PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE AGENCE
UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT Formation à distance, Campus Numérique «
ENVIDROIT »
LA PLURALITE DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ET
LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO
Mémoire présenté par Rodrigue
Dominique NION
Sous la direction de M. le Professeur Jean Luc
CLERGERIE
AOÛT / 2011
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE AGENCE
UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT Formation à distance, Campus Numérique «
ENVIDROIT »
LA PLURALITE DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ET
LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO
Mémoire présenté par Rodrigue
Dominique NION
dusley@hotmail.fr
Sous la direction de M. le Professeur Jean Luc
CLERGERIE
AOÛT / 2011
DEDICACE
À
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REMERCIEMENTS
- « BÉNI SOIT L'ÉTERNEL, LE DIEU
D'ISRAËL QUI, SEUL FAIT DES PRODIGES » (Psaume 72) ;
- Ma reconnaissance à l'Agence Universitaire de la
Francophonie (AUF), qui a initié ce programme et sans l'allocation
financière de qui, mon inscription à cette formation aurait
été problématique. Vive la solidarité entre les
peuples !
- Au Professeur Jean Luc CLERGERIE ! Vous avez
été pour moi une source de motivation et une lanterne qui m'a
permis de retrouver mon chemin. Trouvez ici le signe de mon engagement
scientifique et de ma profonde reconnaissance ;
- Ces lignes sont réservées à
l'École Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), à
l'Institut des Hautes Études Internationales (INHEI), à la
Fondation les Amis de la Nature (NATURAMA), au Comité Inter-états
de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), au
Secrétariat Permanent de la Coordination Nationale pour l'Environnement
et le Développement Durable (SP-CONEDD) et à la Direction des
Forêts qui ont accepté de mettre à ma disposition leur
capital documentaire ;
- Que Monsieur Dominique KABORE du Ministère des
Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale
(MAECR) voit ici l'expression de la gratitude d'un filleul satisfait de l'aide
de son « tonton » ;
- À Messieurs SOMÉ et TYAO de la Direction des
Affaires Juridiques et du Contentieux du Ministère de l'Environnement et
du Cadre de Vie (MECV). Je vous remercie pour vous être donnés
tant de peine pour m'aider ;
- Un acte peut avoir l'air simple, insignifiant mais
être d'un soutien considérable. Monsieur Souleymane SANOGO de la
Direction de Suivi des ONG (DSONG), merci de m'avoir accordé ce quart
d'heure prolifique ;
- Ma gratitude cette fois va à l'endroit de Messieurs
Wêpia IDOGO et Aziz BADINI du MAECR qui m'ont appuyé dans ce
projet ;
- Par ce paragraphe, je veux remercier Messieurs TONY, SODRE,
HEMA, KABORE pour m'avoir appuyé dans les tâches d'impression.
- À mes amis, merci pour votre compréhension et
votre présence malgré l'absence de ma chaleur amicale.
SOMMAIRE PARTIE 1 : LES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES DE DEFENSE DE
L'ENVIRONNEMENT
TITRE 1 : LA DIVERSITE DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
Chapitre 1 : Les institutions spécialisées
dans la défense de l'environnement Chapitre 2 : les
institutions non spécialisées dans la défense de
l'environnement
TITRE 2 : LE CONTEXTE JURIDICO-POLITIQUE DE L'INTERVENTION
Chapitre 1 : la configuration des relations
internationales
Chapitre 2 : le cadre juridique de
l'intervention
PARTIE 2 : L'IMPACT DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES SUR
LE DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO
TITRE1 : UNE INFLUENCE NOTABLE SUR LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
Chapitre 1 : L'incidence sur les normes
Chapitre 2 : L'incidence sur les structures
TITRE 2 : LES LIMITES DE CETTE INFLUENCE Chapitre
1 : le poids de la souveraineté étatique
Chapitre 2 : manque d'unité des sources
internationales
SIGLES ET ABREVIATIONS
- CCD : Convention de lutte Contre la Désertification
- CCEPA : Cadre de Concertation des ONG et associations du
secteur de l'Eau Potable, l'hygiène et l'Assainissement au Burkina
Faso
- CE : Communautés Européennes
- CEDEAO : Communauté Économique des États
de l'Afrique de l'Ouest - CEDH : Convention Européenne des Droits de
l'Homme
- CICR : Comité International de la Croix Rouge
- CIJ : Cour Internationale de Justice
- CILSS : Comité permanent Inter-états de Lutte
contre la Sécheresse dans le Sahel - CNAF : Comité National
d'Aménagement des Forêts
- CNAT : Commission National d'Aménagement des Terroirs
- CONAGESE : Conseil National de Gestion de l'Environnement
- COP : Conférence des Parties
- COPOD : Comité de Pilotage des Organisations Non
Gouvernementales sur la lutte contre la désertification
- DIE : Droit International de l'Environnement
- DIP : Droit International Public
- DSONG : Direction de Suivi des Organisations Non
Gouvernementales - DUDH : Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme
- ENAM : École Nationale de l'Administration et de la
Magistrature - FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial
- ISO : International Organization of Standardization
- IUCN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
- MAECR : Ministère des Affaires Étrangère
et de la Coopération Régionale - MECV : Ministère de
l'Environnement et du Cadre de Vie
- NATURAMA : Fondation les Amis de la Nature
- NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique
- NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
- OGM : Organisme Génétiquement Modifié -
OIG : Organisation Intergouvernementale
- OMC : Organisation Mondiale du Commerce - ONG : Organisation
Non Gouvernementale - ONU : Organisation des Nations Unies
- PANE : Programme d'Action National pour l'Environnement
- PAN-LCD : Plan d'Action National de Lutte Contre la
Désertification
- PASR-AO : Plan Action Sous-régionale de Lutte contre la
Désertification en Afrique de l'Ouest et au Tchad
- PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
- PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
- PTF : Partenaires Techniques et Financiers
- RAF : Reformes Agraires et Foncières
- SP-CONEDD : Secrétariat Permanent de la Coordination
Nationale pour l'Environnement et le Développement Durable
- SPONG : Secrétariat Permanent des ONG
- TOD : Textes d'Orientation de la Décentralisation
- UA : Union Africaine
- UE : Union Européenne
- UEMOA : Union Économique et Monétaire
Ouest-africaine
- UNDAF : Plan Cadre des Nations Unies pour la Coopération
au Développement - UNDP : Voir PNUD
- UNFPA : United Nations Population Fund
- URSS : Union des Républiques Socialistes
Soviétiques
- WCMC : World Conservation Monitoring Centre
- WWF : World Wild Fund
INTRODUCTION
Les institutions internationales sont à la fois
l'aboutissement et le cadre des relations inter étatiques. En effet,
l'histoire des institutions internationales commence avec celle de
l'État, même si quelques auteurs voient dans les amphictyonies de
la Grèce Antique les ancêtres des organes internationaux.
L'État, dans sa forme moderne, est apparu au Moyen Age. Dès lors,
une certaine hiérarchie s'est construite en Europe avec des
entités superposées. Au sommet se trouvait le Pape, ensuite
venaient l'Empereur, les Princes, les Ducs, les Barons et les Seigneurs. Mais
cette Société Médiévale, imparfaitement
institutionnalisée va tomber dans une situation de conflits
récurrents et, pour y mettre fin, seront consacrés le «
principe d'équilibre » et le « principe de non
intervention ». Au sortir de la Révolution Française de
1789 seront institués la Sainte Alliance, pour empêcher le retour
à la guerre, et le Concert Européens pour favoriser les
échanges commerciaux entre États de l'Europe. La
conséquence de cette ébauche d'organisation de la
société internationale est la création des
premières unions administratives à travers les commissions
fluviales considérées comme les prémices des institutions
spécialisées. Toutefois, la structuration de la
société internationale ne restera pas seulement une affaire inter
étatique. Les personnes privées vont également s'y lancer
pour suppléer l'action étatique, et ainsi donner naissance aux
premières ONG.
Mais qu'est ce qu'une institution internationale ?
Les institutions internationales peuvent être
définies comme les organisations, les traditions et les règles
fondamentales qui caractérisent la société
internationales. Parmi les organisations, il convient de mentionner les
États, les organisations internationales, les sociétés
transnationales, les Peuples et dans une moindre mesure les Individus. Quant
aux règles, il s'agit de celles qui s'imposent aux acteurs de la
société internationales au titre de conventions ou de coutumes.
Les institutions internationales stabilisent les rapports de force, consolident
les équilibres entre intérêts divergents et constituent le
cadre dans lequel se développent les relations internationales, en en
fixant les principes et en en déterminant les mécanismes. Elles
sont donc le lieu où les États, conscients de leurs insuffisances
intrinsèques, se mettent ensembles pour mieux s'attaquer à leurs
problèmes communs.
D'abord focalisées vers la recherche de la paix et de
la prospérité économique, la seconde moitié du
XXème siècle va marquer une nouvelle orientation des
relations entre les États. En effet dès 1960, les scientifiques
vont commencer à alerter avec insistance la communauté
internationale sur les dangers que l'activité humaine fait courir
à l'environnement. Cette nouvelle donne, dépassant le cadre des
compétences étatiques sera traitée sur la scène
internationale avec, bien entendu, le concours des institutions
internationales. Et, plus la menace scientifique se fait omniprésente,
plus les institutions internationales s'y intéressent. Les
préexistantes adjoignent cette problématique à leur
objectif initial, concomitamment de nouvelles se créent, se
spécialisant plus ou moins aux questions environnementales. On assistera
donc à la prolifération des institutions qui se réclament
défenseurs de l'environnement.
La problématique de l'environnement est assez
récente. Elle nécessite une approche spécifique et est
difficile à intégrer dans l'architecture internationale
classique. C'est ainsi que tout d'abord des institutions furent
créées pour prendre en charge un aspect sectoriel de la lutte,
telle la protection de certaines espèces menacées, pour lutter
contre la désertification ou les pollutions. Mais l'environnement est
une notion à multidimensionnelle. Cela aura donc pour conséquence
la multiplication des efforts internationaux pour couvrir chacune de ses
nouvelles facettes qui ne cessent de s'afficher. Cette nouvelle «
mode » [1] aura un retentissement régional. Les
continents et
1 L'environnement est une mode parce que chacun
s'y intéresse sans pour autant savoir les tenants et les
aboutissants de son acte
les sous-régions se dotent à leurs tours de
cadres restreints de coopérations pour s'occuper de leurs
problèmes spécifiques. Mieux, des instruments bilatéraux
sont institués, tous pour contribuer à l'assainissement de notre
très chère « Perle Bleue » [2].
Mais de façon générale, la prolifération des
institutions internationales en matière environnementale est la
résultante de la fragmentation du Droit International
Général et du développement du Droit International de
l'Environnement (DIE), qui s'est accompagnée de la création d'une
multitude de tribunaux judiciaires. Chacune des institutions
créées à vocation de promouvoir une rationalité qui
lui est propre, le plus souvent contribuant à exacerber ou à
tempérer l'opposition Droit International du Commerce vs. Droit
International de l'Environnement.
L'environnement a pris une place particulière dans
notre société ; les médias, les politiques, les citoyens,
chacun perçoit cet engouement que suscite ce que certains appellent
« la révolution verte ». La société
internationale a pris petit à petit conscience que c'est notre bien
commun à tous qui est en péril, et cela interroge à la
fois notre façon de vivre ensemble et notre engagement au quotidien.
Cette préoccupation doit donc être considérée comme
une réflexion sociétale nouvelle. Elle s'impose comme un fait
social majeur. La considération de notre environnement est essentielle
face aux problèmes globaux qu'engendre sa gestion dans notre
société contemporaine. Comme le rappelle un nombre important
d'acteurs internationaux, « l'humanité ne tiendra pas face au
problème écologique si on ne fait rien ». Dans un
contexte actuel de crise économique, il est important de rappeler que
l'écologie peut être le moyen de prendre en considération
et de développer un avenir plus respectueux de la nature qui l'entoure
en y intégrant des modes de productions et de consommation
différents. Cet engagement n'épargne aucune des multiples
facettes de l'environnement.
Une très grande diversité de
domaines concernés
La liste ci-après montre la diversité des
domaines abordés ainsi que des exemples de sujets traités par les
institutions environnementales. Leurs actions peuvent toucher en même
temps à divers domaines. On a :
-Agriculture : Agriculture Bio / Agriculture
raisonnée / OGM / Pesticides...
-Air : Pollution atmosphérique
industrielle ou ménagère...
-Bruit : Nuisances sonores pour l'homme ou pour
la faune...
-Déchets (Industriels et ménagers)
: Gestion des déchets chimiques ou autres / Recyclage des ordures
ménagères / Implantation des déchetteries...
-Eau : Pollution / Gestion de son accès
...
-Énergies : Énergies renouvelables
(Éoliennes, énergie solaire...)
-Protection des espèces animales et des
espèces végétales : Surveillance / Actions de
protection / Actions politiques...
-Préservation des milieux naturels /
Préservation du Patrimoine Culturel et Humain / Préservation des
sols / sous-sols : Création ou Gestion de Parcs ou
Réserves...
-Risques industriels : Pollutions industrielles
/ Centrale nucléaire / Implantation des déchetteries / Transports
routiers de produits chimiques ...
-Éducation à l'environnement / Information
: Sensibilisation auprès de différents publics...
-Culture scientifique / Technique / Information :
Études / Interlocuteur des pouvoirs publics...
-Tourisme équitable / durable : Promotion et
sensibilisation au commerce équitable (ex : Création et promotion
de label...)
-Commerce équitable : Promotion et
développement du commerce équitable / Labels...
-Santé : Pollutions / Alimentation Bio /
Maladies professionnelles (intoxications à l'amiante, au plomb, aux
pesticides...)...
2 Expression désignant la planète Terre
in « Aventure Planétaire » de BAYALA B. Parfait
-Aménagement urbain : Voitures en ville /
Dépenses énergétique liées à
l'éclairage urbain -Transports : Émissions de
Gaz à effet de serre...
En somme, les institutions environnementales remplissent un
nombre important de missions. Il est illusoire de prétendre en faire une
liste exhaustive, mais de manière globale on peut déjà
situer trois champs d'actions dominants :
- Comprendre, par la collecte, le traitement et
la diffusion de l'information environnementale ; - Agir sur
l'environnement, par des activités opérationnelles sur
le terrain ;
- Agir sur les parties prenantes, par la
conception de normes et la convergence des acteurs vers un même but.
Problématique
En résume, les institutions internationales ont pour
vocation de coaliser des entités, d'origine étatique, en vue de
l'atteinte d'un objectif précis. C'est le lieu où chacun
cède un morceau de sa souveraineté pour la résolution d'un
problème commun. Ainsi certaines institutions internationales finissent
par développer leurs propres compétences et se détacher de
la simple volonté de leurs composants, les États membres. Mieux,
elles parviennent parfois à impacter le comportement de ces derniers sur
le plan international que national. De nos jours, de nombreuses institutions
internationales, plus ou moins affranchies de l'hégémonie
étatique et, avec des degrés d'autorité divers, se sont
lancées dans cette lutte pour infléchir la souveraineté
étatique et amener les États à adopter des mesures plus
protectrices de l'environnement, voire à reconfigurer leur
législation nationale en matière d'environnement.
Dans le cas du Burkina Faso, quelle est la contribution des
institutions internationales, si plurielles, à l'érection d'un
droit de l'environnement efficace, effectif et efficient ?
Si la question se pose c'est que d'une part l'environnement
est actuellement l'un des défis majeurs de notre siècle suscitant
l'implication de plusieurs centaines d'acteurs internationaux à
l'assainissement de l'environnement du Burkina Faso ; et que d'autre part le
désert continue d'avancer, la diversité biologique s'appauvrit de
plus en plus, le tout soutenu par la récurrence des catastrophes
environnementaux avec en face une certaine nonchalance du droit
burkinabé à prendre en compte cette nouvelle
réalité sociale.
Méthodologie
Pour les besoins de la présente étude, nous
avons adopté la recherche documentaire portant d'une part sur le
dispositif juridique et institutionnel en vigueur en matière
environnementale et d'autre part, au niveau d'ouvrages portant sur le DIP
classique, le DIE, les institutions internationales...
Compte tenu de la complexité des questions
environnementales, l'approche systémique a été
privilégiée. La collecte d'information s'est faite
également par des interviews et des entretiens auprès de
personnes ressources, de personnel d'Organisations Non Gouvernementales (ONG),
d'Organisations Intergouvernementales (OIG), d'Administration publiques. Pour
ce faire, un questionnaire a été élaboré en
fonction des spécificités de chaque catégorie d'acteur,
une analyse des données s'en est suivie, s'appuyant sur les ouvrages,
les textes officiels et aussi les entretiens réalisés et les
NTIC. L'analyse des données a abouti à la confirmation des
hypothèses énoncées pour cette étude.
