenir la communication autour du Dialogue Inter congolais
Outre son activité de production de programmes
radiophoniques et télévisuels, évoquée plus haut,
SFCG utilise une très grande variété d'outils :
· La bande dessinée sur diverses
problématiques comme le processus électoral, le processus de
Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), la
réforme de l'armée, la lutte contre l'impunité et la bonne
gouvernance ; Plusieurs émissions et séries ont été
déjà réalisées dans le but de promouvoir la culture
de la paix ; nous avons pris ici la dernière série qui est l'
« Equipe»
Analyse de la série « Equipe
»
La RD Congo est l'un des dix pays au monde où Search
for Common Ground produit la fameuse série
télévisée nommée « Equipe », à
travers les aventures d'une équipe de football. Les épisodes de
la série analysent des aspects et des thèmes liés aux
conflits et à la bonne gouvernance sous le slogan de « si on ne
collabore pas on ne marquera pas ». Cette version se focalise sur le drame
d'une équipe de football féminin ironiquement
dénommée « les moustiques » dont les deux protagonistes
principaux font face à des problèmes liés aux violences
sexuelles, corruption, tribalisme, impunité et réconciliation,
dirigeant en même temps leurs équipes vers la victoire. Depuis
juillet 2010 cette série passe sur les antennes de la
télévision nationale. Avant cela, « Tosalel'ango » est
jusque là, la seule émission
téléréalité de SFCG en RDCongo, une émission
différente des autres initiée par Search for Common Ground. De
cette façon, SFCG croit mettre son expérience dans la
construction de la paix, comme le déclarait Mark John président
fondateur de cette ONG
« les problèmes actuels qu'ils soient ethniques,
environnementaux ou économiques sont tout simplement trop complexes et
interconnectés pour être résolus sur base
d'adversité » (1). En soit la série « Equipe »
résulte de l'inspiration de l'émission « Tosalel'ango »
qui a promus des solutions concrètes tandis qu'avant on ne voyait que
des problèmes.
(1)
www.sfcg.com
CONCLUSION
Des médias classiques-radios
télévisions jouent généralement un
rôle positif et instructif dans la société. Toutefois, il
existe de nombreux cas où les médias sont manipulés par
des acteurs avec intention de fomenter des conflits (1). Même
si le monde actuel semble être outrageusement polarisé et, que la
violence demeure la norme, nous restons avant tout optimistes dans la
résolution des conflits. Pour espérer à cette
résolution, nous devons nous confier à un modèle des
médias qui ne sera plus d'investigation, ou de développement
comme cela fut dans le temps. Il s'agit cette fois des médias pour la
paix. Alors que les journalistes semblent naturellement attirés par les
conflits qui créent l'événement d'actualité, «
ils disposent en général de peu de connaissance sur les conflits,
leur gestation sociale et leurs constance à travers le monde »
(2).
(1) Mark FROHARDT, Op.cit, p29.
(2) Marie Soleil FRERE, Op.cit., p16.
Dans ce chapitre, nous avons soulevé en gros ce que
doit être l'exercice d'un journaliste pour la paix, ses règles et
normes. Nous nous sommes focalisé en d'autres cieux à recourir
aux ONGs internationales oeuvrant dans la promotion de la paix, comme l'IPP, le
SFCG, loin d'être là une liste exhaustive.
Tout cela constitue donc un rudiment du journalisme pour la
paix. Ce chapitre, au-delà de sa vision, encourage les journalistes
à aller au-delà des événements concrets et violents
pour identifier les formes culturelles et institutionnalistes de la violence
qui peut être cause du désaccord.
L'expérience de la Radio Okapi, en RD Congo semble
être un atout, allant dans le sens du journalisme sensible dans un
environnement conflictuel. Les journalistes travaillant pour la paix ne
cherchent pas à réduire les conflits ; il fait en sorte à
présenter de nouvelles exactes et impartiales. C'est par cette
acceptation d'un rapport que les conflits pourront être
réduits.
Parlant des ONGs dont nous avons évoqué au cours
de ce chapitre, tellement que le rôle des médias dans la
résolution des conflits constitue un champ relativement neuf, ceci n'a
jamais laissé « indifférent ces organisations qui jusque
là ont conduit un grand nombre d'initiatives sur le pouvoir qu'ont les
médias d'influencer positivement les conflits et le processus de la
démocratisation » (1). Comme on doit le remarquer, ces
projets visant les médias sont devenus partie intégrante de
presque toutes les interventions multilatérales de construction de la
paix dans des sociétés en proie aux conflits.
(1) Ross Howard, Francis Rolt, Hans van de Veen et
Juliette Verhoeven, The power of media-A Handbook for peacebulders,
European centre for conflit prevention, Utrecht 2003, cite par MSF, p48.
Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS DANS LA RESOLUTION
DES
CONFLITS EN RDC
III.1. INTRODUCTION
La RDC, vaste pays qui est le centre de cet étude, zone
issue de la colonisation belge constitue un ensemble contrasté, ou l'on
remarque toute sorte de violence.
Elle a connu plus d'une décennie dans la crise «
rendue complexe par multiplicité des enjeux politiques
économiques, géostratégiques, ainsi que par la
diversité des acteurs en présence ; acteurs locaux, aussi bien
que nationaux et internationaux. »(1) Les journalistes amené
à couvrir les évolutions de cette crise et les tentatives
entreprises pour rétablir la paix sont donc soumis à un
degré supérieur de professionnalisme tout en
cherchant à demeurer objectif dans leur exercice malgré les
contraintes et autres difficultés liées aux différents
facteurs idéologiques affectifs comme nous l'avons déjà
parlé dans le premier chapitre.
Cette dernière partie se veut concrète par le
fait qu'elle va décrire non seulement le paysage médiatique
congolais mais va tout de même analyser le contenus de programme des
quelques stations en rapport avec trois types de programmes : -le programme de
fiction, - à vocation réconciliatrice et, - l'actualité.
En fin elle va s'achever par une critique de l'opérationnalité
concrète du journalisme pour la paix en République
Démocratique du Congo. Ces conflits violent qui déchirent le
Congo comportent plusieurs dimensions dont quatre semblent joués un
rôle important dans le processus en cours celui-ci était
l'intrigue dans le rapport annuel de l'Onu de 2002 :
La mauvaise gestion de l'Etat : comme l'ont toujours
constaté les observateurs nationaux, locaux et internationaux ; depuis
l'accession du à l'Independence avec les différents
régimes qui se sont accédés au pouvoir par diverses
formules que l'on connait, ont affiché aussi diverses méthodes
des gestions non cohérent. « La dictature, la corruption
générale dans toutes les institutions, un clientélisme
effréné, et le non respect des principes d'un Etat de droit,
autant d'éléments responsable de la décomposition.
Dimension économique : Basée sur
l'économie, le pillage des ressources naturelles a permis aux
différents groupes d'alimenter leurs effort de guerre ce qui favorise
qu'il soit un peu difficile de rechercher des solutions pacifiques. Nous devons
relever ici, les conflits fonciers entre les éleveurs et agriculteurs au
nord et sud Kivu.
Les enjeux éthiques et
communautaires : la question de la citoyenneté a aussi
exacerbé les conflits au Congo avec la violence. Elle a
évolué en enjeux politiques et conflictuels : l'exemple de l'AFDL
peut nous en dire plus. Née en partie Banyamulenge, celle-ci
revendiquait à part entière leur droit des citoyens d'autre part
l'instrumentalisation de certain mouvements en rapport avec l'identité
ethnique des fins politiques et économiques entre Hutu et Tutsi.
Dimension régionale : Depuis 1994, année du
génocide Rwandais, l'arrivée massive des refugiés ex-FAR
et autre milices interahamwe à l'est du Congo, avec des incursions des
milices venues du Rwanda et de fois des nationaux soutenus par des pays voisins
, ces violences contre les populations locales congolais et l'intervention sur
le territoire congolais n'ont cessé d'alimenter ce foyer de violence.
Le journaliste qui met sa plume pour couvrir des tels
conflits, doit se baser à connaitre tous ces contours enfin
d'espérer à une résolution des conflits. Avant tout il est
soumis à un devoir d'objectivé. En son temps, alors ministre de
la presse et information lors de la journée mondiale de la
liberté de la presse, Barnabé KIKAYA Bin Karubi le 3 mai 2002
disait « l'éthique du journaliste congolais est mise en rude
épreuve par la pratique quotidienne d'une information constamment
déformée, non vérifiée, voire
délibérément fausse ». Partant de cette phrase les
journalistes devraient soigneusement veiller à éviter autant des
critiques qui leur sont formulées, quelles soient explicites ou
implicites de manière directe ou indirecte.
III.2. PAYsAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS
III.2.1. Mots d'histoire
Le pluralisme et l'Independence de la presse au Congo remonte
de temps ancien car ces termes sont nés avant l'Independence au Congo
belge. Ils disparaissent du mémoire dès l'arrivée au
pouvoir de MOBUTU. Seulement en 1990 que la presse congolaise amorcera cette
période de monopole médiatique et va déclarer la
libéralisation de la presse. Le parcours de la presse au Congo sera
ainsi analysé en cinq différentes périodes qui sont :
III.2.2. Avant le discours de 1990
Cette période est caractérisée par un
paysage absolument monocorde, cadenassée par la dictature de MOBUTU ;
« A coté du seul OZRT existaient quelques publications de statut
privé détenues par des proches du régime et servant pour
son propagande. » (1) Lors de l'accession du pays à
l'indépendance, le statut de la presse qui découlait des
décrets de 1959 sur les libertés publiques places les
(1) Marie-soleil FRERE Op. cit, p98
journaux appartenant déjà aux
intérêts privés sous un régime libérale ;
cette situation se maintiendra jusqu'en 1965. « A l'avènement de
Mobutu, entre 1965 et 1972 mesurant, l'importance de la presse dans la conduite
de l'opinion publique, le nouveau régime tente d'acheter plusieurs
titres en y plaçant ses hommes et les finançant
discrètement. »1
L'année 1972 est une année charnière dans
l'histoire du Congo-Kinshasa en général et des organes
d'information en particulier. C'est la consécration de la doctrine
zaïroise du « recours à l'authenticité » qui se
traduit par la mise sur pied d'une stratégie et d'une philosophie pour
la libération des mass médias de leur dépendance
structurelle.
