II. Le contenu de la prospérité
économique
L'ordre économique international repose sur le postulat
de base selon lequel aucune économie nationale ne peut vivre durablement
en autarcie, sans échange avec les autres économies nationales,
ce qui entraine une certaine division du travail. Forts de ce postulat, les
institutions économiques vont se lancer d'abord à la lutte pour
le triomphe du libéralisme sur le socialisme. Puis il sera question de
la suppression des barrières à l'échange. À ce
niveau les organisations d'intégration ont abattu un travail
remarquable, puisqu'elles sont parvenues à ériger, dans certaines
régions du monde, un marché commun, espace de coopération
étroite entre les membres [24].
La prospérité économique suppose aussi
l'accroissement de la compétitivité. Là également
un travail considérable est fait dans le sens de renforcement de
capacités des économies nationales, à travers des appuis
financiers et techniques. À terme la recherche de la
prospérité économique a abouti à la mondialisation
de l'économie, c'est à dire le « jeu au niveau
planétaire de la loi de l'offre et de la demande »
[25].
Mais dès la genèse du DIE, c'est institutions
internationales se sont rendues compte des effets pervers que l'exploitation
effrénée des ressources naturelles a sur le cadre de vie et avec
l'amplification des revendications d'un Nouvel Ordre Économique
International, l'on a débouché sur la prise en compte des
préoccupations environnementales.
§2-Une nouvelle orientation : le développement
durable
Lancé véritablement lors du Sommet de la Terre
en 1992, le concept de « développement durable »
implique la gestion des ressources naturelles en bon père de famille et
aussi la lutte pour la stabilité climatique afin que la survie des
générations futures ne s'en trouve pas compromise.
I. La durabiité suppose la conservation
De nos jours, de nombreux acteurs internationaux s'accordent
sur la nécessite d'intégrer la dimension environnementale dans
les politiques économiques. Cela a été affirmé
modestement lors de la Conférence de Stockholm en 1972 pour être
plus fortement relayé à Rio en 1992. Les acteurs
économiques s'en sont bien convaincus. C'est pourquoi la Chambre de
Commerce International, inspirée par le rapport de Founex (Suisse) de
juin 1971 et la Déclaration de Cocoyoc (Mexique) d'octobre 1974, a
rédige en 1990 une « Charte des Entreprise pour le
Développement Durable » qu'elle a lancée à la
deuxième conférence mondiale de l'industrie sur la gestion de
l'environnement en avril 1991. Conséquence, le PNUD, initialement
conçu pour promouvoir le développement, se
23 ZAKANE Vincent, Droit International
Économique : les échanges commerciaux
multilatéraux ; cours de Maitrise en Droit : option Droit Public ;
Université de Ouagadougou ; mars 2007
24 A propos d'intégration, un «
PROGRAMME COMMUN DU TRANSPORT AERIEN DANS LES ETATS MEMBRES DE L'UEMOA
» a été adoptée par la commission afin de «
accroître les échanges commerciaux et les flux
touristiques pour stimuler la croissance
économique et renforcer l'intégration des
Etats membres ».
25 Définition de ROCHE J.J. de la mondialisation
exposée dans « Relations Internationales »
convertira au développement durable. D'ailleurs, c'est
le premier partenaire multilatéral du Burkina Faso en matière
d'environnement. Ce partenariat a été initié au lendemain
de la sécheresse de 1973 à travers le Bureau des Nations Unies
pour la Région Soudano-Sahélienne, devenu Bureau des Nations
Unies pour la Lutte contre la Désertification (UNSO).
Même l'OMC, vaillant défenseur du commerce
libéral, n'est pas en reste. Elle a créé un Comité
sur le Commerce et l'Environnement, dont les travaux illustrent la
volonté de l'OMC dans ce sens. Du commerce libéral, on parle
maintenant de « commerce équitable », qui requiert le
respect des règles internationales pour un développement durable.
On peut dire que la réorientation des activités
économiques à travers la vulgarisation des énergies
renouvelables, l'écotourisme, l'élevage privé d'animaux
sauvages constitue aujourd'hui des opportunités avérées ou
potentielles pour un développement assurant les besoins présents
des populations et qui ne compromet pas ceux des générations
futures.
Enfin, bon gré mal gré, les
sociétés transnationales intègrent la conservation dans
leurs activités. Il n'est plus question de chevauchée
déchainée vers la capitalisation du profit, mais désormais
de l'intégration de la dimension environnementale dans la production et
la consommation. Mieux, ces transnationales sont de gros pourvoyeurs au budget
de l'environnement mondial. Elles s'engagent aussi à réduire
leurs pollutions.
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