Mais cette étude ne s'est pas réalisée sans
difficultés, surtout qu'elle est pluridisciplinaire.
Difficultés
La première difficulté rencontrée lorsque
l'on cherche à étudier les institutions environnementales tient
à l'ambiguïté même de leur définition. Il est
difficile de définir précisément ce que l'on entend par le
terme « environnement » qui renferme à la fois
l'idée de «nature», «d'espace de
vie», voire de «mode de vie». Ainsi les
problèmes environnementaux débouchent sur la question du
développement qui est une notion multisectorielle et pluridisciplinaire
que l'étude n'a pue contourner.
La seconde difficulté tient à
l'accessibilité de la documentation. Nous avons pu constater combien
récentes sont les questions environnementales. Dans un pays sous
développé comme le Burkina Faso, la documentation y est
également sous développée. Elle concerne plus la guerre,
la politique ou l'économie.
Enfin les personnes ressources au niveau des institutions
représentées au Burkina et au niveau de l'Administration publique
ont été difficiles d'accès.
Objet de l'étude
L'intérêt de cette étude n'est pas tant de
montrer la quantité et la qualité de l'influence normative des
institutions internationales dans la rédaction de la législation
environnementale burkinabé, que d'éclairer ses vecteurs et les
conditions qui lui sont favorables. En un mot il s'agira de comprendre le
mécanisme de cette influence et ses limites. Cela contribuera à
optimiser l'apport des institutions internationales, si plurielles, à
l'édification d'un droit éco-responsable qui renforcera la lutte
contre les problèmes environnementaux qui sont de plus en plus nombreux
et menaçants au Burkina Faso. Cet objectif est pris en compte dans de
nombreux plans, programmes, stratégies et études tels que Agendas
21 [3] et le Rapport National sur le Développement Humain
2010 du PNUD [4] sur le Burkina Faso.
En sus de cet objectif, se juxtaposent des objectifs
spécifiques :
- élucider l'univers institutionnel de la
société internationale en matière d'environnement; -
comprendre les stratégies de pénétration dans le droit
national d'un État ;
- dégager la sensibilité étatique à
l'action de ces institutions internationales et
- recenser les limites de leur impact en vue d'une meilleure
efficacité.
Plan
Notre travail sera subdivisé en deux grandes parties.
Tout d'abord, nous explorerons le contenu de la pluralité des
institutions internationales, puis il sera question de leur impact sur le Droit
de l'Environnement burkinabé.
3 Agenda 21 : document adopté lors de la
conférence des Nations Unies sur l'Environnement à Rio de Janeiro
en juin 1992. Les Articles 37 et 38, traitent de l'efficacité des
institutions internationales dans leur élan pour le sauvetage
de la terre.
4 Rapport National sur le Développement Humain 2010 :
l'Environnement et le Développement Humain au Burkina Faso PNUD-BF
PARTIE 1 : LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES DE DEFENSE
DE
L'ENVIRONNEMENT
INTRODUCTION PARTIE 1
99% des espèces de la Terre ont déjà
disparu, emportant avec elles un capital scientifique et socioculturel
inestimable. Les températures ont augmenté d'environ 2° C,
renforçant la fréquence et l'intensité des catastrophes
naturelles. Le niveau des eaux monte, réduisant l'espace terrestre
vital. On note une forte croissance démographique avec à
l'inverse une minoration importante des ressources naturelles. Bref ! Les
révélations scientifiques prédisent une fin imminente et
macabre de l'humanité, avec l'Homme comme principal accusé. Cette
problématique commune a suscité sur la scène
internationale un empressement des différents acteurs pour sauver la
planète. De nos jours, une multiplicité d'institutions
internationales s'approprie la cause environnementale. Mais, si plurielles
soit-elles, celles-ci sont soumises à des principes fondamentaux qui
encadrent juridiquement leurs activités.
TITRE 1 : LA DIVERSITE DES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES
La multiplicité ne résulte pas seulement de la
superposition d'organisations spécialement conçues pour tout ou
partie des questions environnementales. Elle est aussi due à
l'appropriation des questions environnementales par des institutions dont
l'objectif initial n'était pas de protéger l'environnement. Ces
institutions « non environnementales » deviennent «
environnementales » par accession, soumettant la protection de
l'environnement à leurs méthodes originelles, sans forcement
prendre en compte la lutte en fonction de ses spécificités.
CHAPITRE 1 : LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES
DANS LA DÉFENSE DE
L'ENVIRONNEMENT
L'environnement est l'affaire de tous. Les gouvernants, tout
comme les gouvernés se sont investis dans la lutte. On a alors d'un
coté les organisations interétatiques et de l'autre, les
organisations de personnes privées.
SECTION I : LES INSTITUTIONS INTERÉTATIQUES
Les États, premiers défenseurs formels de
l'environnement sur la scène internationale, édifient leurs
rapports à travers des structures qu'ils créent dotées ou
non de personnalité juridique internationale.
§1- Les organisations intergouvernementales
Les tourments que pose la protection de l'environnement sont si
variés selon leur nature et selon leurs dimensions, que des OIG, tant
mondiales que régionales ont été amenées à
s'y intéresser.
I. Les organisations
universelles
Au niveau mondial, c'est l'Organisation des Nations Unies
(ONU) et ses institutions spécialisées qui jouent le rôle
central, étant donné qu'il n'existe pas encore une OIG autonome,
chargée spécifiquement des questions environnementales au plan
universelle. Le seul organisme à vocation générale en la
matière est le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).
Cet organe subsidiaire de l'Assemblée Générale de l'ONU,
crée le 15 décembre 1972 par la Résolution 2997 dont le
siège est à Nairobi, au Kenya, est chargé de stimuler la
coopération internationale en faveur de l'environnement. C'est lui qui a
organisé le Sommet de la Terre à Rio 1992. Dans le prolongement
de cette conférence a été créée la
Commission du Développement Durable (CDD) en 1993 par le Conseil
Économique et Social (CES) pour assurer le suivi et la mise en oeuvre
d'Agenda 21 et renforcer la coopération en matière de
développement durable. Les projets environnementaux ayant une dimension
mondiale sont financés, eux, par le Fonds pour l'Environnement Mondial
(FEM) créé en 1991 et restructuré en 1994, qui est un
« trust fund » [5] de la Banque Mondiale.
Au plan régional, l'engagement n'est pas non plus
meilleur.
II. Les organisations régionales et
sous-régionales
D'entrée de jeu, il faut noter une certaine
indifférence, voire une réticence des États africains
à participer à la lutte environnementale, compte tenu des
contraintes dont elle est assortie. Néanmoins, ici on peut noter la
présence d'un organisme indépendant, spécialement
imaginée pour
5 Un trust fund est une organisation financière
indépendante mais hébergée par une autre
organisation financière préexistante
l'environnement. Il s'agit du CILSS (Comité
Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel)
[6]. Elle demeure un exemple unique d'institution
interétatique environnementale spécialisée en Afrique.
Malheureusement, sa compétence géographique et matérielle
est limitée à la région sahélienne de l'Afrique de
l'Ouest et à la lutte contre la sècheresse.
En outre, on peut mentionner diverses initiatives telles que
celles lancées dans le cadre de la gestion des grands bassins fluviaux
(Niger, Sénégal, Tchad, Gambie, Volta River) [7] et
celles de très nombreuses structures intervenant sur le terrain (centre
régionaux de recherche) [8].
Le reste des initiatives est à rechercher dans les
cadres d'échange si nombreux mais sans prendre une forme
organisationnelle.
§2-Les forums internationaux
L'institutionnalisation des relations internationales ne se
traduit pas seulement par la création d'organisations internationales.
Elle intègre aussi des relations périodiques entre États
à l'occasion de forums qui n'ont pas de personnalité juridique
internationale.
Le DIE est réputé pour sa souplesse. Le signe
distinctif de cette souplesse est matérialisé par les
traités-cadres. Ce sont des instruments juridiques qui énoncent
des principes devant servir de fondement à la coopération entre
les États parties dans un domaine déterminé , tout en leur
laissant le soin de définir, par des accords séparés, les
modalités et les détails de la coopération. De ce fait, le
régime juridique n'est pas suffisamment précis et a besoin de
nouveaux accords pour se parfaire. Cette obligation de continuer à
négocier s'exécute lors de conférences dite «
Conférence des Parties » (COP).
Le Burkina Faso a ratifié une vingtaine d'accords
multilatéraux sur l'environnement [9]. Cela le contraint
à participer aux différentes COP. C'est un cadre
nécessaire au développement et à l'effectivité des
normes internationales en matière d'environnement. En effet les parties
y sont astreintes au rapportage, mécanisme permettant aux autres de
s'enquérir de l'avancement de la mise en oeuvre des décisions par
la partie nationale [10]. C'est aussi le lieu de revigorer
l'engagement individuel des États et de les aider à surmonter les
obstacles liés à la traduction du DIE en droit
6 Le Comité Permanent Inter Etats de lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel(CILSS) a été créé
le 12 septembre 1973 à la suite des grandes
sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les
années 70. Le CILSS regroupe aujourd'hui neuf Etats dont 4
Etats côtiers : (Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie,
Sénégal), 4 Etats enclavés : (Burkina Faso ;
Mali ; Niger ; Tchad) ; 1 Etat insulaire : (Cap Vert).
7 A l'exception de la Volta, les principaux cours d'eau
transfrontaliers de la région sont dotés
d'organisations de bassin :
Autorité du Bassin du fleuve Niger (ABN,
1963), Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve
Sénégal (OMVS 1972), Organisation pour
la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG 1967), Commission du Bassin du Lac
Tchad (CBLT,
1964)
8 CIRDES (Centre International de Recherche-Développement
sur l'Elevage en zone Subhumide) et CIRAD (Centre de
coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement)
9 Voir annexe 6
10 En 2007 le Burkina a soumis au PNUE le « RAPPORT DE
L'INVENTAIRE NATIONAL DES SOURCES DE PRODUCTION, D'UTILISATIONS ET DE REJETS DU
MERCURE DANS L'ENVIRONNEMENT AU BURKINA FASO » en réponse aux
décisions 22/4 V et 23/9 IV du Conseil d'Administration du
Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)
national. D'autres types de forums existent, regroupant des
organes étatiques particuliers [11], en vue toujours de
promouvoir l'effectivité et l'efficience du DIE.
Si les personnes publiques s'activent tant, les personnes
privées non plus ne se contentent pas du spectacle.
SECTION II : LES INSTITUTIONS DE PERSONNES
PRIVÉES
Ce sont des mouvements transnationaux de personnes
privées, qui se soucient de la « super nova »
annoncée. Il s'agit notamment des organisations non gouvernementales
(ONG) et d'autres acteurs de la « société-monde
» [12].
§1-« Les ONG vertes
» [13]
Le domaine social est le domaine de prédilection des
ONG et l'environnement leur offre un sujet alléchant d'activité.
Elles ne s'en sont pas privées. On constate un accroissement rapide de
leur nombre. Dans un article sur le développement durable, Bertrand
Mauvy constate qu' « en matière d'ONG de défense de
l'environnement, ça n'est pas la pénurie qui guette! »
[14]. Dès l'alerte donnée par les scientifiques dans
les années 1960, ces acteurs transnationaux se sont investis à
apporter une cure à notre chère planète. Certains tentent
d'aborder le problème dans sa globalité et dans son
universalité, pendant que d'autres s'intéressent aux questions
sectorielles et/ou régionales. Ainsi tandis que des structures comme
Greepeace [15] agissent sur les politiques contre le
nucléaire, les Organismes Génétiquement Modifiés
(OGM)..., WWF (World Wild Fund) [16] s'intéresse à la
mobilisation financière. De son coté, l'IUCN (Union
Internationale de Conservation de la Nature) [17] lutte pour la
conservation des ressources naturelles. A coté, il y a les ONG qui se
constituent spécialement pour défendre une espèce
menacée d'extinction. C'est l'exemple de International Elephant
Foundation [18].
L'activité de ces acteurs engendre d'autres mouvements qui
traversent les frontières.
§2-Les mouvements transnationaux
De façon spontanée ou provoquée,
l'environnement peut alimenter les débats à travers le monde. Il
peut aussi constituer le motif de recherche des scientifiques.
11 Conférence des Ministres en charge de
l'environnement
12 Expression de Jean Jacques ROCHE in «
Relations Internationales » pour désigner les acteurs
non étatiques de la société internationale
13 Maurice KAMTO, Droit de l'Environnement en Afrique,
expression utilisée pour désigner les ONG de
défense de l'environnement
14www.environnement.doctislsimo.fr
15
www.greenpeace.org
16
www.worlwildlife.org
17
www.iucn.org
18www.elephantconservation.org
I. L'opinion publique
internationale
L'opinion publique est l'ensemble des convictions et des
valeurs plus ou moins partagées, des jugements, des
préjugés et des croyances de la population d'une
société donnée. Sur la scène internationale, cette
opinion nait du rapprochement ou de la convergence des opinions publiques
nationales. D'une part on a l'opinion publique officielle exprimée par
les représentants officiels des gouvernements, à l'occasion des
conférences internationales et au sein des OIG ; d'autre part on a
l'opinion publique officieuse qui est une manifestation spontanée de
groupes actifs en faveur d'un idéal donné.
L'opinion nait lors des forums internationaux de la
convergence des visions, elle peut résulter aussi d'une réaction
spontanée à des évènements spécifiques
(catastrophe naturelle) [19]. Elle se construit soit par le biais de
compagne globalisée, soit en s'affichant comme porte parole d'une couche
sociale déterminée et ce, avec la bénédiction
d'internet. Dans tous les cas elle vise surtout à faire pression sur les
décideurs comme ce fut le cas à Rio 1992, où les ONG -
regroupées dans une fédération internationale
appelée CAN (Climate Action Network) - ont réussi à
orienter les actes finaux vers leurs idéaux. Cela participe de la
construction d'une « démocratie d'opinion », pour
citer le néologisme de J. CHARPENTIER, qui trouve des arguments dans les
données scientifiques.
II. La recherche scientifique
Le droit de l'environnement est un pur produit de la science,
même si Jean-Marc LAVIEILLE estime que « le droit court plus ou
moins essoufflé derrière cette technoscience». En
effet, c'est le monde scientifique qui a alerté la classe des
décideurs pour que l'environnement soit intégré dans leurs
agendas. Et tout au long de son développement, le DIE a toujours
été guidé par les données scientifiques. Le
Protocole de Cartagena, additionnel à la Convention sur la
Diversité Biologique, sur la prévention des risques biotechniques
du 29 janvier 2000 [20] est un excellent exemple de texte qui
s'appuie sur des connaissances scientifiques pour règlementer une
activité liée à un produit technologique.
Guidés donc par des valeurs de
désintéressement et d'universalisme, les scientifiques ont
tendance à s'unir pour plus d'efficacité. Ces unions
scientifiques, véritables ONG, s'impliquent davantage dans une action
que l'on pourrait qualifier de militante. Au non de leur savoir, les
scientifiques sont devenus de véritables législateurs
internationaux, comme nous le démontre le cas de la coalition ICBL
(International Compaign to Ban Landmine) qui a pratiquement
rédigé le projet de la Convention d'Ottawa. Les scientifiques ont
alors ce pouvoir d'orienter l'action étatique pour un environnement
mieux portant. Ph. SANDS le confirme en ces termes : « the important
place of sciences introduces an objective element over which government have
less control » [21].
19
www.astrosurf.com Action contre
le nucléaire en réaction à la récente catastrophe
du Japon
20www.Biodiv.org
21 In « l'influence des ONG sur la
négociation de quelques instruments
internationaux » ; Gaelle BRETON et LE GOFF
En somme, même si les acteurs de la
société-monde sont plus déterminés à sauver
la terre, jusque là on remarque une léthargie étatique
à se pencher sérieusement sur les questions écologiques.
Nous en voulons pour preuve l'absence d'institution autonome et
spécialisée en la matière, que ce soit au plan universel
que régional. On préfère annexer l'environnement aux
compétences d'institutions préexistantes.
CHAPITRE 2 : LES INSTITUTIONS NON
SPÉCIALISÉES DANS LA DÉFENSE DE
L'ENVIRONNEMENT
L'environnement est une notion multidimensionnelle. La large
majorité des institutions s'ouvrent des brèches par lesquelles
elle peut participer à la lutte afin d'assouvir la demande sociale de
plus en plus pressante. C'est ainsi que l'économie, principale
activité écocide a entrepris des élans de repentance. La
solidarité va s'en inspirer et intégrer l'écologie dans le
rapprochement des nations.