La philosophie du recours à l'authenticité
imprime une orientation nouvelle aux mass médias. « Des faits
saillants marquent l'année 1972 et les
(1) TSHONZ Mata, Medias au Zaïre,
s'aligné ou se libérer, Paris, Harmattan, 1996, pg 37
années suivantes. Il s'agit, en résumé,
de la revalorisation de la culture nationale. C'est en effet, en 1972, que les
journaux congolais porteront des noms authentiquement zaïrois, qu'une
presse naîtra, entièrement ou partiellement rédigée
en langues nationales dites vernaculaires » (1).
Pendant la même année, tous les journaux sont
officiellement pris en charge par l'Etat qui leur accorde des moyens dont ils
ont besoin pour leur fonctionnement. La situation économique favorable
jusqu'en 1975 permet à l'Etat des prodigieuses libéralités
en faveur des journaux étatique. « Mais la crise qui sévit
à partir de cette même année, à la suite de la
nationalisation le place dans une impossibilité de subventionner tous
ces journaux » (2) S'en suit la restriction dans l'octroi des
subvenions ; d'une part certain journaux (Elima,et
(1) Vicky ELONGO, Cours de politique comparée de la
communication, inédit, deuxième licence FLSH,
Université de Kinshasa 2009-2010
(2) TSHIONZA Mata, Op-ci, pg 37- 39
Salongo) reçoivent plus que d'autres et d'autre part les
montants perçu sont des moins à moins consistant.
Il importe de rappeler qu'avant même
l'indépendance, certains organes de presse écrite détenus
par les Congolais constituaient de véritables moyens de prise de
conscience politique des masses. Après l'indépendance, les
journaux s'inféodèrent à certains groupes politiques et il
fallut attendre l'avènement de la IIème République pour
voir un début d'organisation de la presse écrite congolaise. Sous
la tutelle souple mais efficace du Ministère de l'Information, la presse
congolaise couvre tout l'éventail de l'actualité tant national
qu'international ; de la politique au social, de l'économique au
culturel et au sport, « les organes de presse écrite sont un
support essentiel de la politique du Nouveau Régime et participent
à la réalisation des objectifs de la Révolution
Zaïroise Authentique » (1).
(1) Jerry MPERENG Djery, Presse et histoire du
Congo-Kinshasa. Le discours de la presse et son rôle dans le
Chaque province de la République est dotée d'un
organe de presse selon la répartition suivante :
- Organes de presse par Province
Provinces
|
Organe de Presse
|
Pé
|
Kinshasa
|
- Salongo
- Elima
- Zaïre
- Masano
- Zaïre ya Sika
- Likembe
|
Qu Qu He He M Bi
|
Bas-Congo et Bandundu
|
- Beto na Beto
|
He
|
Kasaï occidental et Oriental
|
- Nsambi
|
He
|
Haut Congo
|
- Boyoma
|
Qu
|
Kivu
|
- Jua
|
Qu
|
Shaba
|
- Mjumbe
|
Qu
|
processus de la démocratisation de 1990 - 1995,
Thèse pour obtenir le grade de
Docteur en sciences du langage de l'Université de
CERGYPONTOISE, octobre 2004,p 175
Source : Document n° 075/I.M.K./355/78, N'Sele, mars
1978(1)
Elima et Salongo relayaient la
propagande du gouvernement et dans chaque province un journal
était autorisé comme Mjumbe à Lubumbashi, Boyoma à
Kisangani, Jua à Bukavu.
L'église catholique avait ses medias écrits qui
étaient écartés totalement de la vie politique, d'autres
publications étaient théoriquement autorisées sans que les
parutions soient régulières. Pendant cette période, les
journalistes devraient user de toutes leur prudences afin d'éviter des
critiques Portées contre le président ne lui remettent en cause.
Le président était considéré comme un Dieu. C' a
été démontré à l'époque du ministre
Sakombi Inongo. Chaque soir, avant le journal à la
Télévision nationale ; on remarquait Mobutu sortir dans les
nuages. Rien de bon, et rien à voir dans tous ces journaux.
(1) Document n° 075/I.M.K./355/78, N'sele, mars
1978.
En 1981, une nouvelle législation sur la presse
établie par l'Ordonnance-loi n°81-011 du 2 avril 1981, portant
modification de l'ordonnance loi n°070- 057, cette ouvre la voie à
la multiplication des titres dans la presse écrite. « Ceux-ci
connaissent des fortunes diverses certains d'entre eux ne sont pas viables et
se sont complètement alignés sur le pouvoir public et d'autres
par contre se sont considérés comme des véritables
journaux indépendants »1. Cette Ordonnance bien que
libéralisant ce secteur, n'écarte pas la mainmise de
l'état sur la presse écrite qui demeurent dans sa grande
majorité entièrement alignée sur le régime du parti
Etat qui lui confie du reste, la mission de mobilisation et sensibilisation de
la population. C'est en s'appuyant sur cette mission que les journaux
entièrement privatisés par la dite ordonnance loi vont
revendiquer le retour de l'aide de l'Etat. Pendant cette période «
la presse libre disparu au Congo car l'essentiel de l'information était
la
(1) THSIONZA Mata Op-cit, pg 40
diffusion des activités du président et les
idéologies du parti unique » (1) (MPR) les journaux se
ressemblaient, à l'avant plan était souvent la photo de Mobutu
« il a fallu attendre 1981 pour parler d'une petit avancée sur le
plan de la liberté de la presse. En effet l'ordonnance loi du 2 avril
1981 introduisit dans ses paragraphes la liberté de la presse, une
simple déclaration au ministère suffisait pour publication et sur
le plan juridique le directeur de la publication était civilement et
pénalement responsable.» (2)
Tous ceci nous suffit de comprendre que cette liberté
était tronquée car en réalité cet article de
l'ordonnance n'était que théorique.
III.2.3. 1990, La libéralisation
(1) Mubangi Bet'ukany, « le parcours de la presse
congolaise et le rôle de l'oralité comme relais de l'information
en Afrique ? » in les enjeux de l'information et de la communication,
disponible sur http /
www. Ugrenoble3.fr /les
enjeux/2007/mubangi pg 2
(2) Idem, pg 2
Avril 1990, la pression des événements oblige le
maréchal Mobutu à libéraliser les activités
politiques. Dans un discours resté mémorable, Mobutu, à
son corps défendant, accepte l'existence d'autres expressions politiques
en dehors du Mouvement Populaire de la Révolution, jusque-là
parti unique. Mais une année auparavant, la presse, profitant sans doute
des fissures évidentes de la dictature, et avait commencé
à se libérer de l'étau dans lequel l'enfermait le
monolithisme politique. Da même, de nouveaux partis politiques voient
officiellement le jour. Des journaux sont créés,
généralement par des politiciens déterminés
à en découdre avec la dictature ou, souvent soucieux de se faire
remarquer de Mobutu. Tous les Zaïrois semblent, du coup, piqués par
le virus de communiquer. « Les salles de rédaction sont
littéralement assiégées par la nouvelle classe politique
muée brusquement en journaliste avec les risques de dérapage
certains. Les injures et les règlements de comptes remplacent le
débat politique. Des étudiants journalistes remplissent
les rédactions et se prennent pour de vrais
professionnels. » (1) Après s'en être délecté
un moment, le public congolais se lasse du ton aux journaux qui ne respecte
plus ni les bonnes moeurs ni la vie privée. Ce qui soit pire « les
anciens journaux pro-gouvernementaux rejoignent massivement
l'opposition.»(2) La fin de la guerre froide était un
véritable détonateur des changements en Afrique, en effet, avec
« l'écroulement du bloc communiste, les pressions, tant
internationales que nationales, se firent pressantes et obligea la dictature
africaine à faire des concessions politiques à défaut des
partis » (3) pendant cette période 365 organes de presse sont
autorisés de paraitre et 400 partis politique voient le jour. Ainsi les
journaux sont libres de se classer entre l'opposition (le Potentiel, le Phare,
Elima, Umoja, la
(1) Juakali KAMBALE, << la presse congolaise fonctionne
comme dans l'anarchie », éditeur de l'hebdomadiqre Graben,
disponible sur
www.grandlacs.net/doc/2537.pdf
(2) << La répression de la presse au zaïre
pendant la transition », Cahiers Africains, n°9-10-11, 1994,
p.283. Cité par Marie-soleil Frère (éd) op-cit. p.99
(3) MUBANGI BET'UKANY Op-cit, p3
Référence Plus et bien d'autres.) et proches de
la mouvance présidentielle (l'Avenir, le soft le finance, Salongo...),
malgré ce pluralisme frénétique autorisé, le
pouvoir était resté réfractaire à la liberté
de la presse et les journalistes restaient l'objet des menaces et d'actes de
violences. Mobutu tentait de reprendre ce qu'il avait cédé. En
province, « ce vent de la démocratisation souffle aussi. Car
déjà en 1992 les radios privées font leurs apparitions et
se multiplient. La radio Maendeleo (1993) à Bukavu une initiative des
ONG locales » (1) Radio Zénith à Lubumbashi (1994), Radio
Amani à Kisangani(1995). A Kinshasa la plupart de ces radios
privées sont confessionnelles « à coté des deux
premières, Radio Elikya, oeuvre de l'église catholique
créée en 1995 et Radio Sango Malumu à lors protestante se
rependent des stations dites évangélistes ou messianiques
(Radiotélévision Puissance, Radio message de vie,
Radio-Télévision
(1) Etude sur les radios de l'est du Congo
(RDC) réalisée par Jacques Soncin à la demande de
Nederlands instituut voor Zuidelijk Afrika-
1 ,=$ MGe l',FstEAt 3EFAV3EUs-IPP, achevée en
décembre 2004, p14
Armée de l'eternel ...) associé à
celles-ci les Radios privées commerciales (Raga FM, RTKM, MBC...) des
radios communautaires telle que Réveil FM » (1)
A Kinshasa, les télévision sont
rapidement mise sur pied, après Antenne A
créée en 1991, Canal Kin et Canal Z (actuellement CCTV) se
multiplient rapidement des chaines privées commerciales parmi elles :
Raga TV, Télé Kin Malebo, Tropicana TV, CMB ~Nous y classons
aussi des chaines confessionnelle : Télévision Sango Malamu, Amen
Télévision, Radio télévision sentinelle, Radio
télévision Kintwadi.