SECTION I : LES INSTITUTIONS DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE
Historiquement, les premières institutions
internationales, en plus des motivations politiques, ont fait du
développement économique leur cheval de bataille. Mais compte
tenu de la dégradation perceptible de la santé de la
planète, la prospérité économique doit
désormais se conjuguer avec l'écologie.
§1-L'objectif initial : la prospérité
économique
De nombreux acteurs s'activent pour le développement
économique des nations. Leurs implications multiformes ont permis de
construire un ordre économique international qui sert de
référence à leurs activités.
I. Les acteurs du développement
économique
De nombreuses OIG ont vocation à organiser la vie
économique internationale. D'un coté il y a les OIG universelles
dont la mission est de développer la coopération internationale
entre les membres dans le domaine économique. Elles s'agrègent
généralement autours de l'ONU, au sein de laquelle
l'Assemblée Générale et le Conseil Économique et
Social et leurs organes subsidiaire jouent un rôle essentiel. De l'autre
coté on a les organisations régionales et sous régionales
qui s'évertuent surtout à construire une intégration
économique par l'établissement à terme d'un espace
économique leur permettant de mieux résister aux
prédations extérieures en vue d'un développement
harmonieux des membres. Globalement, ces OIG s'articulent autours de trois
missions essentielles que sont : la coopération économique, la
coopération financière et la coopération commerciale.
Les ONG économiques, elles, prennent la forme
d'associations internationales de caractère professionnel (IATA)
[22], de groupements internationaux de producteurs, de
fédérations internationales de syndicats d'employeurs ou de
travailleurs. On peut également y adjoindre la Chambre de Commerce
Internationale (CCI). Elles participent souvent directement ou indirectement
à l'élaboration des règles de droit international, soit en
tant que groupe de pression, soit comme mécanisme technique de
consultation.
Enfin il y a les sociétés transnationales. Ce
sont des sociétés de droit privé dont le siège est
situé dans un État déterminé et qui exercent leurs
activités dans un ou plusieurs autres États par
22 Association Internationale des Transporteurs Aériens
l'intermédiaire de succursales ou de filiales qu'elles
coordonnent. Elles sont des acteurs incontournables de l'économie
internationale, à telle enseigne qu'elles apparaissent parfois comme de
redoutables concurrents pour l'État, étant donné que leur
budget est généralement supérieur à celui des
États.
L'ensemble de ces institutions internationales, «
véritables gardiennes de l'ordre économique international
» [23] vont s'activer dans la recherche de la
prospérité économique.
II. Le contenu de la prospérité
économique
L'ordre économique international repose sur le postulat
de base selon lequel aucune économie nationale ne peut vivre durablement
en autarcie, sans échange avec les autres économies nationales,
ce qui entraine une certaine division du travail. Forts de ce postulat, les
institutions économiques vont se lancer d'abord à la lutte pour
le triomphe du libéralisme sur le socialisme. Puis il sera question de
la suppression des barrières à l'échange. À ce
niveau les organisations d'intégration ont abattu un travail
remarquable, puisqu'elles sont parvenues à ériger, dans certaines
régions du monde, un marché commun, espace de coopération
étroite entre les membres [24].
La prospérité économique suppose aussi
l'accroissement de la compétitivité. Là également
un travail considérable est fait dans le sens de renforcement de
capacités des économies nationales, à travers des appuis
financiers et techniques. À terme la recherche de la
prospérité économique a abouti à la mondialisation
de l'économie, c'est à dire le « jeu au niveau
planétaire de la loi de l'offre et de la demande »
[25].
Mais dès la genèse du DIE, c'est institutions
internationales se sont rendues compte des effets pervers que l'exploitation
effrénée des ressources naturelles a sur le cadre de vie et avec
l'amplification des revendications d'un Nouvel Ordre Économique
International, l'on a débouché sur la prise en compte des
préoccupations environnementales.
§2-Une nouvelle orientation : le développement
durable
Lancé véritablement lors du Sommet de la Terre
en 1992, le concept de « développement durable »
implique la gestion des ressources naturelles en bon père de famille et
aussi la lutte pour la stabilité climatique afin que la survie des
générations futures ne s'en trouve pas compromise.
I. La durabiité suppose la conservation
De nos jours, de nombreux acteurs internationaux s'accordent
sur la nécessite d'intégrer la dimension environnementale dans
les politiques économiques. Cela a été affirmé
modestement lors de la Conférence de Stockholm en 1972 pour être
plus fortement relayé à Rio en 1992. Les acteurs
économiques s'en sont bien convaincus. C'est pourquoi la Chambre de
Commerce International, inspirée par le rapport de Founex (Suisse) de
juin 1971 et la Déclaration de Cocoyoc (Mexique) d'octobre 1974, a
rédige en 1990 une « Charte des Entreprise pour le
Développement Durable » qu'elle a lancée à la
deuxième conférence mondiale de l'industrie sur la gestion de
l'environnement en avril 1991. Conséquence, le PNUD, initialement
conçu pour promouvoir le développement, se
23 ZAKANE Vincent, Droit International
Économique : les échanges commerciaux
multilatéraux ; cours de Maitrise en Droit : option Droit Public ;
Université de Ouagadougou ; mars 2007
24 A propos d'intégration, un «
PROGRAMME COMMUN DU TRANSPORT AERIEN DANS LES ETATS MEMBRES DE L'UEMOA
» a été adoptée par la commission afin de «
accroître les échanges commerciaux et les flux
touristiques pour stimuler la croissance
économique et renforcer l'intégration des
Etats membres ».
25 Définition de ROCHE J.J. de la mondialisation
exposée dans « Relations Internationales »
convertira au développement durable. D'ailleurs, c'est
le premier partenaire multilatéral du Burkina Faso en matière
d'environnement. Ce partenariat a été initié au lendemain
de la sécheresse de 1973 à travers le Bureau des Nations Unies
pour la Région Soudano-Sahélienne, devenu Bureau des Nations
Unies pour la Lutte contre la Désertification (UNSO).
Même l'OMC, vaillant défenseur du commerce
libéral, n'est pas en reste. Elle a créé un Comité
sur le Commerce et l'Environnement, dont les travaux illustrent la
volonté de l'OMC dans ce sens. Du commerce libéral, on parle
maintenant de « commerce équitable », qui requiert le
respect des règles internationales pour un développement durable.
On peut dire que la réorientation des activités
économiques à travers la vulgarisation des énergies
renouvelables, l'écotourisme, l'élevage privé d'animaux
sauvages constitue aujourd'hui des opportunités avérées ou
potentielles pour un développement assurant les besoins présents
des populations et qui ne compromet pas ceux des générations
futures.
Enfin, bon gré mal gré, les
sociétés transnationales intègrent la conservation dans
leurs activités. Il n'est plus question de chevauchée
déchainée vers la capitalisation du profit, mais désormais
de l'intégration de la dimension environnementale dans la production et
la consommation. Mieux, ces transnationales sont de gros pourvoyeurs au budget
de l'environnement mondial. Elles s'engagent aussi à réduire
leurs pollutions.
II. Les luttes antipollution
Ce qui intrigue le plus la communauté internationale,
c'est la question des changements climatiques. En effet, les
températures ont augmenté et continue d'augmenter. Si rien n'est
fait, les pollutions atmosphériques rejetées par les industries
précipiteront l'apocalypse annoncée par les scientifiques. Les
acteurs économiques, conscients de cette imminence, ou contraints
à la considérer, vont modifier leurs comportements. Des
engagements volontaires [26] sont contractés en vue
d'atteindre des objectifs de réduction. Aussi, on tend à la
vulgarisation des méthodes de production plus propres, à la
transformation des déchets en compost ou en énergie, au recyclage
des sachets plastiques, à la réticence d'utiliser les produits
chimiques dans l'agriculture, toutes choses qui concourent à soulager
l'environnement des effets néfastes de la pollution. Ces efforts sont
encouragés et distingués par la communauté internationale
à travers la Label ISO [27], qui témoigne de
l'engagement écologique de l'entreprise distinguée.
Les institutions de solidarité, elles aussi
s'intéressent à cette nouvelle donne des relations
internationales.
SECTION II : LES INSTITUTIONS DE SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE
De tout temps, la solidarité a toujours existé
entre les peuples. Elle prend diverses formes et vise surtout à
accroitre le bien-être social, qui intègre nécessairement
la lutte pour l'adéquation du cadre vie. Nous étudierons d'abord
les institutions humanitaires avant de nous intéresser aux autres formes
de solidarité.
26 Covenants en Hollande
27 International Organization for Standardization,
voir la série des normes ISO 14000 récompensant les entreprises
ayant intégré la protection de
l'environnement dans leurs politiques
§1-Les institutions humanitaires
Elles militent pour le respect de la dignité de
l'être humain. Une dignité incluant, à n'en pas douter, un
environnement propice.
I. Paix et Droits de l'Homme
S'il y a une chose dont le monde est assoiffé, c'est la
paix. En effet il constitue le premier sujet de rapprochement étatique.
C'est en son nom que les organisations vraiment universelles virent le jour
(ONU), qui sont relayées par des structures étatiques (UA) ou non
gouvernementales (CICR) à travers le monde. Politiques ou
politisées, ces institutions se battent pour la paix, sans laquelle
l'économie ne peut se développer, les peuples ne peuvent
fraterniser, bref, sans paix pas de vie. Elles intègrent aussi
l'humanitaire dans leurs combats, étant donné que c'est lors des
guerres que la dignité humaine est plus bafouée. Et même en
temps de paix, elles poursuivent leur veille et promeuvent le respect des
droits politiques (droit de l'homme de première
génération) et des droits sociaux (droit de l'homme de
deuxième génération), reconnus par la Déclaration
Universelle des Droit de l'Homme et autres textes régionaux.
Mais ces gardiennes de la dignité humaine ne vont pas
rester insensibles aux crises écologiques, rajoutant une
troisième génération de droits de l'homme.
II. Le Droit de l'Homme à l'Environnement
Les principaux instruments internationaux en matière de
droits de l'Homme ont été adoptés avant que
l'environnement n'apparaisse dans les préoccupations internationales
(DUDH 1948 ; CEDH 1950). Au début protégé « par
ricochet », à travers les droits de l'Homme de première
et deuxième générations, le Droit de l'Homme à
l'Environnement (DHE) est de nos jours largement consacré (Charte
mondiale de la nature ; charte africaine des droits de l'Homme et des
peuples...). À la lumière donc de l'évolution on a
découvert que le DHE et les autres droits de l'homme s'enrichissent
mutuellement. En effet, une interaction sensible existe entre la
dégradation de l'environnement et la jouissance des droits de l'homme.
Par exemple, la pollution de la nature et la dégradation des sols ou du
couvert végétal ont respectivement pour conséquence
d'altérer le droit à la santé, le droit à une
alimentation saine et suffisante... A l'inverse, la négation des droits
de l'homme retentit gravement sur l'environnement. Le droit au travail,
lorsqu'il est contrarié, favorise le chômage et la pauvreté
qui se traduisent par un rabattement de la victime sur la nature pour survivre.
Aussi, le mépris du droit de prendre part à la direction des
affaires publiques est également une violation du droit de participation
garanti par la Convention d'Aarhus sur l'accès à l'information,
la participation du public et sur le droit d'accès à la justice
du 25 juin 1998.
Tout compte fait, on peut dire que les droits de l'homme,
déjà largement acceptés et le DHE sont indivisibles, tant
dans la jouissance que dans les effets de leurs violations. Au vue de ce qui
précède, nous pouvons dire que toute institution qui se bat pour
les droits du l'homme, se bat également pour l'environnement. Et cette
corrélation est encore plus patente quand il s'agit de
répression. A l'analyse de la jurisprudence de la Cour Européenne
des Droits de l'Homme, cette institution, initialement conçue pour
protéger les droits de l'homme, s'est transformée au cour de son
évolution en juge de l'environnement. À travers les principes d'
« intérêt général » ou de «
droit à la qualité de vie », la Cour de Strasbourg
a réussi à réprimer les atteintes portées à
l'environnement [28]. Aussi, dans le souci de poursuivre la sanction
des violations des droits de l'homme, le Conseil
28 Arret Pine Valey LTD et autres C /
Irlande 29/11/1991
de Sécurité des Nations Unies, va, par la
Résolution 808, instituer le Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie, dont la compétence s'étend jusqu'aux crimes
contre l'environnement.
Par ailleurs, le principe qui guide l'action des ONG
humanitaires depuis leurs origines est celui de protéger l'Homme, en
limitant autant que possible les facteurs de vulnérabilité et en
lui portant secours en toute situation. Ainsi, au cours de leurs missions
d'observation ou au cours de leurs opérations humanitaires, les ONG ne
se privent pas d'inclure dans leurs rapports, les éventuelles atteintes
à l'environnement dont elles ont été témoins
[29].
§2-Les autres formes de solidarité
internationale
Les convictions idéologiques sont aussi des facteurs de
rapprochement des Hommes. Mais d'autres motivations peuvent inciter au
rapprochement.
I. Les motivations diverses de rapprochement
Historiquement, les premières institutions
internationales de solidarité sont nées suite à des
motivations politiques. Il fallait se rapprocher de l'autre pour s'assurer une
certaine stabilité, voire une certaine prospérité
politique et économique. On parle alors de coopération
bilatérale qui touche aujourd'hui à d'autres domaines. Le Burkina
Faso a de nombreux partenaires bilatéraux qui lui apportent des appuis
multiformes, chacun avec ses modalités et procédures
d'intervention dans la mise en oeuvre, tant de projets en partenariat avec le
gouvernement, que d'initiatives à la base avec les populations.
La solidarité nait aussi de la volonté de
propager une idéologie. Le cas de l'Église est illustratif. Au
nom de la foi chrétienne, des peuples fraternisent et s'auto - assistent
dans divers domaines. Il faut ajouter que l'idéologie n'est pas
seulement courant de pensée. Elle est aussi partage de certaines
valeurs, telles que linguistiques. C'est l'exemple de l'Organisation
Internationale de la Francophonie, qui est sensée promouvoir le
rapprochement des États ayant en commun l'usage de la langue
française.
Ce sentiment d'altruisme et de fraternité ne pouvait
alors pas fermer les yeux sur les problèmes environnementaux du Burkina
Faso.
II. Les projets environnementaux
Les institutions de solidarité financent de nombreux
projets et programmes ainsi que des études et des activités de
recherches sur la gestion de l'environnement et des ressources naturelles au
Burkina Faso. D'ailleurs, le Code de l'Environnement burkinabé a vue le
jour sur financement du Royaume des Pays Bas. Elles participent aussi à
la gestion et à la prévention des catastrophes naturelles. N'eut
été leurs contributions multiformes, notre pays n'aurait pas pu
surmonter l'épreuve des inondations du 1er septembre 2009.
En définitive, la nouvelle donne des relations
internationales a entrainé tout le monde dans son collimateur. La vision
classique du développement économique et de la solidarité
est maintenant tachée de « vert ». Mais s'agit-il d'un
engagement effectif ou d'un mimétisme ?
29 Attitudes des ONG Humanitaires pendant la crise en Cote
d'Ivoire
Au terme de ce voyage à travers l'univers
institutionnel de la société internationale, on constate que les
révélations scientifiques ont produit un effet
considérable. Spécialisé ou pas en environnement, aucun
acteur international ne veut rester en marge de la lutte. Toutefois, le poids
de ces acteurs dépend de la contexture politico - juridique de la
société internationale.
TITRE 2 : LE CONTEXTE JURIDICO-POLITIQUE DE
L'INTERVENTION
Un État a toujours besoin de collaborer avec un autre
pour renforcer son hégémonie interne et internationale. De ces
rapports naissent les institutions internationales. Acteurs secondaires de la
société internationale, elles essaient d'exploiter le peu de
pouvoir que leur confèrent les États pour atteindre leurs buts.
L'étude des relations internationales est nécessaire pour la
compréhension de l'étendu de la personnalité juridique des
différentes institutions internationales.
CHAPITRE 1 : LA CONFIGURATION DES RELATIONS
INTERNATIONALES
Avec l'apparition de nombreux problèmes communs, les
relations interétatiques connaitront une forte institutionnalisation. Et
avec l'arrivée de ce droit révolutionnaire qu'est le DIE,
l'institutionnalisation de la société internationale sera
renforcée.