Toutes ces télévisions sont l'émanation
des stations de radios dont elles partagent les ressources (humaines et
matérielles)
III.2.4. La presse pendant Laurent
Désiré Kabila
(1) Marie-soleil FRERE, Op-cit, p 100
Laurent Désiré Kabila arrive au pouvoir en 1997,
et débaptise le Zaïre, qui devient République
Démocratique Du Congo pour tant rien de démocratique était
remarqué. Sur le plan liberté de la presse et de l'expression
aucun changement à constater au contraire une régression totale
n'est observé, on dirait que c'était la continuité de la
politique de Mobutu .Une liberté conquise de très haute lutte
mais que les bénéficiaires n'arriveront malheureusement pas
à gérer à bon escient. Pire encore, Kabila interdit les
partis politiques. Les quelques acquis démocratiques instaurés
par le dictateur sont bafoués comme s'ils avaient gaspillé du
temps. Les organes des presses sont privés de leur matière
habituelle et de leur source de financement. Le nouveau régime se montre
méfiant et dure envers les journalistes
« Arrestations, emprisonnements et intimidations se
multiplient et les professionnels des
médias subissent de nombreuses violences. Plus de 160
journalistes sont envoyés en prison entre mai 1997 et janvier 2001
» (1) les intimidations aussi se renforcent. La guerre qui éclate
en 1998 va rendre encore plus précaires les conditions de fonctionnement
des médias .Pendant la même période apparait une presse de
la haine anti-rwandaise, ce contexte de persécution a été
la base de la naissance de Jed (journaliste en Danger).
III.2.5. La presse sous Joseph KABILA (le début
d'une transition politique)
Il est important, avant d'examiner cette partie, d'apporter
une précision théorique du concept « transition ». La
transition renvoie, d'une part à des
(1) Selon Journalistes en danger (Jed), ONG congolaise
créée en 1999 et vouée à la défense de la
liberté de la presse au Congo. Longtemps parrainée par Reporters
sans frontières, Jed est, depuis 2002, membre de l'Ifex (International
Freedom of Expression Exchange), ce qui constitue une reconnaissance
internationale de la qualité du travail effectué par cette
organisation.
situations de passage brutal d'un gouvernement autoritaire
vers un nouvel équilibre démocratique, en d'autres termes elle
renvoit à un « régime de plus grande ouverture et d'autre
part elle recouvre des processus de réformes institutionnelles se
déroulant de façon progressive » (1).
Apres la mort du père, le fils succède,
l'incertitude persiste dans le fief des fonctionnaires des medias, on se
demande si cette politique du père ne serait pas adopté par son
fils. Malgré tout cela, la réalité parait contraire, car
dans son discours d'investiture joseph se montre toute fois ouvert. Il promet
de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. En
février 2002, il autorise, de concertation avec le RCD de Azarias
Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le processus de paix, le retrait des
troupes rwandaises et ougandaises permettent également d'alléger
les pressions qui pèsent sur les médias de l'Est. De façon
générale, la
(1) Jerry M'PERENG DJERI, Op-cit,p 35
transition Co-pilotée entre les trois forces politiques
et l'implication massive de la communauté internationale, créa un
climat favorable pour la liberté de la presse. « Une forte
politisation des productions que l'on peut entendre de manière double :
d'une part, les sujets politiques sont dominants et, d'autre part, les
médias présentent des positionnements politiques très
marqués dans leur traitement de l'information » (1) ;
Cependant, les medias se caractérisent par une
bipolarisation entre d'une part des medias pro Kabila et d'autre part des
medias pro Bemba. Une tension de l'insécurité va naitre entre les
journalistes et les assassinats non élucidés des journalistes.
Cette période est également marquée par
la volonté évidente des professionnels des médias de mieux
s'organiser et de surmonter leurs
(1) Marie-soleil FREREe, Paysage
médiatique congolais. Etat des lieux, enjeux et défis,
étude réalisée sous la supervision de France
coopération internationale avec appui de la coopération
Britannique et de la coopération Française ; octobre 2008, p
72
divergences politiques et personnelles pour oeuvrer à
reconstruire le pays sinistré. C'est ainsi qu'en mars 2004 a pu se tenir
le Congrès national de la presse congolaise, qualifié de
rencontre « de la refondation », « dont sont issues de nouvelles
structures professionnelles plus représentatives et soucieuses d'amener
les journalistes à jouer pleinement leur rôle dans le processus de
transition » (1).
III.2.6. La situation actuelle
Après des années de délabrement
institutionnel lié à la dictature de Mobutu puis à la
guerre qui ravage le pays de 1996 à 2003, les médias se sont
développés en dehors de tout contrôle et les organisations
professionnelles se sont décomposées. Avec la mise en place de la
Haute Autorité des médias (HAM), de l'Union nationale de la
presse congolaise (UNPC) et de l'Observatoire congolais des médias
(1) Marie- soleil Frère Op-cit,
p102
(Omec) la restructuration du paysage médiatique devient
l'une des priorités de la transition.
« Le paysage médiatique congolais a connu un
passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée de
médias gouvernementaux à une offre foisonnante, mais
inégalement répartie » (1).
Le pays comptait, en octobre 2008, 341 stations de
radiodiffusion (dont une seule, Radio Okapi, émet sur l'ensemble du
territoire) et plus de 600 titres de presse déclarés, pour la
plupart irréguliers sur le marché. On dénombrait en outre
82 chaînes de télévision, dont trois - la Radio
Télévision Nationale du Congo (RTNC), Digital Congo et la Radio
Télévision du Groupe L'Avenir (RTG@) - peuvent émettre par
satellite à partir de Kinshasa et être rediffusées dans
certaines provinces du pays.
C'est dans la ville de Kinshasa que se concentre
l'activité médiatique puisque la capitale héberge 51 de
ces chaînes de télévision, émettant en clair, ainsi
que plus au moins 41 stations de radiodiffusion en FM, les 10 quotidiens
réguliers du pays, 15 périodiques et une vingtaine des journaux
paraissant à l'improviste (plus de 125 journaux déclarés
pour cette seule ville.
Dans l'audiovisuel, la typologie est plus diversifiée.
Le secteur communautaire et associatif est dominant dans le domaine
radiophonique (avec 133 radios, dont trois seulement situées à
Kinshasa), mais peu présent dans le créneau
télévisuel (avec trois initiatives). Les opérateurs
privés commerciaux (qui sont au nombre de 91 pour l'ensemble du pays)
sont généralement mixtes, alliant radio et
télévision. Ils côtoient 104 opérateurs
confessionnels, liés aux Églises catholique, protestante,
kimbanguiste, mais aussi, surtout à Kinshasa, aux Églises dites
« du Réveil ». S'ajoutent à ce panorama les
médias publics
(la Radio Télévision Nationale du Congo et ses
diverses antennes locales), la radio onusienne (Radio Okapi, liée
à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et les radios
internationales disponibles en FM ou par le biais de décrochage sur les
ondes des radios locales.
La presse pendant cette période vit une liberté
ce qui fait qu'il ait une prolifération des stations et chaines de
télévisions, mais dans tout cela, la question reste axer sur la
situation économique qui peut favoriser une autonomie. Car depuis
l'époque coloniale il n'existe aucun système légal de
subvention pour la presse en RDC. On peut se demander pourquoi la loi 002/96
n'a jamais été appliquée.
III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE
CONGOLAIS
III.2.1 Les médias publics
Aujourd'hui, le paysage radiophonique Congolais est
composé de plus de quatre cents radios privées, deux radios
publiques.
La RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise)
« est un opérateur public dont le statut repose sur une ordonnance
Loi de 1981 » (1). Lointaine héritière de la Radio Congo
Belge, créée en 1949 et léguée aux autorités
congolaises à l'indépendance, la RTNC (anciennement
appelée « Voix du Zaïre ») a constitué durant
trois décennies le fleuron de la propagande Mobutiste. Selon
l'ordonnance-loi de 1981, la RTNC a pour mission :
d'exploiter le service public de radiodiffusion et de
télévision ;
d'informer, de former et d'éduquer les masses...
Caractérisée par une approche hyper verticale, les
médias publics servent
(1) L'Ordonnance n° 81-050 du 2 avril 1981
portant création et
statuts d'un établissement public dénommé
Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT). Le
changement de
dénomination de l'office n'a jamais été
légalement entériné.
alors de moyen de communication de l'élite gouvernante
vers le peuple gouverné. Chaque jour, le journal parlé et
télévisé s'ouvre sur un éditorial à la
gloire du Président. C'est une information partisane.
La RTNC comprend deux chaînes de
télévision opérationnelles : « la première
(RTNC 1), chaîne nationale centrée sur l'information, et la
seconde (RTNC 2), créée en 1996 sur les vestiges de la RATELESCO
- Radio Télévision Scolaire) axée sur le divertissement et
émettant uniquement sur la province de Kinshasa » (1). La
télévision compte aussi dix stations provinciales qui jouissent
d'une autonomie financière totale, seule l'enveloppe permettant de
couvrir les salaires du personnel arrive de Kinshasa.
Disposant d'une imposante rédaction centrale à
Kinshasa et d'une antenne (de production et de diffusion) dans chaque chef lieu
de province, la
(1) Isidore KABONGO Directeur des programme de la RTNC
entretien du 26 Aout 2010
RTNC compte un personnel de plus de 2 300 agents dont un bon
millier basé dans la capitale. Elle émet en cinq langues :
français, kikongo, swahili, tshiluba et lingala. En ce qui concerne la
radio, la RTNC dispose de deux fréquences à Kinshasa sur
lesquelles émettent la radio nationale et la FM locale (RTN).
Dans l'imposante Cité de la Voix du Zaïre, «
construite avec l'appui de la Coopération française et
inaugurée en 1978, la radio disposait de dix-sept studios : seuls trois
fonctionnent encore aujourd'hui. L'entreprise audiovisuelle publique traverse
une crise profonde, sa situation ne cessant de se dégrader depuis plus
de vingt ans »(1). Selon Isidore Kabongo, directeur des programmes de la
radio, auteur d'un audit de la RTNC réalisé en 2005 à la
demande de Journaliste en Danger (JED), « L'État ne se
préoccupe de la RTNC que pour sa propagande. Il n'y a pas de politique
de l'audiovisuel
(1) Georges Tshionza : Op
cit, p.23-32.
public, pas de plan de développement pour la RTNC, pas
même de projet. »(1)
III.2.2 Les radios privées
Les radios privées offrent de
nombreuses alternatives à la radio nationale RTNC. Le
premier avantage de ces radios est qu'elles offrent la possibilité
à de simples citoyens de s'exprimer sur des faits d'actualité. Le
paysage radiophonique congolais privé se compose donc : - des radios
communautaires, associatives, académiques et scolaires (non
commerciales) ; - des radios confessionnelles (dont la plupart sont des radios
dites « évangéliques » ou « messianiques »
liées à des Églises du Réveil) ;
· des radios privées commerciales ;
· d'une radio de la Mission de l'Organisation des
Nations Unies au Congo (MONUC), appelée Radio Okapi. S'y ajoutent les
radios internationales implantées en FM : Radio France Internationale
(RFI, présente dans six villes), Africa n°1, British Broadcasting
Corporation (BBC) et la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF)
- disponibles en FM à Kinshasa uniquement. Nous proposerons en annexe un
répertoire des radios fait en 2008 par Marie soleil.
Cette réalité nous amène à
remarque que la plus part des radios privées commerciales se trouvent
à Kinshasa et dans certains chefs lieux de provinces comme : Lubumbashi,
Mbuji-Mayi, et Kananga nous le trouvons de fois dans certaines villes dans des
provinces que nous venons de citer.
Les radios confessionnelle sont
majoritaires à Kinshasa où on un nombre
exagéré.
Elles sont essentiellement liées aux Églises du
Réveil et appartiennent généralement à des pasteurs
et des prédicateurs. Cependant, , « certaines chaînes de
radio protestantes, kimbanguistes, islamiques et des Églises du
Réveil sont bien équipées et ont une force d'influence
très significative sur les opinions et divers milieux de la RDC
»(1) Deux radios confessionnelles ont joué un rôle pionnier
dans le paysage radiophonique kinois : Radio Elikya (catholique :
créée en 1995, elle appartient à l'archidiocèse de
Kinshasa) et Radio Sango Malamu (protestante, mise sur pied en 2000).
Toutes deux dépassent le cadre de
l'évangélisation et jouent un rôle d'éducation et
d'informations citoyennes. « Certaines stations catholiques de province
(comme Radio Télévision Amani opérant depuis 1995 à
Kisangani, ou Radio Maria, créée en 2001 à Bukavu)
adoptent également
(1) Marie Soleil FRERE Op-cit, pg 21
cette approche »(1) Dans le réseau des
médias catholiques, et parfois dans certains réseaux protestants
et kimbanguistes, les radios sont encouragées A dépasser le
registre de la foi pour apporter un message de promotion de la
citoyenneté et du développement.
C'est une ouverture essentielle, parce que, lA où elles
sont seules dans leur localité, elles constituent une
référence incontournable pour les auditeurs. Parmi les radios
confessionnelles qui jouent ce rôle citoyen, on peut citer :
- Radio Tomisa (catholique) et Radio
Sango Malamu (protestante) A Kikwit
;
- RTDI (Radio Télévision du Diocèse
d'Idiofa) et Radio Embam (Frères Joséphites) A Idiofa Radio
Boboto (catholique) « A Isiro ; -Radio Moto A Butembo, Béni et
Oïcha (catholique) - Radio Sauti Ya Injili (protestante) A Goma ; - Radio
Sauti Ya Rehema
(protestante) et Radio Neno la Uzima (pentecôtiste)
à Bukavu ; - Radio Mwinda (du Diocèse de Mbandaka) ;
- Radio Canal de Vie, Radio Hosanna et RTIV (Radio
Télé Inter Viens et Vois) à Lubumbashi ; - RTIV (Radio
Télé Inter Viens et Vois), RTK (Radio Tangazeni Kristu), RTEDI
(Radio Télévision d'Evangélisation et de
Développement Intégral), RTPH (Radio Télévision
Pêcheur
d'Hommes) à Kisangani. La plupart de ces radios emploient
des bénévoles, recrutés parmi les fidèles des
Églises. Les radios confessionnelles sont censées être
apolitiques, mais plusieurs d'entre elles n'ont pas hésité
à se lancer dans la campagne électorale en 2006 pour soutenir
certains candidats » (1).
Constitue une avancée significative, car ces
dernières offrent une alternative aux médias nationaux en
fournissant une information de proximité
utile à la population dans son quotidien. Comme le
souligne un rapport du ministère français des Affaires
étrangères, le principal mérite de ces radios de province
« est d'avoir désenclavé des coins très
reculés du pays et de se poser en acteurs et partenaires du
développement économique et social.» (1)
III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC
En jetant un coup d'oeil aux grilles de diffusion des
différentes stations analysées, on est frappé par la
diversité des programmes, mais aussi par l'apparente qualité de
la programmation : émissions sur la réconciliation nationale,
pour la promotion de la femme, sur l'intégration des sidéens, sur
l'acceptation des réfugiés, sur la problématique de droit
de l'homme ; les grilles regorgent de programmes proactifs. On croirait
d'ailleurs que le Congo est le
(1) Rapport Fonds solidarité, Solidaire Radio
en Afrique, pg 8 Cité par Marie soleil Frère dans paysage
médiatique congolais pg 22.
pays d'origine de la théorie du journalisme proactif.
Comme nous le verrons, il en représente non l'origine, mais bien un
terrain privilégié d'expérimentation. Pour Isidore Kabongo
« la Radio Nationale Congolaise ajuste sa grille selon les besoins qui se
présentent » (1)
Si cette réalité peut être
affirmée, d'autres stations à large couverture comme Digital
Congo « reste écarter d'adapter sa grille avec des programmes
proactifs certes, rare sont des fois dans les animations d'antenne qu'il traite
des thèmes controversé.»(2)
(1) Isidore kabongo entretien personnel à la RTNC le 29
Aout 2010
(2) Bijou Idi responsable des reportages, entretien personnel
à Digital Congo le20 Aout 2010
III.3.1. Les types de production
Puisque l'application d'un journalisme de paix peut se faire
de trois façons différentes, elle a aussi été
étudiée selon trois axes différents : les programmes de
fiction d'une part, les programmes à vocation réconciliatrice
d'autre part et enfin les informations d'actualité.
III.3.1.1. Les programmes de fiction
Même si la fiction ne fait pas à vrai dire partie
du domaine de la production journalistique, nous en parlerons brièvement
ici. En effet, « la radio étant le médium africain au taux
de pénétration le plus élevé, il s'agit d'un des
moyens les plus efficaces pour faire passer un message à la population
» (1). Sans télévision, les populations locales se
fidélisent facilement aux programmes radiophoniques et d'autant plus aux
fictions, plus divertissantes,
(1) KIMANI Many, Op-cit, p3.
« puisqu'il s'agit d'un des seuls loisirs disponibles
dans les zones rurales. Nous allons parler ici d'une production fictive : le
feuilleton radiophonique.
Le feuilleton radiophonique
Basé sur un principe identique, il se diffère du
spot par sa longueur (une vingtaine de minutes) et par les personnages et le
décor, qui restent immuables d'un épisode à l'autre. A
l'instar des séries américaines du type Seven Heaven qui
diffusait voici quelques années les valeurs chrétiennes, la
fiction et le divertissement créées par les feuilletons
radiophoniques ont pour but de propager des messages de paix et de
réconciliation nationale. Parmi les différents feuilletons
diffusés sur les ondes Congolaises, deux ont retenus notre attention
(<< Notre voisin, notre famille >>), produit par le Studio Ijambo,
crée par le Search for Common ground et la série équipe
produit par le centre Lokole.
car il ne correspondait plus à la réalité
nationale. Lancé en 1997, le feuilleton relatait l'histoire de deux
familles et mettait en scène des situations de la vie de tous les jours.
Le thème du feuilleton peut être résumé de la sorte
: << Nous avons tous quelque chose en commun quoique on en dise.
Même le jour et la nuit se rejoignent à l'aurore et à la
tombée de la nuit >>. L'histoire se déroule dans les
collines rurales burundaises et des thèmes nouveaux étaient
abordés à chaque nouvel épisode : SIDA, exactions,
corruptions, viols, retour des réfugiés, etc. Ce feuilleton qui
passait aux antennes des radios de l'est comme Maendeleo grace à un
partenariat entre cette station et le studio Ijambo.