SECTION I : LES RELATIONS INTERNATIONALES SOUS L'ANGLE
DU DIP
CLASSIQUE
Au départ, interétatiques, les relations
internationales ont connu une évolution sensible impliquant
désormais des acteurs non étatiques
§1-Historique des relations internationales
Les relations internationales ont existé dès
l'apparition des premières entités étatiques. Pendant
longtemps les relations internationales se confondaient aux relations
interétatiques. Dans ce « monde Westphalien »
[30], la souveraineté se présentait comme un principe
absolu et les États ne se souciaient que de la poursuite de leurs
intérêts égoïstes définis en termes de
puissance ou de sécurité. Cet état de fait exposait les
États au risque constant d'un recours à la force. Plus tard, les
États vont renoncer partiellement à cette situation de
compétition au profit de la coopération. Les premières OIG
sont crées. Néanmoins, jusqu'en 1945, les relations
internationales sont restées « multipolaires » et pratiquement
européennes. Les États s'associent par affinité ou par
intérêts particuliers. La guerre froide va marquer la
bipolarisation du monde et les relations internationales toucheront
désormais les « nouveaux pays » de l'Afrique. Les
premières OIG universelles virent le jour avec pour objectif de
réunir les États autours de défis communs
nécessitant des efforts collectifs.
Dans les années 1990, alors que l'URSS se
désagrégeait, marquant ainsi la fin de la guerre froide, les
relations internationales devinrent « unipolaires ». Des
problèmes globaux s'affichèrent obligeant l'implication de tous.
Mieux les acteurs non étatiques prennent de plus en plus de l'importance
dans les relations interétatiques transformant ainsi la jadis
scène interétatique en société internationale. Les
phénomènes institutionnel (association d'États) et
transnational (produit par les forces transnationales privées) marquent
une forte institutionnalisation de la société internationale,
assortie d'une sécrétion normative assez importante, transformant
ainsi la société internationale en une construction consciente et
auto - régulée. De nos jours on tend vers une gouvernance
globale.
§2-L'orientation actuelle des relations
internationales
La vie internationale de nos jours est marquée par
l'émancipation de la société civile. Les États et
les OIG ne sont plus les seuls à se presser sur la scène
internationale. De nombreux autres acteurs s'y expriment avec une
autorité parfois considérable. À coté des relations
interétatiques se développent des relations transnationales qui
échappent au contrôle des États. Le concept de
30 Selon J.J. ROCHE, la société
interétatique primitive est conséquence du
Traité de Westphalie
gouvernance mondiale, favorisée par une mondialisation
économique et soutenue par une opinion publique très active
militant pour la démocratie parlementaire, est en construction. L'essor
des flux et des réseaux transnationaux, le nouveau rôle des ONG et
des autres acteurs non étatiques rendent poreuses les
souverainetés et les frontières des États. On assiste donc
à une nouvelle approche des relations internationales, dominée
par le dogmatique de l'État de droit, plaçant l'Homme au centre
de ses préoccupations et qui se propose de saisir l'humanité dans
sa globalité. La gouvernance globale ne s'attache donc pas aux
solidarités politiques établies entre les États, mais aux
solidarités transnationales établies entre les individus. La
souveraineté étatique est fortement malmenée au point de
réduire la force juridique du sacro-saint principe de l' «
intégrité du territoire » au profit
désormais d'un « droit d'ingérence », voire
d'un « devoir d'assistance » aux populations en
difficulté. C'est ainsi qu'en cas de crise humanitaire ou
écologique, la communauté internationales s'arroge le droit, ou
se fait l'obligation de porter secours aux victimes, même face à
l'indifférence ou la réticence de l'État concerné.
Aussi l'État fait de plus en plus l'objet de sanctions ou se voit «
imposer » des comportements particuliers par le reste de la
communauté internationale. Et avec la survenue du DIE, les
solidarités de la société internationale s'en trouveront
renforcées.
SECTION II : LA DIPLOMATIE VERTE
Jadis connue sous l'expression « diplomatie non
gouvernementale », la diplomatie verte est une notion propre au DIE
qui a acquis une efficacité renforcée.
§1-Notion
La diplomatie a d'abord été secrète,
n'impliquant que les seuls organes étatiques. Puis avec
l'avènement des organisations internationales, elle est devenue
technique. De nos jours, avec l'influence des divers acteurs non
étatiques, J.J. ROCHE parle de « diplomatie officieuse
». C'est dans cette dernière catégorie que s'insère
la diplomatie verte. La notion renvoie à l'action des réseaux
d'ONG sur le plan international, lors des grands forums, en vue de peser dans
la balance pour faire avancer les grandes causes. Elles s'y expriment par le
biais d'expertises, de négociations ou de pressions en direction des
décideurs. Compte tenu de la nature des défis environnementaux,
la légitimité des normes peut être gage de leur
effectivité. Et les ONG sont alors sensées apporter cette
légitimation des règles internationales. Il faut signaler que le
droit de participation aux prises de décision est consacré par la
convention d'Aarhus [31]. C'est ainsi que la consultation du public
(ONG internationales) tend à s'imposer en DIE. Par exemple, à
Rio, un créneau fut conçu spécialement pour recueillir les
suggestions des acteurs privés dans le souci de prendre la meilleure
décision possible.
Dans ces conditions, même si les ONG ne sont pas des
partenaires des États dans la diplomatie internationale, n'ayant pas de
responsabilité exécutive, la diplomatie verte reste
incontournable dans l'élan de construction d'une gouvernance
internationale de l'environnement.
§2-Efficacité
Au delà de la participation à telle ou telle
négociation, ou de la capacité d'influencer l'agenda ou le cours
des négociations, la diplomatie verte contribue à
l'émergence d'une gouvernance mondiale légitime,
démocratique, et efficace. La gestion du bien commun par la relation
entre États souverains est devenue inadaptée. L'existence de
réseaux internationaux, capables de capter et
31 Convention d'Aarhus sur le droit à l'information, la
participation et le droit d'accès à la justice, adopté par
l'Union Européenne en juin 1998
d'organiser des informations, de prendre des positions, de
constituer des observatoires sur la mise en oeuvre concrètes des
décisions internationales est en soi une modalité très
importante de la gouvernance. Les États sont alors astreints à
une attitude de transparence et d'engagement véritable pour relever les
défis de ce siècle.
En somme, c'est dans un contexte de souveraineté
étatique revue à la baisse que les institutions internationales
sont appelées à agir pour l'environnement. Cependant,
l'étendue des prérogatives inhérentes à leur
personnalité juridique est délimitée par une
réglementation stricte.
CHAPITRE 2 : LE CADRE JURIDIQUE DE L'INTERVENTION
Pour accomplir les missions qui leur sont assignées,
les institutions internationales doivent disposer de certains moyens :
attribution de compétences, reconnaissance de la personnalité
juridique, création d'organes, affectation de ressources
financières et humaines. Tous ces moyens sont fonction de la
réalité de la personnalité juridique, sur le plan
international qu'interne.
SECTION I : LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE
INTERNATIONALE
La personnalité juridique est une notion fondamentale
de tout ordre juridique puisqu'elle détermine ses sujets. C'est une
technique juridique dont la reconnaissance est capitale pour les institutions
internationales dans la poursuite de leurs objectifs.
§1-Consécration
Si la personnalité des OIG est largement admise, celle des
ONG fait l'objet d'un débat tendant toujours à sa
négation.
I. La personnalitéjuridique des OIG
Dans son avis consultatif du 11 avril 1949 sur l'assassinat en
Palestine du médiateur des Nations Unies, Le COMTE Bernadotte, la CIJ,
parlant de l'ONU, déclare : « l'organisation est un sujet de
droit international ayant capacité d'être titulaire de droits et
devoirs internationaux et de se prévaloir de ses droits par voie de
réclamation internationale ». Il existe aujourd'hui un large
consentement que les OIG jouissent de la personnalité juridique
internationale. C'est après assez de temps d'hésitation que ceci
est devenu un point de vue dominant dans la doctrine et dans la pratique
internationale. Mieux, les États dans la création d'une OIG, se
donnent la peine de faire mention de sa personnalité juridique dans
l'acte constitutif. Ainsi en est-il de l'article 104 de la Charte des Nations
Unies et de l'article 211 du traité des Communautés
Européennes (CE) consacrant respectivement la personnalité
juridique internationale de l'ONU et des CE.
Cependant, jusque là les ONG ne bénéficient
pas de cette reconnaissance formelle. II. La
personnalitéjuridique des autres acteurs
Pendant longtemps, les ONG ont été mises en
marge de la législation internationale. Seule la doctrine s'y
intéressait, se contentant d'admettre leur existence factuelle et de
constater leur poids variable dans les relations internationales. Le
phénomène des ONG est devenu aujourd'hui une
réalité indéniable au point qu'on ne saurait plus objecter
que les ONG rendent des services multiples et multiformes à la
société interétatique. Compte tenu de l'influence qu'elles
peuvent exercer, il serait utile sans doute qu'une personnalité propre,
impliquant des responsabilités officielles, leur soit reconnue dans
l'ordre juridique internationale. Malheureusement, dans un système
où font largement défaut les règles qui déterminent
les conditions et les procédures d'acquisition de la personnalité
juridique, ce rêve est encore un rêve. Cela dit les ONG n'ont
aucune reconnaissance formelle de leur personnalité juridique
internationale. Elles sont considérées comme des personnes
morales de droit interne, relevant de ce fait du droit national d'un
État. Néanmoins, les ONG sont
plus que de simples personnes morales de l'ordre juridique
interne. En effet, au sein des instances internationales, elles
bénéficient de traitements particuliers. Tantôt elles ont
statut consultatif [32], tantôt elles ont statut participatif
[33].
Ces différents statuts reconnus aux institutions
internationales leurs confèrent une certaine capacité d'action
sur la scène interétatique.
§2-Les implications
Qu'elles soient ou pas reconnues sujets de droit, les
institutions internationales sont des acteurs de la société
internationale. Elles prennent part à ce titre aux relations
interétatiques et orientent souvent les choix des Etats.
I. Partie prenante de la scène
interétatique
L'OIG, nouveau sujet, de par sa personnalité
juridique, de l'ordre international, n'est pas créée par cet
ordre juridique, mais par les États qui le composent : ce sont eux qui,
à un moment donné, estiment opportun d'institutionnaliser leur
coopération et qui pour cela, créent des organes chargés
de dégager, dans un domaine d'action déterminé, des
intérêts communs à partir de l'ajustement des
intérêts particuliers et leur confèrent les pouvoirs qu'ils
jugent nécessaires et suffisants pour les faire prévaloir. Aussi
la personnalité juridique d'une OIG peut parfois s'apprécier non
pas par rapport aux États, mais par rapport à une autre
organisation dont elle s'est détachée. Quoiqu'il en soit, les
OIG, en tant que sujets de droit international, ont l'aptitude de conclure des
traités entre elles ou avec des États et d'adopter des actes
juridiques unilatéraux opposables aux autres sujets de droit
international. Aussi en leur qualité d'acteurs de la
société internationale, elles influencent la configuration des
relations internationales et même le comportement des États. Elles
y parviennent par la négociation, la contrainte ou l'incitation. Le
revers de la médaille est matérialisé par les devoirs qui
incombent aux OIG. En effet elles sont responsables - indépendamment des
États membres - de leurs actes. En cas de faute, l'OIG est donc
susceptible de poursuites et de sanctions prenant habituellement la forme de
réparation de dommage.
De leur coté, les acteurs non étatiques aussi
s'activent sur la scène internationale. Ils participent aux forums
internationaux, apportent leurs contributions à la problématique
commune. Cette participation peut être directe sur accréditation
ou invitation, ou indirecte par le biais des gouvernements (inclusion de
représentants ou de points de vue des ONG dans la
délégation gouvernementale) ou par le biais d'organes
internationaux liés à la convention (secrétariat, organes
scientifiques et techniques). Elles peuvent avoir droit à la parole et
à la communication des documents officiels. En plus, les ONG peuvent
entreprendre des actions non officielles lors des conférences, à
savoir des réunions de stratégie, d'information,
d'éducation ou des opérations de séduction ou de
promotion. Mais comme elles ne sont pas sujets de droit international, il est
difficile de mettre en oeuvre leurs responsabilités internationales.
Qu'en est-il maintenant de leur capacité d'influencer les
choix étatiques?
II. Possibilité d'infléchir la
volonté des États
Malgré les restrictions de leurs champs d'action, les
institutions internationales parviennent souvent à dicter des
comportements aux États qui les suivent. Tout d'abord, les OIG, à
travers leurs
32 Résolution 1996/31 Conseil Economique et
Social de l'ONU
33 Résolution (2003) 8 du Comité des Ministres du
Conseil de l'Europe
actes unilatéraux, véritables prescriptions qui
s'imposent aux États et leurs pouvoirs de contrôle pouvant - ne
serait-ce que de façon exceptionnelle - aboutir à l' «
enforcement » de l'État. Cela a aussi un effet dissuasif.
De leur coté les ONG peuvent influencer le comportement
des État à travers l'alerte sur l'état de l'environnement.
Les Conventions de Bâle de 1989 et de Bamako de 1991, toutes deux
relatives aux mouvements transfrontières de déchets dangereux
sont nées suite aux dénonciations des ONG de trafics illicites
entre certains pays occidentaux et quelques pays africains, ce qui a
enclenché le processus d'élaboration. Les ONG se veulent aussi
observateurs de la mise en oeuvre des normes sur le terrain. Elles ont alors
cette faculté de faire honte aux États auteurs de manquements ;
ce qui a également un retentissement sur le comportement de ces
derniers.
Enfin, « L'union fait la force ». Les ONG
ont su tirer la leçon de cet adage. À travers le lobbying, elles
réussissent souvent à infléchir la volonté
étatique au profit de l'idéal qu'elles défendent.
SECTION II : LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE INTERNE
Sujets ou simples acteurs sur la scène internationale,
la plupart des institutions internationales sont nanties de capacité
juridique suffisante sur le territoire burkinabé pour poursuivre leurs
objectifs.
§1-Consécration
Le fondement de la personnalité juridique interne des
organisations internationales est à rechercher dans leur acte
constitutif [34]. En effet, la plupart des OIG jouissent sur le
territoire de chaque État partie d'une personnalité juridique qui
lui garantisse des prérogatives suffisantes à la poursuite de ses
objectifs. Mais lorsqu'elle veut s'y implanter, un accord de siège est
conclu. Ce traité vise à préciser les privilèges,
immunités et facilités qui peuvent être accordés
à l'organisation en tant que personne morale, ainsi qu'à son
personnel. Actuellement le Burkina Faso ne dispose pas de textes
spécifiques sur cette question. Néanmoins, les Conventions de
Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques entre États et de 1963
sur les relations consulaires comblent ce vide juridique.
Quant aux ONG, elles sont régies par la Loi N°
10/92/ADP Du 15 décembre 1992. Un protocole d'accord est signé
avec la partie gouvernementale, assorti d'un cahier de charge précisant
les prérogatives et les astreintes de chacune des parties.
§2-Étendu
Les OIG sur le territoire burkinabé jouissent de quatre
privilèges : Elles disposent de biens meubles et immeubles, elles
peuvent ester en justice, elles bénéficient d'immunités
juridictionnelles et bénéficient d'exemptions fiscales
(impôts, frais de douanes...). Cela vise à leur assurer plus de
commodités pour un meilleur rendement. Par contre, elles ne doivent pas
s'immiscer dans les affaires nationales, sous peine d'expulsion.
Les ONG, elles n'ont pas autant de privilèges. Elles
sont traitées comme les associations nationales, en tant que simples
personnes morales de droit privé. Par conséquent, elles sont
34 ONU : article 104 de la Charte ; UNESCO : article 12 de l'Acte
Constitutif
soumises aux droits et obligations inhérents à
ce statut. Cependant, leur but non lucratif leur garantit quelques avantages
fiscaux qui prennent la forme d'abattement ou d'exemption.
En définitive, la personnalité juridique des
institutions internationales leur confère des prérogatives plus
larges au plan interne qu'international. Cela est la conséquence du fait
qu'en droit international elles sont sujets mineurs alors qu'en droit interne
elles ont une pleine capacité juridique assortie même
d'avantages.
La contexture politico-juridique des relations internationales
ne garantit pas encore aux institutions internationales, en dépit des
évolutions constatées, carte blanche pour agir. Elles ont encore
besoin de s'affranchir de l'hégémonie étatique pour mieux
s'exprimer sur la scène internationale.