Les problèmes mis en scène par Notre voisin,
notre famille sont ceux du quotidien, avec en toile de fond un thème
récurrent : la réconciliation. Le titre reflète une des
valeurs fondamentales pour La communauté des grands lacs africaines
avant 2001 :
Ce feuilleton, dans sa logique veux nous démontrer
« qu'un voisin est un frère à qui tu peux confier tes
enfants malades quand tu vas aux champs, c'est lui qui va venir inspecter ta
maison s'il sent une odeur suspecte. Or avec la guerre, les gens
commençaient à perdre cette notion au profit de
l'ethnicité » (1) : on ne voyait plus en lui le voisin,
mais bien le Hutu ou le Tutsi
III.3.1.2 Les programmes à vocation
réconciliatrice
Il faut entendre par programme à
vocation réconciliatrice , des émissions
d'information générale sur des thèmes controversés
ou sur des problèmes de société, traités dans une
optique d'intégration, de réconciliation nationale et/ou de
cohabitation pacifique. C'est avant tout dans cette catégorie de
productions que prolifèrent les
(1) Entretien avec le responsable de la radio
Takulengwe/UVIRA
partenariats en tous genres avec les radios locales, ainsi que
les émissions concédées : Dans le cas sous traité
nous n'avons trouvé aucune émission concédées dans
les différentes grilles des stations choisies. Bien entendu, les
thèmes choisis pour ces émissions à vocation
réconciliatrice varient en fonction de l'actualité, mais aussi du
climat social. Aujourd'hui, avec la fin du processus de transition, la tenue
d'élections libres et la mise sur pied du nouveau gouvernement
démocratique, les priorités ont changé. Par
conséquent, les thèmes abordés par les radios ont
également évolué, dans la mesure où il
s'avère fondamental de lier les productions médiatiques aux
besoins de la population. Alors quel est le besoin actuel de la population
après les multiples crises et conflits qui ont secoué le Congo
?
« En 1998 alors que débute les incursions des pays
voisins au Congo, la radio télévision nationale va consacrer sa
grille de programme avec des émissions informatrices qui
visaient à informer au public de la situation du pays
>> (1). Cette grille va rester jusqu'en 2002.
Pendant la même année, débute le dialogue
inter congolais, la grille de la RTNC sera ajustée avec des «
émissions concises pour accompagner les institutions de la transition.
Cependant après la tenue des élections libres,
démocratiques et transparences, la radio télévision
nationale, a consacré sa grille à appuyé la
démocratisation et la bonne gouvernance >> (2).
A chaque époque, sa priorité.
Aujourd'hui, celles-ci sont d'un tout autre ordre qu'au cours
de la guerre : relance économique, problématique foncière,
valorisation de la femme, intégration des démobilisés,
retour des rapatriés, etc. Les radios approchées au cours de
cette étude comptent toutes, dans leur grille de programmation, au
moins une émission consacrée à chacun de ces
thèmes.
Dans la partie théorique, il avait été
expliqué que le journalisme proactif consiste, entre autres, à
expliquer en profondeur les thèmes conflictuels, à donner la
parole aux différents acteurs, les amener à exprimer leur propre
perception du problème, afin que chaque partie puisse se mettre dans la
peau de l'autre, aboutissant dès lors à une solution apte
à satisfaire tous les protagonistes. Au Congo, rares sont ceux qui
connaissent les théories du journalisme de paix, si ce n'est le
personnel de a radio Okapi et le centre Lokole. Pourtant, sans le savoir,
toutes les stations étudiées le pratiquent à un
degré ou à un autre.
En effet, en ce qui concerne les émissions portant sur
les thèmes sensibles, toutes suivent cette méthodologie.
D'ailleurs, lorsqu'il s'agit de différencier journalisme classique du
journalisme
proactif, les réponses des professionnels congolais des
médias sont claires : dans un pays en guerre, il n'existe pas de
journalisme classique, on ne peut que faire du journalisme de paix. Si
théoriquement cette réponse peut être intéressante
à entendre, serait-il le cas avec la pratique ?
Il serait inutile de passer en revue toutes les
émissions à vocation réconciliatrice pour le
démontrer. Nous nous contenterons dès lors d'analyser quelques
émissions pour chacune des quatre radios étudiées, en
commençant par l'exemple des productions types de la radio Okapi. Le
lecteur pourra dès lors comparer ce qui se fait chez les adeptes du
journalisme de paix d'une part, et chez ceux qui n'ont pas connaissance de ces
théories d'autre part.
Bien que cette radio ne soit pas un media local mais,
plutôt la concrétisation d'un projet d'une ONG internationale
appuyant le processus de
paix en RDC, nous en parlons à titre exemplatif et
ça nous permettra de comprendre effectivement les contenus des
émissions de cette radio dite de la paix.
1. Radio Okapi
Eventaire des émissions proactives
En parcourant la grille de programme de la radio de la paix, nous
avons ressortis trois émissions proactives parmi les quelles :
- Parole aux auditeurs
- Dialogue entre congolais - Okapi service
Analyse du contenu des émissions
1. Parole aux auditeurs
Parole aux auditeurs
Cette émission est une production interne de la radio
Okapi qui bénéficie de l'appui du budget annuel alloué au
fonctionnement de cette station de la paix.
Cible : cette émission vise premièrement
l'ensemble
|
des auditeurs de la radio Okapi voulant participer à
l'émission pour enfin proposer des solutions au
thème développé.
Méthodologie : L'émission utilise une
méthodologie participative. C'est-à-dire que l'idéal de
réconciliation est exposé par les journalistes, mais que les
idées proposées proviennent directement des auditeurs, qui montre
les limites et les avantage que peuvent engendre le thème
développé.
Format : Il s'agit d'un magazine de 45 minutes,
composé principalement de reportages de terrain et d'interviews des
auditeurs. Le journaliste s'applique à illustrer la thématique
exposée par différents exemples, positifs et négatifs,
afin d'en tirer des conclusions.
Exemple : indemnisation des victimes de la
zaïrianisation. « Le président Mobutu a initié dans les
années 70 un mouvement politique appelé zaïrianisation.
Cette politique a consisté à attribuer aux Zaïrois des biens
commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient
à des opérateurs économiques étrangers.
Trente-six ans après, le
|
gouvernement congolais a décidé d'indemniser les
victimes de cette politique »1.
C'est le ministre Lambert Mende, porte-- parole du
gouvernement congolais qui l'a annoncé au cours d'un point de presse
à Kinshasa. Cette décision est mue par le souci du gouvernement
de corriger les erreurs du passé au nom de la continuité de
l'Etat, a expliqué le ministre Mende. Pour réparer les
préjudices causés, le coût global est évalué
à 800 millions de dollars. Mais dans un premier temps, un acompte de 5
millions de dollars leur sera accordé. Cette décision bien
salutaire vis-à-vis des certains n'a cessé de semer une
controverse dans les mentales des certains cadres et auditeurs, nous l'avons
remarqué dans les interventions des auteurs au cours de cette
émission du 21, octobre 2010. Dans le déroulement de ce
numéro l'invité principal était le ministre de la
communication et medias, porte-parole du gouvernement. Venant pour
éclairer les auditeurs,
(1) Emission audio « parole aux auditeurs »
du 21 octobre 2010
Lambert Mende a reçu plusieurs questions et proposition
concernant cette décision du gouvernement
Cette logique, toujours identique, est une formule
trouvée par la Radio okapi pour faire participer les auditeurs de
proposer eux mêmes des s à leurs problèmes. Afin elle
rassemble au sein d'une même émission les différents genres
journalistiques : enquête et reportage de terrain.
A force de réorientations stratégiques
régulières, l'émission entend traiter de sujets qu'il juge
pertinents. Pour cette période après les élections et
à quelques mois des nouvelles élections, il s'agira
désormais d'axer les émissions sur des thèmes prioritaires
tels que : le social, dialogue, réconciliation des communautés
divisées et bonne gouvernance. Ces thématiques ont
été jugés comme les plus en pertinents vu le contexte
politique actuel.
2 .Dialogue entre congolais
Dialogue entre congolais
But : l'émission vise la réconciliation
des congolais à travers ses productions quotidiennes. Elle touche de ce
fait toutes les couches de la population congolaise en traitant diverse
thèmes.
Méthodologie : la méthodologie
utilisée dans les productions de la radio Okapi reste la même.
C'est la méthode participative. Si d'un coté on à les
invités, de l'autre coté on privilégie les interventions
des auditeurs. Ensemble ils proposent des solutions à leurs
problèmes.
Format : Il s'git d'une émission de 45 minutes.
L'animateur annonce le thème et organise le débat. Exemple
: Dans un rapport publié mardi16 Novembre 2010, l'ONG International
Crisis Group, spécialisée
|
dans la prévention des conflits à estimé
que les « deux ans de rapprochement entre Joseph Kabila et Paul
Kagamé n'ont pas donné les résultats attendus
»1 les soldats gouvernementaux sont encore au prise avec les
miliciens pour contrôler des terres et des zones minières. En
même temps les civils subissent des violences extrêmes et la
situation se détériore.
Sur quoi s'est-elle fondée ? Cette ONG pour soutenir
cette affirmation et qu'elle solution propose-t-elle pour amener la paix au
Kivu ? Le journaliste a invité pour ce faire :
- le gouverneur de la province de Nord Kivu
- Le directeur de l'International Crisis Group pour l'Afrique
centrale et
- Le professeur Bob kabamba analyste et professeur en
prévention des conflits.
(1) Emission audio Dialogue entre congolais du 17
novembre 2010
Comme pouvait constater le lecteur, le choix des intervenants
à cette émission nous parait judicieux et cela
témoignerait même la pratique des règles du journalisme de
paix.
3. Okapi service
Okapi service
Cible ; l'émission à une visée
nationale car il veut atteindre toute la population pays. Cette vision est
facilitée par la capacité des équipements que
possède la radio Okapi.
Objectif : Amener les différentes parties
à se mettre ensemble en vue de proposer des solutions à leurs
propres problèmes.
Méthodologie : l'émission est toujours
participative, une méthodologie propre à la radio Okapi. Elle met
en face les acteurs impliqués dans la situation pour parvenir à
une solution du problème débattu.
Format : il s'agit d'une production de soixante minutes
axées sur des thèmes controversé de la
société.
Exemple : Immigration clandestin : à quel
risque
|
s'expose : voyagé en Europe est le rêve des
plusieurs congolais. Pour ce faire, bon nombre d'entre eux immigrent en toute
illégalité.
|
« Au fil de temps, il s'est développé des
réseaux mafieux qui facilitent ce trafic connu communément sous
le titre du phénomène « Ngulu » en RD Congo. Les
Artistes musiciens sont pointés du doigt dans ces pratiques ; les
clandestins courent des risques de
tomber dans le filet de la police du pays d'accueil et de
faire la prison »1. Ceux qui réussissent à
s'établir dans ces pays éprouvent des difficultés pour
s'intégrer socialement et professionnellement.
Pour aborder cette question l'émission fait venir sur
son plateau ; un immigrant légal ; l'officier de liaison à
l'ambassade de Belgique et un jeune kinois rêvant d'aller vivre en
Europe.
Analyse de contenu de la grille de la Radio
Okapi
Les medias remplissent différents rôles et
fonctions dans la société parmi nous les avons parlé dans
le premier chapitre de ce travail. Ce faisant, en analysant la grille de la
radio Okapi, nous voulons savoir comment / Dans quelle mesure cette station
participet-elle à l'instauration de la paix en RD. Congo.
La grille de programme de la radio Okapi nous présente
un indicateur de temps d'antenne
(1) Emission audio « okapi service » du 12
novembre 2010
hebdomadaire général (T.A.H.G) 10080 minutes par
le fait qu'elle fonctionne 24 /24 et sept jours de la semaine sur sept.
Emissions
|
Fréquence
|
pourcentage
|
- Parole aux auditeurs
|
60'
|
0,5
|
-Dialogue entre
|
45'
|
0,4
|
congolais
|
60'
|
0,5
|
-okapi service
|
|
|
T.A.H
|
165'
|
1,6%
|
Source grille de la radio Okapi
Interprétation
Le premier résultat de cette analyse nous renvois
à un constat : Comment admettre qu'une station qui se veut être
« station de la paix » ne consacre dans sa grille de programme que
1,6% de production pour la paix ? Notre étude va encore plus loin pour
constater que toutes ces productions se font en français et pourtant
une grande partie de la population de la RDC reste
analphabètes. En ce qui est du contenu des émissions, les
productions de la radio Okapi répondent toutes aux normes d'exercice du
journalisme de paix.
2. Radio télévision nationale Congolaise
(RTNC)
Eventaire des émissions proactives
Une grille pleine des émissions et moins
actualisée. la RTNC est une
station qui se laisse prendre par la légèreté dans la
conception de sa grille. Certaines émissions ne se trouvent même
pas dans cette grille qui voici une décennie n'est pas
actualisée. C'est à ce niveau que nous avons rencontré des
difficultés pour nous rendre compte des émissions proactives.
Mais grâce aux cahiers des charges nous avons pu ressortir trois
émissions :
- A travers nos provinces - Valeur et société
- La Nation en question
Analyse du contenu des émissions
1. A travers nos provinces
A travers nos
provinces
Cette émission est une production locale de la Radio
Télévision Nationale Congolaise lancée en 2004 ;
Cible : La population congolaise dans l'ensemble du
territoire nationale.
Objectif : Permettre au congolais de se
responsabiliser dans le développement du pays ;
- Consolider l'unité nationale, à travers cette
émission, le journaliste conscientise la population à être
unis pour bâtir un pays sur des valeurs républicaines et
nationalistes.
- Affermir la reconstruction nationale : le journaliste ici
tente de faire voir
l'apport de chacun dans la reconstruction de la nation.
|
- Promouvoir et protéger le droit de l'homme
l'émission se montre ici
civique par le fait qu'elle commence à faire inculquer au
public les notions de civisme en lui donnant les rudiments sur les devoir et
droit des citoyens pour chuter sur les notions tenaces de droit de l'homme en
proposant les pistes pour les
défendre et le protéger.
Format : Elle est un magazine qui dure
55' diffusé tous le dimanche de 18h00' à 18h55'. Aucun
reportage
n'accompagne l'émission dans un sens proactif. Le
journaliste trace seul la marche à suivre sans accorder ne fut ce qu'un
moindre temps à la population de parler de leur expérience, cela,
quelque soit le thème choisi.
|
Malgré cette volonté, nous remarquons
premières que la RTNC étant media public accuse des
sérieux problèmes dans son fonctionnement, les problèmes
liés au financement des productions, les ressources humaines nos
motivées quelque part les rédactions reste homogène par le
fait qu'on case des
frères parce qu'on veut satisfaire son appartenance.
Tous ces maux n'ont pas permis à cette station de faire son vrai
travail. Cela se remarque encore dans les productions telles que :
2. Valeur et société
Valeur et société
Cible : La population congolaise dans l'ensemble du
territoire nationale.
Objectif :
- un programme de mobilisation civique un
changement de mentalités :
- Favoriser la pratique des valeurs morales et
républicaines
- reconstruction du pays.
Méthodologie : la méthodologie de cette
émission est celle qui met sur un même plateau un journaliste et
un invité. Pour discuter d'un thème.
|
Format : elle une chronique de 45 minutes qui passe trois
fois, dans les quatre langues du pays
Exemple : les congolais et la défense des valeurs
nationales
En abordant ce thème, la chronique vise à
mobiliser les congolais à défendre ou qu'il soit son
identité le choix des invités se fait rarement souvent, ce sont
des interviews et d'animations.
3. La Nation en question
La Nation en question
Il s'agit là aussi d'une émission produite
localement lancé en 1998
Cible : cette émission visait
premièrement l'ensemble des auditeurs de la radio
télévision nationale congolaise
|
But : exhorter le citoyen à oeuvrer tous dans la :
- La reconstruction du pays
- Restauration de l'autorité de l'état
- Rétablissement de l'état sur tout le plan
Format : c'est une chronique de 50 minutes qui passait
de 8h15' à 8h30' diffusée trois fois la semaine. Avec une
rediffusion.
Méthodologie : la méthodologie des
émissions de la Radio Télévision Congolaise semble
être identique. Des émissions consacrées aux interviews. On
ne rencontre nulle part un esprit de pro activité ni encore de
participation
|
Cette émission a, à son temps aggravé les
conflits entre le Rwanda et le Congo avec les slogans Boma rwandais tika nioka.
Le slogan met en comparaison le Rwandais à un serpent, pour au tant dire
qu'ils sont virulent, « ces émissions avait des propos dures
mais
comme la radio devrait lutter contre la désinformation
sur l'avancée des milices étrangères, et à travers
ses programmes devrais transmettre les mots d'ordre du gouvernement. On a
assisté aux dérapages énormes dans les langages des
animateurs des ces émissions que les autorités de
réglementation ont toute fois tolérés » (1)
Face à toutes ces dérives, quelle a
été la réaction de la corporation ? Celle-ci s'est
exprimée sur trois fronts. « 1°) Le renforcement des
mécanismes d'autorégulation par une diffusion constante des
règles d'éthique et de déontologie Professionnelle
2°) Le renforcement des capacités des professionnels des
médias 3°) L'institution d'un monitoring quotidien des
médias en vue d'épingler les atteintes aux règles
fondatrices du métier d'informer.»2 il faut bien le reconnaitre
comme le
(1) Isidore Kabongo entretien personnel du 26 Aout 2010
(2) Polydor Muboyayi, « Discours de haine, construction de
la nation et journalisme de paix », Port Elisabeth, 7
septembre
souligne Frère que si à Kinshasa les medias se
comportaient ainsi dans les zones de tensions contrôlées par ces
milices, le cas avec l'Est du pays, ou une radio contrôlée «
par les milices Maï Maï, La Voix du Patriote, a appelé
clairement, dès janvier 1998, à l'élimination des
«Tutsi» et a incité les populations à «aider les
frères Bahutu à reconquérir le Burundi et le
Rwanda».(1)
Techniquement le relais a été renforcé
dans le but d'atteindre toute la population et les provinces menacées.
Les émissions Swahili ont augmenté. Au niveau des stations
provinciales, il leur a été demandé de renforcer leurs
programmes avec les émissions.
Analyse du contenu de la grille de programme de la RTNC
2008 disponible sur
www.
Misa.org/dowlowds/afmd/Discoursdehaine.pdf
(1) Marie Soleil Frère, « Après
les medias de la haine ; la regulation » dans : L'Assn s sssss$
ssssssssMAsss snR$15$$$$$$$$$pg 87 disponible sur
www.ua.ac.be/objc/00151010.pdf
Emissions
|
Fréquence
|
pourcentage
|
A travers nos provinces
|
55'
|
0,5
|
- Valeur et société
|
45'
|
0,4
|
- La Nation en question
|
50'
|
0,4
|
T.A.H
|
I50'
|
1,4
|
Interprétation
Apres étude de la grille de programme de la Radio
Télévision Nationale Congolaise, nous remarquons la
présence de quelques émissions de paix. Avec 1,4 % des
productions la RTNC semble mettre une attention particulière sur la
station du pays. Même si telle peut être le cas mais qu'en est-il
contenu de ces émissions qu'elle qualifie de proactives ? Se
référent aux normes d'exercice du journalisme de paix comme
annoncées par Lynch et Mc Goldic, aucune de toutes ces productions de la
RTNC n'est vraiment proactive. Pour tant cela aurait être mieux
expérimenté dans cette station par le fait que toutes ces
émissions étaient diffusées en toutes les langues
nationales ; avec la facilité d'atteindre toutes les couches.
3. TOP Congo Fm ;
Eventaire des émissions proactives
En parcourant la grille de programme de top Congo nous sommes
impressionnés par la diversité des émissions. La situation
actuelle du pays n'a pas laissé de coté l'attention du
programmeur. De toutes ces émissions nous n'avons identifié
qu'une seule émission proactive :
- Justice pour la paix
Analyse du contenu de l'émission
Justice pour la paix
Flle est une émission maison, un système que la
plupart des stations à Kinshasa voir dans des provinces adopte ces
dernières années. Qui ne bénéficie aucun
financement ni même un sponsoring extérieur.
But : Il s'agit bien dans cette émission de
préparer les esprits à la culture de la tolérance. Ceci
dans le but de promouvoir « une culture de la paix visant à
comprendre à la population que la justice est l'élément
clé pour la culture de la paix tout donnant la possibilité au
public de connaitre ses droits et devoirs » (1). Au Congo, les
déclarations sur les viols et les violations des droits de l'homme sont
les refrains quotidiens des institutions internationales. Par ailleurs on
décrie souvent le fonctionnement de l'appareil judiciaire congolais
qu'on qualifie d'un appareil corrompue, cette émission s'appui sur la
manière à laquelle les jugements sont rendus.
|
(1) Cyril Malandu journaliste à Top Congo
entretien personnel du 23 Aout 2010
Méthodologie
L'émission utilise une méthodologie
participative. Il a des reportages et quelques analyses et expériences
sur le thème traité
Format : Elle est une émission qui passe de
20h00' à 20h30' Il s'agit d'un magazine de 30 minutes, composé
principalement de reportages de terrain et d'interviews les juges et les
participants. Le journaliste s'applique à illustrer la thématique
exposée par différents exemples, positifs et négatifs,
afin d'en tirer des conclusions.