Conclusion de la Partie 1
Au terme de cette partie, retenons qu'il y a une grande
diversité d'institutions internationales qui s'intéressent
à l'environnement. Certaines y sont spécialisées, d'autres
l'annexent à leurs objectifs primordiaux. Dans tous les cas,
malgré le risque avéré que court l'humanité, les
États restent toujours accrochés au primat de la
souveraineté, gage de la protection de leurs intérêts
égoïstes. Les institutions internationales ne
bénéficient donc que de compétences résiduelles,
pas vraiment suffisantes pour impacter sensiblement la scène
interétatique.
À présent voyons si au plan interne, plus de
possibilités leurs sont offertes.
PARTIE 2 : L'IMPACT DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
SUR LE DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO Introduction
Partie 2
Pays sahélien de 274 200 km2 et
enclavé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso a son
économie essentiellement basée sur l'agriculture et
l'élevage. Ces deux secteurs occupent au moins 85% de la population qui
dépend à plus de 97% des ressources forestières pour la
satisfaction de ses besoins [35]. L'examen des tendances
environnementales au cours des cinquante dernières années
révèle une péjoration climatique importante, des
ressources naturelles en dégradation inquiétante, le tout en
liaison avec une pression démographique dont les effets sont
démultipliés par l'extrême pauvreté des populations.
De nombreuses institutions internationales s'engagent alors à
accompagner le Burkina Faso dans l'adoption et la mise en oeuvre de mesures
protectrices en vue d'inverser la tendance. Mais jusque là, les
institutions internationales n'ont pas encore réussit
véritablement à sortir le droit de l'environnement
burkinabé de son état d'hibernation du fait des insuffisances que
comportent leurs actions.
35 Rapport National sur le Développement Humain 2010 :
l'Environnement et le Développement Humain au Burkina Faso PNUD-BF
TITRE1 : UNE INFLUENCE NOTABLE SUR LE DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT
Le droit n'est pas seulement ensemble de mesures normatives.
En effet, le succès ou l'échec d'une norme est souvent fonction
de la charpente institutionnelle qui l'accompagne. Forts de ce postulat, les
institutions internationales vont d'une part oeuvrer pour l'édiction de
règles écologiques au plan national, et d'autre part favoriser
l'émergence d'organes chargés d'en promouvoir
l'effectivité.
CHAPITRE 1 : L'INCIDENCE SUR LES NORMES
Le sommeil est l'une des particularités du droit
africain dans son ensemble. Les institutions internationales ont alors fort
à faire pour le droit de l'environnement du Burkina Faso. Leurs efforts
concernent aussi bien l'adoption que la mise en oeuvre des dispositions
environnementales.
SECTION I : CONTRIBUTION À LA
GÉNÉRATION DES NORMES
Au plan national, les règles résultent de
l'introduction du droit international en droit interne et aussi des initiatives
nationales conformément aux réalités sociales.
§1-La transposition des normes internationales au plan
interne
La pluralité des institutions internationales est d'une
grande importance dans la traduction des conventions au plan interne. Alors que
certaines s'activent sur la scène internationale, d'autres en assurent
le relai à l'interne. Cet impact direct sur le droit burkinabé se
traduit essentiellement en appuis techniques et financiers.
La grande majorité des accords internationaux sur
l'environnement sont assortis d'une grande complexité terminologique ou
méthodique que peu de pays s'en sortent. Dans ces conditions, l'appui
d'experts est plus que nécessaire. Ainsi, l'UICN, afin d'aider les pays
à mettre en oeuvre les conventions liées à la
diversité biologique, en partenariat avec d'autres institutions
internationales (PNUE, WCMC), a mis au point un outil en ligne : TEMATEA
(Module Thématique pour une Mise en OEuvre Cohérente des
Conventions sur la Diversité Biologique) [36]. Cet outil de
formation et d'information permet aux États de surmonter leurs limites
en vue d'une transposition effective et cohérente des instruments
internationaux sur la biodiversité au plan interne.
L'appui technique se traduit aussi par la description de
processus par les experts internationaux dans l'élaboration des textes,
ou purement l'établissement de textes standards que les parlements se
contentent d'adopter sans amendements significatifs. Le Plan d'Action National
d'Adaptation aux changements climatiques (PANA) en offre l'illustration. Et
toujours dans la logique des dispositions prévues par la Convention de
lutte Contre la Désertification (CCD), les Partenaires Technique et
Financiers (PTF) bilatéraux et multilatéraux ont mis en place
depuis 1996 un cadre de concertation des PTF de l'Environnement. Son objectif
est de « partager des informations, d'échanger des points de vue et
d'harmoniser les prises de positions vis à vis des questions
liées à la lutte contre la désertification et à
l'environnement de façon globale, soumises par le gouvernement
».
De nombreuses autres initiatives existent. Elles ont pour
dénominateur commun d'aider l'État burkinabé à
pouvoir concilier les dispositions internationales et les contraintes
intérieures en vue d'en sortir la meilleure règle de droit.
36
www.tematea.org
§2-La contribution à la formation du
Droit national
La consultation est une pratique encore embryonnaire au
Burkina. Les institutions internationales oeuvrent plutôt pour le
renforcement des capacités en matière de bonne gouvernance,
levier stratégique de la formation d'un droit respectueux des ressources
naturelles. Depuis la fin des années 1990, la Banque Mondiale, soutenue
par l'Union Européenne (UE) incite la contrepartie burkinabé
à intégrer la bonne gouvernance dans sa stratégie de lutte
pour un développement durable (PAS) [37]. Dans son acception
normative, la gouvernance se caractérise notamment par la participation,
la transparence, l'imputabilité et la primauté du droit. Mais
avec une population qui n'a pas encore le b-a-ba de la démocratie
(comment et pourquoi voter), la tâche qui incombe aux partenaires
extérieurs est ardue. Ces derniers, conscients que le droit de
l'environnement est un outil de transformation sociale, vont oeuvrer au
développement de ces nouvelles pratiques. Ils organisent les populations
en puissants groupes à même d'influencer les politiques publiques
à travers un lobbying en devenir, la surveillance et la
dénonciation des irrégularités sociales, afin d'asseoir
à terme une véritable démocratie participative. Pour ce
faire, ils promeuvent la communication participative. Une telle
stratégie facilite le dialogue entre les intervenants, réunis
autours d'un problème donné, afin de définir et de mettre
en oeuvre un ensemble d'activités qui contribuent à relever ce
défi. Pour que ce type de communication soit possible, un changement
doit prendre place : au lieu de mettre l'accent sur l'information et la
persuasion (éducation environnementale), il s'agit désormais de
faciliter les échanges entre les parties prenantes, afin d'en sortir une
initiative concrète qui rencontre l'assentiment de tous. Dans le
meilleur des cas, ces communautés locales, mieux outillées,
peuvent participer au processus décisionnel, tant au plan local que
provincial, voire national. Le projet de gestion forestière
intégrée de Gonsé est un exemple de gestion participative
réussi. En effet, il coalise la participation de treize villages
riverains à tous les stades du projet (conception, mise en oeuvre,
suivi) et on a pu constater sur le terrain un meilleur respect des normes avec
la diminution des feux de brousse et de la coupe frauduleuse du bois
[38].
Indirectement, les institutions internationales ont
réussi à apporter leurs touches à la configuration du
droit national l'environnement. Mais il ne suffit pas d'adopter la
règle, encore fautil qu'elle soit appliquée.
SECTION II : CONTRIBUTION À L'APPLICATION DES
NORMES
Les Assises Nationales sur le Rôle et la Mission de
l'État tenues à Ouagadougou du 18 au 21 décembre 1997 ont
relevé dans le rapport de synthèse que l'inapplication effective
des textes constituait un obstacle à la bonne gouvernance. Il faut alors
promouvoir le respect de ces normes qui ont aussi besoin de sanctions pour
être efficaces.
§1-La mise en oeuvre des normes
Dans son discours d'ouverture de la première session
parlementaire ordinaire de l'Assemblée Nationale le 5 mars 2003, le
Président de l'Assemblée Nationale déclare : «
...la liste commence à s'allonger de lois votées sous les
précédentes législatures et qui ne sont pas encore mises
en oeuvre... ». Les partenaires extérieurs vont s'y atteler,
surtout par un apport informationnel.
37 Programme d'Ajustement Structurel lancé par
la Banque Mondiale et le FMI à la fin des années 1990
en direction des pays en développement
38 Rapport de fin de mission du contrôle de l'état
d'avancement du projet : projet de gestion forestière
intégrée de Gonsé ; coopération
technique Burkina Faso - République
Fédérale d'Alemagne ; 2008
Il est vrai que « nemo sensitur ignorare legem
», pourtant dans la pratique, nombreux sont ces burkinabés qui ne
savent même pas que l'environnement est menacé, à fortiori
que des règles sont édictées pour sa protection.
D'ailleurs c'est sur la base de ce constat que la Décennie des Nations
Unies pour l'Éducation en vue du Développement Durable (DNUEDD) a
été lancée en 2005. Si l'environnement a autant de
problèmes, c'est en partie dû à l'ignorance des
populations, acteurs non négligeables dans sa
détérioration.
La population burkinabé est à majorité
analphabète et rurale. Elle est de ce fait un puissant agent
écocide tant par la destruction qu'elle cause que par les pollutions -
par les déchets ménagers - qu'elle engendre. L'apport des
institutions internationales (FAO, Rural Radio), particulièrement des
ONG en matière d'éducation environnementale est à saluer.
Cet apport est dirigé non seulement vers les populations locales mais
aussi vers les décideurs et prends diverses formes. Il peut s'agir de
séances d'animation ou de sensibilisation, de temps d'antenne à
la télé ou à la radio, ou de formation en direction de
publics cibles (scolaires, agents de l'administration publique...). À
noter également que des efforts sont faits pour l'adaptation des
messages à l'auditoire avec des stratégies particulières
pour attirer et maintenir son attention (gadgets, prix...). Les institutions
s'adonnent à cette activité individuellement ou sur la base d'un
programme commun.
Mais quelle est la contribution de ces institutions à la
sanction des règles de droit?
§2-La sanction des violations
La justice, baromètre de l'état de santé
de la démocratie et de l'état de droit n'est pas
épargnée par le problème de l'ineffectivité des
règles de droit [39]. Les justiciables, dans leur large
majorité, sont exposés aux injustices de toutes natures et aux
violations des droits humains. Pour des raisons liées notamment à
l'éloignement du juge, à la lenteur de la justice, à son
cout, au manque de confiance qu'elle inspire ou à la
méconnaissance même du droit, les justiciables répugnent
à ester en justice. Ils préfèrent régler
eux-mêmes leurs problèmes. Ce qui conduit malheureusement à
la recrudescence des conflits intergroupes (agriculteurs # éleveurs,
déplacés environnementaux # autochtones...). Or la justice est
considérée comme un mécanisme essentiel de garantie des
droits fondamentaux, l'un des aspects de la sureté des personnes, des
biens et des droits. C'est pourquoi l'accès de la population à la
justice a retenu l'attention des partenaires extérieurs. Leurs
interventions visent d'une part la formation qualitative et quantitative des
magistrats ; d'autre part le rapprochement de la justice aux populations par
l'implantation de juridictions dans les treize régions du pays.
Cependant, quant à leur contribution à
l'émergence d'une jurisprudence nationale en matière
d'environnement, les institutions internationales pèchent par leur
timidité, voire leur réticence à saisir les tribunaux pour
par exemple attaquer une disposition règlementaire ou législative
jugée écocide. Aussi, en matière de conflit, l'accent est
plutôt mis sur la prévention et sur la conciliation que sur la
sanction qui, il faut le reconnaître a une vertu dissuasive.
En somme, directement ou indirectement, les institutions
internationales parviennent à modeler notre droit. Toutefois, les lois,
règlements, programmes et projets qu'elles ont contribués
à édifier ne suffisent pas à eux seuls pour
protéger l'environnement. Encore faut-il qu'ils s'accompagnent de
mécanismes institutionnels capables de promouvoir cette lutte.
39 Forum National sur la Justice tenu à
Ouagadougou les 5, 6 et 7 octobre 1998
CHAPITRE 2 : L'INCIDENCE SUR LES STRUCTURES
Promoteurs de l'érection d'un Ministère
chargé des questions environnementales depuis les années 1976,
les institutions internationales continuent de se battre pour la charpente
institutionnelle de l'environnement au Faso. Leurs actions touchent non
seulement les structures centrales mais aussi les organisations à la
base.
SECTION I : LES STRUCTURES ÉTATIQUES
Les structures étatiques ont besoin de se
spécialiser et de se rendre opérationnelles pour mieux servir
l'environnement.
§1-Spécialisation des structures
Les agents de l'administration publique sont recrutés
sur la base de concours qui ne tiennent compte que du niveau d'étude. Un
candidat titulaire d'un diplôme en lettre peut se retrouver dans
l'administration financière. Pour les besoins donc de service, une
formation initiale lui est inculquée à l'école nationale.
Au cours de sa carrière, il fait l'objet de formation continue visant
à sa spécialisation. Dans le domaine de l'environnement cela est
une nécessité. C'est alors qu'interviennent les PTF à
travers des formations sur par exemple la planification, l'étude
d'impact, la fiscalité, les plan d'action et d'aménagement
forestiers...
Par ailleurs, pour la mise en oeuvre des instruments
internationaux, l'administration publique s'élargit du fait de la
création de nouveaux services spécialisés. Par exemple en
matière de diversité biologique, plusieurs services sont
créés dont les actions concourent à la réalisation
des objectifs des conventions sur la biodiversité. On a la Direction
Générale de la Conservation de la Nature (DGCN), l'Office
Nationale des Aires Protégées (OFINAP), le Centre
d'Échange d'Information sur la Diversité Biologique du Burkina
Faso (CEIDB), l'Agence Nationale de Biosécurité (ANB), le
Système National d'Information sur l'Environnement (SNIE), la Direction
des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC)... Certains services sont
rattachés au Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie
(MECV), d'autres sont autonomes. C'est pourquoi le Secrétariat Permanent
de la Coordination Nationale pour l'Environnement et le Développement
Durable (SP-CONEDD) - ex CONAGESE - fut crée en 2002 pour assurer la
coordination de ces services dispersés. Chacune de ces structures
bénéficie de soutiens techniques et financiers de divers
partenaires internationaux dont les actions visent à les rendre
opérationnelles.
§2-Opérationnalisation des structures
L'opérationnalisation renvoie à l'idée de
fournir aux structures étatiques les moyens matériels
nécessaires à l'atteinte de leurs objectifs. Le Burkina Faso est
un pays pauvre, l'administration l'est aussi. Le matériel administratif,
s'il n'est pas en quantité insuffisante, c'est qu'il est frappé
de vétusté. L'appui des partenaires passe soit par des dons en
matériel d'équipement (fournitures de bureau, matériel
informatique, moyens de déplacement...), soit par des dons en
matériel immobilier (construction de siège, réhabilitation
de locaux...).
L'opérationnalisation contient aussi l'idée de
renforcer les capacités des organes étatiques pour la
participation aux négociations internationales. Des formations sont
souvent livrées aux agents étatiques et les missions à
l'international sont souvent prises en charge par les PTF (transport,
séjour...).
En résumé, les institutions internationales font
beaucoup pour les structures étatiques du Burkina Faso. L'existence
entière de certaines d'entre elles n'est possible que sur l'appui
étranger (création, fonctionnement...). Mais ce concours ne se
limite pas aux structures centrales. Il touche aussi les populations à
la base.
SECTION II : ORGANISATION DES POPULATIONS
Agenda 21 et d'autres instruments internationaux ont
recommandé l'implication des populations locales au combat
écologique. La société civile burkinabé a de ce
fait besoin de soutien financier et technique pour asseoir sa
stratégie.
§1-Appui technique
L'implication des populations dans la protection de
l'environnement constitue un atout supplémentaire pour des
résultats probants. Dans un pays ou près de 50% de la population
est en dessous du seuil de pauvreté, les populations, abandonnées
à elles-mêmes ne sauraient ni prendre conscience, ni s'organiser
pour défendre leur environnement. L'État a eu la volonté
de les appuyer par l'adoption de la RAF et des TOD [40], mais les
moyens n'ont pas suivi. C'est encore aux institutions internationales de tendre
la main aux populations pour susciter et maintenir en elles un élan
protectionniste. Cette assistance vise d'abord à organiser les
communautés locales, leur « ouvrir les yeux » afin
qu'elles se rendent capables de prendre les décisions propices à
la protection de leur environnement. Ensuite, cette assistance vise à
les imprégner des mesures législatives qui ont vocation à
s'appliquer à elles. Et enfin les populations locales sont
organisées de sorte à pouvoir participer, en connaissance de
cause, aux activités qui touchent à leur environnement. C'est
ainsi que la réserve naturelle communautaire Gabia-Gao a suscité
la création de comités villageois de gestion. Ces comités
ont été impliqués non seulement dans l'adoption de
l'arrêté de classification mais aussi dans l'exécution de
cet arrêté.
L'assistance technique a souvent besoin de soutien financier pour
fonctionner.
§2-Assistance financière
Il est illusoire de vouloir impacter seulement par le verbe le
comportement de populations ivres de pauvreté, quelque soit la
qualité du message. Bien que conscients des enjeux de leurs actes, les
populations sont souvent dirigées par leur instinct de survie,
focalisé plus sur les besoins ponctuels que sur la gestion durable.
C'est ce qui justifie l'appui financier et matériel des organismes
internationaux aux populations. Cela se fait à travers les structures
centrales ou celles à la base. Par exemple, le Fonds Municipal Vert de
la Fédération Canadienne des Municipalités,
créé en 2000 à partir d'une dotation du gouvernement
fédéral vise le versement de subventions et de prêts dans
le but de soutenir des projets environnementaux. Il soutient les
municipalités burkinabés dans leurs
40 RAF : Réformes Agraires et
Foncières ; Ordonnance n° 84-050/CNR/PRES du 04 Août 1984
portant RAF au Burkina Faso. - Décret n° 85-404/CNR/PRES du 04
Août 1985 portant application de la RAF
TOD : Textes d'Orientation de la
Décentralisation ; Loi N°013-2001/ AN du 02 juillet 2001
initiatives destinées à améliorer la
qualité de l'air, des eaux et des sols. D'autres initiatives visent
à soutenir la production agricole ou la réalisation de retenues
d'eau ou encore à assurer la subsistance des organisations locales.
Après avoir permis aux populations d'atteindre un
certain niveau de suffisance, ces institutions internationales reviennent,
cette fois-ci, avec des messages de responsabilisation qui ont maintenant plus
de chance de rencontrer l'oreille attentive des populations.
Conformément au postulat selon lequel l'environnement
est l'affaire de tous, les institutions internationales contribuent,
directement ou indirectement, à l'édification aussi bien des
organes centraux de l'État que ceux de la société civile.
Cela a au moins le mérite de susciter une prise de conscience
généralisée de la dégradation du cadre de vie.
Au terme de ce titre, nous nous apercevons que les normes ont
besoins d'institutions pour atteindre leurs objectifs. C'est pourquoi l'appui
extérieur n'occulte pas cette réalité dans ses efforts de
limiter l'épuisement des ressources naturelles du Burkina. Cependant ces
efforts sont tâchés d'insuffisances qui limitent leur
efficacité.
TITRE 2 : LES LIMITES DE CETTE INFLUENCE
De la rhétorique sur les relations internationales, il
ressort que les institutions internationales disposent d'importants pouvoirs
pour infléchir la volonté des États. Mais dans la
pratique, on se rend compte que la souveraineté étatique reste
irréductible au delà d'un certain seuil. Aussi, l'engouement qu'a
engendré la protection de l'environnement se traduit au Burkina Faso par
une intervention cacophonique, conséquence de la multiplicité
institutionnelle
CHAPITRE 1 : LE POIDS DE LA SOUVERAINETÉ
ÉTATIQUE
Les États africains sont très sensibles à
toute entorse à leur souveraineté. Cela s'affiche souvent lors
des forums internationaux et vis à vis des autres acteurs de la
société internationale. Mieux, au Burkina Faso, les institutions
internationales sont confinées à rester sur le chemin que leur a
tracé l'État.
SECTION I : LA TOUTE PUISSANCE DE L'AUTORITÉ DE
L'ÉTAT
Le poids de la souveraineté étatique aboutit
à la relégation des institutions internationales à la
seconde place, après que les autorités nationales se soient
taillées la « part du lion » dans la gestion des
affaires nationales.
§1-La production normative : monopole de l'État
Selon les dispositions constitutionnelles [41],
l'initiative des lois appartient concurremment à l'Assemblée
Nationale (proposition de loi), au Gouvernement (projet de loi) et au peuple,
par voie de pétition. Mais dans la réalité, le
Gouvernement domine sans partage l'initiative des lois. La
quasi-totalité des lois résultent de projets introduits au
parlement qui les adoptent généralement sans amendement. Un
constat s'impose : les institutions internationales sont pratiquement exclues
dans le processus d'élaboration des lois. Cet état de fait
s'affiche clairement en parcourant la RAF, le Code Forestier, le Code
Général des Collectivités Territoriales, les
décrets et les arrêtés d'application des différentes
lois, les politiques et stratégies nationales en matière de
gestion des forets, faune et de l'environnement. De cet arsenal normatif, il
ressort que l'État se charge des orientations politiques et techniques,
l'élaboration des dispositions juridiques et institutionnelles, l'appui
conseil et l'accompagnement des acteurs, le suivi et le contrôle des
interventions. En bref, l'État décide et les autres acteurs, y
compris les institutions internationales, suivent.
Toutefois, il faut signaler que ce monopole a des sources
historiques. En effet, à l'aube des indépendances, les
interventions des PTF se faisaient sans consultation, imposant pratiquement
leurs visions aux « nouveaux pays » tel que le Burkina Faso.
Mais ils ont vite constaté l'échec de ces mesures dans la
pratique, car ces interventions jugées trop contraignantes, ne
répondaient pas nécessairement aux préoccupations
principales de la contrepartie nationale. Alors, à partir des
années 1980, les États africains dotés maintenant de
capacités humaines capables de conduire des dialogues bi- ou
multipartites, ont changé leurs approches, privilégiant
l'endogenéïté des décisions nationales. Ainsi, les
institutions comme le FMI, ont commencé à travailler à
partir de documents élaborés par la contrepartie nationale,
quelque soit leur qualité. Et dès lors les États
africains, sont devenus de plus en plus réticents à
l'interventionnisme des institutions internationales, dont la
légitimité a pris un coup.
Malencontreusement, cette rétroversion n'est pas sans
dommage sur la qualité des lois. En effet, les textes produits sont
souvent incohérents, incompatibles et lacunaires, rendant donc leur
41 Article 96 à 98 de la Constitution du 02 juin 1991
application difficile. C'est l'exemple du Code Forestier dont
les articles 107 ; 123 et 149 relatifs aux espèces intégralement
protégées, sont tachés d'incohérence. Le premier
institue une prohibition totale de prélèvement, quelque soit son
mode. Le second définit le permis de chasse et de capture scientifique
qui permet de prélever même les espèces
intégralement protégées. Le dernier autorise
l'élevage des espèces intégralement protégés
dont la capture et la vente seront soumis à des conditions
spécifiées par des textes d'application. Ce monopole est
conforté par des motivations politiques.
§2-Le Droit de l'Environnement : fruit de choix
politiques
Pendant longtemps les décisions politiques ont
été focalisées sur certains aspects de la gestion des
ressources naturelles, notamment sur la lutte contre la désertification.
En dépit de l'adoption d'une stratégie de mise en oeuvre
concertée des conventions de la génération de Rio, les
choix politiques opérationnels tardent jusqu'à présent
à accorder une place importante à la biodiversité, aux
changements climatiques ainsi qu'aux autres accords en matière
d'environnement, même s'ils constituent des sujets de discussion
incessants. Ces dernières années, un certains nombre de PTF se
sont retirés du domaine de l'environnement pour réorienter leurs
appuis vers d'autres secteurs (secteurs sociaux notamment), au motif que
l'environnement n'est plus considéré par les autorités
politiques comme un domaine prioritaire du pays [42]. A ce propos,
il faut parcourir le «Bilan d'action du gouvernement 2006 - 2010
» pour se rendre compte que les « cinq années d'action
pour un développement continu » ont consacré
très peu d'attention aux questions environnementales.
Les aides et appuis fournis ont, de tout temps, exigé
une contrepartie nationale pour témoigner de l'engagement du pays
bénéficiaire. Le constat est alors que le gouvernement
burkinabé n'explore pas assez les opportunités offertes,
généralement pour des raisons de contraintes techniques, tandis
que très peu d'effort visible est fait pour inscrire l'environnement en
bonne place dans le budget national, puisque selon le Rapport National sur le
Développement Humain de 2010, seulement 4,11% de l'aide publique au
développement est destiné à l'environnement.
Enfin on note un certain manque d'empressement des
autorités dans la prise des mesures devant rendre les textes relatifs
à l'environnement applicables, ce qui pose encore le problème de
volonté politique ou tout au moins, de l'engagement de l'État
à inclure effectivement la sauvegarde de l'environnement au coeur des
préoccupations nationales. Les décideurs politiques affectionnent
plutôt les décisions pouvant produire des effets immédiats,
susceptibles d'annonce au moment du bilan politique. Or par nature, les
résultats attendus en matière de protection de l'environnement
s'obtiennent à moyen ou long terme. Dans ces conditions les instituons
internationales ne peuvent jouer qu'un rôle secondaire dans la gestion
des affaires nationales.
SECTION II : LES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES, ACTEURS SECONDAIRES
Les organismes internationaux sont cantonnés à
accompagner les politiques burkinabé à travers des appuis
financiers et techniques. Et l'État conserve un droit de regard sur
l'ensemble de leurs activités.
42 Rapport National sur le Développement Humain 2010 :
l'Environnement et le Développement Humain au Burkina Faso PNUD-BF
§1 : L'appui financier et technique : domaine
réservé aux institutions internationales
Les institutions internationales doivent-elles avoir une
approche propre à elles ; « cette approche ne devait-elle pas
plutôt s'insérer dans une approche nationales? »
[43]. Se pliant donc à la décision nationale, le
rôle que la pratique a réservé aux institutions
internationales est celui d'appuyer techniquement et financièrement les
décisions nationales. Et ce vocable « Partenaires Techniques
Financiers » pour les désigner est assez évocateur.
Pour le financement de sa politique en matière
d'environnement, le Burkina Faso dépend à plus de 90% de
l'assistance extérieure. Vers la fin du siècle
précédant, le Système des Nations Unies, principal
pourvoyeur de l'assistance technique et financière, a reformé,
sous l'impulsion du Secrétaire Général de l'ONU, la
coopération avec le Burkina Faso qui s'inscrit désormais dans un
plan cadre (UNDAF), dont celui en vigueur couvre la période 2006 - 2010.
Les approches stratégiques de l'UNDAF tiennent compte des orientations
du Gouvernement contenues dans des documents de référence.
Du coté des organisations de la société
civiles, les philosophies qui sous-tendent les approches en matière
d'environnement et de développement durable présentent les
mêmes caractéristiques. La plupart des ONG estiment que le point
de départ de toute action en faveur de l'environnement est la base
(populations locales). Au nom donc de ce credo, contenu dans les propos du
Fonds National pour le Développement et la Solidarité (FONADES) :
« on ne développe pas, mais on se développe »,
les acteurs transnationaux privés préfèrent convertir
leurs interventions en appui techniques et financiers en direction des
populations à la base, évitant de ce fait de s'immiscer dans le
domaine réservé de l'État.
Ce rôle secondaire est conforté par une oeil
attentif de l'État sur le comportement de ces acteurs.
§2-Action fortement encadrée par
l'autorité étatique
Comme nous l'avons vu plus haut, l'insertion des institutions
internationales dans l'ordre juridique national est soumise à
l'agrément des autorités burkinabés. Ce document
conventionnel définit les prérogatives et les charges de chaque
partie. Ensuite, chaque activité d'envergure requiert l'aval des
autorités qui en fixent par la même occasion des garde-fous. C'est
ainsi qu'à l'occasion de la concession de la gestion du Complexe
W-Arly-Pendjary à l'ONG African Wildlife Fundation, un cahier de charge
comportait les pouvoirs et les contraintes de chacune des parties. Et de ce
fait, l'État conserve un droit de regard tant sur le comportement que
sur l'activité des partenaires. Cette tâche relève de la
compétence de divers organes administratifs que sont : le
Ministère des Affaires Étrangères et de la
Coopération Régionale (MAECR), le Ministère de
l'Économie et des Finances (MEF) à travers sa Direction de Suivi
des ONG (DSONG), le Ministère de l'Administration Territoriale, de la
Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), le
Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV) et le
Ministère de la Santé. En 2008 l'Autorité
Supérieure de Contrôle de l'État (ASCE) s'est
ajoutée à la liste. Elle a réussi à épingler
l'ONG Espace International Collin Powell pour la Solidarité qui s'est
rendue coupable de malversations fiscales. Cette ONG exploitait les
bénéfices des exonérations fiscales à des fins
commerciales. Sa radiation s'en est suivie [44].
43 Kiwsayinga SAWADOGO, in « La
Pauvreté au Burkina Faso : une analyse critique
des politiques et des stratégies d'interventions
locales »
44 Rapport 2009 de l'ASCE
En somme, nos autorités restent intransigeantes sur
leurs intérêts politiques en dépit de la forte
collaboration avec l'extérieur qui se justifie par une simple
volonté de trouver des « amis » qui vont surtout
financer les projets environnementaux. Et pour ne rien arranger à la
situation, ces amis interviennent en rang dispersé.
CHAPITRE 2 : MANQUE D'UNITÉ DES SOURCES
INTERNATIONALES
Le DIE est un droit fragmentaire. Les institutions
internationales le sont encore plus sur la scène internationale. Ce
trait caractéristique des acteurs internationaux va les accompagner au
plan national. Ce qui rend difficile la coordination de leurs activités
aggravé par des crises de rivalité qui naissent entre eux.
SECTION I : MANQUE DE COORDINATION
« Trop de lois tuent la loi »,
déclarait Jacques CHIRAC le 19 mai 1995 à l'Assemblée
Nationale française. Les institutions internationales ne semblent pas
l'avoir compris puisque leurs interventions au Faso ont engendré une
prolifération normative et institutionnelle, assortie
d'incohérences.
§1-Inflation normative et structurelle
Le seul exemple de la lutte contre la désertification
suffit à illustrer cette inflation. La CCD a engendré l'adoption
du Plan d'Action National de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD).
Agenda 21 s'est traduit au Burkina par le Programme d'Action National pour
l'Environnement (PANE) qui comporte le Programme Cadre de Gestion des Terroir
(PCGT). Un sous - programme d'appui est conçu : Programme National de
Gestion de l'Information sur le Milieu (PNGIM). Le CILSS intervient avec son
Plan Action Sous-régionale de Lutte contre la Désertification en
Afrique de l'Ouest et au Tchad (PASR-AO), l'UA avec son initiative
environnement du NEPAD, la CEDEAO et l'UEMOA proclament chacune leur politique
commune de l'environnement. Le Japon brandit son « Guide Technique pour
l'Établissement de Projet des Mesures de Lutte contre la
Désertification ». Le Mali et la Cote d'Ivoire revendiquent
respectivement le Projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et
de la Faune (GEPRENAF) et le Partenariat pour l'Amélioration de la
Gestion des Écosystèmes Nationaux (PAGEN)...
Sur le plan national, diverses autres institutions
internationales ont appuyé l'adoption de la Politique Forestière,
les Textes d'Orientation de la Décentralisation (TOD), la Lettre de
Politique de Développement Rural Décentralisé, le Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), le Plan National
d'Aménagement des Forêts (PNAF), le Plan National de Foresterie
Villageoise (PNFV)... À tous ceux-ci, il faut ajouter les Codes
Forestier, Minier, Pastoral, de l'Environnement, de Santé, les lois
diverses sur la gestion de l'eau, des ressources naturelles, de la faune, de la
biodiversité...
Pour un maire d'une commune rurale quelconque, qui doit
décider de la classification d'une forêt ou qui veut
élaborer son plan de lutte contre la désertification, il lui est
quasiment impossible de remonter tous ces instruments juridiques, dont il
pourrait ignorer l'existence de certains, qui se recoupent et se contredisent
par endroit. Il sera plutôt tenté de décider sur avis
simple de ses
collaborateurs, rendant caduc ce labyrinthe normatif qui a
vocation à s'appliquer à lui. Et ce à juste titre, car
« quand la loi bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une
oreille distraite » [45].
La situation n'est pas non plus meilleure au plan
institutionnel. En effet, chacun de ces instruments cités plus haut a
engendré un remaniement institutionnel qui s'est soldé par des
extensions de compétences ou de nouvelles apparitions. Les conflits de
compétences et la lourdeur administrative s'en suivent. Il suffit
d'examiner la législation portant création de la Commission
Nationale d'Aménagement du Territoire (CNAT) [46] et du
Comité National d'Aménagement des Foret (CNAF) pour s'en
convaincre. La composition de ces deux institutions est pratiquement identique
et les attributions du CNAF sont inclues dans celles de la CNAT. Il n'est alors
pas étonnant que des incohérences tachent la lutte
environnementale.