Exemple l'audience de l'affaire Maitre Firmin Yangambi,
Colonel Eliya et d'autres complices. Il a été question dans ce
numéro d'une audience de confirmation de charge. Et la partie
défenderesse a amené ses questions afin de comprendre la
légalité des charges portée contre Maitre Firmin Yangambi.
Aussi le ministère public devrai apporter une précision sur des
personne supposées être impliqué dans cette situation
(1).
|
(1) Elément sonore de l'émission Justice
pour la paix du 23 Aout 2010
Le magazine programmé est bien le reflet de la
réalité juridico-sociale au Congo, tout au moins, les
journalistes s'évertuent à ce qu'ils représentent le plus
fidèlement possible la situation du pays. On y trouve de fois un
mélange genres.
Analyse de la grille de programme
Emissions
|
fréquence
|
pourcentage
|
Justice pour la
paix
|
45'
|
0,4
|
T.A.H
|
45'
|
0,4
|
Interprétation
0,4% ne représente rien comme production proactive sur
Top Congo Fm. Malgré cette volonté de participer aux efforts de
l'instauration de la
paix au Congo, de loin cette émission répond aux
normes.
4. DIGITAL Congo
Si certaines stations pensent cas même à
insérer dans leurs grilles des émissions visant à soutenir
les efforts de l'instauration de la paix en RDC ; certaines d'autres stations
comme Digital Congo ne semblent pas prendre en compte les
réalités actuelles du pays. Aucune émission proactive n'a
été trouvée dans sa grille de programme.
III.3.1.3. Les informations d'actualité :
étude de quelques cas concrets
Un journalisme proactif peut se réaliser au travers de
chaque phrase prononcée à l'antenne. Il serait dès lors
réducteur de n'envisager l'influence positive des médias
qu'à travers des magazines ou du théâtre radiophonique. Le
journalisme de paix peut
s'appliquer à tout moment : dans le choix d'un
interlocuteur, dans les propos tenus au cours d'animations libres, dans la
façon de présenter les informations chaudes. Les radios
privées abordées plus haut (Top Congo et Digital Congo), disent
toutes vouloir promouvoir la paix et la réconciliation de la population
Congolaise. C'est pour cela que nous allons tenter, d'analyser, le traitement
de l'information d'actualité de Digital Congo. Mais avant tout un
exemple de la Radio okapi pour nous permettre d'arriver à une bonne
analyse et jugement sur la mise en pratique du journalisme de paix.
Radio okapi : Situation précaire pour 500
réfugiés de la RDC à Brazzaville
Le 20 septembre, 2010. « Quelque cinq cents
réfugiés de la RDC installés depuis dix ans à
Brazzaville, capitale du Congo, ont lancé lundi un appel urgent
d'assistance. Depuis quatre jours, femmes et enfants manquent de la nourriture,
de l'eau
potable, et dorment à la belle étoile sur un site
situé près de l'ambassade de Libye à Brazzaville
»1.
Le journaliste qui a traité cet article reste
focalisé dans la dénonciation de la situation des refugiés
et, aussi se base sur la recontextualisation du contexte plus
général des risques qu'ils courent.
Il donne par ailleurs la parole aux refugiés d'une part
et d'autre part au gouvernement du Congo Brazzaville.
Tenant compte des recommandations énoncées par
Lynch et Mc Goldrick pour réaliser un journalisme proactif, se penchant
sur les choix des intervenants nous remarquons un équilibre parfait dans
le traitement de cet article que nous qualifions d'un article proactif
Digital Congo : Crise au sein de l'assemblée
provinciale de Kinshasa
Le 10 Septembre 2010, l'assemblée provinciale de
Kinshasa est paralysée d'une crise qui ne permet pas le bon
fonctionnement de cette institution. A la base le président est
accusé de me gestions, incompétence et bien d'autres reproches
liées à sa famille politique qui veut à tout pris lui
déchoir de perche de l'assemblée provinciale. Le reportage
commence en ces termes « on aurait assisté à un film
à deux épisodes »1 T.A 1'33''.Le journaliste qui a
rédigé ce reportage semble banalisé le conflit, il ne
songe même pas d'accorder la parole aux députés des
différentes plates formes de s'exprimer. Ce ci ne répond donc pas
aux critères énoncés par Lynch et Mc Goldrick, qui
préconisent le dialogue comme source de solutions. Les journalistes
auraient pu dès lors poser des questions donnant lieu à un
débat constructif, notamment en demandant aux
intervenants d'exposer des solutions aux diverses
conséquences négatives de cette motion. ..
Cette manière de traiter l'information trouve sa
réponse dans notre enquête menée dans les rédactions
pré citées, auprès d'un échantillon
représentatif de 70 professionnels des médias congolais, met en
évidence la conception qu'ont les journalistes congolais de leur
rôle dans la société. La plupart des personnes
interrogées s 'accordent à dire que leur rôle est de
diffuser des informations exactes qui ont été recoupées
(76% tout à fait d'accord), d'éduquer ses auditeurs (55% tout
à fait d'accord, 32% d'accord, 13% abstentionniste), de les
protéger (37% tout à fait d'accord, 39% d'accord,24% ont
ému des avis partagés) et enfin, 87% des journalistes
considèrent qu'ils possèdent un rôle de contre-pouvoir, de
chien de garde de la démocratie.
III.4. Critique de l'opérationnalité concrete
du journalisme pour la paix en RDC
Nous avons abordé dans cette études les
différents types de productions qui composent, au Congo, le journalisme
de paix : les programmes de fiction, les programmes à vocation
réconciliatrice et enfin le traitement des informations
d'actualité. En soit, aucune des émissions analysé ici,
répond aux normes et principes du journalisme pour la paix, en dehors
des émissions de la radio Okapi avec un faible pourcentage. Les
animateurs de débats se contentent de poser les questions - certes
judicieuses - sans toutefois donner aux gens ordinaires l'occasion de
s'exprimer sur la question, sans proposer eux-mêmes de solutions
alternatives au problème rencontré. Le cas du reportage sur
l'assemblée provincial de Kinshasa de Digital Congo. Il faut noter en
dehors de tout cela les remarques suivantes :
entre factions opposées, trouver des personnes
affectées qui sont opposées à la crise et inclure leurs
opinions, distinguer vos propres opinions des faits.
Citer le nom de celui qui donne son opinion afin de souligner
que c'est une opinion et non un fait ; appeler les gens par le nom qu'ils
s'attribuent au lieu d'utiliser des termes comme "extrémiste",
Les émissions de la RTNC, elles, restent assez
superficielles, et n'atteignent pas le degré de finesse d'un
débat où les intervenants auraient l'occasion de rebondir sur les
propos les uns des autres.
La même remarque s'adresse à l'émission
justice pour la paix de Top Congo Fm. Si nous pouvons bien le souligner, les
professionnels congolais se disent faire le journalisme pour la paix, chose
drôle, ne fut ce que le fondateur et même la théorie sur le
journalisme proactif ils ne maitrisent pas.
Tirer des conclusions quant à
l'opérationnalité concrète de ces
différents concepts n'est pas chose aisée : les styles se
mélangent, les situations, les acteurs et les époques
également. Les niveaux de conscience ou d'application des
théories du journalisme de paix varient aussi : tandis que pour certains
ces principes sont une véritable ligne directrice de travail, d'autres
n'ont conscience que de leur responsabilité sociale en tant que
journaliste.
Nous tenterons dans ce dernier point de dresser un bilan de la
situation du journalisme de paix, en soulignant les différents impacts,
les éventuelles questions déontologiques ou problèmes de
pertinence qu'ils soulèvent
Cependant, « dans un pays aussi grand que toute l'Europe
occidentale, oü des millions de gens n'ont pas accès aux
médias » (1), les campagnes en faveur de la paix ne sont pas
faciles à
(1) Marie Soleil FRERE, op-cit, pg 5
mener. La sensibilisation des professionnels des médias
à la pratique d'un journalisme d'apaisement des coeurs et des esprits
est menée au prix de mille et une difficultés. Les maisons de
presse se sont arrangées pour gonfler leur grilles que des
émissions internes, ne donnant donc pas la possibilité au
production extérieure, Aussi même si le Code d'éthique et
de déontologie est largement diffusé, grâce à sa
distribution gratuite à Kinshasa comme en provinces, plusieurs
contrées non couvertes par les médias échappent.
Dans son allocution d'une table ronde au Port Elisebeth,
Polydor Muboyayi affirme que : « L'Observatoire des Médias
Congolais ne désespère pas de pouvoir disposer, dans les
années à venir, des moyens conséquents pour consolider le
journalisme de paix déjà en marche.
Il poursuit en disant : La paix est tellement précaire en
RDC que si la presse relâche la
surveillance des propos et actes des gouvernants et des
leaders d'opinion, la catastrophe peut vite arrivée. > (1) si tel
peut être le cas nous pensons pour ce faire, « Le but avoué
est de favoriser un journalisme plus juste, d'encourager la liberté et
la responsabilité de la presse >2 La pratique du journalisme proactif
, tache difficile aux journalistes congolais mérite être
vulgarisé. Ce dernier apportera des fonctions qui leur confèrent
des responsabilités importantes et délicates dans les pays en
conflit ou sortant de crise où la question du pluralisme de
l'information et du partage équitable de la parole dans l'espace public
devient encore cruciale. Il faut nécessairement une formation aux
journalistes congolais pour comprendre l'importance et l'impact du journalisme
pour la paix.