§2-Incohérence dans l'action
La lutte contre la dégradation de l'environnement est
caractérisée par l'absence d'un objectif précis à
atteindre et d'un cadre d'ensemble qui serait élaboré au niveau
central. Il existe bien un objectif national, contenu d'ailleurs dans divers
textes d'orientation (PANE, PAN-LCD, Déclarations...), mais il reste
vague et non quantifié. La plupart des actions entreprises sont alors
ponctuelles, ne s'inscrivant pas nécessairement pas dans une vision. Le
champ est alors ouvert à toutes les initiatives, qui ne sont pas
toujours cohérentes. D'ailleurs, les problèmes liés
à l'environnement font l'objet d'une approche fragmentaire,
débouchant, bien entendu au chevauchement des activités et
à des conflits de compétences, ce qui engendre un gaspillage de
ressources pourtant déjà maigres. Nombres d'organisations
internationales développent des activités parallèles ou
procèdent à une duplication de celles-ci [47].
Pire, les ONG, elles s'entêtent dans l'erreur. Certaines
d'entre elles n'ont pas cultivé les habitudes de concertation et
d'évaluation détaillée. Elles se contentent juste de
rapports, souvent établis de façon lapidaire. Pourtant cette
évaluation détaillée leur permettrait d'appréhender
les cas de concurrence ou de recoupement de compétences pour envisager
à terme des projets communs et éventuellement atténuer les
crises de leadership.
SECTION II : LES CRISES DE LEADERSHIP
Le pouvoir, le prestige, la légitimation font partie
des objectifs poursuivis par les institutions internationales. Il va de soi que
des guéguerres naissent entre elles, alimentées par un
militantisme politiques souvent affiché.
§1-Les rivalités entre institutions
Les conventions universelles conclues sous la houlette des
Nations Unies ont des répondants régionaux ou
sous-régionaux. Au delà de la nécessité de
particulariser la norme universelle aux réalités continentales,
il y a que les OIG régionales y trouvent une opportunité pour
s'exprimer, voire pour contrecarrer le crédit porté aux
institutions universelles au profit d'une vision particulière dont elles
sont les promotrices. En fait, ces normes voulues forcement régionales,
ne diffèrent pas
45 Conseil d'État français ; Rapport
d'activité 1991
46 RAF : Reformes Agraires et Foncières
47 Politiques Commune Environnementale (PEC) 2008
(CEDEAO) ; Politiques Commune d'Amélioration de
l'Environnement (PCAE) 2007 (UEMOA)
beaucoup des principes universels, ce qui accentue davantage
la fragmentation du DIE (Convention de Bâle et Convention de Bamako).
Au niveau national, le manque de définition claire
d'une stratégie se traduit sur le terrain par une concurrence parfois
acerbe entre les divers intervenants. Chacun tente d'expérimenter son
approche et veut s'attribuer une certaine paternité des projets
environnementaux. Et pour légitimer leur vision, les institutions
internationales s'attèlent souvent à la recherche
effrénée de résultats rapides et quantifiables, oubliant
que l'environnement intègre aussi des résultats subjectifs et non
quantifiables (éducation environnementale), qui ne peuvent se produire
que dans le temps.
Toujours, dans la conquête de leadership, des
réseaux se constituent autour d'institutions leader (SPONG, CCEPA)
[48], exacerbant les antagonismes. Quelques fois ces réseaux
paient les frais des rebellions de leurs membres et finissent par se
désagréger à l'exemple du COPOD (Comité de Pilotage
des Organisations Non Gouvernementales sur la lutte contre la
Désertification). Institué pour converger les points de vue des
ONG dans la mise en oeuvre de la convention contre la désertification,
cet organe de coordination n'a pas survécu aux nombreuses querelles de
leadership auxquelles il a été confronté.
Les politiques aussi disposent d'une main mise sur les
institutions internationales.
§2-Le favoritisme politiques
Les leaders des OIG sont nommés par les organes
politiques des différents États parties. Dans le contexte
sous-régional, le Burkina joue souvent un rôle
prépondérant dans la nomination de ces fonctionnaires
internationaux. Il n'est alors pas surprenant que ces «
protégés du Burkina » nourrissent un sentiment
d'allégeance à l'égard des autorités
burkinabés et déploient des efforts pour la sauvegarde des
intérêts politiques de ces autorités. Cela évidement
déteindra sur l'autonomie et l'efficacité des OIG.
Les ONG non plus ne parviennent toujours pas à
s'émanciper de cette emprise politique. En effet leur connaissance du
terrain les place en première ligne pour alerter l'opinion sur des
réalités que les autorités préfèrent
ignorer. Face alors au gouvernement d'un pays pas très
démocratique comme le Burkina Faso, qui affiche de plus en plus une
volonté manifeste d'imposer leur musellement, les ONG sont alors
confronter au dilemme de la dénonciation : se taire pour rester ou
parler et risquer d'être expulsé ? Jusque là, la tendance
est qu'elles préfèrent être « well fed slaves
» [49], puisque les cas de dénonciation, en dépit
des nombreux constats sur le terrain (activité minières par
exemple), sont quasi inexistants. Aussi, à cause de la faiblesse des
moyens et de la concurrence sauvage des spécialistes du «
marketing du don », les ONG sont condamnées à se
rapprocher de l'État, voire à cautionner aveuglement l'action
politique.
48 SPONG : Secrétariat Permanent
des ONG / CCEPA : Cadre de Concertation des ONG et
associations du secteur de l'Eau Potable, l'hygiène et
l'Assainissement au Burkina Faso
49 Lucky Dube in « Taxman ». Expression
désignant les personnes qui
préfèrent garder le profil bas en contre partie de
quelques avantages
Le droit de l'environnement est victime de son succès.
Trop de normes sont édictées mais elles ne vont pas plus loin que
leur adoption. Le champ reste toujours ouvert à toutes les initiatives
d'où les incohérences.
En définitive, l'influence des institutions
internationales est limitée par la persistance de la souveraineté
étatique et l'effet cacophonique de leurs interventions.
Résultat, « l'obésité » est entrain de
gagner certains domaines du droit de l'environnement burkinabé (droit de
la désertification), pendant que d'autres parties du corps sont
émaciées (droit des déchets).
Conclusion Partie 2
Sans les institutions internationales, il aurait
été difficile pour le Burkina d'asseoir un droit de
l'environnement, surtout que c'est une question évoquée à
titre accessoire par les politiques. Malheureusement, la multiplicité
des institutions qui accompagnent le Burkina produit des effets pernicieux. La
nécessité de redéfinir les principes devant guider la
contribution des acteurs extérieurs s'impose, si on veut vraiment doter
le Burkina d'un droit jouant pleinement ses rôles préventif,
dissuasif et curatif.
CONCLUSION
Il est temps de conclure. Ce qu'on peut retenir de cette
étude, c'est qu'une multitude d'institutions internationales fait de la
protection de l'environnement tout ou partie de sa raison d'être. Cela
n'est d'ailleurs pas une mauvaise chose en soi. À l'image de cette
allégorie formulée par Saint Paul dans sa première lettre
aux Corinthiens [50], sur la diversité des dons
conférés par l'Esprit Saint aux bâtisseurs de
l'Église, on peut dire que chaque acteur constitue un membre du corps.
La diversité favorise la multiplicité des angles de perception,
d'analyse et de proposition. Et chacun se charge d'une tâche
particulière, nécessaire à l'édification de la
battisse, surtout que l'environnement est une réalité
multi-faciale.
Cependant, encore mal conçue ou mal comprise, la lutte
des institutions internationales connait de nombreuses imperfections, limitant
ainsi son impact sur les États, responsables de premier chef de la
protection de l'environnement mondial. C'est donc pourquoi, le Burkina Faso,
bien que conscient et souvent victime des effets des changements climatiques,
traine dans la mise au point d'une législation nationale efficace,
effective et efficiente en matière d'environnement, et ce sous le regard
impuissant et souvent complice des institutions internationales, pourtant
plurielles à accompagner les burkinabé dans cet élan.
Sans vouloir déboucher sur des propositions de
changement qui seraient adaptées à une réalité
aussi hétérogène, les lignes suivantes contiennent notre
contribution à l'amélioration de la lutte des acteurs
internationaux sur le territoire burkinabé.
I. De l'influence
L'influence suppose avant tout la priorisation de
l'environnement, du moins, le positionnement de l'environnement à un
niveau capable de jouer le rôle de contrepoids des autres politiques
internationales, économiques surtout. Il ne faudrait plus l'invoquer par
complaisance, mais le placer comme enjeu capital au maintien de la vie sous
toutes ses formes sur terre. Le DIE énumèrent des principes assez
vagues avec lesquels personnes ne peut être en désaccord formel,
même si les États ne sont pas disposés à les
appliquer. Il y a lieu donc d'entreprendre des efforts allant dans le sens de
la réduction de la fragmentation du DIE et d'une certaine
simplicité en vue de garantir sa compréhension et son
accessibilité par les différents acteurs. Ainsi les État
auront moins de possibilités d'exploiter les failles de ce droit «
soft », fragmentaire et flou pour justifier leurs comportements
égoïstes.
Contrairement à la vision réaliste, les
institutions internationales ont besoin d'aller au delà de
s'insérer simplement sur la scène internationale. Elles doivent
plutôt s'émanciper de la tutelle étatique pour mieux
défendre cette cause qui s'impose à l'ensemble des acteurs
internationaux. Pour ce faire, elles doivent se doter de capacités
financières et scientifiques suffisantes, capables de mener une
expertise scientifique pointilleuse en vue d'alimenter les plaidoyers car
intervenir dans les décisions politiques nécessite un grande
dextérité discursive.
En outre, les institutions internationales ont besoin d'une
caution politique et d'un mandat officiel pour obtenir des résultats
probants. En effet, certains États les considèrent toujours comme
concurrent à leurs prérogatives ou dans l'accès aux
financements, alors qu'elles doivent être perçues comme des
partenaires. La légitimation des institutions internationales passe
aussi par leur
50 1Corinthiens ; Chapitre 12
autonomie puisque certaines entités étatiques
considèrent certaines d'entre elles comme de nouvelles formes de
l'impérialisme occidental.
II. De la coordination
La coordination commence d'abord sur la scène
internationale. Avant d'entreprendre toute activité, il faut y
réfléchir, il faut la concevoir. Et dès cette
étape, il faut penser aux autres intervenants, desquels on peut obtenir
un apport non négligeable. On pourrait s'inspirer de leurs
expériences, voire les joindre aux différentes phases du projet
que sont la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation. De
telles approches permettent souvent d'aboutir à un programme commun
d'organisations internationales, dont l'efficacité n'est plu à
démontrer. Ce genre d'initiative a le mérite de réduire
les querelles institutionnelles et de surmonter les contraintes
budgétaires. ONUSIDA est un exemple que les environnementalistes
gagneraient en s'en inspirant. C'est un programme commun des Nations Unies,
crée en 1993, regroupant des organes de la famille de l'ONU (UNICEF,
PNUD, UNFPA, UNESCO, OMS, Banque Mondiale, UNDP) et des ONG. Chacune de ces
institutions aurait pu batailler seul, mais par souci d'efficacité,
elles ont convergé leurs efforts pour de meilleurs résultats et
permettre à M SIDIBE de s'exprimer en ces termes : « we must be
proud of theses successes » pour évoquer les réussites
de cette initiative [51]. Il est alors impérieux de
définir un chef de file qui coordonnera les actions des institutions
internationales en matière d'environnement et aussi d'instaurer une
certaine discipline.
Revenant au plan interne, la coordination doit commencer par
une définition précise des objectifs nationaux en matière
d'environnement. Ce document de première référence doit
s'accompagner d'une structure au niveau central, par exemple une Agence
Nationale pour l'Environnement et le Climat (ANEC) conforment aux accords de
Marrakech, chargée de canaliser toute initiative des institutions
internationales, quelles qu'elles soient, vers l'atteinte de ces objectifs.
Cela permettra de clarifier les interventions et surtout de mettre en rapport
ces acteurs internationaux souvent réticents à accorder leurs
visions. Ainsi des fora de type « Grenelle de l'Environnement
» en France [52] doivent être initiés et
relayés sur toute l'étendue du territoire par des cadres
restreints de concertation, assujettis à la vision nationale et à
la structure centrale de régulation.
En définitive, ces diverses propositions ne peuvent-elles
pas s'incarner dans une éventuelle Organisation Mondiale de
l'Environnement (OME) ?