Les radios de l'est de la RDC semblent mettre dans leurs
statuts, la réconciliation et la promotion de la paix parmi les
objectifs poursuivis.
(1) Polydor Muboyayi, op-cit
(2) Marc-François Bernier, Éthique et
déontologie du journalisme, Québec, Presses de
l'Université Laval, 2004,pg 9
Cette réalité n'est pas le cas pour les radios
de Kinshasa qui demeurent à tout pris commerciales ; pour n'envisager
que les recettes.
CONCLUSION
Dans ce chapitre le plus long de cette étude, il a
été question de faire un état de lieu de la presse au
Congo depuis le temps de l'indépendance jusqu'à nos jours. Ce
choix se justifie, par le fait que nous ne pourrions pas arriver à
parler d'une critique de l'opérationnalité concrète du
journalisme de paix en RDC, sans connaitre comment cette presse a-t-elle
évolué car tous qui se fait aujourd'hui est le fruit de
l'héritage du traitement de cette presse qualifiée des presse de
révolution avec le MPR et c'est à travers l'analyse du paysage
que nous avons à nous rendre compte de la véracité des
concepts tels que : l'indépendance, la liberté de la presse.
L'applicabilité concrète de ces concepts tant parlés dans
les
différentes rédactions ne peut engendrer que la
vérité du journaliste et l'impartialité
Il est vrai qu'actuellement des mutations sérieuses
doivent être signalées. Néanmoins, nous devons signaler le
faible niveau de la formation dans les filières de formation
journalistique du pays. L'information est une chose sérieuse pour la
laisser pratiquer à n'importe qui. La société
démocratique que notre pays cherche à construire, exige du
journaliste une formation de haut niveau, telle est la garantie même de
l'exercice de la conquête de la liberté de la presse
L'inventaire des différentes émissions
sélectionnées en rapport avec les programmes que nous avons
choisi pour analyse l'opérationnalité du journalisme pour la
paix, nous ont édifiés à juste titre. Car le travail du
journaliste congolais ne nous inspire pas une responsabilité sociale
personnelle de la part
de tout un chacun. Moins encore l'engagement personnel en faveur
d'une promotion de la paix.
CONCLUSION GENERALE
Trois millions et demi de morts en RDC : le bilan des 15
dernières années est lourd pour ce pays, aujourd'hui
engagé dans des processus de paix et de la démocratisation. Le
pays a connu un développement extraordinaire ces dernières
années, passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée
de médias gouvernementaux à une offre foisonnante. Ces
médias ont joué un rôle dans l'exacerbation des tensions
et, aujourd'hui, la reconstruction d'un secteur des médias guidé
par les principes professionnels, et non par la propagande, le nationalisme et
les crispations identitaires, n'est pas chose facile.
Choisir la RDC comme cas pratique pour analyser
l'opérationnalité concrète du journalisme de paix a permis
de mettre en lumière toute la complexité de son application sur
le terrain. Les différents types d'acteurs peuvent être nombreux,
les
types de productions également, les motivations pour
mobiliser le concept du journalisme de paix aussi est un problème pour
les medias congolais. De même, les attitudes varient selon
l'époque et le degré de tension du pays.
L'utilisation des médias dans le but de promouvoir la
paix est, somme toute, louable. Ne nous voilons pas la face : aucun journaliste
ne peut réaliser cet exploit qui consiste, lorsqu'il entre dans la salle
de rédaction, à mettre entièrement de côté
toutes ses expériences passées, ses déceptions ou ses
espoirs, ses idéaux religieux ou politiques. Le processus de
sélection de l'information lui-même résulte en quelque
sorte d'une prise de parti. Alors, quitte à prendre parti, autant le
faire en faveur d'une paix durable, en promouvant le dialogue ou en offrant aux
récepteurs de l'information toutes, les clés pour qu'ils
comprennent réellement les tenants et aboutissants d'un fait de
société.
Il faut plutôt penser le texte
journalistique comme le produit final d'un acteur social,
c'est-à-dire d'un individu « jouant un rôle dans lequel
s'actualisent les attentes d'autres acteurs concernés par son travail :
cela implique qu'un texte journalistique n'est pas uniquement l'oeuvre d'un
sujet individuel, mais le produit d'un système de relations dans lequel
le journaliste n'intervient, à titre d'acteur, qu'à
l'étape final » (1)
L'exemple de la radio Okapi est frappant : une énorme
structure radiophonique mis sur pied, adoptant d'emblée l'ampleur d'un
média national. Un organe auquel est expérimenté le
journalisme pour la paix. Les émissions comme : Dialogue entre
congolais, Parole aux auditeurs démontre l'impact du journalisme
proactif. Pourtant, la survie de cette radio
(1) Jean CHARRON er Jean De BONVILLE, « Le
journalisme dans le « système » médiatique », in
Les Études de
communication publique Numéro 16, Québec,
université LAVAL, 2002, pg 30
n'est pas rassurant surtout, quand le mandat de la Monusco
prendra fin. Projet non pérennisé. Qui aura les moyens dans le
contexte congolais de financer une radio dont les coûts de fonctionnement
annuels s'élèvent à 8 millions de dollars ?
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4. Cours
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KAMATE, Cours de politique comparée de la
communication, inédit,
deuxième licence FLSH, Université de Kinshasa
2009- 2010
5. Elements sonores
Elément sonore de l'émission justice pour la paix
du
23 Aout 2010
Elément sonore de l'émission A travers nos
provinces
de la RTNC du 23 Aout 2010,
Archive
Elément sonore du journal parlé de Digital Congo
du10 septembre 2010
Elément sonore du journal parlé de la Radio Okapi
du
21 Septembre 2001
Elément sonore de l'émission Parole aux auditeurs
du
21 Octobre 2010
Elément sonore de l'émission Dialogue entre
congolais du 17 Novembre 2010
6. Entretiens
Cyril Malandu journaliste à entretien personnel Top
Congo
Isidore Kabongo entretien personnel à la RTNC Emmanuel
Tambwe Balayi entretien personnel RTNC Bijou IDI entretien personnel, Digital
Congo
7. Liste des responsables des médias
rencontrée dans le cadre de l'étude : (entretiens
téléphoniques ou échanges par mail)
Kizito Mushizi (Radio Maendeleo),
Cléophas MAPENDANO CISHAMI (Ibra Radio ou Studio neno
lauzima)
Boniface BAHIZIRE (Radio Takulengwe)
Jacques KUKUNI (Radio Mungano)
LISTE DES SIGLES
ONG : Organisation Non Gouvernementale
RDC : République Démocratique du Congo
RSA : République Sud Africaine
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques de
Libération
RFI : Radio France Internationale
FH : Fondation Hirondelle
RFA : République Fédérale d'Allemagne
CICR : Comité International de Croix Rouge
PNUD : Programma des Nations Unies pour le
Développement
IFES : Fondation Internationale pour les Systèmes
Electoraux
USA : United State of America
SFCG : Search For Common Ground
USAID : Agence Américaine pour le Développement
International
IPP : Institut Panos Paris
MPA : Media pour la Paix
DRIM : Droit et Renforcements Institutionnels des
Médias
DDR : Démobilisation, Désarmement et
Réinsertion OZRT : Office Zaïrois de Radiodiffusion et de
Télévision
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution RTKM : Radio
Télé Kin Malebo
HAM : Haute Autorité Media
OMEC : Observatoire des Médias Congolais
UNPC : Union Nationale de la Presse Congolaise MONUC : Mission
des Nations Unies au Congo RTNC : Radio Télévision Nationale
Congolaise RATELESCO : Radio Télévision Scolaire
JED : Journaliste en Danger
BBC : British Broadcasting Corporation
ANNEXES
29/01/2012[216] 15:13:57 TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES
AVANT PROPOS INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
HYPOTHESE
CADRE THEORIQUE
CHOIX ET INTERET DU SUJET METHODES ET TECHNIQUES ORIENTATION DE
L'ETUDE ARTICULATION DE L'ETUDE
Chapitre 1. APPROCHE CONCEPTUELLE
INTRODUCTION
LES MEDIAS
I.2.1. Définition
I.2.2. Fonction des médias
2. La réputation des organes d'information
1.2.3 Roles des médias
I.2.4. Typologie des médias
I.2.5. Les médias : leur usage et leur destinée
I.2.6. La désinformation
1.2.7. La vérité du journaliste
1.2.8. Les journalistes et leurs environnements
1.2.9. La ligne éditoriale et la restriction de
l'information
CONCLUSION
Chapitre II. CONSIDERATIONS THEORIQUES DU JOURNALISME POUR LA
PAIX
INTRODUCTION
LE JOURNALISTE PROACTIF
II.2.1. Comment pratiquer un journalisme proactif II.2.2. Les
règles du journalisme proactif
II.2.2.1. Traitement médiatique
II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter
DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET TRADITIONNEL
II.3.1. Reportage traditionnel II.3.2. Reportage proactif II.3.3.
Tableau comparatif
II.3.4. Critique de l'instrumentalisation du journaliste
II.3.5. Critique et observation portées contre le
journalisme de paix
II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur de
l'initiative avec celles de la majorité
II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui du
journalisme de paix
II.3.8. Quelques ONGS d'appui au journalisme pour la paix en
RDC
CONCLUSION
Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS DANS LA RESOLUTION DES
CONFLITS EN RDC
III.1. INTRODUCTION
III.2. PAYAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS
III.2.1. Mots d'histoire
III.2.2. Avant le discours de 1990
III.2.3. 1990, La libéralisation
III.2.4. La presse pendant Kabila le père
III.2.5. La presse sous Joseph KABILA (le début d'une
transition politique)
III.2.6. La situation actuelle
III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE CONGOLAIS
III.2.1 Les médias publics III.2.2 Les radios
privées
III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC
III.3.1. Les types de production
III.3.1.1. Les programmes de fiction
III.3.1.2 Les programmes à vocation
réconciliatrice
III.3.1.3. Les informations d'actualité : étude de
quelques cas concrets
III.4. Critique de l'opérationnalité
concrète du journalisme pour la paix en RDC
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES SIGLES
ANNEXES
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