51
www.unaids.org
52
www.legrenele-environnement.fr
BIBLIOGRAPHIE
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de Ouagadougou, 2004
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- 1
www.iucn.org
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www.unaids.org
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www.unep.org
-
www.wikipedia.org
-
www.worlwildlife.org
ANNEXES ANNEXE 1 SYSTÈME DES NATIONS
UNIES
DENOMINATION
|
DATE DE
|
OBJECTIF
|
VOLET
|
PROJET SOUTENU AU
|
|
CREATION ET
|
ENVIRONNEMENT
|
BURKINA FASO
|
SIÈGE
|
|
|
|
INITIAL
|
|
Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)
|
1972 Nairobi
|
Coopération internationale
|
Institution environnementale
|
|
Commission du Développement Durable (CDD)
|
1992
|
Développement Durable
|
Institution environnementale
|
|
Organisation des Nations Unies (ONU)
|
1945
New York
|
Coopération entre Nations
|
|
|
Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la
Science et la Culture (UNESCO)
|
1945 Paris
|
Éducation et Culture
|
Environnement culturel
|
|
Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
|
1948 Genève
|
Santé
|
Droit à la santé
|
Appui aux ONG
|
Organisation des Nation Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO)
|
1945 Rome
|
Agro-alimentaires
|
Sols
|
Appui aux populations rurales vulnérabilisées par
les aléas climatiques
|
Organisation Internationale du Travail (OIT)
|
1919 Genève
|
Droit du travail
|
DHE
|
|
Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI)
|
1947 Montréal
|
Aviation
|
Données scientifiques
|
|
Organisation Météorologique Mondiale (OMM)
|
1950 Genève
|
Météorologie
|
Données scientifiques
|
|
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)
|
1974 Madrid
|
Tourisme
|
Tourisme équitable
|
|
Organisation des Nations Unies pour le développement
industriel (ONUDI)
|
1966 Vienne
|
Industrie
|
Développement durable
|
|
Organisation Mondiale de la Propriété
intellectuelle (OMPI)
|
1967 Genève
|
Promotion de la recherche
|
Données scientifiques
|
|
Programme Alimentaire Mondial (PAM)
|
|
Lutte contre la faim
|
Sols et DHE
|
Composant appui au développement rural
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD)
|
1966
New York
|
Développement
|
Développement durable
|
Plan d'adaptation du Burkina Faso aux changements climatiques
|
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF)
|
1946
New York
|
Enfance
|
DHE
|
Programme assainissement eau potable et environnement
|
Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP)
|
1969
New York
|
Population
|
DHE
|
Population et développement
|
Fonds des Nations Unies Pour la Femme (UNIFEM)
|
1976
New York
|
Promotion du genre féminin
|
DHE
|
|
Fonds Monétaire international (FMI)
|
1944 Washington
|
Coopération Monétaire
|
Financement des projets environnementaux
|
CSLP
|
Fonds International du Développement Agricole (FIDA)
|
1977 Rome
|
Agriculture
|
Financement des projets environnementaux
|
Programme de développement rural durable
|
Haut Commissariat des Nation Unies pour les
Réfugiés (HCR)
|
1950 Genève
|
Droits de l'homme
|
DHE
|
|
Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme
(HCDH)
|
|
Droits de l'homme
|
DHE
|
|
Banque Mondiale
|
1945 Washington
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
GEPRENAF
|
Association Internationale de Développement (IDA)
|
1960 Washington
|
Développement
|
Développement durable
|
PNGT
|
Fonds de l'Environnement Mondial (FEM)
|
1991 Washington
|
Financement des projets
environnementaux
|
Institution environnementale
|
PANE
|
Agence Internationale de Développement (AID)
|
|
Développement
|
Développement durable
|
Projet Régional de Bio-sécuritéen
Afrique de l'Ouest
|
Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement (BIRD)
|
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
|
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED)
|
1964 Genève
|
Commerce
|
Commerce équitable
|
|
Commission Économique pour l'Afrique (CEA)
|
1958 Addis-Abeba
|
Développement
|
Développement durable
|
|
Institut de Recherche des Nations Unies pour le
Développement Social (UNRISD
|
|
Éducation
|
Données scientifiques
|
|
Institut des Nation Unies pour la Formation et la Recherche
(UNITAR)
|
|
Éducation
|
Données scientifiques
|
|
Université des Nations Unies (UNU)
|
|
Éducation
|
Données scientifiques
|
|
Volontaires des Nations Unies (VNU)
|
|
Volontariat
|
DHE et soutient aux projets
environnementaux
|
|
Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
|
|
Commerce
|
Commerce équitable
|
|
Source : « The UN Today » ; Departement of public
information ; New York 2008
ANNEXE 2 OIG NON AFRICAINES
DENOMINATION
|
DATE DE
|
OBJECTIF INITIAL
|
VOLET
|
PROJET SOUTENU AU
|
|
CREATION ET
|
|
ENVIRONNEMENT
|
BURKINA FASO
|
SIÈGE
|
|
|
|
Banque Arabe pour le Développement Économique en
Afrique (BADEA)
|
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
Projet de développement agricole en aval des petits
barrages
|
Commission Européenne (CE)
|
|
Intégration sous- régionale
|
Financement des projets environnementaux
|
Ligne budgétaire thématique : Environnement
|
Union Européenne (UE)
|
|
Intégration sous- régionale
|
Financement des projets environnementaux
|
Programme de valorisation des ressources en eau dans l'ouest
|
Fonds OPEP
|
1960 Vienne
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
|
Banque islamique de Développement (BID)
|
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
Projet de développement rural intégré de
Bagré - aménagement hydro agricole
|
Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)
|
1970 Paris
|
Coopération culturelle
|
Financement des projets environnementaux
|
|
Organisation de Coopération et de Développement
Économique (OCDE)
|
1948 Paris
|
Développement
|
Financement des projets environnementaux
|
stratégies nationales de développement
durable (SNDD)
|
Source : Coopération pour le développement ;
coordination et efficacité de l'aide publique au développement au
Burkina Faso : enjeux, réalités et perspectives ; rapport 2009 ;
juin 2010
ANNEXE 3 OIG AFRICAINES
DENOMINATION
|
DATE DE
|
OBJECTIF INITIAL
|
VOLET
|
PROJET SOUTENU AU
|
Comité Inter-État de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel (CILSS)
|
CREATION ET
|
Désertification
|
ENVIRONNEMENT
|
BURKINA FASO
|
SIÈGE
|
Institution environnementale
|
Plan Action Sous-régionale de Lutte contre la
Désertification en Afrique de l'Ouest et au Tchad (PASR-AO)
|
1973 Ouagadougou
|
Banque Africaine de Développement (BAD)
|
1964 Abidjan
|
Coopération bancaire
|
Financement des projets environnementaux
|
Schéma National d'Aménagement du Territoire
|
Union Africaine (UA)
|
2002 Addis-Abeba
|
Coopération politique
|
Financement des projets environnementaux
|
Initiative Environnement du NEPAD
|
Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO)
|
1975 Abuja
|
Intégration économique
|
Financement des projets environnementaux
|
Politiques Commune Environnementale (PEC) 2008
|
Union Économique et Monétaire Ouest-africaine
(UEMOA)
|
1994 Ouagadougou
|
Intégration économique
|
Financement des projets environnementaux
|
Politiques Commune d'Amélioration de l'Environnement
(PCAE) 2007
|
Communauté des État sahélo - Saharien (CEN -
SAD)
|
1998
Tripoli
|
Coopération politique
|
Financement des projets environnementaux
|
|
Banque Ouest-africaine de Développement (BOAD)
|
1973 Togo
|
Développement
|
Financement des projets environnementaux
|
Programme de développement rural durable
|
Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA)
|
1993 Abidjan
|
Coopération économique
|
Développement durable
|
TOD
|
Source : Coopération
pour le développement ; coordination et efficacité de l'aide
publique au développement au Burkina Faso : enjeux,
réalités et perspectives ; rapport 2009 ; juin 2010
ANNEXE 4 Coopération Bilatérale
ETAT
|
DENOMINATION DE LA
|
PROJET APPUYÉ AU BURKINA FASO
|
|
COOPERATION
|
|
|
Abu Dhabi
|
|
Programme de développement intégré de la
vallée de samendeni
|
Allemagne
|
GTZ et KFW
|
Programme eau et assainissement
|
Arabie Saoudite
|
Fonds Saoudien
|
Programme de développement intégré de la
vallée de samendeni
|
Autriche
|
Coopération Autrichienne
|
Programme de développement régional dans la
Région de la boucle du Mouhoun, phase I
|
Belgique
|
Coopération technique Belge / Royaume de Belgique
|
|
Canada
|
Agence Canadienne pour le Développement International
|
Dynamisation des filières agro-alimentaires
|
Chine-Taiwan
|
Coopération Chinoise - Taiwanaise
|
Projet d'appui à la valorisation du jatropha cursa pour la
production de biocarburant et la lutte contre la désertification
|
Danemark
|
Agence Danoise pour le Développement International
|
Projet d'Hydraulique urbaine ONEA
|
Espagne
|
Coopération Espagnole
|
Projet de fourniture et de pose d'équipements solaire
photovoltaïques
|
États Unis d'Amérique
|
Millenium Challenge Account / Agence Américaine pour le
Développement International
|
Appui au parc national W
|
France
|
Agence Française de Développement / Fonds
Français pour l'Environnement Mondial / Service de Coopération et
d'Action Culturelle
|
Projet d'assainissement dans 8 villes (ONEA)
|
Italie
|
Coopération Italienne
|
Projet de développement local et conservation de la nature
dans le cadre du processus de soutien au NEPAD (Parc W)
|
Japon
|
Coopération Japonaise (JICA)
|
Projet de gestion participative et durable des forets dans la
province de la Comoé
|
Koweït
|
Fonds Koweïtien
|
Projet petite irrigation villageoise
|
Luxembourg
|
Grand Duché du Luxembourg
|
Alphabétisation et formation pour le développement
durable de la Région des Hauts - Bassins
|
Norvège
|
Coopération Norvégienne
|
Projet de développement du secteur de l'énergie
|
Pays-Bas
|
Coopération Néerlandaise
|
Appui aux ONG
|
Suisse
|
Direction du Développement et de la Coopération
|
|
Suède
|
Association Suédoise de Développement
International
|
Appui au Ministère de l'Environnement
|
Source : Coopération
pour le développement ; coordination et efficacité de l'aide
publique au développement au Burkina Faso : enjeux,
réalités et perspectives ; rapport 2009 ; juin 2010
ANNEXE 5 ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES
RAISON SOCIALE
|
SIGLE
|
ACTIVITES
|
ZONE
|
OXFAM-SOLIDARITE(Belgique)
|
OXFAM-B
|
Hydr., Agr., Environnement
|
Ganz., Kadiogo, Oubrit., Sissili
|
TERRE VERTE
|
TV
|
Agro environnement, Education
|
Oubritenga, Yatenga, Sanmatenga
|
DIAKONIA
|
DIAKONIA
|
Appui à la démocra., Agr.,
Env., Hydr.,Form.,Promotion féminine
|
Tout le pays
|
GREEN CROSS BURKINA FASO
|
GC-BF
|
Environnement
|
Tout le pays
|
AFRICARE
|
AFRICARE
|
Santé, Env., Bonne gouvernance
|
Boulk., Ganzourgou
|
CROIX ROUGE BURKINABE
|
CRB
|
Santé, Education, environnement
|
Tout le pays
|
HUNGER PROJECT BURKINA FASO
|
HP-BF
|
Form., Envir., Sté agr.,
Elev.n sécurité alimentaire,
Alphab., Micro-crédit
|
Yatenga, Bam, Oubritenga, Sanmatenga, ganz.
|
CENTRE CANADIEN D'ETUDES ET DE COOPERATION
INTERNATIONALE
|
CECI
|
Form., Envir.,Droits de l'Homme
|
Tout le pays
|
FONDS DE COOPERATION AU DEVELOPPEMENT
|
FCD
|
Form., Santé, Env., Assai.
|
Kadiogo, Passoré, Bazèga, Oubrit., Yatenga,
Kossi
|
AFRICA'SUSTAINABLE DEVELOPPEMENT. COUNCIL
|
ASUDEC
|
Agr., Env., Elevage
|
Kadiogo, Bougouriba
|
DEVELOPEMENT WORKSHOP-France
|
DWF
|
Formation, Habitat, Env.
|
Soum, Oudalan
|
FONDATION NATIONALE POUR LE DEV. DE LA
SOLIDARITE
|
FONADES
|
Droits humains, Renforcement des capacités, Agri.,
Env; Formation
|
Kadiogo, Bazèga, Ziro, Gnagna
|
ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL ET
URBAIN
|
AIDRU
|
Environnement, Santé, Promotion de la femme,
Hydraulique
|
Tout le pays
|
FRANCE MADAGASCAR AFRIQUE
|
FMA
|
Educ., Hydr., Env., Centre de form., Env.
|
Tout le pays
|
VOISINS MONDIAUX
|
VM
|
Sécurité alimentaire, Environnement,
Santé
|
Gnagna
|
SAHEL SOLIDARITE
|
SS
|
Env. Hydr. Agr. Formation
|
Bazèga, Boulgou,
Boulkièmdé, passoré, Gnagna
|
FONDATION DES AMIS DE LA NATURE
|
NATURAMA
|
Environnement, Développement
|
Tout le pays
|
FONDATION BOUMAN POUR LE SAHEL
|
FBS
|
Action sociale, Educ., Envi. Micro crédit
|
Kadiogo, Bam, Boulkièmdé, Gourma,
Kénédougou
|
TREE AID/WEST AFRICA
|
TA/WA
|
Environnement
|
Tout le nord du pays
|
NEW TREE - NOUVEL ARBRE
|
NEW TREE
|
Environnement
|
Kadiogo, Soum
|
PROGRAMME AFRICAIN POUR LA REUNIFICATION
LINGUISTIQUE DES ETHNIES
|
PARLE
|
Histoire des ethnies, Santé, Environnement, Gestion
des conflits
|
|
ASSOCIATION DE COOPERATION RURALE EN AFRIQUE ET AMERIQUE
LATINE
|
ACRA
|
Education, Environnement, Developpement rural
|
Est
|
GROUPE DE RECHERCHE ET D'ECHANGES
TECHNOLOGIQUES
|
GRET
|
Santé et nutrition, Agroalimentaire, Foncier,
Ressources naturelles
|
Ouagadougou, Gnagna, Houet, Kénédougou,
Boulkiemdé
|
Source : Direction de suivi
des ONG/Ministère de l'Économie et des Finances
ANNEXE 6 : CONVENTIONS INTERNATIONALES
MULTILATERALES
CONVENTION
|
DATE ET LIEU DE
|
RATIFICATION
|
|
SIGNATURE
|
|
|
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques
www.unfcc.int
|
06/1992
Rio de Janeiro (Brésil)
|
Décret 93-287 RU du 20 septembre 1993
|
|
Convention sur la Diversité Biologique
www.biodiv.org
|
13/06/1992
Rio de Janeiro (Brésil)
|
Décret 93-292 RU du 20 septembre 1993
|
|
Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la
Désertification dans les pays gravement touchés par la
sécheresse et / ou la désertification en particulier l'Afrique
www.unccd.ch
|
14/10/1994 Paris (France)
|
Décret 95-569 du 29 décembre 1995
|
|
Convention de Bâle sur le Contrôle des Mouvements
transfrontières des déchets dangereux et sur leur
Élimination
|
22/03/1989 Bâle
|
Décret 98-424 du 05 octobre 1998
|
Convention (PIC) sur la procédure de consentement
préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce
international
www.pic.int
|
19/09/1998
Rotterdam (Royaume des Pays Bas)
|
Décret 2002-294 du 02 aout 2002
|
|
Protocole de Cartagena sur la prévention des risques bio
technologiques
|
Cartagena
|
Décret n° 208/PRES/PM/MAECR/MECV du 25 avril 2003
|
Convention sur les Polluants Organiques Persistants
|
Stockholm (Suède)
|
Décret n°2004-300 du 20 juillet 2004
|
Protocole de Kyoto
|
Kyoto (Japon)
|
Décret n°2004- 536/PRES/PM/MAECR/MECV/MFB du 23
novembre 2004
|
Convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone
|
22/03/1985 Vienne (Autriche)
|
|
Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent
la couche d'ozone
www.unep.ch/ozone
|
16/09/1987 Montréal (Canada)
|
|
|
Protocole de Cartagena sur la prévention des risques
biotechniques
www.biodiv.org/biosafety
|
01/2000 Montréal
|
|
|
Convention CITES sur le commerce international des espèces
de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction
www.cites.org
|
03/03/1973 Washington
|
|
|
Convention relative aux zones humides (dite Ramsar)
www.ramsar.org
|
02/02/1971 Ramsar (Iran)
|
|
|
Convention de Bamako sur les mouvements transfrontières
des déchets dangereux
|
1991
Bamako (Mali)
|
|
Source :
www.environnement.gouv.fr
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION
PARTIE 1 : LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES DE DEFENSE
DE
L'ENVIRONNEMENT
TITRE 1 : LA DIVERSITE DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
Chapitre 1 : Les institutions spécialisées
dans la défense de l'environnement Section I : Les institutions
interétatiques
§1 : Les organisations intergouvernementales
III. Les organisations universelles
IV. Les organisations régionales et
sous-régionales
§2 : Les forums internationaux
Section II : Les institutions de personnes
privées
§1 : « Les ONG vertes »
§2 : Les mouvements transnationaux
III. L'opinion publique internationale
IV. La recherche scientifique
Chapitre 2 : Les institutions non
spécialisées dans la défense de l'environnement Section
I : les institutions de développement économique
§1 : L'objectif initial : la prospérité
économique
I. Les acteurs du développement économique
II. Le contenu de la prospérité
économique
§2 : Une nouvelle orientation : développement
durable
I. La durabilité suppose la conservation
II. Les luttes antipollution
Section II : Les institutions de solidarité
internationale §1 : Les institutions humanitaires
I. Paix et droits de l'homme
II. Le droit de l'homme à l'environnement
§2 : Les autres formes de solidarité
I. Motivations diverses de rapprochement
II. Les projets environnementaux TITRE 2 : LE CONTEXTE
JURIDICO-POLITIQUE DE L'INTERVENTION
Chapitre 1 : la configuration des relations
internationales
Section I : Les relations internationales sous l'angle
du DIP classique
§1 : Historique des Relations Internationales
§2 : L'orientation actuelle des Relations Internationales
Section II : la diplomatie verte
§1 : Notion
§2 : Efficacité
Chapitre 2 : le cadre juridique de
l'intervention Section I : la personnalité juridique
internationale
§1 : Consécration
I. La personnalité juridique des OIG
II. La personnalité juridique des ONG
§2 : Les implications
I. Partie prenante de la scène internationale
II. Possibilité d'infléchir la volonté des
États Section II : la personnalité juridique interne
§1 : Consécration
§2 : Étendu
PARTIE 2 : L'IMPACT DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
SUR LE DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO
TITRE1 : UNE INFLUENCE NOTABLE SUR LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
Chapitre 1 : L'incidence sur les normes
Section I : Contribution à la
génération des normes
§1 : La transposition des normes internationales au plan
interne
§2 : La contribution à la formation du Droit
national
Section II : Contribution à l'application des
normes
§1 : La mise en oeuvre des normes
§2 : La sanction des violations
Chapitre 2 : L'incidence sur les structures
Section I : Les structures étatiques
§1 : Spécialisation des structures
§2 : Opérationnalisation des structures
Section II : Organisation des populations
§1 : Appui technique
§2 : Assistance financière
TITRE 2 : LES LIMITES DE CETTE INFLUENCE Chapitre
1 : Le poids de la souveraineté étatique Section
I : la toute puissance de l'autorité de l'État
§1 : La production normative : monopole de l'État
§2 : Le Droit de l'Environnement : fruit de choix politiques
Section II : Les institutions internationales, acteurs secondaires
§1 : L'appui financier et technique : domaine
réservé aux institutions internationales
§2 : Action fortement encadrée par l'autorité
étatique Chapitre 2 : Manque d'unité des sources
internationales Section I : Manque de coordination
§1 : Inflation normative et structurelle
§2 : Incohérence dans l'action
Section II : Les crises de leadership
§1 : Les rivalités entre institutions
§2 : Le favoritisme politiques
CONCLUSION
|